Billet invité.
Cher Paul,
Votre contribution à ces entretiens sur « l’avenir du progrès » me donne très envie de faire le déplacement de Nice à Paris, à moins que le progrès ne me permette ainsi qu’à de nombreux autres personnes d’y assister sans utiliser un moyen de transport coûteux en énergie et en pollution quand bien même ce moyen de transport serait public…
Cela me donne aussi l’occasion de parler du livre que je viens de finir de relire « Utopia or Oblivion : the prospects for humanity » (L’utopie ou l’oubli : prospective pour l’humanité » de Buckminster Fuller, titre que l’on peut traduire en français « L’Utopie ou la disparition dans l’oubli », en fonction du sens profond de ce livre. Il faudra à l’espèce humaine être utopique dans sa manière de traiter son futur faute de quoi elle tombera dans l’oubli de la disparition…
Mais avant de me lancer dans cette discussion sur un plan théorique j’aimerais dire, sans m’apitoyer sur mon propre cas, que sans les progrès techniques et scientifiques réalisés au cours des 30 dernières années, dans le domaine des traitements médicaux avancés dont la plupart faisant utilisation d’ordinateurs extrêmement puissants, je ne serais pas ici en train de vous écrire… Pour ceux qui ont gardé un peu d’émerveillement pour certaines réalisations scientifiques et technologiques humaines, cherchez avec Google le mot Cyberknife, une technologie de radiothérapie fantastique dont j’ai pu bénéficier il y a environ 4 mois et dont un examen IRM récent, la semaine dernière, a montré l’efficacité tout à fait remarquable… (Notons que l’IRM ou même l’échographie ne serait pas réalisable sans la puissance des ordinateurs qui analysent les signaux détectés par ces appareils… Espérons que « l’avenir du progrès » permettra de plus en plus la réalisations de thérapies aussi avancées et même plus que celles évoquées ci-dessus, mais aussi de mieux cerner les causes du cancer ou celles d’autres maladies graves, que ça n’est le cas encore aujourd’hui.
Je reviens donc au progrès vu par Buckminster Fuller (1895 – 1983) dans « Utopia or Oblivion »… L’auteur, remontant loin dans l’évolution du vivant y exprime l’idée que l’évolution des organismes vivants est une suite de progrès dans le sens de la lutte contre l’entropie qui est la condition du monde physique mais à laquelle l’organisme vivant arrive à échapper très localement et pour une durée relativement courte cela en empruntant de l’énergie à son milieu. Les humains ont pu développer des fonctions cognitives qui leur ont permis de se transmettre les progrès faits de manière ontologique d’une génération à l’autre, là où, pour s’adapter aux évolutions du milieu la plupart des autres espèces du règne animal ont dû compter sur ce que Stephen Jay Gould a appelé exaptation, c’est-à-dire une mutation aléatoire du génome, précédent l’évolution du milieu ; et que l’une de ces mutations se soit trouvée correspondre à de nouvelles conditions du milieu.
Les être humains ont développé des stratégies de plus en plus efficaces de transmission des connaissances permettant de s’adapter au milieu environnant sans avoir à passer par une évolution par mutation génétique de leur phénotype mais simplement, si on peut dire, en transmettant aux générations suivantes les « astuces » et les techniques qui leur avaient permis de survivre dans des environnements hostiles et changeants : les périodes de glaciations et de réchauffements qui se sont succédées étaient bien trop rapprochées, à l’échèle de l’évolution phénotypique, pour permettre à cette dernière une sélection adaptative aux changements climatiques successifs.
L’auteur critique l’hyperspécialisation qui est selon lui la cause des grandes difficultés d’adaptation quelles que soient les espèces y compris l’homme. Il fait d’ailleurs ce reproche aux formations de plus en plus pointues données dans les écoles et les universités. Il faisait déjà en 1967 la remarque que les compétences très pointues pourraient être assez facilement remplacées par des programmes informatiques alors que des compétences plus généralistes celle nécessaires à la conduite de projets humains auraient encore besoin d’humains pour intégrer la somme des connaissances que ces projets humains nécessitent… Selon l’auteur les programmes informatiques arriveront rapidement à surpasser les êtres humains dans les tâches d’analyse des données, mais resteront longtemps encore très inférieurs aux être humains dans les tâches d’intégration de données et de synthèse…
Il fait preuve toutefois d’un optimisme presque total dans la capacité de l’intelligence humaine à être de mieux en mieux transmise justement par le progrès technologique…
En matière de progrès scientifique et technologique, la devise de Buckminster Fuller était « Faire plus avec moins ».
J’ajoute mon commentaire pour dire que cette stratégie de « faire plus avec moins » a commencé très tôt dans le développement de la culture humaine. Le célèbre préhistorien Leroi-Gourhan a été un des premiers à étudier cette capacité humaine de « Faire plus avec moins » ; il s’est attaché à faire la mesure de la longueur de tranchant que les êtres humains du Paléolithiques arrivaient à tirer d’une masse d’un kilo de silex… Les premières technologies lithiques dites des galets aménagés arrivaient à tirer environ 10 cm de tranchant pour un kilo de silex. La technologie dite des Bifaces ou Acheuléenne arrivait à tirer environ deux mètres de tranchant avec ce même kilo de silex, l’homme Moderne Homo Sapiens Sapiens, obtient avec cette même quantité de silex un total de 20 mètres de tranchants. On peut se poser la question : « Où est le progrès » pour l’être humain ? Il n’est plus obligé de se déplacer aussi souvent pour aller rechercher parfois très loin des nodules de silex et donc de se mettre en danger dans une nature hostile (animaux prédateurs et autres bandes d’humains craignant pour leurs terrains de chasse). Mais la légèreté des outils ainsi fabriqués permit également à l’homme de ce déplacer plus facilement pour aller rechercher des terrains plus favorables à la chasse et à la cueillette…
Faire plus avec moins cela a aussi été se réchauffer autant avec quelques dizaines de kilos de bois qu’avec des centaines de kilos de bois en se servant du bois pour fabriquer des abris au lieu de le transformer directement en chaleur : maximum d’accroissement d’entropie pour cette ressource venue de la forêt avec tellement plus de capacités à réduire l’incertitude que de s’en servir uniquement pour la bruler pour se réchauffer …
Je ne vais pas refaire tout l’historique jusqu’à nos jours. Buckminster Fuller constate, tout en le regrettant amèrement, que bien des innovations permettant de « faire plus avec moins » soient venues de commandes destinées à l’armement et en particulier dans le cadre de la marine d’abord militaire, devenant ensuite commerciale. Les innovations ainsi inventées furent encore plus tard utilisées dans des domaines divers tels que la constructions de charpentes permettant d’abriter plus de personnes et plus efficacement que les systèmes précédents de couverture des habitations tout en utilisant de moins en moins de bois…
On a eu une évolution semblable dans la construction des lieux de cultes, les surfaces couvertes en fonction de la masse de matériaux utilisés sont devenues de plus en plus grandes : des temples égyptiens aux temples grecs et romains puis des églises romanes aux cathédrales gothiques, les architectes utilisèrent de moins en moins de pierre pour couvrir de plus en plus de surface.
On retrouve ce comportement dans de multiples autres domaines, des roues en bois pleines aux roues à rayons. Nous avons tous de nombreux autres exemples de ce genre de progrès faisant soit la même chose avec moins de matières premières soit plus avec la même quantité de matières premières soit encore les deux : plus avec moins de matières premières.
Mais aussi faire plus avec moins de pénibilité, moins de risques…
Il semblerait qu’à une certaine époque le « faire plus avec moins » se soit transformé en simplement « faire plus » quitte à ce que ce soit avec plus de matières premières, de travail, de pénibilité et de risques. C’est en gros ce qu’on a vu poindre dans de nombreux cas lors de la révolution industrielle. Cela a en partie pu être le résultat de l’emploi d’une force de travail nouvelle ; celle de la machine à vapeur, qui permettait de se dispenser d’innovation pour « faire plus avec moins » puisque les machines à vapeur faisaient le travail pénible qui incombaient aux hommes aux femmes et même aux enfants auparavant…
Par la suite cette tendance s’est poursuivie avec l’industrialisation de masse où pour produire plus on a construit de plus gros ensembles au nom d’un principe appelé « économie d’échelle » qui est une déviance fatale de l’idée de Faire plus avec moins : on a inversé le principe en l’appliquant à l’unité produite, en effet on pouvait faire plus au niveau de l’unité avec une plus grosse machine ou usine produisant tout de même proportionnellement plus que ne l’aurait fait une plus petite machine ou usine mais cela au détriment de l’inventivité réelle.
Cette vision perverse du « produire plus » sans y ajouter le « avec moins » a aussi été pervertie dans son ensemble quand les entrepreneurs ont appliqué le principe « faire plus avec moins » de manière brutale en envisageant le « avec moins » au niveau du personnel ce qui a provoqué l’inverse des effets bénéfiques envers la réduction de la pénibilité, dont parlait Buckminster Fuller : c’est-à-dire un accroissement des cadences de production pour produire plus avec moins de personnel, suscitant des rythmes de travail inhumains sans augmentation des revenus et avec une augmentation de la pénibilité… Ce genre de stratégies étant plus faciles à mettre en place que des recherches d’innovations permettant réellement de produire plus avec moins de matières premières, moins de pénibilité, des durées de travail moins longues.
Il faut noter que le processus d’industrialisation dans les ex pays soviétiques ont aussi suivi le même type de processus s’éloignant d’un « produire plus avec moins, juste pour produire plus et avec plus de pillage des ressources naturelles dont un exemple récent est l’assèchement de la mer d’Aral pour arroser des champs de coton en amont du fleuve qui se jette dans cette mer…
Au niveau de l’utilisation catastrophique des ressources naturelles Buckminster Fuller donne l’exemple de la quantité de cuivre utilisée pour assurer les liaisons téléphoniques entre l’Europe et le continent américain du Nord : un câble de cuivre d’environ 4200km et de 7000 tonnes de cuivre transportait 36 puis 48 lignes de communication téléphoniques vocales.
Avec des dépenses d’énergie faramineuses tant pour la production de telles quantités de cuivre que pour la pose des câbles par des navires câbliers, sans compter les dommages occasionnés aux fonds marins par le système de charrues sous-marines alors employées lors de la pause des câbles…
Les satellites de télécommunications les plus récents ont un poids variant d’environ une tonne à 6 ou 8 tonnes et transportent plusieurs millions de communications téléphoniques en plus de transmettre des programmes de télévision en haute qualité. Bien entendu cela reste des dépenses de ressources naturelles et d’énergie importantes mais toutefois environ mille fois moindres que celles des câbles sous-marins en cuivre pour des capacités de transmission multipliées par 10 puissance 6… Soit entre 10 puissance 5 et 10 puissance 6 fois plus de communication pour 10 puissance 3 fois moins de ressources naturelles et d’énergie… Les câbles en fibre de verre ont des capacités semblables mais Buckminster Fuller ne les a pas connus… Je n’ai pas ici le temps ni la place pour donner quelques pistes de l’intérêt d’avoir de tels débits de transmission de données, peut-être permettront-elles à des étudiants situés à n’importe quel endroit du monde d’assister à une conférence par des chercheurs les plus compétents du monde à ce moment et de participer à des échanges de connaissances… On a beaucoup parlé d’internet récemment comme d’une révolution, mais plusieurs auteurs ont fait remarquer que la disponibilité d’images et de programmes télévisés a sans doute encore plus révolutionné les relations humaines que ne l’a fait pour le moment internet… Buckminster Fuller parle de la télé avec une certaine naïveté mais une naïveté toutefois empreinte de réalisme à certains égards : La télévision : le troisième parent. Dans des familles défavorisées bien des enfants n’auraient pas accès à certaines informations sans la télé… Non cela n’est pas de l’angélisme… Mais je n’ai pas non plus le temps de développer, ici non plus…
Il avait fait remarquer le rôle des commandes militaires pour imposer des contraintes de performances par tonne, ce qui obligeait les inventeurs à toujours plus de créativité pour utiliser de moins en moins de matières premières… Mais il regrettait que ce soit par ce canal de l’investissement militaire que de telles innovations soient rendues possibles, innovations qui retrouvaient des applications civiles permettant de donner plus pour moins de ressources naturelles aux utilisateurs.
Cela peut sembler utopique , mais c’était le titre même de son livre… Il y décrit comment des réseaux d’étudiants travaillant en coopération et sans autre profit que leur passion pour la science et la technologie ont dans les années 1960–1970 lancé des projets innovants en dehors de commandes militaires. Buckminster Fuller regrette qu’aucune organisation civile sérieuse ne joue le rôle régulateur que jouaient les investissements militaires imposant des performances en terme de « produire plus avec moins de poids ».
Lui-même avait produit dès 1967 un dôme géodésique de 80 mètres de diamètre capable de couvrir une surface donnée avec 100 fois moins de matériaux que ne l’auraient nécessité les techniques architecturales courantes à cette époque tout en assurant la solidité et les coefficients d’isolation nécessaires au climat de Montréal où ce dôme est toujours installé… Sa structure a été réutilisée pour abriter la Biosphère…
La base de la pensée de Buckminster Fuller est que l’intelligence humaine pourrait apporter à l’humanité entière un excellent niveau de nutrition et de confort tout en utilisant bien moins de ressources naturelles que ce que les pays dits développés ont gaspillé pour arriver au niveau de nutrition et de confort vers les années 1960–1970. Il pensait également que l’aspect belliqueux des relations internationales venait d’une attitude malthusiennes fondée sur l’idée de ressources limitées et que si un peuple voulait en avoir assez pour lui-même il fallait bien qu’il le prenne aux autres ou au moins qu’il se défende afin que les autres ne viennent pas le lui prendre… Mais dit-il, dans la mesure où la rareté n’est pas inévitable, et que nous pourrions grâce à ce qu’il appelle « la science du design » avoir assez pour partager la nourriture et le confort avec tous les êtres humains de la planète et même en détruisant moins de ressources naturelles ou d’énergie.
