Billet invité
Peut-on revenir sur notre promesse de ne pas parler de Davos ? Sans regret oui, car perdu dans le nombre, un petit débat sans importance auquel Gary Cohn participait y incite. Mais de qui s’agit-il ? Du numéro 2 de Goldman Sachs, moins médiatique que Lloyd Blankfein qui fait si souvent parler de lui, et sans doute pas autant habitué des micros.
Croyant bien faire – s’écartant semble-t-il du texte écrit de son intervention – Gary Cohn pensait avoir trouvé l’argument décisif pour contrer tout durcissement de la régulation des banques, lorsqu’elles sont considérées comme trop importantes pour faire faillite en raison de leur risque systémique. En fin connaisseur d’un monde que sa banque finance, il a mis en garde contre l’adoption de mesures supplémentaires en raison de leur dangerosité. Elles auraient comme effet, a-t-il expliqué, de pousser vers le monde opaque et non régulé des hedge funds les opérations financières les plus risquées. Un argument non sans fondement, il est vrai, à condition de ne pas l’utiliser pour justifier moins de contraintes pour les banques.
Pour enfoncer le clou, Gary Cohn en est venu à déclarer : « Ce qui me préoccupe le plus, alors qu’en ce moment le pendule de la régulation oscille, c’est qu’il faudra la prochaine fois sauver les activités non régulées avec l’argent des contribuables, comme il a fallu le faire pour les banques, et qu’elles ne seront pas nécessairement en mesure de rembourser ».
L’argument n’était pas nouveau et d’autres représentants des mégabanques l’avaient déjà utilisé, mais c’était dans une enceinte moins propice aux polémiques. Richard Baker, le président de la Manager Funds Association, la plus importante des organisations regroupant les hedge funds, n’a donc pas tardé à répliquer, en visant entre les deux yeux les banques : « la dernière crise financière a été causée par des établissements qui ne savaient pas comment adéquatement gérer le risque et utilisaient de trop forts effets de levier ; et je m’inquiète de savoir si, au cas où une nouvelle crise interviendrait, elle n’aurait pas comme origine les mêmes établissements qui n’ont pas tiré les leçons des erreurs du passé. »
Les loups se dévorent entre eux ! « Jusqu’à il y a dix-huit mois, Goldman était le plus grand hedge fund du monde ! », a fait remarquer dans les couloirs de Davos un autre représentant de la profession, faisant référence à la taille de la banque et l’importance de ses activités sur fonds propres d’avant la loi Dodd-Frank. Depuis, de nombreux hedge funds ont été créés par d’anciens cadres de la banque qui l’ont quittée, dans des conditions que l’on ignore.
Plus policé dans la forme et discret dans ses interventions, l’Institut International de la Finance (IIF) vient de faire savoir par la bouche du Pdg de la Société Générale, Frédéric Oudéa, qu’il ne souhaitait pas que la liste des établissements considérés comme « systémiquement importants » soit rendue publique. Celle-ci doit être établie conjointement par le Comité de Bâle et le Conseil de Stabilité Financière (FSB) pour juin prochain. En cas de publication, il a averti que « cela aura tendance à les différencier aux yeux du marché » et pourra « intensifier le problème du too big to fail » (trop gros pour faire faillite).
L’idée défendue est que les mégabanques de la liste seront de facto dotées d’une garantie des Etats, les incitant à prendre plus de risques, mais est-il un seul instant vraisemblable de penser que ne pas publier la liste permettra de prévenir ce risque ? Car le contenu de cette liste d’une trentaine de mégabanques s’impose de lui-même, à moins que cette confidentialité ne soit un prétexte pour en écarter certains établissements qui devraient y figurer et n’auraient ainsi pas à supporter les contraintes afférantes ? La discrétion bancaire, décidément, n’est jamais un vain mot ; les arguties non plus, quand il s’agit de défendre les affaires.
Nout Wellink, le président du Comité de Bâle – en charge de la définition du nouveau cadre réglementaire des banques – n’était pas à Davos, mais en Afrique du Sud. Il a rappelé la procédure d’établissement de la liste : chaque pays devra d’abord déterminer la sienne, aux fins de concertation ultérieure avec le Comité de Bâle et le FSB. Nul doute, dans ces conditions, que la transparence dont il est fait si grand cas dès que l’on aborde les questions financières sera au rendez-vous. Viendra ensuite le moment de définir le contenu de la boîte à outils destinée à diminuer le risque, les mégabanques voulant éviter des surcharges supplémentaires en capital et en matière de liquidité, au prétexte que cela nuirait au financement de l’économie (diminuerait la rentabilité du capital, faut-il plutôt comprendre).
Le prochain grand épisode de la régulation financière n’est pas encore écrit, même si son dénouement ne laisse que peu de place au doute. Car d’autres mesures moins douloureuses sont parallèlement étudiées, notamment l’obligation de rédiger des sortes de « testaments » destinés aux régulateurs et permettant à ceux-ci de démanteler en cas de besoin une mégabanque afin d’éviter la contagion (à condition, comme l’épisode Lehman Brothers l’a montré, d’en avoir le temps…).
Enfin, les experts font assaut de créativité pour trouver des formules qui éviteraient à la fois la chute libre du système financier et la nationalisation des pertes, qui a été retenue pour le tour actuel. A cette occasion, on sent à nouveau se répandre le discret et enivrant parfum des obligations hybrides contingentes, en espérant que les régulateurs d’un côté, les investisseurs de l’autre, pourront favoriser leur éclosion. Une hypothèse qui n’est pas à exclure, et qui revient à bâtir un nouveau château de cartes.
Faute de mieux, la prévention du risque systémique repose sur l’hypothétique renforcement de chacune des composantes du système, étant supposé que le renforcement des fonds propres et de la liquidité doit y pourvoir. Cette piste est la seule envisagée : mieux vaut pour les principaux concernés blinder les structures plutôt que d’interdire ou strictement réguler les instruments financiers porteurs de risques, deux options impensables.
A tort présenté comme une panacée, le niveau de renforcement des fonds propres fait toutefois débat. Une étude réalisée par des experts de la Bank of England considère en effet que le ratio optimum fonds propres/engagements devrait être plus du double de celui qui a été décidé pour Bâle III. Ils estiment que celui-ci devrait se situer dans une fourchette de 16 à 20%, alors que la nouvelle réglementation prévoit 7%. Ce serait la mort des petits et surtout des grands métiers, tels qu’ils sont pratiqués.
Une toute récente décision du FASB, l’organisme chargé de définir les normes comptables aux Etats-Unis, est heureusement venue mettre du baume au cœur de la profession. Tout en confortant ceux qui sont convaincus que le système bancaire a planqué sous le tapis beaucoup de ses pertes, et veut continuer à faire ainsi. L’Association américaine des banquiers (ABA) l’a en effet emporté, les banques ne seront pas contraintes à valoriser au prix du marché les prêts qu’elles ont consenti, le FASB venant de décider d’abandonner ses intentions initiales. L’ABA s’en est félicitée, selon un communiqué qui déclare « C’est un virage dans la bonne direction et une rupture bienvenue par rapport à la volonté du FASB d’étendre la comptabilité à la juste valeur à presque tous les instruments financiers ».
On croyait avoir tout vu et tout entendu, mais ce n’est pas fini. Une dernière étape concernant les mégabanques reste donc encore à atteindre, avant d’aborder la dernière ligne droite, celle qui mènera à l’homogénéisation des dispositions prises des deux côtés de l’Atlantique. Se vérifiera alors la loi qui veut que dans un système complexe, c’est la partie la moins performante qui détermine la performance de l’ensemble.
Fort de ses succès, le système financier peut dans le contexte actuel s’estimer proche de la victoire. Les événements ont toutefois montré qu’il savait être son meilleur ennemi…
Dans l’immédiat, la surprise est venue de John Vickers, ancien membre de la Bank of England et président de la Commission bancaire indépendante nommée par David Cameron, le premier ministre britannique. A l’occasion d’un discours devant la London Business School, et dans l’attente du rapport de la Commission, il a envisagé la nécessité de séparer les activités de banque d’investissement et de banque de dépôt, afin de prévenir une nouvelle crise financière majeure.
Une telle réforme de structure est défendue au gouvernement par le secrétaire d’Etat au Commerce, le libéral-démocrate Vince Cable, tandis que HSBC et Barclays, qui seraient atteintes, agitent vigoureusement la menace de se délocaliser en Asie chaque fois que la mesure est évoquée. Le discours de David Cameron à Davos, défendant les bienfaits de la dérégulation, laisse toutefois difficilement augurer de l’adoption d’une telle mise en cause du modèle de la banque universelle qui associe les deux métiers au nom de l’étalement des risques. Pour appeler les choses par leur nom, la possibilité d’amortir les pertes enregistrées par la banque d’affaires avec les résultats de la banque de dépôt…
PS: Difficile d’écrire sur les finasseries des mégabanques alors que les rues du Caire, d’Alexandrie et de Suez, après celles de Tunis et de Sfax, retentissent d’une même clameur.
151 réponses à “L’actualité de la crise : LES MÉGABANQUES, LEURS MEILLEURS ENNEMIS, par François Leclerc”
C’est toujours pareil : si l’on admet que leur seul but est de maintenir coûte que coûte la rentabilité des banques, on comprend tout, par exemple que « les banques ne seront pas contraintes à valoriser au prix du marché les prêts qu’elles ont consenti. » Mais si l’on pense à la situation globale, au bord de l’abîme, alors là on n’y comprend plus rien, et l’on s’étonne qu’ils aient si peu le sens du ridicule.
Batracien…
Il est possible que le « second couteau » ait sorti ça par excès de zèle. Les gars sont mercenaires jusqu’au bout du porte-feuille, ne l’oublions pas.
