Billet invité
Le philosophe allemand Arthur Schopenhauer a dit un jour que « toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence ».
Souvenez-vous, nous sommes en janvier 2007. Tous les éléments de la crise à venir sont déjà là, mais les cassandres sont rapidement taxés de déclinologues, de pessimistes stupides, incapables d’imaginer la puissance des interventions des autorités monétaires et des banques centrales. Les Etats sont relativement peu endettés. Les dettes souveraines sont donc bien sûr l’actif à détenir en priorité.
Certitude illustrée par l’expression du « Fly to quality » c’est-à-dire la fuite vers la « qualité ». Chaque secousse boursière entraîne des arbitrages massifs des marchés actions vers les obligations d’Etat réputés « invulnérables ».
Nous étions dans la première étape décrite par Schopenhauer. Celle où l’on ridiculise ceux émettant des doutes sur la solidité et la pérennité financière des grands Etats.
Puis est venue la grande crise de 2008. Celle qui nécessita des milliards d’euros et de dollars de plans de relance, de création monétaire, de dépenses sociales. Les déficits se creusèrent rapidement d’une façon jamais imaginée par l’ensemble des observateurs économiques. Pris sous le double feu de rentrées fiscales en berne et de dépenses de soutien massives, le trou ne pouvait être qu’abyssal. Fin 2010, l’idée d’une faillite généralisée des Etats occidentaux ne subit plus qu’une opposition molle. « Non, non, quand même, un Etat ne fait jamais vraiment faillite, quand même, d’ailleurs la croissance repart aux Etats-Unis, c’est tout de même la première économie mondiale ». Exact. Retenez ce chiffre 2.9% c’est le taux de croissance de l’économie américaine en 2010. Retenez-le bien, nous y reviendrons.
La croissance ne soigne pas la crise
Malgré ces 2.9% (qu’il faut bien retenir !) le chômage ne baisse pas, mais alors pas du tout. Certains esprits chagrin, qui regardent le véritable chiffre du chômage aux USA (celui publié par la Fed et qui comptabilise aussi les personnes véritablement en recherche d’emploi mais ne recevant plus d’indemnisation) osent même affirmer que ce taux atteint le record de plus de 17.4% !! Tout de même. Malgré ces 2.9% (de croissance), environ 43 millions d’Américains ne mangent chaque jour que grâce aux « Food Stamps » qui sont des « timbres de nourriture » donnés aux plus pauvres et permettant d’acheter dans des magasins l’alimentation nécessaire. C’est une version moderne des soupes populaires qui évite les images choc de files d’attente interminables de tous ces chômeurs miséreux et affamés. Bref les « food stamps » c’est un croisement entre les tickets de rationnement et les tickets restaurants.
Partons maintenant au royaume de la perfide albion. Nos amis Anglais ont eu la brillante idée d’élire un nouveau Premier Ministre « conservateur » Monsieur Cameron. Ce dernier affirme que « Si vous ne traitez pas la dette, vous n’aurez jamais de croissance. » Son principal opposant le « travailliste » Ed Miliband répond : « Si vous n’avez pas de croissance, vous ne viendrez pas à bout de la dette ».
Voilà un beau débat. Comment sortir de cette crise ? Peut-on retrouver de la croissance ? En dépensant plus dans des plans de relance pour stimuler l’économie comme le préconise l’ami travailliste ? Pourquoi pas… mais avec 11% de déficit, difficile de dépenser plus sans faire immédiatement faillite.
Alors le Premier Ministre conservateur explore la seule piste laissant théoriquement encore un peu d’espoir… celle de la rigueur. On coupe toutes les dépenses. Pas un peu. Vraiment beaucoup. Les fonctionnaires on dégraisse (490 000 en moins tout de même jusqu’en 2015). Les frais de scolarité ? On triple, quadruple ou quintuple. Les enseignants ? On supprime. Les parents n’auront qu’à s’organiser pour faire classe à leurs enfants. Remarquez au train où vont les choses là bas, des parents disponibles ce n’est pas ce qui va manquer dans les prochains mois.
