LA DETTE PUBLIQUE… OU LE PARTAGE DU BUTIN ?, par Jean-Luc D.

Billet invité. Suivi d’une conclusion.

Les recettes de l’État français exprimées en pourcentage du produit intérieur brut (Cliquer sur le graphique pour l’agrandir)

La dette… toujours la dette. Partout, nous entendons le même discours transformant la dette publique en épée de Damoclès dont le fil tranchant et menaçant justifierait une nécessaire et irrémissible rigueur devant laquelle le bon peuple serait prié de s’agenouiller et de s’offrir en sacrifice sur l’autel du Dieu Marché.

Comment ne pas être dubitatif devant la généralisation d’un discours relayé jusqu’à la nausée par nos élites politiques et repris en un chœur assez peu dissonant par une majorité des médias ? Intox ou réalité ? Propagande ou vérité ?

Fort de la lecture de ce blog dont la 1ère qualité est de nous dessiller l’esprit en levant  le voile sur une réalité financière nébuleuse et donc complexe, mon daimôn me soufflait à l’oreille que ce discours sur la dette publique était trop insistant pour être vrai, trop simpliste pour décrire une réalité complexe, trop accusateur pour ne pas cacher derrière son index pointé une éventuelle autre cause à nos supposés malheurs d’aujourd’hui.

Bien sûr, la dette existe, elle est réelle, mais qu’en est-il de sa cause ? Les néolibéraux vous répondront à l’unanimité et dans un chœur harmonieux que l’État dépense trop, qu’il gaspille ses recettes dans des investissements non productifs (entendu récemment dans la bouche de J.-C. Trichet), en d’autres termes que le social lui coûte ses deux bras et ses deux jambes. Par contre sur les recettes, pas un mot, rien, nada… Ils y ont bien sûr tout intérêt quand vous verrez les  graphiques ci-dessous. D’autant plus d’intérêt que dans le monde doré et angélique qu’ils nous proposent – un monde capitonné d’« épanouissement au travail », de « développement personnel », de « plan de sauvegarde de l’emploi » et j’en passe -, moins-disant social rime avec moins-disant fiscal. Or, pour en revenir au sujet qui nous préoccupe, l’absence faisant sens, nous avons toute légitimité à nous poser quelques questions sur cette omission, et c’est là que la propagande intervient par troncature de la réalité. Rien de bien nouveau dans tout cela… Frédéric Lordon a déjà, depuis longtemps et sous cet angle, évoqué cette question (1).

Toutefois, soumis aux interrogations obsédantes de mon daîmon, je cherchai un graphique qui puisse visuellement nous apporter une preuve que la cause de cette dette était principalement liée à une baisse des recettes. Peut-être ai-je mal fouillé, mais quoi qu’il en soit, faute d’avoir trouvé, je me mis en quête des éléments nécessaires à cette démonstration, et finalement parvins à les dénicher au cœur des statistiques de l’Insee – institut au dessus de tout soupçon.  

Alors de quoi s’agit-il ? En vérité, c’est très simple, et je suis fort surpris de ne pas les avoir trouvés sur le net. J’ai simplement croisé le PIB avec le budget de l’État français et calculé le pourcentage de l’un par rapport à l’autre ce qui nous donne le graphique suivant :

Édifiant n’est-ce pas ? Il ne faut pas être grand clerc pour constater de visu que les recettes de l’État ont fait un grand plongeon depuis l’année 1978 et que les choses s’accélèrent depuis le début de la présidence Sarkozy.

À noter également que le différentiel entre l’année 1978 et l’année 2009 de 6 points, soit un manque à gagner de près de 120 milliards d’euros, correspond précisément au besoin de financement de 117,6 milliards d’euros (ou déficit budgétaire) tel que le définit l’Insee (2). Pour comble de mauvais esprit et même s’il n’est point besoin de le rappeler aux lecteurs  avertis et informés de ce blog, je rappelle qu’entre 1982 et 2007, la part des dividendes dans le PIB est passé de 3,2% à 8,5% (3). Allez chercher l’erreur !

En outre, pour parer à toute critique contre l’objection des transferts de compétences aux collectivités locales et donc une augmentation des impôts locaux, j’ai réalisé le même graphique en ajoutant à celles de l’État les recettes des collectivités locales (4). Les deux graphiques ne sont pas  comparables sur la durée, les chiffres donnés par l’Insee commençant en 2000. Néanmoins, même si la période est plus courte, nous pouvons constater une tendance baissière des prélèvements fiscaux.

Parmi les autres objections possibles, citons celle d’une comparaison entre recettes des administrations publiques (APU) et PIB dont la courbe montre une plus grande stabilité, comme les dépenses (en % du PIB) de ses mêmes administrations depuis 1992. Cette comptabilité des APU présente un inconvénient : celui de regrouper l’État, les Organismes Divers d’Administration Centrale (dont la CADES qui gère la dette sociale, les universités, l’Anpe, etc…), les administrations publiques locales (régions, départements, communes, régie de transport, chambre de commerce etc…) et les administrations de sécurité sociale (essentiellement les caisses de sécurité sociale, l’UNEDIC et les hôpitaux publics) en une unité comptable unique. Autant dire une usine gaz dans laquelle il est difficile de retrouver ses petits et qui tend à diluer l’impôt dans une masse de recettes polymorphes. Or, l’État reste avec les collectivités locales (taxes foncières, taxe d’habitation…) le principal bénéficiaire  de l’impôt (IR, IS, ISF, TVA, TIPP, droits de succession, etc.) lequel constitue ses recettes principales et donc l’assiette de ses dépenses de fonctionnement. Dès lors, en rester au budget de l’État seul me semble suffisant pour démontrer que la cause principale de la dette réside avant tout dans un problème de recettes.

Le graphique suivant vous donnera une idée plus précise de ceux qui bénéficient de cette réduction des prélèvements fiscaux :

Cette baisse de l’impôt sur les sociétés correspond à lui seul à 70% de la diminution des recettes fiscales (42,5 milliards d’euros entre 2008 et 2009), baisse significative dont le bon peuple français est remercié par une augmentation significative des plans sociaux qui passaient, sur la même période, de 1061 à 2242 (5). Bien sûr, on vous expliquera que tout cela est de la faute de la crise, cette hydre malfaisante, source de tous nos malheurs, hydre malfaisante tombée du ciel telle la vermine sur le pauvre monde et devant laquelle une seule solution s’impose : accepter, prier et se sacrifier sur l’autel du temple des temps modernes : le Marché. Pour nous… la masse informe des salariés –  impudents suceurs de dividendes – « la descente aux Enfers », mais pour une poignée d’autres… une heureuse « Résurrection ». Surtout quand nous subodorons que la Crise alias le Diable (6) sert d’alibi parfait et fumeux aux intérêts des « stratèges du choc » – les nouveaux cardinaux -, si bien mis en lumière par Naomi Klein (7), ces mêmes « stratèges du choc », avec leurs prêtres et leurs séides, qui omettent de vous préciser au passage que, suite à une décision éminemment politique, les entreprises ont bénéficié d’une exonération sur les plus values induites par la cession de leurs titres de participation dont le coût est estimé à 20 milliards d’euros (8). Crise et propagande ou les deux faces d’un heureux ménage…

À ce stade de la démonstration et au vu du 1er tableau, point n’est besoin de long discours pour en conclure que la dette publique est sciemment entretenue et élevée au rang de nouvel épouvantail à la solde d’un néolibéralisme débridé à la recherche de nouveaux territoires à conquérir, et tout cela, avec la sainte bénédiction d’une grande majorité de nos élites politiques.

La propagande bat son plein œuvrant sans cesse à la manipulation des opinions publiques et à la fabrique des consentements. Edward Bernays, neveu de Freud et 1er grand théoricien de la propagande, n’hésitait  pas écrire au tout début du 1er chapitre de son livre Propaganda ou Comment manipuler l’opinion en démocratie : « la manipulation consciente, intellectuelle, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique » et de conclure dans une formule derrière laquelle perce un cynisme à peine voilé :  « les esprits intelligents doivent comprendre qu’elle (la propagande) leur offre l’outil moderne dont ils doivent se saisir à des fins productives, pour créer de l’ordre à partir du chaos ». Le message étant clair et le décor bien planté, il nous appartient d’en déjouer les rouages et de proposer, dans un au-delà prospectif et constructif, à partir de toutes vos contributions, un contre-modèle syncrétique.

Face au rouleau compresseur de la propagande, j’ai la faiblesse de penser que le succès récent du petit opuscule de Stéphane Hessel Indignez-vous !, outre l’espérance qu’il suscite dans nos esprits sidérés par l’apathie de nos concitoyens, atteste d’un début de prise de conscience… enfin, espérons-le ! La résistance est en marche. Armons-l par nos commentaires et nos propositions !

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(1) http://blog.mondediplo.net/2010-05-26-La-dette-publique-ou-la-reconquista-des

(2) http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-nationaux/souschapitre.asp?id=62 puis Dépenses et recettes de l’État (S.13111)

(3) Frédéric Lordon  http://blog.mondediplo.net/2009-02-25-Le-paradoxe-de-la-part-salariale

(4) http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-nationaux/souschapitre.asp?id=62 puis Dépenses et recettes des collectivités locales (S.13131)

(5) http://www.lesechos.fr/patrimoine/famille/300412508.htm

(6) J’utilise à dessein les symboles de la religion chrétienne. D’un point de vue sémiologique, les analogies sont frappantes. Seuls les noms changent, les  mécanismes en action, eux, restent les mêmes.

(7) Naomi Klein « La stratégie du choc » Actes Sud 2008

(8) http://www.lesmotsontunsens.com/l-allegement-de-la-fiscalite-sur-les-plus-values-a-co-te-20-5-milliards-d-euros-a-l-etat-au-lieu-d-un-selon-cope-6109

Conclusion :

12/01/2011 à 02:22

Bonjour à tous,

je vous remercie tous pour vos commentaires… des plus encourageants aux plus critiques.

Rien n’est simple en ce bas monde, d’autant moins simple que la complexité nous environne quel que soit l’endroit où nous portions le regard. Par définition, la complexité est déjà difficile à appréhender par nos intelligences cognitivement limitées, mais encore plus quand elle est opacifiée par l’interférence des philtres idéologiques qui en biaise ou en tronque la réalité.

Ce billet sans prétention avait pour but de soulever des questions sur un problème d’actualité et tentait d’éclaircir l’horizon en proposant un antidote au philtre médiatico-politique du moment. Au delà de cela, la question essentielle qui s’apparente à une posture philosophique consiste à chercher, derrière les fausses évidences ou les apparences premières, les vérités ou réalités cachées. Démêler le grain de l’ivraie est un travail fastidieux, de chaque minute, nécessitant une vigilance constante, qu’un homme seul ne peut accomplir d’où l’impératif – aujourd’hui plus que jamais – d’un travail collectif par l’entremise d’un processus de pollinisation intellectuelle.

Chacune de vos contributions est venue éclairer, préciser ou nuancer mon propos initial, sans pour autant que soit en remis en cause, par une grande majorité d’entre vous, mon postulat de départ. Néanmoins, je reconnais une maladresse à ma présentation : celle de ne pas avoir assez nuancé mes propos sur l’IS, lesquels ont focalisé l’attention sur une problématique ponctuelle qui n’explique pas à elle-seule la tendance baissière des 30 dernières années et ont un peu occulté du débat la guerre idéologique qui la sous-tend, une guerre idéologique qui oppose deux conceptions économico-politiques du monde et que l’on pourrait ramener, dans un raccourci un peu simple et très connoté « 20ème siècle », à deux pensées et à deux hommes : Friedmann et Keynes.

Un autre problème intéressant a été soulevé, notamment par Chris06, qui mériterait lui aussi d’être approfondi :celui du paradoxe entre le budget de l’Etat et celui des APU.

Quoi qu’il en soit, je vous remercie tous de votre participation active et de vos diverses contributions qui illustrent parfaitement les bienfaits d’une réflexion collective et de l’intérêt majeur d’une démarche pollinisatrice dont ce blog est la ruche.

Espérons que le miel qui en ressortira viendra à son tour vivifier et donner de l’énergie aux forces de la Résistance et que les petites abeilles que nous sommes en essaimeront quelques germes dans les consciences endormies.

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331 réponses à “LA DETTE PUBLIQUE… OU LE PARTAGE DU BUTIN ?, par Jean-Luc D.”

  1. Avatar de bertrand
    bertrand

    vous êtes nul ou orienté ? la recette IS à chuté de 50 à 20 depuis la crise faute de bénéfices , allez faire un tour dans les entreprises avant de déclamer des bétises.

    1. Avatar de Piotr
      Piotr

      50 à 20 quoi ?
      Grande entreprise,moyenne,petite ,très petite ?

    2. Avatar de jeanpaulmichel
      jeanpaulmichel

      Personnellement je ne suis pas allé faire un tour dans les entreprises vérifier les « bétises » décriées ci-dessus.
      A l’opposé, les médias nous assènent au quotidien les profits faramineux des entreprises du Cac 40 ainsi que la progression des dividendes qui n’a jamais été aussi élevée depuis … la crise.
      Parallèlement les petites entreprises souffrent de voir leurs carnets de commande péricliter car les particuliers sont déargentés. A cela il convient d’ajouter la pression des donneurs d’ordres (grosses entreprises) qui sous-traitent à outrance faisant peser sans cesse les prix vers le bas, minimisant les bénéfices des uns au profit des autres : les leurs.

