Billet invité
Le drame de l’Europe est qu’elle est peu gouvernée. Nul n’y détient un pouvoir capable d’imposer des décisions fortes, même quand le salut commun est en jeu.
Une raison est souvent avancée pour expliquer cette impuissance : à 27, nous sommes trop nombreux. Combien de fois a-t-on cité ce petit calcul : lorsqu’un Conseil européen se réunit, 27 représentants siègent. En donnant à chacun cinq minutes pour expliquer son point de vue, le tour de table prend deux heures et quart. Il reste peu de temps pour discuter, surtout si on veut laisser à chacun le temps de dire un mot de conclusion.
Il paraît qu’on a obtenu que le Luxembourg, la République Tchèque, la Slovaquie, la Slovénie et l’Autriche s’abstiennent de toute intervention lors des débats sur la politique de la mer. C’est un progrès…
Mais cette impuissance a aussi une origine, voulue, dans les traités.
Le TCE, appliqué sous le nom de Traité de Lisbonne, et avant lui le Traité de Maëstricht, ont eu pour but d’organiser le pouvoir dans l’Union. La Convention Giscard avait même intitulé son projet repris par le traité de Lisbonne « Traité Constitutionnel Européen ». Or ce n’est pas ce qu’ils font.
Reprenons la Constitution française. Elle dit quels sont les organes de décision de la République, les pouvoirs de chacun, les règles présidant à l’élection ou à la nomination de ses membres et s’assure, du moins c’était l’espoir de ses rédacteurs, d’un bon équilibre des pouvoirs.
On y trouve par exemple la liste des responsabilités du Président (entre autres, il nomme le premier ministre), du Premier Ministre (il conduit la politique du gouvernement…), du Parlement (il vote ou rejette les lois qu’on lui soumet, il peut renverser le gouvernement, etc.). A l’intérieur de ce cadre, chaque acteur, homme politique ou haut fonctionnaire, connaît sa liberté de manoeuvre, ses responsabilités et les limites de son action. A l’intérieur de ces limites, il peut mener la politique qu’il veut, celle pour laquelle il a été élu.
Tel n’est pas le contenu des traités européens. Certes, ils disent ce que sont et ce que font le Conseil européen, le Conseil des Ministres européens, la Commission, le Parlement et la CSE. Remarquons toutefois que l’utilisation dans un traité du terme de co-décision (Parlement et Conseil) est malheureuse. Elle n’aide pas à résoudre les cas de désaccord entre ces deux entités. Mais il y a pire : les traités imposent aux autorités européennes de suivre une certaine politique… Par exemple :
« Le commerce extérieur de l’Union est libre. »
Quand on sait que le débat protectionnisme / libre-échange court depuis deux siècles, on peut s’étonner que les rédacteurs de cet article l’ait cru définitivement clos. A l’époque, on parlait de « la fin de l’Histoire »…
De même, la circulation monétaire entre l’Union et les pays étrangers est libre. A-t-on oublié que durant des décennies et jusqu’en 1989, il existait en France un contrôle des changes ? Quelques années de liberté des mouvements financiers étaient-elles suffisantes pour « prouver » que nous avions trouvé la bonne solution ?
Enfin, l’indépendance de la Banque centrale et son objectif unique ont été gravés dans le marbre des traités. A-t-on oublié que le statut de la Banque de France et ses relations avec le gouvernement ont été modifiés deux fois au cours de ces 40 dernières années (1973 et 1993) ? Ignore-t-on que la Fed a un double objectif : maîtriser l’inflation et favoriser le plein emploi ? Ignore-t-on également que la Bank of England et le Chancelier de l’échiquier coopèrent étroitement ? Comment peut-on être sûrs que nos choix de ces 20 dernières années sont les bons pour aujourd’hui et pour les décennies à venir ?
Je ne dis pas du tout que le libre-échange, la libre-circulation des capitaux et l’indépendance de la Banque centrale sont des erreurs en soi. Je pense simplement que des comparaisons historiques et géographiques montrent à l’évidence qu’à d’autres moments de l’histoire ou en d’autres pays des règles différentes ont été ou sont appliquées et donnent satisfaction.
On a beaucoup reproché à la Constitution de la Vème République d’avoir été écrite pour un homme. Il est vrai que De Gaulle s’en est admirablement servi. Mais elle est toujours en vigueur 50 ans après sa mise en service, elle a permis des politiques de droite comme de gauche, des nationalisations et des privatisations. Elle prévoyait même des modalités de révision raisonnables et pratiques, qui ont permis de la faire évoluer. On ne peut pas dire la même chose de l’organisation européenne. La complexité du processus de révision des traités, le risque élevé de rejet de la révision proposée tétanise les hommes politiques. Voyez leur attitude actuellement face à l’Allemagne qui demande une légère rectification.
Ainsi les textes fondamentaux interdisent de suivre une autre politique que celle dont ils sont pétris : le néolibéralisme. Imaginons un instant que le Parlement européen et même la Commission soient peuplés par des amis de M. Mélenchon. Imaginons même qu’une majorité des gouvernements européens partagent ses idées. Pourront-ils mettre en oeuvre leur politique ? Re-nationaliser ou « européaniser » les services publics ne leur serait pas permis. Introduire un contrôle des changes pour empêcher la fuite des capitaux probable dans une telle conjoncture politique ? Pas question.
L’Europe a bloqué la barre sur un cap, le néo-libéralisme et interdit pratiquement l’alternance politique qui est un élément central de la démocratie. Il sera bien difficile de changer cela. Comment en est-on arrivé là ? A cause de la méfiance !
Les Allemands, très attachés à leur Mark, ne voulaient pas de monnaie unique. Les Français et quelques autres craignaient la puissance du Mark et se méfiaient d’une Allemagne trop puissante déséquilibrant l’Europe. Ils voulaient fixer définitivement les cours de leurs monnaies. Les Allemands acceptèrent l’Euro, en gravant dans les traités les options de politique économiques qui leur avaient réussi : ils se méfiaient des tendances laxistes de leurs voisins. Dix ans de sagesse monétaire française sous la houlette de M. Trichet ne leur avaient pas fait oublier nos anciennes habitudes de dévaluations. Ils se méfiaient aussi de la tendance au surendettement de nombreux pays d’Europe. C’est là l’origine du pacte de stabilité (et de croissance !). Plus subtilement, c’est aussi l’origine de la clause libérant définitivement les flux financiers. Les trésors publics nationaux avaient l’habitude de se financer sur leur marché domestique qu’ils pouvaient un peu orienter. En les confrontant à un marché mondialisé, on espérait qu’ils se plieraient aux diktats des investisseurs internationaux et leur présenteraient des comptes sains et crédibles.
Ainsi, les articles les plus durs, les plus contraignants des traités qui organisent l’Union européenne, sont dus à la méfiance des États les uns envers les autres. Et ils ont des conséquences dramatiques !
Une Europe puissante doit d’abord être libre de ses mouvements. La Chine peut manipuler sa monnaie. Les USA peuvent menacer la Chine de droits de douane si elle ne rééquilibre pas son commerce extérieur. Son gouvernement est autorisé à prendre de telles décisions, il est crédible.
Par contre quel Commissaire européen aux Finances oserait parler de contrôle des changes ou autre mesure de stabilisation du cours de l’Euro ? Qui oserait évoquer des mesures coercitives de régulation du commerce international de l’Europe ? Personne : le monde sait que nos traités ne nous permettent pas de changer de politique.
Notre politique européenne, c’est : les marchés libres assureront l’équilibre de notre économie. Maintenant que les marchés, devenus fous, dérivent, nous sommes sans outils pour les piloter, sans armes pour nous en défendre.
Deux remarques pour finir.
Le lecteur a pu être surpris de lire le nom de Maëstricht. Le français est une langue qui transcrit certains noms géographiques : nous disons Londres et non London, Rome et non Roma, et Mexique pour le pays qui se nomme lui-même Mexico. Certes, cela ne s’applique pas aux noms de lieux peu connus des Français dont on reprend la graphie locale. Tel n’est pas le cas de la ville que les Flamands appellent Maastricht et qui a joué un rôle important dans notre histoire lors des nombreuses guerres que nos rois firent aux « Pays-Bas Espagnols » : D’Artagnan est mort sous les murailles de cette ville, avant d’être immortalisé par Alexandre Dumas. Son nom a été francisé il y a fort longtemps et s’écrit Maëstricht.
En ces temps de commémoration où tous nos dirigeants se disent gaullistes, on peut légitimement se demander si le Général aurait approuvé le TCE – Traité de Lisbonne qui comporte de notables abandons de souveraineté. Rappelons que Michel Debré, souvent considéré comme « le plus fidèle des gaullistes », avait appelé à voter « non » au Traité de Maëstricht, écrivant notamment un article titré : « A ce référendum De Gaulle aurait dit « non », Laval aurait dit « oui » ». Pour ceux qui ont connu l’Occupation ou en savent l’histoire, la formule est forte.
113 réponses à “LA MÉFIANCE EST EN TRAIN DE TUER L’EUROPE, par Alain Monod-Broca”
Mais la système politico-économique est basée sur la méfiance chronique et bien sur si on sème la méfiance on recolte méfiance.
Peut être on a besoin de voir les sémences q’on en train de semer?!
@Peter Hoopman,
Les semences nous sont tristement exposées dans les contradictions monétaires et budgétaires de la zone euro. L’économie commune est impossible sans une responsabilité politique commune d’action. La démonstration d’Alain Monod-Broca est éloquente.
@ Pierre,
Peut être les semences sont: prendre plus q’on a investi le profit (la fuite bureaucratique chronique à l’avant) 😉
je vois le symbole égale n’a pas été pris:
prendre plus qu’on a investi ↔ le profit
ou
prendre plus qu’on a investi égale le profit.
Pierre, si cette dogme de la croyance économique reste intouchable nous sommes obliger de nourir des futurs crises. Bien sur la contribution d’Alain Monod-Broca est éloquente, mais ne va pas ou se situe la douleur de société actuel.
Bonjour,
Le drame de l’Europe n’es pas tant d’être peu gouvernée que d’être dirigée par des intérêts douteux. Dans ces conditions imposer des décisions (qui ne pourront être dictées que par ces intérêts) ne pourra que mal finir. Ce n’est pas de l’autoritarisme mais de la légitimité dont les gouvernements ont besoin.
Cordialement
De plus, une Europe suppose des choses en commun :
– langue,
– culture,
-intérêts politiques
– intérêts sociaux
etc (liste non limitative)
Rien de tout cela n’existe et imposer ces différents éléments à autrui s’appelle de la domination.
