Billet invité.
Se campant crânement sur un terrain qui leur est familier, les gouvernements européens s’engagent stoïquement sur une voie étroite avec un seul impératif : tenir ! Sous la férule des Allemands – les Français n’ayant pas d’autre choix que de les suivre, faute d’avoir une politique – c’est le parti du non qui l’a emporté : non aux euro-obligations ! non à l’accroissement immédiat des moyens du fonds de stabilité (EFSF) ! A l’occasion d’une nouvelle rencontre, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy viennent de boucler le dossier, après que la position française se soit faite attendre.
Les Grecs, les Irlandais, les Espagnols et les Portugais ne vont avoir comme seule ressource que de serrer davantage les dents, les Italiens les rejoignant petit à petit dans cet exercice, en attendant que d’autres s’y mettent à leur tour franchement. Avec comme perspective lointaine, à l’horizon de début 2013, la mise au point d’un nouveau dispositif de sauvetage qui reste à inventer. Par la grâce d’une procédure allégée de révision des Traités européens évitant toute consultation référendaire ou vote parlementaire.
Réunis les 16 et 17 décembre prochains, les chefs d’Etat et de gouvernement pourront alors annoncer qu’ils ont accompli un grand pas en avant en se mettant d’accord pour gagner six mois par rapport au calendrier original, ce qui leur permettra de masquer l’étendue de leurs désaccords à propos du fonctionnement de ce nouveau mécanisme de crise. En espérant que tout tiendra jusque là.
Bien évidemment, rien n’est moins sur. Car sur le marché obligataire, la situation continue de se tendre. Une étape de plus a été franchie dans l’escalade, qui ne concerne plus les taux obligataires des pays entrés dans la zone des tempêtes mais ceux qui semblaient destinés à rester dans des eaux calmes. Les Etats-Unis outre-Atlantique et l’Allemagne en Europe voient les taux de leurs obligations à leur tour commencer à monter, exprimant une tendance de fond.
Vice-président de la BCE, Vitor Constancio vient d’en donner la raison. « La principale source d’inquiétude vient de l’interférence entre les problèmes de dette souveraine et la vulnérabilité de certains segments du secteur bancaire de la zone euro » est-il écrit dans le rapport semestriel de stabilité financière dont la publication vient d’intervenir. « Et l’un des canaux de risque est la possibilité [de les voir entrer en] compétition pour l’épargne sur le marché des capitaux », a-t-il commenté.
Il a estimé que les banques européennes de la zone euro allaient devoir trouver sur le marché obligataire 1.000 milliards d’euros afin de se refinancer dans les deux ans à venir, au moment même où les Etats vont connaître le pic de leur propre demande. Il y a risque non seulement de bousculade, mais aussi d’augmentation des taux pour les uns comme pour les autres.
Cultivant inévitablement l’optimisme, Vitor Constancio – bien connu dans son pays pour avoir su opportunément fermer les yeux pour la cause des banques prises la main dans le pot à confiture, en tant que Gouverneur de la Banque du Portugal – spécule à son tour sur le taux de croissance européen, qui pourrait selon lui permettre d’absorber le choc grâce à l’augmentation de l’épargne qui en résulterait. Jugeant par ailleurs décisif pour le retour de la sérénité sur les marchés que « les gouvernements poursuivent leur politique de consolidation budgétaire », ce qu’il faut entendre par : sollicitent moins les marchés pour laisser la place aux banques.
A bien y réfléchir, n’est-ce pas le même souci qui anime la BCE, quand elle cherche – sans y parvenir pour le moment – à se désister sur les Etats de la charge que représente le soutien des obligations des pays de la zone des tempêtes ? Une manière d’imposer la contraction des émissions.
L’un des postulants à la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de celle-ci, Mario Draghi, déjà membre de son conseil des gouverneurs en tant que président de la Banque d’Italie, a choisi un autre prétexte pour exprimer ces craintes, si ces achats devaient se poursuivre et augmenter en volume : « Je suis tout à fait conscient des risques que nous avons de franchir la ligne et de perdre tout ce que nous avons, de perdre notre indépendance, et au fond, de violer [les traités européens] », a-t-il déclaré au Financial Times. Une indépendance un peu malmenée par ailleurs, lorsque l’on constate que le seul responsable de la BCE qui soutient les propositions d’euro-obligations du premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker est précisément luxembourgeois lui-même…
McKinsey, le consultant financier international, vient à point nommé de publier une étude prévoyant la fin de trois décades de faibles taux d’intérêt. Tant en raison de la demande grandissante en capitaux des pays émergents que du vieillissement de la population qui a, selon l’étude, pour conséquence une baisse de l’épargne. Une hausse progressive du coût de l’argent dans les cinq années à venir, qui pourra atteindre 1,5 % en plus du taux actuel, va résulter de l’insuffisance des capitaux disponibles qui en découlera.
L’une des conclusions de McKinsey est que les gouvernements des pays développés vont devoir accroître l’épargne et moins dépendre de la consommation des ménages, tandis que les pays émergents vont devoir développer leurs marchés financiers afin d’attirer les investisseurs. Autrement dit, les premiers vont se serrer la ceinture et les seconds ouvrir des terrains de jeu aux financiers.
Mais, pour revenir aux banques, un malheur ne vient décidément jamais seul. Elles pensaient avoir une arme secrète en réserve, afin de répondre d’ici 2019 aux obligations de renforcement de leurs fonds propres de Bâle III. Les fameux CoCos, ces obligations se transformant automatiquement en actions en cas de coup dur, suivant un signal convenu d’avance, évitant ainsi d’avoir à procéder à des augmentations de capital. Des centaines de milliards d’euros de CoCos pourraient être dans les années à venir proposés sur le marché obligataire européen, mais il y a un hic, selon Standard & Poor’s.
Ces produits financiers sont des petits nouveaux et rien ne dit que les marchés en absorberont de telles quantités, car ils pourront être jugés trop risqués, ou proposés à un prix pas assez attractif. Encore une nouvelle hausse des taux en perspective, avec une autre conséquence : seules les banques les plus solides boucleront ainsi leurs émissions, laissant les autres en plan en les obligeant de revenir à des méthodes plus traditionnelles, favorisant par ricochet la concentration bancaire au profit des mégabanques.
Toutes ces fâcheuses perspectives ne sont pas pour demain matin, tandis que de possibles restructurations de la dette des pays de la zone des tempêtes sont de plus proche actualité. Dans le contexte général qui vient d’être décrit, il ne manquerait plus que cela pour contribuer à la hausse des taux !
Cela explique sans nul doute que, selon Brian Lenihan lui-même, le ministre des finances irlandais, ce sont les représentants de l’Union européenne qui se sont catégoriquement opposés, lors des négociations du plan de sauvetage, à toute décote obligataire au détriment des créanciers des banques irlandaises. Quitte à faire porter le chapeau aux Irlandais.
Suivant une inspiration semblant fort proche, l’agence de notation Fitch vient d’avertir qui de droit que l’adoption d’un mécanisme de décote en faveur du futur fonds permanent d’aide financière européen était susceptible d’avoir des conséquences négatives sur la note des pays qui pourraient être amenés à en bénéficier. Ce qui signifie, sans attendre.
« A ce stade, il n’y a pas suffisamment de détails sur le mécanisme de stabilité européen, notamment la participation des créanciers du secteur privé, pour se prononcer sur les conséquences exactes sur la notation de leur dette souveraine » a-t-elle déclaré de la manière contournée si propre aux milieux financiers.
