L’acte II de l’implosion de la finance américaine
Le « foreclosuregate » qui agite les États-Unis depuis quelques semaines est remarquable en ceci qu’il n’est pas constitué essentiellement de ce qu’il est mais davantage de l’identité de ceux qui en parlent et surtout de la manière dont ils en parlent. Il est de ce point de vue révélateur d’un climat, et d’un climat qui s’alourdit singulièrement.
Commençons par rappeler en quelques mots ce qu’est le foreclosuregate. Dans le cas d’un crédit hypothécaire aux États-Unis, le titre de propriété demeure en possession du prêteur jusqu’à ce que le principal ait été entièrement remboursé. Le titre est un document imprimé. Dans 23 des 50 États américains, il doit être présenté au tribunal pour que la saisie puisse être autorisée. Pour faciliter la titrisation, à l’occasion de laquelle plusieurs milliers de crédit sont consolidés sous la forme d’une obligation unique, les banques ont créé en 1995 un système plus rapide et plus maniable de titres de propriété électroniques : MERS pour Mortgage Electronic Registration Systems. Au cours des années récentes, lorsqu’une banque envisage la saisie d’un logement pour non-paiement des échéances, elle a le choix entre retrouver le titre de propriété sur support papier, ou bien reconstituer un document sur support papier à partir de l’information disponible sous forme électronique. Or des documents contenant des informations fausses ont été présentés devant les tribunaux et des bévues ont été commises, comme le cas de ce monsieur en Floride qui a vu sa maison saisie alors qu’il avait réglé son achat au comptant. Pire encore, le statut juridique de documents reconstitués a été mis en doute : MERS, compagnie privée, est-elle véritablement habilitée à acter à titre quasi-légal ? Le 8 octobre, Bank of America et GMAC (l’ancienne filiale financière de General Motors) ont jeté l’éponge en décrétant un moratoire sur les saisies en attendant que les incohérences résultant de l’existence des deux systèmes d’enregistrement parallèles soient réglées. Le 13 octobre, les procureurs généraux de l’ensemble des États-Unis ont décidé de leur côté d’enquêter sur la validité des procédés utilisés.
J’interromps ici un instant le récit des événements pour évoquer ce que j’ai appelé plus haut la dimension du foreclosuregate comme étant « constitué davantage de l’identité de ceux qui en parlent et la manière dont ils en parlent ». À ce point de l’évolution de la situation, certains ont pensé que le scandale déboucherait sur un blocage de durée indéterminée de ces saisies qui ont déjà affecté d’une manière ou d’une autre 6,7 millions de foyers américains. Et s’en sont réjouis bruyamment.
On en était là quand on a appris que Fannie Mae et Freddie Mac, qui avaient participé à la mise en place du système d’enregistrement MERS, s’étaient mis d’accord pour définir un protocole robuste de constitution d’un titre-papier à partir d’informations purement électroniques. Bank of America et GMAC ont levé leur moratoire le 18 octobre. Et les saisies ont repris leur cours.
Il est donc bien possible que le foreclosuregate constitue une affaire qui n’a jamais eu lieu d’autant qu’avec aujourd’hui un stock de logements en possession des banques qu’il faudra 107 mois pour écouler, aucun retard supplémentaire ne modifiera sensiblement la donne. À ceci près que le foreclosuregate est crucial à un titre au moins : l’importance précisément qu’on lui attribue dans une part considérable de la classe politique américaine, de la gauche représentée par le Sénateur démocrate Alan Grayson, grand croisé contre Wall Street et d’Yves Smith, influente blogueuse du site www.nakedcapitalism.com pour la gauche, à l’extrême-droite représentée par le très poujadiste Tea Party, devenu l’une des principales composantes du parti républicain. Le fait est que dans ces divers courants qui représentent sans doute tous mis ensemble une majorité de l’opinion américaine, on en est venu à souhaiter ardemment qu’un événement intervienne qui, après deux ans de vaine attente, punisse enfin Wall Street de ses crimes. D’où l’espoir exagéré que suscitent des péripéties telles celles qui sont regroupées aujourd’hui sous le nom de foreclosuregate, nom choisi pour suggérer bien entendu l’existence d’un scandale d’une ampleur telle que, pareil à son célèbre prédécesseur le Watergate, il modifiera radicalement la donne politique américaine.
Si l’opinion publique compte désormais pour punir Wall Street sur un événement qui s’apparente à l’intervention de la justice divine, c’est qu’aujourd’hui plus aucun doute n’est permis : la punition ne viendra pas des hommes. Passons sur le fait que Goldman Sachs et Angelo Mozilo, ancien patron de Countrywide, ont été condamnés à des amendes qui se chiffrent en dizaines ou en centaines de millions de dollars mais qui demeurent d’un montant dérisoire par rapport aux pertes qu’ils ont causées, et sans qu’ils aient reconnu la moindre responsabilité de leur part, et constatons que ni la justice, ni les régulateurs des marchés financiers, ni les représentants du peuple, ni l’administration, ni le gouvernement américains, qui disposent pourtant chacun du pouvoir nécessaire et ont eu des occasions multiples de mettre en accusation les coupables, voire de les punir, n’ont jugé bon de le faire.
Les électeurs qui ont élu Obama pensaient voter contre Wall Street et ses méfaits. Ceux qui votèrent McCain, également, et à plus juste titre sans doute. Tous devaient cependant rapidement déchanter. Un raz-de-marée républicain aux élections du 2 novembre ne changera lui non plus rien à cela et les cyniques auront beau jeu d’affirmer que la liberté du peuple américain se limite à un choix très restreint de voter soit pour la Chambre de Commerce des États-Unis soit pour Wall Street. Une leçon de l’histoire qu’il ne conviendrait pas de négliger est que les peuples qui en sont réduits à compter sur une intervention divine, ne sont jamais bien loin en réalité de prendre leur propre destin en main. Il s’agit là d’une observation dont feraient bien de tenir compte toute affaire cessante les différentes instances étatiques américaines dont j’ai dressé la liste un peu plus haut.
47 réponses à “LA TRIBUNE, « L’ACTE II DE L’IMPLOSION DE LA FINANCE AMERICAINE », jeudi 4 novembre 2010”
Bonjour,
Sans compter que l’on a, chez nous, [toujours en avance d’une guerre (sic)], des copains d’américains très enclins à militer juridiquement pour que soit enfin juridiquement acté, toute affaire cessante, cette belle et nette distinction entre « propriété juridique » et « propriété économique » => rendant, ce faisant, chez nous aussi, les banques propriétaires économiques de tout bien mobilier ou immobilier acheté à crédit sans autre formalités tant que principal (et intérêts pourquoi pas) ne leurs sont pas intégralement remboursés ; une nette inversion des valeurs que nous connaissons encore dans notre droit (plus pour longtemps, parions le).
