Pourquoi le vote se fait à bulletin secret ?, par « Moi »

Billet invité

Le vote à bulletin secret est instauré en France en 1913, après d’âpres débats au parlement. Cette réforme rassemblait contre elle les députés dont la position sociale était la plus élevée. Les raisons en sont évidentes. Jusque-là, le vote à périodes déterminées était conçu comme une technique de ratification du pouvoir ; avec le secret grandit le risque de voir apparaître des opinions plus libres, plus individuelles, c’est-à-dire moins déterminées par l’ordre social établi. Que cette expression plus libre de la volonté populaire se soit produite ou pas, peu importe à cette étape de notre raisonnement. Ce qui compte pour nous est de savoir que le vote à bulletin secret est une tentative de donner le jour à une véritable liberté d’expression au moment d’élire les députés et surtout que cette liberté d’expression n’existait certainement pas en dehors de l‘isoloir.

Cette liberté n’existait pas pour une raison simple : les pressions sociales présidaient à la genèse de l’expression populaire. Ce qui peut sembler constituer une tautologie met néanmoins en évidence le fait que l’individu est toujours un élément dans un réseau de rapports de forces. On pourrait supposer que la possibilité de se soustraire à cette pression existe d’autant plus que l‘on est du côté des forces les plus puissantes. Autrement dit, si la société est hiérarchisée (et la France d’avant 1913 l’était certainement), plus on est haut dans la hiérarchie, plus on a de liberté d’expression, et de liberté tout court. Cette déduction nous paraît néanmoins fallacieuse car, outre que l’observation des comportements individuels des puissants (un roi de droit divin tel que Louis XIV par exemple) semble nous indiquer qu’eux aussi obéissent à des règles de conduite strictes, elle repose sur l’idée naïve que la spontanéité absolue existe pour les hommes. Cela reviendrait en effet à supposer que le sommet de la hiérarchie est en dehors du réseau social du rapport de forces, ce qui est une contradiction logique : le sommet est le sommet, pas un en-dehors sans quoi il n’est plus un sommet. La particularité et l’avantage d’être au sommet reposent donc sur autre chose que la liberté d‘expression.

Cet avantage, le bon sens populaire ainsi que maints penseurs de qualité du passé l’ont parfaitement cerné. Le puissant, celui qui est au sommet, est celui qui d’une part peut imposer sa volonté dans le plus grand nombre d’affaires impliquant la société entière, ce qui s’appelait autrefois le caprice du roi. D’autre part, il est celui qui peut le plus se soustraire aux corvées jugées les plus dégradantes par la société et, de manière associée, s’impliquer le plus dans les activités jugées les plus gratifiantes par la société. Mais un puissant qui aurait le malheur d’avoir des goûts ne correspondant pas à cette hiérarchie des valeurs et qui les exprimerait ouvertement risquerait, tout puissant qu’il est, de voir le courroux de la société s’abattre sur lui et de finir par perdre sa place, voire, tel un roi ayant la vocation de la serrurerie, sans la tête sur les épaules.

La liberté d’expression entendue comme pure spontanéité subjective étant un leurre y compris pour les plus puissants, il nous paraît maintenant normal que la tentative formulée par la réforme électorale de 1913 puisse être un échec au moins relatif. Certes, celui qui était en bas de l’échelle sociale a pu exprimer dans le secret de l’isoloir ce qu’il jugeait être sa volonté de manière moins contrainte. Certes, cela a sans doute amené quelque progrès dans les conditions par lesquelles la soumission s’exprimait car tous les soumis ne sont pas aveuglés et satisfaits de leur position sociale. Mais ce vote reste un vote conditionné, et sans même tenir compte du biais de la représentativité, en aucune façon cela ne pouvait fondamentalement changer le caractère hiérarchisé et inégalitaire de la société française. Preuve en est que le vote à bulletin secret est toujours nécessaire et que sans lui les pressions sociales qui se matérialisent toujours produiraient le même effet qu’avant la réforme, peut-être même plus qu’à l’époque, vu la précarité sociale et le danger de déclassement qui est actuellement le lot commun de la majorité.

Le vote, même à bulletin secret et au suffrage universel, ne peut donc amener l’égalité entre membres d’une société. Cette illusion renverse l’ordre de causalité et pousse les citoyens à s‘imaginer qu’en parodiant le comportement de citoyens égaux, ils le deviendront. Il est ironique de parler encore de progrès démocratique à propos de nos contemporains qui se laissent leurrer par un sophisme que les anciens savaient très bien éviter. Ces derniers savaient que la liberté n’était pas affaire de spontanéité mais de rapport de forces. Qu’il s’agissait moins d’être indéterminé que d’équilibrer les déterminations. Qu’il s’agissait moins d’être libre que d’être relativement libre. Ils savaient que la liberté repose avant tout sur l’égalité et que pour fonder une démocratie véritable composée de citoyens exprimant leur citoyenneté par le vote, il fallait d’abord des citoyens, c’est-à-dire l’instauration de l’égalité des conditions entre membres de la communauté politique par une nouvelle répartition des moyens de subsistance (souvent des réformes agraires). Non pas l’égalité stricte, mais le respect de certaines bornes qui devaient ensuite être strictement respectées, au risque de se voir condamné à l’exil par l‘ostracisme. Tels les Éphésiens qui, expulsant Hermodore, disaient la vérité toute franche sur le principe premier d’une démocratie : « Qu’il n’y ait personne qui soit meilleur que nous ; s’il y en a un, qu’il aille vivre avec d’autres gens ». C’est pourquoi, à l’époque, l’expression de la volonté populaire n’avait pas besoin du secret de l’anonymat.

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181 réponses à “Pourquoi le vote se fait à bulletin secret ?, par « Moi »”

  1. Avatar de Etienne
    Etienne

    En résumé: Elections, piège à cons!

    1. Avatar de Le Renard
      Le Renard

      tout a fait Élections, piège à cons

      c’est juste pour faire croire aux citoyens qu’ils ont un pouvoir de décision

      mais on le voit bien qu’avec l’Europe, le peuple ne décide de rien

    2. Avatar de Moi
      Moi

      @Le Renard : « c’est juste pour faire croire aux citoyens qu’ils ont un pouvoir de décision »

      Si « les citoyens » n’ont pas de pouvoir de décision c’est que ce ne sont pas des citoyens réels. Ces citoyens formels ont juste des droits formels. Dit de manière plus crûe, nous sommes dans un régime aussi démocratique que les démocraties populaires type URSS. Les différences entre notre régime et ces anciens régimes de l’Est, c’est que traditionnellement notre société est un poil plus égalitaire. Mais cela ne doit pas grand chose au régime que nous avons, c’est culturel en un sens plus large, nos sociétés étaient déjà plus égalitaires au XVIè s. et par conséquent les rois français déjà relativement moins brutaux que les tsars russes. En un sens, on peut tout de même partout remarquer un progrès depuis quelques siècles (Poutine n’est pas Ivan le Terrible et Sarko n’est pas Henri III) et les idées libérales en sont pour une part responsables. Des droits formels, c’est déjà ça de pris.

    3. Avatar de Cécile
      Cécile

      je ne suis pas convaincue que nos élus (qui sont nos élus que nous ayons voté ou pas) votent à bulletins secrets à l’assemblée nationale ou au sénat

    4. Avatar de Epapel
      Epapel

      « En résumé: Elections, piège à cons! »

      Alors les bulletins de vote qui restent sont le compte en banque les actions.

      Vive la démocratie de l’argent.

  2. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    « Ils savaient que la liberté repose avant tout sur l’égalité et que pour fonder une démocratie véritable composée de citoyens exprimant leur citoyenneté par le vote, il fallait d’abord des citoyens, c’est-à-dire l’instauration de l’égalité des conditions entre membres de la communauté politique par une nouvelle répartition des moyens de subsistance (souvent des réformes agraires). »

    Mon billet sur l’égalité aurait-il fait des émules? 🙂

    1. Avatar de Moi
      Moi

      En tous cas, je vous lis attentivement. 🙂

    2. Avatar de zebulon
      zebulon

      la poule et l’oeuf

    3. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      Tant qu’on ne tombe pas dans le combat de coqs ça devrait aller 🙂

    4. Avatar de Crapaud Rouge

      Oui, et puis des fois c’est combat de coqs avec crapaud, ça ne peut pas aller ! 🙂

    5. Avatar de Jérémie

      Un petit aiglon de passage que disent-ils aujourd’hui dans cette partie de la basse-cour,

  3. Avatar de timiota
    timiota

    Sur l’égalité et le respect :
    Respect In an Age of Inequality
    existe traduit en français.

    In the uncertain world of “flexible” social relationships, all are troubled by issues of respect: whether it be an employee stuck with insensitive management, a social worker trying to aid a resentful client, or a virtuoso artist and an accompanist aiming for a perfect duet.

    Opening with a recollection of growing up in Chicago’s infamous Cabrini Green housing project, Sennett explores the factors that make mutual respect so difficult to achieve. Even in a perfect world, inequalities of ability remain. Adults who are dependent face challenges in earning both self-respect and respect from others. Compassion degrades into condescension, due to both impersonal bureaucracy and intrusive volunteerism.

    In Respect, In a Age of Inequality, Sennett investigates from the world of music how self-worth can be nurtured in an unequal society, how self-esteem must be balanced with feeling for others, and how mutual respect can forge bonds across the divide of inequality.

    1. Avatar de liervol
      liervol

      ça ne veut rien dire 2 me de millionnaires, si la résidence principale en fait partie comme les paysans de l’île de Ré ou ceux qui possède une PME, être riche ce n’est pas ça, être riche c’est avoir des millions en trop qui dorment sur des fonds et qui ne manquent pas pour vivre le quotidien.

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      @liervol

      Z’avez été élevé chez les jésuites ou quoi ?
      Les causes et les fins de la richesse objective, réputées bonnes ou mauvaises ou pas, hasardeuses ou pas, justes ou pas, importent peu. Ce qui « compte », c’est le chiffre total en bas de l’addition, point barre.
      Et le chiffre total subséquent de la soustraction fiscale. Ce dernier semble manifestement avoir été durablement et délibérément insuffisant dans ce pays de « patrimoine méritocratique »…

      Abstenez vous d’én rajouter une couche dans la défense d’une soi-disant richesse vertueuse, certains le font très bien, jusqu’à être payé pour le faire, en toute discrétion bien entendu. D’autres se font même élire aux plus hautes charges de cette République pour se fader avec zèle et bienveillance ce taf hautement stratégique et rémunérateur.
      Cela porte un nom : la prévarication.
      Parce que défendre les intérêts de deux millions de millionnaires plus ceux de quelques poignées de milliardaires, je n’appelle pas cela défendre les intérêts d’une nation démocratique. C’est très exactement le contraire. À plus forte raison si prendre ce parti là assure à celui qui s’y soumet un taux de réussite sensiblement et bizarrement amélioré dans ses tentatives de conquête du pouvoir.