      Enfin, il ne vous aura pas échappé que les grosses entreprises bénéficient de montages financiers défiscalisant permettant de minimiser l’imposition.
      Avec la complicité des paradis fiscaux, la création de filialles, ils peuvent générer en toute légalité immorale de faramineux bénéfices et réduire considérablement leur imposition.

      J’ « ignore » qui écrit des bêtises, Jean-Luc D., vous-même ou … moi-même mais visiblement il y a encore beaucoup de travail à effectuer afin d’ouvrir les yeux à nos contemporains sur ce qu’il se passe en réalité.

    3. Avatar de Génissel Samuel
      Génissel Samuel

      Piotr a raison, dans ma ferme le revenu était négatif, mais certaines laiteries (Lactalis ou Danone, celle qui ont garder des produits avec de meilleur valeur ajouté, Entremont avait choisit le bas de gamme mondial pour ce développer et a été l’excuse pour tout les industrielles) n’ont pas vraiment eût de baisse au contraire, l’actionnaire Beignet a augmenté son capital de 20%.

    4. Avatar de Piotr
      Piotr

      Pour mémoire, les recettes fiscales tirées de l’impôt sur les sociétés avaient représenté 49,3 milliards d’euros en 2008. Cette chute des versements est due, outre le recul de 25 % du bénéfice fiscal 2008 des entreprises (sur la base duquel est calculé l’essentiel de l’IS 2009), au plan de relance gouvernemental qui a permis aux entreprises de réduire l’impôt versé cette année, via le remboursement anticipé des crédits de report en arrière de déficit (« carry-back ») et de crédit d’impôt recherche.

      En 2009, l’Etat devrait engranger 21 milliards d’euros au titre de l’IS contre les 19 milliards initialement attendus.
      Extrait article du Figaro…

      Il y a effectivement un effondrement des recettes…

    5. Avatar de Jean-Luc D.
      Jean-Luc D.

      Je ne sais pas si je suis nul ou orienté, mais en ce qui vous concerne, vous avez la vue un peu courte ou la pensée facilement manipulable. A vous lire les paradis fiscaux n’existeraient pas, ni les montages financiers permettant de réduire considérablement l’assiette de calcul de l’impôt?
      Quant à l’exonération des plus values sur les cession des titres de participation, ce n’est certainement aussi qu’une bêtise.

      Je travaille justement dans une multinationale, et je suis tenu de ce fait à une certaine discrétion. Néanmoins, je peux vous dire qu’entre 2008 et 2009, son CA a progressé de 3% et son résultat opérationnel (résultats avant impôts) diminué de 6% suite à d’importants investissements en R&D. Je recherche encore les effets de la crise sur ses finances.

      Par contre, les actionnaires peuvent s’estimer heureux et comblés. Les sommes distribuées à ce titre ont augmenté de plus de 11% entre 2008 et 2009, et des exemples de ce genre, vous en trouverez à la pelle sur le net.

      Démonstration qui illustre parfaitement que la crise a bon dos et sert les intérêts d’une caste de privilégiés.

    6. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Marlowe espère que vous êtes payé pour écrire ce que vous écrivez, sinon…

    7. Avatar de Jean-Luc D.
      Jean-Luc D.

      à Marlowe,

      qu’entendez-vous par là?

    8. Avatar de JeanLuc
      JeanLuc

      vous avez dit « faute de bénéfices » ? J’ai bien lu ?

      http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/01/07/les-entreprises-du-cac-40-devraient-verser-40-milliards-d-euros-de-dividendes-en-2011_1462119_3224.html

      France Telecom en tête du palmarès pour l’augmentation des dividendes… et des suicides chez ses employés !

      Cherchez l’erreur….

    9. Avatar de Crapaud Rouge

      Excellente réponse, Marlowe, sans doute la meilleure et la plus appropriée.

    10. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      à Jean Luc D.

      Mon commentaire s’adresse à « bertrand » et non à vous.

      Je dis plus loin tout ce que je trouve intéressant dans votre intervention.

    11. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      à Jean-Luc et aux autres,

      Confondre une PME/PMI et une entreprise du CAC 40 est le résultat d’une manipulation.
      Ce n’est pas parce que dirigeants et/ou propriétaires d’une entreprise sont les prisonniers, trop souvent volontaires, d’une idéologie, que leur sort est le même.

    12. Avatar de hema
      hema

      Pour l’année 2009 je pense que bertrand a raison, la chute brutale de l’IS est due principalement à la chute des bénéfices cette année là.
      Rassurez vous pour les actionnaires CAC 40, ils se sont bien rattrapés en 2010, mais en général, pas en France (La pauvre société TOTAL, par ex, perd beaucoup d’argent dans ses raffineries en France à cause de sa généreuse politique sociale et de ce fait ne paye pas d’IS en France).

      Pour le reste, la plupart des autres intervenants sur ce post ont certainement raison, en fait cette courbe est assez mal choisie pour étayer le discours de Jean-Luc D (Ah les statistiques économiques, ….c’est à peu prés aussi « piégeux » que le reporting dans une grosse entreprise)

    13. Avatar de argeles39
      argeles39

      Baisse des bénéfices? Ou accroissement de l’optimisation fiscale ?
      http://www.snui.fr/gen/audience/2010/challenges_211210.htm
      Il y a probablement un peu des deux!

    14. Avatar de Jean-Luc D.
      Jean-Luc D.

      à hema

      pour tout vous dire, je n’ai pas souhaité que le graphique sur l’IR et l’IS soient mis en tête. Mon objectif 1er était de démontrer une baisse significative des recettes de l’Etat, et secondairement, de pointer la baisse de l’IS qui n’est pas le point d’appui central de ma présentation.

      Pour aller plus loin, même si je ramène l’IS à son niveau de 2008 (49 milliards) et rajoute la différence au budget de l’Etat (29 milliards), la courbe s’infléchit légèrement sans modifier la tendance.

      Le différentiel entre 1978 et 2009 passe alors de 6 points à 4,5 lesquels 4,5 points représentent un manque à gagner de 86 milliards de quoi financer largement le déficit des retraites et la dépendance (environ 60 milliards).

    15. Avatar de JeanLuc
      JeanLuc

      @ Marlowe,

      Merci, j’avais bien noté. Mais il ne s’agit pas non plus d’UNE entreprise du CAC 40 mais de l’ensemble…
      Je voulais juste signaler qu’apparemment, si l’IS diminue, ce n’est pas le cas de la richesse produite par ces entreprises, et qu’elles alimentent souvent les carnets de commandes des PME-PMI…

    16. Avatar de yvan
      yvan

      Hhmm..

      Pour relativiser un peu et … complexifier beaucoup, une entreprise non financière pure peut aussi jouer sur les « provisions ». Et cela fausse tout car est complètement subjectif, il suffit de convaincre le commissaire aux comptes…
      Et c’est assez facile 😉

    17. Avatar de Alain Loréal

      Ce dont parle Bertrand c’est, approximativement, des taux d’imposition…

      Ceci dit, une image parlant bien davantage qu’un long discours, je suggère que tous ceux qui ont l’occasion de parler de « la crise » ou d’être en situation d’intervenir sur ce thème, gardent une copie de ces graphs (ou mieux en transparents) dans leur poche histoire de re-situer le débat.
      Ceux qui ont l’opportunité de rencontrer de « futurs candidats » à la candidature devraient faire de même et trouver l’opportunité de leur demander comment ils comptent résoudre le problème. Ca risque de ne pas être triste !

    18. Avatar de chris06
      chris06

      Pour info:

      Evolution des bénéfices et dividendes des sociétés du CAC 40

      2007 : 105 Md
      2008 : 84,1 Md
      2009 : 56,4 Md
      2010 : 86,1 Md

      Sachant que les entreprises du CAC40 ne paient, en moyenne, que 8% d’Impôts sur les bénéfices (au lieu des 33,3% théoriques, grace aux niches fiscales et toutes les techniques d’offshoring et de prix de transferts), on peut en déduire qu’elles ont payé les sommes suivantes d’impôts sur les bénéfices:

      2008 : 6,7 Md
      2009 : 4,5 Md

      Aussi, tableau intéressant donnant la Ventilation des paiements d’IS selon la taille des
      entreprises (2007)
      (voir page 43)

      En ce qui concerne l’optimisation fiscale des entreprises, je conseille la lecture détaillée du rapport récent de la cour des comptes, conseil des prélèvements obligatoires :

      Entreprises et « niches » fiscales et sociales, mercredi 6 octobre 2010

      Il y a là une mine d’informations pour ceux qui sont intéressés …

    19. Avatar de béber l'ami des farceurs

      Le figaro nous dit « Cette chute s’explique d’abord par la diminution de 25 % des résultats fiscaux des entreprises en 2008, du fait de la crise. »
      OK , c’est vrai .Mais bon, c’est le figaro …, faut creuser .

      Le bug caché au populo? Pour une baisse de 25% des résultats fiscaux des entreprises , on applique une réduction de plus de 50% de l’impôt sur les sociétés ….

      Sacré Dassault ! Il nous a embauché une bande de sacrés farceurs !
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Dassault

    20. Avatar de béber l'ami des farceurs

      Le plus triste dans l’histoire, c’est que les moyennes lissent la vérité .
      Le dernier graphique s’observe , mais se comprend il ?

      Probablement que ceux qui avaient le plus besoin n’ont certainement pas assez reçus, et que ceux qui n’avaient point besoin de doper leur bénéfices se sont vu accorder la cerise sur le gâteau
      Que dit le figaro ?

      « Le nombre d’entreprises défaillantes augmenterait de 25% en 2009. Euler Hermes SFAC estime que les défaillances d’entreprises pourraient atteindre «le record historique de 72 000 en 2009, et continueraient de progresser en 2010». En 2008 déjà, les faillites avaient bondi de 15%, pour atteindre 57 700 entreprises, le chiffre le plus élevé depuis les 61 000 cas de 1997.. »
      source: http://www.lefigaro.fr/lentreprise/2009/03/04/09001-20090304ARTFIG00548-un-record-de-faillites-en-2009-selon-euler-hermes-sfac-.php

      Que nous dit 20mn ?

      « Dans une conjoncture mondiale difficile, les entreprises du CAC40 ont eu les reins solides en 2009. Globalement, elles affichent plus de 47 milliards de profits selon les données du cabinet PriceWaterHouseCoopers (PWC) pour Le Monde.

      Cette performance est toutefois en baisse de 20% par rapport à 2007 et de 50% par rapport à 2007 – année record où les 40 plus grosses entreprises françaises de la cote avaient présenté 100 milliards de bénéfices.  »
      et
      « Les financières (banques et assurances) sortent en tête du classement des résultats. Pourtant au cœur de la crise financière (même si la crise vient des Etats-Unis), les bénéfices des banques ont représenté un quart des profits du CAC40 avec 11 milliards de résultats. Tout a souri pour la BNP-Paribas qui a vu son bénéfice bondir de 93% en 2009 à près de 6 milliards d’euros. Sans les banques et assureurs, les bénéfices du CAC 40 auraient baissé de 35 %.  »

      source http://www.20minutes.fr/article/564371/Economie-Le-CAC40-sauve-ses-benefices-en-2009.php

    21. Avatar de Michel MARTIN

      Puisqu’il n’y a pas moyen d’empêcher les grosses boîtes d’optimiser leur fiscalité, est-ce qu’il ne serait pas plus simple de défiscaliser fortement toutes les entreprise, ce qui serait nettement à l’avantage comparatif des petites et moyennes, et de transférer la plupart des prélèvements sur les individus (directs (tous les revenus) et indirects). Il faut savoir si on est pour l’emploi ou non.

    22. Avatar de Génissel Samuel
      Génissel Samuel

      @Michel MARTIN, une simplification (notamment sur les charges salariales, on en est arrivé qu’il faut des spécialistes pour gérer les bulletins de paye, qu’il faut payer, la paperasse nourrit nos centre de gestion) serait déjà bien compris par les patrons (je précise pas petit, car un patron possède la majorité du capital de son entreprise ce qui exclut le CAC), sans déranger les salariés.

    23. Avatar de argeles39
      argeles39

      Comment l’IS passe de 50 à 20 Milliards d’€ entre 2008 et 2009?
      L’explication est peut-être là :
      http://www.senat.fr/rap/l10-111-1/l10-111-17.html

      1. Le produit de l’impôt sur les sociétés en 2009
      Dans le cas de l’année 2009, on peut faire le raisonnement simplifié suivant (en retenant des chiffres volontairement arrondis) :

      – les bénéfices de 2008 correspondent à un produit de l’ordre non pas de 50 milliards d’euros, comme ceux de 2007, mais (du fait d’une diminution de 20 % du bénéfice fiscal en 2008) de 80 % de ce montant, soit 40 milliards d’euros ;

      – en 2009, les quatre acomptes, chacun égal au quart de ce montant, ont donc été au total de l’ordre de 40 milliards d’euros ;

      – par ailleurs, les entreprises ont trop payé d’impôt en 2008, puisqu’elles l’ont payé sur la base de bénéfices correspondant à une imposition de plus de 50 milliards d’euros, alors qu’elles n’auraient dû acquitter que 40 milliards d’euros, d’où en 2009 le versement par l’administration fiscale de plus de 10 milliards d’euros aux entreprises ;

      – à cela s’ajoute que les divers allégements mis en oeuvre en 2009 ont été de l’ordre de 10 milliards d’euros.