Cdt,
Depuis toujours les hommes veulent prendre leur propre destin en main, faire d’abord l’histoire comme les lumières, la France, comme l’Amérique …
Mais à chaque fois c’est toujours la même histoire, comme si les hommes recherchaient constamment et inconsciemment à revoir en fait les mêmes événements marquants, mais cette fois-çi ou cette fois-là avec de nouvelles améliorations techniques apportés içi ou là, qu’est-ce donc que l’histoire des peuples, des monarchies, des démocraties, des dictatures, des continents, des empires qui ne veulent toujours n’en faire qu’à leur tête ?
Vous vous rendez compte si nous devions attendre après la pluie, le beau temps, la bonne élection, le bon moment pour changer les choses … Non la multitude n’attendra pas plus longtemps il lui faut encore rechercher à faire l’histoire sous une nouvelle forme ou un autre peu importe d’ailleurs laquelle, il faut que les peuples prennent leur histoire en main.
Quelle bien folle histoire des hommes depuis le temps ! C’est ça l’histoire ? Et bien dis donc ça promet encore pour demain !
« Une leçon de l’histoire qu’il ne conviendrait pas de négliger est que les peuples qui en sont réduits à compter sur une intervention divine, ne sont jamais bien loin en réalité de prendre leur propre destin en main. »
Des exemples ?
La première révolte servile de Rome, la deuxième de Spartacus, les deux de Judée. Les Bagaudes, puis, bond de six siècles, Watt tyler, les innombrables jacqueries, la chouannerie, la Commune.
Elles ont perdu certes.
Mais il y a eu aussi les Franchises Communales du 12e siècle en France, souvent acquises à la pique(Picard) contre les seigneurs et évêques puis les guerres de la Réforme, La première révolution Anglaise, la révolution Américaine puis la Révolution Française, la Russe, la Chinoise.
Il y a eu le nazisme aussi, engendré par le désespoir et l’humiliation.
Il est probable que sans Roosevelt, les USA auraient, eux aussi connu une déflagration populaire dans les années 30.
Liste non exhaustive
D’ailleurs, je crois que les USA ne sont pas loin de la guerre civile.
Liste exhaustive :
Eux, ils se disent nouveaux, ils se baptisent de sigles ésotériques : G8, FMI, WB, OMC, NAFTA, FTAA…
DES MULTITUDES D’EUROPE EN MARCHE CONTRE L’EMPIRE ET VERS GÊNES (19-20 JUILLET 2001)
Après Bologna… Nous sommes nouveaux, mais nous sommes de toujours. Nous sommes anciens pour le futur, armée de la désobéissance dont les histoires sont des armes, en marche depuis des siècles sur ce continent. Sur nos étendards est écrit « dignité ». En son nom, nous combattons quiconque se veut maître des personnes, des champs, des bois et des cours d’eau, gouverne par l’arbitraire, impose l’ordre de l’Empire, réduit les communautés à la misère.
Nous sommes les paysans de la Jacquerie. Les mercenaires de la Guerre de Cent ans razziaient nos villages, les nobles de France nous affamaient. En l’an du Seigneur 1358, nous nous soulevâmes, nous démolîmes les châteaux, nous reprîmes ce qui nous appartenait. Certains d’entre nous furent capturés et décapités. Nous avons senti le sang remonter dans nos narines, mais nous étions en marche désormais, et nous ne nous sommes plus arrêtés.
Nous sommes les ciompi de Florence, petit peuple des fabriques et des arts mineurs. En l’an du Seigneur 1378, un cardeur nous conduisit à la révolte. Nous prîmes l’hôtel de ville, nous réformâmes les arts et les métiers. Les maîtres s’enfuirent à la campagne et de là, ils mirent le siège à la ville. Au bout d’années d’effort, nous ayant vaincu, ils restaurèrent l’oligarchie, mais la lente contagion de l’exemple, ils ne purent l’arrêter.
Nous sommes les paysans d’Angleterre qui prirent les armes contre les nobles pour mettre fin à la gabelle et aux impôts. En l’an du Seigneur 1381, nous avons écouté la prédication de John Ball : « Quand Adam bêchait et qu’Eve filait/où était le maître ? ». Avec des serpes et des fourches, nous sommes partis de l’Essex et du Kent, nous avons occupé Londres, nous avons mis le feu, nous avons saccagé le palais de l’Archevêque, nous avons ouvert les portes des prisons. Par ordre du roi Richard II, beaucoup d’entre nous montèrent à l’échafaud mais rien ne serait plus comme avant.
Nous sommes les hussites. Nous sommes les taboristes. Nous sommes les artisans et les ouvriers de Bohême, rebelles au pape, au roi et à l’Empereur après que le bûcher eut consumé Jean Hus. En l’an du seigneur 1419, nous assaillîmes l’hôtel de ville de Prague, nous défenestrâmes le bourgmestre et les conseillers municipaux. Le roi Venceslas mourut de crève-cœur. Les puissances d’Europe se mirent en guerre, appelèrent aux armes le peuple tchèque. Nous repoussâmes chaque invasion, dans notre contre-attaque, nous entrâmes en Autriche, en Hongrie, dans le Brandebourg, en Saxe, en Franconie, dans le Palatinat… Le cœur d’un continent entre nos mains. Nous abolîmes le servage et la dîme. Nous fûmes défaits par trente ans de guerres et de croisades.
Nous sommes les trente-quatre mille qui répondirent à l’appel d’Hans le joueur de flûte. En l’an du Seigneur 1476, la Madone de Niklashausen apparut à Hans et lui dit : « Plus jamais de rois ni de princes. Plus jamais de papauté ni de clergé. Plus jamais de taxes ni de dîmes. Les champs, les forêts et les cours d’eau seront à tous. Tous seront frères et personne ne possèdera plus que son prochain. » Nous arrivâmes le jour de la Sainte Marguerite, un cierge à la main et une pique dans l’autre. La Sainte Vierge nous avait dit quoi faire. Mais les cavaliers de l’Evêque capturèrent Hans, puis ils nous attaquèrent et nous défirent. Hans brûla sur le bûcher. Pas les paroles de la Sainte Vierge.
Nous sommes ceux du Brodequin, salariés et paysans d’Alsace qui, en l’an du Seigneur 1493, conspirèrent pour exécuter les usuriers et effacer les dettes, exproprier les richesses des monastères, réduire les appointements des prêtres, abolir la confession, substituer au Tribunal impérial des juges de village élus par le peuple. Le jour de la Sainte Pâque, nous attaquâmes la forteresse de Schlettsadt, mais nous fûmes défaits et beaucoup d’entre nous pendus ou mutilés et exposés à la risée des gens. Mais certains d’entre nous poursuivirent leur marche et portèrent le Brodequin dans toute l’Allemagne. après des années de répression et de réorganisation, en l’an du Seigneur 1513, le Brodequin arriva à Fribourg. La marche ne s’arrêta pas, et le Brodequin n’a jamais cessé de frapper le sol.
