MARX ET LA BAISSE TENDANCIELLE DU TAUX DE PROFIT

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

La baisse tendancielle du taux de profit est selon Marx la raison pour laquelle le capitalisme est condamné à terme. La brutalité de la crise née en 2007 a conduit un certain nombre d’économistes marxistes à se repencher sur cette question, et en particulier, Michel Husson, qui a mis en évidence deux éléments très importants pour la comprendre : d’une part, aucune baisse du taux de profit n’a été observée durant la période qui va du début des années 1980 à 2007, mais bien au contraire une hausse, en tout cas dans un ensemble de pays constitué des États-Unis, de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ; il existe d’autre part une erreur conceptuelle dans la manière dont ce que Husson appelle la « vulgate marxiste » pose le problème de la baisse tendancielle du taux de profit : le même facteur, le gain de productivité, se trouve à la fois en numérateur et en dénominateur dans l’équation utilisée, annulant l’effet de cette variable dans le calcul (Husson 2010a : 8).

D’autres économistes marxistes ont émis des doutes sur les calculs de Husson, mais sans jamais entamer, me semble-t-il, la validité générale de ses conclusions. Il met en effet en évidence l’augmentation considérable de la part des dividendes au cours des années récentes, et il confirme par les chiffres qu’il rassemble la stagnation, voire la régression de la part des salaires dans le partage du surplus – phénomène connu par ailleurs (voir en particulier un autre de ses textes : Husson 2010b). Il écrit par exemple, à propos de la rentabilité des grands groupes français sur la période 1992 – 2007 :

« … l’augmentation de la rentabilité est due pour l’essentiel à un recul considérable de la part des salaires dans la valeur ajoutée : elle baisse de 11,6 points sur la période retenue [de 66,4 % à 54,8 %]… [une] augmentation des dividendes versés qui passent de 2 % à 6,2 % de la valeur ajoutée. Même en retirant du profit les intérêts (en baisse) et les impôts (en hausse), la part du résultat brut, autrement dit des profits après impôts et intérêts (mais avant amortissements), augmente de 9,5 points » (Husson 2010a : 4-5).

Comme le souligne Husson, la hausse du taux de profit est évidente, même si l’on se contente de la faire apparaître indirectement comme résidu, à partir simplement de la baisse de la part des salaires et de la hausse de la part des dividendes.

La discussion entre Husson et ses critiques fait apparaître un autre élément dans l’appréciation de l’évolution du taux de profit : la révérence excessive de certains économistes pour le texte de Marx, révérence qui s’assimile au dogmatisme et qui fige malheureusement le débat dans certains cercles marxistes. La question qui se pose est en effet celle-ci : est-il possible que le capitalisme soit à l’agonie, alors même qu’on n’observerait pas en ce moment de baisse tendancielle du taux de profit ? Et la réponse de certains économistes marxistes à cette question est non. Pour eux, l’hypothèse posée par Marx que la mort du capitalisme viendra de la baisse tendancielle du taux de profit étant vraie (sans qu’elle ait jamais pu être vérifiée empiriquement jusqu’ici bien sûr), la hausse du taux de profit constatée actuellement exclut que nous puissions assister en ce moment à cette mort. Une telle position est tout simplement dogmatique : elle érige en dogme une hypothèse de Marx et se ferme à l’observation.

Marx avait apparemment raison en prédisant la mort inéluctable du capitalisme, sa mémoire en tant qu’économiste serait-elle ternie si le capitalisme devait mourir pour une autre raison que celle qu’il avait déterminée il y a cent cinquante ans ?

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Husson, Michel, « Le débat sur le taux de profit », Inprecor n°562-563, juin-juillet 2010a

Husson, Michel, « Le partage de la valeur ajoutée en Europe », La Revue de l’Ires n°64, 2010b

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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142 réponses à “MARX ET LA BAISSE TENDANCIELLE DU TAUX DE PROFIT

  1. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Pour l’efficacité des commentaires à venir ( Schizosophie et Jean Nimes doivent être dans les starting -blocks) , on aurait pu avoir en même temps :

    – le rappel en un mot , pour ceux qui ne suivent pas ou qui ne viennent que par hasard , des raisons  » jorioniennes » d’affirmer pourquoi le capitalisme est condamné .

    – décrire en deux mots à quoi il est condamné ( pour aller au devant de la suspicion d’être en fait le Samu du capitalisme par les propositions faites ) .

  2. Avatar de Joseph C.
    Joseph C.

    A ce propos, je relisais la semaine dernière le manifeste du parti communiste… et j’ai été troublé par l’effrayante actualité du propos. Évidemment on ne peut que sourire lorsqu’on lit la prédiction d’une mort annoncée et rapide de la bourgeoisie par Marx, dont on voit bien aujourd’hui qu’elle s’est encore renforcée dans nos société, non seulement en termes de population mais aussi d’esprit, de « culture ». Néanmoins le vieux barbu avait vraiment le regard perçant, le constat, l’analyse des mécanismes et des causes sont d’une pertinence à couper le souffle. Il est bon de se replonger dans ces textes qu’on a parfois lu il y a trop longtemps, cette lecture m’aura permis de remettre les événements en perspective, une perspective historique, politique et indispensable : je la recommande vivement !

    1. Avatar de Zolko
      Zolko

      C’est marrant, moi aussi je suis en train de lire le Manifeste du parti communiste. Et j’arrive à la conclusion inverse de la votre: le texte a mal vieilli.

      Le capitalisme est condamné non pas pour les raison données par Marx, mais parce-qu’il ne tient pas compte d’éléments non-capitalisables, comme la pollution ou les énergies fossiles. Par construction.

      En effet, les énergies fossiles n’obéissent pas à la loi de l’offre et de la demande (quand il n’y en a plus il n’y en a plus, quel qu’en soit le prix), ni la pollution (dont le prix à payer est trop lointain).

      Et comme par hasard, le capitalisme s’effondre en 2007 alors que le pic pétrolier a été atteint en 2006.

    2. Avatar de @bicyclette
      @bicyclette

      en lisant l’article, j’ai eu la même pensée que zolko:
      la disparition des ressources qui alimentent le capitalisme sera, à mon avis, la cause première de son auto anéantissement

      le rapport du « Club de Rome » modélise cet effet (si l’on considère qu’il prédit l’anéantissement de la civilisation capitaliste)

  3. Avatar de bible
    bible

    A mon tour:  » trop gros pour être avalé »

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      « trop gros pour être avalé ? Permettez-moi de vous faire aimablement remarquer que votre réaction est lourde de confusion. Sur le plan strictement logique, le raisonnement de l’auteur est imparable : la baisse des taux de profits est une cause hypothétique et jamais vérifiée de la mort du capitalisme, de sorte qu’il est loisible d’en imaginer d’autres. Mais vous avez compris, évidemment, que l’auteur aurait affirmé : « le capitalisme est mort », sans remarquer qu’une telle assertion n’existe pas dans le texte, même de façon allusive.

  4. Avatar de zeder

    Il est un peu réducteur de limiter le débat sur la question de la baisse tendancielle du taux de profit à 2 interlocuteurs Husson et les marxiste dogmatiques parmi lesquels vous comptez un peu Marx. Marx lui même a souligné à de multiples reprises que cette tendance s’exprimait justement comme tendance.. c’est à dire qu’elle coexistait avec d’autres qui pouvaient pendant une certaine période la contrecarrer. Même si Marx présente ce phénomène comme l’explication fondamentale des évolutions du capitalisme, il n’a jamais eu une conception mécaniste de l’histoire… si non pourquoi son activisme militant durant toute sa vie ?
    Il est vrai que depuis 20 ans on constate plutôt une hausse tendancielle du taux de profit, mais on a mesuré aussi l’inverse dans les décennies précédentes. Ce qu’il souligne, et c’est un phénomène d’une grande importance pour analyser les transformations du capitalisme c’est que la hausse de la productivité du travail se paye souvent d’une baisse de celle du capital, qui conduit régulièrement à la baisse de la productivité « globale » des facteurs. C’est il me semble l’explication la plus convaincante à la « crise du fordisme » qui n’est toujours pas à ce jour close.
    On peut d’ailleurs penser que la propension des entreprises à aller dans des pays moins développés est une manière de modifier la « composition organique du capital » dans un sens plus favorable au taux de profit. De même que les nouvelles formes d’organisation du travail (qui depuis ne sont plus très nouvelles) ont comme obsession de faire la chasse au capital inutilisé, bref de faire progresser conjointement la productivité du travail et du capital.

    1. Avatar de HP
      HP

      Est-il écrit que le profit doit diminuer lentement et régulièrement?
      A mon avis il va disparaitre rapidement quand l’économie occidentale s’effondrera, ce qui se fera en peu de temps (pas tout de suite mais en peu de temps), alors que les économies émergentes auront fermé leurs portes aux spéculateurs. Le capitalisme s’arrêtera faute de combattants à exploiter, ou pas de façon rentable. Ou peut-être faute de capital…?
      Le capital n’est un problème que s’il n’est pas soumit aux règles de société, s’il est bien encadré la forme « sauvage » disparaît et avec lui ses profits les + intéressant pour le spéculateur ou l’exploiteur. Dans ce cas le capital n’est pas détruit mais utilisé de façon rationnelle et positive.

      De toutes façons Marx n’est pas un prophète, ce qu’il a laissé est à considérer parce que plein d’idées brillantes, mais pas à croire tel quel.

    2. Avatar de Amsterdamois
      Amsterdamois

      On peut justement voir la mondialisation néo-libérale comme une entreprise ayant visé à contrecarrer cette baisse tendancielle du taux de profit, manifeste dans les années 60-70.

      Et ce faisant, le capitalisme est peut-être allé de Charibde en Scylla, échappant à un mal connu et redouté pour se précipiter dans la gueule d’un autre encore plus redoutable mais imprévu. Qu’en pensent les chers auteurs de ce blog?

  5. Avatar de phimouk
    phimouk

    peut etre hors sujet
    mais le debut de la fin
    L’utilisation du rouble et du yuan au lieu du dollar dans les échanges entre la Russie et la Chine
    http://fr.rian.ru/economic_news/20101123/187940867.html

    1. Avatar de Mike
      Mike

      Ah oui, pas mal… non, vous me l’apprenez…

      Chuis pas non plus ingénieur (à Grenoble)

  6. Avatar de Mike
    Mike

    Tout ceci est certes très intéressant mais comment peut-on imaginer un point d’appui solide dans le raisonnement quand on sait que la masse monétaire est toujours plus « ex nihilo »…. sauf votre respect…

    Toutes ces démonstrations, historiquement étayées, débattues très intelligemment, ne sont à mon sens qu’épiphénomènes réthoriques, très utiles, etc… mais qui ne tiennent pas bien compte des deux « big frames » qui emballent le phénomène : Temps et espace.
    L’homme, cette machine à produire, qui ne controle pas grand chose, incapable de communiquer avec les autres êtres, etc… à produit deux phénomènes qui se sont développés en contrepoint, très vite en terme temporel.