Carlo Cottarelli, le directeur du département des affaires budgétaires du FMI, a été quant à lui plus direct : « Je pense que cette approche non orthodoxe n’est pas une bonne idée », a-t-il asséné, s’appuyant sur l’idée que les classes moyennes en subiraient le contre-coup, détenant de la dette publique « directement ou indirectement ». Nous revoilà avec une fois de plus sur les bras les petits rentiers, toujours aussi serviables, victimes d’habitude désignées de l’inflation et cette fois-ci menacés d’un autre grand malheur.
La cause semble donc entendue, si l’on va à l’essentiel. Il ne faut pas effaroucher les marchés, qui doivent avoir la garantie que les obligations souveraines sont assorties de zéro risque, et il faut par contre que les Etats s’effacent devant les institutions financières pour que celles-ci puissent emprunter à moindre prix. Les marchés et les institutions financières, ce sont les mêmes…
On n’a pas d’ailleurs fini de reparler des banques, puisqu’un nouveau round de stress tests va être lancé en février prochain. Une annonce qui, sans risque de se tromper, signifie qu’il y a toujours des gros bobos à dissimuler de ce côté-là et un fort besoin de CoCos.
57 réponses à “L’actualité de la crise: LE CLUB DES MAITRES CHANTEURS, par François Leclerc”
« McKinsey annonce une hausse progressive du coût de l’argent qui pourra atteindre 1,5 point » : 1,5 ou 150 points ? (soit : 1,5 % de plus que les taux actuels) ?
Mini 1,5 % et je le trouve optimiste surtout qu’il semble également y avoir du nouveau auprès de nos amis japonais qui ne pèsent pas pour peu dans l’épargne mondiale (cela reste quand même la 3ème économie mondiale).
Comme a dit une fois devant moi le fondateur de CNN, à qui il était reproché des erreurs pour vouloir aller trop vite: « c’est vrai, mais nous les corrigeons aussi très rapidement’ » !
A ce stade de décomposition on peut légitimement s’interroger sur la faiblesse de réaction des citoyens européens.
Les manifs anglaises, espagnoles, françaises et grecques ne sont que la contre-réaction à des mesures catégorielles précises et ne remettent pas le système en question.
Les « politiques » d’opposition dans les pays d’europe ne sont guère plus diserts quand aux moyens de remettre l’économie sur des rails quant ils n’ignorent pas carrèment « la crise » pour se concentrer sur des modifications à la marge. Quand on sait que moins de 30% des militants du PS Français ont participés aux différentes « conventions » supposées préparer le terrain programmatique des futurs candidats à la présidentielle de 2012 les questions qui se posent sont les suivantes :
– les militants ne croient pas une seconde à ce que propose la « direction » ?
– les militants sont comme le reste de la population, anesthésiés par un système qui semble indépassable (donc « no futur »)
-les militants attendent le « sauveur » qui apportera dans sa sacoche l’ensemble des solutions auxquelles personne n’a pensé à ce jour afin que tout revienne comme avant, en mieux…
Si les militants d’un parti d’opposition sont incapables d’exprimer le « ras le bol » au chantage qu’évoque François et aux déconstructions dramatiques dont nous abreuvent les « responsables » aux affaires tant nationales qu’européennes, on peut émettre des doutes quant à la motivation qui pousserait les « citoyens ordinaires » à changer de « logiciels » comme ils disent dans les cénacles où on a jamais vu un ordi que de loin sur le bureau de sa secrètaire…
–
Ces questions n’intéressent pas les « militants » au PS, car il n’en reste que sous forme de vieux nostalgiques.
Reste un tissu d’élus parasites et des dizaines de milliers de dépendants d’une façon ou d’un autre.
Par contre, la France d’en bas, elle, comprend de mieux en mieux que le capitalisme
et ses serviteurs, politiciens divers en tête, nous mènent au désastre.
quand l’horizon indépassable de la gauche est le spectacle des élections ; il n’y a rien à attendre de ce coté là.
voilà à quoi mène la délégation de pouvoir et la fuite devant sa responsabilité individuelle.
quant au TINA , les possédants peuvent remercier les staliniens.
tout est à reconstruire, à la base loin du spectacle médiatique et électoral ; dans la construction d’alternatives radicalement en opposition avec la pensée libérale.
Un tiers de coqs en pâte, un tiers scotché sur le blog de P. Jorion attendant les nouveaux posts, et un tiers d’expats (qui se doublent d’une appartenance à la première ou à la deuxième des catégories pré-citées)… Ca va pas faire beaucoup de monde dans les rues, surtout par ce froid.
Ça fait longtemps que le PS n’est plus un parti d’opposition au système…
staliniens.
quand je le lis, sur mon écran, en français, j’ai comme la berlue suivie d’une légère dépression anxieuse.
L’Etat, c’est moi: http://www.youtube.com/watch?v=aKpBbhvZzGo
Nous entrons de plein pieds dans l’ère de la « Politique – Fiction ».
L’exemple venant toujours du haut……
Et les faits du bas.
341 banques américaines ont fait faillite à ce jour depuis le début de la crise , combien en Europe ? Est-ce-qu’on ne peut plus trop dissimuler aux US ? Mais où sont la paille et la poutre ? Où donc est l’oeil du cyclone ?
Impeccable, Mr Leclerc.
Le problème est de savoir si « l’Allemagne payera », en formant un partnership avec la France – ce qu’attendent les marchés, pense-t-on. Mais les marchés savent que les pays dits PIIGS n’ont pas une structure industrielle suffisante pour pourvoir rembourser les sommes versées. Ils ont bénéficié des taux bas garantis par le système de l’euro, ainsi que par la BCE (taux de refinancement de 2 pourcent seulement) , ce qui les a encouragé à se endetter pratiquement sans limites. Heureusement, la crise bancaire a mis en frein à cela – si elle a un côté positif, c’est celui-là.
Le problème de l’euro est un problème de dettes. Il n’y a que deux solutions possibles pour
le » couple » franco-allemand: de payer ou de gérer un processus d’érosion, qui peut-être rapide, avec le FMI et compagnie sur le dos. A mon avis, l’euro, tel qu’il existe aujourd’hui, est foutu.
L’inévitable restructuration de l’Europe :
http://www.project-syndicate.org/commentary/eichengreen25/French
Je voudrais bien que vous développiez cette idée de « partnership » franco-allemand, car au regard de ses finances publiques la France n’a aucun moyen de payer une quelconque dette, à commencer par la sienne et ne bénéficie que d’une « amnistie » des agences de notation au même titre que l’UK ou les USA… La France en Europe s’agite beaucoup mais n’ a pas les moyens de ses ambitions alors je voudrais savoir en quoi le couple franco-allemand est moteur de quoi que ce soit et quelle est votre idée précise de partnership??
jdd
Il s’agit de sauver les meubles, en revenant à une sorte de status quo ante, en essayant de limiter les dégâts pour les pays créditeurs.
Et vous oubliez le contribuable. Mais rassurez vous, en dehors des pseudo-solutions, aucune décision incisive sera prise avant 2012.
Les états PIIGS ont joint la zone euro pour bénéficier des taux bas, réservés normalement aux pays « forts » (Allemagne, France…). On a fait une chose analogue aux USA: baisse des taux d’intérêts pour inciter les gens à consommer, à s’endetter – il faillait bien une autre bulle pour remplacer celle de l’internet.
Pour aller plus loin, je serai tenté de divulger des éléments confidentiels,alors que je ne peux les étaler ici. Je suis un bolgeur comme tous ceux qui déposent leur commentaire ici; j’exprime mon point de vue, c’est tout.
