Billet invité.
Constater que l’actualité est faite de dominantes écrasantes, mais en contrepartie éphémères, est d’une grande banalité. En l’espace de quelques jours, les projecteurs sont braqués sur un événement, vite délaissé puis oublié.
Il en est ainsi de la guerre des monnaies, des tensions extrêmes du marché obligataire européen, qui ont tous deux provisoirement disparu des manchettes, ou de la spéculation sur les prix des matières premières, dûment annoncée en son temps.
A ne pas en douter, la guerre des monnaies n’est pourtant pas terminée, en dépit du silence qui l’entoure. C’est en Amérique Latine qu’elle suscite actuellement des contre-offensives en série. La banque centrale chilienne va acheter 12 milliards de dollars pour tenter de lutter contre l’appréciation du peso et défendre ainsi ses exportations. Depuis octobre dernier, la Colombie l’avait précédée en achetant 20 millions de dollars par jour, afin de limiter l’appréciation du peso colombien. Guido Mantega, le ministre brésilien des finances reconduit par Dilma Roussef, a pour sa part affirmé que celle-ci ne permettrait pas que « le dollar fonde » face au réal, sans encore préciser les mesures qui pourraient être prises. En sept ans, la valeur du réal a doublé par rapport au dollar.
Dans tous ces pays, la guerre du dollar est profondément déstabilisatrice, tant sur le plan économique que financier, et les mesures tentant d’y faire face ne feront pas le poids. Les Etats-Unis font payer au monde entier les émissions monétaires destinées à les soulager, et ce n’est pas fini.
L’intense activité diplomatique chinoise, avec la tournée européenne de Li Kequiang, vice-premier ministre, et la préparation à Washington de la prochaine visite aux Etats-Unis du Président Hu Jiantao, met la Chine au centre du jeu et relance les spéculations. D’un côté, elle multiplie les gestes de soutien aux pays européens de la zone des tempêtes, de l’autre elle laisse espérer aux yeux des plus optimistes une réévaluation du yuan.
Signe de cet activisme sur le marché monétaire, la Banque Mondiale vient de lancer sa première émission obligataire en yuans, tandis que Pékin annonce la troisième et que des grandes entreprises occidentales s’engagent dans cette même voie depuis Hong Kong. Une partie destinée à durer est engagée, pour laquelle les mises sont encore symboliques, confirmant que pas moins d’une décennie sera nécessaire pour qu’il commence à s’éclaircir.
En Europe, les rythmes sont nettement plus soutenus. La litanie des émissions obligataires a repris, avec ses hauts et surtout ses bas. Au titre des premiers, quoique relatifs, les émissions allemandes et de l’Union européenne (afin de financer l’Irlande), et des seconds celle du Portugal. En attendant celles de l’Italie et l’Espagne, à venir très prochainement. Le taux grec à 10 ans a atteint 12,593% et les Portugais ont du concéder 6,667% pour une émission de même maturité, ce qui se passe dans les deux cas de commentaires. Les achats de la BCE, au mieux, se contentent de limiter les dégâts. Rien n’a changé, tout continue comme avant.
Le marché obligataire européen reste pestiféré, comme en témoignent aussi les hausses des taux du Bund Allemand (2,941%) et de l’OAT Française (3,337%). Sans illusions, les marchés sont dans l’attente de nouvelles annonces politiques franco-allemandes, qui ne changeront pas la face de l’Europe, et ils n’accordent qu’un intérêt relatif aux achats chinois de dette européenne, les assimilant à des jeux diplomatiques. Contrairement aux manchettes de la presse, se disent-ils, la Chine ne se prépare pas à être le banquier de l’Europe ; tout au plus est-elle prête à concéder des facilités de caisse.
Quant aux matières premières, la fin de l’année a été l’occasion de pratiquer cet exercice imposé que sont les rétrospectives. Mettant en évidence les énormes hausses qui sont intervenues tant pour l’énergie, les métaux industriels et précieux que les denrées alimentaires. Tous les prix flambent à l’unisson, du pétrole au blé, du café au coton, du sucre au caoutchouc et du cuivre à l’argent. Le nickel a progressé en 2010 de 30% et l’étain de 60% ; la palme revenant au cuivre, dont le prix a triplé en deux ans. Le sucre brut a gagné 140% depuis juin dernier, celui du blé a doublé en un an, etc…
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), « les cours du pétrole sont entrés dans une zone dangereuse pour l’économie mondiale ». En décembre, le baril de brut a franchi le seuil des 90 dollars, la barre des 100 dollars désormais en ligne de mire. Enfin, valeur refuge par excellence, les métaux précieux n’ont pas été en reste, l’or gagnant sur l’année 25% et l’argent 83%.
On va beaucoup parler des matières premières, du rôle que joue la spéculation financière dans la hausse des cours et de la nécessité d’y mettre un terme. Tous ces marchés sont complexes et le plus souvent opaques, et de nombreux facteurs concourent à la formation des prix sur ceux-ci. Ici des inondations ou des sécheresses, là des grèves ou des accidents miniers, ou bien encore des menaces de guerre civile. Sans qu’il soit toujours aisé de déceler ce qui résulte de l’action des uns et de l’autre, des calamités naturelles et de celle que représente la spéculation financière. Ce qui est en soi un problème.
Ce n’est pas le seul, car l’on vient d’apprendre que l’on renoue avec l’inflation. Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, annonce en effet une inflation à 2,2% en décembre dernier, et l’Europe bascule, qui croyait être aux portes de la déflation. Sans distinguer dans cet accroissement l’effet de la hausse du pétrole et des matières premières, notamment alimentaires. Que l’on exclut du calcul de l’inflation, alors dénommée sous-jacente, quand on ne veut pas les prendre en compte étant donné leur volatilité qui fausse les comparaisons. Ou pour neutraliser les hausses de prix spéculatives des matières premières, pour appeler les choses par leur nom.
En n’entrant pas dans ces subtilités, Eurostat vient d’introduire une nouvelle complication dans l’équation de la crise européenne : 2,2% d’inflation impliquerait de la BCE, en bonne logique, l’abandon de son dispositif de soutien aux établissements financiers, de sa mise à disposition de liquidités et de son taux directeur à 1%, ainsi que de ses achats obligataires pour faire bonne mesure…
En s’appuyant sur l’actualité, les têtes de chapitre du lourd dossier de la spéculation financière sur les prix des matières premières peuvent commencer à être évoquées.
Ainsi, qui n’a pas entendu parler de la concentration du trading des commodities (les matières premières) entre les mains d’un nombre restreint d’opérateurs et des positions dominantes prises par des opérateurs sur ces marchés ? Selon le Wall Street Journal, qui n’identifie pas nommément JP Morgan mais en suggère le nom, un seul négociant détiendrait actuellement sur le London Metal Exchange (LME) entre 80 et 90% du cuivre coté, ce qui représente « la moitié du cuivre échangé sur les marchés réglementés du monde et vaut environ trois milliards de dollars ».
