Vous avez été plusieurs à me signaler qu’Amazon ne vendait pas Le prix (Editions du Croquant 2010). Une erreur d’aiguillage dans leur système. L’éditeur me signale que le problème est réglé.
Une image de la couverture devrait être également affichée bientôt.
37 réponses à “LE PRIX (septembre 2010)”
Appel aux compétences !
Il est question de monnaie et de valeur dans ce billet d’Internet Actu :
http://www.internetactu.net/2010/11/10/l%E2%80%99innovation-monetaire-15-monnaie-vous-avez-dit-monnaie/
La fin du billet annonce :
« La Fing s’apprête à lancer un groupe de travail sur le sujet de l’innovation monétaire pour creuser les premières pistes mises à jour dans cette synthèse. Si le sujet vous intéresse, vous êtes invité à vous signaler auprès de Jean-Michel Cornu. »
La Fing réfléchit à l’internet de demain, ce blog réfléchit à la société de demain, il y a peut-être là une opportunité à saisir pour développer les idées de ce blog ?
Je vais retourner à la Fnac de Bxl.
Un peu simpliste la page de garde.
Pour Bruxelles, « Le Prix » est dispo chez le libraire filigranes avenue des arts (Arts-loi).
J’y ai trouvé également le derniers « débats » conseillé par Paul et qui est vraiment interessant
Sur Amazon, Paul (et ses oeuvres complètes !) est proposé en très bonne compagnie : Lordon, Généreux, Méluche, Attali…
Sauf que ça fait cher du kilo de contestation/papier…
@alainloreal
Parce qu’ils le valent bien.
N’oubliez pas les librairies indépendantes! Certaines d’entre elles permettent de commander/réserver les livres à distance.
Et le bouquin est dispo chez Decitre (decitre.fr)
http://www.decitre.fr/livres/Le-prix.aspx/9782914968768
je me demande bien pourquoi c’est toujours le lien Amazon qui est mis en avant, c’est quand même la plus belle escroquerie sociale de tous les temps 😉
Vivent les libraires indépendants petits et gros !
bonne journée
@ Grosjean
En quoi Amazon est « la plus belle escroquerie sociale de tous les temps »?
Amazon comme toute multinationale cherche à éviter les quelque barrières qui ont été montées en France comme le prix du livre unique, traite ses salariés comme … et cherche comme tout gros à être encore plus gros et à manger ses petits copains.
par exemple lire :
http://blog.mondediplo.net/2010-07-02-Amazon-de-l-autre-cote-de-l-ecran
ce n’est qu’un exemple
j’essaie à mon niveau de relocaliser mes achats, même si j’habite assez loin d’un centre ville 😉
Un compte rendu de Le prix par Jean Zin.
« … on peut lui [P. J.] reprocher d’avoir une conception platonicienne de la valeur ».
Réponse : le malentendu est total, en réalité, dans le livre, je rejette entièrement le concept de « valeur » précisément parce qu’il est nécessairement platonicien. Je le dis sans équivoque.
S’il y a des équivoques entre spécialistes de la recherche de la vérité et du décryptage du réel , mon cantonnier et Jducac ne sont pas prêts d’être au clair . Et de platonicien, ils n’entendront que platonicien à sa mémère .
Angélique va se désoler .
Ecrivez vous .
Et pour la suite , je vais prendre en étalon un cantonnier du causse du Lot .
Malentendu qui pourrait être résolu facilement .
Pour la prochaine réédition du livre :
http://a31.idata.over-blog.com/229×300/0/21/77/58/IMAGE2009/dossier/2010/leprix.jpg
@juan Nessy
Poete et paysan, juan Sans parler de la troublante Angélique
Non, c’est de croire que c’est nécessairement platonicien et ni dialectique, ni systémique que je conteste.
@Jean Zin: « C’est pourtant très différent chez Marx, qu’il ne faut pas confondre avec Ricardo, où elle a la fonction d’une abstraction réelle et productive dans un système de production particulier correspondant à une configuration historique et technique. »
Les tabous aussi ont un effet réel dans une certaine configuration sociale. Mais ce qui les détruit n’est pas de voir qu’ils ont un effet réel, plutôt de voir qu’en eux-mêmes ils n’en ont aucun (ce que fait Paul Jorion).
