Billet invité
Détournement de la fragmentation financière
Ce qui caractérise l’anticipation financière dans l’économie actuelle des activités humaines, c’est la fragmentation des objets de consommation par le temps. Tout ce qui est consommé est vu dans son résultat mais pas dans le déroulement continu du temps nécessaire à la production de l’objet, à sa réalisation concrète des premières images qu’on en conçoit jusqu’à la transformation finale en un objet acheté par le consommateur. La fragmentation financière par le temps est nécessaire pour définir et planifier la production de l’objet final ; pour engager des richesses présentes et du travail dans un objet futur de valeur dont le prix soit au moins égal à la valeur consumée pour le produire. Cette fragmentation financière présente deux utilités au présent : elle permet de distribuer les tâches entre plusieurs sujets acteurs de la production et de différencier toutes les tâches en cours pour vérifier l’efficience du processus de valeur. Pour fortifier la certitude de la valeur qu’il est en train de produire, tout acteur de la production a besoin de savoir qu’il existe un objet final qui se réalisera définitivement dans le futur, que toutes les causes d’existence de cet objet sont identifiées et qu’elles sont toutes attribuées à un sujet de production responsable de la réalisation. L’homme vit dans le temps et en société pour produire sa propre valeur par le temps et par la société dont il vit.
La fragmentation financière de la valeur par le temps est aujourd’hui dévoyée par la fragmentation des sociétés dans un même espace mondial de production. En unifiant l’espace de production économique, la globalisation a permis la répartition des tâches de production d’un même objet final dans tout l’espace humain et politique terrestre. Mais la société humaine ne s’est pas unifiée par des lois communes qui permettent au minimum de vérifier que l’objet final de la valeur auquel tous participent est bien objet positif de valeur pour tout le monde. La finance s’est saisie de la fragmentation mondiale du bien commun dans un espace économique unifié pour produire de la valeur pour les uns qui ne soit pas nécessairement valeur pour les autres. Comme il n’existe pas de définition commune déposée et mondialement visible au même moment de l’objet final auquel chaque acteur de la production croit participer, les financiers substituent des définitions locales de la valeur d’une même humanité. Au fur et à mesure du processus de réalisation des anticipations financières, les objets intermédiaires de la transformation se substituent les uns aux autres sans cohérence continue avec la valeur de l’objet final. La finance divise pour régner.
Privatisation internationale des prix
Le détournement spéculatif de la valeur finale s’opère par les prix, les monnaies et la fragmentation juridique des espaces économiques. En l’absence d’espace mondial unifié de conception de l’objet de la valeur finale, il est possible de mobiliser chaque acteur de la production non pas sur l’objet humainement valable mais sur le prix de l’objet intermédiaire indépendamment de sa valeur finale pour un consommateur. Le prix exprimé en monnaie locale n’est intelligible que localement et dit à celui qui travaille ce qu’il gagne par rapport à son référentiel de valeur locale. Une fois produit l’objet intermédiaire dans un espace économique local, le spéculateur financier transporte l’objet intermédiaire dans un autre espace économique en changeant sa définition. Ce changement est invisible du fait que l’objet final pour le consommateur final est invisible dans toutes les étapes intermédiaires de la production ; invisible aussi par le changement de modèle conceptuel de la valeur entre deux espaces nationaux différents ; invisible enfin par le changement de monnaie d’un espace à l’autre qui ne permet pas d’interpréter une variation de prix.
La nécessaire fragmentation financière de la production de valeur par le temps est librement pervertible dans un espace économique fragmenté par la division du Droit qui définit la valeur finale. Cette division de l’espace de juridiction de la valeur induit la discontinuité des prix des causes d’un même objet final représentés exclusivement par des monnaies nationales distinctes. Les firmes multinationales industrielles et bancaires travaillent sur un processus multinational de valeur discontinu par le droit et la monnaie. Elles peuvent librement fixer la mesure de la plus-value à chaque changement d’espace de calcul économique grâce au prix de cession interne. Le prix de cession interne est une convention propre à une même entreprise internationale dont le prix réel n’est pas visible ni lisible de l’extérieur de la société de production multinationale. Cela permet d’extraire du prix de cession une plus-value non négociable par les producteurs intermédiaires locaux et les consommateurs finaux qui se trouvent dans des espaces de prix différents. La fragmentation financière de la valeur offre aux firmes multinationales un calcul libre non contrôlable de la plus-value entre les causes de la valeur dispersées dans le monde et l’objet final négocié avec le consommateur en un lieu isolé des sources de la valeur produite.
Abolition financière de la valeur objective par la déréglementation
La dépression économique actuelle vient de l’emballement du processus de prélèvement de la plus-value sur le processus financier multinational de la valeur. La plus-value augmente par prélèvement financier croissant dans la valeur ajoutée et non par augmentation de la valeur ajoutée. La multinationalité des monnaies volatiles les unes par rapport aux autres empêche toute mesure du prélèvement de plus-value et dissimule dans la dévalorisation réelle des monnaies le tassement voire la décroissance de la valeur ajoutée mondiale. La dévalorisation des monnaies est manifeste pour le dollar et l’euro qui maintiennent leur taux de change avec les autres monnaies alors que la base économique se contracte aux États-Unis et en Europe avec l’explosion du chômage et le démantèlement de la solidarité sociale des services publics. C’est la crise des subprimes qui a manifesté la déconnexion du prix financier de la plus-value avec la plus-value réelle normalement issue d’une fragmentation financière ordonnée à l’objet final de la valeur.
Les firmes multinationales industrielles produisent des objets physiques. Si elles sont libres de calculer la plus-value hors de tout contrôle social, elles restent néanmoins contrôlées par le consommateur final qui achète ou n’achète pas le produit final entre ce qu’il peut voir concrètement de l’objet et le prix qui lui est demandé. La visibilité de l’objet final prouve au moins la réalité du prix. Il n’en est pas de même des banques qui vendent et achètent des prix d’objets futurs non visibles et non vérifiables au présent de toute transaction de crédit, d’assurance ou d’investissement. Jusque dans les années soixante-dix les banques et assurances sont contrôlées par les États. Elles sont contrôlées à l’origine de leurs transactions par un prix administré par la puissance publique qui est autorité empirique du prix financier. La déréglementation financière transfère l’autorité du prix aux opérateurs financiers qui sont désormais totalement libres et sur le prix et sur l’objet du prix qui n’est pas visible puisque toujours situé dans le futur. La puissance publique maintient un contrôle d’apparence après que le prix a été négocié et alors que les engagements courent entre le producteur et le consommateur final de valeur financière ; la valeur financière étant le fait d’anticiper le prix de la valeur ajoutée et le prix de la plus-value afin de se garantir contre l’incertitude de la réalité future.
Involution réversible du modèle financier de déréglementation
La déréglementation financière des années quatre-vingts aboutit à libérer la spéculation financière de toute objectivité. L’objet de la valeur finale n’est plus un consommateur final qui achète un objet concret à un certain prix mais bien le prix tout seul à quoi le spéculateur financier adjoint n’importe quel objet formel qui simule la valeur. La fragmentation financière perd sa finalité d’anticiper l’enchaînement des objets intermédiaires à l’objet final de consommation humaine. La finalité financière devient la production de prix sans réalité nécessaire : c’est l’explosion des produits dérivés, production de prix par des causes formelles spéculatives dont la réalité n’est pas vérifiable ; dont la conséquence n’est pas la vente d’un objet final concret à un consommateur humain. La dérivation du prix de la valeur s’empare de tous les objets formels de prix dissociés de leur réalité matérielle humaine. La titrisation matérialise des valeurs qui ne peuvent pas exister afin d’interdire tout rapprochement de l’objet formel du prix avec un objet concret matériel visible. La finance s’approprie la définition de tous les objets de valeur qu’elle masque au consommateur final afin de produire de la volatilité formelle. L’instabilité formelle des objets de prix augmente les primes de risque que la finance vend à l’économie réelle. Le pillage de la valeur réelle par l’économie financière n’a plus aucune limite intelligible. Il ne s’arrêtera qu’avec la liquidation physique des institutions financières par les populations en révolte, par la jacquerie comme au Moyen Age.
L’alternative à l’émeute est le marché mondial unifié régulé par la monnaie contrôlée par l’État de droit. La fragmentation financière ne peut se relier de nouveau à son objet final humain que par l’unification monétaire de l’espace mondial de négociation des prix. Les États de droit existent actuellement dans des souverainetés nationales séparées non coordonnées. La déclaration universelle des droits de l’homme est reconnue par toutes les nationalités mais n’a pas de traduction commune dans une définition unifiée des objets de la valeur finale humaine. Les hommes ont des droits communs qui peuvent se matérialiser dans des réalités objectives contradictoires d’un espace juridique à l’autre. Ces contradictions ne sont pas visibles du fait que le changement de monnaie d’un espace à l’autre masque le changement de valeur d’un même objet par la transformation spéculative de sa réalisation financière. Si l’objectivation financière d’un même objet final peut se faire dans une même monnaie d’un espace juridique à l’autre, alors le prix de la spéculation financière sur la valeur devient apparent dans le changement inexplicable du prix d’un espace à l’autre.
Comptabilité universelle de la responsabilité personnelle de la valeur
La monnaie commune à des espaces juridiques différents rétablit la continuité de valeur de la fragmentation financière. Il suffit qu’à l’origine de toute anticipation financière qui produise le prix du capital, du crédit, de la liquidité ou de l’assurance, l’objet final sous-jacent soit déposé dans un marché commun où il est visible et appréciable par tout négociateur d’un quelconque prix. Dans un tel marché dirigé par la valeur finale de tout objet, les causes financières de la valeur sont objectives et différentiables. L’assurance produit le prix de l’entropie physique qui dégrade l’objet de la valeur par les déterminismes physiques formellement identifiés. La négociation de marché produit le prix de la liquidité objective de toute finalité humaine négociée en égalité de droit à la valeur. Le crédit produit le prix du temps de la valeur stable dont l’objet ne change pas au fil du temps. L’investissement en capital produit le prix de l’incertitude de la réalité par rapport à la définition stable de tout objet de valeur dont le prix est décidé invariable, c’est-à-dire négocié ferme à terme. Le capital est à la fois formel et matériel en garantissant la réalisation du prix anticipé par le crédit. Le capital est la matière actuelle qui produit la valeur à terme et l’engagement juridique formel de couvrir l’incertitude de réalité de l’objet à terme.
Le marché mondial de la fragmentation financière unifié par une monnaie commune produit un étalon universel de la valeur objective réelle. Une fin humaine quelconque sous quelque régime juridique que ce soit investie dans un objet présent ou futur universellement visible par un marché commun est un étalon de la valeur en équilibre réciproque parfait ; de la matière physique et de la forme métaphysique ; de la causalité finale future de la valeur et de sa matérialité physique présente et visible ; de la volonté du sujet personnel individuel et de l’aspiration sociale politique de la valeur universelle. La garantie des équilibres formels par le marché monétairement unifié de la valeur libère toute l’énergie humaine à la réalisation effective de la valeur qui circule entre les agents économiques de toute nationalité. La garantie des équilibres formels par la communauté monétaire crée la responsabilité financière personnelle réelle de la valeur.
Garantie du crédit par l’option du capital
La responsabilité financière personnelle est l’impossibilité de la valeur sans sujet, de la valeur sans humanité donc sans réalité. L’objet final de valeur déposé dans le marché engage par les prix une chaine financière solidaire de sujets à sa réalisation. Cette chaine financière est un enchainement de contrats d’option par quoi tous les risques de non-réalité du crédit sont achetés contre paiement de primes et garantie de la réalité sous-jacente à l’option. Les premiers à concevoir des causes de valeur en achètent le prix à des vendeurs d’option de capital. Le vendeur d’option de capital touche une prime en contrepartie de quoi il assumera le prix réel du capital réalisé à terme par une cause de valeur. Le vendeur d’option de capital achète le capital à un investisseur du crédit du capital à terme. L’investisseur du crédit du capital est vendeur de l’option de crédit à l’acheteur de la plus-value du crédit. La relation du capital au crédit par l’option engage une responsabilité humaine dans la valeur réelle du crédit garantie par une autre responsabilité humaine dans la valeur garantie du capital. Le capital est la prime de réalité du crédit qui produit la plus-value du crédit à condition que la valeur sous-jacente au crédit soit réelle à l’échéance de l’option.
L’investisseur du crédit du capital est l’entrepreneur ; l’acheteur de la prime du capital est l’actionnaire ; l’acheteur de la prime du crédit est le banquier d’investissement adossé à l’investisseur financier. L’investissement du crédit du capital est un achat de l’option de crédit qui implique le paiement de la prime de crédit au banquier d’investissement. Le banquier d’investissement couvre alors le banquier de crédit qui se pose en vendeur de l’option de liquidité du crédit : il met la liquidité du crédit à disposition de l’entrepreneur engagé dans la production de la contre-réalité du crédit. La liquidité du crédit se définit en monnaie internationale comme l’option de la réalité de la valeur à l’échéance du prix. L’option de liquidité détermine la prime de liquidité dont l’achat revient aux banques de crédit. En percevant le prix du risque à terme de liquidité, appelé aussi loyer de l’argent, le banquier de crédit couvre la non-valeur possible du désajustement dans le temps de la dépense et des revenus des agents économiques.
Responsabilité internationale de l’Union Européenne
Le prix de la liquidité est le prix de la valeur future du temps à toutes les échéances anticipées de valeur. Ce prix monte quand les agents économiques dépensent la valeur plus rapidement qu’ils ne la produisent et baisse quand ils dépensent moins vite qu’ils ne produisent. Les écarts entre les emprunteurs de la valeur qui anticipent leur production et les prêteurs de la valeur qui épargnent leur production sont bien comblés par le crédit plus ou moins cher selon l’équilibre global de marché entre les échéances de dépense et les échéances de revenu. Le risque de crédit global induit par le besoin d’épargne et par le besoin d’anticipation de la valeur à terme est bien contraint par l’équilibre du prix des primes de crédit achetées par les investisseurs et les primes de crédit vendues par les emprunteurs de toute catégorie. La liquidité internationale d’une monnaie transnationale issue d’un marché international d’options est garantie par le Droit des États nationaux et par le capital déposé dans des banques de marché exclusivement dédiées à l’intégrité de la responsabilité humaine sur tout prix engagé de la réalité.
Les conditions du rétablissement des finalités de la décomposition financière du calcul économique sont parfaitement possibles et réalisables par la monnaie commune internationale. La rationalité économique de l’option est parfaitement assimilée par la finance actuelle. En créant un marché international de la responsabilité financière personnelle par l’unification dans un même espace de légalité monétisée de toutes les négociations d’option des chaines de valeur internationales, les États de droit rétablissent la primauté de l’homme par la valeur de l’objet identifiable et visible. Les sociétés politiques reprennent la définition des objets de valeur qui ne sont plus privatisables par des intérêts égoïstes. La loi et le droit ne sont plus les paravents de la ploutocratie extra-nationale mais les arguments des démocraties nationales. La discussion de la valeur humaine est réalisée dans des sociétés solidaires par l’utilisation de leur monnaie nationale mais négociable entre régimes de valeur différents par une monnaie mondiale commune. Il n’y a qu’un seul moyen de concilier dans la liberté humaine, le Droit, l’économie et la mondialisation : c’est la monnaie mondiale commune que l’Union Européenne a tous les moyens de fonder. Si les peuples ne la choisissent pas, ils seront réduits à la misère par la ploutocratie. La ploutocratie n’aura aucune raison de ne pas abuser de la privatisation du bien commun qui ne peut être que public et visible dans la réalité.
171 réponses à “RESTAURER LA DEMOCRATIE : CREATION D’UNE MONNAIE TRANSNATIONALE, par Pierre Sarton du Jonchay”
« Le pillage de la valeur réelle par l’économie financière n’a plus aucune limite intelligible »
Face à la barbarie de ce système fou et à l’agonie, une vivifiante grève générale illimitée intelligente est vitale. Grève européènne et pourquoi-pas mondiale !
« Chaque évènement économique et politique le démontre clairement: le capitalisme est en échec. Plus grand sera l’échec et plus cruelle sera la répression. Les acquis de la gauche social-démocrate s’écroulent.
En Grande-Bretagne, certains services étaient considérés comme sacrés jusqu’à maintenant, comme l’Ecole, les universités et le système de santé. Aujourd’hui, même ces activités-là sont ouvertes au marché. Les intérêts des multinationales passent avant ceux du peuple.
La pauvreté, le chômage et l’exclusion d’importants secteurs populaires qui vivent dans les quartiers sinistrés de nos villes s’accroissent.
Les sociaux-démocrates – chez nous, le Labour Party, le parti travailliste – sont une partie du problème. Ils ont conduit ou soutenu les privatisations et les coupes budgétaires dans les services publics.
La riposte a commencé, menée par les étudiants.
Ce qui horrifie la classe dominante britannique n’est pas l’attaque contre les universités… mais le fait qu’un seau de peinture ait atteint la voiture du le Prince Charles!
Maintenant, c’est à nous tous qu’incombe la responsabilité. Et, avant tout, nous avons besoin d’unité.
Cela signifie qu’il faut des dirigeants syndicaux qui aient des principes et qui s’opposent aux réductions budgétaires, sans aucun compromis. Et qui décident d’agir ensemble, de façon à ce que personne ne reste spectateur et ne laisse un secteur de travailleurs se battre seul.
Dans chaque conflit, il doit y avoir des drapeaux et des banderoles de tous les syndicats combatifs. Souvent, nous parlons d’unité. Mais, malheureusement, nous en faisons rarement la démonstration. Nous n’avons pas besoin des sectaires qui ne manifestent que s’ils sont en tête du défilé.
Nous avons besoin de renforcer les liens à travers l’Europe. J’aimerais voir un mouvement – et un parti – de la Gauche européenne, de la Gauche Anti-capitaliste.
Et nous avons besoin d’une direction politique. Nous devons montrer que les revendications du capital et les besoins populaires sont incompatibles. De plus, la terre ne peut supporter plus longtemps la croissance capitaliste. Nous avons besoin de changement, pas seulement pour nos besoins immédiats, mais pour les générations futures.
En définitive, nous avons besoin de quelques victoires, même modestes. Les gens ressentent actuellement de la colère. Cette colère peut se transformer en désespoir. Les prochains mois seront décisifs: c’est là une lourde responsabilité en termes de direction. Mais l’histoire n’est pas statique. Un autre monde est possible. Si nous agissons avec cohérence, ensemble, avec les syndicats, avec les étudiants, avec tous les autres secteurs, alors nous avons la force!
Solidarité et salutationschaleureuses !
Ken Loach »
http://www.npa2009.org/content/message-de-ken-loach-%C3%A0-la-rencontre-du-11-d%C3%A9cembre
J’aime tendrement Ken Loach …il parle – dans son oeuvre, et au delà – toujours avec respect des personnes les plus démunies …ces personnes qui galèrent, mais qui gardent une force inouie dans l’adversité …et une forme d’humour, et de vie, dans le presque naufrage …
Son appel est judicieux …
Je crois qu’un syndicat européen commence à se bouger …il faut oeuvrer ici, là-bas et ailleurs
pour que l’Europe des Peuples existe, se fasse entendre, pose ses exigences en terme de dignité au travail, et dans la vie quotidienne : grand service public, notamment de la santé, du logement normes écologiques, des transports ferroviaires, de l’électricité … de tout ce qui est primordial , en transcontinental en dépit de l’oligarchie, afin que chaque personne puisse vivre dignement …
Oui.
Pour l’aspect de coordination et d’harmonisation des différences. Les cours des monnaies en sont l’exemple concret.
Mais non.
Car la mondialisation vient de nous montrer ses limites. Il faut que les puissants se servent des différences ainsi que des variations à leur avantage.
Nous avions eu un débat exhaustif très intéressant sur les aspects du protectionnisme. Ce débat aurait mérité une synthèse qui n’a jamais vu le jour. Dommage.
Une histoire d’équilibre de contre-pouvoir… Je vous raconterai plus tard.
à traduire en allemand et ransmettre à Angela Merkel .
franchement, le niveau a un petit peu baisse sur le blog paul l faut reagir.
il y a que des contre sens dans cet article
paul ou etes vous?
Vous trouvez que le niveau baisse ?!?
Contresens… hmmm, auriez-vous l’obligeance de nous éclairer ?
