Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Ce sont donc 880 milliards de dollars que les États-Unis répandront sur le monde dans les huit mois à venir : les 600 milliards annoncés hier lors d’une réunion de la Fed et les 35 milliards mensuels autorisés en août pour remplacer les instruments de dette adossés à des prêts hypothécaires de leur portefeuille qui viennent régulièrement à échéance.
Les États-Unis sont dans la mouise jusqu’au cou et se sont dit : « Pourquoi ne pas faire régler l’ardoise par les autres ? » Au sein du pays lui-même on parle plus pudiquement d’« efforts pour soutenir l’économie ». Et pourquoi pas ? Pourquoi ne pas tirer sur la ficelle encore un coup ? Pourquoi ne pas tirer parti une fois encore du statut de nation émettrice de monnaie de référence, statut que les autres pays ont continué de lui reconnaître même après 1971, même après que la parité-or du dollar convenue à Bretton Woods en 1944 a été dénoncée par Nixon.
Près de quarante ans donc que le dollar continue sur sa lancée, sur la fiction que sa valeur repose sur quelque chose de solide comme du bon vieux métal jaune. Quarante ans dont la justification repose seulement sur le bon renom des États-Unis ou pour dire les choses plus crûment, sur la délégation qui leur a été faite d’être le gendarme du monde.
Seulement, pour que puisse se perpétuer la convention que l’économie des États-Unis constitue une bonne approximation de l’économie du monde en général, il faudrait que cela reste plus ou moins vrai. De même d’ailleurs pour la convention que l’Amérique est le gendarme du monde, gendarme que l’on aimerait – soit dit en passant – en possession de toutes ses facultés mentales.
Le monde décidera s’il veut ou non encore du dollar comme monnaie de réserves et de référence. Le petit garçon dans la foule qui dira que le roi est nu est désigné d’avance : il a pour nom la Chine. Le monde est suspendu à ses lèvres. Va-t-il ouvrir la bouche pour dire ce que tout le monde pense secrètement déjà : « Mais ce n’est plus que de la monnaie de singe ! » La réponse nous viendra peut-être dans une dizaine de jours à Séoul. Le G20 aurait servi pour une fois à quelque chose.
On saura de toute manière un jour ou l’autre si les États-Unis, avec leur nouvel assouplissement quantitatif, sont allés cette fois un pont trop loin. Il vaut mieux que le monde en tout cas soit prêt à cette éventualité.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
185 réponses à “LES ÉTATS-UNIS ET LEUR PONT TROP LOIN”
« Pourquoi ne pas faire régler l’ardoise par les autres ? », et pourquoi régler cette ardoise allongée par des decennies d’émission de fausse monnaie? Seule une vaste « défaisance » de la globalité de la dette fondamentalement fictive, – comme vient de le faire l’Irlande , « remettrait les compteurs à zéro »… et permettrait de repartir sur d’autres bases avec d’autres règles économiques et non financières (cf. http://www.slate.fr/story/29185/jacques-attali-zombification-systeme-financier). L’Europe peut le faire et renaître, si elle le veut!
Personnellement j’en suis venu à me dire que l’humanité moderne, que l’Amérique, que la France, que l’Europe, que la Chine, que l’Allemagne, que la Suisse, bref que le monde actuel ne souffre pas encore suffisamment de tout ceci et cela au quotidien,
Je réclame alors la tribune de m’opposer davantage à l’esprit bien peu sadomasochiste du monde actuel, de la multitude, du nombre, Mon Dieu s’il te plaît montre toi encore un plus dur
et éloigné de l’esprit de tous ceux qui préfèrent te tourner le dos, car trop de confort matériel tue et atrophie bien à la fois l’esprit et l’ame de l’homme !
Bref bien plus de souffrance encore c’est donc tout ce que vous êtes capables de faire bandes de païens, avec vos fouets et vos fourches pour moins avoir mal, Ames sensibles s’abstenir, on ne souffre pas encore assez durement de nos jours selon l’esprit de certaines personnes.
Il serait bon de relever le niveau sur le site de Jorion par des pratique de modération moins PERMISSIVE 🙂
Jérémie, Dieu n’y peut rien, et s’il y peut quelque-chose il se marre doucement d’avoir créé des êtres aussi stupides
Ça va Monsieur?
Super bien :)!
désolé Sylvain, la question s’adressait à Jérémie <<
Le pétrole est à nouveau en train de rentrer dans sa phase destructive et la planche à billet de Ben ne va rien arranger à cela.
Le pic pétrolier ressenti avec une prise de conscience négative n’est plus qu’à quelques pas, à défaut d’avoir opter pour une prise de conscience positive qui aurait pu nous donner les moyens de repousser ce pic ressenti. Une déprime énorme risque alors d’envahir notre monde où l’optimisme béat est encore et toujours de mise.
L’essence est à 1,30 ? Elle a déjà été à 1,50, de plus voyez le BDIY, il est en baisse constante. La crise ralenti l’activité et donc la demande d’énergie.
Le pétrole d’Irak est certainement à bon prix.
La déprime vient du fait que dans ce monde plus rien ne va et que de la même façon que nous occupons la surface du globe, nous enserrons dans le tissus inextricable et absurde de nos problème un monde vide.
Résumé de l’humanité = crise, + rien.
– Selon l’article ci-dessous, on se rapproche dangereusement des 90$ le baril ce qui pourrait nous entrainer dans une nouvelle spirale spéculative comme nous l’avons connue en 2008.
“In the past two years, crude has bottomed at $33, only to come roaring back to the high eighties. There it sat, trading in a tight range as it built a base at $70. That’s called a consolidation pattern; it’s also a precursor to the next leg up. The range is about to change…
The price of crude is up $5 this week alone. A breakout above $90 would send it up on a new bullish run to $130 a barrel. Given that Gulf of Mexico regulations, Chinese demand, and Nigerian violence are already priced in, here are six new reasons for oil’s next move up.