Nous sommes le Pauvre Konrad, paysans de Suède qui se rebellèrent contre les taxes sur le vin, la viande et le pain, en l’an du Seigneur 1514. A cinq mille nous menaçâmes de conquérir Schorndorf, dans la vallée de Rems. Le duc Ulderic nous promit d’abolir les nouvelles taxes et d’écouter les doléances de paysans, mais il voulait seulement gagner du temps. La révolte s’étendit à toute la Suède. Nous envoyâmes des délégués à la diète de Stockholm, qui accepta nos propositions, ordonnant qu’Ulderic fût flanqué d’un conseil de chevaliers, bourgeois et paysans et que les biens des monastères fussent expropriés et donnés à la communauté. Ulderic convoqua une autre diète à Tübingen, fit appel aux autres princes et rassembla une grande armée. Il lui en coûta toutes les peines du monde pour réduire la vallée de Rems : il assiégea et affama le Pauvre Konrad sur le mont Koppel, pilla les villages, arrêta seize mille paysans, seize eurent la tête coupée, les autres, il les condamna à payer de fortes amendes. Mais le Pauvre Konrad se soulève encore.
Nous sommes les paysans de Hongrie qui, rassemblés pour la croisade contre le Turc, décidèrent plutôt de mener la guerre aux seigneurs, en l’an du Seigneur 1514. Soixante mille hommes en armes, guidés par le commandant Dozsa, portèrent l’insurrection dans tout le pays. L’armée des nobles les encercla à Czanad, où était une république des égaux. Il fallut deux mois de siège. Dozsa fut rôti sur un trône rougi à blanc, ses lieutenants contraints d’en manger la chair pour avoir la vie sauve. Des milliers de paysans furent empalés ou pendus. Le massacre et cette eucharistie impie dévièrent la marche mais ne l’arrêtèrent pas.
Nous sommes l’armée des paysans et des mineurs de Thomas Müntzer. En l’an du Seigneur 1524, au cri de : « Toutes choses sont communes ! », nous avons déclaré la guerre à l’ordre du monde, nos Douze Articles firent trembler les puissances d’Europe. Nous conquîmes les villes, nous réchauffâmes le cœur des gens. Les lansquenets nous exterminèrent en Thüringe, Münzer fut torturé par le bourreau mais qui pouvait encore le nier ? Ce qui appartenait à la terre, retournerait à la terre.
Nous sommes les travailleurs et les paysans sans fermes qui, en l’an du Seigneur 1649, à Whalton-on-Thames, dans le Surrey, occupèrent la terre communale et commencèrent à la sarcler et à l’ensemencer. On nous appela les Diggers, les « bêcheurs ». Nous voulions vivre ensemble, mettre en commun les fruits de la terre. Plusieurs fois, les propriétaires terriens excitèrent contre nous des foules déchaînées. Villageois et soldats nous attaquèrent et détruisirent la récolte. Quand nous coupions du bois dans la forêt domaniale, les seigneurs nous dénonçaient. Ils disaient que nous avions violé leur propriété. Nous nous sommes transportés à Cobham Manor, nous avons construit des maisons et semé du blé. La cavalerie nous agressa, détruisit les maisons, piétina le blé. Nous avons reconstruit, semé à nouveau… D’autres comme nous s’étaient réunis dans le Kent et dans le Northamptonshire. Une foule en tumulte les éloigna. La loi nous chassa, sans hésiter nous nous remîmes en chemin.
Nous sommes les serfs, les travailleurs, les mineurs, les évadés et les déserteurs qui s’unirent aux cosaques de Pougatchov, pour renverser les autocrates de Russie et abolir le servage. En l’an du Seigneur 1774, nous nous sommes emparés des forteresses, nous avons exproprié les richesses et de l’Oural nous nous sommes dirigés vers Moscou. Pougatchov fut capturé, mais les graines ont donné des fruits.
Nous sommes l’armée du général Ludd. Ils ont chassé nos pères des terres sur lesquelles ils vivaient, nous fûmes ouvriers tisserands, puis arriva l’outil, le métier à tisser mécanique… En l’an du Seigneur 1811, dans les campagnes d’Angleterre, durant trois mois, nous avons frappé les fabriques, nous avons détruit les métiers à tisser, nous nous sommes joués des gardes et des connétables. Le gouvernement envoya contre nous des dizaines de milliers de soldats et de civils en armes. Une loi infâme établit que les machines comptaient plus que les personnes et que quiconque les détruisait serait pendu. Lord Byron mit en garde : « N’y a-t-il pas assez de sang dans votre code pénal, qu’il se doive en verser encore pour qu’il monte au ciel et témoigne contre vous ? Comment appliquerez-vous cette loi ? Enfermerez-vous un pays entier dans ses prisons ? Dresserez-vous unéchafaud dans chaque champ pour y pendre des hommes comme des épouvantails à corbeaux ? Ou simplement mettrez-vous en œuvre une extermination ? Est-ce cela les remèdes pour une populations affamée et désespérée ? » Nous avons déclenché la révolte générale, mais nous étions épuisés, affamés. Ceux qui n’étaient pas pendus par le cou furent déportés en Australie. Mais le général Ludd chevauche encore la nuit, aux limites des champs, et il rassemble encore les armées.
Nous sommes les multitudes ouvrières du Cambridgeshire, aux ordres du Capitaine Swing, en l’an du Seigneur 1830. Contre des lois tyranniques, nous nous sommes mutinés, nous avons incendié les granges, nous avons démembré les machineries, nous avons menacé les patrons, attaqué les postes de police, exécuté les délateurs. Nous fûmes conduits au gibet, mais l’appel du capitaine Swiing serrait les rangs d’une armée plus grande. La poussière soulevée par son avancée se posait sur les tuniques des argousins et sur les toges des juges. Cent cinquante ans d’assaut du ciel nous attendaient.
Nous sommes les tisserands de Silésie qui se rebellèrent en l’an 1844, les imprimeurs de cotonnades qui cette même année enflammèrent la Bohème, les prolétaires insurgés de l’an de grâce 1848, les spectres qui hantent les nuits des papes et des tsars, des patrons et de leurs laquais. Nous sommes ceux de Paris, an de grâce 1871. Nous avons traversé le siècle de la folie et des vengeances, et nous poursuivons notre marche.
Eux, ils se disent nouveaux, ils se baptisent de sigles ésotériques : G8, FMI, WB, OMC, NAFTA, FTAA… Mais ils ne nous trompent pas, ce sont ceux de toujours : les écorcheurs qui razzièrent nos villages, les oligarques qui reprirent Florence, la cour de l’empereur Sigismond qui attira Jean Hus par la tromperie, la Diète de Tübingen qui obéit à Ulderic et annula les conquêtes du Pauvre Konrad, les princes qui envoyèrent les lansquenets à Frankenhausen, les impies qui rôtirent Dozsa, les propriétaires terriens qui tourmentèrent les Bêcheurs, les autocrates qui vainquirent Pougatchov, le gouvernement contre qui tonna Byron, le vieux monde qui rendit vains nos assauts et défit chaque marche vers le ciel.
Aujourd’hui, ils ont un nouvel empire, sur toute sa surface ils imposent une nouvelle servitude de la glèbe, ils se prétendent patrons de la Terre et de la Mer.