Sylvain,
Oui, vous exprimez le sentiment général : le niveau baisse. Notre seule excuse est que le niveau baisse autour de nous un peu partout. Ma seule surprise est que le niveau du blog baisse aussi vite. Que voulez-vous, l’actualité nous donne tort et nous sommes punis ! C’est simple, il faudra arrêter le blog, c’est une simple question de jours… 😉
Qui a dit je mélange tout ?
Il n’empêche que les vieux routiers et accros ont bien fait prospérer l’affaire. En plus de l’équipe dirigeante.
Ils mériteraient tous quelques exemplaires dédicacés.. 😉
(chiche que je me fasse encore mal voir…)
On a souvent tendance à trop vite assimiler contresens et sens interdit .
Mais non, vous ne voyez pas la réalité, tout monte : la bourse monte, l’or monte, même le mécontentement et le b…el montent, alors pourquoi pas le niveau de ce blog? Quo non ascendemus? (et plus de Dartagnan pour nous mettre aux arrêts à Pignerolles ou ailleurs…).
Marée basse . Influence de la lune , où l’on se retrouve assez vite avant de commencer à lire certains billets , mais quand est arrivé à la fin , la marée remonte : c’est une simple question d’heures . 😉
D’où l’influence de la marée sur les crabes. Logique.
Glou gloup .. Je n’arrive plus à écrire. A plus…
Ce n’est pas notre niveau qui baisse, c’est le niveau des interventions de ceux qui font l’actualité économique et politique qui baisse (FMI, BCE, Experts, Gouvernements, Communicants, etc, …)
Prenons par exemple les interventions de Christine Lagarde.
Elle, sur le Titanic, elle aurait demandé si l’eau n’était pas trop chaude avant de se baigner avec les phoques!
Je l’imagine bien dire au commandant du paquebot: « Ah bon? Le bateau coule? Où sont les pédalos?? »
Sylvain,
Auriez-vous l’amabilité de m’indiquer les panneaux que je n’ai pas vus ?
@ Sylvain
Comment mesurez-vous le niveau du blog? Avec un doigt mouillé en l’air? En montant sur un tabouret et regardant de haut sa surface? Avec un pifomètre portatif? À la louche? Avec une balance à cheveux coupés en quatre? Avec une lorgnette à deux petits trous? Ou en vous déguisant en âne, en brayant un coup et en mesurant l’écho qui vous revient?
Je ne comprend toujours pas comment vous justifiez l’utilisation d’une monnaie unique mondiale.
Je suis souvent rebuté par la confusion que vous faites entre différentes réalités monétaires qui donnent en réalité lieu à des choses très différentes. Un symbole d’échange peut être un engagement moral comme c’est le cas avec les pierres de l’île de Yap, ce peut être un simple outil barbare utilisé pour les échanges simplement en raison de sa fréquence d’apparition. Et ces choses n’ont pas de rapport évident entre elles.
Vous semblez supposer qu’il existe quelque chose qui regroupe toutes les réalités monétaires en une seule méta monnaie. Mais malgré le fait que j’ai lu toutes vos interventions, je n’ai toujours pas saisi la nature de cette chimère. Ma culture et mon langage me paraissent toujours incapable de vous rejoindre, et c’est pas faute d’avoir étudié Aristote.
Si on suppose que la monnaie représente les valeurs liées à leur système politique uniquement, alors une non convertibilité du signe monétaire me parait bien plus appropriée qu’une monnaie mondiale convertible avec toutes sous monnaies. Une non convertibilité est une marque de tolérance et de respect. Elle suggère qu’il est nécessaire de réaliser un travail de conversion, d’apprentissage, d’acquérir la culture avant de pouvoir échanger avec la monnaie du pays en question. Elle permet la tolérance, et le respect.
En revanche, une monnaie unique supposerait une possibilité de différence de prix entre sous monnaies, révélateur d’une non égalité de bien entre les hommes et les systèmes qu’ils choisissent pour être représentés, donc au final, un outil anti-démocratique.
Les marchandises sont échangeables, oui, mais pas les monnaies si elles représentent les lois et les valeurs.
Hentarbleiz,
La réalité monétaire est complexe car elle contient trois fonctions identifiées par Aristote qui sont bien différenciées dans nos raisonnements, nos actions et notre mémoire. La monnaie est unité de compte (outil de raisonnement), moyen de paiement (action concrète de régler) et réserve de valeur (se souvenir et se projeter). Comme moyen de paiement la monnaie est liquide ; comme étalon de compte la monnaie est élément du crédit et comme réserve de valeur la monnaie matérialise un investissement, une trace de capital. La monnaie est protéiforme dans sa réalité unique.
Votre réflexion sur la convertibilité est sans solution si l’on ne différencie pas les différentes expressions d’existence monétaire. Si la monnaie sert à régler des achats d’objets matériels, elle est matériellement convertible contre tout objet qui s’achète. Si elle sert à compter elle n’est pas formellement convertible car le décompte perd son sens. Si elle sert à conserver la valeur, alors elle est finalement convertible en temps pour que le futur puisse remplacer le présent.
Votre dernière assertion est vraie et fausse à la fois. Si la monnaie représente un décompte de la légalité, elle ne doit pas se changer car la loi ne pas être différente d’un objet à l’autre. Mais de fait tous les sujets humains n’obéissent pas aux mêmes lois entre nationalités différentes : donc il faut des monnaies différentes. Pour dénouer cette contradiction de la monnaie entre ses sujets et ses objets, il faut opérer la conversion d’une monnaie à l’autre par ce que vous appelez une méta-monnaie qui est l’étalon transnational de toute monnaie adossée à une loi nationale.
Pierre Sarton du Jonchay,
Ce que j’appelle méta-monnaie, c’est l’objet formel que vous me présentez là. C’est un modèle de monnaie, un formalisme. Votre modèle est assez séduisant cela dit, et en tant que scientifique, je ne peux pas vraiment le remettre en cause tant que je n’ai pas trouvé de contre exemple. Mais ce modèle n’est pas très adapté. Tout comme un modèle d’être vivant parfait à la Goethe n’est pas adapté à la conception de l’équilibre d’un écosystème, la méta monnaie n’est pas adaptée à la conception de l’équilibre d’un système économique.
Je suis bien conscient que la non convertibilité est un problème difficile. Mais il est plus simple de le traiter en considérer la distinction entre objet et fétiche. l’objet est certes échangeable contre tout autre objet, mais le fétiche a une valeur intrinsèque qu’on ne comprend que si on partage la culture de la société émettrice. C’est dans ce cadre que j’évoquais la non convertibilité. Le fétiche étant un symbole gravé dans la matière et dont le sens est gravé dans les esprits.
En fait, dans votre définition de la monnaie, vous ajoutez la notion de compte, ce qui pour moi lui est extérieur. l’usage peut en être comptabilisé, mais le fétiche a un sens intrinsèque. Si on intègre la comptabilité à la nature du fétiche, on y introduit un vecteur de mutation chimérique. On peut alors considérer que deux euros n’est pas égal à deux fois un euro. C’est en effet ce que nous avons aujourd’hui, mais pour moi c’est une erreur. Ça conduit à la formation arbitraire de prix pour des choses qui n’ont pas de rapport entre elles. On paye cent millions d’euros un Yacht, mais avec cinquante millions de fois deux euros, on achète cinquante millions de Jambon-beurre. La redistribution des richesses alors, transforme profondément la nature de la monnaie comptable.
Je suis d’accord avec vous pour le dernier paragraphe jusqu’à [il faut des monnaies différentes]. Mais il ne faut pas dénouer la contradiction. Elle est bien comme ça. En outre, on ne peut pas traiter ce problème sans reconnaitre un sens à la monnaie nationale. Et pour moi ce sens n’est pas seulement inscrit dans les lois, il est une promesse de l’entité morale qui est l’état disant « Je vous revaudrai ceci ». Il faut comprendre la promesse de cet état pour comprendre le sens de la monnaie. Et de même que deux personnes physiques ne sont pas convertibles, ainsi que leurs paroles car elles leurs appartiennent, deux états, et donc deux monnaies ne sont pas convertibles non plus.
@Hentarbleiz,
Votre argumentation est profonde. Il est possible que vous ayez raison. Mais si c’est le cas, c’est triste pour nous car alors l’homme est condamné à se combattre entre ses nationalités distinctes et maintenant entre chaque individu et tous les autres. Je crois que vous avez peur (mais je suis comme vous) de l’universel, c’est à dire de la possibilité humaine de partager des orientations de vie. La conversion et la convertibilité sont notre faculté à orienter notre intelligence et notre regard dans une direction commune. Il ne fait pour moi aucun doute que l’individualisme spéculatif vise à nous convaincre de notre inconvertibilité afin de garantir le pouvoir du plus fort par la soumission économique des plus faibles.
Le modèle de la monnaie mondiale commune ne peut pas être invalidé ou validé sans être essayé. Si nous avons peur d’y aller à cause de l’inconvertibilité humaine, il nous reste à constater dans la crise actuelle les conséquences de cette inconvertibilité : inégalité devant le droit, chômage, démantèlement du service public, privatisation arbitraire de toute valeur, appauvrissement de la majorité pour la minorité…
C’est justement pour moi la convertibilité qui entraine ces tristesses. Un symbole n’en vaut pas un autre. Comme une oeuvre d’art, il est irréductible puisqu’il représente l’étendu de la conscience, de l’être au moment de l’acte, et son implication dans la matière. Son analyse détruit sa nature puisque d’un sujet, elle en fait deux. Si on voit un délitement des valeurs aujourd’hui, c’est justement que le symbole d’origine s’est trouvé atomisé par son caractère comptable. La quantité détruit la nature de la monnaie comptable. Le prix d’une maison est atomisé entre plusieurs portions de repas, et c’est alors la promesse d’une future maison qui disparait dans les repas. Forcer la création de la maison perdue par l’émission monétaire, c’est réduire la promesse d’autant. La maison ne sera plus en pierre de taille mais en béton…
Non je n’ai pas peur de l’universel, j’ai peur de l’idée qu’on peut en avoir, car j’ai la mienne, et que toute idée jusqu’à présent présentée étaient destructrice ou réductrice. Toujours l’homme confond symbole maximal et minimal. Homme est un mot. Au delà c’est une réalité non réductible à ce que les hommes mettent dans le mot, car ce serait présupposer de la grandeur possible d’un Homme, et par un biais facile, de le réduire à une nature donnée, et c’est anti démocratique. Un homme n’est pas réductible à l’idée qu’on s’en fait. De même la monnaie n’est pas réductible à un modèle, même très performant. C’est la base en physique que de savoir que le modèle ne permet pas de conclure quoi que ce soit sur l’étendu du possible.
Les indiens d’amérique étaient universalistes, et vivaient avec une « économique » (ce n’est plus pour moi de l’économie si c’est dans la culture) basée sur des fétiches monétaires , qui représentait leur culture, et des échanges précis (utilisation de totems lors des cérémonies de distribution des moissons par exemple). Ils gardaient un lieu de paix, où il faisait bon vivre, où chacun pouvait se trouver une place. Leur espérance de vie était supérieure à celle des colons et leur médecine soignait beaucoup plus de souffrances que la notre. (je fantasme peut être un peu sur ces indiens, mais dans les grandes lignes c’est ça). Leur économie était universelle, leurs fétiches non convertibles, et pourtant la discution était possible, chaque individu parlant au moins 2-3 langues.
Pourquoi pas. Mais une direction commune n’a pas besoin d’une monnaie, elle a à la limite besoin d’un symbole, mais c’est avant tout une vision.
Mais je vous répondrai surtout : Pour traduire une langue en une autre, il faut savoir parler les deux. Qu’on passe par une troisième n’excusera pas les erreurs de traduction.
Bonsoir Hentarbleiz ,
ce que vous dîtes est trés intéressant, néanmois les Amérindiens, enfin ces américains, sont passés d’une population de 200 000 individus environ à la fin du XVIIIe siècle pour une population de 2 000 000 d’individus environ à la fin du XXe siècle…
Hentarbleiz dit :
15 décembre 2010 à 17:55
Comme je l’avais dit au départ, je ne suis pas une intellectuelle, mon intelligence est (trés)moyenne . Je comprends autrement.
Ce que vous dites me parle. Il y a comme un vent de fraîcheur et d’humanisme, là où, ce jour, je n’ai senti qu’une sécheresse qui m’a fait violence…
@DEATH/MAGNETIC
J’adore ton pseudo^^. Les pauvres indiens ont été détruit, on pouvait parler d’indiens avant, maintenant on ne peut plus parler que de leurs fantomes, qui parfois se rappellent au bon souvenir de leurs déscendants….
@M,
Merci. Je lutte beaucoup pour essayer d’amener cette intelligence différente dont vous parlez dans des concepts aussi arides et coupant, votre encouragement me touche.
Les intellectuels sont trop souvent des Édouard aux mains d’argent. Si on arrêtait de réfléchir avec des couteaux suisses, la réflexion serait peut être plus agréable et moins mortelle.
mr du jonchay :
concernant : « @Hentarbleiz,
Votre argumentation est profonde. Il est possible que vous ayez raison. Mais si c’est le cas, c’est triste pour nous car alors l’homme est condamné à se combattre entre ses » particularismes (c’est moi qui « synthétise ») si cela peut vous servir : je vois pas au nom de quoi une plus value spirituelle supplémentaire serait accordée à un objet matériel ( c’est de l’arnaque au client!) hormis contenus et moyens de communications, et encore… c’est religieusement, économiquement, écologiquement et laïquement indéfendable. (donc philosophiquement (à par la toute puissance de l’individu…en l’occurrence, un matérialiste déguisé^^ quoiqu’il en soit, ce n’est pas votre philosophie, ni celle de personne ici je pense (à part les déistes^^)) pour les autres domaines, je ne sais pas trop…historique, ce serait possible je crois, comme « mémoire dans le marbre ».
à mon avis les « tolérances » actuelles de l’économie ne sont que considérations pragmatiques que cette idée de fragmentation dénonce assez bien.
payer une plus value spirituelle sur un bien matériel est absurde. si l’acquéreur pieux veut se défaire de cette plus value, comme marque de sa croyance, il le fera autrement qu’en payant le commerçant un peu plus, non? (libation, charité, investissement…)
bien à vous
à Hentarbleiz : où Aristote défend il la valeur d’échange qui relève du fétiche (la doxa) contre celle d’usage? en bon logicien pragmatique, il accordait aussi peu d’importance à la doxa qu’à tradition de Platon. en bon ami de la vérité de toute façon, il devait bien considérer une valeur une qq part. sinon, c’est justifier le mensonge. comme vous avez pu le lire, je ne comprend pas votre lecture. svp!
cordialement
Vous confondez fétiche et doxa ? Les bras m’en tombent. En effet, Aristote ne défend pas la doxa d’après ce que j’en ai pu voir (j’ai pas tout lu hein, je veux pas passer pour un spécialiste). Aristote cherche l’acte vertueux. A partir de là vous devriez réussir à démêler le problème.
Pour revenir sur votre réponse à Pierre Sarton du Jonchay,
Vous avez raison, j’aimerai pas non plus qu’on me donne trois plumes d’oie entourées d’un ruban rouge en échange d’un sac de riz sous prétexte que l’oie est sacrée…. Je vais essayer d’affiner mon propos.
Je ne parle pas directement d’une plus valu spirituelle mais culturelle. Les deux sont intimement liées pour moi, mais pas forcément pour tout le monde.
Plus tard vous dites
La monnaie est utilisable par tous, or les valeurs de chacun ne sont pas toutes les même. Même si on peut penser qu’une valeur s’exprime en tout les hommes, elle prend forme différemment en chacun et peut en effet mener au conflit, ou à la tolérance, ou à l’apprentissage et au respect. Payer de sa poche quelque chose qui est contre sa culture est une destruction de richesse, et pourtant la monnaie barbare n’y voit que du feu. Elle n’est donc pas adaptée à la création de richesse.
La monnaie est émise par un tier qui est partial dans les échanges. Aucun échange économique ne se fait à deux hormis le troc. Le tier inscrit son intention dans la monnaie, et s’il n’a pas d’intention, alors il inscrit l’absence d’intention, l’anomie, l’absence de valeur. La valeur de la monnaie ne vaut pas que par l’entente des deux parties, elle vaut également par l’entente d’une troisième. Elle nécessite le partage de valeur au niveau communautaire, non seulement au niveau de l’échange dual. En ce sens elle est nécessairement liée à la communication, et en temps que l’homme ne vie que par la nature elle est écologique, et troisièmement, culturel. Quand je parle de fétiche je parle avant tout de culture, d’un symbole de culture. Peut être ai-je eu tord de parler de « sens gravé dans les esprits ». Sens gravé dans la vie de la communauté serait plus approprié. Car il ne s’agit pas seulement de spiritualité vide de matérialité (soutenue par je ne sais quelle secte bizarre), il s’agit de valeur incarnée.
Sinon, si vous refusez le sens dans la monnaie, son symbolisme, faites du troc. Avec les outils actuels d’organisation et de communication c’est tout aussi efficace et remet chacun face à l’altérité. Étant donné la symbolique de la monnaie actuelle, le barbarisme a de beaux jours devant lui.
Mais si vous essayez d’avoir un comportement économique « durable » ou « équitable », ou respectueux de votre culture avec une monnaie frappée par quelqu’un qui n’y entend rien, vous vous mettez le doigt dans l’oeil jusqu’au coude.
Hentarbleiz
« pour les autres domaines, je ne sais pas trop…historique, ce serait possible je crois, comme « mémoire dans le marbre ».
à mon avis les « tolérances » actuelles de l’économie ne sont que considérations pragmatiques » : je ne cautionne pas toutes les tolérances^^ : svt elles ne sont que mépris ou dénégation.
dans le domaine historique, il y a le culturel de la société considérée, non?
il y a l’essentiel (le constituant, métaphysique (des certitudes)) et l’occasionnel (boire de la bière plutot que du vin, jusqu’aux trois plumes magiques). concernant l’occasionnel, mr du jonchay se propose de le rendre « transparent » en « dévoilant » son coût de production par une monnaie commune. je pense que sur le papier, c’est une opération « pédagogique », y compris pour les fois reconnues (sciences comprises). ce « dévoilement » ramenant le débat sur des choses plus importantes que « mentir pour gagner plus ».
au pire le réveur peut tjrs acheter son oie sacrée plus chère qu’une oie normale (je ne sais pas le « coût » d’une telle production^^) : une telle oie « se pèse bien en kilos, se mesure en centimètres et en années, pourquoi pas en monnaie ». ici viennent mes désaccords avec mr du jonchay, ne serait ce que dans l’énonciation : il y a trop grande hétérogénéité dans la distribution des valeurs dans le monde (celles vitales et celles conférant de la puissance) et en plus, il n’expose pas comment se passe la prise de décision à la tête de cette banque centrale mondiale. pour moi cela reste trop formel…sur le papier donc.
sinon, plus généralement, un des problème de la monnaie, c’est que de moyen elle devient fin, que de signifiant, elle devienne signifié (auto référencé), de représentation, objet (signe/valeur etc^^). la manipulation de relativement grande somme me semble suffire à cela (j’aime bien comparer les flux de capitaux à la gravitation et à la masse : passé une certaine quantité, on a affaire à un « trou noir »^^ la contre partie de la fragmentation : l’un se concentre et les autres s’évanouissent). ce que mr du jonchay me semble essayer de résoudre en « garantissant » que la monnaie a une contrepartie réelle (un peu en « escomptant les oeufs au cul des poules », mais c’est le travail du shaman/économiste que de dire l’avenir^^). personnellement, à part calculer la quantité d’énergie et en priant que tout se passe bien, je ne vois pas comment (en plus, sur le système d’assurance, çà ne me paraît pas clair).
il me semble que nous ne divergions pas vraiment, même sur le comment? adressé à mr du jonchay. de même vous avec lui me semble t il, sauf qu’il est trop…formel, ici.
si l’étalon monétaire est signe de souveraineté, c’est historiquement dans des formes de gvt très pyramidaux que cette idée s’est imposée. en démocratie, la base est aussi en droit le sommet. de ce point de vue le taux ne devrait pas avoir d’existence concernant un peuple sous démocratie…en droit (en logique^^ proposition infirmée par les faits 🙁 ). l’idée de fragmentation de mr du jonchay dévoile une bonne partie du mécanisme qui pose problème, mais sur l’unification des volontés selon un ordre digne (une solution démocratique^^) je reste sceptique, car sans au moins un lieu de rencontre des diverses obédiences métaphysiques de bases, lieu « démocratique » et ouvert (au moins visible), pour régler sereinement ces problèmes (ce qui montrera au moins les oppositions fondamentales), la confrontation tourne à la guerre. la technologie a fini par donner un avantage temporaire à la métaphysique matérialiste (après son triomphe, la guerre commence d’ailleurs à parcourir c’est membres), dernier « élu » : la chine. un point pour mr du jonchay, si démocratique, ce système devrait effectivement « pousser » à la transparence. et la valeur matérielle apparaissant plus nettement, outre le cercle bénéfique sur la valeur, ce système se renforce sur une confiance moins aveugle. si démocratique…^^
« Vous confondez fétiche et doxa ? Les bras m’en tombent. En effet, Aristote ne défend pas la doxa d’après ce que j’en ai pu voir (j’ai pas tout lu hein, je veux pas passer pour un spécialiste). Aristote cherche l’acte vertueux. A partir de là vous devriez réussir à démêler le problème »
pour Aristote, je dois vous contredire : la valeur morale suprême pour lui était la vérité ; il opposait l’opinion (la doxa) à la connaissance(physique, métaphysique, logique), avec le juste milieu comme principe d’action. je vous cite : « Mais il est plus simple de le traiter en considérer la distinction entre objet et fétiche. l’objet est certes échangeable contre tout autre objet, mais le fétiche a une valeur intrinsèque qu’on ne comprend que si on partage la culture de la société émettrice. » : du coup je ne vois pas où peut se situer ma confusion : « votre » objet est de l’ordre de l’objectif, de la connaissance, le fétiche dans la doxa : pour Aristote (et pour moi), aucun spiritualiste (et « culturaliste »^^) conséquent n’ira investir dans la matière plus que la même contrepartie en matière, excepté peut être, les objets matériels chargés de mémoire.
bien à vous
Merci pour votre correction sur Aristote. Et en effet, on dirait que nous avons tous des points de vue très proches, même si on n’accepte pas de les exprimer de la même manière.^^
Pour en revenir à la question de l’objet et du fétiche. Vous émettez une objection pour les objets matériels chargés de mémoire. C’est exactement ce que le « culturaliste » (merci pour ce terme^^) voit dans le fétiche monétaire. Il est à l’origine dans les échanges économiques, une promesse de « je te revaudrai ça », une promesse de retour sur service, donc un objet mémoriel, un outil social.
