Billet invité. Suivi d’une conclusion.
Les recettes de l’État français exprimées en pourcentage du produit intérieur brut (Cliquer sur le graphique pour l’agrandir)
La dette… toujours la dette. Partout, nous entendons le même discours transformant la dette publique en épée de Damoclès dont le fil tranchant et menaçant justifierait une nécessaire et irrémissible rigueur devant laquelle le bon peuple serait prié de s’agenouiller et de s’offrir en sacrifice sur l’autel du Dieu Marché.
Comment ne pas être dubitatif devant la généralisation d’un discours relayé jusqu’à la nausée par nos élites politiques et repris en un chœur assez peu dissonant par une majorité des médias ? Intox ou réalité ? Propagande ou vérité ?
Fort de la lecture de ce blog dont la 1ère qualité est de nous dessiller l’esprit en levant le voile sur une réalité financière nébuleuse et donc complexe, mon daimôn me soufflait à l’oreille que ce discours sur la dette publique était trop insistant pour être vrai, trop simpliste pour décrire une réalité complexe, trop accusateur pour ne pas cacher derrière son index pointé une éventuelle autre cause à nos supposés malheurs d’aujourd’hui.
Bien sûr, la dette existe, elle est réelle, mais qu’en est-il de sa cause ? Les néolibéraux vous répondront à l’unanimité et dans un chœur harmonieux que l’État dépense trop, qu’il gaspille ses recettes dans des investissements non productifs (entendu récemment dans la bouche de J.-C. Trichet), en d’autres termes que le social lui coûte ses deux bras et ses deux jambes. Par contre sur les recettes, pas un mot, rien, nada… Ils y ont bien sûr tout intérêt quand vous verrez les graphiques ci-dessous. D’autant plus d’intérêt que dans le monde doré et angélique qu’ils nous proposent – un monde capitonné d’« épanouissement au travail », de « développement personnel », de « plan de sauvegarde de l’emploi » et j’en passe -, moins-disant social rime avec moins-disant fiscal. Or, pour en revenir au sujet qui nous préoccupe, l’absence faisant sens, nous avons toute légitimité à nous poser quelques questions sur cette omission, et c’est là que la propagande intervient par troncature de la réalité. Rien de bien nouveau dans tout cela… Frédéric Lordon a déjà, depuis longtemps et sous cet angle, évoqué cette question (1).
Toutefois, soumis aux interrogations obsédantes de mon daîmon, je cherchai un graphique qui puisse visuellement nous apporter une preuve que la cause de cette dette était principalement liée à une baisse des recettes. Peut-être ai-je mal fouillé, mais quoi qu’il en soit, faute d’avoir trouvé, je me mis en quête des éléments nécessaires à cette démonstration, et finalement parvins à les dénicher au cœur des statistiques de l’Insee – institut au dessus de tout soupçon.
Alors de quoi s’agit-il ? En vérité, c’est très simple, et je suis fort surpris de ne pas les avoir trouvés sur le net. J’ai simplement croisé le PIB avec le budget de l’État français et calculé le pourcentage de l’un par rapport à l’autre ce qui nous donne le graphique suivant :
Édifiant n’est-ce pas ? Il ne faut pas être grand clerc pour constater de visu que les recettes de l’État ont fait un grand plongeon depuis l’année 1978 et que les choses s’accélèrent depuis le début de la présidence Sarkozy.
À noter également que le différentiel entre l’année 1978 et l’année 2009 de 6 points, soit un manque à gagner de près de 120 milliards d’euros, correspond précisément au besoin de financement de 117,6 milliards d’euros (ou déficit budgétaire) tel que le définit l’Insee (2). Pour comble de mauvais esprit et même s’il n’est point besoin de le rappeler aux lecteurs avertis et informés de ce blog, je rappelle qu’entre 1982 et 2007, la part des dividendes dans le PIB est passé de 3,2% à 8,5% (3). Allez chercher l’erreur !
En outre, pour parer à toute critique contre l’objection des transferts de compétences aux collectivités locales et donc une augmentation des impôts locaux, j’ai réalisé le même graphique en ajoutant à celles de l’État les recettes des collectivités locales (4). Les deux graphiques ne sont pas comparables sur la durée, les chiffres donnés par l’Insee commençant en 2000. Néanmoins, même si la période est plus courte, nous pouvons constater une tendance baissière des prélèvements fiscaux.
Parmi les autres objections possibles, citons celle d’une comparaison entre recettes des administrations publiques (APU) et PIB dont la courbe montre une plus grande stabilité, comme les dépenses (en % du PIB) de ses mêmes administrations depuis 1992. Cette comptabilité des APU présente un inconvénient : celui de regrouper l’État, les Organismes Divers d’Administration Centrale (dont la CADES qui gère la dette sociale, les universités, l’Anpe, etc…), les administrations publiques locales (régions, départements, communes, régie de transport, chambre de commerce etc…) et les administrations de sécurité sociale (essentiellement les caisses de sécurité sociale, l’UNEDIC et les hôpitaux publics) en une unité comptable unique. Autant dire une usine gaz dans laquelle il est difficile de retrouver ses petits et qui tend à diluer l’impôt dans une masse de recettes polymorphes. Or, l’État reste avec les collectivités locales (taxes foncières, taxe d’habitation…) le principal bénéficiaire de l’impôt (IR, IS, ISF, TVA, TIPP, droits de succession, etc.) lequel constitue ses recettes principales et donc l’assiette de ses dépenses de fonctionnement. Dès lors, en rester au budget de l’État seul me semble suffisant pour démontrer que la cause principale de la dette réside avant tout dans un problème de recettes.
Le graphique suivant vous donnera une idée plus précise de ceux qui bénéficient de cette réduction des prélèvements fiscaux :
Cette baisse de l’impôt sur les sociétés correspond à lui seul à 70% de la diminution des recettes fiscales (42,5 milliards d’euros entre 2008 et 2009), baisse significative dont le bon peuple français est remercié par une augmentation significative des plans sociaux qui passaient, sur la même période, de 1061 à 2242 (5). Bien sûr, on vous expliquera que tout cela est de la faute de la crise, cette hydre malfaisante, source de tous nos malheurs, hydre malfaisante tombée du ciel telle la vermine sur le pauvre monde et devant laquelle une seule solution s’impose : accepter, prier et se sacrifier sur l’autel du temple des temps modernes : le Marché. Pour nous… la masse informe des salariés – impudents suceurs de dividendes – « la descente aux Enfers », mais pour une poignée d’autres… une heureuse « Résurrection ». Surtout quand nous subodorons que la Crise alias le Diable (6) sert d’alibi parfait et fumeux aux intérêts des « stratèges du choc » – les nouveaux cardinaux -, si bien mis en lumière par Naomi Klein (7), ces mêmes « stratèges du choc », avec leurs prêtres et leurs séides, qui omettent de vous préciser au passage que, suite à une décision éminemment politique, les entreprises ont bénéficié d’une exonération sur les plus values induites par la cession de leurs titres de participation dont le coût est estimé à 20 milliards d’euros (8). Crise et propagande ou les deux faces d’un heureux ménage…
À ce stade de la démonstration et au vu du 1er tableau, point n’est besoin de long discours pour en conclure que la dette publique est sciemment entretenue et élevée au rang de nouvel épouvantail à la solde d’un néolibéralisme débridé à la recherche de nouveaux territoires à conquérir, et tout cela, avec la sainte bénédiction d’une grande majorité de nos élites politiques.
La propagande bat son plein œuvrant sans cesse à la manipulation des opinions publiques et à la fabrique des consentements. Edward Bernays, neveu de Freud et 1er grand théoricien de la propagande, n’hésitait pas écrire au tout début du 1er chapitre de son livre Propaganda ou Comment manipuler l’opinion en démocratie : « la manipulation consciente, intellectuelle, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique » et de conclure dans une formule derrière laquelle perce un cynisme à peine voilé : « les esprits intelligents doivent comprendre qu’elle (la propagande) leur offre l’outil moderne dont ils doivent se saisir à des fins productives, pour créer de l’ordre à partir du chaos ». Le message étant clair et le décor bien planté, il nous appartient d’en déjouer les rouages et de proposer, dans un au-delà prospectif et constructif, à partir de toutes vos contributions, un contre-modèle syncrétique.
Face au rouleau compresseur de la propagande, j’ai la faiblesse de penser que le succès récent du petit opuscule de Stéphane Hessel Indignez-vous !, outre l’espérance qu’il suscite dans nos esprits sidérés par l’apathie de nos concitoyens, atteste d’un début de prise de conscience… enfin, espérons-le ! La résistance est en marche. Armons-l par nos commentaires et nos propositions !
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(1) http://blog.mondediplo.net/2010-05-26-La-dette-publique-ou-la-reconquista-des
(2) http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-nationaux/souschapitre.asp?id=62 puis Dépenses et recettes de l’État (S.13111)
(3) Frédéric Lordon http://blog.mondediplo.net/2009-02-25-Le-paradoxe-de-la-part-salariale
(4) http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-nationaux/souschapitre.asp?id=62 puis Dépenses et recettes des collectivités locales (S.13131)
(5) http://www.lesechos.fr/patrimoine/famille/300412508.htm
(6) J’utilise à dessein les symboles de la religion chrétienne. D’un point de vue sémiologique, les analogies sont frappantes. Seuls les noms changent, les mécanismes en action, eux, restent les mêmes.
(7) Naomi Klein « La stratégie du choc » Actes Sud 2008
Conclusion :
12/01/2011 à 02:22
Bonjour à tous,
je vous remercie tous pour vos commentaires… des plus encourageants aux plus critiques.
Rien n’est simple en ce bas monde, d’autant moins simple que la complexité nous environne quel que soit l’endroit où nous portions le regard. Par définition, la complexité est déjà difficile à appréhender par nos intelligences cognitivement limitées, mais encore plus quand elle est opacifiée par l’interférence des philtres idéologiques qui en biaise ou en tronque la réalité.
Ce billet sans prétention avait pour but de soulever des questions sur un problème d’actualité et tentait d’éclaircir l’horizon en proposant un antidote au philtre médiatico-politique du moment. Au delà de cela, la question essentielle qui s’apparente à une posture philosophique consiste à chercher, derrière les fausses évidences ou les apparences premières, les vérités ou réalités cachées. Démêler le grain de l’ivraie est un travail fastidieux, de chaque minute, nécessitant une vigilance constante, qu’un homme seul ne peut accomplir d’où l’impératif – aujourd’hui plus que jamais – d’un travail collectif par l’entremise d’un processus de pollinisation intellectuelle.
Chacune de vos contributions est venue éclairer, préciser ou nuancer mon propos initial, sans pour autant que soit en remis en cause, par une grande majorité d’entre vous, mon postulat de départ. Néanmoins, je reconnais une maladresse à ma présentation : celle de ne pas avoir assez nuancé mes propos sur l’IS, lesquels ont focalisé l’attention sur une problématique ponctuelle qui n’explique pas à elle-seule la tendance baissière des 30 dernières années et ont un peu occulté du débat la guerre idéologique qui la sous-tend, une guerre idéologique qui oppose deux conceptions économico-politiques du monde et que l’on pourrait ramener, dans un raccourci un peu simple et très connoté « 20ème siècle », à deux pensées et à deux hommes : Friedmann et Keynes.