      Au total, le produit d’impôt sur les sociétés en 2009 a donc été de l’ordre de 40-10-10 = 20 milliards d’euros.

      Il y aurait donc bien eu une diminution des bénéfices (ou accroissement de l’optimisation fiscale?), mais aussi 10 Milliards d’allégements fiscaux

  2. Avatar de gibus
    gibus

    Merci,
    pour cette démonstration édifiante, mais j’ai peur que sa pertinence ne tarde pas à être réfutée rapidement, dans l’urgence, par les « séides » et autres grand prêtres, abbés et bedeaux de l’idéologie dominante.
    bonne journée.

    1. Avatar de Piotr
      Piotr

      Réfuter en bloc ou nuancer?

    2. Avatar de Jean-Luc D.
      Jean-Luc D.

      « Réfuter en bloc », la démonstration sera difficile, mais »nuancer », j’en accepte les termes.

  3. Avatar de scaringella
    scaringella

    j’avais dit dans un commentaire d’un autre billet que la dette cela n’existait pas et que c’était des impots necessaires non perçus. Confirmé semble-t-il. La guerre coute cher et fait des morts. Remplacer les canons par d’autres moyens ne change rien. Bref rien de nouveau dans le monde du bien, de l’égalité et de l’universalisme. Qui bien sur sont pour dans mille ans. Qui n’ont donc jamais éxisté nulle part et n’éxisteront jamais nulle part sauf dans la tête de ceux qui gobent ces aneries.

    1. Avatar de daniel
      daniel

      @ scaringella du 8 janvier 2011 à 13:22 :
      « j’avais dit dans un commentaire d’un autre billet que la dette
      cela n’existait pas et que c’était des impots necessaires non perçus. »
      L’ article confirme votre commentaire.
      L’argent ne manque pas. Il n’est pas là
      où il serait socialement et politiquement nécessaire.
      Tout gouvernemt tend à faire échapper sa classe
      à l’impôt. Rien d’autre que se servir sur la bête.
      Mais sans doute est-ce trop simple, donc populiste,
      pour être admis.
      Cette masse de capitaux libérée est à la recherche
      d’ un rendement toujours plus élevé.
      Elle alimente et fait vivre la spéculation pure (irrésistible:sale)
      et l’assassinat de l’industrie – soit l’activité productrice- locale.

  4. Avatar de Vincent Wallon
    Vincent Wallon

    Superbe, merci Jean-Luc, je travaillais moi aussi sur les chiffres de l´INSEE (notamment les énormes tableaux économiques d´ensemble) et je peinais à aboutir. Vous l´avez fait et très bien.

    Il convient de communiquer un maximum ce type d´éléments afin d´ouvrir les yeux de nos compatriotes sur les réalités de l´origine de la dette. Il s´agit bel et bien d´une guerre du capital contre les peuples, guerre dans laquelle les peuples doivent se décider à entrer de plain pied avec la certitude de la légitimité et de la victoire (ce qui n´implique pas la violence).
    El pueblo unido jamas sera vencido.
    Il nous reste à l´unir ce peuple, à autogérer les luttes pour faire sauter les verrous d´intérêts partisans. La classe du capital est très organisée, organisons nous à notre tour.

    1. Avatar de pascal b-eisenstein
      pascal b-eisenstein

      Vous indiquez ce qui ne sera pas utilisé (à savoir la violence), mais vous n’indiquez pas vraiment quels moyens seront utilisé : une fois le diagnostic établi, quel sera le traitement ??

    2. Avatar de jacquesson
      jacquesson

      Warren Buffett répondant à une interview en 2005: » il y a bien une guerre, et c’est ma classe, celle des riches qui la mène, et cette guerre, nous sommes en train de la gagner ». Quel que soit le côté de l’atlantique, la certitude de la victoire définitive s’affiche avec une insolence véritablement obscène. Les aspirations des peuples sont aujourd’hui, comme cela a souvent été le cas auparavant, considérées au mieux comme totalement incongrues, sinon comme signe d’un profond attardement mental. Déja en 1948, en RDA, suite à des manifestations ouvrières, le Parti avait signifié à la population que, par son attitude, elle venait de perdre sa confiance, ce qui avait suscité la réponse suivante de Bertold BRECHT: « puisqu’il en est ainsi, il ny a qu’à démissionner le peuple et en nommer un autre ». Ainsi, peu importe l’idéologie, le pouvoir induit les mêmes réflexes. Sur le colossal travail à fournir pour déconstruire l’ idéologie du tout marché, la réflexion de Georges CORM dans son livre « le gouvernement du monde » est intéressante à plus d’un titre.

  5. Avatar de Piotr
    Piotr

    Manque graphique recettes des collectivités locales seules…

    1. Avatar de Piotr
      Piotr

      Le pb de la taxe professionnelle?
      Recette 2010 ?

    2. Avatar de Jean-Luc D.
      Jean-Luc D.

      Votre remarque est intéressante et je viens de me pencher sur le problème.

      Entre 2000 et 2009, les recettes des collectivités locales sont passées de 128,3 milliards d’euros à 204,4 milliards. Si nous ramenons ces chiffres au PIB, la quote part passe de 8,9 à 10,7%.
      Cette progression de 20% reste malgré tout inférieure à la progression du PIB qui sur la même période évoluait de + 32%, confirmant la tendance baissière des prélèvements fiscaux.

      Quant à la TP, je suppose qu’elle était intégrée aux recettes des collectivités locales. Se pose en effet la question des conséquences de sa suppression… Sera t-elle compensée, en totalité ou en partie, par un nouvel impôt ou une augmentation des taxes locales? Si la compensation est partielle, mes propos en sortiront renforcés.

    3. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      à Jean-Luc D.

      Tout me fait pensez que la compensation de la taxe dite professionnelle est partielle, du moins pour l’entreprise que dirige Marlowe (c’est évidemment une agence de détectives privés)

    4. Avatar de D.Cayla
      D.Cayla

      Alors soyons clairs au sujet de la réforme de la Taxe Professionnelle

      1/ Les collectivités locales seront toutes INTEGRALEMENT compensées.

      La compensation va prendre deux formes, qui sont le transfert de taxes auparavant perçues par l’Etat d’une part et le versement d’allocations compensatrices d’autre part.

      Toute la question est en réalité de savoir si ces ressources de substitution progresseront à l’avenir autant que l’ancienne Taxe Professionnelle.

      Concernant les allocations compensatrices, je vois se profiler gros comme une maison une réfaction annuelle de leur montant (c’est déjà le cas pour près de 5 milliards de compensations diverses).

      Concernant les nouvelles ressources fiscales, est-ce que la Cotisation à la Valeur Ajoutée progressera autant que le permettaient les hausses du taux de Taxe Professionnelle ? Aucune idée.

      2/ Les entreprises ont TOUTES bénéficié en 2010 de la réforme de la Taxe Professionnelle : en effet, elles ne commenceront à s’acquitter des nouvelles taxes venues s’y substituer qu’à compter de 2011 et n’ont rien versé en 2010 (suppression de la Taxe Professionnelle proprement dite), soit un cadeau d’environ 26 milliards d’euros.

      3/ A compter de 2011, les entreprises seront assujetties à la Cotisation sur le Foncier d’Entreprise, un reliquat de la Taxe Professionnelle correspondant aux seules bases de Foncier (les Immobilisations qui représentaient 80% des bases de l’ancienne Taxe Professionnelle étant quant à elles supprimées), ainsi qu’une Cotisation à la Valeur Ajoutée.

      Concrètement, cette dernière ne sera acquittée que par les seules entreprises réalisant plus de 500 000 € de chiffre d’affaires, avec une cotisation minimum de 250 € et un taux d’imposition allant croissant avec le chiffre d’affaires, et se fixant à un maximum de 1,5% de la valeur ajoutée.

    5. Avatar de patrick
      patrick

      la taxe pro a tout simplement été remplacée par 7 nouvelles taxes ( 1 sur le foncier, 1 sur la valeur ajoutée, 1 pour faire vivre les CCI et 4 taxes spécialement adaptées aux entreprises de réseaux et à la GMS ), avec des modes de calcul établis par nos chères grosses têtes de l’administration.
      il faudra attendre un peu pour se rendre compte de ce que les entreprises vont payer et du montant total récupéré par les collectivités.

    6. Avatar de François Le Sombre

      @Patrick,

      Oui, c’est tout à fait cela. Wait and see, sur la clé de répartition réelle entre TPE, PME, GE, etc…
      Sans doute, beaucoup d’enseignements à en tirer…

    7. Avatar de eve37
      eve37

      Je me marre, quand j’entends que certains comme Cayla affirment péremptoirement que les collectivités locales seront intégralement compensées, allez demander à votre maire, à votre communauté de commune, à votre conseiller général si l’état lorsqu’il restructure reverse rubis sur l’ongle les compensations. Ma communauté de commune pour récupérer l’argent qu’elle ne percevra pas de la réforme de la taxe professionnelle, envisage de prélever un impôt supplémentaire auprès de la population. Et je n’ai pas souvenir que les élus locaux aient sauté de joie à l’annonce de la suppression de la TP, enfin ici les maires de droite comme de gauche font grise mine..

    8. Avatar de D.Cayla
      D.Cayla

      A Eve37 :

      Faites l’effort de me relire, s’il vous plaît…

      J’ai bien précisé que les collectivités n’ont pas perçu moins de ressources en 2010 qu’elles n’en ont perçu en 2009, qu’une partie des nouvelles ressources (les compensations) est susceptible d’être soumise à réfaction (autrement dit, elles diminueraient chaque année), et enfin que je ne savais absolument pas dans quelle mesure la Cotisation à la Valeur Ajoutée (application d’un taux national unique) pourrait progresserait moins ou davantage que l’ancienne Taxe Professionnelle sur laquelle les collectivités disposaient du pouvoir de fixer un taux d’imposition (donc d’accroître les recettes en votant des hausses de taux).

      Dans l’immédiat, si votre communauté de communes entend voter des hausses de taux pour « compenser les pertes de ressources de TP », c’est un mensonge éhonté. Ils ont fait beaucoup d’investissements en tablant sur des hypothèses de croissance irréalistes, et aujourd’hui ils se retrouvent avec une dette en hausse, de nouveaux équipements dont il faut assurer le fonctionnement, et des recettes en berne (les droits de mutation, par exemple… il n’y a pas que les conseils généraux à en percevoir…).

      Ensuite, concernant les compensations, il faut savoir que l’Etat considère en bloc l’ensemble des dotations et compensations qu’il verse aux collectivités locales, et fixe globalement un taux de croissance à l’ensemble de ces ressources (elles sont désormais gelées). Mais, à l’intérieur de cette enveloppe, le gros des ressources que constitue la Dotation Globale de Fonctionnement continue de progresser… Cette croissance étant financée par une diminution de certaines compensations.

      Enfin, il est vrai que les conseils généraux en particulier subissent aujourd’hui de plein fouet la diminution des droits de mutation d’une part (quoique 2010 aura été une bonne année… en attendant l’effondrement à venir de l’immobilier après deux années de rémission) et la hausse des charges liées au RMI, à l’APA,… D’autre part… Et ceci alors que les ressources qui leur ont été transférées par l’Etat (TIPP et TSCA) ne progressent pas ou peu… Et qu’ils n’ont quasiment plus aucun levier fiscal (il ne leur reste que le Foncier Bâti, qui ne représente que 10% de leurs recettes totales).

      Or, les conseils généraux ont été de très gros financeurs des investissements communaux ces dernières années, à la fois parce que les montants conséquents des droits de mutation perçu pendant les années du pic de l’immobilier (de 2005 à 2008) leur ont donné des ressources supplémentaires dont ils ne savaient littéralement que faire, et aussi parce que le pouvoir de voter des taux sur la taxe d’habitation, le foncier bâti et la taxe professionnelle leur ont permis de disposer de ressources qui n’ont jamais servi à financer les compétences départementales proprement dites mais plutôt à subventionner les investissements communaux ce que leur permettait la clause dite de compétence générale.

      En même temps, on pourra dire qu’il s’agissait là d’une forme de péréquation des ressources au niveau départemental, et que cela permettait de mobiliser des ressources que de petites communes notamment auraient été bien incapables de mobiliser par elles-mêmes.

      Il n’empêche, le résultat est là : les subventions des conseils généraux pouvaient financer 20% en moyenne des investissements communaux. Mais les conseils généraux ne peuvent plus le faire. Ni les conseils régionaux. Ni l’Etat. Donc, 40% environ des financements ont disparu pour les communes… Ce qui signifie un quasi-doublement de l’effort de financement mis à leur charge, et financé soit par leur autofinancement propre, soit par recours à l’emprunt… Avec des taux d’intérêt qui commencent à remonter…

    9. Avatar de hema
      hema

      Sur la suppression de la TP pour 2010, il semble que le remplacement pour les TPE ait eu lieu dés 2010 et non pas 2011 comme le suggère D Cayla . De plus, pour les TPE, sur 3 exemples parmi mes proches (entreprise de mecanique, menuiserie et librairie) le montant appelé en 2010 pour la taxe de remplacement est, soit égal, soit supérieur à celui appelé en 2009 pour la TP.
      Aucune des 3 entreprises concernées ne connaissait bien l’affectation des fonds ni avant, ni après la réforme, il sont juste un plus furieux ou agacés (suivant leur caractère), ceci venant après les agios des banques pour 2 d’entres eux, et l’augmentation des tarifs d’assurances (pour 2 d’entre eux aussi) et en attendant EDF.

