Le G20
L’exception de jeu
George Bush et la torture
*Godot est mort !*
Fin du chapitre XI : « un système intelligent se conduit très exactement comme un être humain, puisqu’il s’arrête de parler…
Ces missiles balistiques n’ont aussi jamais été utilisés pour porter des armes non nucléaires. D’ailleurs il semblerait qu’ils aient été…
Rectif : Poutine (pas Cicéron) : i
Un des défauts que je vois à l’approche de Jorion est qu’il s’agit pour « son » IA « bottom up » d’auto-organiser un…
Cet extrait des « Fleurs du mal » figure dans « Topologie et signification », juste avant que Thom expose les grandes lignes de…
Le problème essentiel est évoqué au début du chapitre XIII : « Les chercheurs et les commentateurs de l’intelligence artificielle sont…
@François M A ce jour les missiles balistiques de portée intercontinentales (quel qu’en soit le type) n’ont jamais été utilisés…
@PHILGILL Notre addiction au vivant.
@ Hervey Et nous, que venons-nous cultiver ici, à l’ombre de notre hôte qui entre dans le vieil âge ?
La gravité de la crise en comparaison de 1962 ? Certes en 62 on est passé très près de la…
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153 réponses à “LE TEMPS QU’IL FAIT, LE 5 NOVEMBRE 2010”
Impossible de voir la video sous seesmic.
Ni firefox ni google chrome ne parviennent à la lire. Dommage
oui dommage, car il est à fond kafkaïen ce « temps qu’il fait » ; allez, en route vers le surhomme !
Pascal Lamy fait son ‘coming out’.
M. Jorion, vous a-t-il contacté ?
Apparemment, il aurait un ‘job’ à l’OMC pour vous …
Si les principaux rouages du système se mettent à penser (et de plus à penser à l’envers) par eux-mêmes, où va t’on?
Quand M. Lamy dit, au milieu de 3 heures de conférences sur la globalisation:
c’est peut-être la chute d’une plaisanterie (perçue comme étant de bon ou de mauvais goût selon la sensibilité de l’auditeur),
ou dans un but plus sournois, mais pensé comme la continuité de son œuvre philanthropique, de concéder l’injustice non moins nécessaire et profitable a tous sur le long terme, d’un système dont la forme actuelle dépasse les bornes, l’entendement, et les capacités d’endettement des moins bien lotis.
Mais assez de soupçons, je pense qu’en trouvant des réponses à ces interrogations, Pascal va certainement revoir les priorités de lOMC pour les calquer sur les besoins humains et non plus financiers.
Ma femme me dit qu’un plaisantin lui aurait peut être remplacé ses notes par un discours quelque peu différent et que la fatigue aidant, en ces temps orageux…
Par la crise Lamy nait 🙁
… il ne manquerait plus que son compli — collègue, dsk,
lui aussi, s’y mette
Il eut été autrement intéressant d’entendre Lamy s’exprimer sur son rôle personnel et sur celui du parti politique dont il fait parti dans la mise en place de ce « capitalisme de marché », à l’échelle nationale et européenne. Là, on perce à jour sans grande difficulté celui qui, sentant le vent tourner, se lance dans une tentative de retournement de veste (de façon suffisamment floue pour ne pas prêter à conséquence, on ne sait jamais, un déretournerment ultérieur pouvant éventuellement s’avérer nécessaire) tout en s’essayant à ce genre particulier d’art amnésique qui consiste à tenter d’occulter la place qu’on a tenu dans l’élaboration et la préservation de ce qu’on dénonce. Je trouve ça du dernier comique.
N’en déplaise aux rocardophiles aperçus sur un autre fil, cette critique vaut aussi, à mes yeux, pour l’ objet de leur dilection.
Frederic Lordon ‘la crise de trop, reconstruction d’un monde failli’
Rocard à l’université du MEDEF : / Marianne2
« «Le seul milieu qui connaisse quelque chose au monde extérieur, ce n’est pas vraiment les journalistes; ce n’est pas les hommes politiques, ils ne sont référés qu’à leurs seules traditions; ce n’est pas le monde salarial et ses syndicats; ce n’est pas les intellectuels, trop sensibilisés à leur langue et à leur culture; c’est vous les patrons. Vous n’avez pas de substituts. Vous êtes la seule expertise en connaissance du monde extérieur par rapport à ce qu’il s’y passe » (sic). Et d’inviter les patrons à dire « leur peur, à faire pression. »
Bon, c’est un extrait d’accord, mais quand-même !
Même avec un triple retournement de veste associé à un triple salto arrière ( si ça n’existe pas encore, ils* l’inventeront )…ils auront quelques difficultés à nous faire croire qu’ils ont soucis du bien commun
*les tenants du feu-social-plus-que-jamais-libéralisme…
ça en devient pénible …
Les vieux sages ne sont plus sages du tout ! veulent pas lâcher le morceau ! toute une éducation à refaire !
Le temps se gâte tellement qu’on y voit plus rien à l’horizon .
Tiens … seemic se charge, s’initialise mais ne démarre pas
ni sous chrome, ni sous Opera, ni firefox
… transferring data …
Bonjour,
Il semble que le temps qu’il fait d’aujourd’hui ne soit pas accessible, ou nécessite une application particulière? La frustation est grande de ne pouvoir l’écouter …
Merci,
Jean-Louis Guichard.
@ l’administrateur du blog
ohé, au secours, impossible de voir le temps qu’il fait avec votre nouvel outil « seesmic » ou je ne sais quoi. Comment fait-on?
c’est vendredi, le monde bouge, bouge ton corps avec lui, au son du progrock :-):
http://www.youtube.com/watch?v=p89AX41MxPQ
la vidéo ICI
merci. Ca y est tout marche. J’ai du essayer pendant la mise en ligne.
Bonjour Paul,
Avant même que de vous visionner, je vois dans le Monde de ce matin que Pascal Lamy semble lancer un appel du pied.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/11/05/pascal-lamy-s-interroge-sur-le-capitalisme_1435735_3234.html
Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se pose des questions. En marge de la cérémonie de remise des insignes d’un doctorat honoris causa qui lui a été décerné par l’université de Montréal, il a indiqué, jeudi, à Montréal qu’il « s’interrogeait sur les racines culturelles et anthropologiques du capitalisme de marché qui est intrinsèquement injuste ».
« Depuis quelques années, je m’interroge sur les racines culturelles et anthropologiques du capitalisme de marché qui est intrinsèquement injuste et stresse toujours plus les ressources humaines et naturelles », a dit M. Lamy, selon un communiqué de l’université.
« Il faut tirer des leçons de la crise et analyser en profondeur ce capitalisme pour trouver des alternatives. Pour cela, il faut que des sciences comme l’anthropologie, l’ethnologie et la sociologie y contribuent aussi et pas seulement l’économie ou le droit », a ajouté le patron de l’OMC.
Là je vois que le mot science est encore utilisé pour tout et son contraire, il aurait mieux fait d’évoquer des disciplines ou des corps de métiers. Il faudrait peut-être qu’on trouve un mot pour distinguer la science, de la méthode scientifique, la logique scientifique, une démarche scientifique, des sciences dites sociales, la psychanalyse, une science médicale?, des sciences dites exactes, des sciences dites dures,… Pas facile de s’y retrouver et cela est cause de beaucoup de confusions dans les discours et le statut des discours qu’on entend ici et là. Si quelqu’un sait vraiment faire la part des choses, ça m’intéresse. A l’école, j’ai appri qu’il n’y avait que les mathématiques et les sciences physiques, c’était plus simple.
@ Letoine,
En effet.
J’ajoute que la méthode mathématique et robotique l’a, en matière de méthode d’apprentissage, très largement emporté sur la méthode empirique des sciences physiques qui est pour moi la seule vraie science à hauteur humaine (c’est-à-dire atteignable par nos limites physiques ou physiologiques). Voyez comment la main à la pâte de Charpak a été accueilli (sic) par l’Education Nationale alors même que c’est pourtant précisément ce type de méthode qui rendrait à nouveau l’homme sujet et non objet de ses connaissances, et permettrait du même coup de donner un bon coup de balai sur les sachants et de voir revenir les savants…
Je précise que je parle de méthode de travail, applicable à toutes les matières, y compris bien entendu aux matières littéraires ou historiques : il n’y a qu’à voir ce que les tenants des lettres dites modernes ont fait de l’apprentissage du français à l’école (grammaire, orthographe, littérature, poésie tout quoi…) : un vrai repoussoir, à vous dégoûter à tout jamais de cette langue (même pour les natifs !). Quant à l’apprentissage de l’histoire : une véritable histoire comique, tout sauf la rigueur et l’honnêteté intellectuelle. De toutes façons, l’apprentissage de l’histoire devrait émailler chaque matière (aussi bien les mathématiques que les sciences physiques, humaines etc.) : aujourd’hui on peut très légitimement se demander si l’objectif ouvert de l’éducation nationale ne serait pas plutôt d’éviter au maximum toute approche historique des domaines de connaissances.
Quelle belle invention que la notion de programme scolaire : un vrai programme de décervelage industriel.
Cdt.,
Pour ma part j’ai titré à mon épouse à qui j’ai renvoyé le lien, : Candidature pour le Nobel du Cynisme.
Cette déclaration m’a révolté.
@ Letoine
« A l’école, j’ai appri qu’il n’y avait que les mathématiques et les sciences physiques, c’était plus simple. »
A l’école j’ai enseigné que les mathématiques ne sont pas une science. C’est comme le langage, comme Dieu, comme la morale, comme le rugby….. une sécrétion de l’esprit humain . Sécrétions qui peuvent être objet de science . Pour le langage parlé c’est la linguistique, pour Dieu c’est la théologie. Pour les math je ne sais pas comment on peut appeler la science qui étudierait cet objet. Pour le rugby je ne sais pas non plus.
Une science a pour but la description et l’explication du fonctionnement des choses de la nature ou des production de l’esprit humain (ce qui englobe les relations entre les humains).
Et peut-être qu’un jour sera objet de science la production de l’esprit d’ extra terrestre?
Souvent les math sont utilisées pour décrire et prédire (en plus d’être utilisée pour produire des math).
