Billet invité.
Il n’y a pas que nos sociétés qui soient à deux vitesses, l’Europe aussi en a pris le chemin. Etrange et frappante similitude, qui veut que les inégalités s’accroissent, aussi bien entre pays qu’au sein de chacun d’entre eux. Persévérant ainsi dans ce qui a été considéré – par les plus éclairés – comme cause majeure de la crise dans laquelle nous restons plongés : la distribution inégale de la richesse. Faut-il s’en étonner ?
Tandis que les agences de notation continuent de dégrader à tour de bras la note de l’Europe d’en-bas, l’écart s’est désormais creusé sur le marché obligataire avec celle d’en-haut. L’accès au marché financier est devenu hors de prix pour les pays dans le besoin et en comparaison presque donné pour les riches. Déroutante constatation : l’argent n’a pas le même prix pour tout le monde.
Entrés à reculons dans des dispositifs infernaux de sauvetage, la Grèce et l’Irlande se préparent à devoir repousser toujours plus loin toute perspective de sortir de ceux-ci et de recouvrir leur autonomie financière, en attendant que d’autres les rejoignent dans leur calvaire. Car il semble qu’une fois la pente descendue, elle ne puisse plus être remontée. Comme si l’ascenseur social – dont on sait qu’il ne fonctionne plus – avait trouvé à une autre échelle son équivalent.
En Irlande, les banques sont les unes après les autres nationalisées, à très grands frais, afin de protéger leurs consœurs créancières des pays d’en-haut. Les transferts financiers vont des démunis vers les nantis, ce dont on devine les conséquences pour l’avenir.
Le marché interbancaire donne des signes d’amélioration, suite à différentes échéances de remboursement et opérations de la BCE de financement des banques. Le nombre de banques qui utilisent ses facilités diminue, leur en-cours global également. Mais la dépendance des banques continuant de bénéficier du dispositif s’accroît. Le monde bancaire européen, lui aussi, est de moins en moins homogène.
L’Europe est à deux vitesses, la seule question étant de savoir qui va rejoindre ceux qui sont lâchés. D’abord le Portugal et l’Espagne, qui continuent de se débattre mais glissent irrésistiblement sur la pente fatale, n’en faisant jamais assez au regard des marchés et de ceux qui cherchent à calmer leur courroux en préconisant de nouveaux sacrifices humains. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : réaliser des réformes structurelles du marché du travail afin d’améliorer la compétitivité et dégraisser le budget de l’Etat en compressant au passage les dépenses sociales.
La situation des Britanniques devrait pourtant inciter ces oracles mal inspirés à réfléchir. Avant même que ne débute en début d’année prochaine le plan Cameron de quatre ans, le pays est au bord d’une nouvelle récession, agrémentée d’une forte poussée d’inflation et d’une augmentation du déficit public, qui était censé se stabiliser. Des chiffres qualifiés d’« horribles » en font foi, bloquant toute relance via la planche à billet et retoquant toute perspective d’augmentation des recettes fiscales. Plus que tout autre pays, le Royaume-Uni met en évidence le non-sens archéo-libéral d’une médecine reposant sur la saignée en lieu et place de la redistribution de la richesse.
De savantes élaborations sont en cours dans les cabinets. Tout tourne autour d’un nouveau projet franco-allemand, péniblement en cours de gestation, autour duquel une Europe partie dans tous les sens et sans ressort politique pourrait resserrer les rangs. Au moment où toute augmentation du budget communautaire – par lequel des mesures de relance européenne auraient pu transiter – a été bloquée nette par les Britanniques alliés aux Allemands et Français, ces derniers négocient pour leur propre compte du mou dans la ligne de l’austérité, sous couvert de la mise en place d’un gouvernement économique européen à géométrie et argumentaire variables, suivant l’orientation et la force du vent qui provient d’outre-Rhin.
Les Allemands ne veulent toujours pas en entendre parler, s’en tenant au seul objectif de la protection de l’euro. D’après le Süddeutsche Zeitung, ils travailleraient au projet d’un fonds européen, doté pour la galerie d’une enseigne en faveur de « la stabilité, la croissance et l’investissement ». Cette nouvelle institution européenne – indépendante tout comme la BCE – serait en fait chargée d’aider financièrement les pays en difficultés, en contrepartie de garanties financières et selon des conditions économiques sévères.
On revient à l’idée déjà évoquée d’une sorte de FMI européen, avec la création d’un nouvel organisme sur lequel les gouvernements n’auraient statutairement pas de prise, recette de son inflexibilité voulue par les Allemands. Les 16 pays de la zone euro seraient alors régis, pour les questions monétaires et également fiscales, par des institutions sur lesquelles aucun contrôle démocratique ne s’exercerait.
Une autre négociation très politique est engagée, entre Chinois et Européens. Les premiers envisageant d’accentuer le volume de leurs achats obligataires européens ; soulageant dans un premier temps de manière symbolique le Portugal, pour 4 à 5 milliards d’euros uniquement. Les commentateurs mettent l’accent sur l’intérêt que les Chinois ont à soutenir des partenaires commerciaux de première importance, ainsi qu’à continuer de diversifier l’usage de leurs surplus commerciaux au détriment des obligations américaines. Mais les brillants adeptes de ce que l’on avait appelé en d’autres temps la diplomatie du ping-pong veulent de sérieuses contreparties et la partie ne fait que commencer.
La fracture qui est apparue en Europe ne sera pas réduite, ni avec les moyens actuellement employés, ni avec ceux qui sont discutés et s’inscrivent dans la même stratégie. Aucun signe annonciateur d’une évolution de celle-ci n’apparaît, même minime, depuis que la tentative de création d’euro-obligations a fait long feu.
C’est au plan politique que des points de faiblesse apparaissent. Au sein des coalitions gouvernementales britannique et allemande. A la faveur d’échéances électorales programmées ou qui pourraient se précipiter dans d’autres pays. Le constat s’impose pourtant : aucune relève n’est prête, dont on pourrait escompter l’amorce tangible d’une alternative.
Mais quel facteur pourrait donc favoriser l’émergence de celle-ci ? Seule la dégradation prévisible de la situation économique et sociale semble pouvoir en être le ferment, car les accommodements dont les héritiers de la social-démocratie européenne sont porteurs sont eux aussi dépassés par la crise. L’étendue du désastre que représentent nos sociétés à deux vitesses, ou bien celui qu’annonce l’éclatement de l’Europe, réclament une autre vision.
94 réponses à “L’actualité de la crise : DES FRACTURES QUI NE SE RÉDUISENT PAS, par François Leclerc”
En plus de ses problèmes François, n’oublions pas la flambée des matières premiéres, surtout enfaîte du pétrole, le baril est actuellement a 91.42$, le plus haut depuis 2 ans et les 100$ ne plus semble plus très loin..
Moi je vous le dis, on va bien commencer l’année 2011..
Juste comme ça, j’aimerais bien savoir quand va commencer a apparaitre sur les devants de la scène ses hommes (ou femmes) qui vont promettre mont et merveille mais avec des arrières pensées, les crises sont généralement un bon térreau pour ces personnes, les années 1930 nous l’ont bien montrée.
D’après zero hedge, un dollar en plus pour le prix du pétrole = 100 milliards de perdus pour l’économie US
@ Alain,
Pour ce qui est des prix du pétrole, la santé chancellante d’Abdallah, actuellement remplacé par son frère Sultan (déjà opéré deux fois en 12 mois pour un cancer), me semble prometteur.
Pour ce qui est des nouveaux leaders, je suis pour ma part étonné que l’on arrive toujours à convaincre les peuples de crever sous le harnais pour maintenir le service de la dette.
