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194 réponses à “Bonjour, on est dimanche…”
Merci Paul. On voit bien que votre motivation est très forte et ce que vous faites vous donne plein d’énergie et peut-être en abuser vous.
Je me permets de rappeler brièvement que la productivité peut être destructeur quand on ne se soucie pas des besoins psychiques des individus. on ne fait alors que dégrader les conditions de travail …
pour rappel voir ces deux documentaires (il y en a beaucoup d’autres) :
La mise à mort du travail
Call centers : les nouveaux prolétaires (envoyé spécial)
Ca dépend de la raison pour laquel on souhaite augmenter la productivité. Si on veut augmenter la productivité pour augmenter les bénéfices, alors effectivment ca risque d’entrainer du mal être au travail, car forcement, pour augmenter les bénéfices on a diminué la masse salarial et donc chaque ouvrier fera plus de travail qu’avant.
Par contre si on souhaite augmenter la productivité pour rendre un travail moins pénible, ou carrément supprimer ce travail, alors pourquoi pas ? Donc on pourrai dire que l’augmentation de la productivité peu diminuer la pénibilité ! Quand on regarde le passé c’est vrai:! est-ce plus pénible qu’avant de labouré 10 hectare de terres ? Je crois pas. Et ceci parceque en passant de la pelle au tracteur dernier cri, on a augmenter la productivité.
Dernière chose, à chaque fois que je fais mes courses dans ces hypers où il y a des caisses automatique, je suis pris de cette question : est-ce que je préfère passer mes articles moi même ou alors les faire passer par un(e) employé(e) qui soulève chaque heure 800kg en moyenne ? Mais on peut se poser aussi la question : est-ce que je préfère donner un travail, bien que pénible, à cette personne, ou alors qu’elle soit sans emploi ? Il est bien là le problème, si on supprime un travail pénible il faut qu’il soit remplacer par un autre moins pénible dans l’idéal, ou alors il faut supprimer le travail salarié.
@florent_k : il y a, théoriquement, une autre solution : partager le travail pénible en diminuant les durées quotidiennes sans baisser les salaires en proportion. Mais cela suppose qu’on ne soit pas payé sur le seul critère de la « compétence », et nous rapproche de la position de J-K.Galbraith, (cité ci-dessous par Renaud DEFRANCE), qui considère que le fait de pouvoir exercer un métier intellectuel, a priori agréable, constitue déjà une récompense.
Tout-à-fait d’accord concernant la distinction de nature et non de degré entre ce qu’on pourrait appeler le travail choisi et le travail subi. L’usage de degrés sur ce sujet relève de la mystification. J-K.Galbraith pointe ce fait dans « Les mensonges de l’économie » 2004 ch.4.
Merci Paul. Bonne mise au point qui permet de montrer où sont les priorités.
Le problème n°1 c’est l’inégale répartition des richesses produites.
Il me semble que l’étape suivante va être de démontrer à vos détracteurs
qu’un système plus égalitaire sapera les bases du consumérisme et de l’aliénation au travail.
Qu’il s’agit de bien autre chose que de simplement partager le « gâteau » en parts égales.
La domestication de l’économie encore à l’état de nature est la condition nécessaire pour faire advenir une nouvelle civilisation matérielle.
C’est bien pour cela que l’écologie politique ne pouvait s’affranchir en devenant un parti, de son ancrage qu’elle n’aurait pas du quitter, le socialisme. C’est encore pour cela que je n’ai jamais voté écolo, même si je défends la « décroissance ».
« L’entourloupe des ‘capitalistes verts’ et des ‘écologistes procapitalistes’ consiste ici à soutenir que le ‘capitalisme’ vert serait précisément ce capitalisme encadré par une régulation incitative. Mais c’est un jeu de mots ! Soit la régulation en question est à la hauteur des enjeux et, de fait, le capital perd son pouvoir, il ne peut plus gagner d’argent qu’en se pliant aux choix sociaux, soit les capitalistes conservent le pouvoir effectif et ils subordonneront l’intérêt écologique général à leur intérêt privé. En outre, si la ‘régulation’ est vraiment à la hauteur, elle ne se contentera pas de réorienter les choix de production ; elle devra aussi réduire la part du capital dans le revenu national pour financer les investissements publics nécessaires (recherche fondamentale, transformation des transports publics, restructurations urbaines, etc.) et l’aide aux pays trop pauvres pour assumer intégralement leur reconversion écologique. Comprenons donc bien que l’expression ‘capitalisme régulé’ est soit une plaisanterie (il n’est pas vraiment ‘régulé’), soit une impossibilité logique. Si l’entreprise est effectivement soumise à des règles exogènes qui engendrent un mode de production, des investissements, une gestion de la main-d’oeuvre et une répartition du revenu radicalement différents de ceux que décideraient spontanément les gestionnaires du capital (hors ‘régulation’), le pouvoir effectif passe des mains des gestionnaires du capital à celle du régulateur, les capitalistes ne sont plus que les propriétaires de leurs capitaux, acteurs parmi d’autres d’une entreprise qu’ils ne contrôlent plus et qui, dès lors, n’est plus à proprement parler ‘capitaliste’. La révolution écologique aujourd’hui nécessaire pourra bien préserver le statut privé de la plupart des acteurs économiques, mais par leur éventuelle nature capitaliste (i.e. le pouvoir du capital) ; elle ne procédera donc jamais d’un capitalisme vert, mais seulement d’une planification écologique. Le compromis entre les écologistes procapitalistes et les capitalistes verts n’est pas seulement un marché de dupes, c’est une entente de classe à courte vue. Pour les besoins du raisonnement, et quoique l’on puisse en douter, admettons que ce compromis soit susceptible d’imposer une contrainte écologique relativement forte sur des capitalistes par ailleurs libre de mener leurs affaires à leur guise. Il s’agirait alors de combiner le sauvetage de la planète avec celui du capitalisme, c’est-à-dire d’instaurer un « capitalisme durable », c’est-à-dire encore l’inégalité et la surexploitation du travail durables, la spéculation et l’instabilité financière durables, bref, une planète en partie sauvegardée par les riches et les gagnants de la compétition généralisée, un monde où une minorité préserve les moyens de s’adonner à sa pulsion d’avoir toujours plus en condamnant le reste de l’humanité à l’aliénation et à la privation. Une telle perspective n’est pas soutenable dans une société libérale, elle induit une montée exponentielle de la conflictualité sociale et internationale, et l’instauration corrélative d’un ordre policier et militaire. Et sans même nous projeter dans l’avenir, le simple constat contemporain des désastres économiques et sociaux où nous a menés l’émancipation du capital suffit à établir la nécessité d’émanciper la société du pouvoir du capital. Que les écologistes persistent encore aujourd’hui à concevoir leur projet hors d’une alternative au capitalisme indique une régression vers une écologie apolitique qui conçoit la sauvegarde de la nature comme une fin en soi, indépendante du système économique et social. C’est là une écologie illusoire car toutes les organisations sociales ne sont pas soutenable dans un monde fini, et notamment pas celles qui laisse à un acteur particulier d’imposer le primat de ses intérêts à tous les autres acteurs de la société. Ainsi, le capitalisme durable est un capitalisme qui souffrira de polluer moins et d’épuiser moins vite les ressources pour préserver sa capacité à polluer plus longtemps et à exploiter les ressources jusqu’au bout. Ce qui plaît tant aux capitalistes, dans la définition du développement durable, est qu’elle associe la ‘satisfaction des besoins’ à l’idée d’un accroissement continu des moyens. Car tel est justement le moteur nécessaire au capitalisme : fabriquer du désir d’acheter en permanence, transformer le désir en besoin insatiable pour soutenir une croissance infinie qui maintient le profit en survie artificielle. Mais dans un monde fini, il n’y a pas de place pour un désir infini de consommation et de possession matérielle. Car il n’y a pas de rendements indéfiniment croissants dans l’usage d’une ressource épuisable. Soutenir un capitalisme durable revient donc à s’engager, plus lentement peut-être mais plus sûrement, dans la même impasse écologique où nous sommes déjà. A part les fous peut-être, tout le monde comprend qu’il ne s’agit pas d’aller moins vite au bout de l’impasse, mais de changer de direction. Voilà pourquoi la sauvegarde d’un environnement viable ne peut constituer une finalité en soi, indépendante d’un modèle de société capable de soutenir une coévolution harmonieuse entre l’humanité et son milieu physique ». J. Généreux, La Grande Régression p.149-152
Bonjour Paul,
Un mot tout d’abord à propos de votre surmenage, en lien direct avec le reste de votre propos sur le temps de travail et la répartition de la richesse : ménagez-vous !!
Ce blog et les travaux qu’il agrège ne gagnera rien si vous êtes en cure de repos ou pire. Le surmenage fait partie de la pénibilité, même s’il est librement consenti (ce n’est que vous qui fixez les limites). Donc libre à vous de diminuer la pénibilité de votre apostolat. Ça c’est pour le côté intéressé de la chose.
Par ailleurs, sans être dans le secret des Dieux écologistes, la raison pour laquelle eux comme d’autre forces politiques ne peuvent poser la question dans les mêmes termes que vous est qu’en traiter la réponse revient à se rapprocher des thèses jugées trop simplistes par nombre de nos élites :
– si on se prend à vouloir moins de captation de richesse (créée) pour les détenteurs du capital (politiquement correct on dira « mieux répartir la richesse créée), on est un dangereux marxiste.Ce qui est faux pour qui a lu Marx mais bon restons sur l’argument simpliste. Donc, difficile de s’engager sur cette voix.
– si on se prend à vouloir maintenir ou renforcer la position des dits capitalistes, on est un dangereux néolibéral réac, et tout et tout. Donc pas d’issue de ce côté-là.
Voilà. Les termes du débat sont posés : on ne peut traiter la question de fond, donc on traite ses bords, voire on fait du hors sujet !
Je suis parfaitement d’accord avec vous, la question des retraites n’est pas le fond du problème. La question est bien celle de la richesse créée et de sa répartition. Y compris la richesse non polluante comme l’intelligence, la créativité, la spiritualité, la productivité au sens noble. L’écologie au sens noble rentre bien dans cette définition : à l’échelle de l’humanité, la productivité agricole revient bien à cesser les cultures intensives et à relancer les cultures locales !
Qui plus est, c’est bien le sens des manifestations actuelles : ce n’est pas les retraites des salariés de raffineries ou de la SNCF qui rassemble l’opinion favorable de tant de nos concitoyens mais le sentiment diffus que quelque chose ne tourne pas rond entre le travail qui rapporte peu et le capitalisme (dans ses dérives) qui rapporte beaucoup trop. Au milieu, les lampistes (nous) qui trinquons. Merci.