Contre eux, encore une fois, nous, multitudes, nous nous soulevons.
Gênes, Péninsule italique, 19, 20 et 21 juillet d’une année qui n’est plus d’aucun Seigneur.
Tous les peuples qui ont eu la même intuition qu’ Esope : Le Bouvier et Hercule.
Bonjour,
Qu’en est-il de l’information, publiée récemment dans un organe de la presse financière, concernant une nouvelle loi nommée HR3808 qui aurait été votée en urgence par le Congrès et par le Sénat, et qui protégerait les établissements financiers ayant émis de faux documents ? Encore un coup des lobbies financiers ?
Merci. Bien cordialement.
http://www.whitehouse.gov/blog/2010/10/07/why-president-obama-not-signing-hr-3808
Obama a refusé de promulguer ce texte. Et explique pourquoi dans le lien ci-dessus.
Les erreurs argumenteraient une interdiction de la titrisation, pour le fait d’incompétence d’en démêler des comptes et des décomptes
« prendre leur propre destin en main » dans ce cas précis on peut évoquer « le retour à une démocratie non biaisée ».
et là, réponse en deux temps, on rejoint la conclusion de Frédéric Lordon à propos des « réformes ».
Tant qu’il y aura du pain et des jeux le peuple ne prendra pas son destin en main…
Maintenant si le pain (ou les miettes) que les patriciens laissent au plébéiens ne suffisent plus à accéder aux jeux ni à sustenter la plèbe ce sera l’inanition ou la révolution.
Une grande différence entre l’empire actuel et Rome c’est la technologie.
D’un coté les patriciens possèdent des armements et des moyens de renseignement capable de mater tout mouvement populaire révolutionnaire, (donc violent donc terroriste…) et également une arme de destruction de pensée massive : la télévision. De l’autre coté la plèbe est proportionnellement plus éduquée et possède (jusqu’à présent) de moyen de communications : l’internet.
De toute façon si le renversement de l’empire crée un nouveau moyen âge je ne suis pas demandeur.
Certains trouverons une similitude de notre situation avec le raison du déclin ayant provoqués la chute de l’empire romain : (source : http://jean-francois.mangin.pagesperso-orange.fr/romains/ro_6.htm
• Situation dramatique d’incivisme :
o refus pour les citoyens d’effectuer le service militaire : des mercenaires barbares seront recrutés, ce qui provoquera la perte pour les romains du contrôle stratégique de l’armée,
o en 458, une loi indique qu’il est interdit à la population de démolir les bâtiments publics pour en récupérer les matériaux : cela caractérise une situation d’incivisme dramatique pour l’Empire !
• Crise économique provoquée par le fait que l’enrichissement de l’aristocrate ne provient que du butin des invasions, et non d’un quelconque esprit d’entreprise : l’arrêt des conquêtes marquera donc le début du déclin, et les revenus du commerce ne suffiront pas à financer l’administration et les garnisons. La pression fiscale deviendra alors insupportable !
• Sclérose d’une société oisive uniquement soucieuse de s’amuser et de défendre ses propres intérêts (argent et luxe) : trop de richesses sont consacrées à des dépenses improductives comme les jeux,
• Système politique inefficace : les sénateurs romains se positionnent systématiquement en organe de pression pour bloquer toute réforme qui pourrait nuire à leur situation confortable, même si l’évolution proposée semble indispensable à la survie de l’Empire,
• Dénatalité causée par une dépravation des moeurs.
Tout à fait d’accord avec la première partie du raisonnement mais absolument pas d’accord avec la deuxième.
En comparaison, selon moi, Rome ne serait pas vers le 4e ou le 5e siècle mais dans la période pré-impériale comprise entre la destruction de Carthage et l’avènement de l’impérium sous Octave.
La fin de Carthage ouvre une ère de prospérité et de puissance sans limite à Rome. Les plébéiens, ayant une part énorme à ce triomphe est en droit de penser qu’elle en récoltera quelques fruits et prendra un peu d’ascendant dans sa lutte séculaire contre les nobile, patricien ou chevaliers.
Tout faux. Comme pour nous à la fin de l’URSS, les millions d’hectares de terres conquises et les millions d’esclaves disponibles vont être concentrés dans quelques familles de patriciens qui vont, en moins de 50 ans, annihiler toute force citoyenne de trois manières:
-ruiner le plébéien en le concurrençant avec des produits et denrées produits par des esclaves à l’extérieur de Rome ou à l’intérieur même du Latium
-lui ôter toute importance militaire en le dispensant de l’obligation militaire et en le remplaçant par des conquis récents et dressés à la romaine.
-L’occuper avec des grands travaux, des jeux et eviter les émeutes de famine en distribuant gratuitement du blé.
Dés la révolte de Spartacus, le plébéien n’est plus grand chose. A la suite, les légions de Cesar envahissant l’Egypte et la Grèce seront presque exclusivement composées de gaulois et surtout de germains(la carapace ne fait pas le romain.
Inévitablement, ces familles de magnatsn réunies en clans Juli, Juni, etc… vont s’entretuer pour le pouvoir jusqu’à l’impérium d’Auguste.
Il est caractéristique de constater que ce gouvernement, durant quatre siècles n’aura aucune autre légitimité que la force, qu’aucune dynastie ne durera plus de trois générations et que dés le début, ce sont les légions qui feront les empereurs et ne fomenteront pas moins de 250(!!!) guerres civiles en 400 ans. Par contre, l’incroyable supériorité intellectuelle et administrative romaine sur le reste de la région associé à l’astucieuse(et immonde) idée de donner la citoyenneté romaine et les honneurs aux notables des nations vaincues pour mieux contrôler l’esclavage de leurs peuples a permis au système de perdurer 4 siècle.
Aujourd »hui je pense que nous sommes dans le schéma pré-impérial. Regardons de quel coté du monde va se lever le nouveau gueux, le nouvel esclave, le nouveau Spartacus et ne faisons pas la même mortelle erreur que les Grecs à l’époque. Ne le dédaignons pas et joignons nous à lui.
La gauche capitaliste démocrate américaine:
Progressisme, Libéralisme américain, Social-libéralisme, Centrisme.
AUTOGESTION
Ce texte se concentre sur les attentes du peuple américain, dirigées contre Wall Street, mais toute cette puissance financière a été établie en accord avec les institutions politiques.
On a fabriqué une 2ème arme nucléaire de dissuasion/domination au travers de la finance débridée, mais maintenant qu’elle n’agit plus que pour elle même (en allant fricoter avec ses ennemis d’avant) on ne sait plus que faire.
Tout cela pour dire: que va faire un mouvement comme le Tea Party avec ses valeurs de l’ancienne Amérique conquérante?
Si c’est à nouveau pour espérer mettre la finance au pas, pour régler ses problèmes en soumettant les pays étrangers à sa domination… est-ce encore possible?
A l’inverse, peut-on désarmer la finance alors que la Chine est bien équipée?
Une intervention divine ?