Hasard et bonne fortune, le cours du cuivre bat simultanément tous ses records, à 9.353,50 dollars la tonne. Des situations identiques ne sont d’ailleurs pas rares sur le marché de l’aluminium, du zinc, de l’étain et du nickel, produisant alors les mêmes effets. Elles n’ont d’ailleurs rien d’illégal, à condition d’être signalées.
Au lieu d’intervenir afin d’interdire de telles situations de position dominante, avec leurs conséquences, il a été décidé d’étendre les possibilités d’accéder à ces marchés, grâce à la création d’un nouvel instrument financier baptisé ETF, pour Exchange-Traded Funds. Ceux-ci s’était déjà installés sur les marchés d’actions et d’obligations, mais ils n’existaient pas sur celui des métaux. Cela sera chose faite au début de l’année. Les ETF sont de produits hybrides, proposés à leur clientèle par les banques, côtés en bourse et s’apparentant à des fonds type OPCVM, FCP ou SICAV. On les appelle aussi trackers.
En fin connaisseur, JP Morgan vient d’ailleurs d’annoncer qu’il allait lancer un ETF sur le cuivre. Alors que des poursuites collectives (class actions) sont engagées contre JP Morgan et HSBC à propos de manipulations des cours, non pas du cuivre mais de l’argent.
On ne sera pas surpris, dans ce contexte renouvelé d’innovation, si les cours continuent en 2011 à gravir la pente ascendante de 2010. Les ETF ont pour sous-jacent des quantités physiques de métaux, dont il n’est donc pas véritablement fait commerce, ce qui ne les empêchera pas d’influer fortement sur leur prix. On n’emprunte pas vraiment le chemin d’une interdiction des paris sur les fluctuations des prix !
Une étude effectuée par Luvata, l’un des grands industriels mondiaux consommateur de cuivre, vient d’être publiée. Elle décrit la crainte manifestée au sein de ce secteur que la création d’ETF pour les métaux, notamment du cuivre, introduise de fortes distorsions sur le marché de ce dernier, en particulier en terme de volatilité des prix. Le génie de la finance ayant tout prévu – ou presque – il restera aux industriels la possibilité de se couvrir en acquérant des produits dérivés ad hoc, de gré à gré et non pas utilisant des chambres de compensation qui surenchérissent leur coût d’assurance.
En Europe et aux Etats-Unis, les régulateurs travaillent d’arrache-pied sur le sujet. Michel Barnier, commissaire chargés des marchés financiers, dénonce « l’hyper-spéculation scandaleuse » sur les matières premières agricoles, un terrain moins susceptible d’affrontement avec les Britanniques qui couvent leur LME, car ils sont négociés aux Etats-Unis, principalement à Chicago. « Je ne vois pas pourquoi les Européens seraient moins rigoureux que les Américains », s’est-il exclamé, laissant donc supposer chez ces derniers une grande rigueur.
La proposition de Bruxelles devrait être formalisée au courant de cette année, dans le cadre d’une révision de la législation du MiFID, la directive européenne concernant les marchés des instruments financiers. L’idée est de reprendre, une fois adopté, le dispositif américain de la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), le régulateur spécialisé. Il pourrait imposer des limitations aux positions prises par les courtiers, qui devraient être déclarées. Et donner aux régulateurs la possibilité de les rappeler à l’ordre en cas de dépassement, mais il faut entrer dans les détails.
Au terme d’une longue réflexion, la CFTC préconise en effet un système de plafond pour les positions prises sur les marchés du pétrole, des produits agricoles et des métaux. Mais ces maximums – qui ont été relevés par rapport aux seuils initialement prévus – ne seront obligatoires que dans les jours qui précéderont l’échéance des contrats… Cette louable disposition épargnera les spéculateurs qui, par définition, n’attendent jamais cette échéance pour déboucler leurs contrats papier.
De plus, ces nouvelles règles, quand elles seront adoptées, ne concerneront que les contrats utilisant les services de chambres de compensation, car si la CFTC a désormais dans ses attributions la surveillance du marché de gré à gré, elle ne dispose pas encore de données sur celui-ci.
Autant dire que cette régulation est un total simulacre.
Lorsque l’on s’aventure à par exemple essayer de comprendre le fonctionnement des marchés de l’or et de l’argent, à Londres et sur le Comex (New York), on est vite très dérouté. Car les transactions physiques de ces deux métaux précieux ne sont que la pointe d’un iceberg s’enfonçant dans des eaux impénétrables. Le règne des transactions papier, des positions débouclées avant que les contrats n’arrivent à maturité, du trading de gré à gré des produits d’assurance (dérivés) destinés à la couverture des risques. Sans qu’il soit possible même aux experts d’avancer dans cet environnement des données chiffrées précises, ne pouvant qu’évoquer la taille énorme du marché des dérivés correspondant, sans commune mesure avec les quantités physiques d’or et d’argent disponibles sur le marché. Rien de tout cela ne devrait changer.
On va pourtant beaucoup en entendre parler, de la régulation du marché des matières premières…
94 réponses à “L’actualité de la crise : DEGRÉ ZÉRO DE LA RÉGULATION, par François Leclerc”
Merci monsieur Leclerc ! C’est halucinant comment vous regroupez en si peu de mots l’essentiel, en vous offrant parfois, même, le luxe de l’humour.
Un retour a des bases physiques libres, non manipulables, serrait-elle possible pour temperer leurs ardeurs? Devrons nous subir une alienation plus poussée?
L’argent metal est le point faible de la plutocratie. Il suffit d’informer les peuples pour les liberer du joug monnetaire illusoire imposé.
Les peuples peuvent racheter leur liberté monetaire en demandant livraison physique de quelques onces d’argent (pas d’or, qui reste le privilege des puissants et a eté introduit pour asseoir l’emprise venitienne) pour l’utiliser comme monnaie alternative en se basant sur son etalonnage historique. Mais l’alienation est trop grande, les reperes réels ont eté perdus.
En attendant une reprise en main de la loi sur la finance, cela me semble une solution simple, mais il faudra informer les gens, qui ne savent plus ou donner de l’iphone aujourd’hui.
Au temps du franc germinal, un homme gagnait un salaire moyen annuel d’environ 50 onces d’argent. Regardez le prix manipulé d’aujourd’hui.
Si on laisse les hommes libres de choisir leur monnaie on verrait un retour a l’or et a l’argent car non manipulables (tant que vous ne laissez le diable vous aider a organiser votre vie ou vous offrir ce PLUS qui causera votre alienation).
Au plaisir de vous relire
Vous avez raison de stigmatiser la « plutocratie »…nous sommes gouvernés par des Mickey(s).