Le seul point commun que nous pourrions éventuellement trouver à l’Europe d’aujourd’hui est un intérêt financier commun, lequel converge étonnamment vers l’intérêt financier américain.
Bien sûr, l’Europe a besoin de légitimité ! Mais j’ajoute : attention : si on se contente de mettre en place de nouveau mécanisme qui amèneront au pouvoir les élus des peuples européens, on risque de les voir ligotés par les traités et incapables de mener la politique pour laquelle ils auront été élus.
@ Alain M-B,
Là dessus, on est d’accord, pas de doute possible.
Et puis des représentants européens pour défendre un concept qui n’existe pas (aucun points commun entre les pays membres de l’UE, ou si peu que ça en est négligeable), est-ce bien raisonnable ?
Il faut quitter cette tour de Babel, rien d’autre à faire, sans fanfare ni trompettes, mais le faire vite. Et dénoncer tous ces traités iniques autant qu’abscons. Si on veut d’une Europe, vérifions au préablable que les peuples concernés sont d’accord, il ne semble pas inutile de répéter cette évidence. Et puis, au cas éventuel (peu probable) d’une réponse positive des peuples : repartir à zéro en commençant par le début et en se préoccupant de protéger les bons intérêts. Rien n’est gagné.
Renationaliser certains services publics, utiliser la politique monétaire pour concilier inflation et chômage, user d’un protectionnisme raisonné : l’Europe empêche (plus ou moins) les Etats d’avoir recours à ces moyens, c’est vrai. Mais, dans le cas où ils seraient utilisés : pour quelles fins ? Pourraient-ils seulement atteindre les objectifs qui leur sont assignés ? Vous devriez donner un minimum d’arguments pour défendre cette position car elle n’a rien d’évident. Des siècles de théorie et d’expériences ont montré que le moyen n’était pas à hauteur de la fin. La nationalisation, le protectionnisme et la planche à billets ne permettent pas de réaliser ce que vous attendez d’eux.
Je pense en particulier à la politique monétaire, sujet que je connais le mieux : la dernière expérimentation des années 60-70 et la stagflation qui en a résulté ne vous a pas convaincu ?
Cdt,
GSF
Il me semble que beaucoup de pays pratiquent le protectionnisme encore, mais sous des apparences différentes, une forme offensive vers l’export.
Même l’Allemagne et la Hollande le font à leur façon en important des pays émergent et réexportant dans les pays de l’UE, les statistiques de trafic portuaire le montrent.
@ fnur
« beaucoup de pays pratiquent le protectionnisme encore »
Oui, mais pour quoi faire ?
Les mesures politiques que j’évoque ne sont là qu’à titre d’exemple et je n’entends pas les défendre, cela nous amènerait beaucoup trop loin. Mon propos est simplement : peut-on admettre que des hommes censés « diriger l’Europe » n’aient pas le droit de choisir une autre politique que celle qui paraissait bonne dans les années 1990 ?
Par ailleurs vous conviendrez sans doute que l’économie mondiale est dans un état de désordre sans précédent. On peut donc croire que des mesures inefficaces ou dangereuses en périodes calmes sont nécessaires par les temps qui courent. C’est du moins l’opinion de MM. Ben Banke et Trichet qui utilisent des moyens « non conventionnels » pour gérer nos monnaies.
Et vous avez surement remarqué le magnifique virage de politique économique européenne de ce premier semestre. Durant trois mois le mot d’ordre était : « La reprise est là mais elle est fragile, surtout n’interrompons pas nos plans de soutien public car nous risquerions la rechute ». Quelques semaines (et une crise Grecque ) plus tard le ton avait totalement changé : »si nous ne mettons pas d’ordre dans nos finances nous perdrons le AAA des agences de notation, les taux à payer deviendront insupportables, alors mettons nous à la rigueur » (Je sais que notre Président n’aime pas le mot, mais son Ministre des Finances l’applique sous le nom si poétique de « rilance »).
Si je suis pas convaincu que les exemples passés permettent d’éliminer les recettes qui ont échoué, je ne suis visiblement pas le seul.
Gu Si Fang
Pour maintenir leur économie et leurs emplois, ça parait clair pourtant.
La Chine est protectionniste, ne respecte pas souvent les droits de propriété intellectuelle et bien d’autres droits…Son gouvernement tient par à la croissance et n’est pas disposé à lâcher la branche qu’il tient.
Alain M-B
Dans beaucoup de domaines, mais probablement encore plus en économie, il n’y a pas de recettes qui marchent à tous les coups. C’est bien le problème de l’Europe qui pense qu’avec des traités, des lois ou des directives on automatise l’économie et puis voilà, ça serait la merveilleuse fin de l’histoire, le monde figé du juridisme ayant avalisé un modèle économique.
Pas de chance, ça ne fonctionne pas.
P Jorion parlait des anglais peuple de pirates et de corsaires, d’une certaine façon je connais cette culture car de mère anglaise d’une longue lignée de militaires de Woolwich, certains coloniaux en Inde, juristes ou marins issus de Bretagne française ayant par la suite fait le siège de La Rochelle.
La Chine applique aussi des méthodes de pirates, et sa culture est aussi très pragmatique, agissant et apprenant beaucoup par imitation.
@Fnur
Nous sommes bien d’accord.
Les pirates français à Madagascar ont été aussi des précurseurs de la sécurité sociale aussi, comme quoi rien n’est schématique :
http://revolution-francaise.net/2009/03/05/301-marcus-rediker-pirates-de-tous-les-pays-paris-editions-libertalia-2008
Je précise que dans ma façon d’agir, de m’investir, de vivre et de réfléchir, je me place du côté des pirates qui sont l’opposition réelle.
Procédures de distribution chez les pirates :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pirate
« De nombreux clans de pirates élisaient les dirigeants. Le chef s’imposait par son savoir-faire marin, son audace, son autorité naturelle. On élisait le capitaine ainsi que le quartier-maître qui détenait un contre-pouvoir, secondait le chef auprès de l’équipage pour faire régner l’ordre et était le seul à pouvoir convoquer l’Assemblée.
Dans cette assemblée, chaque homme avait le droit à la parole et chaque membre de l’équipage, hormis les mousses et les marins pas encore totalement intégrés, avait une voix dans le vote tout comme le capitaine. »
Ce qui avant que les bureaucrates neolib ( very gestionnaires zé « comptablifiables-statificateurs » ces parangons de libertépécettivore )s’en mêlent ( et s’emmêlent ) existait spontanément dans les petites unités de travail à haut niveau de stress, d’engagement, d’expertise (la vraie, sur le « tas »: cent fois sur le métier, on remet son ouvrage, ce qui veut dire « se remettre en question » ), d’échanges, d’expériences, d’humilité, de peur reconnue et surmontée : reconnaissance spontanée de la place indispensable de l’autre dans l’équipe, donc pas de hiérarchie statutaire rigide et à côté de la plaque, mais reconnaissance implicite d’une hiérarchie de compétence = sans cirage de pompe, et avec libre expression, ce qui veut dire que parfois « ça chauffe », mais c’est pour faire avancer le schmilblik ! une sorte d’autogestion qui ne disait pas son nom …
Donc, c’est certainement une des solutions à retenir : autogestion, en petites unités ….
Pour les pirates : ils avaient une vie dangeureuse – pour les autres – mais aussi pour eux-mêmes, et ne devaient pas faire de vieux os, ce qui « facilitait « probablement les choses …
un livre trés intéressant ( ça n’a pas de lien direct a priori ) : Régis Debray » Le moment fraternité « , où il semble dire qu’ il n’y a de fraternité que de combat .( combat, à mon avis, s’entendant au sens symbolique ).
« Et comment, au royaume morcelé du moi-je, retrouver le sens et la force du nous?…
Régis Debray dégage les voies d’accès à une fraternité sans phrases, qui puissent en faire autre chose qu’un fumigène : un labeur de chaque jour. Dans la conviction que l’économie seule ne fera jamais une société. » / 4° de couverture.
Je fais parfois des sauts assez bizarres ! de là à prendre Régis Debray pour un pirate ! Non, telle n’est pas mon intention !
«
La question, pourquoi? Ce n’est pas par maque de moyenne financier!!!! 😉
Qui essaie de gérer/gouverner quoi?
Bienvenue au pays de Espace odysée 2001, le château (Kafka), 1984, temps modernes, matrix, le monde pavlofienne humain, etc.
[…] This post was mentioned on Twitter by Entre midi, Thomas Escolan. Thomas Escolan said: #Europe et #démocratie ; le cul-de-sac néolibéral – par Alain Monod-Broca http://www.pauljorion.com/blog/?p=18237 […]
Humour .. oui mais !
http://www.dailymotion.com/video/x4kx9d_qui-sait-ce-qu-ils-taxeront-ensuite_news
oui c’est comme ça que Tatcher à prêché le néo liberalisme, en expliquant que l’état , responsable de tout ce qui va mal, nous coute très cher, et que tour fonctionnerai mieux sans lui….
comme maintenant.bien sûr …
Le drame de l’Europe, c’est d’avoir voulu être une Europe supranationale.
C’est ça, le drame.
Ce qu’il aurait fallu, c’est construire l’Europe des nations. L’Europe des Etats. L’Europe des peuples.
Je dis bien : l’Europe des peuples.
Il n’y a pas un peuple européen. Mais en revanche, il y a un peuple allemand.
Il y a un peuple français.
Il y a un peuple irlandais.
Il y a un peuple grec.
Etc.
Au lieu de ça, les dirigeants politiques ont construit depuis 36 ans une Europe supranationale. Par exemple, les dirigeants politiques ont construit une monnaie supranationale. Résultat : ça ne marche pas. Les pays européens ne peuvent pas avoir la même monnaie.
Autrement dit : ce qui est en train de s’effondrer, c’est la croyance religieuse en une Europe supranationale. Ce qui est en train de s’effondrer, c’est la méthode Coué en Europe.
Depuis 36 ans, nous avons vécu la construction d’une Europe supranationale, et nous avons entendu les dirigeants politiques utiliser la méthode Coué : « Plus d’Europe ! Il faut plus d’Europe ! Il faut plus d’intégration européenne ! Il faut toujours plus d’Europe supranationale ! »
Mais les fondations de cette Europe supranationale n’existaient pas : cette Europe a été construite sur du vide. Il n’y a pas de solidarité entre les 27 Etats membres. Il n’existe pas de solidarité entre les 27 peuples. Surtout, il n’existe pas de sentiment supranational.
