Billet invité.
A quoi servent aujourd’hui les banques centrales ? Cette question renvoie à d’immenses débats théoriques, comme à chaque fois que l’on aborde les questions monétaires. Mais ce n’est pas le biais choisi pour y répondre. Présentées comme clé de voûte d’un système en fâcheuse posture, on en vient à se demander si elles ne le sont pas également, et quel rôle elles peuvent prétendre jouer dans les faits. Le mieux étant alors de suivre leurs traces à la faveur des derniers rebondissements de l’actualité de la crise.
L’attention est d’abord sollicitée par la 6 éme conférence des banques centrales, organisée par la BCE à Francfort. A cette occasion, Jean-Claude Trichet a rappelé que le relèvement du principal taux directeur de la BCE et l’arrêt des mesures non conventionnelles (robinet à liquidités et achats obligataires) étaient deux mesures indépendantes l’une de l’autre, voulant mettre en valeur un changement de politique de la BCE. Une manière d’amuser le parterre, car rien n’est sérieusement envisageable dans les deux domaines.
Pour toute audace, Jürgen Stark, l’économiste en chef de la BCE, avait confirmé cette semaine qu’on envisageait pour l’année prochaine la fermeture progressive du robinet à liquidités ouvert pour les banques. Mais la crise irlandaise a mis en évidence qu’un obstacle de taille subsiste, les banques de pays de la zone des tempêtes étant devenues totalement dépendantes de cette facilité, qui ne peut leur être retirée sans solution de remplacement.
Ce qui explique la virulence des pressions exercées par la BCE afin que le gouvernement irlandais prenne son relais. Essayant de se désengager, elle n’est pas au bout de ses peines, après avoir déjà du manger son chapeau en se décidant à intervenir sur le marché obligataire. Car les pays de la zone euro ne sont pas prêts à prendre sa succession.
C’est pourquoi, se voulant solennel, Jean-Claude Trichet a déclaré à l’occasion de la conférence : « Nous avons appelé ces jours derniers et appelons encore à un changement conséquent dans la gouvernance [de l’Union européenne et de la zone euro] ». Semaine après semaine, il martèle un même discours en faveur du renforcement de la discipline budgétaire et de la réalisation d’un « bond en avant ». Qui devrait selon lui se concrétiser par « une très forte conditionnalité, pour éviter qu’un mécanisme d’aide permanent n’incite à des politiques fiscales laxistes », ainsi que par la mise sur pied de sanctions automatiques en cas de non-respect des règles de déficit et d’endettement en zone euro.
Faisant contraste, Dominique Strauss-Kahn, s’exprimant en sa qualité de directeur général du FMI, tenait un tout autre langage en appelant l’Union européenne à adopter « une stratégie de croissance commune » pour « rompre les chaînes de sa faible croissance ». On croirait entendre un programme électoral.
En dépit des controverses qui sont apparues publiquement en son sein, de manière tout à fait inédite, la BCE pèse de tout son poids dans un domaine qui n’est pas formellement de son ressort. Se considérant sans doute fondée à agir ainsi en raison de la faiblesse de la « gouvernance européenne » qu’elle déplore, n’ayant pas à pourchasser une inflation inexistante dans un contexte de déclin de la croissance, elle précipite celui-ci en édictant un stricte cadre budgétaire aux « autorités fiscales » – c’est à dire aux Etats – s’arrogeant en toute indépendance une mission qui n’est pas la sienne.
Pour autant, elle ne parvient pas à sortir du rôle qu’elle a dû assumer par défaut. Après avoir dû faire face au blocage du marché interbancaire, puis soutenir les banques les plus faibles, elle tente également de limiter les embardées sur le marché de la dette souveraine. Afin de protéger – également à titre provisoire, dit-elle – les Etats en déroute ou menacés de le devenir, et au travers eux la zone euro.
A ce jeu-là, elle est devenue non seulement le prêteur, mais aussi l’investisseur de dernier ressort. Ne pouvant éviter le risque que le provisoire s’installe et dure, changeant au passage dans la pratique le contenu de sa mission. Dans la logique non seulement de l’implosion du système, dont elle était la gardienne du temple, mais également de l’effondrement du socle théorique sur lequel elle reposait. La véhémence de son président a-t-elle une autre explication que sa vaine tentative d’y mettre un terme au plus vite ?
