Billet invité
LES ÉTATS-UNIS MONTRENT ENCORE UNE FOIS LE CHEMIN
Branle-bas de combat, le comité de politique monétaire de la Fed se réunit aujourd’hui à Washington en conclave ! En avant-première, les commentaires vont bon train dans les médias afin de lever le voile sur la teneur des discussions que les gouverneurs vont avoir. Un consensus s’est fait : elles devraient déboucher, en guise de nouvelle décision… sur rien ou pas grand chose !
L’agence Reuters citait hier les « sceptiques », qui résumaient à leur façon la situation en expliquant que la Fed ne déciderait rien pour ne pas atteindre sa crédibilité ; de peur que ce qu’elle pourrait mettre en œuvre se révèle inefficace… On ne peut mieux transcrire l’impuissance de la banque centrale de la première puissance économique et financière mondiale.
Les sempiternelles interventions du quarteron de gouverneurs de la Fed annonçant depuis des mois le danger de l’inflation, et la nécessité de remonter en conséquence et sans tarder les taux directeurs de la Fed, sont passés au second plan devant des interrogations moins hors de propos et plus en phase avec la situation économique américaine, laquelle a fait l’objet d’une diminution de ses prévisions de croissance par l’OCDE. D’un taux de 3,2% pour 2010 et 2011, elles dégringolent à 1,5 et 2,3%. Il est toujours facile de prévoir une forte amélioration pour plus tard, quitte à revenir dessus ensuite…
Une nouvelle intervention monétaire de la Fed est en jeu, dont les commentateurs ne s’attendent pas à ce qu’elle puisse intervenir dans l’immédiat, les prochaines élections étant un prétexte tout trouvé pour gagner du temps, faute de savoir quoi faire. On parle de l’injection dans l’économie de rien de moins que d’un ou deux milliers de milliards de dollars et du quasi doublement de la taille du bilan de la Fed qui en résulterait, celui-ci ayant déjà considérablement enflé à la suite de la précédente opération de ce type. Elle portait sur 1.700 milliards de dollars d’achats de bons du Trésor et de crédits hypothécaires. Dont rétrospectivement on peut observer qu’elle n’a même pas réussi à stabiliser la situation.
Deux hypothèses seraient à l’étude : une intervention en une seule fois ou étalée dans le temps, par petits paquets successifs. La planche à billet fonctionnerait dans les deux cas à plein, mais selon des rythmes différents. Rendez-vous est pris pour les prochaines réunions du comité de politique monétaire, en novembre ou décembre prochains.
Quelle pourrait être l’efficacité, dans un cas comme dans l’autre, d’une telle mesure que l’on pourrait qualifier de dernier ressort ? Un analyste américain, cité également par les agences de presse, craignait qu’elle soit ressentie comme l’expression de l’énergie du désespoir, aboutissant à un effet contraire à celui recherché. C’est précisément autour de cette question que tournent les discussions.
Car le risque serait grand que l’achat en grandes quantités de bons du Trésor américain à longue maturité n’ait pas les effets escomptés. Que la baisse des taux qui en découlerait ne soit pas à l’arrivée l’incitation recherchée afin que se développe le crédit bancaire au profit de l’économie. Bref, sans que la référence soit explicitée, que les États-Unis se trouvent piégés dans la maudite trappe à liquidité de Keynes, un piège dont le Japon ne parvient toujours pas à sortir, redoutable phénomène qu’il illustre avec persévérance. Car comment obliger le système bancaire à relancer la machine, dans un contexte de fort risque, au lieu d’aller jouer au casino ? Les instruments monétaires et la baisse des taux n’y peuvent strictement rien. Quand l’âne ne veut pas boire…
L’économie américaine, dont la fin de la récession vient d’être à contretemps annoncée par l’officiel National Bureau of Economic Research (NBER) comme intervenue en juin 2009, est en réalité sur la pente qui l’y conduit. Et les moyens d’une relance font défaut. La Fed avance comme on l’a vu à reculons, incertaine de son coup, tandis que le gouvernement et le Trésor américain ont déjà du lever le pied sur les mesures de relance publique, devant la fragilité grandissante de l’édifice branlant de la dette. [Voir à ce sujet l’étude d’Onubre Einz.]
