Billet invité
A son tour, l’Asie est atteinte par la crise, principale victime de la guerre monétaire.
Une rencontre va donc y tomber à pic, tout en ne réglant rien ! Demain lundi, à Shanghai, la Banque populaire de Chine accueillera la fine fleur des banquiers centraux sous le parrainage du FMI. Zhou Xiaochuan, gouverneur de la PBoC, et Dominique Strauss-Kahn, que l’on ne présente plus, présideront la réunion.
Actuellement théâtre principal de la guerre des monnaies, l’Asie pourrait demain se révéler être le terrain et l’occasion d’un pas en avant en vue de la réforme du système monétaire international. Cette réunion pourrait permettre d’avancer les premiers pions, à moins que tout ne soit que plans sur la comète, dans un horizon totalement bouché.
En tout état de cause, nul ne doute que la réflexion se focalisera sur les prochains petits pas qui pourraient être ultérieurement accomplis, ceux-là mêmes que les dirigeants chinois affectionnent et n’ont cessé d’effectuer, mais en y associant dorénavant la région… et le FMI, qui ne voudrait pas être écarté de la partie.
Les achats chinois de terres agricoles, ainsi que leurs investissements dans les ressources minières et l’énergie, avec comme objectif commun de garantir leurs approvisionnements, sont bien connus. Leur accord dans le transport maritime avec le gouvernement grec n’est pas passé inaperçu. Mais leurs percées dans le domaine monétaire ont été masquées par les passes d’armes incessantes qui les ont opposés aux Etats-Unis. Elles ne sont d’ailleurs pas près d’être finies : en août dernier, le déficit commercial américain avec la Chine est de nouveau monté, pour atteindre 28 milliards de dollars en données brutes.
Dans un premier temps, des accords bilatéraux à la portée immédiate plus symbolique qu’autre chose ont été multipliés, afin que les relations commerciales entre la Chine et les pays en bénéficiant soient effectuées dans les monnaies des deux parties, excluant donc le dollar ou même l’euro. Il est attendu qu’ils prennent de l’ampleur dans le cadre du développement des relations Sud-Sud (à l’image du commerce sino-brésilien).
D’autres mesures plus techniques ont ensuite été adoptées : la banque centrale de Malaisie a pu acheter des obligations chinoises libellées en yuan. Des entreprises étrangères ont été autorisées à émettre des obligations dans la monnaie chinoise. Les régions et entreprises nationales ont obtenu des possibilités accrues d’utiliser le yuan pour effectuer leurs achats à l’étranger. Enfin, Clearstream – l’une des deux chambres de compensation européennes – a ajouté le yuan à la liste des devises de règlement dans laquelle elle intervient.
Puis, la guerre des monnaies a commencé, bouleversant le paysage. Affectant particulièrement l’Asie. En raison à la fois de l’appréciation du yen japonais et de la bataille qui s’est engagée à coup d’interventions monétaires du Japon et de la Corée du Sud, deux pays exportateurs en concurrence sur les marchés et confrontés au même problème. Tandis que Singapour affecte de rester les bras croisés, la Thaïlande intervient à son tour pour tenter de limiter l’afflux des capitaux étrangers. Ici ou là, des mesures réglementaires de contrôle des capitaux sont prises.
Le fonctionnement du marché monétaire asiatique correspond de moins en moins aux canons de la théorie. Impliquant qu’il faut changer de canons ou faire parler la poudre. Sans surprise et par défaut, la seconde option a été choisie.
Des chiffres assez extravagants circulent à propos de l’invasion des capitaux étrangers, qui s’amplifie d’année en année. L’Institute for International Finance, association des mégabanques et lobbyiste patenté de celles-ci, estime que les pays émergents devraient dans leur ensemble être inondés de 825 milliards de dollars net en 2010, contre 581 milliards en 2009. Sur ce montant, l’Asie recevrait environ 343 milliards cette année, contre 337 l’an dernier.
La ruée de ces capitaux est génératrice de grands déséquilibres, à l’origine d’importantes bulles financières sur les marchés des actions et de l’immobilier. L’ascension des valeurs boursières se fait parallèlement à celle des cours des monnaies. Certains ont tenté de faire porter sur les seuls Chinois la responsabilité du déclenchement des hostilités. Pourtant, c’est la ruée des capitaux vers les pays émergents qui joue un rôle déterminant dans le dérèglement monétaire qui a dégénéré.