L’économie, la finance peuvent donc bien être objet de science. Dans ces domaines il faudrait préciser le vocabulaire qui permettrait de distinguer les choses de leur étude scientifique de même qu’on ne confond pas insecte et entomologie.
@ Papyjo,
Il y a de quoi être révolté : la volte face de l’esclave servile consentant et obséquieux face à son maître à peine à terre ; autre version « l’hôpital qui se moque de la charité »…
Ecoeurant, et ce n’est que le début des retournements de vestes…
Bien d’accord avec Letoine, Ribemont dessaigne écrivait :
« Enfin qu’y a-t-il ? Il est impossible de mettre le nez dehors, sans respirer une pâte à crêpes qui se solidifie sur le visage et vous étouffe. Ce sont des hommes ces êtres mous comme des cràbes au changement de peau ? »
Et aujourd’hui c’est à la lance à incendire que les diverses bouillies pour chat prenant des fanions d’étiquettes scientifiques se déversent dans les oreilles. Les « sciences humaines » ne sont en gros que les bibliothèques qui les constituent, absolument rien là dedans, l’histoire c’est autre chose, la littérature aussi bien sûr, il faut enjamber ces marécages.
Puis-je me permettre de soumettre à votre examen critique ce débat organisé par le syndic de la magistrature tout récemment, http://www.blueman.name/Des_Videos_Remarquables.php#NAVIGATION, société psychotique et le gvt américain est en guerre contre l’ensemble du monde.
En passant par le SM, http://fragmentsduvisible.org/site/inc/PAGES/contributions/afficher_video.php?video_id=116
Bouleversement de l’ordre de droit entériné en europe sous commandite américaine.
La nouvelle orde mondiale est arrivée…et on est mal barré.
On remarque que c’est en phase avec le thème de la torture d’état relevé par Paul Jorion (ouf, je l’écris correctement), et il serait très dommageable de passer outre. Noter l’absence de notes de l’orateur Paye. Salut et merci
Ces évolutions et changements que nous appelons de nos voeux mettront du temps à être acceptés par les élites aux pouvoirs, en l’absence d’un évènement catastrophique et catalysant…
Il y a une équipe d’anthropologues dirigée par Marc Abélès qui travaille aux côtés de Pascal Lamy, précisément sur le capitalisme de marché. Ceci dit, Pascal Lamy a eu l’occasion de me signaler qu’il suivait attentivement mes publications.
Paul, je vous avais trouvé, le 28/08/09, à qui envoyer votre curriculum, avec une lettre de recommandation de votre ami commun Jacques Attali, ça devait passer….
En effet, Pascal Lamy, directeur de l’OMC et membre du PS français, pensait que la social-démocratie devait davantage critiquer l’économie de marché, en analysant notamment ses limites anthropologiques : C’est Monsieur Abélés qui s’y est collé.
» Il nous faut mieux comprendre les enjeux d’identité, de sentiment d’appartenance, de culture et de civilisation qui ont été négligés jusqu’à présent. Trop de juristes et d’économistes, pas assez d’anthropologues ou de sociologues. »
« Sur l’échelle économie-anthropologie, la pensée indienne ou chinoise du bonheur est beaucoup moins matérialiste et étriquée que la pensée occidentale. De même, les Africains ont une conception des groupes humains et du rapport à la nature beaucoup plus riche et subtile que la nôtre. C’est pour cela que, au-delà de la limite écologique du capitalisme, désormais bien connue, il faut réfléchir à la limite anthropologique du capitalisme de marché. Fondamentalement, celui-ci met une pression trop forte sur l’individu. »
« Le vrai sujet est qu’il faut soumettre l’industrie de la finance à des règles contraignantes mondiales. J’avais plaidé pour une régulation mondiale de la finance «en dur», une sorte d’«Organisation mondiale de la finance», »
Et donc une constitution « en dur ». …..
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/6629113e-9349-11de-bdf0-b4ac805c597e|0
Quand on parle d’anthropologues ayant analysé l’économie, je suis surpris qu’on ne parle pas souvent de Louis Dumont. Pourtant, il est d’une érudition et d’une lucidité incroyables. Il écrivait en 1977 dans « Homo Aequalis » ce que Christian Laval a écrit dans « L’homme économique » en 2007. Si le cœur en dit à certains, je peux tenter un résumé de ce qu’il dit (pour l’instant je dévore les chapitres où il démontre que Marx est en réalité défenseur d’une société individualiste et pas holiste (collective) comme on le croit d’habitude).
La « postmodernité » ne dit pas que toutes les idées se valent, la « postmodernité » est « moderne » avant d’être « postmoderne »
Pour illustrer, son message, c’est un concept qui est né en architecture, pour décrire la juxtaposition de l’utilisation de techniques nouvelles (par ex, aujourd’hui, celle des panneaux solaires…) et de techniques très anciennes (par ex : des briques en terre…) dans un même projet architectural … (cela certainement non pas parce que chaque technique se vaut, ni qu’une technique nouvelle ou ancienne sont strictement interchangeables … mais dans des projets plutôt sympas et écolos …. )
Les détracteurs de la « postmodernité » -qui ont fait que ce mot de « postmoderne », dès sa naissance ou tout presque, ne devait être assimilé que péjorativement, négativement et surtout grostesquement et stupidement puisqu’ils en ont falsifié, tronqué, détourné de qu’il tentait d’énoncer, et en particulier des questions qu’elles pouvaient poser pour ne surtout pas avoir avec elle-, ne vous ressemblent pas
(La pensée complexe d’Edgard Morin, qui est pourtant typiquement « postmoderne » dans son esprit, ne s’affiche déjà plus comme « postmoderne », tant il a déjà été crachée sur la « postmodernité »,
Fallait-il que des idées de la postmodernité, il fut-ce à ce point juger qu’elles fussent dangereuses, pour que le mot même qu’elle avait choisi pour ce dire soit massmédiatiquement dévoyé, pour en quelque sorte non seulement de les bayonner, mais plus encore de l’assassiner ???
je ne sais pas,
ce que je vois, c’est que les idées de la « postmodernité » de toutes façon rennaîtront, il ne suffit pas d’assassiner un mot pour en éteindre l’esprit, ni la force des idées,
en attendant nous auront seulement perdu beaucoup de temps … )
Ok Mea Culpa,
j’ai été médisant, mais quand on voit ce qu’on voit, qu’on entends ce qu’on entends c’est pas étonnant qu’on pense ce qu’on pense comme dirait l’autre, le capitalisme étant passé pro dans la récup’. Reste à voir l’influence réelle du groupe de travail
Désolé Paul, mais ça ne le dédouane pas de tous ses actes antérieurs.
Il me semble que les connaissances de pas mal d’ethnographes/logues fin XIXe ont servi a s’allouer les services de certaines peuplades et cela à moindre frais (quitte à les asservir en les entourloupant).
Cependant si on peut, en calant des anthropologues dans les hautes sphères, éviter que des personnes, au nom de nous tous prononcent des discours de type « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire » et j’en passe…
@cécile, sauf que la plupart des postmodernes n’ont jamais été modernes (au sens de Rimbaud disons), et Morin par exemple a écrit des énormités de naiseries gentillettes dans ses bouquins sur la « méthode » par exemple
Perso, je n’attends rien venant du royaume vicié des riches et, n’étant pas croyant, encore moins du royaume invisible des cieux. La piètre Histoire de l’humanité nous apprends qu’il est préférable qu’une partie des peuples crève pour le maintien d’une minorité. Les chefs d’armées s’amusent. Leurs nouveaux jouets et nouveaux contrats emplissent encore les hottes du père noël. Moi qui ne regarde que rarement la télé afin qu’elle ne me vomisse
pas ses débilités à la chaîne, qu’elle ne fut pas mon horrible surprise de tomber par hasard sur une franche rigolade d’élite sur-décorée lors d’une émission française populaire intitulée « C dans l’air » à propos des armes, des armées et du nucléaire militaire. J’ai les pieds humblement dans la merde pendant que d’autres se pavanent la tête dans les nuages… Pour moi la nuit ne fait que de se lever et je n’ai plus de larmes tellement j’ai pleuré. J’aime tellement la nature, je ne devrais pas redouter l’hiver qui vient, mais il ne fait pas bon galérer dehors, de plus dans un monde aux croyances majoritairement suicidaires.
Je n’écoute plus « C dans l’air », …, ni le « téléphone sonne » …, ni ….
Il nous reste toujours « là bas si j’y suis »….
« La piètre Histoire de l’humanité nous apprends qu’il est préférable qu’une partie des peuples crève pour le maintien d’une minorité. »…..???
Préférable ? Pour qui ?Pourquoi ?
La « minorité » dont vous parler s’arrange trop souvent pour faire croire à la majorité que le mauvais sort des uns est « préférable » .
Paris-Match sert à faire croire que le fric rend heureux , que les puissants sont à envier , et c’est comme çà que des papillons en viennent à oublier qu’ils ont deux ailes …
bonjour monsieur Jorion,
J’ai pu trouver les bibliothèques où la thèse de de la Brouse se trouvait disponible.
http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=4/TTL=3/PRS=HOL/SHW?FRST=3&HLIB=384212101#384212101
Merci mais cela ne donne malheureusement rien.
@ P Jorion
Parlez vous du lien qui ne fonctionne pas, ou de la formule bibliothèque universitaire (je n’ai pas pu trouver le livre en vente sur les sites de livres anciens).
Pour le lien : impossible en effet de copier un lien qui fonctionne ;
donc il faut aller sur le site SUDOC
dans leur moteur de recherche indiquer le titre, et une page s’ouvre (la thèse est en n° 3),
vous cliquez sur le titre, lorsque la page s’ouvre, cliquer sur où trouver ce document.
Et on vous donne les bibliothèque où l’ouvrage est disponible.
Deux sont intéressantes car elles permettent le prêt entre bibliothèque universitaire, ce qui vous permettrait de le consulter dans l’université la plus proche.