S’agissant d’or et d’argent, j’ai ploutôt pensé à Oncle Picsou…
Cher François,
Me permettez-vous de reprendre à ma façon cet article sur Rue89 (en vous citant bien sûr) ?
Bonne année à vous, pendant que j’y suis 😉
Libre de droits et bonne année !
Merci François. Je vous transmettrai le lien après parution.
@ François Leclerc
Mon billet est en ligne sur Rue89 et sur mon propre blog.
NB : le titre sur Rue89 est de la rédaction.
Je vous lis et je me rends compte à quel point la machine est devenue très complexe, trop complexe selon toute évidence ! Mais nous sommes piégés; car toute notre prospérité et notre organisation sociale mondialisée sont construites de cette façon. Et personne ne pourra avouer que le créateur est dépassé par sa créature : question d’orgueil et de préservation d’une paix sociale aussi a minima en ces temps de sauve qui peut ! Alors c’est la fuite en avant. On ne sait pas où l’on va mais on n’a pas d’autre possibilité que d’avancer. Il en a toujours été ainsi, mais avant les choses étaient beaucoup moins complexes… C’est le grand emballement avant le grand effondrement ! C’est fatal, c’est induit car désormais la seule issue positive possible à ce fatras de complexité serait le meilleur des mondes. Et le meilleur des mondes n’est pas très hospitalier pour un humain qui n’aurait pas envie de se transhumaniser ! Mettez les chaloupes à la mer (pour les femmes et les enfants) et faites jouer l’orchestre (pour les maîtres de la complexité, ces nouveaux seigneurs de la guerre moderne, et ceux que la complexité fait bander, ceux qui croient insubmersible le vaisseau qui fait l’orgueil de la modernité et de ses continuatueurs — je laisse le lapsus coquille 😉 ) !
Avertissement : Toute ressemblance avec des faits réels relève de la fiction bien sûr. Enfin disons qu’il s’agit juste d’un scénario … dont on ignore si il est vraiment invraisemblable ! Le pire scénario serait que les adorateurs de la complexité passent femmes et enfants par-dessus bord avant de sombrer à leur tour, détruit par l’engrenage de la complexité d’où on n’a pu retirer la main quand on y eut mit le doigt ! A cet instant, je pense au petit livre « L’insurection qui vient » par le Comité invisible ! Une tentative de manuel de survie d’une certaine façon…
ça serait bien possible …une fois qu’ils se cloneront entre eux, plus besoin de femmes !
et les clones pourront servir à remplacer leurs organes défaillants avec l’âge : immortels, seront-ils ! immortels, et vains !
« Dorian Gray, garde toujours sa beauté d’adolescent. « Si je demeurais toujours jeune et que le portrait vieillisse à ma place ! Je donnerais tout, tout pour qu’il en soit ainsi . Il n’est rien au monde que je ne donnerais. Je donnerais mon âme ! »wikipedia
encore une fois:superbe article,précis et pertinent!merçi.les « leviers » finiront par casser et alors le tsunami financier s’abattra sur le globe………
Je pense au contraire qu’on ne va pas en entendre parler. Je pense au contraire que les « peuples » en ont tellement marre qu’ils ne vont plus chercher a comprendre. Juste exprimer leur colère.
Et si on en arrive la … je vous laisse imaginer ce que ça signifie.
Disons, que pendant quelques temps ces cours vont stopper leurs envolés, histoire que les médias regardent ailleurs; rien ne presse, le cours du blé a bien repris entre noël et le premier, même si le physique est tendu, voir plus tendu qu’en 2007 (les exportations Européennes sont bien plus conséquentes que les autres années, faudrait que je retrouve les chiffres), les cours n’évoluent qu’à des moments où on s’y attend le moins, ce qui fait que même si les cours départs fermes sont autour de 230, la plupart des paysans ont pré-vendu 1/3 la récolte 2011 à 170€/tonne.
comme la neige francilienne fondant au soleil éclipsé le temps d’une révolution…
Un agent du conseil général des Bouches-du-Rhône, créateur d’un site Internet baptisé « Wikileaks13 » visant à « dénoncer les pratiques illégales » dans la région marseillaise, a été suspendu pour non-respect du devoir de réserve, a indiqué le département mercredi 5 janvier.
Je crois de plus en plus que les mots commençant par D ont été inventé pour berner :
Dieu, Démocratie, Déontologie ect….Dollar ………..ect…
Cet agent est donc éminemment respectable ! dans ce monde qui est à l’envers !
Ben Bernake est inquiet de la situation en Europe qui pourrait compromettre la reprise aux Etats-Unis.
Le commandant Smith avertit les navires alentour de la présence d’Icebergs dans l’aire de navigation.
un blagueur cet homme, on vous le dit !
Il faut vraiment tout inverser: les événements, les mots, les phrases …..
Ce billet est lumineux parce qu’il met en parallèle la guerre des monnaies avec sa contrepartie dans l’économie réelle qu’est la flambée des prix des matières premières. Tout ce chaos a une cause : la planche à billet en dollar qui permet aux États-Unis d’acheter au reste du monde sans s’obliger à rembourser leurs dettes et ce qui est encore pire en détruisant toute possibilité de calcul des conditions d’un remboursement possible. La première économie du monde vend sans limite de la pure magie financière où les ressources nécessaires à la vie humaine concrète tombent littéralement du ciel pour certains privilégiés. Ces privilégiés sont les banques qui empruntent gratuitement aux banques centrales pour revendre à terme n’importe quel actif réel dont le prix flambe avec certitude en assurant des plus-values totalement factices. La finance divinisée est au-dessus de toute loi de réalité. Elle dicte au monde d’en bas le prix de la vie humaine et du travail qu’il faut accomplir pour accéder aux bénédictions du ciel. Un billet lumineux qui nous parle de la nuit profonde où nous plongeons.
Un billet lumineux qui nous parle de la nuit profonde où nous plongeons.
Oui chez François Leclerc cela devient une habitude,mais je suis inquiet,il y a quelques mois seulement je m’indignait à la lecture de ces articles et la colère montait me donnant envie d’en découdre,maintenant je suis comme les réfugiés sur les routes lors de la débâcle de 1940,désappointé devant la trahison des élites politiques et la passivité de l’immense partie de la population.
La passivité de la population…………..
Je vous assure qu’avec mes chats, ça ne marcherait pas une seconde.
Quand je les mets dehors et qu’ils veulent rentrer ou quand ils ont faim et que je suis retard c’est la révolution qui s’agite, les regards comme les miaulements n’attendent pas, les étendards sont levés contre cet être humain tyrannique qui ne comprend décidément rien.
Alors on dit l’espèce humaine supérieure tu parles.
Vive l’instinct, au lieu de ces sommes de pensées et de peurs absurdes qui font de l’humain
une espèce née pour être esclave et qui remercie encore son tyran.