Euh, est-ce que ça veut dire que lorsque le prix du pétrole a chuté de 150 à 50$ en quelques mois l’économie américaine a gagné 10 000 milliards de dollards (70% du PIB)? C’est un peu n’importe quoi ce chiffre…
Croyez vous vraiment que Goldman Sachs, JP Morgan et tous les autres SS (Société de Spéculation) vont prendre livraison des milliards de dollar de pétrole, cuivre, soja, etc… pour lesquels ils ont passé des contrats à terme?
Ou vont ils les mettre? Dans leur coffres à Wall Street? Dans leurs beaux appartements avec vue sur central park?
Les cours de ces matières premières sont gonflés a bloc par la spéculation financière et n’ont plus rien à faire avec la demande réelle des producteurs et consommateurs. Cette illusion peut durer un certain temps, mais la réalité finit TOUJOURS par reprendre le dessus comme on l’a vu en 2008 quand les cours du pétrole, du cuivre, etc… ont baissé de 70% à 80%.
Comment peut on avoir le BDI, qui correspond au coût de la livraison physique réelle des matières premières comme le cuivre ou le soja, en chute libre de 50% depuis 6 mois, alors que le cours du cuivre s’est lui même envolé de 75% et celui du soja de 45%? Ben pardi, car ces cours du cuivre et du soja ne sont que pure spéculation!
Attendons encore quelques mois, dés que les SS se seront passé le mot et décideront d’arrêter de déverser leur poison maléfique sur les cours des matières premières en changeant brutalement les clefs d’allocation de portefeuille, on assistera de nouveau à une dégringolade monumentale des cours.
Et ceux qui arrêtent pas de nous bassiner à longueur de journée avec la flambée des cours des matières premières comme précurseur d’une prochaine inflation galopante, vont avoir une belle surprise.
@Yann,
car ce n’est évidemment pas l’augmentation de 1$ du prix du baril de pétrole dont il s’agit, mais de l’augmentation de 1$ du prix du Gallon de carburant à la pompe.
Vu qu’un baril équivaut à 42 gallon Américain, c’est plutôt l’augmentation du cours du pétrole de 42$/bl qui correspond à 100 milliards de perdus.
@Alain: parce que Bush, (les) Le Pen (et consorts), Netanyahou, Ahmadinajad, Wilders, et le Tea Party ne vous suffisent pas ?
@chris
Non, même pas « plutôt« .
Importations moyennes journalières des US en 2010 : à peu près 12 millions de barils.
Soit grosso-merdo 4,4 milliards de barils sur l’année.
Une augmentation de 42$/bl nous ferait donc un surcoût de 184,8 milliards rien que sur les importations et non 100 (surcoût et pas « de perdus » qui ne veut rien dire), soit 1,5% du PIB prévisible pour 2010 (14 500 Mds$).
Rappelons que le déficit budgétaire US sur le dernier exercice 2009/2010 clôturé au 30-09-10 était de 1.294 milliards de dollars, soit environ 8,9% du PIB…
@Jeanne
Au dernière nouvelle ces gens que vous citez, n’ont pas ouvert de camp de concentration ou on n’y meurt d’épuisement par le travail ou aussi il n’y a plus d’opossant car tous envoyer dans ses camps! Moi quand je parle de ses leaders, je parle d’un nouveau Staline, Hitler ou Mussolini, les personnes que vous me citez sont des anges comparer a ses 3 personnes.
Pour tout vous dire, moi j’aurais plutôt citée des hommes asiatiques actuelles. Comme Kim Il-sung, Than Shwe ou Hu Jintao pour être plus crédible!
oui, mais un Peuple c’est » tous ensemble, tous ensemble, ouai ! » …
Or, il semblerait , comme souvent dans l’Histoire,que l’ on attende « des obscurs, des petits, des sans-grade » tout le boulot !
mais, c’est, je pense, temporaire !…
Juste une info en passant: en Chine, les retraites des fonctionnaires viennent d’être doublées, et les imprimeries nationales, chargées de l’impression des yuans viennent d’embaucher massivement.
le fleuve yauns déborde^^
remarque pertinente blob : mr leclerc, ils investissent en quelle monnaie? yuans contre bon du trésor…çà rimerai à quoi pour l’ue? au mieux dette contre dette, non?
c’est un peu « »je te tiens par la barbichette… » la méga tapette se prépare 🙂
Qui a -de loin- les plus importantes réserves de métaux rares (vous savez, indispensables à ces merveilles numérico-technologiques que le Père Noël, dans son immense bonté, s’apprête à remplir les souliers déposés ce soir au pied du sapin)? La Chine bien sûr. A tel point qu’elle a commencé à prendre des mesures en restreignant l’exportation. Même le protectionnisme (européen en l’occurence) prôné par certains -comme Emmanuel Todd- a des limites. A moins de savoir se passer de thé vert, de tout-tout-de-suite-et-pas-cher et de métaux rares (donc chers). « La Chine sauve l’euro »: pour que nous puissions continuer à consommer -à crédit- ce que produit l’atelier du monde?
Mais que veulent donc les Chinois comme sérieuses contreparties ?
1: qu’on ne les embêtes pas avec des normes lorsque ils exportent leur produits en Europe
2: qu’on ne les empêche pas trop d’acheter des firmes européenne qui possédent un certain savoir-faire
3: qu’on arrête de leur casser les pieds avec les droits de l’homme_tout_ça..
4: qu’on ne parles plus des opposants politique qui peuplent leurs prison.
c’est dejas un bon début :o) et je pense qu’on peut leur faire confiance pour trouver autres choses notamment par exemple lorsque il s’agira de savoir qui aura priorité à consommer du pétrole lorsque il sera devenue légèrement plus rare.
Rien. Cadeau. (Non, je plaisante. Je pense que le but est de détacher l’Europe de l’influence américaine, autrement dit de casser une patte de l’aigle ricain. L’autre patte étant le Japon. La Russie a le même objectif.)
Ben ptet kyzattende qu’on soit redevable et que l’on ne puisse moins s’opposer au rachat d’entreprises européennes par leurs entreprises. Normalement, ce sera la dernière étape. A partir de ce moment là, le reste s’enchaînera tout seul. Au moins, comme cela, la bourgeoisie occidentale sera intéressée à l’affaire, en obtenant en échange des actions des nouvelles multinationales des pays submergents. Bon évidemment, ce sera plus délicat pour ceux qui resteront à sec, sur les berges de la Seine, du Main ou du Tibre, mais bon on fait pas d’omelette sans casser des oeufs, hein!!!
Joyeux Noël.
Les contreparties sont à moyen terme : l’ensemble de ses clients pourrait se diriger vers des protections économiques (appelées parfois « protectionnisme » par ses détracteurs) de plus en plus affirmées. La Chine, qui redoute très fortement ces perspectives, pense donc pouvoir « ferrer » l’Europe en l’habituant à participer au comblement de ses déficits. Le moment venu, l’Europe sera très mal à l’aise lorsqu’il faudra discuter des protections. A signaler le dernier n° « d’alternatives économiques » qui donne un aperçu très clair (et chiffré, autant que cela soit possible) de la question du système de protection sociale de la Chine, et de son évolution.
La face cachée de la puissance chinoise
http://www.marianne2.fr/La-face-cachee-de-la-puissance-chinoise_a201015.html
@Hubert de La Pâte Feuilletée
Merci. Vous êtes bonne pâte et l’article remettra peu-être un peu les idées de quelques aboyeurs naïfs en place. Cet extrait par exemple :
Les chinois veulent notre vin, nos fromages et nos traditions et finir d’anéantir ce qui doit encore être appelé notre culture.
Mais dans cette affaire les chinois ne sont que les instruments du grand dessein du Capital, cette très grande crise n’est qu’une ruse de l’histoire.
Comme dans un mauvais rêve, il faut sortir de l’histoire.
@strategix
j’adore la notion de pays « submergeants ». Pas de copyright, je peux m’en resservir ?
Il n’y a pas de contreparties puisque c’est dans leur propre intérêt qu’ils font cela.