Les banques centrales asiatiques sont coincées dans une contradiction, tentées d’augmenter leur taux pour lutter contre l’inflation mais craignant d’attirer ainsi encore plus de capitaux. Il n’y a pas que les pays exportateurs qui sont donc affectés par la guerre des monnaie : elle est généralisée à tous.
Les conséquences de l’affaiblissement du dollar ne s’arrêtent pas là. En Asie, comme dans les autres pays émergents, il joue un rôle qui va au-delà de son poids dans les échanges commerciaux internationaux, encore dominant. En raison de la dollarisation des économies, qui s’illustre par le poids qu’il possède également dans les échanges économiques internes, se substituant à des monnaies locales faibles et soumises à de fréquents accidents de parcours. Dans de nombreux pays asiatiques, le dollar circule autant en interne que la monnaie locale.
L’affaiblissement continu du dollar conduit désormais à une amorce de dé-dollarisation de l’économie, la confiance dans celui-ci s’affaiblissant. La fin de l’asservissement au dollar – qui jouait un rôle stabilisateur – impliquant de trouver à terme un nouveau mécanisme de remplacement.
L’emprise sur le déclin du dollar est donc multiple. Jouant un rôle destiné à continuer de décroître dans les échanges internationaux, stabilisateur monétaire interne amené à ne plus remplir cette fonction. Sa faiblesse contribuant par ailleurs à la dévalorisation des réserves des banques centrales, au fur et à mesure qu’elles en achètent afin de lutter contre l’appréciation de leur monnaie. Tout cela tend irrévocablement vers sa fin.
L’édifice est chancelant et doit être reconstruit sur de nouvelles bases, mais lesquelles ? Une base d’appui existe déjà en Asie. C’est L’initiative de Chiang Mai, du nom des accords passés entre les dix pays de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (ASEAN), la Chine, le Japon et la Corée du Sud.
Il s’agit d’un réseau d’accords bilatéraux d’échanges monétaires (swaps) entre les signataires, progressivement mis en place à la suite de la crise financière asiatique de 1997. En 2009, d’après Bloomberg, exprimés en dollars américains, ils contribueraient ensemble à la constitution d’une réserve de change globale de 4.100 milliards. Une énorme force de frappe potentielle.
Ces accords sont l’ébauche d’un fonds monétaire régional, concrétisation asiatique de celui que le FMI voudrait susciter dans toutes les régions du monde, afin de démultiplier ses moyens d’action dans un contexte qui en laisse présager la nécessité. Un fonds monétaire à la formation duquel les américains se sont jusqu’alors opposés, de peur de ne pas le contrôler, et dont la naissance reste toujours très problématique.
Il est peu probable que ce chiffon rouge soit agité à Shanghai, tout du moins depuis les tribunes. Seul l’examen des « politiques prudentielles » est officiellement à l’ordre du jour. Mais le FMI nous a depuis quelque temps habitué à profiter de rencontres organisées sous des prétextes plus ou moins anodins pour en réalité discuter discrètement de plans pour l’avenir sur les sujets qui fâchent, sans que cela mange trop de pain. Leur concrétisation dépendant ensuite d’une opportunité favorable.
Afin d’arrondir les angles – seul objectif tenable dans l’immédiat – les ministres des finances du G20 se réuniront les 22 et 23 octobre prochains : cela sera la dernière station avant le désert – celui que le G20 va donner à contempler, faute de décisions concrètes pour désamorcer la guerre monétaire. Car ses organisateurs sud-coréens ont commencé à préparer le terrain en faisant savoir qu’il ne fallait pas s’attendre à des miracles. Non sans humour, ils annoncent déjà un communiqué final « riche en vocabulaire » ! Ils connaissent leur monde.
C’est à Washington, et nulle part ailleurs, que la décision essentielle devrait être prise. Les 2 et 3 novembre prochains, à l’occasion de la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed et au nez et à la barbe du G20. Ce sera probablement celle de l’escalade.
La perspective d’une remise sur ses pieds du système monétaire international va s’éloigner dans le lointain et la guerre monétaire s’en trouver intensifiée. Chacun s’employant simplement à ne pas aller trop loin dans les paroles. Son issue devient plus improbable, tout comme l’est celle de la crise financière et économique.