Yvan, ce n’est pas ce que je voulais dire. J’ai été frappé par l’accumulation de réponses secondaires (dérisoires) à des questions d’importance capitale. Voici un résumé :
1. La régulation a pour « effet (…) de pousser vers le monde opaque et non régulé des hedge funds les opérations financières les plus risquées » : réponse : ne pas réguler ! Comme si « le risque » était mieux « géré » par les banques « non opaques » et déjà non régulée.
2. « la prochaine fois sauver les activités non régulées avec l’argent des contribuables, » : comme si ce n’était pas déjà le cas !
3. « les mêmes établissements qui n’ont pas tiré les leçons des erreurs du passé » : et c’est une association de hedge funds qui le dit ! Les problèmes sont donc bien connus. Mais l’on devine que les hedge funds prêchent pour leur paroisse.
4. « de nombreux hedge funds ont été créés par d’anciens cadres de la banque qui l’ont quittée » : osmose délibérément orchestrée entre activités de dépôts et de spéculation, voir 1.
5. « est-il un seul instant vraisemblable de penser que ne pas publier la liste permettra de prévenir ce risque » ? Non bien sûr, puisque les méga-banques en jouent.
6. « écarter certains établissements qui devraient y figurer [dans la liste] et n’auraient ainsi pas à supporter les contraintes afférantes » : on cause soit disant pour apporter des solutions aux terribles problèmes de la finance, mais l’on cherche seulement à continuer comme avant.
7. « a rappelé la procédure d’établissement de la liste : chaque pays devra d’abord déterminer la sienne » : subtile et complexe la procédure, faut sortir de Polytechniques pour imaginer ça ? On se croirait devant des collégiens boutonneux qui préparent on ne sait quel jeu.
8. « Viendra ensuite le moment de définir le contenu de la boîte à outils destinée à diminuer le risque » ==> questions sérieuses remises aux calendes grecques ; contradiction avec point 1 puisqu’on ne veut pas de régulation ; on a bien conscience du risque systémique mais on préfère laisser courir.
9. « les mégabanques voulant éviter des surcharges supplémentaires en capital et en matière de liquidité, au prétexte que cela nuirait au financement de l’économie » : c’est sans doute la seule chose qu’elles veulent vraiment, et le seul point sur lequel on peut leur faire confiance, si l’on ose dire.
10. « l’obligation de rédiger des sortes de « testaments » destinés aux régulateurs et permettant à ceux-ci de démanteler en cas de besoin une mégabanque afin d’éviter la contagion » : merveilleuse protection contre « le risque systémique » : on pourra démanteler sans risque, comme on découpe un poulet.
11. « le discret et enivrant parfum des obligations hybrides contingentes » : miser sur la bonne volonté des investisseurs pour leur faire endosser les pertes. Parachute contre la « chute libre » ou pour la « chute libre » ?
12. « Ils estiment que celui-ci [le ratio de fonds propres] devrait se situer dans une fourchette de 16 à 20%, alors que la nouvelle réglementation [Bâle III] prévoit 7% » : les experts crachent en l’air puisqu’on n’arrive déjà pas à 7%.
13. « les banques ne seront pas contraintes à valoriser au prix du marché les prêts qu’elles ont consenti » : c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! (Note : les bonus, eux, sont octroyés au prix du marché.)
14. « étendre la comptabilité à la juste valeur à presque tous les instruments financiers » : la falsification érigée en règle canonique !
15. « homogénéisation des dispositions prises des deux côtés de l’Atlantique » : faisons tous pareil, et ainsi personne ne sera dans l’erreur.
16. « Se vérifiera alors la loi qui veut que dans un système complexe, c’est la partie la moins performante qui détermine la performance de l’ensemble. » : eh oui, François, on est bien d’accord, mais ne pensez-vous pas que c’est un peu trop compliqué pour eux ?
17. « nécessité de séparer les activités de banque d’investissement et de banque de dépôt, afin de prévenir une nouvelle crise financière majeure. » : question éminemment sérieuse mais prise à la légère.
18. « agitent vigoureusement la menace de se délocaliser en Asie chaque fois que la mesure [point 17] est évoquée » : c’est bien le seul moment où ces gens se montrent sérieux.
19. « possibilité d’amortir les pertes enregistrées par la banque d’affaires avec les résultats de la banque de dépôt » : goto 1. (Ou goto 2, ou n’importe où, de toute façon ça boucle.)
Tout à fait Zébu. Tout est bon.
Et ce n’est pas ce que je voulais dire. Ce second couteau peut en effet se permettre des réponses secondaires sur des questions primordiales tout simplement à cause du point 18.
Donc, rien à attendre en matière de régulation et il faudra qu’ils poursuivent leur logique jusqu’au bout.
Cela fait deux ans et demi que je le dis.
Et il n’y a pas que la délocalisation, mais sa conséquence en terme de perte de « PIB »… alors que ce fameux « PIB » est déjà gonflé par les injections de liquidités.
Parler de Davos?
Why not ?
Je propose le bulletin d’enneigement.
http://snow.myswitzerland.com/bulletin_enneigement/res430.html?lang=fr
Parler de l’Egypte?
Why not?
« Des manifestations d’une ampleur exceptionnelle se déroulent actuellement en Égypte, en particulier au Caire. Il est conseillé de différer tout voyage qui n’aurait pas un caractère d’urgence. Les Français sur place sont invités à limiter leurs déplacements au strict nécessaire et à se tenir éloignés des attroupements.
Un couvre-feu est en vigueur de 18h00 à 7h00 sur l’ensemble du territoire. »
-T’avoueras qu’on a pas de bol!C’est rapé pour le pyramides!
-C’est de ta faute y avait des promos pour Djerba!
-En Tunisie ?on en apprend tous les jours…
Au Caire et à Tunis en attendant qui sait plus tôt qu’on ne le pense d’autres de ce coté de la méditérranée..après la prochaine chute du système de ponzi?
A propos de pyramides sans doute…
Le PS de François replace l’histoire à sa place devant le politique et l’économique.
Toutes les prévisions basées sur la logique des chiffres et des stats seront peut-être rendues caduques en quelques heures par les mouvements sociaux globalisés.
Sociaux et/ou religieux, car il faut penser qu’il y a aussi un islam puissant en extrême orient.
Egypt’s Social Unrest As A Pan-European Economic and Financial Contagion? Let’s Walk Through The Logic.
http://www.zerohedge.com/article/egypt%E2%80%99s-social-unrest-pan-european-economic-and-financial-contagion-let%E2%80%99s-walk-through-logic
Le peu que je comprend à tout cela, je vous le dois. Mais,
« A cette occasion, on sent à nouveau se répandre le discret et enivrant parfum des obligations hybrides contingentes, en espérant que les régulateurs d’un côté, les investisseurs de l’autre, pourront favoriser leur éclosion. Une hypothèse qui n’est pas à exclure, et qui revient à bâtir un nouveau château de cartes. » …
là, si je vous suis bien, vous êtes en train de nous dire que l’on envisage un nouveau « système » – comportant certainement des risques encore inconnus – afin d’affirmer que cet inconnu nous protégera désormais des catastrophes récentes encore cuisantes à nos porte-monnaies; promis -juré, bien sûr.
C’est bien ça?
Il s’agit d’un nouveau produit financier. Au départ une obligation émise par une banque, puis, selon un critère déterminé à l’avance ou sur décision d’un régulateur, elle est transformé en action de la banque afin de renforcer ses fonds propres.
Ok, merci.
@François :
« PS: Difficile d’écrire sur les finasseries des mégabanques alors que les rues du Caire, d’Alexandrie et de Suez, après celles de Tunis et de Sfax, retentissent d’une même clameur. »
Pas forcément. Sur un autre post, je citais un article du Diplo, montrant l’impact des politiques des agences mondiales, FMI en tête, sur le pays. Notamment quant à la privatisation.
Or, qui en a bénéficié, entre autres ?
Les mégabanques.
« Avant la privatisation de la banque d’Alexandrie, le secteur public demeurait dominant avec 60% du marché répartis entre la banque Misr, la National Bank of Egypt (NBE), la banque du Caire et la banque d’Alexandrie.
Les banques étrangères peuvent ouvrir des bureaux de représentation en Égypte dont l’activité est limitée à l’analyse du marché et des possibilités d’investissement. Actuellement, 26 bureaux de représentation de banques étrangères opèrent en Égypte.
Les filiales de banques étrangères sont principalement arabes et européennes comme BARCLAYS, HSBC, Crédit Lyonnais, BNP et Société Générale ; Natexis-Banques Populaires dispose d’un bureau de représentation.
En novembre 2004, il y avait en Égypte 21 compagnies d’assurance, 614 caisses de retraite privées, trois fonds de prévoyance d’État et cinq pools d’assurance. Le gouvernement a vendu à des investisseurs étrangers des participations majoritaires dans deux compagnies d’assurance. Quatre compagnies (trois compagnies d’assurance directe et la seule compagnie de réassurance) dont la part de marché dépasse les 70%, appartiennent à l’État. Le gouvernement prévoit de les privatiser au milieu de 2006, après évaluation (terminée) et restructuration. »
http://www.animaweb.org/pays_egypte_financesbanques.php
Une bonne partie du gotha bancaire …
La liste des ‘opportunités’ d’investissements bancaires, assurantiels et autres :
http://www.animaweb.org/opportunities.php?type=projet
On y trouve notamment nos banques françaises, bien à nous : le Crédit Agricole, au 16/07/2010, y a ouvert sa 70ème succursale …
Mais on pourrait aussi parler de BNPParibas, de la Société Générale et de la BPCE, d’HSBC, de Barclays, de Rabobank, de banques grecques, de fonds d’investissements suisses, anglais, américains, saoudiens, koweitiens, émiratis, libanais, etc etc etc).