Merci pour cette video, et les nombreux points évoqués.
Le débat sur la productivité, sa confiscation et la balance productivité/pénibilité est pour moi un débat de fond.
Je suis d’accord avec vous sur le fait que vouloir baisser la productivité n’est pas la première chose à faire, pour dire et vouloir faire ça il faut avoir oublié ce qu’est un travail physique, sans parler que les outils ou les machines sont bien mal répartis (cf les milliers d’exploitants agricoles ultra-équipés et qui font à une personne le travail de 1000, les 100 millions de paysans qui n’ont accès qu’à la traction animale et le milliard qui n’a même pas accès à la traction animale).
Donc (comme dans les retraites) meilleure répartition oui, diminution, c’est à l’heure actuelle impossible.
Une remarque quand vous dite qu’il faut de l’énergie aussi pour le travail humain, oui : c’est une très bonne manière de voire les choses, sachant que les hommes ont besoin d’énergie pour vivre, mais qu’une machine équivaut au travail d’une centaine d’humains.. (cf le site de Jean-Marc Jancovici, http://www.manicore.com)
Est-ce qu’il ne faudrait pas poser la question de la sorte suivante : nous avons telle quantité d’énergie (donc de productivité) à notre disposition, qu’en faisons-nous (quelle est la manière la plus efficace de s’en servir pour nous nourrir et subvenir à nos besoins), comment la répartissons nous, sous-entendu si on laisse les spéculateurs gérer on va dans le mur..
Il y a productivité et productivité. La première permet d’économiser du temps de travail et donc de produire plus pour moins cher. Si l’on s’éclairait encore à la bougie, il serait intéressant d’en produire beaucoup, rapidement et à bas coûts, pour que plus de gens puissent en profiter. Mais il y a aussi, et surtout, la productivité imposée par le système productiviste, aujourd’hui par le monde de la finance, qui consiste à mettre la pression sur les salariés et à leur imposer des conditions de travail de plus en plus dégradées. (Cf. ci-dessous la vidéo postée par la menuise). Cette productivité-là est inadmissible : les salariés n’ont pas à souffrir dans leur travail pour que les consommateurs puissent profiter de tel ou tel produit de consommation.
@ Aurejac
Ben oui, faut introduire l’Esprit, une dimension spirituelle, comment votre cerveau voit contrainte, contrainte sociale, empathie, sublimation, tout un spectre de choses qui ne se résument pas à fric et travail. Les meilleures passerelles sont pour moi les savoir-faire/savoir-vivre, et la notion de « prolétarisation » revue par B. Stiegler, comme la spoliation des savoir-faire (donc qui agit jusqu’u cadre supérieur, qu’on se rappelle les cas de France Télécom…), cela fait pour moi un parallèle parfait avec la notion de confiscation de la productivité de PJ.
@ Crapaud rouge : « pour que les consommateurs puissent profiter de tel ou tel produit de consommation » : Je suppose qu’il est bien clair pour vous que ceci n’est qu’un moyen et pas du tout une fin. C’est la fuite en avant du « capitalisme pulsionnel » pour pallier tant mal que très mal la décroissance du profit, ici la perte du désir et la désublimation générale, la déliaison des pulsions, la désorientation, la dés-affectation, la mécroissance. (Y’a le choix) . Donc dans ce sens, je suis d’accord que les changements à venir impliquent une Tabula Rasa, on va lisser la cire sociale dans laquelle on a gravé tant de peine et on espère qu’on la laissera derrière soi.
Toutefois, il y a un aspect « pharmocologique » à tout cela, les chaines de réactions et contre-réactions des systèmes complexes font qu’il y a un lourd moment d’empoisonnement et de patinage avant que notre digestion de la technique (ici surtout les techniques de numérisation et de discrétisation de nos existences, de nos gestes, Robots et Wii sont là et ne disparaitront pas) reconstruise une maison de l’Esprit digne de ce nom sur ces extériorisation, sur notre « devenir prothétique » ( J’n’ai pas tout compris en lisant Stiegler, mais ca finit par faire un tout…)
le site de Jancovici montre bien les limites des ressources de la planète. La fin des stocks d’énergie fossile conduit à la « décroissance » obligatoire. Nos enfants vivront comme nos parents, et nos petits enfants comme nos grands parents..Le retour des travaux difficiles et dangereux n’est pas un choix..il est induit par les lois de la physique. Le seul choix que nous ayons est la préparation ou non à cette époque.
Bravo pour les commentaires sur le luddisme.
Cdt,
GSF
De toute façon, pratiquement toutes les formes de profession « pénible » sont amenées à disparaitre avec l’industrialisation, l’informatique aidant. Que restera-t-il pour les générations futures comme emploi ? La recherche ? La médecine ? Les arts ? La politique ? Et quoi d’autre ? Les robots arrivent à grands pas, l’intelligence artificielle également… L’Homme sera tôt ou tard dépossédé d’un mal qui le ronge : le Travail. Faut-il rappeler que la racine latine signifie étymologiquement torture. Eh bien moi je dis tant mieux, comme aurait pu le dire Keynes je pense. Seulement, après avoir tué Dieu l’Homme découvrit l’Absurdité de la Vie, son non-sens total… sa survie passe par l’élaboration d’une République des Artistes.
Quand l’Homme se débarrassera du Travail, il devra affronter son Ennui. À tout le moins, j’espère qu’alors l’Homme découvrira l’Amour, la passion – le « pathos » = transcendance de la souffrance –, ou sinon la dernière alternative qui s’offrira à lui sera la Mort !
Je n’ai pas l’heur d’y croire, hélas, et vous ?
(P.-S. La médecine, la recherche, la philosophie sont des « manières artistiques »)
Pouvez vous développer?
Pathos vient du grec qui veut dire souffrance, d’où la passion christique quand Jésus Christ est crucifié. Je ne suis pas un « aficionado » de la religion, malgré qu’elle ait eu le courage d’au moins essayer de nous rassembler, de nous (re)lier, mais je dois dire que ce glissement sémantique me plaît bien : l’amour, ou plutôt la fidélité sexuelle, – en opposition d’avec la promiscuité sexuelle –, est un chemin de traverse parsemé d’embuches, un pacte passionnel consenti alors qu’on sait que nous allons souffrir, car dans l’atteinte de l’ataraxie nous devons nous confronter à de multiples maux, mais aussi à vos vices (= instincts).
Les parents ne cessent de déclamer à leurs progénitures : Il faut faire un métier par passion, il faut aimer ce que nous faisons. Encore faut-il le choisir…
Si le pôle emploi venait à disparaître – et quoi qu’on puisse penser des métiers d’avenir grâce à l’Internet ; sont-ils rentables ? Il semblerait que « Oui » pour M. Paul Jorion, mais ô combien de blogs permettent d’en vivre ou même de survivre ? –, car je pense clairement, dans du long terme – hélas l’Homme ne conçoit pas le long terme, et peut-être dès lors que je parle de problèmes qui n’auront pas lieu d’être avant un siècle… – le Travail est amené à progressivement disparaître au profit des Machines, au profit des Outils, etc.
C’est certainement l’évolution qui veut ça, seulement l’évolution est amorale, seul l’Homme décidera du virage à exécuter. Que verrons-nous quand tous les métiers « populaires » seront décimés ? Que ferons-nous de ces gens ? De la maintenance et de l’entretien pour eux ? Nous n’en finirons donc jamais de cette lutte des classes ?
Au magasin près de chez moi, pourtant ce n’est pas un grand centre commercial, la plupart des citoyens ne vont plus à la caisse : Ils utilisent un scanner – Les caissières à la poubelle. À la poste il ne reste plus qu’un unique employé. Le « service de ménage » de la ville a été privatisé. C’est-à-dire que les femmes d’ouvrages ne sont plus des personnes rurales, elles viennent souvent d’ailleurs à emploi précaire. Une entreprise pense « maximisation », du plus-value, donc quand viendra les automates (je parle des petites machines japonaises à roulettes) quel sera le choix de cette compagnie ? Investir dans lesdites machines – Perte d’emplois. Qui va encore à la banque ? Combien reste-t-il de fonctionnaires à l’intérieur de la Banque ?
Certes ce sont des exemples, mais des préquelles du futur qui s’écrit déjà.
Ce fut une longue digression pour arriver à développer ce que vous me demandiez, la fin risque d’être moins trainante : L’Homme est la plus belle espèce mimétique qui soit, c’est en grande partie ça qui nous leurre sur une prétendue supériorité du genre humain. La transcendance a toujours été le but affiché de notre espèce, transcender notre incapacité à vivre dans cet environnement, transcender le naturel par la construction du culturel, même le langage est transcendantal ; c’est un avis personnel à présent, je considère que l’Homme se venge de lui-même, l’Homme se hait profondément, même le plus narcissique d’entre nous. L’Homme n’arrive pas à vivre en tant qu’idée d’homme, ni à vivre avec les siens, car pour aimer autrui, il faudrait d’ores et déjà s’aimer soi-même. On pourrait résumer par l’adage « fais ce qu’il te plaît », et fais-le bien. Aimons-nous les uns les autres, et partageons ces liens. C’est fort utopique.
Nonobstant, je n’y crois pas moi-même, eh bien que je doute que je sois assez clair – je préfère l’oralité, quoique je peux me montrer très incompréhensible vu que mes idées s’enchâssent mal.
La Passion, c’est la Grâce d’une femme pour un Homme, ou d’un Homme pour un Homme. Mais ça peut être la musique, l’écriture, ce que certains appellent les « prédispositions ». La Foi est une alternative à la passion naturelle, « bienheureux les simples d’esprit […] ».
@Brian Jones :
Vous avez dû lire pas mal de science-fiction, tout comme moi, et dévorer des essais du genre « Le choc du futur » d’Alvin Toffler…mais franchement, vous y croyez vraiment à vos histoires de robots et d’informatique qui vont supprimer le travail???
Vous savez qu’il y a des gens qui bossent encore dans des mines dans le monde entier, des gosses qui cassent des cailloux dans des carrières, des femmes qui se vendent pour nourrir leurs enfants???
Vous la prendrez où l’énergie pour produire et faire fonctionner toutes vos machines? Vous avez entendu parler du peak oil???du réchauffement climatique???