« La religion ne serait pas si indipensable aux pauvres si les riches ne manquaient pas tant de morale. »
Un moraliste du XVIIIe.
« Dieu est ce qui reste quand on a plus rien »
Sade
Pour ceux qui idéalisent encore Obama regardez « The Obama deception », vous ne serez pas déçu. La meilleure marionette de toute l’histoire des Etats Unis!
La crise provoquée par les grands banquiers (ceux de Wall Street en tête) est loin d’être terminée.
Aujourd’hui on est encore fort loin du plus bas du plus bas, même (surtout sans doutes- aucuns aux
USA).
La Justice des Hommes est multiforme, il faut du temps pour que l’indignation s’anime, s’arme, et sévisse.
Il est vraisemblable que le jour où de grands responsables (passés ou présents) des banques qui ont plongé le monde dans la mouise se retrouverons assassinés se rapproche à grands pas.
Les pieds nikelés de l’ultra gauche grecque ne sont que de maladroits lanceurs de pétards face à
ce qui se prépare un peu partout.
Entre cette histoire et celle des dettes publiques, on voit bien qui doit payer, toujours les mêmes. Mais de là à espérer un « grand soir », non, je n’y crois pas une seconde. Car les gens jetés dans la pauvreté se désocialisent, et cessent d’être une force. Finalement, les capitalistes jouent sur du velours. Leur seul problème est de trouver des « débouchés » à leurs énormes capitaux.
Le blogger-investisseur Karl Denninger, membre fondateur du Tea Party (désavouant le mouvement qu’il estime avoir été récupéré par des politiciens) résume avec humour la situation des américains, en suggérant de voter pour un « lesser Evil » (moindre mal) aux mid-term.
A savoir, Satan.
(qui ne l’habite plus depuis qu’on l’a exproprié de sa maison)
Wall Street joue avec le feu.
Moi, je ferai gaffe avec un peuple à se point enfourailler jusqu’aux yeux.
Il se pourrai que bientôt, certains suffisants morgueux aient à tâter des raisons et conséquences du deuxième amendement.
Lie-tseu :
Il ne voyait que l’or
A Ts’i vivait un homme d’une grande avidité pour l’or. Tôt le matin, il mit ses vêtements, se coiffa et courut ensuite au marché. Il s’approcha de la table d’un changeur, s’empara de l’or et s’enfuit.
L’agent de l’autorité qui l’arrêta le questionna : » Comment dit-il, avez vous pu saisir de l’or en public? » L’autre répondit : « Lorsque je me suis emparé de l’or, je n’ai plus vu les hommes… Je ne voyais que l’or. »
Digne de Kafka n’est ce pas. Sauf sur le fond, car jamais Kafka n’a évoqué des questions sociales. Idem Pour Nietzsche, Rilke, Kierkegaard, Freud, et une infinité d’autres totalement aveugles à leurs contemporains particulièrement en Allemagne. Thomas Mann, Wagner, Böll, Siegfried Lenz, Tucholsky, Kaschnitz, Bachmann, Botho Strauss, pas un seul pour interroger l’injustice sociale, les inégalités, etc. L’expression « culture bourgeoise » aurait ce sens d’un total désintérêt, ignorance ou… occultation, forclusion même, d’autrui au sens social. Même chez Sartre ou Hemingway, pas d’analyses. Un mythe révolutionnaire, une nostalgie sans ancrage dans le réel. Même chez Antonioni, qui récupère la forme de Fellini pour en vider le contenu et le remplacer par l’ennui bourgeois ! Bref….
Sans doute cette culture a mené le monde là où il est. Une forclusion revient sous forme d’hallucination. Ce qui est forclos revient par la perception…
Trois ans après le début de la crise , on remet au pot pour monnétiser les « merdes » de Goldman Sachs et cie.C’est dire si l’économie et le système financier vont tellement bien .On est aux pieds des falaises de Jorion et les macaques ti_partis viennent nous bassiner avec leur reves de pays riche et d’état efficace et performant .Foutage de gueule assuré.Désespérant au dela de Billancourt.T’en penses quoi Mr le Président de la Chine toute puissante ou Mme la Présidente du Brésil ? C’est quoi les soluces?
L’humour sauvera-t-il l’Amérique?
Un bon début a été tenté ce samedi, sur le Mall de Washington. Une foule impressionnante a répondu à l’appel de Jon Stewart et Stephen Colbert, les humoristes qui invitaient à « restaurer le bon sens » (sanity en anglais, que l’on peut aussi traduire par « santé mentale »). Combien étaient-ils? Des « dizaines de milliers », dira-t-on. Difficile de préciser le chiffre car une bonne partie de la foule était en mouvement, un peu partout autour du Mall. Mais l’impression globale est qu’il y avait vraiment du monde, plus que pour la manif anti Tea Party du 2 octobre). Le nombre se rapprochait même peut-être de la grande manif de Glenn Beck, une autre vedette de la télévision qui aurait réuni près de 100 000 personnes le 28 août et auquel il s’agissait de répondre ce samedi. Glenn Beck avait rassemblé une foule très blanche et plutôt âgée, pour invoquer Dieu et « restaurer l’honneur » de l’Amérique (sous-entendu, la délivrer des mains d’Obama). Cette fois-ci, la foule était aussi très blanche, mais nettement plus jeune et souriante. En cette veille d’Halloween, beaucoup étaient déjà déguisés, en sorcières (allusion bien sûr à la candidate républicaine au Delaware, Christine O’Donnell, qui doit préciser dans ses pubs de campagne qu’elle n’en est pas une), tasses de thé (référence à la bête noire de cette foule, le Tea Party), prélats ou autres animaux. Pour résumer, on se serait cru dans une fête d’Halloween mâtinée de Gay Pride (les homosexuels n’étaient pas sous-représentés ce samedi). Comme il est maintenant de tradition sur ce blog, quelques manifestants nous expliquent ce qu’ils faisaient là.
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http://washington.blogs.liberation.fr/great_america/2010/10/lhumour-sauvera-t-il-lempire.html
les terres rares
(et la chine,
les terres rares ne sont pas rares mais l’extraction est non-rentable et très polluante)
« Ces métaux que recèlent les terres rares, devenus précieux, sont le secret des hautes technologies civiles et militaires allant des téléphones cellulaires, ordinateurs, écrans plats plasma et LCD, lecteurs de CD et DVD, radiographie, semi-conducteurs, fibre optique, catalyseurs, supraconduction, pile à combustible, laser de guidage, missiles et fusées, verres optiques filtrant les rayons X, appareils de vision nocturne, aux batteries lithium-ion, pots catalytiques, voitures hybrides et électriques, lampes basse consommation, éoliennes (moteurs électriques à aimant permanents)… C’est sans fin. 125 000 tonnes sont extraites chaque année.