Un autre problème intéressant a été soulevé, notamment par Chris06, qui mériterait lui aussi d’être approfondi :celui du paradoxe entre le budget de l’Etat et celui des APU.
Quoi qu’il en soit, je vous remercie tous de votre participation active et de vos diverses contributions qui illustrent parfaitement les bienfaits d’une réflexion collective et de l’intérêt majeur d’une démarche pollinisatrice dont ce blog est la ruche.
Espérons que le miel qui en ressortira viendra à son tour vivifier et donner de l’énergie aux forces de la Résistance et que les petites abeilles que nous sommes en essaimeront quelques germes dans les consciences endormies.
331 réponses à “LA DETTE PUBLIQUE… OU LE PARTAGE DU BUTIN ?, par Jean-Luc D.”
Pour continuer sur l’impôt des entreprises………………….autrefois il y avait un impôt sur les fenêtres ..résultat chacun murait sa fenêtre.
Aujourd’hui il y a un impôt sur les bénéfices…..résultat chacun réduit son bénéfice.
Aujourd’hui il n’y à pas d’impôt sur les pertes………résultat tout le monde veut en faire.
O combien d’entreprise ne vivent que de la perte…….et vivent bien.
O combien d’entreprise ne vivent que du dépôt de bilan …..et vivent bien.
Comptez les dépôts de bilan annuels…estimez les pertes finales et vous serez éffarés en milliards.
Militez pour l’imposition des pertes à un taux supérieur à celui de l’impôt des bénéfices.
Je ne parle même pas encore de la dette interentreprises.
Cette réflexion suscite une bonne question : sur quoi assoir les impôts de manière intelligente ? Les bénéfices pouvant être artificiellement réduit, on voit bien la limite du système. Un impôt sur les pertes ? C’est iconoclaste en tous les cas. J’ai du mal à imaginer son efficacité, bonne ou mauvaise. Sans doute que les entreprise en perte n’auront plus même la valeur pour payer un impôt.
Assoir l’impôt sur la valeur ajoutée ? C’est promouvoir les entreprises qui ne feront presque rien si ce n’est générer du CA et siphonner de la valeur au passage.
Sur l’utilisation des ressources mise à disposition de la collectivité (infrastructure, matière grise, etc.) ? C’est promouvoir la délocalisation.
Sur quoi alors ?
Vieilles questions dans tous les pays :
– Qu’imposer ? :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Imposition_en_France
– contrôle et efficacité du contrôle ? :
http://www.ccomptes.fr/fr/CC/documents/RPA/8_methodes-et-resultats-du-controle-fiscal.pdf
De bons esprits travaillent actuellement à essayer d’avoir une similitude entre la France et l’Allemagne .
Pour les Anglais , j’ai entendu récemment que , paradoxalement , ils s’apprêtent à adopter une invention des socialistes français , à savoir la TIPP flottante .
@Juan Nessy
Votre 1er lien (wikipedia) est un peu convenu, et donne une vision très orthodoxe des choses.
Votre 2ème lien (cour des comptes) est en revanche extrêmement informatif. Si les lecteurs du blog passent par là, ils auront l’occasion de découvrir un aspect méconnu et très informatif des choses. Avec cette référence et le billet de jean-Luc D., qui remporte un succès d’estime mérité, nous pourrons considérer que nous nous coucherons moins ignorants…
Et enfin, je viens de percevoir (on apprend à tout âge), que la cour des comptes siège symboliquement rue Cambon, personnage absolument essentiel et complexe de la Révolution. Voir le portrait qu’en fait Michelet…
Juan, ceci dit, la TVA, invention française, a été reprise mondialement.
Bertrand.
Vous avez « quelque part » raison. Mais je vous rassure : les « pdg » qui usent un peu trop du dépôt de bilan sont assez vite repérés.
Maintenant, il faut aussi que vous sachiez que la période actuelle pousse beaucoup à travailler avec les pires truands.
Voire même, accepter des politiques véreux.
Chacun voit midi à sa porte.
Et provoque collectivement une gentille crise.
Merci François,
cela fait toujours plaisir à entendre.
Cdlt
à Olivier,
Le problème n’est en effet pas le taux mais l’assiette de l’impôt. Et la problématique fiscale de l’assiette de l’impôt suppose résolue une problématique sociale et politique : celle de choix de société librement faits et consentis. Vous voyez ainsi que l’on est loin d’un système d’imposition serein et que l’on s’en éloigne chaque jour un peu plus : c’est des valeurs sociales qu’il faut discuter, la problématique de l’impôt en découle. Et discuter des valeurs sociales nécessite que l’on discute également de la problématique des paradis fiscaux, à défaut de quoi la Société passera à côté de l’essentiel et tous les rapports sociaux réformés ou non resteront voués à l’échec.
Cdt.,
Vos graphiques sont très éclairants. vous soulignez effectivement le fait que la dette publique a trop augmenté, faute de recettes. cela est, à mon sens, évident.
Or, pour compléter votre analyse, vous devriez vous intéresser aussi aux autres dettes.
En effet, celles-ci grossissent aussi. Sans doute, elles ont parfois moins grossi dans la mesure où l’état a renoncé à certaines créances fiscales, ce qui creusait sa dette, et l’état a donc pris à son compte certaines dettes privées selon des vases communicants.
Mais au fond, les dettes privées et de les dettes publiques s’additionnent parfaitement pour nourrir les revenus générés pour ceux qui détiennent les créances, à savoir les avoirs financiers comme les obligations ou les hypothèques. Ces avoirs sont replacés comme des actifs financiers auprès des épargnants tout venant dans des comptes d’épargne, des assurances vie, etc.
Je m’abstiens d’accabler les « banques », car celles-ci replacent ce que les particuliers déposent, elles sont pratiquement autant créancières que débitrices. Leur rôle est d’être un intermédiaire. Certains employés de ces établissements (les traders par exemple) se sont bien sûr gavés au passage.
Quoi qu’il en soit, selon les chiffres publiés par les banques et les assurances, elles versent tous les ans, pour un pays comme la France, autour de 800 milliards d’euros sous forme d’intérêts et de revenus financiers aux détenteurs d’avoirs financiers, et elles perçoivent évidemment légèrement plus auprès des débiteurs, entreprises collectivités et particuliers, histoire de pouvoir fonctionner et de pouvoir distribuer des profits aux actionnaires.
En clair: sur un PIB de l’ordre de 2000 milliards d’euros annuels, la rente du capital représente désormais 40%.
Pas étonnant que les revenus distribués au reste de la population soient toujours plus faibles.
Cerise sur le gâteau: selon la loi mathématique de la croissance selon une courbe exponentielle, les revenus du capital, et donc les dettes en face selon un mode parfaitement jumeau, doublent tous les sept à dix ans. C’est pourquoi les 40% du PIB ne sont qu’une évaluation provisoire, et la proportion de la rente du capital augmente tout le temps.
Evidemment, nous atteignons la limite du défaut de paiement d’une proportion croissante de débiteurs, et cet état de fait est ce que nous observons comme crise systémique.
Et c’est pourquoi, devant la contrainte de devoir renoncer à une part de la rente du capital, les créanciers exigent des primes de risque plus élevés; et ils accélèrent ainsi les défauts de paiement qui interviendront désormais à un rythme accéléré.
Tant que nous aurons une monnaie qui fonctionne sur ce mode capitaliste, il est absolument impossible, quelles que soient les décisions politiques et budgétaires, de réduire significativement le poids de la dette.
Ce que l’on observe, c’est un jeu de mistigri où les spéculateurs détiennent les meilleures cartes en se défaussant du mistigri sur d’autres, plus faibles sans doute, ou plus malchanceux.
Article de parfaite mauvaise foi qui oublie de préciser que l’Etat pompe plus de 54% du pib. Ne cherchez pas plus loin si les recettes diminuent. On a fait fuir les riches, les entreprises, les emplois, les profits, les industries et les IRRESPONSABLES que vous êtes continuent à vouloir ponctionner. Vivement que le chinois arrivent pour vous mener à la BAGUETTE.
Savez-vous lire un graphique ?!?
Zut ! un skud !
Quand je vous dis que la propagande marche à fond!!
En voilà un bel exemple et des plus caricatural!
54%?? on les cherche, même la totalité des recettes des APU n’arrive pas à ce chiffre.
On a fait fuir les riches, les entreprises, les emplois, les profits… et blablabla et blablabla.
En bref, vive la flexibilité du travail, l’abolition du code du travail et les salaires à 20 euros/mois…
Jducac, provocateur troskiste émérite, nous vous avons reconnu. Mais continuez, cela nous fouette les sangs…
@Jean Luc D :
Comment lire ceci en regard de votre propre graphe ?
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b8/Graphe_D%C3%A9penses_et_recettes_publiques%2C_France%2C1993-2006.png
Julien Alexandre, je trouve votre modération très… modérée face à cet hurluberlu. Je me souviens d’une autre verve dans le passé, contre des interventions bien plus étayées que ces 3 lignes et demi d’imbécilités. Du nerf, que diable (et par la même occasion, renvoyons les baguettes à Pékin, elles y seront mieux qu’ici) !
à juan nessy,
mon image de « l’usine à gaz » trouve ici sa justification. LOL
Il s’agit des finances des APU (voir explications plus haut dans mon billet). Il est donc difficile d’y retrouver ses petits.
Par contre quelque chose me saute aux yeux immédiatement : où est le déficit soi-disant abyssal des administrations de sécurité sociale (colonnes orangées)?
Je ne sais quelle est la source de ce graphe, mais il aurait été intéressant de dissocier l’Etat des Odac dont vous trouverez le détail en cliquant sur le lien ci-dessous :
http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/odac.htm
Néanmoins, en me référant toujours aux chiffres de l’Insee, je viens de faire un tableau en comparant le total des recettes de l’Etat et des Odac au PIB. Et Ô surprise, c’est la même tendance que celle de mon propre tableau. Entre 2005 et 2009, le différentiel est de -4,5 points et la tendance à la baisse quasi constante depuis 1982 avec un différentiel de – 6,5 points. Ce graphe ne permet pas de mesurer avec exactitude l’ampleur du phénomène en commençant en 1993 et en s’arrêtant en 2006. Sur une période plus longue, l’effet est plus saisissant.
En ce qui concerne la courbe des recettes qui s’arrête à 2006 dans votre graphe, si vous y rajoutiez les années 2007, 2008 et 2009, vous constateriez une tendance à la baisse depuis 5 ans avec un différentiel négatif entre 2005 et 2009 de 2 points soit la bagatelle de 40 milliards.
Les recettes des APU représentaient en 2005, 50,42% du PIB, en 2006 50,39%, en 2007 49,57%, en 2008 49,47% et en 2009 48,42%.
Cdlt
@Jean Luc D.
quelques définitions:
Ratios de déficit public et de dette publique
http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/ratios-deficit-publ-dette-pub.htm
« Les ratios de déficit public et de dette publique sont les deux principaux indicateurs de finances publiques que les États membres de l’Union européenne (UE) notifient début mars et début septembre à la Commission européenne conformément au Traité de Maastricht. Les ratios sont calculés en pourcentage du PIB. Ils s’appuient sur les notions de comptabilité nationale (SEC95) et notamment sur la définition du secteur des administrations publiques ; ils présentent toutefois quelques divergences avec celles-ci, conformément aux règlements européens. »
Administrations publiques
http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/administrations-publiques.htm
« Ensemble des unités institutionnelles dont la fonction principale est de produire des services non marchands ou d’effectuer des opérations de redistribution du revenu et des richesses nationales. Elles tirent la majeure partie de leurs ressources de contributions obligatoires.