Revoilà effectivement les CoCo. Par contre l’idée d’euro-obligations est à double tranchant ; que vont devenir les obligations ne bénéficiant « que » de la garantie d’un seul état, surtout s’il n’est pas dirigé par une Bundeskanzlerin?. Vous voyez le magnifique piège à son à détente ultra-sensible ?
Comme d’hab : informations précises et style à la hauteur.
Le ramage et le plumage, le fond et la forme…
A quand une livre composé de vos chroniques ?
« Par la grâce d’une procédure allégée de révision des Traités européens
évitant toute consultation référendaire ou vote parlementaire. »
Ou comment rendre évident le manque de démocratie
de la construction européenne.
Qu’ « ils » puissent aller aussi loin dans le déni est révélateur.
Bientôt, « ils » vont penser qu’ il faut changer le peuple,
pour ne pas courir le risque de se voir demander des comptes.
La cour de Karlsruhe avait accepté le traité de Lisbonne
mais en emettant un avertissement: devant les lacunes
démocratiques de la construction européenne, la primauté
du parlement allemand ( Bundestag et Bundesrat)
devait être assurée. J ‘imagine mal que cette cour
se déjuge si elle était saisie sur une révision
qu’ « ils » voudraient furtive.
Difficile d’expliquer que la révision est à la fois nécessaire
mais d’ampleur si faible qu’ une consultation
des peuples ou des parlements ne s’impose pas.
Graver dans le marbre une organisation économique
et financière, essentiellement contingente, restera
la marque du manque de clairvoyance des dirigeants.
La période d’instabilité des textes de base est officiellement
ouverte…
Ben oui, pisque le peuple y comprend ren !
et pis, l’oligarque de base, peut pas et veut pas changer, pisqu’il est parfait, et pis, il a qu’une idée : TINA ! veut pas en démordre …
Pisque le peuple comprend ren, on va lui bourrer le crâne d’âneries, comme ça , il risquera plus d’avoir des idées de rebel—- (ô pardon ! ça m’a échappé)
Avec comme perspective lointaine, à l’horizon de début 2013, la mise au point d’un nouveau dispositif de sauvetage qui reste à inventer. Par la grâce d’une procédure allégée de révision des Traités européens évitant toute consultation référendaire ou vote parlementaire.
Je ne comprends pas ces deux phrases, ou tout au moins le rapport qu’il y a entre elles.
Le nouveau dispositif impliquera une révision du Traité de Lisbonne, mais il est prévu d’utiliser une procédure dite « simplifiée » plus rapide et qui permet de s’affranchir de toute consultation des électeurs ou des parlements.
@FrançoisLeclerc,
Vous décrivez plus haut la manière contournée de s’exprimer des milieux financiers, n’en est-ce pas une de ponctuer votre commentaire d’un « par la grâce d’une… ou vote parlementaire » ?
Certains beaux esprits appellent cela un « déficit démocratique » , c’est plus qu’une figure de style, c’est l’aveu d’une complicité au moins inconsciente avec l’acquiescement à une nouvelle forme d’oppression. Je ne vous range évidemment pas dans cette catégorie mais parfois il faut appeler un chat un chat pour qu’il n’y ait aucun risque de méprise…
Ce que nous voyons apparaître, c’est une nouvelle forme historique de gouvernement qui n’a pas encore reçu de dénomination appropriée, le terme de dictature ne convenant certes pas, mais l’intensité de l’oppression, la propension à la dissimulation et au mensonge permanent, l’utilisation de la diabolisation des « dissidents », voire leur élimination violente si nécessaire, en sont des composantes indéniables.
Of the world’s 100 largest economic entities, 51 are now corporations and 49 are countries.
http://www.corporations.org/system/top100.html
http://www.globalissues.org/article/59/corporate-power-facts-and-stats
No comment
Et c’est un classement sur chiffres de 2000.
On imagine aujourd’hui.
Cependant, j’ai un petit problème méthodologique.
Ce classement compare CA (ventes) des sociétés et PIB des Etats,
ce qui n’est que la valeur ajoutée, donc pas comparable aux ventes.
Les gouvernements européens ? Et n’allons pas trop vite en besogne. Ils se retrouvent mercredi 15 à Bruxelles. Attendons cette énième grand messe pour voir si l’ensemble des gouvernements européens vont, comme semble l’accepter « stoiquement » le gouvernement français, supporter la « férule des allemands ». Il se peut que certains à un certain moment finissent par dire : « pouce! ». Stop au directoire de fait franco-germanique !
Vous nous écrivez François que la France n’a plus de politique.
Mais si elle en a une, et cette politique est la même décidée depuis 20 ans, et la chute du mur de Berlin, par un autre François. C’est celle de l’ancrage inconditionnel de la France à l’Allemagne pour empêcher que cette dernière lorgne vers l’Est. C’est la politique du franc fort et des blocages des salaires. C’est la politique de la rigueur (politique seulement abandonnée momentanément lorsqu’il a fallut sauver les banques françaises du désastre) et du démantelement des services publics. C’est la politique d’un impérialisme français aux abois, se rendant de plus en plus compte de la place qui lui est réservé si le monde continuait à se développer sur des bases capitalistes: un lander allemand.
Ne nous faisons aucune illusion. L’impérialisme français ne veut pas disparaître, il ne veut pas tirer le premier sur Berlin. Alors Sarkozy, sans peur du ridicule, entonne le chant teuton. Mais dès que la rebellion va se déclarer en Europe, Paris tentera de s’en faire le chevalier blanc, dans l’espoir d’une grande zone méditarréenne à sa botte.
Non aux euro-obligations ! non à l’accroissement immédiat des moyens du fonds de stabilité, non à la crise du capitalisme, nous dit pour l’instant Sarkozy.
Oui mais voilà, sans décision majeur venant de Bruxelles le jeudi 16 décembre, les marchés vont fondre sur la pauvre Europe. Et l’Allemagne risque de faire de la résistance.
Ce sera le sauve qui peut général, avec ou sans Berlin.
On verra la semaine prochaine la validité de ce pronostique marxiste.
The Washington Post
Sen. Bernie Sanders takes over Senate floor in hours-long speech
Original post: Sen. Bernie Sanders (I-Vt.) has been on the Senate floor since 10:30 a.m., speaking out against the tax deal reached by President Obama. He shows no sign of letting up any time soon.
Sanders has been an outspoken critic of the deal since the White House announced it on Monday.
Tout est dit, brillant discours.
Pendant ce temps en Asie après la pression exécutée en parallèle par la Chine et la Russie pour revendiquer certaines îles japonaises, après les tirs de missiles nord coréens, après le défilé de 60 navires de guerre accompagnés de 400 avions et 45000 soldats des forces japonaises et américaines conjointes (survolé au passage par des avions espions russes), après un prix Nobel de la paix qui semble dessiner 2 blocs de nations… les nouvelles du jour vont toujours dans un sens de réarmement:
La politique japonaise ne savait plus comment se situer entre les USA et la Chine, la réponse semble se dessiner avec les évènements.
Merci Paul pour ce raifraîchissement « Lost causes »…Que vous nous aviez déjà proposée il y a quelques mois…Elle illustre magistralement la situation et renouvelle votre perspicacité à engendrer l’évolution du monde actuel…Respect…Et chapeau bas…Paul vous êtes visionnaire…Et ça me saisi terriblement…Il y a quelques mois, je ne pensais pas que cela réapparaitrait aussi clairement et rapidement…Aussi, je vous reconnais comme un être particulièrement digne d’être lu et entendu partout et le plus souvent possible…Aussi, je cesse illico-presto de fanfaronner sur savoir si le prix a de la valeur ou pas…Et j’achète tous vos livres que je lis très attentivement…Je deviens une inconditionnelle lectrice de tous vos ouvrages.