Concernant les IDE (Investissements Etrangers Directs) en Egypte, la CNUCED considère que l’Egypte est le premier pays du proche-orient récipiendaire des IDE et le second après l’Angola (mais avant le Maroc) en Afrique. Le 3ème dans le monde arabe, derrière l’Arabie Saoudite et l’EAU, c’est dire …
L’Egypte a été le premier pays à signer la Déclaration de l’OCDE sur l’investissement international en 2007 :
http://www.oecd.org/document/27/0,3746,fr_2649_33763_38908699_1_1_1_1,00.html
Bref, un pays ‘modèle’.
Un peu comme la Tunisie, avec son ‘attractivité touristique’ ou l’Irlande et ‘compétitivité’ tant vantée.
Sauf que depuis la crise bancaire, mondialisée, les fameux IDE qui avaient explosés depuis quelques années (croissance de +19% entre 2007 et 2008, 8,2% du PIB en 2008), ces flux … ont reflué, probablement vers leurs sources d’origine (because ‘need of cash’), et ont diminué de … 50% en 2 ans entre 2008 et 2010 !!
http://www.grenoble-ecobiz.biz/ccig/grexbcdoc.nsf/TBVSchDoc/9a9ee503a6a6662cc12577e6003acb17/
Il est donc clair qu’avec une telle baisse des IDE, qui permettait de maintenir à flot le régime égyptien tant qu’ils étaient croissants, la crise financière mondialisée aurait un impact important sur un tel pays si ‘ouvert’ à ces IDE.
Et la crise financière s’est alors transformée en crise d’investissements pour l’Egypte, générant alors chômage et réduction de la croissance, produisant aussi l’augmentation, en sus de la spéculation sur les ‘commodities’, des prix des produits de tous les jours, produisant ensuite une crise sociale, puis politique.
On y est.
C’est tout un pan de la mondialisation libérale qui part en vrille. Et l’Egypte avec.
Et un risque supplémentaire pour les investissements des mégabanques aussi.
Vous n’êtes pas si loin, François …
Si on prend maintenant l’analyse de la Tunisie, on constate la même chose :
1/ pays ‘modèle’, concernant l’ouverture aux investissements étrangers (IDE)
« Les rapports du forum économique mondial de Davos sur la compétitivité mondiale de 2009 et 2010, placent la Tunisie comme le pays le plus compétitif d’Afrique. »
http://www.animaweb.org/actu-detail.php?actu=15192
« La Tunisie est l’un des premiers pays signataires de l’Accord d’association avec l’UE dans le cadre du processus de Barcelone, conclu le 17 juillet 1995 et entré en vigueur le 1er mars 1998, mais le démantèlement tarifaire a été appliqué par anticipation par la Tunisie à partir du 1er janvier 1996. Cet accord prévoit la libéralisation réciproque des échanges de marchandises à l’horizon 2008. »
2/ l’importance de ces IDE dans l’économie du pays (bien que de manière moindre que pour l’Egypte)
« A fin 2005, plus de 2 700 entreprises étrangères ou mixtes opéraient en Tunisie employant près de 260 000 personnes. 72% de ces entreprises sont totalement exportatrices. Les IDE représentent 10% des investissements productifs, génèrent le tiers des exportations et un sixième des emplois. De 1990 à 2005, les investissements directs étrangers (IDE) sont passés de 78 millions de dinars à environ 1016 millions de dinars (2,7% du PIB). Plus de 32% des montants investis l’ont été dans les industries manufacturières ; 38% dans l’énergie ; 22,4% dans les services dont 2,8% dans le tourisme et l’immobilier et 1,3% dans les activités agricoles. Les IDE proviennent principalement de l’UE, des États-Unis, et des pays du Moyen-Orient. »
http://www.animaweb.org/pays_tunisie.php
3/ le pays attire fortement les mégabanques, qui y ont un environnement ‘favorable’, notamment les banques françaises : BPCE, BNP, … mais aussi des fonds ‘exotiques’ (îles vierges britanniques, Hong Kong)
http://www.animaweb.org/opportunities.php?type=projet
4/ les IDE y ont, tout comme pour l’Egypte, très fortement chuté avec la crise : -32,2% de 2008 à 2009 !!
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2557p086-087.xml5/
On peut dire tout l’impact qu’a pu avoir la crise financière sur ces pays où les IDE ont une importance capitale car possédant une économie la plus ‘ouverte’ (libéralisée et privatisée) possible, pour pouvoir attirer ces IDE.
Et quand ces IDE affluent moins, cela provoque du chômage et des crises. Notamment politiques.
A fortiori quand ces mêmes pays dépendent à la fois des IDE et des exportations vers les MEMES pays (la France et l’UE en général, pour la Tunisie) !!
Double effet boomerang garanti …
« Or, la croissance a nettement ralenti avec la crise. Elle a mis à nu les faiblesses d’un modèle de développement fondé sur des secteurs nécessitant peu de main-d’œuvre qualifiée, comme le tourisme low cost, les activités de sous-traitance dans le textile ou les centres d’appels. Avec un écart de plus en plus marqué entre les zones côtières et l’intérieur du pays d’où est partie la révolte. Le tout accentué par une forte dépendance à l’égard de l’économie européenne, qui représente 75 % des exportations. Du coup, la Tunisie a subi de plein fouet la crise qui frappe le Vieux Continent depuis 2008 et a vu croître encore le sentiment de déclassement de sa jeunesse. »
http://www.alternatives-economiques.fr/tunisie—l-epuisement-d-un–modele–economique-_fr_art_633_53014.html
On a trop vite parlé de la ‘surchauffe’ économique et financière des pays du Sud, à cause notamment des IDE se dirigeant vers ces pays, sans voir qu’en fait, au sein des pays dits ‘du sud’, il y avait une grande diversité de cas :
– les pays ‘périphériques’ (pour utiliser une mauvaise expression) des zones de consommation (UE, Etats-Unis), très libéralisés et très fragiles aux retournements de tendances mondiales car dépendants des IDE et/ou des exportations vers ces pays ;
– les pays producteurs et exportateurs, avec un marché de consommation interne peu ou prou développé, comme la Chine et le Brésil, régulant plus ou moins les IDE et leurs monnaies.
Ni la Tunisie, ni l’Egypte n’appartiennent au second groupe, mais bien au premier.
Ce n’est pas le cas de l’Algérie : elle possède des ressources en gaz et en pétrole, comme le Libye. Ceux-là ont conservé la main sur les ressources prioritaires, socialement et politiquement.
Bien leur en a pris.
Les ‘bons élèves’ de la libéralisation, Tunisie et Egypte en tête, ne l’ont pas fait.
On peut y ajouter l’Irlande.
Ils savent maintenant ce qu’il leur en coute.
Les autres le savent aussi, maintenant.
Il faut repartir des valeurs ONUsiennes, à l’origine …
Le FMI est catastrophique partout …( l’Argentine aussi avait été la « meilleure élève du FMI !!)
L’OCDE et ses politiques d’ajustement sont calamiteuses.
La Banque Mondiale, on n’en parle pas …
Les Pays sont rendus exangues, par le biais de ces organismes .
L’ONU doit reprendre la mise. C’était une belle idée, mais ses principes ne sont pas suivis, sont détournés, servent aux uns mais pas aux autres.
C’est de l’ONU qu’il faut redémarrer.
L’OTAN est une calamité. Nous devons en sortir.
@M,
vous vous attaquez aux symptômes, pas aux causes.
Tant que les administrations publiques, qu’elles soient supranationales, nationales ou locales, seront capturées par les mêmes intérêts particuliers elles n’écouteront et ne défendront que ces mêmes intérêts.
Comment voulez vous que l’ONU reprenne la mise quand les gouvernements nationaux l’ont eux mêmes perdu?
Nous sommes arrivé à ce moment particulier de l’histoire où il est devenu impossible d’espérer quoi que ce soit de positif pour l’intérêt général qui vienne d’en haut.
Une révolution sociale et démocratique:
Interview d’un syndicaliste
http://www.npa2009.org/content/r%C3%A9volution-tunisienne-%C2%AB%E2%80%89le-peuple-veut-dissoudre-ce-gouvernement%E2%80%89%C2%BB
le socialisme c’est fini aussi, trop naïf, trop normatif… il faut être créatif, trouver autre chose.
La monarchie tempérée par l’assassinat peut-être… quoi que je préfère la démocratie pondérée par le soulèvement populaire.
Mais on fait quoi après
Chris06,
Donc, ces organismes n’étant pas « réformables » [ car « ils » ne le veulent pas ] …ne restent plus que la révolte des Peuples, etet leur jonction par des processus de réseaux, et de mise en commun de contre-pouvoirs, avec l’appui de *syndicats non alignés, et non pyramidaux [ c’est là la plus grande « blague du néolibéralisme,avoir noyauté et capté, ce qui devait rester un contre-pouvoir : il faut voir la tête réjouie de l’actuel » dirigeant » de la CFDT, qui « s’y croit » – et dont le MEDEF doit allégrement « se gausser »…].
* car, s’il faut des électrons libres, il faut aussi une trame, même souple, qui « tienne » …/ peut-être sous une autre forme, je ne sais pas…
et là, il y aura, ceux qui refusent le travail, en tant qu’aliénation ( comme Fab, qui me semble être un peu « pied tendre » ) : ce qui est particulièrement vrai actuellement, car les marges de manoeuvre ( afin de baisser son niveau d’aliénation ) sont devenues inexistantes, et ceux qui devront bien travailler pour survivre …mais sans y mettre quoi que ce soit d’eux-même [ ce qui veut dire que cela équivaudra à un « sabotage » …puisque si l’intelligence ( y compris des « manuels ») n’est pas laissée libre : les systèmes meurent [ex. l’URSS , entre autre]]
Le trop et le trop peu se rejoignent …et mènent au néant .
question :
que faire du système UE, fonctionnant de la même façon anti-démocratique et rigide, càd sans se soucier de la casse humaine provoquée …que les organismes internationaux mondialisés ? si je suis votre idée, l’UE n’est pas réformable non plus …
pourquoi donc penser que un « pot » commun améliorera quoique ce soit ,qu’ une privatisation généralisée et fonds de pension, pour obéir aux zuesses, avec les catastrophes que l’on voit, pourra être empéchée ? et qu’un quelconque frein à la phynance folle pourra être mis en place ?