Conclusion : l’oligarchie au pouvoir dans les 27 Etats membres a été obligée de violer les peuples français, néerlandais, irlandais pour imposer ses traités européens.
Les peuples ont été violés.
Les nations ont été violées.
Maintenant, nous allons subir le retour de bâton. Toutes les élections en Europe depuis un an montrent que nous allons subir le retour de bâton.
Les peuples vont se venger.
Les nations vont se venger.
Pour preuve : déjà, les Bretons du sud et ceux du nord de la Bretagne ne s’entendent pas…
Oui, mais quand une tempête ravage la Bretagne du sud, les Bretons du nord acceptent de payer des impôts pour aider les Bretons du sud.
@Yvan,
Ah tiens, j’avias cru comprendre que le clivage était plutôt est-ouest. lol
Se « venger » de quoi ? L’effondrement de l’échafaudage devrait suffire, non ?
Qu’il s’agisse d’Europe supranationale ou d’Europe des peuples , il faut bien à un moment définir et faire ce que l’on a envie de mettre en commun .
Dans un cas comme dans l’autre je ne suis pas sur qu’après cinquante ans ( voire beaucoup plus) de consommation dans un système capitaliste , l’homo europeanus , ait une conscience claire ( philosophique , scientifique , religieuse , morale …. que sais-je ) de ce qu’il ambitionne comme cadre de vie commune , européenne ou pas d’ailleurs .
Quand on élit un président sur « travailler plus pour gagner plus » ( en fait selon moi ,sur » je veux du fric » et la peur des banlieues – qui n’ont pas d’autre projet que de gagner du fric soit dit en passant ), il ne fait pas trop de doute que le peuple français ( et les autres cités qui sont dans le même état) n’a plus d’ambition politique qu’elle soit européenne ou pas .
Espérant, pour mon compte, ne pas être encore totalement tombé dans cette hypnose par le » confort » bourgeois à perdre ou à gagner , je reste en conscience de souhaiter que l’Europe , parce que les peuples qui la composent ont le talent pour ça , soit le ferment mondial ( effet de seuil) de rapports internationaux qui donnent à l’humanité une chance d’échapper aux impasses mortifères du capitalisme , comme aux risques d’une caporalisation antidémocratique .
Et si elle trouve des alliés pour ça en amérique du sud , en Afrique , voire en Asie proche ou lointaine , ça ne pourra que rendre l’aventure plus belle .
Avec certaines des idées qui se remuent ici .
J’aimerais bien savoir ce que c’est que l’Europe des Nations. N’est-ce point un autre terme pour dire : pas d’Europe?
[Je précise que cette Europe libérale-là, je lui souhaite une fin rapide]
L’Europe des nations, c’est ceci : si un projet intéresse plusieurs nations, elles coopèrent pour réaliser ce projet.
Si un autre projet intéresse d’autres nations, elles coopèrent pour réaliser ce projet.
Si encore un autre projet intéresse d’autres nations, elles coopèrent pour réaliser ce projet.
Autrement dit : les nations européennes sont indépendantes. Elles font ce qu’elles veulent. Elles coopèrent pour réaliser un projet. Mais elles restent libres de ne pas participer à un autre projet. C’est l’Europe à la carte.
@BA :
y a -il un seul projet pour lequel on trouve deux nations européennes d’accord pour coopérer ensemble ?
On organiserait un referendum dans chacun des deux pays pour savoir s’ils sont bien volontaires ?
Qu’aurait alors été le résultat d’une telle consultation relativement à l’accord récent de coopération franco-britannique de défense ?
Qu’a selon vous , envie de faire le peuple français , avec un autre peuple d’Europe et lequel ?
Ce scenario me parait être en fait celui qui a structuré les 10 derniers siècles des pays d’Europe , avec quelques guerres à l’appui , et pas mal de bruits et de fureurs . La Russie en était aussi partie prenante .
Il me semblait qu’à ce terme on pouvait aspirer à un projet commun plus ambitieux .
Et moins sujet à plier le genou devant le capital .
Avant de désespérer de l’Europe je voulais comprendre pourquoi elle a échoué, pourquoi les peuples votent non si souvent quand on leur demande leur avis. Il y a un premier niveau de réponse qu’ici tout le monde connait : l’Europe est néolibérale, c’est à dire mène la politique que lui demande le big business. C’est en essayant de voir par quels moyens on pourrait la mettre au service des peuples que j’ai découvert les choix néolibéraux inscrits dans les traités.
Ceci m’a renforcé dans l’idée que l’UE actuelle n’est que l’une des versions possibles de l’Europe unie. Celle que nous a imposé la « pensée unique ».
Pendant 50 ans nos dirigeants ont fait semblant de croire que l’union qu’il créait était un mariage d’amour entre des peuples qui voudraient un jour se fondre en un seul. Totalement non démocratique dans sa construction, l’Europe devait devenir lorsqu’elle serait achevé un état fédéral ou confédéral démocratique. Ce mythe est maintenant mort; symboliquement la Cour constitutionnelle de Karlsruhe l’ a tué en écrivant qu’il n’y avait pas de peuple européen donc pas de démocratie européenne au sens ou nous l’entendons dans nos pays respectif.
Et nos peuples ne rêvent absolument pas de fusionner.
Alors que faire : Les peuples européens ont-ils intérêt à rester isolés et à limiter leurs unions à des coopérations ponctuelles : Airbus bien sûr, mais aussi Concorde ! Demain un porte avion Franco-Britannique ? Tout cela ne modifiera pas la destinée de notre continent. Or on peut craindre que la formidable force économique de la Chine, de l’Inde et de leurs voisins ne marginalise notre continent si il reste éclaté. Nous aurons alors beaucoup à perdre.
Avant de ranger l’Union des peuples d’Europe parmi les utopies irréalisables, je crois que nous devons tenter une nouvelle voie.
Je pense bien sur à celle qui a été envisagée dans les années 60 : Une union de raison matérialisée par une coopération intergouvernementale forte entre les grands pays européens à laquelle s’associeraient si ils le souhaitent les autres états de notre continent.
Je veux bien croire avec vous que les peuples puissent légitimement chercher à se venger de ceux qui, sous prétexte d’accélérer le développement de notre continent ont mis en place une machine au service des intérêts des classes dirigeants. Mais ne nous laissons pas aveugler : une très forte coopération entre les héritiers d’Athènes et de Rome est hautement souhaitable pour défendre ce à quoi nous tenons.
Essayons l’Europe des peuples.
@juan nessy: « On organiserait un referendum dans chacun des deux pays pour savoir s’ils sont bien volontaires ? »
Bien sûr.
« Qu’aurait alors été le résultat d’une telle consultation relativement à l’accord récent de coopération franco-britannique de défense ? »
Je ne sais pas. Mais qu’est-ce que cela change à la décision d’organiser un référendum? Les peuples sont trop cons pour décider d’eux-mêmes ou je vous ai mal compris?
@Moi :
Parce que depuis 15 ans je suis un promoteur acharné du véritable RIC ( ou RIP peu importe ) , je crois qu’effectivement vous m’avez mal compris . Alain M-B est plus dans la voie que j’imagine .
Je voulais dire qu’à ce jour et compte tenu de l’état de désarroi où se trouvent les peuples européens ( et d’autres ) il n’y a pas de question de RIC qui fasse sens politique fort .
Sans doute parce que trop peu de monde imagine encore , par réflexion personnelle , ou par mise en contact avec une pensée accessible ( bonjour à JF , PSDJ , voire PJ , Shizosophie et quelques autres …) , un monde cohérent , fraternel et » enrichissant » à substituer au modèle capitaliste qui se maintient en vie au prix de la ruine des corps de la majorité et de la nature .
Dans le monde où nous sommes encore la plupart des RIC » secondaires » courent le risque presque certain de la récupération ( voire de la manipulation ) par le marché ou les sectaires .
En l’état j’ai réservé ma signature , dans le cadre du RIC qui n’en est pas un , à la pétition anti-OGM ., mon seul acte civilisationnel anti-capitaliste « de masse » à ce jour .
@Moi :
Je me complète :
Le seul referendum qui ait fait sens ces dernières années , c’est celui sur le TCE . Les Français , les Néerlandais et les Irlandais dans leur tréfonds ont ressent , plus que compris , la soupe capitaliste qui était au menu . Et ils ont dit non .
Ils diront oui le jour où il s’agira d’un RIC authentique , sur la base d’un texte écrit par eux dans toutes leurs langues .
C’est cette règle de vie et ambitions communes qu’il faut écrire . Ce blog y participe et on s’aperçoit que ça n’est pas simple .
Quand le travail sera fini ( si le désastre annoncé nous en laisse le temps ) , nous tiendrons notre Constitution ( et même Etienne Chouard sera satisfait ).
Nous aurons alors à la fois la carte et le territoire .
@juan nessy: je vous comprends sans doute encore mal mais je ressens à nouveau une gêne diffuse à la lecture de votre commentaire, tout comme à celle Alain M-B. Vous êtes pour l’union des peuples et moi aussi. Mais cela ne me dérange pas si les peuples en décident autrement (ce qui n’est pas prouvé). Je crois percevoir que vous et Alain M-B placez l’union des peuples avant la volonté des peuples. C’est cela qui me met mal à l’aise et que je ressens très souvent parmi les « bonnes volontés » de gauche. La décision du peuple est pour moi souveraine, même si cela conduit à la seconde guerre mondiale (je prends un cas extrême d’aveuglement populaire) et que je suis personnellement en désaccord. Je n’ai pas de valeur supérieure car je suis démocrate. Cela ne me semble pas être votre cas. Je ne dis pas que c’est mal (je ne cache pas avec mon exemple que ma position est elle-même inconfortable), mais qu’on est démocrate ou pas et que vous ne semblez pas vraiment l’être. Votre position me semble être celle de celui qui veut le bien des peuples et sait ce qui est bon pour eux. L’élite éclairée et un peu paternaliste quoi. Dites-moi si je me trompe.
PS: c’est quoi un RIC ou un RIP?
@Moi :
La réponse à vos doutes et incompréhensions est dans la réponse à votre dernière question ( dont je m’étonne un peu que vous vous la posiez ) :
RIC : réforme d’inititaive citoyenne
RIP : réforme d’initiative populaire
Deux termes pour désigner la même chose : la prise de l’initiative d’une question citoyenne par suffisammment de citoyens de base pour que ça fasse l’objet , sans filtre parlementaire ou autre , d’un referendum général .Les suisses connaissent bien . D’autres aussi au niveau local .
J’en suis un apôtre ( ou au moins un adepte ) . Ce qui apparemment nous sépare ( je n’en suis même pas sur ) c’est que pour moi un referendum populaire n’a de sens et de poids que si la réponse a des chances d’être positive pour l’initiative .