Essayer (infinitif…..) plutôt ceci :
Fausse alerte. Dans le livre qu’on trouve sur la BNF avec la requête ci-dessus, l’expression « exception de jeu » ne s’y trouve que de façon anecdotique, au sommet de la page 70. L’auteur se dit « bien décidé à opposer, au besoin, l’exception de jeu ». Cela montre seulement qu’en 1867 on pouvait encore la faire jouer.
j’imagine que les références vous les connaissez 😉 :
http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=1/TTL=1/DWN?FRST=1&LAST=1&NORND=1&UFRST=1&ULAST=1&PRS=DEFAULT&EMAIL=
pour ce qui est de la liste des bibliothèques qui possèdent un exemplaire:
http://pix.toile-libre.org/upload/original/1288960217.png
(c’est une capture d’écran, sorry)
parmi ces bibliothèques, il y en a qui mettent ce livre à disposition pour le prêt entre bibliothèque, mais il faut donc être inscrit dans une bibliothèque « sudoc », c’est-à-dire une bibliothèque de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Il est néanmoins parfois possible de passer par une bibliothèque municipale… voir les conditions là:
http://carmin.sudoc.abes.fr/aidesudoc/FR/peb/ch01.html
par ailleurs le livre a été numérisé par Google, depuis Harvard, mais n’est pas accessible, allez savoir pourquoi, il devrait être dans le domaine public non?
sur wikisource ou wikibooks il n’y est pas. c’est un scandale 🙂
chou blanc quoi.
sauf erreur, les bibliothèques où l’ouvrage est disponible pour le prêt entre bibliothèques sont:
Grenoble, Strasbourg, Toulouse.
à Edith
Je recherche un livre de Francastel, « peinture et société, oeuvre I »,
Il n’est plus dans les bibliothèques (même s’il peut apparaître dans le listing, ..)
Chaque année, depuis bien dix ans, une fois par an, je le commande en librairie pour Noël (la commande n’arrive jamais, contrairement à ce qui est devoir censé en être, même les libraires en sont blasés, car j’essaye de changer mais …)
Un conseil ???
Ce qui est très étonnant c’est que la BNF n’ait pas ce livre.
Il faudrait savoir si dans ces bibliothèques il existe un service de photocopies (le plus simple étant de connaître un prof ou un élève là-bas qui les fasse).
En tout cas, d’occasion il est introuvable sur le Net. Et comme la plupart des librairies d’occasion travaillent par Internet et leurs bases de données sont reliées entre elles, il ne reste que le coup de bol monumental pour le trouver aux Puces (j’y vais demain, si Anne pouvait faire une prière au Saint Patron des Trouvailles Miraculeuses… – on ne sait jamais)
@ Cécile
Publié chez qui? Sur Amazon il y a 2 livres de Francastel avec le titre
« Peinture et société »
A Cecile,
Le seul moyen qu’il te reste (en dehors des recherches chez les bouquinistes) c’est de rechercher ce livre à travers les sites de livres anciens, comme abebooks, chapitre.com etc.
J’ai retrouvé un livre par ce moyen.
Bonne recherche (n’oublie pas priceminister on y trouve pas mal de bouquins, j’ai pu par ce biais acheter une photogravure de mon arrière grand père qui étai artiste peintre) 🙂
Aux courageux,
la thèse se trouve à la bibliothèque d’Harvard, voir ce lien.
Je ne parle pas anglais, si vous savez comment se le procurer, faites suivre à Paul Jorion.
http://hollis.harvard.edu/?itemid=|library/m/aleph|005874069
bonjour,
il semble être disponible à la Bibliothèque nationale de ….. Tunisie.
Le lien ci-dessous est peut-être trop compliqué pour passer, mais http://www.bnt.nat.tn devrait être une bonne porte d’entrée !
Vive la francophonie.
http://www.bnt.nat.tn/ipac20/ipac.jsp?session=12M89Q683954F.110531&profile=bnt&uri=link=3100032~!53734~!3100038~!3100058&aspect=subtab47&menu=search&ri=1&source=~!horizon73&term=De+l%27exception+de+jeu+%2C+par+Louis+de+Labrousse&index=
A Cécile :
Voilà deux occasions des « architectes célèbres » tome 1, mais il y en a également sur « amazon »
http://www.priceminister.com/offer/buy/4828991/Francastel-Pierre-Les-Architectes-Celebres-Livre.html
http://cgi.ebay.fr/P-FRANCASTEL-ARCHITECTES-CELEBRES-ED-MAZENOD-T-1-/300456501107?pt=FR_GW_Livres_BD_Revues_LivresAnciens&hash=item45f49a5f73
bonjour,
Mr Jorion est toujours superbe dans ses vidéos, il parle bien
et il me fait l’effet d’un grand sage.
j’ai fait un rêve ou plutôt un cauchemar
c’est l’histoire d’un grand empire qui est ruiné et qui s’écroule.
qu’est ce qu’il reste aux usa la planche a billets et leur grande armée.
les usa gendarme du monde.
ils ont dépensé des milliards en armement pour avoir la plus grande armée du monde
pour dominer le ciel, l’espace.
les drones qui sont commandés depuis les usa et qui balancent des bombes a des milliers kilomètres de là.
que dire de ces projets de mettre des missiles dans l’espace et de pouvoir frapper n’importe quel pays instantanément.
on imagine le gars depuis les usa devant son écran, il est fou comme dans un jeu vidéo.
la grande crainte des usa c’est de se faire attaquer par un autre pays.
des milliards et des milliards dépensés dans des armes
pour avoir la plus puissante armée, contrôler le ciel
contrôler le monde
personne ne les attaque, personne ne les menace.
mais finalement le grand empire tombe quand même.
Visiblement ce n’est pas un « songe »
(Etant donné les images, pas plus d’importance que ça,…
aucune chance d’aucune incidence d’interprétation prophétique,
sauf de dire que ce dénouement-là nous travaille, car vous n’êtes pas le seul …
mais bon si cette même idée nous travaille tous au point de tous nous perturber dans notre sommeil ??? …. )
Mr Jorion,
Merci de nous rappeler à ces notions de grands principes universels sans lesquels l’homme ne peut que retomber dans ses travers les plus destructeurs pour lui-même et pour son environnement.Il y a toujours ce problème dogmatique du système ultra-libéral du « libre-échange »,qui nous explique au fond ,que comme il n’y aurait pas de possibilité à l’homme de connaître la « vérité »,nous serions ramenés inévitablement à la simple dualité de « Plaisir/douleur ». Il me semble que si nous voulons nous élever ,comme vous le dite si bien,il nous faudra inévitablement se réinterroger sur cette question,elle est exemplaire en ce sens qu’elle pointe du doigt le problème de l’immoralité intrinsèque du système libéral.Il nous faudrait donc certainement redéfinir un cadre universel dans lequel l’homme puisse vivre avec dignité ses capacités à transformer positivement son environnement avec les yeux du futur.
Je trouve votre pondération concernant les propos de G.W.Bush junior tout à fait remarquable,je pense que dans mon sens il en aurait été tout à fait autrement…..
Pour moi, c’est sûr, je l’eus qualifié de barbare, ou un autre mot signifiant du même ordre,
(certainement pas de « postmoderne »)
@ Cecile
Je n’applique pas « postmoderne » à Bush, je dis qu’affirmer que toutes les idées se valent, qu’il n’y a pas d’idées qui soient d’authentiques idéaux, c’est postmoderne.
… et je ne parle pas d’architecture.
@Paul: ce qui ne veut pas dire que les nihilistes authentiques existent. Ne pas avoir de valeurs (car c’est à cela que revient de dire qu’elles se valent toutes), c’est me semble-t-il impossible.
Bien souvent, il s’agit juste de dénigrer les valeurs embêtantes pour plus facilement affirmer celles que l’on défend. Les sophistes grecs faisaient de même, mais en restant plus sincères: ils disaient que les valeurs étaient relatives (ce qui rendait difficile d’imposer les siennes aux autres, problème résolu par les postmodernes avec leur pose nihiliste qui bien souvent n’est qu’une défense de la loi du plus fort).
Les postmodernes ont juste inventé une idéologie hypocrite, du genre « libre marché ».
PS: je n’ai pas encore visionné la vidéo, il se pourrait donc que je répète des choses qui y sont déjà dites.
il y a torture psychologique,(F1 etc)chimique(Mac do etc) etc,etc,etc..
La lamentable torture physique est dépassée.
De dire que toutes les idées se valent ,j’en suis d’accord avec vous,n’a aucun sens. Les sciences qui nous permettent le meilleur dans leurs applications n’ont rien avoir avec la « théorie des cordes »,par exemple.
Confondre les principes fondamentaux avancés par Plank et par Einstein,en terme de science physique, avec ceux uniquement Mathématiques du type « Bozon de Higgs » nous montre toutes les capacités de dérives » scientifiques »auquelles nous sommes soumis.Aussi,il sera temps du point de vue des sciences physiques que comme de celles de « l’Economie »,de faire le bilant sur cette façon de projeter ces procédés en terme,pourquoi pas, de « géométrie constructive »?
L’homme est, contrairement à l’animal, un être raisonnable;
il faut respecter dans la personne humaine, la raison qui fait sa «dignité».
Le principe de cette réponse repose sur la distinction radicale entre l’homme et l’animal, permettant de condamner pour l’homme ce que l’on justifie pour l’animal.
Cette réponse, nous ne la devons ni aux cartésiens ni à Kant, mais tout d’abord aux stoïciens, pour lesquels nous n’avons de devoirs que vis-à-vis de ceux qui ont des devoirs envers nous: ainsi, toute société repose sur la réciprocité des droits et des devoirs.
Une telle réciprocité existe entre tous les êtres de raison, entre les hommes et les dieux: mais les animaux, qui n’ont aucun devoir envers nous, ne peuvent non plus avoir aucun droit.
Remarquons tout d’abord que fonder toute l’éthique sur la dignité de la raison (ce que Kant nomme la «personne», et qui est comme une marque de Dieu en nous), conduit non seulement à la cruauté envers les animaux, mais aussi envers les hommes. Certaines formes de torture ont reçu de cette façon une justification «thérapeutique»: on meurtrit le corps pour forcer l’individu à se soumettre à la raison, et on fait violence à l’autre dans l’intérêt de sa propre «personne».
Kant vaut mieux que ça ..
et pour les animaux, il ne faudrait pas si légèrement zaper et du cheval de traie, des boeufs de labour …
@Plouf!
