Billet invité.
Destiné à juguler la version européenne de la crise, un nouveau cocktail de mesures est en cours de confection. Mais sa mise au point procède plus de considérations politiques à courte vue qu’à une réelle prise en compte de la situation, les échéances électorales à venir des Allemands et des Français, ainsi que leurs divergences, intervenant fortement dans sa recette.
Déplaçant le débat du terrain de la solidarité financière – qui n’est pas la chose du monde la plus partagée – à celui de la convergence économique – qui se prête à tous les flous – le moteur franco-allemand de l’Europe tente de redémarrer après avoir calé. Afin de bientôt nous annoncer un pacte de compétitivité dont le contenu est en cours de négociation élargie. Un habillage qui va permettre du côté allemand de justifier un renforcement a minima du fonds de stabilité européen – dont les modalités restent aussi à préciser – et du côté français des mesures de rigueur dont la responsabilité pourra être noyée.
Devant la perspective rassurante d’un accord européen, tout à l’écoute des déclarations chinoises et japonaises de soutien à l’euro, les marchés continuent leur pause dans l’escalade des taux. Sans toutefois relâcher la pression, si l’on y regarde de plus près, y compris quand c’est l’Etat français qui lève des fonds. Alors que les prochains rendez-vous des Portugais sur le marché obligataire sont attendus pour confirmation, car ceux-ci restent dangereusement en première ligne.
Enfin, si l’on compare les taux actuels avec ceux d’il y a six mois, on constate une lente hausse des taux allemands et français, pour ne pas parler de la progression de ceux de la zone des tempêtes. Selon les analystes, celle-ci peut être mise sur le compte de la garantie que les pays les plus solides ont déjà octroyé aux plus faibles, ainsi que sur une anticipation de l’inflation. Cette dernière se manifestant également aux Etats-Unis, une tendance de fond. Sur le marché obligataire, la tendance générale est à la hausse des taux, pour tous les pays occidentaux, ce qui va alourdir encore la facture de la dette publique, mais va améliorer les comptes de ses créanciers privés…
A propos de cette même anticipation, la BCE vient pour sa part d’infléchir son discours. Elle n’enregistre plus que « des manifestations de pressions inflationnistes à court terme » – liées à la hausse des prix de l’énergie – qui ne remettent pas en cause la stabilité des prix à moyen terme. Son analyse des jours derniers s’appuyait au contraire sur la nécessité d’anticiper la contagion de la hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires sur l’inflation sous-jacente, qui les exclut de son calcul.
Toute consacrée à sa mission de sauvetage prioritaire du système bancaire, la BCE est en réalité toujours soucieuse d’une pression inflationniste qui pourrait menacer les marges des mégabanques, préoccupation dont elles ont fait clairement état à Davos. Quitte à chercher des expédients pour les banques des pays de la zone des tempêtes, dans le cas où elle augmenterait son taux, ce qui reviendrait à tirer de dessous leurs pieds son tapis de liquidités financières. Ce n’était pas possible dans l’immédiat, permettant de comprendre comment le danger inflationniste d’hier a pu autant baisser d’intensité en l’espace de si peu de temps..
Il y deux volets dans le pacte en gestation qui devrait si tout se passe bien être adopté en grande pompe lors du sommet de l’Union européenne de fin mars : une partie publique, et une autre qui ne l’est pas. Cette dernière est d’abord faite de bidouillages et de cafouillages qui concernent les banques et visent notamment à désengager la BCE. En Irlande, on a découvert que la banque centrale avait pris la place de celle-ci pour soutenir de manière prolongée son système bancaire insolvable, au nom de mesures d’urgence prévues pour des crises provisoires de liquidités. En Espagne, le gouvernement s’est engagé dans la plus grande précipitation dans une remise à plat de ses caisses d’épargne (les Cajas), après avoir longtemps nié leur état catastrophique, tentant de troquer l’abandon de leur statut particulier et de leurs missions contre l’entrée de capitaux privés pour les recapitaliser. Tout en continuant à nier l’étendue des dégâts prévisibles.
Il ne sera pas possible d’en rester là, si l’on pense aussi aux banques portugaises – également coupées du marché interbancaire – ou aux Landesbanken allemandes, qui ont d’énormes besoins de recapitalisation, pour lesquelles d’autres finasseries sont recherchées. Le Financial Times Deutschland publiait aujourd’hui une information, selon laquelle le gouvernement Allemand tentait d’obtenir de la Commission de Bruxelles l’adoption d’une directive aménageant la réglementation de Bâle III. Tout tournerait autour de la définition des actifs éligibles aux fonds propres entrant dans le calcul du ratio de solvabilité, afin d’y maintenir le silent capital (le capital silencieux, c’est à dire sans droit de vote), en d’autre terme les obligations hybrides. On retombe toujours sur les mêmes problèmes ! Mais, décidément, ce réseau des banques régionales est à l’Allemagne ce que les Cajas sont à l’Espagne, un énorme boulet dont le gouvernement tente de nier l’existence et qui ne peut que le rattraper.