De même qu’un marteau ne se vend pas en tant que quantité de féraille et quantité de bois taillée, mais en tant qu’outil utilisable, le fétiche, également, se doit d’avoir une valeur supplémentaire. C’est un objet fini, qui possède une fonction, sociale certes, mais une fonction quand même. Le marteau, après tout, n’a pas d’utilité s’il n’y a pas de clou à planter, et le fétiche monétaire perd sa valeur s’il n’y a plus de culture à soutenir.
Mais on peut aussi avoir des fétiches qui combinent valeur commerciale et valeur culturelle, comme des objets taillés dans des métaux précieux ou des œuvres d’art. C’était la solution envisagée d’ailleurs pour permettre le commerce entre cultures différentes. Les pièces d’or de tel pays avaient une valeur en tant qu’or à l’étranger, mais une valeur supérieure par son usage dans le pays d’émission. Sa valeur supérieure n’était pas juste une question de sens spirituel, mais culturel, car le fétiche monétaire fait entrer la communauté qui l’émet en résonance avec son pocesseur. Il est la marque de la compréhension de la culture, donc la culture lui répond, et en tant que la culture fait grandir la vie, le fétiche rend plus riche son possesseur dans le pays d’origine car ici la vie lui répond, et lui apporte ses bienfaits.
Pour le culturalisme (merci encore pour le terme^^), toute richesse provient uniquement de la vie, et le fétiche est la marque de sa compréhension et de la possibilité d’en tirer les fruits.
Le dollars dans ce système économique ( qui était le système dominant dans les sociétés traditionnelles et au bas moyen age chez nous), et toute monnaie convertible en dollars, possède une valeur négative car elle nie toute nature et toutes cultures autre que la sienne.
Le fétiche aussi est de l’ordre de la connaissance, pas de la doxa. Il est la connaissance de relations humaines qui s’inscrivent dans la matière exactement en tant que phénomènes physiques (on peut bien sûr évoquer d’autre liens non matériels, plus spirituels, auxquels je ne dis pas non, mais il n’est pas nécessaire de considérer ça pour parler de valeur. La valeur existe aussi comme une réalité matérielle. Merci aux chrétiens pour cet enseignement que les athées ont volé depuis…).
Bien sur, le fétiche entre dans le domaine de la doxa si ses émetteurs eux même entrent dans le domaine de la doxa. Mais il reste dans le domaine de la vérité si ses émetteurs sont honnêtes.
J’ajouterai qu’une monnaie de compte pure est également du domaine de la doxa. La doxa est le discours qui ne comprend pas la réalité, qui reste à survoler, incapable de prendre racine. La doxa peut aussi bien être un mensonge, qu’une vérité inaplicable, une idéologie est une doxa. La morale est une doxa s’il n’y a pas l’éthique qui l’applique en actes. Les matémathiques sont une doxa s’il n’y a pas la physique pour lui donner corps. C’est pour moi une différence fondamentale entre les platoniciens, pythagoriciens, et Aristote. Aristote était un bon vivant, et avait compris qu’aucun discourt ne pouvait être vrai s’il n’y avait pas de sentiment associée. La connaissance consiste à poser la forme sur la matière, sur les sensations qu’on en éprouve. C’est d’ailleurs cette pensée d’incarnation très chrétienne que l’on retrouve également chez des penseurs de l’éducation comme Al Farabi en Andalousie, etc…
En ce sens, une monnaie matérialiste qui ne tient pas compte de la vie et de ses différentes formes culturelles, qui ne tient pas compte des sensations que la matière évoque en nous, est du domaine de la doxa bien plus qu’un fétiche. Elle peut même donner une valeur négative à la matière en faisant primer le formalisme, non plus en posant la forme sur la matière, avec respect, mais en transformant la matière pour y inscrire une forme qui à la base n’y a pas sa place, dans un viol certain du monde que nous partageons.
l’artiste, le chaman qui crée les fétiches, sait reconnaitre quand une forme a sa place dans le monde, et la pose à l’instant et au lieu précis où elle doit se poser. C’est ça d’aimer le monde. En revanche la société du progrès, stressante, profondément bête et méchante, soutenue par le dollars et les monnaies convertibles, est l’inverse, elle viole constamment la matière pour y inscrire des formes étrangères. Et c’est un stress que nous ressentons tous.
bonjour!
Hentarbleiz ,
{
un point de « détail » , aimant bcp Platon, platonicien vs Aristote bon vivant… je suis sûr qu’en cherchant un peu, je trouverais des Aristotélicien ascètes (dans la plus pure tradition orientale : maigres et aigris) Spinoza par ex, sans aller jusqu’à l’aigreur (c’était du costaud spipi^^)… de plus Aristote, chantre de la tempérance, « bon vivant »?… j’y vois des contradictions possibles. un autre point de « détail » : l’oeuvre littéraire d’Aristote a toute les allures d’une légende tenace…ceux de Platon sont bien là. dernier point à ce sujet, sans vouloir vous commander, lisez une bonne traduction du « banquet » de Platon… Platon s’est fait reprendre par qq génération chrétienne (st aug par ex qui après une vie de frasques et de luxures a « développé » une théorie de l’amour calquée sur Platon, ainsi que la première théorie chrétienne de la « guerre juste »…comme vous le voyez, st aug est pour moi platonicien dans le sens où il répète les erreurs contre lesquelles Platon mets en garde (et son dieu chrétien aussi^^) ces déambulations sur le temps par ex aussi) et par la psychanalyse (cette perverse mettant les pulsions sexuelles comme moteur humain ont pu créer le « platonisme ». freud par ex réécrit la fin de la vie de Leonardo de Vinci de cette manière, y « accouplant » (sic!) les difficultés du maître à achever ces derniers tableaux…), et les Pythagoricens, leur école en « perte de vitesse », ils ont été bien heureux d’être intégrés à la famille platonicienne^^
Platon est à la croisée de traditions (Homère, Solon, Socrate, et qq autres lors de ses aventures) orales, c’est un point important pour pouvoir le comprendre. pour le dire rapidement, il avait les traditions métaphysiques du pourtour méditerranéen jusqu’en perse, plus leurs traditions spéculatives et qqpart, la dialectique de Socrate. à la limite, pour Platon, qq qui collectionne les livres est un matérialiste. Montesquieu rappelle que l’esprit vaut bien la lettre^^
justement : regardez Platon et Aristote chez Raphael ( 14 et 15 http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fb/Raffaello_Scuola_di_Atene_numbered.svg ). Aristote n’est guère initié à ces traditions, il s’en réfère donc à la logique et l’expérience (sensitive). mais ce faisant, en disant vouloir chercher la vérité, il fait un choix métaphysique, avec qq paradoxes, notamment en ce qui concerne l’action et surtout la logique : on ne peut « prouver » la logique qu’en présupposant « une harmonie préétablie », minimum (le nouç, avec lequel Aristote rejoint « magiquement » Platon, mais sans les traditions à interroger (il s’intéressait surtout aux physiciens/naturalistes…ce qui a son utilité, mais ses limites) : de fait, s’il voulait être objectif, Aristote ne se restreignait pas moins ses perspectives temporelles. Platon lui voyait clairement un lien entre tout cela.)
}
« Pour en revenir à la question de l’objet et du fétiche. Vous émettez une objection pour les objets matériels chargés de mémoire. C’est exactement ce que le « culturaliste » (merci pour ce terme^^) voit dans le fétiche monétaire. Il est à l’origine dans les échanges économiques, une promesse de « je te revaudrai ça », une promesse de retour sur service, donc un objet mémoriel, un outil social. » non, pas d’objection : j’aime bien cette inscription dans le temps de la valeur (promesses de retour : les croyances, si on reste dans un cadre pragmatique).
en aparté, il est par ex un point de vue où la science (métaphysique, logique, physique) est une doxa : notamment concernant la physique, qui progresse avec les outils qu’elle engendre (travail dévolu uniquement aux math actuellement dans les sphères officielles), c’est le point de vue de « l’intérieur ». de mon point de vue la science physique se développe dans l’ »espace temps » qu’elle s’est donné, la lumière pour étalon. si on ne voit pas la science comme un développement qui se nie lui même tout en se conservant, ou plus simplement si on ne voit pas l’arbre dans la graine, puis la forêt, la certitude de l’existence même de la graine s’évanouit. de ce fait, je ne peux être d’accord à 100% avec vous lorsque vous brouillez opinion et usage : les usages sont bien svt d’usage justement : le marteau par ex peut servir à moults autres choses qu’à clouer par exemple, de même le bois taillé…je me serre moi même d’un bouddha comme presse papier (j’aime pas les trucs inutiles^^)…la valeur d’usage d’une bombe^^ sur la bombe, je cale^^ faire des trous?^^ à fragmentation^^
« l’artiste, le chaman qui crée les fétiches, sait reconnaitre quand une forme a sa place dans le monde, et la pose à l’instant et au lieu précis où elle doit se poser. C’est ça d’aimer le monde. » glop!^^ cependant, il ne faut pas oublier que ces spécimens sont exceptionnels. Rodin ou Michel ange, c’est pas tout les siècles^^ et les « shamans »… de plus, je vois les religions (religere : re-lier, sous entendu à la transcendance. dans la pratique, çà peut être utiliser pour constituer un groupe, surtout si les bases ne sont pas explicites de même l’art) comme un niveau de connaissance métaphysique (parmi les plus élevés, mais svt insuffisamment abstrait de l’environnement « immédiat ». Nietzsche nommait cela l’horizon, et je ne sais pourquoi, il prescrivait de restreindre son horizon de connaissance…pour ne pas devenir fou^^ (il a du perdre la mesure 🙂 bon compositeur en tous cas^^) par ex sur cet horizon, je crois que c’est vous qui parliez de « la métaphysique harmonieuse » des indiens d’amériques (1/ justement, ils avaient même intégré la venue d’une foule de fous affamés venu de l’ouest pour certains ou calculé la fin de leur monde. de grandes citées au dieux matériels ont été érigées, soutenus par de surprenants mais efficaces mathématiques. là bas aussi il y a eu de tout, avec les succès que l’on connaît (un prêtre « écoeurait » au sens propre 10000 adolescents par jour je crois au temps de la « splendeur »^^), certaines se sont évanouis dans la nature^^ 2/ par contre, plus au nord, il s’est peut être passé qq chose : à une époque certaines armes ont été inventées, puis en qq centaines d’années, certains gibiers disparurent (par ex le paresseux géant d’amérique (3m je crois^^)). à grande vitesse donc. ensuite, l’archéologie ne trouve plus trace de ces armements dans la panoplie du chasseur, mais comme signe du chef, que les chefs s’échangent lors des rencontres : le savoir faire demeure qq part, et la puissance de cette arme se trouve contenue dans l’ordre symbolique. j’ai tendance à y voir une décision consciente, genre de contrat social. et consciemment il a été choisi par les « premiers » d’occulter une valeur d’usage de ces objets, de la perdre dans l’oubli, tout en conservant le savoir faire, comme une mémoire inconsciente. un peu grands shamans ceux là, non? en même tps, ils n’ont pas imaginé que ds l’île d’à coté, l’agriculture permettrait un autre « chemin ».
« nous n’héritons pas de nos ancêtres, nous empruntons à nos enfants »^^) c’est tjrs un peu la mémoire…
de fait, on ne doit pas comprendre votre phrase de la même façon : « Bien sur, le fétiche entre dans le domaine de la doxa si ses émetteurs eux même entrent dans le domaine de la doxa. Mais il reste dans le domaine de la vérité si ses émetteurs sont honnêtes. » ou « Le fétiche aussi est de l’ordre de la connaissance, pas de la doxa. » pour moi, l’entrée dans la doxa est plutôt une formation de la doxa. de fait, « vérité » et « honnêteté » sont invérifiables de l’intérieur du « système » : cela équivaudrait je pense à une tautologie… à ce sujet, j’avais imaginé considérer la monnaie comme un signe (en soi la monnaie est métaphysique : un nbre sur une valeur) c’est peut être un peu paradoxal (^^) , mais cela me paraît être sa nature (avec le coté virtuel que le temps implique, promesses comme vous dites^^ et dc la mémoire).
qq part pour moi, le fétiche technologique et le fétiche transcendant ne sont pas non plus opposables si facilement : tout deux sont issus d’ordres métaphysiques complémentaires voire supplémentaires, après, c’est du pragmatisme et de l’habitude qui génère la valeur monétaire. la doxa concerne les idées contradictoires dans un raisonnement, avec elle même et/ou avec l’expérience. en un sens, sans exagérer, la métaphysique et la physique, c’est le contraire. si les investissements sentimentaux de la mémoire ajoutent une plus value, ils ne peuvent le faire qu’en ayant qq efficience, car sinon, ils disparaissent. pour moi, la vie ne porte pas la culture : s’agissant d’hommes les deux s’appuient l’un l’autre. si une métaphysique n’est pas pratique, elle amène le groupe qu’elle guide sur des terrains cahoteux^^. généralement les tralalas ne résistent pas longtemps…par contre, la partie la plus générale de la métaphysique me paraît bien efficiente : la logique par ex.
et du coup si je reprends votre argumentation jusqu’au bout, c’est ici de la doxa (opinion) : une doxa sur les doxa même. une critique empirique logique…
mais je pense que le sentiment d’Aristote mêlé d’avec son pragmatisme empirique mène à un matérialisme (du moins dans les comportements). Platon préconisait comme les chrétiens un sentiment envers les idées : la forme (l’esprit/certitudes) s’imposant à la matière comme vous le dites après Aristote.
les pythagoriciens, c’est un peu spécial : c’est une ontologie du nombre…
» Sa valeur supérieure n’était pas juste une question de sens spirituel, mais culturel, car le fétiche monétaire fait entrer la communauté qui l’émet en résonance avec son pocesseur. Il est la marque de la compréhension de la culture, donc la culture lui répond, et en tant que la culture fait grandir la vie, le fétiche rend plus riche son possesseur dans le pays d’origine car ici la vie lui répond, et lui apporte ses bienfaits.
Pour le culturalisme, toute richesse provient uniquement de la vie, et le fétiche est la marque de sa compréhension et de la possibilité d’en tirer les fruits. » c’est tjrs cette question de mémoire et de « qualité »… en partie, l’offre et la demande doivent jouer qt à cette évaluation, de même la démocratie, non? en partie l’expérience (pas seulement en laboratoire^^)… après, il faut bien accepter de vivre, et dc qq part de mourir…prendre des risques, comme on dit aujourd’hui^^, sans ivresse.
cependant, je n’aime pas que l’on donne trop d’importance aux manipulateurs de signes, sans éducation (et même avec), ils ont déjà assez de pouvoir à mon avis…
selon la distinction de mr jorion, il y a une valeur certaine (ici et maintenant, loi de l’offre et la demande et négociation), et une incertaine (ds le futur, sur la réalisation, et la valeur de cette production alors). même si je n’aime pas trop ces hic et nunc et cette « loi » et cette certitude, cela permet de poser la question de la dimension temporelle du problème.
formellement, pour moi la seule méta-monnaie comme unité de compte « objective », c’est l’énergie. pour le quantitatif. après, si qq un veut payer plus pour x raisons (çà m’étonnerait qd même^^). néanmoins, concernant ce problème de temps, il est vrai qu’il faudrait trouver un biais pour aborder le qualitatif( par ex entre un couteau et un scalpel : je ne sais si l’énergie dépensée reflète entièrement son intérêt ; petits marchés=nbres d’acteurs restreints) car au jeu de l’énergie, ce n’est pas l’homme qui gagne contre la machine : certains artisanats seraient « sous évalués ». il y a aussi des métiers indispensables mais « long » (: ils requièrent peu d’énergie mais prennent du temps, comme le balai à l’hôpital (et encore, c’est plus marathon, maintenant^^) : une étude de je ne sais où est sortie « montrant » que se passer des agents de nettoyage (plus de ménage dc) coûterait 8 ou 10 fois le coût des salaires virés à l’hôpital^^). pour des soucis comme le balayeur, je ne sais pas(l’utilité social?), mais pour le reste, la mémoire et la précision sont suffisants (à la limite, la mesure d’énergie peut « évaluer » l’énergie passée (en mémoire des actions qui nous ont amené cet objet)). Lordon a une approche complémentaire de ceci quand il dit que le travail de groupe amène des capacités supérieures par tête de pipe (le tout est supérieur à la somme des parties, cela rejoint cette histoire de fragmentation) : il propose dès lors de réévaluer la valeur produite ainsi (typiquement, une usine) 1 les propriétaires ont besoin de ce regroupement, mais ne le rémunèrent pas en tant que tel 2/ « je » vais un peu plus loin en pensant que le rapport groupe individu, qt à la production, devrait aussi être rééquilibré : ce regroupement est exploité par le « patron », il ne faudrait pas que les « regroupés » l’exploitent encore aussi à leur tour. la concurrence à tout va, même pour le pain, c’est pas sain^^.
l’avantage de la « méta-monnaie » est de vouloir faire ressortir les coûts de production « réels » (cad matériels^^ : le réalisme est un matérialisme^^), après cela se situe dans la négociation. à ce sujet, je supplie^^ tjrs mr du jonchay de laisser une place à une liberté réelle dans son système (si c’est pas de bras pas de chocolat, à la rigueur, mais pas de bras pas de toit ou de pain, je ne suis pas d’accord : si l’état (nous^^)tjrs est garant en dernier ressort des valeurs, il peut l’être de la « valeur humaine » qui le parcourt et le constitue). après, je crois qu’il faut pas trop lui en demander au consensus : avec du temps et de la démocratie effective (débats réflexions décisions, un tri s’opérera parmi les valeurs d’échanges, ce qui revient à césar et ce qui revient à dieu^^ sera « visible ».
c’est sûr qu’une pirogue est plus utile en guyane qu’une voiture, c’est sur qu’un fauteuil roulant est indispensable parfois (ou le poumon d’acier^^). pour moi, présenté comme cela, le concept d’utilité, même en le gardant hors doxa, c’est plutôt glissant…il faudrait d’abord préciser le but de l’outil. pour moi c’est un prolongement du corps humain, à la frontière « être/avoir », une « nouvelle interface » avec le monde. avec Antoine, on discute (ait?) de l’instinct de préservation. pour moi cet « instinct » était desservi par la connaissance (basée sur l’intuition chez l’homme, les certitudes) principalement chez l’homme. si l’on voit l’outil lui même produit par cet « instinct » et ces certitudes, j’accorderais la préservation comme but à l’outil. tjrs dans cette discussion (Moi Antoine et moi) l’on cherche modestement à déterrer les racines de « l’instinct de mort », dont l’apparition dans l’histoire de la pensée transforme l’instinct de préservation en couple instinct de vie/instinct de mort. le surgissement du capitalisme dans l’histoire moderne n’est pas sans liens d’avec celui de cette opposition…
un autre point qui m’interrogeait, justement était cette idée de risque… 1/ les taux et les « cds » (mathématiquement, mr du jonchay, vous les comprenez ces cds ou c’est juste une appellation générique? je me souviens de ces cds où l’on parie sur la météo de floride…) et l’état et une invincible armada de scientifiques et (?) garantissent le risque… çà fait pas ceinture+bretelle+système anti gravité+touche pause+têtes à « couper »+ (?) ? 2/ pour quelqu’un qui risque sa pitance et un autre un dixième de sa fortune, le point 1/ ne doit il pas être plus équilibré?
en espérant ne pas avoir été trop répétitif^^ je ne me suis pas relu…
bien à vous
Haha Bonjour Sylla,
Je me sens comme un sauvageon hirsute à qui on a brossé et huilé les cheveux^^!
