Billet invité
Lorsque j’ai ramassé ce qu’il restait de ces canettes, la question m’est venue : combien de temps avait-il fallu pour qu’elles atteignent cet état de dévastation ? Combien de temps pour que la rouille détache la capsule du corps de la boîte ou pour que ce métal soit réduit à l’état de dentelle ?
66 réponses à “La question du temps, par Jean-Louis Morelle”
D’après action rebuts il faut quelques siècles… Pas grand chose comparé aux milliers d’années du verre 🙂
http://www.actionrebuts.org/dechets-sujet-chaud/combien-de-temps-mettent-les-produits
on en déduira donc que cette canette de pepsi est vieille de quelques siècles…
Et pour le plutonium ?
Avec ce traitement pictural, c’est magnifique…Merci à l’art-ifice…
Bon, allez, tous dans la rue, nom de Dieu!
Très beau, bravo.
+1
LEs canettes ne sont-elles pas en alliage d’aluminium,
léger et extrudable à froid (les couscoussières par exemple)
(avec de l’Alu de chez MAL de Kolontar peut être ?)
Et donc, c’est pas de la rouille.
Les sels d’alu sont assez solubles, sauf certains hydroxide.
Dans le milieu marin ou salin (plage ?), il se forme peut être des chimies plus complexes avec tout ce qu’il traine.
Cet « état de dévastation » contient encore plus de 90% de l’effort de l’homme pour mettre la « forme » cannette à la matière « bauxite » (elle-même réduite en Alu dans un premier temps).
Les atomes et les molécules font VRAIMENT n’importe quoi, ce que notre œil identifie encore contient souvent la majeure partie de l’information « entrée », même si, au contraire, 110 % de la fonction a été perdue.
On pourrait d’ailleurs peut être réécrire le capitalisme sous sa forme thermodynamique et informationnelle en remarquant simplement une « asymétrie » :
La fonction d’un objet technique résulte d’une opération « AND » entre ses éléments constitutifs (formes et matières) ; un seul gicleur vous manque, et votre 4×4 est cloué sur place.
Au contraire, l’objet lui-même n’est retourné à l’état de nature que par une fonction « OR », quand tous les constituants ont été recyclés (whatever it means).
Le tout pondéré par l’usage anthropologique des déchets, (faut-il y inclure les subprimes ?).
On pourrait donc sur une immense échelle log à décrivant 10^23 degrés de libertés (pour un bout de mole, en gros pour 1 gramme) mettre des curseurs entropiques sur la production technique humaine et étudier quand le capitalisme produit du « AND » qui ne marche pas assez bien comme « AND » (le gâchis consumériste) et du « OR » qui ne marche pas assez bien comme « OR » (l’accumulation de déchet « non soutenables », cumulative).
Je vais demander à Leroi-Gourhan ce qu’il en pense.
J’en profite pour vous parler d’un bonhomme dont je n’avais pas compris la porté intellectuelle pas banale : Leo Szilard.
On m’a mis sous le nez ses textes de 1962 (dans The Voice of the Dolphins) où il prédit avec succès ce que seront les agences de recherche modernes, avec leurs modes, la distraction des meilleurs cerveaux dans des comités de sélection, etc., le tout présenté de façon caustique comme la meilleure façon ded ralentir un progrès qui décidément va trop vite.
J’arrête là les champignons hallucinogènes.
Les champignons OR …;)
En Europe, seul la face supérieure des canettes est en aluminium. Le reste est en fer blanc qui rouille très bien comme le montrent les aquarelles de Jean-Louis M. … Une couche mince de l »intérieur est encore traitée différement (plastifié, étamage…). Pas idéal pour le recyclage…
Merci pour les infos, fallait le fer.
j’aurais du essayer avec un aimant, mais il est vrai que je n’achète pas souvent des canettes
(et je me souviens d’aoir vu en Italie cette affiche de prix :
« Bibite in lattina in genere 1 euro »
Lattina = fer blanc en effet)
ce qui compte, ce n’est pas la cannette, c’est ce qu’il y a à l’intérieur ; allez, bon vin dans de bons cruchons !