Fortes dettes + récession = insolvabilité
Est-ce bien ou mal ? Peu importe en terme éthique (bien que le débat soit passionnant). Mais en terme économique est-ce que cela va marcher ? Est-ce que la cure d’austérité va déclencher une « saine » croissance ?
La réponse à cet instant est claire et sans appel. Non. Le Royaume-Uni est ré-entré en récession. Pas officiellement car il faut trois trimestres de « croissance négative » comme dirait Madame Lagarde pour considérer officiellement une économie en récession. Nous ne sommes qu’à un trimestre. Le premier. Or qui dit récession, dit, baisse des rentrées fiscales… et ça pour payer des dettes ayant atteint des niveaux monstrueux ce n’est pas la meilleure des nouvelles. Car en résumé fortes dettes + récession = insolvabilité.
Oui mais regardez. Retournons aux Etats-Unis d’Amérique. Vous vous souvenez de notre chiffre de 2.9% de croissance (celui qu’il ne fallait pas oublier !) ? Et bien justement voilà une raison d’espérer. Les Américains ont décidé, contrairement aux Anglais de laisser « filer » les déficits pour stimuler la croissance. Et ça marche, 2.9% de croissance ! Eh bien au risque de doucher quelques belles espérances cela ne marche pas. Pourquoi ? Trois chiffres :
Les 2.9% de croissance représentent un montant d’augmentation du PIB américain de 541 milliards de dollars. Pour créer ces 541 milliards de dollars de nouvelles richesses, les autorités politiques et monétaires ont créée… 1 700 milliards de dollars de nouvelles dettes. En clair pour créer 1 dollar de croissance, il faut 3.14 dollars de nouvelles dettes.
Dès lors deux constats.
– La dette s’accroît plus vite que la richesse créée avec ces nouvelles dettes.
– L’économie mondiale n’est plus capable de créer de la croissance sans dette.
La « rilance » le dernier espoir de l’humanité ?
Et en 2011-2012, nous rentrerons dans la dernière étape de la vérité selon Arthur Schopenhauer. La faillite des Etats sera « considérée comme ayant été une évidence ». Le monde s’apercevra de l’insolvabilité généralisée des Etats occidentaux. Soit parce que les plans de relance auront créé une dette trop importante… soit parce que les plans de rigueur auront créé des dettes trop importantes, le résultat final étant sensiblement le même en données corrigées des dégât sociaux et humains entraînés par les plans d’austérité.
Les deux voies nous mènent droit à l’insolvabilité. Le seul avantage des plans de rigueur, c’est qu’ils permettent de gagner du temps.
Tout le monde a pu constater que les plans de relance menaient à la catastrophe. Les plans de rigueur disposent de 12 à 24 mois pour convaincre ou montrer qu’ils ne marcheront pas mieux….
Il reste la voie française. Celle de Madame Lagarde. La voie de la « Rilance ». Mi rigueur-mi relance, mi-ange, mi-démon. La Rilance voilà le dernier espoir de l’humanité. Un peu mince n’est-ce pas ?
129 réponses à “LA FAILLITE INELUCTABLE DES ETATS, par Charles Sannat”
Le problème avec la faillite inéluctable des Etats, c’est de savoir quelles forces politiques en tireront profit.
Et là, nous pouvons faire le bilan de toutes les élections en Europe depuis un an : l’extrême-droite est en forte progression.
Sondages : Nicolas Sarkozy talonné par Marine Le Pen.
Et si le deuxième tour de la future présidentielle opposait Dominique Strauss-Kahn à Marine Le Pen ?
Ce scénario est sérieusement évoqué par les récents sondages : une étude Ifop – France Soir indique en effet que si le premier tour de l’élection présidentielle devait se dérouler dimanche, le candidat le plus à même de l’emporter au PS serait Dominique Strauss-Kahn, crédité de 26 % d’intentions de votes chez les personnes interrogées, contre 22 % pour Martine Aubry.