    1) La virtualisation de l’argent (ou du pouvoir)
    2) L’épuisement des ressources de son vaisseau monde.

    J’aimerai bien qu’on me fasse un brin de conduite là-dessus un de ces jours.

    1. Avatar de Pipas
      Pipas

      Vous avez bien écrit.

      Puis-je me permettre d’ajouter :

      3)L’extériorisation de notre mémoire
      Internet trouble notre système. À l’instar de l’imprimerie, du langage, de la roue, du feu, du pouce préempteur…

      4)La complexion exosomatique de notre matrice économique.
      Elle est en mode « désastres cycliques », comme l’a magistralement prophétisé Naomi Klein.

      Et ça ne durera pas, pour les deux excellentes raisons que vous écrivez.

      Qui osera reprocher au vieux Marx de ne pas avoir prévu ces bouleversements? Qui ne fêtera pas la fin de l’ère capitaliste avec les fanatiques et dogmatiques de tous bords?

    2. Avatar de Mike
      Mike

      Répondre
      Mike dit :
      Votre commentaire est en attente de modération

      25 novembre 2010 à 13:07
      Ah oui, pas mal… non, vous me l’apprenez…

      Chuis pas non plus ingénieur (à Grenoble)

      SORRY, erreur d’aiguillage pour le post identique au dessous du commentaire 5

    3. Avatar de Mike
      Mike

      @Pipas

      Merci pour votre retour. Ce que vous ajoutez, de manière pertinente, entre tout entier dans le concept de la « ruche » terrienne… telle qu’elle fut explicitée par Teilhard de Chardin…. à mon sens. J’aime bien le cadre dans lequel il essaye de placer tout ceci.

      « L’homme-individu est essentiellement famille, tribu, nation. Tandis que l’humanité, elle, n’a pas encore trouvé autour de soi d’autres Humanités pour se pencher sur elle et lui expliquer où elle va. » Teilhard de Chardin, L’apparition de l’homme

      Bref, ces paramètres pris en compte, l’auto contrôle semble très difficile, mais nous y serons obligés. On ne peut compter sur d’éventuels « autres »…

      Et ça se passe maintenant.

    4. Avatar de Fab
      Fab

      Bamos !

      Un enfant qui découvre une salle de jeu ou un énooooorme plat de frites ne se pose pas de question sur le pourquoi du comment. Il en a été de même pour l’humanité qui découvrait son vaisseau. Pour ce faire, pour ne pas être gênée dans sa découverte, elle a dû masquer ses peurs existentielles grâce à toutes les croyances possibles et autres opiums. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui nous affrontons une crise de civilisation : ces peurs refont surface, notamment parce que l’opium de la société de consommation, du capitalisme, n’a plus l’effet de ses débuts. Fin du constat.

      Il semble donc (logique) qu’il nous faille réagir si nous voulons profiter de cette crise pour « repartir » sur de bonnes bases. Parmi les réactions possibles il y a principalement la reconnaissance par tous de nos erreurs, de celles de nos aïeux, n’en déplaise à certain. Il nous faut donc affronter nos peurs, et pour cela rien de tel que la thérapie de groupe, la psychanalyse de groupe !

      Mettons ce débat sur la table, et chacune des crises particulières (écologique, énergétique, économique,…) trouvera la meilleure réponse possible : celle d’une humanité sereine et véritablement démocratique, à la Aristote.

      Bien sûr des problèmes ne manqueront pas d’apparaître (certains veulent des réponses toutes cuites avant de faire le premier pas…ce qui va bien évidemment à l’encontre de cette démarche où chacun va faire sa propre prise de conscience !), il y en a un qui (me) semble plus important que les autres : une humanité enfin délivrée de ses peurs, et qui aura donc pleine conscience de la valeur de son existence, ne pourra plus accepter l’asservissement, notamment la tyrannie du salariat ; comment va-t-elle s’occuper ? J’ai bon espoir que ce « problème » trouvera également sa solution dans la prise de conscience elle-même, mais rien n’empêche d’introduire la question dans le débat, ne serait-ce que comme support à la réflexion, à la thérapie de groupe.

      Bonne soirée.

      PS : un p’tit bonjour à jducac qui me voit comme gourou du Temple de la conscience !

  7. Avatar de Jean Claude Werrebrouck

    Il y a bien longtemps que l’on sait, y compris chez les marxistes que la loi de Marx n’a jamais été sérieusement démontrée par Marx lui même. Selon son paradigme, le taux de profit est fonction de 2 variables: la « composition organique du capital » d’une part ,et le « taux de la plus value » d’autre part. Or ces deux variables ne sont pas indépendantes, en sorte qu’il très difficile d’énoncer une quelconque loi du taux de profit.
    En réalité, Marx n’a pas beaucoup insisté dans son exposé, car il pensait que de toute façon la loi de baisse tendancielle du taux de profit avait déjà été démontrée par Ricardo. Donc pas de démonstration à refaire, sauf que…
    Maintenant, toujours selon Marx, la « loi de baisse tendancielle » ne serait que l’une des contradictions du capitalisme, et il en est une qui serait plus importante: la contradiction entre « la création » et la « réalisation » de la valeur. Ce thème qui empiriquement est une contestationn de la loi des débouchés de Say, fût repris d’une certaine façon par Keynes et bien des auteurs marxistes et non marxistes. certains voient dans la forme présente de la mondialisation la contradiction que marx aurait anticipé il y a maintenant 160 ans.

    1. Avatar de Yann
      Yann

      S’il était possible de voter pour des commentaires, je voterais pour le vôtre.

      Que la loi de la baisse tendancielle du profit soit vérifiée ou non, nous avons actuellement une crise systémique sur les bras, et elle n’a pas été causée par une baisse du taux de profit, bien au contraire. Dans ce cadre, il semblerait donc plus « pragmatique » de s’intéresser aux causes de la situation actuelle, puisque leurs effets se manifestent les premiers.

      Et de ce point de vue là, il me semble difficile de faire mieux que des analyses de type Keynesiennes. Sur les causes en tout cas, sur les solutions c’est sûrement un peu plus mitigé…

  8. Avatar de vladimir
    vladimir

    Il y a un décalage non négligeable entre la valeur produite par une entreprise et la valeur de sa capitalisation boursière.

    Par exemple Microsoft réalise un chiffre d’affaire annuel (total de la valeur d’échange sur un an) de 70 milliards d’€ et dégage un profit annuel de 25 milliards d’€, tandis que sa capitalisation boursière est de l’ordre de 260 milliards d’€.

    Ces 260 Milliards encaissés a travers la Bourse,ne sont pas investis en appareil de production,mais servent a la speculation de cette entreprise sur les marchés financiers et donc ses gains financiers sont integés dans son taux de profit ?

    Pour Google et tant d’autres “valeurs” du Net,c’est encore plus flagrant, que veut dire alors le taux de profit,sinon un vestige d’un autre temps ?

    Toutes ces entreprises cotées en bourse,ne sont elles plus que des banques deguisées ?

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Vous venez de montrer par la pratique que les théories économiques manquent de paramètres et nous retrouvons ici un parallèle amusant.
      Lorentz a tué Newton.
      Entrer dans les équations le paramètre monopole ou oligopole, et ces équations rejoindraient un peu plus la pratique.
      Nous avons donc, une fois de plus, tout le coté subjectif qui empêche de mettre l’humain en équation.
      Saint Freud, pardonnes-moi de mon offense.

    2. Avatar de fujisan

      @ vladimir

      La capitalisation boursière d’une entreprise ne la concerne pas directement. Quand le cours monte ou baisse, l’entreprise ne touche pas un centime de plus ou de moins. L’entreprise n’échange rien sur le marché secondaire (la bourse), seuls les actionnaires y échangent les actions existantes et voient changer leur richesse potentielle. Par contre quand l’entreprise émet de nouvelles actions (marché primaire) ou quand elle rachête ses propres actions, alors elle vend ou achête elle-même contre son propre argent.

      Vous pouvez le comparer par exemple à la revente d’un véhicule d’occasion : le fabriquant ne touche pas le moindre centime sur cette vente.

    3. Avatar de liervol

      Disons qu’il y a en définitive peu d’entreprises cotées, c’est ce qui explique la valeur stratosphérique, c’est aussi simple que cela.

    4. Avatar de Moi
      Moi

      Ce que vous dites me semble plausible. Cette augmentation du taux de profit serait purement virtuelle. C’est un taux de profit en reconnaissance de dette et non un taux de profit en argent. Dans ce cas, un effondrement de la chaîne des reconnaissances de dettes entraînerait un énorme effondrement simultané du taux de profit de toutes les grosses entreprises.

    5. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      L’augmentation du taux de profit n’est pas seulement virtuel.

      Les opérations financières réalisées par les groupes
      rapportent des plus-values. Les actions sont aussi une « monnaie » d’échange
      pour les fusions-acquisitions ainsi que pour la rémunération des dirigeants
      sous la forme de stocks-options.
      Or les reconnaissances de dettes dont l’échange sur les marchés est à l’origine des plus-values
      ont pour origine la compression des masses salariales, le désengagement de l’Etat, dans nos pays riches, et dans les pays où les multinationales exploitent la main d’oeuvre à moindre coût.
      Il y a au départ transfert de richesses au profit du capital
      et au détriment de la rémunération du travail. La virtualisation de l’économie
      n’intervient qu’en aval, c’est une conséquence du rapport de force initial défavorable aux salariés qui permet à certaines catégories d’investir le surplus dont ils n’ont pas besoin pour vivre.

      Et comme dirait notre Vigneron, ces catégories bénéficiaires des surplus sont plus nombreuses qu’on ne le pense, ceux sont par exemple les 20 % des français détenteurs de produits financiers qui font et défont les majorités présidentielles !

      Mais, et c’est là que le bât blesse dans ce système, les masses salariales ne
      peuvent être comprimées indéfiniment. Il arrive un moment où le déséquilibre global est tel
      que tous les réajustement conjoncturels ne peuvent plus rien pour remettre la machine infernale sur les rails.

  9. Avatar de Simplet
    Simplet

    Je crois pour ma part que le capitalisme disparaîtra par la baisse tendancielle de notre capacité à le supporter.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Affirmatif.
      C’est ce qui se passe lorsque l’on a plus confiance en son psychologue. L’humain reprend le dessus.

    2. Avatar de Sylvain
      Sylvain

      …capacité à le supporter, qui s’érode à mesure qu’on supprime l’Etat providence.

    3. Avatar de babypouf
      babypouf

      c’est à dire lorsque nous aurons plus que faim et froid ? il faut se rappeler que l’economie capitaliste est notre docteur et bienfaiteur divin actuellement.