(on dirait Lascaux, bravo !)
Bonjour Jean-Louis! Je suis étonné de te retrouver sur ce site que je consulte moi-même depuis longtemps. Bon vent pour ta peinture. Tu sais combien je l’apprécie. Jean.
Magnifique aquarelliste, auteur d’un très bon livre à recommander à ceux qui veulent s’initier ou se perfectionner dans cette technique si difficile: « Aquarelle, l’eau créatrice » (Fleurus)
Regardez bien cette civilisation qui fabrique des emballages qui ne servent qu’une fois :
Il n’y en aura pas deux !
Vous avez raison je commence à faire des stocks…
Stocker quoi et pourquoi ? Tout est à « usage unique » et périssable.
Les souvenirs alors ? Mais sur quel support ?
La seule chose qui mérite un peu d’attention, c’est peut-être le savoir faire et les amis, instockables.
Et ces merveilleuses journées d’automne à ne pas manquer, là derrière votre écran.
Des stocks de conserve évidemment,des stocks d’essence;il y a de insurrection dans l’air.
Il faut tout prévoir.Peut être même que j’vais faire de la plus value au marché noir.
Manque un apostrophe à L;on manque toujours de quelque chose dans cette société.Faut tout prévoir.
Le L manquait aussi d’ailleurs…
On peut quand même pas demander au modérateur de corriger systématiquement toutes nos fautes d’ortograf.J’avais qu’à faire attention.
Tant d’emballages stockables, récupérables, réutilisables.
Il existe de par le monde (y compris en France) de belles réalisations de maisons en bouteilles de verre ou de plastique. Il suffisait d’y penser.
Réutiliser plutôt que recycler, la seule solution écologiquement raisonnable.
Arkao si c’est tellement super et formidable, pourquoi n’avez vous pas vous même une telle maison ?
Ecologiquement-raisonnable est aussi un mélange détonnant.
Tout m’énerve. Bonne nuit à tous.
« La nuit la raison dort et simplement, les choses sont »
St Ex
@ Thomas,
Mais c’est en cours, tout du moins la phase stockage de matériaux. Cela fait plus de cinq ans que je ne jette plus aucune bouteille de verre (c’est toujours ça que Saint-Gobain ne se mettra pas dans les fouilles) Premiere mise en oeuvre prévue l’année prochaine.
En attendant, bonne nuit …. et bon rèves.
L’homme devenu pareillement jetable comme un autre à la chaîne,
Nous étions tous comme des hommes, des femmes, des enfants de plus en plus traités comme
des sous-hommes où encore comme la plupart de tous ces objets jetables produits un peu partout
à la chaine et dans l’empressement, c’était d’ailleurs le seul monde que nous voulions toujours produire et vendre aux autres, pour mieux paraît-il toujours exister et être des vivants.
J’étais comme un homme, marchant içi ou là et me demandant encore mais jusqu’à quand, Oh
toi le meilleur esprit de ce monde, de l’histoire, passé, présente ou future, mais jusqu’à quand pourront-ils toujours se permettre ce genre de choses, ça concerne tant le tiers des choses.
Mais jusqu’à quand, jusqu’à quand et c’est alors à ce moment là que je ne pu poursuivre au même moment ce que j’essayais encore en train d’écrire ou de témoigner à ma façon, c’était des larmes.
Le premier sonnera quelque chose, puis le second et ainsi de suite, parce que la plupart des eaux
devinrent de plus en plus amères pour la plupart des espèces vivantes aussi, étions-nous encore des hommes ou d’autres bêtes de plus à ce moment là ?
Si l’art, le travail, la croissance, la richesse, la politique, le commerce, l’économie, les honneurs, l’éducation, les distinctions ne nous rendent pas toujours meilleurs, à quoi tout cela sert-il ?