Marine Le Pen obtiendrait près de 20 % face à un candidat socialiste.
Le sondage CSA – Marianne va plus loin encore, créditant le directeur général du FMI de 29 % des intentions au premier tour. Dans l’hypothèse d’un deuxième tour DSK contre Sarkozy, le président sortant perdrait avec 39 % des suffrages contre 61 % pour DSK.
Marine Le Pen apparaît comme le troisième homme avec 17 % à 20 % des intentions de vote. C’est bien plus que son père à contexte similaire : on se souvient que douze mois avant les élections de 2002, Jean-Marie Le Pen n’était crédité que de 6 à 7 %, avant d’arriver au final au second tour.
La Dépêche
Le cauchemar.
J’espère que Gérard Schivardi va se réprésenter …
Croyez vous vraiment, ou simplement voulez vous faire croire, que le changement de paradigme n’est lié qu’à un pauvre résultat d’élection présidentielle dans un cadre juridique qui n’a de démocratique que le nom ?
Allez faire un tour en Tunisie ou en Egypte pour envisager mon propos.
D’où l’intérêt « démocratique » supérieur d’un pavé dans une vitrine de banque, plutôt que d’un bulletin dans une urne.
aucun changement de paradigme possible, avec des soumis bien « proprets », dans la même ligne …
un changement de paradigme est une rupture radicale .
Je ne sais pas comment les candidats font campagne,
s’ils font comme d’habitude, plutôt chacun sa sauce dans son coin
ou comme en 2005, autre chose, un vrai mouvement, des conférences, des tables rondes, et co , à plusieurs voix
la machine à dsk est en train de se mettre en route, style rouleau compresseur ; autant dire qu’il n’y aura aucun vrai débat comme il y en a eu en 2005 (le résultat ne leur avaient pas plu) …
reste d’autres modes d’action …
Doux naïf…
Il suffit de regarder attentivement les têtes de gondoles de CNBC (Kernen etc…) pour le voir sur leur visage… « ils savent ». La bourse US est désertée, elle monte, sans volume, poussée mécaniquement par les HFT. Les commodities nous crient au visage ce qu’il et en train de se passer. Le point de non retour est dépassé. Toutes les marionnettes, dont nous sommes, ne font qu’attendre la suite du délitement…
Que des gens pondent encore des articles pour essayer de (se) rassurer en voulant faire croire que ce système peut repartir confine à la tromperie maintenant.
Bonjour
« … En clair pour créer 1 dollar de croissance, il faut 3.14 dollars de nouvelles dettes… »
Et voilà pourquoi tout va de mal en Pi!
Cordialement.
Texte sympathique , mais qui ne m’indique ni coupable , ni solution. Sauf a dire que la crise est économique parce qu’ économique …
Et si elle n’était pas économique la crise ?
Si elle etait structurelle et basée sur la pénurie d’ énergie ..la crise ?
On remarque qu’en limitant la demande , y’ a moins de crise ..juste un peu plus de pauvres … POur la nourriture ça va etre plus dur , puisque les prédateurs spéculent dorénavant sur la bouffe (craburant et consorts)….
En disant que la crise provient de la façon de gerer le commerce , on ne fait que FAIRE CROIRE que le problème est CONJONCTUREL , donc resolvable (soluble c’est pas français)…ce qui est non seulement une escroquerie mais peut etre meme criminel , puisque ça ne gène en rien la perversité du modèle.
La crise, structurelle? L’actualité de la crise?
Quel florilège d’oxymores!
Utiliser le mot « crise » pour le modèle économique dominant (qui n’est qu’une religion de plus) suppose qu’un état d’équilibre, du moins de stabilité, ait précédé ce que nous connaissons. Je ne dispose d’aucun élément pour le prouver.