– Dollar falling
– Helicopter Ben
– OPEC Changes Forecast
– Russia is tapped out
– Oil supply decrease
– Republicans take the House”
http://peakoil.com/bussiness/the-reason-oil-is-up-5-this-week/
– Il y a pas si longtemps l’OPEP disait que le prix idéal du baril se trouvait dans la fourchette 70-80$ et voila que cette semaine le prix idéal est passé à 70-90$.
“Saudi Oil Minister Ali al-Naimi said oil prices in a USD 70-90 range were comfortable for consumers, signaling a higher acceptable range from the USD 70-80 range previously deemed comfortable.”
http://www.moneycontrol.com/news/commodities/oil-hits-6-month-highweak-dollar-opec-talk_496503.html
A propos de nous …
L’effondrement de la civilisation techno matérialiste ne me fait pas peur en soi, c’est notre incapacité à reconnaître les causes de cet effondrement qui me fait peur car cela risque d’exacerber un ‘chacun pour soi’ qui aggravera la décroissance.
L’homme a souvent tendance à trouver des boucs émissaires pour se dédouaner (les riches, les banquiers, les économistes, les politiques, les médias … en somme les autres) et je crains fort que l’on aille dans cette direction où tout le monde accusera l’autre sans reconnaître sa part de responsabilité individuelle.
L’arithmétique (I=PAT) nous confronte à notre part de responsabilité individuelle et collective. Le riche qui a un jet privé a autant une part de responsabilité que le pauvre qui pense qu’avoir plein d’enfant le sortira de la pauvreté.
Nous vivons une crise qui renvoie tout homme à sa part de responsabilité.
@ Peak.Oil.2008 dit : 5 novembre 2010 à 13:00
Je partage tout à fait votre avis et pense que le meilleur investissement à réaliser doit concerner l’homme et sa conscience.
Les valeurs morales de base qui étaient enseignées couramment jusque dans les années 50 ont été perdues de vue et même foulées au pied pour satisfaire un soi disant besoin de libération et plein épanouissement. Cela nous a conduits à une impasse. Certains vont chercher une bifurcation loin dans le passé alors qu’il suffit de repartir sur les bases encore en vigueur à l’immédiat après guerre. C’est également vrai pour l’enseignement des bases en primaire.
Quelle régression stupide. Quel manque de courage à refuser de voir l’évidence des erreurs commises.
Nous avons dilapidé un capital qui nous est maintenant indispensable pour s’attaquer au problème du renchérissement des matières non renouvelables. Tant que nous le reconstituerons pas nous nous enfoncerons.
[…] This post was mentioned on Twitter by THE Corbeau, Entre midi. Entre midi said: Jorion : LES ÉTATS-UNIS ET LEUR PONT TROP LOIN http://tinyurl.com/2apjzml […]
Source : The Globe and Mail – The scary actual U.S. government debt
http://www.theglobeandmail.com/report-on-business/commentary/neil-reynolds/the-scary-actual-us-government-debt/article1773879/
We Have to Prosecute Fraud Or Else the Economy Won’t Recover
http://www.zerohedge.com/article/another-nobel-economist-says-we-have-prosecute-fraud-or-else-economy-wont-recover
[…] Blog de Paul Jorion » LES ÉTATS-UNIS ET LEUR PONT TROP LOIN […]
C’est en effet un commentaire très intéressant….
Julien, il faut supprimer ces scories, s’il te plait !!
C’est un « ping » Yvan, une simple notification comme quoi l’article a été cité sur un autre blog.
La société financière engendre ses monstres qui ne seront pas nos héros . Dans les BD les bulles sont essentielles et je me suis laissé convaincre que dans notre société elles étaient incontournables. Mais qui paie l’abonnement ?
La crise me rend fou, je perds la boule, c’est grave je trouve pour mon prochain se trouvant dans la même peine que moi qu’est-ce qu’on va devenir avec tous ces gens importants ?
Que vont-ils encore expérimenter sur nous, sur l’homme, comme sur les autres peuples de plus dans le deuil ?
J’en veux à tout le monde un peu comme le méchant bulldog du voisin, je n’aime plus grand monde également à la télévision, tous des vendus.
Je veux surtout prendre ma revanche idéologique sur les gens du capitalisme et de la religion, surtout les chrétiens d’abord c’est plus facile je trouve de taper sur eux, car avec les autres ça le ferait déjà beaucoup moins dans des mosquées.
Je n’aime surtout pas pardonner envers le méchant petit maître de plus, faut pas pousser quand même on est pas tous des boeufs selon les bons écrits inspirants de Karlos Maximus le plus grand révolté de l’histoire, mon seul Maître à penser et à suivre lorsque je me sens souvent très mal après avoir bien vu les infos, pire même en période de forte crise mondiale.
J’en finis même par vouloir davantage souffrir comme les pauvres Chinois, à vrai dire j’en veux encore de toutes ces choses, principalement nécessaire à mon seul bien être terrestre dans
la vie, compatir pareillement à leur même peine de travail, pourtant bouddha il n’aimait pas beaucoup souffrir dans la vie, alors qu’est-ce qui cloche encore chez eux, chez moi, dans mon pays, en Amérique ? Pourquoi ça ne va jamais, même encore un pont trop loin avec eux ?
Je veux moi aussi gagner plus d’argent en vitesse, courir plus vite que l’autre encore, sortir plus rapidement de ma misère humaine, matérielle, morale, sociale, c’est important je crois pour mieux arrivé au but que je me suis fixé dans la vie, comme avec les autres, savoir mieux mentir au poker par exemple comme le reste du monde ou de nos précieuses élites mondiales, c’est à vrai dire principalement mon éducation et mes précieuses valeurs à conserver si possible.
