Billet invité.
Dans un désordre qui traverse toute l’Europe et ne va pas s’améliorant, chaque jour amène son lot d’informations et de démentis. Hier, c’était à propos du fonds de stabilité européen et de l’augmentation de ses moyens, ou bien de son champ d’action, aujourd’hui c’est à propos de la Grèce, en attendant la suite.
En annonçant qu’un plan de restructuration de la dette grecque était étudié au sein des instances gouvernementales allemandes, Die Zeit et la Sueddeutsche Zeitung ont mis le feu aux poudres. Selon eux, ce plan prévoit que le gouvernement grec puisse acheter après rabais sa propre dette sur le marché secondaire, grâce à un financement du fonds de stabilité européen (EFSF). A un taux plus avantageux que celui de son emprunt de 110 milliards d’euros, dont il est reconnu qu’il ne pourra pas être remboursé dans les temps.
Les Allemands et la Commission ont catégoriquement démenti l’existence d’un tel projet – qualifié « d’absurde » – les Grecs en ont ensuite fait de même, en marchant sur les oeufs, tout en admettant mener des négociations afin de réduire le taux de leurs emprunts et en allonger la durée. De son côté, le FMI s’est déclaré d’accord avec le gouvernement grec, non sans faire preuve d’un certain jésuitisme.
Dow Jones Newswire a fait entendre un autre son de cloche, citant une source européenne non identifiée, qui a fait état à ce sujet de « plusieurs scénarios sur la table ». L’existence d’options présentées comme techniques était reconnue du côté français, justifiées par la préparation du prochain Conseil européen de début mars. La source de Dow Jones estimant que les choses pourraient bouger rapidement, une fois un accord sur la reconfiguration de l’EFSF trouvé, c’est là le hic.
Cahin-caha, le tabou d’une restructuration de la dette souveraine vacille, en raison du pari impossible exigé des Grecs. L’Irlande, pour l’instant seul autre pays ayant bénéficié du sauvetage européen, s’achemine elle aussi vers une renégociation des conditions qui lui ont été imposées. Sous la pression de ses alliés les Verts, des élections législatives anticipées ont été convoquées par Brian Cowen, le premier ministre, pour le 11 mars prochain. Le Labour et le Fine Gael, les deux formations données comme allant écraser le Fianna Fail au pouvoir, n’ont pas fait mystère de leur volonté de vouloir renégocier les modalités du plan européen, de 85 milliards d’euros cette fois-ci.
Tout en se se disputant dans une grande confusion et division à propos du renforcement de leur dispositif destiné à sauver les nouveaux candidats qui se profilent, envoyés de fait au massacre – et qui cherchent désespérément à y échapper – les autorités européennes vont devoir revoir leur copie initiale et aménager les peines qu’elles ont déjà prononcées. Comprenne qui pourra.
En attendant, les expédients se multiplient, comme on vient de le constater sur le marché obligataire. En évitant de passer par celui-ci, les Portugais viennent aujourd’hui jeudi de lever des fonds directement auprès d’investisseurs privés. 110 millions d’euros à deux ans, alors que ses besoins de financement pour 2011 sont estimés tout confondu à 46 milliards d’euros…
La corde ne va pas pouvoir continuer à être tendue ainsi longtemps. La situation des banques espagnoles suscite le plus de craintes, en dépit ou à cause des tentatives d’apaisement qui perdent chaque jour de leur crédibilité d’Elena Salgado, la ministre des finances : « Notre secteur financier continue à avoir une position solide, plus qu’avant », dit-elle sans convaincre personne. L’impression s’installe que le gouvernement espagnol ne connaît pas mieux que l’irlandais il y a à peine quelques mois l’étendue des dégâts qui ravagent son système bancaire. Fâcheux précédent.