Je garde néanmoins un peu de sauvagerie à l’égard de certain de vos propos et j’y répondrai bien volontier prochainement. Je ne suis pas très endurant du ciboulot et écrire autant en ces quelques jours m’a vraiment exténué. Je vais digérer un peu tout ça.
Vous pouvez dors et déjà préparer vos réponses pour quand je vous questionnerez sur la nature de cette énergie que vous invoquez comme étant objective ;). Pour la question de l’instinct de mort, je n’ai jamais vraiment compris ce que ça voulait dire, mais peut être peut on prendre l’image d’un arbre qui une fois qu’il a fini de pousser, profite un peu de son feuillage avant de laisser choir sa forme pour que d’autre voies profitent à leur tour de la matière. Je crois me souvenir également d’une émission que j’avais entendu de Jean Claude Ameisen à propos de la distinction entre la mort sculpteur et la mort faucheuse. En substance : « Les doigts n’existeraient pas si des cellules n’étaient pas mortes pour leur permettre de prendre leur indépendances les un par rapport aux autre« . l’instinct de mort fait partie de l’instinct de vie donc, de mon point de vue, c’est sans doute pour ça que je ne le comprend pas comme opposable.
Pour la question du capitalisme, je me simplifie la vie en me disant que l’argent est une puissance d’échange aristotélicienne. C’est peut être un abus de ma part, mais ça permet de considérer le vice et la vertue en économie assez rapidement. En outre, ça permet de traiter de la question du libéralisme en tant que volonté de traduire la puissance en acte, ce qui se traduit, par manque de retenu, souvent par un vice. On est pressé d’imprimer une forme qui n’a pas sa place, comme je l’ai déjà mentionné… Enfin bref,
Au plaisir
Merci de vos précisions sur deux points:
1/ »l’acheteur de la prime du capital est l’actionnaire »: accord général sur une prime d’émission relative au risque accepté?
2/ précisément « monnaie mondiale » commune ou unique?
JPJM,
L’acheteur de la prime du capital doit être l’actionnaire pour que le capital soit toujours suffisant à couvrir le risque économique d’une entreprise qui a des dettes. La prime de capital est effectivement le prix d’acceptation du risque économique. Si l’actionnaire ne veut pas courir le risque du capital, il vend l’option du capital nominal à terme contre la prime de risque qui ne représente qu’une fraction du potentiel de plus-value anticipé.
Une monnaie mondiale doit être une monnaie commune pour les échanges internationaux. Elle ne doit pas être unique afin de laisser aux souverainetés nationales la responsabilité de leur système de prix et de lois par leur monnaie propre.
Chronique de l’Anti-crise…
Manifestations étudiantes en Italie
AFP
14/12/2010 | Mise à jour : 12:30 Réagir
Des dizaines de milliers d’étudiants manifestaient dans les grandes villes d’Italie contre le gouvernement et une réforme des universités, jour de votes cruciaux au Parlement pour l’avenir politique du président du Conseil Silvio Berlusconi.
A Palerme (Sicile), plus de 500 lycéens et étudiants ont brièvement bloqué l’aéroport en réussissant à occuper la piste d’atterrissage, où ils ont déployé une banderole proclamant: « bloquons tout, qu’ils s’en aillent tous ». Aucun départ ni arrivée n’était alors prévu, selon la société gérant l’aéroport. D’autres se sont installés sur les voies de la gare, paralysant le trafic ferroviaire, avant de se diriger vers le port.
A Milan, une cinquantaine d’étudiants ont brièvement fait irruption au siège de la Bourse et exhibé une banderole inscrivant: « vous êtes un ramassis d’affairistes racistes, vous devez nous donner l’argent ». Refoulés hors de l’édifice, ils se sont postés devant et ont lancé des pétards et scandé des slogans contre la réforme.
Le centre de la capitale était quadrillé par les forces de l’ordre qui bloquaient tout accès au Sénat et à la Chambre des députés, où avaient respectivement lieu le vote d’une motion de confiance et de deux motions de défiance contre Berlusconi.
Les cortèges étaient parsemés de quelques banderoles: « notre faim de culture bouffera (tout), dehors la dictature » ou « vous, une caste scandaleuse, nous, une majorité bruyante » tandis que certains manifestants tiraient des fusées fumigènes vertes.
Des manifestations ont également provoqué des embouteillages dans de nombreuses autres villes comme Cagliari (Sardaigne) et Bari (sud).
A Gênes et Naples, les rectorats ont été visés et à Turin, des manifestants ont formé un hémicycle devant le siège du premier Parlement italien où des opposants à la réforme des universités et aux coupes dans le budget de la culture devaient se succéder durant toute la matinée.
La réforme de l’Université prévoit notamment la fusion des établissements les plus petits, l’entrée dans les conseils d’administration d’experts extérieurs au monde académique et réduit le mandat des recteurs. Ses détracteurs estiment qu’elle vise avant tout à faire des économies..
En excluant vos jugements de « valeur » sur la démocratie et la ploutocratie qui, sans que j’aie à les critiquer, me paraissent plutôt noyer le poisson, vous remontez dans votre filet une belle prise en expliquant fort bien que l’économie dérivée représente plusieurs dizaines de fois l’économie réelle (on parle de 95% de dérivés sur 5 % de réel?).
Vous décrivez les différentes ponctions opérées sur la marge en raison de la fragmentation spatio-temporelle de l’activité réelle. On peut en effet en questionner le rapport utilité/valeur dans le prix final payé par le consommateur. Mais ceci ne concerne qu’une fraction des 5% de l’activité réelle.
Le plus dangereux concerne la bulle des 95% virtuels qui engendrent une bulle de profits incontrôlés et incontrôlables lesquels reposent probablement sur du vent. Un profit moyen de 2,5% sur ces opérations (chiffre pris au hasard) représenterait la moitié de la valeur totale de l’économie réelle ! Si la bulle des 95% de dérivés venait à éclater -on ne sait jamais…- la note serait donc d’environ la moitié du PIB mondial au moins ! Qui pourrait alors penser renflouer les banques et le système financier?
Too big to fall but may be not to burst out or implode…
Comment rassure -t-on Minck qui assimile capitalisme et mouvement , dans cette approche de la monnaie ?
Si tant est qu’il faille rassurer Minck .
Et qu’on soit tous d’accord sur le » mouvement » .
Avant de le rassurer , on pourrait d’ailleurs finir de le secouer en lui faisant lire la thèse signalée dans le lien d’André en fin de file sur le billet « l’agonie du capitalisme « .
« Si tant est qu’il faille rassurer Minck . »
Si l’objet de votre souci est
» Celui qui grimpe sur la table quand les taux
d’intérêt montent d’un demi-point »
( voir et chercher « M. Ripley s’amuse »)
alors je crois qu ‘ une lettre est surnuméraire.
Si nous pensons au même, il faut accorder
une préscience certaine à M.r Ripley.
Ses amusements sont prémonitoires:
Le capitalisme est le mouvement par
la preuve de la table. Bien sûr, seulement
quand le capital est en expansion.
Que ce soit lui ou un autre, ces clowns interessés
sont sans mystère : vacuité et vanité.
on peut peut-etre dire que le capital a dejà accapparé les benefices des dix prochaines années que devaient rapporter l’economie réelle.S’il le sait on comprend qu’il ne soit pas pressé de se remettre à investir dans l’économie réelle.Maintenant il est pret à ramasser tout ce qui va s’écrouler vu qu’au demeurant il est gavé de liquiditès.
Ho il le sait parfaitement. La JP Morgan par exemple a pris des positions sur la monté future de l’argent à laquelle elle aura elle même participé en grande partie en faisant de la rétention de matière première et du sur-investissement sur l’argent présent. C’est marrant comme tout.
Ce système monétaire est parfait pour la mise en place d’un empire à la Isaac Asimov, puisque l’argent, la puissance d’échange, va à celui qui prédit le mieux l’avenir (ou qui manipule le mieux le présent de sorte que l’avenir se produise).
Manipuler le présent pour que l’avenir soit conforme au futur enseigné par l’histoire…
Un complot?
Qui a assez de cash pour payer le Harry Seldon du XXI° siècle?
Ce n’est pas tant une question de quantité de cache que de nature du cache.
Si la monnaie est organisationnelle et basée sur des modèles, elle est un symbole de puissance divinatoire. Si la monnaie est un symbole de retour sur services, de potentialité d’échanges entre hommes libres, alors elle ne concerne que les hommes libres qui l’émettent et devient richesse apparente des échanges. Si la monnaie est un symbole d’assujettissement, alors elle donne un pouvoir hiérarchique dans la société. Si la monnaie est barbare et n’a de valeur que par sa fréquence d’apparition dans les échanges, alors elle est un symbole de productivité et de quantité de contactes économiques. Si la monnaie est imprimée par un état, alors elle représente la promesse d’un état.
Sur l’île de Yap, des pierres de plusieurs tonnes rappellent ceux qui sont morts pour elles, ceux que leur échange a permis de sauver, et devient un symbole de sagesse, d’intégrité et d’honneur. Chez les Aztèques, les fèves de cacao étaient le symbole de la productivité de la nature. Les cacaoyers n’étaient pas plantés par l’homme mais disséminés ici et là par la nature seule. Leur possession symbolisait le respect de la nature, et la compréhension des échanges entre hommes comprenant la nature et ses cycles, un symbole de puissance culturelle, adapté au territoire.
La monnaie n’est pas une, mais une multitude, il y en a presque une par société primitive, et potentiellement autant qu’il y a de type d’échanges.
La monnaie actuelle essaye d’être une méta monnaie en tant qu’elle tente d’englober toutes ces réalités, mais n’en comprend aucune. l’analyse en donne une vision fragmentée et morte, la modélisation une vision simplifiée.
Pour en revenir au salaire de Seldon, je vois mal comment on peut payer quelqu’un avec la monnaie d’un empire trans-historique. Elle représente à terme l’assujettissement de chacun à la bête marchande, un gros organisme vivant indépendant, dont les humains sont des cellules. Elle représente la négation de celui qui l’accepte.
Je préfère les monnaies vin et fromage. Elles comprennent ce qu’est la productivité, le respect de la nature et de la diversité, la compréhension de la vie libre. L’inflation est impossible avec une telle monnaie car une surproductivité fait de mauvais produits. Le capital n’a pas besoin d’être investi pour fructifier, il se bonifie.
De toute façon, en tant que toute richesse provient nécessairement de la nature (notre vie, ce qui nous fait vivre, l’humus, la culture qui le sublime, etc…) On ne peut imaginer une monnaie tenable indexée sur autre chose que la qualité d’un terroir !
Notre monnaie est née dans les villes, pas étonnant qu’elle soit si chargée d’une bêtise intrinsèque. Elle aurait du naitre dans les champs.
Hentarbleiz.
Vous touchez le doigt de la vérité.
Ce système achète le temps, et, encore mieux, le futur. Le condamnant.
Mais ce n’est pas personnel. C’est juste for business…
Il ne faut pas accepter de savoir ce qui arrivera demain…
@ Hentarbleiz
Vous ne croyez pas si bien dire. A la campagne, la petite corruption traditionnelle se régle aussi en bouteilles.
@ tous,
Les nouvelles du jour :
oups : si « elle ne tient pas le cap de la rigueur » veut dire si la France ne tient pas le cap de la rigueur
A propos de détournements …;-)
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/629876/des-banques-proposent-des-fausses-identites-a-leurs-clients.html
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/629894/plainte-contre-delta-lloyd-pour-discrimination-sur-base-de-la-fortune.html
Je ne souhaite pas réagir à votre réflexion sur la monnaie ni même à la question de la dérive des dérivés mais à celle du Droit à faire converger à l’échelle mondiale dans laquelle s’inscrivent ses questions. Et comme vous en appelez de vos voeux de petites victoires prometteuses, je voudrais vous faire connaître le témoignage d’un militant des droits de l’homme appliqués au droit du travail au sein de la « République de la Chaîne Logistique Mondialisée » comme il l’appelle: il s’agit d’Auret Van Heerden dont je viens de faire une traduction pour TED: .
Van Heerden milite pour faire adopter dans les contrats entre les marques mondiales et leurs sous-traitants du monde entier des clauses obligeant ceux-ci à respecter les droits des travailleurs. Des inspections ponctuelles ont lieu et cela semble fonctionner plus efficacement que d’attendre que les différents Etats adaptent leur droit social et le fassent mettre en application.
Nous sommes loin du compte j’en conviens mais ne serait-ce pas un début prometteur en attendant ?
Je n’ai rien sur la monnaie, désolé. Pourtant je me demande s’il ne serait pas plus opérationnel en vue de « restaurer la démocratie » de commencer par promouvoir ce qui semble aller dans le bon sens plutôt que de dessiner le plan d’ensemble d’un monde meilleur.
J’ai en outre le sentiment que traiter des questions monétaires en les déconnectant des problématiques de convergence des conditions productives et sociales, fait courir le risque de faire le jeu de ces fameuses dérives (incontestables par ailleurs) que l’on dénonce ici.
Cordialement
Si vous voulez retrouver Auret van Heerden, il est en première page de mon blog aujour’dui. Le lien a sauté !
La formidable croissance qu’à connu notre monde occidental développé est essentiellement due à la disponibilité d’une énergie très bon marché. Nous devons toute notre croissance depuis l’ère industrielle au charbon puis au pétrole abondant ( a 20$ le baril pendant des décennies ) L’augmentation considérable des rendements de l’agriculture ( au prix des engrais chimiques détruisant les sols ), le développement de l’industrie du commerce international etc, diminution du temps de travail, éducation pour tous, progrès de la médecine et sécurité sociale. L’on pourrait développer longtemps: tous les acquis du modernisme sont uniquement dus à cette énergie quasi gratuite au regard du travail humain qu’elle remplace.
Or depuis quelques années la production et la disponibilité des hydrocarbures devient plus difficile et la demande continue encore a augmenter, entrainant une hausse régulière des cours . Chaque choc pétrolier entraine automatiquement récession et chômage les mois suivants. Cependant et c’est la le point crucial l’économie elle continue de croitre allègrement. Ce miracle est possible par le recours au crédit des états et des particulier. Recours de plus en plus important que le prix de l’énergie augmente ( la corrélation est parfaite ).
Il est certain que le prix de l’énergie va augmenter dans des proportions insoutenables dans la ou les décennie qui viennent car la production de pétrole ne dépassera jamais 100 M de barils:jour et cette production va chuter rapidement du fait de l’épuisent des réserves .
Donc a partir delà rien ne tient plus de notre économie, les dettes ne pouvant évidemment pas être remboursées, notre civilisation industrielle ne pouvant survivre avec un recours à l’énergie devenant extrêmement cher. Inutile d’accabler les banques et les pratiques douteuses pour survivre de la haute finance ce ne sont que des avatars de l’effondrement de notre civilisation industrielle.
Certains et même beaucoup ne veulent pas voir, qui accepterai facilement le diagnostique du cancer, et se raccrochent en se disant que l’on va trouver autre chose pour remplacer le pétrole et que tout va continuer comme avant que l’on retrouvera la croissance et que celle-ci va régler tous nos problèmes. Hélas ! Illusion ! Hormis les énergies fossile il n’y a rien de sérieux susceptible de remplacer le pétrole en quantité et en cout . Les énergies renouvelables montrent par un simple calcul qu’elles sont vouées à rester marginales et le charbon encore abondant si on le transforme en carburant nous entraine vers une catastrophe climatique considérable vis a vis de laquelle il sera très difficile de luter du fait de l’appauvrissent dramatique des budgets nationaux.
Alors si je comprends tout a fait les réactions des participants à ce blog et les idées de Paul Jorion pour assainir ou moraliser la finance, je pense néanmoins que de toute façon notre système économique va s’effondrer , après la Grèce , l’Iirelande toutes les nations à plus ou moins brève échéance seront emportées dans la tourmente. Il est me semble-t-il trop tard pour réformer le système financier qui n’est pas a l’origine de notre déclin.
A partir de ce constat que faire, nous n’avons pas le choix, entrer dans l’ère de la frugalité et du partage en espérant éviter dictature et chaos.
@ Lamarck,
Hélas, cent fois hélas : vous avez très probablement raison. Mais, la vie sur Terre ne disparaîtra pas pour autant, et par conséquent la vie en société devra être régulée : c’est la raison pour laquelle il importe de penser à l’organisation sociale dès à présent, pour la période intermédiaire entre l’abondance et la pénurie, et dans la perspective de l’après. Le retour d’une certaine moralisation des règles du jeu en société s’avère indispensable en période de pénurie, à défaut de quoi, les pires atrocités seraient justifiées par des excès par trop visibles. D’où la nécessité de moraliser la finance, la politique et les modalités du vivre ensemble dans leur intégralité et de renoncer aux rêves quasi mégalomaniaques de mondialisation concernant non seulement la monnaie mais aussi tout type de biens et de services : la proximité va s’imposer toute seule, à défaut d’énergie pour transporter.
Cdt.,
Votre corrélation est trop parfaite pour être établie.
( La corrélation est douteuse, non les faits.)
Il y a plus sûrement une corrélation entre une situation
de crise et l’exploitation qui en est faite:
Les transferts de la masse (nous) vers les spéculateurs
deviennent plus évidents en cette période.
Le prix du pétrole reflète tout autant le déversemment
de la spéculation et son intensité – Il ne « leur » reste plus
que les matières premières comme pognon facile-
que la fin de cette énergie
Crise vraie ou atificiellement aggravée,
ce n’est pas la fin totale pour autant.
Donc , nous continuerons.
Evidemment, faudra se démerder autrement.
Une forme d’activité abstraite ( le pognon par le pognon)
subsistera si on n’y réfléchit pas sans tarder.
Ce n’est pas trop de commencer maintenant.
[ Chiffres à confirmer, juste pour donner un
ordre de grandeur:
200 000 personnes partent du fin fond de l’ Afrique
ou de l’ Asie pour rejoindre notre paradis.
30 000 environ meurt dans la traversée du Sahara,
de la Méditerrannée, ou en tentant une escale aux Canaris.
Chiffres annuels, il semble. C’est incroyable et accablant.
Sur le bord sud de cette mer commune, il y a des lois
qui punissent (jusqu’à la mort) les tentatives d’ émigration.
Lois prisent sur incitation de Bruxelles et des pays riverains du nord.
Nous payons pour qu’ils ne viennent pas.
Ces chiffres relativisent le catastrophisme ambiant.]
100 millions de barils? ce serait déjà bien beau si on se maintient quelques années au niveau actuel.
Je doute que le prix de l’essence monte « énormément », il s’agit d’un produit stratégique, dont le prix est négligeable devant la puissance militaire. Ceux qui ont les moyens de détruire le producteur, mais pas la production, seront les premiers et les seuls servis s’ils prennent tout.
La production de pétrole synthétique à partir d’huile ou de charbon est possible mais pas en quantité énorme, et pour un prix dissuasif pour le commun des mortels, il sera réservé et pas accessible à tous non plus. Pour le moment ces structures de production n’existent pas, il faudra des années de gros moyen pour les réaliser. Sans compter la remise en marche de la production de charbon…
Sinon je suis bien d’accord avec vous ainsi qu’avec VB.