La crise est devenue à la fois globale et mondiale, c’est tout ce qui peut être constaté. Dans sa nouvelle mise en scène, le G20 va faire la démonstration de son impuissance en tentant de meubler ses silences. La lente chute de l’Empire américain a libre cours pour continuer d’imposer son rythme à la crise et entraîner le reste du monde avec elle.
30 réponses à “L’actualité de la crise : L’ÉPICENTRE DE LA GUERRE MONÉTAIRE EN ASIE, par François Leclerc”
Bon,vous évoquez la « dédollarisation » du fait de l’affaiblissement à venir du dollar!
Eh, bien, un dollar fragilisé ne circulera que davantage!
En effet, comme vous signalez pour la Chine qui achète à tout va des terres agricoles et des accès aux ressources ainsi que des accès aux voies maritimes (Grèce). Cela dit que la Chine tente à tout prix d’investir au mieux leurs dollars en excès tant qu’ils valent encore quelque chose.
Je prendrais le pari que plus la Chine et les autres pays détenteurs de beaucoup de dollars agiront ainsi, moins le QE américain sera important. Si ces pays ne faisaient qu’accumuler les dollars, la Fed devrait reémettre deux ou trois fois plus de monnaie nouvelle, au lieu de mille, peut-être deux ou trois mille millards de dollars. Cela ne sont que des estimations grossières de ma part, évidemment, mais le raisonnement tient.
Si le flux de capitaux semble très excédentaire en faveur des pays émergents, il semble que ceux-ci ne sont pas inactifs pour réexporter leurs capitaux pour les placer tantôt en Afrique tantôt dans d’autres pays en difficulté, sans doute, comme vous l’affirmez, pour étendre leur « influence », mais il me semble plutôt que c’est aussi une tentative plus ou moins désesprée pour eux de limiter, chez eux, une surchauffe et des bulles.
En tout cas, je ne crois pas un instant que la perte du statut de monnaie de référence et de valeur refuge que représente encore le dollar (en recul) soit mauvais, ni pour le monde ni pour les USA!
Car,enfin, un dollar affaibli ne peut que favoriser, à terme, l’industrie américaine (et l’emploi) qui se révèle actuellement incapable de satisfaire véritablement les besoins intérieurs des USA.
Avoir une monnaie refuge mondiale comme c’était le cas du dollar trop longtemps ne confère aucun avantage.
Comme vous y allez !
« Avoir une monnaie refuge mondiale comme c’était le cas du dollar trop longtemps ne confère aucun avantage », dites vous. Le dollar est toujours la monnaie de référence, jusqu’à plus ample informé, et cette situation d’exception a eu entre autre comme avantage de faire financer la dette américaine sans limitations jusqu’à ces derniers temps. Vous connaissez la fameuse phrase : « Notre monnaie, votre problème ! »
Il n’y a pas de commune mesure, par ailleurs, entre la masse des dollars que les Chinois continuent d’engranger et ceux qu’ils peuvent « recycler » par leurs achats et investissements.
Quand à la manière avec laquelle les Chinois tentent de contrôler leur bulle financière, elle s’appuie sur la consolidation des fonds propres de leurs banques et l’élévation de leur ratios d’endettement. Du classique et éprouvé dans leur contexte.
Enfin, nous avons sous les yeux les conséquences de la dépréciation du dollar, qui me semblent difficilement contestable. Je n’y reviens pas.
Permettez-moi de vous dire cordialement que je vous ai connu mieux inspiré !
je ne conteste absolument pas la dépréciation du dollar, évidemment.
Ce que vous écrivez de la dette américaine est évidemment exact, on peut donc dire que le reste du monde a travaillé gratis pour les consommateurs américains incapables de rembourser. Je reconnais là effectivement un avantage actuel que la monnaie émise aux USA est utilisée partout.
Mais tout cela devrait évoluer, vous l’affirmez aussi, car une monnaie qui se dévalue n’est pas thésaurisée, ou moins.
Quand le dollar baisse, les créanciers se sentent grugés, mais que peuvent-ils faire? En le vendant, ils accélèreraient sa chute!