      On est bien loin des considérations nimbées de préciosité et de spéciosité sur les mérites respectifs du vote secret ou à main levée…

      Je préférerais de beaucoup que l’on se penche sur l’étrange mystère du secret fiscal…

    3. Avatar de Moi
      Moi

      @vigneron: « On est bien loin des considérations nimbées de préciosité et de spéciosité sur les mérites respectifs du vote secret ou à main levée… »

      Si vous parlez de mon texte:
      En ce qui concerne la forme, je vous laisse juge. En ce qui concerne le fonds, il ne traite pas de cela. Lisez au moins le titre.

  4. Avatar de Charles A.
    Charles A.

    Tout cela est juste,
    Ajoutons que le vote, dans une société où tout s’achète,
    et où l’Etat est prêt à annuler par l’argent ou la force
    toute alternative à la tyrannie du capital, ne peut être libre.

    Je vote
    Tu votes
    Il vote
    Nous votons
    Vous votez
    Ils profitent

    1. Avatar de baloo
      baloo

      Coucou,

      Qui çà ils ? Il n’y a pas de « ils ».

      La liberte se prend, elle ne se donne pas Personne ne distribue comme çà des pincées de liberté. Il n’y a pas de « ils », ce commentaire est malsain.

      Il y avait un tres beau point de vue de jacques attali sur l’equilibre impossible à trouver entre liberté, egalité, fraternité, ces mots, ces concepts, pas du tout choisi par hasard par les revolutionnaires.

      Bonne journée

      Stéphane

    2. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      C’est balo, ça, de ne rien voir.

      « Ils » arrêtent la démocratie aux portes de leur taule,
      jettent aux ordures les votes qui ne leur conviennent pas,
      depuis leur tuerie au Chili en 1973, jusqu’au référendum sur le TCE foulé aux pieds.

      « Ils » contrôlent tout, sauf l’aspiration à la liberté, à l’égalité, à la fraternité.
      Paul a raison: la colère monte.
      « Ils » (ceux que balo ne veux pas voir) devront céder
      devant l’exigence de la raison, de la justice.

      Le Credit Suisse, lui, a mis ses lunettes: « ils » sont 2,2 millions de millionnaires en France,
      troisième rang au monde:
      http://bellaciao.org/fr/spip.php?article107558

    3. Avatar de methode
      methode

      baloo, vous ‘flippez’.

    4. Avatar de methode
      methode

      baloo, ‘ils’ c’est en fait et avant tout les 2% de gens qui captent 50% du patrimoine mondial..

  5. Avatar de Piotr
    Piotr

    Que ceux qui sont d’accord avec » Moi « ,lèvent la main;le retour des AG (assemblées générales) va en émouvoir quelques uns .

    1. Avatar de Cécile
      Cécile

      dans les assemblées de copropriétaires (la plupart des assemblés de mutuelles et autres associations) l’abstension compte pour un NON
      ce n’est pas tout à fait ça, il faut refaire une deuxième assemblée (et alors les absents, reviennent à leur rôle d’abstentionnistes, l’abstentionniste a toujours tord …

  6. Avatar de AntoineY
    AntoineY

    Ce qui est amusant, c’est que Moi donne une explication de ce qui se passe dans un contexte de type « républicanisme athénien » (la vie la plus réussie est la vie consacrée à la discussion des choses publiques, et c’est là la raison pour laquelle l’anonymat n’était même pas concevable: c’eut été en contradiction avec les idéaux existentiels de l’époque, le rapport grec à l’immortalité, à la gloire et à la parole) fondée sur une manière de concevoir les choses politiques enracinée dans le « républicanisme romain » (on est libre quand on n’est pas dominé).

    Disons que le républicanisme athénien renvoie à ce que les Modernes ont appelés « liberté positive ». Et que le républicanisme romain renvoie à la liberté « négative » des Anciens. Les deux positions peuvent être antagoniques (en accord pour ce qui relève de la conception de l’essence de la loi et de la raison d’Etat, mais indépendantes voire en opposition franche sur quasiment tout le reste).

    Une implication immédiate: la prétendue opposition entre liberté positive des Anciens et liberté négative des Modernes, telle que théorisée par B. Constant (qui considérait à raison Rousseau comme le dernier des Anciens) n’est que de la poudre aux yeux. Un pur coup de force publicitaire, car les Anciens connaissaient aussi la liberté négative, sous la forme que Moi lui donne.
    A partir du XIXe, socialisme (au sens large: le marxisme puis ses avatars sociaux-démocrates) et le libéralisme politique (puis ses avatars libertariens) ont pris toute la place, renvoyant dans les limbes la tradition républicaine qui courait d’Aristote à Rousseau, en passant par Machiavel.

    Il faudra attendre les récents travaux de M. Pocock et de P. Pettit pour que soit exhumée cette tradition oubliée (en France cette tradition est resté dans l’inconscient collectif, et on pourrait peut-être y rattacher certaines formes de catholicisme social ou des positions tenues par un Gambetta ou un De Gaulle…) et corrigée l’erreur des Modernes (selon laquelle les Anciens ne connaissaient pas la liberté négative).

    Il est certain toutefois que ceux qui s’en revendiquent depuis (on parle de « néo-républicanisme romain ») ont une influence grandissante. La difficulté de ce courant étant, sur le plan théorique, d’étendre cette conception politique de la théorie du gouvernement civil à la théorie économique (ce que socialisme et libéralisme avaient su bien faire). Moi s’inscrit d’ailleurs ici dans la plus pure tradition de la pensée républicaine, en cherchant à mettre en rapport, sur le plan normatif, caractéristiques d’une procédure de décision collective « anonymat », et « idéal de non-domination ».

    1. Avatar de Moi
      Moi

      Merci pour ce commentaire, que j’approuve entièrement, et en particulier pour les références que vous me fournissez. Faisant de la prose républicaine à la manière de Mr Jourdain, je m’en vais potasser ces auteurs.

    2. Avatar de zébu
      zébu

      Mendès France, pour l’implication systématique du citoyen dans le débat politique (hors des élections) comme condition nécessaire à la vie politique et pour avoir appliqué à autrui ce principe du ‘on n’est libre que quand on n’est pas dominé’, à plusieurs reprises (Indochine, Maroc, Tunisie), et pour soit-même (JO Berlin, résistance, démissions, opposition à De Gaulle).

      Jaurès, par son idéalisme (La République sociale, fusion du républicanisme et du socialisme) et aussi son admiration pour Gambetta.

      « Oui, par le suffrage universel, par la souveraineté nationale, qui trouve son expression définitive et logique dans la République, vous avez fait de tous les citoyens, y compris les salariés, une assemblée de rois. C’est d’eux, c’est de leur volonté souveraine qu’émanent les lois et le gouvernement : ils révoquent, ils changent leurs mandataires, les législateurs et les ministres ; mais, au moment même où le salarié est souverain dans l’ordre politique, il est dans l’ordre économique réduit à une sorte d’esclavage ».
      pp 193-194, « Jaurès Rallumer tous les soleils », ed. Omnibus.

      « Et c’est parce que le socialisme apparaît comme seul capable de résoudre cette contradiction fondamentale de la société présente, c’est parce que le socialisme proclame que la République politique doit aboutir à la République sociale, c’est parce qu’il veut que la République soit affirmée dans l’atelier comme elle est affirmée ici, c’est parce qu’il veut que la nation soit souveraine dans l’ordre économique pour briser les privilèges du capitalisme oisif, comme elle est souveraine dans l’ordre politique, c’est pour cela que le socialisme sort du mouvement républicain. C’est la République qui est le grand excitateur, c’est la République qui est le grand meneur : traduisez-la donc devant vos gendarmes ! »

      ‘traduisez-la donc devant vos gendarmes’ …
      Forcément, quand on lit ça, ça fouaille les tripes.

    3. Avatar de zébu
      zébu

      A mon sens (et je dois sûrement avoir tort), Mendès France fut le dernier républicain français, du moins tel que vous le définissez.

    4. Avatar de Moi

      @zébu: « Mendès France fut le dernier républicain français »

      Le dernier « en haut » vous voulez dire.

      « mais, au moment même où le salarié est souverain dans l’ordre politique, il est dans l’ordre économique réduit à une sorte d’esclavage  »

      Ici Jaurès me semble louper un truc. Dans la Cité, il n’y a pas d’ordre économique à côté d’un ordre politique. L’ordre politique englobe toute la vie de la Cité. Un Ancien n’aurait jamais conçu que l’on puisse être un citoyen dans l’agora et réduit à l’esclavage par ailleurs. J’en déduis que le salarié n’est pas un vrai citoyen et qu’il s’illusionne complètement sur sa condition politique lors du vote.

    5. Avatar de zébu
      zébu

      @ Moi :
      Oui, le dernier responsable politique (qu’il ait été en exercice ou non). A sa mort, en 1982, une autre ‘génération’ politique advint.
      Pour Jaurès, je ne crois pas qu’il ait ‘loupé’ quelque chose, au contraire. Il me semble, qu’en tant qu’idéaliste, il était bien un de ces ‘anciens’, considérant qu’il ne pouvait y avoir de ‘césure’ dans la conception de la ‘polis’. Et que c’est pour cette raison, par son analyse socialiste, qu’il exprime le hiatus entre République et réalité, selon lui produite par le hiatus existant entre la souveraineté politique existante (‘formelle’, dirais-tu, au travers du vote) et la souveraineté économique du citoyen, non advenue et qu’il appelle de ses voeux.
      C’est ce qu’il appelle ‘la sociale’ : la République Sociale.
      A la différence des guédistes, par exemple, Jaurès est à part quant à sa conception de la République et du socialisme : le socialisme s’inscrit dans la République, y prend sa source, se projette à partir de et ne fait que finaliser le projet républicain.
      Conception idéaliste s’il en est mais exigeante et somme toute, vraie (à mon sens).
      Ce qui rejoins (ou prolonge) ce que tu décris concernant le vote au suffrage universel, me semble-t-il. Pour autant, Jaurès a toujours refusé, à l’inverse des autres socialistes, de ne pas s’inscrire dans le cadre politique de la République, notamment du vote.
      En ce sens, il n’est pas marxiste et y même opposé sur la stratégie politique.
      Cordialement.