Il est vrai que son livre écrit en 1969 est à la fois visionnaire dans certains domaines et dépassé dans d’autres surtout que les industriels de plus en plus dominés par des conditions strictement financières à court terme ont interprété à leur manière très étroite le principe de Buckminster Fuller : « Faire plus avec moins » de manière restrictive et strictement financière : il faut que ça coûte moins en argent, pas en matière première ou en énergie ou en pénibilité… Il est possible que quelques exceptions apparaissent… Je n’ai pas eu le temps de faire un calcul en termes de matières premières ou d’énergie, mais il me semble que la mise à disposition de livres électroniques devrait sauver pas mal de forêts ainsi que d’énergie pour transporter les livres traditionnels en papier… Il me semble que le principe avoir plus pour moins de ressources utilisées devrait bien s’appliquer dans ce cas… Mon épouse est une lectrice intensive et ne lit presque plus que sur son lecteur les livres qu’elle commande. Cela sans fabrication de livres en papier ni de transport matériel… Mais si d’autres ont la compétence pour faire le calcul il serait intéressant de voir si on a bien ici « produit plus d’information avec moins de ressources »…
A propos des bénéfices du progrès technologique partagés ou non, on peut noter que de 1870 à 1992, la mécanisation industrielle et l’augmentation de la productivité horaire du travail avait tout de même permis de réduire considérablement la durée hebdomadaire du travail qui était de l’ordre de 70 à 80 heures de travail par semaine à la fin du 19ème siècle pour arriver aux alentours de 40 heures par semaine au milieu du XXème siècle, cela avec en plus une considérable augmentation des salaires versés aux employés en monnaie constante. Ce qui correspond bien à une répartition plus équilibrée des gains de productivité.
Une analyse similaire a été faite par Michael Burda et Charles Wyplosz dans « Macroéconomie : Une perspective européenne »
Entre 1870 et 1992 la durée annuelle du travail passait aux USA de 2964 heures à 1589 heures et en France de 2945heures à 1542 heures et sur la même période le salaire moyen indice 100 en 1870 croissait en monnaie constante jusqu’à 659 aux USA et 1417 en France.
Cette augmentation constante des revenus se retrouvait dans une croissance considérable des productions nationales grâce à une demande soutenue. Assurant un relativement faible taux de chômage…
Cependant ce phénomène ne s’est pas reproduit entre 1970 et 2008 malgré une forte augmentation de la productivité horaire du travail… ce qui explique en grande partie la baisse de la demande aux USA et la tentative de course aux crédits faciles qui ont conduit les américains à des taux d’endettements catastrophiques…
Dans une discussion du blog des Echos où on m’avait reproché d’être en faveur du « welfare state… », j’ai fait remarquer avec ironie que dans le cas présent ce sont les banques américaines qui ont le plus bénéficié du « welfare state… » en étant sauvées par les états…
Pour conclure, je cite Pierre Larouturou qui disait dans un article du journal Le Monde intitulé « Crise financière: comment éviter l’explosion ? » :
« Jusqu’en 1981, le ratio dette/PIB était parfaitement stable. L’économie n’avait pas besoin de dette pour croître régulièrement. Des règles collectives assuraient une progression régulière des salaires et un partage équitable de la productivité entre salariés et actionnaires. Ce « compromis fordiste » a permis aux Etats-Unis de connaître 30 ans de stabilité. Sans dette. Mais, en 1981, Ronald Reagan arrive à la Maison blanche. Les libéraux baissent les impôts sur les plus riches, ce qui diminue les recettes fiscales et augmente la dette publique. La dette augmente surtout parce que les politiques de dérégulation amènent à la baisse de la part des salaires dans le PIB. C’est à partir de là que des millions d’Américains commencent à s’endetter pour maintenir leur niveau de vie. Les Etats-Unis ne sont pas une exception : dans l’ensemble des 15 pays les plus riches de l’OCDE, la part des salaires représentait 67 % du PIB en 1982. Elle ne représente plus que 57 %.»
Pour revenir au sujet du progrès, je ne peux que recommander le dernier livre de Jérémy Rifkin « The Empathic Civilisation : The race to Global Consciousness in a World in Crisis » (Penguin Books, NY 2009) qui dans certains domaines est moins optimiste que Buckminster Fuller et l’est plus dans d’autres domaines comme par exemple dans la capacité d’internet et des réseaux de communication d’accroitre le niveau d’empathie entre les êtres humains de l’ensemble de la planète Terre…
Livre qui mériterait à lui seul une discussion…
Bien cordialement.
Paul
59 réponses à “« L’UTOPIE OU L’OUBLI », par Paul Tréhin”
Oui et alors, qu’est-ce que vous en déduisez pour le présent et pour l’avenir ? N’avez-vous pas parlé de prospective…
Il n’y a pas de mur de la dette publique.
J’ai bien conscience que tenter d’expliquer que le « déficit public » n’est qu’un artefact de la comptabilité et qu’il n’utilise pas nos ressources, est aussi difficile que d’expliquer à un chien attaché a une corde qui s’est enroulée autour d’un poteau qu’il a besoin de revenir en arrière pour rallonger sa corde au lieu de s’étrangler en continuant de faire la même chose (réduire le déficit et la dette publique), mais faites un effort.
Stock-flow consistent macro models
« L’aspect le plus fondamental dans la relation des Comptes Nationaux est que le déficit (excédent) public est exactement égal au surplus (déficit) du secteur non-gouvernemental. Si le secteur extérieur est en déficit (disons constant), alors un excédent budgétaire en hausse (ou déficit en déclin) sera reflété dans le secteur privé national par un accroissement du déficit (ou un excédent en baisse).
Vous ne pouvez pas atteindre le désendettement de ces deux secteurs sous ces conditions et prétendre le contraire est faire preuve d’une incompréhension fondamentale de la façon dont l’économie et ses relations sectorielles fonctionnent. »
Nos enfants n’auront jamais besoin d’envoyer leur production réelle dans le passé
SECTORAL BALANCES AND THE UNITED STATES
Bonjour aliena,
Je ne comprends pas bien cet acharnement à continuer à expliquer des choses au travers de modèles économiques dont on vient de dire qu’ils sont néfastes…
« Stock-flow consistent macro models »… Encore un modèle théorique parasite qui n’a rien d’une science exacte, loin s’en faut, surtout en regard des lois élémentaires qui ont régi la nature et la planète depuis sa création…
Mieux vaudrait s’acharner à trouver des modèles qui s’adaptent à ces lois nature les plutôt que continuer à tenter d’adapter la nature à nos modèles purement humains et spéculatifs… non ?
Bien à vous – Philippe
@Philippe MEONI
Ce n’est pas parce que vous pouvez défoncer la tête de votre voisin avec un marteau qu’un marteau ne sert pas D’ABORD et EN PREMIER LIEU a enfoncer des clous.
On ne ré-invente pas un nouveau modèle sans avoir une compréhension clair de l’ancien.
Le diagnostique de Larouturou est faux. La dette publique n’est pas un problème. La dette privée est un problème.
« Stock-flow consistent macro models » (si vous l’avez lu) explique cela en détail.
La dette et le déficit représentent la quantité de monnaie émise et épargnée (on peut le voir ici)
Un état souverain dans sa monnaie (monnaie inconvertible et taux de change flexible) peut émettre autant de dette qu’il le souhaite ou non. Ça ne change pas sa capacité fiscal a depenser.
Un État souverain ne se finance pas par la dette ou l’impôt.
Un État souverain émet la monnaie pour se financer et utilise l’impôt pour retirer l’excès de monnaie en circulation.
Un État souverain émet de la dette pour réguler les taux inter-bancaires et fournir une épargne 100% sure.
Il faut bien comprendre que les déficits correspondent aux capital/quantité de monnaie présent dans l’économie.
Le secteur privé n’a pas d’argent tant que l’état ne l’a pas dépensé (émis).
Et c’est le problème du secteur privé en ce moment, qui repaye sa dette et a donc besoin d’expansion monétaire pour éviter de sombrer dans la faillite (d’ou le besoin d’un large deficit budgetaire) .
En tant que pure question de fait, le déficit budgétaire annuel est égal, au centime, au total des obligations d’état, réserves bancaires et des liquidités en circulation.
Et le déficit budgétaire accumulé – la dette totale – est égal aux obligations d’état, réserves bancaires et des liquidités en circulation, au centime.
En d’autres termes, vous pouvez changer le nom de « l’horloge de la dette » par « l’horloge de l’épargne » et laisser ces chiffres tranquille.
Vous ne réalisez pas a quel point votre obsession avec la dette et le déficit est dénuée de sens.
Abba P. Lerner, 1903-1982.
« Perhaps of greater lasting impact was his development of the principles of « functional finance » (1941, 1943, 1944, 1948, 1951, 1961, 1973), which argued that government policy should be designed to obtain full employment ouptut and price stability regardless of whether it increased or decreased public debt. He was an effective debunker of the the idea of the « burden of the debt » and « crowding out » arguments commonly used against deficit spending. Lerner’s propositions initially shocked even John Maynard Keynes himself – although he eventually embraced them fully. As Keynes wrote, « [Lerner’s] argument is impeccable, but heaven help anyone who tries [to] put it across to the plain man at this stage of the evolution of our ideas. » (Keynes to Meade, April 1943). »
« Peut-être la plus grande incidence durable a été son développement des principes de la« finance fonctionnelle »(1941, 1943, 1944, 1948, 1951, 1961, 1973), qui a fait valoir que la politique gouvernementale devrait être conçue pour obtenir le plein emploi et la stabilité des prix, que cela augmente ou diminue la dette publique. Il était un deboulonneur efficace de l’idée du « fardeau de la dette »et « de l’effet d’éviction », arguments couramment utilisé contre le déficit budgétaire.
Les propositions de Lerner ont d’abord choqué John Maynard Keynes lui-même – bien qu’il les embrassa éventuellement pleinement. Comme Keynes écrivait: «l’argument [de Lerner] est impeccable, mais que le ciel aide ceux qui tente de le faire comprendre a l’homme ordinaire à ce stade de l’évolution de nos idées. » (Keynes à Meade, avril 1943). «
Alors pourquoi tant de pays ont répudié leur dette ?
Pas si simple Voir dossier complet ici
http://www.cadtm.org/Dette-publique-dans-les-pays-du,6103
@Charles A.
Alors pourquoi tant de pays ont répudié leur dette ?
Parce que leur dette n’est pas dans leur propre monnaie, mais en dollar.
C’est ce qui arrive quand un pays accroche sa monnaie a une autre devise, de fait sa monnaie devient convertible dans cette devise et des reserves de change doivent etre maintenue pour assurer la parite de change.
Le seul moyen de se procurer cette monnaie etrangere est l’export.
L’euro n’est pas une monnaie souveraine.
Un état souverain dans sa monnaie veut dire que sa monnaie est inconvertible et le taux de change est flottant.
Ben si, on continue à faire plus avec moins, plus d’argent avec moins de dépenses! Enfin, pour certains. On a ausssi un problème de compta qui ne sait pas intégrer correctement un certain nombre de dettes collectives (écologiques, sanitaires, sociales…). Elle favorise un bilan local positif qui s’explique en partie par un bilan global négatif et non pas en faisant globalement plus avec moins.
René Dumont avait aussi écrit un petit bouquin vers 1970 qui s’intitulait l’Utopie ou la mort, c’était déjà très convaincant à l’époque. Bien que je crois aussi que le progrès associé à l’écologie recèle le potentiel de faire plus avec moins, l’énorme parasite qu’on a sur le dos qui détourne les richesses et pervertit les esprits avec de colossaux budgets marketing et publicitaires ne va pas lâcher si facilement son butin. C’est que les Alter-acteurs de l’économie solidaire sont très forts pour les pétitions, mais ils ne descendent presque jamais dans la rue et sont toujours prêts à se chamailler pour des broutilles. Sans doute faut-il sur ce plan relire le manifeste du parti communiste. « Prolétaires de tous pays, unissez-vous! »
Ce qui est assez paradoxal en ce moment, c’était la volonté d’enlevé les sciences en seconde (et en filière littéraire) et le fait que tout le monde parle d’écologie sans savoir que c’est une science issu de la biologie et non un parti ou un regard en environnementaliste urbain (bon je suis paysan, ok on est des salauds, mais rien de plus désarmant que quelqu’un qui n’y connait rien qui vous explique comment faire)
Bonjour Monsieur Tréhin,
Je vous dit merci pour ce billet, car il vient contrecarrer mon 21ème commentaire.
40 ans d’expérience dans le domaine de l’informatique m’a permis d’en voir une bonne partie de l’évolution.
Oui, les progrès ont permis d’améliorer les sciences et souvent c’est par l’intermédiaire du domaine militaire que cela s’est accéléré, si pas initié.
La technologie est l’outil de la science de hier et de demain.
Elle « oublie » les effets collatéraux qui se cache derrière les utopies.
On ne fait pas d’omelettes sans casser d’œufs. C’est exact.
Ceux qui maitriseront la technologie contre ceux qui la subirons.
Et avec l’IA nous ne sommes qu’à l’orée de la foret.