La majeur partie des réserves de la People’s Bank of China est constituée de créances de dette des états de l’occident. Que vaudront ces réserves si ces états sont obligés de déclarer faillite? Et qui consommera tous ces jolis jouets en plastique et autre IPAD, téléviseurs LCD et jeans plus ou moins décorés qu’ils fabriquent?
C’est quand même pas compliqué à comprendre :
si quelqu’un vous doit de l’argent et vous savez pertinement qu’il ne pourra jamais vous le rembourser, que faites vous?
vous le laisser déclarer faillite?
ou bien vous lui pretez plus d’argent mais tant que le revenu que vous en tirez (excedent commercial et intérêts) est supérieur à l’argent supplémentaire que vous lui prêtez, vous êtes gagnant.
Et voilà.
« …c’est dans leur propre intérêt qu’ils font cela ».
J’avais prévu dans ma vidéo de ce matin que quelqu’un s’y collerait et mentionnerait cet argument massue ! Réponse : « Pourquoi n’est-ce pas dans propre intérêt de nous sauver nous-mêmes ? Pourquoi devons-nous déléguer ? »
On retrouve là évidemment un motif bien connu : Saint-Martin était égoïste et voulait aller au ciel. Réponse : Mère Thérèse ne croyait pas en Dieu (vous vous souvenez du scandale ?) En réalité, c’est la philia aristotélicienne, le souci du bien universel. Mais dans nos temps libertariens, « souci », « bien », et « universel » sont devenus des gros mots.
@chris 007
Comme quoi ya ren à faire, mieux vaut s’adresser au bon dieu qu’à ses apôtres; en l’occurence mater la vidéo du barbu avant d’aller batifoler sur les platebandes de St François Leclerc même de Hauteclocque…
Cela n’aurait pas changé votre opinion sans doute, mais au moins l’habillage.
@Paul
Vous avez oublié le bon samaritain dans les exemples. Que je ne suis pas, certes, mais vous pas vraiment non plus, sur le coup. Mais bon, c’était difficile, surhumain disons le, de résister à la tentation du p’tit coup de pied de l’âne qui va bien. Pas très charitable tout ça… Mais bien « ordonné« , et bien donné.
@Paul,
il n’y a malheureusement pas que les libertariens qui sont aux antipodes de la philia aristotélicienne.
Etes vous souvent allé en Chine?
@ Step,
Fais toi plaisir, mais je dois confesser, c’est la tendance des réponses à ce post, l’avoir déjà entendu lors d’un échange avec Hubert Védrine.
Ps Vigneron, ne doutant pas que vous connaissiez l’origine historique de l’expression « coup de pied de l’âne », elle ponctue magnifiquement ce discours eschatologique.
@Hubert de La Pâte Feuilletée et vigneron : c’est à long terme que la puissance chinoise n’est pas un leurre. Pour moi, elle va devenir un Occident bis, et donc coloniser la planète, mais sans tirer un coup de fusil. Dans les années 60, les Japonais aussi commercialisaient des produits de faible qualité, mais ça n’a pas duré. (Et ce sont eux, soit dit en passant, qui ont introduit dans nos goûts celui pour les choses miniaturisées et donc portables.) Des documentaires sur Arte m’ont édifié : les Chinois sont extrêmement inventif, et construisent déjà ses lignes de TGV bien plus vite qu’en Europe. (Et ne parlons pas des Américains qui ne savent pas ce que qu’est un TGV.)
L’autre vision est déjà bien claire :
http://www.20minutes.fr/ledirect/643419/societe-grenoble-hortefeux-cree-force-anti-emeutes
Un avant goût des futures réjouissances sociales …
on commence par les uns -que l’on montre bien du doigt – et on continue avec les autres : lire « Matin brun » …
Merci, cher François Leclerc, pour la remarquable clarté de cette analyse ! Tenue éloignée d’Internet (et donc du blog) depuis deux longs mois, je renoue avec mes bonnes habitudes antérieures. Merci d’avoir appliqué la notion des « deux vitesses », désormais bien connue pour les sociétés, aux pays européens : c’est particulièrement éclairant quant à ce qui se passe en ce moment à Bruxelles.
« Plus que tout autre pays, le Royaume-Uni met en évidence le non-sens archéo-libéral d’une médecine reposant sur la saignée en lieu et place de la redistribution de la richesse. » Je trouve l’expression curieuse : pourquoi « archéo » (versus « néo », bien sûr) ? Ce n’est pas qu’un jeu de mots, je suppose. Visez-vous un retour au « fondamentaux » du capitalisme du XIXe siècle ? Voire un retour à la décadence de l’Empire romain : appauvrissement des peuples émigrant vers les Gaules, l’Espagne ou l’Afrique, tandis que les « oligarques » se goinfraient d’orgies en tous genres ?
En écrivant, je pense au personnage qui incarne le mieux la pensée de nos impeccables « élites » européennes – et mondiales – : le Brésilien de la Vie parisienne d’Offenbach chantant : « Je veux m’en fourrer, fourrer jusque là ! Je veux m’en fourrer, fourrer jusque là !… » Dans cette optique doctrinale, nos « oligarchies » font exactement ce qui leur est profitable. Quant aux peuples, qu’ils crèvent ! Et sans bruit, grâce à tous ces machins bureaucratiques non élus qui poussent, depuis la crise – et déjà avant… –, comme des champignons après la pluie !…
Archéo-libéral : qui se revendique du libéralisme et relève d’une vision appartenant à un passé lointain (avant la crise)…
Services sector activity falls as austerity measures begin to bite
The UK’s services sector suffered its biggest fall in six months in October, according to the official measure of its activity, raising concerns for the recovery’s momentum entering 2011.
http://www.telegraph.co.uk/finance/economics/8222790/Services-sector-activity-falls-as-austerity-measures-begin-to-bite.html
Record spike in EMU default risk on Portugal downgrade and Greek restructuring scare
The cost of default insurance on eurozone bonds has surged to an all-time high on reports that Greece is preparing the way for a sovereign debt restructuring after 2013, with tacit support from the EU authorities.
http://www.telegraph.co.uk/finance/financetopics/financialcrisis/8223050/Record-spike-in-EMU-default-risk-on-Portugal-downgrade-and-Greek-restructuring-scare.html
Government to nationalise AIB
http://www.irishtimes.com/newspaper/breaking/2010/1223/breaking12.html
c’est quoi ce « petit » jeu chine ue usa japon?
« MARI YAMAGUCHI, THE ASSOCIATED PRESS
Publié: 16 décembre 2010 23:06
TOKYO – Le Japon doit se concentrer sur la montée de la Chine et non sur la menace russe héritée de la guerre froide dans la définition de ses objectifs de sécurité, selon les nouvelles directives de défense annoncées vendredi.
Les directives, qui ont été approuvées par le cabinet, appellent aussi à une alliance renforcée avec les États-Unis, le plus important allié du Japon, et à des réseaux de sécurité élargis avec les partenaires régionaux, notamment la Corée du Sud et l’Australie.
Pour soutenir ses forces, le Japon fera l’acquisition de nouveaux sous-marins et d’avions de combat, améliorera ses capacités de défense contre les missiles et rendra ses forces terrestres plus mobiles afin qu’elles puissent répondre rapidement aux urgences dans le sud-ouest du pays.
La nouvelle politique dépeint la Chine comme une menace plus grande que la Russie et affirme que le Japon va changer l’emphase mise sur l’île d’Hokkaido, dans le nord, vers les îles du sud, comme Okinawa et des territoires revendiqués tant par le Japon que par la Chine qui ont récemment conduit à des tensions diplomatiques entre les deux pays.
L’alliance avec les États-Unis reste «indispensable» à la sécurité du Japon, affirme la politique, appelant à une meilleure coopération entre les Japonais et les 47 000 soldats américains stationnés dans le pays. Le document exhorte aussi le Japon à se servir de ses capacités diplomatiques et de défense de façon «plus proactive».