Alors vos idées révolutionnaires ce sera plus tôt la prochaine fois mes petits ami(e)s français, nous à l’étranger, on préfère surtout travailler en vitesse et faire travailler principalement les autres comme d’autres bêtes de plus devant la même mangeoire médiatique, télévisuelle, c’est important je crois pour le salut du monde, de moins vouloir vivre davantage dans
la nuit sans le courant, croissance oblige faut surtout sauver l’économisme mondial.
Nos précieuses lumières, ah oui j’allais oublié plus je recherche à moins faire souffrir les êtres socialement ou matériellement, et moins je me rends capable dans le même temps à moins faire souffrir l’esprit de mon prochain, c’est pas beau la vie avec une plus grande bande d’illuminés de la croissance, tous des enfoirés en fait comme dirait Coluche le Grand .
Enfin vous l’aurez voulu compris Docteur, je ne suis plus du tout dans le même langage du
monde, c’est pourquoi je préfère davantage avoir mal aujourd’hui, ça me permet même de me sentir paradoxalement déjà mieux, c’est fou quand même vous ne trouvez pas, de voir dans quel état d’esprit le monde se trouve, mais à qui la faute le premier hier ou pour demain ?
Jérémie,
Il me semble en effet qu’un peu de repos ne vous ferait pas de mal; vous me semblez fatigué et il est difficile de vous suivre 😉
Cdlt.
J’entends votre peine.
L’enfer est pavé de bonnes intentions certes mais des personnes sont prêtes à vous écouter ainsi qu’à vous aider a alléger votre charge.
Une thérapie peux aider beaucoup de monde, moi le premier.
Changez de thérapeute jusqu’à sentir le bon
la tête la première dans le chaudron :
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… ?
On évoque toujours des banques pour leur activités d’affaire, mais les banques au détails sont également une illustration de ce qui est commun en France à savoir que les grandes entreprises s’accordent entre elles pour échapper à la logique de la concurrence, pour essorer le client. Voir le dernier « Que Choisir » sur le sujet. Les mesures devant faciliter la mobilité entre les banques n’ont pas été prises, les tarifs pour défaut de payement ont augmenté de 28% (touchant les plus pauvres), et le reste est fantaisiste, inexplicable ou incomparable entre banques.
« Que choisir » est un excellent journal pour mesurer la force des lobby en France.
La règle générale est donc à l’exemple des banques, ce qui s’est vu au niveau des télécom avant à savoir l’entente sur les prix ou le brouillage de la concurrence, apparemment les libéraux n’aiment pas la concurrence (ce que le plus innocent bambin peu concevoir, et pourtant la « concurrence libre et non faussée » trône aux frontons de l’Europe).
La concurrence libre et non faussée est la seule garantie, avec les loi anti-trust que le consommateur ne tombe pas dans les rets d’un monopole, or il se constitue partout des quasi-monopoles qui faussent l’esprit même du système, et les autorités laissent faire. C’est tout, c’est l’hypocrisie à tous les étages et c’est insupportable. Ou bien on proclame une règle et on la fait respecter, ou alors on admet que c’est une mauvais règle et l’on propose autre chose !
Autre exemple, voir dans Paris, le monopole de fait de Darty concernant l’électro ménager.
Un monopole de service public, cela se conçoit mais le reste est de la féodalité et mérite le démantèlement.
Tout à fait, j’ai un autre bon exemple du prodigieux système en place, une de mes amies vient de se faire suspendre sa carte bleue pour un découvert de 700 euros au dessus de son autorisation de 300 euros, alors qu’elle a des règlements clients en retard et qu’elle n’est pas surrendettée puisque qu’elle n’a aucun crédit. De plus elle a des actifs conséquents mais pas en cash.
Donc si on joue à leur jeu, ses fond propres sont xxxx fois son découvert mais là ça ne marche pas, elle n’est pas une banque ….Dois t on en rire ou en pleurer ?
Bonjour
Il y a un très bon ouvrage sur cette question du capitalisme monopolistique: L’état prédateur de James Galbraith à La Découverte, le fiston du grand Galbraith. À lire de toute urgence!
Excellent article !
TITRE du Polint : Les Bourses européennes saluent les décisions de la Fed .
Ben voyons ….
L’Irlande confirme son prochain suicide collectif avec 16 milliards, non pas de quantitative easing, mais de ‘rigueur’ dont 6 en 2011!!Il semble très ‘optimiste’ et compte sur 1.75 pct de croissance en 2011…voila un nouvel adepte de la méthode coué, un de plus…good luck…s’il y a un mouton en Irlande pour croire en de tels mensonges …..
http://www.independent.ie/national-news/government-confirms-euro6bn-cuts-in-coming-budget-2408156.html
Vous avez vu le Portugal ?
Vous avez vu l’Irlande ?
Vous avez vu la Grèce ?
Vous avez vu les trois graphiques ?
Tous les G20 n’ont servi à rien.
Tous les plans de sauvetage n’ont servi à rien.
Tous les plans de stabilisation n’ont servi à rien.
Toutes ces centaines de milliards d’euros qui avaient soi-disant « rassuré les marchés » n’ont servi à rien.
Si le Portugal lançait un emprunt à 10 ans, il devrait payer un taux d’intérêt de 6,607 % !
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND
Si l’Irlande lançait un emprunt à 10 ans, elle devrait payer un taux d’intérêt de 7,656 % !
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB10YR:IND
Si la Grèce lançait un emprunt à 10 ans, elle devrait payer un taux d’intérêt de 11,212 % !
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND
C’est vrai que ça repart comme en mai pour la Grece et c’est bien pire pour les deux autres. Or cette explosion intervient alors que ces deux pays viennent d’annoncer des plans d’austérité sans précédent. Quid de l’Espagne?
J’ai l’impression que la fin d’année va être mouvementée…
Krack général en Décembre ?