Le secteur des administrations publiques comprend les administrations publiques centrales, les administrations publiques locales et les administrations de sécurité sociale. »
Donc si on parle de la dette publique, on doit regarder les recettes des administrations publiques.
Et elles ne sont pas en diminution sur la période considérée!
Si vous parlez de l’augmentation de la dette publique et que vous contentez d’un graphe des recettes d’administration centrale (ce que je suppose vous appelez recettes de l’état) vous faites une erreur monumentale.
ll y a quelque chose de Darwinien ,là-dedans,nous grandes entreprises pour survivre sommes obligées d’élargir notre terrain de jeu au delà de notre biotope d’origine (hexagone par exemple).
En fait nous grandes entreprises, nous n’avons rien à foutre de l’hexagone.Nous grandes entreprises devons sans cesse grossir ,manger ou être mangées(fusac ,m&a).
Une histoire de petits et gros poissons.
Des lois anti-trust et anti-holding?
De quoi je me mêle!
sauf que l’évolution (à terme) ne fait pas la part belle aux gros (Diplosocus, mais aussi ours loups, les fins de chaines alimentaires sont dépendantes de tous les maillons). L’évolution c’est une affaire de petit, les gros tigres a dents sabres ont les oublient .
@ Alexandre, même moi j’ai honte du t après mon on final (et pourtant mon cerveau dénigre l’orthographe au plus haut point)
@gemissel
Ne vous inquiété pas de l´orthograf, ce qui comte s´est le font de ce que vous disez, que l´ont comprenne et le plaisir que nous avons à vous lire 😉 Ont n´est pas ici entre Z´élites Zélés, ont ai entre membres de l´espèce humaine qui sortent de la cervitude volontaire.
Piotr 8 janvier 2011 à 20:16
Votre
me rappelle un « nos entreprises » entendu récemment – mais c’est courant – énoncé par un membre du PS, représentant politique, et ma remarque vaut tout autant quelque soit l’énonciateur politique.
« Nos » entreprises ?
Qui parle ? Un propriétaire d’entreprises multiples ? Je comprendrais
Si le « nos » évoque celles du CAC 40 j’ai le souvenir d’avoir lu qu’elles sont à plus de 50% sous propriété étrangère.
Quand bien même ces entreprises, ces personnes morales comprendraient 100 % de capitaux de personnes physiques de nationalité française en quoi un représentant politicien serait fondé de pouvoir dire « nos » sinon par l’identification des propriétaires de la dite entreprise à la Nation.
Identification non réciproque, à l’exclusion des entreprises qu’on nomme justement « entreprises nationales » celles en voie de disparition.
Je sais bien que le salarié lambda use du possessif à la première personne, « mon » entreprise, que les Conti ont pu parler de « leur » entreprise, mais de quoi s’agit-il dans ces possessifs imaginaires ?
Dans les manifs j’oublie toujours ce qu’ils chantent c’est :
Tout est à nous, rien n’est à eux
ou
Tout est à eux, rien n’est à nous.
Où est la vérité ?
Entre les tanoux et les tanneux… quels tribu ou tribut supporter ?
J’ai peu entendu
Mon jardin public, ma bibliothèque municipale, mon service public, ma place de la Concorde, etc.
Mais souvent ma banque.
Le possessif est un article trouble dont chacun devrait se mé-fier plutôt que faire le fier avec son possessif.
@Vincent Wallon, merci
Monsieur le président,comprenez nous bien,ce n’est pas de gaité de cœur qu’on délocalise.
On a des actionnaires…Nous mêmes, on des actions de notre propre entreprise,c’est vous dire…
Conflit d’intérêt? Bin non!
@Jean-Luc D.
Merci pour ce billet très éclairant. Il confirme ce que d’autres rapports récents (ex. Conseil des prélèvements obligatoires) nous font entrevoir: la France est devenue un paradis fiscal pour les grosses entreprises et les grosses fortunes. Le seul moyen de faire remonter cette courbe, ce serait que l’Etat fasse défaut et d’inscrire dans la Constitution l’interdiction pour l’Etat de se financer par l’emprunt.
Stock-option ;une belle dégueulasserie pour se faire de l’argent sans trop se fatiguer…
Délit d’initié ;que nenni!
Bin non ,c’est de la participation …
Petite comptine des multinationales :
Fonds de pension
Actions
Pressions
Direction
Stock-options
Participation
Falsification
Restructuration
Délocalisation
Pions
Pions ?
Jeux
Mafieux .
Article très intéressant. Les graphiques illustrent une fois de plus que la mondialisation économique a un coût que le bon peuple endossera.
« L’apathie de nos concitoyens »
Depuis des décennies on raconte au gens que la mondialisation économique et les effets qui en découlent sont sans alternative (« there is no alternative », TINA). Idem en ce qui concerne le chômage de masse; partout il y en a, pourquoi la France serait-elle exempt de ce fléau, il faut vivre avec, le temps portera conseil, il faut voter pour le bon candidat. Autrement dit: les gens s’accommodent à tout ca tant une majorité a encore un emploi, que le salarié précarisé peut s’acheter une baguette et peut règler sa facture d’électricité pour regarder la télé. Il est simple de contenter un peuple, il est encore plus simple de lui raconter des histoires, des histoires qu’il ne peut vérifier par manque de culture économique.
Mais restons optimiste: supposons qu’un jour le bon peuple commencera à se poser des vraies questions et, ô miracle, il décide d’agir.
Dans ce cas, je prends mon passeport et je m’envole à Tahiti 🙂
j’ai pas de culture économique mais il a falu la crise actuelle pour que je m’intéresse a l’économie et puis on peut pas être bon partout. quand j’écoute tous ses économistes ils disent tous qu’ils avaient prévu la catastrophe pourquoi ils n’ont rien fait ? et quand j’écoute christine lagarde de dire a cantonat de s’occuper de ballon et de laisser l’économie au professionnel mais cantonat n’ai pas plus incapable qu’elle puisque gouverner c’est prévoir ces ministres de l’économie, n’ont pas été foutu de prévoir cette crise et encore moins de nous préserver de cette faillite. jean claude trichet a foutu les taux au ras des pâquerettes pour ne pas avoir de l’inflation et maintenant il obtient le contraire les matières première grimpe au plafond. combien est il payé pour nous mettre dans la mouise?
à Woiry,
Eh oui!! Notre époque adore les experts en tout genre, les seuls accrédités selon la bien-pensance doctrinale, à émettre un avis éclairé. Or, c’est oublier un peu vite qu’un expert est un petit ilot de connaissance dans une mer d’ignorance. L’expertise est parfois couplée, sinon souvent, avec une ignorance abyssale des autres domaines. C’est la rançon de la sur-spécialisation. Seule la transdisciplinarité permet d’ « embrasser large », et bien souvent les intellectuels les plus clairvoyants dans certains domaines sont issus de disciplines très éloignées. (Mr Jorion en est – me semble t-il – un exemple)
C’est aussi le gros avantage de l’autodidaxie qui n’enferme pas l’intelligence et la réflexion dans un formatage académique, une intelligence et une réflexion qui, sans chaîne, peut librement s’envoler vers les espaces de la pensée originale et imaginative. La majorité de nos grands écrivains et de nos grands philosophes sont des autodidactes, comme le furent aussi d’immenses compositeurs comme Bach et Schoenberg. Sans entrave et sans camisole intellectuelle, la pensée devient plus libre et si vous êtes curieux, avide de connaissance et de savoir, l’intuition – plus haut degré de connaissance selon Spinoza – trouve alors à s’exprimer pleinement et nous ouvre les portes de la lucidité à un degré souvent très supérieur à celui de tous nos chers experts.
Jean-Luc D.
Il faut savoir que la plupart des experts en économie appartient à un parti politique ou est « acheté » par un lobby. Leurs visions ne sont jamais exempt de partialité. Il est vrai que presque personne n’a senti venir (ou ne voulait pas voir venir) la crise actuelle.
La presse non plus.
Les raisons en sont multiples. il était inimaginable, pour de nombreux acteurs dans l’arène politique et économiques, que des traders, employés de banques et même des banquiers de très haut niveau (hiérarchique) pourraient commetre des actes illicites, criminels ou semi-criminels – il n’y avait personne pour contrôler leur besogne. –
Nota bene: Bach n’était vraiment pas un autodidacte. Il a fait des études sérieuses et didactiques avant de se mettre à l’oeuvre. Je le défend, car je joue moi-même Bach avec passion au piano. C’est mon préféré.
Merci de votre commentaire Germanicus.
Quand j’ai écrit que Bach était un autodidacte, je voulais juste insister sur le fait qu’il n’avait pas suivi l’enseignement classique de la musique à son époque. Certes, son père et son oncle lui apprirent quelques rudiments techniques mais la composition, il l’apprit en recopiant des centaines et des milliers de partition. C’est par l’intégration manuscrite des oeuvres de ses pairs qu’il devint l’immense compositeur qu’il fut. Personne ne lui enseigna l’art de la fugue. Il se fit tout seul à la force du poignet en quelque sorte.
Bravo, pour ce billet…Les graphiques sont parlants…Plus le papier lumineux de Frédéric Lordon… C’est époustouflant.
Existe-il une solution?
Bonsoir idle ,pardonnez moi si je vous ai froissé.J’ai la chance de pouvoir rester neutre ,encore qu’un de mes neveux ait épousé une libanaise.Maman qui est morte depuis,faisant sa connaissance ,s’est enquis de savoir si elle observait des interdits alimentaires.Elle lui a répondu qu’étant chrétienne,elle n’avait pas à s’inquiéter.Le monde est petit idle…
« Existe-t-il une solution » ?
Alors ça c’est la bonne question !
Ben essayons: On retaxe les profits des entreprises en re-régulant et du coup les recettes sont de nouveau présentes. Les actionnaires hurlent (et oui, la rentabilité des fonds propres chute…) – et donc souhaitent dégager leurs sacro-saints capitaux du notre douce France et se casser. Et alors là, en paraphrasant F Lordon dans « là-bas.. » et bien qu’ils se cassent, car il faudra bien que quelqu’un leur rachète, leurs capitaux. Et bien pourquoi pas ceux-là même qui s’indignent des graphiques présentés aujourd’hui ? Et là, la boucle est bouclée, car ces nouveaux actionnaires ne toucheront donc plus que du 7% au lieu des 15 à 30 % des anciens actionnaires, mais si c’est le prix à payer pour que ça fonctionne à nouveau, et accessoirement faire vivre ici ma famille mes amis mes voisins, ben j’achète … Et tant pis pour les cupides. Et s’il faut rendre quelques points supplémentaires de rentabilité pour rester compétitif et continuer à vivre, ben ça vaut peut-être le coup.
A moins qu’il y ait d’autres solutions …
PS: Que pense Mr Jorion du discours de Bernie Sanders cité dans l’affaire de Signes ?