Est-il bien encore possible de nos jours de travailler et de payer l’autre autrement ? Tant le monde court tout droit à sa propre autodestruction, à qui bon gagner le monde comme un autre singe de plus si c’est pour bien perdre sa vie un peu plus tard !
Tout cela n’a pas de sens c’est grandement voué à la faillite, quel grand échec moral du monde.
Vie et destin de Vassili Grossman
(sur F. Culture – adaptation radiophonique)
@ octobre
Merci Octobre de m’avoir fait connaître Vassili GROSSMANN, après avoir fait une recherche, cet étrange cela rejoint quelque chose que j’avais un peu à l’esprit l’autre jour, sur la froide mentalité gestionnaire du dirigisme mondial, actuel, on ne peut pas bien sur tout dire sur un blog comme à l’égard d’un grand nombre de groupes, c’est déjà assez perceptible pour le monde déjà.
http://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/treblinka.htm
Des bourreaux théoriciens et verbeux
Notez bien que ces individus n’étaient pas d’aveugles exécutants. Tous les témoins s’accordent
à relever chez eux un trait commun : l’amour des raisonnements théoriques, un penchant à philosopher. Ils se plaisaient à prononcer des discours interminables et à se vanter devant leurs victimes; à expliquer le sens et la portée grandiose de ce qui se faisait à Treblinka, à expliquer en détail pourquoi leur race était supérieure à toutes les autres; ils prononçaient de longues tirades sur le sang allemand, le caractère allemand, la mission des Allemands. Leur credo était exposé dans les livres de Hitler et de Rosenberg, dans les brochures et les articles de Goebbels. Après avoir travaillé et s’être divertis comme nous venons de voir, ils s’endormaient du sommeil du juste, sans visions ni cauchemars. Jamais leur conscience ne les tourmentait, pour cette bonne raison qu’ils n’en avaient point. Ils faisaient de la gymnastique, veillaient sur leur santé avec un soin jaloux, buvaient du lait, avaient leur confort très à coeur, entouraient leurs logis de jardinets, de somptueuses plates-bandes et de gloriettes. Ils allaient plusieurs fois par an passer un congé en Allemagne, car leurs supérieurs, estimant qu’ils exerçaient une « profession » des plus malsaines, veillaient à leur santé. Dans leur pays, ils marchaient la tête haute; et s’ils taisaient
leur travail ce n’était pas parce qu’ils en avaient honte, mais uniquement parce que, en hommes disciplinés, ils n’osaient violer leur signature, enfreindre leur serment. Et quand, au bras de leur femme, ils allaient le soir au cinéma et riaient d’un gros rire en faisant sonner les fers de leurs lourdes bottes, il eût été difficile de les distinguer du commun des hommes. Mais c’étaient des brutes au vrai sens du mot. Des brutes S.S.
Mais peut-être que cela vous parle un peu à vous aussi de votre coté.
yes , we … (can-ette de bière) !
bonjour,
je regardais une émission l’autre jour sur la Malaisie je crois
ou il existe une ile poubelle ou avec les déchets qu’ils entassent
ils arrivent a agrandir ile de plusieurs kilomètres
C’est du Andy Wharol dans une version pessimiste…
Tout le monde a droit de dire des conneries…
http://www.c4gallery.com/artist/database/andy-warhol/andy-warhol-soupcan.jpg
« C’est pas n’importe qui, qui peut faire n’importe quoi ! »
Paul Prébois.
« Combien de temps pour que la rouille détache la capsule du corps de la boîte ou pour que ce métal soit réduit à l’état de dentelle ? »
Je me fait la même réflexion en me regardant dans la glace.
Iron man
Reflexion dans la glace?
Pleonasmisme ou icemanisme?
Iron -iquement
Tiens…??