Sauf qu’il n’y aura pas besoin de réformer le système financier, il n’y en aura plus, ou juste quelque débris minimes.
J’ai enfin compris pourquoi Dieu est absent de ce monde: lorsqu’il eût fini de créer le monde, avec toutes ses créatures dont nous, il s’est rendu compte mais trop tard de ce qu’il avait fait. Alors il s’est enfui AILLEURS, car il avait trop peur que ses créatures viennent lui demander des comptes, en fait il voulait être peinard. Depuis il nous laisse nous démerder dans ce bor…. qu’est le monde. Excusez moi c’est la fin de la journée, et quand on voit comment va le monde on aurait envie de s’adresser au service après-vente…
Si j’étais croyant, je ne connaitrais qu’un seul Créateur et Tout Puissant: Satan.
Mais les questions existentielles enrichissent.
La réponses faciles apauvrissent…
Charles, reviens sur Terre.
Comme disait jesus à gabriel : descends du train et regonfle les pneus.
Tant qu’il sera nécessaire qu’il y ait une « force supérieure » à l’humain sous forme de « dieu » ou « diable », il ne sera comme toujours qu’un enfant irresponsable.
Soit, il faudra encore patienter pendant quelques millénaires.
Où ai-je lu qu’une secte juive pensait qu’il y avait à l’origine un dieu créateur totalement indifférent au bien et au mal ainsi qu’au sort de ses créatures, et un dieu cruel, celui des juifs, qui avait profité de l’indifférence du créateur pour faire de la terre et des hommes ses jouets, qu’il torture.
Et que depuis on essaye de faire revenir dieu-créateur par de rites pour détruire dieu-le-cruel?
Ou était-ce dans la bible de Marcion, et le dieu-créateur avait envoyé un émissaire?
@Yvan
Le néant ne peut rien engendrer . Or , il y a du créé . Donc , à aucun moment , il n’y a eu du néant : il existe bien un principe éternel et créateur .
Je n’avais pas révisé, me suis trompé.
L’histoire selon Marcion, suivant saint paul pas à pas, c’est :
le dieu créateur et juge juste mais cruel et tentateur, qu’on peut appeler satan, est celui des seuls juifs. A la fin des temps il disparaîtra ainsi que son univers formel qui est celui du « matériel » exclusivement. Le dieu d’amour lui est supérieur et il s’est incarné pour rappeler aux hommes qu’ils ont une âme, qui ne sera pas détruite s’ils se détachent de la matière et choisissent d’appartenir au dieu d’amour.
Ça n’aurait pas grand intérêt si nous n’étions ici les combattants du bien pour l’humanité, contre le mal, le matérialisme formel et sans finalité des néo-libs.
bonsoir
IL ne fault pas arréter votre blog, c’est difficile de tenir la distance dans la longueur des évènements, mais je trouve ce blog tres interessant
c’est bon d’avoir un journal de résistance, on en a besoin pour s’informer pour nourir d’autres propositions un jour, car l’information est difficile a trier, et vous nous etes d’une grande aide, continuer, merci
Bonsoir,
Monsieur Sarton du Jonchay,
Pourriez-vous me donner votre définition de « démocratie » s’il vous plaît ?
ainsi que m’expliquer la phrase « …de la valeur sans humanité donc sans réalité. » ?
Car je doute et je bute sur leur sens attribué. Merci bien
Signé d’un jeune précaire étudiant.
Pas de réponse de PSJ mon bon Death…
Choisissez une explication à de silence dans cette alternative :
– Il n’estime pas avoir de réponses à vous donner.
– Les questions des étudiants précaires, il s’en tamponne le coquillard.
Avec tous mes encouragements…
Rire… bien merci Vigneron alors… pourtant je doit être le plus jeune à partager les idées de Paul sur le blog et à m’exprimer (…maladroitement).
Tant pis pour mes connaissance et sa diffusion, car la jeunesse françaises discute au devenir…
@Death/Magnetic et Vigneron,
Je ne me tamponne par le coquillard de la question de Death sur la démocratie. Pour une réponse simple, l’article de wikipedia convient très bien. Pour une réponse plus topique, j’ai déjà redigé de nombreux billets sur la question et en prépare un nouveau. Ce qui est clair c’est que la démocratie ne peut pas être une abstraction détachée de l’ordre économique qu’elle produit.
d’accord, merci
….. »Nous » …à savoir, vous ….moi, les ….autres….?…qui ? Laissons aller ,aller, aller, …les choses….C’est pas moi c’est lui….. Préocupés que nous sommes par notre « égo » « égocentrique »…La poule … L’oeuf….ou bien la poule qui a fait l’oeuf…. » Nous n’ avons pas fini de nous mordre la queue…
???
Je ne comprends toujours pas, par quel tour de passe-passe, l’humanité va se trouver « transformée », d’un coup de baguette magique, par une histoire de monnaie unique …ni par un gouvernement mondial …
Alors même que la « simple » construction de l’UE est partie en vrille, perte de démocratie généralisée …
Et, comment et pourquoi une monnaie unique empêcherait la privatisation de tout ce qui est essentiel …et stopperait les requins qui nous gouvernent ??
J’ai l’impression que, en fonction de ce qui est recueilli sur le blog de Paul Jorion, vous entremêlez ce qui est probablement de votre domaine – et, qui est totalement incompréhensible pour moi ( tant pis, j’aurais fait une tentative) – avec ce qui se dit ici ou là, pour faire passer le tout ? …si c’était le cas, mais je fais certainement erreur, cela sous-entendrait que vous partez de l’idée de monnaie unique, qui vous parait le but à atteindre,
et que vous faites passer les philosophes antiques par votre chat d’aiguille …que vous les accommodez, en quelques sortes, pour arriver à vos fins …
Je ressens un malaise, mais je suis probablement la seule ?…
J’aimerais vous voir en discussion avec des économistes hétérodoxes ( au hasard, je dirais F.Lordon, s’il le souhaite et,ou J.Généreux ) , pour voir si cela se tient …mais peut-être n’avez-vous pas suffisamment avancé dans votre propos .
Auquel cas, merci d’accepter mes excuses.
Cela se tient de bout en bout M, rassurez-vous. La monnaie n’est pas le but mais peut-être un des moyens de la démocratie si elle est appréhendée correctement, et les changements qui l’affecteraient doivent évidemment être décidés par une autorité politique.
Si elle est appréhendée correctement oui… Pouvez vous me citer une personne qui la comprend ? La question n’a pas de sens, m’étonnerait que la réponse puisse en avoir une…
PSDJ essaye de nous amener à la conception d’une monnaie originale dont le but est de rendre la démocratie plus forte. C’est une erreur de l’appeler monnaie. Il faut lui trouver un nom original qui corresponde à son originalité. Il faut surtout réussir à dire clairement ce qu’elle est, c’est pas encore gagné.
la monnaie d’un état souverain est une promesse de l’état qui dit bêtement « je te revaudrai ça », comme s’il était possible de redonner une maison à l’un, de la nourriture à l’autre, par le seul biais des lois et de la constitution…
@ Hentarbleiz
Zébu, Paul, moi-même et très certainement beaucoup d’autres. Certes, work-in-progress, mais les fondamentaux sont là : interdiction des paris sur les prix, marché unifié d’option du prix de la valeur, bancor. On avance.
Vous faites un énorme travail que je reconnais dans le domaine de la manipulation d’une monnaie qu’on vous donne, certes, et je vous en remercie. Il me semble que c’est à vous que je dois le plus (ne vous méprenez pas, ce n’était pas une pique) . Mais ! Ces améliorations que vous proposez sont toujours dans un cadre qui utilise une monnaie dont la nature n’est pas définie, et qui ne représente rien. Ce que vous appelez monnaie est encore une chimère… non ?
Le projet n’est pas abouti, toutes sortes de facettes sont à explorer, mais fait pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Je ne pense pas que PSdJ possède seul la solution, ou d’ailleurs que quiconque la possède pleine et entière. Il faut rôder les idées pour qu’elles s’emboitent parfaitement les unes dans les autres, ensuite c’est une mécanique qui marche, ou pas.
En tout cas touiller de bons ingrédients comme démocratie, monnaies, responsabilité, états souverains, globalisation me paraît un bon début.
@ Julien,
=> ça, Julien, être une grosse bêtise !
La démocratie ne passe pas par la monnaie, justement : vous mettez, certainement à votre corps défendant, l’économie avant le politique OR, l’économie entre dans la sphère du politique, certainement pas l’inverse.
Lorsque vous ajoutez « si elle est appréhendée correctement » : cela ne supprime pas l’effet désastreux de la première partie de la phrase. La démocratie est, traditionnellement, une organisation sociale, un pouvoir du peuple dans la manière de se diriger : http://fr.wikipedia.org/wiki/Démocratie
En accordant une place disproportionnée à la monnaie, vous allez concrètement dans le sens que vous semblez par ailleurs officiellement contester et récuser : celui de mettre l’économie en première place des relations humaines. La première place des relations humaines, tant inter-individuelles que de groupes, doit être laissée à l’équité et l’économie doit revenir à la place subsidiaire qu’elle n’aurait jamais du quitter.
Bien cordialement,
@ VB
Allons allons, je n’ai pas dit que c’était le seul moyen de la démocratie ! Par ailleurs, pour que la monnaie soit le moyen de la démocratie, il faut évidemment une décision et une tutelle politique.
Bref, c’est un mauvais procès. En anglais, j’utiliserais l’expression « jump the gun ».
@ Julien,
Je comprends ce que vous voulez dire mais vous laissez entendre que la monnaie est le moyen unique ou essentiel de la démocratie, ce qui est grave au regard des doutes que vous pouvez laisser planer vis à vis de vos lecteurs attentifs.
Loin de moi l’idée de vous soumettre à un mauvais procès, je pense en effet que vous êtes un vrai démocrate au sens de partisan de la démocratie : attention toutefois à la mise en oeuvre des belles idées.
Bien cordialement,
@ VB
Je ne « laisse rien entendre », vous lisez ce que vous avez envie d’y lire pour disqualifier une proposition qui ne vous convient pas. Je vous explique ce que cela signifie afin de ne pas laisser de place à l’interprétation. Je crois que la chose est claire désormais.
Merci de m’avoir permis de préciser ce point.
@ Julien,
Je regrette mais « la monnaie » ne saurait être considérée comme « le moyen de la démocratie », ce n’est pas de l’interprétation, cela résulte directement de ce que vous avez écrit. La démocratie n’a rien à faire avec la monnaie, ou seulement de façon accessoire.
Au plaisir,
@ VB
Dialectique aristotélicienne. Il n’est pas inutile lorsqu’un commentateur apporte une précision de revenir à la bifurcation et d’emprunter une autre route. J’ai précisé que la monnaie pouvait être un moyen de la démocratie à 2 conditions : qu’elle soit appréhendée correctement – c’est ce qui sous-tend la démonstration de PSDJ en autre, mais également d’autres contributions plus anciennes que j’ai pu faire sur ce sujet – et qu’elle soit évidemment mise en place sous l’autorité d’une tutelle politique.
Vous pouvez ne pas être d’accord avec l’idée. Mais vous ne pouvez pas affirmer que cela ne peut pas être, puisqu’il s’agît précisement d’une décision… politique avant tout !
Vous nourrissez une animosité non contenue aux idées de monnaie transnationale ou de changement de paradigme de souveraineté. Vous avez le droit. Mais ce n’est pas un argument pour disqualifier les idées développées par d’autres qui y voient une porte de sortie au moins tout aussi honorable dans ses objectifs que les votres.
@ Julien,
Merci de vos précisions, permettez moi à mon tour de répondre sur « le mauvais procès » (jump the gun) que vous me faites :
1) la seconde précision que vous apportez n’apparaissait pas dans votre premier commentaire ;
2) je suis d’accord concernant l’idée selon laquelle la monnaie doit retourner dans le giron politique.
3) qu’entendez-vous lorsque vous dites : « Vous nourrissez une animosité non contenue aux idées de monnaie transnationale ou de changement de paradigme de souveraineté. » ? =>
– je suis hostile à l’idée de monnaie transnationale, qui pour moi, et je ne suis pas la seule, n’a aucun sens ;
– au contraire, je suis très favorable au changement de paradigme de souveraineté : cette souveraineté doit redevenir celle du peuple, des citoyens et des contribuables ; elle doit cesser d’être celle d’une oligarchie hors de contrôle.
J’espère, à mon tour, que mes positions sont désormais plus claires aux yeux de tous.
Au plaisir,
@ VB
Puisqu’il n’est visiblement pas possible de faire un commentaire puis dans un deuxième temps d’en préciser les contours, j’ai enrichi mon premier commentaire puisque c’est celui qui cristallise votre attention, nonobstant les précisions apportées par la suite.
@ Julien,
Sans rancune 😉
Si on considère que la monnaie est le moyen de la démocratie si elle est appréhendée correctement, alors c’est vrai. Sinon on peut considérer qu’il existe d’autres moyens de la démocratie et essayer de les intégrer à sa propre démarche, ce que beaucoup de gens ici font, dans l’autre sens souvent.
@M,
Le gouvernement mondial est une fausse piste. C’est même totalement contrindiqué pour une vraie monnaie mondiale. Le gouvernement mondial, on l’a déjà avec le G20 et il est impuissant.
@ PSJ,
=>
Et la monnaie transnationale on l’a déjà avec l’euro est c’est un désastre (comme Aliena vous l’a également et notamment fait remarqué si ma mémoire est bonne).
Il semble que vous ayez une observation sélective des événements à portée de votre vue et entendement. Vous croyez à votre rêve, mais ce n’est qu’un rêve personnel, gare à ce qu’il ne se transforme en cauchemar pour tous.
Cdt.,
Pierre Sarton du Jonchay dit :
15 décembre 2010 à 15:32
Merci de votre réponse. Je viens de la voir .
Si vous êtes sincère, alors merci ! et merci de vos tentatives ….
VB,
« Vous croyez à votre rêve, mais ce n’est qu’un rêve personnel, gare à ce qu’il ne se transforme en cauchemar pour tous. »
C’est le prolongement de la remarque de L’enfoiré (excusez-moi) :
« Bonne idée aussi d’expliquer cette phrase:
« En créant un marché international de la responsabilité financière personnelle par l’unification dans un même espace de légalité monétisée de toutes les négociations d’option des chaines de valeur internationales, les États de droit rétablissent la primauté de l’homme par la valeur de l’objet identifiable et visible. » »
– Soit l’homme a conscience de sa primauté et il sera capable de se désaliéner. Personnellement je n’y crois guère et considère que c’est mettre la charrue avant les boeufs.
– Soit il n’en a pas conscience et il faudra bien que la mécanique basée sur la peur qui a construit nos sociétés s’adapte pour continuer d’organiser et d’occuper la vie de l’homme.
@VB,
Tout ce que vous dites est sympathique et argumenté mais vraiment très inquiétant sur l’état de civilisation auquel nous sommes parvenus. Votre débat avec Julien sur la monnaie et la démocratie éclaire votre dualisme, qui en psychologie s’appelle la schizophrénie qui conduit à l’autodestruction. Tout est opposition irréductible chez vous entre les mots et la réalité. Ce qui existe n’est pas ; et ce qui est n’existe pas. Ainsi de la démocratie : si c’est un concept, sa réalité n’est nulle part visible. Si c’est une réalité, personne ne la pense vraiment. De la monnaie : vous devez l’utilisez tous les jours mais elle est indéfinissable ; elle ne représente rien, même pas un Etat de droit où vous vous obligez à régler et non à voler ce que vous voulez acquérir.
Vous êtes totalement libre de dire ce que vous voulez mais sachez que cela a des conséquences pour ceux à qui vous vous adressez. Vous nous faites savoir que vous êtes juriste donc au cœur des problèmes qui nous préoccupent. Nous nous demandons s’il existe un droit qui permette de vivre ensemble autrement qu’en vendant toute chose au-dessus de son prix et d’acheter toute chose en dessous de son prix. Nous nous demandons si l’autre, avec qui nous négocions, a quelque chose à voir avec le prix sur quoi nous transigeons. Et que dites-vous ? Que la monnaie avec quoi nous exprimons le prix n’a rien à voir avec la démocratie. Que l’économie n’est pas le problème de la démocratie. Qu’il faut changer les lois actuelles de la démocratie bien que les institutions de la démocratie aient disparu.
Sachez que la spéculation financière qui demande la réduction des dépenses publiques, l’assouplissement du droit du travail, la baisse des salaires, la diminution des dépenses de solidarité, la liberté de circulation des capitaux, le désendettement, la production sans limite de signes monétaires, la déréglementation des activités économiques, procède exactement de la même façon que vous dans son domaine de compétence. Elle parle d’un coté et elle fait de l’autre. La parole embrouille, et l’action débrouille. Pendant que vous regardez un visage qui parle, la main plonge dans votre poche…
@ PSJ,
C’est drôle que vous pointiez du doigt celui qui voit juste car franchement je ne suis pas à l’origine du délitement de la démocratie sous nos cieux, pas non plus à l’origine de la marchandisation de la vie en société, et pas d’avantage de la domination anglo-saxonne sur le continent européen avec tentative de domination mondiale. Je ne fais qu’une seule chose : mettre en lumière ce que personne ne peut ou ne VEUT voir. Certes, le tableau ainsi éclairé n’est pas joli, joli (du véritable art abstrait : très XXème siècle, n’est-ce pas ?) : mais est-ce que de refuser de le voir le rendra différent ou le fera disparaître ?
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Je dis qu’il faut prendre le problème à sa racine, soit par le bon bout, et ne pas considérer les effets avant ou à la place des causes. Je pense que notre 1er problème en Europe, est de retrouver un mode de gouvernement du peuple par le peuple : que le peuple, à qui s’applique les lois, soit en mesure de décider justement sous quelles lois il veut vivre = un retour aux valeurs (au sens non financier, ni même monétaire du terme) communes du vivre ensemble + un retour à la notion de contre-pouvoir, très largement ignorée aujourd’hui.
Je dis aussi que la démocratie ne concerne pas du tout la monnaie, qui n’est et ne doit rester qu’un moyen d’échange. La démocratie concerne l’organisation de la vie en société, cette vie en société ne devrait pas passer, en premier lieu, par l’argent, la monnaie, la valorisation financière de tout, tous et plus. Je dis qu’il faut revenir à une plus juste appréciation des choses et à une conception plus spirituelle de la valeur des choses et des gens.
Par ailleurs, je n’oublie pas, et personne ne devrait oublier, que notre problème est essentiellement celui de l’accès aux matières premières (énergétiques mais pas seulement) : un contexte de raréfaction des matières premières induira, par nécessité, un retour au local. Ce qui induit la chose suivante : la globalisation des échanges va, par nécessité, décroître, les besoins des gens suivront.
Je pense à l’avenir en disant qu’il faut retrouver des règles de vie en société qui soient plus locales et plus morales, car, dans un contexte de pénurie : l’immoralité justifie et produit tous les débordements (l’histoire nous l’enseigne).
Nous avons une différence fondamentale, essentielle, insurmontable, de point de vue, qui pourrait s’expliquer par une différence de génération : il me semble que je suis projetée vers l’avenir tandis que vous êtes installé dans le passé. Et l’avenir est hors de proportion et hors d’entendement pour les hommes du passé qui n’ont vécu que dans un contexte d’abondance. C’est une tentative d’explication, il doit y en avoir d’autres possibles.
Encore une fois, je ne vous mets pas personnellement en cause, il ne s’agit que de perception du monde qui nous entoure : jetez un oeil au droit en vigueur (JO, JOUE) et vous constaterez que j’ai raison. Par ailleurs, l’évolution et la progression du droit utilitariste qui sévit depuis 30 ans est proprement effrayante : tout le contraire du droit civil de 1804, qui était un droit d’équité tout en tenant compte des conditions culturelles de son époque.
Et pour vous répondre : je pense, en effet, que l’état de civilisation auquel nous sommes parvenu est celui du non retour : billet simple vers le néant civilisationnel. C’est triste, mais pouvons-nous le nier en pensant que ce n’est qu’un cauchemar et que nous allons, un jour, nous réveiller sur un monde meilleur, alors que celui-ci est à jamais disparu ? Je fais partie des gens qui ont toujours préféré affronter la réalité plutôt que de la nier, et, d’expérience, je sais que ce point de vue n’est pas majoritaire, jusqu’au jour où la réalité s’impose d’elle-même par sa violence (la vague scélérate).