Vous êtes donc ( encore plus) désespéré que moi !
Rien ne sert à rien et réciproquement ?
A quoi sert le blog de Paul Jorion ?
Je propose que pour calmer l’hubris des dirigeants on leur interdise les sommets et les 5 étoiles et qu’on les cantonne aux vidéo conférences depuis leur bureau avec un sandwich et une salade. C’est un adoucissement par rapport aux méthodes de Mao et aux champs de patates des pionniers soviétiques, non ?
@Charles: oui pour une fois on peut être fiers que la Tunisie ait été plus colonisée par les Francais, car c’est grâce à cela qu’ils ont cette tradition syndicale; tandis que le modèle US suivi à marche forcée par l’Egypte signifie: pas de santé et d’éducation gratuites et surtout, pas de syndicats.
Un truc qui me rends chèvre …mais peut-être que je me trompe…Dexia ( banque des communes belges et françaises) qui a bien mis les dites communes dans le caca ( si je me souviens) avec ses actifs pourris en 2008…nous annonce que …vraiment, la crise pèse sur les CPAS ( en belgique Centres Publics d’Aide Sociale) et donc…sur les finances communales…suit une explication des dépenses en wallonie et à bruxelles…et de ses conséquences …; « Les CPAS, qui risquent de devoir réduire leur offre de services, et leur personnel, pour se concentrer sur les aides de base liées à la précarité accrue »…Et cela passe…Hop là! dans le vent, et pour le même prix,… ça va être la faute aux pauvres qui sont trop nombreux, et dexia qui nous fait des rapports pour nous l’expliquer…et tous les belges de base qui plongent dans le « truc » …ouais, c’est la faute à trop d’étrangers chez nous…et quand je poste (p3) pour expliquer, y’en a 6 qui suivent…fait peur !
http://www.dhnet.be/infos/belgique/article/340458/les-finances-des-cpas-wallons-et-bruxellois-toujours-marquees-par-la-crise.html
Martine, ce Samedi, 29 Janvier 2011, sur TV5Monde, vers 12H30, l’émission « QUESTIONS À LA UNE », sur les emprunts structurés, à taux bas mais variables, consentis par la banque Dexia aux communes, villes et agglomérations belges et françaises.
Fiche de lémission: http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/programmes/p-80-s2-z73-lg0-QUESTIONS-A-LA-UNE.htm?prg_id=261745&
Révolte visiblement manipulée et préparée par la CIA depuis longtemps d’après wikileaks…pas si spontanée que ça.
America’s secret backing for rebel leaders behind Egyptian uprising
Wikileaks revelation comes as troops and rioters clash on streets of Cairo
http://www.montrealgazette.com/technology/Troops+police+battle+protesters+Cairo/4183120/story.html
Dissy, tu vas un peu (très) vite en besogne.
Que la CIA ait manipulé un activiste pour préparer un de ses 10 000ème plans concernant un pays, y compris allié, je ne vois pas en quoi ce serait un scoop …
Et à fortiori de dire que parce qu’il y a des preuves qu’1 activiste a été manipulé par la CIA, la révolte l’est : un pas que personnellement je ne franchirait pas.
A l’inverse, je peux te démontrer l’utilisation manipulée à laquelle ton info pourrait servir.
En produisant ce genre d’info, ‘on’ fait accroire, justement, que la révolte est manipulée par la CIA et ce depuis longtemps, afin de préparer une potentielle alternance qui finira bien par bénéficier aux US.
Mais en prouvant cette manipulation, par des voies qui plus est ‘opposée’ aux US (wikileaks), donc ‘neutre’ quant à la diffusion de ladite info, on permet ainsi de délégitimer la dite révolte en cours, délégitimation qui sera ainsi reprise par le régime en place, déclarant : regardez, égyptiens, vous êtes manipulés par l’étranger et les opposants sont à la solde de la CIA !!
Classique. Genre d’opé que la CIA pourrait très bien monter, par exemple.
En diffusant ‘l’info’ à Daily Telegraph.
Bref, au mieux, cela pourrait prouver, si l’info est vrai, que la CIA avait des ‘plans’ concernant l’Egypte. Comme pour pratiquement tous les pays au monde, surtout leurs alliés.
Ça veut surtout dire que WikiLeaks profite encore une fois aux plus forts et que les services US sont beaucoup moins obtus et impéritieux impérieux que certains voudraient croire ou d’autres nous faire accroire et qu’il était temps pour eux d’anticiper la chute d’un régime dont ils savaient qu’il avait perdu tout soutien dans la population depuis le milieu des années 90. Quant à l’image de l’Egypte et de Mubarak dans le monde arabe, n’en parlons pas…
RappelAssistance militaire US officielle reçue par l’armée égyptienne entre 2002 et 2009 : 15 milliards $ (quatrième bénéficiaire mondial derrière l’Afgha, l’Irak et Israël. Deuxième au classement entre Camp David, 1979, et le 9/11, 2001, avec 38 milliards de dollars au total. Mais pour les généraux égyptiens, apparemment c’est pas ce qu’ils appellent très bien payer la soumission
Et donc les câbles de WikiLeaks à propos de l’armée égyptienne :
Il y a trois ans déjà, notait un télégramme diplomatique de l’ambassade américaine, obtenu par WikiLeaks et révélé par Le Monde, rien n’allait plus, en août 2007, entre l’armée égyptienne et les Etats-Unis. « Les généraux furent longtemps nos meilleurs alliés, mais la
situation a changé », regrettait le diplomate signataire. Les choses ne se sont guère améliorées par la suite.
« L’armée égyptienne, note un télégramme américain daté du 23 septembre 2008, est une institution en déclin » mais qui reste « puissante » à l’intérieur du pays en ce qu’elle « garantit la stabilité du régime » et qu’elle opère « un vaste réseau d’entreprises commerciales particulièrement actives dans les secteurs de l’eau, l’huile d’olive, le ciment, la construction, l’hôtellerie et les stations d’essence ». L’armée possède également « de larges domaines immobiliers et des terrains dans le delta du Nil et sur les côtes de la mer Rouge ».
@zébu: « A l’inverse, je peux te démontrer l’utilisation manipulée à laquelle ton info pourrait servir. En produisant ce genre d’info, ‘on’ fait accroire, justement, que la révolte est manipulée par la CIA et ce depuis longtemps, afin de préparer une potentielle alternance qui finira bien par bénéficier aux US. »
Tout à fait de ton avis. D’ailleurs, même une chatte ne va plus y reconnaître ses petits avec les infos et intox qui vont se succéder. Toujours comme ça dans les révolutions. Infiltrations, manipulations, etc. Le pouvoir est très malin.
De toutes façons, manipulation ou pas manipulation de la CIA derrière ces révolutions au Maghreb, ce qui est sûr c’est qu’ils doivent marcher sur des oeufs les ricains. Parce que le peuple, une fois qu’il est réveillé, on ne sait jamais dans quel sens ça va partir…
A mon avis, mais c’est juste un avis d’observateur distant, les ricains vont essayer de contrôler le mouvement sachant qu’ils ne peuvent plus s’opposer aux révoltes populaires (sans montrer qu’ils n’en ont rien à foutre des droits de l’homme, je veux dire). Il s’agira donc pour eux de miser sur les forces « démocratiques » (ce qu’on appelle ainsi dans les média), c’est-à-dire les bourgeois libéraux. Ils les contrôlent sans doute déjà (prévoyant que ceci pouvait arriver).
Si ça dérape trop populo, là l’armée du coin sera moins coulante et les média occidentaux beaucoup moins sympas.
Je sais pas, mais y’a quand même un air de chute du bloc de l’est en 1989 dans tout ça. Tous ces pays alliés de l’occident qui partent en couille, ça la fout mal quand même à la Maison Blanche.
@ zebu et vigneron. Je suis bien content de ne pas me retrouver comme seul québécois sur le forum. 😉
zébu, je souscris à ton interprétation des faits. Il est bien possible que la CIA ait contribué à l’apparition de cette révolte, (qui survient un peu trop rapidement après celle en Tunisie, comme si elle avait été préparée), mais les évènements prennent une tournure qui dépasse sans doute ses calculs : d’où le besoin de continuer à manipuler l’information pour « corriger le tir », éviter l’apparition d’une vraie démocratie, et installer un régime à la convenance des US.
vigneron, chui d’accord, mais pas totalement avec « WikiLeaks profite encore une fois aux plus forts » : ce sont les plus forts qui profitent de WikiLeaks. Pour moi, la nuance est de taille : ça veut dire que WikiLeaks pourrait profiter aux peuples, mais à condition qu’il (elle ?) utilise autrement ses informations. Actuellement, elle le fait de façon très bête, son seul but sensé étant de se tailler une réputation pour faire autorité. Mais la guerre de l’information exige de jouer ses coups (révélations) à bon escient, en fonction des coups adverses. En diffusant l’info comme elle le fait, elle grille ses cartouches pour rien.
Assimiler les événements en cours en Tunisie et en Egypte (ainsi qu’en Jordanie et au Yemen), à une manipulation de la CIA, c’est magistralement passer à côté du rejet de ces régimes, aboutissant à un effondrement de la peur. Quand la révolte est plus forte que la crainte et emporte tout.
Votre vision de l’histoire serait altérée si elle devait s’en tenir à la toute puissance manipulatrice du malin.
Je m’étonne que les cables de wikileaks n’ont pas encore démontré que c’est la CIA qui a organisé la prise de la bastille.
On a aussi entendu que c’est « grace » au coup de fil de Clinton à Ben Ali que la révolution Tunisienne a pu avoir lieu.
