Billet invité
Champ de cohérence de la théorie
Aliena fait au fil de ses interventions sur le blog une présentation instructive de la Modern Monetary Theory (MMT). Elle explicite les réalités que cette théorie considère et celles qu’elle ne reconnaît pas. Cette théorie dominante aux États-Unis si l’on en croit la politique monétaire actuellement suivie pose la monnaie comme la production spécifique de l’État dans l’économie. Le signe monétaire est une matière sui generis qui n’a pas d’autre cause que la décision souveraine de l’autorité publique d’émettre telle quantité plutôt que telle autre et de faire appliquer la loi à tous les signes émis. Quelles que soient les quantités émises, les signes monétaires sont d’autorité libératoires de toute dette et résolvent toute obligation d’un débiteur qui a remis le nombre de signes correspondant au prix contractuel légal négocié.
Dans cette théorie, la quantité de monnaie mise en circulation n’a pas de cause rationnelle. Elle n’a pas d’autre explication que la science infuse de l’autorité monétaire politique qui est réputée savoir entretenir la croissance sans inflation et sans chômage. Cette théorie est indiscutable sur son volet juridique et pratique. La monnaie est bien le signe légal et efficient de la libération d’une dette. Mais la MMT ne dit rien des causes objectives de la crise des subprimes survenue sous le despotisme éclairé de la Fed, n’explique rien de la crise mondiale de liquidité qui s’en est suivi, ni de la faillite de Lehman Brothers, ni de l’effondrement de la croissance dans les pays développés alors que la « planche à billets » tourne à plein régime. Soit la monnaie n’a rien à voir avec tous ces phénomènes économiques, soit elle les dirige d’une certaine manière qu’il appartient aux seuls tenants de la MMT et aux autorités monétaires étasuniennes de connaître et de comprendre. Comme l’avait déclaré John Connally au monde « the dollar is our currency and your problem ».
Inefficacité de l’étalon or
Vraie ou fausse, notons que cette théorie de la monnaie est très pratique quand on est étasunien, représentant du pouvoir politique fédéral, doté d’une fortune personnelle et sollicité par les journalistes pour expliquer la politique monétaire en vigueur. Les étrangers qui utilisent le dollar dans leurs transactions internationales le font librement et n’ont par conséquent aucune légitimité à émettre des critiques sur l’empire monétaire mondial des États-Unis. L’État étasunien en manque de ressources fiscales trouve une solution à son problème de financement grâce au rachat massif de titres de dette publique contre émission monétaire. Comme par hasard, l’émission monétaire fait monter le prix des actifs boursiers mais pas les salaires qui pèsent sur la rentabilité du capital nécessaire à la croissance officiellement souhaitée. Enfin, la MMT permet d’expliquer à l’opinion publique comment la planche à billets permet miraculeusement de stimuler la demande qui fait monter les prix, qui ferait repartir la croissance, qui va donc stimuler l’offre et faire embaucher les chômeurs. Si cette politique pratiquée depuis 1945 grâce à la sage domination du dollar sur l’économie mondiale ne porte pas tous les fruits attendus, c’est sûrement lié à l’inculture ou à la mauvaise foi des salariés étasuniens, des Européens et des Chinois qui s’effraient de l’accumulation de dettes forcément remboursables et de la cupidité des salariés des pays en développement qui réclament trop tôt le prix de leurs efforts.
La MMT repose sur une idéalisation matérialiste de l’État que la théorie suppose porté par une minorité dirigeante éclairée par définition de sa nature dirigeante. La démonstration de pertinence de la MMT est réputée évidente puisqu’elle ne contient que de bonnes intentions de croissance économique, de plein emploi et de stabilité des prix. Si jamais il reste des doutes, la MMT est une religion du bon sens qui comme d’autres ne serait efficace que si l’on y croit. Examinons donc les raisons d’y croire qui en révèleront le champs des hypothèses en quoi il faut avoir la foi. Commençons par convenir que l’indexation de l’émission monétaire sur un stock d’or ou sur n’importe quelle matière première a pour conséquence d’induire une rigidité du prix de la matière de référence et de limiter la création monétaire par le volume de matière étalon disponible et inégalement distribuée. Parce que le prix de l’or ne pouvait pas varier en 1929 et parce que les emprunteurs défaillants n’avaient pas d’or, il a fallu laisser l’économie mondiale s’effondrer pour ramener le stock d’or disponible dans une proportion rassurante de la production. Le réajustement du crédit à l’or et de l’économie au crédit ont convergé par le bas. Le monde de 2007 a évité le désastre des années trente grâce à des monnaies non convertibles à un prix fixe d’une quelconque matière physique.
Despotisme éclairé de la planche à billets
Une fois scellé le sort de l’étalon or, que dit la MMT ? Que la Réserve Fédérale des États-Unis sait par définition la quantité de monnaie qu’il faut émettre pour remettre le monde sur le chemin de la croissance. Et si la croissance ne revient pas ? C’est que le monde ne fait pas confiance à la Fed. So what ? Si nous revenons au réel qui a le sens que nous lui donnons, faire tourner la planche à billets signifie émettre de la monnaie au-delà de ce que le marché achète par l’équilibre de l’offre et de la demande de liquidité. Jusqu’en 2007, les banques centrales avaient appris à ne fixer unilatéralement que le taux d’intérêt de leurs concours en monnaie centrale ; depuis, elles ont aussi repris le contrôle unilatéral du volume de la liquidité centrale en circulation. Concrètement, la Fed, comme la BCE et la Bank of England, achète plus de titres de dette que ne lui en proposent effectivement les acheteurs de liquidité : les banques centrales émettent plus de liquidité monétaire que n’en demande effectivement le marché. Cela signifie que des banques se retrouvent avec plus de monnaie sur leur compte de dépôt à la banque centrale qu’elles n’en n’ont effectivement besoin pour refinancer les crédits qu’elles ont déjà accordés à des débiteurs solvables ; des débiteurs raisonnablement capables selon leurs calculs de rembourser avec une probabilité proche de 100%.
La planche à billets est un marché de la liquidité doublement administré par le prix et par le volume. La banque centrale ne demande aucune information à l’économie réelle, ni sur le volume de transactions qu’elle opère réellement par ses ventes et ses achats de biens et services, ni sur le moment où les agents économiques comptent régler leurs transactions. Le prix du futur dans le présent s’exprime normalement dans le loyer de l’argent qui établit l’équilibre entre les emprunteurs de monnaie qui doivent régler immédiatement leurs achats et les prêteurs de monnaie qui peuvent ou veulent les différer à plus ou moins long terme. La fixation du loyer de l’argent par la banque centrale vise à inciter les agents économiques à distribuer leurs règlements sur la durée entre l’immédiat et le long terme. Le banquier central dirige la liquidité par le prix du court terme en le baissant pour inciter l’économie à anticiper ses paiements ou en le montant pour inciter à retarder les dépenses. La planche à billets consiste à administrer toute la courbe des taux sur toutes les échéances indépendamment des besoins naturellement exprimés par le marché. Le prix de la disponibilité effective des biens et service ainsi que le prix du temps sont dissimulés par la banque centrale.
Production masquée de risque par la liquidité
Que font les banques avec la liquidité que la banque centrale leur remet sans qu’elles l’aient demandée ? Elles spéculent ; elles jouent avec les règles. Comme elles ont déjà satisfait toutes les demandes de crédit qui leur paraissaient raisonnablement remboursables, elles sont obligées de chercher des emplois à la liquidité non demandée dont elles disposent. Spéculer avec la liquidité revient à imaginer des prix offerts qui ne sont pas demandés ou des prix demandés qui ne sont pas offerts. Les prix doivent être imaginés et non pas négociés car personne n’exprime de besoin réel sous-jacent au prix. C’est l’origine du foisonnement des produits dérivés qui servent à attribuer un prix non pas à l’objet d’une transaction entre un acheteur et un vendeur mais à la cause possible d’une transaction si l’on parvient à convaincre un acheteur ou un vendeur à s’y engager. L’immense intérêt du produit dérivé est d’être en soi-même un objet, un prix, la négociation du prix, la variabilité du prix et le bénéfice assuré de son vendeur quel que soit son acheteur. Le dérivé négocié hors d’un marché organisé où l’offre et la demande de l’objet sous-jacent soit visible et mesurable transfert le prix de la volatilité indéfinie de la valeur de ce qui n’existe pas de l’acheteur du dérivé à son concepteur financier.
La théorie moderne de la monnaie est un paravent pseudo scientifique à la politique de stimulation monétaire de la croissance sans marché, sans régulation et sans économie réelle. Pseudo scientifique car ne demandant aucune vérification par les faits et organisé dans une dissimulation complète d’une possibilité de réalité des prix, indépendante des intermédiaires financiers qui en profitent. L’abandon définitif de l’étalon-or lors des accords de la Jamaïque en 1976 a supprimé tout critère international partagé de régulation de la liquidité monétaire. La Fed a pu adopté une politique de facilité monétaire unilatérale qui a financé à bon compte les déficits du budget et de la balance des paiements étasuniens par l’augmentation de la volatilité financière dans l’ensemble du monde. Le système financier international en a profité pour accroître son prélèvement dans la valeur ajoutée mondiale en vendant des produits dérivés permettant d’absorber l’excès de liquidité manifesté par l’accroissement continu de la volatilité des prix. La crise des subprimes a éclaté à cause de la trop grande complexité des produits dérivés génératrice de doute sur la réalité du crédit de ses acheteurs. La prolifération des dérivés hors de toute confrontation de l’offre et de la demande réelles empêche toute mesure objective du crédit et des actifs financiers. Elle stimule la production de nouveaux dérivés achetés désormais directement par les États pour cacher l’insolvabilité publique résultant de l’insolvabilité bancaire.
Impossibilité d’existence de la responsabilité du risque de la liberté
Tous les États qui avaient essayé de résister à la dérégulation et à l’inflation de dollars sont obligés de vendre des garanties de crédit aux pays en difficulté pour éviter d’afficher l’effondrement de tout le système financier. Bien sûr pour la MMT, tout effort de régulation de la dette publique et bancaire pour éviter une trop grande divergence entre le réel et le financier est un délire de défiance envers la grande sagesse de conception étasunienne de la monnaie. Cette sagesse est nominalement valable parce que supposée vraie par définition dans la loi des États-Unis. Il n’est pas légalement envisageable qu’elle ignore la faculté et la volonté même des agents économiques à produire ce qu’ils veulent dépenser. Le crédit n’exige du coup aucun calcul, aucune règle ni aucun engagement ; il n’est que la réponse d’une injonction centrale à produire et dépenser. Les banques appliquent mécaniquement une transformation de la liquidité centrale en crédits à des emprunteurs qui les transforment mécaniquement en ventes auprès d’acheteurs qui consomment mécaniquement à proportion des prêts qu’on leur consent. Et pour que les consommateurs emprunteurs soient obéissants, on comprime les salaires pour qu’ils ne connaissent pas le prix de ce qu’ils consomment par le prix de ce qu’ils produisent.
Le monétarisme quantitatif a pour autre conséquence méconnue d’annuler la réglementation du crédit et la prudence financière. L’accumulation de liquidités dans les banques les obligent à fabriquer du risque réel non nommé pour consommer les surplus de liquidité. Elles versent des bonus et stock-options à leurs dirigeants et gérants pour masquer toute perception de la réalité objective. Toute intériorisation de la règle de prudence est neutralisée, qui engage le calcul du risque de crédit à son prix raisonnable. La capacité d’anticipation de l’incertitude réelle du futur est remplacée par le calcul abstrait d’un capital nominal systématiquement sous-estimé afin d’augmenter fictivement la rentabilité. La production artificielle de liquidité par la banque centrale stimule l’innovation financière pour acheter du risque non-comptabilisable ou vendre du risque comptabilisé en crédit. La MMT repose sur le nominalisme juridique qui voit la valeur dans le prix et non dans un objet négocié et consommé dans le respect du droit. Le bénéfice réel et concret de cette conception est d’attribuer la richesse aux minorités qui contrôlent économiquement le droit.
Intérêt et faisabilité du bancor
L’opposition de la MMT à tout étalon objectif de valeur vise à ne pas poser les conditions d’une discussion ouverte et transparente des prix. Si les États démocratiques adoptent le bancor fondé sur un marché d’égalité de droit entre tout acteur public ou privé, étasunien ou non étasunien, individuel ou social, alors les prix ne sont plus manipulables ni des biens réels, ni de la liquidité, ni du crédit ni du capital. Le bancor de Keynes est devenu totalement viable et efficace grâce aux techniques des produits dérivés ; à la condition d’instaurer un marché de négociation transparente des primes de risque par le crédit sous-jacent, du crédit par le prix des objets réels sous-jacent, des objets réels par le capital sous-jacent et du capital par la liquidité sous-jacente à la négociation équitable et objective entre une offre et une demande identifiables et quantifiables. La MMT a raison sur la valeur publique intrinsèque de l’État de droit dans la liquidité. Mais cette théorie est une escroquerie si elle ne pose pas les conditions d’une négociation marchande équitable entre tout acheteur et tout vendeur de tout objet auquel les hommes attribuent de la valeur quelle que soit leur nationalité et leur statut social.
142 réponses à “VERITES ET MENSONGES DE LA THEORIE MONETARISTE, par Pierre Sarton du Jonchay”
Pierre, j’espère tu va bien?