Ce qui suppose du travail préliminaire sur les attendus ,l’éclairement des enjeux , la formulation sans ambiguïté et l’énoncé des impacts .
C’est d’ailleurs pour avoir traficoté sur ces points que le TCE a été rejeté par le vote réfèrendaire récent .
Mais si au terme du travail de ce blog et d’autres lieux , un texte clair naît , grands dieux , OUI : referendum !
C’est aussi la seule alternative à l’option bruit et fureur .
@juan nessy: malentendu dissipé. Je suis bien entièrement à vos côtés sur cette question. Je vous avoue que c’est la première fois que j’entends parler de RIP et RIC (honte à moi, d’autant plus que je n’arrête pas de penser à cela). Avez-vous un petit lien pour en savoir plus?
@Moi :
Pour les liens , si vous tapez RIC sur votre moteur de recherche préféré vous allez en trouver des tonnes .
Je respecte trop la liberté de chacun pour vous en citer un de préférence , car tous n’ont pas les mêmes vertus pédagogiques , finalités ou » comités de soutien » .
Ceux ( ou celui ) que vous trouverez en lien sur le site d’Etienne Chouard m’ont appris pas mal de choses ( publicité gratuite – enfin quelque chose de gratuit !) .Il en a pas mal d’autres assez remue méninges .
Scandale !
A propos de RIC et RIP j’ai tapé » réforme » pour referendum !
Certains vont m’accabler de social démocratisme ou de réformisme larvé , au bénéfice d’une analyse freudienne ou lacanienne hâtive .
C’est certain ! mais 2005 n’est pas si loin, et le peuple français ne s’est pas laissé abusé sur l’ »usine à Gaz », et les régressions qui allaient suivre …
Or, au lieu d’en profiter pour tout remettre à plat, et de se poser la question : il n’y a eu que railleries, condamnations de l’archaisme ….et, le passage en force au Congrès a « déplu » ( c’est un euphémisme)…avec raison …
Nous attendons toujours des excuses ! nous pouvons les attendre longtemps ….
Eliminer le dernier traité ne sera pas suffisant …il faut remonter beaucoup plus loin , et faire taire tous ces groupes d’influences, qui ne travaillent que pour eux,et qui caviardent les expertises ….
Il faut tout refonder à la base …ne pas garder là dedans des gens *grassement payés à faire de la figuration ( je ne vise personne ) : il n’est plus temps : c’est proprement insupportable …
Tout a été « biaisé » !
Car vous parlez des Peuples européens …mais il y a un autre invité là-dedans, et non des
moindres : les USA !
seul problème : nous n’en étions pas avertis ! tout est falsifié à partir de là ! puisque c’est bien le régime instauré par les USA, a contrario des structures des premiers pays européens , qui a été imposé, par » influence » …
* Le fait d’être grassement payé n’empêche visiblement pas la corruption par le biais des lobbies de plus en plus puissants (je ne vise toujours personne ) .
Evidemment, comme dans toute structure, il y a des gens qui « bossent dur »,et honnêtement…
mais je pense qu’ils sont naifs …car, précisément pas de vision globale possible : tout est découpé en tranche ( tiens, c’est le même système qu’à l’Assemblée nationale, depuis 2007 : une tranche ici, une tranche là, la nuit, pendant les vacances …et, brusquement « on » voit l’ensemble, et il est trop tard : ça donne le contraire de ce que l’on pensait ! A mon humble avis, ce n’est pas innocent !).
Les révolutionnaires avaient créé les départements pour chaque citoyens soit à moins d’une journée de voyage d’une représentation de l’Etat (les préfectures). Où sont les bureaux des affaires européennes dans nos villes ? A mes yeux cette « europe » n’existe tout simplement pas, sinon en tant que simulacre spectaculaire.
Il y a un bureau des affaires européennes dans chaque préfecture .
@ M,
Juste une petite remarque en passant : la constitution française est surtout « modifiée » et « interprétée » ; vous voyez la nuance ?
Cdt.,
Erratum : ma réponse était faite à M (dit : 13 novembre 2010 à 19:52), plus bas, sous le commentaire n°10 de Didier
oui, tout est dans la » nuance » !
Pourtant Européen plus que convaincu, j’admets que vous avez raison sur bien des points, hélas.
Mais – il y a toujours un mais, vous avez remarqué – je crois que votre billet ne mentionne pas assez l’originalité de la construction européenne. Le TCE n’est pas une constitution, c’est un traité entre États Nations. Le rapprocher de tel ou tel texte constitutionnel ne me parait pas cohérent. Ne pas dire que l’Europe innove en la matière, c’est à dire n’a pas vraiment de référence dans son chemin, manque qu’en même dans votre démarche. Enfin, ne pas accepter la complexité de l’Europe comme beaucoup le font, n’est ce pas un déni de réalité ?
Pour qui connait de très près la gouvernance de l’Europe,
il est faux de dire qu’elle est peu gouvernée.
Elle est tout simplement gouvernée non pas par les Etats Membres,
et encore moins les peuples, mais par une bureaucratie
dépendante des grands lobbies industriels et financiers.
Les agents de ces derniers sont d’ailleurs aussi nombreux à Bruxelles que les fonctionnaires…
Une vraie constitution, au lieu de l’actuel Traité en force du Lisbonéralisme n’y ferait rien…
Pas plus que la Constitution française face à la poignée de bêtes en cour qui dirigent la France.
Seule la conviction que nous sommes en 1788, et la préparation d’un tous ensemble,
français, européen, et internationaliste, sauveront les peuples européens du désastre.
@CharlesA
L’UE est de naissance hégélienne et son adolescence mâtinée de saint-simonisme positiviste!
😉
De toutes façons, ce TCE fut préparé par Giscard, le malfaisant de la loi de 1973 interdisant au trésor de se financer auprès de la Banque Centrale : on ne pouvait donc en attendre quoi que ce soit de bon…
Certes, la Constitution française est constamment violée depuis que le sous-vers-rien est aux manettes : disparition des contre-pouvoirs : Représentants du Peuple ( sauf quelques exceptions, trop peu, hélas ) et d’une presse libre ( sauf exception, trop peu, hélas) …
Election à la mode neo-con. ( ce qui n’était pas à ce jour dans nos coutumes, moeurs, usages : viol symbolique de toute une histoire ), càd, par manipulations constantes, utilisation de la propagande – jusqu’à ce jour inégalée- maniement de la peur, fort bien mis en place depuis que cet homme fut sinistre de l’intérieur ; appuyé par une partie de la population : les trés-trés riches, qui ne pensent qu’à accumuler toujours plus …; stigmatisation d’un groupe humain ; utilisation de sous-fifres aux ordres, écrivant des discours sur l’histoire du Pays, pour rassurer les « ex-gaullistes », faisant le contraire sans coup férir dans la seconde qui suit, manipulant jusqu’à l’écoeurement ce qu’il y a de plus mauvais dans l’être humain, mentant sans vergogne sur tout et n’importe quoi, maniant, comme jamais, une prétendue « opinion publique », à coup de sondages truqués; utilisant les affects les plus dégoulinants, sans remettre dans le contexte historique ( lettre de Guy Moquet ): le respect face au courage et l’empathie, ce n’est pas cela ! , gérant le Pays comme une multinationale dirigée par un tyran, ayant peur de son peuple : les gueux, c’est sale, sans doute ! [ c’est le premier Président depuis ma naissance qui manque autant de cran] …Cette élection, totalement caviardée, est bâtie sur le mensonge…Elle n’est donc pas sincère ….
Tout ceci pour dire qu’une Constitution peut être violée, quand des personnes qui, jusque là, que l’on soit de leur bord ou pas, avaient une certaine tenue, se font complices du tyran pour des prébendes…[ conseil de lecture : Histoire d’un crime. Déposition d’un témoin. Victor Hugo ]
A partir du moment où tout a été détruit ici, comment penser amender l’Europe …
Elle existe en soi, en ce sens que personne ne souhaite de guerres : souhaitons que l’oligarchie, aussi aveugle soit-elle, soit lucide sur ce plan …Elle doit être bâtie par et pour les Peuples …Et non pour le GMT, et l’OTAN…
Pourquoi une seule langue ! La langue, c’est ce qui nous relie au plus profond de notre être; c’est ce qui fait sens [ voilà pourquoi cette nov-langue neo-lib. remise dans le circuit, comme dans tout totalitarisme ] …si chaque Pays perd ses richesses culturelles, tout le monde en sera appauvri …
TOUT S’EN VA
LA RAISON
Moi, je me sauve.
LE DROIT
Adieu! je m’e, vais
L’HONNEUR
Je m’exile.
………………..
………………..
LE MEPRIS
Je reste.
V.Hugo/Les Châtiments.1852
Je ne nie pas la complexité de la construction européenne.
Il m’est arrivé il y a longtemps de participer à des réunions européenne à Bruxelles, nous n’étions que 12. La complexité était déjà visible.
Les fondateurs de l’Europe en avaient conscience. Ils se doutaient bien que l’Europe fortement structurée, supranationale, à laquelle ils pensaient surement en leur for intérieur était inacceptable pour leurs interlocuteurs de l’époque. Ils misaient sur une évolution progressive des mentalités, le succès d’initiatives de portées limitées pouvant peu à peu convaincre les dirigeants qu’une union plus étroite était possible. C’était la politique des petits pas.
De plus, comme vous l’indiquez il fallait innover : l’Europe était « un objet politique en voie d’apparition ».
Après 50 ans on constate que les mentalités n’ont pas beaucoup changé et que la construction européenne est déséquilibrée : trop de lois favorables au business, pas ou peu en faveur des droits des travailleurs. Voila pourquoi je souhaite une autre formule.
Quand à la comparaison avec la constitution française elle n’est là que pour faire ressortir le caractère contraignant de certaines dispositions qu’on trouve dans le TCE et dans aucun document aussi « immuable ». Supprimez cette comparaison, mon argument tient tout seul : peut-on admettre qu’une entité économique (l’UE) s’interdise des pratiques qui furent efficaces autrefois et qui pourraient le redevenir demain ?
L’idéal serait peut-être d’imiter le Royaume Uni qui n’a à ma connaissance pas vraiment de constitution mais organise ses pouvoirs publics en application de textes d’âges très variés : magna carta, habeas corpus et j’en passe. Cela ne marche que lorsqu’une identité nationale forte et non contestée exclut toute remise en cause des habitudes de gouvernement. L’Europe n’en est pas là.