Bonjour piotr…c’est oublié…j’ai un très bon fer à repasser…me voilà défroissée.
Merci Tcx32fr…Bien vu…pour cette solution, qui reste la plus efficace…On ne fait pas d’ »hommelette » sans casser d’oeufs…Monsieur mesdames les actionnaires préparez-vous à la descente de votre capital, mais c’est pour la bonne cause et pour sauver votre descendance.
Idle.
C’est en effet LA solution.
Le souci est qu’il ne faut pas compter sur les politiques quelque soit le pays. Au pire, la récente taxe de la Hongrie sur les sociétés étrangères se verra interdire par les dogmes européens…
Tout comme a vécu l’interdiction d’achat à nue allemande.
Un investisseur veut le maximum. Voire… plus. 😉
C’est frappant ce graphique.
Si on y rajoutait les intérêts de la dette, dus aux taux d’emprunt « proposés » par les « marchés », ce serait le pompon !
Le problème de la dette ?
L’obligation pour l’Etat de ne plus emprunter à la Banque de France
Les cadeaux aux grandes entreprises, sous toutes ses formes (impôts, mais également charges salariales allégées dans d’innombrables cas, etc.)
La dette nationale c’est très simple :
1. L’Etat, c’est-à-dire ceux qui ont été élus, emprunte.
2. Les électeurs remboursent
3. Le Capital, réellement représenté par ceux qui sont, ou qui voudraient être, aux commandes de l’Etat, grossit, mais à la manière de la grenouille qui se voulait aussi grosse que le boeuf.
Et pour finir, BOUM !
Comparaison n’est pas raison… mais j’ai eu envie de faire moi aussi un petit graphique avec les chiffres de mon petit pays.
Voici donc les recettes fiscales (communes, cantons + confédération = structures stables dans le temps) suisses comparées avec le PIB : http://img28.imageshack.us/i/partdpenseschaupib.png/
Plutôt stables, légère hausse.
Voici un pays dont les finances sont plutôt saines (dette faible, déficit limité, bref dans les critères de Maastricht… c’est très ironique, tout ça…), dont les lois fiscales sont décidées démocratiquement par « votation populaire » et qui joue aussi avec une certaine fibre « paradis fiscal ». En tout cas, un pays qui n’a pas vu chuter ses recettes et qui ne se retrouve donc pas sous la coupe des « marchés ».
Cela dit, je ne suis pas fier de voir mon pays pomper la manne fiscale des voisins… 🙁
Oublié de préciser : tous les chiffres proviennent bien sûr de l’Office fédéral de la statistique : http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index.html
Merci Daniel,
un graphique qui montre qu’il existe bien – ou qu’il existait – d’autres voies possibles.
Superbe travail, bravo.
Reste à mettre en parallèle les bénéfices des grandes entreprises (après cadeaux fiscaux et avant évasion fiscale, si possible), celles du CAC40 par exemple, et la dette nationale, et puis pourquoi pas, le revenu médian et la différence des revenus extrêmes.
Le problème des recettes a été évoqué et c’est une bonne chose, de même que la relativité de la notion de déficit, était-ce une raison pour éviter de parler des économies que l’Etat peut faire (notamment sur le niveau trop important du nombre de fonctionnaire à caractère purement administratif, sur certains scandales pointés par la cour des comptes etc…), je me pose la question. D’autant plus que cette omission, alors que le post est brillant, va contribuer à laisser croire, comme je l’entend ici et là, que ce blog, très objectif, est très orienté à gauche, ce qui n’est bien entendu pas le cas.
C’est tout de même fantastique, vous voyez une courbe qui montre de façon évidente la baisse des recettes prélevées sur la création de richesse, et votre seule réaction est d’appeler à plus d’économies… Désopilant.
La connotation dominante du blog, c’est le bon sens. Évidemment, il n’est pas nécessairement partagé par tous 😉
Et oui c’est fantastique, merci pour votre réaction, c’est celle que j’attendais.
Ravi de vous avoir fait plaisir. N’hesitez pas à vous manifester de nouveau :
– lorsque vous verrez un cadavre : proposez donc qu’on le tue pour son propre bien.
– lorsque vous entendrez le tonnerre : proposez à ceux qui vous entourent d’aller s’abriter sous un arbre avec un parapluie. Pour leur bien, bien sûr.
– lorsque vous prendrez l’avion la prochaine fois : faites l’économie du pilote, vous arriverez à destination plus vite.
– etc.
Voilà! çà, j’aime bien !
Je suis à la frontière patron mais citoyen, ce que dit pascal b-eisenstein, c’est ce mélange de jalousie et en même temps de réalité, je trouve que la fonction publique est mal répartie (cela ne fausse pas le graphique c’est qu’est-ce qu’on fait de nos fonctionnaire), personnellement il y a les fonctionnaires visibles (police, santé, éducation), ceux là on en manque et il y a l’administration (et la j’ai envi de mordre, inventé 0.4% de CSG non déductibles qu’il faut rajouté au salaire déclaré…) , or c’est l’administratif qui s’accroit (par les collectivités aussi).
C’est un débat qui doit être poser, la fonction publique sert à nous garantir une éducation une santé une sécurité et au contrôle, où doit-elle uniquement s’accroitre (au dépit des autres) de règles que seul les riches peuvent contournés.
Je m’attendais à voir apparaître à un moment ou à un autre ce genre de remarques sur le « trop » de fonctionnaires qui serait, en sous entendu, responsable d’une partie du déficit.
Encore récemment, je ne sais plus quel journal pointait du doigt l’augmentation du nombre de fonctionnaires, mais là encore essayons d’y voir clair.
Ce n’est pas tant le nombre de fonctionnaires qui importent que leur coût dans les finances publiques et là encore, ô surprise, le coût total des rémunérations des fonctionnaires (toutes administrations publiques confondues : Etat, Odac, Collectivités locales,etc…) est étonnamment stable depuis 1975 en % du PIB, oscillant entre 12,24 et 13,54% pour une moyenne sur 35 ans de 13,10% du PIB. Sur les 5 dernières années, cette moyenne est de 12,96%. Le coût total a donc suivi celui du PIB.
Ramené en pourcentage des dépenses des APU, là aussi force est de constater que le coût des rémunérations des fonctionnaires est stable avec une moyenne de 53,18% depuis 1995 (j’ai pris volontairement comme début de calcul la présidence Chirac), et sur les 5 dernières années de 53,44% avec – et c’est une surprise – un pic en 2009 à 55,99% alors qu’en 2008, nous étions seulement à 52,80% et en 2007 à 52,31%. Si j’exclus 2009, la moyenne des 4 années précédentes tombe à 52,8.
Le nombre de fonctionnaires est donc un faux problème, encore jeté en pâture au bon peuple pour détourner son attention du seul vrai problème : celui des recettes.
@Julien Alexandre,
il n’y a pas de « baisse évidente des recettes prélevées sur la création de richesse », puisque les prélèvements obligatoires en % du pib ont augmenté sur la période considérée.
Le bon sens : certes!
Ce ne sont pas les fonctionnaires qui sont le problème, c’est l’usage qui peut en être fait.
Quand la destruction du service public est engagée depuis trente ans et que ce choix éminement économique et politique est présenté comme la seule direction possible, il est vrai que les fonctionnaires sont toujours surabondants et que dans le mouvement de privatisation généralisé leur emploi, à tous les sens du terme, doit disparaître.
Encore une fois les gestionnaires n’ont pas consulté les électeurs sur ce choix.
La pérennité de l’Etat protecteur (je ne veux pas utiliser le qualificatif de providence qui est fortement connoté) est pourtant la condition minimum de l’existence d’un minimum de démocratie dans le monde où rêgne l’appropriation privative.
Beaucoup de commentateurs ont raison de déplorer la disparition des acquis du CNR, mais de quelle guerre auront nous besoin, non pas pour revenir en arrière, mais pour donner au nom citoyen toute sa valeur ?
Encore un truc qui m’énerve.
SI on remplace une structure de service public par des structures privées, ce n’est pas QUE l’aspect service rendu au public qui chute.
C’est AUSSI une chute d’investissements lourds dont seul un état est capable de se permettre..
et AUSSI une coordination sur un public assez large qui permet des économies d’échelle.
Pour ceux qui viendrait essayer de me contredire, sachez que je connais assez bien le privé
ET j’ai une épouse fonctionnaire.
Je peux donc faire un comparatif d’organisation économique neutre.
@pascal
Pour le vivre actuellement dans un conflit lourd avec mon employeur, je crois qu’il faut savoir de temps en temps (et une fois qu’on à choisi son camp) être manichéen pour gagner certains combats, (même si il faut parfois se forcer un peu).
Le déficit budgétaire n’est qu’un pseudo problème pour nous faire avaler l’austérité qui enrichit les riches (ils n’ont plus que cela puisqu’on a atteint les limites planétaires)
Le capitalisme a besoin de la croissance de la consommation pour exister, et on nous demande de réaliser des économies, il faudrait savoir ce que l’on veut.
Si il y a trop de fonctionnaires, c’est parcequ’il y a trop de règlementations pour gérer cet enrichisement des riches .
Et comme le dit très bien Marlowe, ils sont aux service des riches et prêts à être privatiser, s’ils étaient au service de citoyens responsables il en irait tout autrement.
Mais bon, faut pas rêver, cela va prendre des années (voir des décenies).
Marlowe, de quelle guerre aurons nous besoin?
Dernièrement, j’ai changé la plaque d’immatriculation de ma voiture ( obligé 20€), hier, j’ai fait la demande d’une nouvelle carte d’identité (obligé 16€).
L’employée m’a dit que bientôt ce serait le permis de conduire, et en forme de boutade elle m’a dit que la puce (1h45min) suivra.
Il y a de quoi frémir, si en Belgique on y arrive sans gouvernement!!
C’est cette guerre là qu’il faut mener, contre le formatage, contre la fatalité, contre toutes ces peurs qui nous paralysent et pour la libéralisation de tous les cerveaux pour imaginer et créer un monde durable encore valable dans mille ans.
@ hema
Bonjour et meilleurs voeux pour 2011 à vous et votre famille.
C’est marrant, moi aussi j’ai été en conflit avec mon employeur, il était aussi en conflit avec ses clients et a dû remettre son affaire.
Je n’ai pas perdu au change, ce nouvel employeur est beaucoup plus humain et me permet de libérer ma créativité.
Merci Julien
Proposition de bon sens:
Multiplier par 3 le nombres des agents du fisc, et leur salaire par 2, avec un intéressement (comme les commerciaux). Après tout, ce sont les seuls fonctionnaires qui rapportent directement à la communauté.
Quand on aborde le cout de l’État, c’est à dire 3ce que la communauté politique coute à la communauté politique3, pour dire les choses comme elles devraient être dites, et non pas « ce que la fonction publique coute à la société civile », qui est une formulation anti-démocratique, on devrait sotir des logiques comptables.
la comptabilité ne pense pas, et ne fera jamais office de stratégie à court ou moyen terme. Ce qui doit revenir au public et ce qui peut revenir au privé, cela ne dépend pas de critères comptables in fine, mais de critères politiques (un peuple peut très bien choisir de sacrifier une partie de son bien-être matériel, et du bien-être matériel des individus qui le composent pour maximiser la force de son lien: ce sont là des questions de principe) ou militaires (imagine t-on des secteurs stratégiques entiers soumis à la vacuité des intérêts privés?).