Je maintiens mon point de vue que les américains, pragmatiques du « notre monnaie, votre problème », se fichent de plus en plus d’avoir la monnaie de référence. C’est pourquoi le dollar EST monnaie de référence: il circule d’autant mieux qu’il se déprécie davantage, vous verrez! Même l’infaltion va rester limitée, car son usage s’étendra dans le monde, limitant les excès liquides aux USA.
à propos des bulles chinoise: ils ne sont pas plus doués que nous, cela va leur péter à la figure comme partout ailleurs quand une bulle éclate!
Renforcer les fonds propres ne sont rien quand les débiteurs font défaut dans une réaction en chaîne, vous le savez très bien!
Il me semble que les chinois sont là, comme c’est le cas ici, face à un problème qu’il ne résouront pas mieux que nous, tant qu’il n’y a pas une monnaie circulant mieux.
Au fond, peut-être est-ce là le vrai avantage (pour le moment) du dollar: il sera accepté partout.
Le point de non-retour du dollar est très précisément l’annonce par Bernanke de la seconde phase de Quantitative Easing. Il n’a plus d’autre cartouche, alors que tout le monde voit que la reprise est une vue de l’esprit, et que la dette des USA en tant qu’Etat fédéral mais aussi de la plupart des États fédérés sont insupportable vis à vis de leurs exportations. Il n’espère plus relancer l’économie, il essaye juste de sauver la face du dollar en attendant un miracle.
Le dollar deviendra une monnaie de seconde zone, après que ceux qui en détiennent s’en soit débarrassé. Mais pas tout de suite, il faudra rétablir la confiance. On ne peut pas imaginer le volume de « fausse monnaie » que la dette extérieure des USA représente, et le choc en retour que ce sera pour les américains. Une simple dévaluation ne suffira pas, ça va être l’avalanche, qui a déjà commencé.
100 millions d’américains bénéficient déjà d’aide alimentaire.
vision d’avenir, au hasard :
Some might say Jon Brumit overpaid when he stumped up $100 (£65) for a whole house.
You find these houses among boarded-up, burnt-out and rotting buildings lining deserted streets, places where the population is shrinking so fast entire blocks are being demolished to make way for urban farms.
“I was living in Chicago and a friend told me that houses in Detroit could be had for $500,” said Brumit, a financially strapped artist who thought he had little prospect of owning his own property. “I said if you hear of anything just a little cheaper let me know. Within a week he emails me a photo of a house for $100. I thought that’s just crazy. Why not? It’s a way to cut our expenses way down and kind of open up a lot of time for creative projects because we’re not working to pay the rent.”
http://www.thefinancialphysician.com/blog/?p=2199 (March 4th, 2010)
résumé : a Détroit on trouve des maisons entières pour 500$ voire moins (5 $ !), entre les blocs de maisons détruites pour faire place aux fermes urbaines. Pourquoi payer plus?
1/3 de la population n’a plus de revenus.
J’apprends que ces « incapables de haut de gamme » chinois serait en passe de devenir les premier déposants de brevets au monde ? Mais mon bon monsieur, ce sont sûrement des brevets de 2ème catégorie….on peut toujours se rassurer.
brevets de 2ème catégorie… pas si sûr…..
http://www.comitefrancechine.com/IMG/pdf/Prsentation_Comit_France_Chine_240609_Vidon.pdf
Ce billet invité me fais penser à l’exposé que j’ai réalise l’année dernière sur l’Asean « “De sa création aux enjeux actuels ». Mais c’est vrai que si j’avais à refaire cet exposé, je devrai sûrement ajouter la dimension monétaire… le fameux Yuan…
Ma conclusion fut :
Créer contre le communisme à ses origines, aujourd’hui, l’ASEAN doit prendre en compte le fait que l’Asie du Sud Est à deux géants. La carte se redessine. Pékin et Tokyo s’y disputent le leadership dans une compétition apparemment inégale. Irrésistible ascension d’une Chine dynamique et conquérante, déclin inéluctable d’un Japon anémié et vieillissant ? mais qui entretient d’étroites relations militaires avec les Etats-Unis…
Les effets de la crise accélèrent le déplacement du centre de l’économie mondiale vers l’Asie, qui, en 2030, comptera trois des quatre premières puissances au monde : Chine, Japon et Inde. La multiplicité des accords de libre échange dans la zone « Inde Asie Pacifique » attise de plus en plus les inquiétudes et les intérêts économique des Etats-Unis est de l’Union Européenne.