Les virtuoses des nouvelles technologies que sont les USA, le Japon, l’Europe, entre autres, se tournaient essentiellement vers la Chine qui fournissait jusqu’ici pratiquement 100% des besoins mondiaux en terres rares, à si bas coût qu’elle était sans concurrent. Mais Beijing voyant ses réserves baisser vertigineusement (en Mongolie intérieure, mine de Baotou) fait désormais rétention puisque ses futurs besoins intérieurs sont loin d’être satisfaits en la matière et que les terres rares sont devenues le vecteur de développement et de puissance stratégique à venir, donc à ne pas brader. Au rythme de la production actuelle, les grandes réserves chinoises ne seraient plus que de 15 ou 20 ans. En outre, la demande mondiale devrait doubler d’ici 5 ans. Alors des mines seront probablement ouvertes dans la précipitation, en Mongolie, Inde, Kazakhstan, risquant aussi de se situer dans des lieux à fortes contraintes environnementales, comme au Labrador.
Et voilà que la terre du Viêt Nam, violée, brûlée, empoisonnée il y a peu de temps par ces mêmes virtuoses des high-tech, renferme des terres rares. Il se pourrait que les victimes vietnamiennes de l’Agent Orange bénéficient soudainement d’un regard intéressé et bienveillant… attention danger. Après l’Agent Orange* (et à l’heure où l’exploitation controversée de mines de bauxite sur les Hauts-Plateaux vietnamiens par des entreprises chinoises provoque une nouvelle atteinte à l’environnement), le Viêt Nam devra s’assurer que la mer émeraude de ses rizières ne devienne pas ce désert brûlé aux acides utilisés pour l’extraction de ces fameux métaux au service des technologies vertes. Plusieurs paradoxes se présentent.
Les terres rares sont donc largement utilisées pour obtenir des métaux de haute pureté permettant de substituer à l’énergie polluante actuelle non renouvelable de nouvelles techniques et moyens de capter des énergies moins polluantes et/ou renouvelables (l’exemple de très gros aimants ultra légers situés dans les têtes d’éoliennes perchées sur des mâts toujours plus hauts est parlant). Or, ces matériaux sont performants grâce à leur grande pureté obtenue par des traitements successifs aux solvants rejetant des concentrés radioactifs, sans qu’existent actuellement des matériaux de substitution ou alternatifs. De plus, ces métaux ne sont pas recyclables facilement, car très souvent contenus dans de très petits composants ou éléments.
Cécile…
où Giap, 98 ans, toujours lucide ….[ j’avais lu un article, je ne sais plus où ?, où il s’était quasi levé de sa tombe, pour protester sur l’achat (la tentative de ?)du sous-sol Vietnamien par la Chine … »je n’ai quand-même pas mené 2 guerres pour en arriver là … » ( c’est l’idée que j’ai retenue)] …
La jeune génération, semble-t-il, prise dans les sirènes du capitalisme mondial, n’est pas de cette trempe là …
article du diplo 2009 :
http://blog.mondediplo.net/2009-07-03-Le-Vietnam-la-Chine-et-la-bauxite
…petit extrait :
… » du séminaire officiel réuni en mai à Hanoï, le général Giap a rappelé que, voilà un quart de siècle, des experts soviétiques avaient conseillé de renoncer au projet d’exploitation en raison du « risque de sérieux dommages écologiques »
Kerjean dit le 4 novembre 2010 à 21:30 :
« D’ailleurs, je crois que les USA ne sont pas loin de la guerre civile. »
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Je le pense aussi mais je crois » plus subtilement » à l’avènement d’une dictature fasciste à la Pinochet :
Je verrais bien le criminel de guerre, le général Stanley McChystal prendre le pouvoir aidé peut-être en cela par le Général David Petraeus de retour du bourbier Afghan. La liste des amis potentiels doit être innombrable. Ambiance » Kill party » .
Crédible.
Pour info :
» Parce qu’il a vu le film La bataille d’Alger, de Gillo Pontecorvo, et s’est imprégné des ouvrages du colonel Roger Trinquier et de David Galula sur la guerre anti-insurrectionnelle, le général Stanley McChrystal passe pour un intellectuel. Pour les Irakiens et les Afghans, c’est tout simplement un criminel de guerre, un des officiers américains ayant le plus de sang de civils sur les mains.
En Irak, McChrystal a supervisé les activités du Camp Nama – Nasty Ass Military Area -, près de Bagdad, une prison interdite de visite à la Croix-Rouge, où l’unité secrète Task Force 6-26 expérimentait tous types de tortures. Ancien Béret Vert passé par Fort Bragg , ses 33 ans dans les forces spéciales sont classifiés. Nommé par Dick Cheney à la direction du Joint Special Operations Command (JSOC), il chapeautait notamment les « brigades de la mort ». On lui attribue les trucages de l’arrestation de Président Saddam Hussein, qui aurait – dit-on – effectué un séjour à « l’infirmerie » du Camp Nama avant son incarcération au Camp Cropper.
En Afghanistan, le séjour de McChrystal peut se résumer au bilan qu’il a dressé, en vidéoconférence, à un soldat qui l’interrogeait sur l’escalade militaire : « Nous avons tué un nombre impressionnant de personnes mais, à ma connaissance, aucune ne s’est révélée être une menace » .
Barack Obama n’en a peut être pas fini avec Stanley McKrystal. Il craint que ce spécialiste des coups tordus, très populaire au sein du Parti Républicain, se présente à la prochaine élection présidentielle.
Mac Krystal ambitionnerait donc de se présenter aux futurs élections présidentielles. Un scénario à la Napoléon III n’est pas exclu. Vu la déculottée récente d’ Obama, on peut craindre de voir Mac Kristal au nom prédestiné, se faire élire et dans la foulée faire un coup d’Etat pour conserver le pouvoir. La crise s’approfondissant le scénario n’est pas délirant.
En URSS le retour des soldats d’Afghanistan ont à brève échéance perturbé le pouvoir et la sphère publique. Les soldats de retour du front paradaient dans les rues et imposaient leur visions en intimidant les foules, la société civile. La société pourrissait petit à petit en même temps qu’elle mûrissait ailleurs et le pouvoir politique ne s’en ai jamais remis. Quand l’empire est nu, plus rien n’arrête son dénuement. En Urss nous connaissons la suite et ce qui s’est passé.
Pour les USA » l’ ’empire du Bien » dans le seul imaginaire des Etats-Uniens , on peut redouter leur entrée dans le champ » des communs des mortels » . Quand ils s’apercevront que » dieu est mort » et qu’il ne sont pas l’incarnation de la divinité sur Terre, tout s’accélérera très vite. L’Histoire n’est écrite que par les humains. Pour le meilleur & pour le pire.
Les USA pourraient sans doute devenir une sorte de Corée du nord version bannière étoilée mais je n’y crois pas trop. Vu leur puissance militaire ce serait particulièrement inquiétant. Le plus probable devrait être une lente fissuration de l’état fédéral par manque de moyens donc d’autorité, permettant à toutes sortes de clivages d’apparaître et de se développer sous la pression de démagogue locaux préférant devenir roitelet locaux que sénateurs à Washington.