Ce que vous appelez mon « dualisme » n’est que le miroir du vôtre = votre refus de considérer les évènements tels qu’ils se présentent aujourd’hui (par exemple : l’expérience de l’euro) et votre obstination à croire en hier. Mais, franchement, qui pourrait vous en vouloir alors que ce qui se profile pour l’avenir est tellement sombre.
Cordialement,
Mais cet « hier, » quel est-il exactement ? S’agit-il du monde ancien et romantique où nous vivions en communautés solidaires, avant que notre existence soit fragmentée et marchandisée comme l’ont prétendu Weber, Durkheim et Polanyi ?
Si le sujet consiste à opposer un paradis perdu et une dure réalité présente, il va être vite résolu : ce paradis perdu n’a jamais existé.
La vision romantique d’avant la « grande transformation » est une illustion. Elle n’a jamais existé. Les historiens n’avaient pas encore eu le temps de faire un travail sérieux quand ces auteurs ont écrit. Depuis, les preuves sont là, et elles sont sans ambiguité : il y a moins de meurtres, moins de vols, moins d’incestes, moins d’abus d’autorité du « pater familias » dans la société marchande qu’il n’y en jamais eu dans les charmantes petites bourgades imaginaires précapitalistes, et plus d’associations, plus de culture, moins d’obscurantisme, sans parler de la faim, de la maladie, etc.
Cdt,
GSF
Bonjour VB et PSJ,
Merci d’avoir tenter de m’expliquer cette phrase. C’est fou ce qu’une phrase peut en tirer d’autres 🙂
Nous sommes à la recherche du juste prix, en somme.
Quel est-il? La minute du médecin qui ne produit rien qu’un conseil, une consultation est-elle surpayée, le travail harassant d’un ouvrier sous-payé?
Il faut tout prendre en considération.
L’investissement du départ a été nécessaire au premier. La constatation d’une démotivation pour le second.
Oui, tout à un prix.
L’argent n’est qu’un outil pour permettre l’échange. Je ne comprends pas vraiment la relation avec la démocratie. Celle-ci se retrouve à un autre niveau et n’est pas dépendante. Ca ce saurait en Chine.
Conception plus spirituelle de la valeur des choses?
Qu’est-ce à dire?
Pas d’accord avec l’idée que la globalisation des échanges va décroître avec les besoins des gens.
Vous oubliez la force de la pub qui saute les allègrement les frontières et la nature des gens qui pour exister se doivent de rentrer dans un processus de consommation.
Par contre, vous avez raison de dire que la vie en société se réduit. Internet était un outil de fusion, d’élargissement. Il a raté son coup dans l’opération. Car on parle plus de problèmes locaux en se foutant des autres. Les pays deviennent des régions. Les régions des villes. Si vous ne voyez pas, passez en Belgique, je vous expliquerai.
C’est clair, nous sommes dans un goulot d’étranglement qui se rétrécit. Hier, au bord du gouffre. Aujourd’hui, nous avons fait un pas en avant. 🙂
Cordialement
@ GSF,
=>
Vous vous méprenez sur le « hier » en question. « Hier » est encore dans une large mesure aujourd’hui : c’est l’âge de l’abondance de tous les produits disponibles ; utilisé en opposition à demain prévisible où l’accès des pays occidentaux à l’énergie ainsi qu’à la plupart des matières premières va devenir beaucoup plus compliqué et onéreux. Aucune divagation romantique dans mon propos.
Vous m’amusez à ramener tout à l’opposition : avec ou sans Société marchande :-). Dans une certaine mesure l’échange a toujours été partie intégrante de la vie des hommes sur Terre, ce qui a varié ce sont les modalités de cet échange (troc, puis invention des monnaies, d’abord locale, puis nationale jusqu’à aujourd’hui où PSJ veut nous proposer sa monnaie Terrestre), les quantités échangées, et la variété des produits ou services échangés.
Cdt.,
@ L’enfoiré,
=>
Certes.
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Justement, il n’y en a pas de relation. La démocratie doit chapeauter la monnaie, les deux ne sont pas à mettre sur le même plan. La démocratie est une organisation sociale, un mode de vie en société ; la monnaie un moyen permettant l »échange des biens et services.
=>
Ce qui s’oppose à la valeur strictement financière des choses. Sûrement un peu mal exprimé ; je signifie par là que tout ce qui a de la valeur sur Terre n’est pas dans le domaine marchand, ni susceptible d’évaluation financière.
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Je n’ai pas dit cela, j’ai dit que la raréfaction de l’énergie et des matières premières (y compris celles nécessaires à la fabrication des composants de haute technologie) aidant, les échanges allaient se raréfier également ; la publicité ne changera rien à l’affaire.
Cordialement,
@ Valérie
OK, vu. De quel « hier » s’agit-il, alors (celui dont vous pensez que PSDJ serait nostalgique) ?
@ GSF,
Le hier (encore un peu aujourd’hui) dont je parle à propos de PSJ est un monde d’abondance dans lequel nous n’avons, pour accéder aux matières premières nécessaires à la pérennité de notre mode de vie, aucun problème, ni d’ordre matériel (extraction des ressources) ni d’ordre financier.
Nous nous heurtons aujourd’hui, de plein fouet, à deux problèmes réels, objectifs, indiscutables : l’occident n’a pas à sa disposition suffisamment de matières premières, et l’occident est ruiné : il n’a plus grand choses à échanger contre lesdites matières premières dans la mesure où il s’est départi de son industrie manufacturière et où il est en train de passer la main s’agissant de la haute technologie.
Voilà de quel monde d’hier et de demain je parle.
Bonne soirée,
@ Valérie
Plus de ressources, ruinés, rien à échanger ? Mais vous êtes bien pessimiste ! Lorsque je nais – mettons de côté la question de l’héritage – je n’ai aucune ressource, je n’ai rien à échanger. Mais je produirai ce que j’échange ! Notre ressource est l’être humain dans toute sa richesse. Nous ne sommes pas des sauterelles qui dévastent les récoltes : nous sommes des cultivateurs. C’était vrai hier, et ce sera vrai demain. Certains individus sont des sauterelles, ou plus exactement des prédateurs, et non des producteurs. C’est un problème, pas le manque de ressources.
Bonne journée,
GSF
@ GSF,
Nous sommes des cultivateurs, certes, c’est d’ailleurs, localement la seule ressource naturelle que nous ayons (ressources agricoles), ce qui n’est pas nul, loin de là. Par contre, pour produire, il faut aujourd’hui beaucoup d’énergie (engins agricoles, acheminement de l’eau etc…).
Pour toutes les autres matières premières : nous sommes, à ma connaissance, dépendants d’approvisionnement extérieurs.
Pour ce qui est de la ruine financière : vous n’avez qu’à, pour vous en convaincre, évaluer l’ampleur de la bulle des dettes, épées de Damoclès au-dessus de nos têtes. Et, comme vous dites, nous ne manquons pas non plus de prédateurs.
Nous avons quelques forces et beaucoup de faiblesses : c’est la raison pour laquelle je dis qu’il faudrait faire une sorte de « bilan » de nos forces et de nos faiblesses, afin de repartir, pour l’avenir, sur de bonnes bases de négociations en interne et avec l’extérieur.
Bonne journée à vous,
Même remarque que plus haut : nous produisons l’énergie. Elle ne nous est pas donnée. Même le pétrole. A la limite, il n’y a aucune ressource naturelle utile : il n’y a que des ressources naturelles inutiles jusqu’au jour où un être humain trouve le moyen de les rendre utiles. Faute de ressources utiles, il y a deux cents ans, un aristocrate avait peut-être dix esclaves qui travaillaient pour lui. Aujourd’hui, n’importe qui a dix « hommes mécaniques » qui travaillent pour lui grâce à cette énergie. Mesurez la différence !
Cela nous rend-il « dépendants » ? Les émirs du pétrole sont-ils les nouveaux aristocrates et nous leurs esclaves ? Combien pèse le pétrole dans notre économie ? De moins en moins, en proportion. Et sur ces quelques pourcents de PIB, une partie correspond à la transformation de la ressource inutile en ressource utile. La rente pétrolière à proprement parler est faible. Ce que nous versons aux émirs arabes devrait nous tracasser à peu près autant que les cheveux que nous perdons chaque fois qu’on se peigne.
@ GSF,
Condoléances pour vos cheveux D-)
Cdt.,
erratum pardon 😀
à VB,
Depuis que vous m’avez invité à vous lire je le fais avec intérêt. Votre approche ainsi que je vous l’ai déjà exprimé en vous suggérant de tenir blogue me paraît pertinente et ouvre, de mon point de vue, des possibilités pour envisager de renouer avec des perspectives d’avenir à visage humain. Perspective dont nous nous éloignons à grande vitesse depuis que la techno-science ravage l’humanité de l’humanité tout en visant à l’origine à faire le bien de celle-ci comme l’incendie consume la forêt. Aussi, je souhaiterais avoir avec vous un échange épistomélaire ; je laisse donc ici mon adresse [ pasnot at yahoo.fr ]. Au cas où cette pratique ne correspondrait pas aux usages du site, peut-être le modérateur acceptera-t-il de vous la communiquer « hors antenne » 🙂
Cdt
Pascal
@ Pascal,
Et bien, c’est fait, je vous ai envoyé un mail à l’adresse indiquée.
Cdt.,
Plutôt qu’une monnaie internationale, je préfère l’idée de contre monnaie, qui révèle non les possibilités d’échanges marchants, mais l’impossibilité d’échange.
Méta-monnaie, c’est bien çà. 🙂
Plutôt que de bannir le poison (la monnaie) et d’envisager une contre-monnaie, ne peut-on généraliser les adages de Paul Jorion (« l’argent investi là où ou en a besoin », etc.), suivant laquelle l’argent servirait aux échanges d’une certaine taille entre entités qui ne se connaissent pas, mais que la « valeur humaine » peut conduire à démonétiser les relations dans une sphère immédiate autour de chacun, plus large que la famille. La limite à chercher est celle du « milieu associé » de B. Stiegler (ou G. Simondon), dans un milieu associé, on peut échanger autre chose que de l’argent, la réciprocité règne peu ou prou.
La question revient alors peut être à celles des limites du Contrat Social façon Rousseau révisé Saint-Just.
Que définir comme le nous ? Où sont les cercles qui agrègent un groupe, une nation, qui l’agrègent plus qu’ils ne la dissocie, ? Et c’est au fond une grande question de cognition, de capacité à utiliser l’arsenal cognitif en mode réciproque (dans le mode « adoption » des techniques, suivant Stiegler) et non dans le mode « adaptatif », mode dans lequel, pour notre malheur pharmacologique, nous excellons aussi (merci Bill Gates au passage). Ce Mode adaptatif consiste à accepter, dans une certaine sphère de nos actions au moins, de faire de façon tordue ou ignorante des finalités et du coupl plutôt de façon » contrainte » par les techniques, ce qu’on faisait de façon « naturelle » — en réalité très automatique — après apprentissage.
Là plusieurs pistes s’ouvrent
Je suis tout à fait d’accord. Pour moi aussi une société en bonne santé est une société qui ne repose pas sur l’économie. L’économie étant un phénomène spontané d’échange non culturel en réponse à un besoin inédit. La démonétisation consiste à faire passer dans le domaine de la culture les échanges économiques. Le meilleurs moyen pour cela est de considérer une monnaie fétiche, symbolique, créée par des artistes, dont l’intégration culturelle est facile. (à la limite allez vois Théorie monétaire sur mon blog, c’est pas glorieux, mais je développe un peu plus. J’appelle société interne le milieu associé, mais ça doit être assez proche).
Avant la sagesse sauvage consistait à saisir la place décrite par ses ancêtres éclairés de l’homme dans la nature. C’était la rechercher de la virilité honorable. Et cette position était vivante, permettait de vivre pleinement. C’était la reconnaissance de cette position de l’homme par rapport à la nature qui faisait en grande partie la cohésion et la force d’un groupe, le nous.
La position d’un homme par rapport à la société, en revanche, est beaucoup plus complexe, puisqu’elle est construite, donc limitée, et ne permet pas forcément de vivre, d’être vivant, car la société ne vie que par la nature qu’elle fait grandir en elle. On ne reconnait plus dans la société un modèle commun (tout modèle commun serait de toute façon totalitaire), mais on se reconnait mutuellement, comme des étrangers à la place de frères. Pour remédier à ça, une société en appelle à la culture, mais la culture n’est qu’une forme de la vie, qui provient encore une fois de l’humus. Il n’y a pas en société de position vivante au delà de la culture et de la nature jardinée, mais des positions construites par rapport à des outils d’hommes.
Mais dans tout les cas, le bonheur et la joie réunissent, pas besoin de chercher bien loin.
En fait si j’introduis la contre monnaie, c’est juste qu’il faudra bien répondre à la monnaie mondiale qui est sacrément dérangeante. Et les seuls moyens de déclarer qu’on n’en veut pas, c’est, soi de ne pas la reconnaitre (ce n’est pas applicable en actes), soi de créer quelque chose qui ai une valeur opposée. la contre monnaie n’est pas une monnaie, mais bien une possibilité de destruction monétaire relative. Pour avoir ceci, détruisez un dollar :).
@Hentarbleiz,
Je réinterprète vos propos en découvrant que vous êtes une femme. L’intelligence féminine n’est pas la même que l’intelligence masculine. Si nous admettons que l’être humain est fait pour entrer en relation et que la monnaie est un outil parmi d’autre d’évaluation de la relation alors la perception de la monnaie est différente entre le masculin et le féminin. Dans la nature féminine la relation précède la pensée : la féminité est faite pour donner naissance à l’autre. Dans la nature masculine la pensée précède la relation. L’homme masculin doit faire un effort sur sa nature pour entrer en relation avec l’autre. Il a donc plus tendance à conceptualiser la valeur de la relation donc à la monétiser. Il faut également considérer que la monnaie exprime le rôle séparateur de la masculinité dans la relation. La monnaie permet de résoudre une obligation par un paiement et de délier des sujets qui veulent rester moralement indépendant l’un de l’autre. La contre-monnaie n’a pas plus de réalité que l’incapacité de la femme à enfanter. La méta-monnaie exprime au contraire la capacité du masculin à couper le cordon ombilical qui met l’enfant sous la possession de sa mère. Qu’en pensez-vous ?
@ Pierre Sarton du Jonchay
Pitié Pierre ! Vous qui êtes si fin, si intelligent, si passionnant sur d’autres questions, comment pouvez-vous encore disserter de la différence d’intelligence entre les hommes et les femmes ?!
Je ne vais pas me lancer dans un débat sur les questions de l’identité sexuelle, mais enfin, je ne peux pas croire qu’aucune intellectuelle, aucune chercheuse, aucune écrivaine n’ait troublé votre vieille antienne dichotomique sur le genre ! Quelle peine vous me faites… Ah ! vraiment, nous ne sommes pas sorti(e)s de l’auberge.
*mort de rire* je sais pas comment je dois prendre ça. Votre assurance m’éclate. Si vous aviez lu des articles que j’ai écrit en arrivant sur ce blog, vous ne feriez sans doute pas ce genre de conclusion. Je ne sais pas si je dois vous répondre sur le même terrain ( ce qui serait plutôt facile) ou si je dois ignorer cette idée…
En fait je crois avoir compris aujourd’hui à quoi vous pensez ! La méta monnaie, en tant qu’elle permet la conversation entre systèmes de valeurs sans ingérence réciproque, peut en effet être tentée. Mais alors il faut absolument qu’elle ne soit utilisée QUE dans les échanges de devises et JAMAIS dans l’économie où ont court ces devises. Sinon on arrivera à une ingérence totalitaire comme c’est le cas avec le dollars en ce moment, qui nie les cultures, faut pas se leurrer (elle nie même la nature). Et comment faire alors dans une économie mondialisée ? Forcément l’émetteur de la monnaie transnationale prendra partie pour un système de valeur ou un autre, le sien le plus souvent, ou prendra partie pour l’absence de valeur, et donc la mort des sujets économiques. Et où croyez vous que ça mènera ?
Une monnaie sans force armée pour la défendre n’existe pas, et toute armée a une voie, une ligne directrice, ou est barbare. Donc toute monnaie transnationale est partie prenante dans l’application d’une loi. La loi peut être transnationale, certes,mais à qui s’appliquerait -elle ? Un peuple international apatride ? à la limite pourquoi pas, redonner leurs lettres de noblesse au nomadisme. Ca laisserait une place commerciale aux réfugiers climatiques à défaut d’un territoire.
Certes, et si vous lisiez un petit texte que j’ai écrit sur la monnaie barbare, vous verrez que l’on dit la même chose. Mais vous confondez monnaie barbare et monnaie culturelle, qui elle est marquée par un vivre ensemble qui n’a rien de particulièrement féminin.
Je concevais ma contre monnaie dans le cadre de l’ingérence, pour l’éviter, en protégeant le coeur de la société des outils d’échange atomisant et préserver la monnaie qui a un sens fort pour ceux qui l’utilisent. La contre monnaie permet de marquer ce qui est considéré comme une monnaie invasive et qui n’a rien à faire là, comme on rend n’importe quel autre trafique néfaste illégale.
Du coup c’est plus masculin de mon point de vue que ce que vous pensiez, la défense des valeurs, rassuré sur la nature du conflit ? Une bonne tamponné cérébrale bien « virile ». 🙂
@Martine Mounier,
Désolé de vous décevoir. Mais je peux vous retourner la critique ou le compliment sens pour sens.
Pitié Martine ! Vous qui êtes si fine, si intelligente, si passionnante sur cette question, comment pouvez-vous encore disserter de l’identité de subjectivité d’intelligence entre les hommes et les femmes ? Je ne vais pas me lancer dans un débat sur les questions de l’identité sexuelle, mais enfin, je ne peux pas croire qu’aucun homme d’action, aucun expert technique, aucun artisan n’ait troublé votre vieille antienne moniste sur le genre !
Si nous voulons progresser dans l’intelligence de la démocratie, de l’économie et de la monnaie, nous ne pouvons pas ne pas analyser la différence entre la matière et la forme dans notre réalité commune. L’existence de deux sexes dans le genre humain est-il un hasard d’intelligence, une complication gratuite du langage ? J’espère que vous ne voyez pas dans mon propos une hiérarchie entre le féminin et le masculin, comme il y en aurait une entre la matière et la forme. Car si tel est le cas nous ne sommes pas sortis de l’auberge de la spéculation politique et financière !
Si le masculin n’est pas différentiable du féminin dans une même humanité, la forme n’est pas différentiable de la matière dans une même comptabilité de la valeur économique. Et nous sommes condamnés à choisir entre le prix qui ne nous donne pas la valeur que nous attendons et la valeur qui ne peut pas être échangée parce qu’elle n’a pas de prix. Permettez-moi de vous signaler que c’est bien la différence entre la matière et la forme qui rend la fin intelligible, c’est à dire qui donne un effet de liberté vivante à la réalité unique de notre présent. Sans distinction de la matière et de la forme, il n’y a plus de fin et la réalité n’a plus de sens dans le temps. Autorisez-moi ce blasphème : c’est parce que le genre humain est féminin et masculin qu’il peut avoir l’intelligence de sa liberté vivante.
@Hentarbleiz,
Excusez-moi chère Madame d’être risible ; j’avoue mon absence de subtilité. Pour ce qui est de la suite de votre propos sur les conséquences juridiques d’une monnaie transnationale, je constate votre sens aigu de la différence entre la forme et la matière.
Pour que la matière internationale n’envahisse pas la matière nationale et réciproquement, il est effectivement absolument nécessaire d’ériger une muraille de Chine entre les transactions à l’intérieur d’une souveraineté nationale et les transactions à l’extérieur de cette souveraineté. Le système financier en monnaie transnationale est absolument distinct des systèmes en monnaie nationale qui sont sous le contrôle des lois nationales. La convertibilité des monnaies est traitée exclusivement sur le marché transnational qui est subordonné à la légalité des marchés nationaux. Cela signifie que le droit commun international est l’intersection des droits nationaux et que l’autorité qui en surveille l’application est dotée de moyens et de pouvoirs strictement limités à la réalisation des contrats internationaux en monnaie transnationale. Les litiges internationaux sont portés devant des juges nationaux et des lois nationales, droit et juges choisis à l’avance par la domiciliation nationale de la banque de marché dépositaire des contrats en monnaie internationale.