Mais de nombreux problèmes apparaissent, conflits religieux intra-Asean, instabilité politique, facteurs d’encerclement américains, choix d’une monnaie d’échange unique, prépondérance d’une chine communiste…
La région d’Asie de l’Est serait-elle en passe de se normaliser ? Cette organisation va-t-elle devenir une Union Asiatique au même titre que l’Union Européenne, et devenir le centre économique mondial ?
Ou bien l’empire du milieu va-t-il devenir le milieu de l’empire ?
bonsoir,
je lis le mot guerre plusieurs fois, on vois que ça sur ce blog.
est ce j’ai un peu de temps ou il faut que je cours vite vite dans mon abri atomique ?
il va falloir que je dépoussière et que j’installe l’internet.
@ Renard
Votre abri antiatomique à dépoussiérer ? Vous habitez donc en Suisse. Combien de temps peut-on vivre en reclus dans un abri sans déprimer? Les communications par Internet se feront uniquement d’un abri suisse à l’autre, entre survivants . Pas gai tout ça !
Internet, réseau sans centre, a été conçu en grande partie afin de continuer à communiquer après un conflit nucléaire. Tous les chemins vont de P à P en P2P 🙂
Heureusement, Internet, cet outil dangereusement démocratique est en passe d’être dompté pour le grand retour du minitel mais en 2.0.
Passionnant M’sieur Milhit… Mais Le blog de PJ – et même en photovoltaïque – qui ressemblerait à ça : PJ 0.2, est-ce qu’on y gagnerait vraiment ?! 😉 Ceci dit sans vouloir jeter l’anathème sur votre excellent hébergement du moment.
Ah ben je sais pas moi comment il est hébergé le blog de notre hote… Dans une ferme de serveurs à Empire City? Ou sur un serveur dédié à une adresse plus personnelle?
J’aime bien votre image 🙂 et ne perçoit aucun anathème… En passant, puisque je vous rencontre ici, avez-vous toujours la même adresse e-mail?
« La ruée de ces capitaux est génératrice de grands déséquilibres, à l’origine d’importantes bulles financières sur les marchés des actions et de l’immobilier. »
C’est exactement ce qui se passe en turquie. il y a bulle terrible à la bourse d’istanbul. elle est passée de 19000 lors de la crise à 70.000 en octobre 2010.
mais l’economie réelle est loin d’etre idyllique: 20% chomage, 50% travailleurs au noir,la vie est tres chere pour ceratins biens: viande 15euro pour 1 kg haché contre 5-6 E en europe, l’essence à plus de 2 E/l; etc, et 50% travaillent au smic: 300E/ mois, meme pas assez pour payer un loyer à istanbul ou ankara.
Merci pour ce Flash sur un pays dont on ne parle quasiment jamais en France, mais qui me semble important en Europe.
Enseignement de la finance: la crise a-t-elle eu lieu ?
Marc Chesney
La convulsion du système bancaire et financier a révélé des comportements inquiétants, comme l’affaire Kerviel. Or, le monde académique n’en a pas véritablement tenu compte.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/2bc4c456-da2f-11df-94b0-5c3126fe137d%7C0
Je me permets d’indiquer une adresse pour cet article en pdf. Ça évite de devoir s’inscrire aux archives du Temps dans 24 heures. La crise a-t-elle eu lieu?.
L’article fait penser à cette histoire d’extraterritorialité morale de la finance [fin de billet récupéré].
Les Occidentaux oublient un chose c’est que chez les Asiatiques, en particulier les Chinois, le »temps » ne compte pas. Alors même si il leur faut une ou deux decennies ils arriveront à leur bût, « la fin du Dollar » comme monnaie universelle et surtout internationale.
C’est vrai ce que vou dites. Les chinois ont une notion du temps qui est différente de celle des occidentaux. Il y a là une sorte de « fluidité-continuité » du temps et donc des époques, sans brisures comme c’est le cas en occident.
En espérant que la grande Amérique ne soit pas trop attaché à sa monnaie, à son image, à sa belle garde robe, à sa continuel succes story à l’antenne, dans le cas contraire elle risquerait d’en perdre à la fois son pragmatisme et la face, une femme plus surmené c’est pas toujours plus reposant à vivre.