En réalité, la BCE est enlisée dans la crise. Elle est devenue le sauveur en dernier ressort d’un système qui ne retrouve toujours pas son souffle et ses marques. En ce sens, elle n’est qu’un des éléments d’une crise qu’elle prétend dominer, un sort qu’elle partage avec la Fed.
Outre-Atlantique, un doute profond existe à propos des résultats à attendre du QE 2, nom donné à la remise en marche par la Fed de la planche à billets. Qu’est-ce qui a pu la décider à s’y engager, non sans une longue réflexion préalable, alors que dans ses propres rangs de nombreux désaccords se sont manifestés, sans compter les réactions internationales très négatives qui ont ensuite été enregistrées et étaient prévisibles ? Rien, sinon d’être seule à encore pouvoir agir.
Les milieux d’affaire avaient anticipé la bonne aubaine, mais les calculs de la Fed ont été bousculés ensuite par la crise européenne et la découverte tardive de l’inflation chinoise, représentant toutes deux des menaces supplémentaires pour l’économie américaine. Wall Street en faisait les frais et si le dollar continuait en général de baisser, il perdait par rapport à l’euro, tandis que les taux obligataires américains ne fléchissaient que très peu.
Venu présenter à Francfort une défense et illustration de sa politique, Ben Bernanke, le président de la Fed, l’a quant à lui décrite sans sourciller comme destinée à « soutenir la reprise économique, promouvoir une croissance plus rapide de l’emploi, et réduire les risques de déflation ». Ajoutant pour son auditoire international que « le meilleur moyen pour continuer à assurer la solidité des bases économiques sur lesquelles repose la valeur du dollar, afin de soutenir la reprise mondiale, passe par des mesures qui mèneront au retour d’une croissance solide dans un environnement de prix stables aux Etats-Unis ». Ce qui, en langage de banquier central, revient à dire « ce qui est bon pour l’Amérique l’est pour les autres ! ». La démonstration reste à en faire.
La BCE et la Fed ne se contentent pas de partager un statut de sauveur du système financier. Toutes deux ont été amenées à soutenir les Etats, chacune dans son contexte et avec les outils dont elle dispose, car les sorts de tous sont liés. Une dernière similitude importante s’impose entre elles : le gonflement impressionnant de la taille de leur bilan, assorti d’interrogations sur la valeur des actifs qui y ont contribué. Amenant des experts es-banques centrales à s’aventurer en terre inconnue, afin de déterminer si oui ou non une banque centrale peut faire faillite…
A la différence de ce qui se passe en Europe, mais cela viendra immanquablement, un débat est engagé aux Etats-Unis à propos du rôle de la Fed. Des libertariens, qui sont opposés jusqu’à son existence, aux républicains, une offensive est engagée afin de le faire évoluer. Un sénateur républicain éminent, le membre de la commission bancaire Robert Corker, vient de faire savoir que la mention de la lutte contre le chômage devrait être supprimée de la description des missions de la Fed, afin qu’elle se concentre sur le maintien d’une faible inflation. Mike Pence, un républicain membre de la Chambre des représentants, a dans la foulée déposé une proposition de loi pour retirer à la Fed cette mission, qui lui avait été attribuée en 1977.
Comme si cela ne suffisait pas, deux sénateurs et autant de représentants républicains aussi importants ont rendu public une lettre adressée à Ben Bernanke. « Nous écrivons pour exprimer nos profondes inquiétudes après l’annonce récente d’achats supplémentaires par la Réserve fédérale d’obligations émises par le Trésor des Etats-Unis » expliquent-ils, car selon eux « une telle mesure présente des incertitudes considérables quant à la solidité future du dollar et pourrait à la fois aboutir à une inflation difficile à contrôler, et potentiellement engendrer des bulles spéculatives pouvant provoquer de nouvelles perturbations économiques ». Les honorables parlementaires assurant par ailleurs pleinement respecter l’indépendance de la Fed et n’avoir bien entendu aucune intention d’exercer une quelconque pression sur elle.