Conclusion : s’il y a bien deux cordes à cet arc, aucune des deux ne peut être utilisée…
Dans les commentaires plus politiques, l’accent est mis sur le débat qui oppose les républicains et les démocrates, les premiers viscéralement opposés à une quelconque augmentation des impôts, même des plus riches qu’ils défendent avec acharnement, au prétexte fallacieux que les revenus qui leur seront soustraits feront défaut à l’économie. Ainsi qu’à toute intervention financière sur fonds publics de Washington, chargé – avec démagogie – de tous les maux pour mieux escamoter la responsabilité de Wall Street. Mais cet aspect de la situation est en réalité secondaire, même s’il contribue pratiquement au blocage de la situation au Congrès. La dette américaine n’a plus la même garantie internationale de financement qu’auparavant et doit être dorénavant contrôlée.
Tout à sa bataille avec les républicains, dans la perspective des élections au Congrès de novembre prochain, Barack Obama vient de déclarer que les progrès de l’économie était « douloureusement lents », tentant d’y opposer un modeste train de mesures en comparaison avec les 787 milliards de dollars de celui de mars 2009, dont les effets s’estompent et qui peut au mieux prétendre avoir évité pire encore que ce qui s’est installé. De manière un peu dérisoire, il tente de monter en épingle au fil des semaines des nouvelles positives qui ne changent en rien le panorama et le vécu des Américains.
La plaisanterie qui circule à Washington est « Don’t use the S… word » (n’utilisez pas le mot qui commence par ‘S’), une référence au terme Stimulus empruntant la formule utilisée pour le ‘F’ de Fuck. Un plan serait toutefois à l’étude, dans l’attente du résultat des élections et du maintien ou non de la majorité démocrate à la Chambre des représentants, que l’administration se garde bien de qualifier de second plan de relance et qui de toute façon devrait être bien moins important que le premier. On évoque certes 400 milliards de dollars, mais étalés sur dix ans.
Les perspectives économiques de l’administration Obama sont fondées sur des objectifs de croissance économique dont on peut confirmer qu’ils ne pourront être atteints. Une telle situation va avoir pour effet d’accroître les déficits au lieu de les résorber comme prévu. En rajouter en engageant de nouvelles dépenses nécessairement massives – seraient-elles avalisées par le Congrès – est d’autant plus problématique que l’on ignore la réaction que pourrait susciter sur le marché de la dette américaine la décision d’un nouvel accroissement de celle-ci. Ce serait jouer avec le feu.
C’est pourquoi – fidèle à une orthodoxie dont elle ne se dépare jamais – l’OCDE préconise « un élargissement de la base budgétaire », utilisant une de ces formules contournées qu’affectionnent les économistes quand il faut affirmer des choses sans les dire. Il s’agit plus simplement d’une augmentation progressive de la fiscalité, c’est à dire des impôts. Dont, de toute évidence, les conditions politiques ne sont pas réunies. Il a bien été évoqué il y a des mois de cela une augmentation de la très faible TVA américaine, mais c’était dans le contexte d’une reprise de l’économie. Qui pourrait aujourd’hui la préconiser, la mettre en pratique ?
Il est de coutume d’abusivement qualifier d’impasse des situations qui se révèlent à l’arrivée ne pas l’être, par facilité de langage ou en application d’analyses dont l’objectif est sempiternellement d’annoncer un inéluctable écroulement. La situation dans laquelle se trouvent les États-Unis justifie cependant que ce terme soit cette fois-ci employé, à bon escient. Reste à en apprécier pleinement les conséquences économiques internationales et les conséquences politiques locales.
C’est déjà fait à propos des conséquences sociales. Le très officiel Census Bureau (Bureau des statistiques) propose une description de celles-ci impressionnante. Qu’on en juge : 50,7 millions d’Américains sont sans couverture médicale privée, ils étaient 46,3 millions en 2008 ! La réforme de la santé de Barack Obama n’interviendra qu’en 2014, restrictions budgétaires obligent. 43,6 millions d’Américains, soit 14,3% de la population, vivent en dessous du seuil de pauvreté ; ils étaient 39,8 millions en 2008. Parmi eux figurent plus d’un quart des noirs et des hispaniques. Les chiffres du ministère de l’Agriculture quant à la distribution des Food stamps sont à l’avenant.
Les derniers chiffres officiels du chômage font état d’un taux de 9,6%, dont on sait qu’il ne reflète que très imparfaitement la réalité de la situation de l’emploi. Les expulsions de maison et les faillites personnelles contribuent à un tableau d’ensemble alarmant, alors qu’il a été calculé que le salaire moyen des familles (une notion qui masque les énormes disparités) était tombé de 5% en dix ans. Une situation inédite dans l’histoire de l’après guerre.