Et donc Mme se mettra certainement en colère, vous savez c’est un peu comme les grandes dames ou vieilles mégères acariâtres de ce monde qui ne peuvent accepter parfois de voir
peu-à-peu une autre autorité plus ou moins adulte se mettre peu à peu en place,
Mais tu te rends compte mon chérie, je ne suis plus du tout la plus belle dans le miroir, à l’image, on ne va quand même pas perdre comme ça notre Leader Ship Moral sur le monde, pense donc aussi à notre petite nièce qui recherche tant encore à nous ressembler, à ça non mon chérie, moi en tous cas je ne le supporterais pas de mon vivant, qu’en pensera la copine de salon ?
Nos petits n’ont quand même pas fait autant d’études commerciales pour en finir comme
ça, j’ai trop d’amour propre pour l’Oncle Sam, en plus dans notre propre culture et nos films
à chaque fois cela se termine toujours bien.
Des deux plus grandes folles de ce monde, je me demande laquelle des deux à le plus peur de l’échec de boire la tasse, la coupe des iniquités de plus est déjà bien presque pleine.
« Fonds souverains, où se cache vraiment l’oseille ?
Le classement
Le palmarès est littéralement écrasé par l’Abu Dhabi Investment Authority avec 627 milliards de dollars d’actifs.
Suivent dans cet ordre, le Government Pension Fund Global norvégien (461,4 milliards), l’Agence Monétaire d’Arabie Saoudite (429 milliards) la China Investment Corp (300 milliards), l’Autorité Monétaire de Hong Kong (277,4 milliards), la Kuwait Investment Authority (277 milliards), la Caisse de Dépôt et placement du Québec (197,4 milliards) la Government of Singapore Investment Corp (185 milliards), également de Singapour le très discret Temasek Holdings (133 milliards) pas très bien vu en Thaïlande depuis 2006 à la suite de son rachat un peu controversé de la société Shin Corp à la famille de l’ancien Premier Ministre Thaksin Shinawatra.
Le Fonds National de la Sécurité Sociale Chinoise prend la 10ème place avec des actifs évalués à 113,5 milliards de dollars. Viennent ensuite les représentants de Russie, de Libye et du Qatar à égalité, d’Algérie, un autre représentant Russe et, en 15ème position, notre Fonds de Réserve pour les Retraites évoqués plus haut qui gérait un patrimoine évalué à 46,4 milliards de dollars au 31 mars 2010. »
http://www.bakchich.info/Fonds-souverains-ou-se-cache,12000.html
La « solution » ne viendra pas de l’Allemagne. Certes, comme partout, les Allemands ne sont pas fatigués de la politique, bien au contraire, mais fatigués de la classe politique qui, selon une large partie d’Allemands, ne fait pas on travail, se montre trop préoccupée par elle-même. Mais les Allemands ne sont pas des révolutionnaires, ne s’enflamment pas vite, leur histoire le prouve. France et Allemagne, bien que voisins, sont deux hémisphères bien différentes.
Et si la solution venait de l’Allemagne?
« La révolte citoyenne gagne du terrain en Allemagne ».
http://www.lefigaro.fr/international/2010/10/15/01003-20101015ARTFIG00608-la-revolte-citoyenne-gagne-du-terrain-en-allemagne.php
bonjour,
on voit le dollars en grande difficulté
on le fait tenir avec des petits bouts de ficelles
« yes we can »
ça va finir par casser, ce ne sera pas beau
il va y voir un bain de sang aux usa.
quand a l’euro ça grimpe, ce n’est pas bon non plus
« on va chercher la croissance avec les dents »
les retraites c’est une petite chose
le gouvernement a des décisions encore plus dur a prendre
il va les faire avant ou après les élections ?
avec tout ces pays qui coulent a qui la chine va pouvoir vendre sa camelot.
nos grands parents ils n’avaient pas tout ça de gadgets
l’électricité, l’eau courante, le telephone, l’iphone, les grosses voitures, la télé etc…
« La lente chute de l’Empire américain a libre cours pour continuer d’imposer son rythme à la crise et entraîner le reste du monde avec elle. » concluez-vous, monsieur Leclerc.