Tu vois : on ne peut pas de défaire de Piotr… 😉
Au passage, je reconnais que sur ce blog on tourne un peu en rond avec la crise sans trouver de sortie de secours pour l’instant, néanmoins je tiens à vous féliciter tous pour toutes les interrogations et les soifs de connaissances que vous apportez et qui me fond découvrir tellement de choses d’idées ou de concept ou même de schéma de réflexion et bien plus dont j’ignorais même l’existence.
La grande richesse ici, c’est la variété des talents comme des réflexions et des expériences, comme des lectures, ce n’est pas seulement s’informer sur la crise comme on lirait un feuilleton, c’est participer à la connaissance, en ce sens l’aquarelle de l’artiste y a trouvé naturellement sa place.
Il n’y a aucune raison de jeter les artistes à la poubelle, n’est-ce pas.
Goethe (Maximes, Gutenberg) :
It is not always needful for truth to take a definite shape; it is enough if it hovers about us like a spirit and produces harmony; if it is wafted through the air like the sound of a bell, grave and kindly.
Ailleurs, il rejoint ce que j’ai modestement écrit ici, sans l’avoir lu comme quoi on est rarement le seul à penser une idée. Elle est toujours dans l’air…
It is not worth while to do anything for the world that we have with us, as the existing order may in a moment pass away. It is for the past and the future that we must work: for the past, to acknowledge its merits; for the future, to try to increase its value.
‘The finest hair throws a shadow.’ Erasmus.
Le cheveux le plus fin jette une ombre… comme c’est beau. Comme un mouvement perpétuel chez l’hermite, ami de Ravel dont le nom m’échappe…
Erik Satie et sa « Danse maigre »?
J’aime beaucoup, car ce que l’on voit ce n’est pas un déchet inerte.
L’artiste parvient à rendre visible le mouvement même de l’érosion, la poussée inexorable du temps.
Ici l’objet ne subit pas les assauts des éléments, il semble comme se décomposer
de lui-même. C’est un peu une allégorie de notre système.
Certains de ses aspects, à l’image de la capsule, semblent demeurer intacts,
mais globalement, sous le poids de ses contradictions il se distord et bientôt se disloque.
Une autre vie se dessine déjà.
il y a un problème de toxicité avec l’aluminium, ce n’est pas le phosphore, mais c’est tellement simple à recycler, tellement moins compliqué que d’extraire de la boxite …
http://www.youtube.com/watch?v=x4GU8pODnsk
Ou on retrouve les tons ocres des canettes en distribil (pour les bretons)
Dans cette tranche de vie miniere, et ses paysages martiens.
Où sont les canettes d’antan?
Du verre bouteille surmonté d’un opercule en porcelaine blanche enchassée dans un fil d’acier solidaire de deux creux dans le goulot.
Et un « joint » de caoutchouc orange.
Le contenu s’appelait « valstar » ou limonade.
Le tout consigné.
Snif!
Demain nous parlerons du siphon d’eau de Selz dont le bleu a l’odeur de la madeleine de Proust.
Un petit verre d’absinthe pour te remonter?
Ce type de contenant se trouve encore pour certaines bierres ou limonades.
Personnellement, j’en achète de temps en temps, pas seulement pour en boire le contenu, mais aussi pour le réutiliser pour mes propres mixtures (vin de groseille, liqueurs, limonades maison , etc.)
Hhmm…
Nostalgie. Mais bien souvent justifiée.
Pensons au temps qui passe. Et à l’évolution des valeurs un peu partout au monde.
Ainsi, la société de consommation doit détruire afin de vendre.
Et ceux qui veulent profiter de notre argent nous vendent le « fait » que « investir est avoir confiance dans l’avenir ».
Chose amusante, les pronostiqueurs se plantent forcément régulièrement car ils n’ont pas de boule de cristal.
Dans ces cas-là, on choisit l’instantanéité de la retraite par répartition ou la croyance en un avenir toujours radieux de capitalisation qui rapporte, cette fois, immédiatement aux dirigeants des fonds de pension…??
Ou de tout autre organisme qui vend une QUELCONQUE rentabilité illusoire, d’ailleurs…
Le temps ne « parait » rien, mais il fait tout.