L’interprétation de ces démarches ne fait pas mystère : opposés à toute nouvelle dépense budgétaire, les républicains s’attendent à voir le chômage s’installer à demeure et veulent que la Fed l’entérine symboliquement. Ils viennent d’ailleurs d’empêcher au Congrès le prolongement des allocations chômage pour ceux qui arrivaient en fin de droit. Et quand ils évoquent le danger d’inflation, ils craignent plus de futurs revers de fortune pour Wall Street que la hausse du panier de la ménagère.
Les banques centrales ne sont plus ce qu’elles étaient. Sur le marché monétaire, elles regardent passer les trains. Sur celui des obligations, elles ne font plus la pluie et le beau temps. Calibrées pour un monde financier qui s’est depuis hypertrophié, elles sont également dépassées, leurs instruments monétaires conventionnels ne répondant plus. Gérant tant bien que mal les conséquences de l’implosion financière avec les mesures non-conventionnelles, elles s’efforcent de stabiliser la situation mais ne sont porteuses d’aucun recours.
La Fed tente néanmoins encore sa chance, tandis que la BCE cherche à se replier sur des positions préparées d’avance. Dans les deux cas, c’est moins l’expression d’une politique qu’un aveu déguisé d’impuissance.
231 réponses à “L’actualité de la crise : DES AVEUX DÉGUISÉS, par François Leclerc”
Dans le cas de l’Irlande, les banques vont avoir du mal à rembourser. Les promoteurs n’arrivent pas à vendre et ne veulent pas brader les nouveaux logements de peur de faire faillite.
Dans le même temps, les jeunes n’arrivent toujours pas à se loger. Les loyers restent trop élevés pour des personnes au chômage ou à temps partiel et ceux qui ont acheté ces dernières années à des prix stratosphériques n’arrivent plus à faire face aux remboursements dès que l’un des membres de la famille perd son emploi (les allocations chômage ne sont pas élevées en Irlande et le taux de chômage est actuellement de 14 %).
La situation est intensifiée par le fait que ces dernières années, le gouvernement a vendu une très grosse partie des logements sociaux, dans une tentative d’aider davantage de familles de la classe moyenne à accéder à la propriété et à éviter la formation de « ghetto de pauvres ». Seulement très peu de nouveaux logements sociaux ont été construits pour prendre le relais.
Dans les médias irlandais, beaucoup de voix se sont élevées ces derniers mois pour blâmer le comportement irresponsable des jeunes qui ont emprunté des sommes énormes à des taux élevés. Après tout, personnes ne les obligeaient à acheter n’importe quoi… mais c’est oublier un peu vite qu’il fallait bien que cette jeunesse se loge en l’absence de logements sociaux…
Ne voyant aucune issue à leur situation et ne se sentant pas soutenus par le reste de la population, beaucoup de jeunes émigrent en Australie ou au Canada où certaines professions sont très recherchées. Ils ne le font pas pour autant de gaieté de coeur – c’est une chose de quitter un pays miséreux et rural victime de la famine et une autre de quitter un pays riche et développé mais où on ne semble soudainement plus vouloir de vous malgré vos diplômes universitaires… les 25-40 ans en plaisantent (ils rient jaune) entre eux et se surnomment « The lost generation » (voir les livres de l’économiste David Mc Williams, auteur de « The generation game »). Il est vrai que leur situation parait plus enviable que celle des retraités modestes qui n’ont même plus la « ressource » d’émigrer…
Serait-il possible, pour l’Etat et les collectivités locales, de racheter à bas prix certains des « ghost estates » autour des grandes villes pour y loger la jeunesse et les retraités en difficultés en leur faisant payer des loyers modérés ? On ne sait pas, bien sûr. On pourrait penser que cela permettrait de recréer une offre de logement sociale bienvenue pour ceux qui ne peuvent plus rembourser leur prêt ou payer leur loyer et cela pourrait peut-être éviter ce triste phénomène de « lost generation ».
Cela dit, je n’ai jamais entendu personne évoquer cette solution en Irlande, peut-être parce que cela pourrait signifier la faillite des promoteurs et un coup terrible porté aux financiers qui leur ont prêté de l’argent (c’est-à-dire, au delà des banques irlandaises, les grandes banques européennes…).