Il y a probablement un lien avec le fait que quelques milliardaires insistent pour faire don de la moitié de leur fortune.
Cà sent le roussi et çà vient des fesses des Buffet et Gates.
C’est bien ça, le problème est le non partage de la richesse…
Mr Smith au Sénat, quel régal !
s’il n’en reste qu’un, il sauve un peu l’honneur de son Pays !…..
Selon UBS les banques espagnoles pourraient avoir besoin de 70 à 120 Mds € pour ne pas faire faillite à cause de la bulle immobilière.
http://www.cotizalia.com/en-exclusiva/banca-ubs-perdidas-120000-millones-20101210-62302.htm
Je sympathise avec vos préoccupations…
En effet, le court terme européen est inquiétant mais toutefois, le long terme l’est encore plus…
Avec les politiques de restrictions budgétaires imposées à court terme aux états membres au nom de la règle communautaire de 3% maxi de déficit, sans compter que même sans cette règle communautaire, les états se font de toute façon une lutte acharnée à coup de dumping fiscal et social, chacun tirant la couverture à soi ou du moins ce qu’il croit être une couverture: on a vu que les entreprises irlandaises protégées de la concurrence par des mesures fiscales extrêmement avantageuses ont en fait perdu toute compétitivité réelle… Ces politiques à court terme sont en elle même catastrophiques pour les populations qui en souffrent.
Je disais donc que les états membres se battant les uns contre les autres ne vont plus faire d’investissements publics ni assurer un minimum de services sociaux et pas investir non plus en éducation ou dans la santé ou dans les infrastructures de transports, ce qui est dramatique bien sur à court terme pour nous tous, mais ça risque de l’être encore plus dans le futur car il s’agit d’un ensemble d’investissements dont auront besoin les états membres quel que puisse être l’évolution politique de l’Europe dans le futur, que le système reste relativement inchangé sur ses principes ou même si par un improbable revirement politique, on assistait à une remise en cause du système capitaliste de marché.
Compte tenu du fait que les états sont enfermés soit dans la règle communautaire du déficit maximum de 3%, soit dans une concurrence d’état à état, à coup de restrictions budgétaires afin de pouvoir baisser leurs taxes, ces investissement indispensables ne se feront pas, et il ne faut pas compter sur les initiatives des entreprises privées pour se lancer dans des investissements à caractère public, car elles sont trop préoccupées par le court terme et qu’il n’y a pas de profit direct et immédiat à faire dans le domaine de l’éducation pour tous, de la santé pour tous ou l’investissement dans des infrastructures diverses aux profitabilités incertaines pour ces entreprises privées. Les pays de la zone encore appelée l’Europe, vont donc très probablement petit à petit régresser en matière de services publics et d’infrastructures éducatives et sanitaires ou de logistique de base au niveau des transport, que soient des transports de personnes, de marchandises, d’énergies et d’eau ou de données.
Encore une fois quel que soit le système qui sortira de la crise et des mouvements de révoltes des populations en colère, le redémarrage d’un système fonctionnant soit sur des bases nouvelles soit au pire dans une continuité du système actuel; sera englué par des infrastructures éducatives, de santé et de transports totalement dégradées par le manque d’investissements, mettant les pays européens dans des situations proches de celles existant dans les pays du tiers monde…
C’est pour ça que je pense qu’il va être indispensable d’investir dans ces domaines: éducation santé et logistique publique et cela de manière urgente. Comme ce ne sera pas possible au niveaux des états pour les raisons que j’ai évoqué plus haut, il me semblerait urgent que l’Europe renforce son activité dans ce domaine au travers d’une structure telle que le Fond Européen de Développement (FED), structure qui a fonctionné depuis de nombreuses années et permis quelques soutiens, fussent ils limités, à des développements d’infrastructures publique en Irlande, en Italie du Sud, au Portugal, en Espagne et même dans certains territoires d’outremer français…
Peut-être que les investissements publics nécessaires au bon fonctionnement de nos économies devrait être financés au niveau européen afin d’éviter les distorsions de concurrence qu’entrainent les concurrences interétatiques liées aux politiques d’investissements publics à long terme, financées par les impôts nationaux pour lesquels certains pays préfèrent sacrifier le futur, au profit d’une politique de baisse des impôts à court terme.
L’avantage d’investissements structurels européens serait précisément qu’ils couperaient en grande partie l’herbe sous le pied de la concurrence interétatique sauvage et au dumping fiscal et social en s’en prenant aux impôts nécessaires à leur financement nationaux. Il faudrait cependant pour financer un tel accroissement de l’action du FED que l’Europe puisse enfin collecter directement un impôt européen sans être tributaire de négociations interétatiques égoïstes comme c’est le cas aujourd’hui puisque ce sont pour le moment les états qui financent le FED. Les modalités et le montant de cet impôt européen restent à négocier entre les états membres de l’Union Européenne(UE). Notons que comme le fait remarquer Pierre Larrouturou, que ce financement pourrait venir d’une augmentation des taxes sur les bénéfices des sociétés et non des impôts des particuliers. Taxes sur les bénéfices des entreprises, qui contrairement à une opinion répandue, sont plus faibles en moyenne en Europe qu’aux USA… 25% contre 50% aux USA ( je cite de mémoire le livre de Pierre Larrouturou ; « Crise, la solution interdite »)
Restera aussi à envisager un mode de répartition géographique et temporel démocratique des investissements dans les états membres que permettrait une telle augmentation du FED. Ce mode de répartition des investissements devrait laisser une large part aux organisations de la société civile et aux partenaires sociaux et ne pas rester aux seules mains des femmes et hommes politiques trop préoccupés par leurs prochaines réélections pour envisager sereinement les choix d’investissements d’infrastructures à ce niveau européen.
Stratégie complexe bien entendu, cependant cette éventualité d’un accroissement des moyens et des actions du Fond Européen de développement me semble plus réalisable qu’une harmonisation fiscale et sociale générale au niveau des pays membres de l’UE, thème dont les états européens ne veulent pas entendre parler. Notons que l’on criquque souvent l’Europe or cette dernière n’existe pas, les états membres voulant garder leur prérogatives et ne s’appliquant même pas les régelmentations communautaires qu’ils ont votés eux mêmes.
Enfin de tels investissements massifs auraient un effet à court terme de type Keynésien mais à mon avis plus adapté à la situation si les investissements sont faits dans les domaines de l’éducation et de la santé et des équipements dont ces secteurs ont besoin pour se maintenir à un niveau suffisant à assurer une bonne qualité de ces services. Autre domaine important aussi, l’amélioration des systèmes de transports de manière à éviter des déperditions d’énergies et d’éviter le plus possible l’accroissement de la création de déchets et de chaleur.
Il resterait à convaincre les décideurs dans les états qu’un investissement n’est pas forcément réalisé dans de la pierre, vieux réflexe d’une civilisation fondée sur les murs, dont la ligne Maginot fur le dernier avatar tragique… Un investissement dans l’intelligence, dans la santé et dans les réseaux de communication, physiques ou virtuels, seront de bien meilleures défenses contre la mondialisation que des investissements « en dur » pour lesquels il y a de forts risques qu’ils soient obsolètes assez rapidement, sans doute même avant que leur construction soit achevée.