@PSJ
Ah ! voilà de la synthèse, compréhensible pour les demeurés de mon genre… Bravo et tutti quanti, si j’ose….
Je prends aussi la liberté d’ajouter que cette habileté que les US ont d’utiliser leur position dominante pour téter, à prix cassé, sur la mamelle du monde, participe du phénomène global de la virtualisation de l’argent – mon cheval de bataille.
En clair les magouilles financières complexes, immorales, etc. sont couvertes, sous des modes opératoires complexes, par des armées d’avocats et autres contorsionnistes réthoriciens (ce que je vous reproche parfois) .
Alors qu’il s’agit simplement de dire qu’il est totalement ahurissant, inconvenant, déprimant, grotesque, contre productif, aliénant….. qu’un col blanc New-Yorkais, stressé devant ses ordinateurs, gagne des sommes démesurées alors qu’il n’est qu’un parasite, non seulement d’une avidité à la frontière de la maladie mentale, mais aussi un fouteur de bordel, bordel susceptible de déclencher des horreurs.
J’adore les choses simples
Mon cerveau par exemple
avez-vous lu cet article du Monde sur la « commission » bipartite américaine censée expliquer les ressorts de la crise? Proprement hallucinant !! (passez par yahoo actualités)
Donc 1) les politiques savaient tout depuis bien longtemps
2) certains continuent à exiger la dérégulation (les républicains en l’occurence)
Invraisemblable
Je l’ai vu. Très joli déni de toute responsabilité de Wall Street dans cette crise. Le pire est que ce déni a toutes les chances de devenir la réalité. Je pense ici au type qui disait « Nous créons notre réalité ».
« Ce type » s’appelait von Hayek. Il est toujours bon de le rappeler.
Von Hayek était un poète vous n’avez rien compris.
Un poète maudit, je vous l’accorde.
Le site de la dite commission, pendant de la non moins surprenante Commission Emmanuelli, c’est ici:
http://www.fcic.gov/
guerre =) propagande =) influence =) manipulations …
si les zélites zuesses ne racontaient pas de bobards à leur propre population, il se pourrait, non pas qu’ils-elles passent à la machine à raccourcir : nous avons le brevet, mais bien qu’ils se fassent lyncher …à chacun son style !
Je crois que le monde entier commence sérieusement à en avoir marre des zélites-banksters zuesses …et de leurs complices …
Lorsque, le 3 janvier 1973, les Pompidou/Giscard et Cie ont modifié les statuts de la BDF et ont interdit au pays de s’endetter aurpès de sa banque centrale, d’aucuns disent qu’ils ignoraient ce qu’ils faisaient. Ils ont tout simplement trahi leurs concitoyens.
Il y avait conflit d’intérêts.
Car Trahir ne leur a pas suffi; il faut croire que les accointances des hommes de l’état avec certaines banques bien introduites ont été rémunérées de quelque façon.
A moins que certaines manoeuvres politiciennes ne permettent de mettre en place les présidents utiles?
Forfaiture?
Preuves difficiles à établir sans ouvrir le ventre des paradis fiscaux.
@ Tartar:
Des deux alternatives que vous proposez, je choisit la troisième:
Les gouvernants n’ont même plus souvent le rapport de force pour négocier une commission !
Le capital dicte sa loi.
Les politiciens sont des illusionionistes, certes grassement payés, mais sans plus.
La meilleure preuve: toute la gauche de Marchais à DSK en passant par Mélanchon
prennent sont arrivés au « pouvoir », pour changer la vie, pour une révolution disent les plus égarés,
et reviennent-ils sur la forfaiture ?
Non, au contraire, ils libéralisent encore plus,
l’ère Mitterrand a été le triomphe du capital!
à Charles A.,
Je pense que les deux règnes successifs de Mitterand, et dès le premier jour, ont été en France le moment de la modernisation du capitalisme, c’est-à-dire l’abandon de l’ Etat protecteur et un grand pas en avant dans la libéralisation de l’économie en même temps que la modernisation dans la culture et les moeurs.
Le capitalisme, ses dirigeants et tous ceux qui aspirent à le devenir, poursuiventt toujours cette double libéralisation, véritable double pensée comme le montre J.C. Michéa, et double action, et en même temps la disparition massive, et tous les jours aggravée du travail pour tous, de n’importe quel travail et à n’importe quelles conditions, s’opposent à cette modernisation qui devient impossible.
Tous les charlatans qui s’agitent sur les tréteaux médiatiques sont ainsi amenés à se contredire sans cesse, affirmant n’importe quoi en le disant n’importe comment et aussi bien le contraire le lendemain.
On peut donc le même jour constater le succès d’un petit livre indigné et comprendre que les tentations totalitaires sont non seulement bien présentes mais encore bien suggérées en permanence par les candidats au pouvoir.
Comme l’a dit C.L. très clairement il n’est plus temps de penser mais de travailler.
Cette allusion est caractéristique de l’époque et de la fin de l’illusion démocratique d’autant plus que les classes moyennes sont de plus en plus attaquées et de plus en plus inquiètes, et à juste raison.
Je serai curieux de savoir quelle est la proportion de lecteurs du blog de Paul Jorion qui sont issus ou membres de cette fameuse classe moyenne autrement dit les cadres.
l’UE a obéit au doigt et à l’oeil aux zuesses …certains de ces politiciens ont été « prélevés » pour faire des petits stages aux états unis, maintenus au chaud, et ressortis quand nécessaire : les exemples décomplexés les plus criants étant dans le gvt actuel, le suivant étant prévu : d’ailleurs les sondages d’ »opinion » nous le disent !
ex. Zelaya, au Honduras était bien vu a priori : un patricien ( faut parfois se méfier : il y a, de temps en temps, d’honnêtes gens chez les patriciens) …
Voilà-t’y pas que le malheureux, découvrant la misère de son Peuple, se dit qu’il fallait oeuvrer, être en somme un Grand Serviteur de l’Etat …[ on ne lui avait pas dit que ce n’était plus à la mode !]
…allez, zou ! débarqué ! coup d’étatisé ! …pushiste reconnu par zuesse et zue : la démocratie, on vous dit ! ( quoi, il y a des révoltes noyées dans le sang ! pas grave ! le divin marché est content !)
» Et donner aux régulateurs la possibilité de les rappeler à l’ordre en cas de dépassement, «
on ne va quand même pas traiter tous ces truands en col blanc comme de vulgaires voleurs de poule ; c’est d’ailleur pour ça que notre bon nicolas a parlé de la dépénalisation du droit des affaires.
par contre , nous au moindre écart, c’est pas un rappel à l’ordre qui nous tombe dessus mais immédiatement des amendes et/ou de la prison.
la démocratie et la justice s’arrêtent là où commence la propriété privée des moyens de production.
Bonjour,
Spéculation … régulation … marionnettes.
Comprendre l’environnement, ce n’est pas se défouler sur ce qui bouge, mais identifier les causes profondes des mouvements.