En attendant, Nama, la structure chargée de régler le problème des prêts douteux (la « bad bank »), indique que les promoteurs devront « vendre leurs jets, leurs yachts et leurs Bentleys » pour rembourser… certains ont d’ailleurs tenté de mettre leurs possessions au nom de leurs proches ou de leurs amis pour éviter les saisies de leurs biens :
http://www.independent.ie/business/irish/developers-will-have-to-sell-off-their-jets-yachts-and-bentleys-2427304.html
Libéralisme pour les employés.
Socialisme pour les patrons.
C’est de Gore Vidal je crois.
Crise irlandaise : un dispositif a été mis en place dans la perspective de l’ouverture des marchés demain matin lundi.
A la suite du conseil des ministres irlandais exceptionnel de ce jour, une conférence téléphonique des ministres des finances européens va avoir lieu ce soir, suivie d’un point de presse de Jean-Claude Junker.
Brian Lenihan, le ministre irlandais, a déjà annoncé l’officialisation de la demande d’aide, mais les discussions sur ses modalités n’ont pas permis encore de conclure, les informations disponibles à ce sujet étant contradictoires.
Vu aussi.
Les Irlandais préfèrent un taux irréel par rapport à ce que leur pays peut vraiment réaliser plutôt que l’arbitraire européen.
(et ils ont peut-être une carte qu’ils pensent maîtresse avec la GB)
Peut-être espèrent-ils trouver l’astuce pour faire traverser le guet au chou, à la chèvre et au loup.
Ce qui « gène » dans l’histoire, est qu’ils viennent de nationaliser leur système bancaire.
Est-ce un moyen de retrouver sa souveraineté…? Je paris une choucroute avec celui qui me dira qui est dans le vrai.
Détail pratique qui complexe l’équation (verbe personnel soumis à copyright).
Donnée 1:
L’Irlande, vu ses plans d’anéantissement du social rentre parfaitement dans les clous du FMI.
Données 2:
En cas d’y perd un flation, ils gagnent tout.
Les paris sont ouverts.
Les dépêches sont ambigües sur cette question. Le soutien en question est donné (par l’EFSF seule ?) :
1- A l’Etat irlandais ?, à charge pour lui de procurer aux banques illiquides (et à priori insolvables) les fonds nécessaires .
2- Directement aux banques irlandaises ?
Hhmoui, BA.
Préviens-moi quand 10 pays européens auront fait appel au FMI.
Avant ça, ce ne sera pas la peine d’invoquer les paroles de Dupont-Saint-Aignan.
Le schéma semble impliquer l’EFSF et le FMI, signifiant que c’est bien l’Etat irlandais qui va demander les fonds et devoir les rembourser. Prioritairement, ils serviront à stabiliser les banques.
Le sort de l’Irlande sera scellé par le G7…
Nous sommes bien une colonie des US.
Au sortit de la conférence téléphonique des ministres des finances européens, il ressort que ceux-ci ont donné leur feu vert de principe à un financement reposant sur trois piliers : le FMI, la Commission européenne, ainsi que la Grande-Bretagne et la Suède (non membres de la zone euro).
A remarquer que le fonds de stabilité (EFSF) n’est pas mis à contribution. Une disposition qui a pu être prise afin de contourner d’éventuelles difficultés lors des discussions finales. Wolfgang Schäuble, le ministre Allemand, ayant déclaré: « nous étudierons si la stabilité de l’euro dans son ensemble est réellement menacée » avant de prendre une décision finale…
On parle d’un pays de 4,4 millions d’habitants en 2008 et dont le total des recettes fiscales budgétaires 2010 était annoncé à 35 MiE (recettes fiscales 2009 de 33 MiE, déja en baisse de 19% sur 2008…). http://www.budget.gov.ie/Budgets/2010/2010.aspx
Que disait le 18/11/2010 l’OCDE sur le cas irlandais ? « L’économie traverse une période d’ajustements massifs. Les déséquilibres passés sont en voie de résorption dans les banques, sur le marché immobilier, dans le budget de l’État et sur le marché du travail, ce qui a une incidence prononcée sur l’endettement public et le chômage ». En voie de résorption ?