Je n’ai pas beaucoup lu Marx, mais d’après ouï-dire (désolé) il donnait un fondement réel à la valeur-travail et non pas un caractère relatif. Dit-il par exemple quelque part quelque chose du genre « la valeur-travail a un effet réel actuellement mais n’en avait aucun dans le passé et n’en aura probablement aucun dans le futur, lorsque les conditions sociales auront changé »? Dit-il aussi quelque chose du genre « ce n’est pas d’une partie de la valeur produite par votre travail que l’on vous dépossède injustement, l’injustice est dans l’obligation que l’on vous fait de travailler (c’est-à-dire consacrer du temps et de l’énergie pour autrui) »? Si oui, pourquoi s’amuse-t-il à calculer la plus-value au lieu de faire pression sur la source de la valeur-travail?
PS: Ce sont des questions sincèrement naïves dues à ma méconnaissance de Marx, non pas une critique ironique. D’ailleurs, elles sont peut-être à côté de la plaque.
« A mesure que la grande industrie se développe, la création de richesses en vient à dépendre moins du temps de travail et de la quantité de travail utilisée, que de la puissance des agents qui sont mis en mouvement pendant la durée du travail. L’énorme efficience de ces agents est, à son tour, sans rapport aucun avec le temps de travail immédiat que coûte leur production. Elle dépend bien plutôt du niveau général de la science et du progrès de la technologie ou de l’application de cette science à la production (..) Dés que le travail, sous sa forme immédiate, a cessé d’être la source principale de la richesse, le temps de travail cesse et doit cesser d’être sa mesure, et la valeur d’échange cesse donc aussi d’être la mesure de la valeur d’usage »
Marx, Grundisse II, p. 220-221
@Moi 18 novembre 22 h 30
Très bonnes questions, Moi. La réponse est dans les livres de Marx. Mais pour formuler vos questions, évitez le cliché « la valeur-travail » qui n’est pas du tout une expression de Marx et qui brouille le fait que la plus-value est fondée sur le temps de travail social moyen nécessaire, autrement dit l’exploitation salariale dans tel contexte historique rendant possible tels rapports conflictuels de production.
Cette « valeur-travail » qui serait une traduction d’une expression comme Arbeitwerth- ou Wertharbeit- construit l’image d’un Marx écrivant, avec le Capital, une apologie du travail ; ça tombe mal s’agissant de celui qui s’adresse aux premiers concernés en 1865 (Salaire, prix et profit) en proposant l’abolition du salariat, plutôt que l’augmentation de salaire, comme programme.
On voit bien la guerre des clichés que porte cette « valeur-travail » tout de même, les apologues du travail (communisss) contre ceux de la valeur (capitalisss) : Marx déguisé en Stakhanov (le travail comme valeur en soi) et les banques en Veau d’Or (la valeur comme travail en soi, l’argent comme miraculeuse démultiplication des pains)…
Je vous propose d’essayer de reformuler vos questions en évitant l’expression « valeur-travail », vous verrez ça force tout de suite à plus de précision dans le questionnement, même en lisant autre chose que Marx, et ne vous laissez pas impressionner si des gens qui ont lu Marx l’utilisent… c’est d’la cliche !
La question de l’existence de la Valeur ou de sa non existence peut s’éclairer si contrairement à Paul Jorion si on s’interroge sur le fait du Prix lui-même. Pourquoi les Choses ont un prix ?…l’on peut penser que la Valeur est justement le fait de l’INSTITUTION des prix , ce qui n’a pas toujours été le cas.
Je propose une réunion entre Paul Jorion , Schizosophie ,Jean Zin , Hegel , Kant , Marx et Platon et Aristote ( au moins ) pour nous expliquer de façon unanime comme il est dit par ailleurs , comment s’est formé ce prix de 23 eurosTTC .
On aura alors une version unique fondée sur la « réalité » du fait , de la défintion du « prix » .
Mais tout cela sera-t-il bien « vrai » ?