Tout cela conforte une certaine partie de l’opinion publique Américaine dans l’idée que se sont encore eux les chefs d’orchestre du monde, l’exceptionalisme Américain.
@ François Leclerc
Absolument d’accord et on peut même considérer que le « pragmatisme » de la politique US vis à vis du régime égyptien depuis la reprise en main du pays par Sadate (le héros de la guerre de Kippour en 73, ne l’oublions pas) et son successeur Mubarak est en train d’atteindre ses limites sous la pression des populations arabes. Il n’empêche que l’on ne peut qu’être admiratif devant la manière d’agir des agences et de la diplomatie américaines dans leur gestion des crises en cours dans le monde arabe. Il en est d’autres qui n’ont pas eu cette prudence…
Cette façon de mettre en balance leur aide financière avec la modération du pouvoir et la soudainement « nécessaire » démocratisation du régime politique en Égypte est en cela exemplaire.
LEMONDE.FR avec AFP et AP | 28.01.11 | 19h07 • Mis à jour le 28.01.11 | 21h43 :
On est bien d’accord, pas sûr du tout que ce discours officiel US,modèle de duplicité et de menace à double détente, trompe en quoi que ce soit les peuples égyptiens ou arabes qui relèvent enfin la tête sans plus de retenue après 30 ans d’humiliation, de spoliation, d’oppression et de paupérisation. Mais il n’empêche que la situation économique ou géo-stratégique de l’Égypte est ce qu’elle est. Et la question reste pendante ; qui pour remplacer les USA derrière elle et pour quelle politique vis à vis d’Israël, du conflit israélo-palestinien, du monde arabe en général, de l’Iran ?
Les raisons qui avaient poussé le héros de la guerre de Kippour jusqu’à Camp David 5 ans plus tard ont-elles disparu ? Qui fera mieux que Sadate, l’ancien jeune affilié des frères musulmans, le nassérien de la première heure, le premier vainqueur de Tsahal dans une bataille, le « pharaon » assassiné ?
L’invasion de l’Irak, selon Washington, devait inaugurer une vague de démocratisation de la région.
Nous nous en approchons, contre les pantins et dictateurs du capital.
@ Vigneron
L’histoire ne s’écrit qu’après !
Un bras de fer est engagé, un manifestant du Caire disait ce matin « nous ne sommes pas des bêtes, mais des humains ! ». Cette espèce-là a besoin d’un avenir, surtout quand elle est aussi jeune, nombreuse et démunie. Ce qui en résultera reste imperceptible.
Il y a des moments où les systèmes les plus établis de domination sociale craquent et ne s’en relèvent pas. Peut-être en vivons-nous un.
Ã’n peut tout penser les gars, mais il est certain que les ricains n’ont plus les épaules pour « peser » sur une telle situation. D’autre part n’importe quelle révolution est toujours aidée de l’extérieur – aussi. J’en viens à penser que ces soulèvements sont le fait de populations jeunes, plus intelligentes que leurs dirigeants, et qu’elles inquiètent tous les dirigeants du globe, de plus en plus perdus pour toutes les raisons qu’on sait, parce qu’ils sentent confuséement que les soulèvements vont probablement se propager comme des dominos.
Je le souhaite en tout cas… d’autant que jusque là ces deux omelettes n’ont pas cassé trop d’oeufs.
Ce qui est sûr c’est que la diplomatie américaine et très active et manœuvre pour que les évènements ne se retournent pas contre elle et ne déstabilisent pas la région d’une importance considérable pour le pétrole.
. L’Amérique n’a aucun intérêt à la victoire d’une démocratie en Egypte avec une possible victoire des islamistes qui peut remettre en question la paix avec Israêl. Elle aurait bien plus d’intérêt à une dictature militaire éclairée.
Tous les commentateurs soulignent cet aspect de la question – Juppé pas plus tard qu’hier soir parlait des drapeaux verts dans les manifestations. Nul ne voudrait reconnaître qu’une révolution à caractère démocratique puisse mettre en danger cette région du monde mais le silence de certains commentateurs plus prolixes habituellement est révélateur de l’inquiétude réelle suscitée par ces tentatives d’instauration de démocratie se basant sur des élections.N’importe comment les évènements égyptiens suscitent plus d’inquiétude que de joie et Zébu souligne avec raison que voir la main des Etats Unis dans la genèse de ces évènements permet de ne pas la voir dans leur déroulement actuel, mais du côté des pouvoirs en place qui tentent de perdurer appuyés par les armées et les police en attendant que la colère populaire s’éteignent.
Les commentateurs et lecteurs de ce blog qui attendaient tout de la fin du capitalisme ne peuvent pas rester indifférent a ces premiers soubresauts. La fin du capitalisme ne sera pas le résultat de plans keynesiens ourdis par des spécialistes mais de la volonté populaire qui si ces gens ne connaissent rien de la mécanique des affaires en expérimentent pas moins les résultats dans leur chair
Selon Carl Bildt, premier ministre suédois, à Davos, il y a un « tsunami démographique » en Afrique du Nord: « 32 pour cent de la population égyptienne a moins de 15 ans et l’âge moyen est de 23 ans. En Tunisie, les chiffres sont de 23 pour cent et 29 ans ».
@ François :
Complètement d’accord. Nous sommes des pays vieux et de vieux. C’est aussi un de nos problèmes, et pas que démographique.
Le fait que la tranche +65 ans soit le seule à avoir été favorable à la ‘réforme’ des retraites, eux les retraités, en dit long sur le vieillissement civilisationnel que nous vivons.
La décadence dont parlait Paul Jorion part aussi de ces caractéristiques. L’empire romain avait vieilli, face aux ‘barbares’, en pleine croissance.
Il faudrait expliquer aux gens à Davos que la différence entre un tsumani et la démographie des pays pauvres c’est que le premier est imprévisible et l’autre moins. Mais bon, faire pression sur les lobbys religieux à l’Onu, ca n’est venu à l’idée de personne depuis le temps…
@ vigneron :
Attention Vigneron à ne pas se méprendre sur Sadate. Sa figure de ‘héro’ (figure toute relative car ce fut une véritable défaite militaire ‘in fine’ et surtout économique, dont l’Egypte est sortie exsangue) de Kippour masque la répression de septembre 1981, qui fut une des véritables causes de son assassinat.
De ait, Sadate ‘assassina’ Nasser, en détruisant sa réforme agraire, la clef de voute du nationalisme arabe. De même, très symboliquement, Sadate mis fin à la République Arabe Unie, en septembre 1971.
Il prit l’option de la paix avec israel à la fois pour des raisons économiques (poids trop important du budget de l’armée) et politiques internes (ruptures d’avec le nassérisme).
Les manifestants actuels brandissent des portraits de Nasser. Pas de Sadate.
« mais y’a quand même un air de chute du bloc de l’est en 1989 dans tout ça. »
Absolument, Moi.
Ce que l’on appelle : un changement de situation « habituelle »…
Monsieur Leclerc, les deux sont imbriqués.
Et raison de plus pour mettre en avant toute récupération par le « malin ». Juste histoire de tendre vers un soupçon d’ébauche de projet de Démocratie.
@k abouli,
Comment une démocratie peut elle décider qu’il en va de l’intérêt général des Egyptiens de faire la guerre avec Israël?
Comment une révolution « à caractère démocratique » peut elle mettre en danger cette région du monde?
Si cette révolution débouche sur une guerre avec Israël et/ou la mise en danger de cette région du monde, c’est qu’elle aura été détournée par les intérêts particuliers et donc qu’elle n’aura pas été « à caractère démocratique ».
Suscitent plus d’inquiétude que de joie pour qui? Les Mubarak, le roi Saudi et Alain Juppé, ou pour les Egyptiens?
Le plus grand danger pour les optimistes type Lagarde et Cie: Un troisième choc pétrolier dévastateur pour des économies capitalistes -très- convalescentes.
Le vecteur le plus puissant qui va exporter les troubles insurrectionnels de Tunis, du Caire, à New York, Londres, Paris.
Nous ne sommes déjà plus à une situation pré-révolutionnaire.
La Révolution mondiale a commencé.
Moubarak Honni ! « Dégage ! »
Qui est le prochain bonze à préparer ses valises ?
Bouteflica ou Sarkozy ? Eux aussi sont honnis.
« En diffusant l’info comme elle le fait, elle grille ses cartouches pour rien. » (wikileaks)
Au contraire, Batracien.
Si c’est fait sans calcul, de façon neutre et innocente, cela est aussi l’inverse du mouvement auquel nous sommes TROP habitués, non..??
à Moi,
L’idée que la chute des dictatures en Tunisie et dans des pays voisins ressemble à la chute de l’Empire dit soviétique est séduisante.
La question n’est donc plus celle de l’effondrement mais celle de savoir ce qui viendra après. et donc de savoir où et quand les mêmes causes produiront des effets similaires.
@Marlowe: si c’est le cas, difficile de dire ce qui viendra après parce qu’ici contrairement à 1989 il n’y a pas un Etat vainqueur doté d’une idéologie et d’un système qui serviraient de modèle (la Chine n’a pas de modèle). Il y aurait alors sans doute plusieurs blocs et plusieurs systèmes côte à côte. Enfin, bon, c’est de la politique-fiction, à l’heure actuelle il est impossible de dire vers où ça va partir. Les ricains peuvent tout aussi bien encore reprendre le contrôle de la situation et l’amener à leur avantage.
à Moi,
Je pense que vous négligez un point important en ce qui concerne la Chine.
Elle n’a pas un modèle, elle en a plusieurs ou plutôt elle a les deux faces de la même pièce qui paraissent opposées.
Ces deux faces sont le économie libérale née et cultivée en Occident et la concentration des pouvoirs dans un despotisme qui est l’héritier de l’histoire chinoise et des partis dits communistes de l’URSS.
Contrairement au bloc dit soviétique, la Chine semble avoir réussi son accumulation de capital en prenant le rôle de la production des marchandises réelles, quoique frelatées, dans la distribution mondiale des tâches.