    6. Avatar de Moi

      @zébu: « Pour autant, Jaurès a toujours refusé, à l’inverse des autres socialistes, de ne pas s’inscrire dans le cadre politique de la République, notamment du vote. »

      C’est là ce que je critique dans mon texte. S’il conçoit qu’il ne s’agit pas de citoyens réels qui vont voter (car ils sont esclaves en-dehors de l’isoloir), comment peut-il penser que le vote va les rendre citoyens?

    7. Avatar de zébu
      zébu

      @ Moi :
      Ce n’est pas parce que c’est suffisant que ce n’est pas néanmoins nécessaire … 🙂
      Jaurès ne l’a jamais nié, au contraire, il le revendique. Mais il revendique aussi l’héritage républicain de souveraineté nationale, comme outil de transformation sociale. Il n’est pas dans une logique dichotomique, ‘bien’/’mal’, ‘suffisant/insuffisant’ mais de dynamique. Je ne peux pas retrouver ses autres textes, sur cette question du suffrage et de la souveraineté nationale, mais celui que j’ai indiqué indique quel est son point d’origine et quel est son point d’arrivée.
      Sur ce point, il est alors en opposition avec toi, qui considère que le vote est non seulement insuffisant mais qu’il est même sans doute une des conditions de la perpétuation de cette souveraineté ‘incomplète’, car la souveraineté nationale obèrerait ou occulterait la possibilité d’une souveraineté ‘complète’, y compris économiquement.
      Jaurès prend acte je pense du contexte dans lequel les citoyens contemporains s’insèrent, soit la souveraineté nationale, comme un cadre imparfait, d’où partir : un ‘idéalisme pragmatique’, je dirais
      Les finalités sont néanmoins identiques.
      A l’inverse, les marxistes considéraient que la souveraineté nationale était en soit un obstacle à la ‘souveraineté complète’ ou à la révolution prolétarienne. En ce sens, Jules Guesde s’est opposé à Jean Jaurès contre l’entrée dans le gouvernement de Waldeck-Rousseau d’Alexandre Millerand en 1900, ce qui ne l’empêcha pas, 3 jours après la mort de Jaurès, d’enter comme … ministre ‘bourgeois’ au sein d’un gouvernement d’union nationale lors de la première guerre mondiale (guerre ‘bourgeoise’ s’il en fut) !
      L’acte de voter en démocratie athénienne et en République romaine, à ma connaissance , n’était pas rejeté par les ‘anciens’, ni même par Rousseau (dans la souveraineté populaire). Il était lié à l’exercice d’une souveraineté populaire, souveraineté fort difficile (aux dires mêmes de Rousseau) à exercer intégralement dans les nations modernes, quand on sait que les ‘anciens’ eux-mêmes l’exerçaient sur une population civique restreinte et que les soviets ont échoué à transcender la représentation (ou plutôt, on parfaitement réussi à créer une représentation … bureaucratique).
      A mon sens, la suppression du vote est une illusion, illusion dangereuse par ailleurs, se basant sur des fondements historiques restreints et spécifiques (Athènes, Rome), par ailleurs en contradiction avec les droits naturels, définis notamment par Rousseau (égalité, notion absente en tant qu’universalisme chez les ‘anciens’).
      Jaurès le savait. Et il en a tiré les conclusions.
      A mon sens, l’Histoire lui a donné raison, contre Guesde et les marxistes. Mais aussi, en tenant compte du contexte de son histoire, contre une ‘mythification’ des ‘anciens’.

    8. Avatar de Moi

      @zébu: « car la souveraineté nationale obèrerait ou occulterait la possibilité d’une souveraineté ‘complète’, y compris économiquement. »

      Qu’entends-tu (ou Jaurès) par « souveraineté nationale »? Comment peut-il y avoir souveraineté nationale si une clique est au pouvoir? Autrement dit, il ne peut pas y avoir de véritable souveraineté nationale s’il n’y a pas de véritables citoyens. Jaurès se leurre.

      « Jaurès prend acte je pense du contexte dans lequel les citoyens contemporains s’insèrent, soit la souveraineté nationale, comme un cadre imparfait, d’où partir »

      Et c’est ce que je dis qui a été un échec car né d’une illusion.

      « A l’inverse, les marxistes considéraient que la souveraineté nationale était en soit un obstacle à la ‘souveraineté complète’ ou à la révolution prolétarienne. »

      Ce n’est pas ma position non plus. Je ne pense pas que la souveraineté nationale soit un obstacle, je pense que la souveraineté nationale n’existe pas et qu’elle doit d’abord être construite.

      « ministre ‘bourgeois’ au sein d’un gouvernement d’union nationale lors de la première guerre mondiale (guerre ‘bourgeoise’ s’il en fut) ! »

      Cohérent. Il pensait que la souveraineté nationale existait, comme Jaurès, et a par conséquent participé à un gouvernement bourgeois, pensant qu’il s’agissait d’un gouvernement national. Roulé dans la farine quoi.

      « L’acte de voter en démocratie athénienne et en République romaine, à ma connaissance , n’était pas rejeté par les ‘anciens’, ni même par Rousseau (dans la souveraineté populaire). »

      Bien sûr qu’il n’était pas rejeté. C’est le droit et le devoir d’un citoyen.

      « A mon sens, la suppression du vote est une illusion, illusion dangereuse par ailleurs »

      Ce n’est pas du tout ma position. Il faut le vote, mais un vrai vote. Et pour cela, il faut d’abord des citoyens, des vrais citoyens. Les Anciens établissaient d’abord des vrais citoyens (par des réformes agraires instaurant l’égalité relative) et puis ensuite seulement les institutions démocratiques telles que le vote. Jamais le vote d’esclaves n’en fera des citoyens, c’est juste une illusion créée par les maîtres pour que l’esclave oublie sa condition d’esclave.

      « A mon sens, l’Histoire lui a donné raison, contre Guesde et les marxistes. »

      A mon sens Jaurès a totalement échoué. Les esclaves ont juste amélioré leur confort et cela grâce à l’épée de Damoclès communiste, pas à Jaurès. Une fois cette épée de Damoclès disparue, nous vivons un retour tout schuss au XIXè s.

    9. Avatar de vigneron
      vigneron

      @zebu et moi

      « 14/18 guerre bourgeoise, s’il en fut » (du canon ?)

      Pas d’accord sur votre accord.
      Guerre bourgeoise, peut-être, sans doute, mais en tout cas sûrement secondairement ! Car d’abord et avant tout guerre essentiellement de Nation, guerre nationaliste, guerre nationale. Nec plus ultra de la guerre nationale, de l’Atlantique à l’Oural. À en faire crever derechef, et de honte cette fois, le pauvre Hegel dans sa tombe ! La mort des nations, la fin de l’histoire, tu parles, Charles !
      Illusion nationale je veux bien, mais illusion à vingt millions de morts, ça commence à faire pour une illusion nationale ! Et pour une illusion bourgeoise, n’en parlons pas !
      Surtout qu’on a remis ça vingt ans après. Et trois ou quatre fois plus de morts à la clé. Guerre bourgeoise encore ? Arrêtez le délire. Et de prendre tous les citoyens imparfaits, forcément imparfaits, pour des cons juste bons à faire de la chair à canon, des ventres à coca, des cerveaux pubo-disponibles, des bons à crever !
      Faut pas pousser.

    10. Avatar de Moi

      @vigneron: La guerre est faite par des gens qui ne se connaissent pas et qui se tuent,
      au profit de gens qui eux, se connaissent et ne se font jamais de mal.
      [Paul Valéry]

    11. Avatar de vigneron
      vigneron

      @Moi

      « Les peuples qui se sacrifient meurent par des idées. Mais ceux qui les sacrifient vivent pour des intérêts. »
      Romain Rolland

      Dois-je entendre que vous accordez plus d’importance aux intérêts de ceux qui font mourir qu’aux idées de ceux qui meurent ? Voire que ces idées ne seraient qu’un appendice utile de ces mêmes intérêts ?

      J’en suis désolé, mais, pour le pire sans doute, 14/18 démontre avant tout la puissance du fait national. De la simple représentation collective de l’idée de Nation souveraine en tout cas, si vous préférez. Puisque nous ne causons jamais que de représentations, comme de bien entendu…Toute autre lecture n’est que contingente, accessoire. Et, finalement, historiquement anecdotique.

      « Le Moi est haïssable… mais il s’agit de celui des autres. »

      Et comme disait notre cher Descartes tout crument : « Nous pouvons nier la vérité, si nous avons en vue d’affirmer par là notre liberté ».
      Mais attention à ne pas aller trop loin…
      Paul Valéry

    12. Avatar de Moi

      Voire que ces idées ne seraient qu’un appendice utile de ces mêmes intérêts ?

      Dans le cas de 14-18, c’est assez clair il me semble.

    13. Avatar de Rosebud1871
      Rosebud1871

      @vigneron 14 octobre 2010 à 00:04
      « Guerre bourgeoise, peut-être, sans doute, mais en tout cas sûrement secondairement ! »
      C’est dans les tranchées qu’ils ont poursuivis les discussions d’avant guerre. Ça a eu quelques effets. Ce n’est pas si simple de fabriquer une identité nationale, il faut de l’artillerie, ensuite ça colle aux basques, et même aux bottes. Chocs d’empires en 14, mâtinés d’intérêts bourgeois nationaux. Les bourgeois ont dévissés les têtes couronnées d’alors sauf l’imprévu à Pétrograd.

    1. Avatar de Cécile
      Cécile

      je ne lis plus le monde depuis le référendum pour le traité constituionnel

  7. Avatar de regoris
    regoris

    je pense que le vote soit secret ou non,c’est quand même l’influence de l’argent qui aide..
    Des que l’attirance du profit est la à n’importe quel niveau ,on ne peut plus parler de Liberté et de démocratie .

    1. Avatar de bachibouzouk
      bachibouzouk

      Peut on separer le pouvoir politique du pouvoir economique ?