      Ce sujet est effectivement à suivre avec attention, ça sent un peu le marché de dupe, les grosses entreprises sont très bénéficiaires mais les TPE ??? (comme pour l’optimisation fiscale???), si c’est le cas (à vérifier) ça va commencer à faire beaucoup.
      Cordialement à tous

  6. Avatar de kerema 29
    kerema 29

    Merci pour cette démonstration sans appel, mais 2 questions
    1) pour le dernier graphique qu’elle est l’unité en ordonnée : milliards d’euros ou % ?
    2) cette chute de l’impôt sur les sociétés prend elle en compte également les profits dissimulés dans les paradis fiscaux ?

    1. Avatar de Jean-Luc D.
      Jean-Luc D.

      Merci pour votre commentaire

      1) milliards d’euros
      2) c’est une des explications possibles à cette chute avec également une utilisation abusive des prix de transferts évoqués récemment par Paul Jorion
      http://www.pauljorion.com/blog/?p=20033

    2. Avatar de pascal b-eisenstein
      pascal b-eisenstein

      Comment voulez-vous que quelqu’un connaisse et publie des données sur des paradis fiscaux, dont par nature les chiffres sont secrets, sinon ils ne seraient pas dissimulés. Je pense que çà doit être de l’ironie, sinon c’est grave. Pourtant votre première question à l’air sérieuse, c’est ce qui me fait douter (encore que, si vous faites bien attention, la réponse peut être déduite..).

    3. Avatar de yvan
      yvan

      pascal b-eisenstein.
      Vous vous trompez. Ou ignorez.

      En 2007 avait été établi que la différence entre les PIB sortants et entrants de l’ensemble des pays montrait une différence de 10%.
      Ainsi, chaque année, et cela doit avoir été en augmentation depuis 2008, ce sont 10% du PIB mondial qui s’ « évaporent » alors que la planète est en principe un système clos.
      Nous pouvons donc en déduire ce qui se trouve dans les paradis fiscaux qui ont de beaux jours devant eux.

    4. Avatar de yvan
      yvan

      Pardon : veuillez remplacer CHAQUE par l’ENSEMBLE DES PAYS.

      C’est le total qui est significatif.

    5. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Pour données sur paradis fiscaux voir OCDE et surtout le site d’ATTAC

    6. Avatar de yvan
      yvan

      Des liens, Charles, des liens.

      Non que je sois masochiste, mais fainéant 😉

    7. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Yvan a raison. D’habitude je prends la peine de retrouver liens de mes lectures.
      !Ca peut me prendre du temps…
      Cette fois-ci, j’ai fauté.
      Voilà, c’est réparé:
      Sources données sur paradis fiscaux:
      http://www.france.attac.org/spip.php?page=recherche
      http://www.oecd.org/searchResult/0,3400,fr_2649_33745_1_1_1_1_1,00.html
      http://www.cadtm.org/spip.php?page=recherche&page=recherche&recherche=paradis+fiscaux&x=8&y=10

    8. Avatar de Génissel Samuel
      Génissel Samuel

      @Charles A., non te laisse pas faire, c’est un breton, il faudra encore deux siècles pour qu’ils pardonnent aux vendéens (Quand Yvan ce retourne c’est encore pour ce garantir d’une attaque de vendéen, ils sont nés sur des cailloux, ils n’ont pas besoin de muscles juste de nerfs), ne répond pas, sinon dans quatre siècles tes enfants devront encore préciser leurs liens.

    9. Avatar de yvan
      yvan

      Merci beaucoup Charles. 😉
      Et excuses-moi de t’avoir sollicité…

      Samuel. 🙂
      Je ne suis pas « si » rancunier que cela. Surtout envers Charles. Là, ce serait un comble.

    10. Avatar de Génissel Samuel
      Génissel Samuel

      ça veut dire que tu te retourne toujours en cas d’attaque de vendéen, 🙂

  7. […] This post was mentioned on Twitter by Laurent Colin, Lionel Chollet and others. Lionel Chollet said: Dette publique… ou partage du butin? http://is.gd/kmwiE C'est la question: arnaque ou crise? Dans les 2 cas, nos dirigeants sont illégitimes […]

  8. Avatar de Les fougerets
    Les fougerets

    Merci pour cet éclairage pertinent.
    Le 1er ennemi du peuple est cet oligarchie de droite et de gauche qui nous gouverne depuis 40 ans avec un dogmatisme arrivé à son aboutissement et dont nous sommes tenus de payer l’addition mais dont le maintien est aveugle puisque les ponctions du système se basant sur une masse de plus en plus étroite en gros les salariés, le condamne à sa perte : mais qu’importe il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
    Mais il existe un autre ennemi du peuple : les médias avec leurs valets serviles. Doute mais que non : à qui appartiennent les médias : à Sarko pour les médias publics et pour les soit-disant médias privés à ses amis du club du Fouquet’s. Un pays sans médias indépendants, n’est plus en république ou alors bananière. Fouquet nom prémonitoire
    Aussi, je pense que pour dénoncer l’imposture il est temps de s’élever contre la trahison des médias : Radio Paris ment, radio Paris boniment…

  9. Avatar de Christophe
    Christophe

    Donc pour résumer….
    L’impôt sur les sociétés à fondu comme neige au soleil…Par conséquent les bénéfices des entreprises se fait grandissant (moins d’impôt). Le PIB augmente, mais les recettes de l’état par rapport aux PIB diminue. Vous en concluez que la cause principale de la dette réside avant tout dans un problème de recettes.

    Donc pourquoi l’état ne prend pas plus de recettes par rapport au PIB ? Le pouvoir des entreprises est conséquent. Mais peu être que c’est le but de l’état ? Que les entreprises françaises aient la possibilité de concurrencer les grandes entreprises du monde…. enfin c’est juste une supposition…… je veux dire qu’il y a de plus en plus de changements dans les entreprise mondiale, ça peut être une stratégie.
    Voir classement fortune global 500 des plus grandes entreprises mondiale. Dans le top 500 :
    – US 139 entreprises
    – Japon 71
    – Chine 46 entreprises
    – France 39 entreprises
    – Allemagne 37 entreprises
    (…)
    – Inde 8

    1. Avatar de hugo
      hugo

      La Chine et l’Allemagne ont une balance commerciale excédentaire tout en aillant moins de grandes entreprises (proportionnellement à leur PIB) que la France. Donc je ne pense pas qu’une politique visant à favoriser uniquement les grandes entreprises soit une bonne stratégie. Je pense même que c’est tout le contraire car cela favorise le conformisme et décourage la prise de risque et l’innovation.

  10. Avatar de dissy
    dissy

    Les temps sont durs pour les gouvernements des États. D’énormes déficits menacent de toutes parts, de la Californie à l’état de New York en passant par le New Jersey et le Texas. Attendez, le Texas ?

    http://www.rtbf.be/info/economie/chronique-de-paul-krugman/presages-texans-292751

  11. Avatar de Génissel Samuel
    Génissel Samuel

    Pas seulement, la dette permet aussi de stabiliser la balance commerciale, la production délocalisé n’apporte aucun impôt.

  12. Avatar de Génissel Samuel
    Génissel Samuel

    enfin si la tva, mais c’est une source moindre, qu’une production local

  13. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    Faites gaffe Jean-Luc, bien que votre effort, travail, et résultat soient intéressants, à ramasser chez l’Insee, vous ramenez de la moyenne.
    Comme dit Piotr plus haut, mais pas pour les mêmes raisons, les entreprises sont inégales, et aussi devant l’impôt, même si de petits patrons sont contents d’avoir pu adhérer au Medef. C’est flatteur, faut le comprendre.

    L’évasion fiscal, le paradis fiscal, la dissimulation, c’est très pratique pour ceux qui ont les clés pour entrer dans ce jeu là. Ceci dégage un budget libre de toutes contraintes. Vous connaissez la liberté libérale, n’est-pas ? Voici sa vérité

    Les grosses entreprises soit disant françaises, qui arrivent à prétexter mondialisation pour éviter d’avoir un quelque devoir envers leur pays d’appui premier, trichent sciemment, et il est important de les montrer du doigt.

    … Et comme au Medef, elles se cachent derrière les petites qui elles, rament vraiment, pour dire : « Mais voulez-vous tuer l’emploi en France ? » . Alors qu’elles se moquent et de la France, et des autres pays, et de l’emploi.

    Bref, pour compléter l’article, il vous faudrait séparer entreprises et entreprises. Ah ben je me doute que ça doit prendre du temps, mais vous vous exposez à la critique sur ce talon ci.

    1. Avatar de barbe-toute-bleue
      barbe-toute-bleue

      Vous connaissez la liberté libérale, n’est-ce pas ? Voici sa vérité

      Coquille faux sens, pardon

    2. Avatar de Jean-Luc D.
      Jean-Luc D.

      Vous avez raison, en ce sens qu’il aurait été nécessaire de distinguer entre les différents types d’entreprises. Je ne nie pas le fait que certaines PME aient pu voir une baisse significative de leurs bénéfices, et par voie de conséquence de leur imposition à l’IS.
      J’ai uniquement travaillé à partir des chiffres de l’Insee et des grandes masses comptables.
      Néanmoins, mon objectif est de démontrer que la problématique réside essentiellement dans un problème de recette avec une diminution significative sur la durée.
      La perception de l’IS est peut-être un épiphénomène passager. Toujours est-il que cela n’invalide pas la tendance nette qui se dégage sur le 1er tableau comme le fait justement remarquer François Le Sombre.

      En outre, je vous renvoie à cet article paru dans Alternatives Economiques qui est assez édifiant sur les taux d’imposition des entreprises françaises, très loin du taux de 33,3.

      Fiscalité des entreprises : les plus gros paient moins
      Christian Chavagneux | Alternatives Economiques n° 287 – janvier 2010
      Selon le dernier rapport du Conseil des prélèvements obligatoires, les entreprises françaises sont très loin d’acquitter le taux officiel d’imposition de leurs bénéfices fixé à 33,3%. Leur taux d’imposition implicite (les impôts sur les bénéfices ramenés à l’excédent net d’exploitation) se situe en effet en moyenne à 18%, soit plus de 15 points de pourcentage en dessous du niveau légal!
      On pourrait penser que la moyenne est tirée vers le bas par les PME qui bénéficient d’une imposition allégée. Il n’en est rien. Ce sont en effet les plus grosses entreprises, celles du CAC 40, qui bénéficient du taux d’imposition le plus faible: 8% seulement (une étude américaine a montré que les multinationales états-uniennes ont un taux d’imposition équivalent). Quant aux PME, leur taux se situe en moyenne à 22%.
      Les grandes entreprises réduisent leur fiscalité… en appliquant la loi, grâce aux nombreuses dérogations disponibles. Elles le font également, souligne le rapport, par une utilisation abusive des prix de transferts – les prix auxquels les filiales d’une même entreprise s’échangent des biens et des services. Selon le Conseil des prélèvements obligatoires, notre pays encadre insuffisamment ce genre de pratiques « d’optimisation fiscale ». Du côté de Bercy, on répond que la France représente environ 40% de l’ensemble des redressements liés aux prix de transferts dans l’Union européenne.

  14. Avatar de François Le Sombre

    @Jean-Luc D.

    J’attire votre attention sur le fait que vous avez illustré les recettes « nettes de restitution » de l’IS (c’est-à-dire après remboursement, dégrèvements, etc…). L’année 2009 avait fait l’objet de restitutions fortes (liées à la diminution des bénéfices, mais aussi à des dispositions transitoires sur la TVA).
    Pour 2010, à peu près connue maintenant, on revient à 37 milliards, et la loi de finances 2011 (ce n’est qu’une prévision, incluant un scénario optimiste sur la croissance) revient à 44 milliards.
    Une source permettant de l’illustrer : http://www.budget.gouv.fr/presse/dossiers_de_presse/plf2011/chiffres_cles.pdf

    Néanmoins, je crois que ces précisions n’infirment pas la tendance que vous avez détectée, et qui se situe dans la longue durée.

    Ces chiffres sont aussi à rapprocher de la discussion sur les très grandes entreprises (type CAC 40) internationalisées, et leur très faible taux d’imposition réel, lancée il y a quelques jour sur ce blog. Il serait notamment intéressant de rapprocher les baisses tendancielles d’imposition que vous mettez en évidence et « le manque à gagner » induit par leurs techniques d’ »optimisation fiscale ».

    Cordialement,

  15. Avatar de daniel
    daniel

    Merci mille fois. Impôts, dette et revenus de l’Etat, la grande mystification est clairement démontrée .
    Les conséquences, ou les à-cotés, sont multiples:
    les revenus du capital sont libres d’impôts dans les faits. Le Travail
    et la consommation (TVA) sont laminés.
    Les PME sont euthanasiées, l’Industrie est sacrifiée.

    Nous importons, par nécessité, la majorité de notre consommation commune, de faible technologie:
    textile et habillement, agro-alimentaire etc…
    C’est stupide à plus d’un titre.
    Un seul pourrait retenir notre attention: nous sommes complices
    de l’ exploitation renforcée des travailleurs du tiers-monde.
    La liberté du commerce (international) est devenue la liberté
    donnée aux petits chef locaux d’opprimer leurs peuples.

