Ce texte est un « article presslib’ » (*)
La réaction à la crise dans sa première phase – que l’histoire situera de l’été 2007 au printemps 2010 – a été l’agitation désordonnée : l’armurerie était bien garnie et l’on tira abondamment et dans toutes les directions. Aucune victoire décisive n’en ayant résulté, et les munitions étant épuisées, on est passé au plan B : la paralysie ou la fuite.
La paralysie fut à l’ordre du jour du G-20, plus encore – pour autant que la chose soit possible – que dans les réunions précédentes. L’agenda était chargé : stopper la guerre des monnaies et proposer aux nations de retrouver un équilibre commercial entre importations et exportations. On a entendu une cacophonie d’opinions discordantes équivalant à un grand silence. Seule contribution positive : le monde a constitué un front uni contre les États-Unis qui, pour conjurer un danger réel de déflation, font tourner la planche à billets, quitte à exporter leurs problèmes dans l’ensemble du reste du monde. Pour les États-Unis donc, le salut est dans la fuite en avant. M. Schäuble, le ministre des finances allemand, dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas quand il observe que « Les dirigeants américains n’ont plus la moindre idée de ce qu’il faudrait faire ».
À la décharge des Européens présents à Séoul, le fait qu’ils ont dû passer une bonne partie de leur temps à s’occuper du dossier irlandais. En Irlande, la paralysie est à l’œuvre, le gouvernement ayant choisi le déni de sa situation ingérable – un déficit qui se montera à 32 % du PIB pour 2010 – en répétant inlassablement que ses finances sont en ordre puisque l’État ne doit pas se tourner vers le marché des capitaux avant juillet 2011. Le gouvernement bénéficie du fait que l’opposition, pour reprendre le flambeau (ou ce qu’il en reste), se hâte lentement.
Fuite en avant aux États-Unis, paralysie en Irlande, alors que dans la zone euro, parmi les riches, c’est le sauve qui peut qui prévaut. L’Allemagne et la France ont en effet décidé de faire cavalier seul et d’abandonner le bel idéal de la solidarité européenne qui risquerait à la longue de coûter beaucoup trop cher avec l’Irlande, la Grèce, le Portugal et l’Espagne se bousculant au portillon. La restructuration et le rééchelonnement de la dette ont cessé d’être tabous, du moins dans un avenir indéterminé, le cas de l’Irlande ayant été réglé entretemps.
Comment en vouloir à Mme Merkel quand elle dit : « Je demande aux marchés de penser parfois aussi un peu aux politiciens. Il n’est pas possible d’expliquer constamment à nos électeurs que le contribuable doit régler l’ardoise de certains risques plutôt que ceux qui gagnent des fortunes pour avoir pris ces risques ». Paroles qui seraient d’une grande sagesse certainement, mais dans un autre monde que le nôtre. Car, comme le rappellent aussitôt en chœur Mrs. Trichet, à la tête de la Banque centrale européenne et Juncker, premier ministre luxembourgeois, dire aux marchés des capitaux : « Prêtez-nous mais, les temps sont durs, cette fois nous ne pouvons pas vous garantir de vous retourner l’argent », c’est – à très brève échéance – accepter de se priver entièrement de leurs services. C’est donc pour les champions de la zone euro utiliser eux aussi leur dernière cartouche, au même titre que les États-Unis avec leur QE2 : leur « quantitative easing », deuxième édition.
Qu’y a-t-il après la dernière cartouche ? Il vaut mieux sans doute réserver la question pour la prochaine réunion du G-20. Dans un an.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
159 réponses à “BFM RADIO, LUNDI 15 NOVEMBRE 2010 A 11h39 – EFFONDREMENT FINANCIER – PHASE II”
Vive la démocratie en France !
http://www.dailymotion.com/video/x4kdbf_royal-fountaine_news
Royal n’est pas ma tasse de thé dans l’idéologie, mais elle démontre au moins sa capacité à ne pas perdre son flegme ni son autorité : sans doute de la fibre à tenir tête au grand de ce monde … ce dont on a besoin aujourd’hui.
Alors ne tapez pas sur sur ce que vous souhaiteriez à nos représentants d’aujourd’hui dans d’autres circonstances, comme défendre la France au sein des grandes institutions internationales.
Merci
Attali préconise un changement d’attitude à Sarko… ( http://wp.me/pFwEb-HX ) : c’est pas gagné !
Quand à « la sorcière du Poitou »… ( http://wp.me/p16uiD-63 ) : elle a pas gagnée !
Tous les habitués de ce blog ont, je crois, assimilé le fait que notre système économique allait s’effondrer, car en bout de course.
Je me demande s’il ne serait pas pertinent, pour ceux qui ont une idée de comment peut se passer une « méga crise » du style 1929, de donner des indications, suggestions … pour chacun d’entre nous, afin d’essayer d’y survivre.
Est il utile de conserver de l’argent liquide pour quelques mois, ou plus? Vaut il mieux être à la campagne ?
Je crois que nombreux sont ceux, dont moi, qui recherchent de telles informations.
Cdlt,
Sauve qui peut !
L’or (la relique barbare), la terre (qui nous permet de vivre), l’énergie (qui nous permet de vivre).
Le problème est que tout ça s’apparente à la spéculation, à la possession (la propriété c’est le vol), mots honnis et réfutés dans ces colonnes.
Vous tirer d’affaire, c’est prendre un bout de la couverture à un autre (nécessiteux ?).
Ici, nous sommes idéalistes et purs.
« Ma place au soleil! Voilà le commencement et l’image de l’usurpation de toute la terre » (Pascal, abondamment commenté par Emmanuel Lévinas.)
pas trop loin sur ce blog de PSdJ
« Pouvons-nous vivre sans crédit, c’est à dire sans donner un prix à notre avenir par rapport au présent ? Pouvons-nous vivre sans capital, c’est à dire sans donner un prix à l’incertitude de la réalité que nous voulons mais dont le futur nous échappe partiellement ? Quels mots (quelle philosophie) vous rendent la réalité acceptable ? Quelle réalité (quelle philosophie) voulez-vous produire par des mots vrais ? »
J’ai trouvé du boulot pour Paul et nombre d’intervenant de ce blog, et des « conseils » pour vous AlainP, grâce au « Petit livre blanc » sur l’armée française que notre ami Vigneron nous a fourni hier. Qu’il en soit remercier. Son PDF n’est pas classé « Secret-Défense ». Enfin j’espère…..
A lire en priorité, afin d’intégrer parfaitement nos capacité de collaboration constructive à la défense nationale de nos idéaux…..
CONTRE !
Je vous construirai une ville avec des loques, moi !
Je vous construirai sans plan et sans ciment
Un édifice que vous ne détruirez pas,
Et qu’une espèce d’évidence écumante
Soutiendra et gonflera, qui viendra vous braire au nez,
Et au nez gelé de tous vos Parthénons, vos arts arabes, et de vos Mings
Avec de la fumée, avec de la dilution de brouillard
Et du son de peau de tambour,
Je vous assoierai des forteresse écrasantes et superbes,
Des forteresses faites exclusivement de remous et de secousses,
Contre lesquelles votre ordre multimillénaire et votre géométrie
Tomberont en fadaises et galimatias et poussière de sable sans raison
[…]
Henri Michaux, La nuit remue,
Alain…
Survivre..???
Sans argent…???
Impossible…!!!!
Te dire comme on est drogués.
Alain P :
Alain.
Survivre?
sans l’argent, actuellement utilisé dans notre système ?
Ici, comme ailleurs, c’est possible!!! Pas maintenant !!! Peut être plus tard !!! Mais rien n’est écrit !!
Mais il faut se préparer ! Celui qui t »intéresse , n’est que l’un des combats à mener…. Mais , ne mets pas une croix sur les autres combats en cours !!! mène tous les combats de front !!! avec tous les tiens !
Alain P :
Si cela peut t’aider…. T’informer et te former :
Livre
« J’attends une maison , le livre de l’habitat ecologique . Edition LA PIERRE VERTE
de François Desombre
PS: Je possède l’edition de 2005. En espérant que … tu m’a compris.
Ne te fie pas au titre. Le contenu historique est important … Et les adresses, à proximité de chez toi …. que tu sois urbain ou pas!
Bonne soirée !
@ Alain P /
Si tu souhaites, dans l’avenir, t’installer à la campagne, voici un autre livre, qui te permettra de comprendre, et d’observer le terrain que te présente le conseiller en immobilier.
L’encyclopédie des Plantes bio – indicatrices alimentaires et médicinales – Guide de diagnostic des sols »
Edition n°2 – Volume 1 – promonature
Gérard DUCERF.
Sur ce , bonne soirée !
PS: Une analyse HERODY peut être intéressante . Mais tout dépend de la nature du type de projet ( environ 220 eur / en 2009).
« Au voleur ! au voleur ! à l’assassin ! au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné ; on m’a coupé la gorge : on m’a dérobé mon argent. Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N’est-il point là ? n’est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête. (À lui-même, se prenant par le bras.) Rends-moi mon argent, coquin… Ah ! c’est moi ! Mon esprit est troublé, et j’ignore où je suis, qui je suis, et ce que je fais. Hélas ! mon pauvre argent ! mon pauvre argent ! mon cher ami ! on m’a privé de toi ; et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie : tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire au monde. Sans toi, il m’est impossible de vivre. C’en est fait ; je n’en puis plus ; je me meurs ; je suis mort ; je suis enterré. »
L’Avare, Molière
Si vous lisez l’anglais, Dr Chris Martenson anime un blog qui donne de bon conseils pour se préparer à la période de transition que nous alons traverser.
Son crash course (dispo sous-titré en Francais) est très bien fait et il y explique une methode pour évaluer sa situation. Il y a une partie payante mais la partie gratuite à déjà beaucoup de contenu.
http://www.chrismartenson.com/
Même le Pape s’y met à présent
http://www.lalibre.be/actu/international/article/623098/appel-du-pape-en-faveur-d-une-profonde-reforme-de-l-economie.html
L’église catholique et la crise: réflexions
Face à cette « grande crise », la réponse de l’église catholique apostolique et romaine est d’un silence assourdissant. Au fidèle qui interroge, on répond par le renvoi à
– la doctrine sociale de l’église. On peut dire rapidement que derrière la phraséologie se cache une indigence des réalités actuelles qui ne sont même pas évoquées (spéculation, injustice sociale, monétarisme, absence d’éthique dans la vie des affaires, etc…). Il est vrai que cette doctrine date de plusieurs décennies. Ce qui prouve qu’elle n’est pas universellement globale. De plus il est nécessaire de faire appel à un « compendium » pour que le fidèle « normal » en comprenne le sens. En gros, cette doctrine sociale se rapporte essentiellement à l’attitude chrétienne d’un patron vis à vis du salarié: le rappel à la dignité humaine en est la ligne de force. On retarde donc au moins d’1 siècle. Pas question de mettre en parallèle la dignité avec le respect dans le monde du travail, le rôle de l’argent moralisé dans le commerce, du travail vis à vis de la rente, des obligations éthiques de la fortune face à la pauvreté, etc…
– une publication récente du pape invitant à la « charité dans la vérité ». C’est le « don » qui est mis en première place. Comme si le comportement chrétien d’un riche était uniquement de donner et tel saint Martin de partager son manteau en 2 ! Du populisme en fait.
