On trouve dans le Wall Street Journal d’aujourd’hui, un graphique intéressant, prouvant que quand il s’agit de vendre son père et sa mère (sans qu’il n’en résulte pour vous de fâcheuses conséquences), les gens de gauche (« liberals » en américain) et les libertariens aux États-Unis réclament le même prix. Les conservateurs eux réclament un prix beaucoup plus élevé.
© Dow Jones & Co.
Première question posée dans le cadre de cette enquête permettant de juger la moralité des répondants (mesurée en dollars) : « Quelle somme réclameriez-vous pour dire du mal de votre pays sur une station de radio étrangère ? ». Deuxième : « … gifler votre père dans le cadre d’un canular ? ». Troisième : « … recevoir une transfusion de sang (propre) d’un pédophile condamné ? »
63 réponses à “Le saviez-vous ?”
[…] Blog de Paul Jorion » Le saviez-vous ? […]
Qu’on envoie le schtroumpf costaud faire taire le schtroumpf à lunettes!
Comme le démontre son origine (les subprimes), cette crise est une crise du profit ou de la plus-value et pas une crise due à l’intérêt ou au dividende.
Qu’il y ait, depuis la périphérie vers la capitale centrale, un flux d’intérêts en retour d’un capital investi (première mondialisation 1870-1914); ou inversement, qu’il y ait, depuis la périphérie vers la capitale centrale, un flux de capital en échange d’intérêts (deuxième mondialisation 1980-?); qu’il y ait donc l’un ou l’autre c’est du pareil au même? Oui en ce qu’à chaque fois c’est la capitale centrale qui décide de l’intérêt. Non, en ce que dans le premier cas l’intérêt va vers le plus haut, tandis que dans le deuxième cas cet intérêt va vers le plus bas.
On sait que plus l’intérêt baisse, plus la valeur du principal augmente. Cette crise est une crise de la trop grande baisse de l’intérêt et du dividende; une crise de l’excès du profit et de la plus-value. Ce n’est pas pour rien que les banques sont devenues commerciales : elles font du profit ou de la plus-value dans le commerce de l’argent et des valeurs, dans leur achat-vente. Le profit ou la plus-value est le gain typique du commerce (ou de la finance): acheter moins cher pour revendre plus cher, vendre plus cher pour racheter moins cher.
Il faut réhabiliter l’intérêt et le dividende et dénoncer la fixation commerciale et financière du profit et de la plus-value et de leur croissance (« comme cet enfant croît bien et profite bien (de la nourriture) »). Le capital devrait toujours être à fonds perdus, le Price Earning Ratio (le rapport entre le cours et le dividende) ne signalant que le nombre d’années requises à la reconstitution d’un capital toujours à fonds perdus. Le capital, pas plus que tout ce qui est humain, n’échappe à l’entropie, à la décomposition et au pourrissement. Le capital est toujours déjà du recyclage. L’intérêt est le degré de résistance (finalement vaincue) à la pente de l’entropie du capital.
La sortie de crise passe par une reconnaissance de l’intérêt et du dividende, avec une stérilisation du profit et de la plus-value. Le capital n’est pas de la monnaie. S’il n’y a pas création monétaire ex nihilo (puisqu’est monnaie cela seul qui répond aux trois conditions en même temps, – unité de compte et moyen d’échange et réserve de valeur; le défaut d’une des trois conditions suffisant à disqualifier quelque chose d’être une monnaie), il y a néanmoins résurrection perpétuelle du capital (ou création ex nihilo du capital à partir de l’intérêt). Comme tout ce qui est humain le capital est du mort vivant, donc du recyclé perpétuel, du ressuscité.
Cette réhabilitation de l’intérêt et du dividende requiert que ce soit le détenteur du capital qui décide du niveau de l’intérêt, et pas celui-là qui doit payer les intérêts. Mais les flux inversés de la deuxième mondialisation montrent que la détention du capital n’est pas une condition suffisante pour être la capitale ou le centre-capital qui décide de l’intérêt. C’est la puissance, particulièrement la militaire, qui impose la capitale et ses capitalistes. Il ne reste plus qu’à espérer qu’une épidémie d’encéphalite spongiforme atteigne le haut-commandement de ces mangeurs et monnayeurs de singe.