    Il y a un lien puissant entre notre feuille d’impôts
    et le reste du monde.
    Nous n’en sortirons pas sans l’acceptation de l’impôt,
    affecté d’une haute progressivité, par la classe qui nous gouverne.

    1. Avatar de steph
      steph

      « nous sommes complices », certes, mais également prisonniers d’une organisation sociale toute entière tournée vers le travail (chômage, retraite, sécu dépendent de l’acte de travail salarié) qui n’a aujourd’hui d’autre sens que celui de consommer de moins en moins des produits de basses qualités et de rapporter de plus en plus aux rentiers… c’est de l’aliénation pure et simple.

      La complicité renvoi à la culpabilité… vous vous sentez coupable de quoi ?

      L’impôt, cent fois oui, mais pas pour rembourser une dette contractée par une élite bien trop proche des rentiers et des investisseurs justement…

  16. Avatar de Charles A.
    Charles A.

    Merci Jean-Luc.
    Ce texte, sans demander la permission (!) va circuler massivement,
    Il vient renforcer avec chiffres actualisés ce que tous les économistes non larbins
    ont mis en évidence depuis un moment.
    Voir par exemple: http://www.cadtm.org/La-charge-de-la-dette-francaise
    Extrait:

    Une campagne idéologique mensongère

    Les gouvernements qui se sont succédé depuis une trentaine d’année nous ont tous tenu le même discours : « la dette publique est abyssale, c’est le 2ème poste budgétaire, il faut réduire les déficits publics et la dette ».

    Ils ont même essayé (et essaient encore) un discours culpabilisant (« nous laisserons un fardeau pour les générations futures »).

    Au nom de cette dette « abyssale », nos gouvernants n’ont pas décidé d’augmenter les impôts des grandes entreprises ou des ménages fortunés, ceux qui ont les moyens de contribuer à la chose publique, mais, bien au contraire, ils les ont diminués, en France comme tous les pays de l’UE, aux Etats-Unis et au Japon, diminuant ainsi les ressources de l’Etat et aggravant, année après année, le déficit budgétaire et empruntant pour boucher les trous. Par contre, ils ont privatisé à tout va, ils ont réduit les dépenses sociales, comprimé les dépenses publiques, réformé l’Etat et supprimé des centaines de milliers de postes de fonctionnaires dans la fonction publique.

    Et depuis des années, les gouvernants nous assènent la charge de la dette comme étant le summum de la monstruosité cataclysmique, le tsunami qui risque fort de nous emporter si nous ne nous serrons pas la ceinture !

    Nous, c’est aujourd’hui la grande majorité de la population qui subit les plans d’austérité.

    Et alors que leurs moyens de contribuer se sont accrus avec les cadeaux fiscaux et autres éxonérations de cotisations sociales, rien n’est exigé des ménages les plus fortunés, rien n’est exigé non plus des grandes entreprises ou des institutions financières, pourtant responsables de la crise économique et fnancière mondiale.
    En diminuant la part des salaires dans les richesses produites par le travail, en privilégiant les investissements spéculatifs plutôt que productifs, ils ont créé les conditions qui sont à l’origine de cette crise. Ce sont ceux-là qui spéculent aujourd’hui contre les dettes souveraines des pays de la Périphérie de l’Union Européenne et de la Zone Euro (ZE).

  17. Avatar de franck b
    franck b

    Monsieur, il serait intéressant de confronter vos idées avec celles de Charles Gave, le débat serait très instructif.

  18. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    à Jean-Luc D.

    Votre étude est très intéressante et à deux titres :
    1. Vous considérez l’économie dite réelle, c’est-à-dire l’économie de la production de marchandises autres que la marchandise-argent.
    2. Vous rappelez que l’impôt doit, en théorie, dans les régimes dits démocratiques, contribuer à une répartition plus juste de la richesse et à servir l’Etat dans ce qu’il a de fonction protectrice pour l’ensemble des citoyens.
    L’économie dite réelle, c’est celle des entreprises qui produisent, ou plutôt font produire par des salariés, des marchandises bien réelles.
    Ces entreprises vont du maraîcher « bio » qui vend ses légumes sur le marché aux entreprises de taille moyenne (PME/PMI) qui sont soit indépendantes, soit filiales de groupes mondialisés et dont les productions recèlent ou non quelque utilité pour le public.
    Sans donc s’appesantir sur les choses réellement produites, leur valeur d’usage et leur degré de nocivité, il faut constater que, d’un point de vue purement économique, toute ces entreprises semblent égales alors qu’elles ne le sont pas.
    Les entreprises de taille moyenne qui appartiennent à des groupes mondialisée, reversent, par les coûts de transfert ou de cession, leurs bénéfices à leurs clients qui sont en fait leurs propriétaires et/ou actionnaires.
    Les autres, dites indépendantes, sont étranglées par leurs clients qui sont les groupes mondialisés déjà évoqués, et les banques qui leur consentent des prêts pour les investissements dits indispensables qui suppriment des emplois et réduisent la masse salariale, et pour la trésorerie nécessaire pour faire de grands crédits à leurs clients.
    Dans le cas des entreprises dites indépendantes, le bénéfice est en grande partie pompé par la Banque.
    La Banque étant à la fois l’ensemble des banques et le concept de crédit réalisé.
    De ce fait, aucune de ces PME/PMI, ou presque, ne paye plus d’impôt sur le bénéfice car tout le bénéfice part ailleurs, dans la Banque, les actionnaires et les clients « grandes entreprises », alors que l’entreprise est sommé « de réduire sa masse salariale ».
    Quant vous ajoutez à ce schéma si simple, si évident et si dissimulé, que les particuliers eux-mêmes, dès qu’ils ont quelques revenus imposables se voient offrir, à des fins électorales et de maintien de l’ordre établi, des avantages fiscaux, pour entretenir à temps partiel des serviteurs alors que, officiellement, les domestiques n’existent plus en France, vous comprenez comment tout fonctionne dans cette fin de cette civilisation où le mensonge est devenu roi, « quand plus rien n’est vrai et que tout est permis ».

  19. Avatar de Olivier M.
    Olivier M.

    L’épouvantail de la dette publique (les néolibéraux, étrangement, ne parlent jamais de la dette privée des ménages) et la crise que nous vivons sont effectivement un formidable alibi pour les néolibéraux pour réduire le poids de l’État. Puisqu’il est moins efficace et qu’ils réduisent les recettes, ils vont jusqu’à le discréditer, jusqu’à provoquer la fin des aides « sociales » (on peut penser au sabrage du gouvernement anglais), à l’heure précisément où la population en a le plus besoin.

    Je vis en Amérique du nord (Canada) et ici, les think tank de droite (le CD Howe Institute à Toronto, l’IEDM à Montréal, Le Fraser Institute, etc) répandent depuis longtemps et avec insistance depuis le début de la crise ce genre d’inepties sur la dette publique. Ici, par exemple, au Québec, la différence entre les impôts payés par les ménages et ceux payés par les entreprises est bien plus importante qu’en France. Les entreprises (plus spécifiquement les grosses entreprises) sont subventionnées et ne paient pas d’impôts dans certains cas. Les recettes, on pourrait les trouver mais ces conservateurs ressortent aussi la menace des délocalisations et la concurrence internationale pour justifier le coup de main au privé. Ces mêmes politiciens, une fois qu’ils ne sont pas réélus, travaillent dans ces entreprises privées.

    1. Avatar de M
      M

      Ces mêmes politiciens, une fois qu’ils ne sont pas réélus, travaillent dans ces entreprises privées.

      nous avons les même ici ! …ils se reproduisent entre eux …Ce n’est pas sain ! ça va mal finir …

  20. Avatar de L'enfoiré

    Les graphiques, il n’y a rien de plus clair pour expliquer.
    Les intérêts notionnels, les invitations des sociétés étrangères, les prêts à taux réduits, les invitations à participer dans les dettes des États. ON a commencé par l’Afrique, ensuite le Pirée, l’Irlande, la Belgique, l’Espagne… Beaucoup d’âmes charitables, mieux que le Téléthon…
    Je vous laisse découvrir qui est le « ON ».

    1. Avatar de L'enfoiré

      Si vous n’avez pas trouvé, ceci peut vous mettre sur la voie.

  21. Avatar de Victor FIGUEIRA
    Victor FIGUEIRA

    Voilà un billet instructif. Comment se fait-il que les États se trouvent en situation de devoir emprunter aux marchés financiers? Comment se fait-il que les marchés financiers se sont formés, grandis, devenus si riches? Quel est l’historique d’un tel états des choses? Quels sonts les soubassements idéologiques et politiques qui ont permis une telle situation? Il faut décortiquer la l’immense complexité d’instruments juridiques, politiques, financiers qui permettent une telle situation. Il faut faire l’historique d’une telle situation, l’envisageant d’un point de vue global.

  22. Avatar de pierrot123
    pierrot123

    Il semble que le commentateur « Bertrand » (« vous êtes nul ou quoi…etc ») n’a pas bien réalisé que si l’article de Jaen-Luc D… parait sur le blog de Paul Jorion, c’est que, au minimum, Mr.Jorion en accepte la teneur , sinon, il ne l’aurait sans doute pas publié.
    Mr Bertrand, vous connaissez ce blog depuis combien de temps?

    Parce que, Mr Bertrand, c’est Mr Jorion, et tous les commentateurs habituels de ce blog dont vous semblez inférer la « nullité »…

    Hum…vous avez du boulot, là, avec tous ces « nuls »….

    1. Avatar de Jean-Luc D.
      Jean-Luc D.

      Merci de votre soutien.

    2. Avatar de jeannot14
      jeannot14

      Je soutiens, Siné aussi, du moins je le pense et tout en sourire.
      http://lazone.sinehebdo.eu/zone-36.html

  23. Avatar de Gu Si Fang
    Gu Si Fang

    Très intéressant le graphique recettes / PIB. C’est tout le drame : des recettes de droite, et des dépenses de gauche 😉

    D’accord avec Bertrand : c’est la chute des bénéfices et non la baisse de la fiscalité que l’on observe à partir de 2008. Notez d’ailleurs que l’IS a eu tendance à augmenter avant cette date, ce qui peut correspondre à une bulle d’actifs (profits fictifs, mais vrais impôts, et puis crac!).

    Cdt,
    GSF

    1. Avatar de lisztfr
      lisztfr

      Le rapport des recettes de l’Etat sur le PIB, vous savez lire ? La baisse des bénéfices entrerait au dénominateur et ferait monter la courbe vers le haut. Réfléchissez

    2. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      à GSF,

      Ne savez vous pas comment il est facile de déclarer ou non des bénéfices, d’en faire ou de ne pas en faire ?
      Allez voir les contributions de Paul Jorion à ce sujet et aussi ma contribution N° 18.

    3. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      @Gu SI Fang :

      Seriez vous Eric Woerth ?

      Voir en fin d’article , dans le dernier chapitre  » réactions  » :

      http://info.france2.fr/france/le-rapport-de-la-cour-des-comptes-60935850.html

    4. Avatar de CHR
      CHR

      @lisztfr

      Si le PIB augmente alors que le bénéfice des sociétés diminue c’est peut être parce que chaque année il y a une part de plus en plus importante du revenu des français qui provient indirectement de la dette de l’Etat qui ne cesse d‘augmenter!
      Il me semble que Gu Si Fang a raison.

    5. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      @CHR :

      Il s’agit des *recettes de l’Etat* sur le PIB et pas de votre équation.

      – > Il ne s’agit pas des bénéfices des sociétés. GSF a tort.

    6. Avatar de J.Gorban
      J.Gorban

      rien ne nous sera épargné avec des idéologues libéraux de votre genre !!

       » profits fictifs, mais vrais impôts, et puis crac « 

      quels profits fictifs ? c’est bien du fric qui est tombé dans l’escarcelle des actionnaires ?

      votre remarque comme celle de Bertrand ne répond pas à l’essentiel : la tendance depuis de nombreuses années de la chute des recettes .

      pour paraphraser les idéologues libéraux : jamais un bon père de famille accepte une baisse de son salaire de 20 ou 30% en bon gestionnaire …….. car il sait que le déficit vient soit de la baisse des recettes ( ça c’est la tactique libérale ) soit de l’explosion des dépenses.

      remarquez un état recentré sur son coeur de métier ( pour reprendre les termes des idéologues libéraux ) c’est à dire la police la justice et l’armée ne coutera pas cher et surtout permettra aux plus riches d’avoir les armes necessaires pour mâter tous les pauvres qu’ils fabriquent.

    7. Avatar de timiota
      timiota

      En effet, bertrand a exagéré, mais sur ces recettes 2009 liée à une année 2008 mauvaise (la bourse passe au pic en 2007, aux « subprimes »), ça me semble évident.
      Une boite commence pas vendre mal, puis restucture si elle ne voitg pas le bout du tunnel, et alors le PIB se rétrécit, car ici l’épargne n’augmentant pas, le PIB suit les salaires de pas trop loin.
      Bref, le PIB est beaucoup moins élastique que le bénéfice des sociétés,

      la masse salariale itou est moins élastique (c’est pour cela que l’Espagne se prend la crise en pleine poire, ne pouvant abaisser ses salaires en même temps que la bulle immobilière qui les avaient entraîné à la hausse, dixit Krugman qui ne doit pas se tromper là-dessus)

      Ca n’enlève pas le trend de fond, mais les 6 points vers le bas deviennent 4 points.