  10. Avatar de Gribouille
    Gribouille

    Je ne sais pas trop où Mr. Husson a trouvé ces chiffres sur le partage du PIB mais ils ne sont pas ceux de l’INSEE. Je suis d’accord pour dire qu’à la fin des années 80, nombre de pays en menant des politiques désinflationnistes ont provoqué une déformation du partage de la VA au détriment du travail. Mais depuis (20 ans) le chiffre reste stable sur un niveau qu’on peut discuter. Le rapport Charpin affirme qu’à 66%, la France est sur sa moyenne historique mais, il faut reconnaitre que ce chiffre est tributaire du mode de calcul, et si on regarde jusqu’aux années 20, ce niveau correspond à un minimum car il faut remonter au début des années 50 pour retrouver un niveau comparable. Personnellement je pense qu’une moyenne qui passe par son minimum, ça fait pas sérieux pour un rapport de l’INSEE.
    Cependant, et je le souligne de nouveau, rien ne laisse apparaitre une modification du partage depuis les années 90. Les économistes énoncent un autre argument pour expliquer le ressenti des gens avec les statistiques officielles en pointant du doigt la montée de l’inégalité des salaires entre salariés. Les plus hauts salaires confisquant une bonne partie des augmentations. Mais on peut rétorquer que la subsitution du capital au travail peut expliquer la baisse de la rémunération du travail non qualifié relativement au travail qualifié qui, lui est complémentaire du capital. Dans une perspective marxiste, on pourrait en déduire que le travailleur qualifié est l’ami du capital.
    En tous les cas, les discours sur le partage de la VA est très nébuleux et je pense qu’il est difficile d’en tirer des conclusions tant les chiffres avancés sont contradictoires.

    1. Avatar de Amsterdamois
      Amsterdamois

      Voilà une intervention pour laquelle on verra avec intérêt venir infirmations ou confirmations, car le point soulevé est crucial.

  11. Avatar de von der blob
    von der blob

    appeau à Schizosophie ?

    1. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      appeau ? pipeau ? Tant que ça ne tourne pas au spectacle !

      J’ai tout de même le vague souvenir que monsieur Jorion avait dit qu’il reviendrait sur c’t affaire de la baisse tendancielle du taux de profit, je ne doute pas qu’il le fasse avant tout pour lui-même (et il fait bien) et que c’est tout aussi bien un appeau à ce Husson-là.

      Il y a une vie hors du (von der) blog.

    2. Avatar de von der blob
      von der blob

      quoi qu’il en soit jorion a raison d’essayer de vous faire sortir du bois, vous vous faisiez rare ces temps-ci. 🙂

  12. Avatar de Sylvain
    Sylvain

    sa mémoire en tant qu’économiste serait-elle ternie si le capitalisme devait mourir pour une autre raison que celle qu’il avait déterminée il y a cent cinquante ans ?

    De toute façon les plus endurcis des marxistes auront beau jeu de faire remarquer qu’à la suite d’une hausse constante du taux de profit on aura observé une chute instantanée précédent immédiatement la mort du capitalisme, mort par contraction violente à laquelle ils donneront la date et l’heure, tout en donnant raison à Marx.

  13. Avatar de schizosophie
    schizosophie

    Pour reprendre une expression de Paul Mattick, la théorie de Marx nommée baisse tendancielle du taux de profit

    se borne à dire en effet que des crises éclatent forcément, sous forme de surproduction de capital et comme instrument pour assurer la reprise de l’accumulation

    La baisse tendancielle du taux de profit n’est pas la condamnation fatale du capitalisme. Elle est l’aspect économique de sa contradiction , une forme de son autolimitation et elle est tendancielle dans le double sens où elle est permanente, comme une tendance naturelle à ce mode de production, et où elle atteint par moments un seuil critique tel que la valeur d’échange ne sait plus où s’investir dans la réalité de la production.
    La finalité n’est pas la fin ! Car ces moments peuvent être dépassés par le capitalisme lui-même en produisant de nouveaux besoins (le portable, les nanotechnologies par exemple) ou en modifiant son appareil de production d’agissant d’anciens besoins (le CD remplace le vinyle par exemple). En un mot, le capitalisme conjure la révolution sociale par sa révolution des choses.
    Bien entendu il faut comprendre ce processus de manière générale et sans se laisser hypnotiser par la valeur. La confiance du capitalisme envers lui-même – qui lui fait ne pas s’inquiéter des retombées productives de la valeur – prend en compte, mais en juxtaposant toutes ses formes de paris sur l’avenir, non seulement les paramètres de transformation productive de telle ou telle branche, mais des données sociales, géographiques, géopolitiques, des savoirs scientifiques, notamment s’agissant des ressources énergétiques et des procédés de transformations qu’elles induisent. La baisse tendancielle du taux de profit n’est donc pas le contraire de la hausse momentanée du taux de profit. Et il n’est pas étonnant qu’une période de hausse générale atteigne quelques décennies lors de moments historiques où le capitalisme s’étend géographiquement et s’apprête à construire des classes moyennes constituées de millions d’âmes tout en baissant le salaire moyen par des délocalisations. Il n’est pas étonnant non plus que le retournement soit brutal comme en 2008 lorsque la machine pense fonder la valeur sur la richesse des pauvres et à propos de la valeur d’usage dont ils ne peuvent se passer, leur logement.

    Mais son agonie durera tant que le salariat, c’est-à-dire le rapport de production centré sur la valeur d’échange qu’entretiennent les hommes entre eux, durera. Et elle durera non sans remissions momentanées. Il faut savoir qu’il ne suffit pas d’attendre.

    Les spéculations calculatoires d’économistes se réclamant de Marx (dont paraît s’étonner Husson aujourd’hui, mais qui se discutait jadis du temps de Bernstein) relèvent bien d’un dogmatisme, mais d’un dogmatisme lié au tropisme économique plutôt qu’à ce à quoi aurait mené une lecture de Marx non réduite à l’économie. Un parfait Kondratiev, même a posteriori, serait encore un Nostradamus. La quête d’une anticipation de l’avenir par la connaissance de lois cycliques, fait d’ailleurs foutrement penser, mais à une échelle historique, au travail quotidien des boursiers : combien de temps le capitalisme survivra-t-il ? Pendant combien de décennies le capitalisme aura-t-il, en quelque sorte, une valeur historique positive ? Qu’en dirait un opportuniste ?

    Marx avait apparemment raison en prédisant la mort inéluctable du capitalisme

    dites-vous monsieur Jorion. « Inéluctable » peut-être, mais dans la mesure où cela ne signifie ni « automatique » ni quelque chose de l’ordre d’une objectivité sans subjectivité.

    1. Avatar de Paul Jorion

      « Inéluctable » ne veut pas dire « automatique », en effet : on n’est pas, avec les sociétés humaines, dans le domaine du minéral, où des cailloux s’entrechoquent mais dans le biologique où les êtres anticipent leurs comportements mutuels.

    2. Avatar de Mike
      Mike

      Là j’ai vraiment envie de tempérer votre propos Mr Jorion.
      Certes le minéral apparaît inerte, ce qui est vrai par rapport à nos sens (disons que nous nous situons dans des vitesses vibratoires très différentes… peut-être).
      Mais je ne suis pas persuadé qu’on puisse affirmer que dans le biologique les êtres anticipent leurs comportement mutuels. Il y a interaction, certes, mais cette interaction est sous tendue plus que généralement par ce qu’on pourrait apppeler des programmes de comportements (issus d’un apprentissage dans un biotope). Je ne suis pas anthropologue hélas mais je crois vraiment que la part d’automatismes dans les comportements est très majoritaire. Me semble que Leibnitz a décortiqué la chose.
      Mais je ne suis pas philosophe….

    3. Avatar de Fab
      Fab

      Mais son agonie durera tant que le salariat, c’est-à-dire le rapport de production centré sur la valeur d’échange qu’entretiennent les hommes entre eux, durera. Et elle durera non sans remissions momentanées. Il faut savoir qu’il ne suffit pas d’attendre.

      C’est beau !

      Il ne suffit pas d’attendre une réponse économique, c’est sûr. Si l’on change arbitrairement le rapport qu’entretiennent les hommes il n’est pas du tout certain (euphémisme à l’attention de PYD) que le salariat ne se transformera pas en une autre forme d’asservissement.

      Rendons la philosophie populaire !

      Diderot

      Les philosophes n’ont jusqu’ici qu’interprété le monde, il s’agit maintenant de le transformer !

      Marx

    4. Avatar de Moi
      Moi

      Marx avait apparemment raison en prédisant la mort inéluctable du capitalisme

      Pourquoi discuter autant autour de ce truisme? Ce qui aurait été une affirmation proprement stupéfiante (et ridicule) c’est que quelqu’un dise que le capitalisme ne mourra jamais et a toujours existé.
      Un vrai scientifique expliquerait lui comment et quand cette mort aura lieu. En tous cas, c’est uniquement cela qu’il est intéressant d’apprendre.

    5. Avatar de Mike
      Mike

      @Moi (pas celui-là, l’autre)

      D’accord. Mais pourquoi un vrai scientifique.

      Certes, pas un faux visionnaire…

    6. Avatar de Moi
      Moi

      @Mike: je dis vrai scientifique parce que c’est à l’épreuve de la réalité qu’on les reconnait. Il faut dire comment et quand, et ensuite on vérifie que cela se passe comme prédit.

    7. Avatar de Fab
      Fab

      Allô ? Allooooô ? Halo ?

      Non…y’a personne…et pourtant…la présentation était bonne, excellente même…comprends pas…à moins que ce ne soit le marketing ! Et oui. Reprenons :

      « Mais son agonie durera tant que le salariat, c’est-à-dire le rapport de production centré sur la valeur d’échange qu’entretiennent les hommes entre eux, durera. Et elle durera non sans remissions momentanées. Il faut savoir qu’il ne suffit pas d’attendre. »

      Si vous êtes d’accord : tapez 1.

      Sinon : tapez 2.

      Voila, espérons que ça marche…au pire il faudra offrir une râpe à fromage ou un panier garni au 500ème appel…

      Bonne journée (Ah ces sectes ! Y’a pas que du bon, la forme par exemple : cette manie de se promener en robe, la croix et tout l’emballage. Mais y’a pas que du mauvais : le fond !)

    8. Avatar de coração independente

      Pour abonder dans le sens de la réification pour les hommes et de l’humanisation pour les choses profitons de ce clip suivant s’accordant à se coltiner au mystérieux destin du capital, peut-être indirectement en sa baisse tendancielle du taux de profit.
      http://www.youtube.com/user/dessinsjlr#p/u/26/MqgTRR-sWVM

    9. Avatar de Zolko
      Zolko

      @ Moi :

      « Un vrai scientifique expliquerait lui comment et quand cette mort aura lieu. »

      Avec plaisir:

      comment: le capitalisme actuel repose sur la création monétaire par le crédit (pour les investissements) avec intérêts (pour couvrir le risque pris) et ce système est un vaste système pyramidal, qui doit toujours s’étendre, et quand il ne peut plus s’étendre il implose. Concrètement, la valeur créée pendant la période pyramidale disparaît. 90% de l’argent part en fumée.

      quand: après le pic pétrolier, c.à.d. maintenant (l’AEI a situé le pic pétrolier en 2006).