C’est pas grave le président chinois dort au Negresco, Nice est en état de siège, la vieille ville
est bloquée, Sarkozy et le président chinois sorte gouter les spécialités de la « petite maison »
où ma fois je suis allée et où je n’ai rien trouvé d’extraordinaire que je ne sache faire moi même en ayant les produits frais, je crois même que question poisson et hors saison ce Denti d’Otrento tout frais dans ce petit restaurant en mars sous la pluie était mille fois meilleur.
http://www.lapetitemaison-nice.com/lacarte.html
va plus lui rester un centimètre carré de sec
à ce président chinois
… à force de lèche
domini CB,
Qui c’est qu’aurait dû recevoir le prix Nobel de l’happé ? A ce propos, va falloir surveiller la démarche de notre président ces jours-ci : certes certaines voies sont impénétrables, mais les chinois ont une grande expérience de l’onction.
C’est vrai que Jeremie prend pas mal de place avec ces textes bizarres et saoulants. J’essaie un peu de suivre le contenu de ce blog et ne je ne suis sans doute qu’un suiveur pas forcément apte à critiquer, mais je manque de temps et ses commentaires m’en font perdre, sans doute pas qu’à moi, c’est pourquoi j’abonde dans le sens de Sylvain.
@Letoine
Si vous les trouvez dénués d’intérêt et inutilement chronophages, ne vous en prenez qu’à vous même, car rien ne vous oblige à les lire. Moi même, il y a certains commentateurs sur lesquels je fais systématiquement l’impasse. D’ailleurs, si j’étais quelqu’un d’autre que moi, je crois bien que je ne me lirais pas. Pas que ça à faire.
Je me demande du reste pourquoi je perds mon mien précieux (de temps), à lire que vous perdez le votre et à prendre celui de vous répondre. 🙂
« Nous n’avons rien à nous que le temps, dont jouissent ceux mêmes qui n’ont point de demeure. »
Baltasar Gracian ‘l’homme de cour’
PS: cher lecteur, pardonne moi pour le temps que tu viens de perdre à lire ce qui précède.
Il est rare que je le fasse, mais je dois dire que je suis dans la même ligne que Souvarine (je crois que nous avons des sources communes, mais il ne faut pas que cela se sache).
Un individu, quelqu’il soit, du moment qu’il ne défend pas l’indéfendable, doit pouvoir s’exprimer dans un espace comme ce blog, sinon ce ne serait pas un espace de liberté et il ne devrait plus exister.
Personne n’est obligé de lire des commentaires qui ne lui conviennent pas au moment où ils paraissent et il est hautement souhaitable qu’il n’y ait pas d’ambiguité à ce sujet.
Pardonnez moi si je me trompe.
@ Letoine
(Merci, Liervol)
Ne vous en déplaise, sur ce site ou ailleurs, chacun a sa place, son importance, et mérite le respect du droit à s’exprimer, dans ce qu’il est. Si certaines contributions vous restent inabordables, « inexploitables » (un zeste de modestie mènera peut-être à tenter de comprendre), merci de ne pas chercher à en priver d’autres lecteurs que « vous ». En revanche, l’intolérance que vous exprimez, si elle apporte peu au débat, donne une notion de ce à quoi nous sommes (ou allons nous voir) confrontés.
Cordialement.
Oups ! je voulais dire : Merci Souvarine (au lieu de Liervol)
oui, d’accord, il me suffit de ne pas le lire. Toutes mes excuses.
Supprimer les Banques et nous seront riches
Vous avez bien sûr raison, c’est de la monnaie de singe. Le monde n’aurait aucune confiance si cela était fait par un autre acteur que la Fed.
Or, la dette américaine face au monde est à ce point extravagante que l’on peut peut-être imaginer que les créanciers n’ont aucne intention de dénoncer trop vite la supercherie.
Plus probablement, nous assisterons à une glissade plus ou moins rapide du dollar face à toutes les autres devises, y compris la chinoise, car la Chine ne va certainement pas « dollariser » indéfiniement son économie. Mais a-t-elle les moyens, sans crise sociale dangereuse, de s’opposer à cette situation qui déprécierait ses actifs en dollars massivement?
Dans les faits, le procédé de la Fed revient quasiment à un cours forcé du dollar qui ne pourra faire autrement qu’être offert partout. Il m’a toujours semblé qu’une monnaie ainsi menacée dans sa « substance solide » devrait bien circuler. Cette façon de faire délogera le dollar en tant que monnaie de réserve qu’il sera de moins en moins, mais j’ai aussi la conviction que la monnaie de réserve ne sert à strictement rien, sauf à organiser des déflations…
On peut donc considérer que le dollar s’imposera plus que jamais comme monnaie circulante dans le monde entier, et c’est ce fait et son extension gigantesque qui limitera, tant que le dollar ne reflue pas trop vite aux USA, l’hyperinflation menaçante. Car les investisseurs vont thésauriser toute autre monnaie monnaie pour laisser place au seul dollar, « fondant » dans les faits…
En tout cas, c’est une situation très différente de tout ce que nous avions connu dans le passé, car les hyperinflations du 20ème siècle, l’allemande d’abord, puis les latinoaméricaines, étaient le fait de pays faibles au moment de l’actionnement de la planche à billets. Quand cela est le fait de la (toujours) première économie du monde, il me semble que Washington pourait peut-être réussir, au-delà de ce que souhaite même la Fed: dollariser le monde et opérer une union monétaire sur le mode américain: our money, your problem…
Cela ne relancera l’économie américaine que quand tous les salaires seront au niveau chinois…
Et l’Europe, le Japon, la Grande Bretagne? Eh bien ils auront recours bientôt à leur tour au QE, simplement pour tenter de survivre…
Je comprends bien ce que vous affirmez depuis longtemps dans ces pages.
Vous avez probablement de bonnes raisons d’évoquer la monnaie fondante et compte tenu de mes convictions profondes je n’ai aucune justification à vous approuver ni à vous désapprouver.
Il me semble cependant que d’une certaine manière et quoique cela ne soit pas reconnu dans les termes que j’utilise, le dollar est comme le chocolat : sa nature l’entraîne irrésistiblement à fondre.