Bonjour Alain,
»Le drame de l’Europe est qu’elle est peu gouvernée. Nul n’y détient un pouvoir capable d’imposer des décisions fortes, même quand le salut commun est en jeu. »
Lorsque »l’Europe » impose des directives à transcrire dans le droit des différents pays n’est-ce pas gouverner ?
Lorsque l’on regarde tout ce que »l’Europe » a imposé – dans une optique libérale – on ne peut pas dire qu’elle n’est pas gouvernée, les textes européens devant s’imposer à tous parfois dans la douleur.
Je pense que les principaux problèmes de l’Europe sont avant tout :
– son orientation libérale qui ne correspond pas aux situations économiques actuelles et futures
– son fonctionnement non démocratique
L’Europe devait apporter prospérité et paix…
Elle génère en partie misère et chaos.
Nous n’en sommes plus au stade de la méfiance mais de la défiance.
Selon moi, quand l’Europe émet des directives elle ne gouverne pas, elle gère. Elle suit les rails posés par les traités.
L’orientation libérale que je déplore comme vous est inscrite dans ses traités. C’est bien pourquoi mon billet sous entend qu’une révision de ces traités est nécessaire pour au moins permettre à ceux qui siègent à la Commission, au Conseil et au Parlement de choisir une autre politique.
Il restera à assurer un choix démocratique des dirigeants et à convaincre les peuples que le discours néolibéral (« il n’y a pas d’alternative ») est une imposture et qu’ils peuvent choisir des dirigeants qui pensent autrement. ce sera long…
@Alain M-B: « Il restera à assurer un choix démocratique des dirigeants et à convaincre les peuples que le discours néolibéral (« il n’y a pas d’alternative ») est une imposture et qu’ils peuvent choisir des dirigeants qui pensent autrement. »
Les peuples ont choisi en connaissance de cause des dirigeants qui voulaient une Europe néo-libérale?
[ Gouvernance : encore un mot-piège :ce mot ne sous-tend aucune démocratie,
ni aucune responsabilité : c’est »on », la prétendue « main invisible »…=) là, il s’agit de gestion comptable et bureaucratique, de soumission à la phynance .
Gouvernement : il y a des responsables élus par le Peuple, et à qui le Peuple peut et doit demander des comptes. Un gouvernement se doit d’avoir une vision des politiques à assumer,
politiques devant « servir » la cité ( feus-les grands serviteurs de l’Etat ), et non se servir de… ]
Notre Peuple est conscient du problème…les personnes des classes populaires et moyennes
basses s’en rendant compte depuis un bon moment …et cela gagne un peu partout.
Ce sont « nos » politiques qu’il faudrait convaincre…(les déremboursements Sécu, les forfaits…empêchent déjà les gens de se soigner) …ceux qui ont des salaires plus confortables ne s’en rendent pas compte pour le moment, par exemple …
Je retiens de ce billet : l’abandon de nombre de souverainetés décisives.
Monétaire et économique à la BCE, militaire à l’OTAN, judiciaire à la Cour de justice.
Ces abandons de souveraineté nationale privent les citoyens de leurs droits de critique et d’inflexion des politiques menées puisqu’ils ne votent pas pour des exécutifs européens et que le législatif est limité sur un grand nombre de questions, celles citées particulièrement.
Aucun chef d’Etat, aucun peuple, aucun citoyen, n’est donc en mesure de faire évoluer ces politiques même s’il en a le mandat.
Les citoyens « européens » sont donc dans la situation des sujets de l’Ancien régime.
Aucune politique alternative ne peut être effective sans l’abolition de cette nouvelle Bastille qu’est le Traité de Lisbonne. Le roi étant la BCE qui n’agit qu’avec la volonté divine et pour sa grandeur !
Ce n’est pas une mauvaise façon de voir les choses;
Vous dites: « Ainsi, les articles les plus durs, les plus contraignants des traités qui organisent l’Union européenne, sont dus à la méfiance des États les uns envers les autres. Et ils ont des conséquences dramatiques ! »
–> Hum, il me semble que cette dernière phrase ne reflète pas exactement la réalité, réalité que vous aviez pourtant parfaitement expliquée dans le paragraphe précédent. Il s’agit en fait bien de la… disons « méfiance » d’UN seul état vis-à-vis d’à peu près tous les autres.
Disons que je connais mieux les exigences de notre voisin oriental.
Je crois que nos « amis » anglais, pour prendre un autre exemple proche, ont aussi leurs exigences : la liberté des marchés financiers leur parait encore une bonne situation. Quelques rares citoyens de sa gracieuse majesté, certains haut placés, le conteste mais ils sont encore loin d’être majoritaire.
Michel Debré, « le plus fidèle des gaullistes » … le Gaullisme ce n’est pas fermer les yeux ni refuser de changer, que du contraire, c’est un effort souvent douloureux pour retrouver une certaine idée de la France. Il y a des sorties de dérapages, c’est sans doute le plus authentique.
Michel Debré a organisé la « déportation » de plus de 1 600 enfants réunionnais (entre 1963 et 1982) arrachés à leur famille en vue de repeupler certains départements métropolitains en cours de désertification, notamment la Creuse. Au professeur Denoix qui s’insurgeait de ces pratiques, il répond dans une lettre : « L’entreprise doit être poursuivie avec d’autant plus de constance qu’elle peut être combinée avec un admirable mouvement d’adoption que nous n’arrivons pas toujours à satisfaire. »
« Livre : Enfants Réunionnais en Exil » , RFO, 25 octobre 2007
Et surtout « Que les Algériens sachent surtout que l’abandon de la souveraineté française en Algérie est un acte illégitime ; ceux qui y consentiraient se rendraient complices des hors la loi et ceux qui s’y opposeraient par quelque moyen que ce soit, seraient en état de légitime défense » 20 décembre 1957
… quel changement !
Alors le TCE … l’oligarchie « française » creuse depuis plus de trente ans la faillite de la France. Et c’est impressionnant ! Cette oligarchie règne aussi avide que l’aristocratie en son temps. Woerth et Bettencourt, acoquinés exemplaires, illustrent bien la soirée victorieuse du Fouquet’s, la fête des profiteurs libéro-collabos.
Le pillage est politique, l’anti France s’enrichit scandaleusement depuis trente ans, l’ex-président achète la clémence des tribunaux, la caisse des Sénateurs regorge de capitaux.
Alors les « gaullistes » … à quand la sortie de dérapage ?
Mais mort à l’europe à 1% de budget et sans déficits, c’est le scandale évidemment.
« Quand l’Etat organisait des « convois » d’enfants »
Jean-Benoît Beven Bunford
Le professeur Pierre Denoix, grande figure méconnue de la cancérologie française (pas un habitué des médias comme d’autres à l’époque…) et internationale, directeur général de la santé de 1974 à 1978, Directeur de l’IGR (Institut gustave Roussy, Villejuif, de 1956 à 1982). J’ai eu l’occasion de le rencontrer (il appréciait mon pinard et habitait St Genies en Périgord noir, pays d’origine de mon père), et je peux vous assurer que, tout jeune branleur que j’étais, et sans vraiment connaitre son parcours, le charisme (du vrai celui là) du bonhomme vous sautait à la figure quand il apparaissait dans l’embrasure de la porte de son château médiéval qu’il y avait restauré (et magnifiquement respecté, ça va de soi…)
Debré ? Son père Robert, oui, après… je n’en dirai plus, si par hasard, Alain Monod-Broca. était mieux placé pour en parler, à lui l’honneur.
Michel Debré de son vivant a toujours soulevé des polémique car il était passionné. Je ne pensais pas que son nom mentionné en passant puisse aujourd’hui à nouveau les faire renaître.
Ne ravivons pas les plaies qui ne sont pas encore cicatrisée, et n’attaquons pas un homme qui n’est plus là pour se défendre.
@ Alain M-B,
Etre passionné ne justifie pas tout comme la mort du personnage n’interdit nullement de se poser des questions à son sujet. Et il est certes nécessaire de se poser des questions sur le sieur Debré, comme il est nécessaire de s’en poser sur Pompidou ; ils ont très probablement apporté tous deux leur pierre, sur des plans différents, à l’édifice Babel en train de s’effondrer sous nos yeux.
Cdt.,
L’Europe n’ a pas de gouvernement.
La gouvernance, cet autre mot pour management, y règne en maître.
C’est bien ce que je veux dire : les traités permettent d’administrer l’Europe en suivant une ligne qu’ils fixent. Gouverner ce serait avoir la liberté de choisir parmi toutes les options possibles.
« Les Allemands acceptèrent l’Euro, en gravant dans les traités les options de politique économiques qui leur avaient réussi »
Quant à cette phrase-ci, si je pense qu’elle reflète effectivement ce qu’ont les Allemands à l’esprit, je la conteste sur le fond.
Puisque pour comprendre la réussite économique allemande, il faut évidemment remonter bien plus loin que l’après 45 mais bien à l’époque de son décolage industriel sous Bismark quand elle menait alors une politique économique assez proche de celle que que peut pratiquer aujourd’hui la Chine: dirigisme étatique, mercantilisme et dumping et le tout dans un cadre politique étrangement similaire. Au contraire des autres nations industrielles de l’époque USA, Grande Bretagne, France et Belgique toutes des démocraties et libérales. Mais il faut pour cela admettre que l’histoire en général, et l’histoire de sa succes story économique en particulier, de l’Allemagne ne s’identifie pas exactement à celle de la seule République Fédérale. (Ce qui est en soi problématique pour un allemand) Ce qui invalide l’idée-même du miracle économique allemand d’après-guerre, comme si cette vieille nation industrielle partait alors de rien !!!. Et donc enfin finalement invalide l’idée que l’Allemagne doit sa réussite à ces « options de politique économiques » aujourd’hui gravées dans les traités européens. CQFD. (ouf)
D’autre part, il reste que l’idée que le bilan du mercantilisme allemand aujourd’hui soit une réussite est très contestable. Mais il faut pour cela comprendre que les excédents en matière de commerce extérieur et de balance des paiements sont aussi mauvais économiquement que les déficits. Ce qui est malheureusement beaucoup demander à nos voisins et assez largement au delà de leur entendement, tout à leurs illusions.
@Ken Avo : je ne pige pas. Soit les traités européens sont « gavés » d’options allemandes qui « leur avaient réussi », soit ce n’est pas le cas. Que ces « options » proviennent de leur histoire lointaine, ou depuis 45 seulement, ne changent rien à la phrase que vous contestez. Il me semble que personne ne conteste que « la réussite » de l’Allemagne résulte de ses « options économiques ». Ce « succès allemand », que je sache, ne doit pas grand chose à « l’esprit latin » qui hante les pourtours de la Méditerranée.