Un champ de bataille! 😉
Il y a un très bonne réflexion d’Abraham Lincoln qui montre la difficulté de cette dynamique juste. Théoriquement je suis d’accord avec toi Pierre. Mais dans cette simple phrase le conflit germe depuis le début. Je pense intellectuelle nous sommes obligé de créer un fondement qui intègre ‘l’intérêt général avec la contribution individuel.
Profit égale vivre (économique) et a attribué aux minorités. hmmmmmmmmm ???
Vivre (économie en société) égale production, consommation qui au bout de compte deviens que possible par partage. (intérêt générale)
C’est très difficile aussi, aujourd’hui mais si je me trompe pas il y a déjà moins conflit intellectuel dé le départ?
Et ben voilà un article tout compréhensible, même si la conclusion est un peu difficile.
Félicitations pour la clarté.
Je reviens sur la conclusion qui me semble impliquer une construction assez équilibriste de produits dérivés fondés sur des sous-jacents aux évolutions uniquement mesurables s’il n’y a pas de marché parrallèle. Mais comment éviter les ententes hors marchés officiels entre les principaux intervenants détenteurs du pouvoir et des informations qu’ils sauront exploiter mieux que quiconque? Je veux parler des Etats entre eux, des Banques Centrales entre elles, des établissements financiers entre eux, etc.
Le Bancor est fondé sur des régulations et des informations agrégées qui restent toutes manipulables par ceux qui devraient les gérer.
Il est un étalon facile à mesurer par tous, quelque soit la volonté des gens impliqués dans les manipulations futures du Bancor : le prix de la vie.
Il suffit de baser la valeur du Bancor, par rapport aux monnaies nationales, sur le coût d’un repas ordinaire.
@Tous,
Par simplification et pour poser le débat, je n’ai retenu sous la dénomination de monétarisme qu’une seule des hypothèses de la théorie historique : l’exogénéité de l’offre de monnaie qui place la banque centrale hors du marché de la liquidité.
Cette hypothèse se révèle manifestement fausse dans la crise actuelle. Les banques centrales sont incapables de maîtriser l’équilibre de la liquidité qui permette la reprise de la croissance économique et la consolidation du système bancaire. L’offre de monnaie comme la demande fait partie du marché à condition que les banques centrales et les Etats qui les garantissent posent des règles d’égalité de droit économique et interviennent concrètement pour les faire respecter par un marché organisé à cette fin. C’est toute la logique du bancor.
Par ailleurs j’ai assimilé la MMT à une forme de monétarisme ce qui est une opinion de ma part que les différents courants du monétarisme ou de la MMT peuvent critiquer s’ils s’estiment plus différents que similaires.
Pierre, mon petit doigt me dit qu’il y a au moins une tenante du chartalisme, par ailleurs citée en préambule, qui va vouloir faire valoir cette différence !
Oui Alexandre. Je souhaite que la discussion soit claire pour que nous puissions progresser dans la compréhension d’une crise qui est une confrontation d’opinions entre des cultures économiques et financières différentes.
Le bancor c’est effectivement une piste intéressante, je viens de voir que le FMI y pense aussi:
« A global currency, bancor, issued by a global central bank (see
Supplement 1, section V) would be designed as a stable store of value that is not tied
exclusively to the conditions of any particular economy. As trade and finance continue to
grow rapidly and global integration increases, the importance of this broader perspective is
expected to continue growing. »
ref:
INTERNATIONAL MONETARY FUND
Reserve Accumulation and International Monetary Stability
Prepared by the Strategy, Policy and Review Department
April 13, 2010
http://www.imf.org/external/np/pp/eng/2010/041310.pdf
attention il faut bien faire le distingo entre le taux fed funds et le taux des reserves
aujourd hui, oui effectivement il y a une politique monétaire via ses fed funds et son intervention directe en achetant des t bonds en revanche elle a completement releve le taux de reuneration des reserves que les banques doivent avoir a l abanque centrale: Ce qui fait qu elle est blindee de reserves dans son bilan.
C est une mesure interessante visant a avoir le total controle de la creatiopn monetaire et donc de l inflation.
pour rappel, la creation moneatire appartient normalement a la banque centrale.
De cette maniere elle neutralise les banques et elle elle transmet du cash directement a l etat.
il ya donc 2 scenarios ; soit l ecomonie arrive a repartir auquel cas elle devra epurer son bilan de maniere non infkationniste
soit l economie ne repart pas auquel cas elle laissera les banques prendre le relais
@Sylvain,
Merci de ces précisions. Voulez-vous dire que la rémunération des dépôts bancaires au passif du système de réserve fédérale est supérieur à celui des concours à l’économie ? Ou bien que la Fed gèle une fraction de ses concours par des réserves obligatoires sur les crédits ou sur les dépôts ?
« All developed countries’ central banks now operate with an overnight interest rate target (the fed funds rate in the US). To hit this rate, they must supply reserves more or less on demand. We can think of the supply of reserves as “horizontal”, that is, as an infinitely elastic supply at the target interest rate. The simplest way to operate such a system is to offer “overdraft” facilities at the central bank, lending on demand at the target rate (this is done in Canada). Knowing that they can obtain reserves any time they want, banks would never hold substantial excess reserves, since they could borrow them as needed.
The Fed has never explicitly operated this way, preferring to supply most reserves through its open market operations (purchasing treasuries) while imposing “frown” costs on banks that come to the discount window. Most of the time, this does not really matter. However, when the financial tsunami hit, the fed funds market froze up as banks refused to lend to one another, even on the basis of good collateral. There was a general run to liquidity, and no bank felt it could get enough reserves to see it through the crisis. The Fed played around with an alphabet soup of auction facilities rather than simply announcing that it would supply reserves on an unlimited basis to all comers. That cost the economy dearly by dragging out the liquidity crisis. Fortunately, the Fed finally stumbled upon the obvious: supplying reserves in sufficient quantity. The liquidity phase of the crisis passed, and the Fed got the short-term interest rates down to its near-zero target.
So here is where Bernanke’s pet, quantitative easing, came in. Conventional wisdom is that the once the central bank takes the short-term rate to zero, it has shot its wad. Nayeth, sayeth Bernanke – the Fed can continue by flooding banks with excess reserves, which they do not want to hold. Some commentators have said that banks would eventually begin to lend out the excess reserves, seeking a higher interest rate than the Fed pays them. One hopes Bernanke never made that mistake – banks do not lend reserves (except to one another), since they exist only as entries on the Fed’s balance sheet. Only an institution with a “checking account” at the Fed can hold reserves, so there is no way a bank can lend these to households or firms (which do not have accounts at the Fed). So Bernanke presumably understood that if for some reason holding excess reserves caused banks to want to increase lending, this would simply shift the reserves around the banking system while leaving the outstanding quantity unchanged. But that means that offering Canadian-like overdraft facilities, promising banks they can have reserves anytime they want them, would have had the same impact as quantitative easing. Rather than actually holding excess reserves, the banks would have been just as happy knowing that they were safely “locked up” at the Fed and available anytime they were needed. In other words, pumping about $1.5 trillion into the banks would be no different than telling them the Fed would supply any amount at any time.
In sum, adding excess reserves to bank portfolios will not, by itself, do anything if the overnight interest rate has already been driven down to its near-zero target. QE2 proposes to add another $600 billion of excess reserves – but whether banks have $1 trillion or $10 trillion in excess reserves will have no impact.
So why would QE have any impact at all? Because to get those excess reserves into the banks, the Fed buys something from them. What did the Fed buy? Good, safe (mostly short-term) treasuries, and bad, toxic waste: mortgage backed securities. Now, treasuries are effectively reserves that pay a higher interest rate; they are like a saving account at the Fed, rather than a checking account. So when the Fed buys treasuries from a bank, it debits the bank’s saving account and credits its checking account. This will have no appreciable impact on the bank’s behavior and thus will have no discernible economic effect.
But if the Fed buys trashy assets, and at a nice price, the banks are able to shift junk they don’t want off their balance sheets and onto the Fed’s. And if the Fed were to do that in sufficient volume, it could turn insolvent banks into solvent ones. In truth, the Fed did buy a lot of junk, but banks were left with trillions of dollars of toxic waste assets – probably much worse than the trash they sold to the Fed – so they are still massively insolvent. Thus, while QE1 was useful, it did not come close to resolving the insolvency problem. It bought time for some of the trashiest banks, which they devoted to ramping up their dangerous and largely fraudulent activities, digging the hole ever deeper – but that, too, is a story for another day. »
Just What is Bernanke Up To?
Just What is Bernanke Up To?
Vous pourrez trouver la même approche (en français) dans mes ouvrages.
« Wikipédia: Stock option
En droit français
Les stock options ont été créées en France dans les années 1970. Elles sont notamment régies par le Code du Commerce (articles L225-177 à L225-186) et le Code des Impôts concernant leur fiscalité.
Les principes du régime fiscal actuel des stock options sont ceux mis en place à cette époque par Dominique Strauss Kahn où plusieurs mesures favorables à ce type de rémunération des hauts-dirigeants ont été prises.(…) »
Droite dure, gauche molle et upercut de la rue.
Une petite parenthèse de Pagnol sur la monnaie et les contrats :
http://www.youtube.com/watch?v=IyDrlECQlyI&NR=1
bonsoir monsieur.
le pouvoir de l’esprit sur la matière semble infini. L’imagination n’a pas de limite en revanche l’expérience prouve que l’être humain est limité par son corps. Aussi le faut-il pas s’illusionner de mot et vivre les théories afin de comprendre qu’il faut mettre de l’eau dans son vin et retomber sur terre.
Dans tout votre argumentaire, il me semble que vous avez balayé le sort de la monnaie physique d’une seul phrase. Inefficacité de l’étalon or. Il est étonnant que cela soit aussi facilement éliminé. Ne pensez vous pas qu’il faille limiter le pouvoir de l’esprit par des contingences matérielles…
Ne croyez vous pas que toutes les paroles qu’elles soient monétaires ou légales reposent uniquement sur la limitation dans l’espace temps des corps?
Oui nous sommes bien limités par la matière. La matière est donc l’objet de nos choix mais pas notre choix. Limiter la monnaie par l’or alors que nous avons besoin de bien d’autres choses revient à restreindre inutilement notre faculté de choix. Si la matière limite l’objet de notre choix, c’est le choix des autres qui est la seule limite de son choix personnel. La matière limite les objets mais pas les sujets en tant que sujets. La monnaie doit être étalonnée sur l’équilibre (liberté équitable) des libertés exprimé par les prix équitablement négociés en droit. L’or introduit d’inutiles restrictions à la liberté de négociation et fige des rapports de force arbitraires selon la répartition de la matière entre les individus.
bonsoir monsieur
tout d’abord merci de votre réponse.
Je ne suis pas d’accord avec » si la matière limite l’objet de notre choix, c’est le choix des autres qui est la seule limite de son choix personnel ». En effet n’est-il pas possible de retourner cette sentence » si le choix des autres limite l’objet de notre choix, c’est la matière qui limite le choix personnel » ?
Je crois que l’idéalisme absolu correspond une perversion de l’esprit. Ainsi la phrase » la monnaie doit être étalonnée sur l’équilibre des libertés exprimé par des prix équitablement négociés en droit » me parait être idéalement incompréhensible. Peut être voulez vous dire que l’esprit doit supplanter la matière voir la détruire totalement? J’ai assez tendance à penser que sans matière il n’existe plus de vie spirituelle.
Ne faut-il pas un équilibre, un milieu suspendu entre le corps et l’esprit?
Je ne pense pas que l’esprit soit égalitairement réparti. Votre façon de fixer la monnaie ne fige-t-elle pas les rapports de façon arbitraire selon la répartition de l’acces aux mots entre les individus. Ne faut-il pas un juste milieu?
Et je ne vous dis pas le temps que cela m’a pris pour écrire ces quelques mots. C’est vous dire combien l’esprit n’est pas très bien réparti entre chaque sujet.
@Francois2,
Vous avez absolument raison. La matière limite l’esprit autant que l’esprit limite la matière. Mais ces limitations réciproques jouent chacune dans leur ordre de nécessité et de causalité. Ne pas les accepter toutes les deux, c’est tomber soit dans l’idéalisme soit dans le matérialisme qui sont deux manières de fuir la réalité de la vie humaine. Pour cette raison, la monnaie qui s’inscrit dans les limites de la cohabitation des individus doués d’esprit et vivant dans leur corps de matière est le prix sous-jacent aux options négociées sur un marché d’égalité de droit. L’option associe trois personnes, par deux prix et un objet matériel nommé d’une même matière. Le vendeur de l’option vend le prix nominal à une personne et l’objet matériel à une troisième. L’acheteur du nominal est l’épargnant de la monnaie et l’acheteur de l’objet l’emprunteur de la monnaie. Ainsi la monnaie est mesure médiatrice de l’objet matériel, de l’esprit de l’épargnant et de l’esprit de l’emprunteur. Le vendeur de l’option est médiateur dans le temps de la relation entre l’objet matériel et son prix nominal. Il assume la variation de la prime qui est le deuxième prix en garantie de la stabilité de la monnaie sous-jacente au nominal de l’option. La structure optionnelle de la monnaie répond à mon avis à votre souci d’équilibre entre la matière et l’esprit. Convenez-vous que l’étalon international des prix pourrait être le bancor sous-jacent à un marché d’option ?