« La civilisation des Artistes »! Si seulement, mais on ne la verra pas de notre vivant, et nos enfants non plus…En attendant on voit de drôles d’artistes ici parfois 😉
Comment articuler le fait que les machines sont chaque années capable de produire de plus en plus de biens et de services, et que fatalement, dans le même temps, les hommes on de moins en moins de travail et donc de salaires pour acquérir ses biens et services. On a là une énorme contradiction… On aura un jour une montagne de bien et services sans plus personne avec un revenu pour les acquérir. C’est donc une réflexion sur le moyen de répartir ces biens et services qu’il faut avoir et il faudra effectivement faire table rase sur notre système de répartition de la richesse.
J’aime bien votre « République des Artistes » et on pourrait aussi parler de « République » tout court au sens antique du terme. Le citoyen dans la Grèce antique était quelqu’un qui, nécessairement, ne travaillait pas.
« La civilisation des Artistes »! Si seulement, mais on ne la verra pas de notre vivant, et nos enfants non plus…En attendant on voit de drôles d’artistes ici parfois 😉
D’abord cette phrase, qui me paraît refléter le court-termisme « idoine » de l’être humain, ça tendance à stagner, appuyé d’un procédé rhétorique qui se voudrait implacable : Pour quoi faire ? Étant donné que ni nous, ni nos enfants, ne pourront vivre dans un tel monde, pourquoi devrions-nous nous atteler à la tâche ? Est-ce de l’égoïsme ? Non, je crains que ça soit de la mauvaise volonté. Les humains se meuvent passifs devant la fatalité d’un tel projet, prétextant qu’ils en ont cure, car cela ne les concernera pas. On peut prêter ce dispositif, s’il en est, à l’écologie et au réchauffement climatique. Petit un.
Science-fiction ?
À l’heure où j’estime que la science-fiction n’existe plus, n’ayant plus d’intérêt vu que la Science elle-même l’a rattrapé, je prends ça comme un compliment. Il semblerait finalement que la science-fiction ait trouvé un nouveau souffle à travers moi : les idées nouvelles de civilisation. Seulement, il oublie un fait essentiel, et c’est à moi qu’on doit son erreur, donc c’est ma faute : la Chine est un régime communiste en mutation. La Chine – car il parle vraisemblablement de la Chine et à plus forte raison des pays de l’Est – a un bagage de minimum trente ans rattraper. Si l’économie chinoise fonctionne et pas la nôtre ce n’est pas à cause d’une erreur de la Chine, c’est l’essoufflement du système capitaliste. J’aurais tendance à dire qu’elle doit même attendre une cinquantaine d’années pour arriver à notre « stade d’évolution ».
Alors oui, a fortiori, la main d’œuvre chinoise coûte moins cher que de l’investissement dans des machines qui ne sont pas encore au point. Bien que je doute même de ce fait, car je pense que les actionnaires sont aussi court-termistes, sinon ils auraient compris qu’investir aujourd’hui dans les machines, sur le long terme, paierait mieux que la masse ouvrière. Nonobstant, la Chine va souffrir d’un déficit de la jeunesse à moyen-terme, ainsi la charge de travail ne pourra être comblée par la génération chinoise à venir. Petit deux.
Je dois dire que, oui, je n’avais plus pensé aux mines, pourtant je suis au courant : finalement aurais-je un souci d’optimiser le réel ? Ça doit être moi qui n’arrive pas à conscientiser qu’au troisième millénaire ils puissent encore y avoir des mines en activité. J’y mettrai un bémol : en quoi des robots ne seraient pas aptes / capables à travailler dans des mines ; quand je vois les nouveaux véhicules de l’armée américaine doués d’une intelligence artificielle qui n’ont plus besoin d’être pilotés… Je me dis, moui, pourquoi pas ?
* Référence du mobile en question : le MDARS
En résumé, j’aurais dû spécifier que mon opinion était celle d’un Occidentaux, et que la disparité est certes conséquente entre les deux extrêmes – je parle d’ouest en est –, mais laissez-leur le temps de nous rattraper…
Du point de vue énergétique, l’Homme se montre souvent bien inspiré de ce côté-là. Il trouvera des solutions originales.
P.-S. Est-ce un lapsus ou une touche d’humour de me renommer Brian Jones ? 🙂
@Brian Jacob
Merci de votre réponse. Je vous réponds très brièvement car je vous trouve très sympathique, courtois et intelligent… mais l’intelligence peut se tromper parfois et je ne crois plus à l’utopie de la Science salvatrice qui va, couplée à la raison, sauver le monde selon vous. Je crois plutôt que la prise de conscience de la gravité de la situation va peut-être permettre à l’homme de sauver le monde malgré la science (et surtout du détestable usage que nous en faisons)!
Je ne suis pas résigné du tout comme vous le pensez mais je ne prône pas les mêmes solutions que vous, c’est tout…Par exemple je ne suis pas sûr que la finalité humaine soit de devenir artiste. Je ne crois pas non plus que le travail soit forcément une aliénation. C’est plutôt la pratique actuelle du travail (culte du rendement, de la rapidité, mépris du travailleur…) qui fait que le travail devient synonyme de souffrance alors qu’il pourrait nous apporter de la joie s’il visait non seulement à produire mais à nous épanouir…ce qui n’exclut ni l’art ni la réflexion ni la culture d’ailleurs!
Quant aux robots ils peuvent être utiles certes et pourquoi pas dans les mines mais ils ne pourront pas tout faire…il se trouve que je travaille dans un hôpital en Suisse et j’espère bien qu’aucun robot ne devra faire des soins à un vieillard grabataire…mais on pourrait payer correctement les gens qui le font, diminuer leur temps de travail etc…
Il est clair que je penche du côté de la décroissance (organisée et non subie), d’un retour à une vie plus saine et plus simple avec moins de chimie, de pollution etc… mais il me semble que pour placer l’Homme au centre de nos préoccupations il n’est pas nécessaire de nous laisser envahir par des robots!
Enfin, vous sous-estimez grandement la raréfaction des énergies fossiles (le rendement énergétique du pétrole est phénoménal et notre société repose sur un flux immense et rapide de transports…à la fin du pétrole le monde va changer très vite). L’espèce humaine est ingénieuse certes mais les ressources sont limitées, on vit dans un monde fini. Quand y’en a plus y’en a plus!
Et c’est pareil pour les matières premières: des minerais, de l’uranium, du lithium etc…il n’y en a pas tant!
A mon sens vous sous-estimez également l’impact du réchauffement sur la vie humaine mais vous allez sans-doute vous renseigner quand les premiers effets seront plus concrets.
Pour finir, vous voulez le bien de l’humanité et moi aussi ça nous fait déjà un point commun!
PS: veuillez m’excuser pour le lapsus regrettable sur votre nom…Brian Jones est mort est vous êtes bien vivant, fort heureusement…Je ne suis pas fan des Stones, je préfère Brian Ferry ou Brian Adams…mais j’aime bien Brian Jacob 😉
Un film documentaire limpide tourné en 2006 de Jean Michel Carré et qui existe en DVD:
http://www.dailymotion.com/video/x3wt3m_jai-mal-au-travail-1_news
Avec une clé pour comprendre comment l’on peut très facilement devenir un bourreau zélé.
J’ai stoppé vers 10 mn.
Vous ne pouvez pas discuter de ces questions sans prendre en compte la dimension internationale de l’économie et les questions de concurrence. Toutes ces questions que vous ramenez à celles du partage de la valeur ajoutée, … doivent être rapportées au contexte international. Or dans le contexte du libre échange économique l’on doit rester concurrentiel et on ne peut rien faire du tout.
Il est vain en effet de revenir sur la productivité, mais diminuer le temps de travail revient au même, augmenter le cout du travail. Et donc l’on s’expose à la délocalisation.
C’est pourquoi la seule solution est celle d’un « communisme » . nationalisations, impositions de rapports internationaux non marchands à la limite, bypasser les gouvernements chinois et traiter directement avec les ouvriers chinois, etc.
Il n’y a aucune solution dans le capitalisme marchand et l’avenir le prouvera. Il n’y a pas de solution dans ce contexte de guerre économique internationale.
Tout à fait d’accord, Lisztfr. Mais bon, tu t’en doutais.
Regardes d’ailleurs à quel point les gros contrats avec des sociétés étrangères sont de plus en plus critiqués et passent vers des actions en Justice…
Le protectionnisme montera spontanément avec l’amplification de la guerre des monnaies, sinon, toutes les mesures de dopage des états partiront à l’étranger.
Ce qu’il nous faudrait est un Dubaï2 (le retour).
A vue de hauteur de building, une province ou un état périphérique de la Chine serait idéal.
@Lisztfr : « Il n’y a aucune solution dans le capitalisme marchand et l’avenir le prouvera. Il n’y a pas de solution dans ce contexte de guerre économique internationale. » : c’est bien ce qui me semble aussi depuis ma lecture du dernier billet de Lordon. Sur ce sujet, j’ai bien l’impression que Paul a loupé quelque chose d’important, et qu’il aurait dû joindre sa voix au « concert de protestations ». Faute de solution internationale, on ne peut que résister à la dislocation de ce qui reste de valable à l’intérieur de l’Hexagone.
Tout le billet de Lordon est en effet axé sur le fait que cette réforme ne vise pas à « sauver » les retraites par répartition, mais à forcer l’avènement du système par capitalisation, et ce malgré sa faillite totale outre-atlantique. Si la réforme passe, les salariés vont se retrouver impliqués dans les circuits financiers, et perdront au fil du temps tout espoir de faire pression sur le gouvernement en descendant dans la rue.
Je commence à penser que la critique intellectuelle, style « le capitalisme est un défaut structurel », n’est plus suffisante, et qu’il serait bon, pour être en phase avec l’époque, de passer à la critique militante, de durcir le ton, de prendre cette réforme pour quelque chose d’aussi grave que le « foreclosuregate ».
Un ami qui a fait un voyage la semaine dernière en Chine me disait qu’ils avaient pris l’habitude de bruler des voitures japonaises et américaines…
Je crois que dans ce contexte, l’industrie de l’armement est la plus honnête de toutes…. Est-il besoin de rajouter « hélas » ?
Euh pourriez citer des sources un peu plus fiables, siou plait ?
(euphémisme) : J’aime pas trop ce genre de post.
Vous avez parfaitement raison. Je ne parlais pas en termes journalistique, c’est juste une rumeur de comptoir. Donc désolé, pas de sources hormis ses dires. Je tâcherai de ne présenter que des faits établis par la suite, si ça vous dérange.
Au Pianiste, à Raspoutine et l’Amphibien, précisément le capitalisme de Jorion inclue l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix, et le salaire à la place de la dette à l’échelle internationale.