      C’est vrai aussi qu’un lot (de quelle taille, comme demande Piotr en peu de mots) parmi les sociétés ne fonctionnent pas en (i) vendant mal d’abord et (ii) restructurant après, mais en restructurant coute que coute (les LU étaient bénéficiaires sur la seule usine de Savigny, je crois), pour presser le citron à 15%, LBO etc.

      Pour celles là, la courbe de Jean Luc D. est raisonnablement pertinente.

      Tout en défendant jean Luc D. globalement, je comprends qu’on ressente l’ulcération de bertrand à voir baser une argumentation sur un schéma qui comporte une faiblesse aisément reprochable, même si cette faiblesse n’entame pas le tout.

    8. Avatar de Gu Si Fang
      Gu Si Fang

      @ liszt

      Le rapport des recettes de l’Etat sur le PIB, vous savez lire ? La baisse des bénéfices entrerait au dénominateur et ferait monter la courbe vers le haut. Réfléchissez

      Ah oui ? Donc selon vous on a : PIB = bénéfices + … ? plus quoi, au juste ?

      Non, ce que je dis c’est que l’inflation en général – et une bulle de crédit en particulier – fait mécaniquement monter les recettes de l’Etat (temporairement). Comment ? Quelques exemples sont :
      – hausse des prix d’actifs, et donc des impôts corrélés à ces prix (plus-values, ISF, etc.) : les recettes de l’Etat irlandais avaientt augmenté de près de 1% sous l’effet de la bulle immobilière ;
      – hausse des bénéfices des sociétés (si elles sous-estiment l’inflation et les provisions pour amortissement).

      C’est pourquoi je parle de prix fictifs et de vrais impôts, n’en déplaise à J. Gorban. Si la banque centrale laisse se gonfler une bulle de crédit, l’immobilier et la bourse montent artificiellement et les recettes fiscales aussi. Lorsque la bulle éclate, les recettes fiscales s’évaporent car elles ne reposaient pas sur des activités économiques soutenables. C’est comme ça que j’interprète le graphique en montagnes russes…

      Cdt,
      GSF

  24. Avatar de Hervey

    Excellent affichage. Vigneron nous manque cruellement.

  25. Avatar de ROBERT GIL
    ROBERT GIL

    La dette publique ne vient pas d’une hausse des dépenses, mais d’une baisse des recettes. L’État dispose d’un moyen dont les particuliers sont dépourvus : il fixe lui-même ses recettes par l’impôt, alors que ce n’est pas nous qui décidons de nos salaires ! Et quand on limite soi-même ses propres recettes, il faut bien trouver d’autres sources de financement : c’est l’emprunt. Et à qui emprunte-t-on sous forme d’obligations du Trésor ? Aux plus riches évidemment ; si au lieu de faire payer les plus riches par les impôts, le gouvernement leur emprunte, cela ne peut qu’aggraver le déficit ! Alors, pour payer, il faut vendre EDF, GDF, autoroutes, ouvrages d’art, patrimoine administratif, industriel etc. Il faut vendre nos services publics aux services privés, réduire les effectifs de la fonction publique et nos dépenses sociales, fermer nos maternités, nos hôpitaux. Il faut ouvrir le secteur public au secteur marchand.

    Conscience Citoyenne Responsable

    1. Avatar de Olivier
      Olivier

      Vous avez raison. Non seulement la baisse des recettes crée la dette, mais surtout elle enrichit les plus riches puisque ce sont les seuls qui peuvent prêter, et qu’ils gagnent de l’argent en octroyant cet emprunt. A chaque baisse de recette c’est non seulement une part de la richesse qui est soustraite du bien commun, mais c’est en plus la création d’un moyen de gagner de l’argent dont est exclu la plus grande partie de la population.
      Cette baisse de recette est tout sauf subie : c’est une décision librement consentie de nos dirigeants. Surement par aveuglement pour la plupart d’entre eux parierai-je. Ce qui n’excuse rien.
      Dommage que le graphique « recette en % PIB » n’ait pas de repères en vertical, cela permettrait de voir comment se comporte cette valeur en fonction des gouvernements.
      Ceci dit, une fois mis en place le dogme de la concurrence « libre et non faussée » (wouaf, wouaf, wouaf), les gouvernements avaient-ils le choix, au risque de voir la « fuite des capitaux ».
      Dans tous les cas, et quelle qu’en soit la raison, il va être temps de redresser la barre.

  26. Avatar de François Le Sombre

    @Gu Si Fang :

    « c’est la chute des bénéfices et non la baisse de la fiscalité que l’on observe à partir de 2008 »

    Seulement en partie, et pour moitié semble-t-il : voir les commentaires éclairants de Piotr à ce sujet – billet n°1- (incidemment, le mien aussi) sur les diverses dispositions qui ont creusé un écart faramineux entre recettes brutes et nettes (50% en 2009). A se demander, avec le recul, si on n’a pas alourdi volontairement le déficit public…

    @Piotr et Jean-Luc D. : sur la modification de la TP, elle a été versée trop récemment (15 Décembre) pour avoir le résultat précis de son produit. Des surprises ont été observées (Entreprises Individuelles sans bénéfice devant s’acquitter de la « cotisation Foncière des Entreprises », par exemple, ce qui leur rend le changement trsè désavantageux. Des compensation sont à l’étude…).

  27. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    La propagande est définie comme « une action en vue d’influencer un public »
    La publicité est définie comme « une action en vue d’influencer un public ».

    Seuls ceux qui ont la mémoire courte, ou, comme disent de nos jours les ordinateurs et ceux qu’ils commandent, ceux pour lesquels la mémoire a été effacée, ne savent pas que propagande est l’ancien terme qui désignait la publicité et que ce mot a changé parce que le terme propagande était trop chargé (des passifs nazis et staliniens entre autres)

    1. Avatar de domini CB
      domini CB

      et le terme de réclame est aussi passé aux oubliettes
      allez savoir pourquoi

    2. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      à domini CB,

      D’après le Robert, le mot réclame a dispoaru pour s’être chargé au fil du temps de connotations négatives et donc, mais pour des motifs autres, a accompagné le terme propagande dans les oubliettes.

    3. Avatar de lisztfr
      lisztfr

      Tous au gniouf !

      Police, menottes, prison :

      http://surlezinc.blogs.com/jcp/2004/03/policemenottesp.html

      A Michel Galabru… Police-Menottes-Prison : trois mots secs, tranchants comme des couteaux

    4. Avatar de pyt
      pyt

      réclame : sorte de pipeau pour attirer des oiseaux dans des pièges.
      (« Littré le dit, qui ne se trompe jamais »)

    5. Avatar de domini CB
      domini CB

      du pipeau aux oreilles des dindons, des dodos, des pigeons
      qui, espérons, ne se laisseront plus si facilement tromper

    6. Avatar de moodz
      moodz

      Déjà le mot « Publicité » est caduc. Il s’inscrit péjorativement dans une réalité dite de conditionnement et perd en période de crise sa crédibilité pour les plus avertis. On emploie plus astucieusement le terme de « com » bien évidement l’abréviation du mot communication. Ainsi et depuis bien des années déjà, une agence de publicité se fait appeler une agence de communication. Inutile de préciser ce qu’induit dans les esprits le concept de communication : un précepte inter-actif qui offre l’illusion d’une liberté de pensée dotée de l’ »esprit critique » insidieusement bridée.

    7. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      A propos de la COM.

      Ce qui est communiqué, ce sont des ordres.
      Fort harmonieusement, ce sont ceux qui donnent les ordres qui disent ce qu’il faut en penser.

  28. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    A propos des mots et des jeux qui vont avec, j’ai un ami qui en est friand et qui vient de me suggérer qu’il ne faut plus dire « la zone euro » mais « l’euro c’est la zone » et d’après le Robert, « zone » est équivalent de « terrains vagues ».

    1. Avatar de louise
      louise

      Nous sommes tous des « zonards » ! 🙂

    2. Avatar de jeannot14
      jeannot14

      et sur terrains vagues, avec loppsi 2, sur simple arrété préfectoral, destruction de toutes constructions non conformes.

  29. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    A propos de vérité : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1066
    Où l’on voit des élus de la nation et représentants de la République s’offusquer et quitter pour convenance personnelle – la peur de la vérité – une cérémonie commémorative de la Résistance…

    Quelle honte ! C’est le point de non-retour.

    1. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      @Julien :

      La version locale de mai 2010 de la résistance « historique » à Sarkozy , avec son courant PC nationaliste , anti euro , mais en fait ce jour là nettement anti Sarkozy , qui vient périodiquement , par effet médiatique, récupérer les souffrances de plus de 500 morts de tous bords sur le plateau des Glières , ce qui outrage une majorité silencieuse mais résistante , ici .

      http://www.comite-valmy.org/spip.php?article654

    2. Avatar de Paul Jorion

      A propos de la Résistance et du CNR : l’« Affaire » de Signes

      Claude Roddier et Bernard Oustrières

      samedi 8 janvier 2011, par Comité Valmy

      L’ANACR rend chaque année hommage aux dix maquisards assassinés par les nazis à la ferme de La Limatte, près de Signes dans le Var, le 2 janvier 1944. La cérémonie se déroule selon un protocole quasi-immuable : rassemblement et dépôts de gerbes au pied de la stèle où sont gravés les noms des martyrs et celui du berger venu les prévenir de l’arrivée des Allemands ; défilé dans les rues du village ; nouveaux dépôts de gerbes au monument aux morts ; recueillement dans le cimetière devant la tombe des Résistants ; enfin, discours et vin d’honneur dans une salle municipale. Cette manifestation annuelle, qui revêt un caractère sacré pour les Résistants, leurs familles et les amis de la Résistance du Var, attire toujours de nombreux élus auquel se joint le représentant du préfet.
      Rien ne laissait présager que la dernière commémoration, le 2 janvier donc, donnerait lieu à un vif incident. Qui l’a provoqué ? Est-ce le discours iconoclaste de la présidente départementale de l’ANACR, Claude Roddier, résolue à dénoncer l’hypocrisie de ceux qui laissent « se dissoudre la France » ou bien, très en amont, ceux-là même qu’elle a dénoncés parce qu’ils ont déclaré une guerre totale au programme du Conseil national de la Résistance ? La présidente, rappelant que les martyrs de la La Limatte avaient aussi combattu pour l’instauration d’un monde plus heureux, expliqua que les Résistants et leurs amis ne pouvaient plus longtemps accepter ces atteintes réitérées aux acquis du CNR, en particulier les mesures contre les retraites et le démantèlement en cours de la Sécurité sociale. Présents à la tribune aux côtés de Claude Roddier, le représentant du préfet et la députée de la circonscription, Mme Josette Pons, donnèrent très vite les signes les plus évidents d’une grande nervosité. La présidente continuant d’appeler un chat un chat, tous deux se levèrent bientôt pour quitter la tribune et la salle, marquant leur désapprobation. Situation inouïe que le maire de Signes, Jean Michel, écartelé entre ses devoirs protocolaires et ses propres engagements de fils de Résistant, eut bien du mal à arbitrer.

    3. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Dans l’affaire de Signes , ce qui m’épate le plus c’est qu’une vulgaire députée se croit autorisée à s’offusquer d’une atteinte à la personne du président de la République dans un type de cérémonie ( j’en ai vécu pas mal ) où le caractère sacré du respect du aux morts , quelque soient leurs convictions philosophiques , politiques ou religieuses , fait que l’on s’impose de mettre son mouchoir sur ce genre de  » contrariété » .

      Faut il que la majorité ( pas tous ) des députés UMP soit à ce point redevable de leur élection à leur asservissement aveugle à la paroleet la personne du chef , pour qu’on en trouve pour s’abaisser à ce genre de comportement .

      Sur l’attitude du  » représentant du préfet  » , pour avoir observer ( et tirer mon chapeau à ) certains préfets , quelque soit leur « étiquette » en relation avec le pouvoir , confrontés à ce genre de situation , je crois que c’est une attitude de sous fifre sans doute pas encore aguerri , car , dans les cas que j’ai connu , un préfet digne de ce nom pâlit , perd le sourire s’il l’avait , et attend patiemment que son temps de parole vienne ( c’est toujours le représentant de l’Etat qui clot les discours ) pour faire honneur à la cérémonie et à ce qu’elle représente , mais en profiter discrètement , au détour d’une phrase pour relever que tous les propos émis précédemment ne recueillaient , » comme on pouvait s’en douter » , pas son aval . Et on termine toujours par des remerciements , des félicitations et la Marseillaise ( qui est toujours un moment fort même pour les plus jeunes dans des cérémonies concernant la résistance ).Les journalistes savent très bien décoder ce qui s’est échangé sans ne froisser personne .

      Si la préfectorale devient aussi bête que les députés ou certains barons de collectivités locales …

      Mais , au bénèfice de merveilleux souvenirs et de sympathie pour beaucoup de préfets de toutes obédiences que j’ai connus , je me refuse à leur faire l’indignité de le croire .Il y a parmi eux et elles , d’authentiques hommes et femmes d’Etat .

      Je leur fais confiance pour le rester .

    4. Avatar de Isabelle
      Isabelle

      Bonjour,

      le discours qui a fait fuir les officiels est lisible ici :
      http://merle.rene.over-blog.com/article-signes-2-janvier-2011-resistance-et-officiels-64412397.html

    5. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Correction après relecture : il y a eu environ 160 morts aux Glières sur les 500 maquisards présents .