@Pierre Sarton du Jonchay
L’ennui est que le vocabulaire que vous employez en général, n’est pas bien ajusté à l’objet. On ne parle jamais d’ »esprit » par exemple en psychologie, psychologie sociale, sociologie, économie, dans les Sciences Humaines en général. On décompose, en attitude, représentations, attentes, anticipations, enveloppe psycho-sociologique globale, etc. L’esprit est un terme banni des sciences humaines, une boîte noire dont on se refuse à enfreindre les limites. Il n’y a pas d’esprit au sens propres avant d’en avoir posé une définition et de l’avoir « vu », découvert, etc.
Quand à matière, George Bataille est la dernière respiration au bord du gouffre de a matière.
Il y a trop d’idéalisme chez vous PSDJ. Vous faites intervenir la liberté dans l’étalonnage de la monnaie, pourquoi pas l’Archange Gabriel ?
Comment voulez-vous que des prix soient négociés en droit ? si c’est du droit, ce n’est plus de l’économie.
à Lisztfr et à mr du jonchay :
bonjour!
le matérialisme est un idéalisme aussi…
!?! cette histoire de « boîte noire » (le sujet transcendantal de Kant, la volonté dans le language courant ou pour Shopenauer ou nietszche ou les religions, « moi » pour les individualistes narcissiques) issue de la gesthalt theory n’est qu’un aveu d’impuissance de cette métaphysique matérialiste, doctrine qui effectivement est fondamentale dans ces nouvelles venues que sont les « sciences humaines »… qui si elles étaient honnêtes s’autoproclameraient plutot « sciences des corps anthropomorphes ».
leurs jargons infinis ou poétiques (« enveloppe psycho-sociologique globale » sic!) sont l’avers de leur vacuité et de leur orgueil absurde à vouloir toucher l’intouchable.
« Il n’y a pas d’esprit au sens propres avant…de l’avoir « vu », etc. » vous demandez à voir l’esprit… vous supposez donc qu’il émet des photons?…comme au cinéma? http://fr.wikipedia.org/wiki/Sciences_humaines_et_sociales
Foucault en parle déjà comme de la « fin de l’homme ». et l’avènement du corps, donc.
le formalisme qui donne l’apparence de la logique à ces « sciences », serait il à mettre du coté de Gabriel, donc? personnellement, je trouve que Raphael aurait été plus pertinent ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Sephiroth_(Kabbale)#Hod) dont le vice fait comme écho à la « boîte noire » des behavioristes)
bien à vous
C’est pourquoi la philosophie n’est pas les sciences sociales.
Du reste on y parle bien de « mind » en métaphysique et en psychologie morale anglo-saxonne.
Mais j’ai envie de dire, le niveau de toute cette psychologie est à la mesure de celui qui a été atteint par la science économique anglo-saxonne. C’est à dire proche de zéro dès qu’on pose correctement les problème fondamentaux, dès qu’on ne s’intéresse plus seulement au « how? » mais au »what? ».
Après tout, les sciences humaines abordent la question des « faits mentaux » de la même manière que les économistes abordent la question de la monnaie, qui refusent de s’intéresser au quoi, à ce qu’elle est (à questionner en direction de son essence, dit-on en philosophie), pour ne s’interesser qu’à son « comment » (et la façon dont l’auteur du billet traite le problème apparaît dès lors comme un passage quasi obligé, sur le plan méthodologique, tant les instruments, les outils de la pensée anglo-saxonne sont incapables de ne serait-ce que poser la question et le problème dans les bons termes).
Une telle manière de poser les problèmes (qui conduit presque naturellement à la production de « modèles », de plus en plus « sophistiqués »), en fait, condamne les « chercheurs » insuffisamment préparés et ignorants des postulats philosophiques fondamentaux qui constituent les conditions de possibilité même de leur discipline (« l’existence de quelque chose de tel que des « faits psychiques », par exemple, pour la psychologie, et la manière dont cette thèse se situe par rapports aux questions fondamentales de la métaphysique, qui parle une autre langue) à ne rien comprendre au fond de ce dont ils parlent (alors qu’ils pensent avoir clarifiés les choses).
Poser la question du comment, c’est se condamner à dépendre des concepts descriptifs à portée de main, sans jamais pouvoir être amené à les réviser autrement que pour des raisons purement pratiques. C’est aussi, positivement, rejeter une certaine idée de ce en quoi consiste la connaissance véritable. Le précurseur en la matière est J. Locke (mais lui avait au moins limité cette dépendance au maximum en produisant lui-même, pour ainsi dire, de zero, les concepts fondamentaux et la logique des concepts fondamentaux qui lui permettraient de passer de « comment » en « comment », et finalement de produire une histoire. Il était cohérent et il avait bossé!). Réfléchir au « comment », raconter une histoire, c’est se décider à tourner le dos à la connaissance pour lui préférer disons… une certaine emprise pratique (mais décérébrée).
De facto, pour tout un tas de raisons purement pragmatiques, l’horizon de la compréhension finit par se déplacer de la réalité au modèle, ce dernier étant la seule chose intelligible et capable de nous doter d’une « prise » sur le cours des choses (mais on ne sait jamais vraiment ce qu’on fait, ni pourquoi ca marche vraiment, l’ouverture de la boite noire n’étant pas au programme). Ainsi le cognitivisme en psychologie, qui prétend ouvrir la boite noire que les comportementalistes laissaient fermée, n’ouvre pas plus la boite noire du problème « mind-body » que ne le faisait son prédécesseur, mais l’illusion d’un quelconque progrès dans la compréhension globale est tout de même assurée par la production de modèles (qui ont le double avantage d’assurer la prééminence purement idéologique des croyances métaphysiques dominantes dans les sociétés occidentales et d’être présentables sous powerpoint, donnant à n’importe quel décideur ignare l’impression qu’il a compris quoi que ce soit à ce dont il parle).
C’est donc au contraire l’auteur du papier qui est clair, et ceux qui utilisent les mots usuels en sciences humaines qui ne le sont pas, parce-qu’ils ne se rendent pas compte du tissu d’incohérences logiques et de contradictions philosophiques profondes, sédimentés dans les concepts mêmes qu’ils utilisent (et dont ils ont révoqué l’histoire), qui grèvent leurs raisonnements. Et qui sont insupportables à lire pour quiconque les voit, comme on peut parfois être « choqué » à la vue d’une faute d’orthographe. Ce n’est pas parce-que la majorité ne les voit pas qu’elles ne sont pas présentes: l’accessibilité n’a rien à voir avec la recherche de la connaissance, seulement avec le partage de la connaissance. Et comme me disait mon professeur de biologie, « à vouloir expliquer, à vouloir simplifier, à vouloir vulgariser, on finit toujours par raconter des bêtises, par transmettre des bêtises parfois pires que les anciennes croyances. »
à AntoineY
ce terme ‘esprit » est balloté depuis longtemps :
version « mind » pour les faux http://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophie_de_l'esprit les 3er§ sont suffisants . des nihilistes, en fait.
pour les vrais http://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophie_de_l'esprit_(spiritualisme)
balloté depuis le 8e concile…pour des raisons d’ordre politico-économique, déjà.
bien sûr aujourd’hui les lois « objectives » du marché financent les uns plutôt que les autres… la pseudo-spiritualité de bazar a aussi le vent en poupe…
qu’un croque mort ou un médecin se blindent par ce cynisme, ou qu’un ingénieur s’aveugle ou un mathématicien délire, j’arrive encore à le concevoir. l’étape assumée du prêche de leur vérité m’échappe. les financements et les décisions politiques viennent de la volonté de puissance çà au moins c’est clair (avec le graal du contrôle sur les individus et les foules). Céline comparait les idées à des virus. Mais quel besoin de le répandre à de telles échelles? ou quel but…
cherchez donc l’ordo libéralisme sur la wikibéral (les récentes modifications de la page wikipédia ont fait perdre bcp d’interet à l’article) : leur « philosophie » règle la Banque centrale allemande…et la BCE)… « l’anthropologue français Vacher de Lapouge qui entendait substituer à la formule révolutionnaire « Liberté, égalité, fraternité » celle de « Déterminisme, Inégalité, Sélection » », un extrêmiste? « loi du marché, « libre »-concurrence, mérite », c’est assez proche, non?
ceci dit, qu’elle soit naturelle ou morale, la philosophie ne peut être séparée ; l’action ne doit pas être séparée de la vision du monde.
et même s’il est « séparatiste » dans ses analyses mr du jonchay a la noblesse d’accorder une place à ces questions.
P.S. : de mémoire J Searle qui a les pires travers que vous décrivez a écrit un livre charmant sur la liberté : après moults digressions et tergiversations, il finit par ce demander ce qu’il veut, et ce qu’il préférerait voir l’homme vouloir : to be free or not to be free. quelque part c’est son pragmatisme qui a repris le dessus : il vaut mieux vouloir la liberté. non pas comme une simple illusion, mais parce que le monde que l’on construirait sans la liberté (valeur morale) était inhumain. je ne me souviens plus, s’il poursuit jusqu’à l’esprit ou l’âme, mais en tout cas, il me donne l’impression de remonter le temps et de « détricoter le détricotage »…^^
correction :
les faux : http://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophie_de_l%27esprit
les vrais : http://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophie_de_l%27esprit_%28spiritualisme%29
à ce propos le modèle, le top nouveau modèle ! que vous le demandiez ou non vous de rigueur vous l’aurez… une langue dépossédée de corps, et quand on vous la parle (livrée à la va vite avec son pathos c’est comme si vous n’existiez plus
http://www.liberation.fr/politiques/01012305610-l-excellence-ce-faux-ami-de-la-science
extrait :
bonjour monsieur
Vous me demandiez si le bancor tel que vous le définissiez pourrait m’agréer. Ma réponse est négative pour une question de principe. Votre bancor me semble par trop intellectuel. Il repose sur la bonne foi des représentants des différentes castes mondiales. Seront-ils responsables corporellement? face à qui? selon quelle loi…
Cependant je vous suis dans le cheminement de votre pensée. Mais pourquoi diable ne pas s’intéresser au cours de l’or dans le temps et l’espace. N’existe-t-il pas à l’heure actuelle de l’or physique et de l’or papier? N’existe-t-il pas un marché mondial de l’or? L’or ne pourait-il pas correspondre à votre bancor sous forme mondialisé de GBS par exemple.
Ne pensez vous pas que l’on s’achemine vers cette solution…
Je vous remercie, encore une fois de votre réponse…
françois
@Sylla
Vous trouvez que Raphael aurait été plus pertinent
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sephiroth_(Kabbale)#Hod)
son vice faisant comme écho à la « boîte noire » des behavioristes …. Et au manque de matière de PSDJ.
Hod :
c’est la raison, l’abstraction, la communication, la conceptualisation, les sciences, le langage, l’argent, les mathématiques, la médecine, la philosophie, la Qabale, la loi, les « droits », la magie rituelle.
Lloyd Blankfein pense-t-il au » Bancor nietsal » ou à » l’étalon Or qadouml « , quand il déclare “qu’il fait l’œuvre de Dieu” avec Goldman ?
« De la Lumière originelle (or qadoum) qui emplissait l’Infini (En Sof) de manière égale et sans différence de degré avant le tsimtsoum jaillit une lumière émanée (or nietsal) dans le vide laissé par la rétraction du tsimtsoum. De cette lumière émanée dérivent quatre mondes éternels cachés (olamim)
Cette Lumière émanée (or nietsal) contient l’ensemble des Sephiroth et se divise en deux rayonnements, l’un intérieur (penimiyout) domaine de l’âme et du divin, et l’autre étant le monde de la séparation. »
Merci encore pour cette matière et cette angle de vue éclairant. 🙂
pierre ,
méfiez vous qd même de ces trucs : la kabbale est orale.