Les matières premières augmentent-elles en raison de la spéculation, comme semble le suggérer votre article ? C’est très douteux.
L’achat spéculatif n’est pas un achat de consommation. C’est un achat pour revendre. Oui, il intervient en assèchement du marché dans le cas du marché tendu, et en inondant le marché dans le cas du marché qui se détend (V.A.D.), et ce que faisant, il augmente la volatilité mais qu’est-ce qui est important, que des parasites se gavent, ou que le marché soit tendu ?
Moi je crois que ce qui est important est que les marchés des matières premières soient tendus. Et qu’il importe d’en comprendre la raison, qui est d’une simplicité enfantine.
Les stocks des matières premières non renouvelables s’épuisent. On a naturellement commencé par puiser dans les stocks les plus facilement accessibles, et comme on a bien entamés les stocks, nous puisons dorénavant dans des stocks de plus en plus difficiles d’accès.
Des stocks plus difficiles d’accès, se sont des stocks qui réclament davantage d’énergie et de matières premières pour être exploités. Et sachant que les stocks énergétiques sont concernés par mon propos, on peut vite comprendre le terrible cercle vicieux dans lequel nous entrons de plein-pied concernant les ressources naturelles.
Ce cercle vicieux est à l’oeuvre depuis le début d’exploitation de ces ressources, mais a été peu perçu jusqu’ici car masqué par les gains de productivité résultant de l’avancée de la connaissance technique.
La connaissance technique ne parvient plus à masquer ce problème, qui devient lourd en raison du niveau d’entame des stocks, proche ou ayant dépassé 50% de la capacité exploitable à un coût raisonnable.
Sachant que l’économie ne fonctionnera plus si les prix cessent d’être « raisonnables », on peut alors comprendre la gravité de la situation actuelle.
Que l’on régule ou non, que l’on embête ou pas les spéculateurs, les prix monteront en traduisant en premier lieu une montée des coûts d’exploitation, en second lieu des difficultés à servir la demande.
Le vrai débat est celui de la gestion des ressources naturelles, pas de la régulation des marchés !
A signaler un livre produit par deux ingénieurs qui traitent cette question avec lucidité dans un secteur où les données sont relativement accessibles ; « Quel futur pour les métaux ? » de Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon, EDP sciences.
C’est pas parce qu’il y a un problème gravissime de gestion des ressources à moyen et long terme, qu’il faut fermer les yeux sur les effets néfastes, à court terme, crées par ces parasites de spéculateurs qui se gavent sur la volatilité accrue.
Pour ceux qui vont souffrir ou mourir de faim cette année à cause de l’envolée des cours du riz ou du soja principalement due à la spéculation (il ne s’agit pas d’un effet de stock de matières premières non renouvelable ici) je ne pense pas que cela
Pour ceux qui vont souffrir ou mourir de faim cette année à cause de l’envolée des cours du riz ou du soja principalement due à la spéculation (il ne s’agit pas d’un effet de stock de matières premières non renouvelable ici) je ne pense pas que cela les aide beaucoup que des gens comme vous disent qu’il faut laisser faire la spéculation.
La montée des coûts d’exploitation, c’est quelques pourcent par an (hors inflation), certes un problème gravissime sur la durée car quelques % par an revient à doubler les prix en une dizaine ou une vingtaine d’années.
Mais actuellement, le cours du soja ou du riz a pris plus de 40% en moins de 6 mois, et celui du cuivre 75%.
Vous comprenez la différence, ou il faut vous faire un dessin?
Bonjour,
Il est toujours très désagréable pour moi de répondre à des interlocuteurs qui me font tenir des propos que je n’ai pas tenus ( j’aurais dit qu’il fallait laisser faire la spéculation ?), qui croient bon d’intervenir sur mes développements en introduisant des éléments manifestement hors champ (le cas des productions agricoles, autrement plus complexe que celui de l’énergie ou des métaux, déjà pas simples), et qui enfin estiment bon de me percevoir en demeuré, auquel il faudrait des dessins pour comprendre.
Mon propos avait surtout pour objet de faire remarquer que la spéculation se complaisait sur le terrain des marchés tendus, et qu’il serait peut-être plus efficace, en terme de gestion, d’intervenir sur les causes plutôt que sur les symptômes. En clair, en gérant convenablement la ressource, le marché ne serait plus propice à la spéculation, il ne serait donc plus nécessaire de réguler.
Ensuite, je serais très intéressé à connaitre les arguments qui vous permettent d’évaluer, dans un prix, ce qui revient aux coûts d’exploitation et ce qui revient à la spéculation. J’ai moi-même beaucoup travaillé à ce sujet sur certains marchés, je n’ai pu parvenir à aucune certitude contrairement à vous, mais clairement mes conclusions sont bien éloignées des vôtres sur les marchés que j’ai étudiés.
Enfin, sur les marchés agricoles, la météorologie semble un facteur important, de nature à déséquilibrer l’offre et la demande, avec ou sans spéculation.
Il est clair que la spéculation n’arrange rien, de là à lui attribuer le rôle principal …
Trouver des responsables, ça défoule et ça ne coûte pas cher, et ça aide même à éviter de regarder les vrais problèmes en face.
La différence entre spéculation et épuisement des ressources, je doute que vous la compreniez jamais, mais il me semble très probable que vous la vivrez bientôt.
Nos zélites ont-elles l’air de s’inquiéter de la diminution des ressources ? si oui, c’est bien caché !
car, la mentalité des grands groupes multinationaux est au gain maximum, et non, à faire travailler R&D, à faire bûcher les chercheurs pour trouver des solutions alternatives …qui sont chaque jour plus urgentes .
A la violence « des marchés », qui sème la mort, répond une colère verbale ! c’est bien peu !
@J-Philippe,
vous dites avoir etudie certain marches mais vous ecrivez de veritables perles::
En clair, en resolvant le probleme, on aura plus besoin de resoudre le probleme…
Bravo.
(Faudra juste expliquer comment vous proposez de « gerer convenablement la resource » dans une economie de marche sans reguler le marche…)
Bonjour,
M : Nos élites n’affichent pas publiquement leurs préoccupations relatives aux tensions sur les ressources naturelles, mais il semble que beaucoup des conflits armés de l’après guerre étaient peu ou prou liés à cette question …
Notre président, à l’occasion des nouvelles responsabilités internationales qui s’offrent à lui, s’est fait le chantre de la régulation des marchés de l’énergie et des matières premières. Il pourrait donc logiquement devenir la mascotte de ce forum, et renforcer son gouvernement de Paul Jorion.
Plus sérieusement, cela illustre bien qu’au moins au niveau des discours, et nous verrons pour les actes, on se cristallise au plus haut niveau de l’Etat sur les symptômes (déstabilisation des marchés, montée en puissance de la spéculation) plutôt que sur les causes des tensions …
Je me doute pourquoi.