  8. Avatar de roma
    roma

    « Tels les Éphésiens qui, expulsant Hermodore, disaient la vérité toute franche sur le principe premier d’une démocratie : « Qu’il n’y ait personne qui soit meilleur que nous ; s’il y en a un, qu’il aille vivre avec d’autres gens »;
    mais où est donc Hermodore ???
    bon ne boudons pas notre plaisir, Moi: 3,5 millions de personnes de personnes dans la rue ça se fête:
    http://www.youtube.com/watch?v=PjThbylqXdI&feature=related

    1. Avatar de Moi
      Moi

      C’est un début. Malheureusement, quand les gens sont dans la rue c’est tout le contraire d’un signe de santé démocratique.

    2. Avatar de Fab

      Tout va bien, on se calme. On est sur la bonne voie : les jeunes descendent dans la rue pour qu’on ne touche pas à leur retraite et (donc) pour qu’ils puissent bosser au plus vite ! Ouahhh ! Ça fait plaisir : « Papa : je veux être salarié ! C’est le rêve de ma vie ! J’ai parfois des réminiscences de ma vie intra-utérine où déjà je rêvais de ce monde de rêve ! Non non n’insiste pas, n’essaie pas de me retenir, ça ne sert à rien, j’ai foi dans la consommation servile ! »

      Sauvé ! Le système est sauvé ! Réjouissons-nous mes frères et soeurs, alléluia, louons Jah, hosanna ! Aussi, dans l’allégresse générale, osons :

      – Achetons le maximum de produits chinois afin que nos frères et camarades du milieu puissent eux aussi accéder au totalitarisme bienveillant du capitalisme, qui soyons en surs leur ouvrira les portes de la démocratie à bulletin secret. Et oui c’est bien connu : quand on passe une bonne partie de son temps aux fourneaux et l’autre à manger on a tout son temps d’esprit disponible : on éclaire la société à la Aristote, de l’intérieur.

      – Remettons-nous un coup d’illusion démocratique afin de ne pas nous laisser déborder par nos jeunes : redonnons un coup de jeune à notre totalitaire capitalisme, régulons-le afin que nous puissions le servir encore servilement, avec un éclairage extérieur à la Platon.

      Une remarque : si ce message n’est pas clair à la première lecture : recommencez, ça viendra. Non, c’est pas ça : si ce message n’est pas clair c’est la faute à roma avec sa musique qui secoue les neurones. Je me venge : http://www.youtube.com/watch?v=ui-Q3ToW674

      PS : Superbe présentation des pages ! Et le fait de pouvoir répondre sous le message concerné est une idée géniale !

    3. Avatar de roma
      roma

      à quel billard joue t-on moi?
      je ne vois plus le binz, la boule…
      entre
      « nous sommes dans un régime aussi démocratique que les démocraties populaires type URSS » ( Anna Politkovskaïa, l’espion russe du FSB Alexandre Litvinenko, assassinés pour s’être levé contre la boucherie en Tchéchénie)
      et
      « Malheureusement, quand les gens sont dans la rue c’est tout le contraire d’un signe de santé démocratique.
      aidez-moi, éclairez-moi moi sur ça, Cécile ne m’en veuillez pas:
      http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/10/12/la-chine-communiste-decouvre-le-droit-des-travailleurs_1424494_3234.html#xtor=RSS-3208

      (à part ça je fais parti de ceux qui ne votent plus depuis de longues années et qui en réunion ou sur une mouche ne lève jamais la main)

    4. Avatar de roma

      Fab, et Lucio Urtubia, génial maçon anarchiste faussaire qui arnaqua la banque américaine, la City Bank à hauteur de 115 millions de dollars ! c’est une patience appliquée à la monnaie toute aussi noble que celle à quoi s’attelle PSdJ: http://www.youtube.com/watch?v=Ol8Pt9dDiv0
      à propos de maçon j’y pense, ancien de Lotta Continua, Erri de Luca;
      J’attache de la valeur à toute forme de vie, à la neige, la fraise, la mouche.
      J’attache de la valeur au règne animal et à la république des étoiles.
      J’attache de la valeur au vin tant que dure le repas, au sourire involontaire, à la fatigue de celui qui ne s’est pas épargné, à deux vieux qui s’aiment.
      J’attache de la valeur à ce qui demain ne vaudra plus rien et à ce qui aujourd’hui vaut encore peu de chose.
      J’attache de la valeur à toutes les blessures.
      J’attache de la valeur à économiser l’eau, à réparer une paire de souliers, à se taire à temps, à accourir à un cri, à demander la permission avant de s’asseoir, à éprouver de la gratitude sans se souvenir de quoi.
      J’attache de la valeur à savoir où se trouve le nord dans une pièce, quel est le nom du vent en train de sécher la lessive..
      J’attache de la valeur au voyage du vagabond, à la clôture de la moniale, à la patience du condamné quelle que soit sa faute.
      J’attache de la valeur à l’usage du verbe aimer et à l’hypothèse qu’il existe un créateur.
      Bien de ces valeurs, je ne les ai pas connues.
      ( in Å’uvre sur l’eau/ Erri de Luca. – Seghers 2004)

      pour éviter toute fatigue Fab je bosse le moins possible (c’ad trop) et j’ai bossé le plus tard possible: la retraite est le cadet de mes soucis, j’ai choisi la voie de l’insouciance. toutes ces manifs sont pour moi l’expression de liberté et qu’importe les jugements particuliers qu’on peut en avoir… je me suis exilé dans les montagnes Helvètes (de youtube d’ici pas de droit d’accès à votre lien) et je sais à quel point la peur et le management des consciences fonctionnent sous un régime fatal. sortir de l’hibernation même si pour des mirages c’est déjà ça. le chemin se fait en marchant comme le rappelle Lucio Urtubia.

    5. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      @ FAB

      Je ne vois pas le rapport entre société de consommation et retraite.
      Avoir une retraite c’est disposer de revenus suffisants pour simplement vivre.

      Dans l’affaire la question du salariat est secondaire. Les salariés présents et futurs ne défilent pas pour avoir des salaires mais des revenus. Ce n’est donc pas leur condition salariée qui est déterminante dans l’affaire. Beaucoup se passeraient bien de leur travail sans grand intérêt pour vaquer à de meilleurs occupations.

      Il se trouve que dans le rapport de force qui oppose salariés, entrepreneurs et investisseurs, la grande masse des salariés est en position défavorable. La réforme des retraite — mais cela aurait pu être autre chose — est donc un moyen pour les travailleurs et chômeurs de peser dans la balance. Les jeunes c’est très clair descendent dans la rue parce qu’ils craignent qu’ils n’auront pas le annuités suffisantes pour avoir une retraite décente de même d’ailleurs qu’un certain nombre d’entre nous qui avons connu des périodes de chômage.

      On a beaucoup parlé de ceux qui auront moins en proportion du nombre d’années qu’ils ont travaillé, en l’occurrence tous ceux qui ont commencé tôt. Mais de ceux qui à l’inverse n’ont pas travaillé il en a été beaucoup moins question. Or nous sommes là au coeur du sujet. Celui de l’inégal partage des revenus qui aboutit à faire du travail cette chose aliénante dont vous nous parlez souvent à juste titre. Je le répète, la question n’est pas celle du salariat mais celle des revenus.

    6. Avatar de Fab

      Merci roma,

      Belle définition de la valeur ! Comme quoi c’est possible de bosser « le moins possible ». Et ça serait encore mieux pour tout le monde si les accros de la consommation et donc nécessairement du travail et de la production et de la pollution, bref si le capitalisme n’était pas si totalitaire ou si les accros n’étaient pas tant sous son emprise…

      Pierre-Yves D.,

      Le rapport entre société de consommation et retraite : la retraite est la carotte, le graal qui fait accepter au salarié l’inanité de son travail, pour consommer, ou si vous préférez l’inanité de sa consommation. Vous allez me dire que chacun est libre de faire ce qu’il veut de sa vie. Oui, mais d’une part il ne l’est pas réellement parce qu’il baigne dès sa naissance dans le bain de la consommation (et donc du travail etc.) et ne sait pas (c’est aujourd’hui une démarche que beaucoup doivent entreprendre, s’ils le désirent et s’ils y parviennent, parfois aidés par des médicaments ou des psy, imaginez un peu !) que la valeur peut quasiment se limiter à la définition qu’en donne Erri de Luca (voir le post de roma au-dessus), et d’autre part (inspirez…) il transmet à son environnement le totalitarisme du capitalisme en ne tolérant pas ceux qui ne sont pas touchés. Se battre pour défendre sa retraite c’est implicitement accepter le salariat. Pour reprendre votre image, il est possible de peser dans la balance, mais il est également possible de sauter de la balance…la chute de l’autre plateau se faisant alors toute seule.

      Vous parlez de revenus, notamment à la retraite. Ceux qui auront accumulé de la valeur « Erri de Luca » couleront j’en suis sûr une retraite heureuse.

      Nous vivons dans une société « à la Platon » : la lumière interne à la société ne peut venir que de l’intérieur. Et c’est possible : il suffit d’en parler, c’est contagieux.

    7. Avatar de Moi

      @roma: « « Malheureusement, quand les gens sont dans la rue c’est tout le contraire d’un signe de santé démocratique.
      aidez-moi, éclairez-moi moi sur ça »

      Dans une société démocratique, les citoyens ne défilent pas, ils vont à l’agora ou ce qui en tient lieu et décident en commun. Lorsqu’il y a des manifestations, il n’y a pas de démocratie. Il y a juste des esclaves qui montrent leur mécontentement vis-à-vis de la décision de leurs maîtres.

    8. Avatar de roma

      moi vous ne me répondez que sur la deuxième bande que touche la boule;
      donc effectivement ce monde est privé d’agora. sans agora nous sommes esclaves. sans dieu nous sommes perdu. l’esclave et le mécréant que je suis croit néanmoins saisir l’intelligence contenue dans les effets de l’agora. mais la boule venait de là: « nous sommes dans un régime aussi démocratique que les démocraties populaires type URSS ». et je ne sais rien de ce qu’est une société démocratique pour laquelle, de démocratie directe j’ai milité un bon moment j’avais quinze ans; j’entends qque chose de la démocratie quand les ouvriers chinois se soulèvent, il faut un autre vitalité que celle à commenter ou articuler des pensées depuis un royaume qui n’existe qu’aux oubliettes.