    10. Avatar de Moi
      Moi

      @Fab: j’avais pas vu. Je tape 1. Mais j’en reste au « comment et quand », car une fois qu’on sait que le salariat est l’essentiel pour la survie du capitalisme, rien n’a changé encore.

    11. Avatar de Fab
      Fab

      Moi,

      Mais j’en reste au « comment et quand », car une fois qu’on sait que le salariat est l’essentiel pour la survie du capitalisme, rien n’a changé encore.

      Ça dépend du nombre de gens qu’il y a derrière le « on » !

      J’espère que ça répond aussi à votre « comment et quand » !

      Bonne journée

      PS : pour info : on est actuellement à 100% de réponses favorables !

  14. Avatar de liervol

    La hausse des profits a été favorisé par les gouvernements : on parle de l’irlande et de son taux d’imposition sur les entreprises, mais on ne parle pas ni du rmi ni du rsa ni du non encadrement des crédits consommations, ni des charges moindre sur les bas salaires ect…
    Ni du chômage à travers le Nairu qui arrange bien .
    Je dis que la dette publique n’est rien moins que ce que le privé n’a pas voulu payé et dont il s’est déchargé sur l’état. Alors la comédie sur cet état impénitent ça m’énerve, sans l’état impénitent ça fait longtemps que les peuples se seraient révoltés, les dettes publiques ne sont que la contre partie des immenses profits de l’élite du privé, rien d’autre que cela.

    1. Avatar de J.Gorban
      J.Gorban

      tout à fait d’accord

      la libre entreprise qui se déploye et par sa seule force maintient son existence économique est un conte pour enfants raconté par les idéologues libéraux. Sans la béquille de l’état ( tant haÏs par les idéologues, mais sont ils si aveugles ? ) il y a bien longtemps que le capitalisme se serait effondré.

      L’état n’est pas au service des peuples , mais au services des possedants.

  15. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    Le capitalisme est immortel aussi, dans le cadre où les créanciers accepteraient de prêter ad libidum. La question de la baisse tendancielle du taux de profit, comme celle du PIB par ailleurs, n’a pas de sens en dehors de la question du crédit.

    On n’a pas constaté de baisse tendancielle du taux de profit sur la période en question, à cause de la bulle sur l’économie réelle qui poussait l’argent du crédit vers elle.

    Dans une économie comme la nôtre qui fonctionne grâce au crédit (voir le taux d’endettement des Etat) l’on ne peut raisonner en termes d’équilibres, or, la baisse tendancielle.. est un raisonnement qui suppose un contexte en équilibré, à savoir où les comptes sont équilibrés. Le crédit est le contraire d’un équilibre et rend ce raisonnement caduque. Il ne peut y avoir ce genre de loi, que dans un contexte rigide où les lois économiques sont homothétiques à des lois physiques or le phénomène du crédit ne ressort pas d’une loi physique mais d’appréciations psychologiques de la situation, il ne peut donc entrer dans aucune équation.

    C’est la limite du marxisme….

    Avec l’adjonction de crédits et de généreux préteurs, pourquoi voudriez-vous constatez une loi telle que la baisse tendancielle du taux de profit ?

    1. Avatar de HP
      HP

      Il y a du crédit et des prêteurs parce qu’il y a des emprunteurs solvables. Supprime le solvable et les prêteurs s’assoiront sur leur capital, s’ils arrivent à en récupérer une partie. Pour supprimer le solvable il « suffit » de diminuer la production (de façon pas trop prévisible) par le moyen de l’assèchement des dépenses des consommateurs (via des réductions de salaires et de redistribution) : ses dettes noieront l’emprunteur qui comptait sur une croissance sans fin et étoufferont le prêteur.
      Peut-être que ça peut rappeler une situation connue? ;o)

      On ne prête qu’aux riches, dit-on. Parce qu’ils possèdent de quoi rembourser, pense-t-on, quitte à tout lui prendre en invoquant le droit à la propriété privée. Sauf s’il emprunte plusse qu’il ne possède ou ne possèdera, mais dans ce cas ce n’est plus un riche, c’est un escroc.
      La différence n’est pas visible à l’oeil nu sinon tous les dirigeants d’états occidentaux seraient en prison.

  16. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Marx avait apparemment raison en prédisant la mort inéluctable du capitalisme, sa mémoire en tant qu’économiste serait-elle ternie si le capitalisme devait mourir pour une autre raison que celle qu’il avait déterminée il y a cent cinquante ans ?

    Je comprends bien votre propos dans l’idée de moins nuire à la mémoire de cet économiste, mais un grand mal peut en cacher grandement un autre, baisse tendancielle ou pas du profit je ne sais pas, on pourrait même en discuter pour plusieurs siècles encore, mais ce que je sais c’est que Karl Marx s’en prenait bien plus souvent à deux choses à la fois, le capitalisme et l’esprit trop religieux de l’homme en société je crains donc de nouveau le pire demain si les nouveaux bourgeons et bonnes pousses mécontentes de l’anti-capitalisme mondial ne suivent pas en effet bien correctement à la lettre l’esprit réellement visionnaire de KM.

    Vanité d’un monde, vanité de l’histoire tout n’est que vaine réussite temporelle

    Fort heureusement, chaque réussite est l’échec d’autre chose. [Jacques Prévert]

    Un autre gendre du capitalisme ne devrait pas toujours faire plaisir à sa belle mère

    La vaine réussite n’est souvent qu’une revanche sur le paradis perdu. [Bernard Grasset]

    Ma voiture, mon appartement, ma rolex, ma chose, ma femme, ma réussite, ma ligne,
    ma sexualité. L’échec de l’homme est en fait grandement inavouable. [Isabelle Sorente]

    Toute réussite (idéologique) est relative. Vous pouvez améliorer votre réussite relative en dénigrant les compétences et les résultats de votre entourage. [Scott Adams]

    L’art de la réussite consiste à savoir s’entourer des meilleurs. [John Fitzgerald Kennedy]

    La réussite est la place qu’on occupe dans les journaux. La réussite est l’insolence d’un jour.
    [Elias Canetti]

    A quoi servira-t-il à l’homme de gagner le monde entier, s’il ruine sa propre vie ? Mt 16.26

    La réussite du matin n’en est pas une, c’est celle du soir qui compte. [Proverbe baoulé]

    1. Avatar de argeles39
      argeles39

      Pour la route j’en rajoute une de St Tomas D’aquin, l’apôtre du féodalisme :
      – Le meilleur gouvernement est celui d’un seul chef

    2. Avatar de Thomas

      Réussir, c’est pouvoir aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme.

      W Churchill

  17. Avatar de Charles A.
    Charles A.

    Merci à Paul.
    Le texte proposé (Husson, Michel, « Le débat sur le taux de profit », Inprecor n°562-563, juin-juillet 2010)
    est très riche, mettant en valeur la baisse de la part salariale
    pas seulement en France, mais dans beaucoup de pays.
    Et en tirant les arguments pour mettre un terme au capitalisme.
    A lire d’urgence, dans l’accélération de sa maladie sénile.
    Rappelons aussi que Marx lui-même a souligné
    que la tendance à la baisse du taux de profit
    était contre-carrée par plusieurs contre-tendances,
    dont la principale il me semble est l’augmentation du taux d’exploitation.

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      @Charles A : je viens de me renseigner sur le net, , et il apparaît que parler du taux d’exploitation ou de la part des salaires dans la valeur ajoutée, ça revient au même.

      [ 1 / (1 + (profits / salaires)) ] = 1 / (1 + taux d’exploitation)

      Vous voyez donc que, lorsque la part des salaires dans la valeur ajoutée baisse, cela signifie que le taux d’exploitation augmente : on peut donc suivre l’évolution du degré d’exploitation en suivant l’évolution de la part des salaires dans la valeur ajoutée.

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      Mille excuses, monsieur le Modo, entre les 2 virgules, j’ai oublié : ici ! Merci de bien vouloir corriger.

    3. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      En fait, je crois que Marx décrit plusieurs facteurs tels que l’allongement de la durée du travail, son intensité, ou la baisse de la rémunération réelle, qui haussent le taux d’exploitation et peuvent dans certaines circonstances compenser la fameuse baisse tendancielle du taux de profit.
      Mais il faudrait prendre le temps de relire tout cela…On doit trouver ici:
      http://www.marxists.org/francais/index.htm

  18. Avatar de REGNAULT
    REGNAULT

    A propos de la théorie de Marx de la baisse tendancielle, je crois que l’essentiel à en retenir a été écrit en quelques mots par EMMANUEL (Le profit et les crises, Maspéro 1974, p.133):
    « Il n’en reste pas moins qu’il n’existe aucune loi ni de baisse ni de hausse du taux de profit. Il existe un théorème des variations du taux de profit, qui nous donne les conditions de baisse et les conditions de hausse. Suivant que les unes l’emportent sur les autres, il y a baisse ou hausse. Le tort de Marx est d’avoir affirmé que les premières l’emportent nécessairement sur les secondes, c’est à dire d’en avoir justement fait une « loi » « .
    Quant à la fin inéluctable du capitalisme… je n’y crois pas: ce système, au cours des derniers siècles, a fait preuve d’une telle plasticité et adaptabilité qu’il mute, change de forme et se renouvelle donc sans disparaître. Pourquoi pas encore une fois?

    1. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Outre savoir comment il pourrait survivre , on peut aussi se demander pourquoi il devrait survivre …

      Schizosophie , avec moi !

    2. Avatar de Autogestion
      Autogestion

      Exact, la véritable question est pourquoi devrait-il survivre ?

      Peut-être arrivera-t-il à survivre encore à cette crise, mais au prix de combien de vies et de malheurs cette fois-ci encore.

      Un manifestant (je ne sais si c´est de lui, mais c´est d´un manifestant que je tiens cette réplique) disait : « Le capitalisme est malade. Il se trouve que je suis pour l´ euthanasie. »

      Effectivement, il va nous falloir nous atteler à sa mise à mort si nous ne voulons pas risquer d´être entraînés dans ses soubresauts.

  19. Avatar de argeles39
    argeles39

    La question qui se pose est en effet celle-ci : est-il possible que le capitalisme soit à l’agonie, alors même qu’on n’observerait pas en ce moment de baisse tendancielle du taux de profit ?