D’autres mesures sont en discussion, à propos cette fois-ci de la digestion de la dette publique. En effet, un aménagement des plans de sauvetage des Grecs et des Irlandais ne pourra pas être évité, même s’il devra attendre que soient passées certaines échéances électorales allemandes. Les hypothèses qui sont en cours de discussion permettront-elles d’éviter une restructuration ? C’est fort peu probable, mais il est par contre certain que plus celle-ci sera tardive, plus elle sera douloureuse en terme de décote pour les banques créancières. Baisser les taux des prêts européens, en rallonger la durée ou bien encore financer un rachat de dette par leurs émetteurs, comme c’est pour l’instant envisagé, ne fera que retarder l’échéance d’une restructuration, vu la récession dans laquelle les pays qui en bénéficient sont automatiquement plongés, en raison des contraintes auxquelles ils sont soumis.
La face cachée du pacte de compétitivité ne pouvant, par nature, ne faire que l’objet d’hypothèses, en quoi va consister sa face visible ? En une affirmation volontariste de convergences économiques et sociales, avec l’adoption de politiques voisines en matière de systèmes de retraite, de suppression de l’indexation des salaires ou d’imposition des sociétés, ainsi qu’un plafonnement de la dette publique. Celles-ci ayant pour objectif d’améliorer la compétitivité, nul doute qu’elles vont impliquer ce que les gouvernements ont l’habitude d’appeler des mesures courageuses. Voulant dire par là qu’ils sont courageux d’imposer une austérité pouvant avoir une incidence électorale défavorable.
C’est bien pour cela, d’ailleurs, que le gouvernement français voudrait faire adopter l’inscription dans la Constitution de règles concernant le déficit public, des objectifs « intangibles » ou une « règle d’or ». Non seulement en guise de bonne manière faite aux Allemands – qui l’ont déjà fait et demandent avec insistance des garanties aux Français – mais aussi afin de pouvoir se réfugier derrière une obligation qui les soustraira à leur responsabilité quand des décisions impopulaires devront être prises. Le pendant, au niveau du pays, de ce qu’est l’indépendance de la BCE à l’échelle européenne. On parle « d’usine à gaz » pour qualifier ce qui est dénoncé comme un habillage facilement contournable pour certains, par rapport aux strictes dispositions allemandes ; d’autres y voient au contraire la possibilité de faire retoquer les budgets par le Conseil constitutionnel. En créant des règles indiscutables de pilotage de l’économie et d’établissement du budget de l’Etat, ne s’oriente-t-on pas vers une forme de déni de la démocratie ?
Que l’on prenne les projets du Parti Populaire en Espagne, encore dans l’opposition, qui proclame pouvoir « réparer l’économie en deux ans », alors qu’avec des recettes identiques David Cameron s’en est donné cinq pour y parvenir au Royaume-Uni, ou bien sur un mode plus softla réflexion engagée en France à propos de l’augmentation de la TVA, une fois « diminuée la dépense » comme l’accorde Christine Lagarde, le sens des convergences recherchées ne prête pas à équivoque. Dans un discours prononcé mardi à Milan, Jean-Claude Trichet en a tracé le cadre : « Une des leçons de la crise actuelle est précisément la nécessité, non seulement d’appliquer très strictement la gouvernance de la politique budgétaire, mais de renforcer très significativement cette gouvernance et de l’élargir à la surveillance d’indicateurs de compétitivité et de politiques macroéconomiques ». Il a poursuivi : « Nous avons besoin en particulier d’un rôle plus fort des institutions européennes, d’une quasi-automaticité du processus de surveillance, d’une quasi-automaticité des sanctions (….) Nous avons besoin de politiques économiques et budgétaires saines appliquées individuellement par chaque nation et contrôlées rigoureusement et efficacement par ses pairs, dans l’intérêt de chacun et dans l’intérêt de tous ». Voilà ce que l’on appelle un discours sans concession !
Le gouvernement américain n’a toujours pas ouvertement décidé comment administrer la purge, mais les européens si ! Le premier prétend toujours possible de continuer comme avant et ne se résout pas à publiquement admettre que cela ne sera pas possible. Les gouvernements européens ont quant à eux compris qu’ils vont devoir tourner une page, mais ils ne savent pas comment sortir d’un cercle vicieux crée par l’imbrication inextricable de la dette publique et privée. En s’attaquant prioritairement à la dette publique, ils ont pris le problème à l’envers et se refusent toujours à l’admettre.