Chris06 : Je n’ai bien évidemment aucune solution à proposer au problème de la raréfaction des ressources naturelles, je ne puis qu’attirer l’attention sur le fait que les conséquences possibles de ce problème me semblent d’un autre ordre de grandeur que celles (très regrettables pour moi aussi) de la spéculation.
Vous êtes dans le vrai lorsque vous constatez une tendance au doublement du prix sur une dizaine d’années pour ces matières. Disons que c’était vrai lors de la dernière décennie, et que ça a déjà généré un certain malaise dans nos économies, mais qu’en sera-t-il la prochaine ?
Sachez par exemple que les dernières études font état de 8 à 10% de l’énergie primaire mondiale consacrés à extraire et raffiner les ressources métalliques, et que dans le même temps, 5% de l’acier mondial est consacré à l’exploration/ production pétrolière et gazière.
Où l’on voit clairement que les difficultés d’accès aux métaux et énergies font monter leur prix de manière linéaire de premier abord, mais que la suite sera tôt ou tard, et vraisemblablement plutôt bientôt que tard, exponentielle.
Ce qui risque de rendre les effets de la spéculation, aussi regrettables soient-ils, bien anecdotiques.
Je n’ai rien contre ceux qui souhaitent traiter les symptômes ; j’attire simplement leur attention sur le fait qu’en procédant ainsi, ils ne soigneront pas la maladie.
Merci, clairement exposé (moi comprendre) mais comment retransmettre au plus grand nombre.
OPCVM, FCP, SICAV sont des produits grand public, qui vont à l’encontre des intérêts futurs de nos concitoyens.
C’est ce décalage entre la préemption immédiate des intérêts escomptés de ce type de produit, et l’appauvrissement général de ces mêmes citoyens par la non revalorisation du fruit de leur travail.
Pour nos concitoyens, le problème vient de ce que le travail est trop »chargé » l’état se goinfre et que le social redistribué (répartition) les desserts, qu’ils capitalisent pour leur vieux jours, monnaie = sécurité.
Cette »sécurité » a été amoindrie au début de la crise, mais est repartie de plus belle dans les arguments finaux de mes interlocuteurs depuis six mois.
Spéculation……….spéculum la fin en cul sac et m……. bonne année.
Merci pour ce papier François.
Il faut donc conclure que la complexité de cette immense réseau premet la dissimulation de l’essentiel des transactions.
La spéculation homicide n’est pas marginale elle est dominante, insaisissable, au-dessus des lois et super influente politiquement donc invincible sauf occupation des paradis fiscaux par des casques bleus .
La spéculation HFT détient et rend occultes les systèmes et les moyens d’analyse de ses propres turpitudes.
Au fait l’ONU, qui devait maintenir la paix dans le monde… dans tout çà?
l’ONU, trés belle idée au départ, l’ONU est nue …
question : comment expliquer que tous ces organismes y afférents : BM, FMI, OCDE,OMC …
…puis UE, nous appelant à la résignation, quant à nos Services Publics Nationaux – garantissant l’essentiel pour chacun : santé, éducation, recherche, logement , énergie – : faut faire son deuil ! c’est plus possible ! c’est ringard ! plus côté à l’argus ! passera pas l’hiver ( c’est à craindre ) etc…etc …trop cher! pas rentable ! …ceci cela ….soient des organismes publics, dont les membres grassement payés, ne payent pas d’impôts ! Ils veulent bien privatiser tout, sauf eux-même !
Bizarre non ?! Incohérent, non ?! Paradoxal, non ?!
…Remettre l’UE à l’endroit, avec services publics communautaires à la clef …galvanisant, non !
[…] de 2%. En réalité, c’est le résultat de la guerre monétaire déclenché par les USA qui exportent leurs problèmes au reste de la planète. Donc cela risque de forcer la BCE a stopper ses mesures […]
Plongée ( ici encore, merci François Leclerc) trés précise dans ce grand corps malade qui nous montre clairement que la technologie est à la fois l’horizon angélque et l’outil d’aliénation majeur du « diable ».
Joseph Stiglitz: « L’euro peut disparaître »
Selon le prix Nobel d’économie, la voie de l’austérité choisie par l’Europe, sous la pression des marchés, va retarder la sortie de crise.
Le fonds de soutien de la zone euro, décidé par les pays de l’Union européenne, « bien qu’essentiel (…), n’est qu’un palliatif temporaire pour les petits pays attaqués », affirme le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz dans le journal Libération daté de mercredi. Ce fonds doit prolonger au-delà de 2013 le système de secours provisoire doté de 750 milliards d’euros qui a été mis en place dans l’urgence en mai et qui est déjà intervenu pour soutenir la Grèce et l’Irlande.
Toutefois, « le péril demeure » pour la zone euro, selon M. Stiglitz. « L’incertitude reste la même qu’il y a six mois. On savait alors que l’Irlande allait connaître une crise violente. On savait que les réformes indispensables pour la viabilité à la long terme de la zone euro devaient être réalisées », ajoute-t-il. Et si « l’Espagne a eu la chance d’entrer dans la crise avec un excédent budgétaire et un faible pourcentage de dette par rapport à son produit intérieur brut » et que l’Italie, « très endettée, a pu limiter son déficit budgétaire », la situation « reste précaire », affirme l’économiste.
Selon lui, « si l’Europe s’affaiblit encore, l’étau se resserrera. Et l’anxiété grandira » sur la capacité des pays attaqués à faire face à leurs dettes. Or, estime M. Stiglitz, « la voie de l’austérité choisie par l’Europe, sous la pression des marchés, va retarder la sortie de crise, affaiblir les maillons les plus vulnérables de la zone euro et de l’Union européenne ». Selon lui, « l’idéologie du libre marché, qui a permis les bulles financières, lie les mains des politiques ».
« Beaucoup de leaders européens n’ont pas compris qu’il fallait s’attaquer à la régulation du système et remettre l’énergie de la finance, qui ne connaît rien à l’économie, dans ce qu’elle doit faire », affirme-t-il. Et, met-il en garde, « l’euro, faute de politiques appropriées et d’institutions équilibrées (…), peut disparaître ».
L’expansion
Regardons les choses en perspective:
L’ Euro se mientiendra ou pas, mais Stiglitz disparaîtra
si il cesse de vendre la soupe que ses lecteurs attendent.
Quand les US sont la tête sous l’eau, ils pointent
la paille dans l’oeil de l’ Europe et critiquent le Yuan,
une autre spécialité stiglitzienne.
C’est peut de dire que leurs perspectives sont calamiteuses.
Siglitz et ses confrères publicistes US feraient mieux
de consacrer leur attention à leur situation
économique, plutôt que de jouer à la pythie sur l’Euro.
Encore un cas d’allocation de ressources défectueuse…
Stiglitz est fatiguant.