Ce qui est notable, c’est que l’église en tant qu’institution connaît une désaffection énorme des fidèles alors même que les mouvements charismatiques font recette. Cela peut s’expliquer en partie par la mise au rancart de l’inter-médiation du clergé dans la relation avec le divin. La biographie d’Etty Hillesum a un grand retentissement dans les milieux charismatiques. Or Etty Hillesum ne cesse pas de dévoiler cupidité, corruption et l’égocentrisme des responsables de sa communauté, même dans un contexte dramatique extrême. Elle montre un comportement de totale abnégation pour les autres, telle une soeur Thérèsa ou Emmanuelle.
Ce qui est grave pour l’église catholique, c’est qu’elle est incapable en période de crise majeure de prendre une position claire sur un certain nombre d’Absolus du comportement humain du monde économique tels que:
– La violence financière est elle acceptable au nom de la liberté ?
– Tous les enrichissements matériels sont ils justes ?
– Doit on continuer à mettre à la 1ère place dans les affaires l’intelligence et non pas le coeur ? (invention qui détruit la vie)
– Quelle place dans les affaires pour la loi vis à vis des préceptes moraux (cas de la fiscalité) ?
– Peut-on continuer pour faire du chiffre d’affaires à stimuler les plus bas instincts humains (incitations latentes à la délinquence et même au crime) ?
Etc….
Pour résumer, dans l’homme, quelle hiérarchie donner à ses trois composantes: l’intelligence, le corps, le coeur ?
@ Al
Pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre …
Vos préjugés anti-catho trouble votre raisonnement.
Que dit le pâpe d’après cet article ?
1. Que la crise économique actuelle est grave.Peut être lit il le blog à Jorion 🙂
2.Une économie qui prône l’unité de quelques uns contre tous , de pays riches contre des pays pauvres est un système à revoir .
3. Que dans l’avenir , l’agriculture doit revenir à la mode …
@ Al bin
quand à votre questionnement : « Pour résumer, dans l’homme, quelle hiérarchie donner à ses trois composantes: l’intelligence, le corps, le coeur ? »
on peut répondre par une autre question « dans la religion chrétienne , quel hiérarchie donnée à ces trois composantes :le pâpe, le Christ , l’Amour .
Le capitalisme prônant la concurrence , il favorise par nature le jeu des alliances jusqu’à qu’à ce qu’un seul domine .En fait le pâpe est anti-capitaliste , mais il ne le sait pas .Tout comme certains sont , de part leur façon de servir l’amour , des chrétiens sans le savoir .
http://moineruminant.wordpress.com/2010/09/14/nouveau-livre-etty-hillesum-temoin-de-dieu-dans-labime-du-mal/
Duc de ….@
« Le capitalisme prônant la concurrence , il favorise par nature le jeu des alliances jusqu’à qu’à ce qu’un seul domine .En fait le pape est anti-capitaliste , mais il ne le sait pas . »
Tout un chacun sait que l’élection du Pape est une question d’alliance entre les cardinaux. L’histoire est là pour le démontrer. Un anti-capitaliste à la tête de la plus grande fortune multinationale du monde…..c’est original comme remarque. Jean-Paul 1er avait manifesté (témoignage d’un commissaire priseur français) l’intention de vendre une partie des biens culturels du Vatican pour en donner le prix aux pauvres du tiers-monde….. Devinez ce qui arriva ?
@ albin , os parmi les os .
JP number one fut buté ? Possible . C’est le sort de bien des saints.
Les pâpes sont comme tout le monde , plein de contradictions , parce qu’ils baignent dans la culture du moment ..
Si on devait se débarrasser du capitalisme du jour au lendemain , le chaos serait encore pire qu’une séparation graduée dans le temps .En économie , la difficulté est de trouver un modèle de remplacement .
D’où l’intérêt de ce blog.
Cool..
A passer sur Fox news…
Après visionnement des minutes de l’audition des heads de GS….
[…] This post was mentioned on Twitter by Entre midi, WonderRico. WonderRico said: http://goo.gl/fwtN8 "Quantitative easing explained"… […]
« Effondrement financier ? Je vois poindre à l’horizon les prédictions hâtives, et les polémiques stériles pour ensuite les gommer…
Ah, la Phase I (2007-2010) vous a vraiment déçu ?
« Ah, la Phase I (2007-2010) vous a vraiment déçu ? » : question de fin matois qui me laisse comme une poule devant un couteau…
vous avez entièrement raison red toad, ce n’est pas utile de chercher la justification de vues définitivement erronées, c’est nous qui nous conformons à la réalité. je trouve ces petits concours de prédiction puérils dans le contexte actuel.
Nous ne somme pas en Phase….
Pour moi c’est la Phase III, par respect pour les phases d’avant PJ.
http://www.ritholtz.com/blog/2010/11/the-new-economic-cycle/
Pour ceux qui aiment les phases.
La Crise, Acte II, sc 1
Les commentateurs, avec emphase
– Huns! Deux! Troie!
Une merveille bien qu’un poil démago, sans les premiers milliers de milliards le système s’effondrait, maintenant pour QE2 il faut bien que quelqu’un finance les déficits américains.
Comme plus personne ne veut le faire il reste la plance à billet avec l’alibi déflationniste. Ils ne vont qd même officiellement pas dire que plus personne ne veut de leur papier.
Dans le monde, il y a encore beaucoup de gens qui veulent bien du dollar… Les maffieux ou les dictateurs, par exemple. Ou simplement un commerçant chinois en Indonésie. Les bons du Trésor, bof, mais le green back, oui. Tant qu’on pourra avoir du pétrole avec des dollars, cela ira plus ou moins. « As good as oil »…
Peter Sloterdijk en français :
http://writer.zoho.com/public/wagner22/der-verletzte-stolz-%28trad%29
http://writer.zoho.com/public/wagner22/der-verletzte-stolz-(trad)
Article en Allemand :
http://www.scribd.com/doc/41339284/Spiegel-Der-verletzte-Stolz
Traduction du titre : « La fierté blessée »
Peter Sloterdijk 63 ans, est philosophe et recteur de Staatlichen Hochschule für Gestaltung à Karlsruhe. Depuis 2002 il anime le « Quartet philosophique » au ZDF, ensemble avec Rüdiger Safranski. Parmi les livres les plus connus de Sloterdijk, citons : « Critique de la raison cynique » (1983), etc.
J’ai passé 2 jours à le traduire, à temps plein, (je sature) mais il me semble que c’est lisible. Je pense que c’est intéressant … cela fait également écho à la dernière vidéo de P.Jorion, Je suis désolé, ça n’a rien à voir avec ce fil, donc si le modérateur souhaite déplacer mon post à un meilleur endroit ?
Bonne lecture !
Interview imaginaire de Lisztfr:
– Lisztfr, avez vous compris ce que vous avez traduit ?
Absolument …. pas.
– Pourquoi avoir été si lent à traduire ?
Parce que, c’est du Sloterdijk, phrase complexes, et puis j’avais perdu la main…
– Avez vous lu du Sloterdijk par ailleurs ?
Jamais.
Merci.
Aaaaaaaah, grand merci Lisztfr.
Peter Sloterdijk est un disciple de Heidegger.
Les deux sont partisans de la domestication de l’homme, notamment par « l’autodomestication » c’est-à-dire par la technique.
La génétique pourra remplacer l’éducation pour mettre en place « un homme nouveau. »
Tout le discours de ce « philosophe » est un éloge de la passivité.
vielen dank!
merci Lisztfr
on pourrait oser entendre amour blessé
http://www.youtube.com/watch?v=KXKhjxWyZNc&feature=player_embedded
Apparemment,
– Firefox 3.6.12 ne montre pas les toutes dernières lignes ! Avec Zohowriter, c’est toujours pareil.
– Internet explorer 6.0.2 ne montre rien du tout.
– Opéra (dernière version) montre l’intégralité du texte…
On peut toujours essayer la vue plate, qui fonctionne très bien dans IE…
@Moi :
merci de m’avoir encouragé 🙂
Bon, j’ai corrigé un nombre épouvantable de fautes… l’indignation citoyenne a du gagner le blog :).
@Marlowe
Tiens, n’ai-je pas entendu le vocable d’auto-domestication dans la bouche de P. Jorion ?
En tout cas Marlow, ce texte exprime le contraire de ce que vous écrivez. Au contraire il stigmatise la passivité et les procéder pour l’obtenir.
http://1libertaire.free.fr/sloterdijk04.html
LE POINT : L’avenir, selon vous, passe par la sortie de l’individualisme classique. Toute votre oeuvre récente, en particulier « Sphères », porte sur l’être-ensemble. « Chaque être est accompagné », écrivez-vous. Il faut radicaliser l’idée du lien, « louer le transfert et réfuter la solitude ».
P. SLOTERDIJK : Il nous faut aujourd’hui être révisionnistes par rapport à l’ensemble de pensées caractérisées comme « l’époque de la métaphysique ». J’ai donc participé au procès contre la substance et sa solitude. Notre culture a commis une erreur fondamentale en parlant du sujet humain seul : elle est allée trop loin dans la volonté d’analyser. Il faut s’arrêter au « deux ». L’individualisme métaphysique des Occidentaux parle de l’être humain dans une terminologie qui convient plutôt aux étoiles, aux grains de sable, à des individus physiques qui ne connaissent pas l’extase de l’être-voisin…. Les êtres humains sont selon moi des êtres surréels, littéralement, parce qu’ils vivent dans la surréalité de leurs liens toujours réciproques et toujours asymétriques.
===========
Je trouve que c’est merveilleusement bien dit, et juste…
En revanche je crois que l’individualisme économique et politique n’a qu’une visée, qui est tout bêtement d’éviter les rassemblements et les mouvements politiques importants, c’est pourquoi Thatcher dit qu’il n’y a que des individus: La seule chose qu’elle souhaite c’est d’éviter que naissent des mouvements politiques rivaux du sien. Le reste de sa pensée est sans intérêt.
Merci Lisztfr pour ce beau cadeau au blog.