Cette phrase aurait pu être sortie par Einstein, mais d’ici à ce que j’ose concurrencer mon maitre, ne me demandez pas l’impossible, il y a 24 heures de délai, soit des milliards. 🙂
Au fait, Camarade Tartar,
Regardes le principe des assurances…
c’est moins lourd que le verre, et le plastique est probablement moins lourd que l’aluminium, la question serait donc celle de la canette en plastique ou dans un emballage carton du type de ceux du lait
Mais le verre se recycle à 98%, Cécile… Et ne se dégrade pas dans le TEMPS…
Regardes bien les matériaux fragiles utilisés maintenant…
Va t on demander a Roman Opalka de compter les manifestants dans la rue?
L art peut il survivre a la fuite du meme?Les representations du temps,que valent t elles pour les adeptes du mainstream?
Que durent les moments doux…un amour immodere donc de l Art pour les allegories,pour les natures mortes.Des reves ..de …synchronicite….Chronos mangeant ses enfants.
Des capsules de temps qui explosent sur la toile….et qui va derouiller ?
Désolé ! Il restait quelques champignons …
Le travail d’un ami comparable en tout point à votre approche artistique : Dom Garcia – Bitume
@ kertugal,
Comme vous y allez !
Vous serez d’accord : une canette ne fait pas une approche artistique. C’est sûrement parce que vous vouliez parler de cet unique détail qui relie l’art de Morelle à celui de Dom Garcia que vous avez mis les tous points au singulier…
Merci à toi l’artiste, c’est superbe!
Je ne sais pas si ceci l’est tout autant: 300milliards d’euro pour une île
http://www.facebook.com/group.php?gid=16786121970
http://www.lexpress.fr/actualite/environnement/une-ile-en-plastique-recyclable_915370.html
Ces canettes se sont dégradées suite à une érosion physico-chimique continue. Il ne s’agit pas de temps. Lequel n’y est pour rien. Par contre, « en temps » qu’interprétation projetée par votre mental le temps dit quelque chose de vous, mais rien de l’objet sur lequel vous l’avez appliqué.
Le phénomène « canette »
@ yvan dit : 12 octobre 2010 à 20:42
Êtes-vous bien sûr ? N’y a-t-il pas une forte probabilité pour que, par exemple, la raréfaction des ressources énergétiques non renouvelables amène de profonds changements dans la marche de l’humanité ?
Pourquoi ne pas penser à une réduction de l’efficacité humaine entraînant une baisse du PIB donc une baisse de la croissance, entraînant elle-même une baisse d’activité, donc un accroissement du chômage et par voie de conséquence une baisse de la valeur travail dans les pays développés, lesquels sont ceux où, en moyenne, chacun des habitants consomme le plus d’énergie. ?
Il ne semble pas nécessaire de faire usage d’une boule de cristal pour prendre des décisions de nature à exploiter favorablement ce type de spirale infernale, ou tout au moins, pour éviter d’être victime de ses effets néfastes.
Tant que l’hypothèse de la spirale infernale, exposée ci-avant, n’est pas invalidée, on ne risque pas de se tromper beaucoup en disant que le temps présent est très probablement plus agréable à vivre que celui des temps futurs. Cette perception globale est bien traduite dans ce que révèle le comportement des grands spécialistes exploiteurs du temps que vous signalez, les banques et les assurances. Le filon qu’ils exploitent n’est plus aussi riche et durable qu’avant, ils doivent donc changer leur technique d’extraction de l’argent.
Quand on y réfléchit bien l’argent peut être assimilé à de l’énergie ou du travail que l’on fourni, qu’on échange, qu’on stocke ou qu’on consomme. Quand les temps deviennent difficiles il semble plus sage de le faire rentrer et le stocker plutôt que de le prêter au risque d’avoir des difficultés à le récupérer.