Vous énoncez parfaitement la condition de valeur de la monnaie internationale pour douter finalement que cela soit possible. Essayez d’imaginer que de la même manière qu’un bébé se fabrique en neuf mois dans le ventre d’une femme après conception entre un gamète masculin et un gamète féminin dans tous les pays, sous toutes les cultures et dans tous les régimes politiques, la monnaie peut se fabriquer avec la même valeur réelle pour tout agent économique comme conséquence à terme d’une option de prix dont l’objet est contractuellement négocié. La monnaie internationale doit se définir comme conséquence de souverainetés nationales et certainement pas comme cause d’une souveraineté supra-nationale.
Autorisez-moi à re-blasphémer :). De la même façon qu’un bébé peut être conçu par l’union d’un gamète masculin et d’un gamète féminin hors la présence d’un homme mais avec le recours au ventre d’une femme, il est tout à fait possible de fabriquer une monnaie sous des souverainetés nationales hors la loi particulière de ces souverainetés. C’était le cas de la monnaie métallique qui matérialisait la conservation d’un prix indépendamment de la loi d’un pays particulier. La monnaie métallique a dû être abandonnée à cause de sa diformité la rendant impropre à créer une égalité de droit entre des nations ne la possédant pas équitablement. En adoptant la monnaie émise comme prix sous-jacent d’une option de légalité d’un objet de valeur internationale négocié entre deux contractants sous l’autorité conjointe des souverainetés nationales, l’actuel système monétaire mondial est doté d’un étalon universel de valeur qui admet la responsabilité réciproque des lois nationales dans la production de toute valeur économique. LE GOUVERNEMENT MONDIAL EST UN LEURRE. Le monde n’a pas besoin d’empire pour compter équitablement la valeur qu’il produit. Le gouvernement mondial est un fantasme de macho ! Vous en avez l’évidente intuition.
Une dernière remarque à propos d’Aristote. Le sujet qui pense, décide et réalise l’objet par la matière, la forme, la fin et l’effet est l’invention de la « philosophie » grecque. Cette philosophie vient de la civilisation primitive où la langue ne transporte pas encore d’histoire familiale, sociale et politique. Aristote pense l’homme, la femme, le citoyen, la monnaie, l’économie, la politie telle qu’il la sent par son intelligence à observer et écouter avec le minimum de tradition culturelle, idéologique, politique et scientifique. Aristote est de l’intelligence quasiment pure qui ne porte pas encore l’histoire du monde comme nous devons la porter dans les langues modernes. Pour cette raison la structure aristotélicienne de pensée offre une grande liberté de langage à pénétrer dans la réalité sans préjugés, c’est à dire sans des valeurs dont nous ignorons l’origine, que nous ne choisissons pas vraiment parce que nous n’analysons pas ce qu’elles contiennent.
Nous entrons avec l’internet dans un monde unifié par le langage affranchi du temps et de la distance. La possibilité de se parler en toute langue au même moment juxtapose une diversité de formes dont nous n’avons pas idée. Si nous ne voulons pas sombrer dans le bruit qui sature l’intelligence, il faut penser le plus objectivement possible sa culture pour anticiper et corriger le bruit qu’elle produit dans d’autres cultures. La monnaie internationale n’est pas autre chose qu’un réducteur de bruit de la comptabilité des échanges internationaux. La matière de prix formée par la certitude de la fin commune d’un contrat international est le seul effet véritable de valeur économique qui nous fasse sortir de la guerre civile déclenchée par la crise des subprimes.
@PSDJ
Ah bon vous êtes sûr ? Si vous parlez de sexe au sens anatomique, c’est très récent qu’il y en ait deux. Fin 18ème. Avant la théorie dominante était qu’il n’y en avait qu’un, comme une pièce de monnaie, avec son recto et son verso. Ou mieux un gant, que vous retournez est toujours un gant, Autrement dit avant le 18ème c’était plutôt l’existence d’un sexe dans deux genres humains.
http://clio.revues.org/index113.html
Plus récemment la nature perd son naturel
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pat_Califia
Mais c’est que vous insistez en plus.
Alors, mademoiselle Sarton du Jonchay, je vais vous dire. C’est plutôt dans votre manque de retenu conceptuelle que je trouve de la féminité moi, dans votre psychologisme. Bien sûr il existe des modèles de virilité et de féminité, mais ils sont culturels. Et dans ma culture, le fait d’en appeler à la distinction d’intelligence entre les sex est plutôt un défaut féminin.
Bien sur les femmes ne comprennent pas tout, de même que les hommes ne comprennent pas tout, et merci seigneur pour ce grand mystère, mais ce que nous ne comprenons pas n’est pas dans le domaine du langage, il n’est pas dans le cadre de notre réflexion ici. Ces distinctions sont beaucoup plus à même d’être évoquées par l’art, comme dans les films de Clint Eastwood (ne trouvez vous pas que dans « Million dollars baby » la boxeuse est pleine d’une belle virilité ?), ou les livres d’auteurs classiques comme Eiji Yoshikawa. Mais je vais vous dire, toute personne éclairée connait les deux facettes, et vous en êtes sans aucun doute. Après libre à lui de savoir ce qu’il fait de l’une et de l’autre…
Mais pour revenir au sujet principal,
Cela signifie que le droit commun international est l’intersection des droits nationaux et que l’autorité qui en surveille l’application est dotée de moyens et de pouvoirs strictement limités à la réalisation des contrats internationaux en monnaie transnationale.
Mais comment est désignée cette autorité de surveillance ? En gardant à l’esprit qu’aucun être humain ne connaisse l’impartialité, quel partie prendra l’autorité de surveillance ? Et qu’est ce que l’intersection de deux droits ? Si deux droits sont contradictoires, y-a-t-il intersection ou pas ? Dans quel espace logique considérez vous ces relations d’ensemble ? L’espace du bien aristotélicien ? C’est aberrant. Dans le cas où deux souverains bien différents se rencontrent il y a création d’un lieu de conflit éthique. La discution ne mène nul part dans ce cas là, car l’éthique est la morale en actes, en prise de position réelle dans la matière. Il n’y a pas de dualité possible en ce cas pour un monde unique. L’un des deux parties doit nécessairement s’extraire du monde et renoncer à ces valeurs en ce lieu. Mais cela ne se fait pas par la discution si on tient un minimum à sa vie, ça se règle par un conflit armée, et c’est inévitable.
D’ailleurs dans une société, le conflit entre le bien personnel et le bien de l’état exprimé dans le droit se règle par l’usage de la force légale. Le fait que l’on pense au niveau d’une monnaie mondiale ne changera pas cet état de fait. Tout droit est le résultat d’un conflit entre deux souverains biens.
Désolé j’ai posté le message précédent avant d’avoir fini de l’écrire… C’est pas très pertinent. Je vais réfléchir un peu plus à ce sujet avant de revenir dessus.
Ha oui, c’est même moins que pas très pertinent ce que j’ai dit sur le droit, c’est n’importe quoi…
Il va de soit qui si une nouvelle éthique peut être crée respectueuse des deux précédentes, elle est une richesse supplémentaire et que cette richesse doit pouvoir être symbolisée par quelques chose…
@Pierre Sarton du Jonchay
Le sexe n’est pas le genre. Faites moi plaisir, (re)lisez Derrida, re(lisez) Foucault, lisez Judith Butler, lisez Donna Haraway. Je suis certaine que si votre lecture est ouverte et véritablement attentive, vous serez surpris de découvrir que la pensée intellectuelle qui s’énonce ici, pour être apparemment à l’antithèse de votre sentiment d’origine, pourrait bien s’avérer au final la meilleure alliée de la déconstruction des vieilles antiennes économiques que vous menez.
@Pierre Sarton du Jonchay
J’ajoute une toute petite chose, suffisamment simple : la confusion entre le genre et le sexe biologique a pour corolaire une domination de facto tout comme la confusion entre économie politique et lois économiques introduit cette domination. Nous sommes dans les deux cas confrontés à la dissolution du politique (du langage, du contrat, de la rationalité) pour entériner l’état de nature.
@Martine Mounier
Mais qui confond genre et sexe ? D’où vient cette discussion ? Sont-ce les circonvolutions sémantiques de Rosebud1871 ?
@Hentarbleiz
Quelle conclusion me proposez-vous quant à la structuration, l’émission et la surveillance de la monnaie ? Voulez-vous supprimer la monnaie comme l’a rêvé Staline ? Ou la monnaie est-elle bien gérée par la finance comme elle est actuellement ?
Bonjour Pierre,
Non, bien sûr, je ne souhaite pas le stalinisme, pas plus que le libéralisme financier. Il y a peut être un mode d’émission de la monnaie transnationale qui nous mettra d’accord, plus progressif.
Première étape : Frapper une monnaie souveraine qui exprime le sens du bien exprimé par le peuple de manière démocratique. L’impôt temporel d’ailleurs dans ce contexte n’a plus vraiment sa place puisque c’est la discution du droit qui permet de donner sa valeur à la monnaie. Un impôt exeptionnel reste tout de même une possibilité de l’état en cas de force majeure. La fiscalité ne sert plus puisqu’il n’y a plus besoin de changer la nature du signe monétaire pour le faire sien après émission. On s’assure que son sens est juste et pérenne à l’émission. Bien sûr on se heurte quand même au problème de la sur législation mais il pourra être réglé par les étapes suivantes. La surveillance de cette monnaie se fait par les autorités douanières et économiques d’état, comme la surveillance de n’importe quel trafique de marchandise actuellement.
Deuxième étape : Se débarasser progressivement de la monnaie transnationale invasive actuelle, et pourquoi pas en la marquant par une contre monnaie émise par l’état souverain et libre d’échange. On peut également appliquer une fiscalité spécifique à ce type de monnaie invasive.
Troisème étape : Laisser à chaque citoyen le droit entier de décider ce qui est parmi ses propriétés, du domaine de l’économie et ce qui est du domaine de la propriété relative à sa dignité. Aucune vente ne saurait être faite de ce que la personne considère comme non monétisable (pas d’expropriation forcée pour la construction d’une route par exemple, c’est profondément immoral), donc non atomisable au profit d’une autre construction que lui même. Ce point aide à l’intégrité économique des individus, mais doit être discuté.
Quatrième étape : L’émission d’une méta monnaie ne peut pas se faire directement dans tout l’espace trans nationale, elle se retrouvera meurtrie comme un enfant qu’on jette dans les ronces (pour reprendre votre image). Tout simplement parce qu’il existe Des espaces transnationaux. Si on considère les choses de manière démocratique, il convient de reconnaitre autant d’originalité à une monnaie franco-allemande qu’à une monnaie sino-japonaise. Autant qu’un droit est la rencontre de deux souverains biens discutés, une monnaie nouvelle se doit d’être la rencontre de deux monnaies souveraines. Elle est garantie par ses émetteurs donc. La monnaie nouvelle est émise par une nouvelle banque d’état soumise à la tutelle des deux états dont elle permet la convertibilité de la devise.
Cinquième étape : Ce processus peut être continué de manière progressive jusqu’à l’obtention, finalement, peut être, d’une monnaie transnationale englobant tout. Mais attention. Autant qu’une monnaie trans nationale ne peut s’ingérer dans l’économie nationale directement, elle ne peut pas non plus être invasive pour les autre économies trans nationales sous jacentes.
La monnaie Europe doit être respectueuse de toutes les combinaisons possibles de monnaies trans nationales sous jacente : France Allemagne, France Espagne, France/Allemagne/Espagne, Angleterre/Irlande, etc…
Actuellement ces accords monétaires sont régulés par les lois internationales fiscales qui définissent déjà la nature voulue de la monnaie. Il suffit d’émettre ce qui a déjà été décidé par la fiscalité et de le laisser sous la tutelles des autorités en ayant discuté. La discution sera difficile (pour ne pas dire musclée), surtout si on se retrouve confronté dans un avenir proche à l’affirmation réelle des positions financières.
Sixième étape : permettre la création de monnaies régionales qui sont plus à même de reconnaitre la valeur d’un terroir et d’en exprimer la durabilité et la richesse.
Septième étape (plus personnel): Discuter de l’indexation de la monnaie nationale sur les richesses réelles présentes dans le pays. On ne peut concevoir une richesse sans la vie, donc il faut indexer la monnaie sur la qualité et la superficie du territoire vivant (Le bitum n’en fait pas partie), ainsi que sur la richesse artistique.
Et il faut faire ça très vite, avant que la MMT ne s’écroule ou ne devienne totalitaire.
Bien à vous.
@ Pierre Sarton du Jonchay
Vous ne croyez tout de même pas qu’il existe un gène de l’intelligence féminine et un autre de l’intelligence masculine… ? J’espère que non ! Donc : lorsque vous distinguez « l’intelligence féminine » de « l’intelligence masculine » vous le faites à partir d’un présupposé purement performatif qui n’a strictement rien à voir avec les sciences naturelles. Vous prêtez à l’intelligence des caractéristiques que vous considérez comme féminines ou à l’inverse comme masculines, autrement dit : des des attributs de genre.
Vous avez introduit cette distinction en réponse à une commentatrice Hertarbleiz.
@PSDJ
Bultler, Haraway, Martine Mounier vous gâte pour Noël. Ajoutez Bersani et Halperin pour les étrennes.
20 décembre 2010 à 23:26
20 décembre 2010 à 23:28
Un ami me rappelait très récemment la technique d’Eisenstein qu’il rapporte dans « Réflexions d’un cinéaste » quand la juxtaposition et l’enchainement de 2 images viennent à produire une signification tierce.
Parce qu’il s’agit ici aussi d’écran, et de défilement des images de caractères qui s’enchaînent, je me suis demandé ce que venait faire mon pseudo dans une proximité avec Staline.
Hentarbleiz ne parle ni de Staline ni de suppression de monnaie. La seule réponse que j’ai trouvé est qu’il parle de contre-monnaie, ce qui, dans un précipité de malentendus, aurait pu vous faire entendre qu’Hentarbleiz est contre la monnaie donc pour sa suppression.
J’espère qu’il n’y a pas d’autres raisons moins évidentes…
Néanmoins je doute que Staline ait eu la stupidité de rêver de supprimer la monnaie. Pouvez citer votre source ?
Avoir vaincu toutes ses peurs
Sauf…
Celle d’en avoir oublié.
22 organisations de 16 pays européens travaillent déjà à créer cette Gauche européenne Anti-K
Ken Loach doit le savoir, car le SWP, fer de lance de la résistance en GB, soutient activement le projet
http://www.npa2009.org/content/d%C3%A9claration-de-la-conf%C3%A9rence-anticapitaliste-des-16-et-17-octobre-%C3%A0-paris
Mr Pierre Sarton du Jonchay je suis reconnaissent de votre effort, mais tout simplement il n’existe pas de valeur objective… d’ après Aristote. (depuis Cornelius Castoriadis, Les Carrefours du labyrinthe).
Le grec,
Oui vous avez raison. Il n’existe pas de valeur objective puisque la valeur est toujours la conséquence d’un choix subjectif. Si on évoque l’objectivité de la valeur ce ne peut être que pour discuter les conditions de son choix entre plusieurs sujets qui ont des droits égaux à faire valoir leurs préférences subjectives. Donc la valeur objective n’existe pas et c’est pour cela que nous avons besoin de la démocratie.
PSJ; valeur objective ……..subjective…….. démocratie.
La démocratie ne peut pas avoir de valeur, la valeur étant (subjective certitude). La démocratie ne devrait avoir que des principes, notre démocratie est morte d’avoir voulu imposer des valeurs par dogmatisme..
Les valeurs sont confessionnelles, d’appartenance, de clan etc, le principe est Républicain, laïque, intangible, le tout peut être démocratie si la volonté du peuple est respectée.
La république Française, ne donne pas de valeur à sa monnaie, mais en garantie l’émission et l’échange à sa valeur faciale de principe.
Du principe facial, sans valeur autre que facial, plus de crise. Qu’on se le dise.
Monsieur du Jonchay,
vous devriez définir comment protéger une monnaie unique mondiale des aléas et intérêts contradictoires, je veux dire: une telle monnaie risquerait à coup sûr d’avoir la même maladie que l’euro, étendue à un niveau mondial.
Vos propositions, aussi louables qu’ils soient me paraissent utopiques. Mais il faut bien quelques utopies pour se divertir.
La protection de la monnaie commune mondiale, c’est sa définition comme sous-jacent d’une option d’intérêts exprimés explicites. La monnaie sous-jacente à des options est soustraite aux intérêts particuliers qui s’expriment exclusivement dans des primes qui donnent un prix à l’incertitude qu’ils produisent.
Il n’existe actuellement aucune monnaie dont la valeur soit garantie par des options. La valeur de l’euro est définie par la politique monétaire de la BCE. Le caractère inflationniste ou déflationniste de cette politique n’est pas objectivement mesurable en l’absence de marché à terme transparent et équitable de conversion de l’euro en actifs réels et financiers de toute nature.
C »est le système monétaire et financier actuel qui est utopique car il n’est ancré dans aucune réalité vérifiable !
Il faut par ailleurs noter que la monnaie unique existe déjà par le truchement de la Banque des Règlements Internationaux , banque dont les uniques actionnaires sont les banques centrales des 55 pays les plus puissants économiquement. en quelle monnaie sont émises les actions ? 😉
Il manque à cette article (un peu indigeste à mon gout, mais tout les gouts sont dans la nature) la notion de ressource, on part encore dans le regard d’un monde fini au ressource infini, or l’énergie, les matériaux sont loin d’être renouvelables, la monnaie ne suffit pas pour économiser du transport inutile, mais c’est vrai qu’elle peut limiter les transports idiots par le jeu de parité conjoncturel (avec l’euro c’est structurel, mais bon).
Qu’est-ce qui fait la valeur d’une monnaie, outil de transaction, simple « bout de papier » (et même objectivement, « bits informatiques », tant qu’il y a de l’électricité pour les faire exister)? La CONFIANCE en l’AVENIR, que l’on peut accorder globalement à son émetteur, et à ce qu’il représente globalement.
Qu’est-ce qui fait la « valeur » d’un objet? Son prix PSYCHOLOGIQUE (au point que bien souvent, le prix de revient industriel d’un objet, dans une économie mondialisée, est de l’ordre de 10%, pas plus, du prix de vente).
De quoi est faite la « valeur ajoutée », et donc sa somme, les PIB/PNB (et même, la somme des PIB/PNB)? De salaires – plus ou moins d’ailleurs, selon les époques, en « monnaie de singe »: il n’y a qu’à voir l’envolée de certaines matières premières, actuellement), y compris de ceux des fonctionnaires (via l’impôt et le déficit , crédit sur l’avenir…), et de tous les « participants », plus ou moins légitimes (sujet à approfondir), « aux réjouissances »…
N’y aurait-il pas « valeur ajoutée » et « valeur ajoutée »? Quant on on sait, en simple exemple, qu’en France la TIPP (taxe sur les produits pétroliers: 80% du prix de l’essence à la pompe) est incluse dans le PIB, on peut sérieusement se poser la questions. Une taxe considérée objectivement comme une création de richesse..
Bref: je reste pour le moins dubitatif sur les modes de calculs utilisés, servant de données, de référence à tout raisonnement… en la matière.
On essaie de mettre du réel dans de l’ARTIFICIEL, après avoir mis pendant des années de l’artificiel dans le réel.
On en est arrivé au bout de toutes les « ficelles » utilisées aux cours des décennies récentes, et ce qui devait arriver est en train d’arriver: l’étape ultime de cette « bombe à retardement » approche à grands pas. Sous une forme… ou sous une autre.
D’où l’époque « formidable » que nous vivons actuellement. Le réveil est difficile, non?
Comme disait Gainsbourg: « Take the money and run! »
Cordialement
@PSDJ,
Trans, multi, inter, supra, vous pouvez battre les cartes autant qu’il vous plaira avec MU, Bancor, et autres dénominations, vos articles de promotion comme la promotion de vos articles n’entament en rien, ce, qu’à longueur de texte, vous dénoncez comme « dysfonctionnement du crédit » dans le capitalisme sui generis, sous la figure que vous décomposez de la finance.
Vous affectionnez l’expression « ploutocratie », mais sur 140 pages écrites depuis juin on n’y trouvera pas une fois le terme « bourgeois » ou « bourgeoisie », au contraire de quelques « citoyens » dont le « citoyen-épargnant » (sic).
Vous dénoncez des mécanismes financiers que vous analysez au scalpel méthodique sans jamais mettre en question l’ordre du monde établi qui les a fabriqué, et vos perspectives militent à le sauver par l’opération d’un sain esprit technicien qui fait accroire au lecteur que la mise en place d’une monnaie mondiale commune serait « un étalon universel de la valeur objective réelle ».