Le tarissement des flux fossiles d’énergie globalisée est certainement une des bases de l’effondrement en cours, car il frappe de plein fouet notre gigantisme… Le fractal lui survivra! 8)
(eh oui Kerkoz je n’oublie pas les bonnes idées des participants du blog)
La pénurie de ressources; aussi bien que leur gâchis; les prix; ou même les food-stamps permettent d’organiser le rationnement, et l’ordre.
La domination économique totale n’est possible que par la séparation coercitive entre usage et possession.
Le signe monétaire n’est qu’un gourdin sophistiqué, et sa matrice économique reste assujettie à la nature. Refusez d’utiliser de l’argent, et les bons vieux tonfas se rappelleront à votre souvenir.
Cela n’a rien de pervers. Nous avons des dents et un estomac. Il ne fallait juste pas l’oublier.
Nous avons des hiérarques, avides d’accroître toujours plus leur emprise.
Il nous suffit d’abolir la hiérarchie.
L’humanité a fait d’énormes progrès technologiques dont certains n’ont pas beaucoup d’intérêt et n’apportent pas grand chose. A quoi bon un Iphone ? Pouvoir utiliser un simple téléphone portable était un progrès suffisant. Sur le plan spirituel, il n’y a pas eu de progrès, de véritable progrès. Nous sommes incapables d’imaginer une société sans énormes disparités de richesses et de biens. Nous sommes donc limités. Peut-être est-ce une situation indépassable ?
La suite de l’histoire actuelle pour les pays occidentaux, elle est déjà en marche. Ce sera plus de violences, pas de révoltes ni révolutions mais l’installation d’une économie qu’on appelle parallèle, où chacun fait ce qu’il peut pour s’en sortir, marchandise de contrebande, vols, cambriolages, travail au noir, mais aussi sans doute enlèvements contre rançon, pillages, attaques de camions de livraison, ventes à la sauvette, squats, trafic de drogue amplifié, mendicité, attaques aux personnes etc…
A moins que par miracle, il se produise une illumination collective ? Le fait même que ce blog dont je ne manque jamais de recommander la lecture, existe, est le début d’un espoir, je suis malgré tout très pessimiste. Le sentiment d’impuissance produit le repli et le renoncement, renoncer à participer vraiment au système, se faire le plus petit possible, le moins nuisible et profiter de ce que la vie offre malgré tout sans carte de crédit .
Merci aux principaux intervenants de ce blog et avant tout à Paul Jorion.
A-t-elle été un jour capable de le faire ?
Ou est-ce que ce qu’on nous a vendu comme étant de la croissance s’est construit sur une monstrueuse facture d’énergie sous- ou carrément impayée ? Sans parler des autres ressources…
Les néolibéraux vous diront que la faillite des États, c’est à cause de l’État providence. Pour eux, les dettes que les états ont actuellement sonnent la fin de l’État providence et ils en sont bien heureux. Il a fallu cette crise pour mettre dans la tête des gens qu’il fallait qu’ils acceptent les coupures (les fameuses mesures de rigueur) et la privatisation de nombreux services publics.
C’est une guerre idéologique comme quelqu’un le mentionnait. Cela dépend donc de quel côté on se place pour observer cette crise.
On ne peut qu’espérer que ces plans de rigueur et plans de relance divers aux frais du contribuables capotent. Au moins, on entrera dans la vraie crise avec ce qu’elle a de plus tragique.
Pour le moment, les révolutions ne se trouvent que dans les pays arabes. Elles pourraient bien s’étendre à des pays occidentaux.
La profitation, (par exemple -les 30, 60 ou 70 milliards de Moubarak, -les lingots d’or de Ben Ali …. ) n’en est édemment pour rien de rien, innocente de tout dans ces affaires de sous.
NB
Denis Robert
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2111
« Le communiqué du Syndicat national des journalistes
Les journalistes doivent remercier Denis Robert.