Cordialement
le problème démontrer par ce billet, c’est qu’avec la sur-spécialisation, l’IA ne fait que doublons avec nos scientifiques, si on a pas de scientifique « défordiser » ayant un regard global, l’IA ne trouvera pas grand chose elle ne fera que modéliser des schémas complexes sans savoir où chercher.
L’utopie c’est la science de la Grèce Antique ou des lumières, ou on mélange tout la science et l’art ou l’important est la curiosité et non le culte de l’outil (car l’IA n’est qu’un outil, un joli boulier certes mais les Grecs n’avaient besoin que de 3 puits et de l’ombre pour calculer la circonférence de la terre, une IA au moyen âge ne trouvera jamais la terre ronde)
Certes ont est a l’orée de la foret avec l’IA, Mais je doute que l’IA puisse avoir un jour un quelconque esprit créatif. Hors l’inventivité est resté est restera une histoire de créativité.
L’IA par contre sera surement le coeur du futur système de « nouveau gouvernement mondial ». Et là la créativité, a mon avis il risque de devoir la mettre en veilleuse même chez les humains, il deviendras surement dangeureux de penser.
Espérons que des changement de topique politiquo-economique auront lieu avant que ses systèmes voient le jour.
Je partage votre analyse qui différentie ceux qui bénéficient de la technologie, de ceux qui la subissent. Les « Have » et les « have not » du progrès technologique et scientifique voir par exemple l’article de Yves Lasfargue, « Technologies Nouvelles, Nouveaux Exclus ? », Futuribles, Octobre 1989
J’ai entre 1983 et 2004 écrit de nombreux articles concernant l’utilisation des technologies numériques auprès de personnes ayant des difficultés d’apprentissage, soit en tant qu’outils d’apprentissage et de socialisation, soit pour exprimer leur manque d’accessibilité, que ce soit au niveau du coût ou des interfaces homme machine ou encore de l’accroissement de leur exclusion de la vie dans le tissu social, par exemple dans des actes de base tels que celui d’acheter un ticket de métro ou de train, ou de retirer de l’argent devant des machines automatiques peu conviviales… Ou, moins prosaïquement d’avoir accès à des informations qui pourraient les intéresser au travers d’internet dont les interfaces, surtout il y a une quinzaine d’années restaient bien hermétiques aux utilisateurs, mis à part quelques « initiés à l’informatique qu l’on prenait encore pour des illuminés… » Reconnaissons que dans ce domaine de l’accessibilité à l’information au moins, quelques progrès ont pu être faits…
L’impact d’une évolution technologique incontrôlée est un sujet sur lequel j’ai essayé d’attirer l’attention dans mon activité associative européenne de lutte contre les discriminations et pour la défense des droits et des services pour les personnes les plus vulnérables dans nos sociétés, quelle que soient les causes de discriminations ou de vulnérabilités.
L’évolution technologique non maîtrisée ou du moins non orientée, peut conduire tout autant à des améliorations de la qualité de vie de ces personnes qu’à une aggravation de leur vulnérabilité et de leur exclusion réelle ou ressentie, ce qui est aussi très grave.
Cependant bien des organisations de défense des droits sociaux sont principalement préoccupées de résoudre des problèmes au niveau légal ou institutionnel, voir politique, mais assez peu intéressées par les aspects technologiques et l’impact concrèt des évolutions technologiques sur les populations dont elles s’occupent : handicapées, âgées, socialement défavorisées…
Une des réponses reçues suite à mon billet me demandait ce que je pensais qu’il faudrait faire… Sans doute qu’au niveau des programmes d’enseignement ce sujet du rôle des technologies dans l’histoire de nos civilisations pourrait être un bon point de départ. Par ailleurs une sensibilisation aux applications des sciences « dites nobles » aux technologies, applications technologiques souvent dénigrées par des intellectuels de toute opinions philosophiques ou politiques, serait utile aux futurs citoyens que sont les élèves, de manière à ce qu’elles et ils aient quelques éléments leur permettant de mieux comprendre les enjeux des évolutions scientifiques et technologiques et aient envie de se tenir au courant de ces dernières.
A plus court terme il me paraitrait très important que des organisations de la société civile puissent apparaître au travers d’un partage de compétences venues d’associations du secteur social, pour faire une veille technologique sociale, c’est-à-dire de voir dans quels domaines des développements technologiques pourraient être vraiment utiles socialement et au contraire d’autres domaines où certains de ces développements semblent entrainer des conséquences nettement moins favorables, voir même nuisibles.
Je pense que les résultats de ces travaux devraient rester très généraux et non directifs afin que les créativités ne soient pas bridées à priori : ce n’est pas parce qu’une recherche semble sans intérêt aujourd’hui qu’elle ne peut pas être porteuse de fruits utiles à la société dans le futur… J’en donne un exemple très concret : Quand des mathématiciens se sont posé des questions sur les nombres imaginaires, simplement pour des raisons de recherches mathématiques, qui aurait pensé à l’époque que ces nombres imaginaires auraient des applications très réelles dans les calculs de circuits électriques ? Ceux là mêmes qui ont permis l’invention de nombreux systèmes électriques dont nous nous servons pratiquement tous.
A l’inverse, la veille technologique et scientifique pourrait déceler des risques potentiels à venir sur la société en général et les populations vulnérables en particulier.
Petit détail pratique si on envisage assez tôt ce genre d’impact social des technologies on peut y remédier très facilement, alors que de faire des modifications à postériori est le plus souvent très difficile et très coûteux (pas seulement selon un critère monétaire…) Savez vous que tous vos claviers d’ordinateur ont une adaptation destinée aux personnes non voyantes ? Les touches F et J ont toutes deux une marque tactile qui permet aux personnes non voyantes de se repérer sur le clavier. Imaginez le coût que représenterait la fabrication de séries limitées de claviers destinés à ce groupe de personnes… Or là, pour un coût très faible tous les claviers sont adaptés.
Pour revenir au sujet de départ « Faire plus avec moins » il ne s’agit bien entendu que d’un raccourci de langage mais ce dernier ne devrait avoir pour but que de nous faire nous poser tout une ensemble de questions sur le sens et non-sens de systèmes socioéconomiques où l’obtention de « plus » l’a souvent emporté sur les gaspillages que ce « plus » impliquait. Ce phénomène s’étant d’ailleurs accéléré avec la disponibilité de moyens technologiques (machinesà moteur, automobiles, camions, trains avions etc.) de «faire plus » au prix d’utilisations abusives des ressources naturelles d’un côté et de la création de déchets de toutes sortes de l’autre…
Du côté du plus j’ai bien entendu parlé au niveau nutritionnel compte tenu des graves problèmes de malnutrition qui touchent encore gravement un grand nombre de personnes dans le monde, de même que les problèmes de logement et les problèmes de santé.
Buckminster Fuller pensait déjà en 1967 que cela était inadmissible compte tenu des capacités de production et de transport dont disposaient déjà les pays riches, il accusait surtout les hommes et les femmes politiques des deux blocs alors en présence, de ne pas vouloir prendre ce problème à bras le corps et dans sa globalité : « La survie de l’homme sera planétaire » ou elle ne sera pas disait il aussi. Mais les hommes et les femmes politiques étant élu(e)s localement et pour de courtes périodes, elles et ils n’ont pas le courage d’aborder auprès de leurs populations les problèmes de solidarité mondiale et des bénéfices à long terme que les électeurs locaux pourraient en tirer.
Parmi les « Plus » il ne s’agit pas seulement de plus matériels, quoique comme je viens de le dire cet aspect du « plus » matériel en soit souvent au niveau de l’indispensable dans de nombreuses situations dans le monde… Il s’agit aussi de « plus » au niveau des relations humaines, de l’éducation, des temps disponibles pour vivre en dehors d’un travail, qui n’a le plus souvent pas un grand intérêt personnel, à part celui de rapporter un revenu, là aussi à un niveau indispensable de subsistance, donc un « plus de revenu » ne serait pas un luxe mais une nécessité…
Buckminster Fuller abordait tous ces sujets et même d’autres parmi les « Plus » et parmi « les moins » : moins d’utilisation de matières premières, moins de pénibilité pour assurer sa propre subsistance et celle de sa famille, moins de gaspillages des ressources de la planète, moins de déchets, de moins de rivalités inutiles…
C’est dans ce genre de perspectives que pourraient évoluer des associations de veille technologique et sociale dont j’ai parlé plus haut. Afin de fournir des pistes de recherches sans lesquelles des innovations débridées pourraient déboucher sur des applications aux conséquences catastrophiques, surtout mises dans les mains d’industriels et de marchands principalement guidés par la cupidité, celle dont parle éminemment Joseph Stiglitz dans son livre « Le triomphe de la cupidité » Éditeur : Les liens qui libèrent – Parution : 10/02/2010.
Comme je l’ai dit par ailleurs à propos des méfaits de l’augmentation de l’automatisation sur les niveaux d’emplois, ce n’est pas cette seule automatisation qui est responsable c’est aussi et peut-être surtout la cupidité des dirigeants qui conduit à la catastrophe : automatiser des postes de travail pénibles et ou sans intérêt ne serait pas en soi un mal si les temps libérés étaient reconvertis en temps d’éducation, d’enrichissement culturels ou même des temps d’oisiveté souvent favorables à la créativité… Idée que défend aussi Buckminster Fuller : le temps passé à pêcher à la ligne le long d’une rivière ou au bord de mer n’est pas un temps inutile mais un temps propice à une réflexion personnelle utile non seulement à l’individu qui a cette activité mais à l’ensemble de la société, bon, pas à chaque fois, mais il suffit d’une fois…
Bien cordialement.
Paul
Bonjour,
Je salue votre billet qui situe de façon utile les enjeux de ce qui est habituellement traité ici dans un champ plus vaste. Je pense pour ma part que des solutions nouvelles peuvent être trouvées en accueillant de remises en question majeures tout en gardant l’espoir qu’ainsi un progrès reste possible. On peut aussi penser que rien ne changera vraiment mais pour ma part, je continue à chercher de nouvelles pistes pour faire intelligemment et utilement « plus avec moins ». Cela correspond d’ailleurs pratiquement à une définition de l’entrepreneur. C’est donc dans une logique de progrès que j’évoque S. Latouche dans ma dernière livraison et que j’évoquerai prochainement aussi le Stockholm Resilience Centre. Merci encore pour ces différentes pistes que je vais suivre dès que possible.
Bonne fin d’année à tous.
à Paul Tréhin,
Un intervenant du blog faisait récemment remarquer que peu de médecins interviennent sur ce blog.
Je crois effectivement que peu de médecins interviennent dans le débat d’idées ou la critique sociale.
Ils n’ont pas été formés pour cela et ils n’en n’ont pas le droit.
Vous parlez du cancer et du progrès de la médecine qui le soigne et qui fait vivre plus longtemps ceux qui en sont atteints et dont même les médias reconnaissent qu’ils sont chaque jour de plus en plus nombreux et pas seulement dans les pays « développés ».
Les médecins sont dans leur grande majorité des techniciens formés pour intervenir sur une partie de l’être vivant en négligeant à la fois le fait que l’être vivant est un tout et qu’il fait partie de la nature.
Les maladies qui se sont répandues massivement dans notre monde sont des maladies qui sont favorisées, entretenues et provoquées par le système d’organisation que je nomme « spectaculaire-mafieux », systéme qui succède aux temps « industriels-marchands ».
Beaucoup de médecins savent et disent que les « conditions modernes » de vie, les différentes pollutions issues des industries chimiques et nucléaires, le stress de la vie moderne, additionnent leurs effets aux fragilités du « terrain » (terme utilisé par les homéopathes pour désigner l’état des défenses de l’être vivant)
La médecine moderne, qui connaît bien les effets et qui ne peut que feindre d’ ignorer les causes, ne peut pas désigner les coupables.
Verrait-on, à la suite d’un grand mouvement de protestation des médecins, que soient condamnés les productions des industries nucléaires et chimiques, la séparation entre les individus, le travail aliénant, la consommation de leurres ?
Ne me faites pas rire.
J’ajoute que, pour ce qui concerne la maladie appelée cancer, Marlowe sait de quoi il parle.
marlowe@orange.fr
D’accord sur le fond de ce que vous dites. Il y a ce problème de déséquilibre holistique « homme/nature » , couplé à la mécanique mercantile du complexe pharmaco industriel.
Petite digression humoristico médicale. A quand un consensus des médecins pour diagnostiquer comme « malade » ou « déséquilibré » tout individu qui, une fois parvenu à un certain plafond de richesse ou de revenu, continuerai à entasser du pognon.
“Dow Chemical, BASF, Bayer, Monsanto, Dupont … Ces géants de l’industrie chimique, à l’origine de nombreux cancers, fabriquent aussi les traitements pour ces mêmes maladies. Le documentaire « The Idiot Cycle » décortique ces liens. Rencontre avec la réalisatrice franco-hispano-canadienne Emmanuelle Schick-Garcia. »
http://www.rue89.com/planete89/2010/12/21/industrie-chimique-et-cancers-le-cercle-infernal-181646
Bonjour Marlow,
Comment se protéger alors même que les autorités de tous pays autorisent l’emploi de toute cette chimie dans l’industrie agronomique ?
Bien à vous et surtout, bon courage – Philippe
à Philippe MEONI,
Il n’est pas possible de se protéger contre les pollutions chimiques et nucléaires.
Regarder le fondateur d’Apple avec ses milliards et son cancer !