Des pistes utiles de réflexion.
De l’info sur l’Allemagne, si rare…
Je suis germaniste, mais pas de bon niveau, et ne connaissait pas l’auteur
Ils ont oublié la fierté.
Il faut noter à ce propos que les luttes qui se sont déroulées en France depuis deux ans ont rarement abouti, mais se concluent par le sentiment d’avoir défendu sa dignité, par la fierté.
Celle qui pousse à la réflexion et donne la volonté d’y aller,
mais cette fois-ci pour renverser la tyrannie.
@Charles A :
J’ai l’impression qu’on pourrait dire à l’égard de ce texte ce que Moscovici (le vrai, Serge) disait à propos du texte sur la horde primitive de Freud, en souriant : « Quand-même, en 50 pages il torche un mythe ! ».
Il y a pas mal de roublardise stylistique aussi chez S. , un style redondant mais également précis, qui inspire sa pensée, par exemple, employer le même mot dans 2 contextes différents, comme pour « Ausgehen » sortir, – la souveraineté émane (sort) du peuple, et sortir de chez soit, donc un lien purement associatif, ainsi que spéculer, spéculer sur la passivité des citoyens… Il essaie de créer des associations de pensée, son texte n’est pas seulement déclaratif, il a aussi une fonction subliminale performative en créant des associations d’idées. Style très ample en enveloppant.
J’avais essayé de résumer « Le roi machine » (très bien), avec des phrases courtes, je n’y arrivais pas, j’étais désespéré. Jusqu’à ce que j’abandonne les phrases courtes et maîtrisables, pour l’embrouillamini des phrases longues, mais qui seules conviennent parfois probablement comme « contenant » de pensée ? Va savoir.
Donc il exhume ce mythe de Lucrèce, cette légende, et une légende contient toujours une part de vérité, j’espère que les historiens du blog nous éclairerons, pour redonner de la légitimité démocratique à tout ceux qui protestent contre l’état des choses ! ils nous donne des munitions fondamentales pour cette lutte qui est en cours, en décrivant exactement ce qu’on attend de nous en haut, la passivité absolu. Et en Allemagne c’est ignoble car on invoque n’importe quoi pour pouvoir construire cette gare dont les gens ne veulent pas. Merkel a dit qu’ils ne seraient plus crédibles au plan international, d’autres disent qu’il y a des engagements auprès de la Bundesbahn, et puis on invoque la légalité démocratique du dossier, ce qui est une pure « bureaucratie » comme le dit S. Bureaucratie et divertissement.
Effectivement le citoyen est pourvoyeur de légitimité puis on le renvoie chez lui pour qu’il ne participe plus ! bien je ne l’avais jamais vu aussi clairement, ni aussi clairement écrit. Et que la démocratie représentative ne consiste surtout à exclure les gens de la participation, bien voilà qui est clair. Dans le Monde, une philosophe avait écrit des choses semblables, – le retour de 1789 ?
Et que l’utopie consiste à rembourser la dette… c’est vrai ! c’est l’utopie officielle.
Jorion qui disait : Messieurs dames vous perdez un temps précieux… et Sloterdijk pareil, ne spéculez pas sur la passivité des citoyens !
Lisztfr @
M. Thatcher est britannique. Pour elle, l’individu british est doté de grandes valeurs morales. Ces individus sont capables d’autodiscipline, de soumettre volontairement leur « ego » au bien public .
A l’opposé, de Gaulle estimait que les individus français peuvent largement se tromper sous l’influence de leurs vices. Que l’individu de base peut être être trompé par les intellectuels. D’où la sévérité de de Gaulle pour les décideurs ayant failli et au contraire sa clémence légendaire pour les « paumés ». Mais de Gaulle estimait aussi que les français, gaulois de culture, étaient rarement capables de se rassembler sur des idées communes en oubliant leurs « ego ». D’où cette affirmation de de Gaulle que sur les choix fondamentaux, le peuple français ne se trompe jamais parce que alors le bien public apparaît comme une nécessité vitale. Et donc l’introduction du referendum comme expression de la « volonté divine du peuple ».
Anglais et français ne peuvent décidément pas rouler du même coté !
Merci Lisztfr !
Je partage ce que Sloterdijk et vous-même dites de l’isolement de l’individu face au divertissement télévisuel. Dans les campagnes cévennoles meurent les derniers représentants d’un mode de vie quasi inchangé depuis la Révocation de l’Edit de Nantes.
Les veillées entre familles protestantes n’ont pas résisté à l’automobile, au téléphone et surtout à la télévision. Quant aux maisons désertées par les enfants attirés par la ville, elles deviennent des résidences secondaires pour l’Europe du Nord ou la Suisse. Une forme de conscience et de solidarité pluri-centenaires se désagrège en moins d’une génération.
Jamais le temps de tout lire,
Mais sans vouloir diminuer Sloterdijk, nous avons eu en français des philosophes de l’être-ensemble.
Gilbert Simondon parle de l’individuation psychique et collective, et en fait une articulation fondamentale de notre rapport à la technique.
Notre qualité « surréel » d’humain , contingenté dans la double transmission génétique et culturelle (donc à base de support de mémoire donc de technique de ces supports, de soin/attention pour leur adoption individuelle et collective etc.) apparait aussi dans « l’absence d’essence » dont parle Bernard-Stiegler-dont-je -vous-rebats-les-oreilles- mais ce doit être d’une autre planète . Pourtant , je n’étais pas fana ab initio de l »énergie libidinale » et du fil rouge Freudien qui parcours aussi Stiegler (et qu’on peut reformuler sans psychanalyse ou plutôt sans les catégories vulgarisées qu’on en a retenu, refoulement&sexualité etc…).
L’être-ensemble est « donc » lié à l’amour-soin qu’on peut avoir pour l’ensemble des signes et techniques de mémoire qui fabriquent cet être-ensemble, ce qui va du culinaire (cru ou cuit) à Linux. Que les techniques conduisent, à chaque étape (« épokhé » dit l’autre) à un empoisonnement, suivi d’une ré-adoption (« remède ») par un « double redoublement » (admettons que ça jargonne un peu, là), qui dépasse la simple adaptation par de nouvelles pratiques de soin, c’est le schéma de base, construit autour de la notion de « pharmakon ».
Plutôt que d’appeler à une révolution, le constat Stieglerien nous met le nez sur notre « désaffection » ou « désorientation » (Cas limite qui sublime cette désaffection : Baudoin de Bodinat, pour les lecteurs peu nombreux qui l’auront lu aux Ed. de l’Encyclopédie des Nuisances) tant que nous ne reformons pas des pratiques de soins qui réabsorbent les nouvelles techniques.
Pour l’instant, on est très très débordés:
Outre le consumérisme (Bernays) et les stratégies du choc (N Klein) :
– Stade de la toxicité de notre lucarne sur le monde (télé réalité, Brelu Sarko ségo, j’ose)
– Stade de la toxicité de l’amitié par les liens sociaux (Feïssebouque)
– Stade de la « grammatisation » (recodification intime, disons) des gestes par l’industrie du divertissement (Wii Wii, oui oui oui je vous le dis tout comme je le pense, ma bonne dame)
Mais il faut nous préparer après sans doute un chaos économique (une dé-bandade de l’énergie libidinale, du désir du consommateur) à reprendre pied à pied terrain dans tous ses domaines pour y inscrire notre « singularité / incalculabilité », pour leur conférer la capacité d’infinitisation qui est celle de tous les objets transitionnels depuis notre doudou, et d’autre médiateurs indispensable de l’être-ensemble (j’y reviens enfin, ouf)
Lisztfr,
Merci !
( est-ce moi, ou est-ce que la traduction est la même répétée deux fois ?)
En tout cas, c’est trés intéressant, trés exact : oui la fierté blessée des Citoyens ne saurait durer ( sauf à être devenus des robots) …pas encore…Je ne connaissais pas cet auteur …découverte = bonheur !
Le pain et les jeux ne nous ont pas encore eu tout-à-fait : réveil en cours.
Après 1789, 2009 ?
11:49 06/04/2009
Sophie Wahnich :
La Révolution française, vingt ans après le bicentenaire, affleure à nouveau dans les discours publics. Le président de la République de reconnaître que ce n’est pas facile de gouverner un « pays régicide ».
(…)
Le désir de lois protectrices est au fondement du désir de droit. Le gouvernement joue avec le feu en refusant de traduire dans les faits cette demande populaire. Elle incarne un mode spécifique de la souveraineté en France : la souveraineté en actes. La disqualifier au nom de la seule démocratie représentative, c’est fragiliser encore davantage un pacte social d’unité déjà exsangue.
@Albin
C’est vrai. Comme en 40.
Quand vous parlez d’effondrement financier, vous voulez certainement dire par là un plus grand crack mondial inévitable, je me demande d’ailleurs qui aurait pu joué le plus sur lui ?
» Pour la prochaine monsieur Gagnant ou Placé ? »
» Heu !! et bien comme j’ai beaucoup de veine en ce moment, on va dire tout gagnant sur le meilleur crack du moment, en plus c’est bien connu le cheval le plus rapide, le plus fou, le mieux nourri à l’avoine ne nous fait jamais faux bond, n’est-ce pas Madame la marquise »
Et sinon comment il va le petit chien chien à la mèmère, les jeux, les courses, le marché, les jeux, le banco, le pigeonno, le banquier, le milliardaire, c’est ma grande passion, comme dirait certains grands artistes de ce monde, le poker c’est toute leur vie, alors que pendant ce temps là des milliards de gens crèvent de faim et de soif, oui parfois ça frise l’indécence …
Marlowe, il ne fallait pas dormir au fond de la salle pendant le cours de philo… Le vieux souabe à culotte de peau se retourne dans sa tombe à vous lire : contresens radical sur sa pensée. La technique moderne qu’il conçoit comme un projet d’arraisonnement de ce qui est est le péril pour MH, pas le destin obligé ni l’espérance. Sur ce dernier point, puisqu’il est question de lire, j’ai en main (les deux rassurez-vous) la publication récente de Bernard Stiegler, qui tente de penser globalement tous les aspects de la crise actuelles (il ne part pas de la finance, mais de l’accaparement des technologies -notamment de celles qui ont une implication cognitive par le marketing (l’accouplement devenant infernal de la technique et du marché sur fond de démission absolue de la responsabilité politique) . Je ne saurais trop conseiller la fréquentation de ce penseur, ainsi que du site qu’il anime ars industrialis (http://arsindustrialis.org/).
Bon dimanche
Tant pis si vous êtes sous la réponse à jicé et non Marlowe.