Stiglitz n’est pas clairvoyant.
Stiglitz mésuse de son prix dit Nobel et c’est consternant.
L’euro fort nous a coûté 403 milliards d’euros. Cash!
http://www.marianne2.fr/L-euro-fort-nous-a-coute-403-milliards-d-euros-Cash_a201330.html
http://www.marianne2.fr/Faut-il-faire-sauter-le-tabou-de-la-devaluation_a201322.html
Mercredi 5 janvier 2011 :
L’Eurosystème regroupe la Banque Centrale Européenne et les banques centrales nationales des Etats de la zone euro.
Capital et réserves : 78 milliards 143 millions d’euros.
Actif : 2004 milliards 432 millions d’euros.
Effet de levier : 25,65.
Autrement dit :
Les soi-disant « actifs » de l’Eurosystème sont presque 26 fois supérieurs au capital de l’Eurosystème.
Dans ces soi-disants « actifs » détenus par l’Eurosystème, combien de centaines de milliards d’euros sont en réalité des actifs pourris ?
Combien de centaines de milliards d’euros d’obligations d’Etats européens en faillite, de banques grecques en faillite, de banques espagnoles en faillites, etc ?
Tout va bien.
Tout va très bien, madame la marquise.
http://www.ecb.int/press/pr/wfs/2011/html/fs110105.fr.html
ILLIVABLE
Solvable et illiquide ce serait se comporter en père de famille en train d’acquérir à crédit (en trois mois sans frais) les biens indispensables à sa famile..
INSOLQUIDE
Insolvable et liquide à coups d’emprunts éternels ce serait se comporter comme un état moderne .
L’euro peut disparaître ou pas . Pendant ce temps, le dollar recule dans les échanges commerciaux internationaux . Le yuan ou renminbi fait un pas de plus pour devenir une devise internationale avec cette grande première de la Banque Mondiale, une émission de bonds en yuans.
Article du China Daily : » World Bank issues its first-ever yuan bonds
Updated: 2011-01-05 14:35
« » HONG KONG – The World Bank said it is issuing its first-ever bond denominated in China’s currency, the yuan, in Hong Kong, as the country promotes international use of its currency, also known as the renminbi.
The World Bank said in a statement dated Monday that it is raising 500 million yuan ($76 million) by issuing the two-year bonds, which pay out 0.95 percent in interest semiannually. It said the money would be added to its normal pool of cash, rather than being raised for a specific purpose.
The bonds are issued by the Washington-based lender’s International Bank for Reconstruction and Development arm and get its « AAA » rating, the highest possible … ».
http://europe.chinadaily.com.cn/world/2011-01/05/content_11798611.htm
ET PAS UN MOT DANS NOTRE PRESSE OCCIDENTALE
Mardi 4 janvier 2011 :
Kenneth Rogoff : la crise de la dette européenne va durer des années, il y aura des défauts de paiement.
Kenneth Rogoff Says EU Debt Crisis Will Take Years to Clear, Members Face Default.
Harvard University professor Kenneth Rogoff said the fallout from Europe’s debt crisis will linger for years as the region faces the possibility of default amongst some of its fiscally weakest members.
“Europe is experiencing problems that will take years to play out,” said Rogoff, who is also a former chief economist at the International Monetary Fund. “The periphery countries are obviously in deep fiscal trouble; I think we will see restructuring still in some of the periphery countries,” he said, speaking at a conference hosted by the Confederation of Norwegian Enterprises in Oslo today.
http://www.bloomberg.com/news/2011-01-04/rogoff-says-europe-s-debt-crisis-fallout-to-linger-for-years.html
Info signalée par le site auxinfosdunain.blogspot.com
lien sur les enjeux futurs des matières premières :
http://www.journaldunet.com/economie/magazine/matieres-premieres-et-pays/
Forte hausse du chômage en Irlande
http://www.irishtimes.com/newspaper/breaking/2011/0106/breaking24.html
@ Paul,
je ne sais pas si vous avez vu mais semblez influencer vos collègues de l’economie à BFM telé (que je regardais ce matin). Ils ont parlé de l’augmentation du prix des matières premières, lié ça certes à des aléas naturelles, a l’essor chinois mais aussi à du « casino » et de la « spéculation » sur les matières premières. Avouez, vous les aviez pris en otage, vous travaillez vos techniques de possession vaudou ? D’habitude à part vos chroniques, le monologue du libéralisme en général couvre ce genre d’analyse sous l’auto-censure de l’inconvenance.
Bref, un peu de Jorion sans Jorion…. enfin.
@françois
Comme dit dans le post précédent, ils ont parlé de la spéculation sur les matières premières sur BFM ce matin et pour une fois sans éluder sa responsabilité dans la hausse enregistrée récemment. Mieux, ils ont fait le lien avec les évènements du maroc (immolation d’un jeune chômeur, désespéré de ne plus pouvoir joindre les deux bouts, de la hausse des prix de l’alimentaire en europe (vous savez, celle qui n’existe pas selon l’insee…) et d’autres troubles dans divers pays autour de cette problématique.
Très bon billet comme d’habitude. Comme vous j’en conclus qu’il va falloir changer drastiquement la sociologie de la classe politique pour espérer avancer sur le chemin de la finance au service de l’économie et dans le cadre de la loi. Comment faire, tel est la question…
Tunisie …
« Blackout occidental sur la révolte tunisienne
La révolte populaire gronde en Tunisie. Pourtant les médias occidentaux se taisent. Pourquoi les mêmes si prompts à soutenir la vague verte iranienne sont-ils muets aujourd’hui ?
Mohamed Bouazizi s’est immolé, Houcine Neji s’est jeté sur un pylône électrique et Lotsi Guadri a plongé dans un puits. En l’espace de dix jours, ces trois jeunes Tunisiens ont tenté de se donner la mort, épuisés par leur difficulté à vivre dans un pays où les débouchés professionnels se font rares. Depuis le 17 décembre, les Tunisiens sont nombreux à descendre dans la rue pour manifester leur désarroi…. » / Agoravox
Tiens un point sur un contre-exemple de la politique suivie actuellement en Europe (l’islande). Malgré mon cynisme, je suis stupéfait de l’omerta imposée par les médias sur cette voie pour sortir de la crise. Il faut vraiment fouiller pour trouver quoique ce soit sur leur situation.
J’ai trouvé ça:
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/comment-l-islande-est-en-train-de-86503
Que penser de cette « solution » ?
Lutter contre le « dollar fondant »… Eh oui, cela devrait limiter les effets du QE. En même temps, évidemment, ces pays émergents qui peuvent se permettre de telles facéties d’acheter du dollar en masse pour éviter l’appréciation trop rapide de leur monnaie vont « importer de l’inflation ». En même temps, en « sauvant » la « valeur » du dollar, ils continuent à rester les fournisseurs des voraces américains qui pourront continuer à acquérir des produits importés pas chers.