Les directives citent des «changements dans la balance mondiale des pouvoirs» et notent le déclin relatif de la force des États-Unis et la montée de pays émergents comme la Chine et l’Inde. Pendant ce temps, le Japon devrait poursuivre ses efforts afin d’améliorer sa capacité de défense contre les missiles et de se protéger des menaces de la Chine et de la Corée du Nord, dit le document.
«Nous avons encore beaucoup de chars et de forces d’auto-défense terrestres à Hokkaido et nous devons les transférer vers les îles du sud-ouest», a affirmé un haut responsable gouvernemental sous le couvert de l’anonymat avant la publication de la nouvelle politique de défense.
Ce responsable a ajouté que l’objectif était de «moderniser notre position défensive héritée de l’époque de la guerre froide».
Les directives indiquent que le renforcement militaire rapide de la Chine et son manque de transparence sont des sources d’inquiétude pour le Japon.
Elles affirment aussi que l’activité militaire de la Corée du Nord est un «facteur pressant et sérieusement déstabilisant» pour le Japon et cause de graves problèmes aux efforts internationaux de non-prolifération nucléaire.
«La péninsule coréenne et la Corée du Nord sont des menaces imminentes et concrètes pour le Japon, alors que la Chine est davantage une menace à moyen terme… C’est un facteur de risque majeur pour la sécurité du Japon dans les îles du sud-ouest et pour l’alliance nippo-américaine à long terme», a expliqué Hideshi Takesada, directeur du National Institute for Defence Studies à Tokyo. «Les directives abordent ces préoccupations et les développements dans la région.» »
s’il n’y a pas une blague joker, comment fait t on pour rentrer dans l’otan et deux ans après appelait la chine à l’aide, en même tps que çà? créer un fond européen de solidarité et…çà
tout çà pour des « spéculations »… réduire la pensée à cela, c’est réduire le sculpteur au burin!^^
@ Sylla
Non , c’est déjà fait. La capitulation économique du Japon est consommée et la phase finale de la redistribution des actifs est en cours depuis quelque temps. Japon « is dead « .
http://www.courtier-or.fr/int/index.php/128-carton-plein-sur-les-actifs-japonais.html
Les japonais sont une trop petite économie. Trop dépendants de terres rares chinoises et de la sous-traitance délocalisée en Chine.
Alex66
merci pour l’article.
je comprends encore moins l’écart économie/cinéma militaire…c’est leurs dernières cacahuètes pour négocier? si c’est le cas, à moyen termes, ils se verront confisquer leurs jouets…
c’est al capone qui disait qu’il valait mieux discuter poliment avec un fusil, que seulement poliment.
les terres rares existent ailleurs, mais l’exploitation en est peu développée.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=19664#comment-136398 en attendant je me demande combien de temps les chinois resteront calmes…
Roumanie : il se jette du balcon du Parlement pour dénoncer le plan de rigueur!
http://www.leparisien.fr/international/roumanie-il-se-jette-du-balcon-du-parlement-pour-denoncer-le-plan-de-rigueur-23-12-2010-1202132.php
Bien trouvé l’ « archéo-libéralisme ».
Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’il y a un différentiel important de développement dans le monde, l’occident a très bien vécu quand les autres continents crevaient de faim, en partie grâce à lui d’ailleurs. Et ce n’est pas fini. La nouveauté est que le tiers-monde s’insinue progressivement dans le nôtre, ce qui n’était ni prévu ni vraiment prévisible, le développement devant se faire vers le progrès, en principe.
Or il apparaît que ce n’est pas le cas, il y a là un problème à expliquer, ou à refuser de voir faute d’explications avouables. Pour le moment le deni règne, ce qui ne règle rien, d’autant que les gens ont intuitivement conscience qu’on cherche à les tromper sur les réalités qu’ils ne peuvent pas saisir par eux-mêmes.
On peut se représenter les attaques du marché contre les états européens comme la marée montante attaquant un gros château de sable : les parties extérieures les + faibles sont les premières à s’effondrer, ce qui fragilise les parties voisines, et ainsi de suite.
Pour le moment on renforce un peu les parties branlantes en espérant que l’injuste attaque des vagues cesse. Injuste peut-être, mais ce n’est pas ce qui empêchera l’eau de monter.
On ne connaît pas d’exemple de château de sable, même en sable allemand, qui ait survécu à une grosse marée, rafistoler les fissures ne sert à rien à moyen terme, il manque une structure interne solide et un blindage externe, façon bunker, qui eux sont solides parce que cohérent.
Quoi qu’en dise un petit président, l’Euro n’a pas fait l’Europe, et l’Europe n’a pas besoin d’être un reflet de la social-démocratie allemande, masque du néo-libéralisme des traités. Pour avoir été fondée par malentendu sur un utilitarisme purement économique, ce ne sont que des mots sur un papier, qu’il est facile de biffer si c’est ce que tout le monde veut, et c’est ce que tout le monde voudra quand on sera au bout de l’impasse. Ce qui ne saurait tarder, surtout depuis que le grand frère au chewing gum perd rapidement force et autorité. Après l’oppression des peuples par la finance, on peut espérer un mouvement de balancier, pas trop puissant, qui permette aux banques de fonctionner au service des peuples.
Bienvenue à la République soviétique de Hongrie !
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2010/12/bienvenue-%C3%A0-la-r%C3%A9publique-sovi%C3%A9tique-de-hongrie-.html
Le 1er janvier, la Hongrie(et donc Orban avec les populistes conservateurs du Fidesz) va occuper, pour la première fois de son histoire, la présidence semestrielle tournante de l’Union européenne…
Bonne année.
Désolant . Le populisme(?) peut gagner d’autres pays. Conséquence d’un libéralisme de plus en plus dévastateur et d’une absence d’alternative socialiste ( à ne pas confondre avec le communisme très « facho » en fait)? Bientôt Marine?
DES FRACTURES QUI NE SE RÉDUISENT PAS,
LOPSI 2 nous gangrène.
Les députés nous amputent, « amputons » les députés
des dé’utés ?^^ ou les dé’tés ou les dé’ ^^ après le tout, les partis 🙂
j’y pense, encore un écho : tsim tsoum ou tsim tsum… must mist?
jo yeux léon^^
Traduction de l’hermétisme Syléen pour les non-initiés /
Tsim-tsum is a Hebrew word meaning “contraction” or “self-limitation”, and according to Isaac Luria, a 16th century Kabbalist, it was YHWH’s first move in creating the universe: He had to tsim-tsum, because if He didn’t, there would be no room for the material world. What’s most interesting about this is that His first act is not one of emanation, but of hiding. The second most interesting thing is that the tsim-tsumed God is quite similar to the postulated infinite compression before the big bang.
Tsim-tsum ? …
ah bon, j’avais traduit par DimSum …( c’est Pablo qui disait que les français / beurk/ pensaient qu’à manger : c’est bin vrai, ça ) : délicieuse petite bouchée à la vapeur !
« Le dimsum, littéralement « coeur à petite touche », désigne un ensemble de mets de petite portion consommée dans la cuisine cantonnaise » wikipedia
hélas, j’ai la spiritualité dans les chaussettes …
« L’étendue du désastre que représentent nos sociétés à deux vitesses … »
Peut-être pas un désastre pour tout le monde, non?
Vous avez dit la « crise », mais quelle crise?
http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/56782/date/2010-12-23/article/vous-avez-dit-la-crise-mais-quelle-crise/
http://www.lepoint.fr/economie/la-chine-vole-au-secours-de-l-europe-23-12-2010-1278722_28.php
la Chine fait son entrée dans la cour des grands, devenus petits…
elle va prêter aux entreprises européennes pour se débarrasser de son stock de dollars
logique, le capitalisme centralisateur d’Etat ne peut que l’emporter sur le capitalisme du chacun pour soi…
do you speak Chinese ??…
hurry to learn it !!
wo bù dong !
Entendez vous les chiens hurlant dans la lande !