Ah! La planche à billets ou le quantitative easing comme l’on dit pour être plus fun!
C’est vrai que cela consiste à déplacer le problème chez les autres, mais pas tout le temps. Encore faut-il savoir comment l’on utilise l’argent que l’on fabrique de toute pièce.
J’ai fouiné dans mon encyclopédie Larousse. Voilà ce que j’y ai trouvé.
Petit rappel historique:
Après l’accession au pouvoir de Rooselvelt le 4 mars 1933, celui-ci fait voter les lois du NEW DEAL.
Dans ces lois, il y a notamment l’abandon de l’étalon-or en avril 1933, et le Gold Reserve Act de 1934 qui instaure une dévaluation du dollar de 40%.
Ceci étant posé, on se rend compte que la planche à billets a donc été mise en route à l’époque. Mais, afin que l’argent créé ne s’évanouisse pas dans la nature, Roosevelt avait imposé le contrôle fédéral sur les banques.
De ce fait, en fermant au préalable les trappes à liquidité en contrôlant les banques, l’argent de la planche à billets du NEW DEAL a servi à irriguer l’économie.
Le but recherché était de créer de l’activité en tentant de favoriser:
– l’expansion du crédit aux entreprises et aux particuliers
– les hausses de salaires par le Fair Labor Standards Act de 1938 qui fixait des salaires minimaux et des durées maximales de travail
– la protection des salariés par le Labor Relations Act de 1935 consacrant la protection des syndicats
– l’emploi par la politique des grands travaux (reboisement, grands barrages, mise en valeur de la vallée du Tenessee, etc…)
– le désendettement des fermiers avec l’Agricultural Adjustemnt Act du 12 mai 1933 qui instaure une garantie des prix moyennant une baisse des rendements et des surfaces cultivées
– etc, etc…
Alors c’est vrai que les USA vont chercher un pont trop loin comme vous le dîtes si justement M. Jorion. Trop loin, car de façon dogmatique, l’administration Obama ne s’est pas encore donné les moyens de tordre le bras aux banques.
Cependant, je vous trouve bien optimiste quant à la réaction possible de la Chine.
Une dévaluation du dollar ne signifie-t-il pas automatiquement une dévaluation des T-Bonds US dont les chinois ont fait l’aquisition depuis des années?
Si le dollar baisse trop, les créances chinoises valent-elles encore quelque chose?
Si les chinois disent « vous nous payez en monnaie de singe », ne serait-ce pas avouer à la face du monde que leurs créances ne sont également que monnaie de singe?
Si les chinois n’empruntent plus de T-Bonds US, ceux-ci vaudront-ils encore quelque chose?
Ah! C’est vrai qu’avec la planche à billets ce sera la FED qui va les acheter, les T-Bonds.
En fait, à l’heure actuelle, le créancier (Chine) et le débiteur (USA) se tiennent l’un et l’autre, le premier ne pouvant tuer le second au risque de dépérir lui-même.
Je me demande si la Chine ne préférera pas se taire pour le moment, jusqu’à l’éclatement d’une nouvelle bulle.
Pendant ce temps-là, elle essaiera peut-être de se couvrir en accumulant d’autres réserves de changes, de l’or, des matières premières par des concessions minières, …
Ils se payent déjà sur la bête comme avec la Grèce par le rachat d’entreprises, du port du Pirée en échange de l’octroi de quelque menue monnaie en souscrivant des bons du Trésor grecs.
Non, les chinois, je les vois plus retors que ce que vous en pensez. Même si je préférerais que vous ayez raison, M. Paul Jorion.
Licenciement à Pôle emploi, tout va bien la crise est fini
le 4 novembre 2010
La direction de Pôle Emploi a annoncé officiellement jeudi la suppression de 1.800 postes d’ici fin 2011 dans l’établissement public chargé des demandeurs d’emploi, ce que les syndicats ont aussitôt dénoncé comme « une véritable agression à l’égard des salariés ».
Quelque 1.500 CDD ne seront pas renouvelés et 300 postes en CDI seront supprimés, ont indiqué les syndicats dans un communiqué commun à l’issue d’un comité central d’entreprise (CCE), ce qu’a confirmé Pôle Emploi à l’AFP. Pour les CDI, il s’agira de départs non remplacés et non d’un plan de licenciements, a précisé la CGT.
Ces 1.800 suppressions de postes représentent « la prise d’acte du projet de loi de finances de 2011 sur le budget de Pôle Emploi », a expliqué un porte-parole de l’organisme, né de la fusion ANPE-Assedic.
Le directeur général Christian Charpy « tient au courant les organisations syndicales », a ajouté le porte-parole, soulignant que « ce n’est pas la direction de Pôle Emploi qui prend la décision des orientations du projet de loi de finances ».
Le projet de budget de l’Etat pour 2011 prévoit le maintien de la subvention à Pôle emploi au niveau de 2009 mais pas des CDD et contrats aidés embauchés pour faire face à la crise.
D’après la CGT, M. Charpy a affirmé que ce chiffre de 1.800 suppressions de postes était « de notoriété publique ». Mais « c’est la première fois que le CCE est informé », considère le syndicat.
Pôle Emploi compte actuellement environ 49.000 collaborateurs.
Pour les syndicats FO, SNAP, CGT, Unsa, CGC, CFDT, CFTC, Sud et SNU, « la situation explosive vécue par les salariés et par ricochet sur les services rendus aux usagers et la situation économique ancrée entraînant la hausse du chômage exigent au contraire une augmentation des effectifs ».
« Cette annonce inacceptable » de 1.800 suppressions de postes « est vécue comme une véritable agression à l’égard des salariés qui verront une motivation supplémentaire pour se mettre dans l’action du 9 novembre », journée de grève nationale pour demander une amélioration des conditions de travail et d’accueil à Pôle Emploi.
Devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale jeudi, le secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez a souligné que les « 1.600 équivalents temps plein » chargés au recouvrement des cotisations chômage, bientôt transférés aux Urssaf, n’ont pas été supprimés à Pôle emploi.
« On garde l’équivalent de 1.300 agents au sein de Pôle emploi, qui vont pouvoir être redéployés sur de nouvelles missions et renforcer les effectifs de Pôle emploi », a-t-il ajouté.
Porte-parole du PS sur le budget travail-emploi à l’Assemblée, Jean-Patrick Gille a estimé ensuite dans un communiqué que « l’annonce de la suppression de 1.800 emplois en 2011 ne peut que choquer au moment où le nombre de demandeurs d’emploi suivis par conseiller explose ».
La réponse est évidente : ceux qui n’ont plus d’emploi et qui en recherchent un n’existent plus dès lors qu’il ne sont plus reconnus.
Il suffit donc de réduire le nombre de ceux qui sont censés les recenser et les reconnaître pour en réduire le nombre et ensuite « paraître » en affirmant que le nombre de demandeurs d’emploi est en baisse.
Un esprit « mal tourné » pourrait à cette occasion parler « d’escroquerie » mais ce n’est pas possible dans un cadre certifié « démocratique ».
En fait c’est plutôt que le nb de demandeur a explosé avec la crise, sans augmentation substancielle d’effectifs. Puis le nb de demandeurs a baissé (reprise d’emploi et fins de droits), on s’en justifie alors pour baisser les effectifs.
C’est une méthode et un raisonnement souvent utilisé chez les défenseurs de moins de fonctionnaires à tout prix (même si ce ne sont pas vraiment des fonctionnaires icic).
Ceci dit, si en UE on ne fait de QE (pas encore ?), on rachète les obligations d’état dont personne ne veut (des obligations, pas des états) ou pour lesquels on demande un prix croissant, vu le risque identifié :
Nouveau tour de vis budgétaire en Irlande
« D’après l’agence Bloomberg, la Banque centrale européenne (BCE) serait intervenue ce jeudi sur les marchés pour racheter des obligations irlandaises, ce qui aurait aidé à détendre les taux à dix ans. »
Le taux restait quand même à 7,64% …
De même, quand ce n’est pas la BCE qui rachète les obligations, ce sont les états en UE qui se sentent obligés de recapitaliser les banques faillies, pour en devenir actionnaire majoritaire. C’est que fera l’état irlandais avec l’Anglo Irish Bank.
« Ces cessions doivent être complétées par une augmentation de capital de 5,4 milliards d’euros, à laquelle l’Etat irlandais s’est engagé à souscrire, ce qui devrait faire de lui l’actionnaire majoritaire de l’établissement. »
C’est vraiment une course de vieux : le premier dont la monnaie s’effondre a perdu.
Pour l’instant, l’Irlande tient la corde, avec la Grèce, face aux US, qui semblent avoir ‘lâché les freins’.
Mais rien n’est joué tant que la ligne d’effondrement n’a pas été franchie …
Plus spectaculaire que le Tour de France, plus rebondissante que les rebondissements de l’équipe de France au Mondial de foot, plus planétaire que les jeux olympiques : la crise financière.
http://pragcap.com/bernanke-confirms-qe2-bank-bailout
@Liervol :
Ben tu m’étonnes …
Si les américains croient qu’ils en verront la couleur, c’est que Thanks (giving) n’est pas encore passé.
La débâcle des prêts hypothécaires aux Etats-Unis a soulevé de profondes questions autour du principe « d’autorité de la loi », cette idée universellement admise comme le symbole même d’une société civilisée et avancée. L’autorité de la loi est supposée protéger le faible contre le fort, et faire en sorte que chacun soit traité équitablement. Aux Etats-Unis, à la veille de la crise des prêts hypothécaires à haut risque, elle n’a fait ni l’un ni l’autre.
http://www.project-syndicate.org/commentary/stiglitz131/French
Bel article de Stiglitz, en plein dans les débats de ce blog !
je résiste pas au plaisir de reprodiure la fin du texte :
« Avec l’enlisement d’un prêt hypothécaire sur quatre aux Etats-Unis – c’est-à-dire que le montant dû est supérieur au prix du bien – ils sont de plus en plus nombreux à penser que la seule façon de gérer le problème est de réduire la valeur du principal (ce qui est dû). L’Amérique a une législation spécifique pour les faillites commerciales appelée Chapitre 11 qui autorise une rapide restructuration en réduisant la valeur de la dette et permet d’en transformer une partie en actions.
Il est important de protéger les entreprises pour préserver les emplois et la croissance. Mais il est tout aussi important de protéger les familles et les communautés. L’Amérique a donc aussi besoin d’un Chapitre 11 « pour particuliers ». »
Lenders a dénoncé le fait qu’une telle loi violerait leur droit à la propriété. Mais presque toutes les modifications de loi et de réglementation bénéficient à certains au dépend des autres. Lorsque la loi sur les faillites de 2005 fut votée (qui autorisait de fait les banques à prélever sur les revenus des débiteurs plus que la dette, capital plus intérêts, initiale en cas de sur-endettement), les prêteurs étaient les bénéficiaires ; peu leur importait de savoir comment cette loi affecterait les droits des débiteurs.
Les inégalités croissantes, combinées à un système biaisé de financement de campagne, risque de faire passer le système judiciaire américain pour une comédie de justice. Certains pourront encore l’appeler l’autorité de la loi, mais ce ne sera pas une autorité de loi qui protègera les faibles contre les puissants. Ce sera plutôt l’occasion pour les puissants d’exploiter les faibles.
Dans l’Amérique d’aujourd’hui, la noble revendication d’une « justice pour tous » est en train de disparaître au profit d’une plus modeste « justice pour ceux qui peuvent se l’offrir. »
Si c’est Nitti qui protège la veuve et l’orphelin, j’y perds mon latin !