La purge qu’ils veulent administrer ne le brisera pas; il faudrait ne serait-ce que partager d’une manière ou d’une autre la peine, une perspective qui n’est pas envisageable, ce qui ne peut qu’approfondir la crise européenne.
31 réponses à “L’actualité de la crise : LA PURGE, par François Leclerc”
Oui, il faut bien sur aussi ne pas alourdir la barque des déficits publiques en y ajoutant, sans distinction, les pertes des banques.
J’en profite pour vous transmettre le mail ci dessous qui a été envoyé à tous les signataires de l’appel et qui contient celui envoyé aux députés.
A suivre….
Bonjour,
Vous avez signé l’appel : Sauver les citoyens avant les créanciers des banques
Comme prévu, j’ai envoyé la demande à chaque député. Cette demande gagnera en poids si elle est relayée.
Vous pouvez l’envoyer maintenant par mail ou par courrier à votre député.
Pour trouver son mail vous pouvez utiliser le site suivant (ou le fichier joint) :
http://www.auxarmescitoyens.fr/index.php/2008/07/16/liste-des-577-deputes-leur-noms-leur-sit-1
Voici ci-dessous le mail que j’ai envoyé et dont vous pouvez vous inspirer.
A suivre….
Bien cordialement
Denis Dupré
Nb : Vous pouvez encore faire circuler l’appel et confirmer la signature sur le site si vous ne l’avez pas encore fait.
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Monsieur le Député,
L’exemple des choix du gouvernement irlandais risque d’être suivi par la France.
Dans ce cas, la France paierait longtemps une erreur stratégique que l’Islande, elle, n’a pas commise.
Nous appelons à « Faire payer les créanciers des banques avant les citoyens ».
Ce principe préalable à toute orientation économique peut faire consensus.
Vous, même seul, avez le pouvoir de déposer un projet de loi.
Notre groupe comprend des spécialistes de la finance prêts à vous aider à rédiger cette loi d’urgence économique.
Les 2033 signataires de l’appel
Contact : denis.dupre@wanadoo.fr
Appel pour « Sauver les citoyens avant les créanciers des banques »
(Préambule éclairant l’appel ci-dessous et rédigé le 15 janvier)
La France va être frappée par les effets de la crise financière. Notre gouvernement, à l’exemple de l’Irlande, va être tenté de défendre les intérêts privés au détriment de notre collectivité nationale et de l’ensemble des citoyens. Les islandais aujourd’hui, comme les finlandais hier, ont imposé à leur gouvernement la défense de l’intérêt collectif des citoyens. Chacun d’entre nous peut signer l’appel que nous vous proposons, et inciter son député à le signer et à initier une loi économique qui nous protégera.
L’Islande a nationalisé ses trois principales banques sans honorer toutes leurs dettes. Poussé par l’Union européenne, en échange de son adhésion, le gouvernement a fait voter en janvier 2010 une loi autorisant ce remboursement par l’Etat. Mais le président de la République a refusé de ratifier la loi, dont le texte a alors été soumis à un référendum. À plus de 93 %, les Islandais ont voté contre le remboursement de la dette.
Si l’Islande a été aux yeux de certains économistes, « non économiquement correcte », c’est qu’elle a suivi la préconisation de Paul Krugmann, économiste américain « tendance sociale » de laisser les banques faire faillite avant de les nationaliser.
Le FMI, lui-même, reconnait que l’Islande a obtenu de très bons résultats car elle a réduit sa dette extérieure et les écarts de taux avec l’Allemagne pour ses emprunts ont chuté de 10% à 3%.
Par contre, l’Irlande a été qualifiée « d’orthodoxe et de responsable » en garantissant toutes les dettes et en s’engageant dans une cure d’austérité drastique pour payer le coût de ces garanties. Paul Jorion affirme qu’en Irlande il fallait choisir entre sauver les citoyens ou les créanciers…..or, agissant subrepticement, le gouvernement a choisi les créanciers. Même Jeffrey Sachs, économiste américain « tendance libérale » avoue le 6 janvier dans le Figaro que « dans le cas de l’Irlande, où le poids de la dette privée est important, les garanties publiques accordées aux banques ont été trop généreuses à mes yeux ».
La comparaison Islande-Irlande est sans appel : La facture de l’Islande sera moins catastrophique pour ses citoyens et les générations futures.
La France va, elle aussi, devoir faire face très probablement à la défaillance des principales sociétés financières implantées sur son territoire.