Vous avez des références pour ces « justifications » là ? Perso, ça ne m’évoque rien, sauf à parler de la Question et de l’inquisition, mais là on est ante-Lumières !.
A moins de considérer, derrière Foucault, mais en le trahissant, que la torture pourrait être une « normalisation » du déviant, du désigné barbare. Mais il y faudrait alors toute la publicité réservée aux châtiments, aux supplices de l’ancien régime, où la cohésion du peuple spectateur de la puissance du prince sur le corps d’un sujet légitimait cette puissance et cette violence, à peine adoucies envers l’ensemble des sujets. Mais les images d’Abou Grhraid ou Guantanamo ne jouèrent-elles pas ce rôle, finalement, … et en sous-main ? Bush prend-il un risque quelconque en énonçant son acte de foi dans la barbarie, pour défendre précisément la démocratie et la civilisation ? Tout en ne disant pas l’objectif réel : montrer sa force au monde entier- force dans le sens d’opposé à la faiblesse présumée des démocraties- et la montrer d’abord aux « sujets-citoyens » de ces démocraties, plus encore qu’aux « barbares » qui ont déjà largement eu à connaitre de ce qu’il en retournait exactement quant à l’angélisme des démocraties…
De façon plus générale, et si s’appliquait à la souffrance l’axiome, souvent dénoncé avec fatalisme par Badinter, qui veut que tout prisonnier (sauf éventuellement cas particulier de très haut standing…) incarcéré doive subir des conditions d’existence et d’indignité pires que celle d’un individu non incarcéré dans la même société, en sus de la privation de liberté ? Il deviendrait alors facile et utile si la souffrance augmente partout dans la société de faire légitimer par un peuple la torture contre ceux que l’on va lui présenter comme les terroristes absolus, les barbares absolus, les déviants absolus, les violents absolus. Et d’augmenter d’autant la souffrance acceptable par les « innocents » absolus : les pauvres, les endettés, les cochons de payants, les exclus, les délinquants, les immigrés, les étrangers, les déviants, les marginaux, les travailleurs… Et augmenter d’autant la température de consigne du thermostat social de régulation du maximum d’oppression et de violence légitime du puissant. Thermostat déclencheur des révoltes, de tous temps et en tous lieux.
Pour la bonne bouche, j’ai trouvé aussi un dossier sur la torture publié en 2004 dans le « Casoar » (la revue des anciens saint-cyriens…), où les auteurs, soutenus par le directeur de la revue, le Général Godinot, tentaient de légitimer la torture lorsqu’elle venait des représentants d’une Nation (« démocratique » donc) « convaincue du caractère inacceptable de la torture et contre des terroristeseux mêmes considérés comme non représentants d’une Nation démocratique, ét donc, en quelque sorte, à ramener ou amener à la raison… Comme si ratifier la convention internationale contre la torture était une condition nécessaire et suffisante pour… avoir le droit de torturer…
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1599#nb3
Certes , mon dentiste , ce barbare , que je paie en plus , fait parfois violence à l’autre dans l’intérêt de sa personne .
Mais , il y met formes et anesthésiants.
Dans le cas de la torture, la blessure psychique est irrémédiable puisqu’ imposée et jamais consentie.
D’autre part , la raison , tout comme l’amour , ne s’impose pas mais se partage.
J’avais un ami qui glaçait les conversations en affirmant de but en blanc : » vos blagues sur les juifs , c’est pas drôle …mon père est mort dans un camp de concentration ! »
Pour continuer deux trois minutes de silence plus tard par un » il est tombé d’un mirador » .
Peur et terreur sont deux perturbateurs de la raison .
Autre dimension du problème : celui qui torture est aussi une victime, victime d’une maladie mentale .
@ vigneron 5 novembre 2010 à 15:18
Le Malleus Maleficarum c’est du proto-droit. À parcourir absolument si ce n’est déjà fait.
1. Si le contexte est bon :
2. Tout est possible !
Torture : film polémique « unthinkable »(no limit) …..fiction ?!
http://www.youtube.com/watch?v=rcSJj_2iRtI&feature=youtube_gdata_plâtre
Bonjour Paul,
1. Quand va-t-on créer l’OMH au côté de l’OMC?
2. Il y a les idéaux et les utopies. La frontière est très étroite.
Il faut savoir les détecter.
J’aime beaucoup la chanson de Brassens « Mourir pour des idées, mais de mort lente ».
Pourquoi? Parce que ce qui est vrai aujourd’hui, peut ne pas être vrai demain.
Le Monde diplomatique 112 (Manière de voir) en parlait du Temps des Utopies.
3. Vous avez bien défini ce qui distingue l’animal de l’être humain: son cerveau et sa réflexion. Quand on voit l’expérience de Milgram et le jeu télé qui a été fait pour le réactualiser, on voit qu’il y a encore beaucoup de choses à faire.
4. Je me souviens de cours de Priority Management (pas de pub, SVP …), il y avait beaucoup de gens importants qui, stressés par leur job, y venaient. Quel en était une des parties? La distinction dans les tâches entre ce qui est important et ce qui est urgent et qu’il fallait appliquer dans son agenda.
La plupart d’entre eux ne distinguaient plus les différences.
Il y avait la psychologie derrière cela. Les sanguins, qui agissent dans l’urgence contre les platoniques froids, qui agissaient avec intelligence et aussi opportunisme.
Encore, une chanson qu’il faudrait réécouter de Jacques Dutronc, l’Opportuniste.
Non, je ne sais pas si cela l’a été un jour, mais aux innocents les mains pleines, est une idée complètement obsolète.
Cela même si je n’aime pas le constater.
😉
Escadrons de la mort, l’école française est un livre de Marie-Monique Robin, dont elle a aussi fait un film documentaire, diffusé la première fois sur Canal + le 1er septembre 2003, et rediffusé en 2004.
Elle montre ainsi comment les méthodes employées par l’armée française et entre autres le générale de parachutiste Paul Aussaresses (créateur du 11e Choc, le bras armé du SDECE, ancêtre de la DGSE) pendant la guerre d’Algérie, en particulier pendant la bataille d’Alger, ont ensuite été enseignées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud (à Fort Bragg, au Centre d’instruction de la guerre dans la jungle de Manaus au Brésil).
On vis plus tard Aussaresses « conseillé » des américains à Bagdad……
.
Robin a reçu en 2004, pour son film documentaire, le prix du « meilleur documentaire politique de l’année » discerné à l’Assemblée nationale, que le médiateur de la République Bernard Stasi lui a donné.
Suite à cette enquête de Robin, les députés Verts Noël Mamère, Martine Billard et Yves Cochet ont déposé, le 10 septembre 2003, devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, alors présidée par Édouard Balladur, une demande de constitution d’une Commission parlementaire pour enquêter sur le « rôle de la France dans le soutien aux régimes militaires en Amérique latine de 1973 à 1984 » . À l’exception du Monde et de Télérama, la presse a passé sous silence cette requête. En définitive, le député UMP Roland Blum, en charge de la Commission, a publié en décembre 2003 un rapport qui affirmait qu’aucun accord entre la France et l’Argentine n’avait été signé (bien que Robin donne la cote exacte du rapport dans les Archives du Quai d’Orsay. Roland Blum a refusé de recevoir Robin, avant ou après cette décision.
Enfin, lorsque le ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin voyagea au Chili en février 2004, suite à une question de journalistes locaux, il répondit, « droit dans ses bottes » qu’il n’y avait eu aucune coopération entre la France et les régimes militaires d’Amérique latine……
Bush a donc lui, si l’on peut dire, le « mérite » de la franchise « inconsciente » des cloportes.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Escadrons_de_la_mort,_l%27%C3%A9cole_fran%C3%A7aise
Monsieur Noel Mamère et les Verts serait plus autorisés plutôt que de demander des enquêtes sur des conflits passés de demander ce qu’il en est de la torture en Afghanistan actuel. Dans ce pays la France torture du moins elle cautionne les tortures de l’organisation à laquelle elle appartient. C’est ce que nous apprennent quelques clics au hasard d’Internet… Nul ne peut donc l’ignorer. Il n’y avait pas Internet du temps de la guerre d’Algérie. Le général Aussaresses est certainement criticable mais du moins a-t-il avoué pratiquer la torture alors que les divers courant de gauche n’ont pas encore dénoncés leur profonde complicité avec ces actes. Il faut la télévision pour nous apprendre que Mitterrand qui rallie encore presque tous les suffrages à gauche a été responsables de la décapitations de 50 patriotes algériens. pourtant combien de français se réclament encore de lui ?…Combien faudra-t-il de temps pour que les Cochet, Mamère et Robin dénoncent ce qui fait débat au Canada à propos de l’Afghanistan.
oui, malheureusement, ça s’est pratiqué partout, mais ce n’est pas une raison pour être d’accord .
Marie-Monique Robin avait réalisé une enquête accablante sur les vrais responsables …permettant de voir à chaque échelon ce qui peut se passer …au plus haut niveau, il y avait une armée de juristes utilisés uniquement pour contourner la loi, et éviter les poursuites judiciaires au cas où cela se saurait…des cyniques absolus( on voit les interrogatoires au Congrès : le vieux Ted Kennedy ne lâchant pas le morceau, …des pervers : la torsion des mots pour éviter de nommer le supplice de la baignoire, et donc l’autoriser comme n’étant pas une torture ….et les exécutants, gens incultes, paumés, manipulés certes, mais passant à l’acte avec un certain plaisir ( enfin, se croire « important ») : accablant pour le plus haut niveau politique US, mais aussi pour l’humanité entière …[ pour en rajouter dans l’ignoble : la « délocalisation » des centres de torture dans divers autres pays ] =) pour « mouiller » le plus de monde possible ; c’est trés inquiétant pour la suite …ainsi que la privatisation des armées, et le retour des « mercenaires » …=) dédouanement ….absence totale de règles / prisonniers…
cela aussi fait partie des problèmes aigus liés à la globalisation .