@ crapaud rouge
D’accord avec vous, c’est le but de cette réforme, forcer les gens à cotiser dans des retraites complémentaires par capitalisation, j’en veux pour preuve les Pub des compagnies d’assurance à la radio et à la télévision; c’est comme la distribution de l’électricité, les consommateurs qui ont quitté EDF, appâtés par des prix d’appel se sont fait piéger quelques mois après…..
@Arnaud
Juste recadrage !
Comme dit le boss, « Pay me my money down ! »
Lisztfr, Crapauf Rouge
Cette vidéo est circonstancielle. Elle fait suite à un débat entre Paul et les Verts. L’accent y est donc mis sur le problème de la productivité tout en rappelant sa position de principe sur les causes de la crise et le genre de remèdes qui devraient en découler. Vous savez fort bien que Paul dans d’autres interventions et billets a souligné la nécessité de traiter le problème au niveau global, en proposant le bancor, en proposant l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix, l’interdiction de stocks options ainsi que la cotation continue des cours de bourse. Autant de mesures qui inverserait le mouvement de la concentration du capital et par conséquent la concurrence que vous dénoncez. Paul ne peut réciter à chaque fois son « crédo ». Maintenant il nous sort une vidéo le dimanche ! La productivité du Jorion crève le plafond. Laissons le dormir un peu. 😉 Il se démène comme un beau diable.
J’ajoute tout de même que j’attends, comme vous certainement, le prochain opus de Paul Jorion, où il développera tous les aspects qui concernent les conséquences des mesures qu’il préconise.
Ceci dit, et là je vous rejoins, il ne me semble pas inutile de se battre, entre autres, contre cette réforme des retraites. C’est même indispensable. Un jour viendra où les mesures radicales préconisées par Paul seront appliquées, mais en attendant je ne vois pas au nom de quelle logique il faudrait baisser la garde devant les attaques répétées contre les acquis sociaux présentées comme un luxe par tous les gouvernements conservateurs. La mobilisation sociale a aussi cela de positif que tous les éléments du débats sont mis sur la place publique, ce qui n’aurait pas eu lieu sans elle.
Dans la lutte la focalisation sur certains points peut se déplacer vers d’autres. ON l’a bien vu avec l’entrée en lice des jeunes, lesquels par leurs revendications ont montré au grand jour que le chômage structurel enlevait toute pertinence et crédibilité aux positions tenues par le gouvernement. Qu’il faut donc poser la question des retraites en d’autres termes. Bref, un mouvement social est toujours plus que la somme des ses slogans « officiels ».
La seule solution c’est de redéfinir un nouveau « communisme » c’est à dire la mise en commun des ressources avec le repect de la mature.
Il faut savoir qu’il se développe de nos jours des études pour valoriser financièrement ce qui reste de commun, quoique très abimé : l’air, l’eau des océnas, le sable des déserts, etc…
Voir l’article sur « la vraie valeur du capital nature » sur le site http://www.lemonde.fr
http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/10/24la-vraie-valeur-du-capital-nature_1429667_3244.html
Bon, je vais arreter mes commentaires parceque je suis censuré.
Toutefois, le MEDEF et Jorion on tord.
Le principe d’égalité de droit est au fronton de notre République.
Le fait de dire que les conditions de travail ne sont pas les memes, et que donc fixer un age est dépassé est hélas une idéologie anti-républicaine.
Le fondement du lien social d’une nation est basée sur l’égalité de droit.
Certes la retraite à 60 ans pour tous ce n’est pas idéal, mais justifié car nous sommes tous des etres humains et ce sont les questions de pénibilité ou de plaisir au travail qui n’ont aucun sens face à l’égalité de droit.
Si je fais un travail pénible j’ai plus de droits qu’un autre citoyen devant la loi? Car il s’agit de loi et non de contrat de travail.
Seul le MEDEF y trouve du bon sens, et pour cause!
La logique du progrés social voudrait qu’a partir d’un droit universel, on améliore les conditions de travail au lieu d’en faire un marché de la pénibilité pour augmenter sa retraite ou partir avant!
S’il y a gréve en France c’est la vision médiévale du travail du MEDEFF qui est en cause, et surtout que la loi se fait contre les principes républicains du peuple français.
On peut meme dire qu’en France la retraite « à la carte » est anti-constitutionnelle.
Donc inutile d’y rever en France.
@izarn : D’abord on ne dit pas : « Toutefois, le MEDEF et Jorion on tord.« , mais « Toutefois, le MEDEF et Jorion on tort. » (Je passe sur le « on », sans doute une faute de frappe.)
Cela dit, vous raisonnez comme un tambour. Le principe de l’égalité des droits, en république, c’est que le droit est « le même pour tout le monde », non qu’il mette tout le monde dans le même sac. La loi distingue les adultes des enfants, pourquoi serait-elle interdite de distinguer ceux qui font des tâches pénibles et les autres ?
« La logique du progrés social voudrait qu’a partir d’un droit universel, on améliore les conditions de travail au lieu d’en faire un marché de la pénibilité pour augmenter sa retraite ou partir avant! » : coltinez-vous d’abord 30 ans de travaux pénibles, et revenez après nous donner votre avis !
Bonjour Paul,
Beaucoup de chose à vous dire tant le sujet est vaste.
Néanmoins,et pour faire court, si l’on veut avoir un système de retraite accepté par la majorité de nos concitoyens, la seule issue possible est le retrait pur et simple de l’actuelle loi en cours d’adoption.
Ensuite on peut se mettre autour de la table et réfléchir.
De réflexion : point.
Le gouvernement veut passer en force et ne pas permettre aux gens d’avoir le temps de discuter, échanger des idées. C’est bien trop dangereux un peuple qui pense par lui-même.
A mon sens, le combat des retraites est un combat d’avant garde car nul n’ignore que derrière cette réforme s’en cachent d’autres et que faire mordre la poussière aux grévistes est l’assurance de passer le reste.
Le combat des retraites est un combat d’avant garde car il montre à l’Europe et au monde que des peuples peuvent se révolter et en ce sens est un message d’espoir pour le reste de l’humanité.
Voir certains commentaires à la suite du reportage suivant :
http://www.boston.com/bigpicture/2010/10/france_on_strike.html
Nous avons le choix entre courber l’échine ou être digne et nous défendre.
Pour ma part, je participe aux mouvements de grève et aux manifestations malgré les divers appels à la reprise du travail plus ou clairement émis par certaines OS ou le gouvernement.
J’ai de jeunes enfants et je tiens à ce qu’ils se souviennent que, pendant que certains prennent des vacances, leur père se bat avec les moyens qui sont les siens contre cette loi injuste faite uniquement pour satisfaire les marchés financiers et qui laissera le champ libre pour d’autres reculs majeurs.
Je pense qu’un combat pour plus de justice, d’équité n’est jamais un combat d’arrière garde.
A l’opposé, une grève par proccuration comme on l’observe actuellement est porteuse de désillusion : le père Noel n’apportera pas de nouvelle réforme dans sa hotte si les gens ne se remuent pas le popotin.
En 1789 les blocages étaient illégaux et pourtant.
En 1936 les congés payés furent obtenus grâce à des blocages là encore illégaux.
En 1995 même chose.
En 2010 ?
Enfin et j’en terminerai là, nul n’ignore la nature des réformes à venir car elles furent annoncées par Mr Kessler (défaire tout ce qui a été fait par le CNR).
A tous ceux qui ne participent pas aux manifestations, qui se contentent d’une procuration passive en ne soutenant pas financièrement les grévistes qu’ils sachent qu’il ne faudra pas compter sur eux lorsque le ciel leur tombera sur la tête.
Il sera trop tard.
@ Jeanpaulmichel
Bravo pour l’exemplarité de vos propos
et que les non grévistes, les non manifestants se réveillent
c’est urgent!
inversons la vapeur
soyons offensifs pas seulement la défense des acquis mais aussi pour la conquête de nouveaux droits
Personnellement je n’ai pas confiance en des gens qui n’ont ni patience ni maitrise de soit pour gouverner un pays. Si les syndicats ne sont pas capables d’attendre 2 ans pour mettre au point un projet, se présenter aux présidentielles, être élus, et enfin changer la Loi comme ils l’entendent, alors non, ils ne méritent aucunement le droit de modifier la Loi .
Quand à discuter, il ne faut pas oublier que ce sont avant tout des gens qui ont des idées très simples, arrêtées, et pas très claires. Ils ont souvent bon coeur mais pas assez d’esprit pour rendre leur coeur intelligible. En outre, le lieu de la discution dans notre république est double : au parlement, entre élus pour ce qui est de la création et du vote des lois, normalement égalitaires et ne tenant pas compte des individualités de chacun, pour respecter l’égalité de droit. Le deuxieme lieu de dialogue est la cours de justice, pour là tenir compte de l’individualité de chacun et du contexte.
La discution n’est absolument pas prévue dans la rue, entre des gars bourrus, pas très fin, et non élus, et les dirigeants en place.
C’est un mouvement purement et simplement populiste, et comme tout les mouvements populistes il a bon coeur. Le peuple pense par lui même ? Vous me faites bien rire… Moi aussi je pense par moi même, et je suis pas président pour autant !
@Hentarbleiz
Bonsoir,
Vous m’avez répondu : »Le peuple pense par lui même ? Vous me faites bien rire… »
A moins d’avoir mal saisi votre pensée, il me paraît grave de dénier au peuple la capacité de penser par lui-même car c’est à terme remettre nos systèmes démocratiques en cause.
C’est – à mon sens- dangereux car laisse le champ libre à une pseudo élite qui sait penser correctement ou du moins s’arroge cette qualité.
Ainsi, si vous déniez au peuple la capacité de penser librement, probablement approuvez-vous le fait qu’après avoir été rejeté par référendum, le traité constitutionnel européen fut imposé au peuple mal pensant ?
Le peuple ne peut pas s’exprimer clairement car il n’a pas de bouche, il ne peut pas penser clairement car il n’a pas de cerveau, ne peut agir clairement car il n’y a pas de mains. Des lors qu’il veut une bouche, il en empreinte une, tel un spectre, celle qui véhicule le plus de puissance, qui lui donne le plus l’impression de vivre, celle d’un prophète ou d’un dictateur. Le nazisme fut la folie d’un homme et l’action du peuple. La révolution française fut l’idée des lumières et les ténèbres de la terreur.