Des investissements dans l’intelligence, quelles qu’en soient les modalités, ne peuvent que faciliter une meilleure adaptation à des évolutions dont il me semble impensable qu’elles fussent toutes contrôlées et serait-ce d’ailleurs concevable, car on ne sait pas à l’avance où une innovation va s’avérer utile à la société. L’histoire des sciences et des technologies est pleine d‘exemples de recherches dont on n’imaginait pas qu’un jour elles puissent porter des fruits applicables à tous. Qui aurait pensé au moment où ils ont été inventés que les nombres imaginaires permettraient de résoudre des problèmes très concrets en électricité…
A ce propos, là aussi, contrairement au crédo des néolibéraux, les innovations viennent plus souvent de contrats publics que de la concurrence entre les entreprises… Les contrats publics ayant la stabilité à long terme nécessaire au développement d’innovations réelles, la concurrence inter entreprise aboutissant au mieux à des adaptations à court terme des produits et technologies aux conditions du marché…
Il faut aussi tenir compte de modèles d’innovations très différents de ceux dont avaient besoins les technologies mécaniques : les développements de logiciels sortent maintenant souvent, au moins dans leurs versions initiale, de petites équipes et de processus de mise en réseau des logiciels qui sont de facto testés par les utilisateurs (voir tous les systèmes de « Request for Comments » (RFC) qui ont permis des innovations rapides et relativement stables au niveau des fonctionnements des programmes rapidement mis au point (TCP-IP et le World Wide Web ainsi que des protocoles comme HTML). On trouve aussi de plus en plus d’individus ou de groupes d’individus qui développent des logiciels originaux sans être à la recherche d’un profit immédiat et qui s’empressent de mettre le code source sur internet… Mais ces logiciels sont souvent repris par des grandes entreprises, bien entendu pour en tirer un profit… On pense à Linux ou Open Office.
Tout cela pour dire que l’évolution des technologies continuera de modifier le paysage socio-économique et que la meilleure défense face à ces évolutions sera une éducation aussi large que possible, y compris technologique, au moins au niveau des principes, afin de pouvoir en comprendre les tenants et les aboutissants.
Une de mes inquiétudes est que ni les hommes et les femmes politiques ni les organisations citoyennes( diverses associations à caractère social) ne semblent apporter toute l’attention à ce qu’impliquent ces changements dans les modes d’innovation technologiques ni aux implications de ces technologies elles mêmes. Peut-être est-ce du au type d’enseignement que nous a dispensé l’école pratiquement dans tous les pays de l’OCDE bien au-delà donc de l’Europe, enseignement pour lequel les applications pratiques des technologies n’avaient pas le caractère scientifique attendu pour une enseignement académique et dans le cas des formations plus littéraires ou des sciences humaines, semblaient trop éloignées du propos des disciplines enseignées… Je revois le regard affolé des étudiants que j’ai eu en 3ème année de l’école supérieure de commerce quand je leur ai dit qu’il serait important de lire au moins une revue de vulgarisation scientifique par mois, ne serait-ce que pour pouvoir comprendre de quoi leur parleraient les ingénieurs dans les entreprises où ils travailleraient et les clients techniques ainsi que pour pouvoir aussi répondre aux changements technologiques dans les entreprises où elles et ils seraient employés plus tard…
Mais je devais tenir cet intérêt pour la technique de mon père, habille mécanicien professionnel qui aimait à expliquer à ses enfants le fonctionnement de diverses machines… Je lis avec son encouragement depuis mon adolescence des revues scientifiques de vulgarisation, cela ne fait pas de moi un scientifique ni un ingénieur mais me permet de suivre un peu au moins l’évolution dans laquelle nous sommes embarqués et qui est en fait très peu contrôlée et le sera de moins en moins si les états réduisent de plus en plus leurs contrats de recherche…
Excusez-moi d’avoir un peu dévié au cours de ce message. Dans mon esprit ce manque d’intérêt pour « la chose technologique » a déjà eu de graves conséquences sociales
et risque d’en avoir d’encore plus graves avec le désengagement des états des recherches publiques, et même des entreprises privées qui se cantonnent pour la plupart à de ce qu’on appelle « recherche développement » ce qui ne les protègera pas contre des changements de paradigmes importants, auxquels ni les états ni les entreprises privées ou publiques ne seront préparées.
Cordialement.
Paul
Il fut un temps, pas si lointain, où, pour ce que l’on appelait encore à cette époque là la classe ouvrière existaient des associations d’éducation populaire, le mouvement ouvrier, principalement syndical, avait bien compris que l’on ne pouvait pas compter sur « l’école bourgeoise » pour éduquer les « masses » et qu’il fallait se prendre en mains et développer par soi-même un réseau alternatif d’éducation, l’alphabétisation ou l’apprentissage de l’Histoire en étaient des composantes évidentes. D’une toute autre façon, la volonté avérée de nos élites de diminuer, voire, de détruire toute éducation au profit d’une « préparation à l’employabilité » est symptomatique de leur prise de conscience de la nécessité d’en finir avec la possibilité pour ces mêmes « masses » d’acquérir le minimum de savoir critique permettant d’appréhender sa propre situation et éventuellement d’en comprendre les causes et enfin, plus qu’éventuellement d’avoir les outils intellectuels permettant de la changer….
Votre inquiétude est si j’ose dire justifiée mais elle part d’une si benoîtement prise en compte de ses origines que comme on dit chez nous « Avec çà on n’a pas le cul sorti des ronces… »
…La robotisation a probablement suivit son chemin de marginalité…Et alors là, les surprises sont à venir et nous n’y sommes guère préparés…Sauf peut-être les auteurs de sciences fictions…
Je rejoins totalement Paul Trehin dans son souci du manque d’intérêt que nous attachons à l’évolution des technologies et autres intelligences artificielles et aux surprises que cela ne manquera pas de nous réserver dans un avenir qui ne me semble pas si lointain….
Paul, vous semblez croire que la solution peut provenir de l’Europe, sous entendu je pense, dans un état on est capable de se mettre d’accord alors faisons le au niveau de l’Europe, tous les Européens pourraient alors en profiter.
Je me souviens du déménagement de certaines grandes usines à l’intérieur de la France, la délocalisation est une chose ancienne, et en particulier l’attirance de l’industrie pour les ports qui préfiguraient la mondialisation.
Que n’a t on pas vu, la guerre interne à notre pays, des licenciements au sud et des embauches au nord, des terrains offerts et des exonérations qui faisait que même à l’intérieur de notre pays le contexte économique d’installation pour une entreprise était différent.
Juste dire à travers ces mots que même à l’intérieur de la France il existe des situations de concurrence intolérable, alors espérer un égalitarisme au niveau de l’Europe…
pour l’éducation, 30 ans de dégénérescence, bien évidemment il faut et cela aurait dû déjà être fait, reste qu’avant que des résultats concrets soient obtenus, il faudra sans doute attendre plus de 10 ans et ce me semble il y a une urgence qui est immédiate.
Quant au développement de la recherche, je crois que même si vous avez raison, vous lui donnez une trop grande importance et en espérez sans doute de trop.
Bien évidemment au niveau informatique, le développement peut se faire en quelques points du monde et être livré et analysé à l’autre bout du monde, l’usine de développement est alors unique, en ce sens le développement de la productivité est importante, une seule usine peut désormais inonder la terre d’IPAD tout comme le logiciel.
J’ai l’impression que nous avons la chance actuellement que la génération des années 70 ait été « chercheuse », dans tous les domaines des recherches ont été entreprise et ont mis 15 à 20 ans voir plus pour aboutir, ensuite il y a eu reprise des découvertes et applications à d’autres secteurs, le LCD est fruit d’une recherche française sur la lumière, ce me semble j’ai comme l’impression que les générations suivantes n’ont pas ce côté chercheur et suis donc sceptique pour les pays occidentaux, je pense donc que la recherche migrera vers les pays en développement demain, ce encore une fois contre l’occident.