Le choix que fera alors le gouvernement français pour « sauver les banques », engagera notre mode de vie collective pour des dizaines d’années.
Il s’agira de savoir qui supportera la facture entre les créanciers des banques et l’Etat s’il décide d’en prendre une partie à sa charge. Or, on doit rappeler ici que le banquier fixe le taux de son prêt en incluant une prime de risque. La banque a donc normalement mis en réserve les ressources nécessaires sauf si celles-ci ont été distribuées en dividendes à ses actionnaires ou hauts salaires, primes et stocks options à ses dirigeants et traders.
La question que nous sommes en droit de nous poser est « Que va faire le président de notre République qui est conseillé par des banquiers, à la fois juges et partie, très conscients de leurs intérêts… et qui prôneront donc une solution à l’Irlandaise ? » Si nous préférons la solution islandaise, il faut rapidement engager une action.
Il convient de mobiliser les citoyens de toutes tendances politiques pour empêcher que ces dettes soient reportées de façon injustes et injustifiables sur l’Etat et donc sur l’impôt et la protection sociale de chacun.
Cet appel n’est pas une proposition globale de réforme. C’est une proposition volontairement ciblée. Il s’agit de regrouper le plus de signataires possible sur un point qui peut faire consensus. Nous demanderons aux députés de signer le texte et d’initier une loi d’urgence économique simple. Les noms des députés signataires de ce texte et travaillant à proposer cette loi d’urgence seront affichés.
TEXTE DE L’APPEL déposé sur le site le 3 décembre 2010 :
Sauver les citoyens avant les créanciers des banques
La Finlande a connu en 1991 une grave crise. Elle a refusé, sous la pression citoyenne, de prendre en charge tous les actifs non performants des banques. En 2010, l’Irlande a accepté ce simple transfert de richesses du gouvernement aux banques. Quand arrivera la lourde facture française
serons-nous finlandais ou Irlandais ? Qui paiera ? Quels citoyens ? Quels investisseurs ?
La tragédie est décrite chaque jour par Paul Jorion et d’autres analystes qui nous donnent par avance les photos de l’accident à venir. Film noir, tragique. Inéluctable ? Aujourd’hui nous pouvons agir sur un point précis pour décider du partage de la facture.
1. Conscients que les pays d’Europe, refusant de faire marcher la planche à billet, vont l’un après l’autre vers un endettement insupportable conduisant inéluctablement à une faillite ou une insurrection.
2. Conscients que la valeur réelle de l’ensemble des banques, cachée par des règles comptables, est probablement déjà négative alors que le pire de la crise est devant nous.
3. Conscients que certains financiers écoutés des politiques, aux commandes avant la crise, le sont toujours. Étrangement, la crise ne semble pas changer leurs discours et leurs croyances. Soit leur idéologie les porte à croire que tout reviendra comme avant, soit leur cupidité les pousse à amasser avant la catastrophe et donc empêcher les réformes de fonds.
4. Conscients que leur objectif est de protéger les actionnaires. Pour exemple, en pleine crise, tout en recevant les aides de l’état, les banques ont largement continué à distribuer des dividendes. Pour ce faire ils choisissent de porter les factures sur les citoyens en transférant les dettes bancaires vers les états.
5. Conscients que leur volonté de faire croire qu’il est plus simple de gérer les faillites des états que les faillites des banques, est déjà démentie par les faits. Les faillites en cascade des banques seront remplacées par celles des États.
6. Conscients que la garantie par l’état de l’ensemble du passif des banques, comme en Irlande, est la voie choisie par l’Europe. Cependant, l’intérêt des citoyens est de partager la facture en garantissant totalement les dépôts à vue (vos comptes en banque par exemple), faisant payer les actionnaires et partiellement les créanciers.
Nous, citoyens :
Décidons et demandons à notre gouvernement de voter, dès février 2011, la loi d’urgence financière suivante :
1. L’État engage une procédure de restructuration des organismes bancaires le nécessitant, en en devenant le liquidateur.
2. L’État devra alors valoriser le passif au niveau des actifs : imposer une valorisation des actions (proche de zéro), imposer une décote aux créances et garantir les dépôts à vue. L’État peut décider, dans une procédure à part, de verser une prime différenciée, éventuellement sous forme d’actions, pour compenser les pertes de certains actionnaires ou créanciers qu’il souhaite préserver jusqu’à un certain montant.
3. Ensuite, il devra soit:
– Réaliser un apport en capital, pour devenir actionnaire ultra-majoritaire de la banque. L’État, ultérieurement, ne deviendra minoritaire dans le capital que lorsque l’ensemble, à minima, de sa capitalisation aura été deux fois remboursé ou valorisable et compensable en tenant compte de l’inflation .