    L’analyse marxiste de l’économie tend à démontrer que l’élévation organique du capital amène la baisse tendancielle du taux moyen du profit. Mais elle indique aussi que le capital dispose de plusieurs leviers pour maintenir et accroitre durablement ce taux moyen de profit.
    Sans être exhaustif ont peut citer en vrac :
    – Renforcement de l’exploitation des salariés pour accroitre la plus value
    – Le progrès technique, qui engendre des gains de productivité et donc du chômage, pèse sur le marché du travail, ce qui permet aux entrepreneurs de figer ou de diminuer les salaires
    – Au fur et à mesure que la productivité du travail se développe, la valeur des moyens de production (machines, outillage, matières premières……) diminue. Ce qui a pour effet de ralentir l’élévation de la composition organique du capital, et de facto la baisse du taux de profit
    – Délocaliser la production dans les endroits où les normes sociales et environnementales sont les plus faibles
    Mais toutes ces actions ont une limite, même si cette limite reste à ce jour lointaine.
    A mon sens il est donc trop tôt pour donner un avis définitif sur la prédiction de Marx, 150 ans ce n’est rien dans l’histoire de l’humanité. Combien de siècles ont été nécessaires en occident pour passer le l’esclavage au capitalisme, via la féodalité? Les mutations de civilisation sont lentes et pas à l’échelle d’un être humain.

    1. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Le capitalisme a commencé de façon repèrable , il y a plus de 6000 ans , par la culture du millet en asie mineure .

    2. Avatar de arkao
      arkao

      @ juan nessy

      L’agriculture et l’élevage ont bien constitué une révolution fondamentale dans l’histoire de l’humanité (du moins pour une partie de l’humanité puisque de nombreux groupes humains – sciemment ou non – n’ont pas choisi cette voie). Il est vrai que la faculté de produire, de surproduire (ou de pouvoir acheter) plus de nourriture semble faire partie des conditions primordiales pour qu’une société puisse s’engager dans la voie de l’expension.
      Pour autant, faire du Néolithique l’origine du capitalisme me paraît un peu réducteur de la grande diversité des systèmes socio- économiques qu’ont connu les sociétés depuis cette époque.

    3. Avatar de arkao
      arkao

      @ juan nessy

      P.S.
      En ce qui concerne la question des origines du capitalisme, il vaut mieux chercher du côté de l’Age du Bronze (- 5000 / – 2000 av j.c. selon les aires géographiques et culturelles). Les gisements de cuivre et d’étain n’existant que dans quelques secteurs restreints du continent européen, le développement de l’usage de ce métal a engendré de vastes réseaux d’échange contrôlés par les premières oligarchies héréditaires.
      Pour résumer très, très, grossièrement (désolé, manque de temps)
      Néolithique: développement démographique et sociétés de type « égalitaire ».
      Age du Bronze: échanges de matières premières intra-européens, accumulation de richesses et développement de sociétés inégalitaires.
      Age du Fer: formation des états et des premiers empires (confédération de Délos, Rome, etc…)
      Fin de l’Empire Romain: sans doute la première « Grande Crise » qu’ait connu l’Europe occidentale.
      Cdt

      1. Avatar de Paul Jorion

        Il me semble que vous pensez à l’économie de marché plutôt qu’au capitalisme.

    4. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      @Arkao :

      Je vais aggraver mon cas .

      En fait je me demande si le capitalisme n’est pas né beaucoup plus tôt , quand l’homme des cavernes qui avait la plus grosse ( massue ) , s’est  » accaparé  » les meilleures femellles et les mâles les moins rétifs, pour le servir et souffrir à sa place .

      On a sans doute valorisé le capital ( cheptel ) humain avant le capital matériel ou alimentaire .

      Je crois d’ailleurs ( je suis sur ) que capital et cheptel ont la même racine latine .

    5. Avatar de yvan
      yvan

      « Il me semble que vous pensez à l’économie de marché plutôt qu’au capitalisme. »

      Merci de reconnaître que vous pensez aussi peu que moi avant d’écrire.

      Vous m’expliquez l’éventuelle dissociation des deux, if you please..???

      Désolé par avance d’être lucide.

    6. Avatar de arkao
      arkao

      Economie de marché plutôt que capitalisme ?
      C’est pas faux.
      Quoique, cela demande réflexion.

    7. Avatar de HP
      HP

      L’origine du capitalisme ce sont les grands projets coloniaux, époque Napoléon 3. Ces projets nécessitait trop d’argent pour qu’une seule personne ou même plusieurs réunies, même les + riches, ne puisse les financer. Canaux, mines, transports par chemins de fer ou maritimes…

      Le commerce, la finance, la spéculation, l’investissement et une forme primitive de capitalisme « personnel » ont de tout temps pré-existés, de même que ses corollaires des droits des puissants contre les moins riches, et de leur exploitation qu’elle permet, par la force directe ou celle du droit du + fort.

      Le capitalisme c’est le placement, dans un système organisé, d’argent « en trop » dans des projets de production (au sens large) espérés profitables, rien d’autre. A la différence du commerce ou de l’artisanat, ce n’est pas le propriétaire de l’argent qui oeuvre, il confie son argent à un autre, et de façon anonyme (ou interchangeable).

      En choisissant les projets les + rentables ceux qui disposent d’argent en trop en possèderont toujours +, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de projet rentable du fait de la concentration de l’essentiel de la richesse sur trop peu de têtes. Plus assez d’argent qui circule, tout simplement.
      Je suppose que c’est ainsi que Marx voyait la fin du capitalisme.

    8. Avatar de J.Gorban
      J.Gorban

      euh sans être un grand spécialiste, je pense que vous confondez l’apparition des échanges entre groupes humains et apparition du capitalisme qui n’est qu’une des multiples formes prises par l’échange de marchandises entre humains.

      ce qui me fait doucement rigoler , c’est de croire que le capitalisme ( qui n’est qu’une forme historique de l’échange ) est indépassable et éternel ( un peu comme le troisième reich pour mille ans ….. )

      je ne sais pas si il y a des lois qui permettent de montrer que le capitalisme va s’effondrer un jour, par contre ce que je peux voir et sentir tous les jours CONCRETEMENT c’est le résultat de ce système d ‘échange : l’individualisation poussé à son paroxisme qui finira par la destruction des sociétés , l’ignominie de l’opulence des uns et de la misère des autres ( penser un instant au choléra en Haiti ) , le refus anti-humaniste de reconnaitre à chacun le droit de vivre dignement, la destruction de la planète, …..

      bref, pas besoin de lois et autres dogmes pour s’indigner puis se révolter et enfin tenter autre chose ! seule la petitesse de beaucoup ( et d’abord des plus éduqués ) permet à ce système mortifère de nous mener dans le mur !

      Socialisme ou barbarie

    9. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      L’échange (marché) est lié à la spécialisation des tâches, qui entraine à terme la monnaie.
      L’agriculture facilite la survie par les réserves (accumulation).
      L’un et l’autre sont compatibles avec tout mode de production,
      mais ne les définissent pas qu’il soit esclavagiste, féodal ou capitaliste.

      Ce dernier ne devient dominant qu’avec le progrès scientifique et technique, et la révolution industrielle.
      Il faut que ce progrès ruine les travailleurs individuels (artisans), et les jette dans l’usine.
      Le capital les a alors expropriés, c’est le capitalisme,
      jusqu’à ce que les travailleurs exproprient le capital.

      C’est l’ordre du jour de la grande crise en cours.
      Mais rien d’inéluctable.
      La race humaine peut aussi disparaitre,
      faute de s’adapter à l’évolution de son environnement.
      A nous d’en décider.

    10. Avatar de Moi
      Moi

      juan nessy, vous nous faites un pastiche de jducac?

      yvan, l’économie de marché « est un système économique où les biens et services sont échangés sur la base des prix relatifs (c’est-à-dire du prix d’un produit ou d’un service par rapport aux autres) grâce au mécanisme de l’offre et de la demande. » En gros, si tu as un marché et que les prix sont libres, il y a économie de marché. Cela existe depuis des millénaires.
      Le capitalisme, c’est autre chose. C’est un système social qui implique la recherche du profit, l’accumulation de capital, le salariat généralisé, la propriété privée des moyens de production, etc. Il faut avoir bu beaucoup de piquette pour dire que cela existait à l’époque des pharaons…

    11. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Il se fait tard et je ne sais plus bien si la remarque de Paul Jorion s’adresse à Argeles 39 , à Arkao ou à Juan Nessy ( je n’ai pas compris l’intrusion excitée de Yvan dans la file des posts ) .

      A tout hasard :

      http://www.pauljorion.com/blog/?p=6384

    12. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      @ Moi :

      Relisez moi et relisez vous et vous verrez que selon votre définition , mon homme de cro-magnon macho et dominateur était bien  » capitaliste » .

      Ce qui ne veut pas dire que j’accuse Jducac d’être un homme de Cro-magnon .

      Et qu’il faut toujour savoir d’où l’on vient pour avoir une chance d’échapper à sa condition.

      Dans cet ordre d’idée , je me rappelle une formule de Samy Davis Junior ( l’homme à la mèche décolorée ) qui , interrogé dans un des premiers numéros du Nouvel Observateur ( ça ne me rajeunit pas ) , disait , à propos du racisme, ceci que j’ai fait mien :

       » Raciste ? Oui je crois que je suis raciste , et m’en rendre compte est la seule chance que j’ai de l’être moins ou plus du tout . »

    13. Avatar de M

      quand l’homme des cavernes qui avait la plus grosse ( massue ) , s’est » accaparé » les meilleures femellles et les mâles les moins rétifs, pour le servir et souffrir à sa place .

      propriété, oui…dès qu’un sapiens, ou avant, fatigué d’avoir couru après le gibier (celui que vous choisissez…), s’est assis sur un rocher, en se disant  » ce rocher est bien confortable « , et , se sentant reposé, est parti vaquer à d’autres occupations …et puis, de loin, voyant un adulescent tenter de s’assoir sur le rocher qu’il venait de quitter, s’est senti « contrarié », et s’est exclamé : « >!!…=)## ! § %& % ! grrrrrrrrrrr » ( je préfère ne pas traduire) : on pourrait dire qu’il a découvert le sens de la propriété : « c’est à moâ, grogneugneu ! ». Il y a donc déposé sa marque …
      pré-capitalisme : ce même Sapiens, subissant une forte poussée d’évolution,
      se dit :je vais en marquer plusieurs (rochers), et en interdire la possession aux autres ;
      Bon, s’ils sont fatigués, ou malades, ou abîmés par une bête, je leur prêterai : je serais donc reconnu, comme un dominant généreux …en cas de pépins, cela pourra servir (solidarité) …
      capitalisme: autre poussée d’évolution – pas dans le bon sens – à moi, tous les rochers et les grottes de la région ! beaucoup plus qu’il ne m’en faut, à moi et à mon clan …
      je vais mettre mes fistons, avec massues et lances, pour les garder (pendant ce temps là, ils n’iront pas courir le guilledou), et si un autre clan déboule, il faudra qu’il paye le prix fort, pour y accéder : outils, armes, damoiselles( l’endogamie, je sens que c’est pas bon), et gibier à foison(tant pis s’il est faisandé) …pendant ce temps là je me reposerai …Ah, faire travailler les autres ! ….etc,etc … »
      Bon enfin, j’ai peut-être pas tout compris !…