Il est par contre possible de ne pas rester désarmé contre la marchandise et le système d’illusion qu’elle a mis en place, en brisant la séparation et l’omerta.
quelque-uns parmi nous dénoncent effectivement les conditions de cet exercice de plus en plus difficile du soin,
ex la boucle des confiseries chocolatées abondamment enrichies en graisse de palme fabriquée au dépens d’une déforestation catastrophique de l’Indonésie
octroyée comme substitut de repas aux enfants laissés à la surveillance de la télé (laquelle renforce par la pub l’image positive et incitative de ces poisons)
conduisant à une obésité
source de maladies cardio-vasculaires générant les plus gros profits de l’industrie pharmaceutiques en anti-tenseurs, hypo-cholestérolémiants eux-mêmes à l’origine de troubles iatrogènes
on peut après cela s’émerveiller des progrès de l’ « imagerie » médicale qui détecte l’athérome au mm près là où il est etc..
et du doigté de l’ordinateur qui va permettre la mise en place du stent etc..
on nous demande du soin
pas de la prévention (en dehors de la fausse prévention quand il s’agit de vaccins mis au point avec la quasi-assurance de plus de risques et peu de bénéfices pour la santé publique mais maxi-profit pour les firmes, souvent donc inutile et dont l’inocuité n’est pas prouvée cf la dernière arnaque du vaccin contre le cancer du col utérin)
je puis vous assurer que nous ne disposons d’aucun moyen pour évaluer par exemple la réelle prévallence de l’asthme dans nos sociétés, non seulement problème d’échantillonnage mais également des méthodes de son évaluation, ce qui donne des statistiques fantasques
nous savons ‘intuitivement’ son augmentation
quant à ses étiologies multifactorielles!!
je ne vais rien vous apprendre quand je vous confirme que les centres de recherche ne recherchent pas de façon indépendante
des gros laboratoires privés…
actuellement, la médecine traite essentiellement de maladies civilisationnelles , du moins la plus quantité de capitaux absorbés par la médecine de soin le sont par des pathologies liées au mode de vie aberrant imposé et évitables!!!
Merci Astarte,
Je me demandais où vous étiez passée. 🙂
vous répondez à mon interrogation concernant le peu d’échos que suscitent dans le milieu médical tous les débats que nous avons ici sur l’évolution d’une civilisation en péril. Cela confirme ce que dit Marlowe (sauf sur la question de la réserve à laquelle seraient astreints les médecins s’agissant d’exprimer leurs opinions sur les politiques de santé) et que beaucoup pensaient déjà.
Votre remarque concernant la difficulté des évaluations quantitatives est très intéressante.
Il me semble que cette difficulté sert sans arrêt d’alibi pour nier l’existence des maladies dites de « civilisation ». Il faut de véritables scandales, toujours à partir d’éléments identifiables — voir l’exemple récent du médiator — pour qu’elles soient reconnues. Bref, l’arbre qui cache la forêt.
Tant qu’une approche qualitative ne prévaudra sur les approches purement quantitatives dans les politiques de santé, il est à craindre que les problèmes ne feront que s’aggraver.
Derniers chiffres en date, selon une étude de l’université d’Oxford : de 1986 à 2000, le poids moyen des femmes britanniques a augmenté de 5,4 kg et celui des hommes de 7,7 kg.
Beaucoup d’autres données recueillies dans le monde entier sont toutes aussi impressionnantes, qui convergent vers une seule et même constatation : le diabète et les maladies cardio-vasculaires connaissent une formidable croissance, qui atteint désormais aussi les pays émergents.
Selon «Population health metric », un américain sur dix est diabétique et cette population devrait doubler dans les 40 prochaines années.
Le développement de ces maladies chroniques est étroitement lié au mode de vie, à la nourriture et à l’effort physique. Elles relèvent du domaine préventif, largement en contradiction avec le modèle économique de la santé, fondé sur le payement à l’acte.
A quand une médecine dont le financement inciterait à la diminution de la prévalence des pathologies, dans le cadre d’une politique de santé publique qui ne serait pas restreinte au seul domaine médical ?
à astarte,
Vous avez souligné un point qui paraît minime mais que je trouve important.
La principale cause de déforestation de nos jours n’est pas due à la volonté de fabriquer de la pâte à papier pour imprimer des livres mais à l’idée folle de faire de la place pour implanter des cultures autrement plus rentables mais aussi plus nocives, comme celle de l’huile de palme, et accessoirement de produire avec ces arbres abattus du papier qui sert plutôt pour la publicité ou les magazines, ce qui est la même chose.
En ce qui concerne la fable du livre électronique, c’est-à-dire du livre sans papier, qui serait moins polluant, il faut pour l’accréditer et la relayer oublier comment, dans quelles conditions et par qui, sont fabriqués les ordinateurs.
marlowe@orange.fr
Vous savez bien que depuis quelques années il faut deux heures et la loupe binoculaire d’un diamantaire pour lire les notices des médocs… Grosso-merdo, c’est depuis cette étude américaine (quelque définitions et rappels d’abord) :
» – Effets Indésirables aux Médicaments (EIM) – Adverse Drug Reaction (ADR): Réaction indésirable, nocive ou imprévue, à un médicament qui survient lorsque l’on utilise des doses normales ou expérimentales pour diagnostiquer, traiter ou prévenir une maladie ou pour modifier une fonction organique. Les effets indésirables aux médicaments font partie des principales causes de mortalité dans de nombreux pays.
– Accidents liés aux effets indésirables des médicaments: Dommages corporels suite aux effets indésirables d’un médicament (accident de voiture, chute, suicide, etc.) et qui auraient pu être évités (sur-doses, erreurs/non respect des prescriptions, cocktails de médicaments (polypharmacie), prise de médicaments avec de l’alcool, etc.) »
« D’après une méta-analyse américaine** portant sur 39 études, rien que pour l’année 1994, 2 216 000 victimes d’ADR (Adverse Drug Reactions) auraient été admises à l’hôpital et 106 000 victimes d’ADR seraient décédées. Les chercheurs ont déterminé que les décès dûs aux EIM (Effets Indésirables aux Médicaments) en 1994 étaient la 4ème cause de mortalité aux US après les maladies cardiaques, le cancer et les AVC. Un calcul officieux pour 2010, basé sur 0.04% de la population états-unienne meurt d’EIM, permet d’estimer le nombre de décès à 123 500.
Ces chiffres ne sont que pour les admissions à l’hôpital et excluent les décès par EIM non diagnostiqués, les erreurs administratives, les overdoses et les échecs thérapeutiques. »
http://jama.ama-assn.org/content/279/15/1200.full :
** « Data Synthesis.– The overall incidence of serious ADRs was 6.7% (95% confidence interval [CI], 5.2%-8.2%) and of fatal ADRs was 0.32% (95% CI, 0.23%-0.41%) of hospitalized patients. We estimated that in 1994 overall 2216000 (1721000-2711000) hospitalized patients had serious ADRs and 106000 (76000-137000) had fatal ADRs, making these reactions between the fourth and sixth leading cause of death. «
à vigneron,
Les maladies iatrogènes, autrement dit les maladies provoquées par les médicaments, sont une des principales causes de maladies nouvelles et de décès.
Il ne faudrait pas en déduire que la finance est une maladie iatrogène de l’économie, à moins que…
je reviens pour faire part d’une situation scandaleuse que je n’ai trouvée dénoncée nulle part.
Les ‘génériques’ et la honteuse façon dont il est dit qu’ils permettent des économies à la Santé Publique, enfin notre Sécu.
Le prix de revient de la plupart des molécules dont le brevet est tombé dans le domaine public est autour de 1 euro au plus quand il est vendu ‘généreusement’ par les génériqueurs à 20 euros.
Pourquoi cette entente entre ceux qui accordent les prix auxquels ils ont être remboursés et les copieurs de molécules qui n’embauchent pas de biologistes mais des avocats pour faire tomber les brevets?
Une arme très simple existe aux mains de ceux qui ne veulent pas s’en servir, acheter aux copieurs indiens ou brésiliens. Faire fabriquer par des laboratoires de la sécurité sociale ces mêmes molécules et les faire circuler au prix coûtant dérisoire.
@ François Leclerc
il n’est fait état que de poids moyens, (pas médians) car à côté de l’obésité, nous avons les troubles alimentaires dans leur ensemble depuis l’anorexie jusqu’au maintien près de poids ‘idéaux’ par des adjuvants médicamenteux..
La dévalorisation de la médecine scolaire (et sa quasi-suppression) nous a privés d’un moyen de détection de pathologies précocément, d’un observatoire de la santé infantile, et de la population juvénile…
D’un observatoire donc d’une épidémiologie de qualité qui permette de véritables orientations de prévention.
Mais vous avez dit « public » , « commun » oh quel gros mot!!!!
@marlowe
Ouais je vois… Si au moins on abattait des arbres pour distribuer gratos 7 milliards d’exemplaires des œuvres complètes de Debord, Marx, Jorion, Marlowe et des Situs, OK ! Mais pour nourrir l’humanité de saloperie de junk-food à l’huile de palme et à la lécithine de soja, ça non !
Certes, certes… mais n’oubliez pas qu’on a pas attendu l’ère moderne ou industrielle pour déboiser à tout va, bien au contraire. La France était bien moins boisée à l’aube de l’industrialisation et la forêt ne cesse de progresser depuis des décennies. Ce sont bel et bien les civilisations antiques qui ont entrainé la déforestation massive du pourtour méditerranéen dont on ne peut encore que déplorer les résultats (zones arides, semi-désertiques, végétation de maquis sur des sols dégradés etc…).
Platon, dès le Ve siècle avant J.-C. déplorait le déboisement excessif de l’Afrique. Jules César, 400 ans plus tard, s’étonnait de l’immensité des forêts gauloises, qui pourtant, à l’exception de quelques grands massifs, étaient déjà largement défrichées par une agriculture et un élevage importants. Cet étonnement traduisait surtout l’état déjà excessif de déboisement du monde romain et pré-romain, c’est-à-dire du bassin méditerranéen, de la Mésopotamie jusqu’à l’Espagne en passant par l’Italie du sud ou la Grèce.
Aujourd’hui les techniques traditionnelles pastorales ou agronomiques dans la zone sub-saharienne sahélienne, en plus de l’usage du bois pour la cuisson, perpétuent et participent de cette « grande tradition humaine » de déboisement-défrichement (heureusement le développement fait évoluer leurs pratiques « ancestrales »).
Les massacres forestiers de Lula (et sa suivante Dilma Rousseff…) en Amazonie pour toujours plus de soja ou pour l’huile de palme en Indonésie ou en Malaisie (85% de la production mondiale à eux deux) n’en sont qu’une expression modernisée. La différence étant que la modernité que vous dénoncez tous azimuts a apporté aussi au monde une conscience de plus en plus globale et incontournable de ce fléau.
Mais en attendant, grâce à son nouveau statut de grenier du monde avec le quart de la production mondiale de soja et à sa quasi indépendance énergétique avec ses 18 milliards de litres d’éthanol de canne à sucre (coucou Louis Dreyfus entre autres…), la Banque Mondiale prédit que le Brésil, 5e du monde par sa population, deviendra également la 5e économie du monde en 2014, à la place de la France. En 1998 le FMI était obligé de venir au secours du pays en lui apportant une aide de 42 milliards de dollars…
Donc c’est compliqué le « développement durable » ou respectueux, mais bon, je suis pas du tout certain qu’on régresse, et faut p’têt pas pousser trop fort non plus sur l’air rengaine de l’homme destructeur…. Pas nécessairement très productif comme sempiternelle dénonciation….
@ vigneron pour 18H19
Je sais que je risque me faire démonter car votre aisance avec les mots est très grande mais tant pis.
Vous écrivez :
« Donc c’est compliqué le « développement durable » ou respectueux, mais bon, je suis pas du tout certain qu’on régresse, et faut p’têt pas pousser trop fort non plus sur l’air rengaine de l’homme destructeur…. Pas nécessairement très productif comme sempiternelle dénonciation…. » ;
tout cela après avoir laissé entendre que le progrès avait eu le mérite de nous ouvrir les yeux, puisque vous avez écrit à Marlowe :
« La différence étant que la modernité que vous dénoncez tous azimuts a apporté aussi au monde une conscience de plus en plus globale et incontournable de ce fléau« .
Personnellement,je constate qu’entre Platon et Lula il y a eu certes le Progrès mais que, malgré tout, la déforestation continue de plus belle car je n’ai pas l’impression que les puissants de ce Monde, les seuls qui puissent agir, soient conscients du plus petit yota du fléau que constitue cette destruction des forêts.
C’est vrai que dans la région que vous citez en Afrique, les africains font se qu’ils peuvent avec ce que nous leur laissons ; et ce n’est pas si mal si nous considérons le Green Belt Movement de Wangari Maathai !
Ils arrivent à agir, et c’est réellement les premiers à le faire, malgré leurs difficultés à soutenir une éducation, efficace et stable, qui permet la prise de conscience. Mais plus au Sud, de grands groupes, pleins de puissances, financière et mécanique, dévastent bien plus qu’il ne se replante partout ailleurs, preuve que ceux qui devraient voir ne voient pas.
Les masses ne peuvent pas réagir car tout est question d’éducation mais d’éducation équilibrée, qui comprend aussi les choses de l’écologie. Or, aujourd’hui, l’éducation nous prépare à être des consommateurs, seulement soucieux d’avoir sans devoir, avec le coup de pub par dessus tout ça qui nous dit que « nous le valons bien », cela afin que nous gardions bien les yeux fermés et que surtout, surtout, aucune conscience ne naisse dans nos têtes.
Que je regrette ne pas savoir écrire comme vous ; mes propos seraient sans aucun doute plus clairs.
Ce que je peux vous dire, c’est que dans le domaine du génie civil, le mien, rien ne s’améliore ; bien au contraire, tout empire.