Les élites politiques européenne étant idéologiquement dans une impasse l’on pourrait assister à l’avènement des pragmatiques.
On lachera alors les chiens enragés, de ceux qui parcourraient la lande dans les années 40.
Les discours seraient à la recherche de traitres à la patrie, à la capitulation devant la BCE, aux menaces et intimidations psycologiques et physiques. (Les instances européennes n’étant qu’à quelques minutes de vol de bombardiers supersonics).
L’on fera alors le constat navrant de l’incapacité des démocraties à régler les problèmes
qui demande autorité, et vertue.
« Le marché interbancaire donne des signes d’amélioration, suite à différentes échéances de remboursement et opérations de la BCE de financement des banques. »
Ce n’est pas la BCE mais la Fed (unsecured transaction that leaves the Fed with potentially huge forex losses and the U.S. government is bailing out European financial institutions while Americans go jobless and hungry.)
Fed Extends Swap Lines With ECB, Other Central Banks
« n’en faisant jamais assez au regard des marchés et de ceux qui cherchent à calmer leur courroux en préconisant de nouveaux sacrifices humains. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : réaliser des réformes structurelles du marché du travail afin d’améliorer la compétitivité et dégraisser le budget de l’Etat en compressant au passage les dépenses sociales. »
Ce ne sont pas les marchés, mais l’Allemagne qui exige l’austérité.
« To be sure, using the printing press in the context of full employment would tend to generate higher inflation. But in the context of full employment, fiscal deficits would be dramatically lower – nothing like getting the unemployed off the dole and onto the tax rolls to cut fiscal deficits! And the developed world is a long, long way from full employment.
Thus, front-loaded fiscal austerity makes absolutely no sense, unless you believe that Ricardo was right and that the private sector in the developed world has no balance sheet problems, only fear of future taxes. And that the moon is made of green cheese.
« Accordingly, it is most disheartening to hear born-again cyclical fiscal austerians tout the notion that somehow there will not be a deflationary negative shock to global aggregate demand, if their course is followed. »
« To be sure, the vigilantes have fled Greece, but Greece does not have a fiat currency ; Greece is a risk asset and all risk assets depend upon growth for valuation support. »
« And fiscal austerity is not the path to growth if everybody wants to do it at the same time. The risk asset vigilantes, who rightfully fear fiscal austerity–induced deflation, are in charge, not the bond market vigilantes of our youth, who feared fiscal profligacy–induced inflation. »
Fact on the ground
La BCE, comme la Bank of England, emprunte des dollars à la Fed, certes, mais elle distribue aussi beaucoup d’euros !
L’accès au marché financier est le lieu de futures empoignades entre les Etats et les établissements financiers; l’enjeu est non seulement d’être servi, mais dans les meilleures conditions, c’est à dire au plus bas prix.
@François Leclerc
La BCE est une « fausse » banque centrale et ne peut pas être le préteur en dernier ressort, comme la Fed au capital illimité (grâce au Trésor et gouvernement US).
Les États membres sont les seuls a pouvoir fournir le capital mais sont contraint eux-mêmes dans leurs déficits par le pacte de stabilité qui les force a se financer sur les marches même quand ces memes marches et banques ont besoin d’être renfloués par les Etats.
Je rappelle que seul les États émettent la monnaie.
La BCE songe à envoyer un signal fort en augmentant son capital
How desperate can you get: EU places hopes on China to rescue euro
« The big story of the day, if you call it that, has been the much hyped announcement by China, which has now promised to step in and help Europe to contain the crisis. The FT quotes an EU official, who declined to be named, who said that Vice Premier Wang Qishan had given assurances that China would step up support for European stabilisation efforts « if necessary ». China had already assured its support to Greece and Portugal in the last months, but this did not stop the crisis from deepening. Wang’s comments pushed the euro up temporarily, though the euro remains under pressure from the steady drip of negative rating news.
Reuters Breakingviews has a cynical comment on the story, saying that it was very unlikely that the eurozone’s Santa Claus would come in the form of China. And imagine if Santa Claus had to suffer the ignomy of a haircut. If the Chinese had been heavy buyers of the European periphery, spreads would not have moved the way they did.
(If the future of the eurozone depended on outside help, the euro would have no future. All China can do – and will do – is trying to contain the immediate crisis by not selling any Portuguese bonds. Big deal.) »
Evidemment.
En fait, en matière de dette, la seule chose qui est faite est une gigantesque cavalerie de traites. Le montant de la dette augmente inexorablement sans aucune possibilité d’un recul, quelle que soit la politique mise en oeuvre, austérité ou relance. Car l’austérité réduit les recettes, la relance augmente les dépenses. Dans les deux cas, le financement ne peut être qu’une dette supplémentaire. On s’en fout qu’elle soit privée ou publique, les conséquences sont très comparables.
En fait, la croissance de la dette est l’exact corollaire de la croissance des créances: ce sont des données toujours jumelles.
Il s’agit d’une réalité capitaliste qui obéit à une seule loi mathématique simple. C’est la loi des intérêts et des intérêts des intérêts (ou intérêts composés). Cette loi, bien connue des économistes, opère une croissance exponentielle des créances et des dettes et aboutit à un doublement (en fonction du taux d’intérêt) des chiffres dans une période qui varie entre sept et dix ans. Cette loi de capitalisation ne semble souffrir aucun répit, quelle que soit la politique engagée.
Seules des » restructurations », autrement dit le défaut de paiement organisé, pourraient amener un moyen de briser cette loi mathématique en forçant les créanciers à renoncer à une (petite) partie de la rente du capital. Mais ce répit est insuffisant quand bien même il se mettrait en place.
En effet, il est prévisible que cette éventualité, très probable, d’une restructuration très prochaine amène les détenteurs de capitaux à devenir encore plus réticents à prêter encore, et un puissant mouvement déflationniste mondial en résulterait.
Dans ce cas, très prévisible, l’arrosage en monnaie fraîche évitera peut-être des déflations trop violentes, mais cela ne suffira en aucune façon d’organiser un redémarrage. Exemple: le Japon.
Le redémarrage viendra sans doute quand la faillite de la plupart des pays sera consommé, avec son corollaire de troubles et de conflits.
En effet, c’est une destruction massive des richesses et du capital (comme l’était la deuxième guerre mondiale) qui pourrait, ensuite, grâce à des institutions monétaires nouvelles et partant de zéro, permettre au capitalisme de continuer. Il semble que la logique capitaliste aboutisse à cela et que cela est, semble-t-il, l’option du choix forcé par le fait que l’on ne « repense » pas la monnaie.
Car la seule autre issue, celle que je rappelle avec une régularité obsessionnelle, serait l’émission d’une monnaie différente, une monnaie qui ne pourrait se réfugier dans des mouvements déflationnistes et la thésaurisation massifs:
Le signe monétaire marqué par le temps (SMT). Cette innovation, techniquement très simple à mettre en oeuvre par n’importe quelle banque centrale, obtiendrait très rapidement la circulation inconditionnelle de la monnaie sans pouvoir exiger toujours la rente du capital. Cette innovation permettrait, avec peu de monnaie centrale et à des volumes augmentant peu ou pas, une activité économique de plein emploi qui générerait des revenus suffisants pour tous et sans chômage. Car une monnaie qui circule revient et génère de ce fait des « revenus » partout où elle passe et irrigue la vie économique. Nous aurions une économie sans crise systémique possible.
Ce serait le seul moyen d’en finir avec la loi de la capitalisation qui s’impose à nous comme une catastrophe « naturelle ».
En fait, la loi de capitalisation n’est pas vraiment « inéluctable », mais elle est inéluctable aussi longtemps que la « nature » de la monnaie telle qu’elle est actuellement émise n’arrive pas à faire débat au plus haut niveau.