    9. Avatar de Moi

      j’entends qque chose de la démocratie quand les ouvriers chinois se soulèvent, il faut un autre vitalité que celle à commenter ou articuler des pensées depuis un royaume qui n’existe qu’aux oubliettes

      roma, seuls les « esclaves » se révoltent, les ouvriers chinois qui se soulèvent peuvent peut-être faire surgir la démocratie, mais c’est bien la preuve qu’ils n’en profitent pas encore. Pour devenir citoyen il faudra sans doute en passer par là, mais c’est un but à atteindre, pas un déjà donné.

      Je n’avais pas pour objectif de dénigrer les manifestations, je fais juste un constat sur ce dont elles sont le signe.

    10. Avatar de vigneron
      vigneron

      @moi

      (pardon, c’est un peu du vrac-benné ce qui suit. 🙂 )

      J’ai de plus en plus de mal à vous suivre…

      D’abord juste un mot sur l’ambiguïté de votre dernière phrase dans la réponse à roma, puisqu’elle pourrait aussi bien sortir de la bouche d’un député UMP, démocratiquement élu ou d’un activiste patenté du MEDEF désigné idem. Alors que les mêmes, ou à peu près, se félicitent bruyamment, sans manquer une occasion,des aspirations démocratiques dont ces manifestations seraient le signe patent lorsqu’elles se produisent dans des pays aux régimes qu’ils jugent non-démocratiques – mais surtout insuffisamment « coopératifs » à leur goût…

      Mais au delà de cette pique anecdotique, je trouve assez « circonvolutionné » de dénoncer non seulement l’échec égalitaire démocratique que signalerait le maintien du vote à bulletin secret, mais encore la mauvaise santé de nos démocraties que l’expression de l’opinion populaire, sur des sujets précis, et à visage découvert, dans les rues de nos cités vous permettrait de diagnostiquer… Est-ce un début ou une fin, docteur ?

      Une démocratie est juste un régime de gouvernement pour lequel la souveraineté est exercée par le peuple. Souveraineté personnifiée par la Nation dans un système purement démocratique, quant elle l’est par un monarque dans un système purement monarchique. De la même façon que vous relèvez qu’un roi de droit divin était bel et bien soumis à des règles communes écrites ou non écrites qui limitaient sa marge de manoeuvre dans l’expression de sa souveraineté et sa liberté de choix, du seul fait pourrait-on ajouter du simple respect de l’étiquette et du protocole qui s’imposait à lui plus encore qu’à ses sujets, ne peut on considérer que la Nation, personnifiant la souveraineté populaire est de même contrainte dans son expression lors d’élections à certaines convenances et « bienséances » non-écrites qui l’obligent à rester dans de strictes limites ? Tout écart exprimé par le peuple « souverain » étant sanctionné par la nullité officieuse ou officielle du résultat du vote (le non au TCE de 2005 biffé d’un trait de plume commun par Sarkozy, l’UMP et le PS). La souveraineté n’est pas assimilable au pouvoir absolu, pour la Nation comme pour le roi. La constitution et le conseil constitutionnel sont là pour fixer les limites, à géométrie variable. Le recours individuel au conseil constitutionnel, récemment instaurè, en est une nouvelle illustration. Les représentants politiques se chargent quant à eux des questions relevant des règles non,écrites. Une petite touche de république des sages platonicienne en quelque sorte, ou d’adoucissement, de « polissage » pascalien du pouvoir souverain, forcément illégitime par origine, et forcément excessif par destination sans cela.

      La démocratie pré-suppose, dans son acception et sa réalité modernes, l’égalité politique (et uniquement politique dans le sens de désignation d’un représentant délégué par le peuple citoyen à l’exercice du pouvoir législatif, exécutif- et quelquefois judiciaire, par exemple aux US) de droit et de fait de tous les citoyens et seulement d’eux – avec une définition de la citoyenneté extrêmement variable et restrictive dans l’espace et le temps, ici et maintenant encore…. Égalité politique concrétisée par le droit de vote individuel et universel, vote tout à la fois libre, égal, et secret.
      Vous avez une vision, généreuse, dynamique, de la démocratie. Comme d’un processus incessant de démocratisation de toute la société qui conduirait « naturellement » à des rapports de force adoucis, ou pour le moins éclaircis,à plus d’égalité et de liberté, à une baisse de toutes les asymétries néfastes et pourtant foisonnantes – et même entretenues- dans nos régimes démocratiques. Je dis bien régimes et non sociétés démocratiques, qui ne correspondraient à aucune réalité, en tout cas ici et maintenant.

      Pour en revenir à votre sujet, le vote à bulletin secret est sensé, effectivement, garantir la liberté et, par là même, l’égalité des citoyens. Mais il s’agit d’un secret du vote limité bien évidemment au formalisme du scrutin. Rien n’empêche à l’évidence quiconque de divulguer son vote, hormis dans le bureau de vote.
      Plus que la sujétion supposée des citoyens réputés, selon vous,influençables, et donc susceptibles de voter contre leur intérêt ou l’intérêt général de ce seul fait,c’est bien plutôt les conditions primordiales de l’exercice et de la survie de la démocratie elle-même que le législateur a voulu garantir par le secret du vote. Que l’administration, ou tout un chacun, connaissent les inscrits, non-inscrits,votants et non-votants paraît amplement suffisant, me semble-t-il. Pas à vous ? Et ce, quel que soit le degré supposé ou souhaité d’indépendance ou de « spontanéité » des citoyens.

      La démocratie est juste un cadre juridique de gouvernement politique, fragile, et offrant (idéalement s’entend) à un maximum des membres du corps social le droit potentiel de devenir des citoyens authentiques. Elle n’en fait pas des citoyens « de nature ». De la même façon que le peuple y est seul responsable de l’exercice de sa souveraineté, chaque citoyen est seul responsable de l’exercice de sa citoyenneté, par le vote et/ou tout autre engagement personnel pour le bien commun qui lui est autorisé par la Loi. Loi issue elle-même de sa responsabilité.souveraine, diluée mais incluse dans l’expression électorale de la volonté nationale.

      Un régime démocratique donne au mieux une égalité politiquede droit limitée aux seuls porteurs légaux de la citoyenneté, mais aucune égalité générale de fait. Et n’a sûrement pas plus de pouvoir en tant que mode de gouvernement de la conquérir ou de la préserver que tout autre mode non-démocratique. Le régime démocratique débarasse au contraire la société, ou en tout cas ses élites,de l’exigence égalitaire en laissant les citoyens libres et égaux dans leur choix des moyens de rechercher les voies vers moins d’inégalité, éventuellement, si et seulement si leur esprit citoyen sur-détermine leur esprit bourgeois. Une égalité conquise, donnée, contre une égalité à conquérir en quelque sorte.
      La valeur accordée à un objet conquis s’amenuisant à mesure qu’il est considéré, le temps passant, comme un droit simplement acquis ou même une « propriéte » naturelle, la poursuite de l’idéal égalitaire tend à devenir un objectif subalterne, secondaire voire accessoire. Contrairement à ce que prévoyait Tocqueville à travers l’exemple américain, l’égalité semble en passe de n’être plus une obsession démocratique, comme si son fameux paradoxe avait fini , encore plus paradoxalement, par étouffer cette aspiration première des démocraties embryonnaires. Cette « extravagante » égalité de droit exprimée par le vote universel devenant une condition peut-être nécessaire et à coup sûr suffisante pour en rester là…

      Bref, je considère la démocratie comme un moyen, un cadre politique de gouvernement peut-être moins imparfait que tout autre comme ironisait Churchill, rien de plus. Tout en démocratie doit être discutable, dans la limite de ses propres principes fondateurs et constitutionnels, sans cesse remis en perspective et remis sur le métier à l’occasion de tout débat citoyen. Ce cadre posé, tout le reste est à faire, et ce reste est l’affaire des citoyens. Et dans toutes les sphères à côté, au-delà et en deçà du prétendu centre de gouvernement politique démocratique; sphères qui, elles, n’ont rien de démocratique dans leur fonctionnement ou dans l’exercice de leur pouvoir.
      S’il peut y avoir un avenir à l’idéal démocratique pour échapper à son devenir inéluctable de desséchement dans le fonctionnement mécanique et obsolète d’institutions politiques auquelles échappent les enjeux cruciaux, ce ne peut être, au niveau global, que dans l’extension de l’exigence démocratique aux sphères qu’elle n’a pas pénétrées. Et au niveau individuel, dans la reprise radicale des hostilités entre la part bourgeoise aujourd’hui triomphante et la part citoyenne, aujourd’hui asservie, en chacun de nous.
      Ce sera ce double combat ou la mort assurée pour une idée démocratique qui aura fait son temps. Et l’on dira alors « bon débarras ! ». Les « c’était pourtant bien.. » ne seront plus pertinents. Il sera trop tard. Il est peut-être trop tard.
      Il est sidérant de constater que l’acte de vote est en passe de pouvoir être assimilé à un acte de foi. Espérance divine, foi du charbonnier ou pure superstition ? Sans doute un peu de tout ça… au mieux.
      Alors le questionnement sur le vote à bulletin secret…

    11. Avatar de Moi

      J’ai de plus en plus de mal à vous suivre…

      vigneron, je dois sans doute mal m’exprimer ou alors faire comme Mr Sarton du Jonchay et tenir certains présupposés que je fais comme acquis par tous. Je vais donc essayer d’être plus clair.

      Ce que je démontre (ou cherche du moins à démontrer) dans mon texte, c’est d’abord que nous ne sommes pas en démocratie:

      – une démocratie est composée de citoyens, c’est-à-dire de membres de la Cité participant aux décisions politiques.

      – dans une démocratie, il n’y a pas besoin de sortir dans la rue pour protester une décision du pouvoir ou de voter à bulletin à secret. On y agit en citoyen. Lorsque la foule sort dans la rue ou vote à bulletin secret, c’est au contraire le signe que la démocratie n’existe pas. C’est comme si dans un régime monarchique, le roi sortait dans la rue pour protester une décision de son gouvernement. C’est absurde sauf si le régime n’est qu’une mascarade de monarchie.

      – dans une démocratie, les citoyens ont des droits politiques égaux, ils sont libres les uns par rapport aux autres, ce qui implique une égalité relative réelle. Si quelqu’un est salarié, il n’est pas libre. On ne peut pas être soumis économiquement et libre politiquement. C’est impossible parce que l’économique fait partie du politique.