Après avoir mené pendant dix ans un combat juridique aussi âpre que financièrement ruineux et psychologiquement éprouvant contre la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream, notre confrère vient de remporter une victoire éclatante. Les magistrats de la Cour de cassation, dans trois arrêts, ont consacré la liberté d’expression et d’enquête de tout journaliste sérieux. Le Syndicat National des Journaliste (SNJ), première organisation de la profession, a plaisir à rendre grâce également à ces magistrats qui viennent de confirmer, dans le droit fil de l’article 10 de la Convention européenne des Droits de l’homme et des décisions de la Cour européennes des Droits de l’homme, le principe de tout citoyen à être complètement informé par des journalistes qui travaillent sérieusement. Ces décisions revêtent une signification hautement symbolique puisqu’elles permettent à Denis Robert de s’inscrire dans la tradition des Albert Londres qui entendent « porter le fer dans la plaie » quoi qu’il puisse leur en coûter. Quelle claque à celles et ceux qui se sont permis d’ironiser sans savoir et de condamner son travail sans le moindre début de preuve fondant leurs motifs ! Quel bel exemple pour les jeunes journalistes qui n’ont pas toujours la chance de croiser la route de « journalistes dignes de ce nom ». Le SNJ, aux côtés de Denis Robert depuis le début, se réjouit donc avec lui et se permet de dire à la profession : remerciez-le !
Le 10 février 2011″
C’est effrayant, moi je pense que c’est la fin du monde !
Tant que je serais encore vivant pour vous témoigner de la crise et faire le prophète il ne vous arrivera rien les ami(e)s mais c’est après que les choses se gâteront pour nos élites occidentales, là bien sur ce n’est juste qu’un petit amuse bouche ou gueule.
Ce serait même plus raisonnable je pense de préparer les gens à cette éventualité, la vie humaine ce n’est pas non plus que cela, de toutes façons les machines remplacent de plus
en plus les humains, pour mieux paraît-il faire systématiquement des économies, aider les personnes agées, faut voir surtout ces derniers temps les grands progrès de la robotique comme de l’armement.
il serait donc plus judicieux de « partir » debout que couchés !
Non !
Ce n’est pas la fin du monde, mais la fin de ce monde.
La croissance nourrit la dette.
Cela fait des mois que Marlowe a présenté cette idée qui était sans doute vraie trop tôt pour être retenue.
Pourtant, même Paul Jorion en a émis l’hypothèse quand il a dit qu’un dieu peut dévorer ses enfants.
oui, nous y sommes :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Francisco_de_Goya,_Saturno_devorando_a_su_hijo_%281819-1823%29.jpg
Saturne, où la ploutocratie mondiale
J’ai des rilances de nausée quand je lis que Barclays paye en 2009 1% de « corporate tax » sur ses profits records en 2009 . Soit 113 millions de Livres sur 11.6 MILLIARDS de Livres de profit.
L’immonde Vov diamond (le pédégé) avait annoncé, non sans morgue, un montant de taxe payé pour 2009 s’élevant à 2 Milliards de Livres, simplement du fait qu’il incluait dans son calcul le montant des taxes prélevé sur le salaire de chaque employé…
Comme dit Richard Wolff :
TAX THE WEALTH WHERE IT IS
TAX THE WEALTH WHERE IT HAS BEEN ACCUMULATING
TAX THE WEALTH THAT HASN’T BEEN TAXED BEFORE
TAX THE WEALTH THAT, BY AVOIDING TAX, WAS ABLE TO MAKE MONEY BY LENDING TO OUR GOVERNMENT
STOP DOING IT TO US (99%) DO IT TO THEM (1%)
L’action directe à l’encontre de Barclays ne s’est pas faite attendre…
http://www.guardian.co.uk/uk/2011/feb/19/barclays-protests-uk-uncut-corporate-tax-avoidance
M x V = P x Q (=> formule d’Irwin Fisher, datant de l’entre-deux guerres: pas d’aujourd’hui!)