Correction:
Le fonds de stabilité européen (EFSF) serait également mis à contribution, mais la garantie directe de la Commission permettra de diminuer le montant de sa contribution (pour les mêmes raisons qu’invoqué plus haut, probablement).
Nouvelle soirée dominicale ‘bricolage’ en Europe..après la soirée Grecque..à qui le tour?
On va ouvrir des paris sur le prochain bénéficaire des ‘bail out’ !
Qui croit une seule seconde que le déficit budgétaire Irlandais va passer de 32 à …3 pct d’ici à 2014??C’est une blague?Avec la méga dépression que ce ‘xième’ plan de rigueur du gouvernement va entrainer surement en 2011, ensuite on verra.Déja que l’Irlande n’est plus jamais sortie de récession depuis 2008 (si les chiffres ne sont pas aussi truqués?).
Et on parle dans la presse Irlandaise d’une nouvelle vague de defauts sur les mortgages en 2001/2012 de quasiment 100 milliards!!
Crise irlandaise (suite) : pour mettre toutes les chances de leur côté, les ministres du G7 vont également tenir une conférence téléphonique. Les marchés vont être priés de patienter calmement !
Les bourses asiatiques seront les premières à donner la tendance.
Toujours un coup d’avance, le « soleil levant »… 😉
@F. Leclerc et Yvan
pensez vous réellement qu’il soit possible qu’on accepte de prêter 80mds d’euro à un pays ruiné à force de nous ruiner avec ses dumpings fiscaux et sociaux, sans exiger en contrepartie une hausse de la fiscalité des entreprises???
Pour ceux qui comprennent l’Anglais un éditorial extrêmement dur du quotiden Irlandais ‘ The Independent’ (ce n’est pas dans ses habitudes) qui signifie la ‘porte’ au premier ministre et à son gouvernement….qui entrera à jamais dans l’histoire du pays comme celui de la honte !
A nation’s outrage to drive Cowen out
Poll: public welcomes the IMF but roundly furious at government ‘lies’
http://www.independent.ie/national-news/a-nations-outrage-to-drive-cowen-out-2429376.html
Ireland Sells Out Its People To UK, Germany Bankers, Will Apply For Rescue Tonight
On parle de 70/80 milliards d’Euros ce soir.
And so the can has been kicked down the road one more time as Ireland’s Brian Lenihan has just sold out his country to the IMF, the ECB and the Fed for a few extra years of puppet control. RTE reports that EU Finance Ministers are due to hold a conference call later this evening during which Ireland is expected to make a formal request for a financial rescue package. What is not discussed is how the Irish people, now likely furious at being manipulated over a lost cause will express their anger over being the latest sheep used to bail out Europe’s ever more insolvent banking system. They can at least sleep soundly, that they won’t be the last. After today’s rescue of Ireland, the vigilantes will focus their undivided attention on Portugal and Spain – perhaps these two countries will be a little less timid when it comes to rescuing Germany’s banking oligarchy.
EU Finance Ministers are due to hold a conference call later this evening during which Ireland is expected to make a formal request for a financial rescue package.
An EU source said the request would be approved during the call.
It follows confirmation by Minister for Finance Brian Lenihan that he would be recommending to the Cabinet this afternoon that an application be made to the European Union and the International Monetary Fund.
Speaking on RTÉ’s This Week, Mr Lenihan said he will propose the application to this afternoon’s meeting of the Cabinet.
The Minister confirmed that discussions with the agencies had concluded yesterday evening.
Ireland will now be formally applying for a rescue programme and formal negotiations will begin.
He confirmed that the amount of money involved amounted to ‘tens of billions’ of euros but denied suggestions it would be as much as €70 or €80bn.
He suggested most of the money would be used to cover the Government deficit for the next few years, while most of the money assigned to the banks would be from what he called a ‘demonstration of firepower’ that would only be drawn down if required.
Lenihan seems to realize that allegations of his treacherous nature are about to kick into high gear, accompanied by violent demonstrations, riots and strikes.
The Minister said he had not misled the country over the past week nor did any of his Cabinet colleagues intend to mislead people.