    6. Avatar de edith
      edith

      Etant d’une commune voisine de Signes, je partage de tout coeur ce chant avec ceux qui partagent mes valeurs :

      http://www.youtube.com/watch?v=QRhg-Ioik8c&feature=fvw

    7. Avatar de M
      M

      oui, c’est dans la suite logique de tout le reste …

      cf, « Walter (Bassan), retour en résistance », où l’on arrive à partir d’un hommage aux résistants des Glières, et dans le cimetière, à l’indécence la plus totale …et, où il y a menace non voilée d’un affidé de « qui-nous-savons » au journaliste-documentariste …

      A propos de Préfet, il y en aura qui, j’espère, « tiendront la route » …
      Deux figures-clef de la résistance, d’accord sur rien, mais luttant pour l’essentiel :
      – Jean Moulin : Préfet …désobéisseur, pour le moins.
      – Et Pierre Brossolette, brillant Normalien.
      ont pris le Maquis, ont fait ce qu’ils savaient faire : organiser …
      Avec leur talent, ils auraient pu chercher à « se placer », se planquer, attendre que ça se passe,
      se mettre à l’abri : ils ont choisi tout le contraire …sachant ce qu’ils risquaient !
      Nous devons beaucoup à la désobéissance de tous : humbles, paysans, ouvriers, intellectuels (Musée de l’homme, G.Tillion( ethnologue), JP Vernant ( agrégé de philo, communiste ) et bien d’autres, avec ou sans papiers, de nationalité française ou pas : ils se sont réunis pour refuser ce qui semblait irrémédiable .
      C’est à eux que , tous, nous devons, ce qui s’est construit ensuite …et qui a été détruit par négligence, oubli de l’Histoire, mise en place d’un système qui n’est pas le nôtre … qui nous fait violence …qui ne correspond en rien à notre structuration, notre recherche d’équilibre …notre devise est une idée vers laquelle il faut tendre …rien n’est jamais acquis : la preuve …mais, dans ce Pays, nous le savons …
      Si nous voulons, enfin, construire une Europe généreuse, il faut recommencer par cela : c’est un point d’appui sur lequel il n’y a pas à rougir .

    8. Avatar de Tano
      Tano

      Ah oui! En effet, à la lecture de l’article et du discours, on peut légitimement dire que l’attitude de cette députée et de ce préfet est absolument abjecte.

      Ces deux guignols renient tout pour leur place.
      C’est à vomir!

      Décidément, je trouve que l’attitude de nos politiques aujourd’hui ressemble étrangement à certains des pires politiques de la dernière décennie de la 3ème République ou de la 4ème République. Quelle atmosphère malsaine! Quelle médiocrité, quel avilissement!

      De Gaulle les appellera « les profiteurs d’abandon ».
      A leur place (préfet, député…) ils profitent. Et ils nous abandonnent.

    9. Avatar de jducac
      jducac

      @ M dit : 8 janvier 2011 à 23:01

      oui, c’est dans la suite logique de tout le reste …

      Oui, c’est navrant, regrettable, condamnable, que sais-je encore.
      Mais suffit-il de s’indigner, de se dire que c’est dans la logique du reste, que ça n’est pas surprenant, et…d’en rester là ?
      C’est aussi le courage et l’union, au-delà des divisions partisanes, qui étaient célébrés en rendant hommage à ces résistants. C’est très difficile de s’unir, quand on n’est pas du même bord. C’est très facile de se désunir et stupide de le faire en de pareilles circonstances.

      Ces deux dames sont probablement torturées dans leur conscience en ayant créé cette image négative.

      L’une, en se disant qu’elle a été maladroite ou provocante en adressant son discours aux « préfet, maires, conseillers généraux, régionaux…. » sans citer le député qui est quand même le représentant du « local » au niveau de l’assemblée « nationale ». Ou bien aussi, qu’elle aurait pu rédiger autrement la nécessité de préserver l’œuvre du CNationalR, lorsque 70 ans après, des adaptations sont nécessaires.
      L’autre, en se disant qu’elle n’en serait pas morte si, se sentant visée, elle avait serré les dents et était restée digne, malgré l’affront.

      Or, ni l’une ni l’autre n’a su faire ce qu’il aurait fallu faire pour éviter ce qui est arrivé. Parce que les hommes (femmes) ne sont pas parfaits.

      Ce qu’on peut espérer, c’est qu’une connaissance commune à ces deux personnes, les aide à se réconcilier. Qui aura le courage de le faire, pour montrer au pays qu’on a davantage besoin d’union que de désunion ?

      Si cela se faisait, il faudrait ne pas manquer d’agiter les média pour le faire savoir et diffuser une image positive.

    10. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ jducac

      Le raccourci qui consiste a mettre sur un quasi-pied d’égalité un « oubli » (volontaire ou pas d’ailleurs) de citation et le boycott d’une cérémonie commémorative me semble maladroit.

      Pourquoi ? Parce que dans le premier cas, même si l’on est pessimiste et considère que l’oubli était volontaire, il ne s’agit au mieux que d’un manque de savoir vivre.

      Alors que dans le deuxième cas, il s’agit d’une atteinte à la mémoire de dizaines de morts et à une certaine idée de la République.

      Alors je suis désolé de vous le dire, mais vous n’avez pas le droit de laisser sous-entendre que les torts sont partagés et que tout cela se réglera autour d’une tasse de thé.

    11. Avatar de Olivier Kaeppelin
      Olivier Kaeppelin

      @M
      La Résistance une référence pour construire le monde de demain. Oui… mais à condition d’y faire le tri au préalable.

      Les noms que vous citez sont inattaquables. Il y en a bien d’autres et des sans grades qui le sont tout autant. C’est d’ailleurs parmi les sans grades que l’on retrouve le plus de résistants inattaquables. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas eu de sans-grades résistants qui soient plus que méprisables. Les FFI par exemple comportaient de nombreux criminels d’avant guerre qui ont sévi dans les campagnes françaises. Leurs méthodes n’avaient rien à envier à celle de la Gestapo.

      Il faut se rendre à l’évidence même si cela ne fait pas plaisir à lire:
      1°) la Résistance ne regroupait que de très faible effectif. La majorité de la population soutenait le Maréchal Pétain.
      2°) la Résistance elle-même comportait un grand nombre de « résistants » à la moralité plus que douteuse. En tête de liste on retrouve les hauts-fonctionnaires de l’état qui travaillaient pour Vichy.et qui sont devenus « résistants » sur le tard. La plupart entre octobre et décembre 1943. Cette faible fenêtre n’est pas un hasard, elle est liée au recrutement massif lancé par les bureaux du Général de Gaulle à Londres. Objectif: recruter les futurs cadres de la France pour l’après libération. Les plus malins sont entrés en « résistance » fin 1942 mais sans quitter le régime de Vichy (on ne sait jamais les allemands pouvaient la perdre cette guerre. Il est toujours plus prudent de « manger » aux deux râteliers). Il est vrai que certains ont été d’authentiques résistants mais ils furent une minorité et même une toute petite minorité. Leur destin fut pour la plupart tragique alors que les « résistants du dernier quart d’heure » seront amenés à un avenir brillant au sein de la IVème puis de la Vème république.

      Parmi ces personnalités « illustres » du monde politique (et même industriel pour M. Schueller) on retrouvent par exemple (la liste est loin d’être exhaustive); François Mitterrand, Michel Debré (l’un des rédacteurs de la Constitution de la Vème République et accessoirement premier ministre et… fondateur du SAC), Eugène Schueller (le fondateur de L’Oréal et collaborationniste parisien tendance « le régime de Vichy ne va pas assez loin dans le soutien du régime nazi allemand »). Peu ou prou, ils ont tous à peu prêt la même histoire:
      1°) activiste d’extrême extrême droite avant guerre,
      2° soldat mobilisé comme tout le monde en 1939,
      3°) prisonnier de guerre comme la plupart,
      4°) évadé des camps de détention allemands,
      5°) traversé homérique de l’Allemagne et de la France occupée sans se faire arrêté par les Allemands
      6°) entrée au gouvernement de Vichy
      5°) décoré par ce régime (la Francisque mais aussi d’autres décorations moins ostensiblement typique du régime de Vichy comme la Légion d’Honneur ou l’Ordre du Mérite),
      6°) Entrée en « résistance » suite au recrutement sus-nommés,
      7°) Arrestation par les sans-grades pour motif évident lors de la Libération,
      8°) Disculpation pour acte de résistance par les hautes autorités,
      9°) participation aux gouvernements de la IVème puis de la Vème république.

      Pas étonnant après cela que la décolonisation se soit si mal passée. On retrouve ces profils aux commandes aussi bien à Alger, qu’en Indochine ou encore à la préfecture de police de Paris.

      Aujourd’hui, ils ont tous passé, au sens propre et certains aussi au sens figuré, l’arme à gauche. Ce sont les successeurs qu’ils se sont choisis qui nous dirigent. Ne croyez pas pour autant que leur passé soit aussi sans tâche qu’ils veulent nous le faire croire. A titre d’exemples, voici trois personnages qui aujourd’hui si on leur reprochaient les mêmes faits seraient accusés d’activités « terroristes ». Rien que l’entrée en scène de ce mot est tout un symbole. C’est ainsi que les allemands appelaient les « résistants »: M. Jorion a croisé la route de deux d’entre eux:
      Patrick Devedjian
      Gérard Longuet
      Alain Madelin

      L’histoire et son enseignement joue un rôle dans ce « régimeé. On retrouve donc tout naturellement la peste brune au sein de l’institution académique universitaire. La encore M. Jorion a croisé la route et même le fer avec l’un d’entre eux: Alain-Gérard Slama. Ce personnage a des idées pour le moins méprisables à propos de la période de Vichy qu’il qualifie d’ailleurs de Révolution Nationale comme le faisait le régime de l’époque… Il ne se prive pas d’ailleurs d’attaquer les autres historiens qui ne partagent pas ses points de vue.

      Bref, tout cela pour dire que le vers est dans le fruit depuis longtemps. Ce qui ce passe aujourd’hui n’est que le résultat logique d’un continuum qui remonte à la fameuse « résistance » et plus précisément à ce que l’on pourrait appelé son « côté obscure ».

    12. Avatar de VB
      VB

      à Olivier Kaeppelin,

      Merci pour votre édifiante et très utile petit rappel historique synthétique. De Gaulle a été et est toujours resté très isolé…

    13. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      @ Julien Alexandre : je signe bien évidemment votre reprise des propos de Jducac , en exprimant même que la femme qui s’est exprimée au nom des résistants morts et auxquels on rendait hommage , avait le droit et la mission de proférer ce jour là toutes les indignations que la période actuelle lui suggérait : c’est pour avoir ce droit et cette liberté d’interpellation que ces garçons sont morts .

      Sur les donneurs de commentaires sur ce qu’a été ou pas la résistance , le seul témoignage à peu près fiable que je connaisse , outre ceux , rares et pudiques de ceux de ma propre famille , est par exemple celui ci ( un peu long mais réel , vécu , circonstancié …) … par un homme mort des suites de sa déportation, un curé :

      http://beaucoudray.free.fr/maquisdg.htm

    14. Avatar de Gullirouge
      Gullirouge

      C’est toujours la saison des discours bien assaisonnés, même et surtout à la Cour de Cass…
      Et là on parle d’aujourd’hui et d’ici, et c’est le plus haut représentant du parquet qui s’exprime, librement, à en faire jubiler un Badinter,un Jean-Paul Costa, président de la Cour européenne des droits de l’homme, ou un Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d’Etat au premier rang, qui doivent se retenir pour ne pas sourire…
      « Le gouvernement se fait étriller par le procureur général Nadal de la Cour de cassation « :
      Le Monde.fr

      Lors de son dernier discours après six ans à la tête du parquet général à la Cour de cassation et quarante-quatre ans de vie judiciaire, et Jean-Louis Nadal, l’un des plus haut magistrats de France, a vendredi 7 janvier, sonné la charge avant que sonne la retraite. Le procureur général de la Cour de cassation a, sans les nommer, étrillé Brice Hortefeux, le ministre de l’intérieur, mis en garde le président de la République, botté le train du Conseil supérieur de la magistrature qui termine péniblement son mandat, et réclamé, une nouvelle fois, une réforme du statut du parquet.(…)

      Le discours du Procureur Nadal en PDF.

    15. Avatar de jducac
      jducac

      @ Julien Alexandre dit : 9 janvier 2011 à 10:20v
      @ Juan Nessy dit : 9 janvier 2011 à 14:27

      En m’exprimant ci-dessus, je me suis efforcé d’émettre un commentaire aussi équilibré que possible pour tenter de nous sortir de cette fâcheuse, néfaste et honteuse tendance à la division. C’est notre caractéristique nationale. Elle nous détruit chaque jour davantage.

      J’ai parlé d’union et de réconciliation pour ce faire, considérant qu’une communion dans une commémoration devait nous amener à penser à notre destin commun. J’ai agis en conscience en vue de faire mon devoir à mon modeste niveau.

      Ne faudrait-t-il pas se référer plus souvent aux devoirs qu’aux droits, surtout en pensant à ces martyrs ?

      Manifestement je n’ai pas été entendu, mais j’ai fait ce que j’ai pu.
      Cordialement.