Je viens de faire une incise plus haut, Stieglerienne à souhait. MOi aussi étonné que kes gens ne voient pas plus l’immense résonance entre sa vision globale et ce qui se dit ici. Certes, son pari d’une vision globale est un peu grand.
Et dans son dernier ouvrage que je viens de finir, on a l’impression qu’il fait le propagandiste-camaléon, en s’obligeant à prendre le jargon d’un tel, puis d’un tel autre. La partie sur les questionneurs questionnants interdits de questionnés, qui revient à d’autres schémas équivalents (Protention/rétention de Husserl peut être), m’a fait penser à un exercice de style obligé, pour convaincre les 7,45 heideggerriens inflitrés dans son amphi, ou un autre avatar de la French theory, plein d’existance, de différance et d’autres trouvaille derridantes, deleuzesques la-can j’en peux plus je m’arrête.
Peter Sloterdijk a rendu hommage à Nietzsche pour le centenaire de sa mort en 2000 dans un discours de génie (oui), « La compétition des bonnes nouvelles ». J’ai retenu cette phrase admirable de Nietzsche finissant: « L’héroïsme est la bonne volonté qui accepte le naufrage absolu de soi-même ».
Le capitalisme n’est pas encore entré dans une telle phase de bonne volonté !
Merci pour la traduction, je m’y plonge à l’instant, et tant que nous y sommes et puisque nous sommes dimanche, voici un lien qui au sujet de l’état du sol qui n’a rien à voir non plus mais également intéressant me semble-t-il (là aussi, tout s’effondre):
http://www.youtube.com/watch?v=vzMhB1fgWew
Taotaquin @
« L’héroïsme est la bonne volonté qui accepte le naufrage absolu de soi-même ».
Très contestable dans sa généralisation: N’est pas héroïque l’auto-destruction de l’individu par la toxicomanie ou par son implication dans des activités criminelles ou même le suicide.
Est absolument héroïque « l’oubli de soi » au bénéfice de » l’ autre en difficulté ». Et cela porte le qualificatif de « pureté » dans toutes les religions quelles qu’elles soient et dans l’une d’elle le droit au qualificatif de « juste parmi les justes ».
@ Albin
Bien entendu, étant donné Karl Kraus: « Un aphorisme est soit une demi-vérité, soit une vérité et demie », ou la première maxime de Chamfort qui rappelle que la maxime ne doit pas être généralisée, que l’on doit à chaque fois se demander dans quel cas elle est applicable ou non.
La citation tirée du discours de Sloterdijk me fait simplement songer qu’il est inimaginable de prendre parti, et qu’à partir d’un certain degré de lucidité (conscience? – épuisement?), il n’est plus question de penser.
Quant à l’évolution sociétale, selon moi personne ne devrait commander et chacun devrait refuser d’obéir. J’en reviens chaque fois à Brassens, mais cette phrase devrait être enseignée dès l’école primaire: « Gloire à qui n’ayant pas d’idéal sacro-saint se borne à ne pas trop emmerder ses voisins. »
L’économie ne devrait pas être au service du « bonheur » comme je l’ai lu ici avec stupéfaction, mais au service du « minimum vital pour chaque habitant de cette planète ».
Le finalité de l’économie devrait être de nourrir, vêtir, loger correctement chaque individu. Il faudrait commencer par rétablir un impôt progressif sans plafonnement et redistribuer les richesses, mais le but de la politique est de maintenir la hiérarchie sociale et d’encourager la « compétition », et rien de plus.
La video est en gros celle de « Solutions Locales pour un Désordre Global », film peut être moins unilatéral que celui contre Monsanto de Mme Robin.
Il y a de quoi paniquer mais il faut relativiser sur l’ignorance qu’auraient les agronomes « conventionnels » de la réalité. Même si on leur demande dans leur majorité de bosser sur des sujets « fermés », on ne met pas si facilement les biologiste de base au pas.
A l’inverse, il est intéressant de se demander en quoi l’essor de l’agriculture entre disons 1100 (les abbayes ..) et 1850 n’a pas été trop nocif, alors qu’on a quand même MASSIVEMENT déforesté la France par exemple.
Je crois que la réponse tient pour bonne partie aux lois logarithmiques de la biodiversité : si vous restreignez un biotope à 20% de sa surface initiale (donc -80%, division par 5), vous perdez seulement 20% des espèces (-20%, division par 1.25), par exemple.
De ce fait, c’est comme l’histoire du nénuphar qui double dans la mare, on ne s’aperçoit de l’écroulement de la biodiversité que quand on passe d’une « agriculture tueuse » sur 80% des terres à une agriculture tueuse sur 99.5% des terres.
10% de friches et bosquets sauvent 90% de la biodiversité. On se rend compte maintenant que dans ce presque rien, il y avait beaucoup, c’est à dire qu’on va éradiquer 90% de la biodiversité au prétexte innocent de rabouter deux parcelles qu’un rideau d’arbres séparait, ou au prétexte de canaliser tel ru qui alimentait par une diversion une fondrière qu’on trouve gênante .
Genevoix ou Giono peuvent pleurer.
Et leurs pleurs, si nous les entendons, nous disent que c’est à nous de déboucler ces positions là.
Albin trouve Nietzsche contestable.
@ P.Jorion
Il est souvent très contestable, Nietszche. Il a écrit beaucoup de bêtises. Ce qui est surprenant chez lui c’est qu’il peut être génial et très bête à la fois, d’une lucidité implacable et d’un aveuglement étonnant, souvent dans la même page.
J’ai sur ma table le Vol. VIII de ses O.C.dans l’édition Colli & Montinari chez Gallimard. Je l’ouvre au hasard: « Le nom de Wagner reste celui qui symbolise la ruine de la musique, comme celui du Bernin symbolise la ruine de la sculpture ». (p. 50). Deux grosses conneries dans une seule phrase.
Page suivante: « La sympathie que Brahms inspire indiscutablement par endroits […] est longtemps restée pour moi une énigme. Jusqu’au jour, où, presque par hasard, j’ai découvert qu’il agissait sur un type humain bien précis. Il a la mélancolie de l’impuissance. Il ne crée pas par surabondance de richesse, il a soif de richesse. » Nouvelle énormité que dite par un inconnu aurait figuré dans le « Dictionnaire de la bêtise » de Carrière et Bechtel.
Un peu plus loin: » Par sa naissance, Socrate appartenait à la couche la plus basse de la plèbe: Socrate était peuple. On sait, on peut même encore voir, combien il était laid. Mais la laideur, qui est déjà en soi une objection, était pour les Grecs presque un motif de refus. Socrate, d’ailleurs, était-il grec? […] Ceux des criminalistes qui sont anthropologues nous disent que le criminel caractérisé est laid. [….] Socrate était-il un criminel caracterisé? » (p.70)
Et ailleurs: « Et que des individus comme Shelley, Hölderlin, Leopardi finissent par sombrer n’est que juste; je n’ai guère d’estime pour ce genre d’individus. »
Etc, etc, etc
@pablo75: Concernant l’art, un avis n’est jamais con, c’est juste une question de goût. Enfin, je suis pas spécialiste non plus hein donc mon avis vaut ce qu’il vaut… Par exemple, je trouve que Raphaël est kitsch. 🙂
Concernant Socrate, il y a là beaucoup de provoc (et un tantinet de second degré, je crois). Nietzsche était comme ça et la philosophie au marteau, ça peut parfois choquer les âmes délicates.
Mais bon, de manière générale, je suis d’accord avec vous, je vois pas pourquoi on n’admettrait pas que les grands philosophes ont parfois dit de grosses conneries. Hegel par exemple et Kojève à sa suite… Euh non, je vais laisser tomber le sujet, je vais me faire expulser du blog… 🙂
@ALBIN: Concernant la citation, il y a dedans « bonne volonté ». Je pense que c’est important pour la compréhension du sens. La phrase est très jolie, elle parle du sacrifice de soi pour une bonne cause, l’héroïsme quoi. 🙂
@ timiota
le film s’appelle « alerte à babylone », c’est de jean druon a qui on doit entre autres « un siècle de progrès sans merci » et a apparemment servi de grosse source d’inspiration pour « solutions locales… »
@ Pablo75
ne sentez-vous pas, ô mon frère, poindre le sentiment de Paul au sujet du philosophe au marteau, il prétend qu’il est un « farceur » !
oui !
@ Moi
« Concernant l’art, un avis n’est jamais con ». On voit que vous ne fréquentez pas les musées et les expositions… (« Ce qui entend le plus de bêtises dans le monde est peut-être un tableau de musée », ont écrit les Goncourt, grands amateurs d’art s’il en fut).
« C’est juste une question de goût ». On voit aussi que vous ne connaissez rien à l’art et que vous n’avez pas réfléchi beaucoup là-dessus…
« Par exemple, je trouve que Raphaël est kitsch. » Voila la preuve définitive de mon affirmation précédente…
Vous trouvez que dire, par exemple: « Bach est nul » ou « Velázquez ne sait pas peindre » ou « la cathédrale de Reims est moche » n’est pas du tout con? Qui dit ça a simplement mauvais goût pour vous?
Moi je pense que l’art est aussi irrémédiablement objectif que la connerie, et que, donc, pour le juger il faut être un peu informé. Par exemple, si vous aviez lu l’excellente « Histoire de l’art » d’E.Gombrich, vous n’auriez pas pu dire que Raphaël est kitsch. Confondre la « perfection » avec le kitsch c’est grave – sauf si vous êtes très myope ou vous connaissez mal le signification de ce mot venu de l’Est.
« Raphaël, que l’on a écrasé sous une réputation de mièvrerie, me semble un artiste extrêmement fascinant, varié, et dont les oeuvres continuent à nous dire quantité de choses. Encore faut-il savoir, ou vouloir, lire ces oeuvres », a écrit le grand spécialiste italien de la peinture Federico Zeri (que vous pourriez feuilleter aussi pour apprendre à lire un tableau – parce que la peinture est l’art qui a besoin de plus d’initiation pour être compris).
Vous trouvez que ce portrait de Castiglione, l’un de plus beaux tableaux du Louvre (mais mal reproduit dans la photo, trop sombre) est kitsch?
http://histoiredelart.net/artistes/XVI/tableaux_raphael/Raphael-Castiglione-1515.jpg
Et son autoportrait avec un ami, qu’on peut voir au Louvre aussi, peint quelques mois avant de mourir, déjà malade, vous le trouvez aussi kitsch? (photo trop sombre également)
http://www.artliste.com/autoportrait-ami-raffaello-santi-14-928-iphone.jpg
Quant aux bêtises des philosophes, c’est sûr que la corporation est l’une des plus prolifiques dans le domaine de l’ânerie pure et dure. Quelques exemples pour ceux qui croient que parce qu’on a construit des immenses châteaux de cartes avec des mots creux on est très lucide:
Les mâles sont produits en plus grand nombre quand le vent est du nord.