Des lors qu’il veut un cerveau il crée une idéologie auto-entretenue et des sophismes, comme il le fait actuellement avec les dérives du Care et de la pseudo écologie ou de l’ordre mondial, des lors qu’il veut une main il nie l’humanité de certain ou une partie de l’humanité de chacun, pour en faire des machines. Ainsi on utilise la psychologie, le marketing, la fausse philosophie, l’économie…
Non, désolé, vous m’avez bien compris. Mais le peuple, je ne lui trouve rien d’humain et ne le respecterai jamais, c’est pour moi ontologiquement impossible, désolé… C’est juste un ensemble de gens qui se trouvent des airs de puissance à être plusieurs à défaut d’avoir réellement du courage et de la prestance. En revanche, donner son accord et son respect à un homme pour qu’il agisse en nous représentant, dans un contexte ou on ne peut pas agir tous à la fois, c’est une qualité bien humaine de retenu, et c’est là l’essence de la démocratie représentative, Ensemble qui comprend aussi la monarchie. Quand chacun se prend pour le roi, c’est le régicide assuré, et massif le régicide…
Alors oui, c’est le danger, reste à savoir si on préfère une chose qui ne pense pas à un homme qui pense mal. Un homme qui pense mal çà se raisonne, alors qu’un truc qui pense pas, ben ça pense pas…
Question mal posée n’appelle pas de réponse…
Désolé pour ce cynisme, je me suis emballe, c’ était pas très fin…
@Hentarbleiz
Ah, vous avez trouvé le frein à main tout seul ! Bien; bien…
Mais un conseil, faites vérifier régulièrement votre circuit de freinage principal. Votre pente principale me parait très raide.
@Hentarbleiz
Vous aviez initalement écrit :
« Alors oui, c’est le danger, reste à savoir si on préfère une chose qui ne pense pas à un homme qui pense mal. Un homme qui pense mal çà se raisonne, alors qu’un truc qui pense pas, ben ça pense pas… »
Puis, constatant que vous étiez allés un peu trop loin :
»Désolé pour ce cynisme, je me suis emballe, c’ était pas très fin… »
Dit sur le ton de la plaisanterie :
Comme quoi, finalement comme vous l’écriviez probablement de manière prémonitoire, vous êtes un homme qui parfois »pense mal » mais sait se raisonner lorsque les freins ont laché …
Comme »gage », vous irez passer la nuit en compagnie de derniers grévistes encore en place dans la raffinerie de Grandpuits. Ils auront probablement des choses intéressantes à vous apporter.
Je n’en doute pas JeanpaulMichel… Sauf que moi je n’ai rien à leur apporter, ce ne serait pas très équitable.
Je ne vais pas revenir sur mes excuses, Vigneron ; pour le frein je veux bien admettre qu’il était bien rouillé, mais pour la pente, j’en resterai seul juge.
J’essayerai de ne plus oublier que les mots sont aussi des actes, mea culpa…
Bonjour Paul !
Serait-ce mon commentaire au dernier billet de François qui nous vaut cet inédit » Bonjour, on est dimanche … » ? La critique du « combat d’arrière-garde » portait avant tout sur le financement, dont vous ne dites rien dans votre vidéo. Nos gouvernants sont-ils crédibles en sauveurs du système par répartition ? Comme pour d’autres services sociaux, ne songent-ils pas en réalité à faire entrer le loup de la finance internationale par la grande porte de la bergerie, rendant du même coup beaucoup plus difficile la régulation financière que vous appelez de vos voeux ?
Voir le dernier article de Lordon sur cette question :
http://blog.mondediplo.net/2010-10-23-Le-point-de-fusion-des-retraites
Bonjour Paul,
J’espère que vos soucis de sommeil vont se résoudre (dormir partout… ou l’on peut – pas facile à faire pour tout le monde !… 😉
Je voudrai réagir sur votre dernière communication sur deux points :
Tout d’abord pour dire que je suis totalement d’accord sur la manière de poser le problème quand à la répartition des profits, capitalisme à refondre, etc… Et aussi que sur la notion de croissance. C’est d’ailleurs pour cette raison que je me trouve confortable au sein d’une formation politique qui prone une écologie mise en place « de concert – ou par opposition s’il le faut » avec l’industrie, voire le patronat !..
Ensuite pour vous dire que cette notion du travail qu’on fait avec plaisir ou pas me semble très problématique à défendre, du à sa relativité .
La notion de plaisir peut être conditionnée par beaucoup de facteurs et je ne suis pas certain que votre approche soit pertinente, exception faite de la pénibilité… et là nous nous retrouverons probablement tous d’accord sur la notion d’âge, le corps s’use, arthroses, etc…
Je crois que la plasticité de l’individu lui permet un grand nombre de fonctions, (vous en êtes l’exemple) pour autant qu’il ait la chance d’avoir eu une éducation minimale et… de l’amour. Je pense surtout – et en France encore plus – et que le système est vicié à la base par une non reconnaissance de la noblesse de certaines professions. Toutes le sont. Je cite fréquemment cet exemple, sous forme de question : comment se fait-il qu’une employée de garderie, qui aura un impact énorme sur le développement d’un gamin qu’elle voit 40 heures par semaines, soit payée cinq ou vingt fois moins qu’un prof d’université ?… on me rétorquera formation etc… il n’en reste pas moins que le différentiel est grotesque.
D’autre part votre notion de travail « corvée » opposée à un travail « passion » me semble par trop angélique. Chacun sait que l’existence est faite de contrastes. On ne peut prendre plaisir 24 heures sur 24… année après année… ce serait de la folie pure. Restent toujours le droit et le devoir.
Pour faire très simple à ce stade, les pistes que j’entrevois pour nous en sortir sont :
– éducation et plasticité
– reconnaissance des métiers (professions démolies par le convenu capitaliste et autres notions standards de la réussite)
– mise en question de la notion de mérite
Merci pour vos activités, que nous sommes nombreux à suivre, attention à ne pas dépasser la limite de fatigue. Et, pardonnez-moi cette inadmissible intrusion, gaffez-vous. J’ai le sentiment que votre plus grand risque et de vous faire récupérer par le système.
Pour votre gouverne et à tout hasard j’ai eu un parcours professionnel bizarroïde, libre et éclaté et n’ai pas l’intention d’en changer.
Bien à vous
connais tu les crocodiles ?
désolé, blague !
dundee
@Mike : « comment se fait-il qu’une employée de garderie, qui aura un impact énorme sur le développement d’un gamin qu’elle voit 40 heures par semaines, soit payée cinq ou vingt fois moins qu’un prof d’université ? » : excellente question ! Les salaires ne sont pas le vrai problème social, ils n’expriment qu’une valeur, et la valeur n’exprime que la surface des choses, comme une couleur. Malheureusement, toute l’économie et la finance ne causent que valeurs, et semblent ignorer comment ça fonctionne concrètement, sur le terrain. D’un autre côté, on voit mal un prof d’université être payé au tarif d’une garde d’enfants, à moins de « tomber » dans un système collectiviste pur et dur.
Attention cynisme…!!!
Ben, parce qu’on (qui c’est on ? ) fait en sorte qu’il y ait 5 à 20 fois moins de profs d’université « encastables » ou « cooptables » sur le marché que d’employé(e)s de garderies par rapport à la demande; demande sur-évaluée qui plus est (jusqu’à récemment) dans le premier cas et sous-évaluée dans le second.
Ce qui n’empêche que dans les deux cas – mais surtout dans le premier… – le niveau d’exigence qualitative sur les « offres » par le marché soit profondément affecté par le principe de Peter (globalement et prosaïquement, on préfère les brèles bien payées et dociles dans le premier cas, mal payées et dociles dans le second) … 🙂
Bref, du concentré en tube de dysfonctionnement « de marché », en fait.
A crapo. Nous sommes déjà dans un système collectiviste. Pas pur et dur certes et je ne l’appelle pas de mes voeux. Je fais juste appel à l’intelligence de mes confrères mamifères. Ce qui est amusant avec cette question c’est que les gens, de n’importe quel bord, sont toujours d’accord avec moi.
A vigneron. Pas sûr de vous avoir compris. Est-ce une idée du genre ? :
Il arguait du fait que les études n’avaient jamais servi à rien dans la vraie vie, professionnelle ou autre, que l’école n’était là que pour donner la preuve aux dominants du degré d’obéissance des individus. Ainsi une personne ayant réussi à supporter un cursus et ses examens jusqu’au bout (il les appelait : « passages à nigauds »), faisait la preuve de son obéissance au système. Passé le doctorat, le pouvoir pouvait être sûr d’avoir affaire au bon petit soldat, au pion, un pion totalement inapte à remettre en cause le système…
Merci d’éclaire ma lampe tempête
@Mike
Ouh la la ! Vous mettez pas martel en tête ! Éclairer votre lampe tempête ? Ma tempe l’en pête ! Faudrait plutôt une lampe de mineur !
C’était juste une réponse à la question en forme de boutade vaseusement marketo-argumentée…
il me semble en tout cas !
Mais bon, la façon dont vous la reprenez en partie à votre compte me conviendrait aussi.
@vigneron: « du concentré en tube de dysfonctionnement « de marché » »
Tout à fait. En marché libre, voici ce qui pourrait arriver :
– L’Académie de Platon était gratuite et les enseignants non rémunérés.
– Les sophistes se faisaient payer leur enseignement.
– Certains enseignants, tels Diogène, se contentaient des dons librement consentis (comme sur ce blog).
Que l’écheveau des accords et des désaccord entremêlés est complexe…. Mille fois d’accord sur le peu de pertinence boulot pénible/boulot passion : comme prof j’ai un immense appétit de ce que je fais… jusqu’à ce que la morne répétition des jours, des objections sempiternellement identique année-après-année des élèves, des récurrentes fautes de syntaxe ou de raisonnement dans leurs copies, du poids grandissant de la technostructure multiplié par sa médiocrité intellectuelle me fasse rêver agriculteur bio, vendeur de frites à la plage, expert diagnostic en bien immobilier, auteur de bandes dessinées etc : pas de l’inconstance, de la foucade non juste parce que l’éternelle répétition du même (consubstantielle à l’identité de l’emploi, de la tâche, inscrite dans l’essence du travail comme tel etc) est mortifiante pour n’importe qui. L’organisation sociale d’une mobilité entre les activités (salariale ou non, donc dépassant la distinction travail / activité) -et son financement : d’où l’intérêt du revenu d’existence- me semble de loin la plus souhaitable.