Au sujet des retraites par répartition, que se passera-t-il lorsque demain, ceux qui devraient être en activité se trouveront au chômage non parce que des vieux travaillent plus tard, mais parce que les pays en développement auront capté l’essentiel de l’activité ? A ce moment là on regrettera de ne pas avoir opté pour la capitalisation. On méditera, mais trop tard, sur la cigale et la fourmi. Les plus faibles seront alors éliminés.
Sortez un peu de cette histoire infantilisante de la cigale et la fourmi.
Allez plutôt voir du côté de la métamorphose de Kafka.
http://www.agata-kawa.com/news/uploaded_images/Metamorphose_Logo_Final-722150.jpg
@ octobre 13 octobre 2010 à 10:49
Merci pour la Métamorphose .
Je n’ai rien lu de Kafka et ne viens de lire qu’un résumé de cette nouvelle. Elle m’a fait me remémorer mon arrière grand’mère paternelle qui se cachait quand nous rendions visite à mes grands parents à l’immédiat après guerre. Je pense qu’elle se sentait inutile et qu’elle avait honte de ne même pas avoir contribué à gagner le peu de pain qu’elle mangeait. Quelle évolution des mœurs, des mentalités et de la conscience, une totale inconscience aujourd’hui pour beaucoup.
Aujourd’hui, je connais une arrière grand’mère qui jouit au mieux de sa retraite en voyageant tant qu’elle peut aux quatre coins de la planète à l’aide de ce que doivent payez les jeunes actifs de son pays, mais pas ses petits enfants qui laissent ce soin aux autres. Tels de jeunes bobos très comme il faut, ils se sont expatriés à l’étranger où ils se préparent des retraites par capitalisation, eux.
Bien évidemment les enfants de cette dame, parents des expatriés, soutiennent les grèves pour les retraites à la française. Et dire que ces gens là ont fait de longues études. Mais comment raisonnent-ils ? En cyniques, en inconscients ? Ils ont certainement étudié Kafka, Marx et bien d’autres mais négligé La Fontaine qui à mon avis est moins infantilisant que ce vous laissez croire.
voici l’adresse du site de Jean-Louis: http://www.jean-louis-morelle.com/
Jean-Louis a beaucoup travaillé pour l’aquarelle, et son nom restera attaché à cette technique picturale. Merci pour ton action.
La question du temps.
Il y a des objets, comme ces canettes, qui n’auront strictement rien apporté à l’humanité. Elles tendront à se désagréger, comme le montre l’artiste, inexorablement et vilainement. Mes compliments pour l’effort de représentation.
D’autres objets, d’autres choses traversent les siècles sans dommage, au contraire… Avec le temps, ils pourront encore témoigner et inspirer, tels ces colliers de graines fabriqués de main d’homme au travers des cultures, aidant justement à maîtriser l’angoissante question du temps qui passe…
Certains objets résistent au temps, d’autres pas; nous, les hommes, ne résisterons pas au temps, nous ne laisserons que des traces, mais quelles traces, et une descendance. La Nature résistera au temps, elle se régénèrera tout en luttant contre les agressions infligées par l’homme, pourtant si éphémère lui-même…
Les beaux objets perdureront, la Nature de même, les hommes, eux, devront accepter en toute humilité qu’ils n’ont qu’un temps. Mais, la Nature et de belles choses pourront les aider à surmonter cette peur, ce désarroi face au temps qui passe, à condition toutefois qu’elles soient respectées…
La question du temps qui passe à l’heure du cyberspace… Que restera-t-il du temps passé derrière la machine? Perdons-nous notre temps ou participons-nous à un bien-faire qui laissera des traces?… Le 13 octobre.