Un exemple? Que fait-on pour que P (prix) ne baisse pas (=déflation), alors que V (Vitesse… de rotation) le fait? On augmente M (=Masse monétaire), « Q (=Quantité de marnchandises… et de services) restant égal, par ailleurs » ===> on finance les banques « avec la planche à billets ».
Mais il y en a bien d’autres, même si l’équation n’est pas quantifiable. Ce qui compte? Le principe
Schopenhauer disait surtout : « des mondes possibles, le nôtre est le plus mauvais ! »
Vous argumentez à merveille ses dires, et puis avec la souffrance on s’ennuie moins.
(prenez garde, Paul tolère mal le pessimisme…)
😉
Reste une inconnue totalement nouvelle et inattendue : une relance mondiale venue du Moyen Orient, le seul avec sa jeunesse époustouflante, à être capable de faire face à l’Asie. C’est pourquoi il faut soutenir, aider, le développement de cette première révolution libérale du 21e siècle. Quand le mot « liberté » est clamé si haut et si fort, de l’Iran à l’Algérie, en passant par la Lybie, le Golfe et bien sûr l’Egypte et la Tunisie qui a allumé la mèche, c’est bien de l’avènement d’une société libérale, fondée sur la liberté et le droit, qu’il s’agit. La meilleure nouvelle depuis au moins un siècle.
bel article, merci
à Vivanco
j’avais la même analyse en 1995, j’ai filé de banlieue parisienne vers le sud-ouest (no man’s land dans le tarn), j’ai voulu protéger ma famille de la mégapole, la meilleure idée de ma vie – je sais pas quand, mais en 15 ans, dans la forêt tout est pareil, Paris semble aussi en vie, bon, on se demande bien ce qui se passe, les gens courbent l’échine et se contentent de leurs petits plaisirs quotidiens, souvent virtuels, jusqu’au jour où on en sera au niveau de la famine pour les classes ouvrières, alors encore 15/25/50 ans ? …
Changer, ce serait voir les gens consommer intelligent, créer des sites d’échanges avec de vraies communautés parallèlles grandissant dans l’ombre et montant en puissance, car sans une masse soudée il ne se passera rien, chacun lutte pour sa prime sans regarder le voisin mais tous ses écrans (j’en ai pas de voisin, c’est pas plus mal 🙂 … c’est dans notre comportement à nous que peut venir la solution, ne pas espérer modifier le « leur » …
mais des cupides, il en suffit d’un pour faire tomber un bel ensemble … c’est insoluble on dirait !
@Olivier:
Bravo . Sont pas nombreux ceux qu osent « Le pas de coté » …souvent plus dur a décider qu’ à réaliser . Le Tarn c’est beau au printemps ! j’ y vais souvent depuis Bx .. pour grimper qqs falaises (St antonin) .. C’est plein de fuyards que l’on vopit le dimanche , a l’apéro du Marché . Me parraissent plus vivants que les Blaireaux des villes .
Perso , je suis trop vieux pour faire le grand pas ..je reste en campagne , mais pas loin de Bx , je vais prendre des poules tiens! ..mon potager me fournit plus de la moitié de ma nourriture et les 3/4 de mes joies !
Tout ça pour dire qu’il n’ y a ni n’ y aura pas ..JAMAIS ! de solution globalisée , centralisée, organisées … Les solutions ne peuvent qu’etre individuelles …et si elles sont nombreuses elles pourront induire UNE solution globale ..en attendant vivez si m’en croyez .
(les premieres orchis sont elles sorties sur les causses ?)