à François Leclerc,
Bien entendu nous vivons un moment de l’histoire humain, ou plus exactement nos frères, en Afrique du Nord, le vivent.
Ils ont besoin de notre soutien et nous devons le leur offrir sans rien demander en retour.
Notre misère est de ne pas pouvoir les accompagner, avec les mêmes gestes.
Le pouvoir intoxique: alors qu’on le donnait parti et qu’on attendait une annonce du président du parlement sur la chaîne nationale (dont le bâtiment avait été pris par l’armée un peu plus tôt), on a vu débarquer Mubarak sur une autre chaîne ! Il annonce que tout va bien et qu’il a viré tout son gouvernement mais que dès demain tout ira bien et qu’il fera plein de réformes. Ca vous rappelle rien ?
Moubarak devrait déjà mettre la main sur le trésor de toutankhamon, au cas où …
Beaucoup trop voyant! Même avec un receleur pas trop regardant, ce serait délicat.
effectivement :
in french in the text :
http://info.france2.fr/monde/wikileaks-financement-des-usa-pour-la-democratie-67090594.html
Info ou intox… difficile de savoir…mais il me semble que de tels actions de ce type aient déjà eu eu lieu…le Cha d’Iran il y a quelques années, non ?
bligblogalain
Une façon comme une autre de minimiser la puissance des peuples tout en garantissant la crainte de » dieu » , l’oncle Sam, le « grand frère américain » : celui qui fait tout, prévoit tout et est partout.
Du bel enfumage quand on sait que l’Egypte est une dictature « américaine » parmi d’autres au Moyen Orient. Les USA délocalise la torture jusqu’en Syrie pour ne pas attirer les foudres sur eux de la justice internationale, alors pourquoi ne pas véhiculer aussi l’impuissance du peuple Egyptien – après celui Tunisien – à se libérer du tyran à la solde des USA ? C’est bien simple, à écouter certains, l’oncle Sam est à la fois le bourreau et le libérateur ! Ben, voyons !
Longue vie au peuple Egyptien ! Qu’il apprenne à s’administrer en toute indépendance et qu’il choisisse librement ses alliances dans le futur, après l’ère Mubarack . Pas encore gagné !
A bas l’ Empire US, vive la démocratie !
Bonjour,
Il y a pire que le diable, il y a ses valets.
Bonne chance à touts ses peuples, et merci à ses peuples pour cette leçon de citoyenneté.
Bien à vous
Faut que ça pète partout…. Quais, Allez les jeunes….
Tiens… J’ai un double…
Il y a des moments de l’Histoire où le désir de vie est plus fort que tout !
Il faut le célébrer, sans bouder notre plaisir ! et honorer le courage des Peuples qui cherchent à se libérer …
ça nous parle ! (les oligarchies ont peur)
Quelque soient les magouilles des services de l’ombre ..des grains de sables finissent par gripper les rouages les plus sophistiqués .
Ces grains de sable sont des humains portés au dessus d’eux-même, et qui risquent leur vie !
La vie est plus forte, au bout du compte, que les calculs sordides de la réalpolitik .
Les » fraiches » du jour !
http://www.lalibre.be/toutelinfo/belga/144720/banquefinance-etats-unis-le-salaire-du-pdg-de-goldman-sachs-plus-que-triple.html
article cité par dissy:
ce n’est pas le « salaire de la peur », c’est celui de la HONTE ! celui des responsables de terribles pertes humaines !
« La banque d’affaires américaine Goldman Sachs a annoncé vendredi que le salaire annuel de son PDG Lloyd Blankfein était porté de 600.000 dollars à deux millions de dollars. Les quatre autres cadres de l’entreprise voient les leurs tripler. Le salaire des quatre autres principaux cadres dirigeants de la banque était jusqu’à présent également de 600.000 dollars.
Le directeur d’exploitation Gary Cohn, le directeur financier David Viniar, et les deux vice-présidents Michael Evans et John Weinberg, toucheront chacun désormais 1,85 million de dollars, a précisé la banque dans un document publié vendredi. Ces sommes ne comprennent par les primes que pourraient en outre toucher ces cadres dirigeants.
L’an dernier, M. Blankfein avait perçu une prime de 9 millions de dollars au titre de l’année 2009, versée uniquement en titres et sans numéraire, tout comme M. Cohn.
Ces hausses de salaires sont annoncées alors que Goldman Sachs a enregistré un bénéfice en recul de 37% en 2010, à 7,7 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires qui a reculé de 13% à 39,2 milliards de dollars. »
2010: Tout va bien pour Goldman Sachs et les autres banques US!
Leurs dirigeants ont recu une augmentation salariale bien méritée:
http://dealbook.nytimes.com/2011/01/28/blankfein-gets-13-2-million-for-2010/?hp
Pour ne pas citer Davos.
Clash entre Jamie Dimon (JP Morg) et Sarkozy.
Reuters
Pauvre Sarkozy…
Pauvre banquiers…
Pôv de nous!
Sarko est un pro des bruits avec la bouche et des mouninets de bras sans conséquences.
On attend toujours de voir à l’oeuvre ce Quichotte des paradis fiscaux …
Le pire qui puisse arriver à un bonimenteur c’est d’être obligé, pour se sauver, de faire ce qu’il a annoncé très fort et qu’il s’est gardé d’entreprendre.
Il y a pas besoin de s’appeler CIA pour savoir qu’en Egypte la cocotte minute allait exploser. La tension était palpable, dans la rue et depuis longtemps. Les dernières élections, voulues transparentes par les Américains (ah ah), et encore moins par le pouvoir en place qui avait tout à perdre ont été la goutte d’eau (novembre dernier). Ca faisait déjà 2 ans que par exemple dans la rue ou les transports en commun la parole s’était un peu libérée et que les gens se mettaient spontanément à parler à un total anonyme de leur haine des policiers, des services secrets, des businessmen etc. Le film Immeuble Yacoubian décrit en détail un système où tout le pouvoir est concentré dans les mains d’une personne tout en haut de la pyramide de l’état, touchant sa dîme pour chaque contrat signé avec l’étranger etc.
Mais il se passe des choses en arrière-plan: le discours de Mubarak était annoncé par CNN pour 18h, puis rien. Après le briefing de la maison blanche où le ton a monté et l’annonce que l’aide économique US allait être revue, on a appris que le chef de l’armée qui se trouvait là-bas avec une délégation pour des entretiens avait décidé d’écourter sa visite et prit l’avion. Vers 22h on annonce à la télé égyptienne que le président du parlement va annoncer quelque chose d’important très prochainement. Et à minuit, coup de théâtre, c’est Mubarak qui s’invite (il est possible que le discours ait été enregistré quelques heures avant) et explique que le pouvoir est dans ses mains. Mais il avait des trémolos dans la voix et je ne donne pas cher de sa peau. De 15h à 22h on voyait le bâtiment du parti brûler sur Al Jazeera sans que personne ne soit aux commandes pour envoyer des pompiers, qui ont une caserne à moins d’1 km (ou alors les pompiers manifestaient ?). Autre détail intéressant, à 18h, en même temps qu’on annoncait sur les télés nationales un couvre-feu de 18h à 7h, la police se retirait du centre du Caire, mais aussi d’Alexandrie et surtout de Suez (où les Frères musulmans sont très puissants et qui est une ville pauvre, malgré la présence de grandes compagnies dont les employés ne sont pas forcément de Suez…). A la place, des camions de l’armée arrivaient (pas très vite et pas très nombreux). On dirait qu’ils veulent laisser assez de vide pour tester la stratégie des FM, mais sans réseau de téléphone portable ils auraient eu du mal à s’organiser.
Meme sujet en français
Etats-Unis: le salaire d’un cadre de Goldman Sachs va tripler
La banque d’affaires américaine Goldman Sachs a annoncé vendredi que le salaire annuel de son PDG Lloyd Blankfein était porté de 600’000 dollars à deux millions de dollars. Les quatre autres cadres de l’entreprise voient les leurs tripler.
Le directeur d’exploitation Gary Cohn, le directeur financier David Viniar, et les deux vice-présidents Michael Evans et John Weinberg, toucheront chacun désormais 1,85 million de dollars, a précisé la banque dans un document publié vendredi soir par les autorités boursières. Ces sommes ne comprennent pas les primes que pourraient en outre toucher ces cadres dirigeants.
L’an dernier, M. Blankfein avait perçu une prime de 9 millions de dollars au titre de l’année 2009, versée uniquement en titres et sans numéraire, tout comme M. Cohn.
Ces hausses de salaire sont annoncées alors que Goldman Sachs a enregistré un bénéfice en recul de 37% en 2010, à 7,7 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires qui a reculé de 13% à 39,2 milliards de dollars, en raison de recettes de courtage et de produits obligataires en forte baisse.
Il y a cependant matière à connecter l’effondrement de l’Empire à la situation dans les pays du Maghreb et du Machrek.
Le point nodal auquel le monde est suspendu n’a pas pour nom G20, mais plus certainement conflit israélo-palestinien.
Ce prurit innommable alimente à juste raison les fureurs et ressentiments de la « rue arabe » (noter au passage la qualité dépréciative de cette métaphore coloniale qui n’a d’ailleurs rien à envier à l’acronyme PIGS). La politique constante de l’Empire ne s’est elle pas toujours faite contre le peuple palestinien en maniant entre autres, le sabre égyptien et le goupillon saoudien ?
L’Empire (too big to fail ?) se décompose, la faute à qui ? Les psychologies se libèrent, et rien ni personne ne pourra arrêter l’histoire en marche.
Bien fou, par contre, celui qui pourrait se targuer d’en donner un calendrier.
Cpourquand ne te contredira pas, je pense 😉
Ce qui serait amusant, néanmoins, serait que les deux pays à rester un tant soit peu capitalistes soient la Chine et la Russie…
Car ce sont les deux pays du monde où les populations sont déjà sous contrôle ouvertement.