En clair, les ouvriers des pays émergents sont les esclaves des obèses américains…
oui, tout simplement.
@francois leclerc,
Mais enfin, il existe deja toute une ribambelle d’ETF sur les metaux, et ceci depuis meme avant 2007:
juste quelques exemples parmi d’autres:
acier : SLX
metaux diversifies :XME
Aluminium, Zinc et Cuivre :DBB
voici une liste assez complete qui comprend au moins une cinquantaine d’ETFs sur les metaux
il existe des ETFs pour la plupart des matieres premieres, des graines de soja au petrole en passant par l’acier ou l’or.
Dont acte. J’aurai du écrire que, de création récente, les ETF sur les métaux se multiplient et faire la distinction entre métaux précieux et Industriels. C’est dans ce dernier secteur que les créations d’ETF sont nouvelles et nombreuses.
Aux côtés de JP Morgan, Blackrock (associé à Goldman Sachs), le Crédit Suisse et Deutsche Bank ont annoncé en fin d’année dernière se préparer à en créer, une liste non limitative.
Il s’agit d’un vaste sujet, sur lequel il faudra revenir en détail. On peut retenir dans l’immédiat qu’ils devraient selon les analystes nourrir à court terme la hausse des prix et développer à terme l’instabilité des marchés.
Mais les ETFs (instruments de speculaton par excellence puisqu’ils consistent en general d’aucune livraison physique des sous jacents) participent deja depuis plusieurs annees a l’instabilite des marches de matieres premieres et l’acroissement de la volatilite…
Et toutes les banques que vous avez cite ont deja cree de nombreuses ETFs.
J’ai donne dans un autre post l’exemple d’une ETF de graines de soja, pour bien que l’on comprenne bien que l’ensemble des sommes investies ne servent pas a l’achat physique de denrees puisque cet instrument est entierement constitue de contrats a termes roulants. Mais uniquement a la speculation sur l’envolee des cours, et plus les sommes investies dans ces instruments sont importantes en relation avec la demande physique reelle, plus l’envolee des cours, et donc le profit des speculateurs, est garantie.
Donc les ETFs, avec les contrats a terme sont les instruments par excellence de la speculation financiere, et ce depuis de nombreuses annees.
Je maintiens que l’envolee des cours des matieres premieres auquel on assiste depuis debut 2009 n’a rien a voir avec l’offre et la demande physique des utilisateurs et tranformateurs de ces denrees mais est due presque exclusivement aux sommes fantastiques qui sont investies par les speculateurs dans ces instruments financiers. La decorelation entre le BDI et le cours des matieres premieres seches en est une preuve evidente, comme je l’explique ici.
Donc le probleme que vous soulevez, tres justement, n’est pas nouveau, ou a venir, mais on est en plein dedans, et ceci depuis deja quelques annees…
Tant que les pouvoirs publics laisseront les sociétés de spéculation poluer les marches de matieres premieres avec leurs instruments nous auront de graves problemes.
La FAO vient justement d’annoncer qu’il fallait s’attendre pour 2011 a une envolee des cours des cereales avec les risques evidents sur les populations les plus defavorisees. Mais nos gouvernants se rendent ils compte qu’une grande part de l’envolee de ces cours n’a rien a voir avec les problemes d’offre et de demande reel de ces denrees, mais avec l’influence nefaste des sociétés de spéculation qui vont etre responsables, encore fois, de la mort et la souffrance de millions d’hommes et de femmes?
et, comment ne pourraient-ils pas s’en rendre compte ?
ex. La marquise, ayant dirigé un cabinet d’avocats d’affaires, aux USA, défendant en particulier la firme OGM !?
« Ce n’est pas le seul, car l’on vient d’apprendre que l’on renoue avec l’inflation. Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, annonce en effet une inflation à 2,2% en décembre dernier, et l’Europe bascule, qui croyait être aux portes de la déflation. Sans distinguer dans cet accroissement l’effet de la hausse du pétrole et des matières premières, notamment alimentaires. Que l’on exclut du calcul de l’inflation, alors dénommée sous-jacente, quand on ne veut pas les prendre en compte étant donné leur volatilité qui fausse les comparaisons. Ou pour neutraliser les hausses de prix spéculatives des matières premières, pour appeler les choses par leur nom.
En n’entrant pas dans ces subtilités, Eurostat vient d’introduire une nouvelle complication dans l’équation de la crise européenne : 2,2% d’inflation impliquerait de la BCE, en bonne logique, l’abandon de son dispositif de soutien aux établissements financiers, de sa mise à disposition de liquidités et de son taux directeur à 1%, ainsi que de ses achats obligataires pour faire bonne mesure… »
Comment l’inflation peut repartir quand le consommateur (final) voit son pouvoir d’achat baisser.
A défaut de revalorisation salariale, ce mouvement inflationniste ne peut pas durer!
Ou sinon, j’ai oublié quelque chose dans mon équation.
Oui enfin bon, tout est relatif. Une inflation à 2.2% dans un contexte de crise de solvabilité des ménages combattue vigoureusement par des océans de liquidités accordées aux banques, qui s’empressent de ne pas les réinvestir dans l’économie réelle, c’est finalement assez logique. Compte tenu de la politique monétaire en cours, il faut même prendre ce chiffre comme un signe de l’immense difficulté de l’économie à repartir. Comme quoi, il y a de la marge niveau inflation. Mais il faudrait réserver un peu de l’argent créé aux citoyens non financiers par exemple. Cela implique de revoir les missions de la BCE, pour parler de l’Union, notamment de lui rendre possible de financer directement au moins une partie des dettes nationales, de la rendre indépendante non pas des Etats mais du secteur financier, ce qui permettra de remobiliser des crédits pour autre choses que la rente de quelques uns. Si on en profitait pour décider que le liberté totale de circulation des capitaux, défendue mordicus par les traités européens, c’est du passé peu glorieux révolu, on aurait fait quelques pas pour sortir du bourbier…
Remarque, les besoins de financement de nos états, banques, entreprises font que les taux augmentent….
Est ce que l’augmentation des taux obligataires a une incidence sur l’inflation?
Précisément la hausse des taux obligataires dépend de la soumission des Etats à la finance privée pour trouver de l’argent, quand les banques , elles, se fournissent à 1% voire moins…Et malgré des taux aussi bas, l’inflation reste très mesurée, ce qui prouve que les liquidités quasi données n’inondent pas l’économie réelle mais les poches des spéculateurs. Ensuite, il y a débat sur les bénéfices et les affres de l’inflation. Je crois pour ma part qu’une inflation modérée (entre 4 et 10%) est bien préférable, surtout en période d’endettement énorme, à l’austérité monétariste qui a scotché l’Union économiquement et qui se fait doublement payer par des sacrifices au seul détriment des populations les plus fragiles..