Si l’on suit certains, le public (dans tous les sens du terme) devrait même payer pour les externalités générées par l’activité des firmes… privées!
Aux US, le chirurgien et son équipe s’assurent « par tranches », associant une protection à chaque type de risque (évidemment on s’arrange pour que la responsabilité du praticien soit minime, par rapports à d’autres « aléas moraux »). Au final, le coût total généré pour la communauté par cette émiettement du risque est largement supérieur à ce qu’il est chez nous. Je ne parle même pas de la logique actuelle de privatisation du secteur de l’assurance, avec individualisation des profils de risque (chacun a sa « biographie », et ses risques). Résultat: seul l’aval est considéré par les marchés. Rien n’est fait pour modifier le contexte environnemental et minimiser le nombre de cancers du sein (la prévention ne rapporte rien) mais on propose régulièrement aux clientes des ablations « préventives ». Ou ce genre de côut induit par la gestion privée (et on le suppose de type capitalistique) apparait-il? La vérité, c’est que le privé a souvent un coût bien supérieur au « public » pour la communauté.
En terme de gestion pure, la question de savoir quel modèle de gestion choisir/ collectif commun public ou capitalistique (il y en a 4, et ensuite différentes formes de combinaisons…) dépend à chaque fois du type de « bien/srvice » et du contexte stratégique. Ainsi les banques de sang privées pouvaient mieux gérer l’épidémie de sida que les banques publiques (en récpercutant le coût de traitement du sang sur le « patient » final).
De même, attaquer la bureaucratie, par exemple, est une erreur, car la bureaucratie touche toutes les organisations, qu’elles soient publiques ou privées, dès qu’elles atteignent un certain niveau de complexité et une certaine taille critique. En fait, la situation est même pire dans une grande multinationale (où il faut des mois pour obtenir les n signatures permettant de renouveler le stock de crayons de couleurs…, et on ne parle même pas du morcellement des responsabilités, de la perte d’autonomie et d’efficacité, sans parler de décisions stratégiques ubuesques ou carrément irrationnelles…).
Public/Privé: du baratin idéologique 90 pour-cents du temps.
je crois qu’il faut savoir de temps en temps (et une fois qu’on à choisi son camp) être manichéen pour gagner certains combats,
oui,
dans certaines périodes de la vie …( ce qui ne veut pas dire que l’on n’est jamais dans le doute, bien sûr )
ceux d’en face, ayant une organisation sans failles, et n’ayant pas de conscience encombrante …
ou alors, ce n’est plus de la finesse, de la nuance, mais du syndrome de Stockholm .
oui, c’est l’effet pervers d’un système poussé à l’extrême …
Je pense qu’il ne faut pas négliger la peur extrême de la mort – dans une société sans but – qui conduit à l’absurde : comment imaginer qu’une jeune femme de 30 ans, par ex., parce qu’elle est d’une « famille à risque », accepte de se faire retirer seins, et pourquoi pas ovaires , sans raison formelle ! alors que, peut-être, elle ne serait jamais tombée malade , ou alors à un âge mûr, ce qui n’est jamais drôle, mais aurait pleinement vécu sa vie, et aurait pu se faire soigner alors, et guérir !
Faut-il qu’il y ait une ambiance de dinguerie, pour accepter ce genre de chose !
il y a également tout un état d’esprit induit par un environnement ( business is business) =) précisément, n’est-ce pas un choix politique de décider que le business ne doit pas intervenir dans certains secteurs ? c’est le choix que nous avions fait en France : j’ai vu nombre d’anglais et d’américains ayant choisi, à une époque de s’installer en France, pour le système de santé, et aussi pour l’éducation …ils appréciaient beaucoup, en dépit des nombreux défauts dont nous sommes pourvus ! ( en Angleterre, il y a une 30 aine d’années, par ex. il y avait des pôles d’excellence, et des échanges trés bénéfiques dans certains secteurs du soin, plus en avance qu’ici : ex. hôpital pour enfants spécialisés en chir-cardiaque …mais le système de soins pêchait globalement , et des personnes adultes nécessitant des pontages coronariens urgents étaient sur des listes d’attente, pouvant aller jusqu’à un an : RIP.
Certes, les techniques évoluent, et il y a de grands progrès, mais, la cotation à l’acte, qui a pris racine chez nous, entraîne parfois des dérives : style « poseurs de stents « fous » ( pas les stents ) …
Bref, de quoi réfléchir , ou bien admettre qu’il y aura un système de soins à trés nombreuses vitesses, et qu’une partie, importante, de la population sera abandonnée …ce qui n’était pas dans nos moeurs ( trés civilisées, jusqu’alors, sur ce plan )…
pas les enfants ! l’hôpital ….
@M
« je crois qu’il faut savoir de temps en temps (et une fois qu’on à choisi son camp) être manichéen pour gagner certains combats »,
oui,
dans certaines périodes de la vie …( ce qui ne veut pas dire que l’on n’est jamais dans le doute, bien sûr )
ceux d’en face, ayant une organisation sans failles, et n’ayant pas de conscience encombrante …
ou alors, ce n’est plus de la finesse, de la nuance, mais du syndrome de Stockholm . »
Message parfaitement compris, merci pour votre précision sur le manichéisme et la subtilité.
Pour certaines personnes, le manicheïsme est une manière d’être , un manière »d’affronter » la vie, laquelle est « bien sur » un combat.
Pour d’autres, dont je fais partie malgré tout ce que j’ai pu lire et vivre avant, ils ne l’apprennent qu’a leur dépends, plus ou moins tôt, et de façon plus ou moins violente, plus ou moins grave.
Rien que la compréhension profonde du fait que l’excès de la subtilité peut nuire face à la mauvaise foi (laquelle est souvent l’arme préférée du manichéïsme) peut nous sauver du pire.
@hema, le manichéisme en terme d’idéologie est dangereux, mais à titre personnel, face à un con on développe pas, d’où le danger a ce projeter face à sa propre expérience, crois-tu que Trichet imagine l’expérience d’autrui non, par conséquent tu te défends c’est essentiel, mais est-il nécessaire d’en définir une règle, car le danger est avec l’usage d’en être dangereux.
Il n’y a pas à angeliver sur le manichéisme ni sur les cons.
Extrait du manifeste d’ économistes atterés
Cependant la montée de la dette publique, en France et dans de nombreux pays européens a d’abord été modérée et antérieure à cette récession: elle provient largement non pas d’une tendance à la hausse des dépenses publiques – puisqu’au contraire celles-ci, en proportion du PIB, sont stables ou en baisse dans l’Union européenne depuis le début des années 1990 – mais de l’effritement des recettes publiques, du fait de la faiblesse de la croissance économique sur la période, et de la contre-révolution fiscale menée par la plupart des gouvernements depuis vingt-cinq ans. Sur plus long terme la contre-révolution fiscale a continûment alimenté le gonflement de la dette d’une récession à l’autre. Ainsi en France, un récent rapport parlementaire chiffre à 100 milliards d’euros en 2010 le coût des baisses d’impôts consenties entre 2000 et 2010, sans même inclure les exonérations de cotisations sociales (30 milliards) et d’autres « dépenses fiscales ». Faute d’harmonisation fiscale, les États européens se sont livrées à la concurrence fiscale, baissant les impôts sur les sociétés, les hauts revenus et les patrimoines. Même si le poids relatif de ses déterminants varie d’un pays à l’autre, la hausse quasi-générale des déficits publics et des ratios de dette publique en Europe au cours des trente dernières années ne résulte pas principalement d’une dérive coupable des dépenses publiques. Un diagnostic qui ouvre évidemment d’autres pistes que la sempiternelle réduction des dépenses publiques.
une loi on l’a fait voter mais on peut aussi l’abroger, pourquoi on nous empêche d’emprunter a taux zéro auprès de la banque de France. et la loi de pompompidou on l’abroge.
Comme tout l’UMPS est pour..cqfd…demandez au grand ‘socialiste’ manuel Valls..sans évoquer D$K….dont le projet est une europe fédérale 100 pct anti démocratique et y arriver par la stratégie de Naomi Klein ,celle du choc…soit une fois les pays du coeur menacés de faillite….nous sortir le grand jeu avec les trémolos itou itou….la SEULE solution pour sauver l’Euro et l’Europe…perte totale de souveraineté(on pourra encore décider de la couleur des chassis de la mairie et encore)..tout est prévu il y a juste les dates qui ne sont pas encore précisées…avant ou après l’élection de 2012??Pourquoi croyez-vous qu’il y a tant d’insistance à nous fourger soit sarko 2.0 ou dsk??Ce qui revient à bonnet blanc et blanc bonnet….
A considérer comme une dette odieuse et obtenir sa nullité. voir CADTM.
http://www.cadtm.org/La-dette-odieuse-ou-la-nullite-de
http://www.cadtm.org/IMG/ppt/Actualite_de_la_dette_publique_dans_les_pays.ppt
à dissy,
Il est très facile de comprendre ce qui est à l’oeuvre dans les coulisses du pouvoir où les ententes décident de tout.
Les gestionnaires et les propriétaires du monde ne veulent plus de représentants élus car le procédé commence à avoir fait son temps à un moment où la gestion des affaires est visiblement entrée dans une période hasardeuse : ils veulent de la GOUVERNANCE, c’est-à-dire le rêgne des experts cooptés et stipendiés.
Ce choix n’est pas incompatible dans les pays de tradition démocratique avec le fait de montrer des acteurs sur les tréteaux, ceux qui amusent la galerie.
Je vois dans cette hypothèse une explication au fait que les médias proposent aux français pour 2012 un de ces experts comme premier amuseur.
j’aime beaucoup votre synthèse
La dette explose à partir de la fin des années 1970. On peut invoquer la crise énergétique, le
vieillissement de la population, la baisse des recettes fiscales, la concurrence internationale sur le marché du travail.
Mais il ne faut pas oublier ce point fondamental. Pour la France en particulier: « en janvier 1973, intervient une réforme des statuts de la Banque de France, en particulier Article 25: ‘Le trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France’. La Banque de France abandonne donc son rôle de service public. » (G.Pompidou Président, Giscard D’ Estaing ministre des finances.)
« En 1992, le Traité de Maastricht instituant l’Union Economique et Monétaire, prélude à la monnaie unique l’Euro. La loi n° 93980 du 4 août 1993 marque un tournant décisif dans l’histoire de la Banque en lui donnant son ‘indépendance’. Cette loi interdit à la Banque de France dans son article 3, d’autoriser des découverts ou d’accorder tout autre type de crédit au Trésor public ou à tout autre organisme ou entreprise publics, de même que l’acquisition de titres de leur dette. »
« L’article 104 du traité de Maastricht, qui est devenu l’article 123 du traité de Lisbonne: ‘Interdit à la BCE, et aux banques centrales des Etats membres, d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publiques des Etats membres; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la BCE, ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite. »
Ce qui fait que depuis plus de 30 ans, les Etats doivent s’endetter auprès des banques privées
pour boucler leur fins de mois. Cette mécanique rend les Etats tributaires des intérêts privés, qui réclament toujours plus de rendement.