– Transformer les créances, en tout ou partie, en actions, afin d’obtenir le ratio suffisant de capitalisation requis.
4. L’État avec les sommes économisées grâce à un coût moindre de la technique à la finlandaise par rapport à celle à l’irlandaise, pourra consacrer ce budget pour des mesures sociales d’urgence envers les plus pauvres.
5. Les éventuelles négociations avec l’Europe et le FMI seront dirigées par une commission de parlementaires assurant la transparence de la procédure et l’accessibilité de l’information à tous.
Il faut vous engager et signer.
Cet appel sera remis fin janvier au Président de la République, à la ministre de l’Économie à chacun des députés et des sénateurs pour qu’ils le signent et qu’ils initient cette loi d’urgence financière.
Signez cet appel : sauver les citoyens avant les créanciers des banques sur le site mesopinions.com
Diffusez- le autour de vous.
Sollicitez votre député !
Bonjour Denis,
Votre démarche s’est enrichie. Elle fait très clairement appel à la responsabilité politique dans les décisions financières en cours de négociation. Nous arrivons au cœur du problème posé par cette crise du capitalisme financier sans nationalité ; qu’est-ce qui est premier entre l’homme et la finance ? Je mets la dernière main à un texte d’une dizaine de pages démontrant que notre pays peut lever par la loi que vous proposez la refondation de la monnaie sur le projet européen de démocratie.
@PSJ
non! non! pas 10 pages, pas 10 pages, SVP
Inscrire des règles intangibles dans nos constitutions est effectivement un déni de démocratie. C’est aussi la preuve que nos dirigeants croient encore que l’économie et une science. La politique néolibérale appliquée partout et inscrite dans les traités européens des années 1990 était considérée comme certaine, comme scientifique. C’est pourquoi elle a été appliquée sans retenue.
2008 a apporté la preuve qu’elle n’expliquait pas bien l’économie. Nos économistes pourraient être devenus modestes et dire :
« n’inscrivez plus dans des texte immuables les règles de conduite qui nous paraissent aujourd’hui optimales; l’avenir peut toujours remettre en cause nos théories »
Apparemment ils n’ont pas encore compris la leçon.
Ne faudrait-il pas supprimer le « prix Nobel » d’économie -qui n’a jamais été un vrai prix nobel- pour faire passer l’idée que l’économie n’est pas une science ?
Allez voir le film Inside Job.
La Constitution est l’arme ultime, la massue juridique intangible, « garantie » des libertés, etc.
Je me pose beaucoup de questions à propos du contrat social constitutionnel et notamment celle de savoir si au sens large, un régime qui ne prévoit pas les clauses de son abrogation est moral…. La Constitution peut être modifiée mais la 5è République ne prévoit pas de conditions de son abrogation, ainsi les « insitutions » du plus haut de l’Etat sont inamovibles. Or tout contrat en droit, contient des clauses de résiliations. Le Contrat qui nous lie à la République est hérité, personne n’y souscrit de son vivant, et il n’est pas prévu de moyen de droit de s’y soustraire, de refonder une République, de refonder une Constitution.. On touche un socle fondamentale qui ne peut être remis en question qu’au prix d’une Révolution, il n’est pas prévu de moyen normal de finir cette République et d’en commencer une autre toute nouvelle.
Ceux qui n’ont pas de patrimoine n’ont pas de raison de souscrire à l’intangibilité de la propriété privée par exemple, je ne me souviens plus qui a dit cela, Sloterdijk ?
Aucune règle économique n’a a figurer dans la Constitution.
@ Lisztfr.
De bonnes fondations pour le pacte politico-social
est effectivement une question très importante.
En France, la souveraineté est détenue par le peuple;
il prévaut sur la Constitution.
Du reste, la déclaration des droits de l’Homme prévoit l’obligation
de se révolter contre le tyran.
C’est déja organiser l’ abrogation d’une constitution jugée
« révoltable », comme vous le signalez.
Mais notre histoire constitutionnelle a montré
qu’il existait un autre moyen, surabondamment
utilisé: la défaite et l’invasion.
En un peu plus de 2 siécles, nous avons expérimenté
une douzaine de structures politiques dont d’assez
exotiques et 5 constitutions actives.
Sur le total, presques toutes se sont effondrées dans l’aventure
guerrière malheureuse.
La fin de la troisième résulte d’un coup de force de la chambre des
députés: elle a disposé d’un pouvoir qui ne lui appartenait pas,
pour réaliser un suicide par lassitude.
Mais c’est bien la conséquence d’une défaite.
La fin de la quatrième n’est pas très différente: Dien-Bien-Phu,
nouvelle guerre incertaine et Suez. Et la lassitude d’une
constitution non respectée et non respectable par ineptie.