Ce qui serait moins amusant, néanmoins, serait que le seul pays à ne pas rester un tant soit peu capitaliste, soit la France.
Remarquez, cela ne risque pas d’arriver puisque même en France, les deux tiers des citoyens pensent qu’il faut conserver des éléments du capitalisme et de l’économie de marché. Dans tous les autres pays du monde, on est au dessus de 80% de la population.
Ha bon, Chris…?
Business as usual is good for you..?
Dommage pour toi. Cela semble rouler sur la jante, actuellement.
Maintenant, il serait temps de sortir de la pseudo-démocratie de l’ordolibéralisme afin de se dire qu’une « pauvreté » est toute relative.
Soit, lorsque je sais être millionnaire voire multi, suis-je si riche que ça par rapport aux seigneurs multi-milliardaires…????
Comme disait Einstein : « tout est… bon dans le cochon ».
Hhmm..
Chris, j’affine car il ne faut pas confondre nécessité de l’argent et empêcher à la fois la concentration par un pompage obligé.
Les amalgames sont toujours faciles, lorsque l’on veut tirer son épingle du jeu. Au détriment des autres, bien sûr.
Car le problème, c’est les « autres ».
Raisonnement anticapitaliste :
conserver certains éléments du capitalisme et de l’économie de marché = tout conserver du système actuel
Avec des raisonnements pareils, l’immense majorité des citoyens risque pas de faire confiance aux anticapitalistes pour mener à bien la révolution qui s’impose : celle qui doit assurer un fonctionnement démocratique des institutions publiques.Car sans cela, tout système économique, qu’il soit capitaliste, collectiviste ou un ennieme mélange des deux débouchera automatiquement sur son dysfonctionnement au profit d’une petite minorité d’oligarques.
Les anticapitalistes sont comme les libertariens; tous certains que la source de tous nos maux provient des mots qu’ils abhorrent : appropriation privative et capitalisme pour les uns, gouvernement et collectivisme pour les autres.
Comment ne pas s’indigner contre de tels dogmatismes?
Quatremer correspondant de Libération à Bruxelles met la France et toute l’Europe à la retraite à 67 ans!!! Le syndrôme de Stockholm continue pour ce ‘journaliste’ qui en fait est devenu un porte parole officieux de l’UE….
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2011/01/bient%C3%B4t-la-retraite-%C3%A0-67-ans-pour-tous-.html
nb:je re poste car c’est important pour nous tous.
Qu’est-ce qui est important, Dissy.
Que la retraite « passe » à 67 ans ou que le système privatif veuille détruire la répartition..??? Et en profiter, bien sûr.
« The Economist » s’inquiète des conséquences d’une scission belge pour l’Europe.
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20110128_070
@François Leclerc
La seule chose qui m’intéresse c’est la séparation des Banques de dépot avec les Banques d’affaires. Quelles jouent « au Casino » avec leur prore fric c’est leur affaire mais pas la mienne.
C’est très exactement la position défendue aux Etats-Unis par Paul Volcker.
Hélas, c’est un peu plus compliqué que cela: quand elles jouent avec leur argent, comme vous dites, elles spéculent par exemple sur les matières premières alimentaires…
Voici une déclaration de Christine Lagarde que je propose de sauvegarder sur votre PC ou Mac….qui risque bien de rentrer dans le bétisier 2011?
Crise de la dette: l’euro a « franchi le cap », affirme Christine Lagarde.Le pire de la crise de la dette derrière elle, a déclaré samedi la ministre française des Finances, Christine Lagarde, devant les décideurs économiques et politiques du monde entier rassemblés à Davos (Suisse).
http://www.rtlinfo.be/info/economie/monde/771442/crise-de-la-dette-l-euro-a-franchi-le-cap-affirme-christine-lagarde
Important
Sur Al Jazeera, en live :
L’armée est en désaccord d’avec le gouvernement (donc Moubarak) sur la manière de gérer les manifestations.
Elle refuse totalement d’utiliser la violence contre les manifestants.
Si je ne m’abuse, c’est en train de basculer. L’armée a choisi son camp.
De toute façon, avec le nombre de conscrits qu’elle a en son sein, difficile aussi de leur demander de tirer sur leurs pères, leurs frères, leurs soeurs.
Il faut attendre la confirmation.
Et l’armée a abandonné al-Arish et la protection de la frontière avec Gaza. Donc les événements vont s’accélerer. Restons optimistes, c’est la seule force qu’il reste à nos sociétés vieillissantes.
L’armée fraternise?
C’est bon signe, un général va prendre la tête du gouv. provisoire.
La CIA a gagné.
En fait on ne sait rien de rien vu que les comm. plus ou moins fiables.
C’est embêtant cette incertitude de l’avenir.
Je préfère le passé, là au moins on sait où on va.
Deuxième interview surréaliste sur al jazeera d’un prisonnier qui explique que la police tire à vue sur les prisonniers qui ont chanté des slogans de soutien aux manifestations (beaucoup de « politiques » = frères musulmans, ou pauvres types qui étaient au mauvais endroit au mauvais endroit). Pendant que le prisonnier dit être entouré d’une cinquantaine de cadavres, la présentatrice lui dit « parlez plus doucement, nous allons de toute façon vérifier les informations », etc. Si avec ca les forces fidèles à Mubarak n’arrivent pas à envenimer la situation, c’est qu’ils se seront donnés de la peine.
Et à part ca, tout va bien à Davos ? La neige est bonne ? Vos enfants apprennent le russe ou le chinois ?
Le lieutenant général Omar Suleiman un Ministre sans portefeuille égyptien, pressenti pour prendre le relais de Mubarak en tant que vice-président. Il est le chef depuis 1993 du Jihaz al-Mukhabarat al-Amma, le plus puissant service de renseignements égyptien
Omar Suleiman est le chef effectif de la politique étrangère égyptienne et des négociations avec Israël ou les palestiniens en plus d’être le chef des renseignements. Il faisait partie des favoris pour l’élection de septembre. Il serait très bien vu par l’armée. Sa nomination en tant que vice-président est le signe que Mubarak essaye de sauver le soutien des USA et d’Israël. Il sait que c’est sa dernière chance de contrôler sa succession dans l’urgence. Ses soutiens aussi. C’est une course de vitesse avec la rue. Pas sûr qu’il ne soit pas trop tard.
Libération 03/03/2009 :
Omar Souleimane est l’ombre de Moubarak.
Et des américains. Et des services israéliens.
Et la tête pensante du régime policier et dictatorial égyptien.
Je ne vois pas comment les égyptiens pourraient s’accommoder de cette nomination.
« Dès l’annonce de cette nomination, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au nouveau numéro deux du régime. »
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/01/29/001-egypte-samedi-moubarak.shtml
Actuellement, et malgré le couvre-feu, l’armée n’a toujours pas fait de gestes meurtriers en direction des manifestants et la police s’est retirée.
A priori, les américains ont ‘décidé’ de retirer Moubarak du jeu. Mais cela semble à la fois trop tardif et bien trop transparent, en la personne de Souleimane.
Ils auraient du le faire il y a une semaine déjà.
La seule solution qui permettrait aux américains de sauvegarder l’essentiel pouvait être Baradei.
Occasion qu’ils n’ont pas saisi : marqué trop ‘favorable’ aux iraniens sur le dossier du nucléaire.
Maintenant …
@Vigneron: nommer officiellement celui qui déjà détenait tout le pouvoir (les Mukhabarat = les services secrets, symbole même du système contre lequel les gens protestent), puisqu’il était le confident de Mubarak et le principal acteur des négociations avec les Israéliens, les Palestiniens, le Hamas, etc., revient tout simplement à déclarer la guerre à cette révolution en marche. Mubarak est honni pour son accaparement des richesses, avec sa bande (famille, parti, businessmen associés, du Golfe, d’Israël et d’ailleurs), et les Mukhabarat sont honnis pour interférer en permanence dans la vie privée de gens.
Une bonne présentation de l’homme en question :
http://www.lefigaro.fr/international/2009/01/27/01003-20090127ARTFIG00012-souleiman-l-homme-qui-sait-parler-a-israel-et-au-hamas-.php
Pour ceux qui ont vu le film ‘Mensonges d’Etat’, il verra que la ressemblance est frappante.
Petit manque : l’homme n’est pas un ‘militaire’, bien qu’il ait participé à deux guerres contre Israël.
Il a fait toute sa carrière dans les services.
Il ne ‘contrôle’ donc pas l’armée de ligne.
De même, les officiers supérieurs ont toujours fait allégeance au régime.
Mais les officiers intermédiaires ?
Se rappeler un certain ‘Nasser’, Lieutenant-Colonel du ‘Mouvement des officiers libres’.
@zébu : « De toute façon, avec le nombre de conscrits qu’elle a en son sein, difficile aussi de leur demander de tirer sur leurs pères, leurs frères, leurs soeurs. »
Ouaip. Au moins sous nos contrées le pouvoir y a pensé et a professionnalisé tout ça. Comptez pas sur l’armée en cas de révolution en France. 🙂
Dans nos chères « démocraties », c’est verrouillé à double tour.
« (…)
Dans son ouvrage The Ghost Plane: The True Story of The CIA Torture Program, l’auteur états-unien Stephen Grey détaille la coopération « sécuritaire » entre les USA et l’Egypte sur le transfert clandestin des prisonniers et révèle que Suleimane était « le partenaire égyptien principal dans la collaboration avec la CIA (…) et a représenté pendant de nombreuses années le principal canal de communication entre les USA et Moubarak, même dans les questions qui n’ont rien à voir avec les renseignements généraux et la sécurité ».
Les documents révélés par Wikileaks ont confirmé la relation priviliégiée entre Suleimane et les services américains.