Voilà juste vous dire que si votre réflexion me semble correcte, peut être enfermé dans votre métier et loin du terrain de la guerre du privé, vous n’avez pas bien vu le réel fonctionnement du monde
Bien à vous
Le « progrès en marche » a pour conséquence la « tiermondisation » de l’Europe et donc des pays à l’origine de l’idée de progrès.
Comme le progrès et ses idéologies sont magnifiques !
Paul Trehin
Je vous approuve entièrement.
Il y a bien longtemps, existait une revue qui s’ appelait « Mécanique Populaire » , elle a disparu, mais sa consoeur « Science et Vie » subsiste, de même que « Science et Avenir » et « la Revue du palais de la Découverte » . Si nous voulons que la jeunesse s’intéresse à la science et la technologie, en ce temps de cadeaux de fête de fin d’année, plutôt que d’offrir une DS ou un nouveau jeu vidéo, pourquoi ne pas offrir un abonnement à l’une de ces revues…….
Kerema, le Palais de la Découverte va être transformé en galerie marchande…
On voit bien ainsi la dérive en cours de continuation.
Monsieur Tréhin, juste une chose. Pour vous « rassurer ».
La culture technologique et scientifique est encore très forte parmi les générations actuellement de 40 ans et plus.
Héritage de grands hommes français qui ont fait des découvertes fondamentales, certainement.
Et, de plus, même si le Français est assez indiscipliné, c’est au contraire très bon pour le foisonnement d’idées et le décloisonnement des domaines.
Cela aussi, nous l’avons « encore » dans nos « gènes ».
RSJ says:
Friday, November 19, 2010 at 2:18
Scott,
The issue isn’t wether the Fed is well capitalized – that kind of question doesn’t make sense, right? The point is that fiscal adjustments are necessary when the CB purchases risky debt. The fiscal adjustments are realizations of previous CB fiscal transfers.
CBs should not be in the investment business, or risk-bearing business, as this does not square well with fiscal neutrality.
Of course the Fed must spend all interest income or pass it through to treasury, otherwise CB asset purchases would be an income drain on the private sector, which is also fiscal policy. The whole system is designed to be neutral as regards to fiscal policy.
But the ECB is another matter. The ECB has no riskless assets with which to conduct monetary policy, and so is forced to conduct backdoor fiscal policy. That backdoor fiscal policy is limited to supplying income to creditors and draining income from debtors, as with any other bank. But unlike a regular bank, if the asset side changes, they cannot reduce their liabilities, so they are reliant on TARP-like injections from the member states. It’s a fake central bank, or a “troubled” central bank.
And in this case the likelihood of default is real. Both Ireland and Greece should see the power they have and default. Then Germany would be forced to bail out its own banks as well as the ECB system anyway, effectively paying off a portion of Greek debt, without being able to impose austerity on the periphery.
The ECB has zero leverage. Soon, if not already, it will be conducting accounting fraud and engaging in all the gimmicks that banks do in a crisis when they are faced with a real solvency constraint and no fiscal arm to turn to. Rolling over loans on easier and easier terms, hiding assets, etc.
It just goes to show what an absurd concoction the whole system is. It’s as if the economists had decided that only monetary policy matters, and so they created a “government” with only a monetary policy arm. But its the fiscal arm that makes the monetary arm possible. At the end of the day, you need an institution that can supply income, because that is what plugs the balance sheet hole. And the EMU has no such institution. It only has an institution that can supply money, but not income. Perhaps the best way to view the EMU is as the logical end game of monetarism; a Frankfurt monument to stock/flow confusion.
RSJ says:
Friday, November 19, 2010 at 15:39
Stephan,
How is the ECB going to plug the hole in its balance sheet? The ECBs balance sheet must balance. It must have positive capital. But unlike a currency sovereign nation, it’s ability to raise capital relies on contributions from the member NCBs. OK, it has the ability to earn interest on the assets it buys, so that’s something, but not much.
//www.ecb.int/ecb/orga/capital/html/index.en.html
There is 4 Billion in capital for the ECB. and an equal size reserve fund, so let’s say 8 Billion in capital. That’s not a whole lot to absorb losses against a balance sheet that was around 2 Trillion last I checked (couldn’t find more recent data than March 2009).
In this respect, it is like any highly leveraged bank. Sure, it can create euro liabilities just like a bank can create deposit liabilities, but it can’t give them away, or give away so many that it would exceed the inflows via interest payments as well as the accumulated capital from member states.
So if the ECB purchased Greek debt and there was a default, then this would exceed the capital buffer, and force the NCBs to supply more – e.g. the TARP like injections.
But the NCBs have their own balance sheet constraint and their own capital requirements that are supplied by their fiscal arms with taxing power. So at the end of the day, the capital of the ECB is provided by the taxing power of the member governments, none of whom are currency sovereign, and all of whom would be forced to cover the losses – e.g. pay for the defaulted Greek debt at the expense of their own taxpayers or debt burdens.
Obviously in case of one nation’s default, this would automatically put into question the solvency of all the other nations, and yields on them all would go up, as they would be forced to bail each other out. It’s a circular firing squad.
In any case, it would be funny if there was a crisis, and no nation could bail out the ECB because it would violate the SGP.
Obviously all of this puts downward pressure on how large the ECB balance sheet can get. That, plus the fact that there is no riskless debt that it can purchase.
P.S.
I’m sure Ramanan or some of the other people here will be able to supply multiple official documents about what the minimum capital requirements are, and if there are any write down procedures. Can the ECB pick up the phone and demand $X in capital from the member states whenever it wants?
Original blog:
The US Federal Reserve is on the brink of insolvency (not!)
Il est assez naturel que tous ces décideurs commencent à se « prendre les pieds dans le tapis »: gérer le mensonge accumulé depuis des décennies est une gageure: maitriser des montagnes de fausse monnaie est un défi surréaliste: la montagne va accoucher de la souris: l’annulation de la dette, car quelle solution sera efficace quand les taux augmenteront bientôt de 0,5, 1, puis 2, puis 3, 5%…? : tous ruinés pour n’avoir pas été capables de rembourser un colossal tas dette fictive émise par de faux-monnayeurs: les maîtres chanteurs nous tiennent tant que nous continurons à donner de la valeur à leur fausse monnaie: mensonge quand tu nous tiens!
Je suis à peu près convaincu, même si ce n’est pas ma tasse de thé, que Marine le Pen virera en tête au premier tour de la présidentielle de 2012. Qui l’affrontera ( ; ) ) pour le second tour dépendra de la multiplication des candidatures à gauche, au centre et à droite. Ensuite ?
Le point qui m’intéresse aujourd’hui, dix huit mois avant ce type d’échéance, est l’anteaction (le contraire de rétroaction) que cette perspective devrait impacter sur les politiques de l’Union Européenne, sur la relation franco-allemande et sur l’avenir de l’Euro.
Une sortie de la France de l’Euroland (programme du FN), que je ne souhaite pas, soyons clairs, ferait bien évidemment capoter ce dernier mais aurait une conséquence extrêmement fâcheuse pour la RFA. L’Allemagne exporte massivement en Europe parce qu’elle bénéficie d’un très gros avantage par rapport aux autres « insiders » : il y a un taux de change fixe, l’Euro, qui étrangle les exportations des autres membres de l’Euroland vers la RFA et favorise les exportations de cette dernière vers eux. C’est un état de fait, et je ne discute pas s’il résulte d’une bonne gestion de l’une contre une mauvaise gestion des autres ou bien d’un « dumping » social de l’une au détriment des autres, puisqu’il doit bien y avoir un mix de tout cela dans le cocktail Molotov qu’est l’Euro aujourd’hui.