Je ne résiste pas à faire remarquer que des hommes
actifs et intelligents, réunis au moyen d’un suffrage
souvent démocratique, finissent par perdre tout bon sens
et toute intelligence politique. Je pense surtout à la chambre
du troisième Empire -1868 et 1869- qui a saboté l’organisation
de la Défense Nationale par haine et irréalisme.
Résultats connus en 1870. Mais d’autres exemples sont possibles.
La crise va se dissoudre tout doucettement. … Le peuple paiera. » Business as usual »
Ceux qui prêchent pour un effondrement en seront pour leurs frais.
Et c’est peut-être mieux ainsi.
Juste un problème de valeurs :
« Sur une route sinueuse et glissante, trois voitures roulent à vive allure. En
début de cortège, Edouard dans sa toute nouvelle Logan, derrière lui, un avocat
et député en vue, dans sa belle jaguar, enfin, ferme la marche dans sa
luxueuse Porsche Carrera, un patron influent.
Ce qui devait arriver, se produit. Au détour d’un virage, un tracteur bloque la
route et les trois véhicules s’encastrent les uns dans les autres; les
conducteurs sont indemnes, mais leurs véhicules sont hors d’usage.
Le chef d’entreprise est en colère. il regarde les dégâts sur sa Porsche
irréparable, et lâche: merde, 1 mois de revenus fichus. L’avocat est
furieux, et gronde: bordel, 2 mois d’honoraires et indemnités de perdus. Edouard
lui sanglote devant sa Logan réduite à un tas de ferraille. Entre deux
sanglots, il dit : 3 ans de salaires de gâchés.
Le patron et l’avocat député se regardent incrédules, et disent ensemble:
Mais faut être con pour acheter une voiture aussi cher! «
Et d’ailleurs nous sommes bien peu de choses…
Fnur…
La fin de la blague est : Le patron et l’avocat se tournent vers Edouard et le patron lui demande : « comment avez-vous pu vous acheter une voiture aussi chère…? »
Moui.. Bible.
C’était aussi le plan en Tunisie et Egypte…
(et dans bien d’autres pays du monde. Mais les heurts sont moins violents et/ou les dirigeants ne sont pas réélus.)(Ce qui ne change donc rien pour la suite des événements)
@ bible : En effet, le peuple a déjà commencé à payer.
Situation en france parait tellement mauvaise que ce jour le journal allemand » Die Welt » publie un article indiquant que toutes proportions gardées, le nombre de dépots de bilan en france ( pour 2010) est très très préoccupant
http://www.welt.de/debatte/kommentare/article12479063/Frankreichs-Insolvenzen-eine-Sorge-mehr-fuer-die-EU.html
» Frankreichs Insolvenzen – eine Sorge mehr für die EU
Kein anderes Land in der EU sah 2010 mehr Firmen sterben: Fast ein Drittel der Pleiten kommt aus Frankreich. Ein Problem für ganz Europa.
An sich ist es nicht ungewöhnlich, dass am Anfang eines Aufschwungs noch einmal jede Menge Firmen in die Insolvenz gehen. Denn gerade in diesem Moment verlieren Unternehmen, die zuvor schon angeschlagen waren, den Wettbewerb gegenüber der stärkeren Konkurrenz. Was aber an den jetzt von Creditreform vorgelegten Zahlen überrascht, ist die starke Spreizung bei der Entwicklung in Europa.
» un souci de plus pour l’UE-
Aucun autre pays dans l’UE n’a vu en 2010 plus de firmes mourir ! Presque 1/3 des faillites provient de France. Un problème pour toute l’Europe ! »
@ Monsieur Leclerc.
Vous avez notamment rappelé fidèlement l’idée d’un Pacte de compétitivité, avec un paragraphe vers le milieu de votre article.
Ah .. il me vient une idée … » nos président et ministres n’étaient pas en vacances de Noël .. ils cherchaient des « repreneurs pour la maison France » = en Tunisie ( pour ses phosphates .. ??), en Egypte ( pour ses pyramides ..), aux USA ( pour ses louis, que sais je ..).
Nous allons fabriquer des pyramides en phosphates ( de magnésium.. c’est bon pour la mémoire .. et la sérénité .;)
Pauvre France, à qui vends tu des » monts de tabac » ??
réponse : » La France n’en vend pas, elle en achète ! etc ..
Et si en fait de purge, les citoyens européens regardaient d’un peu plus près la méthode utilisée de l’autre coté de la Méditerranée ? ( à prendre non comme une suggestion, mais comme une simple hypothèse, genre « Printemps des Peuples » et bouffée d’air pour tout le monde)
Hhmm..