      – on ne devient pas citoyen par le droit de vote, ceux qui l’ont cru comme Jaurès (si j’en crois zébu) se sont fourvoyés. On est citoyen de fait, parce qu’on est libre, ou on ne l’est pas. Pour être citoyen, il faut être libre. Pour être libre, il faut une égalité relative des revenus.

      – le vote, même à bulletin secret, ne permettra jamais à des « esclaves » de devenir des citoyens libres. Lorsque les « esclaves » votent, c’est juste une mascarade. Il ne faut pas s’étonner que cela ne débouche jamais sur rien de concret et que les promesses ne soient jamais tenues. Pour prendre un exemple que vous avez peut-être connu, c’est comme les sondages que les grosses entreprises font passer annuellement à leurs employés. Technique de management.

      Tout ceci, les Anciens le concevaient très bien. Même à l’époque de Locke, cela allait de soi. D’où le fait que le droit de vote a d’abord été censitaire et a exclus les employés car si on n’est pas libre, on ne peut être citoyen, c’est aussi sûr que la chute des corps. Ce qui est arrivé à l’époque de Locke, c’est qu’au lieu de faire une réforme agraire pour égaliser les revenus comme durant l’Antiquité lorsqu’on voulait instaurer un régime démocratique, on est passé d’un régime monarchique à un régime ploutocratique (aristocratico-bourgeois). Par la suite, le peuple étant mécontent, on lui a accordé des simulacres de citoyenneté et on a appelé cela « démocratie ». Cela n’a évidemment pas eu de conséquence sur le régime mais le peuple a été content, comme les indiens à qui offrait des colifichets. Il n’y a vu que du feu, surtout que les communistes étaient aux portes, ce qui obligeait le pouvoir à lâcher du vrai lest (le peuple a crû que les colifichets étaient magiques). Mais maintenant les communistes ne sont plus là et les colifichets on voit clairement ce qu’ils valaient (enfin, pas encore tout le monde).

      Voilà, je crois avoir résumer ma position sans fioritures.

    12. Avatar de saule
      saule

      Lucio Urtubia

      Comme l’on peut dire de jolies choses avec des mots simples. Merci, ce texte touche au plus profond d’un sentiment enfoui, l’amour de la vie, sous toutes ses formes.

      Pendant de courts moments de récréation, les mains dans la terre de mon jardin, ce sentiment profond refait surface. Une certaine tristesse l’accompagne. Comme une nostalgie.

      « Moi l’étrangère universelle, je porte le deuil de mon ciel ».
      Une phrase d’une chanson de Mélina Merkouri, j’ai oublié le titre. Elle traduit la façon dont je vis ma présence en ce monde depuis l’enfance. Je l’ai faite mienne.

      Un amour passionné de tout ce qui vit, un désir profond qui relie aux êtres aux choses, qu’il faut tenir en laisse, mettre en cage . Un désir du monde, un appétit des yeux, de la peau, de l’ouïe, du coeur et de l’esprit. Qu’il faut brider pour entrer dans le jeu « social « , dans des relations qui nous réduisent où l’on s’ennuie.

      Je travaille dans un quartier dit « difficile » et je l’aime, j’aime ses gens, ils s’y montrent tels qu’en eux mêmes. Dans leur part de lumière comme dans leur part d’ombre, ils sont tels qu’en eux mêmes. Leur manque d’artifice déconcertent et effrayent certains, j’ai appris à les lire. C’est de la matière brut , blessée, ignorants de leur véritable valeur pour certains. Ils ont poussé comme ils ont pu, comme des arbres sans tuteur , ils sont comme des terres en friches. Il a fallu que l’on s’apprivoise. Je les aime mes vaillants « petits d’hommes ». Nous sommes semblables.

      Je les respire du coeur , de toute cette humanité que nous avons en partage, si ils savaient comme ils me nourrissent et me consolent.

      Ce texte de Lucio Urtubia m’a fait faire l’école buissonnière. Je suis hors sujet, mais tant pis.

      C’était bon à lire. Merci encore pour ce moment de simple vérité.

    13. Avatar de Fab

      Complément d’information : http://www.dessillons.net/v2/index.php?post/2010/04/17/rien-%C3%A0-foutre-de-la-retraite

      Extrait-conclusion : « La question des retraites est le chiffon rouge qui te fait oublier le travail qui te tue à petit feu. Parlons du travail et laissons la retraite au cimetière. »

    14. Avatar de Moi

      @Fab: Tiens, Bernard Maris revient sur le droit chemin. Fini ses débats à la con avec Sylvestre?

  9. Avatar de baloo
    baloo

    Re coucou,

    J’ai retrouvé la référence

    http://ecce-home.wikispaces.com/

  10. Avatar de zebulon
    zebulon

    Liberté j’écris ton nom.

    Liberté de penser, tout d’abord ce principe permet au citoyen de réfléchir en silence à la remise en cause des concepts prémachés qui lui sont imposés.

    La liberté d’expression est, bien entendu, soumise à toute forme de pression car elle interagit avec l’autre quel qu’il soit.

    Le vote à bulletin secret est essentiel car il permet à chaque votant d’exprimer (liberté d’expression) sans contrainte sa décision.

    Pour ceux d’entre vous qui sont élus ou délégués, il est facile de comprendre que l’issue des débats est plus sereine lorsque les votes ont lieu à bulletin secret au lieu d’être effectué à main levée.

    Une décision obtenue à bulletin secret est légitime si les votants exercent leur décision dans le cadre de leur mandat.

    Reste à savoir si la république est toujours d’actualité.

    1. Avatar de Moi
      Moi

      « Le vote à bulletin secret est essentiel car il permet à chaque votant d’exprimer (liberté d’expression) sans contrainte sa décision.

      Pour ceux d’entre vous qui sont élus ou délégués, il est facile de comprendre que l’issue des débats est plus sereine lorsque les votes ont lieu à bulletin secret au lieu d’être effectué à main levée. »

      Je dis dans mon texte exactement l’inverse de votre commentaire. Je dis:
      1) le vote à bulletin secret est un leurre, il n’est pas l’essentiel et ne permet pas à chaque votant de s’exprimer sans contrainte (c’est là une conception, à mon sens, erronée de la liberté comme spontanéité). Il permet juste aux votants de partir contents… et roulés dans la farine.
      2) le vote à bulletin secret est la preuve que quelque chose cloche, c’est un pis-aller. Un débat véritablement démocratique est un débat où tout le monde souhaite s’exprimer à visage découvert (et n’a rien à craindre en le faisant). Je dis bien « souhaite » car obliger les gens à s’exprimer à visage découvert est encore plus une preuve de mauvaise santé démocratique.

    2. Avatar de Cécile
      Cécile

      nous votons pour des représentants, ces représentants votent pour des actes, ils seraient de ne pas avoir à dire de quoi ils ont voté ??

    3. Avatar de zebulon
      zebulon

      à moi « Je dis dans mon texte exactement l’inverse de votre commentaire »

      Celà va sans dire, le fait de commenter n’implique pas que je sois d’accord avec votre exposé.
      Pourquoi disserter aussi longuement si votre propos tient en deux points?

      Un vote permet d’exprimer un choix individuel en vue de formuler une décision collective. Le faire à bulletin secret, permet d’assurer la confidentialité de ce choix . (et sans dramatiser la sécurité des votants)

      Celà ne préjuge en rien de la qualité de la réflexion effectuée par le votant, qu’il soit citoyen, élu, ou délégué. Le résultat du scrutin est public et s’impose comme étant la décision collective prise par les participants au scrutin.

      L’opposant et le partisan républicain se satisfont en général du résultat , ce qui n’empêche en rien la poursuite du débat jusqu’au scrutin suivant.

      Mais si vous souhaiter promouvoir le vote à main levée, n’hésitez pas à aller l’expérimenter vous même dans les AG universitaires en France, en Chine Populaire ou à Gaza. Un petit test démocratique sur le terrain, voilà qui peut donner de bonnes idées pour le blog.

    4. Avatar de Moi

      @zebulon: « Pourquoi disserter aussi longuement si votre propos tient en deux points? »

      Pour essayer de le faire comprendre. Parfois sans succès, comme le démontre votre dernier paragraphe.

      Que cela soit clair, parce que cela revient continuellement et c’est agaçant: je n’ai pas dit qu’il fallait voter à main levée. Je milite pour qu’un vote à main levée devienne possible en tant que citoyen libre. Au demeurant, vous me parlez de Gaza ou de la Chine sans même comprendre que vous avez peur d’un vote à main levée ici-même. Mon propos est dans le titre: pourquoi? Pourquoi avez-vous peur d’aller voter à main levée à la mairie lors des prochaines élections? Et je dis: vous êtes comme un chinois, le vote à bulletin secret en plus. Si cela suffit à vous faire sentir différent d’eux…

    5. Avatar de zebulon
      zebulon

      à moi  » Pourquoi avez-vous peur d’aller voter à main levée à la mairie lors des prochaines élections »

      Effectivement la mairie est le dernier endroit où j’irai voter à main levée. Et j’estime qu’une large majorité de citoyens français font de même par simple bon sens.

      Gardez le vote à main levée pour les AG de copropriété où un bon président de séance saura toujours trouver une formulation permettant d’emporter un large consensus.

      Le respect de l’opinion d’autrui est beaucoup moins répandu que vous ne semblez le croire.
      et les moyens de rétorsion que vous évoquez dans la première partie de votre exposé sont bien réels.

      Mais peut être avez vous du mal à tenir les militants de votre propre parti ? Comme disait Giscard, il faut faire le bon choix. celà ne lui à guère réussi.

      Mais à chaque élection n’oubliez jamais que la majorité est convaincue d’avoir fait le bon choix.

      Et le plus rageant c’est que vous ne saurez jamais si votre femme a bien voté.

  11. Avatar de Steve
    Steve

    Bonsoir à tous

    Permettez que je me souvienne ici des propos de Georges Frêche ( dans leur sens) :
    « Il y a 5ou 6% de gens intelligents également répartis entre la gauche et la droite; si je fais campagne en m’adressant à eux cela ne peut me rapporter que peu de voix; alors je fais campagne pour les cons… »
    Georges Frêche a été stigmatisé à grands cris, soi disant pour propos méprisants, mais en réalité, je crois, pour avoir révélé ainsi un des grands secrets de la tactique des campagnes électorales de la Vème République.

    Bonjour chez vous, habitants du Village –
    N° 6

    1. Avatar de Moi
      Moi

      Qui est le n°1?