Mais puisque vous contestez cette phrase sur le fond, faudrait-il croire que les traités européens sont « gavés » d’options qui n’ont pas réussi à l’Allemagne, voire qui auraient fait son malheur ? (Je cherche à saisir votre pensée, sans plus.)
Crapaud,
Je conteste le fait que ces « options » méritent d’être inscrites dans des traités d’une part et d’autre part qu’elles méritent d’être inscrites au titre qu’elles aient peut-être réussi à l’Allemagne.
Parce que:
1/ je conteste que la réussite (si tant qu’il y ait réussite) de l’Allemagne soit le fait de ces options. Puisqu’il est facile de démontrer que la réussite de l’Allemagne est bien antérieure à l’élaboration de ces « options » d’une part, et donc d’autre part que l’état actuel de l’économie de l’Allemagne est avant tout l’aboutissement d’une longue histoire industrielle de plus d’un siècle.
2/ D’autres pays Italie ou France par exemple ont suivi d’autres chemins au moins jusqu’au tournant maastrichtien (ou s’il l’on veut des années 80-90) et n’ont pas moins réussi que l’Allemagne sinon mieux ! Regardez l’Italie partie, elle (!) réellement des tréfonds et sans aucune ressource naturelle. Je vous le rappelle.
3/ Que si ces options ont réussi à l’Allemagne, elles ne peuvent être généralisées du fait de leur nature même. (en caricaturant si tous les pays exportent, qui va importer ?! ca n’a aucun sens)
4/ Dans quelle mesure, ces options ont-elles « réussi » à lAllemagne ? Ce constat de réussite n’a en fait rien d’évident.
La perspective historique que vous donnez permet effectivement de mettre en doute la sagesse des Allemande lorsqu’ils ont voulu modeler l’Europe sur la RFA, sans évoquer les autres périodes fastes de leur propre histoire.
Dommage que l’on n’ait pas pu convaincre nos amis allemands de l’erreur qu’ils commettaient en tronquant ainsi leur histoire économique et en surestimant les bienfaits de leur mercantilisme actuel. Les traités auraient peut-être pris une autre tournure.
« Comment en est-on arrivé là ? A cause de la méfiance ! »
Je pense tout le contraire. On en est arrivé là parce que les peuples ne se sont pas assez méfiés. Ils n’ont pas vu à temps qu’on leur construisait l’Internationale capitaliste sous égide américaine.
Effectivement il s’agit de méfiance entre nos gouvernants. Les peuples ont surtout laissé faire l’Europe. Sans se méfier assez.
A Bruxelles, un édifice public symbolise fort bien l’Europe : l’Atomium. Imaginez, comme dans un tableau de Dali, que ses branches ramollissent : vous verrez alors ses parties pendouiller lamentablement, au lieu de s’agripper les unes aux autres par rigidité. Ainsi des traités européens qui vont tomber dans la désuétude à force que leur rigide application sera de plus en plus impossible. Alain Gauvin s’est plaint ici que ces traités et la démocratie étaient « bafoués » ! Quelle blague ! Comme si le capitalisme ne bafouait pas depuis des lustres les meilleurs principes de la vie humaine !
AMA, Le Berlaymont est encore plus symbolique : une prison dorée (ou plutôt argentée). NB Ce grillage a été ajouté lors d’une rénovation. Quoi, ils auraient besoin de se protéger de la vile populace du dehors ?
.
!!! On dirait une grosse molécule ! Ne me dites pas que c’est l’industrie pharmaceutique qui a phynancé !!!
Si le programme QE2 de la Fed a – ainsi que vous l’analysez avec de sérieux arguments – une volonté de maîtrise de la dette publique pour origine, il a deux principaux défauts.
1/ Il aggrave fortement les tensions au sein du système monétaire international et étend la crise aux pays émergents, sous ses aspects économique et politique.
2/ Ses mécanismes ne sont pas renouvelables indéfiniment, même s’il peut être suivi d’un QE 3.
Dans l’immédiat, la Fed gagne du temps, mais elle approche le moment d’un inévitable dénouement: une réforme du SMI où les Etats-Unis ont tout à perdre et contre laquelle ils se battront avec acharnement. Ils n’ont pas de plan B.
Maastricht / Maëstricht ? Pas bien pigé. Faut-il comprendre que le non respect, dans les médias, de la francisation coutumière des noms propres est le signe de l’arbitraire (intéressé) des promoteurs de l’Europe ?
Simple remarque orthographique sans lien avec le fond de l’affaire.
Cela ne relève-t-il point d’un trait de snobisme, cette orthographe archaïsante? Comme si aux Pays-Bas on disait encore Atrecht pour Arras, Rijsel pour Lille, etc… On pourrait aussi parler de la Nouvelle York, après tout, jadis c’est bien ainsi qu’on désignait dans le Royaume de France cette ville du Nouveau Monde.
A bien y regarder, que ce soit en Europe où aux USA, depuis la fin des 30 glorieuses, le marché des pays occidentaux ne suffisait plus à alimenter la croissance du PIB.
Fictivement, dévaluations, emprunts, déficits, on a virtuellement alimenté la croissance, reste que ce n’est que virtuel, à travers les bulles d’aucuns ont compris que pour s’enrichir on pouvait utiliser le principe des vases communicants, si plus de croissance pour s’enrichir alors allons prendre l’argent dans la poche du voisin.
Simpliste direz vous, sauf que pour les subprimes et la bulle immobilière US, c’est entre les américains que le transfert s’est effectué, aujourd’hui la richesse virtuelle crée depuis les années 2000 est fictive, en mettant du papier dans le circuit, cela revient à donner une valeur à cette richesse virtuelle disparue que les USA font payer à ses débiteurs, bref une manière d’aspirer la richesse des pays émergents…
On peut logiquement estimer cette capacité d’annulation de la bulle virtuelle à disons 6% du PIB US pendant 8 ans, soit quasi 7000 milliards de dollars qui n’ont jamais existé, je dis donc que les USA iront jusqu’à créer ce montant à travers la planche à billets…
Reste que cela ne résout en rien le problème du déficit commercial, au delà de la crise financière et de la guerre des monnaies, il y a cette autre guerre, celle des usines sur son territoire…
Quant à la mondialisation et depuis 20 ans, disons le tout net, cela fonctionne sur le même registre, la chine à travers les prix bas qu’elle nous a donné, nous a fictivement donné l’impression de consommer plus chaque année et donc nous a distribué une richesse fictive, ce faisant cela a un coût que nous commençons seulement à payer : le transfert de nos usines…
Aujourd’hui nous devons payer nos dettes, nos usines sont parties, les rentrées fiscales sont en berne, le chômage s’apprête à exploser, peu importe si demain la Chine perd tout ou partie de ses dollars, elle continue à construire les usines que seule elle aura encore demain, actuellement elle transfère toutes nos usines sur son territoire, la raison en est simple :
Nous nous partagions le gâteau de la terre entre le petit milliard d’habitants des pays occidentaux, le gâteau de la terre n’est pas extensible, seule solution pour les chinois pour consommer comme nous, s’accaparer le gâteau, finalement ce ne sont pas les dollars que la Chine souhaite, ce sont les usines car demain il n’y aura pas assez de gâteau pour tous, la chine aura la totalité du gâteau car elle aura la vraie richesse que procure l’industrie…
Dans le passé pour suppléer aux mauvaises années, on mettait de côté pour les années difficile, les chinois engrangent jour après jour, pour les terres rares ils ont réussi ce pari, ils en produisent la quasi totalité, non qu’ils soient les seuls à en avoir, non ils ont tué la concurrence, désormais ils disent les terres rares nous les gardons sur notre sol…
Je dirai que la planche à billets US c’est la dernière arme que possèdent les américains, eux au moins ils ont cette arme, quant à nous en Europe, nous avons une Allemagne qui joue le même jeu que la Chine, comment se terminera ce jeu du cocu…
Crapaud, regardez également l’économie des Pays-Bas et de la Belgique (en fait la Flandre) réputées également « successful » et accrochées à la zone Mark. Mais ce ne sont ni l’une ni l’autre de grandes puissances industrielles telles que cela puisse expliquer leur commerce extérieur excédentaire. pas du tout ! Simplement ces deux pays sont les avant-ports de l’allemagne et de l’Europe centrale d’une façon générale. Ils sont naturellement tournés vers l’export dans la mesure où c’est l’Allemagne qui est tournée vers l’export pas ces pays par eux-mêmes ! Quelles sont les productions industrielles des Pays-Bas en propre ? Un peu de chimie et de rafinage et un peu de matériel électrique. Rien de transcendant !
Les Pays-Bas [au sens large] sont comme un gigantesque estuaire. La géographie les destinait à être une plaque tournante du commerce international.
Sinon, ne soyez point trop condescendant avec l’un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux de fromages 😉
L’Euro est une monnaie « inachevée » etnous en subissons toutes les conséquences.
Je poursuis sur les Pays-Bas et la Belgique (la Flandre). L’Allemagne serait importatrice nette que ces deux pays seraient même vraisemblablement encore exportateurs (cette fois-ci vers l’intérieur de l’Europe) ! La Belgique et les Pays-Bas ne doivent rien à l’application d’une quelconque « recette miracle » mais tout, simplement à leur position géographique extrêmement favorable !!! Où est le miracle ?! Où est l’ »option » géniale ?!
Expliquez moi, Crapaud.
Si on pratiquait aux Pays-Bas les langues étrangères aussi hardiment qu’en France, le succès eut été toutefois peut-être un peu moindre…
Sinon, on sait peindre, aussi. Et pas de rivaux pour les travaux hydrauliques. Et c’est ici que les penseurs se réfugiaient pour pouvoir penser librement. Bon, ça nous éloigne pas mal du sujet, mais de temps en temps, faut bien un peu modérer les bouffées chauvines d’outre-Quiévrain… 😉
En fait Ken Avo est un breton jaloux de la réussite économique d’autres enfants de la mer .!
Juan et Amsteldamois,
Vous n’avez pas suivi mon propos avec Crapaud Rouge. Il ne s’agit pas de minimiser le genie des néerlandais et des flamands mais de pourfendre 🙂 le propos erroné et pourtant répandu en France que ces deux pays devraient leur succès économique au fait d’appliquer chez eux les même recettes économiques que l’Allemagne, celles aujourd’hui gravées dans les traités; J’explique qu’il n’en est rien ! C’est faux.