» Les quatre mondes[modifier]
De la Lumière originelle (or qadoum) qui emplissait l’Infini (En Sof) de manière égale et sans différence de degré avant le tsimtsoum jaillit une lumière émanée (or nietsal) dans le vide laissé par la rétraction du tsimtsoum. De cette lumière émanée dérivent quatre mondes éternels cachés (olamim) :
* le monde de l’Emanation ou du Divin, le « olam ha-Atziluth »,
* le monde de la Création, le olam haBeryah,
* le monde de la Formation, le olam haYetzirah,
* et le monde de l’ Action, le olam haAsiah,
Ce schéma des quatre mondes (olamim) se retrouve dans la Kabbale de Safed mais aussi chez Moché Haïm Luzzatto et chez Moïse Cordovero dans le chapitre 16 de son Pardes Rimonim. » (remarque sans sens : olalim en turc= soyons!^^ tsimtsoum çà me rappelle qq chose aussi, mais je sais plus 🙁 ) or traduit par lumière^^ c’est marrant
1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Mo%C3%AFse_Cordovero http://fr.wikipedia.org/wiki/Moch%C3%A9_Ha%C3%AFm_Luzzatto et, maintenant, plus généralement : http://fr.wikipedia.org/wiki/Safed la « ville bleue des kabbalistes ». « bleue »?
de manière générale selon les données historiques, la tradition via moïse est interrompue lors de la seconde destruction du temple, avec la mort du récipiendaire du « secret » sans disciple. ensuite, c’est de la reconstruction.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kabbale#Origines puis regardez la bibliographie
autre ex sur ce point : http://www.dailymotion.com/video/xlmgz_les-secrets-de-la-kabale_news . du coup, faire la part des rajouts ou des équilibres nouveaux que cela crée, c’est…délicat. cette dernière vidéo pour preuve par ex . néanmoins, çà me semble bien nécessaire au moins de s’y essayer.
autre ex la dixième sephirot est un ajout tardif du moyen âge…
concernant cette reconstruction, hors de la tradition, il y a comme vous l’avez vu qq autres promoteurs (et pro moteurs à pro messe, constructions en tout genre : immobilières, verbales et autres y compris jeu de mots pour initiés (l’ex (à particule : valy valo, mr destin) : lex/rex, nomade/monade … certains font de la purée avec tout juste pour le clin d’oeil 😉 . ou AXA : pour l’anecdotique, j’ai pu discutailler avec le « meilleur ami » du fils (« innocent les mains pleines » 🙂 du « trouveur » 🙂 anagrammes, palindromes, chiffres lettres (chiffres romains : typiquement ), ces perturbés en deviennent perturbants ^^)
pour « grand public », même si c’est des « faux », c’est assez complet, il y a la bd de alan moore (« promethea » et ses autres titres, si vous aimez la bd^^), ou le « parnassus » de guilliam pour une large part (notamment sous une perspective faustienne) comme je vous le dit : méfiez vous (vous pourriez avoir fait la guerre d’indochine en tong avec un éventail après avoir digéré toutes les bibliothèques du monde, je vous enjoindrais aussi à la prudence…enfin, là, non ptêt pas « enjoindre »^^)
bien à vous
p.s. : dans la citation wiki concernant or/lumière et les signes francs maçons et le sujet sur la monnaie (monnaie=signe ; si la parole est vide de sens, c’est le seul signe 😉 ) : retour à venise au 15ème… http://fr.wikipedia.org/wiki/Archimie pape noel x et fausse monnaie : l’air de rien « pantheus » (pan : tout theos : dieu ; dieu pan en français^^) réintroduit par la petite porte ce que le pape croyait(?) continuer d’interdire… du faux « monéisme » au monisme et réciproquement léon 🙂 (napo? 🙂 )
pardonnez moi, je ne sais pas pourquoi je me permets tous ces jeux de mots en vous écrivant^^ pas trop crypté? (c’est pas un canal de lacan payant(s) 🙂 je m’obsurcis à force^^)
à Pierre : pour votre question, les deux j’en finis par conclure : je ne suis pas sûr que la différence soit faite vu leur orgueil^^
Sympa, comme article.
Comme disait Einstein : « La théorie est lorsque rien ne fonctionne, mais que l’on sait pourquoi.
La pratique est lorsque tout fonctionne, mais l’on ne sait pas comment.
La conjonction entre les deux est que tout fonctionne mais l’on ne sait ni pourquoi, ni comment »
Version libre car je n’ai pas un putain de cerveau au top comme veulent le faire croire beaucoup.
J’en profite pour redire que je n’introjectionne qu’une fois par jour par limitation humaine raisonnable, mais je ne pourrais en vouloir à Julien de me castrer à nouveau.
:p
Dernier rappel avant la castration chimique Yvanovitch.
@Julien Alexandre :
ça ne va pas suffire .
Trois chercheurs américains viennent de montrer qu’une bactérie pouvait se nourrir d’arsenic .
C’est d’ailleurs cette découverte qui va peut être trancher le débat corps / esprit , entamé plus haut
J’ai hésité ( je ne suis pas sur que c’e soit sans conteste à propos ) à souffler Blaise Pascal et son roseau pensant à PSDJ.
Je m’effraie , outre des espaces infinis , d’un cerveau numérique qui dépasserait en puissance créatrice un cerveau humain capable de se faire comprendre de ses congénères.
Excuses-moi à nouveau, Julien. Mais le terme m’avait vraiment éclaté.
Juan.
NON.
Et deux fois plutôt qu’une.
« Je m’effraie , outre des espaces infinis , d’un cerveau numérique qui dépasserait en puissance créatrice un cerveau humain capable de se faire comprendre de ses congénères. »
Comment OSER écrire une telle hérésie alors que l’on perçoit de plus en plus un faisceau d’éléments de PREUVES que la machine est par définition dépourvue d’intelligence.
Pour la petite histoire, j’ai psychologiquement envoyé dans le mur une secrétaire commerciale qui un jour a osé me sortir que c’était « de la faute de l’ordinateur ».
NON.
NON.
C’est de la faute de l’utilisateur ou du concepteur de la machine MAIS PAS DE CETTE MACHINE.
Elle ne fait que ce qu’on lui DEMANDE !!
Deep blue, qui bat le meilleur joueur humain aux échec ne fait que montrer que les échecs sont un jeu de CONNAISSANCE de stratégie.
La crise actuelle MONTRE que les humains sont par contre CAPABLES d’inventer les pires bêtises pour en rouler d’autres. Là, OUI.
Certes , mais je pense que la secrétaire avait des excuses ( en tous cas, moi, je vous aurais vite renvoyé le mur en pleine poire ! ) , car s’il est vrai que derrière chaque logiciel il y a un programmeur , le logiciel survit parfois à son programmeur et son utilisation par des petites mains peut devenir raisonnablement fou ( c’est cet infini de conneries là qui m’effraie ) .
Et puis , essayez toujours de castrer un logiciel, même chimiquement !
« La théorie moderne de la monnaie est un paravent pseudo scientifique à la politique de stimulation monétaire de la croissance sans marché, sans régulation et sans économie réelle. » : cette phrase me semble un excellent résumé de la MMT. Si elle n’était pas aussi une justification de la politique monétaire US, elle ne mériterait pas qu’on s’y arrête. Elle n’a raison que sur un point, me semble-t-il : la référence à un étalon métallique ne sert à rien.
Super, le texte m’est compréhensible, du début à la fin.
Quand vous voulez, vous pouvez.
La planche à billets US ‘bénéficie’ de plusieurs
dénominations savantes ou populaires; elle reste
la façon le plus efficace de faire supporter au reste du monde
les problèmes US.
Comme la méthode est vulgaire et dommageable, une escouade
d’universitaires US s’est proposé d’en faire la théorie.
Pour lui donner de l’épaisseur, ils en ont crée plusieurs
légèrement divergentes et ont rempli les colonnes
des revues académiques de leur querelle.
Néanmoins, De gaulle a fortement condamnée la planche à billets
et a réclamé, et obtenu, l’ échange dollar contre or.
A croire qu’il se sentait en charge des problèmes français…
» l’indexation de l’émission monétaire sur un stock d’or ou sur n’importe quelle matière première a pour conséquence d’induire une rigidité du prix de la matière de référence et de limiter la création monétaire par le volume de matière étalon disponible et inégalement distribuée »… c’est justement l’intérêt d’une fixité, d’une rigidité qui permet l’ »étalonnage » des économies au regard de leurs performances et de leur risques: le sytème « flottant » évacue tous repères et induit nécessairement des distorsions amplifiées par l’exubérance spéculative permise par l’absence de tout contrôle, les repères étant eux-même flottants! quel plaisir que de s’arrimer à des repères évanescents, que d’échapper à toute règle par nature fixe!
Elle ne peut générer qu’une succession de bulles de plus en plus amples et de plus en plus fréquentes: la courbe est éloquente: je vous invite à comtempler celle présentée dans: « L. Nottale » p.109 et « les arbres de l’évolution ». Ou comment réguler un système en expansion permanente?
@ PSJ,
=>
1) Qu’est-ce qu’un Etat démocratique ? J’ai bien peur que ce concept n’ai, concrètement, disparu.
2) Un marché d’=té de droit ? Qu’est-ce que c’est ? En matière de dérivés, en particulier, où se trouve l’égalité de droit entre celui qui conçoit le dérivé, celui qui l’utilise à bonne fin, l’intermédiaire qui l’acquiert sans savoir de quoi il s’agit, et l’utilisateur (pardon, je devrai dire le bénéficiaire) final ?
3) Un marché d’=té de droit entre acteur public et privé ? Vous voulez rire : il ne peut, par construction, y avoir =té de droit entre des acteurs si différents, par hypothèse et par construction différents ; un acteur privé n’aura jamais les mêmes moyens à sa disposition qu’un acteur public : c’est d’ailleurs pour ça que l’acteur public a émergé, parce qu’il n’a pas les mêmes fonctions et moyens que l’acteur privé. Alors parler d’=é de droit dans un tel contexte : c’est au mieux de la méconnaissance juridique des principes dont vous parlez, au pire : je ne sais pas.
4) « Les prix ne sont plus manipulables ni des biens réels, ni de la liquidité, ni du crédit… » : qui contrôle, dirige, et gère cette égalité ? Réponse = un « comité » opaque de technocrates techniciens de la finance sans contrôle démocratique (sous-entendu : le peuple est trop bête pour comprendre, mieux vaut s’occuper de ses intérêts bien compris) ;
5) J’aimerai bien voir l’avenir, on va rigoler lorsqu’il va s’agir de déterminer qui va imposer la monnaie universelle commune ; ces débats ne se feront, bien sûr, qu’entre gens de bonne compagnie et pétris de démocratie, les rapports de force n’intervenant, selon vous, aucunement dans la détermination de cette belle monnaie.
Pour résumer, d’une part, la mise en oeuvre pratique de cette belle théorie est parfaitement anti-démocratique, et d’autre part, il est à craindre que le temps pour les occidentaux d’imposer une belle machinerie intellectuelle qui tournera en leur faveur est révolu : la roue a tourné.
Enfin, comme d’habitude, rien de nouveau sous le soleil PSJ. Mais au final, on (enfin vous) peut toujours continuer à se faire plaisir en rêvant pour demain des conditions d’hier, si ce n’est que cela peut devenir dangereux lorsque l’on refuse de voir la réalité.
Cdt.,
Chère VB,
Vous prenez toujours le rôle du procureur. Admettons que je sois coupable et que vous soyez mon avocate commise d’office. Comment plaideriez-vous ma cause pour adoucir ma peine ? Comment remettriez-vous de l’ordre dans ma défense trop gauche ?
@ PSJ,
J’utiliserai alors la clause de conscience =>
La conscience est peut-être la seule chose qui fasse de nous des êtres humains dignes : je ne peux m’empêcher de vous joindre à cet égard le fameux et merveilleux poèmes de Rud. Kipling : « si » = http://pages.infinit.net/fancy/si.htm
Cordialement,
sur keynes,
« Issu pour partie de Burke, il existe chez Keynes une certaine pente élitiste et technocratique. Gilles Dostaler note que « pour Keynes en effet, à l’image de la société, un parti doit être dirigé par une élite éclairée plus précisément par l’union d’un leadership fort et de conseillers d’élite ». »
« Dans le débat sur le planisme qui agite les années trente, la seule intervention marquée de Keynes est une défense de Herbert George Wells contre les critiques de Staline et George Bernard Shaw. Dans un livre de 1927, The World of William Clissod, Herbert George Wells avance l’idée qu’une classe intermédiaire de techniciens et d’ingénieurs a un rôle important à jouer à l’Ouest alors que Staline lui dénie ce rôle réservé, selon lui, au prolétariat. Si Keynes soutient Wells, c’est pour remarquer aussitôt que ce dernier ne dit pas ce que doit faire ce groupe social. C’est justement ce que Keynes cherche à définir et d’une certaine façon à théoriser. »
mr du jonchay : au delà de la forme, les points que soulève VB sur cet objet économique non identifié et surtout les structures d’état(s?) qu’il implique sont pertinents. (ces exemples sont issus de la wikipédia…je les trouve symptomatiques. notez qu’il désapprouve Stalline sur un point dont l’Histoire a montrer le vide (Stalline s’est appuyé sur une minorité contre la majorité, comme…) HG Wells était membre de la société fabienne( http://fr.wikipedia.org/wiki/Eug%C3%A9nisme#Darwin_et_l.27eug.C3.A9nisme ) : leurs point de vue sur Stalline étaient identiques. voyez vous même les « amgiguités » : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cambridge_Apostles#La_coh.C3.A9sion_du_groupe
j’avais déjà essayé de vous expliquer la non-différence d’entre Keynes et les ordo-libéraux. (dans http://www.pauljorion.com/blog/?p=17650 comment 21 (5nov 00:51))
à mon sens ils sont incompatibles tel quel, avec votre vision du monde et des êtres humains
« À Bretton-Woods, finalement il restera que peu de choses à régler, Harry Dexter White ayant fait en sorte que le seul vrai problème à finaliser soit celui des quotes-parts qui déterminent le poids des votes au FMI. »
le point 5 de VB est donc essentiel. Quid de : une personne=un vote dans cette entité(futur source unique d’un seul état-marché)? et des jetons distribués aux joueurs? la fed n’a que des actionnaires privés, comme toute les banques centrales du monde je crois (corée du nord?, je ne suis pas sûr^^).
vous pouvez me répondre qu’au pire, ce sera mieux qu’aujourd’hui…
c’est vrai l’ue rend assez inutile le vote du peuple depuis 40 ans, mais l’écart grandissant entre les valeurs exprimées lors des élections et le « marché démocratique » devrait vous alertez, non pas vous faire pousser la logique plus loin… si un étalon commun objectif est bien pratique en vue d’un échange d’objet, qui en sera le maître?
si c’est la loi de l’offre et la demande sans limitation pour la dignité, les jetons devront être redistribués régulièrement. de même si une élite fait le bien des peuples (une aristocratie autoproclamée qui règne est une oligarchie.),
la loi du marché ou les zélées élites décideront de ce qui est « digne » (imaginez une centaine d’années ont passé, de jurisprudence, de refonte, d’ »objectivité scientifique », la dignité deviendra peu de chose.).