Je suis d’accord, c’est à l’échelle individuelle qu’on peut changer un tout petit peu les choses, il y a très longtemps que je ne crois plus en une pseudo démocratie, elle n’a en fait jamais existé vraiment nulle part, mettre sa confiance en des hommes politiques ? Je ne peux pas, c’est comme forcer quelqu’un à croire en Dieu. Mais on peut quand même agir là où on est en étant plus à l’écoute de l’entourage, famille, amis, collègues, ou ONG. Compter sur soi-même…et nuire le moins possible aux autres, c’est déjà ça…
Merci à tous les trois, Vivanco, olivier, kercoz.
C’est comme cela aussi que je vois les choses, et nous ne sommes pas les seuls sur ce blog.
Personnellemnt, je ne suis pas péssimiste , je me qualifie d’ « optimiste anxieux » non pas optimiste dans le sens ou tout va bien mais dans le sens où il y a une solution à tout, mon anxiété vient du fait que je me demande si je vais (si nous allons) développer la solution.
Je pense comme kercoz, les solutions seront individuelles, tout en élargissant l’individu au groupe restreint;
J’habite en périphérie de la ville où je pratique le jardinage dans un jardin familliale et en partie communautaire.
Nous sommes une vaingtaine et je voudrais développer un jardinage à partir de BRF, j’ai du mal à convaincre les autres membres.
Mais qu’à cela ne tienne, c’est clair que si je suis en présence de personnes à convaincre, le travail est plus ardu, et par conséquent plus bénéfique, cela ne sert à rien de persuader des convaincus.
La démocratie représentative a vécu, elle a jouer son rôle comme tout le reste d’ailleurs, il nous faut la démocratie participative que nous sommes en train de construire.
Toutes ces solutions mises bout à bout aboutiront à un réseau de solutions, surtout avec internet tant qu’il y a du pétrole pour l’entretenir, c’est mon intuition.
Bonne chance à tous
Aucune démocratie n’ a existé sans esclaves. Esclaves humains , animaux ou virtuels (KW) . L’equation est simple : Nous allons passer d’env 150 kw dispo /individu à 20 , 30 ou 50 et ceci, en peu de temps .
En terme societal , le problème va se poser autrement : Si le modèle conjoncturé sur l’ énergie , montre un attracteur moyen sur ,disons, 50kw , ce n’est qu’une moyenne ! Les classes dirigeantes voudront conserver le modèle actuel ou résisteront pour s’en éloigner ….. On peut donc craindre , suite a cet effet de « collage » des manipulations démagogiques qui affirmeront que ce qui est structural est conjectural (crise eco , politique , religieux ..etc ..) , et nous refaire le coup des lendemains qui chantent si on patiente ds un dictat necessaire …
Ce processus est en cours : localement la pauperisation et le chomage réduit la demande et permet a l’energie de rester accessible , la vente de 4×4 repart …fin de la crise ? …tant que l’on n’est pas ds le prochain wagon , il nous suffira de réduire nos concepts humanistes .
Si ce modèle autorise la marginalité vers une autarcie partielle , je conseille pour ceux qui ont de l’énergie de faire un choix qui serait a la fois « perso » et servirait d ‘ interface facilitant l’autarcie ou « le maquis » : des jardins ouvriers (ou l’on se rend compte que faire pousser salade et patates n’a rien de sorcier….. et AMAP actif .. …, Ces deux concepts pouvant proposer stages , adresses , congés in situ , contacts de maisons dispo , aide a la désintoxication moderniste …. il est , de plus , des tas de boulots ou activités qui se peuvent faire par le NET . La polyactivité est LA solution qui sécurise le corps et l’esprit .
« »tout gain de productivité est une perte d’humanité »
Charles Sannat est-il le chargé d’affaires BNP Paribas …site intitulé » anticiper pour s’enrichir » ?
… » l’état est fort dispendieux …. » ceci cela …
d’où, peut-être, l’ »utilité » de privatiser définitivement la sécu, l’éducation, les fonds pour la retraite …?
le concept « rilance » inauguré par la marquise sent le fagot ! c’est une arnaque marketing – mais, vous semblez connaitre le marketing de près, tout près !
cette dame n’est guère crédible …
vous proposez une posture A, voire B, ni màs ni menos …
à mois que vous ne soyez un malheureux homonyme ? auquel cas, toutes mes excuses !