Si les WASP croient vraiment que dieu serait américain s’il avait une nationalité, et voterait républicain, ils ne seront plus majoritaire bien longtemps, et les latinos ont une tout autre conception des états-unis.
@ HP,
A votre avis, serait-ce plus inquiétant que le fait que des sous-marins nucléraires anglais s’échouent, comme ça, sans autre procès et dans l’indifférence générale ?
Cdt.,
Beaucoup + inquiétant de voir les USA devenir bête et méchant que de voir les anglais perdre un sous-marin nucléaire. Un sous-marin échoué ce n’est rien, pas de risque d’explosion ni même de fuite radio-active. Le seul danger serait le ridicule d’échouer un navire stratégique sur un haut fond, dans la manche, au hasard, par maladresse et pingrerie alors qu’on trouve un GPS pour 50 euros.
Les français aussi ont des sous-marins nucléaires et ils sont en train d’ s’organiser avec les anglais pour une force navale commune. On risque de rire.
Il y a quelque chose comme 40 ans un bombardier ricain avait perdu en mer une bombe près de l’Espagne, ils ont fini par la retrouver. Y a pas de raison qu’on ne retrouve pas un sous marin dans la manche.
@ HP,
C’est vrai, tous les prestidigitateurs dignes de ce nom sortent des sous-marins nucléaires de leur manche… 🙂
Cdt.,
La guerre d’Irak est finie, son coût augmente encore
En 2008, Joseph Stiglitz avait déjà estimé le coût de la guerre d’Irak à plus de 3000 milliards de dollars. Officiellement, cette guerre est maintenant terminée, mais le Prix Nobel d’économie révise encore ses chiffres à la hausse. Dans une tribune cosignée avec Linda J. Bilmes dans le Washington Post de ce dimanche, Stiglitz estime que cette estimation de 3000 milliards était « trop basse ». Il ne donne pas de nouveau chiffre, mais seulement quelques indications des postes précédemment sous-estimés. Le traitement et l’indemnisation des soldats rentrés traumatisés ou handicapés s’avère encore plus cher que prévu, observent Bilmes et Stiglitz. Mais surtout, expliquent-ils, ils avaient négligé tous les « coûts d’opportunité » de cette guerre, c’est-à-dire toutes les opportunités ratées de son fait. Ils en détaillent quatre : l’Afghanistan, le prix du pétrole, la dette fédérale et la crise économique.
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http://washington.blogs.liberation.fr/great_america/2010/09/la-guerre-dirak-est-finie-son-co%C3%BBt-augmente-encore.html
USA : extrait d’un texte de José Fort diffusé au CANADA & USA
» Obama : la désillusion »
(…)
» Selon Arianna Huffigton, écrivaine et polémiste renommée interrogée par Annick Cojean dans « Le Monde magazine », cent millions d’Américains vivent avec des revenus inférieurs à ceux de leurs parents au même âge. La classe moyenne sur laquelle a reposé l’essor économique de ce pays est une espèce en voie de disparition. »
Mme Huffigton dresse un bilan bien éloigné le « l’exemple américain ». 8,4 millions d’emplois perdus depuis la fin 2007, un Américain sur 5 sans emploi ou sous-employé, un sur 8 vivant de bons alimentaires, un crédit sur cinq menant à la saisie, coupes claires dans les services vitaux pour les plus faibles dans de nombreux Etats, 30% des lycéens quittant l’école sans diplôme… Pour Mme Huffington « Obama a raté son moment, il n’a pas osé. Il n’a pas su faire preuve de l’audace, de l’indépendance et du charisme d’un Roosevelt qui, en pleine dépression, avait lancé un programme de travaux gigantesques dont les bénéfices se ressentent encore aujourd’hui. Pour des dizaines de millions d’Américains, le rêve est brisé. Le principe fondateur, « un homme, une voix », a été remplacé par l’arithmétique de la politique des groupes d’intérêts. Les lobbies et leur déluge de dollars ont envahi Washington. Une vraie prise de pouvoir. Le gouvernement fixe ses priorités au milieu de ce bazar de trafic d’influence. »
« Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner »
Warren Buffet, un des hommes les plus riches du monde (CNN 25 Mai 2005 et New York Times 26 Novembre 2006)
C’est par cette citation que Michel Pinçon, sociologue français, introduit son dernier livre « Nicolas Sarkozy, le président des riches… »
Au regard de l’évolution de nos sociétés depuis la crise des subprimes, un certain bon sens m’oblige à lui donner raison !
Il y a une unité chez la classe des riches qu’il n’y a pas ailleurs. La classe des pauvres est trop occupée à survivre au jours le jours, la classe moyenne est complétement atomisée, affolée à l’idée de tombée dans la classe des pauvres, classe qu’elle condamne par ailleurs allégrement dès que celle-ci se révolte !
La grande force de la classe des riches se trouve, en grande partie, dans sa capacité à faire passer ses intérêts particuliers pour des intérêts universels.
« Kerjean dit :
4 novembre 2010 à 21:29
La première révolte servile de Rome, la deuxième de Spartacus, les deux de Judée. Les Bagaudes, puis, bond de six siècles, Watt tyler, les innombrables jacqueries, la chouannerie, la Commune.
Elles ont perdu certes.
Mais il y a eu aussi les Franchises Communales du 12e siècle en France, souvent acquises à la pique(Picard) contre les seigneurs et évêques puis les guerres de la Réforme, La première révolution Anglaise, la révolution Américaine puis la Révolution Française, la Russe, la Chinoise.
Il y a eu le nazisme aussi, engendré par le désespoir et l’humiliation.
Il est probable que sans Roosevelt, les USA auraient, eux aussi connu une déflagration populaire dans les années 30.
Liste non exhaustive »
Oui mais il n’ y avait pas encore le téléphone portable, le gps, internet, la carte bleue, le crédit, la télé etc…
Guerre civile aux states et ailleurs mon uc !
Vous avez déjà vu des gros lards pauvres (obésité touche essentiellement les » pauvres » aux states ou ailleurs) faire la révolution ?
On a tout prévu pour évitez une révolution prolétarienne, augmentons les places de prison (200 000 prisonniers en 1970, 2 000 000 en 2002 aux States), Pour les autres plus dociles engraissons les devant leur télés ou ordis de sucres artificiel et nous de sousousoussssss.
En France c’est kif kif bourricot, c’est en Seine saint Denis comme par hasard que » l’épidémie » d’obésité frappe le plus….idem pour les taulards.
Maintenant il reste les autres ceux qui passent entre les mailles du filet, comme moi (en pleine forme) corrompu par l’individualisme et qui attendent, espèrent, écrivent dans des blogs, voient voir profitent des injustices du système, s’inquiètent évidement…mais que faire bordel ! je crois qu’on est tous foutus à moins d’un miracle.
Bye.
l’homme libre est celui qui va au bout de ses convictions.
il arrive un temps où chacun doit décider : vivre comme unelarve docile ou vivre avec dignité !
ce temps est arrivé ; à chacun de choisir !