Déjà fait en 1789. Si on recommence, ça aura un gout d’habitude. Faut innover pour entretenir la flamme.
En principe, bien d’autres pays sont en train de bouger et la vague fera que les US ne contrôleront plus suffisamment de pays pour avoir le temps de retisser une toile cohérente.
Ils ont tout de même mis 40 ans pour s’imposer partout.
Là, le rôle de l’Europe émergera (enfin) et il faudra voir comment essayer de ne pas trop mal s’entendre avec les BRIC et producteurs de pétrole. (si les Chinois n’ont pas mis la main dessus et ne se castagnent pas avec les Ricains)
N.B.: je ne sais pas si DSK en a remis une couche pour vendre ses DTS, mais il vient d’évoquer un risque de guerre, le brave homme.
Ce qui est, tout de même, complètement logique, vu l’ambiance mondiale un peu « rock and roll » ces temps-ci.
Pourquoi refuser le clystère?
Etrange rébellion d’un malade contre son médecin!
http://www.youtube.com/watch?v=bNb01yeKYH0
ne s’oriente-t-on pas vers une forme de déni de la démocratie ?
Avec une obligation citoyenne et européenne de pâtir de l’austérité inscrite dans la constitution, nul doute que beaucoup d’inadaptés se retrouveront en prison à travailler pour l’intérêt général (des méga-banques qui ont acheté les États) et gratuitement, ce qui réalisera enfin l’utopie capitaliste.
L’on s’oriente plus probablement vers une sorte de fascisme social-libéral.
Le conatus du capitalisme financier…
« ne s’oriente-t-on pas vers une forme de déni de la démocratie ? « ………
Ceux qui sont en bas de l’échelle,avec petit revenu comme moi, vous confirme cher Monsieur, que la démocratie c’est envolée depuis longtemps pour nous.
J’ai voté NON en 2005, au traité commercial européen, il parait qu’avant le citoyen était souverain devant les urnes…..
Mais, un petit malin est passé par la et à dit entre autre:
« Osons la France décomplexée »……… ou encore mieux:
« Le nouvel ordre mondial, ça sera de grès ou de force »….
Alors ??? elle est pas belle la France ???
Plus la peine de manifester dans les rues, « quand ont manifeste en France plus personne ne s’en rend compte… »
Cordialement fil.
On peut lire ce document de travail du FMI « Inequality, Leverage and Crises » accablant pour les rentiers (et oui !!! A tel point que dès la première page, il est spécifié que « This Working Paper should not be reported as representing the views of the IMF ».):
http://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2010/wp10268.pdf
Organisation de l’avenir , mais rien pour le passé , hors c’est lui qui plombe l’avenir.
D’abord enlever les morts du placard avant de faire de nouveaux enfants.
@François Leclerc,
Encore un billet absolument lumineux ! En plus vous nous gratifiez du nouveau paradigme de la finance politique : la finasserie. Il semble qu’une coalition opaque d’intérêts particuliers conduise la zone euro. Elle juge que la démocratie n’est décidément pas très efficace avec cette désagréable obligation de devoir rendre des comptes par des élections et des représentations parlementaires. Elle va donc essayé un nouveau régime de démocratie formelle financièrement très encadrée, un mélange des premier et second empire français avec l’empire bismarkien. Y a-t-il encore des républicains en Europe ?
Les jeux sont faits. Rien ne va plus.
La démocratie est un bon système quand tout va à peu près bien dans le système capitaliste.
En période de crise il n’est plus très opportun de paraître tenir compte des avis des peuples.
Les experts sont à ce moment là jugés plus efficaces que les élites démocratiquement élues.
Et ce d’autant plus quand, à proximité, des révoltes ont lieu pour chasser des dictateurs et instaurer la démocratie.
Il serait peut-être intéressant de voir quels sont les parallèles possibles entre les états européens et les états américains…
Sachant que là-bas, déjà, le fédéral n’aide absolument pas les états. Et que les états n’aident pas les communes.
Mais leurs états sont-ils si indépendants que cela..?? En parlant de « déni de démocratie ».
Vous avez juste évoqué le Royaume-« Uni ».
Ne serait-ce pas lui qui va nous faire un coup de Trafalgar avant un état de la zone Euro..?
@ Françaois Leclerc
Un Gouvernement qui a besoin d’inscrire dans la Constitution, l’obligation de fixer le dépassement des déficits publics, est un Gouvernement d’incapables et surtout d’incompétents. Le traité de Maastricht a fixé les critères de çà,, 3% des déficits et 60% de la dette publique. Tous ont signé donc ils étaient tous d’accord y compris le Gouvernement français. Alors aller « retripatouiller » les Institutions françaises une nouvelle fois, pour moi, il y a ou aura ce que l’on nomme « anguille sous roche ».