(Aristote)
Lorsque la semence provient du testicule droit, les fils ressemblent à leur père, et du testicule gauche, à leur mère.
(Parmenide)
Il y a un principe bon qui a engendré l’ordre, la lumière et l’homme; il y a un principe mauvais qui a engendré le chaos, les ténèbres et la femme.
(Pythagore)
Aussi est-il permis d’affirmer, sans hésitation, que les femmes ne jouissent pas naturellement d’un droit égal à celui des hommes, mais qu’elles leur sont naturellement inférieures. Par suite, il est impossible […] que les hommes soient gouvernés par les femmes.
(Spinoza)
Les Noirs d’Afrique n’ont par nature pas de sentiments qui s’élèvent au-dessus de l’insignifiant.
(Kant)
Presque toutes les petites filles apprennent avec répugnance à lire et à écrire; mais, quant à tenir l’aiguille, c’est ce qu’elles apprennent toujours volontiers.
(Rousseau)
La chevelure est une formation de nature végétale plutôt qu’animale, et elle est moins une preuve de force qu’un signe de faiblesse de l’organisme.
(Hegel)
Les femmes peuvent avoir des idées, du goût, de la finesse, mais elles n’ont pas l’idéal. La différence entre l’homme et la femme est celle de l’animal et de la plante: l’animal correspond au caractère de l’homme, la plante à celui de la femme, car elle est davantage déploiement tranquille dont le principe est l’unité indéterminée du sentiment. Si les femmes sont à la tête du gouvernement, l’État est en danger, car elles n’agissent pas selon les exigences de l’universalité, mais d’après les penchants et les opinions accidentels.
(Hegel.
Que l’on prenne la femme au sérieux: comme, aussitôt, la femme la plus belle devient laide!
(Nietzsche)
C’est une idée condamnée à l’avance que de vouloir lancer les femmes dans la lutte pour la vie au même titre que les hommes. […] Le destin de la femme doit rester ce qu’il est: dans la jeunesse, celui d’une délicieuse et adorable chose; dans l’âge mûr, celui d’une épouse aimée.
(Freud)
L’envie de réussir chez une femme est une névrose, le résultat d’un complexe de castration dont elle ne guérira que par une totale acceptation de son destin passif.
(Freud)
Tout anticommuniste est un chien.
(Sartre)
Etc, etc, etc
@Karluss
« ne sentez-vous pas, ô mon frère, poindre le sentiment de Paul au sujet du philosophe au marteau, il prétend qu’il est un « farceur » ! »
Je sais bien (« Nietzsche était un vieux farceur, comme Socrate lui–même d’ailleurs. Nietzsche est, parmi les philosophes, le plus socratique de tous : il parle du même lieu exactement que Socrate, celui du dialogue pur de l’homme avec sa raison – ce qui l’oblige en particulier à écarter de la philosophie son fatras judéo–chrétien, pour rendre à son discours une qualité proprement grecque ». 18 mai 2008 à 16:36), mais ça change quoi à l’affaire?
@pablo75 :
En ce qui concerne Brahms, il est sur la voie de la « viennoiserie » c’est mon sentiment personnel, après l’avoir beaucoup aimé, et joué, je ne l’aime plus, presque plus, et la pensée de Nietzsche très éclairante. Oui, on peut éprouver de la sympathie pour lui, exactement et non de l’admiration car on doit supporter ces oeuvres ratées et névrotiques, bourgeoises oserais-je dire, cossues, qui sentent le sofa et les tapis de velours, la boiserie des salons.
Parfois aussi, c’est raté tout simplement parce qu’on a perdu la clef de l’interprétation, on rabache bêtement un morceau sans en découvrir les gemmes… Wagner avait le génie du détail, de la forme restreinte, miniature dit Nietzsche et si l’on n’a pas ce génie musical essentiel, on passe à côté de tout ce qui fait la beauté d’une pièce… donc il resterai à retrouver Brahms en se permettant de le jouer totalement différemment. Il faut se nettoyer l’oreille, du rythme trop rapide, etc.
Franchement, je ne sais pas ce qui de Brahms mérite d’être sauvé, si ce n’est le concerto pour clarinette… l’Opus 117 et suivants le reste est maladif. Le sentiment prend le dessus, la musique devient alibi à l’étalement, c’est débraillé ! De même je ne suis pas du genre à écouter Schubert. Un certain romantisme primesautier ou mélancolique ne passe plus mon filtre.
La symphonie n° 3 est l’ôde à Loulou, ou l’adieu au monde austro-hongrois… le sentiment est déconstructif, celui des soleils couchants, et en même temps pas assez fort. Je m’abreuve à d’autres sources, plus mystérieuses, Bach, les toccatas par ex dont la force réside dans leur aspect décoratif, fortement construit, c’est une musique qui ne nous parle pas et c’est tant mieux, on l’admire sans être requis à l’émotionnel. Elle est indirecte, l’émotion est là mais il faut la reconstruire, la découvrir la déchiffrer dans la forme, elle est résiduelle.
La 5è, eh bien c’est beau à jouer, ça sonne parfaitement, la beauté des notes crée une alchimie décorative, un caleidoscope. Et le 2è mouvement de la 2è toccata est certainement plus profond que tout Brahms réuni, ce sont de profondes méditations musicales, dont le sens ne se découvre pas, le sens est inclus, captif en elles. Une sorte de pudeur, on ne va pas clamer que tout va mal, non on tourne le dos au monde et l’on va jouer un peu, pour voir. De même chez Chopin, ça démarre très mal et puis la beauté de la musique emporte le compositeur, bien souvent.
@ Lisztfr
Il faudrait des heures pour vous répondre, tellement ce que vous dites est injuste, pour ne pas dire énorme…
D’abord, Brahms est l’un des compositeurs les plus difficiles à bien interpréter. C’est très facile de l’alourdir, de le rendre pachydermique, ennuyeux (c’etait aussi le cas de Bach avant les « baroqueux » – la fameuse « machine à coudre »). Écoutez ses symphonies par Furtwaengler, Haitink, Mravinski, Carlos Kleiber, Giulini ou Fritz Reiner, son Requiem allemand dans l’interprétation d’Harnoncourt qui vient de sortir, sa Rhapsodie pour alto par Kathleen Ferrier, ses Ballades par Michelangeli, ses Sonates par Richter, ses opus 117, 118 et 119 par Kempf, son concert pour violon par Oistrakh-Konwitschny ou Ferras-Karajan, ses concerts pour piano par Gilels-Reiner… Quant à sa musique de chambre, c’est une mine de beauté – mais encore une fois il faut bien choisir les interprètes et l’écouter sans les préjugés des « modernes ».
Après, vous dites des choses étranges – vous parlez d’un Concerto pour clarinette qui n’existe pas (il y a un très beau Quintette, en plus de son Trio et 2 sonates, pour clarinette), vous affublez Brahms de tous les vieux poncifs des wagneriens: bourgeois, sentimental, viennois, etc, comme si vous ne saviez rien de sa vie et que vous vous basiez pour en parler sur les photos de ses dernières années, et surtout vous montrez que vous connaissez très mal son oeuvre: dire d’un compositeur aussi préoccupé de Forme, de construction, de distance (on lui a souvent reproché sa froideur) qu’il est « débraillé », « maladif », « névrotique », « déconstructif » même, c’est vraiment du n’importe quoi.
Et pour couronner le tout vous écrivez: « La symphonie n° 3 est l’ôde à Loulou ». Un question: avez-vous entendu la version terrible de Furtwaengler publiée par Deutsche Grammophon dans la série Dokumente, dont on a écrit: « Comme presque toutes les dernières interprétations de Furtwangler, celle-ci est d’un pessimisme fini, d’une désespérée noirceur, et l’extase du premier mouvement est wagnérienne, c’est l’orgasme de la mort »? Procurez-vous le disque et en l’entendant essayez de penser à votre Loulou.
Pour finir, ce que vous dites de Bach est également étrange, pour ne pas dire contradictoire: « les toccatas par ex dont la force réside dans leur aspect décoratif, fortement construit ». Ce qui est fortement construit n’est jamais décoratif. Surtout chez Bach, où rien n’est décoratif. Vous écrivez aussi de sa musique: « on l’admire sans être requis à l’émotionnel. Elle est indirecte, l’émotion est là mais il faut la reconstruire ». S’il faut reconstruire l’émotion on est donc requis par l’émotionnel, non?
Quant à votre: « c’est une musique qui ne nous parle pas », j’ai l’impression que vous connaissez mal Bach aussi, sa pensée, ses intentions de compositeur et surtout le message spirituel qui se cache dans la force de sa Forme.
@pablo75
Et surtout j’ai oublié les variations sur un thème de Paganini, qui sont vraiment magnifiques…
Comme vous dites :
Quant à votre: « c’est une musique qui ne nous parle pas », j’ai l’impression que vous connaissez mal Bach aussi, sa pensée, ses intentions de compositeur et surtout le message spirituel qui se cache dans la force de sa Forme.
===========
C’est vous qui le dites, « dans la force de sa forme » bien merci, c’est exactement ce que je disais… ce n’est pas d’accès immédiat.
J’ajouterais que Brahms est un peu le « Rodin » de la musique, beaucoup de génie mais, mais, pas d’idées, pour être méchant 🙂
Je savais de toute façon que les goûts et les couleurs ne se discutent pas, et puis sont sujets à révision.
C’est la différence entre le classicisme et le romantisme.
Bon, je ne vais pas mettre en forme ma réponse car c’est complexe :
a) Tout art est décoratif au sens de Gadamer, je vais poster une petite vidéo de G un jour. Décoratif n’est pas péjoratif, sinon je ne l’aurais pas employé à propos de Bach, c’est simplement prendre le tout, de large passages, et cela s’oppose à l’analyse en effet. On a beau décortiquer la structure d’une fugue, à quoi bon ? Il faut en faire la synthèse ou même ne pas la faire et la laisser en l’air, la contempler comme décoration. Nul n’est forcé à comprendre dans ce sens précis musicologique… Décoratif s’oppose aussi à l’émotionnel.
« vous affublez Brahms de tous les vieux poncifs des wagneriens: bourgeois, sentimental, viennois, etc, comme si vous ne saviez rien de sa vie »
Exacte, je ne me base que sur sa musique… je suis désolé mais ça ne s’écoute que dans des demeures bien bourgeoises, le son déjà est riche en soi, ample, on ne lésine pas sur l’instrumental, ensuite bon, il faut faire sonner toutes les grosses cordes du piano pour bien montrer sa force d’inspiration etc…
Les danses hongroises c’est quoi ? de la Viennoiserie; Ca l’est devenu. On a le droit d’aimer ça, en tant que jeune fille, en rêvant à sa fenêtre, en lisant Kafka d’une main. Ah la beauté, la jeunesse, Ah le bon chocolat viennois, Ah les viennois !!!