    2. Avatar de Greg A.
      Greg A.

      Il y a aussi 20% de gens qui sont racistes….

  12. Avatar de Jean-Luc
    Jean-Luc

    @ simplesanstete,

    J’ai Rrrrien compris.
    C’est quoi NOTRE dico ? C’est quoi le « droit du sens » ? 1702 est un mot anglais ? Les anglais sont commerçants ? …ensuite je n’arrive même plus à formuler de questions…
    Vous pouvez nous le refaire en français, avec des ponctuations et tout et tout ?

    ( Je réfléchis ; c’est peut-être un message codé pour Yvan ! )

  13. Avatar de Moi
    Moi

    « il est chef…des robots »

    S’il court après les robots pour le dépanner, il est plutôt leur larbin.

  14. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Je n’ai compris ni le fond ni la finalité de ce post .

    Attention danger .

    1. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      @ juan nessy,

      De quel post voulez-vous parler, Juan ? S’il s’agit d’un de simplesanstete, je suis d’accord avec vous. Ce soir, je ne sais pas ce qu’il a – ou ce que j’ai ! – mais je n’arrive pas à la suivre ( il a peut-être trouvé la formule du truc que s’envoyaient les dadaîstes avant leurs séances d’écriture automatique ).

      J’avoue : j’ai eu du mal aussi à comprendre le fond et la finalité du billet de Moi. Avec les commentaires des collègues, ça va mieux.

      Sommes-nous, vous et moi, des « compliquésavectête » ?

    2. Avatar de François Le Sombre
      François Le Sombre

      @Juan Nessy

      Je vois que nous nous retrouvons à nouveau sur cette thématique.

      J’avais laissé le bénéfice du doute à ce texte. Je n’ai guère le temps de longs développement en ce moment. Une fois pour toute, il faut se rappeler que l’opposition « pays légal / pays réel » est de Charles Maurras….

  15. Avatar de bachibouzouk
    bachibouzouk

    Comme une goutte qui se forme au robinet de mon evier : au depart une surface a peine bombee, puis sa se confirme , sa tire sur les bords, la courbure s’inverse, la goutte se detache et on recommence.
    Les riches peuvent bien tous aller vivre aux caimans, et payer leurs cafes a 150 euros.
    Je reste par ici avec mon cafe a 1 euro.

    1. Avatar de Jérémie

      Quelqu’un qui montre autant d’esprit devant son propre robinet, mérite vraiment d’être salué.

  16. Avatar de Paul TREHIN

    C’est bien effectivement une démocratie très approximative où les votes pour un candidat ou un parti se font un peu comme on choisit une lessive ou un déodorant, c’est à dire en fonction d’une image construite comme une campagne de com…
    Mais est-ce la faute des électeurs? Il est vrai que très souvent les options présentées ne sont que des caricatures d’idées et parfois même d’idéologies. De plus les personnages politiques ne se rendent souvent même plus compte que ce qu’ils et elles racontent fait des références à des sujets pour lesquels ils emploient un jargon convenu souvent hors de portée de bien des électeurs. Je pense aux références à des lois obscures avec lesquelles les hommes et les femmes politiques sont en contact permanent, de même pour les procédures législatives ou réglementaires et les mécanismes institutionnels ou même les aspects constitutionnels dont malheureusement fort peu de citoyens connaissent ne serait-ce que superficiellement (quel que soit le pays ou l’entité géographique dont on parle (Ville, Département, Région, pays dans son entier ou Europe) Et je me mets dans le lot, ne me considérant pas du tout comme éduqué dans ces domaines, bien qu’un peu expérimenté avec les organisations européennes par mon travail associatif.

    Toutefois, pour reprendre le mot fameux de Churchill, « La démocratie est le pire des systèmes après tous les autres.  »

    L’invention d’un nouveau système de consultation des membres d’une société reste à faire. Certains ont parlé de « société civile organisée », mais cette expression reste à définir. Les méthodes de consultations restent à inventer pour que tous puissent donner un avis sur les sujets qui nous concernent tous sans que la majorité n’écrase les personnes dont les idées restent minoritaires. « Vaste programme » dirait quelqu’un revenu du passé (C’est en effet le commentaire qu’avait fait Le général De Gaulle en passant devant un graffiti où était inscrit « Mort aux cons. »)

    Devons nous pour autant baisser les bras ? Et laisser la place aux extrémistes de quel que bord qu’elles ou ils soient.

    Paul

    1. Avatar de Cécile
      Cécile

      Et si on votait pour des actes (plutôt que pour des têtes???)

    2. Avatar de idle

      Obama bain moussant…Jolie slogan…J’aime beaucoup…Quoique que Barrak pourrait la cassée la baraque…If…If…Le vent se mettait à souffler trop fort…L’Oural…peut-être?

  17. Avatar de HAL 9000
    HAL 9000

    Oui la démocratie est en grande partie un théâtre d’ombres ou les mesures importantes sont concoctées dans des petits cénacles de hauts fonctionnaires et experts qui se connaissent bien pour la plupart et sortent des mêmes moules (ENA, X, Normale Sup …).
    Les élus constituent la surface visible et cosmétique du système et les partis dits de gouvernement (j’exclu les partis révolutionnaires des 2 bords extrêmes) tiennent plus de l’écurie de formule 1 ou de l’équipe de foot que du choix de société. Le principal intérêt de l’alternance dans ces conditions est de limiter les effets de cour, le népotisme, la corruption et le clientélisme. La démocratie est le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres disait sir Winston Churchill. A l’exclusion de tous les autres.

  18. Avatar de akira
    akira

    Je pense que toute expression, fût-ce par vote, qui vise une prise de pouvoir est ambigüe. Il faut le déplorer… et faire avec. Peut-être est-ce aussi comme cela que je comprends la petite boutade de Churchill.
    Certaines expressions sont des prises de pouvoir absolument déclarées et pas dut tout ambigües (la « com’ » est une prise de pouvoir sur l’humain qui s’y rend sensible ou disons plutôt, réceptif). Or toute manifestation de démocratie est aujourd’hui vue à travers le prisme de cette prise de pouvoir.
    La Démocratie n’est pas tant cette course qui vise à la conquête de la majorité (de la masse) par TOUT les moyens (la fin justifie les moyens), mais le système qui demande un contre pouvoir, à seul fin de ne pas perdre son nom.
    J’y revient une deuxième fois, la tentation de tout parti aujourd’hui est de promouvoir la com’ et la superficialité en vue d’efficacité et en aucune façon une tentative d’éduquer, de sensibiliser l’électeur dans une culture du contre pouvoir :
    ça n’interesse personne d’être dans le camp des perdants.

    1. Avatar de Cécile
      Cécile

      je n’ai aucune prétention à aucun pouvoir -tels qu’ils en sont-, et je ne me sens certainement pas anormale

  19. Avatar de Marc Peltier
    Marc Peltier

    En dehors du propos principal, auquel j’agrée assez, je ne peux m’empêcher de relever l’allusion faite à Louis XVI, roi serrurier, ce qui est présenté comme un oxymore, en l’occurrence scandaleux.

    Pourquoi est-il scandaleux qu’un roi soit serrurier? Implicitement, parce que les activités manuelles sont de second ordre, et qu’il ne sied pas au Roi de s’y compromettre. Ce qui sied au Roi, c’est l’esprit.

    Or, en l’espèce, comme en généralité, cette idée est une sottise. Le musée des Arts et Métiers à Paris conserve le tour « à guillocher » de Louis XVI. C’est une pure merveille, un concentré de mécanique de précision, de mathématiques appliquées, de beauté plastique réfléchie, bref, d’intelligence. Quiconque voit cet objet comprend immédiatement que Louis XVI s’intéressait à la haute technologie de son temps, et qu’il était assez éclairé pour avoir en partie conçu et fait réaliser ce qui se faisait de mieux dans le genre, à son époque. Au 18ème siècle, la mécanique est au coeur de l’explosion scientifique en cours, c’est la clé de l’instrumentation scientifique, de l’astronomie, de l’horlogerie de marine, avec le problème du calcul de la longitude, et donc des voyages d’exploration. En montrant son intérêt à la mécanique de précision, Louis XVI était en fait très pertinent, en son époque, comme Roi. Réduire son talent dans ce domaine à « il s’amusait à faire des serrures » est une médisance créée, ultérieurement, dans un but politique.

    D’une façon générale, penser que la main n’est vraiment digne que quand elle tient la plume est un trait culturel contemporain assez néfaste, et assez idiot. Il n’y a que dans les sports de balle que l’habileté prime. Dans les activités « manuelles », il faut surtout de l’intelligence.

    Je dédie ce petit mouvement d’humeur à Georges Charpak, un « manuel »…

    1. Avatar de Paul TREHIN

      « D’une façon générale, penser que la main n’est vraiment digne que quand elle tient la plume est un trait culturel contemporain assez néfaste, et assez idiot. Il n’y a que dans les sports de balle que l’habileté prime. Dans les activités « manuelles », il faut surtout de l’intelligence.

      Je dédie ce petit mouvement d’humeur à Georges Charpak, un « manuel »… »

      C’est en effet vraiment dommage que cette attitude de dédain envers les professions manuelles persiste. Je recommande à celles et ceux qui ne l’auraient pas encore lu le livre de Matthew Crawford: « L’éloge du carburateur ». L »auteur, américain, docteur en philosophie et master en sciences physique et chimique, formé en plus à une certaine abileté manuelle par des petits boulots qui lui ont permi de financer ses études avait trouvé un job fort bien rémunéré dans un « thi,k Tank en Californie ». Il s’est assez vite aperçu du sentiment de vide qu’il avait à la fin de sa semaine de travail. Ayant des compétences manuelles en mécanique, acquises en réparant des motos, il a décidé d’utiliser ss économies pour acheter une toute petite surface dans un garage qu’il a transformé en échope de réparation de motos. Là nous dit-il, à la fin de la journée il pouvait voir le résultat de son travail et imaginer la satisfaction de ses clients repartant avec leurs engins remis à neuf.
      Au delà du caractère anecdotique, l’auteur utilise ses compétences en philosophie pour nous faire partager son point de vue sur la valeur du travail manuel et le leure de travaux dits intellectuels et soit disant glorieux. Malgré un côté parfois un peu trop pamphlétaire ce livre mérite d’être lu. J’ai rencontré dans ma carrière trop d’intellectuels qui croyaient plus à leurs modèles qu’à la réalité qu’ils étudiaient, quand cette dernière contredisait le modèle c’était que les choses ne s’étaient pas passées comme elles l’auraient du… On retrouve ce genre d’attitude dans les modèles économiques quand les faits démontrent le contraire du modèle ce sont les agents économiques qui n’ont pas agit rationnellement…

      Personnellement j’aurais préféré une analyse montrant la nécessaire complémentarité des analyses intellectuelles et des réalisations manuelles permettant de vérifier la validité de l’analyse… Mais en plus il ne faut pas oublier que même dans sa partie finale l’exécution d’un projet au niveau manuel exige un activité cognitive intense, chaque geste devant être organisé dans un ensemble cohérent très précis, faute de quoi le résultat final risque d’être très médiocre…

      Il est tout de même dommage que l’orientation vers des formations aux travaux manuels continue d’être faite sur des critères d’échecs dans les domaines académiques alors que l’organisation et la logiquedu raisonnement jouent un rôle si important dans le travail manuel.