Donc les politiciens dits néo-libéraux, suivi en cela par les sociaux-démocrates ont sciemment mis en place ce mécanisme qui a livré les Etats aux intérêts privés et à la finance.
Le but était de gérer un Etat comme une entreprise, et non plus comme une entité politique: le peuple souverain, en démocratie. Ce mécanisme atteint aujourd’hui son plein rendement, l’explosion voulue de l’endettement de l’Etat-Entreprise permet de justifier des dégraissages de tous les services publics, et de tous les organismes sociaux.
Le peuple n’est, dès lors, plus souverain, les élections ne sont que des mascarades qui n’intéressent vraiment que les poulains des écuries des différents partis et les médias « mainstream ». Ces écuries sont financées par les intérêts privés, qui une fois leur poulain élu attendent des retours sur investissement: de nouveaux dégraissages des services publics ou organismes sociaux, ou leur transfert à ces mêmes intérêts privés.
Toutes ces réformes néo-libérales ont transféré le vrai pouvoir des représentant élus par le peuple, aux représentants non élus des institutions financières privées. C’est pour cela que les Banques sont systématiquement renflouées quoiqu’il arrive et que les poches des peuples sont vidées.
Lorsque vous avez compris cela vous regardez le cirque politico-médiatique d’un autre oeil et n’avez plus d’illusion sur le rôle des institutions européennes et internationales.
Et après que faire ? S’indigner ? comme le demande Stéphane Hessel, sûrement. Mais le temps viendra où il faudra aller plus loin que l’indignation et remettre à l’endroit, ce qui a été sciemment mis à l’envers dans l’intérêt d’une minorité cupide.
merci discourt claire et précis
Merci Joan pour la synthèse et la conclusion:
il faudra aller plus loin que l’indignation et remettre à l’endroit, ce qui a été sciemment mis à l’envers dans l’intérêt d’une minorité cupide.
à partir du moment où le travail doit être considéré
comme un coût, les travailleurs sont regardés de travers ;
et maintenant que le service publique coûte tellement cher,
c’est à la population tout entière que des regards bizarres sont jetés
dans la mesure, évidemment, où travailleurs et populations
seraient pris en compte autrement que comme des instruments
… et si jamais le besoin s’en faisait sentir, faudrait-il les hausser au rang d’ennemis ?
@Jean-Luc D.
ce que je n’arrive pas à comprendre dans votre billet, c’est que vous parlez du problème de la dette publique, c »est à dire celle des Administrations Publiques, et ensuite de la recette de l’état.
Or les recettes des APU, les prélèvements obligatoires, ne sont pas en diminution sur la période considérée :
1980 40,1% du pib
2000 44,1% du pib
2008 42,8% du pib
En ce qui concerne la part des prélèvements obligatoires sur les entreprises, la même chose :
1980 15,7% du pib
2000 17,3% du pib
2008 16,7% du pib
source : rapport de la cour des comptes, conseil des prélévements obligatoires, p.74
http://www.ccomptes.fr/fr/CPO/documents/divers/Prelevements-obligatoires-entreprises.pdf
Comment peut on donc suggérer que l’augmentation de la dette publique vient d’une diminution des recettes, ou encore mieux, des recettes qui proviennent des entreprises?
Et les X X X % d’éxonération de prélévements obligatoires, n’étant pas perçue, l’état compense au niveau des caisses sociales.
Prélévements obligatoires ne sont pas impôt mais salaire différé ou social. De l’ordre dans les comptes, ne mélangeons pas les torchons et les serviettes.
Les chiffres cités plus haut ont ceux des prélèvements obligatoires perçus, c’est à dire les recettes des administrations publiques.
Les prélèvements obligatoires sont la somme des recettes des administrations publiques, c’est à dire impôts, taxes diverses et variées, charges sociales, etc…
Tout à fait d’accord :
si on cherche à analyser les causes de l’augmentation de la dette publique, c’est à dire la dette des administrations publiques, il faut analyser les recettes et les dépenses des admininistrations publiques. Et non pas une partie, a perimetre variable (et indéfinie?) , des administrations publiques.
Je vous renvoie à la définition de la dette publique (au sens de Maastricht), celle dont tout le monde parle:
http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/dette-sens-maastricht.htm
« La dette au sens de Maastricht couvre l’ensemble des administrations publiques au sens des comptes nationaux : l’État, les organismes divers d’administration centrale (ODAC), les administrations publiques locales et les administrations de sécurité sociale.
La dette au sens de Maastricht est calculée dans le cadre des comptes nationaux mais elle est définie de façon spécifique. Elle ne comprend pas l’ensemble des passifs financiers mais uniquement les numéraires et dépôts, les titres autres qu’actions que sont les bons du Trésor (BTF et BTAN), les obligations assimilables du Trésor (OAT), les Euro medium term notes (EMTN), ainsi que les emprunts ; en sont exclus les produits dérivés et les autres comptes à payer et à recevoir.
C’est une dette brute au sens où on ne soustrait pas aux éléments de passifs retenus les actifs financiers des administrations publiques.
Elle est consolidée : sont donc exclus du calcul de la dette les éléments de dette d’une administration détenus par une autre administration. C’est le cas par exemple des dépôts des administrations publiques au Trésor.
La dette au sens de Maastricht est évaluée en valeur nominale, c’est-à-dire à la valeur de remboursement du principal. Ainsi, les intérêts courus non échus ou les fluctuations des cours des titres ne sont pas compris dans l’évaluation des instruments, alors que la réévaluation de la valeur de remboursement des titres indexées sur l’inflation (OATi, BTANi et CADESi) est prise en compte. »
Et ensuite à celle des prélèvements obligatoires :
http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/prelevements-obligatoires.htm
« Les prélèvements obligatoires sont les impôts et cotisations sociales effectives reçues par les administrations publiques et les institutions européennes. Cotisations sociales et impôts sont comptabilisés pour leurs montants dus, mais les prélèvements obligatoires sont nets des montants dus non recouvrables.
The United States Of Organized Financial Crime – « If the Fraud Stops, The Financial System Collapses »
http://www.zerohedge.com/article/guest-post-united-states-organized-financial-crime-if-fraud-stops-financial-system-collapses
Parasitic organized financial crime is bleeding the real economy dry as it siphons off hundreds of billions and redistributes it to the nation’s Power Elites.
Oui je sais c’est ignoble puisque des innocents ont été tué dont un enfant de neuf ans. Mais comment ne pas méditer sur un tel fait -divers qui en annonce d’autres ? Surtout si on continue à s’évertuer à les décrire ainsi :
« «Ce matin, dans une tragédie indicible, un certain nombre d’Américains ont été tués à Tucson, en Arizona, lors d’une réunion constitutive du Congrès avec Gabrielle Giffords (Élue démocrate ). Et pendant que nous continuons à recevoir des informations, nous savons que certains ont disparu, et que le représentant Giffords est gravement blessé.Nous n’avons pas encore toutes les réponses. Ce que nous savons, c’est qu’un tel acte insensé et terrible de violence n’a pas sa place dans une société libre. »
– « Ce que nous savons, c’est qu’un tel acte insensé et terrible de violence n’a pas sa place dans une société libre » –
C’est bien évidemment cette dernière phrase qui est à mourir de rire. Tout le monde aura compris. Oui c’est terrible. L’incompréhension, l’écart , la spoliation, le mépris, l’arrogance, le renflouement des banques par les deniers publics et la misère du peuple qui s’ensuit est terrible et cela ne fait que commencer. Il faut être fou pour ne pas comprendre les incidences que l’arrogance des puissants qui nient le peuple – les peuples – occasionneront comme conséquences inouïes et inévitables.
Le systéme qui broie 90 % d’individus pour contenter 10 % des autres n’est absolument pas viable ni à long terme ni même à court terme. La révolte sera mondiale évidemment. Et oui, des innocents en paieront hélas, le prix. Oui c’est regrettable mais à qui la faute initiale ?
L’important serait que les coupables des politiques administrées réfléchissent sérieusement aux conséquences de leurs actes avant l’irrémédiable. C’est à dire, la guerre civile et planétaire. Oui ça tombe sous le sens si nous continuons sur cette voie là.
Il ne faut pas prendre les peuples pour des troupeaux. Après Auschwitz, il est clair que ce n’est plus possible, ni tolérable. Les puissants – qui que ce soit – doivent se mettre ça dans la tête, coûte que coûte. La société ne saurait être » libre » uniquement pour 10 % de la population pendant que 90 % tire la langue. C’est basique mais visiblement certains n’ont toujours pas compris.
http://www.slate.fr/lien/32551/une-%C3%A9lue-d%C3%A9mocrate-abattue-en-arizona
Dans la série « drôle », le pays de la liberté est celui du plus fort pourcentage de citoyens en prison…
Encore un truc que je ne comprend pas 😉
Ces quelques tueries me sont indiffférentes.
Elles sont mises en avant pour faire oublier les bombardements et massacres
organisés aux quatre coins de la planète depuis des dizaines d’années,
sous le commandement en ce moment d’un prix Nobel de la paix des cimetières
Bon, c’est entendu, globalement, la pression fiscale sur les entreprises baisse depuis 30 ans et vous y voyez un complot du grand capital contre les peuples par l’entremise de la dette publique qui diverge. Vous reconnaissez aussi que tous les pays occidentaux font de même ; le complot serait-il donc international ? Suffirait-il d’augmenter les impôts pour résorber la dette et pour que tout s’arrange ?
Raisonner ainsi, c’est ne rien comprendre au fonctionnement d’une économie libérale à laquelle bon gré mal gré, le Monde entier s’est converti après l’échec de la plus grande expérimentation d’économie collectiviste de tous les temps que furent l’URSS et le bloc de l’Est.
Ce qu’il faut comprendre, c’est la nature de l’initiative privée : un individu ou un groupe d’individus disposant d’un capital, décide de l’engager volontairement au risque de le voir disparaître, pour mener à bien un projet qu’il juge rentable à terme.
Une initiative privée ne peut pas être forcée, il faut simplement que les conditions environnementales soient réunies pour qu’elle apparaisse. Essayez donc de faire sortir un escargot de sa coquille ! Le seul moyen d’y parvenir est de le mettre dans dans un environnement favorable : humidité, verdure, fraicheur et…patience. Créer cet environnement favorable, c’est ce vers quoi tendent les États en réduisant la fiscalité. C’est pourtant simple à comprendre !
Beau résultat sous nos yeux:
le dumping fiscal permet de soutenir les profits du capital,
et d’accroître l’attractivité dans la concurrence entre territoires,
Ce dumping conduit à l’endettement auprès ce même capital
qui fait monter la rémunération des bons publics qu’il détient,
grâce à l’endettement croissant…
Il faudra bien en sortir, en commençant par répudier la dette auprès de ces double profiteurs
puis en mettant la production au service des besoins durables.
Mais c’est une révolution ?
L’humanité n’a jamais procédé autrement pour avancer.
Conversion ou soumission?? Je crains qu’aujourd’hui, ce système soit à bout de souffle et au bord de la rupture. Nous ne sommes pas encore à la fin de l’histoire tel que l’avait prévu Fukuyama.