Et les coupables de cet impensé sont au coeur même des facultés de « sciences » économiques qui ne savent pas et qui ne veulent pas savoir comment fonctionne la monnaie. Tant que les « prix Nobel » à la Krugman ne sont même pas en mesure d’avoir une idée cohérente de ce qui est monnaie et de ce qui n’est pas monnaie, il n’y a aucune chance pour que cela change.
« Car la seule autre issue, celle que je rappelle avec une régularité obsessionnelle… » : parfois je me demande si ce n’est pas vous qui avez raison…..
En deux clics je viens de trouver sur Ekopedia un argument de poids en faveur de la monnaie fondante, je cite : « Elle part du constat que le détenteur de monnaie dispose d’un avantage par rapport aux producteurs de biens et commerçants, car [le] premier peut différer dans le temps son achat alors que le producteur et commerçant doit vendre ses produits le plus vite possible pour éviter que ceux-ci perdent de leur valeur. » Sachant que monnaies et biens sont interchangeables les uns dans les autres, il y a effectivement une injustice fondamentale. Les bien matériels exigent même un coût d’entretien, mais pas les biens financiers, en tout cas pas dans les mêmes proportions.
Dans le fond, on peut se demander pourquoi le principe de la monnaie fondante, qui interdit de fait toute capitalisation excessive, rencontre si peu de succès sur un blog qui proclame pourtant que le capitalisme est à l’agonie. Si c’était vrai, on verrait se profiler à l’horizon une solution de remplacement qui serait au capitalisme ce que l’Antarctique est à l’Artique, donc une solution anti-capitalisation. Or, quelle solution avons-nous à notre disposition, si ce n’est cette fameuse monnaie fondante ? Ah oui, bien sûr, il y a les théories, les règlements, les interdits, les lois… Toute une kyrielle de moyens qui ont déjà prouvé, amplement, qu’ils ne servaient strictement à rien sur la planète finance. Mais l’on s’y attache comme à un talisman : parce que c’est beau, une loi, c’est beau dans son principe, et l’on voudrait que le monde obéisse à des principes bien établis, lisibles et solides. Mais inscrire une loi dans les faits, par exemple sous forme de cette fameuse monnaie fondante, ça… c’est une autre histoire. Nous en sommes encore au stade, aussi peu contraignant que démocratique, où les lois ne doivent pas sortir des pages où elles sont écrites, puisqu’il appartient aux citoyens de les respecter et à la Justice de les faire respecter.
Sincèrement, me rappelant à propos ce mot de Claude Bernard, « le microbe n’est rien, le terrain est tout », je me demande s’il ne serait pas temps d’inscrire « la loi » dans « le terrain » au lieu de continuer, comme des animaux mus par leurs réflexes, à vouloir l’inscrire dans les têtes.
Mille excuses, j’aurais dû vérifier avant d’écrire. La citation « le microbe n’est rien, le terrain est tout » a tout l’air d’être d’un certain Pr. Antoine Béchamp. Ce site et d’autres disent la même chose.
C’est en effet astucieux mais, par exemple, les achats immobiliers massifs qui à mon avis découleraient de la mise en place du SMT ne poseraient-ils pas d’autres problèmes ?
Cordialement
Ah bon ?
Il me semble pourtant que l’érosion monétaire est autrement inéluctable, coûteuse et définitive que l’érosion sur les terres à céréales du bassin parisien ou des tchernozems ukrainiens, sans parler de l’or ou du diamant ou même des hôtels particuliers de l’ile Saint Louis…
Vous imaginez le prix de ces biens et des moyens de production en général en cas d’instauration de but en blanc de la seule monnaie fondante sans collectivisation totale ou très majoritaire des moyens de production et des biens immobiliers ?
On est en plein délire. Plaquer la monnaie gesellienne sur un système capitaliste sans remise en cause de la propriété privée des moyens de production, au delà du pur fantasme de « monetary crank de Keynes, signifierait surtout laisser toute la richesse réelle (les investissements « stables ») aux mains des dominants préexistants qui n’auraient aucun mal à s’adapter au nouveau modèle et laisserait la monnaie fondante aux salariés et simples consommateurs.
L’augmentation du droit d’usage (dividendes, locations, fermages…) couplée à la revalorisation des biens réels compensant allègrement la perte sur la rentabilité purement financière constituée par la neutralisation (relative) de l’intérêt. Avec à terme rapide la fin de la monnaie souveraine et de l’État avec, par reféodalisation (au mieux…). Un rêve hajekien crousti-fondant en somme.
Finckh, amha, vous feriez mieux de vous intéresser aux monnaies sociales, alternatives ou locales, en tant que dispositifs réellement innovants, comme le SOL de Viveret plutôt qu’à votre martingale à deux balles (flottantes, les balles)…
le coté obscur avance doucement dans l’ombre, »dark sidious » n’est pas loin….
…Il nous reste l’ image pour mieux illustrer la situation…Lumière éclaire nos lanternes…
http://www.youtube.com/watch?v=uNReoA8BV_Y
…Il était une fois…
http://www.youtube.com/watch?v=WH5NZo8Mm0M&feature=related
…La suite…
http://www.youtube.com/watch?v=4nj0vEO4Q6s&feature=related
…L’amour de son prochain fit le reste…
Le détail de l’exposition des banques aux dettes souveraines
http://referentiel.nouvelobs.com/file/1217282.pdf
« …ce qui va contribuer à accélérer l’explosion de la bulle des dettes publiques occidentales, et qui interviendra de manière concomitante pour son catalyseur US, est la compréhension par les opérateurs financiers de ce qui se cache derrière le débat des « Eurobligations » dont on commence à parler depuis quelques semaines.
C’est à partir de la fin 2011 (au plus tard) que le fond de ce débat va commencer à être dévoilé dans le cadre de la préparation de la pérennisation du Fonds Européen de Stabilisation Financière. Or, ce qui apparaîtra brusquement pour la majorité des investisseurs qui spéculent actuellement sur les taux exorbitants des dettes grecques, irlandaises, etc …, c’est que la solidarité de l’Euroland ne s’étendra pas jusqu’à eux, notamment quand se poseront les cas de l’Espagne, de l’Italie ou de la Belgique, quoiqu’en disent les dirigeants européens aujourd’hui.
Il faut s’attendre à une immense opération d’échanges de dettes souveraines (sur fond de crise globale en matière de dettes publiques) qui verra offrir des Eurobligations garanties par l’Euroland à des taux très bas contre des titres nationaux à taux élevés avec une décote de 30% à 50% puisque, entre temps, la situation de l’ensemble du marché des dettes publiques occidentales se sera dégradée.
Les dirigeants de l’Euroland nouvellement élus (après 2012) seront démocratiquement très légitimes à réaliser une telle opération dont les grandes banques (y compris européennes) seront les premières victimes.
Il est fort probable que quelques créanciers souverains privilégiés comme la Chine, la Russie, les pays pétroliers, … se verront proposer des traitements préférentiels. Ils ne s’en plaindront pas puisque l’opération aura notamment pour conséquence de garantir leurs importants avoirs en Euros… »
Leap.
…En matière de contrepartie…Si j’étais de Chine ou d’Indochine…Je pense qu’il me serais difficile d’évaluer comme ça à la légère…Contre partie comme vous dites…En existe-t-il une véritablement?…
A lire absolument, ce que font les hongrois!
EU firms nervous about new Hungarian laws, taxes
Fifteen large European firms have filed a complaint to the European Commission about hastily-adopted taxes in Hungary which they say threatens their activities in the country taking over the rotating EU Presidency. EurActiv.hu reports from Budapest.
Background
Faced with a mounting debt problem, the centre-right ruling party Fidesz has pledged to cut the country’s budget deficit below 3% of GDP in 2011, making it appear as a top performer in the EU.
But the methods used to achieve this goal have stirred controversy inside the country and now also at European level.
To get the budget within EU limits in 2011, the government is relying on unorthodox, one-off revenues, making markets fearful the fiscal gap will bulge again after 2012 unless more durable measures are introduced.