Il semblait que l’avantage économique et commercial de l’Allemagne était compensé par l’accès à des taux d’intérêts « allemands » bas pour les autres membres de l’Euroland. Le non soutien solidaire de la RFA a mis fin à cette illusion et je ne vois pas quel avantage ces derniers ont à rester dans un système qui les garrotte jusqu’à ce que mort finisse par s’en suivre… On se dirigerait donc vers des dévaluations compétitives au sein de l’actuel Euroland. Ainsi l’Allemagne n’est-elle pas en train de scier la branche sur laquelle son économie et sa puissance sont assises ?
Une solution alternative, comme une sorte de moyen terme, serait une forme de Bancor au sein de l’Euroland avec l’avantage de préserver des acquis de la construction européenne et l’inconvénient de ne satisfaire aucune des ambitions nationales de ses membres dont l’Allemagne en tout premier lieu.
o un animal moins égal que les autres dit :
11 décembre 2010 à 03:16
o Votre inquiétude est si j’ose dire justifiée mais elle part d’une si benoîtement prise en compte de ses origines que comme on dit chez nous « Avec çà on n’a pas le cul sorti des ronces… »
J’avoue ne pas comprendre votre remarque. Quand je parlais de compréhension de la science et des technologies je ne parlais par de formations professionnelles destinées à « l’employabilité » mais de formations permettant de comprendre les origines historiques et sociales de ces domaines scientifiques et technologiques et leurs impacts sur la société afin justement de pouvoir les critiquer, mais en connaissance de cause. Or l’ignorance et ou le manque d’intérêt à propos de ces sujets conduit nos sociétés à foncer droit dans le mur avec un bandeau sur les yeux. C’est aussi ce que dit idle dans son commentaire me semble-t-il
o idle dit :
11 décembre 2010 à 07:59
…La robotisation a probablement suivit son chemin de marginalité…Et alors là, les surprises sont à venir et nous n’y sommes guère préparés…Sauf peut-être les auteurs de sciences fictions…
Notre manque de culture dans le domaine scientifique et technologique, notez que je parle de culture, fait que nous ne serons pas préparés aux surprises que nous réservent les évolutions scientifique et technologique qui nous tomberont sur le dos. Pourtant justement l’histoire des sciences et des technologies nous apprend que ce sont elles qui ont créé les fondations des crises et tout autant des misères humaines que dans d’autres endroits leur salut. J’ai déjà cité les effets catastrophiques de la révolution industrielle sur la misère en Angleterre ou ceux de l’automation des métiers à tisser Jacquard à Lyon. Combien d’enseignant ont vraiment décortiqué l’origine de ces tragédies humaines ? Or nous sommes au devant de nouvelles tragédies humaines mais apparemment les analyses ne vont que rarement chercher les fondements de ces tragédies futures qui, comme Marx le dénonçait déjà se trouvent dans l’infrastructure qui conditionne les rapports de production et en conséquence les rapports sociaux.
Peut-être, comme en parle Idle dans son message, serait-ce dans les auteurs de science fiction qu’on pourrait trouver des éléments de réponses aux dramatiques évolutions de nos sociétés. Mais qui a lu « le meilleur des mondes « d’Aldous Huxley ? Livre qui bien qu’écrit en 1931 décrivait une société dominée par le consumérisme, le conditionnement médiatique, les effets potentiels horribles d’une recherche génétique débridée, et même les effets de la possibilité d’avoir une société libérée des risques de fécondation non voulue lors de rapports sexuels et même l’apparition de drogues douces !!! destinées à rendre dociles les membres de la société pour leur faire accepter la position qui leur avait été assignée dès la naissance… En sommes nous si éloignés ?
La science fiction regorge de textes aux vertus fondamentalement révolutionnaires, les auteurs s’étant servi de ce genre en littérature car il leur permettait de faire des critiques féroces de la société et de ses engrenages qui réduisent les individus en poussières ou en bouillie, en effet ce qui ont écrit des livres sérieux sur ces sujets n’ont ou bien pas été publiés ou encore pas ou peu lus.
Pour ce qui est de l’impact technologique et scientifique, je pourrais en parler en connaissance de cause pendant des heures surtout dans le domaine des applications touchant les personnes handicapées. Cet impact est lourd tant en mal qu’en bien de plus il a des retombées sur le reste de la société… Mais sciences et technologies ont aussi des impacts très lourds sur d’autres groupes dans nos sociétés or ce sujet semble n’intéresser que fort peu nos hommes et femmes politiques ni les représentants de la société civile ni les partenaires sociaux qui continuent de se battre au niveau des superstructures, c’est-à-dire au niveau des lois et des institutions sans se préoccuper des condition imposées par les infrastructure scientifiques et technologiques à ces lois et institutions.
Paul
Bonjour Paul,
J’arrive un peu tard sur vos commentaires, et je suis obligé d’être bref, alors que le thème de votre réflexion mériterait (selon moi) un fil spécifique. J’approuve votre réflexion : Marx, souvent cité sur le blog pour d’autres raisons, était lui-même un passionné d’innovations techniques, qu’il voyait comme autant d’opportunités de faire advenir les choses. Ce que vous rappelez dans la langue orthodoxe : « l’infrastructure qui conditionne les rapports de production ».
Ce thème de discussion a aujourd’hui peu de public, malheureusement. J’y vois au moins 2 raisons :
– la difficulté objective de garder l’esprit ouvert et de comprendre l’ensemble des disciplines en jeu (intégrant à la fois les sciences et les techniques), qui ne font que croître
– une forme de méfiance réciproque entre les « tenants » de la superstructure (pour lesquels il n’y a que trivialité à considérer les technologies), et ceux de l’infrastructure.
Pour le moment je vois surtout des innovations technologiques qui rendent les gens incapables de se révolter « physiquement »: ordinateurs (qui ont fait baisser la criminalité aux US: quand on est occupé à copier des films et des cd, on attaque personne dans la rue); ou mieux encore, le nouveau système des cartes de bus/train/métro employé aux Pays-Bas, où vous devez composter en entrant ET en sortant. Et les gens trouvent le moyen d’être contents car ils payent enfin au nombre exact de stations qu’ils parcourent et économisent au moins 3 à 5 eurocents ! Ajoutez à ca les fameuses étiquettes RFID etc.
Par tout un tas d’éléments de réflexion concommittants avec celle portant sur la crise financière, je me suis laissé persuader que la crise que nous traversons, outre qu’elle marque « l’agonie du capitalisme », traduit le passage à une société où les technologies prédominent. Dans l’argumentaire du dernier livre de Paul Jorion, il propose la complexité comme une des causes qui submergent actuellement le capitalisme et, selon moi, la complexité est justement un effet de l’environnement technologique qui reconfigure les sociétés dans tous leurs aspects : économique, social, culturel…
J’ai ainsi l’intuition que les technologies font partie des nouveaux paradigmes vers lesquelles nous allons (l’autre étant selon moi le paradigme écologique où, comme par hasard, la complexité est également présente).
Mais être persuadé ou avoir l’intuition ne suffit pas. Il faut pouvoir l’argumenter.