Je ne vois que toujours plus de gestion financière, au détriment de l’écologie, sous couvert de greenwashing, pour au final un travail qui détruit plus qu’avant. En fait, c’est moins avec plus !
Je ne peux que certifier que, même ici en France, l’humain est de plus en plus destructeur et que la rengaine qui vous agace il convient de la chanter encore et encore, et plus que jamais. Par exemple, 86000 hectares de terre agricoles ont été détruites en France l’an dernier, année record.
Vous, vous pouvez penser, j’en suis sûr ! et prendre conscience grâce au Progrès. Mais, ailleurs, d’autres personnes sont en train de dépenser la Nature à un rythme jamais atteint.
« A quand un consensus des médecins pour diagnostiquer comme « malade » ou « déséquilibré » tout individu qui, une fois parvenu à un certain plafond de richesse ou de revenu, continuerai à entasser du pognon. »
Demander au corps médical un tel consensus se retournerait contre eux.
La principale motivation de celui-ci étant justement faire un maximum de fric.
Pour avoir testé à différents niveaux ce milieu(industrie pharma,industrie prothétique, cabinet médical) je suis profondément convaincu qu’une grande majorité des « individus » travaillant dans ces domaines se foutent complètement de la santé en général(sauf le jour où ils tombent gravement malade, mais ils ne sont plus dans le circuit à ce moment là).
Produire le plus possible (amasser du blé) pendant sa vie active sans se poser trop de questions puis en profiter pendant le retraite (si on est en bon état) parait encore être le devise majoritaire.
Ah oui, le sexe aussi, j’allais oublier, est très présent dans ce milieu(sexe, pognon pouvoir la trilogie classique).
La structure du statut libéral en médecine entraîne la maximisation des profits à travers la multiplication des consultations. La maladie est un allié. La politique de prévention n’est bien évidemment pas à confier au privé.
Personnellement, j’évite au maximum les cabinets médicaux de ville, préférant me retourner vers l’hôpital, où l’on trouve encore, (pas toujours) du personnel soignant motivé par les résultats et la guérison.
@écodouble
Je suis d’accord globalement avec ce que vous avancez. Ce que je voulais dire simplement c’est qu’il est vain de se lamenter (citation de Vigny dans le texte de Jorion l’Avenir du Progrès) ou contre-productif de tenter de mettre à bas toutes les représentations communes des avancées des 200 dernières années sous prétexte qu’elles n’auraient été destinées, par le biais ensauvagé de l’activité économique – capitaliste de surcroît ! , qu’à augmenter par tous moyens les seules capacités destructrices de l’espèce humaine sur elle même et sur son habitat naturel, la terre.
J’estime qu’on doit mesurer la qualité du progrès de l’humanité à l’écart entre la vitesse d’augmentation de la somme des « constructions humaines », c.à d. les améliorations des conditions de vie au niveau global avec celle de la somme des « destructions humaines », externalités négatives produites aussi bien sur les populations elles-mêmes que sur la planète en tant que ressource ultime d’avenir. Mais j’ajouterais une variable essentielle, agrémentée d’un exposant x, qui pourrait s’intégrer aussi bien dans chacun des termes de la soustraction : la progression ou la régression pour notre espèce de la conscience partagée de notre responsabilité comme de nos pouvoirs et, de même et liées, agrégées, de celles de nos connaissances partagées.
Et là, je persiste. Si l’accélération du rythme des destructions et la vitesse à laquelle des seuils de non-retour ou l’enclenchement de boucles de rétro-action négative s’approchent sont indéniables, cela se fait en parallèle avec une accélération de l’amélioration des conditions de vie de centaines de millions d’humains (Chine, Brésil, Inde bien sûr, mais pas seulement) et une dégradation probable de centaines de millions d’autres arrivés aux limites autorisées par l’économie ensauvagée (l’occident) et donc la qualité du progrès humain tend irrésistiblement à verser, au moins en occident, dans la pente négative. Mais j’estime que cet état de fait s’accompagne d’une progression jamais vue ni même imaginée du niveau de conscience (en occident mais aussi ailleurs) des problématiques globales que nous devons affronter. C’est un fait majeur aussi, humain aussi.
De la même façon que les destructions terribles de l’environnement par les civilisations antiques, des mésopotamiens jusqu’aux romains ont également vu repoussées parallèlement, et de manière décisive, les limites de la conscience et des capacités créatrices de l’humanité. Ces civilisations ont disparu, mais qu’importe la survie des civilisations, si leurs enseignements sont pérennisés, et l’humanité enrichie de leurs vies, de leurs créations, de leurs erreurs et de leur morts. Le progrès est une mémoire. La foi en l’humanité une obligation vitale comme l’optimisme un impératif catégorique. La virtuosité et l’ivresse du pessimiste et du sarcasme sont à la portée du moindre cloporte désappointé.
Par définition le « progrès » ne peut qu’avoir un solde sociétalement positif.
En raisonnant au niveau global et malgré un trajet en dents de scie le » progrès » jouit de l’effet cliquet.
Par exemple il est fréquent qu’une découverte majeure résulte d’applis militaires.
Dans ce cas une avancée technique correspond à un recul civilisationnel.
Reste au libéralisme à s’en emparer quitte à le « valoriser » au profit d’une minorité.
Ce qui mène souvent à des monstruosités qui hélàs seront seules retenues par l’histoire.
Ce brave Fuller dont il est question ici est le père du « fullerène » c’est la configuration spéciale des atomes de carbones permettant d’obtenir de « nanotubes ».
Les nanotubes peuvent se présenter sous la forme de « buckyballs » (de Buckminster), bombes atomiques miniature tenant dans un réseau de carbone de la taille d’une balle de golf.
à écodouble et de ce fait à vigneron,
La différence entre l’époque de Platon et la notre est que notre époque est industrielle et que les dégats qu’elle cause sont industriels, c’est à dire beaucoup plus étendus dans l’espace et dans le temps.
Il y a deux mille ans et plus il y avait des guerres et des massacres.
Il aura fallu attendre le XXe siècle pour voir les bombardements massifs, les camps de la mort et l’emploi de l’arme ultime, en un mot toutes les créations du progrès des techniques et donc à un autre « niveau » d’horreur et de dangerosité.
Quant à l’expression « niveau de conscience » cela ne veut rien dire.
La conscience, comme l’intelligence, ne se mesurent pas « en niveau » mais en emploi.
Sur le phénotype :
Sur le progrès technologique :
L’internet est certes chronophage pour l’individu mais il permet concrètement aujourd’hui l’interconnexion globale de potentiellement toute l’humanité en s’affranchissant des distances physiques, et ce en mode texte, graphique, audio et vidéo ; à nous de trouver le juste milieu de son utilisation.
Cette interconnexion représente une sorte d’extension synaptique des cerveaux permettant de relier « physiquement » ensemble les humains distant entre eux en formant un nouvel organisme collectif commun à toute l’espèce que l’on pourrait qualifier de meta-humanité.
Dans cette optique, l’internet et les nouvelles technologies de l’information sont véritablement des outils prodigieux, voire révolutionnaires.
Nos connaissances sont la somme de l’intégration directe dans nos esprits de la « vérité » de ce que nous voyons, entendons, lisons, percevons, …, tout au long de nos vies.
Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) nous permettent aujourd’hui de décharger nos mémoires individuelles en ne stockant que le strict minimum en mémoire cérébrale.
Dans ce mode de fonctionnement logique et épurée, seules les références à l’information sont mémorisées (à l’image des résultats d’une recherche sur Google) afin de ne pas encombrer et surcharger inutilement nos esprits.
En fait, pour trouver des réponses à des interrogations, nous continuons à solliciter nos mémoires individuelles, mais dorénavant, nous pouvons aussi accéder directement à des informations stockées dans la mémoire collective secondaire qu’est devenu le Net.
En fonctionnant de cette manière et lors d’une interrogation quelconque, la source mémorielle de connaissance permettant d’y répondre n’est donc plus uniquement le cerveau mais peut aussi bien être délocalisée et multiple ; l’esprit ne sait donc pas forcément, mais il retrouve, ou trouve, logiquement.
Bonjour Monsieur Tréhin,
Je rejoins votre excellente analyse qui démontre la rupture entre le progrès servant l’intérêt commun et le progrès mis au service de la cupidité.
J’aime beaucoup la manière dont vous déroulez votre démonstration, étayée d’exemples simples et clairs, qui nous amène à la conclusion que tant que l’humain ne reviendra pas à des pratiques morales dans l’intérêt général, il court à son extinction, sans avoir au passage saccagé l’équilibre naturel de la planète.
L’erreur serait de croire que le danger vient du progrès en lui même alors qu’il est indéniable que la source de nos ennuis vient du système économique inventé, à l’insu de la naïveté des peuples, par les plus cupides.
L’utopie c’est que l’on puisse penser que la masse populaire fasse preuve d’un sursaut d’intelligence pour comprendre qu’elle se berce d’illusions dans sa manipulation par les cupides et qu’un retour vers la morale « salvatrice » vienne volontairement de ces derniers…
Et si ce n’était pas un manque d’intelligence, ce serait alors une volonté suicidaire inconsciente que de continuer le pillage via l’illusion consumériste « jusqueboutiste » ?
Bien à vous – Philippe
@ Paul TREHIN
Votre témoignage est un formidable message d’espoir, je suis très heureux que vous ayez pu surmonter la maladie grâce au Cyberknife.
Meilleurs vœux pour 2011. Bien cordialement.
PS : J’ai assisté il y a une dizaine d’années (avant la loi sur les 35 heures) à une conférence de Pierre Larouturou. Pierre Larouturou avait démontré que les 35 heures version « loi Aubry » était une erreur, en revanche, dans la même démonstration, il montrait de façon irréfutable que les 32 heures sur 4 jours étaient non seulement possibles, mais que c’était une solution très efficace pour réduire de façon significative le chômage. Le lien que vous avez inséré dans votre billet confirme mon impression sur Pierre Larouturou, l’homme est intelligent et lucide.
Paul Tréhin:
Superbe billet, juste troiscommentaires :
J’ai toujours indiqué que les USA devenus non compétitif et pris dans l’engrenage du crédit on pensé que l’argent était une richesse disons naturelle, comme si la Finance était devenue une industrie avec une matière 1ère le dollar …
Subtilité de l’esprit, jeu de mot diront certains, non, juste regarder comment grâce à cette richesse, tout peut s’acheter, on a dévoyé la finalité de la monnaie qui servait à l’échange de richesses en la transformant en richesse elle-même.
A partir de ce moment là, avec la même maison dont la richesse n’augmente pas avec le temps, avec la technique de la bulle, on a finit par croire qu’une maison de 2010 vaut plus cher à qu’une maison de 2000 alors que son coût a peu varié.
Deuxième commentaire, Reagan et 1981, et si tout simplement il y avant concomitance entre 2 évènements, la baisse de la fiscalité et la fin de l’âge d’or que constitue la reconstruction, l’équipement moderne des ménages – voiture, frigo, tv –
Je persiste à dire que dès le moment où nous sommes tous équipés, la croissance prend fin, d’une certaine manière la croissance des pays émergents est tirée par l’équipement de ses habitants en produits modernes, ceci étant financé par l’exportation vers les pays déjà équipés, entrainant une chute de l’activité des pays occidentaux par la concurrence des entreprises à bas côuts…
Là aussi vous me direz, jeu de mots, pas tant que cela, si ce que je dis est correct, rien ne sauvera nos pays hors fermeture des frontières mais nous ne retrouverons pas la croissance pour autant mais nous éviterons la chute sans fin; si je n’ai pas raison effectivement il suffit de redonner à l’argent son vrai rôle d’échange pour résoudre en partie la crise actuelle, et donc interdire la spéculation est alors la bonne solution
Pour le reste vous allez dans le sens de l’homme aujourd’hui qui croit que nous résoudrons tout par notre intelligence, alors que je pense que nous avons atteint un pic :
Je n’en voudrai que pour preuve votre histoire médicale, ce ne sont pas les équipements et les nouvelles molécules qui expliquent la « croissance » des soins, juste les capacités de calcul qui sont derrière les machines et qui leur permettent de donner des résultats… et donc de soigner aujourd’hui ce qui ne l’était pas hier.
Voilà juste des appréciations et des conclusions un peu différentes des votres, il est vrai que l’être humain a cette capacité que les autres animaux n’ont pas, nous sommes capable de nous adapter par notre intelligence à toute situation, juste à savoir jusqu’à quel niveau de situation !!!!!
Bonjour Bourdon,
Permettez moi de me joindre à votre commentaire avec lequel je suis totalement d’accord.
Cette fameuse croissance ne peut être infinie et on en voit les limites aujourd’hui lorsqu’elle ne se mesure plus qu’au travers que des chiffres publiée par l’industrie financière.
Le taux de croissance était un outil utile à mesurer la progression des biens utiles et nécessaires au développement de la condition du confort d’une majorité d’humains, par l’arrivée progressive de technologies « révolutionnaires » à la portée du grand public.
Cependant, depuis quelques années, qu’est ce qui a réellement révolutionné la vie de l’homme, si ce n’est de pouvoir faire mumuse avec des téléphones mobiles sophistiqués ou la possibilité de voir PSG/OM sur un écran plat qu’une large fange de la population ne peut s’offrir ?
Là, peut être faudrait il se pencher sur la signification du mot croissance… Parle t-on de croissance industrielle ou de croissance financière ? Ce que j’observe, depuis quelques temps, c’est que les autorités diverses et variées qui emploient ce terme générique semblent bien parler de croissance financière…
Quand aux USA on parle de croissance retrouvée, sachant que d’une part, les grandes industries de ce pays sont quasiment toutes en faillite, que le nombre de sans emplois et miséreux augmente drastiquement au quotidien et que d’autre part, des tonnes de faux dollars ont été injectés dans les circuits financiers, il y a matière à se poser la question de savoir de quelle croissance ils parlent, non ?