Bank taxes, « special taxes », « temporary taxes », nationalisation of private pension funds and levies on foreign businesses are all seen with growing scepticism by both public opinion and financial markets.
CEOs file joint EU complaint
In December, the CEOs of 15 large European and Western firms filed a joint complaint to the European Commission. The signatories include leading German and Austrian energy companies such as Aegon NV, Allianz SE, ING Group NV, RWE AG, EnBW AG, E.ON AG, Deutsche Telekom AG and OMV AG.
The letter warned about « a trend towards using selected sectors and foreign companies in particular to balance the state budget. »
« This harms investments as well as the credibility in Hungary’s commitment to the European internal market, » said the letter, quoted by Reuters.
Asked by EurActiv to comment, Marlene Holzner, spokesperson for Energy Commissioner Günter Oettinger, only confirmed that the Commission had received the joint letter.
Bank taxes
The first « special taxes » were levied on the banking and insurance sector in the summer.
György Matolcsy, Hungary’s Economy Minister, appealed on national solidarity to replenish empty state coffers and proposed a consultation to determine how banks could contribute their share. The objective was to raise 200 billion Hungarian forints (€734 million) within a year.
By the third quarter of 2010, 17 banks out of the 39 chartered in Hungary, all foreign-owned, reported a loss after they paid the new tax.
Based on third quarter results, the new tax is expected to eat up 90% of the profit base in the banking sector, and may impose an even worse toll on the insurance industry, EurActiv Hungary reports.
The finance sector is expected to pay 182 billion forints (€646 million) in 2010, despite the fact that the new tax was introduced only in July 2010, and that none of the Hungarian banks had been bailed out by the government during the financial crisis.
Crisis taxes
In October, after a short parliamentary debate, new « crisis taxes » were introduced in an act of the parliament that was immediately signed into law by the country’s President Pál Schmitt.
The new taxes are imposed on all retail stores, telecommunication and energy distribution activities. They are retroactive and have to be paid in 2010 although they were enacted only two months before the end of the year. They are payable from 1 October 2010, with a first instalment due on 20 December.
In an explanatory paper, the Hungarian Economy Ministry defends the crisis tax as an emergency measure, which the government had to take in order to fill in a 500-700 billion forint (€1.810-2.534 billion) gap left by the previous Socialist government.
« As the financial sector had already shared some of the burden of the crisis, now the same has been expected from telecom companies, the energy sector and retail companies, » the document reads.
« Because of their influence, market position and last but not least because of the advantages offered by the state these sectors have been accumulating profits enabling them to play a greater role in stabilising the country’s budget situation. »
The tax base chosen is not the adjusted accounting profit of the companies but the net sales revenue derived from their activities. Given that in these sectors the profit is earned on a relatively wide customer and revenue base, the smallish figures can take double-digit percentage points of the total profit base, and even loss-making entities must pay them.
The energy and telecom sectors are expected to pay approximately 56 billion forint (€200 million) this year, even though the act was signed only in late October, while retailers will cough up about 26 billion forint (€ 94 millions).
In all sectors, the biggest players are foreign owned and will end up shouldering the bulk of the burden. Jobbik, a far-right party, which was campaigning for heavier taxes on foreigners, supported the act.
Energy traders seem less hit by the new taxes, but they already suffered another blow on 1 July when the new supermajority suspended price regulation in Hungary, appointed a new energy regulator and prohibited all energy price hikes.
As Hungary is heavily dependant on imported natural gas – part of the electricity and a large part of district heating relies on gas as well as a majority of households –, these companies were already forced to make losses.
The reasoning behind these so-called « temporary » measures was that the sector had been subject to lax price regulation during the Socialist government.
Nationalisation of private pension schemes
A third wave of special levies was introduced on the insurance business when Hungary effectively nationalised part of its private pension system, triggering a row with the European Commission.
Hungarians had collected two entitlements, one in a pay-as-you-go system that fuels pensions from a monthly levy on active workers and another one based on a prefunded system accumulating savings on private insurance accounts. The government labelled the second industry as an « insurance casino » and proposed a bill to deal with this « evil ».
Accordingly, all citizens must « volunteer » to give up one of their entitlements: either give up their saving account to the government in return of further « entitlements » in the pay-as-you-go system, or continue to pay 24% of their personal income into the pay-as-you-go system, without collecting entitlements and keeping their private account.
The bill also provides for a spending cap on management costs. A maximum 4.5% of management fees – including collection, call centers, portfolio management, compliance and other activities – were capped at 0.2%, making the pension companies loss-making themselves.
The pension companies were managing 3 million accounts with a total accumulated portfolio of about 10% of the Hungarian GDP, a relatively small portfolio for such a client base.
Almost all analysts agree that most companies will go out of business next year.
In an explanatory paper, the Hungary Economy Ministry defended the move, arguing that without extra measures, the existing pension system would have deteriorated the Hungarian budget until 2040.
Retribution?
At another point, the government introduced a new tax, which aimed at reclaiming 98% of severance payments made to public sector workers who were laid off immediately before and after Fidesz seized power. The tax was instituted with a retroactive effect, with the ruling majority claiming that no justice will be made in the country until the government re-collects the « wasteful spending » of « Socialist-appointed cronies ».
Hungary’s Constitutional Court disallowed the tax, ruling it illegal. But within a year, using its supermajority, Fidesz changed the constitution and disallowed the Constitutional Court from repealing budgetary and tax-related laws. J
ános Bencsik, State Secretary at the Economic and Finance Ministry was the first official who publicly linked this issue to the new taxes and to the privatisation of pension funds. He lamented that in Hungary’s « economic emergency, » the new majority had not temporarily suspended the Constitutional Court.
http://www.euractiv.com/en/enterprise-jobs/eu-firms-nervous-about-new-hungarian-laws-taxes-news-500891
Pourquoi ne pas répéter que tout ce mécanisme est instillé par des agences de notations US, pays qui a une dette de loin supérieure à celles des européens (on se sait exact mais entre 60 et 150 trillions de dollars). Les européens continuent de se faire manipuler comme des gamins. Les agences de notations sont totalement inféodées au système.
Au niveau macro économique il est fort probable que les ricains, qui ne feront aucun sentiment pour sauver leur peau, sont en train de constituer leur « axe fort » vers l’Asie, du côté pacifique. Ils sont cons et trop sûrs d’eux mais le vent du boulet de la dette est en train de les conduire vers une real politik pure et dure
On se sait clairement les arrières-pensées des chinois, mais si j’étais européen, je commencerai vraiment à serrer les fesses. Chacun sa gueule maintenant.
« On se sait clairement les arrières-pensées des chinois, mais si j’étais européen, je commencerai vraiment à serrer les fesses. Chacun sa gueule maintenant. »…
…On ne peut pas dire que l’altruisme vous l’écorche…De mon côté je choisis…Chapeau bas et humilité…En attendant une éclairci favorable aux rapprochement d’un choix de face face pour améliorer la situation.
Altruisme et humilité, oui c’est vrai… mais telle n’est pas notre réalité.
Libre à vous, si vous pensez que s’écraser ad nauseam devant les ricains est la bonne solution…
A propos de la dernière idée géniale des princes qui nous gouvernent : le machin appelé « Fonds européen pour la stabilité, la croissance et l’investissement ».
Quelques petites questions : le FMI est abondé par les Etats qui le composent.
Mais le « Fonds européen pour la stabilité, la croissance et l’investissement », qui va l’abonder ?
Qui va remplir ses caisses ?
Qui va payer les fonctionnaires indispensables à son fonctionnement ?
Réponse : les Etats européens, qui sont déjà surendettés.
Comment les Etats européens, qui sont déjà surendettés, vont-ils financer ce magnifique « Fonds européen pour la stabilité, la croissance et l’investissement » ?
Réponse : en empruntant sur les marchés internationaux.