    14. Avatar de Moi
      Moi

      @juan nessy: « Relisez moi et relisez vous et vous verrez que selon votre définition , mon homme de cro-magnon macho et dominateur était bien » capitaliste » . »

      Mais qu’est ce que l’accaparement des femelles a à voir avec l’accumulation de capital? Le capital n’est pas de l’humain ou du millet. Le terme « capital humain » c’est juste de la novlangue qui n’a aucun sens, ne parlons même pas de « capital alimentaire » (comme si les greniers à grains de Pharaon servaient à gagner de l’argent). Il est vrai que de nos jours (depuis au moins Bourdieu et son « capital symbolique »), « capital » est synonyme de tout ce qui s’accumule et sert à gagner de l’argent, mais c’est un abus de langage, une métaphore.
      De toutes façons, même en admettant cette idée, il manque encore beaucoup de choses pour que Cro-Magnon soit capitaliste. Il n’a pas d’employés salariés, il ne recherche pas le profit mais juste la jouissance de ses biens (il ne fait donc pas de calcul de profitabilité), il ne connait probablement pas la propriété privée, il ne connait pas l’argent, etc.
      Cette idée d’un Genghis Khan capitaliste (en cravate?) ou d’un Alexandre le Grand pdg, franchement… Et c’est même pas politiquement neutre, cela veut juste nous faire croire que le capitalisme est naturel donc indépassable, etc. Manque plus que jducac, le Bossuet de l’économie, dans ce débat…
      Pas de chance, le capitalisme est historiquement et géographiquement daté depuis les travaux de Polanyi et Braudel. Il débute lors de l’appropriation des communs dès le XVIIè siècle en Angleterre pour Polanyi, deux siècles auparavant en Italie pour Braudel (mais il s’attache plus au capitalisme financier). En tout état de cause, il n’y a pas de capitalisme avant le XVè siècle malgré quelques embryons rapidement disparus (en Grèce ou en Chine dans l’Antiquité par exemple).

      » Raciste ? Oui je crois que je suis raciste , et m’en rendre compte est la seule chance que j’ai de l’être moins ou plus du tout . »

      Ben ouais. Et charité bien ordonnée commence par soi-même. Pierre qui roule n’amasse pas mousse. etc.

    15. Avatar de arkao
      arkao

      @ Moi

      Pas de chance, le capitalisme est historiquement et géographiquement daté depuis les travaux de Polanyi et Braudel.

      Bel exemple du cloisonnement de la recherche.
      L’historien de l’époque contemporaine trouve les origines du capitalisme dans la Révolution Française, le moderniste au XVIe siècle, l’antiquisant dans le monde grec, le protohistorien dans les ages des métaux.
      Les travaux de Fernand Braudel sont évidemment majeurs, mais la recherche évolue constamment en raison de la mise en évidence de nouvelles données et d’une approche plus globale des phénomènes.
      Un géo-histoire mondiale reste à écrire et certains s’y emploient depuis une décennie.

    16. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Débat non clos à mon goût .

      Je vais interroger la femme de mon cantonnier Cro-Magnon .

      Elle est de bon conseil car c’est un peu elle qui l’a fait évoluer .

    17. Avatar de Zolko
      Zolko

      « Il me semble que vous pensez à l’économie de marché plutôt qu’au capitalisme. »

      « Vous m’expliquez l’éventuelle dissociation des deux, if you please..??? »

      – l’économie de marché, c’est l’offre et la demande: facile, ça a toujours existé. Enfin, depuis que l’homme s’est sédentarisé.

      – le capitalisme est né pendant la colonisation, où ceux qui avaient l’argent pour équiper les bateaux n’étaient pas les mêmes que ceux qui étaient capables de mener ces bateaux. Les riches équipaient donc les bateaux, mais ils n’avaient le retour que des années après. Si un armateur souhaitait récupérer sa mise avant le retour, il pouvait vendre sa part dans le bateau à un acheteur.

      C’est aussi en même temps qu’a eu lieu l’industrialisation, et l’utilisation massive d’énergies fossiles.

      C’est aussi en même temps qu’est né le concept de réserve fractionnaire et la création d’argent à travers le crédit.

      Le capitalisme est donc un ensemble de choses qui sont toutes apparues il y a 200-300 ans.

    18. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      @Zolko :

      Merci d’être finalement arrivé .

      Je crois que j’avais déjà reconnu mon extrapolation hasardeuse en parlant du millet , qui n’avait sans doute rien à voir avec le capitalisme , d’ailleurs peut être pas complètement non plus , selon moi ,avec le commerce à ces tous débuts , car sa motivation initiale me parait davantage ressortir de l’idée qu’il était sécurisant de produire plus pour stocker et passer ainsi le cap de la période improductive sans angoisse . Mais les surplus vite obtenus ont dus effectivement assez rapidement donner des idées d’échanges .

      Pour Cro magon , même mea culpa .

      Pour sauver la face ( je suis comme les chinois ), je reste cependant sur l’appréciation que cette double période a vu se matérialiser la tendance primale à accaparer pour se donner la garantie d’un lendemain réputé sans souffrance .

      Instinct de survie « à tout prix » , dont j’ai dit qu’il alimentait potentiellement toutes les pires organisations humaines ( capitalisme ou totalitarismes ) comme une des forces que la nature nous donne avec d’autres instincts plus subtils .

      La civilsation, qu’est ce d’autre que de mettre les instincts au service d’une intelligence de vie commune.

      ça devrait le faire quand on percevra majoritairement que c’est la civilisation qui doit prendre le relai de l’instinct réflexe reptilien , pour assurer cette survie .

      Et qu’il n’y a pas d’autre issue .

  20. Avatar de Wladimir
    Wladimir

    Bonjour,
    Il me semble quand même que c’est bien la baisse tendancielle du taux de profit qui a conduit progressivement le capitalisme industriel occidental à déserter ses terres d’origines pour délocaliser massivement vers des pays à moindre coût de main-d’œuvre afin de récupérer ses marges bénéficiaires, abandonnant ainsi le terrain au capitalisme financier qui a alors pour tâche de compenser la perte de production de richesses réelles par la production de richesses virtuelles par le biais de crédits sur l’avenir distribués massivement tant au privé qu’au public et qui ne vont servir qu’à entretenir un marché de consommateurs captifs susceptibles d’absorber la production délocalisée (ce que ne peuvent pas faire les pays nouvellement producteurs sous peine justement de reprise de la baisse tendancielle du taux de profit)
    Ce que Marx ne pouvait pas prévoir à son époque c’était cette situation inédite dans l’histoire de l’humanité, un monde coupé en deux, entre consommateurs et producteurs sans lien autre que le strict échange à sens unique de marchandises et qui avec une rapidité étonnante va se déséquilibrer jusqu’à atteindre le point de rupture.
    Je rajouterais que l’époque actuelle donne raison à Marx sur un autre point, l’aveuglement du système marchand, incapable de se concevoir en tant que civilisation se projetant et se construisant sur des bases pérennes et non pas sur de simples transferts de capitaux allant rechercher le profit maximum au moindre coût (et demain sera un autre jour…)

    1. Avatar de J.Gorban
      J.Gorban

      tout à fait illitch lol

  21. Avatar de Jean-Jacques Jugie
    Jean-Jacques Jugie

    Il y a peut-être un facteur négligé dans l’analyse : celle de la tendance, née dans les années ’80, à la réduction des capitaux propres des entreprises cotées. Afin d’améliorer le ROE, paramètre fétiche des boursiers. Si bien que dans un cycle de récession, des défaillances majeures pourraient intervenir à cause de la faiblesse (avérée) des fonds propres, les grands groupes ayant pris l’habitude de farder leurs bilans avec des actifs dits « incorporels », dont la valeur comptable est totalement arbitraire. Et largement fictive. La remontée observée des taux de profit pourrait ainsi n’être qu’une illusion d’optique (cf. les profits des banques commerciales alors qu’elles sont potentiellement en faillite).
    Si l’on calculait l’actif net réel des multinationales, il est probable que l’on serait très surpris de sa modicité.
    Ce n’est qu’une hypothèse, mais l’ingénierie comptable n’a rien à envier à son homologue financière dans l’utilisation du strass…

  22. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    Puisqu’on ne peut pas toujours parler de banques et que de toute façon, la crise avance bien sans nous, voici la suite des aventures, ou interactions, de Mr Klebs & Roazalie.

    épisode précédent :
    http://www.youtube.com/watch?v=ZBPu6ezZcLI

    nouvel épisode:
    http://www.youtube.com/watch?v=jaC2mKKCZGU

    Ceci dans le seul but de sauver la pièce, et la performance des acteurs, de l’oubli. Ils le méritent assurément.

    Mais cela donne à réfléchir également sur les machines, la machine, et les fantasmes ou représentations dont elles font l’objet. Depuis Blade runner en passant par Terminator, I robot, Matrix, 2001 Odyssée de l’espace, et récemment Batelstar Gallactica (série), les humaniodes envahissent nos écrans.

    La machine serait le point de fixation imaginaire de l’Altérité moderne ? On relèvera plusieurs thèmes, d’abord celui du remplacement de l’humanité imparfaite, par une forme de vie, ou de non vie, parfaite, sorte de sur-humanité dont nous aurions été un prototype. L’avenir serait une utopie mécanisée, un peu une fin de l’histoire à un stade supérieur dialectiquement parlant. Le deuxième thème étant celui du brouillage de la distinction du même et de l’autre : Au fond, la machine est plus humaine, sensible, intelligente que l’homme, l’Autre est la partie manquante du Même, son révélateur aussi. Dans BSG, les Cyclons ne se distinguent en rien des humains, sauf qu’ils existent en plusieurs exemplaires. Ils transpirent, souffrent ressentent des émotions. A propos, l’un de Cyclons dans l’épisode 8 dit :

    « Je vois l’univers, je vois l’avenir, je vois à l’avance ce que chaque moment de chaque jours va présager. Oui tout est là, j’arrive à le voir. Et pas vous. »

    Ceci m’amène à la réflexion suivante : L’émotion est justement un principe d’action. L’émotion est ce qui relie pour nous les instants entre eux, qu’ils ne se succèdent pas sans liens ni rapports, elle est la véritable forme de la subjectivité, du « Je » pour rappeler Kant. Kant n’a pas vu que pour que la forme temporelle soit utilisable par la conscience il fallait une capacité de faire exister la continuité, et c’est pour le psychisme, l’émotionnel. L’amour, la peur, donnent une continuité aux actions sans quoi rien n’aurait de suite.
    Donc, dès que je vois une oreille de lion pointer au dessus des broussailles par exemple, l’émotion embraye sur cette perception pour bloquer la suite de la réflexion, et mettre le corps en alerte en vue de l’action immédiate : la fuite.
    En revanche, percevoir chaque instant séparément est intéressant, car chaque instant ne peut faire souffrir que brièvement. Ce n’est pas long, ce ne sera pas long. Pouvoir découper le temps en instants est un remède à l’angoisse, précisément car l’angoisse tendrait à agglutiner le temps, comme toute émotion, pour faire resurgir une continuité.
    J’ajoute qu’autant qu’une émotion individuelle pousse à l’action, il doit logiquement exister des émotions de groupe, en dehors de toute observation du style de Lebon, Durkheim, etc, car les groupes doivent pouvoir agir également ! Mais ceci est une autre histoire.