Mais, c’est peut-être une fine allusion aux Chicago Boys !?….et à leur délicates manières de régler les affaires du monde ….
http://www.dailymotion.com/video/x2672c_les-incorruptibles-bande-annonce_shortfilms
Certains citoyens américains voient dans le Q2M, un autre bank bail out, pour empêcher de nouvelles faillites des too big to fail :
« Okay i see you have come around to my way of thinking. QE est un plan de sauvetage bancaire, pure et simple. QE is a bank bailout, pure and simple. Il s’agit d’usurper l’autorité du Congrès en prenant les ressources de notre pays en faveur d’un segment de l’économie sur l’ensemble. This is usurping congressional authority by taking our country’s resources to favor one segment of the economy over the whole. Ceci est clairement en dehors du mandat de la Fed et je soupçonne illégale. This is clearly outside of the fed’s mandate and i suspect illegal. La question est, comment pouvons-nous les arrêter? The question is, how do we stop them? «
un point de vue intéressant : Paul Boccara…
http://www.humanite.fr/03_11_2010-paul-boccara-une-autre-civilisation-est-en-gestation-456987
D’après ce que j’ai compris, on dévalue sa monnaie pour alléger la dette, la planche à billets servant à la rembourser. Ainsi, ceux qui avaient un capital sous forme de créances, se retrouvent avec un capital dévalué sous forme de monnaie. L’article prétend que cela va remettre en cause la crédibilité du dollar, mais les capitaux en dollars ne feront que changer de forme : ils passeront de l’état de créance à celui de monnaie. Si donc problème de crédibilité il y a, il se posait déjà bien AVANT. Personnellement, je crois que la question de la crédibilité du dollar US ne se pose plus depuis qu’il ne fait plus référence à l’or. Le dollar, c’est le dollar, point.
La théorie développée dans L’Argent, mode d’emploi n’est pas complète. En effet, la monnaie que l’on a dans la poche, c’est effectivement une chose bien concrète, en totale opposition avec une dette. Mais, dans la mesure où toute quantité de monnaie peut être « convertie » par l’achat d’une autre monnaie ou de titres financiers quelconques, alors la monnaie n’est plus une chose concrète mais un état. C’est surtout la planche à billets, dont L’Argent, mode d’emploi ne parle pas, qui le veut.
Ah ben tiens ! Et le chapitre VII : Le rôle des banques centrales ? En particulier les sous-chapitres : La conditionnalité des masses monétaires, Banques centrales et masses monétaires, Masses monétaires et titrisation et Les leçons à tirer de notre illustration.
Ce qu’il faut pas entendre ma bonne dame ! On vit une époque, j’vous dis pas …
Oui, bon, d’accord, mais c’est pas gentil de me rappeler que j’ai la mémoire aussi défaillante ! 🙂
Chers MM. Jorion et Leclerc, je suggère, afin de préciser les termes du débat, que vous reveniez, à l’occasion, sur le bilan de la FED. Peut-être un beau sujet de billet.
Puisqu’il semble que la FED ait procédé à un nouveau gonflement de ses actifs – car elle ne peut créer d’argent ex nihilo – qui a apporté cet argent ?
Comment expliquer que la FED ne communique pas sur une partie conséquente de ses actifs (Blog Le Monde / Dette USA / 29 octobre 2010 La FED, les banques et la planche à billet aux USA : Réalité et fiction).
Au-delà, à qui appartient vraiment la FED ? Qui y décide quoi ?
Merci d’avance.
Ouhlaaaaaaaa ………
Je sens comme de l’inquiétude, dont le niveau serait passé de DEFCON3 à DEFCON2, sans compter les multiples interrogations et doutes quant aux manipulations et autres stratégies, en passant par l’agacement, jusqu’à l’angoisse formulée en coups de gueule, sur ce blog.
Serait-on dans un état proche de l’Ohio, au bord de la crise de nerfs ?
Et pourtant, puisque l’on lit les multiples billets de François Leclerc sur les chroniques de la crise en cours et l’analyse de celle-ci par Paul Jorion, on ne devrait pas être surpris, non ?
Quoi, la Fed annonce un QE à 600 milliards de dollars ? La belle affaire ! Il y a un mois de ça, la ‘crise irlandaise’ avait été mise ‘en quarantaine’, le temps d’attendre, en se basant justement sur des rumeurs d’assouplissements de cette même Fed.
Quoi, les chinois lèvent des capitaux pour leurs banques (déjà plus de 5 fois mieux capitalisées que les banques occidentales) pour faire face aux conséquences soit de l’inondation monétaire qui s’en vient soit de la manne des crédits qu’ils ont propagé et on s’en étonne ? Pourtant, les chinois ne se sont pas lassés de nous avertir sur les dangers en cours.
Quoi, le FMI vient de pondre un nouveau rapport sur les dangers de la finance non contrôlée, il est vrai un peu plus ‘spectaculaire’ que les autres (‘une faillite de type Lehman’ !, comme on dirait ‘Tsunami de type décembre 2004’) et l’on s’étonne ? Pourtant, de multiples informations de multiples sources ont sans cesse depuis deux ans répété les mêmes chose (y compris, parfois, au FMI) : rien n’est résolu, bien au contraire et tout pourrait recommencer à l’identique.
La seule chose qui devrait nous interroger, c’est le concomitance de ces trois éléments, différents mais reliés, au même moment.
On peut gloser sur l’importance des élections américaines comme soupape que les uns et les autres (Fed, chinois, FMI) attendaient depuis un bon moment pour exhumer ce qu’ils savaient déjà et nous rendre ainsi complices.
Ou sur une éventuelle ‘coïncidence’ (à laquelle je ne crois pas du tout).
Ou même sur d’éventuelles instrumentalisations (toujours possibles).
On ne le saura jamais ou bien plus tard (ou trop tard).
Ce qui est important, c’est de bien savoir que nous entrons dans une seconde phase de la crise, à la fois identique et différente. Identique puisque les mêmes prolégomènes sont en place : acteurs et mondialisation financière. Différente car sont sorties de la scène la titrisation et les subprimes.