@VB et Sylla,
Discutons du point 5. La finalité du système bancor est unique : produire un étalon de prix international invariable dans le temps. La banque centrale mondiale n’a qu’une seule activité : vendre et acheter sur le marché à terme dont les règles sont fixées et s’imposent à elle comme à n’importe quel opérateur. La BC met de la liquidité à disposition du marché en anticipant la composition de la valeur de l’étalon dans des positions à terme. La BC est un organe financier de crédit et de compensation qui applique des règles communes. Elle n’a aucun pouvoir politique de discussion ou d’élaboration des règles.
Le capital de la BC varie selon l’efficacité des gouverneurs à anticiper la liquidité du marché. Enjeu politique nul. La monnaie internationale n’est plus un instrument de puissance comme l’est le dollar ou l’euro. Le contrôle du système monétaire international et le calcul du capital nécessaire à la couverture des risques gérés par la BC est dévolu à un fonds de régulation qui achète et vend des options de tous les acteurs qu’il contrôle. Là encore, la règle fondamentale est établie à l’avance : couverture systématique de tous les risques par la négociation de primes sur le marché transparent. Transparence par la séparation absolue des quatre activités fondamentales d’investissement, de crédit, d’assurance et d’intermédiation du prix. Aucun opérateur ne peut négocier quoique ce soit sans être garanti. Aucune opérateur ne peut intervenir sur plus d’un risque à la fois. Aucun opérateur ne peut échapper au contrôle des autres activités financières. La banque centrale et le fonds de régulation n’ont d’autre mission que d’assurer la liquidité en monnaie et en droit.
L’enjeu politique international est circonscrit au maintien de la liquidité sous la surveillance du marché qui participe au maintien de la liquidité en achetant l’intégralité du risque systémique. Tous les intérêts sont alignés par la séparation des pouvoirs financiers et l’intérêt commun à la stabilité systémique. Le bancor opère dans l’espace international une séparation entre le pouvoir financier et le pouvoir politique. Le pouvoir financier est strictement soumis à la Loi que chaque Etat maîtrise en toute autonomie et responsabilité dans son espace de souveraineté. LA MONNAIE N’EST PLUS UN INSTRUMENT DE PUISSANCE sauf si le monde veut continuer à s’autodétruire en se privant d’une monnaie internationale qui soit un bien commun de la concurrence économique régulée par le Droit.
@ PSJ,
Mais vous partez, ce me semble, de deux postulats erronés, selon lesquels :
1) tous les Etats ont, au départ, les mêmes chances économiques (soit matières premières et industrie => il n’existe aucune égalité des chances entre les Etats, et cette égalité n’est pas prête à voir le jour) et qu’au surplus
2) ces Etats sont démocratiquement gouvernés.
Aucune de ces deux conditions n’est réalisée !
Cdt.,
à mr du jonchay : sans vouloir jouer la mule…
« La BC …n’a aucun pouvoir politique de discussion ou d’élaboration des règles. »
La BCE, non plus, mais la métaphysique de l’économie (les flux de matières que l’on paie) étant à la racine du droit, l’ »Enjeu politique nul » est un voeu pieu : les règles sont déjà posées. surtout que « Le capital de la BC varie selon l’efficacité des gouverneurs » : il y a donc bien un capital (comment s’effectue cette capitalisation?), intéressé, pour lancer la machine et un gouverneur (élu? coopté par ses pairs? les parcours de ceux que je connais me laisse penser que ce poste n’est qu’une étape d’une carrière prolifique dans certains milieux…). Pour l’efficacité, je ne veux pas préjuger, mais les critères étalonnant cette efficacité, ainsi que les sanctions en cas de non respect? l’université et la recherche se décomposent sous les assauts du nouveau critère d’excellence {(…voyons voir…qui détermine en fait cette excellence…la « main invisible » des lois de l’offre et de la demande, les avantages comparés, et la rentabilité obligée selon la temporalité des marchés. de telles déterminations nous auraient elles seulement permis de discuter de ce sujet ici? un peu plus haut, je cite un passage de wikipédia « « l’anthropologue français Vacher de Lapouge qui entendait substituer à la formule révolutionnaire « Liberté, égalité, fraternité » celle de « Déterminisme, Inégalité, Sélection » », un extrémiste? « loi du marché, « libre »-concurrence, mérite », c’est assez proche, non? » le dernier triptyque (mérite/excellence) est celui de l’ue ou de bcp de pays qui non-démocratiquement ont décidé de le vouloir.)}
« Le pouvoir financier est strictement soumis à la Loi que chaque Etat maîtrise en toute autonomie et responsabilité dans son espace de souveraineté. LA MONNAIE N’EST PLUS UN INSTRUMENT DE PUISSANCE sauf si le monde veut continuer à s’autodétruire en se privant d’une monnaie internationale qui soit un bien commun de la concurrence économique régulée par le Droit. »
pour la première phrase, si c’est avéré, ce serait une bénédiction, seulement, une telle monnaie internationale :
1/ devra bien imposer ses règles comptables, les protocoles d’actions et d’échanges, dire ce qui est bien en bonne orthodoxie économique, sanctionner les états qui y dérogent.(mal) comme son pouvoir s’arrêterait heureusement à la frontière, les rétorsions toucheront le commerce extérieur de ce pays, biens comme capitaux ( le zimbabwe ressent les effets de cet embargo 2300000% d’inflation en octobre!!) .
« Le capital de la BC varie selon l’efficacité des gouverneurs à anticiper la liquidité du marché. » en cas d’inefficacité d’un gouverneur et de pertes de capitaux, comment s’effectue la recapitalisation?
2/ comme la parole et la terre, la monnaie est un signe du souverain, même si nos roitelets ne sont plus que l’ombre de la cheville d’un souverain, cela reste un attribut du souverain, et comme vous le savez, qui contrôle la monnaie ou qui contrôle le commerce extérieur est le réel souverain (sinon, dans mon appart, je pourrais sans complexe me considérer comme souverain…)
3/ les règles de concurrence pour tout et n’importe quoi seront finalisées et les ressources de l’état seront : non productives (libre concurrence à travers les SA ou les particuliers uniquement) et non fiscales (concurrence entre SA et particuliers, celle ci devant amener l’efficacité, la performance, bref l’optimal rêvassé du capital), c’est à dire?
4/ nouvelle phase de concentration des capitaux (la valeur future gageant les prix, la productivité horaire par m2 sera avec l’adaptation une vertu indépassable)
5/ pidgin international qui s’imposera au gré des aléas de l’histoire comme langue du droit, même au seing des pays. et le droit suivra. ces métaphysiques générent qu’un droit jurisprudentiel (au nom de l’efficacité économique au final, puisqu’elles ne portent pas de valeurs morales)
des attributs de la souveraineté d’un peuple, la monnaie, la langue, la loi et le pays, que restera t il? pas même le peuple qui se retrouvera relégué au musée. bien sûr tout cela n’ira pas sans heurts…
bien sûr, il y a qq accents pessimistes dans cet enchaînement, mais non seulement ceux qui ont le moyen de le tourner à leur avantage sont aussi ceux qui y ont interet, mais en plus, je ne vois que de très faibles gardes fous (nos députés, sous contrôle démocratique ou nos ministres avec de plus puissante contraintes, n’ont ils malgré tout pas des choses à se reprocher?sans généraliser…) dans le bancor que vous présentez.
6/ cette zone monétaire où les capitaux circuleront comme le vent caresse la plaine n’est pas à portée des travailleurs : ceux qui en profitent dépassent un salaire-seuil (5% de la population en France peut être, les autres se mettant de fait à leur service…)
ceux qui conçoivent ces machins savent très bien là où ils veulent en venir…
« à s’autodétruire en se privant d’une monnaie internationale qui soit un bien commun de la concurrence économique régulée par le Droit. » c’est bien ce Droit qui revient comme une comète après avoir été vidé de son sens (un droit sans démocratie ou sans ressort morale pour reprendre une métaphore mécaniste) qui semble poser problème à qq’uns, dont moi. que dire de qqchose qui sera « le bien commun de la concurrence économique »…que c’est les moyens pour la fin? ou que cela révèle les attendus sous-jacents : « libérer » les acteurs de l’état concurrent (les managers qui gèrent l’état comme la grande entreprise du citoyen/actionnaires, clinton en tête l’ont pourtant bien démonter déjà, même les communistes y sont passé)? avec des votes par liasses de bancor interposées? la démocratie de marché, c’est un genre de vote censitaire proportionnel. pour les catastrophes, les épidémies vastes incendies tsunamis et autres impondérables, du mécénat, genre trans-attali?
et de fait la seconde phrase de votre conclusion propre est ambigüe : si la monnaie est un instrument de puissance, c’est parce qu’elle est un attribut de la souveraineté. l’impérialisme de certains pays égocentriques n’est en rien de son fait…les têtes nucléaires seraient plus pertinentes de nos jours. et que la monnaie soit unique, n’y changera rien. (sinon, même si cela dépasse nos compétences, une seule armée mondiale (plus de local) serait très efficace aussi pour éviter l’autodestruction (avec des états qui conservent leur souveraineté^^), mais là la question du contrôle des chefs (pouvoir et contre pouvoir) par autre chose que le marché vous sauterait dans ce cas aux yeux, j’espère.).
le tout est supérieur à la somme de ses parties disait Aristote. c’est valable pour le monde, pour les peuples, comme pour les individus.
comme je vous l’ai écris, je n’ai rien contre une monnaie mondiale, mais :
1/ les théories déjà prêtes clef en main sont toutes (peut être pas : je ne les connais certainement pas toutes^^) issues de métaphysiques « inhumanistes » (deux méta. en fait) et de fait anti croyants (leurs valeurs fondamentales et légitimes étant « tolérées » comme superstitions privées sans distinctions ou gradations) voire sans (juste formelles comme celle de la mmt)
2/ cela n’est possible que par une certaine homogénéité politique (une entente sur les points métaphysiques donc, délayée dans un peu de pragmatisme) et économique. (redistribution? fin des héritages matériels ou de connaissance? entre pays? entre êtres humains? sinon cela craquera qq part) (retour en 1/)
3/ un pouvoir mondial (parce qu’in fine c’est de cela qu’il s’agit) sur une base légitime (consensus, le baratin (ou la parole s’il y a une colonne vertébrale pour la morale), la force, et/ou la démocratie sinon cela craquera qq part). (retour en 1 aussi à voir l’onu le fmi ou la bm ou l’omc ou l’oms)
sans cela l’étalon international suivra le même chemin que l’euro : for happy few puis… (poubelle?). combien de tps le dollar a mis pour s’imposer aux usa…100 ans, et ce dans une relative homogénéité sociale et linguistique. même ruinée après-guerre l’angleterre tenta d’éviter que le dollar ne remplace la livre, livre qu’ils ont tjrs…
P.S. : l’interdiction des paris semble limiter la spéculation, votre présentation du bancor laisse penser qu’il aidera (« fond de régulation »…c’est un genre d’agence de notation?) à ne pas investir dans l’inutile, mais quelles règles pour l’empêcher de se concentrer dans les taux de rendements les plus élevés (où s’est concentré le capital en surplus de certaines entreprises, délaissant des investissements rentables, mais insuffisamment rentables)?
concernant des interrogations type marxistes : le taux d’intêret des prêts n’entraîne t il pas une illusion qt à la stabilité de la valeur monétaire?
que pensez vous des idées du crédit social?
accordez vous de l’importance à la démocratie? le principe a l’air de vous agréer, mais les réalisations semblent moins vous intéresser… je comprend le point de vue de la formation économique que vous avez, mais pas celui du citoyen. (je mets néanmoins cette apparence sur le compte de la déformation professionnelle principalement et de l’exercice de style d’une présentation d’une autre pensée).
et la dernière (^^) concernant l’euro : pensez vous qu’il est déjà cuit? qu’une sortie anticipée serait préférable? et quelles conditions pour une sortie à moindre frais? çà çà vous paraît crédible ( http://www.u-p-r.fr/wp-content/uploads/2010/11/upr-tract-sortie-de-leuro-26-novembre-2010.pdf ) ?
@ PSJ,
Et puis, Sylla a raison, vous ne répondez aucunement aux 4 points précédents : le plus important étant le manque flagrant de démocratie à votre système : je m’y tiens. Pas de gouvernement mondial, de grâce (de toutes façon, j’ai tendance à croire que ce danger s’éloigne).
Cdt.,
à VB :
pour l’éloignement, je ne serais pas aussi optimiste que vous : il lui reste un bon paquet de cartouches encore à tirer dans sa forme actuelle. et après, d’autres impérialismes subsistent : russie et chine pour les plus gros.
@ Sylla,
Il se peut que malheureusement vous ayez encore raison !