Je crois que se référer à la croissance pour mesurer la bonne santé d’une nation, c’est un peu le même leurre que de se référer au taux du CAC40… Ce n’est pas parce que celui ci monte que le chômage, la pauvreté et la misère reculent…
Bien à vous – Philippe
@ Bourdon
votre remarque sur la constitution de l’équipement moderne des ménages est essentiel .
ceci explique pourquoi il est nécessaire au système économique actuel de toujours créer de nouveaux « besoins » qui sont autant de promesse de croissance et donc de profits ( car il n’est de profit qu’une fois la vente réalisée et le marché « suffisant » )
d’où la necessité de ne surtout pas imaginer des produits à longue durée de vie et REPARABLES
bref, tous ceux qui se penchent un peu sur le monde tel qui va , voient bien que nous courrons sur la tête , tout droit vers l’abîme !
et la solution ne viendra certainement pas de gens qui pensent tous comme Séguela qu’à 50ans si t’as pas de rolex c’est que t’as loupé ta vie : ce publicitaire a génialement condensé la profonde idéologie des élites ( et malheureusement de ceux qui aspirent à les remplacer )
socialisme ou barbarie
« Faire plus avec moins » est un concept fort, établi, et vous le démontrez très bien. Son moteur est, il me semble, de l’ordre de la survie à l’origine, motivé par le confort ensuite.
Mais les Etats-Unis, en parrallèle avec des soviets – qui firent montre d’un gaspillage incroyable, du à une économie planifiée où la mentalité « économe » de l’entrepreneur privé disparait -, se sont aussi éloignés très clairement de cette attitude « chiche » dans la gestion du réel, ceci dès autour les débuts du 20e siècle. Pour des raisons simples : un espace quasi illimité (on ne démolit pas mais on reconstruit à côté) et une énergie à très bas prix (on utilise 30 l d’essence pour faire 100 km).
Ceci pour dire que le processus n’est pas linéaire, et que nous sortons plutôt d’une époque « cul de sac » dont il sera obligatoire que nous en tirions les enseignements. Un peu à l’image de ce que disait Churchill sur les ricains. « Ils trouvent toujours la bonne solution… mais après avoir épuisé toutes les autres alternatives »
Quand à l’empathie, je crois que c’est encore plus central. Etant issu d’un milieu bourgeois, calculateur, (comme si bien décrit par Dostoïevsky) j’aurai pu constater, via mon petit parcours existentiel, combien la pauvreté se partage mieux que la richesse. En ceci la piste évoquée par Einstein est de simple bon sens. L’éducation d’abord.
Merci pour ce bon article.
@Paul Trehin :
Votre billet , dans la suite de celui de Paul Jorion , me renvoie personnellement aux échos suivants , simples échos , car , ainsi que vous, je n’en tire pas de conclusions définitives , ni même de prédétermination pour l’avenir , ce futur dont Sartre écrivait que c’est lui qui décide si le passé est vivant ou mort :
– ma première Utopie , dans la veine où vous la sollicitez , c’est avec René Dumont et » l’Utopie ou la mort ! » ( 1973 ) , que je l’ai pariée . Elle me suit toujours . Dumont que l’on réduit souvent au rôle d’écolo bizarre de service, avait bien déjà vu dans ce bouquin les illusions scientistes , les planifications égoïstes qui ne servent que le monde financier , l’importance d’une formation et information de qualité , de l’éducation populaire au sens conscience politique . Son dernier cri était : voulez vous risquer d’être traités d’assassins par vos enfants ?
– Sur l’étrangeté de notre place dans l’univers , mon livre de chevet est » L’heure de s’enivrer » édité en 1992 de Hubert Reeves . Un peu comme dans le précédent billet de Paul Jorion ,il y écrivait que , « si nous avons un rôle à jouer dans l’univers , c’est d’aider la nature à accoucher d’elle même . » L’absurde est encore évitable. L’éveil de la jubilation est , peut être , l’antidote le plus efficace » . Je ne sais pas aujourd’hui de quel côté il ferait pencher ce « peut être » .
– Sur la science et la technique :
– Herbert Marcuse ( l’homme unidimensionnel 1964 ) : »La priori technologique est un a priori politique dans la mesure où la transformation de la nature entraîne celle de l’homme, et dans la mesure où la transformation de la nature entraîne celle de l’homme , et dans la mesure où les créations faites par l’homme proviennent d’un ensemble social et y retournent . »
– Jean Cazeneuve ( l’Ethnologie 1967 ) : « La distinction entre les deux types de vie matérielle , celui qui consiste à piller la nature et celui qui la transforme(….) correspond à quelque chose de très profond . »
« Le passé et le présent sont nos moyens, le seul avenir est notre fin. » Pascal, Pensées.
Super article !
Lorsque vous dites, dès le début, « Il faudra à l’espèce humaine être utopique dans sa manière de traiter son futur faute de quoi elle tombera dans l’oubli de la disparition… », il me semble qu’il ne peut y avoir de plus juste constat car les utopies changent suivant les époques.
Ainsi, aujourd’hui, il n’y a rien de plus utopique que de croire que nous saurons sauver la finance et la croissance (la lecture des écrits de Paul Jorion et de François Leclerc ne peut que nous en convaincre et les problèmes de ressources naturelles aussi).
En fait, l’utopie dont vous parlez est celle d’une époque durant laquelle le capitalisme était triomphant.
Cette utopie, celle de la décroissance, est devenue la seule possibilité qui nous reste et, de fait, n’est plus une utopie.
C’est désormais la seule voie qui peut nous faire revenir au « plus avec moins » dont vous avez brillamment fait l’historique.
bonjour,
humblement, je pense que nous allons devoir poursuivre la lutte par l’innovation et par une forte hausse de la responsabilité individuelle pour ceux qui peuvent l’exercer, car le système ne changera que lorsqu’il sera à terre (avec l’homme, c’est toujours comme ça) – donc, comme disait Coluche dans un sketch où il fait parler dieu créant la terre et l’humain : « les hommes seront tous égaux, mais y’en aura qui seront noirs, petits et moches, et pour eux ce sera très dur » – donc rien n’a changé depuis les siècles, seule la vitesse de la forfaiture augmente grâce à la sacro-sainte technologie …
concernant les calculs d’utilisation de matières premières, on est dans un vrai flou effectivement : il y a 10 ans, je parcourai 80.000K par an pour mon travail – aujourd’hui, je reste chez moi mais j’ai trois ordinateurs connectés pour 20.000 clics par jour, qui est le plus écologique des deux « travailleurs » ? sachant aussi que je vendais des produits réels avant, et qu’aujourd’hui je suis rémunéré sur du virtuel … bien compliqué tout ça, c’est énorme en fait cette évolution post-trente glotieuses, on se demande qui arrive encore à suivre …
bonnes fêtes à tout le monde, et ne consommez pas trop 🙂
Les partisans du progrès, ceux qui croient encore à son avenir et qui font mine d’ignorer les ravages du passé et du présent, sont faciles à reconnaître.
Ils avalent toutes les salades vendues par le système technico-marchand et les rendent en les déclarant excellentes.
Pour ce faire et à la manière des communications du nucléaire et de la chimie, ils sont cependant contraints de passer quelques détails sous silence et de mentir sur le reste.
Comprendra-t-on enfin que l’exigence de vérité est l’exigence qui contient toutes les autres ?
Il y a 10 ans, je suppose que vous n’auriez stigmatisé que le nucléaire; depuis, la chimie s’est assez distinguée pour le rejoindre dans l’opprobre, c’est déjà plus équitable.
Encore un petit effort : ajoutez les labos pharmaceutiques, l’agro-alimentaire … Allons, ne mégotons pas, mettons-y toute l’industrie et l’agriculture (sauf la bio), sans oublier les fermes piscicoles !
Il serait sûrement plus simple de nous dire où diable l’on peut rencontrer une « culture de la vérité » permanente. En fouinant chez les « peuples premiers », comme dit Chirac, peut-être. Par chez nous c’est plutôt la culture du mensonge institutionnalisé, puisqu’on y autorise aussi bien la publicité que les promesses électorales.
J’estime préférable de vivre la période actuelle que la guerre de 30 ans (entre autres), et les quelques milliards de personnes qui n’auraient jamais vécu sans le progrès que vous dénigrez, je pense, aussi, même si un bon paquet n’a pas de meilleures conditions de vie qu’un paysan du 17ème siècle. Ce qui ne m’empêche pas d’être lucide sur l’impasse dans laquelle ce système s’est fourré, faute de vue à long terme et de gouvernance.
Je ne dénigre pas le progrès c’est lui qui ne sait pas trouver grâce à mes yeux.
Par ailleurs si vous vous relisez vous pourrez voir que dites la chose et son contraire.
De toute manière vous vivez en ce moment.
Je vous souhaite de pouvoir le faire quelques années encore avec la gouvernance que vous n’aurez pas choisie.
La nature s’est surpassèe pendant 5 000 000 000 d’années pour accoucher de l’eco lavelinge,sacrée nature n’est ce pas.
le lave-linge qui nous fait gagner du temps et qui nous permet de trainer notre ennui dans les nouveaux temples que sont les centres ( comme centre ville ? ) commerciaux ………………..
enfin notre c’est pour faire court
@J.Gorban: d’après une étude de Ivan Illich (l’inventeur de la « contre-productivité »), il n’en fait même pas gagner du tout du temps. On a des vêtements plus propres, c’est tout. Avant on lavait son linge une fois par mois, maintenant une fois une fois par jour et au final on passe le même temps à faire le linge. Enfin, quand je dis « on » c’est souvent encore les femmes qui passent autant de temps que nos aïeules dans les soins ménagers (à moins d’être une bourgeoise et d’avoir une aide ménagère).
C’est comme la voiture, on ne passe moins de temps à aller au boulot, on vit juste plus loin de son lieu de travail.
@mR P. Tréhin
Bonne analyse . Du moins pour le début :
-espèces spécialisées et « especes spécialisées dans la non spécialisation », la forçant a développer stratégie et cognition.
-Premier gain de productivité par la socialisation de l’animal . Notons que ce gain a nécessité l’ablation ou plutot l’inhibition de l’agressivité intra-spécifique (K.Lorenz) et la mise n place de rites substitutifs et hierarchisants. . Notons aussi que ce process , datant d’avant l’ homminidification , a causé des traumatismes psycho-sociaux et les cause toujours lorsqu’on sort du modèle assez rigide capable de les supporter.
Il manque dans votre démo et celle de Mr Fuller des etapes importantes :
Si le premier « gain de productivité » , est de la sécurisation alimentaire et physique , c’est aussi un gain de temps . Et ce temps est réinvesti ds une production « culturelle » structurante du groupe.
A cette étape le système reste « naturel » et semblable a tous les systèmes sociaux vivants : parcellisé, stable , fractal (si le mot n’effraie pas). Le groupe et l’individu se sont auto-formatés le long de millénaires , a raison de nombreux essais et erreurs , et en fonction d’une aire de resource qui fixait un nombre maxi d’individu . Ce nombre réduit est important car , durant ces millions d’années , il fait de l’affect interactif un « intrant » majeur de l’optimisation du modèle .
A l’apparition de l’agiculture et des « civilisations » ce modèle parcellisé va tenter un nouveau « gain de productivité » . Par l’hypertrophie du groupe et une centralisation , il oblige a l’abandon de l’ancien outil « naturel » complexe de gestion des groupes .
Ma Thèse est que cet essais est TOUJOURS un echec : La sortie du système parcellisé pour unmodèle centralisé est IMPOSSIBLE mathématiquement . La dénaturation , la « civilisation » en montrant son clinquant , cache une misère et une déshumanisation systémique.
Nous avons mis des millions d’ années a mal gérer le premier « gain de productivité » , le fameux « contrat social » , il est impossible , sans traumatisme important de casser le modèle du groupe restreint …..Nous en voyons chaque jour les dégats . Les tentatives de reparcellisations (internet , groupes etc ..) ne seront que des echecs car ils ne possèdent pas l’unité de lieu et de temps . L’individu veut etre reconnu ….et pour celà il lui faut etre « connu ».
Tout gain de productivité est acquise par une perte d’ humanité.
Désolé ‘avoir ete long.
» Philosophie et vision du monde[modifier]
Petit-fils d’un pasteur unitarien (Arthur Buckminster Fuller), [13] R. Buckminster Fuller était également un Unitarien [14] ainsi qu’un activiste environnementale avant l’heure. Il était très conscient des ressources limitées dont notre planète dispose, et il promulguait un principe nommé « ephéméralisation » qui – selon les futuristes et son disciple Stewart Brand – signifie essentiellement: « faire plus avec moins ». [15] http://fr.wikipedia.org/wiki/Unitarien
Il citait volontiers François Chardenedes qui disait que « comparativement à l’énergie solaire, le pétrole revient en termes de « coût de production » et de dégâts infligés à la biosphère, à payer « plus d’un million de dollars » pour chaque gallon (300.000$ à la revente) qu’on extrait du sol.