    16. Avatar de M
      M

      Olivier Kaeppelin dit :

      Je ne fais pas d’illusion à ce point !
      Pour les personnes citées par vous, parmi la première génération de politiques : ils ne sont pas sans tâches.
      Parmi les grands patrons collabos de l’époque : c’est le degré de gravité au dessus : ils sont en grande partie responsables de ce qui est advenu …
      Parmi la plus jeune génération de politiciens que vous citez : ils n’ont pas fait cette guerre là : ne risquaient pas d’être résistants ; étaient à l’extrême-droite …et avaient de fâcheuses tendances à se mettre au dessus des Lois …( nous en avons quelques exemples gratinés dans le gvt actuel ) …pour moi, le capitalisme de trés à droite est un sorte de mvt anarchiste : dérégulation, refus de la Loi ( pour leurs petites affaires )
      Néanmoins, la résistance a existé, bel et bien ;~4 % de personnes dans une population, risquant sa peau, alors même que le Pays avaient capitulé : c’est déjà bien : il y a toujours trés peu de personnes prêtes à tout larguer [ il suffit de voir la vie sur certains open space, quand un manager est un peu « tordu » : le courage n’est pas la vertu la mieux partagée : car là, il n’y a pas de risque vital ! : je parle, de plus, de bien avant la crise] …
      Raison de plus pour respecter ceux qui furent réellementcourageux, et, ou téméraires : la plupart étaient trés jeunes !
      Quant à ceux qui ont pris du temps – je ne parle pas de ceux qui ont joué sur tous les tableaux –
      lorsque nous voyons ce qui se passe actuellement, ce monde inversé, et la période de paralysie, de sidération qui nous a tous saisi(e)s, on comprend mieux le doute qui a pu saisir la population de l’époque …( je ne le comprends que maintenant ).
      Mais, je pense que s’il n’y avait pas eu de nombreuses complicités ( des petites choses, mais quand-même : il y a un âge où l’on ne peut faire que de petites choses ) dans la population, beaucoup plus de personnes seraient mortes . Cacher une personne voulait dire risquer la peau de sa propre famille, de ses enfants, de tout le village …Ce n’est pas une mince affaire.
      Qui, ce jour, serait prêt à faire la même chose, dans nos Pays ?

    17. Avatar de M
      M

      Vous parlez du côté obscur de l’homme; en effet ! impossible de le nier …
      Mais, il est bien préférable, d’essayer de relever le front, et d’aller avec ceux qui vous y engagent, de tendre vers, à son petit niveau …que de baisser les bras, et de dire, par exemple : la corruption, on n’y peut rien, donc, on laisse faire : voilà ce à quoi nous en sommes arrivés aujourd’hui …
      ce n’est pas une bonne idée !
      Je préfère dire ce que j’ai dit, je ne sais plus où, tout être humain est susceptible d’être corruptible, mais après il y a des choix à faire …
      Je n’aurais jamais de respect pour un politicien qui attise les côtés sombres, pour faire sa tambouille malhonnête : c’est minable !
      La liberté intérieure, c’est aussi faire des choix, quitte à ce ne soit pas conforme à la théorie en cours .

    18. Avatar de James
      James

      Je n’ai pas suivi les débats sur l’identité nationale. Néanmoins, il me semble que ces acquis en font pleinement partie. Ils sont issus d’un constat terrible qui devrait éclairer ce nouveau siècle : la cupidité a provoqué la guerre, elle doit être sévèrement et sérieusement bridée.

      Au même titre que notre siècle des Lumières, de notre constitution, ces acquis rendent envieux tous les autres pays.

      A tel point que les USA ont réussi à mettre dans les esprits qu’il valait mieux une liberté libérale (en mauvaise santé pour les pauvres) qu’un état défensif (contre l’oppression du système)- petite aparté, leur jeune génération n’y croit plus du tout.

      Il est clair que la guerre a commencé il y a très longtemps (bien avant la terrifiante, comme disait le grand père). Petit à petit nos dirigeants ont vendu nos âmes au diable (à l’argent). Les générations précédentes en ont profité -comme dans tout conte, nous la subissons actuellement, et ce qu’ils ne nous disent pas, c’est qu’il est temps d’enterrer nos enfants dans un système sans politique, dirigés par des agglomérats économiques apatrides. Autrement dit, le diable vient demander son dû -sous forme de dette ou autre.

      On peut, sans virer à l’extrême conspiration, constater vers quoi tendent toutes ces entités en expansion continue. Les grands groupes possèdent des filières dans quasi tous les domaines. Quand cela est régi dans un pays, ils créent une entité détachée qu’ils rattacheront quand la loi sera plus « indulgente » envers leurs pratiques (ou rachèteront une coquille).

      Il me semble d’ailleurs que c’est pour cela que nos politiques font de plus en plus tête basse envers ces monstres -quant ils n’en sont pas issus. S’ils se montrent trop réticent, leurs descendances seront grillées.

      C’est pour qu’ils puissent se passer de cette tentation que nous les payons si chers et maintenant ils revendiquent le fait de pouvoir travailler dans ces groupes en même temps que leurs mandats. (c’est le cas dans ma boîte, le directoire est dirigé et composé d’UMPistes sénateurs, ou de leur épouse quand le montage est trop tendancieux).

      Merci en tout cas pour ce lien et cette information forte à mes yeux et, malheureusement, dans la continuité. N’oublions jamais qu’on ne tue pas un syndicaliste pour tuer un syndicaliste mais bien parce qu’il nous empêche de gagner plus en faisant travailler plus, cela ne vous rappelle pas quelque chose ?

    19. Avatar de claude Roddier

      Un ami vient de me signaler l’intérêt que ce blog porte à l’histoire de Signes et je remercie tous ceux d’entre vous qui ont posté des commentaires, en particulier Julien Alexandre et Paul Jorion lui même.
      Pour que vous puissiez situer mon discours à Signes dans son contexte « politique » je vous donne le nom du site du maquis Vallier. C’est ma photo qui est tout en haut à gauche, elle est prise durant l’hiver 45 et j’ai le képi de lieutenant de mon père. Ceci pour vous dire que je me sens assez forte pour parler au noms des « Résistants » bien que n’étant qu’une amie de la Résistance moi même. Je suis à la fois élue et « héritière ».

      Je commence par répondre à jducac qui me reproche, avec raison, de ne pas m’être adressée à la Députée. Mon Dieu! Je ne m’en étais pas aperçue jusqu’à ce que je lise ce commentaire. J’avais simplement recopié sur le discours de mon prédécesseur la liste des personnes auxquelles le discours est adressé. Ce qui montre d’ailleurs qu’il n’y avait pas obligation pour un(e) député à assister à la commémoration.

      Maintenant je vais vous le dire franchement. Je suis très déçue de la teneur de vos commentaires. Une fois de plus c’est comme si la Résistance était pétrifiée en 1944. Non. Tout mon discours essayait de sortir de ce piège. S’il y a un endroit où il pouvait être commenté c’est bien ici, dans ce billet, justement dans ce billet. Vos commentaires jusqu’à celui ci vont totalement dans le sens de ce que j’ai voulu dire. Que ce soit Jacquesson @4, les fougerets @8, marlowe @27, ils citent comme moi Warren Buffet ou la trahison des media.

      Mon discours n’était pas « maladroit ». J’ai dit ce que les Résistants varois m’ont chargée de dire. Nous avons eu plusieurs réunions et avons décidé que désormais nous faisions nôtre la demande de Lucie Aubrac de résister « au présent ». Je n’avais pas imaginé un instant l’attitude des autorités. Surtout qu’on ne parle que de la députée et du préfet mais il y avait aussi de nombreux élus UMP et ils ont tous suivi le mouvement. Je savais qu’ils n’apprécieraient pas le milieu de mon discours mais c’était la fin qui était importante à mes yeux et je vous la redonne
      « Bernie Sanders vient de retrouver la solution que les Résistants avaient appliquée avec la création du CNR. Nous devons tous nous unir contre ce 1%. Dans cette salle où nous ne sommes pas cent, statistiquement il ne devrait pas y avoir de représentant de ce groupe. Nous sommes donc d’accord entre nous. Pourquoi croyons nous que nos positions politiques sont si éloignées les unes des autres que le mot “politique” doive être tabou? Le CNR n’était-il pas un concentré de politique? Et l’union de toutes les familles politiques en son sein n’a-t-il pas été plus efficace que leur négation?

      Oui, nous devons arriver à nous unir, ne serait ce que pour pouvoir nous dire que les 10 maquisards morts le 2 janvier à Signes nous donnent raison. »

      Les autorités ont montré que j’étais beaucoup trop optimiste. Bien qu’aucune des personnes présentes dans la salle ne fasse partie du 1% des personnes les plus riches et les plus puissantes du monde dont parle le sénateur américain Bernie Sanders, c’est leur défense qu’elle ont prise. Violemment. C’est ceci le message que nous devons faire passer.

  30. Avatar de Papimam
    Papimam

    « Goth ver dutsch noch a mal », je suis sidéré, les bras m’en tombent ou presque.
    Bravo et chapeau bas Monsieur Jean-Paul D, c’est du beau travail.
    Il est essentiel de le soumettre aux critiques les plus vives et de démonter les contre-vérités de celles-ci.
    Il y a des experts crédibles et pour lesquels je privilégie avant tout l’honnêteté intellectuelle pour conforter et soulever les lièvres par leur approche rationnelle et argumentée.
    Ce matin j’entendais pas mal d’arguties de la part des débatteurs de l’économie en question mais pas que, tel les propos de Jean Arthus.

    Il faudrait entamer un travail similaire sur l’efficacité au travail, le coût du travail car mes cheveux se dressent à entendre certaines déclarations péremptoires sur les 35 heures.
    Pour des vieux de la vieille comme moi ou l’enfoiré on oublie trop facilement des réalités simples en ce qui concerne les gains de productivité rien que dans le domaine informatique, la loi de Moore y a participé.
    Nous avons bien mis en oeuvre sur le terrain et en avons mesuré l’impact, des innovations comme :
    . l’informatique de gestion dans les domaines de la compta, des salaires, de la gestion budgétaire, des gestions de production, de la gestion des flux de toutes natures et même des prix sans oublier les statistiques, l’aide à la décision, le data mining et autres data-trucs. L’info ne sert pas qu’à jouer
    . l’EDI qui gère les flux commandes/prépa/livraison/facturation/règlements sans oublier l’approvisionnement. Tout est t’automatique et parfois même tendu.
    . la bureautique (écrits, calculs, documentation, archivage, suivi de projets,…..)

    Où sont passés tous ces gains de productivité, envolés, au ciel, ou tout simplement dans des liquidités qui servent des éternels affamés.
    Si encore cela permettait de lutter plus efficacement contre la faim, la misère, les maladies. Oui on peut être indigné mais surtout vouloir que ça change sur le FOND et proposer des chemins vierges.

    Mais demain est un autre jour, consolidons déjà vos graphiques éloquents.

    1. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Les gains de productivité ont été accumulés par les capitalistes
      comme l’indique la hausse de la part des profits dans le produit national.
      Ils ont peu investi, mais les bling bling ont dépensé un max…
      Ca ne suffit toujours pas et crée les bulles financières.
      Le capital, d’une certaine façon, étouffe dans son propre sang.

    2. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      à Charles A.

      « Les gains de productivité ont été accumulés par les capitalistes  » : on peut affirmer que tous les gains de productivité, comme l’ensemble des gains, sont accaparés per les propriétaires et les gestionnaires du monde qui servent le dieu Capital.
      « Ils ont peu investi » : doit-on le regretter ?
      Tout investissement productif sert à augmenter la rentabilité du capital, et d’abord par les prêts à intérêt qui sont consentis aux investisseurs.
      La rentabilité de ces investissements doit être prouvée, d’une part par les intérêts qu’ils créent et par la baisse des prix de revient qu’ils sont censés provoquer.
      Ce mouvement s’accompagne nécessairement d’une baisse de la masse des salaires distribués.
      Le plus grand investissement mondial réalisé depuis deux décennies a été fait dans l’informatique.
      L’informatique a supprimé massivement du travail.
      Ce qui manque maintenant c’est le travail pour tous et il faudrait pour le moins la semaine de 10 heures pour que chacun ait sa part.
      Ce qui est nommé « classe moyenne », c’est à dire pour l’essentiel, les CADRES, se voient petit à petit perdre leur emploi, remplacés qu’ils sont par des logiciels de gestion, d’analyse et de décision.

    3. Avatar de James
      James

      @ Marlowe
      Parfaitement d’accord avec la semaine de 10h, non pas par fainéantise – en temps qu’insomniaque, je bosse nuit et jour, notamment pour de l’associatif ou du freelance pour des PME d’amis- mais parce que l’on est devenu « trop » productif pour que le plein emploi soit réalisable.

      Je suis content de voire que je ne suis pas le seul à faire tendre ma pensée vers cela. Je n’en attendais pas moins de votre extrême finesse 🙂

    4. Avatar de L'enfoiré

      Salut Papinam,
      Puisque vous reprenez mon pseudo dans votre commentaire, je reviens.
      Oui, je suis un vieux de la vieille.
      Les filières de l’informatique, ce qui en est fait, je connais et pendant 40 ans, sans interruption.
      Au sujet des graphiques dont je connais les avantages et les failles, j’ai aussi écrit un billet.
      Un graphique éloquent, qu’est-ce si les données de départ ne sont pas complets volontairement ou non?

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