Il faut donc remettre cela à plat également. C’est urgent .
http://television.telerama.fr/television/torture-made-in-usa-ou-monde-selon-bush,48329.php
Hello papillon,
Les perspectives sont inquiétantes, TV et Internet y aident… l’Histoire retient plus aisément les péripéties de Tamerlan ou Hitler que celles des gens de bien. Si vous voulez trouver combustible pour votre pessimisme, il y aura toujours plus de possibilités, surtout sur le Web ( où on trouve tout ce qu’on veut à foison). On se nourrit bien plus aisément de malheur que l’inverse. Nos pulsions reptiliennes y poussent , il y a le mécanisme de la peur – essentiel. Bush en est le parfait exemple sous forme de sécrétion caricaturale d’une population US lobotomisée, inconsciente et égoïste. (fat & lazy)
Le message de PJ veut incarner le contraire. Il a raison.
Mais, aujourd’hui la balance globale est toujours en faveur de l’amour et du désintéressement.
Il est de notre devoir de faire preuve de bonne volonté.
Ce qu’en disait Ken Wilber il n’y a pas longtemps
La vérité c’est que Leibniz, ridiculisé par Voltaire, avait raison : nous vivons probablement dans le meilleur des mondes possibles, compte tenu de nos errements… je suis convaincu que notre monde actuel est la somme totale des pensées, efforts, actions d’une humanité qui est en gros pleine de bonne volonté. Et tout cela a abouti très exactement au MONDE QUE NOUS AVONS SOUS LES YEUX A L’INSTANT. Ce qui ne veut pas du tout dire qu’il soit parfait. Au contraire il est perfectible.
[…] This post was mentioned on Twitter by Frankly's Blogue, Entre midi. Entre midi said: Jorion : LE TEMPS QU’IL FAIT, LE 5 NOVEMBRE 2010 http://tinyurl.com/2ck29y7 […]
Bonjour Paul,
L’ouvrage que vous recherchez n’est pas sur Gallica, mais vous en avez d’autres qui me paraissent intéressants :
L’Exception de jeu en matière d’opérations de bourse, par Numa Salzédo,… -impr. de S. Lejay (Paris)-1880
Les Marchés à terme, conditions, validité, exception de jeu, par Constantin Maréchal,… étude publiée par le Congrès international des valeurs mobilières -A. Chevalier-Marescq (Paris)-1901
L’Exception de jeu dans les opérations de bourse et la légalité des marchés à terme, étude de législation, par René Bittard Des Portes,… -E. Thorin (Paris)-1882
Des Marchés à terme, étude pratique au point de vue légal et financier, par Badon-Pascal, … -Marchal et Billard (Paris)-1877
Université de Nancy. Faculté de droit. Du Fonctionnement de la spéculation sur les valeurs de Bourse. Thèse pour le doctorat en droit, présentée par M. Pierre Lefebvre… -impr. de A. Massart (Lille)-1899
notamment…
La suite ici :
http://gallica.bnf.fr/Search?ArianeWireIndex=index&p=1&lang=FR&q=De+l%27exception+de+jeu
J’espère que cela vous aidera un peu (même si je me doute que vous avez déjà été voir ce que la bnf avait…).
Cordialement
CM
Bonjour,
Petit intermède musical :
http://www.youtube.com/watch?v=lLJW0FrQlAM
Vibrant appel laïc à la métamorphose des cloportes.
mourir pour des idées… d’accord mais de mort lente :
http://www.dailymotion.com/video/x1h2po_mourir-pour-des-idees_music
Bonjour,
C’est la chanson que j’ai mise en intermède musical au commentaire n°24 (Brassens étant plus jeune chez moi 🙂 ).
mourir pour des idées ?!
plutôt crever :
http://www.youtube.com/watch?v=UWAXbh-ZqdY
Merci domini CB, excellent.
Je veux bien mourir pour ces idées (c’est ce qui risque probablement d’arriver)
http://www.constellationw.com/fr
http://www.noetique.eu/
Le principe d’universalité qui me touche le plus repose sur l’idée simple que tout être sensible aspire au bien-être (ou au bonheur pour les romantiques). J’ai appris ce principe dans le cadre du bouddhisme bien que l’on puisse très bien réaliser cela tout seul comme un grand. Ce principe est formidable à plus d’un titre entre autres parce qu’il ouvre la voie à l’amour inconditionné. Quand on comprend que les autres aspirent à la même chose que soi-même bien qu’ils ne s’y prennent pas forcément de la manière qui peut nous sembler la plus judicieuse, on réalise que l’on a plus en commun que ce que l’on pensait, et on tend vers l’inatteignable UN.
Je pense que c’est la voie à l’amour inconditionnel, et l’atteignable un!
@Jeanne
Bien vu, en écrivant mon commentaire j’ai trébuché sur inconditionné (qui n’est soumis à aucune condition) alors que je voulais dire inconditionnel (qui ne dépend d’aucune condition). La proximité de sens des deux adjectifs m’a fait perdre les pédales. Je voulais parler de l’amour compatissant et équanime qui n’attend rien en retour. Le mieux serait peut-être de juxtaposer les deux adjectifs et de parler d’un amour inconditionné et inconditionnel, sinon on pourrait carrément parler d’un amour absolu; ou plus simplement d’un amour gratuit …
Dès que l’on aborde la notion d’absolu on plonge dans le débat philosophique. Si Un (l’absolu) est retativement atteignable au quotidien (dans ces moments magiques où nous nous acceptons nous-mêmes et acceptons tout) il peut devenir une illusion si on tente de le solidifier. Je crois savoir (à un niveau intellectuel seulement) qu’il faut paradoxalement réaliser l’illusion de l’absolu après l’avoir désirer pour quelque part l’atteindre. C’est tellement subtil que cela vaut le peine de ne pas prendre cela trop au sérieux.
bouddha neuvième incarnation de vishnou pour situer tout ça.
http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A2y%C3%A2
Bonjour,
J’avais posé cette question sur ce forum : la paix a- telle un prix ?
Le Royaume des cieux Mr Jorion est partout autour de nous et il est réel et LE MESSAGE n’est pas entendu . Ce message est là simplement pour nous rappeler que nous sommes uniquement de passage et le fait de comprendre cela, de l’observer, il nous met face à nous même, nous sommes des êtres vivants, évoluant.
Comme tous les êtres de cette planète nous AGISSONS sur notre environnement, nous le subissons et notre intelligence « humaine » serait ici, DE TOUT LIRE dans son ensemble pour maîtriser notre avenir, en profitant du présent, en exploitant et en amassant des fortunes ,nous sommes donc à la croisée des chemins .
Nous croyons et c’est ici l’illusion qu’il faut payer pour avoir la paix . Cette paix se mesure t-elle ?
Quantitativement et qualitativement, se monnaie t-elle ? Est-elle seulement à la portée de ceux qui imposent leurs lois ?
C’est bien la première fois que je te vois faire un tel contresens.
Heidegger est au contraire un critique extrêmement dur et un adversaire farouche de ce qu’il appelle « l’époque des visions du monde » (cf la conférence du même nom) et du nihilisme post-moderne !…
Pour une analyse précise, Mongis: Heidegger et la critique de la notion de valeur (en plus la préface est de H., ce qui permet d’avoir un focus de l’auteur lui-même sur cette question bien précise).
Sur le fond de la propagande anti-H, qui sévit depuis plus d’une vingtaine d’années, un dossier relativement complet.
http://www.paris4philo.org/article-10751681.html
Et une image de ce à quoi ressemble la polémique, en particulier les commentaires qui sont typiques:
http://www.paris4philo.org/article-12296019-6.html
Bref, tant qu’il n’y a pas d’accès aux textes originaux, et qu’il manque le ton sur lequel certaines phrases furent dites pendant ses cours (affirmation? ironie mordante quand il dit que « l’avion qui transporte le führer a lui-même une dimension « historiale » »?), bien que l’attitude et les remarques de ses anciens élèves peuvent servir de guide, il n’y a là qu’un tissu de préjugés, dans un sens ou dans un autre.
Un tissu de préjugés les livres de Víctor Farias et Hugo Ott??
« Heidegger est une puissance importante, non seulement par la valeur d’une conception du monde philosophique, mais aussi dans le maniement des instruments spéculatifs. Il a un organe philosophique dont les perceptions sont intéressantes, bien que, à mon avis, il soit incroyablement dépourvu de sens critique et qu’il soit éloigné de la science véritable. Il agit parfois comme si le sérieux d’un nihilisme s’alliait à la mystagogie d’un magicien. Dans le flux de sa spécificité linguistique, il peut occasionnellement, de manière secrète et imposante, toucher le nerf de l’activité philosophante. En cela, autant que je sache, il est peut-être le seul, parmi les philosophes allemands contemporains. […] Le mode de pensée de Heidegger, qui me paraît foncièrement aliéné, dictatorial, déporvu de communication, aurait aujourd’hui un effet désastreux dans l’enseignement. » (Son ami Karl Jaspers en 1945, dans le rapport destiné à la commission d’épuration demandé par Heidegger lui-même)
« Heidegger voyait manifestement un parangon du nouvel Allemand dans la figure martiale de Hermann Goering […] depuis longtemps au premier rang du mouvement hitlérien, président du Reichstag depuis l’été 1932, ministre du Reich, ministre de l’Intérieur […] c’est-à-dire ministre de la Police. Comment expliquer autrement que deux jours avant les élections décisives au Reichstag du 5 mars 1933, Heidegger offrit en cadeau à la famille de son vieil ami l’historien de l’art Hans Jantzen, l’ouvrage de Martin Harry Sommerfeldt Hermann Goering. Images d’une vie ? […] Il s’agit d’un hymne journalistique relatant les faits héroïques et les prouesses de bretteur de Goering, mais magnifiant surtout son combat aux côtés de Hitler […] Le Hermann Goering de Sommerfeldt a été -jusque dans les nuances du langage- une source importante du discours de rectorat de Heidegger, de ses appels de l’automne 1933 et de ses palidoyers de 1945. Quel recul ! Et c’est le même Heidegger qui, en 1951, saluera le soixante-dixième anniversaire de Jantzen par un article intitulé Logos et consacré à l’interprétation du fragment B 50 de Héraclite! »
(Hugo Ott: Martin Heidegger. Eléments pour une biographie. Payot, 1990)
le postmoderne n’est pas nihiliste, il est moderne avant d’être post-moderne
(pour mieux comprendre je vous conseillerais la lecture de « Au nom de l’art (pour une archéologie de la modernité) » Thierry de Duve, édition de Minuit, 70 pages)
Merci de ne pas diluer le propos principal du post: Paul fait un contresens total.