Socialisme ou barbarie
» Ne t’attarde pas à l’ornière des résultats. »
» A tous les repas pris en commun, nous
invitons la liberté à s’asseoir. La place
demeure vide mais le couvert reste mis. »
René Char / Feuillets d’Hypnos
Le but n’est sans doute plus une révolution dite » prolétarienne » mais une révolution citoyenne.
Cela ne veut pas dire que c’est plus simple. Je crois même que c’est plus compliqué si nous ne voulons pas que cela se termine en eau de boudin.
Pour le reste, il est certain que tout a été parfaitement prévu aux USA pour empêcher toute contestation réelle du système. Les capteurs de richesses ont bien lobotomisé le peuple américain. Dès qu’une idée mutualiste éclot, les propagandistes crient au » bolchevisme » ! Pourtant, les hypers- riches qui pillent pour leur seul profit le budget de la nation US et tue l’économie nationale et mondiale sont les premiers à savoir » mutualiser » leurs efforts pour corrompre la tête déjà bien pourrie du sommet et tirer les marrons du feu législatif.
Le système US révèle son impasse définitive. La déculottée d’ Obama était cependant prévisible. Refusant d’être avec son peuple contre l’oligarchie et tandis qu’il avait la puissance symbolique de son côté après l’horreur Buschiste et quasiment toute latitude d’action, il rejoindra rapidement les présidences avortées, les clintonneries d’usage, les chancres mous de l’impuissance foncière.
Il a préféré trahir son peuple plutôt que sa classe. On ne joue pas deux fois avec l’Énergie populaire et le volontarisme civique qui fait bouger les montagnes. Chaque échec politique ne fait que renforcer le cynisme global, le dégoût général, ce formidable carburant psychique de la machinerie » néo-conne » des Républicains jusqu’à ses franges les plus obscurantistes et réactionnaires comme le » The Party » , ce parti proto-fasciste avant le vrai.
Considérable erreur de M.Obama. Lourde de conséquence pour l’avenir. S’être entouré de tous les escrocs de la Fed ou de Goldman Sachs, c’est plus que risible, cela montre surtout que ce type avec son discours kitsch à la nation lors de son élection, se croyait finalement plus dans un dessin animé de Walt Disney ou un navet hollywoodien, plutôt que dans la réalité transformable.
A croire que les américains sont très fort pour régler leurs problèmes dans la fiction & les univers virtuels mais complètement dépossédés quant à la réalité concrète. Il est triste de penser que la cohorte de cyniques aient à ce point là instrumentalisé la naïveté de tout un peuple et leurs rêves éternels de grandeur. The End. Le film est fini. L’hyper droite va revenir aux commandes et ça fera très mal. Aux USA et partout dans le monde.
L’ Obamisme est un Clintonisme, une sorte de Rocardisme ( avec toutes ses suites ) transatlantique : une faillite sur toute la ligne et » une impuissance volontaire « .
A force de changer de camp chaque semaine, on finit par mettre le peuple en colère.
On joue » peuple » mais on trafique avec l’oligarchie jusqu’à être à poil. M. Obama n’a plus les moyens de son action. Ficelé pendant les prochaines années, il ne pourra rien réformer dans l’intérêt du peuple. Par contre, il continuera à bombarder les Afghans et les Irakiens de façon concrète et soutiendra les coups d’État en Amérique Latine ou ailleurs comme il a apporté son soutien à la dictature Hondurienne. Il encrera lui même les billet de 1 dollar – Pauvre homme.
Le prix Nobel de la paix qui fait la guerre aux quatre coins du monde, a du soucis à se faire pour sa postérité. Sanglante & Pathétique.
Les temps sont désormais Orwelliens » en devenir » .
les ricains sont des veaux qui depuis toujours s’auto-intoxiquent à coup de propagande hollywoodienne (fims et séries débiles) en se la jouant farouches pionniers ou héroïques combattants, alors qu’ils se sont fait virer à coup de tong dans le cul par les déshérités des rizières, et sont en train de se faire virer à coup de babouches dans le cul du Moyen Orient – quoi qu’ils en racontent – par les loqueteux des dunes. Aujourd’hui ils se la pètent Tea Party et rebelles déterminés face à la méchante-administration-fédérale-qu’a-tous-les-torts, alors que ces pauvres nazes réactionnaires et obscurantistes sont financés ouvertement par Wall Street, c’est-à-dire ceux qui les … à mort depuis toujours, pour démolir le peu qu’a pu faire Obama pour humaniser leur pays de sauvages incultes et décérébrés – champion du monde de la délinquance homicide, des condamnations à mort et du pourcentage de la population sous les verrous (vous pouvez verifier) alors que ces déjà dégénérés obèses se prétendent l’exemple à donner au reste du monde. Qu’ils crèvent de leur système qui sursaute encore dans les spasmes de l’agonie capitaliste, histoire de racler encore quelques bonus et stock-options pour les gros, et qu’ils disparaissent de l’histoire pour laisser la place qu’ils ont usurpé aux peuples anciens, asiatiques, européens, africains et indiens. car après tout les WASP arrivés en Amérique il n’y a pas 3 siècles ne sont qu’une erreur de l’Histoire. Tirons la chasse sur cette monstruosité qui n’a jamais secrété que le capitalisme, la Bombe, Donald Duck et Mac Donald : ça dit tout.
La façon dont vous percevez la situation a un nom : « tout (tous) mettre dans le même sac ». C’est rarement productif. »
Surtout qu’il n’y a aucune spécificité américaine (mis à part les traits culturels propres): ils ont suivi le parcours habituel d’un Empire. Après, les goûts et les couleurs…
Fanny et Freddie
Couple maudit
Nuit.
Monsieur Jorion,
Si cet article http://www.rollingstone.com/politics/news/17390/232611?RS_show_page=0
est seulement à moitié vrai, je considère que nous avons là un scandale énorme qui ébranle la société US jusque dans ses bases. Ce pays se retrouve sans justice, la parole d’un banquier y devient du vent si c’est à votre avantage et une menace très sérieuse dans le cas contraire. Le seul moyen d’y trouver une sécurité est d’avoir de l’argent. La course à l’argent en devient donc beaucoup plus impérieuse. La délicatesse sur la façon de le gagner y perd. La justice y disparaît un peu plus. On recommence.
Une spirale vers la folie est enclenchée. Le « Foreclosuregate » n’est alors plus qu’un symptôme. Le « Tea Party » devient logique quand une spirale de cet acabit est enclenchée. Les institutions de tous genres s’arrêtent simplement de fonctionner. Elles ne correspondent plus à rien. La stratégie de blocage du parti républicain devient sensée. Tout mouvement n’est plus que l’expression de l’abus de soi par un autre. Les réductions d’impôts pour les plus riches deviennent vitales. L’argent est tout ce qui reste pour obtenir une certaine sécurité.
C’est étatsunien cette spirale. Mais je doute que l’Europe en soit épargnée. De plus je suis hors course financièrement, moralement, psychologiquement, etc…
J’ai peur.
@ Max Berthy
Merci pour votre superbe texte !