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      « Je vois l’univers, je vois l’avenir, je vois à l’avance ce que chaque moment de chaque jours va présager. Oui tout est là, j’arrive à le voir. Et pas vous. » : « magie » du cinéma et puis de la télé qui ont malheureusement chassé la littérature, provoquant un manque et le besoin de se raconter l’avenir.

    2. Avatar de roma

      Crapaud R et sans doute aussi la fascination convocable et reproductible de pouvoir éprouver ses identifications multiples à l’amour à la nostalgie à la peur à la furie protégé par procuration et l’avantage d’une durée réduite qui clos l’expérience, ainsi que la nature collective ou d’appartenance du produit. la baisse tendancielle du taux de profit je ne sais pas mais avantage donné excroissant à l’image qui fait masse, aux mots d’ordre qui résolvent tout. avant c’était un imaginaire langagier né sans doute de la fatigue l’insatisfaction le ridicule du monde et de l’existence menée, et de sa non acceptation bien qu’il se donne inéluctablement pour bon, en dehors de toute raison -en tous cas pour ce qu’il reste de narcisse, nous n’avons pas tellement le choix, faut-il déjà le savoir. un imaginaire qui n’avait que les mots et la peinture pour quelques uns et les icônes pour tous (l’histoire telle qu’on la racontait chez nous) avait un champ d’action au monde où s’offraient l’exploration la découverte (pas le nouveau) d’un espace à habiter, d’une culture qui ne va pas de soi, qui n’est pas objet; le mot avait un pouvoir de matérialisation et de décisions, une prise sur le temps que la technique les modèles ont peu à peu étouffé. son pouvoir incantatoire ironiquement destructivement est confiné dans les journaux du JT. je fatigue et dois un peu déconner: j’avais juste envie de poster pour la seconde fois ce texte de Perec, qui pour être suffisamment inactuel brille à éclairer un engagement et une action dans ce monde où si on ne sait pas où on va c’est sûr on y est; « Approches de quoi? » in L’Infra-ordinaire (Le Seuil)
      Ce qui nous parle, me semble-t-il, c’est toujours l’événement, l’insolite, l’extra-ordinaire : cinq colonnes à la une, grosses manchettes. Les trains ne se mettent à exister que lorsqu’ils déraillent, et plus il y a de voyageurs morts, plus les trains existent; les avions n’accèdent à l’existence que lorsqu’ils sont détournés; les voitures ont pour unique destin de percuter les platanes: cinquante-deux week-ends par an, cinquante-deux bilans: tant de morts et tant mieux pour l’information si les chiffres ne cessent d’augmenter ! Il faut qu’il y ait derrière l’événement un scandale, une fissure, un danger, comme si la vie ne devait se révéler qu’à travers le spectaculaire, comme si le parlant, le significatif était toujours anormal: cataclysmes naturels ou bouleversements historiques, conflits sociaux, scandales politiques…
      Dans notre précipitation à mesurer l’historique, le significatif, le révélateur, ne laissons pas de côté l’essentiel: le véritablement intolérable, le vraiment inadmissible: le scandale, ce n’est pas le grisou, c’est le travail dans les mines. Les  » malaises sociaux  » ne sont pas  » préoccupants  » en période de grève, ils sont intolérables vingt-quatre heures sur vingt-quatre, trois cent soixante-cinq jours par an.
      Les raz-de-marée, les éruptions volcaniques, les tours qui s’écroulent, les incendies de forêts, les tunnels qui s’effondrent, Publicis qui brûle et Aranda qui parle! Horrible ! Terrible ! Monstrueux ! Scandaleux ! Mais où est le scandale ? Le vrai scandale ? Le journal nous a-t-il dit autre chose que: soyez rassurés, vous voyez bien que la vie existe, avec ses hauts et ses bas, vous voyez bien qu’il se passe des choses.
      Les journaux parlent de tout, sauf du journalier. Les journaux m’ennuient, ils ne m’apprennent rien; ce qu’ils racontent ne me concerne pas, ne m’interroge pas et ne répond pas davantage aux questions que je pose ou que je voudrais poser.
      Ce qui se passe vraiment, ce que nous vivons, le reste, tout le reste, où est il ? Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, I’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra-ordinaire, le bruit de fond, I’habituel, comment en rendre compte, comment l’interroger, comment le décrire ?
      Interroger l’habituel. Mais justement, nous y sommes habitués. Nous ne l’interrogeons pas, il ne nous interroge pas, il semble ne pas faire problème, nous le vivons sans y penser, comme s’il ne véhiculait ni question ni réponse, comme s’il n’était porteur d’aucune information. Ce n’est même plus du conditionnement, c’est de l’anesthésie. Nous dormons notre vie d’un sommeil sans rêves. Mais où est-elle, notre vie ? Où est notre corps ? Où est notre espace ?
      Comment parler de ces  » choses communes « , comment les traquer plutôt, comment les débusquer, ies arracher à la gangue dans laquelle elles restent engluées, comment leur donner un sens, une langue : qu’elles parlent enfin de ce qui est, de ce que nous sommes.
      Peut-être s’agit-il de fonder enfin notre propre anthropologie: celle qui parlera de nous, qui ira chercher en nous ce que nous avons si longtemps pillé chez les autres. Non plus l’exotique, mais l’endotique.
      Interroger ce qui semble tellement aller de soi que nous en avons oublié l’origine. Retrouver quelque chose de l’étonnement que pouvaient éprouver Jules Verne ou ses lecteurs en face d’un appareil capable de reproduire et de transporter les sons. Car il a existé, cet étonnement, et des milliers d’autres, et ce sont eux qui nous ont modelés.
      Ce qu’il s’agit d’interroger, c’est la brique, le béton, le verre, nos manières de table, nos ustensiles, nos outils, nos emplois du temps, nos rythmes. Interroger ce qui semble avoir cessé à jamais de nous étonner. Nous vivons, certes, nous respirons, certes; nous marchons, nous ouvrons des portes, nous descendons des escaliers, nous nous asseyons à une table pour manger, nous nous couchons dans un lit pour dormir. Comment ? Où ? Quand ? Pourquoi ?
      Décrivez votre rue. Décrivez-en une autre. Comparez.
      Faites l’inventaire de vos poches, de votre sac. Interrogez-vous sur la provenance, l’usage et le devenir de chacun des objets que vous en retirez.
      Questionnez vos petites cuillers.
      Qu’y a-t-il sous votre papier peint ?
      Combien de gestes faut-il pour composer un numéro de téléphone ? Pourquoi ?
      Pourquoi ne trouve-t-on pas de cigarettes dans les épiceries ? Pourquoi pas ?
      Il m’importe peu que ces questions soient, ici, fragmentaires, à peine indicatives d’une méthode, tout au plus d’un projet. Il m’importe beaucoup qu’elles semblent triviales et futiles: c’est précisément ce qui les rend tout aussi, sinon plus, essentielles que tant d’autres au travers desquelles nous avons vainement tenté de capter notre vérité.

  23. Avatar de ledébleu
    ledébleu

    Aujourd’hui, fin du capitalisme ou bien réactualisation de l’accumulation primitive du capital ?

    1. Avatar de Moi
      Moi

      Excellent. C’est bien la question à se poser. L’option 2 part favorite.

    2. Avatar de ledébleu
      ledébleu

      oui, l’option 2 semble probable ( voir l’expropriation massive qui est en cours dans nos pays ) mais… mais… rien ne dit que « civiliser » l’économie ( et donc passer à autre chose et à mieux que le capitalisme ) soit impossible.

  24. Avatar de BORDIGUS
    BORDIGUS

    Quelques références sur la question de la loi de Marx de la baisse tendantielle du taux de profit et une critique des thèses réformistes et staliniennes sur la déformation de la conception de cette loi :
    http://www.capitalisme-et-crise.info/fr/Bienvenue/Nouveaut%C3%A9s
    http://revueinvariance.pagesperso-orange.fr/Developpementcapitalisme.html
    http://classiques.uqac.ca/classiques/bordiga_amedeo/trajectoire_catastrophe_forme_capital/trajectoire.html

  25. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    Et si la spéculation omni présente n’était qu’une tentative désespérée d’enrayer la baisse du taux de profit, le moment historique qui précède et cause la chute ?

    1. Avatar de BORDIGUS
      BORDIGUS

      C’est par la notion de capital FICTIF et rente foncière (rente petrolière + rente immobilière) qu’on pourra comprendre la signification de la période des années 75 aux années 2007 : création d’une accumulation de contradictions décuplées :
      – par le capital fictif
      – la délocalisation
      -fuite dans le crédit
      -épuisement des contre tendance à la baisse tendantielle au taux de profit
      Le capital surmonte t il ses contradictions ou déplace t il les problèmes dans la période actuelle ?

      Comment l’être du capital cherche à s’émanciper de la loi de la valeur ; la monstrueuse nécrose qu’il a fabriqué comme le capital fictif qu’il doit dévaloriser pour pouvoir reprendre un nouveau cycle d’accumulation capitaliste ; comment repartir avec un citoyen américain surrendetté, des banques potentiellement en faillite, un transfert des dettes gigantesques à l’état et une délocalisation massive des activités industrielles entrainant une externalisation de la production de plus value dans certains pays emergents rendant obsolète toute reprise économique fondés sur un nouvel endettement massif des citoyens et accentuant la difficulté à réaliser le cycle d’accumulation du capital.

    2. Avatar de Zolko
      Zolko

      @Marlowe:

      oui, je le pense aussi. C’est le dernier soubresaut avant l’effondrement.

  26. Avatar de L'enfoiré

    Bonjour,
    Zaz a beaucoup de succès avec cette chanson.
    Serait-ce un signe?
    Est-ce elle ou ceux qui viennent l’applaudir qui pensent un terme au capitalisme.
    Qu’y avait-il avant le capitalisme?
    Qu’y aurait-il après lui?
    Quelle serait la transition?
    Ce n’est pas tout de voir dans une boule de cristal et voir le bout du tunnel, il faut en sortir.
    L’uni-formalisation de la société?
    Tous avec le pouvoir de se nourrir, de consommer selon son choix..
    Le taux de profit dépend de l’attrait des acheteurs pour ce qui est à vendre.
    C’est l’économie de marché est un système économique où les biens et services sont échangés sur la base des prix relatifs grâce au mécanisme de l’offre et de la demande, comme dit wiki qui entraine le capitalisme, la thésaurisation pour ne pas perdre le fruit des ventes. Car il y a l’inflation. Le bas de laine sous le matelas n’existe plus. On veut de la sécurité en plus. Les fluctuations de monnaies ajoutent encore une raison de plus.
    D’accord pour dire que le capitalisme a les germes de sa destruction, mais alors quel système ne l’aurait pas?