Pour le reste:
Je ne vois pas l’intérêt de sélectionner des pièces du dossier qui vont dans un sens, et non pas le feu de critiques croisées qui leur ont été adressées. C’ets sur que c’est équitable de n’instruire qu’à charge… Farias, Faye, Ott, mêmes méthodes d’ »historiens ».
Bis repetita. Je renvoie au dossier, ou à cet ouvrage: « Heidegger, à plus forte raison », qui a le mérite de mettre les points sur les « i ».
http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=4&srid=7&ida=7914
Recension de l’ouvrage, sur un des deux sites mentionnés dans mon premier post:
« L’affaire Heidegger », suite et fin ?
De façon récurrente, les médias français traitent de l’affaire Heidegger et ce depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Qu’on se souvienne des articles d’Alexandre Koyre (Crîtique, 1946) de Karl Löwith (Les Temps modernes, 1946), de Georges Friedmann (Hommage à Lucien Fabvre 1953), puis de l’ouvrage de Victor Farias (1987) avant celui d’Emmanuel Faye (Heidegger / l’introduction du nazisme dans la philosophie), publié en 2005 parmi bien d’autres. Ce dernier va beaucoup plus loin que ses prédécesseurs qui, bien souvent, se contentaient de se questionner sur l’attitude de Martin Heidegger lors de l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler. Pourquoi un philosophe – déjà renommé – acceptait-il le poste de recteur d’une université en voie de nazification ? Parce qu’il croyait que le nouveau pouvoir allait engager une véritable réforme des universités au nom de la germanité ? En fait, Heidegger, très vite, démissionne de sa fonction et dans ses enseignements, se démarque de la pensée nazie, comme en témoignent ses étudiants de cette époque et ses cours.
Pourtant, et c’est là toute la thèse de Faye, Heidegger n’a pas été seulement quelques mois durant uu membre cotisant au parti nazi, il aurait élaboré une philosophie fondamentalement fasciste et infectée d’idéologie du nouveau pouvoir. En d’autres termes, c’est la philosophie de Martin Heidegger qn’il convient de combattre et d’éradiquer, en ne l’enseignant plus, par exemple. C’est la pensée de Martin Heidegger qui nourrit la bête immonde, sa responsabilité est alors encore plus grande et gravissime.
Cet ouvrage a bénéficié d’un exceptionnel soutien médiatique. Xavier Lacavalerie, dans Télérama (n°2891), affirme sans sourciller cette stupidité : « On sait que Heidegger était, sinon l’auteur, du moins l’instigateur direct de certains discours du Führer », Le Nouvel Observateur (25 avril 2005) titre quant à lui « Heidegger a-t-il été l’idéologue d’Hitler ? », et Le Monde des livres (25 mars 2005) abonde également dans ce sens et corrobore le sous-titre du livre d’Emmanuel Faye. Les détracteurs de l’auteur de Sein und Zeit multiplient les interventions (débats publics. colloques, articles…) et n’hésitent pas à traiter certains traducteurs de Martin Heidegger, comme François Fédier par exemple, de révisionnistes.
Ce dernier, avec un groupe d’heideggériens de qualité (Massimo Amato, Philippe Arjakovsky, Marcel Conche. Henri Crétella, Françoise Dastur, Pascal David, Hadrien France-Lanord, Matthieu Gallou, Gérard Guest et Alexandre Schild), produit une réponse argumentée aux propos d’Emmanuel Faye et de ses partisans. L’ouvrage est annoncé chez Gallimard, principal éditeur en langue française des oeuvres du philosophe allemand, qui finalement recule devant la crainte d’un scandale et l’abandonne à Fayard.
Heidegger à plus forte raison se présente donc non seulement comme une défense du théoricien du Dasein, mais comme une attaque contre Emmanuel Faye, sa manipulation des textes cités, ses traductions orientées, ses raccourcis, ses omissions, ses aveuglements, son obsessionnel parti pris antiheideggerien qui n’exclut aucune mauvaise foi…
Disons-le une fois encore, aucun lecteur de Martin Heidegger ne peut ignorer cet épisode plus que discutable de 1933-1934, d’autant que les textes incriminés sont disponibles et que le dossier est accessible depuis longtemps. La question fondamentale est effectivement celle que pose Emmanuel Faye, après bien d’autres : la philosophie de Heidegger a-t-elle à voir, de près ou de loin, avec l’idéologie nazie ? Il répond « oui ». Les pièces qu’il fournit pour justifier sa charge sont discutables, trop souvent la polémique l’emporte sur la sérénité qu’une telle accusation exige. Le principal intérêt des textes rassemblés par François Fédier réside dans l’analyse très fine des « preuves » utilisées par Emmanuel Faye dans sa démonstration. Le raisonnement circulaire du genre « Heidegger a soutenu le régime nazi car il était plus nazi que lui » n’est guère crédible. De même, l’usage répété d’amalgames douteux (Heidegger cite X qui est sympathisant nazi et pas Y qui ne l’est pas, c’est donc qu’il l’est aussi, ou encore Heidegger cite justement Y et pas X c’est pour mieux ruser et se blanchir !) ne prouve rien, au contraire même.
Les philosophes coauteurs de Heidegger à plus forte raison sont aussi, pour la plupart, des germanistes et ils examinent minutieusement les traductions établies par Emmanuel Faye et dénombrent d’incroyables malversations, triturations tendancieuses et parfois même des malhonnêtetés qui aboutissent toujours à faire dire à l’accusé ce qu’il ne pense pas, mais ce que le lecteur devrait lire afin d’être persuadé de sa culpabilité. Il est vrai que la traduction est un enjeu considérable et qu’elle nécessite une adaptation et une interprétation – et aussi souvent des notes de bas de page explicitant le pourquoi du comment. Emmanuel Faye semble au-dessus de cela. Préoccupé qu’il est à accabler toujours plus sa bête noire ! Il serait fastidieux de relever tous les cas décortiqués par les coauteurs, qui s’efforcent à chaque fois de conceptualiser leurs propositions de traduction. Ils s’amusent également à reproduire des phrases empruntées à des penseurs « politiquement corrects » selon Emmanuel Faye, tels que Raymond Aron, Alain, Artaud, qui pourraient aisément les faire taxer de nazis, ou pire encore d’heideggeriens ! N’est-ce pas Artaud qui déclarait, en 1936, « Toute vraie culture s’appuie sur la race et sur le sang » ? Dans l’oeuvre en cours d’édition de Martin Heidegger, le mot « race » est plutôt rare et généralement débiologisé, quant à « l’enracinement » (dans un sol et par le sang), c’est une conception étrangère à Heidegger, qui considère la langue, et non pas le sol, comme étant l’ »habitat de l’être ».
Cette « affaire » est devenue bien répétitive et, ainsi, peu pertinente. Elle est finie. Il convient de passer à autre chose, de lire philosophiquement Heidegger par exemple, et non pas de se contenter de calomnies ou d’enquêtes policières. Les études rassemblées par François Fédier sont inégales, en taille, comme en force, mais (je laisse de côté la convaincante contribution de Marcel Conche, déjà publiée sous le titre Heidegger par gros temps) si quelques-unes ne renoncent pas à des tournures alambiquées et un vocabulaire abscons, d’autres sont claires et passionnantes (François Fédier, qui paraît à juste titre un peu amer, Philippe Arjakovsky s’arrête sur le cas Jünger et brise bien des idées reçues, Pascal David rectifie plusieurs traductions dont celle concernant Celan, Hadrien France-Lanord démonte l’accusation d’eugénisme pointée contre Heidegger ou encore Gérard Guest liste les erreurs de traduction intentionnelles d’Emmanuel Faye). Relisant Entre nous d’Emmanuel Levinas, je tombe sur cette opinion tranchée : « Heidegger est pour moi le plus grand philosophe du siècle, peut-être l’un des très grands du millénaire ; mais je suis très peiné de cela parce que je ne peux jamais oublier ce qu’il était en 1933, même s’il ne l’était que pendant une courte période… » (…)
Thierry Paquot
juillet 2007
Bref,
Sur ce qu’il fut en 33, là encore, une interprétation qui ne serait pas moins fantaisiste que les autres, et qui pourrait s’autoriser des même faits avérés:
Heidegger n’a pas été nommé Recteur mais poussé et élu par ses collègues à ce poste afin de garder le contrôle de l’université face aux nazis. Heidegger a cru qu’il pouvait composer avec le nouveau parti dont il appréciait la côté à la fois patriote et révolutionnaire ,anti- bourgeois, anti-Weimar. Il a empêché le placard contre les Juifs et protégé l’univesité des exactions des étudiants SA, avant de démissionner 11 mois plus tard, désabusé, et d’entrer définitivement en résistance.
Encore une fois je n’ai pas d’avis. A vrai dire je m’en fous complètement. Ce qui me gène, ce sont ces petites phrases hors de propos qui n’ont d’autre effet que de nous priver d’armes intellectuelles décisives dans la lutte contre le nihilisme européen et sa dévastation du monde (totalitarismes nationalistes ou de classe, économisme, bio-politique, réductionnisme techno-scientifique, etc etc…). C’est une bêtise.
@ Cecile:
Les catégories des critiques de l’histoire de l’art sont une chose, celle de la métaphysique en sont une autre (même si on a tendance à tirer les première des secondes).
Mais pour reprendre le fil, et préciser ce tryptique « Nihilisme, post-moderne, Heidegger ».