En 1978, le terrain était-il moins humide, moins vert, moins frais qu’aujourd’hui? L’air était-il si vicié qu’il empêchait toute initiative privée?
extrait :
… »l’heure de la reconquista avait sonné. L’éloignement historique de la situation qui avait fait leur relégation, et la déstabilisation du corps de doctrine sur lequel cette relégation avait monté ses structures, ont ainsi rendu possible le grand aggiornamento d’abord intellectuel ensuite institutionnel. Il est hors de propos ici de raconter cette histoire dans son détail – elle l’a été longuement dans plusieurs ouvrages [5] –, mais s’il fallait, ne retenant que la perspective fiscale, arrêter une date-témoin, ce serait sans doute l’année 1978 et la proposition 13, adoptée par la Californie à l’initiative d’une mobilisation des républicains. L’événement en soi n’est pas majeur – il s’agit de plafonner un impôt sur la propriété immobilière – mais il prend, à l’époque même, la consistance symbolique d’une rébellion ouverte et de principe contre l’impôt (le mouvement de la tax payer revolt ne contribuera pas peu à l’élection de Reagan en 1980).
Il faut vraiment du sang-froid pour résister à propos des possédants à l’hypothèse de la haine sociale car leur révolution anti-fiscale a pour double propos délibéré et de les ré-enrichir et de ramener les pauvres à leur solitude (« leur responsabilité individuelle ») en démantelant du même mouvement les régulations de l’État-providence (puis de l’État tout court). La stratégie déployée pour parvenir à ce double objectif s’est même donné un slogan : starving the beast ! – affamer la bête ! La « bête » bien sûr, c’est l’État, dont le dépérissement sera organisé par un processus méthodiquement conduit d’attrition fiscale : commencer par le priver de ses recettes pour forcer l’ajustement de ses dépenses. Mais seule la première partie de ce programme va connaître un réel succès, pas la seconde. Les déficits budgétaires chroniques sont le produit de ce milieu du gué…. »
http://blog.mondediplo.net/2010-05-26-La-dette-publique-ou-la-reconquista-des
La « nature » de l’URSS c’était un groupe d’individus disposant d’un capital (au sens du travail mort) qui a décidé de l’engager volontairement sans risque de le voir disparaître, pour mener à bien un projet qu’il jugeait conforme à l’intérêt général à terme.
J’ai cru comprendre qu’il existait des assurances pour que le capital ne disparaisse pas. Je voudrais savoir qui paye à terme l’assurance du capital ?
Je suis un escargot qui comprend lentement.
Pouvez-vous m’expliquer ?
Bravo pour la dézmonstration.
Le questionnement reste pour moi cependant entier: de quoi parle-t-on précisément, quant on parle du PIB? Quant on sati que la TIPP (une taxe) est incluse, on peut rester dubitatif…
De plus, j’ai entendu un jour, sur les ondes, un économiste d’un certain âge (n’ayant plus rien à démontrer), affirmer que la masse salariale des fonctionnaire en faisant partie!
Si cela est le cas (1. Sûr: une taxe, la TIPP, considérée comme une création de richesse, et 2. Moins certain, tout autant pour la masse salariale des fonctionnaires, alors qu’elle est payée par les impôts + l’endettement), cela remet en cause bien des perspectives, concernant les données de ces graphiques. Et pas forcément en bien…
De plus, la France a, à l’international, certes parmi quelques autres de moindre importance, une excellente réputation concernant le « bidouillage de chiffres ».
Cordialement
Pourquoi la Commission sur la Fiscalité ne sert pas le peuple Américain Par James K. Galbraith
« 2. Les déficits actuels et l’augmentation de la dette publique sont causés par la crise financière.
De façon écrasante, les déficits publiques actuels sont causés par la crise financière. La crise financière, la chute de la valeur des biens (en particulier l’immobilier) et la suppression du prêt bancaire aux entreprises et ménages correspond a un déclin aigu de l’activité économique et par conséquent, a un déclin aigu des revenus de l’impôt et une augmentation du payement des indemnités de chômage et autre.
Selon une nouvelle analyse du FMI, au moins la moitié de l’augmentation importante des déficits budgétaire dans les principales économies du monde est du a l’effondrement des revenus de l’impôt et une autre partie encore plus large est du a une croissance économique faible (et bien souvent negative) en relation avec le payement des interets sur la dette publique existante. Moins de dix pour cent est du a l’augmentation de la depense publique discretionnaire tel que le stimulus fiscal.
Ce point est important parce qu’il montre que l’affirmation selon laquelle les déficits sont le résultat de trop de dépenses publique est fausse, a la fois aux États-Unis et ailleurs. »
« La seule façon de réduire un déficit causé par le chômage est de réduire le chômage. Et cela doit être fait avec un substantiel élément de financement privé, c’est a dire par le crédit bancaire, si le déficit public doit être réduit.
C’est un fait comptable. Ce n’est pas une affaire de théorie ou d’idéologie; c’est simplement un fait. La seule façon de réduire le déficit est de résoudre la crise financière. »
« Pour être clair: le chômage peut être résolu sans le financement privé, si le déficit public est assez large — comme cela a été fait pendant la seconde guerre mondiale.
Mais si l’objectif est de réduire le déficit public, quelle qu’en soit la raison, alors la large contribution du crédit privé est essentiel. »
@chris06
Le pourcentage prélevé ne change pas mais le PIB s’est effondré.
Jean Gadrey, sur son blog « Alternatives Économiques » arrive aux mêmes conclusions que les vôtres
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2010/11/24/sur-les-dettes-publiques-en-france-et-en-europe/
Néanmoins, les plus ou moins 1300 milliards d’euros, cumul des intérêts qui a fallu emprunter depuis 1973, sont également une cause fondamentale du niveau de la dette publique ( 85% en fait) ; comme il n’y a pas de solution pour rembourser cette dette due aux assurances vies, aux fonds de pension et aux banques, sans doute faudrait il faire défaut ?…
La Dette est à la fois une réalité et une fausse barbe.
En tant que réalité elle permet la perception d’intérêts croissants ad vitam eternam et en tant que fausse barbe elle permet de supprimer tout ce qui a été acquis par des luttes dans le cours du développement capitaliste.
Mercci Vincent.
Enfin quelqu’un qui met le doigt sur la cause principale de l’augmentation de la dette publique :
= l’augmentation des dépenses pour intérêts de la dette.
La thèse de Jean Luc D. , ie la cause principale est une diminution des recettes, est totalement fausse.
Chris06,
vous ne savez pas lire? Même Vincent précise en préambule de son commentaire que Gadrey arrive aux mêmes conclusions que moi.
De quoi parle Gadrey sinon de baisses d’impôts et donc par voie de conséquence de recettes? Que dit Gilles Carrez, en plus député UMP – pas un de ces vilains gauchos – quand il parle d’un manque à gagner annuel de 100 à 120 milliards ce qui correspond pile poil à la baisse de 6 points du PIB entre 1978 et 2006? Il sait certainement, mieux que quiconque ici, de quoi il parle en sa qualité de Rapporteur Général du Budget.
Et puis allons plus loin si vous le voulez bien ! Quelle est la cause, selon vous, de l’augmentation des dépenses pour intérêts de la dette »?? En d’autres termes pour quelles raisons, l’Etat se serait-il endetté? Par pur plaisir masochiste? En vérité, il a fait comme tout le monde : quand vous voulez quelque chose et que vous n’en avez pas les moyens, vous allez voir votre banquier pour qu’il vous prête la somme nécessaire, et si vous n’en avez pas les moyens, c’est bien parce que vos recettes sont insuffisantes. Retour à la case départ…
@Chris06
Pour ma part, après lecture rapide de ce rapport (300 pages bien serrées…), j’aurais les remarques suivantes :
Remarque 1
p.72, juste en-dessous du graphique que vous mentionnez, le rapport dit que :
« Le taux de prélèvement obligatoire sur les entreprises en France a
crû entre 1965 et 2006 de 5,7 points. Cette progression est cependant à
relativiser au regard de celle du taux global de prélèvements obligatoires
en France, supérieure à 10 points sur la même période. »
Donc, la part revenant aux ménages a davantage augmenté. La thèse de Jean-Luc D est confortée
Remarque 2 :
les données du graphique s’arrêtent en 2006, et n’intègrent pas le plan de relance 2008/2009, plus favorable aux entreprises
Remarque 3 :
Le rapport dit p.15 : « La notion de prélèvement obligatoire des entreprises n’est pas pleinement pertinente »
C’est d’ailleurs le titre du chapitre. Les auteurs sont saisis de remord méthodologique en précisant notamment que le périmètre de calcul n’intègre pas le revenu des personnes physiques (dirigeants, administrateurs), qui de nos jours peut être considérable. Il y a d’autres considérations du même type, que je vous laisse lire.
Cordialement,
Non, la thèse de Jean Luc D est que « la cause principale de l’augmentation de la dette publique est une diminution des recettes, notamment provenant des entreprises »
Or ni les recettes publiques, en % du pib, n’ont diminué sur la période considérée (les 30 dernières années), ni les recettes provenant des entreprises
Et son graphique « recettes de l’état » (qu’est ce que cela veut dire recettes de l’état???) n’a aucune relevance vis à vis l’augmentation de la dette publique puisque la dette publique provient des déficits des administrations publiques, et non pas, d’une partie, vague et indetérminée à périmêtre variable.
soit, mais les graphiques proposés par Jean Luc D. pour arriver à ces conclusions, sont encore moins pertinents.
De toutes façons, François, il n’y a pas à ortiller :
si on veut analyser les causes de l’augmentation de la dette publique, il faut analyser les recettes et les dépenses des administrations publiques.
Et si on fait cette analyse, on verra bien que la cause principale de l’augmentation de la dette publique n’est aucunement une diminution des recettes, mais une augmentation des dépenses, presque entièrement due à l’augmentation phénoménale des dépenses pour intérêts de la dette.
Donc une conclusion toute autre, et bien plus truculente !
@chris et françois
je ne comprends pas votre débat, il semble évident que les 2 phénomènes jouent
-A la louche 50M€ /an pour les intérêts (indus) de la dette (thèse Chris)
-Toujours à la louche 100M€ /an pour les exemptions d’impôt en tout genre depuis 30 ans (thèse JL D)
@hema :
Sous réserve d’accord sur les montants ( voire même les définitions des termes des ratios utilisés !) , je partage plutôt votre synthèse à laquelle j’ajouterai que si le pays n’est pas assez riche , c’est qu’il n’investit pas , au sens large , par ses entreprises privées ou publiques , les domaines créant vraiment de la richesse ( phénomène lié aux délocalisations aussi ) .
Sur le dérapage de la dette « publique » je crois cependant que le plus stratégique et grave , est l’intérêt de la dette comme le souligne Chris . C’est d’ailleurs le fond de ce qui anime ce blog dans la critique d’un système capitaliste et bancaire structuré pour créer de la dette , s’en nourrir , s’en gaver , persuadé de tenir là la garantie de sa survie et maîtrise du monde ( Minck dirait « le mouvement » …!) .
@ Chris : vous m’inquiètez si vous ne savez pas ce qu’est une recette de l’état . En tant que chef de famille , j’espère que vous en avez une idée plus claire .