Rien ne va plus dans un secteur immobilier sinistré et tenu à bout de bras par les banques, progressivement devenues propriétaires d’un parc qui croît de logements invendables, repoussant sans arrêt les échéances de leurs prêts à des promoteurs et des entreprises du BTP exsangues. Selon un système de mise à feu différent de l’américain, l’immobilier espagnol est la grosse bombe à retardement de l’Europe.
Les banques espagnoles devraient fournir au gouvernement un état précis de leur exposition au marché immobilier, courant février. Les besoins de financement des Cajas – les caisses d’épargne, grandes sinistrées du secteur bancaire, qui pèsent pour la moitié de celui-ci – font l’objet d’estimations les plus variées, toutes au-dessus des moyens du gouvernement qui a entamé sans pouvoir la conclure leur difficile restructuration et concentration. Et qui cherche, en se préparant à amorcer la pompe par de nouvelles injections de capital, à inciter les investisseurs privés à s’y intéresser pour soulager sa peine. Il est aussi question de créer une bad bank pour les actifs toxiques des Cajas.
Elena Slagado admet un besoin de financement de moins de 30 milliards de dollars, mais trop de chiffres différents ont déjà valsé. Des économistes non identifiés, cités par Reuters, estiment que le gouvernement espagnol devra, rien que pour renflouer les Cajas, trouver une somme de 100 milliards d’euros. En réalité, tout le monde travaille au doigt mouillé, ce qui n’est pas plus rassurant, au contraire.
Après celui de la restructuration de la dette publique, un autre tabou se prépare à tomber. La situation du système bancaire va difficilement pouvoir continuer à être dissimulée, des pans entiers de celui-ci toujours soutenus par la BCE. Certes, il ne faut pas spécialement compter sur les nouveaux stress tests menés par les Européens, qui s’annoncent mal, pour éclaircir une fois pour toute la situation. Est-ce pourquoi le FMI vient d’annoncer qu’il allait mener son enquête et effectuer ses propres tests, à toutes fins utiles ? Nous ne connaîtrons bien évidemment de leurs résultats que ce que l’on voudra bien nous en dire. Dans un premier temps, ils concerneront des banques britanniques, allemandes, suédoises et hollandaises.
Ces analyses seront réalisées au fil des semaines à venir dans le cadre des Programmes d’évaluation du secteur financier (FSAP) du FMI, devenus obligatoires depuis septembre dernier pour 25 pays d’importance dite systémique. Mais leur tenue intervient à un moment opportun, alors que les têtes se tournent à nouveau en direction des banques, un moment oubliées à la faveur de la grande campagne contre l’incontinence fiscale des Etats.
Tout aussi opportunément, Standard & Poor’s vient de publier une étude sur le secteur bancaire, après avoir durci ses critères d’évaluation, notamment sur la question très sensible des obligations hybrides. Elle en conclut que les mégabanques continuent pour la plupart d’entre elles à ne pas être en bonne santé, l’agence s’étant inscrite dans la perspective de l’application de la nouvelle réglementation de Bâle III qui détermine le ratio minimum de fonds propres. Du Japon aux Etats-Unis et à l’Europe, elle a mis en évidence la faiblesse de leur capitalisation.
L’une des questions clés soulevées est la présence d’importantes quantités de produits hybrides qui ne sont que progressivement échangés contre des actifs plus solides, un processus à un stade variable d’avancement suivant les banques. Avec son étude, S&P offre un paysage contrasté mais globalement empreint de fragilité des banques, laissant planer la menace de dégradations futures de sa note pour certaines, faute d’amélioration dans les 18 mois. L’analyse des faiblesses des banques fait notamment apparaître celle des banques allemandes, dont la Deutsche Bank, qui regorgent d’Asset-Backed Securities (ABS), souvent toxiques.
La première réunion du nouveau Comité européen des risques systémiques (CERS) vient de se tenir à Francfort, son siège, sous la présidence de Jean-Claude Trichet. Il regroupe notamment dans son directoire les 27 gouverneurs des banques centrale de l’Union européenne et a pour mission de détecter préventivement les dysfonctionnements qui pourraient conduire à une nouvelle crise financière grave, dans les secteur bancaire et immobilier ou budgétaire. Elle pourra émettre des avertissements à destination des banques, marchés ou gouvernements, qui ne seront publics que si les deux tiers du directoire le décident, ce qui ne risque pas d’arriver souvent.