« timbres de nourriture » distribués aux plus pauvres aux US.
A 16 km de Paris côté Ouest où s’épanouissent de très jolies villas il y a une boutique ouverte deux après-midi par semaine où viennent se ravitailler les pauvres de notre « douce France »
à prix très très doux. (La boutique a des vitres teintées de blanc : il faut cacher la misère).
Jérémie, mon frère, je vous entends.
Un excellent résumé, bravo !
Chuck Berry, Too Much Monkey Business
Bonsoir
Tous ruinés dans dix ans ?
Tous ruinés dans dix ans.
Tous ruinés dans…
Tous ruinés ?
Tous ?
?
…
hey Charlie, tous au sannatorium pour la convalescence… Charlie be good !
3.14 !!
C’est tout à fait extraordinaire.
Nous voici rendu à Babylone…
Pi ou comme le rapport constant entre la circonférence d’un cercle et son diamètre,
mais pas comme objet mathématique
J’adore Schopenhauer (en allemand), un philosophe que je privilège, en dehors de Nietzsche et Daniel Bell, qui était plutôt un (grand) sociologue.
Ce que je vois: un écartement de plus en plus profond entre deux types de population, entre les « have » et les « have not ». On assiste déjà au retour vers un status quo ante, un retour progressif en matière sociale vers le 19e siècle. Une partie de la population active a un travail remunéré, bénéficie même d’augmentations et de promotions, vit comme si la crise sociale n’existeraient pas. D’autres sont frappés de déclassement social, de précarité, de chômage, souvent sans perspective d’une amélioration à vue.
La politique actuelle ne fait que renforcer cette fracture, et quand on lit le projet de Merkel sur la compétitvité, je dirais même qu’une fracture durable et institutionnalisée est prise en compte, donc voulue.
Oh, vous savez, avec Le capitalisme à l’agonie le futur risque d’être un peu plus bousculé, et pour tout le monde. N’en déplaise à l’indécrottable esprit petit et grand bourgeois.
Amusant de constater que le rendement (3 dollars de dette pour 1 dollar de croissance) est du même tonneau que celui d’un moteur à explosion (3 watt de carburant pour 1 watt mécanique)… finalement, on en revient toujours à la thermodynamique et à la notion d’entropie.
Comme lorsque vous avez acheté une entreprise 1 euro après le dépot de bilan
L’entreprise repart à bloc libérée de ses dettes
Seulement c’est là qu’intervient la stratégie
Qui a su garder ses centres de production qui généreront les richesses de demain ?
Là encore il faut se garder des anticipations illusoires, ceux qui se croit propriétaire d’une entreprise à des milliers de kilomètres de chez eux ne vont plus rêver très longtemps.
Le propriétaire de l’usine est celui dont le char est garé devant l’entrée.
Intéressant, mais on reste un peu sur notre fin… Ça aurait été bien de se mouiller un peu et dévoiler vos solutions au problème et les conséquences de telles faillites (inflation, disparition du service publique, …).
Sinon, peut être suis je un irrémédiable optimiste, mais face à des situations désespérées, les hommes ont toujours su réagir de façon aussi inattendues qu’originales (suffit de regarder ce qui se passe au moyen orient…).
[…] Article initialement publié sur le blog de Paul Jorion […]
[…] plus, et ce n’est qu’à ce moment là que les choses bougeront. Autant accélérer la longue agonie de notre […]
[…] Nos États étant déjà beaucoup trop endettés, se retrouve dans une situation très difficile. Économiquement, ils sont à la ramasse. Et d’après les théories les plus pessimistes, ils vont s’effondrer. […]
[…] initialement publié sur le blog de Paul Jorion et sur OWNI.fr (consultez-y les intéressantes discussions […]