@ sur les fonctionnaires :
J’ai été fonctionnaire pendant 40 ans et 4 mois . Autant dire que j’en ai entendu pas mal . Avec la sérènité de celui qui n’attend bientôt plus rien du privé et du public ( encore qu’on pourrait engager un débat sur le statut des pomes funèbres ) , j’en suis parvenu aux idées simples suivantes :
– Il appartient à la nation et à elle seule ( par sa représentation territoriale ou parlementaire ) de définir les domaines où elle souhaite se doter d’une fonction publique . Les fonctions régaliennes comme celles qui le sont moins ont un coût que la nation doit connaître et supporter , mais dont les agents doivent rendre compte .
– la fonction publique et ses agents ont des devoirs que tous les citoyens n’ont pas . La mesure de leur efficacité est une fonction nécessaire ( et d’ailleurs pratiquée depuis longtemps ) . La définition de cette efficaccité est du ressort de la nation . Elle ne peut ni ne doit se faire selon les seuls ratios de l’économie capitaliste et libérale appliquée à un marché .
– le poids économique des actions de la fonction publique peut être mesuré dans des approches plus fines telles que celles sur la meilleure définition du PIB , même si tous les domaines couverts ne se prêtent pas tous avec la même facilité à être valorisés . Il y a des avancées nécessaires et utiles à la meilleure appréhension du » bien public » ( y compris écologique ) dans ces nouveaux outils de mesure .
– ce qui a toujours emmerdé le pouvoir et la plupart des élus , avec la fonction publique , c’est le statut protecteur ( voulu comme tel à la libération ) de ses agents : emploi » à vie » ( en gros 40 ans ) remarque faite qu’une faute grave peut valoir comme partout éviction et que cet avantage ( car s’en est un ) a été consenti au regard des obligations particulières de la FP et d’un niveau de rémunération en gros 30 à 50 % inférieur ,selonles catégories et le métier, à l’équivalent privé . Je considère pour ma part que cet avantage ( pour autant qu’il puisse être supporté par la nation , ce qui renvoie aux choix des domaines que l’on prétend assumer ) est le dernier rampart démocratique contre le court termisme ( après moi le déluge ) de nos élus ou entrepreneurs et , en ce qui concerne les élus , contre la tentation désastreuse de croire que toute action publique peut se conduire avec des pions polyvalents , sans culture du domaine , sans métiers , sans histoire et capitalisation multiforme des savoirs faire dans le domaine .
Sont bien sur nécessaires souplesse et évolution , parfois lourdes , comme par exemple dans le ministère d’où je viens qui s’adapte en troquant 300 ans d’histoire ,depuis Colbert ,pour prendre en charge la composante du siècle , écologique , avec la rigueur de l’ingénieur et tout le poids de la suspicion de ceux qui se demandentcommentles anciens conquistadors peuvent sincérement devenir indiens ( que j’ai été moi même en étant chagé de constructions neuves ET d’entretien/gestion ).
Sans hésitation , j’affirme que le statut protecteur de la FP ( Etat , CL , Santé ) est le dernier frein qui oblige les gouvernants à voir plus loin que le bout de leur élection .
On pourra en reparler quand les élus auront donner des gages , dans l’action actuelle , ou dans les projets de campagne , de leur sincérité et lucidité dans leurs projections d’un avenir compréhensible et enthousiasmant pour une ou deux générations ( au moins ) .
@Hema,
non, ce n’est pas satisfaisant. D’abord, il faut faire les calculs., et vos deux louches me semblent, à la louche, incorrectes.
cela ferait 2 postes à 150 Md/an 7,5% du pib//an sur 30 ans cela ferait a eux seul 225% du pib alors que la dette publique est à 90% du pib environ.
A mon avis il faut faire une analyse plus approfondie. C’est ce que j’ai répondu à Jean Luc D; Ici
Mais l’idée est bonne, très bonne, il faut faire ce travail.
@juan nessy,
vous parlez des recettes fiscales?
(NB: j’ai un parcours particulier, je suis Anglais, ma jeunesse et études en France, travail hors de France en Europe,Asie et aux USA pendant 30 ans, et je viens juste de revenir sur la côte d’azur il y a quelques mois. Donc je n’ai pas encore eu affaire avec le fisc français. Il faut sans doute que je me renseigne sur la chose….)
@juan
Pendant longtemps, travaillant dans le privé, je me disais comme un beauf moyen, « si ils n’avaient pas la sécurité de l’emploi, ces fonctionnaires, avec un bon management, ça marcherait mieux. » Mais depuis que je vois notre système démocratique s’effondrer et que notre système économique s’enliser (quelques années seulement, pour ce qui me concerne), je ne me permets plus ces pensées péremptoires et stupides…, et j’aurai tendance à approuver votre programme pour la fonction publique.
Cordialement
@Chris 06 ( je viens de comprendre le 06 ) :
Sur une défintion asssez sommaire mais pas trop fausse des recettes ou dépenses de l’Etat français , voir , en chapitres 3 et 4 ,ce qui est raconté ici :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Budget_de_l%27État_français#Recettes
Les recettes non fiscales de l’état sont en fait assez maigres et tiennent aux dividendes que l’Etat peut toucher des organismes où il est actionnaire ( si un anglo-saxon peut imaginer ça !) , ou aux revenus qui lui sont apportés par la gestion de son patrimoine immobilier par exemple .On a évoqué aussi ici le versement de la CDC au budget de l’Etat .
Dans des cas rares ( exemple passage du franc à l’euro que j’ai déjà signalé , avec des bas de laine qui ne sont pas convertis à temps ) , l’Etat peut avoir des recettes imprévues d’ailleurs ainsi désignées .
J’ai aussi connu une époque où l’Etat vendait quelques prestations faites par ses ingénieurs pour le compte de collectivités locales . Ce qui , au passage lui permettait d’alimenter un compte particulier par lequel , après avoir ponctionné quelque 42 % au passage dont je n’ai jamais bien su ce qu’il en faisait , il assurait un part de la rétribution de ces mêmes métiers techniques ( du dessinateur à l’ingénieur en chef ) . Ce système , mis en place au lendemain de la libération avait des inconvénients et , pour l’Etat ,l’avantage de pouvoir s’offrir des techniciens de qualité moins sous payés par rapport au privé que leurs collègues administratifs .
A l’echelle qui nous préoccupe c’est moins qu’anecdotique . Le sytème est d’ailleurs abandonné depuis une dizaine d’années . Dans un débat sur la motivation et la qualité de la FP ce sont cependant des phantasmes qui reviennent souvent .
Comme j’ai souvent mangé , sinon du curé , mais de l’anglo-saxon ici ( ça n’est sans doute pas terminé ! ) , je me réjouis par contre , et vous pardonne beaucoup , au bénéfice de votre très grande maîtrise de notre langue .
J’espère que l’assimilation ne s’arrêtera pas là !
@ chris06 SEMANTIQUE:
cotisations obligatoires ou primes d’assurances, la première est décomptée dans les dettes, la deuxième ne l’est pas.
Socialisation, mutualisation, assurance couvrir un risque, en assurance plus la base cotisante est large, plus la mutualisation est performante dans son rapport cotisation prime / risque.
Et si en plus la mutualisation assure des rendements financiers privés, le rendement prime/couverture est au détriment du payeur.
Considérant ces paramètres, je fais le choix de ne pas être libre d’aller me faire spolier, vive la cotisation obligatoire bien gérée.
Vous avez sans doute raison.
Mais cela ne change pas le fait qu’on ne peut pas déduire de cette analyse, comme le fait Jean Luc D., que l’augmentation de la dette publique provient d’une diminution des recettes et pas moins d’une diminution des recettes provenant des entreprises.
C’est là mon seul commentaire à ce sujet.
[…] niches fiscales coûtent 225 milliards. Le graphique ci-dessous, tiré du blog de Paul Jorion, vous permettra de deviner à qui profitent principalement ces […]
J’entends encore des personnes se plaindre des niches fiscales mais beaucoup d’entreprises se sont développées sur ces niches, de l’aide aux personnes agées, aux installateurs de photovoltaique les niches fiscales sont depuis longtemps une subvention déguisée a l’économie, le problèmec’est que l’état n’a plus les moyen de faire des cadeaux aux riches car entre les travailleurs pauvres, les rmistes et les riches qui s’évadent le nombre de moutons a tondre se réduit mais les besoins augmentent.
Il y a donc une incompréhention totale du phénomène chez nos politiques on plutôt un cynisme
du genre en période de crise mieux vaut rester au pouvoir, la place est bonne.
Evidemment le choix a été fait d’aider les entreprise en priorité mais le cynisme va peut etre plus loin, en aidant uniquement les entreprises, on maintient une pression sur les salaires,
on évite ainsi l’accélération de l’inflation( à tres court terme) la misère a du bon elle préserve la valeur relative du capital des investisseurs, la création monétaire peut donc se faire
sans que l’inflation explose. Le choix de l’austérité va dans ce sens quoi de mieux que l’austérité pour maintenir la pression sur les salaires et sauver les investisseurs.
Nous ne sommes apparemment pas prêts à faire évoluer notre rapport a l’argent
une certaine pauvreté morale et un conditionnement nous empêche de le voir autrement
que comme un moyen de domination et d’asservissement des autres.L’accumulation de richesses devrait plus être considéré comme une tare qu’autre chose dans une société moralement évoluée. Car pourquoi se glorifier de faire de gros bénéfices quand on est une entreprise? Ca tient le plus souvent au fait que les employés sont très peu payés par rapport aux services rendus, ou que les clients payent trop cher( situation de monopole).
La concentration de capital dans une société a toujours été le symptome d’une maladie, d’une déficience morale ou idéologique, notre rapport à l’argent doit avant toute chose évoluer.
Le ^grand capital est une forme de stagnation de l’énergie, il s’apparente au cancer dans les domaine médical, il grandit au dépend de la société qui l’a vu naitre et finit par la détruire.
La question de l’amputation est un peu celle de l’imposition du capital.
Mais doit on s’attacher a son cancer? Ca fait longtemps qu’on sait que la mesure du Pib est aussi utile que de peser un malade pour savoir si il est en bonne santé. Quel doit être exactement notre nouveau rapport a l’argent pour que notre société ait une chance d’évoluer?
Une chose est sûre : un capitaliste ne pense jamais à ses dépenses sans penser aussi à ses recettes. Le bilan inputs/outputs, c’est le B. A. BA du capitalisme, sans lui les notions de pertes et profits seraient inconcevables. Or, s’agissant des finances publiques, le discours libéral « oublie » systématiquement cette « vision stéréoscopique » propre au capitalisme pour ne retenir que le bilan des dépenses. L’astuce propagandiste est tellement vieille que ce n’est plus la peine d’en parler.
Globalement le problème vient sans doute qu’on croit n’exister que par ce que l’on possède
dans une société plus évoluée spirituellement ou moralement, les riches rendraient l’argent a l’état sans qu’on leur demande ne rigolez pas Warren Buffet l’a proposé et il n’est pas le seul
si le sens de la vie n’est que faire augmenter son capital peut être que la crise est d’abord la, peut etre que nous formons la jeunesse pour qu’elle soit incapable de penser pas elle même, ou même de croire en sa propre valeur au dela de ses revenus, mais peut être que l’échec de la société de consommation telle que nous la connaissons est ce qui peut arriver de mieux.
Le problême c’est que très peu de personnes sont prêtes a l’admettre et que beaucoup sont capable du pire pour sauver ce système.