Il y avait 2 écoles au temps de Brahms, la sienne traditionaliste et l’autre, moderniste, Liszt par exemple. D’ailleurs Brahms n’a même pas reconnu le génie de Brückner pour vous dire que que bon, Brahms n’est pas infaillible. Et si vous aimez Brahms tant mieux ! Mais je doute qu’on puisse lui vouer un culte toute sa vie… mais moi aussi j’ai adoré les concertos pour piano, et puis le concerto pour violon mais cet âge romantique correspond à la jeunesse … Comme « le diable au corps », jean Marais, par ex. Je crois que l’époque n’est pas à la festivité brahmsienne non plus. Qui peut la conscience tranquille, s’extasier devant le brillant des lustres, les salles de bal et les valses viennoises ? Sauf le jour de l’an.
Et le concerto pour violon est le plus sublime qui soit (avec celui de Beethoven), certainement… mais qui le comprends, à part moi ? savent-ils ce qu’ils jouent ?
PHILAMINTE
Mais en comprend-on bien comme moi la finesse?
PHILAMINTE
Mais quand vous avez fait ce charmant quoi qu’on die,
Avez-vous compris, vous, toute son énergie?
Songiez-vous bien vous-même à tout ce qu’il nous dit,
Et pensiez-vous alors y mettre tant d’esprit?
TRISSOTIN
Hay, hay.
Vous savez que Chopin détestait Schuman ? eh bien il avait sans doute raison. Moi aussi. Et nous détestons comme nous aimons, sinon… c’est de l’amour tiède.
Ballades de Chopin, oui. La rhapsodie pour alto, je ne la connais pas.
La ballade…
TRISSOTIN
La ballade, à mon goût, est une chose fade….
Le problème avec le romantisme en général c’est que c’est un tel déluge de sentiments qu’on en oublie la beauté, l’intérêt de la musique elle-même. C’est une hallucination pure, une connexion directe sur le psychisme. C’est pourquoi elle est moins polyphonique aussi tandis que chez Bach, rien que d’écouter les sons qui s’entrechoquent, qui se composent suffit, voilà la musique est plus proche, la sonorité, le « décoratif », parce que l’immédiateté de l’émotion ne nous emporte pas tout de suite. Et, Chopin jouait Bach tous les jours, le WTC.
Ce qui est véritablement important c’est la texture musicale. La texture est très travaillée chez Bach, à savoir qu’on n’a jamais fini d’écouter la polyphonie, plusieurs voix à la fois avec ses deux oreilles.. tandis qu’ailleurs cela n’est pas important, à partir de Chopin. 1 voix et l’accompagnement. C’est un aplatissement musical
Comme quoi, Nietzsche fait parler 🙂
@Pablo75
Merci pour les citations aussi, très intéressantes, sur la misogynie finalement.
@ Lisztfr
Vous avez des « manies » étranges en musique, et des idées un peu confuses, je trouve. Et aussi en art: « J’ajouterais que Brahms est un peu le « Rodin » de la musique, beaucoup de génie mais, mais, pas d’idées, pour être méchant ».
Brahms: 122 opus plus une vingtaine d’oeuvres sans numéro d’opus dans tous les domaines de la musique (sauf l’opéra) : pour un compositeur sans idées ce n’est pas mal du tout. J’ajoute qu’une grande partie de ces oeuvres sont toujours jouées partout. Comment ça se fait que depuis un siècle et demi les mélomanes aiment tant un tel créateur sans idées?
Quant à Rodin, vous avez mal choisi votre exemple: c’est le sculpteur le plus original et inventif depuis au moins trois siècles. À mon avis vous ne connaissez pas le Musée Rodin, vous devriez y aller pour voir quel genre d’artiste protéiforme était Rodin. Et après à celui d’Orsay, où vous pourrez voir le très impressionnant original en plâtre de ce chef-d’oeuvre unique qu’est la Porte de l’Enfer, dans laquelle il y a des dizaines d’idées concentrées – dont le célèbre Penseur.
http://www.galerie.roi-president.com/displayimage.php?pid=1346&fullsize=1
« Tout art est décoratif au sens de Gadamer »… Laissons de côté l’Esthétique des philosophes, ça nous mènerait trop loin d’en parler. Et à propos de philosophie, utiliser contre Brahms l’argument selon lequel sa musique « ne s’écoute que dans des demeures bien bourgeoises, le son déjà est riche en soi, ample, on ne lésine pas sur l’instrumental », c’est très décevant de votre part. Vous retardez d’un siècle au moins. C’est fini la Vienne du XIXe siècle avec ses salons. Brahms est autant joué au Japon ou en Chine qu’en Autriche.
« Les danses hongroises c’est quoi ? de la Viennoiserie; Ca l’est devenu. On a le droit d’aimer ça, en tant que jeune fille, en rêvant à sa fenêtre, en lisant Kafka d’une main. » Encore une fois vous avez tout faux. Les danses hongroises c’est des danses adaptées de musiques traditionnelles, tziganes pour la plupart, que Brahms avait entendu dans ses tournées avec le violoniste Eduard Reményi à travers l’Allemagne à l’âge de 19-20 ans. Rien donc de plus populaire, et donc de moins viennois. D’ailleurs les premières ont été refusées par son éditeur quand il a voulu les publier. Quant à l’idée que les jeunes filles romantiques lisent Kafka en les écoutant, je ne sais pas d’où elle sort mais elle est vraiment saugrenue…
« l’époque n’est pas à la festivité brahmsienne non plus. Qui peut la conscience tranquille, s’extasier devant le brillant des lustres, les salles de bal et les valses viennoises ? » Mais vous ne confondriez pas Brahms avec Johann Strauss? Je note aussi au passage que vous n’avez pas peur de la contradiction: avant Brahms était pour vous « maladif » et « névrotique » et maintenant il est festif et donc frivole. Il faudrait savoir…
Vous trouvez vraiment que le début de sa Première symphonie est festif?:
http://www.youtube.com/watch?v=Dcikda3cTos
Vous vous trompez aussi quand vous prenez Brahms pour un romantique: c’est un classique très influencé par Bach, Haydn et Beethoven. Écoutez Richter dans l’intermezzo op 118 nº 6 et dites-moi si vous trouvez ça « viennois »:
http://www.youtube.com/watch?v=crrxk6ptsFc
Écoutez aussi le 2e mouv. du Quatuor avec piano Op.26 nº 2 par Richter et les Borodin:
http://www.youtube.com/watch?v=aOqpx85ZEqU&feature=related
Quant à Schumann, que vous dites détester (quel blasphème !!), écoutez l’Andante de son Quatuor avec piano op. 47, l’une des plus belles musiques écrites au XIXe siècle – en deux versions (pas idéales, mais je n’ai pas trouvé d’autre), une ancienne et une moderne:
http://www.youtube.com/watch?v=Ko0IwZcZ35s
http://www.youtube.com/watch?v=u9cGMoN0DnQ
Et pour finir, puisque vous dites ne pas aimer non plus Schubert (encore un sacrilège !!) écoutez son sublime Impromptu op. 90 nº 3 (par K. Zimerman, auteur, pour moi, de la plus belle interprétation en disque des Impromptus):
http://www.youtube.com/watch?v=KkqDEh-fXVI&playnext=1&list=PL530F653A322F02D8&index=1
Et surtout écoutez le sublime adagio de son Quintette en ut, chef-d’oeuvre absolu de l’histoire de la musique, écrit deux mois avant sa disparition à 31 ans, et qui « sent » vraiment la mort (si vous en cherchez une version, pour moi la meilleure est celle du Quatuor Weller avec D.Gurtler chez Decca -1970-):
La première partie, l’acceptation:
http://www.youtube.com/watch?v=OLtJmOHRJIQ&feature=related
Et la deuxième, la révolte et la résignation:
http://www.youtube.com/watch?v=GFNsTlsDCro&feature=related
Si après ça, vous continuez à dire que vous n’aimez pas Schubert, alors là…
@Pablo75
http://www.facebook.com/topic.php?uid=2218192368&topic=3788
Keon
I don’t think it was far fetched. Here are some excerpts from Gabriel Engel’s work on Bruckner.
« Heroic Richter now carried the banner into the British Isles, in spite of Brahms’ reproving earning, « You surely are not going to perform Bruckner in England! »
« The Seventh Symphony continued making new conquests. Cologne, Graz, Chicago, New York, and Amsterdam paid tribute to its greatness. When it reached Hamburg the aged teacher of Brahms said it was the greatest symphony of modern times. Brahms, however, continued to shrug his shoulders, and remarked: « In the case of Bruckner one needn’t use the word ‘Symphony’; it’s enough to talk of a kind of ‘fake’ which will be forgotten in a few years. » »
Je poste ceci à la hâte, j’y reviendrais bientôt.
Parfois en fait j’adopte les opinions des autres. C’est pratique. Par exemple concernant Rodin, je n’ai fait que lire cette opinion quelque part, sans l’avoir vérifiée moi-même. Et parfois les images en mon esprit s’imposent à l’écriture sans que je puisse non plus les analyser ou les modifier (la jeune fille lisant Kafka) . Disons que Proust aurait relié tout ceci à sa biographie.
La porte des enfers de Rodin : une porte semblable existe en italie, sculpture classique.
Mon opinion à propos de Rodin est qu’il est influencé par l’impressionnisme, le traitement de la surface apparaît comme irrégulier, comme un tableau pointilliste… il ne veut plus du contour simple, lisse.
Je dois dire que mon œuvre préférée depuis pas mal de temps est la grand Pâques Russe de Rimsky Korsakov, ou en effet la fin de l’enfant et les sortilèges de Ravel :
http://www.youtube.com/watch?v=ty8CCHicF40
http://www.youtube.com/watch?v=ozIf-d8WarY
Sans oublier Rameau, tout simplement le tambourin et pièces annexes… Je suis infidèle en musique, j’abandonne mes anciennes passions, parce que. A quoi bon réécouter Pélléas, et tout Debussy ? Je connais par coeur, et finalement, toutes ces fines harmoniques complexes irritent mon esprit…
De même Purcel, Tristan etc…
Si le Roi m’avait donné
Paris, sa grand’ville,
Et qu’il me fallût quitter
L’amour de ma mie,
Je dirais au roi Henri:
« Reprenez votre Paris:
J’aime mieux ma mie, au gué!