Sur votre accord avec P. Jorion sur la question de la productivité… J’ignore de quelle nature est cet accord (sur tous les aspects) mais personnellement j’ai trouvé Paul très superficiel (il ne nous habitue pas à cela) sur la question des machines, du luddisme, plus généralement sur la question de la technique, ou de la relation entre technique et humanité, du moins dans les condition du marché hyperconcurrentiel -du capitalisme en un mot. Il y a à mener sur ce point une réflexion de fond assez complexe, on ne peut pas renvoyer à la pseudo-évidence des bienfaits du progrès, même là où la machine supplée l’effort humain. J’ai lu ici où là dans les commentaires des arguments à la madame michu qui devrait faire (un peu) honte à ceux qui les ont écrit (mais il est vrai que Paul a battu le tambour) : « ils n’ont qu’à aller bosser là où c’est dur, ils comprendront etc » Assez léger, comme genre de réaction. La relation entre l’homme et technologies qu’il met en oeuvre est très ambigüe : la technologie est individuante autant qu’elle peut être aliénante. Surtout elle n’existe pas hors de condition non technologique -économique (çà on le voit tous les jours) et « idéologique » qui en font un phénomène très hétérogène et difficile à saisir de manière univoque. Que l’illimitation dela substitution de l’effort humain par la prothèse technologique -quelque en soit la nature- aille de soi, sans autre forme de réflexion, c’est vraiment en dessous de tout.
A bientôt pouoursuivre éventuellement.
A Jicé,
L’organisation sociale d’une mobilité entre les activités (salariale ou non, donc dépassant la distinction travail / activité) -et son financement : d’où l’intérêt du revenu d’existence- me semble de loin la plus souhaitable.
Je ne vous suis pas vraiment sur cette piste – très souvent mise en avant sur ce blog. Je crois profondément que vouloir résoudre des problématiques complexes par une solution simple est illusoire. J’ai heureusement mon côté socialiste (fondamentalement la nature est de droite et la société des hommes de gauche pour moi ) mais la normalisation que j’ai vu se mettre en place autour de moi – pas en France certes – était presque toujours issue des socialistes (ou gens de gauche.. on s’en fout). Bref pourquoi avoir peur d’une société plus compliquée, gérée par ces outils incomparables que sont les ordis et travailler sur des notions telles que : travail partiel, possibilités transversales pour changer de job, validation des acquis, formation en cours d’emploi…. bref faire confiance aux gens, à l’humain, à son potentiel, sans faire d’angélisme… et si ça ne marche pas : dehors… et on essaye autre chose…
Vous n’êtes pas parmi les vôtres. Ce n’est pas les EE dont vous avez besoin (et la réciproque aussi) mais plutôt des anticapitalistes. Heureusement, ces derniers existent au niveau de la politique en France. Il y a même un Front de cette Autre Gauche anti-capitaliste et républicaine. Ce sont des gens qui parlent de Robespierre et de Saint-Just et qui sont souvent pris pour des dinosaures aussi.
Pourquoi perdre votre temps si précieux avec des gens qui ne veulent pas ou ne peuvent pas entendre le mot « confiscatoire » ?
Dormez-vous bien, monsieur.
C’est qui, les EE ?
@ Crapaud
J’imagine qu’il s’agît d’Europe Ecologie.
Heu !heu!
@Piotr
Hé Hé ! plutôt.
et les décroissantistes, dans le genre « qui tirent sur les rênes » : EH ! EH !
À PROPOS DE PRODUCTIVITÉ ET DE DÉCROISSANCE
Cette idée de décroissance, aujourd’hui assez en vogue dans les milieux écologiques, me pose à moi aussi problème. Impression d’un effet de balancier un peu systématique, comme si on ne pouvait s’opposer à une chose qu’en se déclarant contre ou anti. La décroissance est à la croissance aveugle, ce que l’anticapitalisme du NPA est au capitalisme néolibéral : une posture qui n’existe que par l’objet condamné.
De même ce problème de la productivité, toujours associée étroitement à la notion de croissance irraisonnée, quand elle me paraît juste un progrès technique qui devrait soulager la collectivité de la pénibilité du travail.
Le réponse me paraît plutôt tenir aujourd’hui dans une troisième voie :
– le but de notre organisation économique ne me paraît plus passer par la croissance ou son pendant opposé, la décroissance, mais par une harmonisation de la production des richesses et de leur distribution.
– l’amélioration de la productivité, qui permet de produire autant (et suffisamment) avec infiniment moins de travail, doit conduire à repenser la place du travail dans une organisation économique et sociale dont le plein-emploi ne serait plus l’objectif sine qua non.
Mais, mais, ne tiens-je pas ici l’idée d’un nouveau billet ? d’une nouvelle réflexion ? que la Grande Crise pourrait bien de toute façon nous imposer ? Va falloir que je creuse…
Mais, j’arrête là, je ne voudrais pas fatiguer l’auditoire. Bon dimanche, cher Paul, dormez bien, le Yéti veille [rire].
« dont le plein-emploi ne serait plus l’objectif sine qua non. » : merci de distinguer l’emploi et le temps de travail. Le plein emploi devrait être l’objectif n°1, mais au sens où « quiconque veut travailler trouve facilement du travail », et du travail qui lui permette de vivre sans devoir y consacrer 12 heures par jour.
@ Crapaud rouge
Tu veux parler, je pense, du partage du temps de travail. Mais il s’agit d’un idéal et en même temps d’un chimère. En tout cas de quelque chose de trop incertain pour que l’on laisse ceux qui n’ont pas de travail (ou d’emploi) dans la précarité et la gêne, quand les biens et les services produits sont en quantité largement suffisante pour tous.
D’où ma proposition de revenu minimum vital décent dans mon petit programme.
Il apparaît de plus en plus que votre principal problème est l’absence de positionnement politique, non pas en tant qu’engagement auprès de tel ou tel parti ou courant, mais en raison de votre absence totale de considération du rapport de force pourtant inhérent dans un système démocratique. Que vous vous félicitiez qu’un membre du Medef apparaisse le plus intéressé par vos considérations sur le temps de travail, qui ne sont pas irrecevables en bloc par ailleurs (je suis en accord avec vous sur la question de la productivité), en est la claire illustration.
Pour être plus clair, il n’est bien entendu pas interdit de prendre en compte les intérêts des chefs d’entreprise, c’est évident. Beaucoup d’entre-eux sont aujourd’hui étranglés par le système, dépossédés de leur pouvoir décisionnel par le jeu actionnarial, la sous-traitance etc Je pense depuis un moment qu’une partie du patronat peut se rallier à l’idée d’un changement de système économique. En revanche, compter sur l’appui du Medef qui est un organe syndical, donc profondément politique, relève de la naïveté la plus profonde et encore espéré-je qu’il s’agit de naïveté. Vous croyez que vous serez plus malins qu’eux ? Ca n’a jamais marché ! Essayer d’obtenir un certificat de respectabilité de la part des puissants ne pourra que conduire à la dilution de tout ce que vous proposez d’utile. Encore une fois, c’est bien sur ce point méthodologique que je ne peux être en accord avec vos positions.
Pour le reste et sur le fond, la réduction du temps de travail est en effet indissociable du partage des richesses pour en obtenir une application équitable. Car dans les faits, elle existe déjà dans les pays qui n’ont pas comme la France procédé à un partage légiféré. Aux Etats-Unis, la durée hebdomadaire est d’environ 33h en raison de la prégnance de la précarité et des temps partiels qui n’ont rien de choisis et qui relève de l’inégalité de la distribution des richesses. Attention tout de même de ne pas négliger encore une fois le rôle du politique et du corpus législatif !
Le souci de votre position autant sur la durée du temps de travail que sur l’âge de la retraite, c’est le risque de l’individualisation trop marquée face à l’employeur, celle de la contractualisation du rapport entre salarié et patron, que réclament les néolibéraux, bien conscient que le rapport de force est bien entendu en faveur du second de façon écrasante. Je rejoins l’avis de jeanpaulmichel plus haut. sur légalité devant le droit..
Pour finir, la question des retraites est en ce moment cruciale, non pas sur un plan économique, mais politiquement parlant. Faire reculer le gouvernement sur cette question, c’est entrouvrir une porte qui peut se fermer pour longtemps si cette réforme passe. C’est donner un signal que tout n’est pas perdu, que la dynamique n’est pas unidirectionnelle, cela peut mettre le doute chez les dominants qui croyez moi vous écouteront bien davantage s’ils ont peur de véritablement perdre des plumes. Au contraire je crois que beaucoup ont un sourire en coin en voyant que l’intellectuel Jorion cherche avant tout à se concilier leur accord en pensant les influencer. Pêché de vanité ?
Cela me parait très juste, Nicks. Il me fait penser à comment M. Jorion aime bien présenter des conflits sous la forme d’une certaine présentation subjective, voire de maitrise, par exemple quand il se contredit avec l’avatar alternatif batracien ou quand il parle du citoyen et du bourgeois comme figures « internes » à la Kojève.
Enfin, je me demande comment cela s’exprime par rapport à la théorie du prix comme dérivant du rapport de force. Peut-on penser que c’est une tentative de faire en sorte que le genre de conflit « externe » ou « sociale » qu’on vit en ce moment est déjà « prise en compte » ?
@ Nick
« Il apparaît de plus en plus que votre principal problème est l’absence de positionnement politique »
Pas d’accord : la présence de Paul dans ces « Etat généraux pour l’Emploi » organisés par Pierre Larrouturou est significative du mouvement politique qui intéresse Paul (se souvenir des billets invités de Corinne Lepage).
J’étais invité de ce séminaire (en tant que représentant de Démocratie & Entreprises) et parce que la question de l’emploi nous semble cruciale pour autant qu’elle structure la vie de chacun.
Je n’ai pas pu assister au débat du samedi matin (mais on m’en rendra compte – je n’étais pas seul) je m’autorise cependant une remarque : ce n’est pas parceque Mr Vasselin considère que vous posez le problème du temps de travail de la bonne manière que le MEDEF dont la philosophie ne s’est guère éloignée de celle des « Maitres de Forges » qui l’animèrent pendant des decennies, va avec un enthousiasme délirant applaudir à votre approche du partage de la valeur ajoutée….
Le MEDEF est un syndicat eminemment politisé qui défends avec acharnement les positions ultre-libérales qui nous conduisent à cette crise systémique que vous décrivez si bien. Il serait vain d’en attendre autre chose qu’une propension à récupérer votre message pour mieux le détourner…
Etaient aussi présents à ce séminaire d’autres représentants de l’entreprise (le CJD, des exploitants agricoles) dont les idées me semblent d’avantage corrèler à ce qui s’énonce ici et à l’introduction de Pierre Larrouturou à ce week-en :
-Serons-nous capables de « refus et de ruptures »?
-Serons-nous, tous ensemble, capables d’audace?