Cordialement,
La théorie monétariste moderne, MMT, est un RAPPORT de FORCE idéologique qui a permis à l’oligarchie financière de coloniser puis démanteler progressivement l’Etat socio-économique keynésien et ainsi de valoriser son patrimoine jusqu’à plusieurs fois la production mondiale. Elle a établi ainsi son diktat économique et anti-social de classe prédatrice sur les classes travailleuses et créatrices qui sont plus de 95% de la population. L’idéologique, le financier, l’économique, le social , c’est la même chose ou presque, le même rapport de forces entre le capital financier prédateur et le travail et le capital créateur, l’opposition déjà soulignée dès 1900 par l’économiste sociologue US Thorstein Veblen.
A signaler un compte rendu par Guillaume Arnould que j’ai trouvé clair de l’ouvrage de Paul Jorion sur « Le prix » comme RAPPORT DE FORCE (je schématise pour faire court) dans la très bonne lettre de Liens Socio animée notamment par Pierre Mercklé et qui rend compte de beaucoup de recherches en sociologie et socio-économie
http://www.liens-socio.org/article.php3?id_article=6710
Merci pour le lien. Nous en avions déjà fait état ici ==> http://www.pauljorion.com/blog/?p=18714
[…] This post was mentioned on Twitter by Marnie de Vanssay, Entre midi. Entre midi said: Jorion : VERITES ET MENSONGES DE LA THEORIE MONETARISTE, par Pierre Sarton du Jonchay http://tinyurl.com/22wwrwc […]
Bonsoir à tous
Merci Pierre pour cet article éclairant.
C’est d’autant plus intéressant que cette conception du signe émis par la seule volonté du pouvoir, « connaissant » du simple fait qu’il est » le pouvoir » et hors de toute causalité matérielle, concerne un pays dont plus de 50% des citoyens croient au « créationnisme » et impriment » in god we trust » sur ces mêmes signes monétaires!
Ainsi » Fiat lux » dont la seule cause est de la volonté divine, hors de toute causalité matérielle, identifiable, serait le précurseur du « Fiat dollar »!
Et puisqu’un aimable bloggeur nous rappelle au schpountz, j’ai bien envie de dire
Oh Jésus, Marie, Joseph! Oh Bonne Mère! Oh putaing de cong! On n’est pas sortis de l’auberge Té! avé ces américains!
Cordialement.
Intéressant ce texte on pourrait rajouter aux critiques à faire à la MMT:
1 Les banques centrales ne sont pas les seules à créer de la monnaie: Il y a une création de monnaie sans intervention des banques centrales quant la vitesse de circulation de la monnaie augmente d’un facteur N permettant ainsi de faire N fois plus d’échanges avec le même montant de monnaie en circulation. Ce phénomène peut lui aussi conduire à de l’inflation.
2 outre ses caractéristiques classiques d’instrument de mesure, d’instrument d’échange et d’instrument de réserve, la monnaie par l’universalité de son pouvoir libératoire, possède aux yeux de celui qui en détient une vapeur supérieure à celle des biens qu’elle ou il pourrait acheter avec cette monnaie.En cela la monnaie n’est pas un bien comme les autres car la conserver permet de rêver à toutes les utilisations qu’on pourrait en faire… On se rappelle à ce propos de la fable de Lafontaine « La Laitière et le Pot au lait » ce qui fait rêver Perrette c’est la somme d’argent qu’elle attend de la vente de son lait… Avec de l’argent on n’est pas limité dans le type d’échanges que l’on peut faire alors qu’avec le troc il faut trouver une personne qui à la fois est intéresée par le produit dont on dispose et qui dispose de son côté d’un produit qui nous intéresse. Face à un avenir incertain, il est donc plus intéressant de conserver de la monnaie par devers soi plutôt que d’acheter des biens que l’on pourra plus difficilement échanger plus tard. Dans un de mes autres message j’avais évoqué l’idée de valeur informationnelle, c’est à dire de la capacité d’un bien à réduire l’incertitude face au futur: il est clair que dans ce sens la monnaie possède une valeur supérieure à celle de tout autre bien qu’elle pourrait permettre de se procurer instantannément. Ce comportement humain en présence d’incertitude est appelé préférence pour la liquidité.
Toutefois il est des circonstances pour lesquelles on fait face à un tel niveau d’incertitude qu’on sera prêt à un moment donné à se séparer de toute monaie pour obtenir à cet instant précis un bien apte à réduire une incertitude extrême. Dans les autres cas on pourra trouver toutes les situations intermédiaires avec plus ou moins d’incertitude à combattre donc plus ou moins de préférence pour la liquidité…
Il me semble que c’est en partie à cause du peu de considération pour les mécanismes économiques de base de la vie réelle que les banquiers et les financiers ont perdu le contact avec la réalité économique au sens large ainsi que toute idée de l’origine de leur existance et des fonctions dont la société les avait chargé vis-à-vis de la monnaie: les banquiers et les financiers devaient en assurer les trois fonctions premières:
garder à la monnaie sa fonction d’instrument de mesure, donc avec une certaine stabilité dans le temps
Sa fonction d’instrument d’échange donc d’être disponible à cet effet à tout moment pour leurs clients ayant déposé leur salaires chez eux.
enfin la fonction d’instrument de réserve, donc de ne rien fairede risqué avec cette monnaie que des clients leur ayant fait confiance en déposant de la monnaie risquent de ne plus la retrouver quand ils en auront besoin. Sauf si le client en était duement informé par le banquier qui lui aurait proposé de faire « un placement » Là le client aurrait pu décider que sa préférence pour la liquidité vallait la peine d’être réduite temporairement et dans des limites bien encadrées.
Ce n’est à l’évidence pas ce qui se passe dans la réalité, las banques profitant de la confiance de leurs clients et de la trésorerie procurée par des comptes courants statistiquements immobilisés de fait pour faire des opérations de crédits avec ces fonds. C’est comparable à ce que font les compagnies aériennes quand elle font du « surbooking » elle savent que statistiquement un certain nombre de clients ne se présentent pas à l’embarquement. Ici avec les banques elles savent que statistiquement les clients vont laisser dans leur comptes courrants des sommes inutilisées…
En revanche le problème est que peu de clients modestes ont conscience que leur banquier se sert de leur argent pour le prêter sans le leur demander… Ce phénomène est encore aggravé quand les banquiers ne prêtent pas de la monnaie pour des projets concrêts mais spéculent sur des produits à risques…
Paul
Cher Paul,
Vos observations sont excellentes, à l’exception du point 1 : l’accélération de la vitesse de circulation de la monnaie ne peut en aucune façon être considérée comme une création monétaire. Cette assimilation, qui commence notamment sous la plume de Schumpeter, est la cause de bien des tracas dans la compréhension du fonctionnement réel de la monnaie, comme nous l’avons démontré avec Paul Jorion.
Et si ce n’est pas de la création monétaire, n’est-ce pas peut-être le début d’une disjonction entre économie réelle et virtuelle, brouillant les pistes et servant de tremplin à une création monétaire?
Là vous poussez le bouchon un peu loin, quand même. Vous préfèreriez que les 520 mds d’encours moyen des dépôts à vue en France, dont 270 rien que pour les ménages, dorment tranquillement sur leurs deux oreilles ad vitam aeternam, sous prétexte qu’ils devraient être en permanence et en totalité être disponible pour les déposants ?
Dans ces conditions, les banques commerciale traditionnelles ne sont plus que des simples prestataires de services de gestion des comptes clients, à facturer en conséquence (entre 0,5 et 1 euro par chèque, et non 20 euros comme le raconte ce pauvre A. G. Slama décidément fâché avec les chiffres…).
Et n’oubliez pas que la législation européenne recommande la rémunération des comptes courants créditeurs (au même titre que le paiement d’agios sur les comptes débiteurs). Ce qui est la norme dans de nombreux pays. Pas la norme en France, même si des banques en ligne proposent des taux entre 0,5 et 3 % conformément aux directives de l’UE.
On est bien d’accord les choses seraient plus claires entre banques et déposants, et nous n’aurions plus ce flou entre déposants et banques commerciales autour des frais de tenues de compte, des problèmes de date de valeur, du paiement frais bancaires sur les chèques à travers les différents services très rémunérateurs et pratiquement imposés aux clients (facturations des cartes de paiements au client plus paiement à l’acte par le commerçant par exemple, assurances et assistances diverses et variées, packs de services vendus à la pelle, frais facturés sur virements, sur découvert ou chèque non provisionné etc)
Je souscris à la reformulation de Paul Trehin et à la remarque de Julien sur la vitesse de circulation de la monnaie. Cependant convenons que la vitesse de circulation de la monnaie est un concept sans réalité visible en soi donc non mesurable comme cause hypothétique de la création monétaire. Quand plus de transactions sont conclues dans l’économie avec une même quantité de monnaie centrale au bilan de la banque centrale, personne n’a jamais été capable de faire la différence entre une augmentation bancaire de la transformation de monnaie centrale en crédit et une accélération de la compensation des crédits entre banques. La monnaie matière métaphysique est comme la matière physique à la fois ondulatoire et corpusculaire. La vitesse de circulation est l’onde et le crédit inscrit dans les dépôts bancaires est l’accumulation de corpuscules. Les banques travaillent sur l’ambivalence matérielle de la monnaie et la spéculation joue sur l’impossible fixation de la monnaie entre l’onde et le corpuscule.
Pour revenir dans la réalité humaine qui n’est pas quantique il faut considérer le système financier phénoménologiquement en réunissant dans un même champ de relations la réalité objective analysée et la réalité subjective analysante. Là on revient à la réalité du marché où des objets informationnels s’échangent entre des sujets informés s’il existe des règles pour que toutes les informations pertinentes au prix soient effectivement échangées. Un tel marché de l’information régulée existe : c’est le marché international d’option de la réalité en droit que les démocraties qui veulent se développer instaureront entre elles pour connaître le prix de ce qu’elles produisent effectivement.
Pierre, très bonne transition pour votre prochain billet invité !
« l’accélération de la vitesse de circulation… »
Nom de dieu, Julien. Je retrouve à la fois mon commentaire centripète combiné au court termisme.
Soit, l’outil informatique de plus en plus sollicité pour un rendement immédiat.
Encore une mauvaise utilisation des avancées scientifiques et technologiques. Comme d’hab.
Je suis d’accord avec vous Paul, concernant votre premier point, mais il faut démontrer en quoi la vitesse de circulation est liée à l’inflation. Julien, je vous rejoins sur le fait qu’il n’y a pas création monétaire, mais Pierre, quand vous dites
, je pense que vous faites erreur.
Si la vitesse de circulation de la monnaie est grande, pour des échanges courants, la fréquence des échanges est élevée. A supposer que la monnaie serve à se nourrir, une vitesse de circulation élevée est liée à une demande de nourriture fréquente, donc à un assujettissement d’autant plus important dans le temps. La diminution des quantités échangées, dans les grandes surfaces par exemple, par le truchement de la taille des emballages alimentaires est un facteur d’accélération monétaire. La vitesse de circulation de la monnaie se traduit par une augmentation de la fréquence des échanges, donc est bien observable. Par ailleurs elle introduit un stress productiviste et une nécessité d’adapter les modes de stockage et de distribution.
Pour une même quantité de riz produite et un même système de distribution, demander dix fois un kilo n’a absolument pas le même effet économique que de demander une fois dix kilos.
Certes pour une vitesse différente la quantité ne change pas. Mais il y a d’autre grandeurs. Prenez un prisme. Pour une même lumière blanche initiale, vous aurez une répartition inégale en fonction de la fréquence. Reste à savoir quel prisme légal a été créée pour la MMT.
La Théorie Relative de la Monnaie conclut que toute monnaie n’a de légitimité que basée sur un crédit mutuel spatio-temporel = un Revenu Universel Individuel.
Toute valeur est relative et tout individu constitue un repère valable pour l’estimation de toute valeur. Ce qui est conforme aux 3 libertés économiques fondamentales : Produire, Echanger, Entreprendre. Les dogmes quantitatifs sont rejetés.
Beaucoup de productions sont contre productives, d’échanges néfastes et d’entreprises hasardeuses… Le revenu universel fait croire que chacun apporte une valeur économique, or c’est faux. Beaucoup d’entreprises qui réclament une concentration monétaire sont destructrices de richesse (bétonnage, bitumage, exploitation non durable, idées fausses, produits débilitants, etc…). Si on parle de respect de chacun et de ses moyens de survie, on ne doit pas essayer de répondre à la question avec la monnaie moderne, c’est contre productif et dégradant.
Bonjour à tous,
Question
Quand on sépare Église et État on dit que l’État devient laïc . Que dit-on pour indiquer une séparation de l’État et, (disons pour simplifier), de la finance? Est-ce concevable?
C’est concevable puisque vous venez de l’exprimer sans la moindre ambigüité.
Ce n’est pas parce que vous arrivez à l’exprimer que vous êtes dans le vrai… On peut dire des choses fausses aussi, et prendre ses désirs pour la réalité. En séparant l’un est l’autre, qu’enlève t-on à l’un et à l’autre, qu’existe-t-il aujourd’hui dans leur relation ?
A présent la finance est le seul moyen qu’a trouvé l’état pour changer la nature de la monnaie comptable internationale qui ne dispose pas de réalité préalable, c’est le seul moyen d’inscrire de la morale dans un outil barbare. Si vous enlevez la finance de l’état, alors assurez vous d’abord qu’il ai une monnaie souveraine dans laquelle il puisse inscrire le bien discutable de son peuple.
Si vous enlevez la finance de l’état, assurez vous que vous connaissez bien sa nature et ce qu’elle est disposée à faire une fois libérée…
Merci pour cet article très instructif.