J’avais soif d’autre chose et vous m’avez donné à boire,
J’étais comme un homme, comme un autre, je venais moi aussi d’être traité comme une autre petite canette vide, que l’on prend comme ça de plus en plus plaisir à jeter selon son bon vouloir de voir autre chose de moins dérangeant et convenant chez soi,
Et alors après avoir longtemps pleuré sur mon sort comme sur le propre sort de l’autre de plus et de l’humanité, je décida néanmoins moins de me relever d’entre les morts, afin de pouvoir mieux me remettre en marche, bien sur la marche fut longue, très longue, à un moment donné, j’avais même tellement soif, que j’ai préféré plutôt m’arrêter au bord d’un puit,
Je me trouvais bien pourtant dans une grande ville, hélas sur le fond j’avais vraiment l’impression de me trouver dans un grand désert, néanmoins au bout d’un temps, d’un certain temps une personne s’approcha du puit, moi qui était déjà sans force, sans grande santé, je me demandais si cette personne allait bien vouloir me donner à boire, sans s’en sentir forcément obligé de se prendre pour quelqu’un de plus supérieur ou inférieur à un autre,
J’étais pourtant bien habillé, pas trop mal rasé, bien mieux nourri le ventre vide, mais non j’avais toujours encore si soif et si faim d’autre chose dans le grand désert de ce monde …
« La question du temps » s’inscrit dans le temps géologique. Soyons certains que notre temps canette ne durera que peu.
à Paul Jorion
Bien la nouvelle mise en page. Belle couleur et plus lisible amha.
Une chose : la citation mériterait le noir sur blanc (actuellement trop faible).
Cdlt
@ octobre,
Si Paul Jorion nous le permet, nous allons pouvoir reprendre nos conversations d’il y a huit mois, lorsque » l’environnement a été rajeuni » …vous vous souvenez ?
A ce propos, octobre, vous parliez à l’époque d’un texte à venir ; peut-être viendra-t-il à l’occasion de ce nouveau changement de présentation.
Le graphisme m’intéresse, au sens où il est, avec la rhétorique, une des formes par lequel notre langage s’habille.
Pendant mes études à l’école Estienne de Paris, j’ai croisé des professeurs qui m’ont amené à penser que la « graphistique » mériterait d’être étudiée au même titre que la linguistique.
La linguistique étudie le fonctionnement d’une langue, la « graphisitique » pourrait nous apprendre comment une langue est transmise visuellement, et surtout comment le vecteur visuel – forme et place des lettres et des mots – agit de façon déterminante sur le sens.
Il me semble que le graphisme attend toujours son Ferdinand de Saussure .
@ octobre,
J’écrivais ci-dessus que nous pourrions reprendre nos conversations sur la présentation du blog « si Paul Jorion nous le permet »…
… permission accordée 😉
J’ai commencé à donner quelques avis sur le fil – présentation du blog. J’aime bien la nouvelle forme de celui-ci, les couleurs, sa simplicité ; malheureusement il y a des erreurs qui à moi me sautent aux yeux. La typo encore… si vous saviez comme je suis perfectionniste de ce côté-là, emmerdant même. C’est comme ça ! Les profs à l’Institut d’Arts Visuels, nous demandaient de faire de gros efforts particulièrement sur les équilibres, choix des caractères – Elzévir, bâton…, corps du texte, gras/maigre. Vous connaissez tout ça, Jean-Luc, je suppose. En fait, la maîtrise du texte c’est le noyau du métier, pour un graphiste s’entend. C’est aussi respecter ceux qui viendront lire et comprendre. Vous pouvez, par exemple, avoir un très beau visuel pour créer une affiche, mais si vous vous contentez de simplement poser votre texte, alors là réside l’erreur parce que tout peut s’écrouler. Personnellement, je commençais mon travail par les recherches typo, mais on peut très bien aborder une construction en parallèle (pour faire court : image + texte) s’agissant d’un tout. J’étais un passionné, comme un poisson dans l’eau. Il y aurait encore beaucoup à dire mais je ne veux pas accaparer le fil.
Les aquarelles de Jean-Louis Morelle sont vraiment très belles. son travail de l’eau est vraiment poétique. On peu voir ses oeuvres sur internet. consulter également les oeuvres de Ewa Karpinska.