Conclusion :
La dette des Etats européens atteint des sommets himalayesques. Et que font nos dirigeants politiques ? Ils veulent encore rajouter une montagne de dettes au-dessus d’un himalaya de dettes.
Problème : la dette des Etats européens ne peut pas monter jusqu’au ciel ; il arrive fatalement un moment où toutes ces montagnes de dettes s’effondrent.
Une synthèse à lire :
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE6BM1NY20101223
Chers commentateurs, cher Monsieur Leclerc, cher monsieur Jorion,
Malgré toutes cette actualité exécrable et le pessimisme qui m’étreint, je fais une trêve pour quelques jours et vous souhaite à tous d’excellentes fêtes de fin d’année. Au bureau aujourd’hui les visages sont un peu crispés ; en effet l’année 2010 fut infecte, et l’année 2011 ne s’annonce pas meilleure, les collègues, confiants jusqu’en août, ont pris conscience que tout ne tourne plus aussi rond qu’avant…
en tout cas quelque chose cloche au niveau de la consommation, de la demande, ce que personne ne comprend puisque le gouvernement et les relais médiatiques ne cessaient cette année de proclamer la reprise. Imminente, molle, inégale peut-être, mais la reprise quand même. Mais rien n’a vraiment repris. Les chiffres, médiocres en janvier, sont devenus épouvantables en fin d’année (et quand je dis épouvantable…), brusquement, et personne ne comprend pourquoi.
Et là je regarde derrière moi et je regarde le chemin parcouru ces cinq dernières années, depuis ma prise de conscience que quelque chose ne tournait pas rond dans le monde dans lequel je vivais et les constats que je dresse aujourd’hui et je me dis que tous ces gens, qui vont devoir faire le même cheminement en si peu de temps, n’auront pas le temps d’assimiler toutes les informations, de comprendre ce qui se passe : quand le porte-monnaie ou la vie quotidienne seront touchés, ils réagiront brutalement, sans rien comprendre des enjeux, et ils prendront au vol les premiers bouc-émissaires qu’on agitera sous leurs yeux. Je le vois bien déjà : on cherche des responsables, des gens qui n’auraient pas bien fait leur boulot, des gens dont on pourrait dire « c’est eux qui ont merdé ».
Néanmoins à tous je souhaite un joyeux Noël, ou au moins une bonne trêve de fin d’année, de la chaleur humaine, familiale amoureuse ou amicale, un peu d’émerveillement et d’irresponsabilité, d’excès, un peu d’enfance en somme. Bien à vous tous, et à l’année prochaine !
Un grand nombre d’entre nous savent que la reprise de la croissance est un mauvais rêve.
Quelques uns ont compris qu’elle n’est pas souhaitable.
Il est temps de passer à autre chose.
Et 2011 ne peut qu’être bien pire car les effets type ‘primes à la casse voiture’, et autres mesures du plan de relance de 2009 vont prendre fin la semaine prochaine.En fait 2011 sera la permière année depuis 2008, sans soutien à la relance par l’état..cela devrait donc chuter fortement car la consommation ne va pas cette fois pouvoir prendre le relais.La part de la population qui devient chaque jour un petit peu plus insolvable (cartes de crédit en défaut), augmente sans cesse.La bulle ‘immo'(surtout à Paris)devrait finir par éclater sans doute au moment de la possible fin de l’euro?Les effets des plans de rigeur dans tous les pays voisins commencent déja à déprimer la consommation et les carnets de commandes.Ce qui va provoquer une nouvelle montée du chômage.Le chomage de longue durée et chez les seniors(chez les jeunes aussi) explose.
Une véritable bombe à retardement,car il n’y a plus la moindre perspective de vraie croissance forte et durable.Les politiques eux ‘gagnent’ du temps pour sauver soit leur tête soit conserver leurs ‘chances’ aux prochaines élections(nombreuses en 2012 et 2013).
A nous de jouer lors de ces échéances électorales, mais encore faudrait il comme le dit M Jorion qu’il advienne une alternative..ce n’est pas encore le cas car la situation n’est pas encore assez grave….patience.
M.Leclerc, la cause de la crise en Europe serait la distribution inégale des richesses?Cette thèse qui est très en vogue chez certains économistes de gauche,ne tient pas debout. Il ne faut pas confondre les causes et les effets.
L’ampleur de la crise en Europe tient à ce que les Etats se sont dessaisis de leur pouvoir sur l’économie et en particulier sur le secteur financier et sont prêtés à des artifices comme la création d’une monnaie qui ne repose sur rien.
M.Delors ose dire encore aujourd’hui( on ne dira jamais le mal qu’a pu faire ce personnage avec l’Acte unique et Maastricht) que l’euro nous a protégés (sans blââgue) alors qu’il a été une drogue ou un somnifère permettant à nos brillants dirigeants conservateurs et sociaux-démocrates réunis (on ne parle pas beaucoup sur ce blog de l’écrasante responsabilité des socialistes) de faire les pires bêtises (les 35 heures en France, le maquignonage des comptes publics ailleurs etc…) d’où un endettement qui ne date pas de 2008!
des socialistes ? ou ça ? quand ca ?
interview de mitterrand (il me semble).
– Pourquoi la gauche ?
– Parce qu’il y avait une place à prendre.
cqfd
C’est vrai, l’endettement actuel est bien antérieur à la crise actuelle et il se trouve en effet que les socialistes sont aussi responsable que la droite dans cet état de fait, Delors notamment par son action au niveau de l’Union. Mais les similitudes de nos raisonnements s’arrêtent là. Car c’est bien à partir du moment où le financement des Etats à été remis au privé que les problèmes ont réellement commencé, aggravés par la suite par les libéralisations successives du secteur financier, le tout parachevé par le traité de Maastricht. En parallèle, les politiques néolibérales ont largement creusé les dettes par la mise en désuétude de la fiscalité directe, les nombreuses largesses accordées aux grandes entreprises etc…
Je ne reviens pas sur les 35h, sinon qu’elles n’ont pas été assez loin. Je vous rappelle que la baisse du temps de travail est effective dans tout le monde occidental et que notre pays est un des seuls à avoir essayé (assez maladroitement et de façon contre-productive avec les lois Aubry 2) de l’organiser de façon relativement équitable, alors qu’aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, par exemple, ce partage du travail s’est fait de façon anarchique et inégalitaire, au travers de la précarité et des temps partiels (durée hebdomadaire du travail aux Etats-Unis : un peu plus de 33h). Autrement dit, vous avez tout faux et j’avoue que ce genre de propos commence un peu à me lasser (attention aux fenêtres)…
Pour Chen Deming, ministre chinois du commerce, les mesures européennes destinées à résoudre la crise « transforment une maladie grave en maladie chronique. C’est difficile de savoir si ces nations engluées dans une crise de la dette pourront se reprendre dans trois à cinq ans ».
Les plus intelligents parmi ceux qui sont au pouvoir savent de quelle nature est la catastrophe qui s’abat sur le monde et que le seul moyen de durer encore un peu est de favoriser la consommation mondiale, donc de mettre en place le contraire des politiques qui sont imposées aux peuples d’Europe qui avaient encore un « pouvoir d’achat ».
Il n’est jamais agréable pour un commerçant de voir disparaître ses clients.
Ben voui Marlowe, mécaniquement c’est vrai…
Mais pour l’avenir de la civilisation non…
On fait quoi alors ?
à mike,
Il est trop tard pour inverser la vapeur, le train mondialisé est entré dans le tunnel qui n’avait pas d’issue.
Il faudra soigner nos blessés, achever les ennemis et reconstruire avec ce qui sera à portée de main, et si possible, éviter quelques erreurs.
erreur marlowe, on avait pas un pouvoir d’achat, on avait un pouvoir d’endettement. On vient de nous signifier qu’il arrive a expiration…
à step,
Certains pouvaient acheter sans emprunter, d’autres devaient emprunter et tous « nourrissaient la bête immonde ».