L’acte II commence, le rideau se lève sur des états exangues, un secteur financier au bord de la rupture, une crise sociale et politique généralisée, un chômage ‘structurel’ et une crise immobilière toujours vivace, aux aguets. La Fed a la main sur la planche à dollars, les chinois réhaussent leurs meubles sur des parpaings et le FMI crie ‘au loup !’.
La monnaie s’avance et va ouvrir la bouche : ça sent la poudre.
Mais ne faisons pas comme si nous n’avions pas assisté à l’acte I …
Bien dit Zébu !
Donc comme les chinois ne veulent pas réévaluer leur monnaie, les americains le font à leur place en faisant tourner leur planche à billets ce qui rend furax les chinois.
@ BA dit : 4 novembre 2010 à 07:19
Quelle conclusion tirer de tout cela ?
Que l’occident a trop abusé de l’endettement.
Si encore il s’était endetté afin d’investir pour le futur, les prêteurs pourraient garder espoir. Depuis les années 70 alors que le Club de Rome tirait la sonnette d’alarme sur les questions d’énergie, il n’a été prêté attention, pour des raisons électoralistes, qu’aux demandes d’augmentation de pouvoir d’achat ce qui ne pouvait qu’accélérer l’épuisement des richesses non renouvelables.
Il faut que cela change. Le capital dilapidé par avance, doit être reconstitué et il n’y a pas d’autre solution que de serrer la ceinture de ceux qui ont voulu consommer avant d’avoir gagné.
Les peuples, qui eux sont restés plus sobres, donnent une leçon de morale aux plus dépensiers et en final dicteront leur loi à ceux qui ont manqué de clairvoyance.
Un chinois dépense en moyenne près de 3 fois moins d’énergie qu’un européen et plus de 5 fois moins qu’un américain. En cela, son comportement est nettement plus vertueux et il est tout à fait normal que son point de vue prime sur celui des autres. Tout compte fait, et bien qu’il use de l’arme de la spéculation qui fait de redoutables ravages, « le capital » vient en aide aux peuples les plus méritants parce que les moins consommateurs de richesses non renouvelables.
Ne vaut il pas mieux voir mettre en action ce type d’arme plutôt que d’autres bien plus meurtrières, qu’on a bien trop mises en action jusqu’alors ?
A quand le prix Nobel de la paix pour « le capital »?
L’endettement des ménages chinois, une bombe à retardement
Article publié le 21 Janvier 2010
Par Wei Gu
http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1112145&clef=ARC-TRK-D_01#ens_id=1251236
@ Moi dit : 6 novembre 2010 à 22:02
Merci pour le lien. Il serait intéressant de pouvoir établir une comparaison avec l’endettement des ménages chez nous, ce que je n’ai pas su faire.
Il est certain que quand la consommation chinoise ne représente que 35% du PIB alors que chez nous c’est le double il y a nécessairement une différence en termes de capacité à préparer le futur. La formule « travailler beaucoup et consommer peu » à laquelle beaucoup de familles désireuses de s’élever socialement, se ralliaient de manière courante dans nos pays occidentaux avant la fin des années 60, permettait de capitaliser donc d’investir en s’endettant beaucoup moins.
Voyez la conclusion de l’article suivant : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/04/02/04016-20100402ARTFIG00005-chine-la-consommation-dope-la-croissance-.php
« Seule l’instauration d’un vrai système de protection sociale pour tous permettra au gouvernement de convaincre les ménages d’épargner moins pour payer leurs retraites, leurs soins courants, l’éducation des enfants et de consommer davantage »
Personnellement, il me semble probable que le gouvernement chinois retardera le plus possible la mise en place généralisée d’un système de protection sociale afin de donner au pays de meilleures chances de rattraper son retard. Il sera d’ailleurs intéressant de voir s’il se laissera réellement tenter par le système de retraite par répartition et si en fin de compte la « capitalisation » qui est une victoire du futur sur le présent, ne sera pas le par système qui se généralisera au niveau mondial, mettant ainsi à mal la plupart des pays européens.
N’est-ce pas symptomatique que certains pays aient pensé à prendre le virage. http://www.sauvegarde-retraites.org/article-retraite.php?n=136
En France, l’empreinte marxiste est telle dans les esprits de trop de salariés que, comme pour le reste, si le virage finit par être pris suite à une analyse objective, ce sera très tardivement. Les gens préfèrent se bloquer sur des positions de principe plutôt que de réfléchir froidement, quitte à devoir se sortir de l’aliénation anticapitaliste qui les paralyse intellectuellement.
A force d’être révulsés du seul fait d’entendre parler de capital, ils finissent par se pénaliser. Quel gâchis!
» L’endettement des ménages » rien que cette expression me fait rire.
Et l’endettement de Laurence Ferrari vous n’y pensez pas ? Pourquoi ?
Qui parle de dettes ? Qui s’endettent ? Lilianne Bettencourt ?
» L’endettement des ménages » , rien que cette expression me fait rire.
Et le perroquet répète inlassablement plein le bec les mots du type en face des plumes qui dicte ce qu’il faut dire au perroquet. Le perroquet imite. Pour sûr, c’est qu’il est très intelligent ! Mais si ! Regardez, il dit la même chose que ce que je lui ai dit de dire.
Misère.
« C’était, au demeurant, l’excellente santé des vertus et des vices, le tranquille agissement des cervelles communément conformées, la réalité pratique des idées courantes, sans idéal de maladive dépravation, sans au-delà ; en somme, les découvertes des analystes s’arrêtaient aux spéculations mauvaises ou bonnes, classifiées par l’église ; c’était la simple investigation, l’ordinaire surveillance d’un botaniste qui suit de près le développement prévu, de floraisons normales plantées dans de la naturelle terre. » Joris-Karl Huysmans, À rebours (Chapitre XII)