Lui reprochera-t-on plus tard, de ne pas avoir décelé à l’occasion de sa séance inaugurale, et sans plus tarder, les périls montants dont elle n’a pas dit un seul mot ? Future autorité morale selon Jean-Claude Trichet, qui a précisé qu’elle allait devoir gagner ce statut, elle en a magistralement loupé la première occasion.
46 réponses à “L’actualite de la crise : DES TABOUS VACILLENT, par François Leclerc”
Boules de cristal, doigts mouillés et portes qui claquent dans les oracles :
http://www.marianne2.fr/Un-analyste-d-agence-temoigne-degrader-la-Tunisie-est-honteux_a201911.html
Et bien justement, ce pauvre peuple Tunisien va tomber de haut, de la dictature nepotique à celle du marché !
Ils iront manifester dans les rues de la City et on enverra nos troupes de CRS par l’Eurotunnel pour épauler les bobbies.
Aservissement des pays à la cause de Wall Street.
Marche forcée des populations au rythme des bonus banquiers annuels faramineux
ASSEZ!!!
bof
la France risque rien avec ce gouvernement,votez Sarko et vous restez solvables ..
Sarko sauve la cote..
Merci pour « l’incontinence fiscale des états »…
Trop vieux ou trop bébés pour maitriser leurs sphincters financiers?
Prévoir l’avenir est d’autant plus difficile que les états de vautrent dans leurs propres « règles » et masquent des décisions prises dans le secret car « illégales »..
Le politique est versatile, imprévisible, manipulé et pusillanime.
Ses décisions …obsolètes au moment de l’application et donc constamment réversibles.
Dans l’état actuel de l’économie mondiale le Monopoly ne se joue plus aux dés mais peut-être aux boules de pétanque sur un green quelque part en Ecosse..
@ Tartar (après son passage, le golf ne repousse pas) :
« boules de pétanque sur un green » : Shocking …
🙂
Fonction publique : nouvelle offensive contre le statut des fonctionnaires.
Le député Jean-François Mancel (UMP) a déposé le 13 janvier 2011 une proposition de loi qui propose une évolution radicale du statut de la fonction publique et des services publics. Elle vise à réserver le statut de la fonction publique aux seuls agents exerçant une fonction régalienne (Justice, Police, Armée).
http://www.lagazettedescommunes.com/53951/fonction-publique-nouvelle-offensive-contre-le-statut-des-fonctionnaires/
La proposition de loi est la suivante :
Article 1er
Les articles 2 et 3 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires sont ainsi rédigés :
« Art. 2. – La présente loi s’applique aux agents civils des administrations de l’État, des régions, des départements, des communes et de leurs établissements publics y compris les établissements mentionnés à l’article 2 du titre IV du statut général des fonctionnaires de l’État et des collectivités territoriales, à l’exclusion des fonctionnaires des assemblées parlementaires et des magistrats de l’ordre judiciaire, qui ont vocation à occuper les emplois définis à la seconde phrase du premier alinéa de l’article 5 bis.
« Les autres agents sont régis par les dispositions du code du travail.
« Art. 3. – Sauf dérogation prévue par une disposition législative, les emplois civils permanents de l’État, des régions, des départements, des communes et de leurs établissements publics définis à la seconde phrase du premier alinéa de l’article 5 bis, sont, à l’exception de ceux réservés aux magistrats de l’ordre judiciaire et aux fonctionnaires des assemblées parlementaires, occupés soit par des fonctionnaires régis par le présent titre, soit par des fonctionnaires des assemblées parlementaires, des magistrats de l’ordre judiciaire ou des militaires dans les conditions prévues par leur statut. »
Article 2
Les dispositions de l’article 1er s’appliquent aux agents recrutés à compter de la publication du décret mentionné à l’article 3.