      Paul

    2. Avatar de VB
      VB

      @ Marc Peltier et Paul TREHIN,

      Oui, c’est en partie grâce à ça que les sachants, version édulcorée des crétins prétentieux que Molière affectionnait, ont consciencieusement remplacés les savants ; et de ce fait empêchés les « cerveaux » de faire un contre-pouvoir efficace à la pensée dominante ; il y a certes là quelque chose à creuser.

      Cdt,

    3. Avatar de Moi

      @Marc Peltier: « penser que la main n’est vraiment digne que quand elle tient la plume est un trait culturel contemporain assez néfaste, et assez idiot »

      D’accord avec vous, c’est idiot. Par contre, il est faux de penser que c’est un trait culturel contemporain. Je donne justement Louis XVI comme exemple de ce que j’avance. Ce n’est pas un contemporain. Quelques siècles avant Louis XVI, c’était pire encore: avoir une plume dans la main passait déjà pour être dégradant.

  20. Avatar de Crapaud Rouge

    Il me semble que la conception actuelle de l’état est archaïque. D’abord, voter pour des gens qui décideront de tout, depuis l’immigration à l’éducation en passant par la guerre, la santé, l’agriculture et l’industrie, est devenu une aberration. Ensuite, l’état n’est pas censé favoriser les affaires d’Untel mais, comme il n’a compétences en rien et devoirs en tout, que fait-il ? Il consulte Untel parce que c’est un « gros », supposé « compétent ». Finalement, la démocratie « effective », (celle que l’on retrouve à travers le jugement Kerviel), est une ploutocratie.

    Il faudrait en finir avec ce schéma ridicule et d’une criante injustice. Les « riches », à savoir les personnes morales que sont les grandes entreprises, sont tellement riches que leurs affaires ne peuvent pas être considérées comme privées. Elles relèvent du public. Pour les finances par exemple, il faudrait un « gouvernement financier » où la société civile serait à égalité avec les banques et les grandes entreprises. Le réseau associatif est assez dense, actif et compétent pour faire apparaître des personnalités capables de discuter avec les grands capitalistes, sans qu’il soit besoin de voter pour les désigner. Mais il faudrait, par la loi, lui en donner le pouvoir.

    Corinne Lepage avait ici-même lancé un appel pour le « réveil » de la société civile. Mais qui a dit qu’elle dormait ? Elle ne dort pas, elle est seulement muselée du fait que les associations n’ont aucune représentativité.

  21. Avatar de W
    W

    Le premier et plus gros mensonge de nos politiques c’est d’avoir réussis à faire croire au peuple qu’il décidait.

    La belle affaire, même au niveau communal quand il y’a quelques chose qui va dans le sens des personnes raisonnable c’est que le bourgmestre tente d’éviter la petite mairie dans la prison…

    Pour que des décisions sages soient prises, il faut des hommes sages qui viennent en contre pouvoir pour donner un avis humain sur un ensemble de valeur qui tiennent réellement a la société afin d’éviter tout abus et permettant de se recentrer sur une économie planifiée et ou le facteur social dépasse le facteur matériel, pour l’instant on est maintenu dans le mensonge et la bouffonnerie par des pantins, des banquiers et des économistes mineur ou infernal , soit un ensemble d’homme vivant sur des montagnes de fric étudiant des statistiques pour vendre plus toujours plus même si ca détruit l’ensemble de notre foyer commun.

    Triste constat à la vue des coulisses quand on voit l’illusion jetée sur scène.

  22. Avatar de blackhole
    blackhole

    La démocratie aujourd’hui c’est de pouvoir débattre de Joe le plombier (Obama-McKain)! C’est mieux que Bob l’éponge, quoique…

  23. Avatar de zébu
    zébu

    Choses vues ce matin, dans une ville moyenne en France.
    Des lycéens bloquaient le passage, filtrant, d’une rue très passante devant leur lycée. Et très souvent, des voitures klaxonnaient, devant la foule des lycéens amassés aux abords de cette rue.
    Pas pour manifester leur réprobation de ce blocage.
    Mais bien pour signifier leur solidarité et leur appui à leur action.
    L’automne a de bien belles couleurs, quand les ‘vieux’ soutiennent les ‘jeunes’, qui soutiennent les ‘vieux’.

    Et un tournant décisif est en passe d’être pris … ou pas.

    1. Avatar de idle

      (…)L’automne a de bien belles couleurs, quand les ‘vieux’ soutiennent les ‘jeunes’, qui soutiennent les ‘vieux’.

      Et un tournant décisif est en passe d’être pris … ou pas…Faire le pas…Grande question spirituelle et métaphysique…Révélée sous peu…Pas à pas…

  24. Avatar de Piotr
    Piotr

    Ravalement de façade réussi…
    Crapaud Rouge très très beau…

  25. Avatar de fujisan

    Et aussi suffrage

    Empr. au lat. suffragium, -ii « vote, expression d’une voix, droit de vote » et en lat. médiév. « aide, soutien » d’où « soutien financier, tribut » et « intercession d’un saint auprès de Dieu » d’où « prière »

  26. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    Bon…. La question se pose en Allemagne où les anti Stuttgart 21 réclament un référendum sur une question qui divise profondément le pays, la construction d’une gare souterraine très chère et mal planifiée. Malheureusement en Allemagne il ne peut y avoir de référendum car le Fuhrer en abusait. Mais en Suisse on consulte fréquemment les électeurs. D’un côté, terreur du peuple, de l’autre, une démocratie adulte. Les questions qui divisent l’Allemagne sont cette gare, et l’immigration. Dans les 2 cas, on évite de prendre en considération l’opinion car elle est l’expression d’un populisme immanent (par définition…) dont on se méfie. Depuis la dictature le peuple est considéré comme le démon, comme une foule au Reichstag. D’où l’idée que le salut est la représentation, les élus décident.

    Le site a changé de format ?

    1. Avatar de la menuise

      Sans vous contredire, je soumet à votre perspicacité et à celle de Moi, ,
      qu’existe en Allemagne la possibilité de mouvements citoyens ouverts à tous,
      concrétisés en Burgerininitiativen (Initiatives citoyennes) capables entre autres et par exemple,
      d’affreter un train de manifestants pour se rendre devant le Reistag (Parlement) exprimer leur opposition à ce projet de gare de Stuttgart, que vous citez.

      http://mcsinfo.u-strasbg.fr/article.php?cPath=17_60&article_id=10647

      Je me souviens aussi que sur ce blog,
      si la question pertinente de savoir quel pourrait être le moyen de proposer
      « l’interdiction des paris sur la fluctuation des prix » a déjà été évoquée,
      elle est cependant toujours d’actualité.

    2. Avatar de Moi

      @la menuise: ça me fait penser aux cahiers de doléances.

    3. Avatar de la menuise

      après correction orthographique :

      Sans vous contredire, je soumets à votre perspicacité et à celle de Moi, ,
      le fait qu’existe en Allemagne la possibilité de mouvements citoyens ouverts à tous,
      concrétisés en Bürgerinitiativen (Initiatives citoyennes) capables entre autres et par exemple,
      d’affreter un train de manifestants pour se rendre devant le Bundestag (Parlement)
      exprimer leur opposition à ce projet de gare de Stuttgart, que vous citez.

      http://mcsinfo.u-strasbg.fr/article.php?cPath=17_60&article_id=10647

      Je me souviens aussi que sur ce blog,
      si la question pertinente de savoir quel pourrait être le moyen de proposer
      « l’interdiction des paris sur la fluctuation des prix » a déjà été évoquée,
      elle est cependant toujours d’actualité.

  27. Avatar de arnaud
    arnaud

    Chouette, on a refait le salon!
    Textes pas centrés?
    J’espère que l’eclairage se fait aux LED et pas aux spots halogènes.

  28. Avatar de clive
    clive

    Pas tout à fait le sujet du billet, mais le vote, s’il n’a peut-être pas besoin du secret, nécessite d’être fiable, c’est à dire vérifiable par les électeurs.
    Des buletins papier dans des urnes transparentes ouvertes et comptées par les votants et les représentants.
    L’occasion de rappeler le travail de Pierre Mueller en France qui avec son réseau essaie d’alerter sur les dangers du vote électronique (ordinateurs-de-vote.org).
    Et de Brad Friedmann (bradblog.com) qui en tant que journaliste indépendant s’est spécialisé dans le système folklorique de vote aux Etats-Unis (à lire sur son blog les récents essais de hacking qui ont tourné à la farce… des chinois et des indiens ayant réussi à entrer dans le système, et des hackers américains ayant fait jouer de la musique aux ordis…)

    1. Avatar de yvan

      Clive, je m’excuse, mais…

      Il y a une différence ENORME entre le vote à main levée et à bulletin secret.
      Demandez-vous donc pourquoi la propagande a dû faire tant de progrès pour gruger l’électeur anonyme…
      Ce qui lui a été facilité par la propagande de la société de consommation ET la dérive de l’admiration de la beauté et du corps parfait…
      Regardez comme les moches, gros et vieux sont FUIS !!!!
      Et les « politiciens » des stars de cinéma.

  29. Avatar de louise
    louise

    Bon, la tapisserie a été changée, y’en a un qui a déjà fait des taches ! c’est malin ! 🙂 !!

    1. Avatar de Jérémie

      Mais heureusement que vous êtes là pour faire la poussière Louise 🙂

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