He said it would the height of irresponsibility to have a General Election now, and that the priorities for the country were having the four-year plan and Budget in place.
Mr Lenihan said no concrete figure had been arrived at and that figure would be the subject of negotiations.
Of course it would be « highly irresponsible » to hold an election just after the Minister of Finance has been exposed to be the latest puppet in the global banker arsenal. After all, the people may actually let him know how they feel about betrayal.
One thing that apparently was not discusses was the imminent austerity that would grip the country far over and above what the country would do on its own theatrical ways. After all, Ireland has just ceded complete sovereign control over to the tyrranical trio of Jean Claude Trichet, Dominique Strauss-Khan and Ben Bernanke. Welcome to the club.
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http://www.zerohedge.com/article/ireland-sells-out-its-people-germanys-bankers-will-apply-rescue-tonight
http://www.rte.ie/news/2010/1121/economy.html
A revoir :
http://www.youtube.com/watch?v=Aq7bcY9tuao
En gros, plus de 20 000 euros par tête de pipe, nourrissons et grabataires inclus.
L’information donnée en anglais par Dissy (message 56) est une information importante pour la suite des événements :
Le déficit budgétaire portugais sous-estimé, selon un parti d’opposition.
Le déficit budgétaire et la dette du Portugal sont plus importants que ne l’estime le gouvernement, a déclaré samedi 20 novembre le chef du principal parti d’opposition portuguais.
Selon Pedro Passos Coelho, qui s’exprimait au cours d’un meeting du Parti Social-démocrate, toutes les charges de l’Etat n’ont pas été comptabilisées dans le calcul total de la dette portuguaise, comme par exemple les dettes de certaines entreprises publiques.
La dette s’élèverait ainsi selon lui à 112 % du produit intérieur brut (PIB) cette année, et le déficit budgétaire à 9,5 % du PIB.
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE6AK07320101121
Je n’avais rien contre le Portugal, mais j’en suis venu à la conclusion depuis 2008 que TOUS LES PAYS mentent sur leurs chiffres de déficit, chômage etc etc…c’est le concours du plus gros menteur et il y a beaucoup de candidats très doués, même si les Grecs étaient jusqu’à présent ‘hors concours’.
En Espagne c’est la même chose. On triche avec les calculs, on cache les factures, on oublie pendant des mois les délais des dettes…
Dans The Irish Times, Brian Lenihan, le ministre des finances irlandais, annonce que « le SMIC pourrait être abaissé car il a augmenté bien plus vite que l’inflation entre 2002 et 2008 » (pour info, il est à 8,65 €, et les loyers à Dublin sont assez comparables aux loyers parisiens).
En revanche, il n’est pas question, pour l’instant, de toucher à l’impôt sur les sociétés.
http://www.irishtimes.com/newspaper/breaking/2010/1121/breaking12.html
Les contribuables européens vont payer pour sauver les banques irlandaises
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2010/11/les-contribuables-europ%C3%A9ens-vont-payer-pour-sauver-les-banques-irlandaises.html
Cette aide européenne sera donc bien une aide aux banques irlandaises. Ce qui pose un vrai problème moral : est-ce aux citoyens européens de voler au secours d’un gouvernement totalement responsable de la faillite de son secteur bancaire et qui a fait le choix de le sauver quoi qu’il en coûte ? Certes, il s’agit d’un prêt, mais tant qu’il ne sera pas remboursé, il y aura un risque pour l’ensemble des contribuables de la zone euro. Ne pas faire payer les banques et leurs actionnaires, en restructurant la dette bancaire irlandaise, est pour le moins choquant, quel que soit le risque systémique. Offrir aux marchés (et donc notamment aux banques de l’Union) les bretelles ET la ceinture qu’ils exigent, c’est leur offrir une victoire en rase campagne. Et c’est signer la capitulation du politique.
S’il n’y a pas de révolte en Europe dans les mois qui viennent, je n’y comprendrais plus rien.
De plus en baissant les salaires, à qui comptent ils refourguer un jour leurs bâtiments, à moins qu’ils passent tout en perte et profit sur les peuples… Et là c’est pire que l’ancien régime, c’est une réforme agraire à l’envers.