Les agents recrutés avant cette publication peuvent, à leur demande, être régis par les dispositions du code du travail, dans les conditions définies par le même décret.
Article 3
Un décret en Conseil d’État fixe les modalités d’application de la présente loi.
http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion3088.asp
@ BA
Jean-François Mancel est mis en examen le 8 septembre 1998 pour « détournement de fonds publics » et « recel d’abus de biens sociaux » dans une affaire relative à des commissions sur des emprunts passés ou renégociés de 1986 à 1990 avec la société Rhoddlams de Michel Pacary, un intermédiaire financier mis en examen qui affirme avoir redistribué une partie de ses commissions, principalement au RPR.
Dans cette affaire une ordonnance de non-lieu a été rendue par le juge d’instruction. M. Mancel est donc disculpé de ces poursuites.
Puis, il est reproché à M. Mancel un conflit d’intérêts entre sa position de président du conseil général attributeur de marchés à Euro-2C et son statut d’actionnaire de la chaîne de parfumeries « Séduire » dont Euro-2C était également l’un des actionnaires. Après une condamnation en première instance par le tribunal correctionnel de Beauvais (Oise), Jean-François Mancel est relaxé le 29 novembre 2001 par la cour d’appel d’Amiens. Cet arrêt est ensuite censuré par la Cour de cassation. Le 14 avril 2005, Jean-François Mancel est condamné par la 9e chambre de la cour d’appel de Paris à 18 mois de prison avec sursis, 30000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité. Le 1er décembre 2005 la Cour de cassation de Paris rejette son pourvoi et confirme les peines prononcées en appel. Ensuite, le 2 mars 2006, la Cour d’appel de Paris a annulé son inéligibilité tout en confirmant sa condamnation avec sursis et son amende.
Source: Wikipédia
@BA
En complément, relatif au statut des foncctionnaires.
http://m.marianne2.fr/Chereque-rejoint-il-la-croisade-anti-fonctionnaires_a201879.html
http://www.mediapart.fr/club/blog/thomas-petit/180111/lump-depose-une-loi-pour-supprimer-le-statut-de-la-fonction-publique-8
La volonté de défaire le statut protecteur de la fonction publique est un rêve des gouvernements de droite et de gauche , depuis une grosse trentaine d’années . Avec la bénédiction agissante de Bercy qui a toujours vu là une bonne façon d’externaliser la charge des salaires en privatisant le tout .
Les syndicats dignes de ce nom ( ça n’est apparemment plus le cas de la CFDT ) ont toujours bien senti que derrière ce discours « d’efficience » et de « souplesse » rendue à l’Etat , déferlait en fait la privatisation de la société , et que le premier accroc dans le statut de la FP telle que mise en place à la libération , serait une voie d’eau comparable à celle qui a coulé le titanic .
Je suis d’ailleurs stupéfait que lorsque tout ce beau monde cite les fonctions régaliennes de l’Etat , elle se limite même à trois ( justice , défense , forces de l’ordre ) . Exit même la fonction budgétaire et fiscale : Bercy s’est coulé tout seul ! ça en dit long sur la dérive marchande des esprits de nos ténors .
Pour moi , et ça renvoie au billet ‘ quelle réforme fiscale ? » , seule la nation par ses choix et sa fiscalité , est fondée à définir de quels services propres elle souhaite se doter et sous quelles conditions .
C’est ce qui m’avait conduit à déjà écrire , que le statut de la FP était le dernier rempart pour obliger nos élus qui nous veulent tant de bien qu’ils font des choix énormes à notre place , à prendre les choses dans l’ordre , à s’expliquer devant nous en des moments forts , à faire la démonstration que l’on vise au delà de la prochaine élection .L’importance du choix conditionne le niveau du vote ( dans le cas de la FP , référendaire selon moi ) .