La position que Paul attribue aux auteurs post-modernes « tout se vaut » fait en général référence à du Foucault ou du Derrida. Comme ces auteurs revendiquent leur filiation avec certains points de la pensée de H.. (pas les mêmes d’ailleurs), on a souvent tendance à faire de H. le précurseur de cette même position (enfin surtout ceux qui ne l’ont jamais vraiment étudié). C’est une erreur. H. reprend le diagnostic de Nietzsche sur le nihilisme (Nietzsche distinguant un mauvais nihilisme et un bon nihilisme, celui dont il essaie d’accoucher), dont il croit trouver la source dans une certaine histoire de la métaphysique occidentale. Cette histoire, qui court de Platon à Nietzsche, s’achève selon lui avec la détermination métaphysique du Dasein (disons de l’homme pour faire simple) comme ego volo, comme volonté de volonté, ce qui bien sûr est lié à la montée en puissance d’une certaine détermination de l’essence de ce qu’on appelle « valeur ». Le triomphe du subjectivisme se caractérise par « l’ère des visons du monde », des « weltanschauung ». La critique de H. n’attaque donc pas telle ou telle weltanschauung déterminée (ce qui ne peut se faire qu’au moyen d’arguments moraux, de facto incapables de s’attaquer au coeur du problème, puisqu’ils semblent irrémédiatement condamnés à être présentés sous la forme d’ une simple weltanshauung de plus), mais les décisions métaphysiques qui servent de fondement à l’époque qu’il décrit comme « ère des visions du monde ». H. n’aurait absolument pas accepté l’irrationalisme d’un Derrida par exemple. Leurs démarches sont complètement opposées.
@ AntoineY
C’est vous qui avez écrit: « la propagande anti-H, qui sévit depuis plus d’une vingtaine d’années ». Donc c’est vous qui parlez d’autre chose que de la philosophie de H.
Et c’est vous aussi qui provoquez en disant que rappeler le passé nazi de H. c’est de la propagande. La vérité, les faits ne sont jamais de la propagande.
Vous dites n’avoir pas d’avis sur le nazisme de H. mais vous dissimulez mal le contraire. Si vous aimez H. assumez les implications que sa vie a eu dans sa philosophie (lisez Faye à ce propos).
« En décembre 1933 Heidegger avait écrit à son fidèle partisan Erik Wolf: «L’individu, où qu’il soit, ne vaut rien. Le destin de notre peuple dans son État vaut tout.»
(Hugo Ott. Martin Heidegger. Eléments pour une biographie. Payot, 1990)
« En juin 1933, il fit un grand discours aux professeurs et aux étudiants de l’Université de Heidelberg sur l’université national-socialiste qui ne devait pas s’encombrer d’idées chrétiennes et humanistes susceptibles de miner sa force originale. Il adopta à Fribourg les lois raciales du parti […] Il adressa un appel aux étudiants dans lequel il a dit: «Votre existence ne doit pas être réglée par des dogmes et des idées, mais le Führer lui-même est la réalité allemande et sa loi, maintenant et toujours.» Jamais, auparavant, le réel n’avait été identifié au détenteur du pouvoir! Jamais une pensée philosophique n’avait été à ce point prostituée! »
(Raymond Klibansky. Le philosophe et la mémoire du siècle. Les Belles Lettres)
[La] «grandeur du national-socialisme» – expression effectivement employée par Martin Heidegger dans son Introduction à la métaphysique. »
(René Girard. Quand ces choses commenceront… Arléa, 1994)
Ça, ce sont des « petites phrases hors de propos »?
Quelqu’un qui ne voit pas ce que c’est le nazisme en 1933 et qui pense que Hitler « est la réalité allemande et sa loi, maintenant et toujours » peut nous donner des « armes intellectuelles décisives dans la lutte contre le nihilisme européen et sa dévastation du monde (totalitarismes…) »?
Depuis quand un aveugle peut montrer à l’Humanité entière le chemin de sortie de la jungle où elle se trouve? Sa philosophie ce n’est qu’un bâton blanc de mots au milieu de l’Amazonie.
Heidegger, qui confondait allégrement âme être et Moi; paix à son âme nettoyée par Thomas Bernhard dans « Maîtres anciens »:
“je le vois toujours assis sur le banc devant sa maison de la Forêt-Noire, à côté de sa femme qui, dans son enthousiasme pervers pour le tricot, lui tricote sans arrêt des mi-bas d’hiver avec la laine, tondue par elle-même, de leurs propres moutons heidegerriens.”
(…)
J’ai vu une série de photographies qu’une photographe de très grand talent a faites de ***, qui a toujours eu l’air d’un officier d’état-major bedonnant, à la retraite, a dit **, et que je vous montrerai un jour; sur ces photographies, *** se lève de son lit, *** se recouche dans son lit, *** dort, il s’éveille, il met son caleçon, il enfile ses mi-bas, il boit une gorgée de vin nouveau, il sort de son blockhaus et contemple l’horizon, il taille son bâton, il met son bonnet, il ôte son bonnet, il tient son bonnet dans ses mains, il écarte les jambes, il lève la tête, il baisse la tête, il met sa main droite dans la main gauche de sa femme, sa femme met sa main gauche dans sa droite à lui, il marche devant la maison, il marche derrière la maison, il se dirige vers sa maison, il s’éloigne de sa maison, il lit, il mange, il trempe sa cuiller dans sa soupe, il se coupe une tranche de pain (cuit par lui-même), il ouvre un livre (écrit par lui-même), il ferme un livre (écrit par lui-même), il se baisse, il s’étire, et ainsi de suite, a dit **. C’est à vomir. »
@ AntoineY
Plus vous précisez, plus vous vous rapprochez de ce que dit Paul…
Dire que « tout se vaut » ou réfuter toutes les Weltanschauung en bloc, car elles se valent toutes, aveugles qu’elles sont à leur fondements métaphysiques, n’est-ce pas la même chose ?
Assurément, Heidegger n’est pas Derrida. Heidegger reconduit à un originel et/ou critique les « visions du monde » à partir de cet originel. Comment on découvre celui-ci et/ou on y est reconduit en tant qu’occidental moderne, reste mystérieux tout autant que cet originel. Comment effectuer ce « salto mortale » par dessus sa propre époque, c’est-à-dire son langage, ses pratiques ?
Derrida, en sceptique conséquent, critique tout ce qui lui tombe sous la main sans jamais pouvoir s’arrêter ou reconduire à rien. Puisqu’il pense que rien n’est vrai mais qu’il ne peut pas le dire sous peine de se contredire, il doit continuer à déconstruire infiniment.
Un dogmatique de l’ineffable n’est donc pas un sceptique. On ne peut pas exprimer de vérité dans le cadre de la pensée occidentale telle qu’elle a dévié depuis les Anciens, c’est la position de Heidegger. Les postmodernes ont simplifié l’assertion en se débarrassant de la fin de la phrase : on ne peut pas exprimer de vérité. Les deux positions partagent ceci de commun qu’elles ne peuvent pas en fait être dites sans contradiction.
Il y a bien une différence : la première promet qu’il existe une position à partir de laquelle on peut la dire, ce que ne peut pas faire la seconde, ou ce dont elle s’est émancipée.
De là, il n’est, me semble-t-il, pas complétement aberrant de déceler une filiation, quelles que soient les déclarations d’inspiration des uns et des autres. L’un tente de revenir avant l’avènement de la raison, la philosophie des Lumières, car c’était une impasse. Les autres considèrent que c’était une illusion, il n’y a nulle part où aller. Ils sont bien anti-rationalistes les uns et les autres. Et finalement, c’est ce que déclarait Paul.
Cordialement,
PS : Vous qui prenez tant garde à ne pas provoquer de clivages inutiles et parasites sur les questions du libéralisme, je vous trouve bien imprudent, à l’instar de Pablo75, d’avoir d’emblée caractérisé toute critique de Heidegger comme étant sous la dépendance d’une « propagande anti-H »… 😉
@ Roma
Vous avez oublié la conclusion de Thomas Bernard sur Heidegger dans ce livre: « Une vache philosophique ».
Merci de ne pas inverser les rôles!
La remarque sur la propagande est certes de moi, mais elle est liée à l’histoire de ce blog. Ce sujet, mais peut-être ne le savez vous pas si vous ne fréquentez ce blog que depuis peu, a été abordé plusieurs fois. Et quand des critiques relativement arbitraires (non vérifiées) ou carrément fausses (comme là) et des opinions qu’il n’est pas besoin de reproduire ici reviennent à tort et à travers de façon quasi systématique, parfois sans que le sujet ne s’y prête, on est dans la propagande gratuite. J’aurais pu il est vrai me contenter du contresens, mais avec le passif du blog, j’ai cru bon de préciser deux trois choses. Celà dit, oui, ça n’était pas indispensable. J’aurais pu me contenter d’envoyer un mail à Paul, avec les liens qui vont bien. Mais après tout… c’est un blog participatif.
Pour ce qui est de Paul, j’ai déjà eu l’occasion de dire qu’il était très proche de H. sur des points décisifs. En tout cas dans la démarche (Comment la vérité et la réalité furent inventées, par exemple).
Il y a quand même une différence, et de taille, sur ce point précis de la question des valeurs: c’est que Paul défend une position dite humanisme (techniquement, celle des Lumières, plus que l’humanisme classique ou celui de la Renaissance j’ai l’impression), et que la position de H. est que toute critique fondée sur ce genre d’humanisme là ne résout rien du tout, parce-que cet humanisme appartient lui-même à ce dont il fait la critique, et fait partie du problème et non pas de la solution (il sous-tend à sa base une conception de l’homme qui s’enracine dans les mêmes décisions métaphysiques fondamentales que celles qui nous ont conduit ou nous en sommes). On en a naïvement déduit que H. était anti-humaniste, ce qui fait partie de l’enfumage habituel autour de la position du philosophe. Ce qu’on a du mal à accepter, c’est l’idée qu’aucune politique/ morale fondée sur ce type d’humanisme ne pourra nous sauver de la catastrophe en cours.
Antoine Y
Pour que nous puissions mieux saisir votre point de vue pourriez-vous préciser en quoi la pensée de Heidegger serait plus susceptible de nous « sauver » de « la catastrophe en cours » ?
@AntoineY
Vous avez du culot, quand même… Parler « d’enfumage habituel autour de la position du philosophe » quand en France ce sont les heideggeriens qui on a caché ses « problèmes » avec le nazisme pendant des décennies, il fallait le faire !! Pas des doutes, vous êtes un vrai heideggerien, un adepte du « plus le mensonge est gros, mieux ça passe » (ce qui rappelle la stratégie de base du stalinisme).