Ken Avo, je ne contestais pas votre position, je cherchais seulement à la comprendre. Avec le post ci-dessus adressé à Juan et Amsteldamois, ça va mieux. Les traités européens sont donc gravés et gavés de recettes sauce allemande qui, en fait, ne seraient pas à l’origine du succès de l’Allemagne, ni de celui des pays qui prétendent les appliquer. C’est fort possible car, de toute façon, ce qu’on appelle « succès » ne l’est que pour ceux qui le disent, les capitalistes, certainement pas pour les chômeurs obligés de travailler presque gratuitement. Si l’on se met à pourfendre chacun de leurs racontars, l’éternité n’y suffira pas…
Jusqu’en Irlande du nord :
http://irlande.blogs.liberation.fr/ballyban/2010/10/irlande-un-plan-de-sauvetage-qui-ne-sauvera-pas-les-naufrag%C3%A9s-de-limmobilier.html
L’Union européenne est en train de se suicider
par Jacques Myard, député UMP – président du Cercle Nation et République, défendant la souveraineté de la France et les valeurs de la République.
L’Union européenne est en train de se suicider. Oui, nous assistons aujourd’hui au suicide de l’Europe, il faut en avoir conscience.
Ce suicide n’est certes pas commis par un tir à bout portant, mais il est inéluctable et il est engendré par l’idéologie intégriste qui sévit depuis vingt ans à Bruxelles. Pour ne pas alourdir le débat, je prendrai trois exemples : le suicide institutionnel, le suicide économique et le suicide monétaire de l’Europe.
Le suicide institutionnel, d’abord. Qui peut dire que l’Union européenne fonctionne bien aujourd’hui ? Personne ! On assiste à une paralysie totale du système. La boulimie législative ne se dément pas. Les textes les plus complexes, les plus tatillons, sont moulinés les uns après les autres. La machine technocratique, sûre d’elle-même et dominatrice, bat son plein : 700 documents E sont produits chaque année et transmis à notre assemblée, dont plus de 300 relèvent de la loi.
Mais si la machine mouline sans arrêt des textes, elle est en revanche incapable de prendre rapidement les décisions qui s’imposent, et c’est le plus grave. La question des prix agricoles en est un exemple. La France bataille depuis près de deux ans pour obtenir la stabilité des prix agricoles, dont la baisse inacceptable provoque des manifestations légitimes dans l’ensemble de l’Europe.
La machine est totalement grippée et le passage à la majorité qualifiée n’y change rien, alors que cette procédure devait être, selon ses thuriféraires, la clé de voûte de l’efficacité du système. Quant aux coopérations renforcées, autant rêver que les poules aient des dents, puisque ces mécanismes ont été définis de telle sorte qu’ils ne voient jamais le jour dans le traité de Lisbonne.
Le deuxième suicide est un suicide économique. La religion économique de Bruxelles est le « tout concurrence ». Enfermée dans son idéologie, la direction générale de la concurrence, qui règne en maître, ignore superbement les réalités économiques du monde, où nos concurrents – États-Unis, Chine, Inde, Brésil, Corée et Canada – excellent dans la défense de leurs marchés en mettant en œuvre de réelles politiques industrielles, alors que la locution « politique industrielle » est toujours un gros mot à Bruxelles !
L’asymétrie des conditions de concurrence devient évidente. L’absence totale de réciprocité dans les échanges, l’incapacité de la DG concurrence à envisager des champions industriels nationaux et européens sont affligeantes et destructrices. La disparition de Pechiney, fleuron de notre industrie, provoquée par la bêtise d’un commissaire européen – M. Monti, pour ne pas le nommer –, ne peut que susciter la colère, et pourrait aisément nous amener à la conclusion : « La Commission, voilà l’ennemi !» Il est urgent, monsieur le secrétaire d’État, que sur ces dossiers industriels de fusion-acquisition, la Commission soit relevée de ses compétences technocratiques au profit du Conseil.
Le troisième suicide est un suicide monétaire, monsieur le rapporteur général du budget. Pendant des années, les champions de l’intégration européenne nous ont présenté l’euro comme le fondement même de l’Europe et de son avenir. Qui peut encore affirmer cela aujourd’hui, si ce n’est ceux qui, avec la morgue qu’on leur connaît, prétendaient tout savoir mieux que les autres, face à ceux qui dénonçaient l’utopie d’une monnaie unique en l’absence de zone économique optimale ? On sait aujourd’hui que les dures réalités ont rattrapé les doux utopistes monétaristes. Le 13 juillet 2010, M. Jean-Pierre Jouyet, européen convaincu, déclarait à la commission des affaires étrangères : « On ne se serait pas interrogé, il y a un an, sur la fin de l’euro, sur la façon dont l’Europe économique doit être gouvernée ». Je lui ai alors répondu, avec une insolence amicale, mais une vraie insolence, que, pour ma part, je me suis toujours interrogé sur la viabilité de cette construction artificielle.
Allons à l’essentiel : ce n’est pas en collant à l’idéologie allemande en matière monétaire que vous éviterez la catastrophe annoncée et inéluctable, monsieur le secrétaire d’État ! Ce n’est pas par des sanctions automatiques contre des États en déséquilibre budgétaire que vous pourrez rééquilibrer les comptes. Quand allez-vous comprendre que l’on ne fait pas courir ensemble des pur-sang, des chevaux de labour et des ânes – ces derniers étant d’ailleurs souvent plus intelligents que ceux qui les qualifient de PIGS ! Quand allez-vous comprendre que la puissance économique de la Ruhr n’est pas dans le Péloponnèse, mais en Rhénanie-Westphalie ? Quand allez-vous comprendre que les déficits budgétaires grecs sont la conséquence de la perte de compétitivité – moins 40 % – et non sa cause ? Relevons d’ailleurs au passage que l’Espagne, qui était en excédent budgétaire, est aujourd’hui en pleine crise : c’est tout dire ! Quand allez-vous comprendre que réduire les dépenses, raboter les niches de manière excessive et trop rapide, c’est raboter la croissance et accroître les déficits ?
La politique de déflation de tous les États européens équivaut à un suicide en direct, une macabre télé-réalité sur fond de pacte de stabilité jouant le rôle néfaste du chœur des Euménides.
Vous voulez éviter le pire, vous voulez que l’euro survive ? Alors, monétisez la dette ! Vous m’avez bien entendu : monétisez la dette, comme sont en train de le faire les États-Unis, avec une première avance de 100 milliards de dollars à l’économie, au taux de base de 0,25 % de la Federal Reserve. Certains économistes affirment qu’ils vont aller jusqu’à un trillion de dollars pour relancer l’économie, en ne passant plus par les marchés.
La politique que l’Allemagne dicte à ses partenaires conduit à une crise sans précédent, dont il n’est pas sûr que l’on se relève. De deux choses l’une : ou nous changeons de politique monétaire – à situation exceptionnelle, remède exceptionnel –, ou nous allons directement dans le mur ! Si vous voulez sauver la coopération européenne, il est temps de réagir, de remettre les choses à plat avant qu’il ne soit trop tard. L’Europe s’est élargie, elle doit maintenant s’amaigrir et s’en tenir à l’essentiel.
Extrait de son discours prononcé à l’Assemblée nationale lors de la Session ordinaire de 2010-2011
Voilà, c’est bien, merci dissy.
C’est à force de montrer et remontrer la réalité aux braves gens, qu’ils accepteront enfin de se dessiller ; quand on pense qu’il y a encore un paquet de gens qui croient encore à la philanthropie de l’UE (mieux vaut rêver !). Qu’il est dur de lutter contre l’utopie et l’illusion savamment entretenue par nos zélites qui prêchent à qui mieux mieux l’Europe, en veux-tu en voilà, jusqu’au gavage total. Nous y sommes maintenant gavés à point : les oies sont prêtes à la consommation.
Ceci étant, ce monsieur (Jacques Myard) s’est peut-être interrogé sur la pertinence de l’euro, mais rien de tout cela n’a transparu ni dans une quelconque discussion publique, ni dans les médias, ni nulle part où puisse avoir accès le citoyen-contribuable de base, c’est-à-dire celui qui n’est pas concerné par les paradis.
Quant à douter du bien fondé de cette belle oeuvre philanthropique qu’est l’Europe (pardon l’Union), ou au moins garder une certaine réserve, dans notre droit : que nenni. Bien au contraire, nous avons devancé les désirs anglo-saxons, prenant même souvent les devants, pour transformer notre droit et notre langue en loi et charabia complaisants. Les zélites ont trahi mais les intellectuels ont faillis, ils ont abdiqué tout rôle d’éclaircicement et toute fonction d’éclairage au profit d’une vile servitude, ignorante ou obséquieuse. Ne croyez pas que j’écris à la légère, tout cela existe et n’existe que parce que le citoyen de base s’est désengagé de la politique et de la marche des « affaires ».
Nous n’avons pas encore tout vu… Le meilleur sera pour la fin, le dessillage total approche maintenant.
Bien cordialement,
Oui, les zélites ont trahi …les peuples n’ont jamais été tenus au courant de ce qui se tramait : le GMT – vu la lenteur de la chose kafkaienne – était dans les tuyaux depuis fort longtemps …
depuis combien de temps le sait-on ??…Or, cela voulait dire – et là personne ne s’y serait trompé –
nivellement par le bas, UE aux ordres des USA, alignement n’est pas le mot juste, il faudrait dire vautrage – et je tiens à rester polie – moins-disant social, hécatombe au niveau des classes populaires, moyenne-basse et moyenne …Donc les Peuples et les syndicats – peut-être pas tous – abusés =) population non respectée ….
Quant aux élites intellectuelles, les vraies : celles qui produisent des idées …elles se sont soit « soumises » à la doxa …donc, méritent-elles encore le nom d’intellectuelles ? …ou alors, elles se sont endormies : je préfère penser cela : il suffit d’un réveil …et de recouvrer une indépendance d’esprit …le Peuple, que dis-je, les Peuples seront prêts …mais cette fois-ci, il faudra faire AVEC et non sans ….
Trop d’experts tue l’expert !
Plus de monopoly pour les lobbies !
M,
En parlant d’expert : le meilleur est, je crois, l’expert judiciaire –> une poésie à lui tout seul… Et on se demande encore où va la justice (au sens institution) ? Mais, chez les experts voyons.