Dans cette attente , conforter les syndicats et associations qui défendent mordicus le satut de la FP ( sans que j’ignore les motivations corporatistes qui peuvent aussi les animer ) ,me parait être une mesure de salubrité publique au moins aussi judicieuse que l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix .
En tout cas s’il y a un homme qui porte bien son nom c’est M.Trichet…
L’Espagne veut introduire ses caisses d’épargne en Bourse !
http://fr.news.yahoo.com/4/20110121/tbs-espagne-banques-7318940.html
oui celà s’appelle la titrisation des dettes
rien de neuf
la bourse est l’endroit où l’on s’échange des dettes
Si l’on considère que le capitalisme actuel a pour chef d’orchestre les états-unis, il semblerait que la baguette va en prendre un coup .
Petite vidéo possiblement historique ?
La parole est au sénateur Bernie Sanders
http://vazimonga.over-blog.com/article-premisce-de-la-fin-65440951.html
ce qui est étonnant à la fin de ce discours dit du coeur, c’est le silence de mort et sans réaction du sénat qui a l’air de s’en contrre-foutre ! Affligeant.
Merci pour ce lien, belles paroles de bon sens, mais peu d’écho. A force de le dire et de le crier, l’écho nous reviendra peut être.
Vieille histoire déjà… aucun effet
Merci pour ce lien et Bravo à Bernie Sanders, pour la générosité de ses propos et l’implacable vérité des ses conclusions.
Le capitalisme financier a un chef d’orchestre? Ben dites donc,c’est plutôt une cacophonie qu’il nous joue…
C’est bien là le problème, avec le capitalisme financier il s’agit plutôt de de musiciens (les investisseurs institutionnels internationaux) qui chacun jouent leur partition à leur manière. Et le résultat n’est pas forcément… trés harmonieux.
Effectivement, on veut nous faire croire qu’il y un chef d’orchestre, mais alors là il doit être vraiment bourré.
Bernie Sanders : tout est dit
Pour info :
sur les 100 sénateurs Américains :
. 30 ont un patrimoine net supérieur à $5 millions, c’est à dire font partie des 1% les plus riches
. 21 ont un patrimoine net compris entre $2,3 et $5 millions, c’est à dire font partie des 5% les plus riches
. 30 ont un patrimoine net compris entre $500,000 et $2,3 millions, c’est à dire font partie des 20% les plus riches
et 19 ont un patrimoine inférieur à $500,000 (dont Bernie Sanders), c’est à dire font partie des 80% les moins riches
représentants des citoyens???
Soutiens financiers, dépenses de campagne, revenus, patrimoines, etc de Sanders, une seule adresse :
Opensecret.org…
Le classement 2009 des membres du congrès, là.
Celui du gouvernement 2009, avec Hillary loin devant Rahm Emanuel, très loin devant Barack, et Geithner écrabouillé, mais loin derrière les caciques du Congrès aussi.
Question.
Est-ce suite à ce discours que Warrent Buffet aurait déclaré grosso modo « Oui la guerre des classes existe et je fais partie de ceux qui l’ont gagné. » Manière de dire que pour lui la guerre est terminée et que la soumission aux vainqueurs va de soi…Je lui dédie la suite.
Rambo.
Mégatonne dans les bras
Fainéant dans la tête
Sous l’oeil froid d’un Cobra
L’assassin fait la fête
Sème la mort efficace
Partout sur la planète
En laissant dans ses traces
Des légendes qu’on achète
Des histoires à drapeaux
Qui deviennent des linceuls
Des trous de balles dans la peau
Des enfants laissés seuls.
Chris06 14h15 merci de ces chiffres et encore une fois Paréto à raison.
Au sénat 80% des poste sont tenus par les 20% les plus riches.
@ Chris06
Intéressant ces chiffres.
Ils donnent une idée des possibilités théoriques de changements politiques aux USA .