J’aime mieux ma mie. »
Je préfère le soleil de Bach à l’élégie pour le moment. Besoin roboratif. Sans oublier l’opéra bien sûr, Bizet, etc. l’année dernière il y avait un concours pour le meilleurs opéra, à Sat3. Très bon…
Ceci écrit à la hâte, excusez moi
http://www.youtube.com/watch?v=mOnA7GIq2NE
ValentinaLisitsa | July 18, 2010
Alexander Warenberg’s transcription of the 2nd Symphony for piano and (missing) orchestra
Il y en a d’autres
@ Lisztfr
Bach et Bruckner: vous prêchez un convaincu (j’en ai parlé souvent ici). Mais moi aimer Bach (je l’écoute tous les jours) ne m’a jamais empêché d’aimer toute autre sorte de belle musique. J’écoute sans préjugés et surtout sans théories dans la tête.
Petit cadeau: l’un de plus beaux « morceaux » d’orgue de notre ami Jean-Sébastien: le prélude BWV 566, dans la meilleure version qui existe en disque pour moi, celle de Marie-Madeleine Duruflé aux orgues de la cathédrale de Soissons, incomparable de puissance, sachant dans le final faire ressortir comme personne toute la force « brucknerienne » du jeune Bach.
Lequel n’a besoin que de 3′ 20 » pour montrer qu’il est vraiment au-dessus de tous les autres.
http://www.youtube.com/watch?v=CiJIElezuxc
(Le disque se trouve dans un coffret que tout amateur d’orgue devrait avoir et qu’on trouve à un prix défiant toute concurrende:19 € les 5 cds !!)
http://www.amazon.fr/Bach-Pr%C3%A9ludes-Fugues-Orgue-Coffret/dp/B000V1Z0D0/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=music&qid=1278265369&sr=1-1
@pablo75
Effectivement cet orgue a une clarté inouie ! toute la splendeur du ciel clair se reflète dans ses pures harmonies. Et je ne connaissais pas.
J’aime bien la 532 également : (un peut de hallélouia 🙂
http://www.youtube.com/watch?v=ZFsJ_i525s0
Le pianiste dédicataire de l’église de Senlis la joue aussi… le nom m’échappe…
Je dois écouter le quintet de Brückner avant tout
@pablo75 17 novembre 2010 à 11:20
« La première partie, l’acceptation:
Et la deuxième, la révolte et la résignation: »
+1
Et aussi l’Andantino de la sonate D959
http://www.youtube.com/watch?v=xru4kyw8S6o
@ Lisztfr
Ceci vous est dédicassé, du moins à l’original et non le pseudo
http://www.tudou.com/programs/view/3HLKZY3ALJ8/
@ Lisztfr
Une interprétation du même prélude et fugue BWV 532 bien meilleure, par Karl Richter
http://www.youtube.com/watch?v=g8hk38V9IQw&feature=related
Et la fugue transcrite pour piano et jouée par Cziffra
http://www.youtube.com/watch?v=ZFUC8CtSN5U
Quant au quintette de Bruckner (sa seule oeuvre de chambre, écrite après sa 5e symphonie, à 54 ans) c’est un chef-d’eouvre à la beauté étrange, avec un Adagio sublime:
1er mouvement, Gemässigt
http://www.youtube.com/watch?v=QaNgo5ClH5M
2e Scherzo
http://www.youtube.com/watch?v=j7nnqxGBg9s&feature=related
3e Adagio
http://www.youtube.com/watch?v=Xy9u3mkiVG0&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=fckPx_jgwAE&feature=related
4e Finale
http://www.youtube.com/watch?v=wNy6G6lSxek&feature=related
@ Fujisan
Vous faîtes bien de rappeler ces deux sommets du piano. Rien de plus schumannien que sa Fantaisie (dédiée à Liszt, en effet) et rien de plus schubertien au piano que l’Andantino de sa 20e sonate, écrite un mois et demi avant sa mort (dans les deux dernières années de sa vie, Schubert n’a produit que des chefs-d’oeuvre: ses 3 dernières sonates pour piano, les Impromptus, le Voyage d’hiver et Le Pâtre sur le rocher, le Trio nº 2, la Messe nº 6, le Quintette en ut, la 9e symphonie – et quand on pense qu’il est mort à 31 ans !!)
De Schumann il y a aussi « In der Nacht » – à jouer « avec passion » – (la nuit pour Novalis: « le sein fécond de la Révélation »):
Par Brendel:
http://www.youtube.com/watch?v=wGpSTBYV5SI
n », et rien de
plus.
ah, oui, il y a un grand danger à ce que l’on veuille « d’en haut » nous imposer une forme de « bonheur » dont nous ne voulons pas …autre forme de dictature ….( les petits bonheurs viennent de l’intéreur, de chacun(e) ….quelle horreur,ces gens qui pensent pour l’autre ! l’autre réduit donc à l’état de « chose » non pensante .
Les besoins fondamentaux, voilà l’essentiel . Donc, ce que vous dites.
Discussion remarquable. Toute l’escroquerie qui est aussi impunie à ce jour que les crimes de guerre, c’est affligeant.
Vers 18:30, il me semble que Mme Tavakoli, en suggérant que les électeurs américains doivent voter contre tous les représentants en fonction, se rapproche de fameux « Qu’ils s’en aillent tous (vite, la révolution citoyenne) » de Mélenchon. Mais c’était d’avant l’élection…
@ la modération .
Comme il est clair que plus aucun de mes messages ne passera le filtre de la modération, je m’adresse directement à vous dans l’hypothèse où ce n’est pas l’informatique qui se charge d’écarter les « indésirables » à la seule apparition d’un pseudonyme ou d’une adresse mail !
Sachez que votre acharnement ne me dérange pas dans la mesure ou de nombreux intervenants expriment avec beaucoup plus de talent que je ne pourrais le faire, les mêmes convictions et les mêmes conclusions .
Il y a donc beaucoup de relâchement dans votre vigilance et c’est très bien !
Cela me réjouis que les gens se réveillent ainsi malgré tous les efforts déployés pour l’empêcher et je pense que les activités des modérateurs qui sévissent partout sur l’internet relèvent de ces efforts .
Ce blog est très intéressant et les intervenants souvent d’un haut niveau, mais on finit par se poser des questions sur la finalité réelle de tels sites, des commentateurs l’ont déjà exprimé . La modération stricte pratiquement centrée sur un seul et unique sujet ( les autres thèmes interdits servant à amalgamer et discréditer ) y est pour beaucoup dans ces interrogations .
La modération du blog se fait en fonction du mérite propre de chaque commentaire.
Les commentaires d’intervenants dont vous semblez partager les conclusions et qui ont pu passer le filtre de la modération l’ont fait précisément sur la base de leur flou artistique : on ne peut pas modérer un message qui dit « on nous cache tout » sans plus de détail, car ce serait un procès d’intention, mais on peut modérer un message qui dit : « on vous cache ceci et cela et ce sont ces gens pour telle ou telle raison qui le font volontairement pour contrôler le monde et plonger la planète dans les ténébres ». Vous saisissez l’idée, n’est-ce-pas ?
Soyez certains que dès que ces mêmes intervenants souhaiteront profiter de la brèche qu’ils croient avoir ouverte, ils se verront modérés négativement en vertu des règles régulièrement rappelées ici, et qui veulent que la théorie du complot n’y a plus sa place.
@Julien Alexandre
Quand bien même des complotistes déclarés passeraient-ils le filtre de la modération, ils subiraient à mon avis quelques avaries de la part de gens à peu près lucides qui ne manqueraient pas de leur faire remarquer le manque de cohérence de leurs allégations. Ceci dit je conviens tout à fait que cela nuirait certainement à la lisibilité du blog – comme on a déjà pu le constater par le passé. Par conséquent, merci à vous.
@ Julien Alexandre
Pour ne pas tomber dans le soupçon des adeptes du « complot », il suffit de lire ce formidable livre qu’a écrit Jacques Attali : « la crise et après ».
Les connaissance d’Attali sont immenses, et pour le coup, en ce qui concerne les marchés et leur capacité de nuisances, Mr Attali nous détaille cela avec minutie.
« ce couple formé par le marché et la démocratie n’est pas, par nature, harmonieux.
D’abord, fondé sur la mise en oeuvre de la liberté individuelle, faisant confiance au marché pour l’efficacité et à la démocratie pour la justice, il déclasse toutes les autres valeurs, en particulier la solidarité.
Il pousse à l’apologie, dans tous les domaines de la liberté individuelle, c’est à dire du droit de changer d’avis.
Tout devient réversible, précaire, même les contrats, qu’ils soient de travail ou d’ailliance.
Y compris donc le contrat social. »
page 155
Je conseille à tous d’avoir ce livre chez eux, véritable mine d’or pour connaître ce qu’il nous attend.
Edith, votre réponse ne s’adresse aucunement à moi mais aux commentateurs précédemment cités en ce qu’Attali illustre brillamment dans le propos de son livre la convergence d’intérêts « naturelle » que j’oppose systématiquement aux tenants d’explications simplistes.
J’en profite pour signaler à certains qui se reconnaitront que dans mon post ci-dessus, je n’ouvre pas le débat : je le clos.
la modération est la religion du blog !
Amen, Karluss
@ Mike
Vraiment ? Même après l’affaire de « Keating Five » ?
De Wikipédia :
Aussi :
http://americana.blog.lemonde.fr/2008/10/06/un-peu-dhistoire-john-mccain-et-les-keating-five/
http://en.wikipedia.org/wiki/Keating_Five
Non je dis ça simplement parce que j’ai vu les audition des gars de GS par la commission du congrès… McCain avait vraiment l’air dégoûté et j’ai bien apprécié ses remarques…
Par ailleur que McCain ait magouillé pour se faire financer politiquement ne me fait pas grand effet, c’est généralisé. Lui s’est fait prendre, c’est tout…
Z’avez vu, mon commentaire a été retiré… rigolo… et c’est pas la première fois. Il y a aussi beaucoup de politiquement correct sur ce blog.
Il faut rester convenable.
Je m’excuse – je ne vois plus le commentaire de Mike auquel j’ai tenté de répondre. Peut-être je me suis trompé de fil de discussion.
Z’inquétez pas, je suis souvent filtré… c’est la démocratie, des fois on est pas au niveau.. je préfère penser que je suis pas politiquement correct… le blog se protège… c’est humain
Mike…
Vous voulez passer à encore plus de pouvoir des banques…????
Vous avez loupé un épisode, alors.
Concernant la modération : elle est comme partout sur internet : on aime ou on quitte.
Et ce n’est pas plus mal.
Je précise pour votre esprit restreint : les républicains veulent une concentration du secteur bancaire de façon à avoir encore plus de subventions pour leurs élections.