Mais revenons au fond de l’affaire: que les idées de H. pourraient sauver l’Humanité du désastre.
« L’idée qui est à la base de ma pensée est précisément que l’Être ou le pouvoir de manifestation de l’Être a besoin de l’homme et que vice-versa, l’homme est homme uniquement dans la mesure où il est dans la manifesteté [sic] (Offenbarkeit) de l’Être. » (Entretien avec R. Wisser pour la TV allemande).
Malheureusement, les hommes sont trop bêtes pour comprendre la pensée de H.
« Le signe le plus caractéristique du destin qui est le nôtre, est […] le fait que la question de l’Être que je pose n’a pas encore été comprise. » (Id)
Quelle mégalomanie !!
H. voit et décrypte l’Invisible et l’Inconnaissable (que le reste de l’Humanité est incapable de comprendre malgré ses explications), mais il ne voit même pas la nature du nazisme qu’il a devant le nez (dans le meilleur de cas – dans le pire il est carrément nazi comme Faye l’a montré d’une façon incontestable, et donc il a cru que le nazisme était l’avenir idéal de l’humanité).
Il faut vraiment être naïf pour penser qu’un prof de philo qui a passé 50 ans à nous bassiner avec « l’êtritude de l’être » en jonglant avec des mots – mais allemands, s’il vous plaît (il a de la chance, l’Etre, que le seul philosophe qu’i l’ait compris soit germanophone – puisque H. a dit qu’on ne pouvait vraiment philosopher qu’en grec ou en allemand) puisse sauver l’Humanité de la catastrophe en cours !!!
Dans le blog des échos du 03/11/2010 que j’avais consulté suite à un commentaire sur l’attitude des caisses de retraites complémentaires AGIRC et ARCO. j’ai trouvé un billet de Dominique Seux concernantl’inadéquation des mesures monétaites américaines de la FED
Voici un texte que j’ai envoyé en réponse à ce billet:
« Bien que je sois assez rarement en accord avec les analyses économiques de DOMINIQUE SEUX,(chroniqueur à France Inter) , pour celle-ci je partage assez les préoccupations qu’il a exprimées qui rejoignent en plusieurs points celles des deux prix Nobel de l’économie Georges Akerlof et Joseph Stiglitz tout deux américains : l’économie américaine a besoin d’autre chose que d’une relance par la baisse des taux d’intérêts, baisse des taux d’intérêts en grande partie responsable de la crise d’abord financière mais à mon avis plus profondément structurelle. Georges Akerlof et Joseph Stieglitz critiquent entre autre, une vision par trop mécaniste des modèles économiques néoclassiques fondés sur une supposée rationalité des agents sur les marchés, conduisant les écoles économiques telles que celle de Chicago à la conception de modèles économiques inadaptés, finalement assez peu modifiés, malgré les apparences, par rapport à ceux développés par Walras et Pareto. Pourtant plusieurs économistes du milieu du xxème siècle avaient déjà contesté cette hypothèse de la rationalité des agents économiques, les variables socio psychologiques, pouvant influer sur les décisions finales des investisseurs et des consommateurs, remettent en question l’idée néolibérale « Markets know best » les choix d’investissement de gestion et de consommations n’étant le plus souvent pas fait uniquement selon des critères de rationalité économique mais sur des critères hautement subjectifs, soumis soit à des phénomènes de mode, soit à des différences d’horizon économiques selon les agents, soit à une imperfection de l’information sur les marchés (thèse d’Akerlof sur l’asymétrie d’information entre vendeurs et acheteurs).
La stratégie purement monétariste des baisses de taux d’intérêt reste fondée sur ces modèles mathématiques et a peu de chances de fonctionner… Notons au passage que ces modèles intégrés dans les programmes informatiques de gestion des investissements boursiers, sont aussi en partie responsables des vagues de décisions quasi automatiques sur les marchés boursiers, les modèles utilisant tous les mêmes équations et les mêmes paramètres, lançant simultanément des ordres convergents qui aboutissent à des variations de cours finalement irrationnelles, fondées sur des analyses à très court terme des cours des valeurs.
Une stratégie Keynésienne classique ne fonctionnerait probablement pas mieux, en effet dans quels investissements publics devrait-on placer des milliards de dollars, compte tenu de l’incertitude majeure sur les évolutions scientifiques et technologiques qu’entrainent déjà les technologies digitales, dont les effets cumulatifs laissent présager qu’elles continueront à nourrir une accélération auto entretenue de ces évolutions scientifiques et technologiques.
L’investissement public devrait être plus efficace dans le domaine de l’intelligence et de l’information, mot ici utilisé dans son sens scientifique Information = réduction de l’incertitude ; cela par des politiques d’enseignement tout au long de la vie, par de meilleures organisations des réseaux de transport de l’énergie et des biens et services ou de transport des données dans le cas de réseaux télématiques de manière à réduire l’impact des activités humaine sur l’environnement, à pouvoir développer de meilleurs systèmes de ‘éducation et de santé.
Etonnamment, cette idée n’a pas germé dans l’esprit d’un écologiste convaincu ou d’un défenseur des droits sociaux, ce sont des idées extraites d’une intervention de Samuel Palmisano, Chairman of the Board and Chief Executive Officer d’IBM Corporation, à propos des stratégies à envisager pour sortir de la crise actuelle, Idées exprimées dès le 13 janvier 2009 dans un article du Wall Street Journal (http://online.wsj.com/article/SB123180687062275609.html) et même avant : ancien d’IBM j’avais reçu son message par la messagerie interne. Ces idées ont été repris en 2010 (Samuel J. Palmisano, Intelligent Transportation Society of America, 2010 Annual Meeting & Conference,
Houston, Texas, May 5, 2010), Idées qu’il a à nouveau exprimées dans une conférence en date du 10 Octobre 2010.
Il me semble que c’est bien dans ces domaines de l’intelligence appliquée aux transports divers, à travers d’infrastructures elle-même plus intelligentes que pourraient être trouvées des issues à long terme à la crise actuelle.
En effet devant un environnement économique et technologique en perpétuel changement c’est par les facultés d’adaptation des agents, fondée sur un meilleur niveau d’éducation généraleet d’une meilleure information, entre autre grâce à des réseaux de communication matériels ou virtuels, que l’on peut espérer que nos systèmes sociaux économiques pourront évoluer au moins aussi rapidement que l’évolution scientifique et technologique, faute de quoi ce seront les infrastructures technologiques qui nous commanderont, thèse soutenue en son temps par Karl Marx face aux changements majeurs qu’avait imposé la révolution industrielle, soutenue par l’invention de la machine à vapeur et les découvertes scientifiques qui ont abouti à l’invention de l’électricité, puis de la photographie et du cinéma, éléments qui ont changé considérablement les relations sociales comme vont le faire les technologies digitales et les recherches en biologie et génétique de nos jours. Cet aspect du marxisme liant les conditions d’utilisation des facteurs de production à l’évolution des sociétés, est trop souvent oublié suite à l’amalgame qui a été fait entre l’échec des régimes communistes et les idées marxistes…
Notons que, contrairement à des critiques idéologiques, les critiques fondamentales du système capitaliste et de l’économie de marché telles que celles de Georges Akerlof et Joseph Stieglitz, ou même celles de Martin Ford dans « The lights in the Tunnel » n’ont pas pour but de démolir ces systèmes mais d’en signaler les imperfections dans le but d’éviter justement leur effondrement…
Paul
J’ai essayé d’être mesuré dans mes propos, sachant qu’une attaque frontale n’aurait même pas été acceptée par les modérateurs… Cette réponse a en fait attiré l’attention des journalistes des echos qui m’ont demandé d’en faire un billet invité, ce qui permettra peut-être à des non convaincus des erreurs du système capitaliste et de l’économie de marché, de lire au moins un début de critiquesur ces sujets. Je sais que cette critique n’est pas assez développée, mais à quoi cela sert-il de développer des critiques acerbes sur l’économie de marché et le capitalisme devant une audience déjà convaincue (les anglo saxons utilisent une expression imagée: « Preaching to the choir »…
Paul
@Paul Tréhin
Bernard Stiegler distingue, fort à propos à mon avis, la grosse nuance entre « adaptation » (tel que le demande le libéralisme, disons) et « adoption », résultat « texturé » (re-tissé » du processus d’aller-venue entre la société et la nouveauté technique, nouveau point de métastabilité, néguentropique et non entropique. Je n’irai pas jargonner plus que Stiegler sur le « double redoublement épokhal » (je n’ai pas encore adopté l’épokhé), mais cela me parait fondamental, de voir que les 10000 années de progrès techniques se sont construits pas désajustements comblé (et au delà) par des adoptions (qui se plaindra qu’on diffuse des livres de Voltaire ou de Rousseau ?). Chaine qui reste « déajustée » durablement dans la séquence récente du capitalisme « pulsionnel », marqué par la prise de contrôle des industries culturelles.
Le mur du temps (titre d’un article de Stiegler de 1987 –que je n’ai pas lu–)
Je remarque aussi généralement ces temps-ci la montée des dénonciations du court-termisme e la part d’un faisceau de penseurs ou essayistes de tout poil : Jean Louis Servan Schreiber (« trop vite »), Michel Rocard (« En guerre contre la « servitude de l’image », » dans Si ca vous amuse), Raffaelle Simone, (Le monstre doux), Marcel Gauchet (dans des interviews)…. Flore Vasseur (dans ses posts ou en filigrane dans son roman)…
Ces dénonciations viennent de la part de gens qui ont bien compris qu’il y a des tendances évolutives partout, et des contre-tendances qui les freinent (inclure l’inoxydable JFK dans cet ordre d’idée), mais qu’elles ne fonctionnent sans trop de dégâts que à un certain rythme, et c’est ce qui distingue adoption (vous aurez le temps de renvoyer assez de signal pour retisser une forme de cura/philia…) et adaptation (votre cerveau vous aura permis de survivre même à l’iPAD, c’est le monde de la subsistance pour Stiegler, ou encore la « bétaillère post-moderne », pour reprendre l’expression fuligineuse de Flore Vasseur sur le monde des traders)