Ceci dit, ne pas négliger le rôle de la mèche , qui , si elle semble insignifiante en soi, peut dans un contexte donné avoir des conséquences « explosives ».
La poudre étant la situation sociale aux états unis .
ps :Vous est il possible de citer vos sources?
Quand à la notion de « chef d’orchestre » , bien des éléments l’étayent .
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/10/25/des-industriels-europeens-financent-des-senateurs-climato-sceptiques-aux-etats-unis_1430778_3214.html
@ vigneron
Merci pour le lien qui permet de situer les députés les plus pauvres .
Très intéressant .
http://www.opensecrets.org/pfds/overview.php?type=W&year=2009&filter=S&sort=A
PS : Scénario possible .
L’étincelle : prise de conscience d’un député américain qui ose dire la vérité face à ses pairs .
La poudre : situation sociale aux états unis
La mèche : l’information du peuple américain .
« Allo ici paris , les français parlent aux français »
« Allo, ici wikileaks, les humains parlent aux humains… »
@Beber,
pour le patrimoine des sénateurs, ils sont tirés du site déja mentionné par Vigneron, opensecret.org
pour la répartition du patrimoine des Américains, ils sont tirés de cette étude de E.N.Wolff de Mars 2010 du Lévy Institute (très complète)
Recent Trends in Household Wealth in the United States
En ce qui concerne le soi disant « chef d’orchestre » au niveau mondial, votre lien confirme encore une fois que les musiciens (les grands investisseurs institutionnels internationaux) font tout pour qu’il n’y ait pas de chef d’orchestre au niveau mondial et puissent rester libres de jouer leur partition (comment s’enrichir un max) à leur manière.
bonjour
par comparaison qui pourais dire quel est la situation de nos sénateurs et deputés ?
est ce aussi les 20% les plus riches ????
@ chris06
j’apprécie vos références chiffrées toujours pertinentes , mais je ne comprend pas votre logique .
Les grands investisseurs font peut être tout pour qu’il n’y est pas de chef d’orchestre mais les faits sont là : s’ils financent des députés américains, c’est qu’ils savent , à ce jour, où s’écrivent les partitions …
« le rapport affirme que le cimentier français Lafarge, responsable de l’émission l’an dernier de 15 millions de tonnes d’équivalent CO2, a versé 34 500 dollars, et GDF-Suez 21 000 dollars aux élus américains climato-sceptiques ou opposés à l’instauration d’un marché du carbone aux Etats-Unis. Le plus généreux donateur, selon le rapport, a été le groupe pharmaceutique allemand Bayer avec 108 100 dollars, suivi par BASF avec 61 500 dollars. »
ps :ceci dit , comme l’expression chef d’orchestre est imaginée et que chacun peut y mettre le sens qu’il veut , ceci peut devenir une discussion sans fin .
@ phimouk
c’est tout le problème , l’information sur le patrimoine des députés est connue de certains mais pas révélée.
Il existe une commission , mais celle ci n’a pas de pouvoir :
« Le texte devait répondre à une lacune dénoncée depuis des années par la commission pour la transparence financière de la vie politique : un député déclare, au début et à la fin de son mandat, son patrimoine et ses revenus, mais s’il ment, il ne se passe rien, faute de motif. »
source :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/01/11/les-elus-devront-etre-transparents-sur-leur-patrimoine_1464260_823448.html
http://www.commission-transparence.fr/Framedernier.htm
PS : mais on sait jamais, peut être que Chris06 a les chiffres ?
😉
Les articles défilent en ce moment, j’ai difficilement le temps de suivre….
on sait que ça finira par craquer, mais on sait pas ou!
pourriez vous faire un point sur la chine. il semble qu’eux aussi ont quelques petits soucis (on a peut être moins d’infos aussi) svp ?
Voici un article intérressant sur la déflation et l’inflation qui luttent l’une contre l’autre en ce moment.
On dit souvent qu’une inflation est l’ennemi des rentiers, car il est remboursé en monnaie de singe.