Ils ne sont pas limites extrême-droite pour rien.
Edith,
votre citation d »Attali aurait aussi bien pu être signé Laurence Parisot. Les deux font du précaire une sorte de nature sur laquelle se détache un théâtre d’entreprises où tous les êtres sont en concurrence et où les inégalités ressortent à des fautes personnelles du sujet ou à ses carences en formation professionnelle.
L’amour est précaire, pourquoi les contrats ne le seraient-ils pas, dit Laurence Attali, ah mais non c’est l’inverse dit Jacques Parisot
Décidément il n’y a que l’extraction de la survaleur jusqu’à dans les moindres mailles du travail vivant et des biens publics qui ne soit ni précaire ni réversible.
Elle est très bien, cette vidéo, d’une grande limpidité.
Franchement, Paul, vous devriez faire ce genre de vidéo, ou l’équivalent écrit, dans un but pédagogique, pour éclairer le ‘grand public’ de vos lumières. Trop de gens n’ont encore aucune idée de ce qui se passe, ils n’ont pas de grille d’analyse leur permettant de rendre intelligible les événements.
Si Mr. Jorion veut toucher un public plus large, il doit se « pipoliser »… :-p
Avec la vidéo, Obama, la FED et son président Ben Bernanke et Goldman Sachs en prennent pour leur grade.
C’est excellent se petit dessin animé, c’est pas du World Dysney ni du Gold Man Suck :))
America Solitudes de James Sacré
« Dans ce pays, chacun mange sa grosse part du monde. Ca se transforme en dollars et détritus partout.
Tout devient à vendre, à n’importe quel prix, jusqu’au mot « désert », ou la religion, ou le passé…
————
La clé du courage, c’est la honte.
Kerouac
Merci Paul. Video remarquable, sur le fond comme sur la forme.
La racine de la continuité Bush-Obama est bien établie:
la concentration du capital ne laisse plus de place à la moindre démocratie.
Pas utile de demander encore et toujours à Paul.
Un blogueur disposant des capacités techniques devrait faire circuler version française.
Monsieur Jorion… Désolé, mais…
Les voix synthétiques ne sont pas américaines, mais anglaises…
Cela ne change pas le fond. Évidemment.
Mais cela prouve une fois de plus que l’esprit de conquête américain a bien annexé l’Angleterre une fois de plus par votre jugement.
Pour ceux qui connaissent l’anglais, cette courte animation ne fait qu’enfoncer des portes qui auraient dû être ouvertes depuis longtemps.
Good night fot all.
Pas d’accord Yvan. Par exemple, l’utilisation du terme « tuition » dans le contexte du dessin animé fait bien référence au « fee for educational instruction », qui correspond à l’usage en american english, alors qu’en anglais, « tuition » fait simplement référence à l’enseignement.
L’exception qui fait la règle, Julien.
L’exception.
Riam. Reap It After Me.
Tu confirmes cette domination et cela n’enlève rien aux portes ouvertes pour ceux qui ont bien compris les grandes manoeuvres actuelles.
Hhmm.. J’aurais mieux fait de me taire quand à l’accent anglais, ce n’est qu’un détail qui contient le diable.
Ne nous noyons pas, des choses plus importantes sont à considérer qui auront BEAUCOUP plus de poids sur l’humanité.
Tu t’habilles en Prada ? Allez, je sais ce que ça t’as couté 😉
Ca ne change pas le fond, Julien.
Toi comme moi sommes à la fois dérisoires et importants. Le meilleur comme le pire.
Et je vois que tu connais 😉
Marrant comme le monde est petit.
C’est de l’américain.
… de Boston. 🙂
Effondrement financier, phase II.
Dimanche 14 novembre 2010 :
Grèce : Papandréou n’exclut pas d’étendre la durée de remboursement de la dette.
Ba, oui, BA.
L’Europe (zone Euro) a les reins assez solides pour encaisser des prêts sur une centaine d’années.
Où est le problème..??
Nous les annulerons bientôt, vu ce qui se passe de plus grave ailleurs.
C’est sûr que la zone euro a les reins vachement solides !
D’ailleurs, ce qui caractérise la zone euro, c’est sa solidité !
La zone euro, elle est même trop solide, beaucoup trop !
D’où l’expression populaire : « solide comme la zone euro ».
Excellente vidéo 🙂
http://blog.mises.org/14626/quantitative-easing-explained/
je confirme très drôle
Et, hum, comment dire, …il y en a combien de prévu, des phases ?
Avec son QE2, Mr Bernanke provoque une tension sur les taux à 30 ans qui va se répercuter sur les endettés de l’immobilier US, les Etats US, les municipalités…….on prend les memes et on recommence, mais en plus grand ! Il n’est pas besoin d’etre grand et clair pour savoir ou l’on va ! C’est plus l’hiver de Kondratiev, c’est l’ere de la finance vulcanologique et tectonique .C’est plus le Baltic dry index qui sert de référence pour l’activité économique, c’est l’échelle de Richter (pas celle de Jacob comme le croient les spéculateurs) de l’économie sismique.
Is this an episode of the twilight zone?
Cette semaine, il sera intéressant de surveiller ces cinq graphiques :
Italie :
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTP10YR:IND
Espagne :
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG10YR:IND
Portugal :
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND
Irlande :
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB10YR:IND
Grèce :
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND
« Des dirigeants européens encouragent l’Irlande à accepter un plan de sauvetage afin de restaurer la confiance dans sa solvabilité et d’éviter une contagion des turbulences de marchés à d’autres Etats membres, rapportent des responsables européens. » (source Wall Street Journal).
http://www.easybourse.com/bourse/international/news/888953/leurope-appelle-lirlande-a-accepter-un-sauvetage-sources.html
De mieux en mieux :
SVP, coupez-vous vous-même le bras, avant que la gangrène ne nous atteigne.
Vous en voudriez tout de même pas que l’on vous le coupe de force … ?
Allez, ayez le sens de l’intérêt général …
Very good indeed! Tout cela relève plus de moeurs maffieuses, que d’un gouvernement « by the People and for the People ». L’avenir est dans la maffia visiblement… D’ailleurs à ce propos, ce week-end j’ai vu un reportage sur l’explosion de l’économie maffieuse à Macao, depuis que ce territoire a été rendu à la Chine, développement exponentiel de l’économie du jeu, le roi du jeu de Las Vegas a investi en personne dans un casino géant. Revers de la médaille des familles entières sont détruites: exemple celle d’un père qui était devenu accros au jeu, qui adisparu et que sa femme et sa fille cherchaient désespérement, avec peu de chances de le retrouver vivant, car en cas de non remboursement des dettes les séides de la maffia locale liquident le débiteur, faute de liquider les dettes.
Pour le reste on fait de ce côté-ci de l’Atlantique, comme si… l’Euro est en grand danger, on retrouve d’ailleurs Goldman Sachs dans l’affaire Grecque, mais les dirigeants nous invitent tel
Brejnev à la fin de l’URSS à fermer les rideaux du train, et à faire « tchouf tchouf » pour se donner l’illusion que le train avance toujours, alors qu’il est en panne dans la steppe, et en France on nous projette le petit film du remaniement pour nous faire oublier le reste. La différence avec l’URSS c’est que le système est basé sur le consumerisme, tant que les gens pourront consommer même de la mauvaise qualité ils feront ce que disent nos nouveaux Brejnevs, si la Corne d’abondance vient à se tarir et que le chômage continue à augmenter, « les gens » risquent d’être moins bon public. A suivre …
De la lecture.
http://www.leap2020.eu/LEAP-lance-MAP-pour-renouveler-notre-stock-d-avenirs-probables_a5425.html
Euh, ai-je manque un episode? Pourquoi 11h39 et pas 11h00 ou 12h00 « tout rond »?
Parce que c’est 11h39. Certaines questions sont bizarres.
C’était un compliment Paul. Un gars vraiment important il faut le passer à 11h ou 12h. Imagine-t-on Sarko ou Obama à 11h39? 😉
Errr, hmpf. On dit qu’il n’y a pas de betes questions, mais celle-ci etait vraiment stupide, desole. Oserais-je le dire? Pourquoi ai-je eu l’impression, d’apres le titre, que la Phase II de l’effondrement financier etait prevue pour le 15 Novembre 11h39? Bon voila je l’ai dit, je suis tout honteux tout rouge.
@HuguesL
C’était donc pas idiot. On aurait dû y penser. Juste un effet du noviciat. Mais rassurez moi, c’est pas ce minutage d’oracle incongru qui vous avait mené ici ?
Sinon avouez que c’est finalement un heureux aléa, un profitable malentendu. Ça arrive. Comme quoi tout est bon à prendre. 😉
@vigneron
Merci 🙂 Ce n’est pas le minutage qui m’a amene, je viens regulierement sur ce blog, pas quotidiennement cependant. Je tache de suivre les raisonnements des uns et des autres, pas toujours sur d y arriver. Mais quand on lit trop vite on est a peupres sur de comprendre de travers, comme ce fut le cas avec le titre ici. Mes excuses encore pour l’usage de « bandwidth ».
Le déficit public de la Grèce pour l’année 2009 a été revu en hausse lundi pour la quatrième fois, à 15,4 % de son Produit intérieur brut (PIB), soit le niveau plus élevé de toute l’Union européenne, selon des données publiées par l’office européen des statistiques Eurostat.
De son côté, le ministère des Finances grec a estimé lundi que le déficit public du pays atteindra 9,4% du PIB en 2010.
Eurostat, dans une précédente estimation en avril, avait estimé le déficit grec à seulement 13,6%, mais prévenu que le chiffre risquait d’être encore modifié.
Eurostat a aussi nettement revu ses estimations pour les années précédentes : le déficit passe de 7,7% à 9,4% du PIB pour 2008, de 5,1% à 6,4% pour 2007, et de 3,6% à 5,7% pour 2006.
Le gouvernement socialiste, après être arrivé au pouvoir fin 2009, avait une première fois annoncé un doublement de la prévision nationale de déficit public pour 2009 à 12,7 %, ce qui avait déclenché la crise de défiance sur les marchés financiers ayant obligé le pays à recourir au printemps à l’aide de l’UE et du FMI.
Athènes avait ensuite à nouveau modifié début 2010 son évaluation en la portant à 12,9% du PIB, et Eurostat l’avait de nouveau relevé en avril.
La révision de lundi devrait toutefois être la dernière : dans son communiqué, Eurostat indique avoir « levé sa réserve sur les données grecques ».
« Eurostat et l’office statistique grec ont clarifié, au cours d’une série de visites méthodologiques, toutes les questions soulevées lors de la dernière réserve », assure-t-il.
Boursorama