Cdt.,
@ Hole Street,
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Vous êtes à la fois bien naïf et bien ignorant des tenants et aboutissants de la construction européenne et des forces en jeu à l’occasion de sa « construction » ; renseignez-vous, ce qui vous permettra par la même occasion de comprendre l’attitude de De Gaulle face à cette Europe (qui doit certainement faire partie de ce que vous appelez les vrais hommes politiques de la vieille europe). Vraiment, croyez-vous sincèrement que cette UE a été conçue et s’est développée pour être un organisme philanthropique, agissant pour le bien être des peuples ? La monnaie unique comme contrepoids au dollars ??? HAHAHA, regardez plutôt du côté d’un vaste marché de déversement, plus aisé à manipuler.
Vous êtes plaisants et prenez, au bas mot, vos désirs pour des réalités. Je vous recommande, pour vous soigner, une saine lecture : le JOUE (journal officiel de l’Union Européenne) : vous y verrez à coup sûr la philanthropie à l’oeuvre.
Cordialement,
L’Europe de Jean Monnet aurait-elle été conçue comme un vassal politique et commercial des US?.
En l’absence d’un eurocorps efficace elle n’a toujours comme défense qu’une OTAN contrainte de demander au SACEUR l’autorisation de sortir un avion de combat ou un char des hangars.
La déconfiture US peut-elle lui trendre son autonomie avant un éventuel effondrement du mentor?
@ Tartar,
Vous êtes sur la bonne voie. « C’est au pied du mur qu’on voit le mieux le mur » : proverbe chinois.
Cdt.,
amha Jean Monnet était en liaison constante avec le gouvernement américain. Les propositions qu’il faisait aux gouvernements européens étaient parfois rédigées à Washington.
Ah, là au moins les choses ont claires ! …
Ouf, je n’étais pas complotiste ! c’était vrai !
Proposition : commencer par couper le cordon ombilical ! Cela facilitera peut-être les chose !
@ Alain M-B,
Tout d’abord, merci de vos commentaires et ensuite merci de votre honnêteté (en particulier concernant Jean Monnet).
Sur le fond,
=>
Nous abordons là le véritable problème, qui, en arrière plan, ne parle que de rapports de force :
Nous avions, en France, un système juridique légué par Napoléon (c’est le plus grand bien qu’il ait fait à la France) et qui était équilibré ; ce merveilleux système nous a été envié et copié par de très nombreux pays dans le monde. Encore aujourd’hui, si la Société tient par un minimum de cohésion sociale, j’ai la faiblesse de penser que c’est en raison justement de cette idée du droit (ce droit est, dans les faits, profondément bafouée mais son idée reste très vivace dans l’inconscient collectif des français). De Gaulle lui-même s’est inscrit dans la continuité de cette tradition juridique.
Et vous voudriez maintenant que nous renoncions définitivement à cette idée du droit et du juste pour terminer l’oeuvre accomplie par l’UE et adopter définitivement la tradition anglo-saxonne. D’une part, cette tradition a largement dégénérée en production de lois, et d’autre part, vous demandez à tout un peuple de renoncer à ses traditions alors même qu’elles s’étaient avérées très positives ? Je ne pense pas que votre proposition soit opportune, et inclinerai très nettement vers une Europe à la carte, telle que décrite par BA. Le danger, vous le décrivez de l’extérieur, avec les continents asiatiques, africains et américains du Sud dans le rôle des ennemis, mais le danger est aussi et surtout intérieur avec la perte définitive de cohésion qui toucherait tout un peuple.
Cordialement,
Pour les pertes de cohésion interne , c’est déjà fait si on ne s’arrête pas aux apparences .
Il s’agit déjà d’en retrouver une autour des idées qui se promènent ici .
@ juan nessy,
La perte de cohésion ne fait aucun doute, et les chemin qu’elle a emprunté sont clairs également. Les idées qui circulent sur ce blog concernent le fond du problème, mais n’empêchent aucunement de réfléchir au contenant : dans quel système ces choix seront-ils inclus ? Un système intégré, équilibré et cohérent ou un système tout à fait ouvert où le plus fort se fait entendre ? Et puis, je ne pense pas possible d’ignorer l’histoire d’un peuple laquelle a parti lié avec la conception du monde véhiculée par sa langue, avec son contexte géographique, avec sa culture politique, le tout formant, à mon sens, les aspirations profondes de ce peuple. Faudrait-il vraiment y renoncer, et si oui, en vertu de quoi ?
Cdt.,
@VB :
Les choix imaginés ici ( pas encore mis en système justement ) semblent précisément avoir pour ambition d’avancer » autre chose » , qui à mon goût , doit viser l’universalisme, compte tenu de l’énormité du basculement à produire .C’est le niveau de cohérence à atteindre pour donner une chance aux cohésions de se refaire ..
Si ce travail (que d’autres tentent autrement et ailleurs depuis pas mal de temps) réussit en version ( langue ) française , tant mieux .
Si le peuple français a l’énergie de le faire sien , tant mieux .Il méritera ainsi l’héritage de son histoire .
Mais il n’aura de force et de chance de réussir que si son portage est partagé par des alliés d’assez de poids eux mêmes . Européens d’abord , mais pas que .
Pour ce qui est de l’amour du pays , l’ancien fonctionnaire d’état que j’ai été pendant 40 ans et quatre mois ,ne peux que vous donnez des gages positifs . J’ai d’ailleurs déjà reproduit ici un poème que j’ai écrit vers la trentaine à l’attention de mon fils ( sur le mode Rudyard Kipling ) s’agissant du fonctionnarirat et de la nation .
Je ne m’imposerai d’en accabler une nouvelle fois ce blog , que si une vingtaine de demandes le réclament (spontanément ) par voie référendaire .
@ juan nessy,
Le respect des peuples et des différences culturelles (à cultiver) me semble préférable à un tiédissement moyen, nivelant et universaliste.
Mais, un poème, je veux bien :-).
Cordialement,
Manque encore dix neuf prières !
L’association universel , tiède et nivelant me parait être un présupposé mal fondé . Il suffit de réviser une histoire pas si ancienne ( et même l’histoire ancienne d’ailleurs).
Seul l’universel est révolutionnaire .
Et » violent » .
Pour le nivellement , le challenge est que le projet universel vise le contraire !
Les anarchistes avaient fait de premiers essais . Non concluants .
Cent fois sur le métier …..
@ juan nessy,
Peut-être l’avènement pourrait être violent, mais le résultat serait à coup sûr culturellement nivelant. Sans compter la problématique démocratique, qui n’est pas rien ; tout un programme !
Bonne soirée,
L’un n’empêche pas l’autre …l’universalisme est inscrit dans nos gènes / Droit et à la Loi …
ce qui ne veut pas dire imposer au forcing ….
Une grosse amibe émettant des pseudopodes dans tous les sens, et les réabsorbant, ce n’est pas « civilisé » …car, ça ne se préoccupe pas du Bien Commun : c’est par la connaissance et re-connaissance des Cultures</em> de chacun, par l’Histoire (envisagée des deux côtés – ou plus – à chaque foispar des historiens travaillant sur un temps long = expériences croisées et échanges apaisés ….et, non une histoire réinventée pour l’usage d’un ou de tyrans : en même temps, importance des Mythes : aucun tyranneau, homme ou système ne saurait nous l’imposer de l’extérieur, puisque cela vient de l’intérieur de l’être, de sa construction précisément ) …Bref, il y a à méditer sur l’intérieur et l’extérieur, soi et l’autre, le dedans et le dehors …afin de ne pas – en se croyant Hi Tech – retourner à une chose
indifférenciée, qui ne serait rien de moins qu’une immense régression …( fusion mère-enfant ou « qui-sert-de-mère » – enfant des premiers mois, indispensable à la survie du nouveau-né puis du nourrisson : ce qui est normal …et qui devient clairement un problème, et un empêchement à devenir adulte s’il dure au delà d’un certain temps ).
Bref, s’il est question de paix entre les Peuples ( mais là, au vue de ce qui se passe, il y a comme un défaut =) reconnaitre ses erreurs est une preuve d’intelligence : mais la question est : la grosse machine peut-elle reconnaitre ses erreurs ? ou doit-on casser la machine, utiliser les problèmes soulevés pour les analyser, et redémarrer …)
autrement dit : nous vivons un problème de limites, à l’échelon individuel : trop, c’est trop (forteresse ou cuirasse , replis sur soi-même), mais pas assez, c’est pas assez ( reliement permanent – plus de for intérieur – plus de temps – « transparence »/ fausse évidemment – étalage de sa vie privée – narcissisme à tous les étages : tout mou ; tout flou ; tout égale tout et réciproquement ; pas de hiérarchisation de ce qui importe le plus [ besoins fondamentaux ] ; illusions ; illusions =) ce qui se retrouve dans la vie en société en général …
Bref, membrane semi-perméable, oui ! Mais intériorité aussi !
Merci de votre réponse précédente.
Ne partez pas battu(e? je crois) d’avance !
C’est ça qui est tiède .
Bonne nuit ! J’arrête aussi pour ce soir ….
@ Bourdon
Juste un détail : les « terres rares » (Lanthanides etc.) ne sont pas si rares que ça dans l’absolu, sur terre ((Wikipedia, « relatiave abundance of elements » in earth crust, etc.). Le Cadmium et le Tellure sont bien plus rares, l’Indium aussi, et ces éléments servent respectivement aux cellules photovoltaïques actuellement les moins chères (<1$/watt, First Solar, CdTe), et aux écrans tactiles. En cas de crise, on irait les chercher ailleurs , renchérissement à la clé, certes, les gisements (souvent co-gisement avec un élément abondant)) commodes ne doivent effectivement pas être légions…
Sur la ligne générale des posts : Chine et US "libres de manœuvrer" bien plus que l'Europe, entièrement d'accord.
Notons qu'une dialectique pas très différente a marqué le rôle de l'URSS versus les démocraties, sans pour autant bien se terminer. Mais Eric Hobsbawm fait bien remarquer qu'avoir en direct le guidon, le câble de frein et celui du dérailleur, sans devoir composer avec l'intermédiaire "démocratie", ça permet effectivement d'être "réactif" et d'adapter certaines réalités plus rapidement que les démocraties. L'industrie spatiale russe a à peu près survécu pour en témoigner. Bien sûr le bilan global de l'URSS est tout autre, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
Que le constat soit juste, je veux bien mais
Comment ne pourrait-on pas changer les choses?
le traité n’est pas bon, pas adapté, et d’abord pas approuvé par un certain nombre de peuple et donc est-il vraiment légitime?
Le volontarisme politique existe, il manque parfois des hommes courageux pour le mettre en place.
peut-être en avons-nous sous le yeux?
Aucun homme politique digne de ce nom ne peut se réfugier sous les termes « on peut reine faire, c’est l’Europe »
ceux-là doivent s’en aller,
du vent, du balai