Personnellement, je trouve que la déflation est encore pire, car elle touche directement le capital déjà existant en plus de la rémunération du capital.
Je me demande si une hyper déflation ne serait pas une solution (rapide) à la crise.
http://alex-kerala.blogspot.com/2011/01/quest-ce-qui-arretera-la-fed-et-les.html
Merci pour votre travail.
Un autre tabou. La situation en Islande
Alors qu’en leurs temps les articles n’ont pas manqué sur la » faillite » de ce pays la presse se garde bien aujourd’hui de relater ces faits:
Un Peuple qui chasse la droite au pouvoir en assiégeant pacifiquement le palais présidentiel, une « gauche » libérale de remplacement elle aussi évincée des « responsabilités » parce qu’elle entendait mener la même politique que la droite, un référendum imposé par le Peuple pour déterminer s’il fallait rembourser ou pas les banques capitalistes qui ont plongé par leur irresponsabilité le pays dans la crise, une victoire à 93% imposant le non-remboursement des banques, une nationalisation des banques, et, point d’orgue de ce processus par bien des aspects « révolutionnaire » : l’élection d’une assemblée constituante le 27 novembre 2010, chargée d’écrire les nouvelles lois fondamentales qui traduiront dorénavant la colère populaire contre le capitalisme, et les aspirations du Peuple à une autre société.
(merci à Marcantéi, il se reconnaîtra)
La constituante débat d’une nationalisation des ressources naturelles. Belle idée?
Nous serions tous interessés à suivre ce qui se passe en Islande car ils sont les précurseurs de notre avenir.
Merci donc de suivre et nous informer…………informer le monde aussi …………….
Bon, rien de neuf quoi. Chaque journée apporte son flux de news que l’on peut interpréter à sa convenance.
Tout va mal où ça avance, c’est selon. Ici ça va vraiment mal, un vrai fond de commerce, la sinistrose à l’état pure.
Allier le pessisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté ?
Non, ce serait plutôt le pessimisme comme drogue du déprimé.
Déprimant.
C’est presque spinozien! La seule vertu qui vaille est la recherche de la joie
« La seule vertu qui vaille est la recherche de la joie »
Hare hare Rama ?
Vendredi 21 janvier 2011 :
Toujours plus d’argent pour venir en aide aux caisses d’épargne : telle est la mesure à laquelle semble désormais se résoudre le gouvernement espagnol pour rendre plus solides et crédibles ces entités, qui restent le maillon faible du système financier du pays.
« Le gouvernement prépare un plan » dont l’objectif est de « renforcer la solvabilité et la crédibilité des caisses d’épargne » a annoncé M. Rubalcaba à l’issue du Conseil des ministres, sans plus de détails.
Dix-huit mois après avoir enclenché un vaste mouvement de restructuration des caisses, qui englobent la moitié du secteur bancaire espagnol, le fonds d’aide public « Frob » semblait lui aussi vendredi prêt à aller plus loin.
Selon une présentation datée de mardi et disponible sur son site, le Frob, créé en juin 2009 et administré par le ministère de l’Economie et la Banque d’Espagne, estime que « de nouvelles réformes légales pourraient être menées pour renforcer la transparence et la solvabilité du secteur ».
Car les caisses d’épargne, des fondations non cotées en Bourse, manquent encore cruellement d’argent, deux ans après avoir été ébranlées par l’éclatement de la bulle immobilière fin 2008.
Parmi les « hypothèses de travail » envisagées par le Frob : faciliter le recours au marché des caisses pour se financer ou l’entrée d’investisseurs privés à leur capital.
Et si les caisses n’arrivent pas à trouver d’argent privé, le Frob apportera « si nécessaire » un « soutien temporaire » pour chercher des investisseurs et « en dernier recours, pourrait fournir les fonds directement en prenant temporairement une part dans l’entité », soit une nationalisation partielle de certaines caisses.