Savez-vous jouer au Go ? C’est un jeu assez simple qui consiste à dessiner en pointillé des territoires les plus grands possibles à l’aide de jetons (les pierres) blancs ou noirs sur une planche de bois (le Go ban). Le jeu se complique naturellement car vous êtes face à un adversaire qui tente de faire de même. Un des premiers apprentissages du Go, est de repérer si un groupe de pierres constitue bien une frontière de votre territoire ou s’il n’est qu’un groupe isolé, prisonnier du territoire adverse. Il suffit d’une toute petite faiblesse pour qu’une muraille splendide soit réduite à l’état de moellons insignifiants.
Ce que nous voyons n’est pas une guerre, celle-ci a eu lieu et les États-Unis l’ont perdue, mais son achèvement, le moment ou une forme se consolide et l’autre se défait. Ce que les États-Uniens croyaient être leur empire part en lambeaux de toutes parts. Notre problème n’est donc pas de voir où le vaincu tend à nous entraîner, mais là ou le vainqueur compte nous amener. Et j’ai l’impression que celui-ci ne nous veut pas que du bien.
Peut-être pourriez-vous envisager ces évènements de cette façon. Votre article alors s’achèverait par :
« La rapide émergence de l’Empire chinois a libre cours pour imposer son rythme à la redistribution des richesses mondiales et aspirer le reste du monde derrière elle. »
J’emploie une toute autre grille de lecture. La lutte entre les blancs et les jaunes n’est pas la mienne. Le monde n’est pas un jeu de Go.
Heeeuu… Si, Monsieur Leclerc.
Et ceci depuis qu’un ordinateur a battu le meilleur joueur d’échec du monde. Montrant que les échecs étaient une question de mémoire et non de créativité.
Renard.
Certes, les Chinois sont forts dans la tactique des petits pas. Tactique de négociation que je connais bien et qui en est, en plus, une base.
Ce que j’ai appris en plus des Asiatiques et qu’étant économes voire carrément radins, ils ne se donneraient jamais les moyens de leurs ambitions, et encore faudrait-il qu’ils aient des ambitions.
Un asiatique va vous escroquer si vous avez besoin de lui. Jamais vous ne verrez un asiatique venir vous violer commercialement. Contrairement à un occidental.
« ….meubler ses silences… »
Très belle expression pour décrire l’impuissance et consternation de la classe politique dans son ensemble face aux évolutions dont il est question ici.
« ….entraîner le reste du monde avec elle »
Effectivement, le débâcle américain aura des répercussions sur l’ensemble des pays européens et notamment sur l’Allemagne, puisqu’elle est particulièrement dépendante de l’export, ce qui implique in risque généralisé important – par ricochet aussi pour la France.
Mais vu d’un autre angle, cette séquence de crises – qui aboutira, espérons-le, à un crash purificateur du dollar et du « modèle » américain – contient aussi une énorme chance: celle de se libérer d’une domination pésante et trop souvent malfaisante.
Monsieur Leclerc,
Je suis blessé par la sècheresse et la partialité de votre réponse.
Mon post ci-dessus ne voulait pas attirer votre attention sur des considérations géopolitiques, en particulier basée sur la couleur de la peau des protagonistes ; mais sur le fait que vous vous acharnez sur un tigre de papier monnaie. La forme nouvelle d’une économie juste que vous appelez de vos veux suppose pour s’établir qu’un vide conceptuel se crée pour que vos idées puissent l’emplir. Or ce vide est déjà comblé par une autre forme de l’économie de marché qui a tout pour devenir dominante à court terme et c’est bien ce que votre article décrit (relisez-le). Et cette nouvelle économie risque de ne pas être plus humaniste que la précédente. L’analyser dans ses grandes lignes devrait être nos priorités, décrire ses avantages mais aussi ses dangers. Le monde n’est pas un jeu mais nos jeux reflètent souvent notre façon de l’aborder.
Cordialement.
Mon intention n’était pas de blesser mais de prendre mes distances avec votre votre vision d’un Empire chinois imposant sa loi grâce à sa main-mise sur les richesses mondiales.
Ce que nous vivons est autre, c’est l’émergence de nouveaux pôles économiques, assorti du relatif déclin américain et européen. Dans le contexte d’une crise majeure du capitalisme financier qui domine l’ensemble.