Fuller a également affirmé que la géométrie analytique naturelle de l’univers est basée sur des groupements ordonnés de tétraèdres. Il développa ceci de plusieurs façons, partant de l’empilement compact de sphères jusqu’au nombre de membres de compression ou de traction nécessaires à la stabilisation d’un objet dans l’espace. Une confirmation de ses résultats fut que l’armature homogène la plus forte possible est cycliquement tétraédrique. [citation nécessaire]
Dans son livre paru en 1970, « I Seem To Be a Verb« , il écrit: « Je vis sur la Terre à l’heure actuelle, et je ne sais pas ce que je suis, je sais que je ne suis pas une catégorie, je ne suis pas une chose, un nom… Il me semble être un verbe, un processus évolutif; une fonction intégrale de l’univers. »
Il était devenu un gourou de la conception, de l’architecture, et des communautés «alternatives», comme « Drop City », la communauté des artistes expérimentaux à qui il remet le «Prix Dymaxion» 1966 pour leurs structures d’habitation « poétiquement économiques »en forme de dôme. » »
» Biographie[modifier]
Fuller est né le 12 Juillet 1895, à Milton, Massachusetts; fils de Richard Buckminster Fuller et de Caroline Andrews Wolcott, il était aussi le petit-neveu de la transcendantaliste américaine Margaret Fuller. Il a passé ses premières années dans un jardin d’enfants frœbélien. Il a passé une partie de sa jeunesse sur Bear Island, dans la baie de Penobscot au large des côtes du Maine; il avait du mal avec la géométrie, étant incapable de comprendre l’abstraction nécessaire pour imaginer qu’un point marqué à la craie sur le tableau pouvait représenter un point mathématique, ou qu’une ligne maladroitement tracée avec une flèche sur la fin était destinée à représenter un étirement à l’infini. Il fabriquait souvent des objets à partir des matériaux qu’il ramenait de ses promenades en forêt, et concevait parfois même des outils. Il expérimenta aussi dans la conception d’un nouvel appareil de propulsion pour les petits bateaux. http://fr.wikipedia.org/wiki/Transcendantalisme_%28%C3%89tats-Unis%29 http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Fr%C3%B6bel
Des années plus tard, il réalisa que ce genre d’expériences avaient suscité en lui non seulement un intérêt pour la conception, mais aussi une familiarité et une connaissance des matériaux qui l’aidèrent dans la réalisation de ses projets par la suite. Fuller obtint une certification de machiniste, et savait comment utiliser les presses à freins, les presses à étirement ainsi que d’autres outils et équipements utilisés dans le métier de la tôlerie. [2]
Études[modifier]
Fuller fut envoyé à la Milton Academy dans le Massachusetts, et après cela, il poursuivit ses études à Harvard. Il fut expulsé de l’Université Harvard à deux reprises: d’abord pour avoir dépensé de grosses sommes d’argent dans ses libations avec une troupe de vaudeville, puis, après sa réadmission, pour « irresponsabilité et manque d’intérêt. » Selon sa propre évaluation, il était un inadapté et un anti-conformiste dans l’environnement des fraternités étudiantes. [2] Il faudra de nombreuses années avant qu’il n’obtienne un doctorat en sciences du Bates College à Lewiston, Maine. »
utopie ou oubli… sans place ou sans mémoire?
@Mr Tréhin:
///si on envisage assez tôt ce genre d’impact social des technologies on peut y remédier très facilement, alors que de faire des modifications à postériori est le plus souvent très difficile et très coûteux (pas seulement selon un critère monétaire…)////
« »L’homme sait ce qu’il fait ..mais il ne sait pas ce que fait ce qu’il fait » » …a dit qqun
Il est pratiquement impossible d’envisager toutes les conséquences d’ un « progres » technologique du point de vue societal .
Certains progres qui en premiere étude paraissent évidents , peuvent etre désatreux , voire suicidaire .
Prenez le congélateur .
Avant sa création , la conservation prenait du temps et du materiel … Si l’on pechait trop de poissons , on en « donnait » aux voisins ce qui rituellement occasionnait un casse croute , on revenait avec une botte de poireaux …..On faisait 3kmpour visiter le cousin et resserrer les liens distendus …celui ci 1 mois plus tard , vous pretait son cheval ou , heureux a la chasse , vous retournais deux lievres … C’est un pe »u bisounours , mais l’important , c’est que qd la ferme du voisin va bruler , on prendra deux des 5 enfants en attendant qu’il puisse « se refaire » , alors qu’actuellement …on prie pour qu’il soit bien assuré .
Tout gain de productivité est une perte d’humanité.
Bien amené, facile à démontrer, votre argument » tout gain de productivité est une perte d’humanité » se devrait d’être inscrit sur les frontons de nos mairies, à répéter en boucle, en boucle boucle boucle, façon méthode Coué, la guérison est à ces deux maux, gain et productivité, pour le salut de nos humanités.
Qui a parlé « d’envisager toutes les conséquences d’un « progrès » technologique du point de vue sociétal . » comme ancien prévisionniste dans le domaine des hautes technologies, informatique et télécommunications, je sais très bien quenvisager « toutes » les conséquences d’une évolution technologique du point de vue sociétal est impossible. Notez que je ne parle même pas de progrès technologique mais d’évolution technologique. De là à parler de progrès il y a fort à faire…
Mais déjà essayer d’envisager au moins certaines des conséquences potentiellement utiles ou néfastes des évolutions scientifiques et technologiques reste dans l’ordre des possibilités. Certains auteurs des années 1960 à 1980 avaient publié d’excellentes analyses, certaines avec des prédictions optimistes d’autres avec des prédictions pessimistes, cela n’a semblé intéresser personne ou presque, et surtout pas dans les milieux politiques ou philosophiques qui auraient du assurer le lien entre science et techniques et les aspects sociétaux… Pourtant à postériori la plupart de ces prédictions étaient assez proches de ce qui s’est réalisé, parfois 20 ans plus tard. Mais comme les hommes et les femmes politiques n’ont même pas daigné s’en préoccuper : les prévisions optimistes ont été accaparées par les marchands et les industriels dans leur intérêt cupide, en pervertissant le plus souvent les innovations à leur avantage économique quand elles sont apparues, et les prévisions pessimistes se sont malheureusement réalisées sans aucune possibilité de faire quoi que ce soit, il était trop tard…
Quand vous dites : « Tout gain de productivité est une perte d’humanité. » voulez vous dire que depuis que l’homme invente des outils, dès la préhistoire, pour rendre son travail plus productif, il n’a cessé de perdre son humanité? La plupart des analyses en paléoanthropologie lient le phénomène d’humanisation à l’amélioration des outils qui a permis de libérer du temps pour des activités diversifiées faisant évoluer la culture.
Tout dépend bien entendu de l’utilisation qui est faite de ces gains de productivité: s’il laisse plus de temps libre pour des rencontres amicales ou s’il exige des êtres humains des cadences de travail infernales pour suivre celle de la machine on est dans des situations très différentes. Si le gain de productivité permet de nourrir mieux les populations, avec une pénibilité moindre, tout en réduisant les famines, à moins de considérer que les famines rendaient les êtres humains plus humains, je ne vois pas la perte d’humanité dans ce gain de productivité… En revanche si ce gain de productivité est utilisé pour vendre, pour de l’argent, l’excédent par rapport aux récoltes précédentes et que la population ne profite pas de l’amélioration de la production de nourriture, là il y a déshumanisation et évolution vers l’esclavage ou le servage selon les époques. Buckminster Fuller, encore lui, fait remarquer que ce qui a permis d’éliminer l’esclavage ou le servage c’est plus l’invention de technologies qui permettaient de remplacer la force humaine par des animaux de trait d’abord puis par des machines motorisées par la suite que le désir d’hommes politiques dont certains avaient par ailleurs intérêt à maintenir un niveau élevé d’esclavage… (Jusque dans les années 1940-1950, certains hommes politiques ont freiné la motorisation des exploitations agricoles car « les agriculteurs formaient la base de l’infanterie dans les armées ») On peut également remarquer que là où les machines ne pouvaient pas être utilisées, l’esclavage est resté un mode de production pendant plus longtemps que là où les machines pouvaient être utilisées.
Je ne nie pas que certaines machines aient permis à des dirigeants cupides d’utiliser des êtres humains dans de nouvelles formes d’esclavage; mais là encore, qui crée l’esclavage »? la machine et son gain de productivité? Ou les dirigeants des entreprises? Il ne faut en effet pas oublier que c’est au nom du progrès technologique et scientifique que le Taylorisme ou le Fordisme ont été développés dans les pays capitalistes et que le Stakhanovisme a été développé dans les pays soviétiques.
Par ailleurs j’ai moi même formulé des critiques sévère vis-à-vis de l’évolution technologique qui conduit à une automatisation de plus en plus poussée des processus de production et même de distribution, ce qui conduit déjà au chômage de nombreuses personnes depuis une vingtaine d’années et en conduira d’autres plus nombreuses s’il n’y a pas de réaction politique syndicale ou de la société civile face à ce phénomène, qui comme toute évolution pourrait s’avérer avoir des effets positifs si les gains de productivités réalisés étaient réemployés à libérer les êtres humains de contraintes tout en améliorant leur confort et augmentant les temps de loisirs au lieu de leur créer d’autres contraintes plus graves ; chômage, travail précaire, etc.
Pour conclure par une citation classique, après celle de Pascal par Marlowe : « Le passé et le présent sont nos moyens, le seul avenir est notre fin. »
En voici une autre :
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme … »
François Rabelais
Bien à vous.
Paul
Là, ce n’est plus une fuite, c’est la rivière du bonheur.
Wikileaks?
Les voeux 2011 enregistrés de l’Elysée,
http://www.dailymotion.com/video/xgbj27_voeux-2011-de-nicolas-sarkozy_news#from=embed
Juste une vidéo: » Mad in America »
La révolte des travailleurs américains face à la disparition des emplois
Pour les non anglicistes
: » Mad in America » est un jeu de mot par rapport à l’ancien slogan signe de qualité et de sérieux il y a pas mal de temps « Made in America »:
La traduction de : » Mad in America » est ici: » fou de rage en Amérique »
Extraite d’un site web créé par les employés d’IBM qui eux aussi se révoltent contre les disparitions d’emplois…
http://www.endicottalliance.org/
Alliance@IBM/CWA Local 1701 is an IBM employee organization that is dedicated to preserving and improving our rights and benefits at IBM. We also strive towards restoring management’s respect for the individual and the value we bring to the company as employees…
Il faut savoir que les grands principes d’IBM étaient il y a pas mal de temps:
“Pursuit of Excellence and respect for the individual”
Poursuite de l’excellence et respect de l’individu…
J’ai souligné auprès du directeur du personnel de l’établissement où je travaillais que ces principes avaient changé et étaient devenus:
“respect for Excellence and pursuit of the individual”
“respect pour l’Excellence et poursuite de l’individu”
Malheureusement il n’y a pas qu’à IBM que cette évolution s’est produite: on l’a vue arriver dans la plupart des grandes entreprises du monde entier, entreprises de plus en plus gérées selon des critères purement financiers incapables d’intégrer les facteurs humains qui sont pourtant la première richesse des entreprises. Une ou un employé qui se sent respecté(e) sans paternalisme et qui a des raisons de respecter son entreprise est plus motivé dans son activité et sera loyal dans sa relation envers l’entreprise, mais les livres de compte qui servent aux analystes financiers sont incapables de rendre compte de ce genre de situations…
j’ai trouvé cette information dans mon abonnement à Newswise : « Psychological distress in the workplace costs American businesses about $193 billion annually, according to the National Mental Health Association. »
« Selon l’association Nationale de la santé mentale, la détresse psychologique sur les lieux de travail coûte environ 193 milliards de dollars aux entreprises américaines… »
http://www.newswise.com/articles/view/572043/?sc=bwhn
C’est du même ordre de grandeur que le sauvetage des banques américaines en 2008, comme quoi cela confirme que de ne pas avoir de politique sociale a un coût énorme, même pour les entreprises qui sont pourtant les premières à exiger des réductions d’impôts et de charges sociales… Mais les ayatollahs du Néolibéralisme économique ne veulent rien entendre et continuent de parler de « Welfare State » ou « d’assistanat » quand on leur parle de politique sociale…
Bien cordialement.
Paul
@ Paul Tréhin
Connaissez-vous le livre « Le huitième jour de la création » de Jacques Neirynck? C’est un ouvrage d’un ingénieur qui lui aussi s’est passionné pour les systèmes techniques développés par les différentes civilisations et, se basant surtout sur l’entropie (cfr Georgescu-Roegen), trace des pistes pour l’avenir. Cela devrait vous plaire mais c’est hélas difficile à trouver…
Merci pour cette référence qui me semble en effet très intéresante. Je l’ai trouvé sans difficultés sur Amazon.fr et je viens de le commander… J’aurais préféré qu’ils soit disponible sous forme électronique pour éviter l’accroissement d’entropie que constitue la fabrication et l’envoi d’un livre…
Merci aussi d’avoir cité Georgescu Roengen dont je pense le plus grand bien. Il me semble qu’une combinaison équilibrée des idées de Georgescu Roengen et de celles de Buckminster Fuller pourraient apporter un jour nouveau sur ce sujet de l’évolution de la science et des technologies et permettre de faire la différence entre une évolution technologique « brute de fonderie » et un réel progrès technologique, qui à mon sens ne mériterait cette appellation que si les processus qu’il permet entrainent au moins localement une réduction de l’entropie…
[…] This post was mentioned on Twitter by Thomas Escolan, kurt. kurt said: http://www.pauljorion.com/blog/?p=19678 – L'utopie ou l'oubli ♯economie […]
@ Alain A,: Encore merci pour la référence au livre : « Le huitième jour de la création » de Jacques Neirynck. Je suis en train de le lire, mais son contenu est tellement dense que je suis obligé de prendre des notes pratiquement à chaque page, aidé en cela par une technologie extrêmement avancée; le « Postit »… (non, je ne plaisante pas…) J’essaierai de tirer un billet de cette lecture attentive et appliquée…
En attendant, voici pour commencer l’année de bonne humeur une petite histoire en liaison avec les risques d’abus de la technologie
C’est une parabole (non, non, pas un de ces horribles bidules qui surmontent les toitures d’immeubles et de maisons…) 🙂
Lors du grand championnat international annuel des bucherons au Canada, le jury a choisi pour les 10 finalistes une vingtaine d’arbres tous bien mesurés pour avoir la même circonférence, de manière à ce que les concurrents aient une égale chance de gagner, mais puissent tout de même choisir leur arbre.