J’en déduis ce qui suit avec toutes les imperfections liées à mon piètre niveau en économie 🙂
Les banques (pour faire simple) reçoivent une énorme masse de liquidité qu’elles ne peuvent pas utiliser directement sans produire de l’inflation.
Cela reviendrait à distribuer équitablement cette masse à toute la population.
Elles fabriquent donc des produits financiers trop complexes pour être compris par la plupart des acheteurs et les injectent ainsi dans l’économie sans produire de l’inflation.
En échange, elles achètent des droits (via le crédit) sur des biens (immobilier par exemple).
Au passage le crédit permet de gonfler leurs liquidités initiales qu’elles réinjectent en permanence dans l’économie avec de nouveaux produits.
Quand l’économie s’effondre, les produits financiers ne valent plus rien, l’acheteur n’a plus un sou mais le droit reste et la banque peut récupérer le bien.
Elle n’a rien perdu puisque les produits financiers sont issus de masses monétaires fictives qu’on lui a donné initialement mais a gagné une masse importante de biens qu’elle pourra revendre en temps voulu quand l’économie reprendra : spoliation de masse.
En définitive, la banque a un droit sur votre travail et donc sur votre temps de vie.
Vous êtes nourri, logé en somme 🙂
Et si en plus l’état est complice via la destruction des services publiques (qui sont en somme une mutualisation de ressources de la population) et une imposition inégalitaire …
Tout cela ressemble un petit peu à du servage 🙂
Votre résumé est brillantissime ! 🙂
@ Bibules,
Le servage, nous y serons tout à fait le jour où sera voté la loi instituant la « propriété économique » : gare aux réformes fiscales, qui peuvent s’avérer être l’arbre qui cache la forêt.
Cdt.,
spoliation de masse
Question laissée encore sans réponse sur ce blog « qui possède quoi, avant et après la crise » comment saisir les flux actuels des titres de propriété ?
Voir la première réponse d’Antoine ( 8juin 2009)
Parfait.
Mais reste à savoir ce qu’on définie comme la propriété.
Une personne peut être endettée mais posséder une maison quand même. Si la banque veut saisir la maison pour rembourser la dette, elle prive quelqu’un de son moyen de repos. Elle prive de l’usage alors qu’elle n’en a pas usage. Elle croit que la maison a encore un prix alors qu’elle n’en a plus.
La propriété retire l’objet du domaine commercial. l’objet retourne au domaine commercial le jour où le propriétaire lui reconnait une valeur commerciale.
Vous avez beau payer votre maison à crédit sur des années, vous êtes quand même propriétaire. Vous devez rembourser la dette mais pas la maison.Croire qu’on peut priver quelqu’un de son logement par le droit est contre la dignité humaine. Il prive l’individu de sa possession déclarée et reconnue en vue d’une commercialisation du bien qui n’a pas de valeur marchande a priori.
Si la dette est autorisée, c’est qu’on reconnait un droit à la recherche du logement et à la recherche de subsistance au delà de la monnaie et du droit. C’est la foire d’empoigne pure et simple. En ce moment, chacun marque ses positions, mais le jour où il faudra les affirmer ce sera une autre affaire.
En gros ce que vous dites c’est que les USA lutteront à mort contre le Bancor. Donc, le noeud du problème se situe dans le droit de véto au FMI.
Les ploutocrates US lutteront à mort contre le bancor pour ne pas finir comme Madoff. Mais la grande majorité des Etatsuniens sera d’abord sceptique face à une monnaie qu’elle ne contrôle pas nominalement puis se rendra compte que le bancor est une monnaie plus conforme aux intérêts US qu’un dollar complètement acheté par des intérêts spéculatifs.
Alors la question: Quelles sont les priorités théoriques et pragmatiques pour vivre en société? devient important! 😉
Bonjour
@Yoni
Pierre Sarton a mis en évidence un aspect menant à considérer la dimension religieuse créationniste proprement étasunienne ( le monde créé par dieu en 6jours !) comme fondement de leur théorie monétaire- voilà pourquoi ce ne peut être une théorie scientifique comme il l’a bien montré-
Pour répondre à votre question, puisqu’un état séparé de la religion est un état laïc, un état séparé de la finance serait donc un état finïc!
cordialement!
Bonsoir,
Pour essayer de comprendre le terme que vous proposez j’ai regardé l’étymologie de laïc . J’ai vu que même au masculin l’adjectif s’écrit laïque ce à quoi je n’avais jamais prêté attention .
Merci de m’expliquer pourquoi finïc. lovi
Cher Julien merci de votre éponse, l’emploi que j’ai fait de l’expression « création de monnaie » par augmentation de la vitesse de circulation de la monnaie disponible, est en effet exagéré; en revanche le fait que dans des périodes d’euphorie économique l’argent passe plus rapidement entre les mains des divers agents économiques permet des achats plus nombreux de biens et de services au cours d’une même période que ne le permettrait la monnaie réellement disponible. Comme le disait un de mes professeurs en Sciences économiques à l’université de Nice (je paraphrase) « Nous savons qu’il n’y a pas de création monétaire mais tout se passe comme si… Expression qu’il avait aussi utilisée dans d’autres domaines pour illustrer le fait que les décisions des agents économiques sont plus complexes que ne veulent le laisser penser les idéologues néoclassiques.
Le professeur Robert Guihéneuf était, vers 1960, un des pionniers dans l’établissement d’une nouvelle discipline en économie: la psychologie économique, base d’une des critiques fondamentales du libéralisme économique : les agents économiques n’agissent pas selon une rationalité économique pure, leurs décisions sont loin de cette rationalité grossière, elles sont guidées par des critères socio-psychologiques qui les éloignent le plus souvent de la rationalité économique des économistes néoclassiques dont les modèles sont entâchés. Quand les données observées sont différentes de celles prédites par ces modèles les économistes néoclassiques incriminent tour à tour les effets pervers des réglementations ou les agents économiques eux mêmes, les accusant de ne pas avoir agit rationnellement.
Or il y a bien une rationalité dans les décisions de ces agents mais cette rationalité est bien plus complexe que la rationalité simpliste de la maximisation des gains et de la minimisation des coûts supposée dans les modèles néoclassiques….
Pour revenir à l’idée d’une apparente création monétaire par augmentation de la vitesse de circulation, bien qu’il n’y ait pas de création réelle de monnaie « Tout se passe comme si… » avec des risques inflationnistes apparaissant sans qu’il ne soit besoin d’une création monétaire par l’état et les autorités financières qui en dépendent.
Le phénomène inverse se produit quand les agents économiques deviennent frileux et gardent leur argent inutilisés dans leurs compte courants en banque. Je ne parle pas ici d’épargne qui est une décision volontaire des agents économiques, mais d’un comportement irrationnel au sens économique des néoclassiques, puisque cet argent laissé pour une durée plus importante en dépot d’un un compte chèque courant ne maximise pas les gains ni ne réduit les pertes de l’agent économique. Au contraire, en période inflationiste ce comportement cause une perte de pouvoir d’achat..
Ce dernier phénomène était toutefois perçu par les agents économiques en cas d’inflation forte, car ils savaient que leur pouvoir d’achat serait moindre dans quelques mois et une partie de ces agents économiques préféraient alors consommer maintenant, peu choisissaient une épargne sensée compenser les pertes dues à l’inflation, au contraire nombreux étaient ceux qui choisissaient de se lancer dans des emprunts, comptant sur l’inflation pour alléger les mensialités futures surtout si leurs revenus augmentaient entre temps en argent courant. Ce dernier phénomèn est décrit par Geoge Akerlof dans son livre « Les esprits animaux » au chapitre « L’illusion monétaire »
Julien pourriez vous me dire où trouver les arguments que vous avez développés avec Paul Jorion à ce sujet de l’augmentation de la vitesse de circulation qui ne peut ^étre assimilée à une création monétaire. Je ne suis pas arrivé à retrouver ce texte.
Bien cordialement.
Paul
Cher Paul, vous trouverez l’ensemble de la démonstration dans le livre »L’argent, mode d’emploi » publié par Paul, mais également en consultant les billets »monnaie »sur le blog. Par exemple : http://www.pauljorion.com/blog/?p=3451 ou http://www.pauljorion.com/blog/?p=4352#comment-41966 et http://www.pauljorion.com/blog/?p=4352#comment-42023
Sur le cent pour cent monnaie et pourquoi il n’est pas une solution : http://www.pauljorion.com/blog/?p=4352#comment-41728
Et encore bien d’autres… en fait, pas loin de 15.000 pages ont été écrites sur la monnaie sur ce blog !
@ Pierre Sarton du Jonchay
Pourriez-vous expliquer le sens précis de cette phrase ? :
« Et pour que les consommateurs emprunteurs soient obéissants, on comprime les salaires pour qu’ils ne connaissent pas le prix de ce qu’ils consomment par le prix de ce qu’ils produisent. »
Je parle et lit pourtant couramment le français, mais là je cale…
Pardonnez cette affirmation rapide. En fait, travailler pour gagner un salaire sert autant à produire effectivement des biens et des services qu’à vivre par soi-même la valeur de ce qu’on achète par son salaire. Quand on dispose d’un pouvoir d’achat qui ne provient pas du travail mais de l’emprunt, on ne mesure plus ce que les choses valent. On ne sent plus la valeur de son travail ni le travail qu’il faut pour produire ce qu’on achète. En anticipant l’effet du temps, le crédit déconnecte le consommateur de la valeur en travail de ce qu’il consomme. Ainsi le créancier capte l’intelligence économique du débiteur et son autonomie dans le processus de création de valeur économique. Le cerveau humain ne se déconnecte pas sans risque de la fabrication de son vouloir.
PSdJ vous répondez plus haut que « la grande majorité des Etatsuniens sera d’abord sceptique face à une monnaie qu’elle ne contrôle pas nominalement puis se rendra compte que le bancor est une monnaie plus conforme aux intérêts US qu’un dollar complètement acheté par des intérêts spéculatifs » puis là « Le cerveau humain ne se déconnecte pas sans risque de la fabrication de son vouloir. » j’ai l’impression que vous jouez du sort de la conscience selon le dessein de votre démonstration, j’allais dire de vos calculs; ça me laisse pantois, je ne vous comprends pas?
pour méditer cet extrait de J. Bouveresse, Les managers peuvent-ils avoir un idéal ?
http://agone.revues.org/index159.html#bodyftn1
@Roma,
Spéculatif signifie dans mon commentaire au service de ses seules fins aux dépens de tous les autres. Le travail n’est pas spéculatif en contenant et produisant sa propre fin.
Pierre,
Je préfère vos textes en grec ancien ! Vous surfez maintenant sur la même vague que Paul Jorion : l’économie a un problème, la solution est donc économique, donc monétaire.
A la base il y a tout de même l’homme ! L’homme dans une civilisation qui a choisi de donner une valeur uniquement matérielle à la vie. C’est une civilisation de consommation, d’échange de biens de consommation, une civilisation de marchands du Temple.
« Malheur à vous, scribes et pharisiens » qui tirez sans cesse le voile de la monnaie sur la conscience de l’homme, l’enfermant ainsi dans le monde matériel de la consommation !
« Malheur à vous, scribes et pharisiens » qui en voulant prendre en main le destin de l’humanité privez l’homme de pouvoir choisir sa vie !
« Malheur à vous, scribes et pharisiens » qui avec chacun de vos discours confirmez le sentiment chez l’homme que votre voie est la voie, la seule et unique !
Enfin, vous m’avez compris…
Allez, pour ne pas perdre la main :
Friedrich NIETZSCHE : Aurore
Merci Julien pour la réponse donnant les liens vers les discussions au sujet de la monnaie et de sa vitesse de circulation. dans le cadre évoqué dans ces discussions je ne peux qu’en approuver les conclusions, mais je faisais allusion à une simple augmentation de la vitesse de circulation monétaire qui pourrait d’ailleurs tout aussi bien exister sans l’intermédiaire des banques ni l’apparition de crédits.
Pour utiliser une expression populaire, le fait de sortir l’argent du bas de laine fait circuler la monnaie, et le vendeur qui reçoit cette monnaie peut en disposer de la façon qui lui convient. S’il est lui même dans une perception optimiste, il va réinjecter la somme reçue dans le circuit économique sinon, il va le thésauriser, je dis bien thésauriser pas épargner dans un organisme financier quelconque, ni investir, donc retirer totalement cette somme d’argent des circuits de l’économie, comme l’avait fait avant lui son acheteur, avant de « casser sa tirrelire » (autre expression populaire). Cependant s’il se lance lui aussi dans des achats, il fait circuler cette monnaie et si la chaîne de vendeurs à sa suite fait de même on a une somme de monnaie circulant N fois au cours de la période au lieu de circuler juste une fois.
Le fait que pour des raisons pratiques, le compte courant serve de « bas de laine » ou de « tirelire » ne change pas grand chose à cette analyse dans la mesure où je ne fais aucunement entrer en jeu le crédit dans ce que je viens de décrire. Et je redis que le phénomène inverse de thésaurisation pure, sans épargne, peut avoir un effet déflationniste.