Selon le journal El Pais, qui cite des sources proches de la Banque d’Espagne, le gouvernement approuvera « avant la fin du mois » un nouveau décret avec ces « changements ».
Une seconde vague de « recapitalisation » serait alors opérée pour les caisses les plus faibles, et 10 milliards d’euros d’argent public seraient injectés, après l’apport d’environ 12 milliards d’euros par le Frob l’an passé.
Boursorama
En Islande, ils arrêtent les banquiers…
http://www.google.com/hostednews/canadianpress/article/ALeqM5gdGpd-PCt2u9MwmlTrTzcUxB5JLA?docId=5654076
« Il faut brasser les cocotiers » quelle belle expression monsieur Jorion. Faudrait peut-être penser à brasser les agences de cocotation.
!!!
ça cocotte dur !
[…] 11 mars 2011 élection législatives anticipées en Irlande […]
Bien sûr mon post aurait dû se trouver après « Le temps qu’Il fait ». J’ai glissé sans m’en apecevoir.
Bon dans tout çà qui nous parle du cartel des banques françaises condamnées par le conseil de la concurrence.
Je sais que ce n’est pas une nouveauté mais quand une autorité appelle un chat un chat, on peut enfin réfléchir à des solutions.
La condamnation ne porte bien sur que sur une petite partie de l’activité des banques, mais comme il s’agit d’un secteur où l’action de concert est une seconde nature. D’autre condamnations devrait suivre si l’on se donne la peine de fouiller un peu.
La révolution ne se fait pas toujours dans la rue, elle peut se faire aussi dans les tribunaux, ou aux guichets de votre banque.
Rien ne vous empêche déposer les questions suivantes à votre conseiller financier :
– Pensez vous que les amendes vont avoir une incidences sur mes frais bancaires ?
– Quelles sont les mesures prises pour mettre un terme à ces pratiques commerciales douteuses ?
http://www.autoritedelaconcurrence.fr/user/avisdec.php?numero=10-D-28
– Van
Vous n’avez cas faire un tour au beau pays de Jacques Séguéla. Il a, parait-il, le mauvais talent de repeindre en rose les dictatures pour mieux les vendre à un public solvable à l’international.
Il est marrant que ceux qui fabriquent des univers dépressifs et autres émeutes de la faim, taxent de » dépressives » leurs principales victimes. C’est à pisser de rire votre truc.
Cout de la faillite de l’état grec
Procédé utilise pour faire diminuer le cout de la dette.
Jacques Cailloux, chef économiste Europe de la Royal Bank of Scotland, nous explique le procédé. L’EFSF (c’est le « machin » créé par l’Europe pour s’occuper de cette question) rachète sur le marché de la dette grecque à 80% du nominal puis la revend à la Grèce à 90% de ce nominal.
Dans cette affaire :
– Le marché perd 20 (il accepte de vendre 80 ce qui vaut 100)
– L’EFSF gagne 10 : il achète 80 et revend 90
– La Grèce qui devait 100 ne doit plus que 90
Et hop ! Magique la Finance…
Au fait qui est « le marché » ?
Les banques européennes et la Banque centrale, nous indique complaisamment le Financial Times. Et les assureurs, ceux-là même qui vous vendent leurs contrats d’assurance-vie.
Nous sommes dans une crise de solvabilité des Etats, pas de liquidité
Nous n’arrêtons pas de le clamer, l’EFSF et autres machins prétendent résoudre une crise de liquidité, mais il s’agit d’une crise de solvabilité. Le Financial Times mentionne que la restructuration envisagée rayera 12,5 milliards d’euros de dette grecque, ce qui ramènera son ratio d’endettement de 158% à… 153%.
Alors voilà, vous seriez prêt, vous, à prêter dans de meilleures conditions à quelqu’un qui, au lieu d’être surendetté à 158% baisse son endettement à 153%. Vous diminueriez vraiment le taux d’intérêt que vous lui réclamez en compensation de votre risque ?
Non, évidemment.
– Extrait de Money week