Les gros bras manient vaillamment leur haches acérées comme des rasoirs au dessus de leurs têtes, haches dont le fer pèse près de 5 kilos.
Au coup de pistolet du starter, ils se ruent sur l’arbre qu’ils ont choisi et se mettent à cogner de toutes leurs forces, faisant voler des éclats de bois dans toutes les directions. Au bout d’une quinzaine de minutes; le premier de ces géants de la forêt s’abat dans un vacarme de branches cassées.
Les caméras de la télé nationale, convoquée pour l’occasion, s’orientent immédiatement sur le gagnant essoufflé et en transpiration, les journalistes l’assaillant de maintes questions et félicitant le champion…
A ce moment une petit vieux sort de la foule et se rapproche de l’équipe de télévision en criant dans sa barbiche « C’est pas lui le plus fort des bucherons… Je suis le plus fort! »
Bien entendu des rires fusent de tous les côtés. Mai au vu de l’insistance du petit vieux, et par raillerie, les reporters le mettent au défi et lui disent de prouver ses dires » Si c’est bien vous le meilleur bucheron, prenez une hache et allez choisir un des 5 deniers arbres » Le petit vieux délaisse la hache et sort un beau canif de sa poche, puis s’approche d’un des arbres? Les rires deviennent de plus en plus moqueurs. Les cameramen filment tout de même la scène par dérision… A ce moment le petit vieux ouvre la lame de son canif, un genre de Couteau Suisse, et se met à taillader le tronc en tournant à toute vitesse autour de ce dernier, faisant voler une nuée de petits éclats, virevoltant dans l’air tels des insectes au soleil. A peine une minute et demie après le commencement de son surprenant manège, on entend un craquement sinistre et l’immense arbre s’abat sous les yeux ébahis du public et sous celui de la caméra de télé… Les rires se sont tus remplacés par un tonnerre d’applaudissements…
Le journaliste s’approche du petit vieux et lui dit : « C’est extraordinaire monsieur, quel est votre secret ? » Le monsieur répond : « mon canif est très perfectionné il a une lame en titane, animée d’un mouvement de vibration à très hautes fréquence par un micro moteur, qui facilite la pénétration dans le bois. Mais le vrai secret c’est que je m’entraine énormément… »
« Où vous entrainez vous monsieur? » demande le journaliste.
« Au Sahara » répond le monsieur.
« Mais il n’y a pas d’arbres au Sahara » rétorque le journaliste.
« Ah pardon » répond le monsieur en s’esclaffant » Non Il n’y en a plus… »
Bonne année à tous et en espérant que le progrès et les hommes qui s’en servent ne créeront pas d’autres Sahara 🙂
Paul
Progrès technologique et recherche scientifique
Je reprends le cours de mon billet après quelques remarques et commentaires qui m’ont poussé à relire bon nombre d’articles et de livres sur ces sujets.
Je pourrais, pour répondre aux critiques faites sur mon billet initial, me réfugier derrière une pirouette rhétorique comme par exemple « L’évolution technologique et la science sont comme la langue d’Ésope : la meilleure et la pire des choses » mais cela serait un peu court comme argument.
Permettez-moi un petit rappel sur des notions mathématiques de base : En mathématique pour démontrer une proposition, on peut s’appuyer sur les conditions nécessaires ou, sur les conditions suffisantes à sa véracité. Dans certains cas assez privilégiés, il arrive que l’on dispose des deux : les conditions nécessaires et suffisantes à sa véracité.
Ma proposition ne sera pas ici une proposition mathématique mais une proposition de type politique.
Elle s’énonce comme suit :
La science et l’évolution technique ont été et seront des conditions nécessaires, mais non suffisantes, à la continuation de la vie de l’espèce humaine dans son ensemble, au niveau mondial. En effet c’est au niveau mondial qu’il faut envisager le problème : l’égoïsme des pays dits développés ne pourra continuer sans déclencher des révoltes dans les pays exploités dont les richesses sont pillées au profit des pays développés. Cela a déjà commencé dans plusieurs pays…
Par ailleurs dire aux populations de ces pays qu’elles devraient restreindre leurs consommations d’énergie tant alimentaire que physique(Pétrôle et électricité) et leur limiter leurs désirs de confort et de bien-être, dans le but de moins polluer la Planète, ressemble aux messages que les hiérarchies religieuses du moyen âge vivant dans l’abondance, envoyaient au « bon peuple » en leur disant qu’il fallait être économe que la pauvreté serait une porte d’entrée au paradis, « manger pour vivre et non vivre pour manger » comme l’avait caricaturé Molière dans L’avare.
« Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais… D’autant que réduire sa consommation alimentaire quand on dispose de 2500 à 3500 calories par jours ne pourrait-être que bénéfique pour les populations des pays dits riches ayant des emplois souvent sédentaires, mais dans les pays où les rations énergétiques alimentaires sont inférieures en moyenne à 2000 calories par jour, les réduire en deçà de ce niveau, à peine suffisant à la survie, ne ferait qu’aggraver leur santé et leur capacité à améliorer leurs conditions de vie.
Je reviens maintenant sur le « faire plus avec moins » de Buckminster Fuller dont il faut bien lire l’œuvre pour en comprendre le sens profond : produire plus pour nourrir tous les habitants de la Terre et apporter à tous un confort de vie comprenant la santé et l’éducation et plus de temps libre pour tous. Et pour la partie « Avec moins », elle peut se résumer en disant moins d’utilisation des ressources naturelles, moins de fatigue et de pénibilité, moins de déchets, ou pour employer un terme emprunté à la physique : moins d’accroissement de l’entropie.
Je vais proposer une vision personnelle du progrès technique : l’évolution technologique ne devrait mériter l’appellation de progrès que si elle permettait en effet d’obtenir soit les mêmes satisfactions des besoins fondamentaux, soit plus de satisfactions des besoins, mais avec moins d’accroissement de l’entropie (moins d’utilisation désastreuses des ressources naturelles, moins de production de déchets, moins de fatigue, et moins d’aliénation au travail)
Personnellement je ne pense pas que de tels objectifs puissent être atteints sans une meilleure utilisation de l’intelligence humaine au niveau scientifique et technologique, mais comme je l’ai dit en introduction cela ne sera pas une condition suffisante, comme l’ont laissé croire et continuent de le faire de nombreux tenants du « laisser faire économique» dont l’idéologie en matière de traitement des problèmes posés par l’évolution technologique se résumait à dire que des solutions verraient le jour, on ne sait pas trop comment ni quand. Que des emplois nouveaux apparaîtraient avec les nouvelles technologies, etc. En attendant les « dégâts du progrès » ( Titre d’un petit fascicule de la CFDT en1977) faisaient leur sinistre méfaits et continuent de le faire, car ni les hommes et les femmes politiques, ni les syndicats, ni les groupes organisés de la société civiles que sont les associations, ne prennent le sujet de l’impact technologique et scientifique à bras le corps, sinon de manière au mieux idéologique ou polémique, mais pas de façon rationnelle et réfléchie (j’allais dire de manière scientifique…) : les uns portant sans éléments de preuve aux nues les inventions technologiques les autres les vouant irrémédiablement aux gémonies.
Je proposerais une analyse des sciences et des technologies au niveau de (1) : l’accélération de l’accroissement de l’entropie générée par l’évolution technologique ou son contraire quand c’est le cas (2) : le ralentissement de l’accroissement de l’entropie, grâce à une utilisation plus intelligente des ressources matérielles et humaines. Analyse qui pourrait être une mesure du progrès apporté ou non par telle ou telle innovation technologique, dont on ne peut dire à priori qu’elle est dans l’une ou l’autres des situations (1) ou (2) précédemment décrites.
Je dirais qu’il y a réel progrès, quand une innovation augmente au moins potentiellement la liberté de l’humanité face aux besoins fondamentaux de tous les humains, tout en préservant leurs milieu, compris au sens large : la planète toute entière, ce qui fait d’ailleurs partie des besoins fondamentaux de l’humanité.
Je ne pense pas que ce serait en fermant les portes aux sciences et à la technologie que l’humanité pourrait poursuivre son évolution lente, même si elle reste difficile, vers une amélioration de la qualité de vie de tous… Lors d’une émission à la radio Michel Serre rappelait qu’au début du XXème siècle pratiquement tout le monde, même dans les pays dits développés, avait horriblement mal quelque part dès l’âge de 30 ans : il n’y avait ni calmants pour atténuer la douleur, ni antibiotiques pour éliminer la cause de la douleur.
On m’a fait remarquer, suite à mon article, initial que la technologie médicale arrivait en fait à soigner des maladies que la technologie avait elle-même crées (Empoisonnements divers créés par les industries, entre autres chimiques, et les irradiations de toutes origines, le stress au travail, etc.)… Permettez-moi tout de même de rappeler le taux catastrophique de mortalité infantile environ 1enfant sur 3 au XXVIIème siècle, 1/6 en 1850, 27/1000 en 1960 et 3,7/1000 en2009, auquels il faut ajouterla mortalité en couche des mères jusque dans les années 1950.
Si certaines technologies ont en effet provoqué des maladies nouvelles, n’oublions pas les graves famines dont les pays occidentaux étaient les victimes jusqu’au 19ème siècle. N’oublions pas les cas d’anencéphalie (bébés nés sans cerveau) à cause de la consommation par les femmes enceintes de pommes de terre avariées, car elles n’avaient plus rien d’autre à manger. Autre exemple : les deux plus grandes causes de déficience mentales furent le saturnisme causé par des tuyauteries en plomb endommagées et celles causées par les carences en iode, qui outre les problèmes thyroïdiens étaient la source la plus élevée de cas de déficience mentale dans le monde jusqu’au milieu du XXème siècle, en particulier dans les pays n’ayant pas accès au sel marin.
Rappelons nous aussi qu’il n’était pas rare de mourir d’une carie dentaire faute d’antibiotiques et n’oublions pas non plus ce que représentait l’arrachage d’une dent ou la réduction d’une fracture avant l’invention de l’anesthésie. Petite digression en anglais. Certains connaissent peut-être l’expression « Bite the bullet » qui se traduit par « mordre la balle [en plomb]) qui, au sens figuré, signifie endurer un moment pénible sans trop se plaindre. Son origine date de la guerre de sécession aux états Unis d’Amérique. Quand il fallait amputer un blessé, pour éviter une septicémie, on lui donnait avant de l’opérer une balle de fusil en plomb à serrer entre ses dents pour arriver à supporter les douleurs atroces de l’opération.
Je résume ma pensée : il ne s’agit certainement pas chez moi d’une croyance aveugle dans les sciences et la technologie, mais pas non plus d’un rejet à priori des sciences et de la technologie, au contraire j’essaie de me tenir informé un maximum sur cette évolution, d’essayer d’en comprendre les aspects qui me semblent dangereux et ceux qui me semblent potentiellement utiles. Je pense toutefois, qu’il faut renverser la vapeur… et mettre les sciences et les technologies au service de l’homme et de la nature et non le contraire… Cela ne se fera pas sans un enseignement intègre des disciplines scientifiques ainsi que l’enseignement critique de leur historique, négatif ou positif, sujet peu abordé dans les programmes scolaires d’histoire pour des raisons qu’il serait trop long d’évoquer ici. Un des graves défauts de l’enseignement des sciences a été d’en faire presque uniquement des moyens d’évaluation des connaissances, donc des sujets rébarbatifs au lieu de susciter un réel intérêt pour ces domaines des connaissances qui peuvent être passionnants. L’utilisation par ailleurs de méthodes d’enseignement et de langages élitistes, éloignées des expériences pratiques et quotidiennes (Approches de l’enseignement des sciences dont Georges Charpack a dénoncé en son temps les méfaits) ont contribué à faire des sciences des thèmes peu intéressants pour un très grand nombre des membres de nos sociétés, laissant souvent la place à l’obscurantisme ou a divers fondamentalismes, rejetant les sciences comme étant hérétiques par rapport à leurs croyances variées. Mais aussi laissant la place à une consommation de masse sans dicernement, dans tous les domaines, sans aucun moyen d’évaluation critique des biens et services proposés sur les marchés.
Remarquez qu’il n’y a pas que les sciences qui aient souffert d’un enseignement élitiste et surtout destiné à la sélection académique en vue des divers examens, littérature, histoire, géographie, économie, langues étrangères et même philosophie, restent pour beaucoup de gens des sujets rébarbatifs. Il n’est que de comparer les taux d’audience des chaînes de télévision quand elles abordent ces sujets, par rapport à ceux des émissions dites grand public… Alors même qu’il faut reconnaître que les chaînes de télévision qui osent programmer ces sujets font souvent de très gros efforts au niveau de l’accessibilité des sujets abordés et très souvent un très bon travail d’information, même si les spécialistes des domaines abordés trouvent toujours à redire sur une trop grande vulgarisation des thèmes développés dans ces émissions. Elitisme quand tu nous tiens…
Il faudrait peut-être encourager les efforts faits plutôt que de dire immédiatement que ça ne suffit pas et que ça n’est pas parfait…
Bien cordialement.
Paul