@alainloreal
Ca ne change pas grand chose si c’est le cas : c’est tout mou ! :oB Je suis assez d’accord avec dissonancre plus bas : europe écologie est une chimère un peu mode en ce moment mais rien de plus.La tendance libérale y est majoritaire à mon sens et l’allégeance à l’Union actuelle assez suspecte pour un noniste dans mon genre. Une impasse politique, même si le succès électoral peut être au rendez-vous en surfant précisément sur la dépolitisation du débat public…
Pour le reste, entièrement d’accord sur le Medef…
Cela dit, Larrouturou est une personnalité dont les constats et les propositions m’intéressent. Son seul souci est d’être apparemment apeuré par une forme de radicalité politique sans laquelle, malheureusement, aucunes de ses bonnes idées ne sera jamais appliquée. Sa place est bien davantage au parti de gauche…
http://cjoint.com/data/0kyntr5zoyX.htm
« C’est de la pirite, l’or des fous ! » John Huston met déjà en scène un patron-voyou qui refuse de payer ses ouvriers. Il montre aussi que l’or rend fou, plus précisément paranoiaque. Humphrey Bogard perd ce qui lui reste d’humanité pour devenir un criminel, à l’égal de Cain.
Marx : Notre condition sociale détermine notre conscience …
«Ce n’est pas la conscience des hommes qui déterminent leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience.»
[ Karl Marx ] – Oeuvres économiques
Votre réflexion sur la distinction entre deux sortes de travails (substantif) est très intéressante P.J.
Bonjour,Mr. Listz : C’est effectivement notre condition ordinaire. Est-il possible, au contraire, que l’homme conscient puisse déterminer son existence , sociale et autre?. Est-il possible que la véritable émancipation soît celle-là?.Diego
D’abord le reproche, qui concerne les retraites : c’est très bien d’avoir fait cette mise au point, mais il lui manque un encouragement envers les grévistes, et ceux qui s’engagent dans de vrais affrontements face aux CRS. Leur combat n’est pas un luxe si j’en juge au dernier billet de Frédéric Lordon.
Le sujet sur la productivité est complexe. Elle est plutôt un bien quand il s’agit de satisfaire des besoins de base, vraiment nécessaires. Pour les autres, (bagnoles, TV, connexion Internet, téléphone portable, ordinateur perso,…), je la vois plutôt comme un mal car elle contribue à la diffusion de produits superflus qui ne deviennent « nécessaires » qu’après leur diffusion à grande échelle.
Robots et personnes âgés : personnellement, je n’aimerais pas qu’un robot m’apporte tous les jours mes plateaux repas. Certains vieux, qui se laissent aller faute de motivation, en perdraient ce qu’il leur reste d’appétit. Des relations humaines cordiales sont strictement nécessaires, il ne faudrait pas qu’elles disparaissent par « effet collatéral » d’une robotisation outrancière.
Le partage des surplus : diminuer les dividendes et augmenter les salaires ne serait pas une solution définitive, car l’accroissement des salaires se perdrait dans les circuits commerciaux, et ce d’autant plus facilement qu’ils sont pour l’essentiel aux mains de grosses multinationales. Aux fameux trois mousquetaires, (le capitaliste, l’entrepreneur et le salarié), il conviendrait d’en ajouter un quatrième : le commerçant. (Avec le salarié dans le rôle de d’Artagnan… 🙂 )
Rencontre avec Eva Joly : difficile de faire la fine bouche…
Robots et personnes agées
Non, pas dans le sens où vous l’entendez, mais par contre des lève-malades, des verticalisateurs, tout un tas d’appareils qui nous permettraient de nous occuper des personnes dépendantes sans avoir à se casser le dos, parce que oui, les techniques de manutention cela existe, mais au bout du compte ce sont nos muscles qui font le travail !
Et aussi plus de temps à consacrer à chaque personne, que veut dire ceci :
« Vous avez 13 mn par toilette c’est bien suffisant ! »
Essayez donc, les valides, de faire votre toilette, de vous habiller, vous raser pour les hommes et sans oublier de faire votre lit et de ranger la chambre en 13 mn !
Ben çà c’est de la productivité !
Et c’est ce qu’on nous demande !
Rencontre avec Eva Joly : difficile de faire la fine bouche…
Je me faisais la même réflexion pour Angelina.
Qui te parle de robot pour apporter les plateaux repas ? Va bosser quelques nuits en EHPAD, et tu verras si tu arrives à sourire spontanément aux 2,5 tonnes de 40 grabataires ou semi-grabataires, Alzheimers et autres que tu vas devoir te remuer rien que pour les changes, quand c’est pas pour les ramasser par terre, avec tes 50 kilos d’assistante de nuit usée par 25 ans de carrière payée à un pet de marcassin de plus que le SMIC !
Faut arrêter le délire anti-productiviste! C’est vraiment du n’importe quoi. Bullshit.
Désolé, merde !
@vigneron : je parle « de robot pour apporter les plateaux repas » parce que je ne me fais aucune illusion sur la nature humaine. Donc, si robots il doit y avoir, (et je pensais aux recherches japonaises, en pointe dans ce domaine), on peut parier qu’ils serviront d’abord à ça. De plus, on imagine mal un robot capable de changer un grabataire, et encore moins de le remettre dans son lit. Votre virulente réaction laisse entendre que la seule solution à la pénibilité des tâches serait leur robotisation : j’avoue ne pas vous comprendre du tout.
@Louise : « tout un tas d’appareils qui nous permettraient de nous occuper des personnes dépendantes sans avoir à se casser le dos » : autrement dit, des assistants mécaniques plutôt que des remplaçants bourrés d’électronique. Dans son principe, cette idée pourrait s’appliquer à beaucoup de tâches pénibles.
@crapaud
Louise t’avait parfaitement répondu. T’imagines sérieusement des robots qui portent leurs plateaux repas aux pensionnaires de nos institutions pour vieux ? Alors que, et c’est heureux !, le bracelet électronique juste pour faciliter la surveillance, des alzheimers valides par exemple, y est interdit.
@ Vigneron
Depuis quand c’est interdit les bracelets Alzheimer ????
Bracelet électronique pas vraiment interdit :vous avez dit société de contrôle?
http://www.agevillage.com/actualite-5173-1-bracelet-electronique-pour-personnes-agees-en-maison-de-retraite.html
Exact, c’est autorisé et ça se vend comme des p’tits pains.
Alors on va dire que la (grosse) institution de ma connaissance qui s’en ait fait fourguer pour plusieurs années de salaire de surveillante et qui les laisse dormir dans les cartons estime que le risque d’interdiction ou de simple limitation du flicage du personnel par la CNIL rend l’usage de ces bracelets-gadgets à peu près sans intérêt et soudainement contraire au respect de la personne humaine. Soit.
Trop tard, le dos, et le reste sont rompus …
40 kg d’énergie nerveuse ( le fameux « Qi », sans le savoir …ah,que votre Qi est admirable !), contre (et même tout-contre, rapport au polygone de sustentation )130 kg de personne dans le coma, càd dans l’incapacité à s’aider – et donc à t’aider – c’est du lourd! – pour paraphraser je ne sais plus quel rapeur …[ et rien à voir, les gars, avec Nougaro …et ses batailles avec quelques gr. de nylon…]
le pire, c’est qu’on y arrive ! va faire comprendre ça à un « planqué de l’arrière » : les ceusses qui sont dans les ministères, ou à la tête comptable des zhôpitaux ex-publics : eux, font carrière, c’est pas pareil ! pour en avoir rencontré depuis, dans d’autres circonstances, certains sont cyniques, certes, d’autres sont d’une bétise abyssale, jusqu’au jour où – zut – ce sont eux qui ont « bobo » ( non, ce ne sont pas forcément des bobos !…), alors là , comment se fait-il, diantre, qu’il n’y ait point assez de personnel dans cet hôpital =) ça donne une pleine page dans l’ex-quotidien de référence ! ça oublie seulement que c’était aux manettes pour bloquer les postes ad hoc ! = c’est trés « oublieux » au dessus d’un certain salaire, c’est fou ! …
Louise, j’entends trés bien , oh, oui,mais pour avoir vu depuis, en d’autres occasions, une personne consciente, tractée par un robot, nue, sans parole, comme un morceau de » barbaque » …je dis, que quelque chose, là aussi, a failli chez certains soignants …=) cela interroge notre manière de voir – je ne parle pas de vous, je parle de la société dans son ensemble …car qui avait guidé la demande d’un tel outil, froidement efficace, auprès de l’ingénieur concepteur de l’engin …que lui avait-on dit de l’être humain, de son état, de ses sentiments ? comment avait-on présenté l’outil aux jeunes soignants ? est-ce qu’on leur avait précisé qu’un être humain, c’est pas virtuel …
Ces métiers sont d’un bon niveau sur le plan des études, mais sont aussi des métiers à transmettre par compagnonnage : l’un n’empêche pas l’autre; l’un nourrit l’autre : pour cela, il faut le temps de travail réel, et non prescrit , cher à tous ces cost-killers : le diable les patafiole !
C’est ainsi que l’humanisation passe …
Le pharmakon, oui, décidement : le robot qui aide, mais qui – si non utilisé, non construit selon ceci et cela – tue …
Il y a plusieurs années : vu une expo à l’IMA : « Au temps des Califes, la Médecine » …Déjà, à l’époque d’Avicenne, X° siècle, niveau de médecine trés avancée par rapport à l’Europe (techniques ; hygiène), on avait remarqué que pour guérir le corps, il fallait user de techniques, de compétence, de savoir, certes, mais aussi faire venir les musiciens, car sans l’aide de l’âme, le corps ne pouvait guérir ….
Tous les soignants s’étant penché sans fard, sur le sujet, savent cela …
A méditer, cela rejoint bien d’autres sujets traités ici et ailleurs,certains, pétris d’orgueil, scientistes invétérés, croient tout dominer …
En vérité, ils sont bien petits ….
J ai fais un cauchemar
Ou je voyais l avenir selon ce genre de scenario pour un avenir d une France compétitive
Diminuer et supprimer les charges sociales
Donc plus de sécu de retraite de chômage d alloc etc
L éducations est inutile juste apprendre ce qui est nécessaire pour un emploi lire et compter un peu
Pour résoudre le problème de logement il suffit d ordonner de mettre les esclaves a une famille par chambre dans un appartement
Les transports l utilisation de circuit de bétaillères pour transporter les travailleurs
Augmentation des horaires de travail a 12 h par jour (pour rendre plus simple le travail en poste) et a 6 jours par semaine et deux fois une semaine de congé par an sans changement de salaire
Le salaire sera des bons pour l achat de nourriture et de biens dans les hypers du patronat
Mais est ce un cauchemar ou une réalité pour le monde après la fin du monde de 2012
Dans les corons, les maisons appartenaient aux patrons et les ouvriers payaient un loyer qui remboursait le prix de la construction.