Ya un éditeur qui s’inquiète .
Merci à Jean Zin et schizosophie pour ces éclaircissements sur Marx. J’ai essayé de lire Marx mais ça m’est toujours tombé des mains (« Le Capital » surtout), avec ce style digne d’un Hegel ou d’un Sarton du Jonchay. Donc, j’en ai toujours eu une connaissance de deuxième ou de troisième main. Par contre, j’avais beaucoup apprécié le petit pamphlet de Lafargue, son gendre, cela aurait dû me faire douter de certains on-dit.
Un petit conseil de lecture pour aborder le marxisme du bon pied?
Malheureusement, il faudrait tout lire de Marx car tout s’articule et se nuance, même si je ne suis pas marxiste (en particulier je trouve que l’idée que la plus-value serait du vol est une simplification qui fausse tout car justement dans le capitalisme, ce n’est pas du vol même s’il y a une lutte des classes pour déterminer le partage des gains de productivité). Cependant on peut conseiller de commencer par son premier travail économique « travail salarié et capital » :
http://jeanzin.fr/ecorevo/politic/saletcap.htm
On peut sauter ensuite à la « critique du programme de Gotha » pour avoir une récapitulation plus tardive contestant déjà les interprétation du marxisme identifié à une sorte de blanquisme. Les Grundisse sont très importants. Pour cela on peut lire « Marx au-delà de Marx » de Négri (je ne suis pas du tout négriste mais ce livre est une bonne lecture des Grundisse).
Pour ma part, j’ai tenté après Schumpeter, une interprétation à partir de Marx du caractère cyclique du capitalisme, notamment les cycles de Kondratieff qui expliquent notre crise actuelle :
http://jeanzin.fr/ecorevo/politic/capital.htm
@Jean Zin: grand merci, je m’y plonge.
Jean Zin, je suis content de vous lire sur ce blog, revenez plus souvent !
@Jean Zin: j’ai lu les deux liens. Petites remarques sur tableau portant sur les cycles de Kondratieff, la crise de 2008 ne rentre pas dans vos tableaux, on y voit juste: « 2035? ». Cela montre à mon sens que ces théories de cycles ne servent qu’a posteriori, ne sont que des ré-interprétations du passé à la manière de la numérologie et n’expliquent rien du présent ni de l’avenir. Puis votre phrase « La fin de la société salariale me semble acquise » me laisse un peu pantois.
De manière générale, j’ai l’impression que cela a été écrit au moment de la bulle internet. Cela fait penser à ces films de science-fiction des années 70 où les comédiens sont habillés avec des costumes futuristes en pattes d’eph. 🙂
« Travail salarié et capital » est en effet très accessible puisqu’il était destiné aux ouvriers.
Les dates sont effectivement fausses (j’aurais dû les corriger après-coup) et c’est bien écrit au moment de la bulle internet (que je dénonçais comme une bulle) mais ce n’est pas de l’astrologie, les dates n’ont aucune importance, c’est comme pour le climat, on ne peut utiliser des cycles à long terme pour prédire le court terme. René Thom le disait, prédire n’est pas expliquer. Ce qui est important, c’est la logique en jeu, qui permet d’interpréter la crise quand elle arrive, pas de la prévoir (je l’avançais de 10 ans !). L’important c’est de prévoir le krach de la dette qui suit la bulle immobilière et de relier ces cycles à des effets générationnels. Ce n’est pas un instrument de gestion de portefeuille boursier. François-Xavier Chevallier dont je me suis inspiré l’a payé cher en perdant son poste à la stratégie de la BNP car l’intérêt des boursiers, c’est de jouer la bulle pas de prévoir le krach trop à l’avance, il vaut mieux gagner beaucoup d’argent avec les autres et perdre avec les autres que d’être trop prudent tout seul. Ce n’est donc qu’un schéma explicatif. Paul Jorion ne croit pas aux cycles mais c’est parce qu’il croit que ce qui compte dans le cycle, c’est sa durée alors que c’est seulement que ça monte et que ça descende (les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel).