J’ai une question bidon remplie de bon sens : comment traite-t-on dans ce sondage les répondants qui, à aucun prix, ne seraient prêts à faire de telles transactions. Première hypothèse : on met l’infini (sauf que les opérations arithmétiques ne sont pas applicables à l’infini) autre solution, on leur associe une très grande valeur (ou zéro, ce qui est encore plus pervers), ce qui dénature la réponse des sondés, troisièmement, on fait ce qu’on appelle un cut-off sampling (on les sort de l’échantillon) ce qui ne se justifie pas ici. Quatrième solution, qui n’a pas été envisagée : on informe le lecteur de la proportion de personnes, pour chaque sensibilité politique, qui est contre ce type de transaction.
Par ailleurs, cela me semble vu le nombre de répondants être un sondage fait par internet, qui se contente de prendre les réponses telles qu’elles arrivent…sauf qu’on sondage sur internet induit toujours un biais et une dispersion assez importante malgré les progrès faits.
Résultat : sondage sans intérêt.
la morale est difficile à quantifier.
…La morale est difficile à quantifier…Comme vous dites…
Le Curé et le Mort.
Un mort s’en allait tristement
S’emparer de son dernier gîte;
Un curé s’en allait gaiement
Enterrer ce mort au plus vite.
Notre défunt était en carrosse porté,
Bien et dûment empaqueté,
Et vêtu d’une robe, hélas! qu’on nomme bière,
Robe d’hiver, robe d’été.
Que les morts ne dépouillent guère.
Le pasteur était à côté,
Et récitait, à lôrdinaire,
Maintes dévotes oraisons,
Et psaumes et les leçons.
Et les versets et des répons :
« Monsieur le Mort , laissez-vous faire,
On vous en donnera de les façons;
Il ne s’agit que du salaire. »
Messire Jean Chouart couvrait des yeux son mort,
Comme si l’on eût dû lui ravir ce trésor,
Et des regards semblait lui dire :
« Monsieur le Mort, j’aurai de vous
Tant en argent, et tant en cire,
Et tant en autres menus coûts. »
Il fondait là-dessus l’achat d’une feuillette
Du meilleur vin des environs;
Certaine nièce assez propette
Et sa chambrière Pâquette
Devaient avoir des cotillons.
Sur cette agréable pensée,
Un heurt survient : adieu char.
Voilà Messire Jean Chaourt
Qui du choc de son mort à la tête cassée :
Le paroissien en plomb entraîne son pasteur;
Notre curé suit son seigneur
Tous deux s’en vont de compagnie.
Proprement toute notre vie
Est le curé Chouart, qui sur son mort comptait,
Et la fable du Pot au lait*
*Source. – .C’est la réalité qui a fourni à la Fontaine son sujet.
Je suis quand même surpris par les fortes réactions de certains qui me semblent mettre sur le même plan des actes immoraux et l’hypothèse, purement intellectuelle, de commettre ces actes. D’autres expériences, dont j’avais entendu parler il y a fort longtemps, montrent que, pour « acheter » une personne honnête, il n’y a pas besoin de la payer beaucoup. Sans doute parce qu’elle se sentirait d’autant plus « sale » qu’elle toucherait beaucoup d’argent. (C’est facile à tester en laboratoire en demandant aux cobayes de mentir.) Donc, soit elle accepte pour d’autres raisons que l’argent, soit elle refuse. Accepter beaucoup d’argent, c’est signifier que l’on sait le prix des choses malhonnêtes.
Or, dans le cadre de cette enquête, les prix montent jusqu’à 100.000 $ : cela montre que les cobayes n’ont pas été mis en situation de commettre les actes immoraux, seulement de les envisager en pensée. C’est complètement différent, et ça justifie mon opinion selon laquelle c’est une bonne idée pour attribuer une valeur mesurable à des jugements.
…Cobayes…S’émanciperont et deviendront cobras …Ne visant finalement qu’à suivre un exemple du modèle de la pensée actuelle, d’où l’urgence d’un travaille sur la pensée en générale.
Puisque la pensée crée, de la même façon , nous pouvons créer une nouvelle pensée mieux adaptée aux besoins de nos frères et non plus cobayes…Juste ou non?