Les magasins des alentours appartenaient aussi aux patrons et ces derniers organisaient des fêtes pour faire oublier quelques heures le travail dans la mine.
Rêve ou rappel..??
Oui un rappel
Le retour aux sources
Juste en passant et parce que ça m’y fait penser, l’occasion peut-être de ressortir et de (re)lire le rapport Villermé sur la santé des ouvriers des fabriques de coton, de soie, et de laine au XIXème siècle.
Je n’ai pas le courage ce soir de m’y replonger, mais comme ce blog semble être parfois une sorte d’interface archéologique, voici:
http://etablissements.ac-amiens.fr/0801485e/site/lectures/malot/santedesouvriers.pdf
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Ren%C3%A9_Villerm%C3%A9
…Ce qu’il y a de gênant dans la future réforme des retraites, c’est d’abord la démarche en elle-même est souhaitable et même louable, mais peut-être faudrait-il en décélérer le rythme au bénéfice d’une écoute plus respectée et fraternelle entre les parties.
Bonjour Paul et félicitations.
Déjà Santa Monica, ce « vieux souvenir » : rien n’a vraiment changé en surface depuis le dernier séjour d’il y a 4 ans. Par contre, dès 18h la côte et les plages jusqu’à Venice sont envahies de SDF qui sortent de l’ombre et même si je l’avais déjà un peu constaté à l’époque, l’augmentation de cette pauvreté cachée m’a réellement sauté au visage. L’article sur les « nouveaux fantômes de Californie » reflète bien cette réalité cauchemardesque.
Quelques heures de sommeil accumulées à rattraper donc. Quand on voit le travail accompli et sur la scène médiatique et sur le fond depuis votre retour on peut vraiment dire que la jeu en vaut la chandelle.
Si nul ne peut nier que le capital « vol » au travail, depuis de trop nombreuses années, une grosse partie de la valeur ajoutée créée entre autres choses, par la productivité et la dette, il me semble aussi intéressant de prendre un recul, de long terme, sur l’évolution de la richesse en France.
Jacques Marseille, qui nous a quitté récemment ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Marseille ) a fait, à mon sens, un travail remarquable sur ce sujet. Un ami m’a fait récemment découvrir l’un de ses derniers ouvrages, « l’argent des Français, les chiffres et les mythes », qui met en lumière ce que cent cinquante années de luttes, de guerres, d’inflation, de déflation, de conflits sociaux…. et de libéralisme ont apporté au peuple. Une véritable bible sur l’évolution réelle des revenus, de l’enrichissement et des changements de la vie quotidienne des Français.
Accepter une réalité ne veut dire tout accepter mais expliquer une réalité peut aider à faire évoluer un dialogue social souvent trop teinté de misérabilisme et de libéralisme.
Sinon pour vos deux récentes vidéos, 100% dernière vous, même si j’aimerais vous voir plus souvent dans la peau du participant que du commentateur. Participation n’est pas soumission.
Bonjour,
J’ai un peu de temps ce matin, et je prends toujours autant de plaisir à lire et écouter ce que vous dites, même si je ne suis pas toujours d’accord.
ça fait toujours réfléchir, et pour moi, réfléchir n’est pénible, quand j’ai le temps, quand je peux me poser, quand je choisit de le faire …
Cependant, il y a vraiment quelque chose que je ne comprends pas dans votre vidéo.
Je ne comprend pas comment vous pouvez dire simultanément que le mouvement contre le projet Woerth Sarkozy est d’arrière garde, tout en disant que le problème se situe dans le partage inégal de la valeur ajoutée entre d’une part les actionnaires et les dirigeants qui les servent, d’autres part les travailleurs qui font « tourner la machine » ???
Pouvez-vous sérieusement contester que ce projet de réforme est porté par ces mêmes actionnaires et leurs représentants gouvernementaux parce qu’il préserve et développe leur capacité à générer des profits à partir de l’activité ?
Pouvez-vous contester que ceux qui sont en âge de partir à la retraite devront soit travailler plus longtemps pour un niveau de vie égal, soit seront mis à la retraite d’office (car insuffisamment profitables !) et subiront une baisse nette de leur pension ? Que ceux qui cherchent du travail se retrouveront dans une posture plus difficile face au pouvoir des employeurs et devront accepter des conditions de travail et de rémunération en continuelle dégradation ?
Pouvez-vous ne pas voir qu’au delà des questions techniques inévitablement présentes et qu’il est nécessaire de comprendre, l’affrontement en cours est précisément l’expression concrète d’une volonté de la classe ouvrière (disons le mot, pour une fois) de s’unir pour défendre sa part, poser un rapport de force qui va bien au delà de la seule question des retraites et arrêter le rouleau compresseur des mesures d’austérités qui sont prises particulièrement en Europe par les gouvernements de tous bords, mesures que (si j’ai bien suivi votre blog) vous contestez et qui vont toutes sans exception dans le même sens : réduire le niveau de vie de la population pour augmenter ou préserver les profits ?
S’il vous plait, ré-expliquez-moi !
Le fait que vous ayez senti le besoin de faire cette vidéo exceptionnelle est un signe. Le fait que vous ayez un dialogue poussé avec les écolos en est un autre. Les deux très encourageants. Le premier parce que vous entendez les commentaires, preuve du vrai dialogue sur ce blog. Le second parce que je crois que l’important se passe surtout du côté de la planète, de l’utilisation de ses ressources et de son respect en général, quand bien même la répartition des richesses reste une question cruciale.
La seule question que je me pose est : où voulez vous en venir ? Perso, j’ai l’impression que vous tournez autour du pot. Vous vous justifiez dans cette vidéo, vous êtes content de l’approbation du MEDEF, bon, passons. Je ne veux pas être désagréable, mais « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » et je suis obligé de vous dire que vous n’êtes pas clair.
Paul J., travaillez-moins, dormez mieux, regardez par la fenêtre, et je suis sûr que vous allez nous préparer un truc bien avec Eva Joly
Agnes Obel-Riverside
http://www.youtube.com/watch?v=vjncyiuwwXQ&feature=player_embedded#!
ça encore puisqu’il pleut, ce sera pour la nuit, puisard pour la lecture
M. Ostermeier – Lakefront
http://www.youtube.com/watch?v=GoVVpBXeJ0Q&feature=player_embedded#!
Très beau ce M.Ostermeier, que je ne connaissais pas et qui me rappelle Arvo Part… Grazie mille !
On ne peut penser la réduction du temps de travail découplée de celle d’un revenu/pension/salaire garanti, que ce soit universel, ou selon les qualifications comme le propose Friot. Et dans ce sens, la question de la retraite tombe d’elle-même. Donc oui, c’est un combat d’arrière-garde, selon cette logique.
Pour autant, comme il l’a été dit, les réformes proposées sont évidemment un premier pas vers la destruction du système par répartition, donc de solidarité au profit d’un système par capitalisation, alors qu’on sait que ce dernier est en totale déconfiture outre manche et outre atlantique.
En ce sens, et pour une autre raison évoquée plus haut, à savoir que les français montrent ainsi qu’ils disent non (un « non » plus général), ce combat n’est pas d’arrière-garde, et il faut le continuer.
Une enquête de The Economist sur les prix de l’immobilier mondial tente d’analyser la « juste valeur » du logement, basée sur la comparaison du ratio actuel entre les prix des logements aux loyers avec sa moyenne de long terme.
Pour The Economist, l’immobilier en France est surévalué de 42%, ce qui est presque autant que l’Espagne à 47%.
Les Etats-Unis, malgré un marché proche de la juste valeur continue de baisser en raisons des saisies. Le nouveau scandale du foreclosuregate qui commence à susciter des remous juridiques aux USA pourrait faire durer la baisse des prix.
Le marché allemand est l’un des rares à être sous évalué.
L’Irlande, l’Espagne et l’Italie subissent encore des baisses de prix d’une année sur l’autre. La palme de la surévaluation revient à l’Australie.
The economist
Les Etats-Unis ont enregistré vendredi sept nouvelles faillites de banques, portant le total depuis le début de l’année à 139 soit une de moins que sur l’ensemble de 2009.
L’autorité publique chargée de garantir les dépôts bancaires, la FDIC, a indiqué que les régulateurs bancaires avaient mis un terme aux activités de sept établissements sous-capitalisés.
Le plus grand d’entre eux, Hillcrest Bank, est une banque du Kansas (centre) qui contrôlait 1,65 milliards de dollars d’actifs et 1,54 milliards de dollars. Deux sont en Floride (Sud-Est), et deux en Georgie (Sud-Est), des Etats durement touchés par la crise du marché immobilier.
Pour six d’entre eux, la FDIC a trouvé un repreneur pour la plupart des actifs et pour les clients.
En revanche, pour la dernière, First Arizona Savings, une banque de l’Arizona (Sud-Ouest) avec 272 millions de dollars d’actifs et 199 millions de dollars de dépôts, aucun repreneur n’a été trouvé. La FDIC remboursera donc les clients à concurrence de 250’000 dollars.
Le site internet de cette banque avec sept agences montre vingt biens immobiliers saisis pour lesquels elle cherchait un acquéreur, dont quatre villas mises à prix entre 1 et 1,5 million de dollars.
L’année 2009 avait vu le plus grand nombre de faillites bancaires depuis 1992. Le record date de 1989, avec la disparition de 534 établissements.
source romandie
…La Messe…Suite…
http://www.youtube.com/watch?v=M_bvT-DGcWw
Bonjour,
Tout a fait d’accord avec vous pour dire que le débat (en fait il y en a un second -capitalisation – qui est il est lié, décrit dans le papier de Frédéric Lordon : http://blog.mondediplo.net/2010-10-23-Le-point-de-fusion-des-retraites) devrait être sur la valeur travail, son acceptation, le partage de ce qu’il apporte.
Parler de l’age sans parler du travail c’est mettre il me semble la charue avant les boeufs.
Si dans certains pays comme la Suède ils ont mis du temps c’est qu’il en faut du temps pour réfléchir a ce qu’est le travail.
La on préfère parle de bornes d’ages , c’est plus simple et on évacue la vrai réflexion sur le travail et puis cf le papier de Lordon ca arrange du monde …
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/619015/m-papandreou-exclut-de-nouvelles-mesures-d-austerite-quoi-qu-il-arrive.html
Je rajoute :
Il y a un an , on nous parlait de la pénibilités au travail (très beau documentaire sur France 3, des liens ont été donnés)
Un an plus tard on nous dit qu’il faut travailler plus longtemps
Il y a une contradiction totale et il ne faut pas d’étonner de voir des gens dans la rue
Cordialement