Enfin, l’ex-prisonnier australien Mamdouh Habib, transféré par la CIA du Pakistan en Egypte, a raconté dans ses mémoires les tortures dont il a fait l’objet par les services égyptiens, et révélé que Suleimane a ordonné l’exécution d’un prisonnier turkestanais devant lui pour le faire « parler ».
Source : Al Safir »
le cœur du pouvoir se resserre. cette nomination d’un homme de 74 ans à un poste vacant depuis 30 ans présente les signes d’un infarctus. A moins qu’intérêt bien compris des généraux entre business et nationalisme; « La liberté d’expression de forme pacifique est garantie pour tous », affirme le porte-parole de l’armée, cité par l’agence officielle Mena et la télévision d’Etat. A la veille de la grève générale nous ne pouvons que nous en réjouir et souhaiter aux deux fils de Moubarak, Alaa et Gamal, ainsi que leur famille, à Londres, une bonne austérité.
Sur la place Tahrir, les manifestants chantent « Moubarak, un avion t’attend à l’aéroport » ! »…
Ahmad Chafic, ministre de l’aviation, est chargé de former le nouveau gouvernement.
Avant Suleimane vice-président je ne connaissais que son homonyme
http://www.dailymotion.com/video/x3ul6g_omar-souleyman-leh-jani_music
Article amusant rapporté par dedefensa, Obama n’est pas Roosevelt, c’est Hoover. 🙂
Au moins Hoover il a eu pour successeur Roosevelt. Vu la bande de crétins qu’il y a au Tea Party Républicain, j’ai pas beaucoup d’espoirs que ça soit le cas pour Obama…
Dans la suite – non reproduite évidemment – de la citation de dedefensa, ce n’est ni Roosevelt, ni Hoover mais bien Kennedy qu’Obama invoque : … » but to win the future, we’ll need to take on challenges that have been decades in the making. »
Qui rejoint son « Sputnik mioment » : » We will meet that Sputnik moment, but we’re going to all have to do it together, »
Vous êtes bon public chez dedefensa.
Il faut dire que les discours de BHO sont d’une platitude au point qu’un canal s’y est pendu.
Quant à M. DEDEFENSA c’est un réaliste observant l’empire « américaniste » atteint d’une maladie auto immune.
On dirait le Dr House guettant la chute de tension d’un patient en soins palliatifs.
http://www.weforum.org/videos/vision-g20?fo=1
46mn25s réponse de sarko à un jp morgan boy !
La question est à la 42 minute.
Donc il est pas con et il sait ; POINT
Y sait mais y fait juste de grands gestes, bien que son discours soit très bien reçu de la presse.
SI Il veut marquer l’histoire en tant que chef du G20…
Foin des rodomontades, qu’il passe à l’acte et
Qu’il commence par nous montrer comment il cimente les paradis fiscaux!
Encore une fois – et sans prendre parti quant à ce qui sera fait ou ne sera pas fait par rapport à ce qui a été dit – pour ce qui touche au contenu de l’allocution de N. Sarkozy, et comme vous vous en doutez si vous avez visionné la vidéo, je n’aurais pas pu dire autre chose que ce qu’il a dit lui quant à la monnaie et à la spéculation, et en particulier dans sa réponse à Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan.
C’est moi qui avais cité le compte rendu Reuters plus haut.
Nous sommes d’accord Paul, dans le discours not’ président présente toujours des arguments pertinents et convaincants.
C’est dans les actes qui ne suivent presque jamais les mots, que réside le problème.
Notamment en ce qui concerne le « détail » que constitue l’invulnérabilité des zones off-shore!
C’est bien d’en causer, mais j’aimerais consulter le plan réaliste de leur « régulation » ,à minima, et de leur neutralisation si possible.
Quant à son attitude vis à vis de Dimon elle est louable bien sûr!
On va bien voir si la finance se venge…
Mr Leclerc,
Nous citoyens devons absolument nous engager dans les partis, les associations, Nous devons contester et enlever aux banquiers et aux financiers le pouvoir qu’ils confisquent aux démocraties. les pages de ce blogs et les discours aux convaincus ne suffisent pas à faire ce travail c’est evident. Mais il faut que nous mettions les mains dans le cambouis.
Cf notre ami Zebu le prix democratique de mon vote
Présent au colloque de Grenoble ce matin voilà pourquoi j’en reviens à l’activisme de Zebu :
plus modestement que mrs Bob Diamond devant les communes ou mr Cohn à Davos, lors du débat de ce matin « Crise Financière, Crise Sociale », aux Etats Généraux du renouveau, Mr Zinsou President du conseil d’aministration de PAI Partners (ex Paribas Affaires Industrielles) a affirmé devant l’auditoire (ainsi que Paul et Pierre Larouturou) que la crise financière (de liquidité sic) était derrière nous, que la spéculation ne jouait qu’un rôle minimal dans l’envolée des prix des matières premières qui est tirée par l’essor des émergents, que nous connaissions une année de croissance sans égale depuis la deuxième guerre mondiale.
Que le développementd es emergents contrebalançait largement la chute US et européenne; Et que Sarkozy devait surtout s’occuper de garder le AAA du pays plutot que de se ridiculiser sur le dossier de la speculation.
Son ancien prof d’économie Mr Mistral (présent au débat) était visiblement très fier de son élève.
Ceci pour dire la pugnacité de nos amis banquiers qui n’hésitent pas à sortir en milieu découvert, avec toute leur morgue et une mauvaise foi hallucinante.
@ Arnaud :
Je suis le contraire d’un activiste.
Un activiste a du courage et de la patience. De la foi, aussi.
C’est bien dommage. Mais j’ai quand même du mal à croire que nous sommes les seuls, ici, à profiter de vous…
Pourquoi n’a-t-on que peu (ou pas) d’infos sur la position israélienne ? Le mouvement géopolitique ne restera pas confiné à deux pays; et, égoïstement, je me dis qu’il risque d’atteindre l’occident, donc nous, via Israel, et que cela peut aller très vite en fait. Non ?
Pour le fond de l’arictle de FL, les citations données sont « juste » uneillustration de ce que ce blog et d’autres disent depuis longtemps, mais qui n’est pas encore l’information officielle : le déin politique peut-il encore durer ?
Le déni ou le déclin?
Pour la position israélienne lisez http://www.haaretz.com (en anglais)
Que va faire l’armée ?
La situation est infiniment complexe et rien n’indique un basculement quelconque de l’armée en faveur des manifestants.
Avoir toujours en tête le poids symbolique et réel immense que représente l’Égypte au regard du monde Arabe.
L’Egypte, dans sa forme actuelle, même partiellement modifiée à la marge, représente pour l’Empire, un bastion essentiel pour la préservation de ses intérêts géostratégiques.
Mais revenons au rôle de l’armée:
. Moubarak est issu du sérail: ancien général, chef d’état major de l’armée de l’air, ayant eu le mérite de laver partiellement en 1973 l’affront subi en 1967 durant la guerre des 6 jours, l’armée, a-priori, ne développe pas à son égard de sentiments hostiles.
. l’armée a été jusqu’à présent en arrière plan. Rien n’indique aujourd’hui qu’elle pourrait quitter cette position.
. elle est garante, comme ce fût le cas en Turquie, des institutions (barrière contre l’islamisme des Frères Musulmans) et de l’intégrité territoriale du pays.
Voir à ce sujet l’article très intéressant publié par Médiapart
La Tunisie et les dictats du FMI : Comment la politique macro-économique entraîne la pauvreté et le chômage dans le monde
CHOSSUDOWSKY Michel
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article19975
« Encore une fois – et sans prendre parti quant à ce qui sera fait ou ne sera pas fait par rapport à ce qui a été dit – pour ce qui touche au contenu de l’allocution de N. Sarkozy, et comme vous vous en doutez si vous avez visionné la vidéo, je n’aurais pas pu dire autre chose que ce qu’il a dit lui quant à la monnaie et à la spéculation, et en particulier dans sa réponse à Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan…. »
.
L’eau fer… l’eau ferrugineuse, comme son nom l’indique, contient du fer… du fer (rire). Et le dire, c’est bien, mais le faire, c’est mieux !…
Pour rappel, le discours de Toulon 😉 :
« On a financé le spéculateur plutôt que l’entrepreneur. On a laissé sans aucun contrôle les agences de notation et les fonds spéculatifs. On a obligé les entreprises, les banques, les compagnies d’assurance à inscrire leurs actifs dans leurs comptes aux prix du marché qui montent et qui descendent au gré de la spéculation. On a soumis les banques à des règles comptables qui ne fournissent aucune garantie sur la bonne gestion des risques mais qui, en cas de crise, contribuent à aggraver la situation au lieu d’amortir le choc. C’était une folie dont le prix se paie aujourd’hui ! […]
L’idée de la toute-puissance du marché qui ne devait être contrarié par aucune règle, par aucune intervention politique, cette idée de la toute-puissance du marché était une idée folle. L’idée que les marchés ont toujours raison est une idée folle. […]
Et qui pourrait admettre que tant d’opérateurs financiers s’en tirent à bon compte alors que pendant des années ils se sont enrichis en menant tout le système financier dans la situation dont il se trouve aujourd’hui ? Les responsabilités doivent être recherchées et les responsables de ce naufrage doivent être sanctionnés au moins financièrement. L’impunité serait immorale. […]
… ne rien faire, ne rien changer, se contenter de mettre toutes les pertes à la charge du contribuable et faire comme s’il ne s’était rien passé serait également une erreur historique. […]
En ces circonstances exceptionnelles où la nécessité d’agir s’impose à tous, j’appelle l’Europe à réfléchir sur sa capacité à faire face à l’urgence, à repenser ses règles, ses principes, en tirant les leçons de ce qui se passe dans le monde. L’Europe doit se donner les moyens d’agir quand la situation l’exige et non se condamner à subir. […]
Nicolas Sarkozy, Président de la République française, Discours de Toulon, le 25 septembre 2008.