    1. Avatar de von der blob
      von der blob

      ni elle ni ceux qui viennent l’applaudir ne veulent mettre un terme a quoi que ce soit

      a chaque fois que j’entends cette chanson, j’imagine cette pauvre fille a 40 piges « vivant sa liberté » dans une caravane miteuse d’un camping de province, avec des dents pourries et pas assez de thunes pour aller chez le dentiste…. je me demande si arrivé là on a encore envie de jouer de la guitare manouche et chanter que l’argent ne fait pas le bonheur …

      c’est juste la création d’un mythe romantique et bohème autour de la notion de liberté, pour faire croire aux gens que la misère du quotidien a en elle quelque chose de sexy.

      en vrai cette chanson ça dit :
      prenez moi ma retraite, je ne dirai rien.
      avoir un travail stable, en vrai ça craint
      j’ai une bagnole pourrie mais ça me va bien
      j’aurai jamais mieux mais ca me convient.

      des idiots utiles qu’on appelle ça…. j’ai même entendu rama yade dire que c’était son morceau préfèré… ils doivent quand même bien rire entre eux d’être face des jeunes aussi cons…

    2. Avatar de L'enfoiré

      Von der blob,
      Très juste.
      A condition que vous considérez dans cette phrase « des idiots utiles qu’on appelle ça…. », que ce sont bien des spectateurs, les idiots utiles, bien sûr.
      Avant, il y avait les belles histoires de « Nous deux ». Aujourd’hui, on n’achète plus les CD pour 10-20 euros, mais on va voir les artistes sur place pour 100-200 euros.
      Il y a un besoin parmi les spectateurs de rêver juste pendant le temps qu’ils viennent les écouter.
      Après, ils retournent à leur vacation
      🙂

    3. Avatar de Zolko
      Zolko

      « Qu’y avait-il avant le capitalisme?
      Qu’y aurait-il après lui?
       »

      avant les capitalisme il y avait un système féodal.

      après le capitalisme, il y aura un système libertaire. Enfin non, juste après la capitalisme, il y aura le chaos. Et c’est après le chaos que viendra un système libertaire.

  27. Avatar de Paul TREHIN

    Merci pour cette discussion vraiment très instructive. Il ma semble toutefois qu’il manque un des aspects que Marx considérait pourtant comme essentiel; l’infrastructure qui conditionne les rapports de production entre capital, pris au sens d’équipements industriels, et le travail.

    Bien que Marx ait pu constater les dégatssociaux provoqués par les changements technologiques à l’origine de et aussi causés par la révolution industrielle, il n’a pas pu intégrer cet aspect dans son analyse de l’évolution du capitalisme car son raisonnement restait encore trop lié à une compréhension mécanistique et Newtonienne des phénomènes économiques comme d’ailleurs l’étaient les analyses des économistes libéraux.

    Le recul de la part des salaires dans la valeur ajoutée vient autant d’une forte augmentation de la productivité horaire du travail causée par l’autmatisation de plus en plus poussée des processus de production et même de distribution que d’une baisse directe des salaires qui en est plus une conséquence: l’offre de travail baissant les entreprises ont pu exercer un chantage à la baisse des salaires et des protections sociales dont ils finançaient une partie par la part patronale dans les cotisations sociales…

    Cette double articulation a permis, au moins pour un temps, tout à la fois une augmentation de la production malgré le moindre nombre de salariés et même le moindre d’heures de travail d’un côté et une augmentation des profits de l’autre tant que persistait une demande suffisante pour écouler les productions, ce qui risque d’être fortement compromis avec la baisse structurelle de la part des salaires dans la valeur ajoutée qui petit à petit mine les espoirs de croissance des entreprises qui se retrouveront avec des excédents de production assez rapidement. On a d’ailleurs déjà un peu entendu quelques voix s’élever en faveur d’une augmentation des salaires. Je vous rassure 🙂 ce n’est pas par un sentiment social subitement réveillé que ces voix se font entendre…

    A ce propos je viens de retrouver un passage fort édifiant dans un livre de Buckminster Fuller « Utopie ou disparition dans le déclin », dans un passage où il explique qu’une des premières applications des premiers ordinateurs dignes de ce nom avait été une modélisation économique . Il s’agit du texte d’une intervention qu’avait faite Buckminster Fuller lors d’un congrés intitulé « vision 65 »
    Après une introduction où il explique que les puissants syndicats de travailleurs de l’industrie automobile s’étaient emparés de le technologies informatique pour faire développer un modèle économique.
    Je traduits directement:
    « Le modèle devait répondre à la question: Qu’est-ce qui apporterait le plus de profits à Géneral Motors? fallait il Accorder ou ne pas accorder au syndicat units des travailleurs de l’automobile,non seulement des horaires plus courts et des paies plus élevées, mais aussi des congés payés, des droits à la retraite et des avantages sociaux à vie ?.
    La réponse de l’ordinateur fut :Géneral Motors gagnera bien plus d’argent en accordant ces avantages »
    Les directions générales , élues par les actionaires pour maintenir les profits de leurs entreprises au profit des actionnaires, n »avaient toujours jusque là pas cédé un pousse aux travailleurs. Toutefois avec l’introduction des ordinateurs chez Géneral Motors la direction a aussi fait les calculs et sont arrivés à la même conclusion.

    la direction générale de Géneral Motors céda sans se battre aux demandes sans précédants des syndicats »
    Cette histoire est assez crédible quand on se rappelle les mythes qui entouraient les premiers gros ordinateurs: « C’est l’ordinateur qui l’a dit… »

    Buckminster Fuller rajoute: « en trois ans, après avoir accordé ces conditions avantageuses au syndicat, Géneral Motors fut la première compagnie dans l’histoire à atteindre 1 milliard de dollars de profit net après impots »
    L’ensemble de cette histoire montre à quel point l’aveuglement des dirigeants actuels choisissant le profit à court terme est contreproductif, même selon leur propres inttérêts à moyen terme…

    Paul

    1. Avatar de Moi
      Moi

      3 ans, ce n’est pas non plus du long terme. Je doute que GM ait attendu 10 ans pour voir le retour de sa générosité se concrétiser.
      Les entreprises n’ont pas changé, elles calculent toujours et depuis toujours leur profit à court terme. Ce qui a changé c’est l’environnement. Aujourd’hui, si GM faisait cela, ses ouvriers achèteraient des télés chinoises ou des voitures japonaises et il n’y aurait aucun retour direct. A l’époque, les gens devaient acheter national et l’argent circulait en vase plus ou moins clos.
      L’ouverture des frontières a signé le glas de ces politiques fordistes.

    2. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      La contradiction entre offre et demande pousse le capitaliste individuel
      à encourager la hausse du pouvoir d’achat, sauf de celui de ses salariés.

      La même contradiction qui pousse la bourgeoisie d’un Etat à demander à celle de l’Etat voision et/ou partenaire commercial à faire de la relance, où à prendre des mesures protectionistes.

      Seul un capitalisme monopoliste, donc sans concurrence, aurait intérêt à augmenter les rémunérations, mais en commençant par celles de la classe dirigeante.
      Les Rolex avant les rollers.

  28. Avatar de Peter Hoopman

    Peut être à réflichir:

    Dans une monde transparant le profit va vers zéro.

    1. Avatar de sylla
      sylla

      bonjour peter!

      çà va dans ton sens, le crédit social? http://www.michaeljournal.org/ilenauf.htm
      (je n’ai pas bcp avancé dans la lecture de tes textes mea culpa^^)

      bien à toi

    2. Avatar de Peter Hoopman

      Je ne connaissez pas Sylla. Merci, je vais lire attentivement et te donne la reponse!

      Bien à vous/toi.

    3. Avatar de Peter Hoopman

      Oui, ça va dans la même sens!

      Mais aussi « le crédit social » risque d’être prit en charge par un groupe qui s’exclut de la société. Le ‘crédit social’ devient un dogme/monopole d’un groupe « élu ».

      On doit toujours garder contact avec l’espirit des intentions original et vérifier que nous sommes sur la bonne chemin. Un espirit dans laquelle tout l’homme est égale à l’autre en intégrant tout les différentes qualites de l’ homme.

    4. Avatar de sylla
      sylla

      oui, c’est vrai qu’il faut tjrs un citoyen impliqué avisé et informé.
      je ne suis pas très familier des théories monétaires, mais au plus simple, au plus clair et au plus transparent, çà me paraît bien^^

      pour « Le ‘crédit social’ devient un dogme/monopole d’un groupe « élu » », çà me fait penser à ce parti canadien qui…fait çà^^… un peu comme les verts, çà influe un peu le débat public, mais sur l’accessoire souvent…

      cdt

  29. Avatar de Crapaud Rouge

    Tout cela me fait sourire. La nature de l’argent, tel qu’il est pensé et tel qu’il circule ou s’accumule, est d’être enjeu, et ce pour tout le monde, du plus pauvre qui survit avec 1 dollar par jour, à la multinationale qui brasse des milliards. Un enjeu étant « ce que l’on peut gagner ou perdre, dans une compétition, une entreprise », (ou un achat…) et personne n’ayant envie de perdre sa mise, fût-ce dans l’acquisition d’un bout de pain, le principe du profit est indéboulonable. Et tant qu’il en sera ainsi, le capitalisme sera « immortel » comme dit Lisztfr ci-dessus. Pour vraiment le tuer, il faut que le profit cesse d’être une nécessité, donc que les entrepreneurs puissent faire des pertes autant qu’ils peuvent faire de profits, donc que l’argent cesse d’être un enjeu, donc qu’il coule aussi abondamment que l’eau de pluie. Mais qu’aurions-nous à faire de cette espèce d’argent ? C’est ce qu’il faudrait inventer, et ce n’est pas demain la veille qu’on l’inventera.

  30. Avatar de Michel Matain
    Michel Matain

    J’avais cru comprendre que la baisse tendancielle du taux « moyen » de profit devait intégrer l’ensemble des activités de la société (c’est le « moyen » qui est important). C’est à dire au niveau de toute une société les activités non rentables, les services publics parfois déficitaires, les faibles profits des sous-traitants et des PME… C’est l’ensemble qui permettrait d’observer si au niveau de l’ensemble d’une société le taux « moyen » baisse ou non. Le problème reste : comment mesurer au niveau social le taux moyen de profit ?

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