Ce type de thésaurisation s’apparente au phénomène de préférence pour la liquidité: je garde « de l’argent » chez moi, ou dans un compte chèque, où il peut être utilisé sans procédures particulières au lieu de soit le dépenser et ne plus avoir cet argent, ou au lieu de le mettre sur un compte d’épargne tel que même un simple livret A à la caisse d’épargne car même si je peux retirer cet argent à vue, je dois faire une démarche et aller au guichet de l’agence pour le retirer alors que si je l’ai chez moi ou sur un compte chèque, je peux l’utiliser quand je veux, soit en puisant dans le bas de laine, soit en payant par chèque ou par carte de crédit. Ce qui n’est pas le cas d’un compte avec le Livret A à la caisse d’épargne ou dans une banque. Et n’est pas non plus le cas si j’ai placé une partie de mon argent sur un quelconque plan d’épargne à ma banque, certains de ces plans (plan d’épargne logement, par exemple) immobilisent tout particulièrement mon argent qui de ce fait a perdu la plus grande partie de sa liquidité.
Notons que l’argent immobilisé à la caisse d’épargne sur un livret A ou à la banque sur un compte d’épargne n’est pas sorti du circuit économique comme l’est celui de la thésaurisation…
En période d’euphorie économique (comportement très peu analysable en terme de rationalité néoclassique, et trouvant ses sources dans des phénomènes psycho sociologiques: regain d’optimisme dans l’avenir, effet d’annonce ou de leadership) si de nombreux agents économiques décident de « casser la tirelire », même sans toucher à leur plan d’épargnes supposés, un afflux de monnaie va apparaitre sur le marché et se remettre à circuler dans l’économie. Dans la mesure où les autres agents font de même et choisissent eux aussi de ne pas ou ne plus thésauriser: en faisant circuler plus rapidement cet argent ces comportements augmentent le nombre des transactions réelles, « comme si » il y avait eu une création de monnaie bien qu’il n’y ait pas eu dans le cas que je décris.
C’est à ce genre de comportements économiques ultra basiques que je faisais allusion. Notons qu’ils concernent un très grand nombre de personnes dans la mesure où dans les tranches basses de revenus, l’accès à l’épargne reste souvent hors de portée et l’accès à l’emprunt tout autant, sauf à des crédits aux taux d’intérêt scandaleux pratiqués par des organismes profitant de la vulnérabilité de ces personnes. N’ayant pas accès à un crédit ordinaire pratiquant des taux d’intérêt relativement raisonnables et conscientes du coût des taux usuraires des organismes de crédits à la consommation, ces personnes qui désireraient malgré tout s’acheter un bien, ne peuvent le faire qu’en thésaurisant, et souvent avec d’énormes sacrifices dans leur consommations courantes, nourriture et petits loisirs dont ces personnes vont parfois se priver pour acheter une machine à laver, pour prendre un exemple concret. Ces personnes ne se serviront toutefois de leur argent thésaurisé que si l’horizon économique et social semble se dégager un peu pour elles, qu’il s’agisse de changements réels ou perçus comme tels, autrement ces personne conserveront cet argent comme une sorte d’assurance envers les risques de vicissitudes dans l’avenir, accident ou maladie. Car pour beaucoup une assurance santé complémentaire reste inabordable dans leurs budgets…
C’est bien là que réside l’injustice sociale d’une assurance sociale ne suffisant pas à couvrir tous les frais médicaux… Bon, là je sors du sujet, mais je voulais montrer que le phénomène de thésaurisation touche un grand nombre de personnes à faible revenus, statistiquement beaucoup plus nombreuses que les personnes disposant de revenus moyens ou élevés car ces dernières ont d’autres moyens de réagir aux opportunités ou vicissitudes de la vie.
Une des revendications exprimée par la Plate-forme sociale Européenne aux travaux desquels je participe concerne justement l’accès à des services financiers pour les personnes les plus démunies dans nos sociétés. Je résume de mémoire…
Les revendications portent sur la création d’un cadre légal européen garantissant un accès ouvert à tous, à des services financiers de base, sans discrimination de revenus ou autres conditions telles que la pauvreté, la santé, le handicap ou l’âge, c’est-à-dire entre autres : libre ouverture de compte en banque, des possibilités de crédits à des taux accessibles et la protection des fonds confiés aux banques.
Les risques liés à des conditions de fragilité des clients en raisons de leur grande pauvreté, de leur la maladie, ou handicap ou au grand âge, doivent être couverts par la solidarité sociale d’un côté et par des assurances mutuelles des organismes prêteurs de l’autre. On ne doit pas faire payer ces risques directement par des personnes faisant déjà face à de graves difficultés, en leur demandant de surcroit de payer des assurances exorbitantes pour des situations dont elles ne sont pas responsables.
Petit appaté personnel, je viens de subir cette discrimination vis-à vis d’une demande de prêt(travaux de copropriété dans un immeuble ancien où je sui propriétaire dun appartement où j’habite) Voulant emprunter la somme qui m’était demandée et dont je ne disposais pas, compte tenu de ma situation de santé très mauvaise, la banque a exigé de moi une assurance dont les montants étaient bien plus élévés que le taux d’intérêt du prêt. Je ne me plains pas trop car j’ai eu la chance de toujours travailler dans un poste assez bien payé et donc d’avoir une retraite raisonnable, mais cela ne m’empêche pas de penser au cas de personnes qui n’auraient pas eu cette chance tout au long de leur vies et qui si elles sont propriétaires de leurs logements ne le doivent qu’à des sacrifices sur leur dépenses courantes et ne bénéficient pas aujourd’hui de retraites décentes… comment feront ces personnes en cas d’appels de fonds de leur copropriété?
Un de mes voisins dans le quartier me disait que sa retraite actuelle ne lui permettrait même pas de payer le loyer d’un petit appartement tel que celui qu’il a acheté, avec la caution de son propre fils employé comme électricien auto dans un garage automobile… La banque ne lui aurait pas accordé de prê sans cette caution…
C’est surtout en pensant à des personnes comme lui que j’ai ergumenté en faveur de services bancaires accessibles à tous et de solidarité sociale ou de mutualisation des risques entre banques pour couvrir ces cas difficiles.
Encore merci pour votre réponse.
Bien cordialement.
Paul
@ Paul
Merci de ces précisions bien utiles, et qui élargissent sensiblement le débat.
Pour rester dans le cadre du paragraphe qui a suscité mon commentaire :
Je maintiens, mais vous l’avez reconnu vous-même, que parler de « création monétaire » est essentiellement au mieux un raccourci bien peu pratique d’un point de vue conceptuel, au pire une représentation fausse de la réalité du fonctionnement de la monnaie, et ce quelles que soient les intentions ou les utilisations faites de cette monnaie.
Mais ce n’est qu’un point de détail infinitésimal qu’il convient d’oublier pour nous concentrer sur la substance de votre commentaire et l’universalité du service bancaire.
A propos de la thésaurisation qui ne sert à rien , me viennent en tête deux exemples :
– une tante décèdée en 1987 , radine comme pas deux , lampes de 40 watts pas plus , épargne liquide , travailleuse hystérique , fuie comme la peste par la famille , et chez laquelle , dans un fond de vieille armoire on a retrouvé à l’occasion d’un déménagement 40 000 francs en Pascal de 500 francs totalement périmés et que la banque de France ne reprenait plus depuis un an . On s’est amusé à en faire une guirlande de Noël cette année là et à la faire brûler in fine dans la cheminée comme 80 Serge Gainsbourg .
– Le cas n’était apparemment pas isolé car , en fin de compte je crois que la Banque de France estime à plus de 600 millions ( de francs ou d’euros , je ne sais plus ) ces non-demandes de conversions de billets de Banque , en cette occasion . Je crois qu’en terme de comptabilité publique on appelle ça » recettes imprévues » , évidemment déflationnistes .
Mais cette théorie est une escroquerie si elle ne pose pas toutes les conditions de toutes négociations toutes marchandes toute équitable entre tout acheteur et tout vendeur de tout objet auquel tout homme de toute nationalité et de tout statut social attribuent de la valeur.
Zelig s’amuse…
Savez-vous PSDJ comment les brésiliens et les chinois font depuis un moment pour déterminer la valeur de ce qu’ils s’échangent en Yuan et en Real ou comment vont faire russes et chinois en Roubles et Yuan ?
vigneron dit :
7 décembre 2010 à 08:38
Me répondant : Tréhin dit » enfin la fonction d’instrument de réserve, donc de ne rien faire de risqué avec cette monnaie que des clients leur ayant fait confiance en déposant de la monnaie risquent de ne plus la retrouver quand ils en auront besoin.(…) »
Ce n’est à l’évidence pas ce qui se passe dans la réalité, les banques profitant de la confiance de leurs clients et de la trésorerie procurée par des comptes courants statistiquement immobilisés de fait pour faire des opérations de crédits avec ces fonds. »
Là vous poussez le bouchon un peu loin, quand même. Vous préfèreriez que les 520 mds d’encours moyen des dépôts à vue en France, dont 270 rien que pour les ménages, dorment tranquillement sur leurs deux oreilles ad vitam aeternam, sous prétexte qu’ils devraient être en permanence et en totalité être disponible pour les déposants ? »
Désolé pour cette réponse tardive à votre très bon commentaire.
Vous avez raison de dire que ce serait vraiment inutile de laisser ces encours dormir. Mes remarques avaient deux buts:
1; de s’assurer que les banques ne font pas des opérations spéculatives risquées, c’est ce que je dis dans le premier paragraphe que vous avez cité: « de ne rien faire de risqué avec cette monnaie »
2 Je reconnais que ma formulation dans le second paragraphe était ambigue ce que je critiquais c’est que les banques ne se vantent pas de l’utilisation qu’elle font des sommes en dépot dans les comptes courants en comptant sur une stabilité moyenne relativement prévisible des sommes en dépot sur ces comptes.
Il me semble que les banquesdevraient être fortement incitées à communiquer sur le fait qu’elles se servent des fonds déposés sur les comptes courants pour accorder des prêts à d’autres clients, même sans risques exagérés, car de nombreux clients n’en ont pas conscience, cette communication, les banquiers ne vont sans doute pas la faire car cela donnerait aux associations d’usagers des banques un argument supplémentaire pour exiger la rémunération des comptes courants…
Une autre possibilité pour les banques serait de proposer à leurs clients des comptes d’épargne plus facilement accessibles et par ailleurs aisément mobilisables en cas de besoins de liquidités, de manière à ce que les clients sachent bien que leur argent circule à partir de ces comptes d’épargne de base sous forme de prêts à d’autres clients de la banque, mais qu’ils sont tout de même libre de récupérer leur argent pour couvrir les vicissitudes de la vie sans avoir à payer des pénalités énormes pour leurs niveaux de revenus : en effet notez que je parle ici de tout petits comptes avec des sommes souvent minimes en dépôt, donc de clients particulièrement vulnérables face à ces vicissitudes de la vie.
Paul…
@ FAB @ Sarton @Martin
FAB, je vous suis bien volontiers dans votre mise en avant de l’epithume nitchéenne du travail.
La modélisation de Sarton est intéressante, mais n’est pas pas la seule; nous pourrions lui adjoindre l’approche spinoziste, laquelle montre que le travail (capitaliste ) n’est en rien sa propre fin. Dit comme ça, ça ferait un peu snob (sine nobilis), mais resterait néanmoins productif. Ainsi, dans une première époque du capital, la peur de crever de faim engendrée par le salariat permettait au patron de capter la puissance d’agir du prolétaire. Le travail n’est déjà plus sa propre fin, mais l’instrument de domination du patron. Avec l’approche moderniste, relue par Spinoza (1) le travail semble s’enrichir d’affects positifs, les techniques des ressources humaines permettraient de transposer aux travailleurs le modèle de l’affirmation de soi par l’oeuvre et par les petits plaisirs de la consommation , quitte pour le capital en avancer le crédit.
Cette harmonisation des désirs du travailleur à ceux du patron rend, il est vrai, assez bien compte du paradoxe de notre asservissement volontaire au capital, ainsi la position adoptée par du Jonchay semblerait sortir indemne, une fois réintégrée au travail la dynamique d’affects nécessaire au travail de la matière. L’erreur vient de l’occultation du négatif, car le travail ne se réconcilie pas pour autant avec sa propre fin par l’harmonisation des affects, le capital fait le choix d’un ensemble d’affects convergent à sa fin propre, maintenir sa domination et cherche à couper toute possibilité d’émergence d’autres gammes d’affects, comme par exemple « l’océanité » (dans laquelle nous pourrions puiser un second principe de réalité du travail, je vous l’accorde). Mais alors, parlons de l’opérationnalisation de l’océanité par l’organisation du travail par création d’espaces de <strong>gratuité, me captez-vous ?
(1) Frédéric Lordon, Capitalisme, désir et servitude – Marx et Spinoza, Ed. La fabrique, septembre 2010?
jean-luce morlie,
La lutte des classes n’est pas ma tasse de thé : nous sommes à mon sens tous autant prisonniers du mécanisme.
La société crée de très nombreux emplois dont la seule utilité, tant pour le salarié que pour la société, est de créer un maillon de plus dans la chaîne qui lie l’homme à la société, à la mécanique de la société.
Ce n’est pas le travail qui est à bannir, mais le fait qu’il soit imposé (« Fab », vers là, pas encore publié). L’organisation qui suivra la disparition de cette obligation se doit en effet d’être discutée de manière publique, mais il me semble que l’approche du « que faire d’autre » permettra à elle seule de répondre aux questions techniques, notamment économiques, qui se poseront.
Bonne journée