@François le Sombre
Il y a donc effectivement des obstacles intellectuels à franchir
vous mentionner la spécialisation et les termes biaisés du débat (infra et superstructure) : mais alors il faudrait pouvoir reposer la question des techniques d’un point de vue conceptuel afin de sortir des alternatives infernales qui empêchent de penser le phénomène. Il se trouve que cette démarche est explicitement entreprise autour de l’association Ars Industrialis et des travaux du philosophe Bernard Stiegler. Je considère par ailleurs qu’il serait nécessaire d’actualiser les concepts produits par Gilles Deleuze et Félix Guattari, notamment dans Mille Plateaux, concernant ce qu’ils appelaient les agencements collectifs d’énonciation et leurs rapports avec les agencements machiniques.
En l’état actuel des choses, je ne peux que pointer la direction. Peut-être aurais-je plus tard l’occasion d’y revenir.
La vidéo du senateur est très interessante, elle montre que les bonnes questions commencent a être posé…..
Si vous regardez autour de vous dans le monde vous verrez que la démocratie ne fonctionne QUE dans les pays ou il y a une classe moyenne. Enlevé la classe moyenne et vous avez des républiques bananières ou une minorité très riche achète les voix de la majorité qui est trop pauvre pour se rebellé.
Gros investisseurs mondiaux, les fonds monétaires américains se sont nettement écartés des banques européennes, dont elles achètent moins de titres financiers, même à court terme.
L’agence Fitch a étudié les engagements des dix principaux fonds, qui représentent 750 milliards de dollars, pour également conclure que ce sont les banques allemandes, britanniques, hollandaises et françaises qui concentrent les investissements restants. Les banques des autres pays ont accès marginalement à ce marché.
Ces données confirment les difficultés devant lesquelles les banques européennes sont placées pour gravir la marche qui les attend et leur intérêt pour les CoCos, ces instruments financiers hybrides peu utilisés aux Etats-Unis.
Quel beau titre trouvé,
Ah je savais bien que je n’étais pas le seul à voir plus de Maîtres-chanteurs ces derniers temps,
Petit tableau comparant la note donnée aux dettes publiques des États par les Agences de Notation et celle données par les marchés de CDS (en fin d’article).
http://lupus1.wordpress.com/2010/12/10/le-deni-de-la-crise-de-la-dette-europeenne-par-dylan-gricesg/#more-17259
http://www.franceculture.com/emission-concordance-des-temps-quel-regard-sur-les-banques-les-incertitudes-d’une-reputation-2010-12
The treasury market has slapped Bernanke silly. Yields have soared ever since QE II was finalized in November. Mortgage rates are up a half-percent in a month and Bankrate shows they are about at the same level as a year ago. Treasuries, TIPS, and municipal bond funds have all been hit hard in the past few weeks. Matters took a turn for the worse when President Obama agreed to a tax compromise that will cost close to $900 billion.
Tableau:
Yield Curve As of 2010-12-10
http://globaleconomicanalysis.blogspot.com/
Le refus des Allemands de voir émettre des euro-obligations signifie clairement qu’à terme ils veulent une reconfiguration de l’euroland par le départ des PIGS.
C’est une vieille idée allemande (souvenons-nous du rapport Lammers de 1994) qui veut une union européenne autour de l’Allemagne avec ses voisins les plus vertueux, à la rigueur ils accepteront la France car c’est un partenaire dont on ne peut se passer outre-Rhin même si on n’en pense pas de bien….
Les besoins en financement exponentiels des secteurs publics et privés sur ces prochaines années sont connus des professionnels depuis bien longtemps. La valorisation inexorable en monnaie courante des biens tangibles comme l’or, les MPs et plus récemment l’immobilier de qualité, montre que l’on assiste, depuis la mise en place des politiques de taux faibles et de bulles de crédit pour contrer la crise internet des années 2000, à une perte de valeur des monnaies fiduciaires qui ne se traduira ni sur les IPCs ni sur les taux long terme, en tout cas, pas avant la phase terminale.
Les apprentis économistes qui le découvrent depuis 2 ans pour cause de crise des subprimes restent à la traine des évènements. Lorsque les taux longs en Allemagne et aux US commenceront sérieusement à remonter, l’histoire sera presque complètement achevée.
Et il se pourrait que ce phénomène arrive bientôt, la flambée des prix de l’immobilier dans les principales capitales « solides » en 2010 malgré un m2 déjà bien cher et les records époustouflants de l’once d’or en € et en $, démontrent clairement que l’on assiste non pas à une simple dévalorisation des devises mais réellement à un sauve qui peut des capitaux dans les pays de l’OCDE.
La FED n’a plus aucune illusion et surtout plus d’autres moyens face au reste du monde que de faire tourner à plein régime la planche à billet, pas seulement pour soutenir la reprise mais surtout pour maintenir artificiellement l’emploi, les marchés actions et obligataires de toutes natures (et donc les taux très bas), les comptes des états fédérés et des collectivités, enfin pour le peu qu’il en reste. Au passage, on se rend mieux compte de notre chance en matière de protection sociale quand on va un petit tour dans d’autre pays, de surcroit de l’autre côté de l’atlantique.
La BCE donne l’impression d’avoir toujours des scrupules à accepter de perdre une partie de la valeur de l’euro et a encore quelques acquis sociaux à sacrifier à bon compte, mais la pression des peuples découragés par une croissance moribonde et angoissés par la peur de l’avenir, peur attisée par les opportunistes et revanchards de tous bord détaillants soit les dangers de l’euro, voir même sa mort prochaine, soit la fin du système économique capitaliste dans son ensemble, l’obligeront aussi à infléchir sa position.
Il y a différents moyens de rembourser une dette, faire perdre de la valeur à cette dernière en dépréciant sa devise tout en acceptant de l’inflation importée en est une parmi tant d’autres. La restructuration sera inévitable, la perte de valeur en capital aussi.
Une population vieillissante voir déclinante centrée sur ces acquis, une hausse des matières premières, un plafonnement technologique, une dés-industrialisation effective… dans quel pays nos enfants vont-ils vieillir ?
Entre temps, dans les pays émergents et en Asie, pas de crise, un simple fléchissement suite à la forte baisse du commerce international avant de repartir de plus belle, en surfant à la fois sur leurs exportations, leurs formidables réserves, leur natalité et leur jeunesse ainsi que l’émergence d’une consommation intérieure, voir régionale.
Le centre de gravité du monde économique s’installe doucement à l’Est et pendant que nos énergies s’épuisent dans la défenses de nos acquis et dans la remise en cause d’un système qui a pourtant permis l’extinction du paupérisme en Europe sur ce dernier siècle, l’unique priorité des émergents reste d’accéder à un niveau de vie qui nous semblerait pourtant indécemment faible. Entre temps les multinationales et les grands fonds de capitaux ont déjà bien anticipé cette réalité et posent tranquillement leurs pions… Les dettes corporates et souveraines, pour eux c’est de la préhistoire.
Une question cependant n’a pas encore de réponse et n’a pas grand chose à voir avec le système : sur quelle planète trouver les ressources qui vont permettre à ces milliards de Chinois, d’indiens, de Brésiliens, d’Africains… d’augmenter leur niveau de vie ?
« Une question cependant n’a pas encore de réponse et n’a pas grand chose à voir avec le système : sur quelle planète trouver les ressources qui vont permettre à ces milliards de Chinois, d’indiens, de Brésiliens, d’Africains… d’augmenter leur niveau de vie ? »
Est-ce vraiment la question que se pose l’oligarchie internationale dominante ?
Les profits dégagés s’investiront dans les appartements et hôtels particuliers dans les grandes capitales telles Londres, Paris, New York etc…..et les objets de luxe, voir les profits d’Hermès, LVMH et la flambée des grands crus de Bordeaux….