Et pendant ce temps-la…
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201118026694-la-cote-d-ivoire-fait-defaut-sur-sa-dette-souveraine.htm
En France, est constitutionnel ce qu’on a le droit de faire et qui est écrit dans la constitution, est inconstitutionnel ce qu’on aura le droit de faire quand on l’aura écrit dans la constitution…
Voir à ce sujet de récents avis autorisés des 9 sages.
Et l’on se demande encore pourquoi les anglo-saxons n’ont que faire d’une constitution…
Gasp !??! Pas de constit chez les rosbeefs et les yankees ! Vous sortez ça d’où ? Les ont quasiment inventées les constit modernes !
D’accord il n’y a pas d’équivalent à notre Conseil Constit, mais le contrôle de constitutionnalité se fait devant le juge de droit commun – ce qui n’est peut-être pas si mal d’ailleurs -et la Cour Suprême US, ça signifie quand même quelque chose dans le style « gouvernement des juges », uh ? Et même les angliches ils ont leur cour suprême depuis deux ans, alors…
Ahhh La Purge !
cela me rappelle un vieux souvenir.
I. Je suis le vieux père La Purge
Pharmacien de l’humanité ;
Contre sa bile je m’insurge
Avec ma fille Egalité
REFRAIN :
J’ai tout ce qu’il faut dans ma boutique
Sans le tonnerre et les éclairs
Pour bien purger toute la clique
Des affameurs de l’univers
II. Son mal vient des capitalistes
Plus ou moins gras, à la ronger.
En avant les gars anarchistes,
Fils de Marat, faut la purger.
III. J’ai du pétrole et de l’essence
Pour badigeonner les châteaux ;
Des torches pour la circonstances
A mettre en guise de flambeaux.
IV. J’ai du picrate de potasse,
Du souffre et du chlore en tonneaux
Pour assainir partout où passent
Les empoisonneurs de cerveaux.
V. J’ai des pavés et de la poudre,
De la dynamite à foison
Qui rivalisent avec la foudre
Pour débarbouiller l’horizon.
VII. J’ai poudre verte et mélinite,
De fameux produits, mes enfants,
Pour nous débarrasser au plus vite
De ces mangeurs de pauvres gens.
VIII. J’ai pour les gavés de la table
La bombe glacée à servir
Du haut d’un ballon dirigeable
Part les toits, pour les rafraîchir.
IX. Voleuse et traître bourgeoisie,
banquiers et bandits couronnés,
Il faut que d’Europe en Asie
Vous soyez tous assaisonnés !
REFRAIN :
J’ai tout ce qu’il faut dans ma boutique
Sans le tonnerre et les éclairs
Pour bien purger toute la clique
Des affameurs de l’univers
La dépêche.fr 03.02.2011 :
INDICE TEC10® AU JOUR LE JOUR : (base de calcul des emprunts 10 ans, basé sur OAT)
(Source: Agence France Trésor)
01 Fevrier 2011 3.55 %
02 Fevrier 2011 3.56 %
03 Fevrier 2011 3.62 %
Le cout du crédit immobilier 20 ans qui prend 13% en 3 mois (voire 17% à 4%) ? Bah, bagatelle !
« Il faudrait ne serait-ce que d’une manière ou d’une autre« … Que c’est élégamment dit. Le problème étant que pour certaines oreilles le mot partager a des propriétés essentiellement abrasives, pour ne pas dire écorcheuses, et quant au joli mot de peine que vous lui attachez pourtant de façon très conditionnelle, ouverte et bien balancée, on entre tout simplement dans le domaine de l’inaudible, de l’indicible. Bref, cette belle prose doit ressortir pour certains du surréalisme, des cadavres exquis, du dadaïsme pur et simple.
A mon sens, le diagnostic de la BCE sur l’inflation est juste : s’il y a bien une inflation sur certains produits en raison de l’augmentation des prix sur les matières premières, il n’y a pas d’ »effets de second tour » à attendre sur les salaires, ceux-ci restant durablement bas en raison d’une croissance poussive et d’un chômage élevé. Donc l’inflation va se dégonfler comme un ballon de baudruche et la BCE a raison de dire que c’est un phénomène temporaire. Elle n’aura pas vraisemblablement à augmenter son taux directeur dans les prochains mois. La tendance de fond reste à la déflation dans toutes les économies occidentales et la véritable inflation ne se fait sentir qu’en Chine (l’inflation de manière générale accompagne les économies prospères et les situations de stagflation restent bien rares et transitoires).