Ceci dit, je ne veux pas défendre mes théories ici, pas plus que la fin de la société salariale, qui n’est pas encore la fin du salariat mais le développement du travail autonome et qui parait étrange au moment où tout le monde est salarié. J’ai pas mal écrit sur le sujet (après Gorz) et mes propositions sont beaucoup trop exotiques mais je répondais juste à une demande sur Marx en pensant, sans doute à tort, que ma théorie des cycles pouvait en éclairer certains aspects, en tout cas préciser la compréhension que j’en avais. Je ne participe pas aux débats sur ce blog car malgré des convergences nous ne sommes pas sur la même ligne et, pour ma part, je ne crois pas au dialogue. Chacun a un bout de la vérité, mais pas toute et il vaut mieux que chacun suive sa ligne et se rencontre de loin en loin. Nos textes sont accessibles, on peut se lire, il ne sert pas à grand chose de se répondre pour entretenir le malentendu, le vrai travail est plus silencieux et à plus long terme. Je m’arrête là !
@Jean Zin :
Mon petit doigt me dit que Schizosophie partage les mêmes options parallèles que vous .
» Il me semble que si j’étais polytechnicien , je serais ému de compassion à la vue de ces parallèles maudites qui , quelle qu’en soit leur envie , ne se rencontreront jamais. »
PS : J’ai toujours la curiosité de fouiller dans mon dictionnaire étymologique des noms de famille . Chou blanc . Je n’ai trouvé que Zink, Zinck ( Alsace Lorraine : pointe saillante , personne au long nez ) et Zins ( Alsace Lorraine :censier , tenancier d’une ferme moyennant un cens ) .
Jean, allez-vous être édité pour rendre votre travail moins silencieux ?
@Jean Zin: je me suis peut-être mal exprimé. Je ne crois pas à la théorie des cycles et je pense de manière très pragmatique que le plus important dans une théorie explicative est qu’elle prédise quelque chose (ne serait-ce que pour la valider). De savoir que ça monte et ça descend, cela ne m’avance guère (autant me dire que je vais mourir et puis me raconter ma vie, je le sais déjà).
Mais je ne voulais pas non plus paraître trop critique, ma position est plus nuancée. Je lis toujours Wallerstein avec grand intérêt par exemple. Et j’ai aussi trouvé des choses très intéressantes dans votre article.
En ce qui concerne la fin du salariat, je serais intéressé d’en savoir plus (pas parce que vous dites qu’il va finir un jour, je le sais déjà), mais pour avoir un point de vue original sur la question et trouver des outils pour (espérer) y mettre fin le plus vite possible.
Je trouve que le prix du Prix est élevé, 23€, deux fois plus cher que le livre de Lordon (11.4€) qui est plus gros.
216 pages pour le livre de Lordon, 366 pour le mien. Comment définissez-vous « plus gros » ?
@ jck
0.053 € la page de Lordon, 0.063 € celle de Jorion… mais combien de lignes par page? et combien de signes par ligne?
Et surtout: à combien d’euros l’idée dans chacun des livres?
Quantitativement : FL : 11,4/216 = 0,5277 < PJ : 23/366 = 0,6284, la page.
Qualitativement, le prix ne dit rien.
Il ne faut pas perdre de vue que, comme pour les autres marchandises, le prix de vente d’un livre est plus déterminé par le coût de la distribution (environ 55 %) que par les autres coûts dont celui de la fabrication (impression, façonnage, papier) est une des plus faibles composantes.
En effet, je ne sais pas comment j’ai fait pour lire « 166 pages »
De toute façon, cher ou pas, c’est sur ma liste
J’ai commencé à lire « Le Prix ». Après trois chapitres et vu l’enthousiasme qu’il a généré chez moi, il fallait que j’écrive ici que c’est un ouvrage exceptionnel de clarté et d’intelligence. J’en suis sur le cul. C’est le meilleur ouvrage de Paul à mon sens jusqu’ici. Inutile de dire qu’il écrase la concurrence.
En même temps, je suis scandalisé (et le mot est faible, j’enrage en fait). Que Paul soit obligé de vivre de dons alors qu’il écrit des trucs pareils, c’est d’une injustice innommable.