En tout cas, ça parait effectivement étrange de baisser les salaires quand les gens ne consomment plus suffisamment pour soutenir l’économie…
Le fascisme financier est en marche…désolé il n’y a aucun autre terme c’est la triste réalité..quand allons nous enfin réagir?
excellent résumé d’une institution qui n’a plus du tout les moyens de mener une politique monétaire « indépendante »!
En effet, comment faire circuler une monnaie plus apte à être thésaurisée qu’à circuler.
Si, dans le passé, les banques centrales ont pu agir, c’est que les opportunités d’un investissement dans l’économie poussaient l’argent à s’investir. C’est de moins en moins le cas, et nous assistons donc en toute logique à un gonflement de la trappe aux liquidités.
Il me semble évident que la BCE mangera encore bien souvent son chapeau dans les semaines à venir, car quand les débiteurs sont insolvables, il faut arroser, sinon, et face à la dépréciation des actifs qui menace à tout bout de champ, ce n’est pas une « petite » déflation qui s’annonce, mais une déflation version années trente, avec des contractions de prix très violentes. Dans ce contexte, les récessions vireront à des dépressions très violentes et à un effondrement social et politique généralisé.
En clair, face à de telles menaces, les mesures des banques centrales, quelles que soient leurs doctrines, resteront « non conventionnelles »…
La seule issue possible pour éviter cela serait l’émission d’un signe monétaire nouveau, le SMT.
Dans une telle hypothèse, la situation s’assainirait quasiment d’elle-même rapidement.
Financial Times: It’s Not Ireland; It’s the Whole (Inter-Alpha) Banking System!
November 19, 2010 • 12:06PM
Hitting the panic button, the Financial Times, oracle of the City of London, screams that it’s not the Irish banks, but it’s the entire (Inter-Alpha) system that is collapsing. Their lead editorial reads, « Europe heads back into the storm. Prepare for bank failures – and not just in Ireland. »
After making the obvious point that the issue with Ireland is not the state debt, but the Irish banks along with the rest of Europe, the article says, « If Irish banks collapse – and if one falls, it will not fall alone – it may well trigger bank failures across a continent that remains full of institutions whose earlier stress tests were remarkably stressless. Right now this kind of contagion should scare Europe’s leaders even more than the spectra of sovereign defaults. »
After saying that re-capitalizing Ireland’s « zombie banks » – which are nothing but the « walking dead » with funds from the European Financial Stability Facility (EFSF) – won’t save the whole system, which is already in crisis, the article calls for a « technocratic » dictatorship to reorganize the banking system and save the City of London: « Preparations must now be made for dealing with a run on banks by depositors or wholesale lenders. Countries that have yet to put in place special insolvency regimes – Ireland included – must do so without delay. They must allow states swiftly to take control of banks so as to keep operations going during a panic and quickly allocate losses by forcibly restructuring wholesale debt or converting it into equity… »
Since the old game is up, the article then calls for backed by a European governments-financed bailout in the form of the European Financial Stability Facility and other such funds. « No one can be relaxed about the chaos such a process may cause. But it can be minimized by putting in place the technocratic capacity; by preparing large, well-capitalized banks for quickly taking over operations whose disruption is most damaging, such as small business banking and deposit taking; and [by] readying the large funds needed for transitional outlays and liquidity needs – with borrowing from the EFSF if necessary. »
Comment GOOGLE et d’autres échappent quasiment au déja très faible impôt sur les sociétés en Irlande:
Yet the biggest loser of all this may be Google, which as was portrayed recently in an extensive analysis by Bloomberg, benefitted massively by a complex (and perfectly legal) Irish-based tax avoidance trick, which adds up to $100/share to the stock price.
An expose in Bloomberg details how courtesy of various, perfectly legal, tax avoidance schemes, Google’s effective tax rate is 2.4%, which has boosted the company’s stock price by a whopping $100/share!
http://www.zerohedge.com/article/google-and-msft-and-hp-and-bac-about-be-biggest-loser-irish-bailout
http://lupus1.wordpress.com/2010/11/21/quelles-sont-les-banques-potentiellement-les-plus-affectees-par-la-crise-de-la-dette-europeenne/#more-16700