Bien sûr que la bourgeoisie internationale n’a « aucune raison de ne pas abuser de la privatisation du bien commun », logique de la continuité de l’abus d’usus et de fructus.
Oui, « La déclaration universelle des droits de l’homme est reconnue par toutes les nationalités » mais vous n’ignorez pas qu’elle est loin d’être appliquée. Sauf sur un point : l’article 17/2. Avec l’étant, les suites à 25000 € la nuitée ont de l’avenir disait – parait-il le JT de 20h – après ou avant la minute SDF. Le luxe crée des emplois.
Une idée pour le prochain Ken Loach…
Je ne suis même pas certain que la façon de « gérer » la crise par les politiques et les financiers, voire les poli-ciers et les finan-tiques soit de l’improvisation. Quand Obama promet à l’Inde comme au Brésil une réforme de l’ONU, c’est dans les années qui viennent…en quoi cela peut-il attendre ?
« La démocratie est un procès de discussion de la vérité entre les citoyens » écrivez-vous. Chiche aussi : La démocratie est un procès de discussion des vérités entre les États-Nations en représentation proportionnelle de leurs citoyens.
Parce que le nombre d’occurences des mots ‘bourgeois’ et ‘citoyens’ le ferait ?
ça se saurait, non ?
Zébu, vous avez raison la présence répétée du terme « bourgeois » dans les productions de PSDJ n’entameraient pas non plus le « dysfonctionnement du crédit » dans le capitalisme sui generis. Ça ne le ferait pas non plus.
Quand à votre « ça se saurait » il suffit de parcourir le fil Madoff pour apprendre que la « passion de l’ignorance », le « je n’en veux rien savoir » , où « l’activité de méconnaissance » ne font pas partie des outils de pensée préférés du blog. Je radote mais l’amoureux ou le cocu, parfois dernier « preneur de conscience » restent exemplaires des limites du « ça se saurait ».
Il y a du savoir qui se transmet à TGV, c’est notamment le cas pour ce que diffuse le mot d’esprit mais il y en a d’autres où ça résiste, d’où à l’occasion la subversion par le mot d’esprit.
Votre boulot d’enquête sur la mise en place juridique du droit aux paris, est précieuse car elle enseigne la façon, dans des circonstances à multiples surdéterminations, dont cette affaire s’est élaborée en France.
Savoir comment fonctionne le moteur à explosion, autorise à le réparer, mais ne permet ni d’obtenir les clefs de contact, ni de diriger l’autobus là où la collectivité peut le décider.
La suite ce soir, le travail m’appelle…
Alors la suite, vous devez connaître le bouquin de Perec la disparition, qui a la particularité de ne contenir aucun mot où la lettre « e » est présente. La littérature ne manque pas sur ce qui a poussé Perec à cette performance, mais ça témoigne de l’effet d’une contrainte quelque soit le ressort de sa « nature ».
Ici PSDJ écrit des pages où il est question de réformer le système financier international par l’introduction d’une monnaie commune. C’est supposé promouvoir ce qu’il appelle démocratie, (je n’en sais pas plus, c’est comme pour République : on peut faire son marché) et la démonstration s’appuie à la fois sur sa connaissance professionnelle des marchés financiers et sur ses lectures personnelles de l’aristot de la filo.
C’est là qu’interviennent mes remarques sur l’absence totale du terme bourgeoisie ou bourgeois dans ses écrits. Auparavant j’avais aussi indiqué le peu d’occurrence de « propriété » et encore plus avant « travail ».
Quelle (s) contrainte (s) contraint/gnent PSDJ à éviter absolument certains termes dans ses écrits au contraire d’autres surabondants ? Z’avez une réponse Zébu ?
Le blog n’est pas bégueule sur le style des intervenants, et « bourgeois » n’est pas dédaigné par le maître des lieux, le tôlier, m’est plus sympathique que le taulier, puisque ça renvoie à l’usine, au travail.
Je suis pour le principe d’une monnaie commune depuis toujours, j’ai déjà écrit que c’était pour supprimer les intermédiaires.
Mais comme panacéum universalis, pour changer le monde, c’est un peu mince d’autant plus qu’aucune volonté politique suffisante existe mondialement pour cette œuvre même salubre. Les interconnexions entre représentants du monde des affaires et du monde politique sont évidentes. Et même à évoquer une réforme de l’ONU les nations n’étant représentées pour la plupart que par des délégués gouvernementaux colonisés par le business.
Tant qu’à rêver, plutôt l’abolition du secret bancaire et la démocratie directe à partir des téléphones cellulaires : 1er sondage mondial : Voulez vous limiter l’échelle de propriété privée ? .Oui/Non. 2ème question : êtes vous conscient qu’une partie de la bourgeoisie disparaitra si vous avez répondu oui à la première question. Oui/Non
Je suis allé voir la Pétition de Dupré : 900 signataires, si ce n’étaient des prénoms vous en auriez 500. C’est la démocratie. Il ne suffit pas d’une idée juste pour qu’elle ait des conséquences.
« Savoir comment fonctionne le moteur à explosion, autorise à le réparer, mais ne permet ni d’obtenir les clefs de contact, ni de diriger l’autobus là où la collectivité peut le décider. »
C’est vrai. Et encore, un ingénieur n’est pas forcément le meilleur mécano qui soit …
Je voulais juste dire concernant la remarque lexicale que ce n’était pas un argument.
Mais vous le saviez déjà.
Cordialement.
Zébu j’ignore si votre réponse avait connaissance de « la suite »;
Me dire de la remarque lexicale que ce n’est pas un argument recevable botte en touche.
Dans mon job la littéralité est une sorte d’argument qui opère dans le surgissement ponctuel de la vérité.
Ailleurs, le « je n’en veux rien savoir » est résistance à la re-connaissance de la vérité. ça fonctionne aussi dans les délais de reconnaissance lors des changements de paradigme dans les sciences. Suis-je clair ?
Euh …
Réponses :
1/ non
2/ « ça fonctionne aussi dans les délais de reconnaissance lors des changements de paradigme dans les sciences. Suis-je clair ? » : euh …
3/ « Quelle (s) contrainte (s) contraint/gnent PSDJ à éviter absolument certains termes dans ses écrits au contraire d’autres surabondants ? Z’avez une réponse Zébu ? »
J’en ai bien une mais elle n’a de validité que personnelle. Je pense que chacun parle dans son ‘langage’. C’est ainsi. Et si on commence par reprocher à certains de ne pas employer certains termes en lieu et place que d’autres, on va finir par s’étriper pour uniquement des raisons lexicales, alors qu’il existe plein d’autres raisons, et des bonnes, pour s’étriper ( 🙂 ).
Faire l’effort de reconnaître et même de comprendre (!) le langage des autres, c’est aussi le reconnaître dans son intention (bonne, forcément bonne …) de dialoguer. Oui je sais, c’est de la filo de bas étage et pourtant.
Par exemple, votre phrase. J’essaye de la comprendre dans le sens où lors de grande rupture de compréhension du monde, la compréhension de la vérité met aussi du temps à arriver (un peu comme la cavalerie, dans ‘She swors a yellow rubon’, de John Ford).
Mais bon, je ne sais si votre intention est de dire cela ou ceci … 🙂
Vais vous faire une confidence : je me suis pris le choux à essayer de capter le langage de Pierre Sarton du Jonchay et pour quelqu’un comme moi qui maîtrise pour le moins très peu la filo, ce fut une expérience en soit. En mettant de côté mes incompréhensions et mes oppositions. Une fois fait, cela ne m’empêche pas de lui transmettre les remarques que vous faîtes, de lui demander de parler mon langage à moi et de ne pas abdiquer mes propres idées.
C’est dur, c’est long, c’est chiant, c’est la démocratie. Mais il n’y a pas d’autre solutions à mon sens (unique).
Opposer le champ lexical comme critères d’entrée dans le (fight) club démocratique n’est pas ‘opportun’, selon moi. Car c’est un façon, aussi, d’effectuer un tri ‘sélectif’ (sur quelles bases ? qui les a validé ?) et donc de contrôler les termes (dans les tous les sens du mot) du débat.
Enfin, c’est ce que j’essaye de penser.
D’où ma réaction.
Voili voilou.
@ Zebu,
Sauf que le champ lexical n’est jamais neutre ; exemple : l’utilisation du terme « gouvernance » traduit la domination anglo-saxonne sur le monde des échanges, et traduit également la volonté impérialiste d’imposer sa propre conception des choses à des unités culturelles qui s’en passeraient tout à fait et d’un point de vue technique (nous avons, dans notre droit, tout ce qu’il faut en terme de gouvernement) et d’un point de vue linguistique, et d’un point de vue culturel, et d’un point de vue politique.
Ce n’est qu’un exemple, mais ils sont légions…
Cdt.,
@ VB :
Je sais bien, VB, c’est ce que j’essayais de dire : imposer un champ lexical comme termes à utiliser lors d’un débat, c’est imposer les termes d’un débat. Cela n’a rien de neutre.
Pour autant, on ne peut pas non plus partir sans arrêt du principe que l’intention de l’autre est seulement de s’imposer et d’imposer sa vision. Sinon, on vire parano veugrah, genre Last Vegas Parano(un des meilleurs films sur les psychotropes jamais réalisé car hilarant).
Bon, faut pas être naïf non plus, mais on peut rester ‘vigilant’, défendre ses positions et entamer un dialogue y compris dans une langue étrangère (je sais, c’est chiant, c’est long, c’est fatiguant, mais c’est la démocratie).
Là où je vous rejoins c’est quand l’autre ne fait aucun effort pour parler la vôtre, de langue …
Et là, on peut raisonnablement commencer à croire en des volontés impérialistes, lexicalement parlant ou à une incapacité à exprimer ce que l’on souhaite exprimer (cela arrive, parlez en à des ingénieurs en informatique, vous verrez …).
@ Zebu,
On est bien d’accord.
Mais il y a quelque chose d’inéluctable dans le rapport de force : une puissance supérieur impose un certain champ lexical, et la grande majorité des êtres suit cette mode sans vraiment savoir pourquoi…
Il en résulte que discuter devient rapidement fastidieux car :
1) vous vous adressez à des gens qui ne veulent aucunement imposer quoique ce soit, qui sont juste des suiveurs de bonne foi OU
2) vous vous adressez à ceux qui veulent vous imposer une domination, et ils auront beau jeu de le nier et de se prétendre membre de la première catégorie.
C’est toute l’histoire du passage de la notion de « propagande » à celle de « relations publiques ».
@ zébu 16 décembre 2010 à 09:34
Les mots tuent et les bouches cousues, font que ça suffit pour s’étriper, même de mort lente…
Aucun reproche dans mes adresses à PSDJ, où qu’on me le signale pour que ça m’apprenne quelque chose.
Sur l’intention, il en est de bonne foi, de naïves, de tordues, de complexes, d’avouées, de non-avouées, de dissimulées, de masquées, de rédemptrices, de réparatrices, d’idéalistes, etc et même des qui s’ignorent comme telles.
Bon, chacun a son langage dans une langue pourtant définie commune, le malentendu est de rigueur, et les pourparlers suivent. Au tribunal de la raison, même les normes de la raison sont discutables, et on atteint vite les sommets de ses fondements ça cause mais on ne trouvera, ni jury, ni avocat, ni procureur pour garantir… Ça n’implique évidemment pas
Si vous aimez les BD faites vous offrir http://www.logicomix.com/fr/
pour Noël, excursion en filo comprise.
Vous avez bien entendu ma référence à l’acceptation de Newton sur le continent, la faute aux doctrines en place et plein d’autres faits du même ordre. Pour Marx ou Freud ou Lacan ça engage d’autres formes de résistance.
Je ne demande pas à PSDJ d’utiliser mon vocabulaire, je remarque l’absence de termes courants dans la matière qu’il traite, et interroge la contrainte qu’il subit, son manque de liberté de mon point de vue.
@Rosebud1871,
Votre analyse philologique de mes billets est très utile pour en éclairer le sens. Pour vous faciliter la conclusion, sachez que je suis bien un bourgeois et que mon langage reflète mes origines bourgeoises. Malheureusement je doute que cet aveu vous fasse progresser : 90% des français habitent en ville et ont des activités citadines, sont des bourgeois bohèmes, des bourgeois de province, des grands bourgeois, des petits bourgeois, des bourgeois de service public ou d’entreprise… Mon nom doit voit indiquer que mes ailleuls ont fait partie de la noblesse d’ancien régime. Mes dans ce second Etat, il y avait des riches et des pauvres, des campagnards et des citadins, des cléricaux et des anticléricaux, des partisans des privilèges et des révolutionnaires, des défenseurs du Roi et des partisans de sa mort… Suis-je définissable par les classes auxquelles j’appartiens ? Une fois que vous m’avez couvert d’étiquettes à travers les mots que j’emploie et les qualificatifs qu’on peut m’attribuer, que sait-on de moi et quel est finalement le sens de ce que j’écris dans ce Blog ?
Vous paraissez écartelé entre d’un coté les catégories par lesquelles vous recevez le monde que vous percevez et de l’autre coté l’hypothèse invérifiable d’un autre monde possible dépassant ces mêmes catégories. Les choses me paraissent plus simples que ce que vous les représentez par le langage auquel vous tenez. Si vous voulez autre chose que ce que vous voyez et que vous vous représentez, que vous n’êtes pas sûr que mes propos expriment ce qui vous convient peut-être, alors prenez possession du sens des mots et des concepts qui vous sont familiers et expliquez-nous ce que vous voudriez qu’ils représentent dans la réalité concrète qui succèdera à celle d’aujourd’hui. Si nous ne nous approprions pas le sens de ce que nous disons sous prétexte que d’éminents penseurs ont définitivement arrêté la signification du langage que nous employons, alors effectivement le monde est figé dans la représentation que nous en avons au présent et il est vain de réfléchir à autre chose.
@PSDJ 18 décembre 2010 à 15:01
Mais non, pas d’analyse philologique, mais de la pêche à la mouche. Vous êtes un bourgeois d’origine aristocratique : personne n’est parfait, puisque je suis lacanaille
Vos statistiques sur 90% de variétés de bourgeois en France ne m’agréent pas sauf si vous enlevez un zéro. Là vous noyez le poisson, alors je vais pêcher au vif.
Vous confondez la façon dont l’imitation voire l’identification fonctionnent pour des gens, avec leur place dans le mode de production. Vous êtes définissable par la classe à laquelle vous appartenez – théorie des ensembles – même si votre personne ne s’y sature pas. Car il y a des transgressions, et dans les deux sens.
Je ne vous ai jamais couvert d’étiquettes, ou dites moi où vous avez lu ça. Je m’intéresse à la textualité, je lis, c’est-à-dire déchiffre, je tente de mettre à jour la signification de ce qui est écrit sur ce blog. D’où ma curiosité pour vos productions suivies, et plus avant pour la place que vous offre P. Jorion et celle qu’il occupe pour vous.
Un autre monde clefs en main est effectivement une hypothèse invérifiable.
Je penche volontiers pour l’approche de Juan Nessy, http://www.pauljorion.com/blog/?p=19246#comment-132776
Un autre monde possible a existé après 1917, il survit quelques expériences, de nouvelles s’engagent. Et tout n’est pas à en rejeter, plutôt en tirer des enseignements. La mondialisation a marche forcée, les bascules économiques, les déséquilibres actuels, la finitude des ressources connues, l’héritage instable de nombreux états-nations, pousseront à marche forcée à des recompositions des représentations internationales. Si celles-ci sont comme aujourd’hui à la solde d’intérêts égoïstes nationaux-bourgeois, le danger d’affrontement sera grand. Je doute des solutions locales, j’entends bien Jorion avec ses 70 ou 80 % de majorité, mais celle-ci alors ne fait que suivre les 10% qui s’agitent contre les 10 % qui dominent, transfuges inclus des 2 cotés.
J’attends votre précision pour l’étiquette !
@Rosebud1871,
Je me couvre de vos étiquettes à titre d’exemple simplement pour dire que les mots nous servent à classifier nos relations. Je ne crois pas que nous soyons en désaccord sur ce point. En revanche, je n’accorde peut-être pas autant d’importance que vous aux rapports économiques de production. Le méta-économique me semble au moins aussi explicatif des idéologies et des comportements. Vu l’impasse conceptuelle actuelle, je ne vois pas où chercher ailleurs que dans le méta les moyens de faire bouger les lignes de la réalité politique, sociologique et économique.
bonjour!
« méta-économique »…
http://books.google.fr/books?id=JbX3TALgKvoC&pg=PA605&lpg=PA605&dq=m%C3%A9ta-%C3%A9conomique&source=bl&ots=ciDP8ktBDV&sig=vSPtMB1ysJdQBBfKy8Rzm1kL_N8&hl=fr&ei=E10OTfS8LYeU4AbFzLSGAg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBoQ6AEwADgK#v=onepage&q=m%C3%A9ta-%C3%A9conomique&f=false
http://fr.allafrica.com/stories/200911180552.html
çà recouvre et çà fonde quoi?
bien à vous
@ PSDJ 19 décembre 2010 à 16:44
Les dons pour conserver au Louvre les trois grâces de Cranach ont donné le don d’une parole d’une donatrice à la TV : elle était émue d’être devenue propriétaire de quelques coups de pinceau du maître.
Voilà ce que produit l’idéologie du capital comme transformation du sens. Qu’en dirait un des fondateurs du journal l’Humanité, Marcel Mauss ?
Mais vous n’accordez pas autant d’importance que moi (et d’autres !) aux rapports économiques de production.
J’apprécie votre correction : je ne vous ai pas couvert d’étiquettes.
C’eût été une surprise, je me bagarre volontiers contre les classifications (auxquelles on n’échappe pas, pas de désaccord sur le constat) et ce qu’elles fixent d’ontologie par le biais des identités comme des identifications.
Quant à votre méta-économie, j’ai le souvenir d’avoir évoqué au mieux de l’embarras pour ce méta que vous embrassez. Ni métalangage, ni métapsycholologie, ni métapsychisme, alors méta-économie…
@ Pierre :
« La finalité financière devient la production de prix sans réalité nécessaire : c’est l’explosion des produits dérivés, production de prix par des causes formelles spéculatives dont la réalité n’est pas vérifiable ; dont la conséquence n’est pas la vente d’un objet final concret à un consommateur humain. »
Cela m’a ait rappeler un commentaire que j’avais écris il y a de ça quelques mois sur le débat sur l’exception de jeu et son origine.
En effectuant des recherches, j’avais trouvé ceci :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=8779#comment-62420
La libre indexation :
Article L112-3-1
Créé par Ordonnance n°2009-15 du 8 janvier 2009 – art. 6
Nonobstant toute disposition législative contraire, l’indexation des titres de créance et des contrats financiers mentionnés respectivement au 2 du II et au III de l’article L. 211-1 est libre.
De sorte que les actions, les titres de créances, les OPCVM ET les contrats à terme pouvaient ainsi s’indexer sur n’importe quelle ‘réalité’.
Ainsi, d’un contrat à terme prenant comme sous-jacent le nombre de fois ‘chéri’ que prononcera Obama dans un discours officiel d’ici au 01/01/2012. Si cet indice est défini comme étant de 2 (?) en l’espace d’un an, alors l’indice 100 est défini par la valeur 2 (occurences).
Si, pendant l’option concernée, il s’avère qu’Obama prononce le mot ‘chéri’ 10 fois, alors l’indice sera de 500. Et la prime, conséquente, pour celui aura parié sur le dépassement de cet indice …
Evidemment, on nage en plein délire dans ce cas mais n’était-ce pas le cas déjà avec les ’emprunts toxiques’ de certaines collectivités locales (parité livre sterling/franc suisse, avec des taux d’intérêts multipliés par … 6 !!) ?
Or, quel est l’argument ‘d’autorité’ utilisé à l’époque par la MINEFE pour valider cette indexation libre ? La mondialisation financière !! Car le péril n’est pas la libre indexation mais bien … l’Exaquatur (procédure en juridiction étrangère pour un fait national).
Cette libre indexation, c’est la possibilité donnée de ne jamais pouvoir vérifier si l’indice choisi représente bien une réalité … en lien avec l’activité économique réelle.
A mon sens, on devrait se pencher sur ce problème, aussi, de définition du sous-jacent et de son ‘indexation’ par la prime de risque, non ?
Ceci évidemment pour servir le propos, d’une nécessité, à l’envers d’une dislocation économique servant l’unité financière (globalisée), d’un unité économique servie par la dislocation financière.