Dans sa dernière chronique du New York Times, Paul Krugman dénonce avec virulence l’attitude des riches américains repliés sur leurs privilèges et leurs tas de dollars, insoucieux d’une réalité qu’ils préfèrent ignorer ou qu’ils estiment ne pas les concerner. Une attitude commune aux riches du monde entier, quand on le parcours, plus particulièrement flagrante dans les pays émergents, où ils vont au bout de leur logique et s’enferment dans des prisons dorées pour se protéger des pauvres. Une ségrégation géographique dont on peut observer des signes moins ostentatoires dans les pays avancés.
Les Américains font comme chacun sait tout en grand. C’est tout du moins ce qui est retenu – avec leur faculté à rebondir et leur esprit d’entreprise – d’une histoire occultée chez eux et ignorée dans le reste du monde. Au profit de la projection, à tous les sens du terme, d’une image de félicité de la société masquant qu’il a toujours subsisté dans le pays de grandes zones de pauvreté, dans lesquelles le Tiers Monde pouvait sans difficultés se reconnaître. Son émigration en fait d’ailleurs les frais. Par son ampleur comme par sa durée qui se profile, la crise sociale qui est en train de se développer ne fait pas exception à cette loi : elle est très forte.
S’il est une question qui doit inciter à la réflexion à propos de l’évolution que connaît la société américaine, c’est bien de savoir si ce que l’on y observe – un élargissement de la pauvreté et de la précarité et le délitement par le bas des classes moyennes – est ou non prémonitoire de ce qui attend l’Europe. Sans qu’il soit besoin de faire appel à cet autre poncif, à propos des États-Unis, qui veut que la situation américaine préfigure – quelques mois avant – celle de l’Europe. Dans un contexte bien entendu différent, caractérisé par l’existence d’un filet de protection sociale plus conséquent, bien que clairement menacé et déjà grignoté.
Un rapport de l’ONU vient de mettre en évidence, dans le cadre d’un point d’étape sur les objectifs du Millénaire pour le développement que l’Asie, dont la croissance économique est tant vantée, connait de grandes disparités de situation – qui se maintiennent ou même se développent- sur les plans de la mortalité, de la pauvreté, de la santé et de l’accès à l’eau potable, en dépit de la croissance des classes moyennes. En d’autres termes, le développement est inégal dans la principale région du monde qui connaît encore une forte croissance économique.
Comment ne pas également s’interroger sur cette troublante similitude qui s’affirme à la fois dans les pays émergents et développés ?
176 réponses à “L’actualité de la crise : les États-Unis montrent encore une fois le chemin, par François Leclerc”
Et pendant ce temps la dictature du système capitaliste persiste, la biodiversité et les écosystèmes morflent de plus belle. Honte sur les profiteurs !
Tout le monde est plus ou moins ceci de nos jours, même ceux qui refusent encore d’en reconnaître les nombreux méfaits en soi, pourquoi tant de projection du mal dans le monde ?
Il suffit d’un battement d’aile.
@ Piotr
Ce n’est pas suffisant Piotr en apprenant à mieux voir l’homme se conduire dans une société, surtout que beaucoup de choses deviennent de plus en plus bétonnés par la peur de nos jours.
» Les États-Unis montrent encore une fois le chemin »
Plus un pays riche en finit par montrer qu’un seul chemin à suivre à l’antenne, et plus personne n’en recherche d’autres chemins et cela au risque de déplaire à la bonne ambiance médiatique du groupe, vous savez c’est un peu comme beaucoup de jeunes start-up de nos jours, oui mieux vaut mieux pas exprimer une opinion trop singulière sous peine d’être systématiquement mal vu et jugé par le bon esprit du groupe.
« Un consensus s’est fait : elles devraient déboucher, en guise de nouvelle décision… sur rien ou pas grand chose ! »
C’est déjà ça je trouve.
» De manière un peu dérisoire, il tente de monter en épingle au fil des semaines des nouvelles positives qui ne changent en rien le panorama et le vécu des Américains. »
La meilleure de votre article.
» Dans sa dernière chronique du New York Times, Paul Krugman dénonce avec virulence l’attitude des riches américains repliés sur leurs privilèges et leurs tas de dollars, insoucieux d’une réalité qu’ils préfèrent ignorer ou qu’ils estiment ne pas les concerner. Une attitude commune aux riches du monde entier, quand on le parcours, plus particulièrement flagrante dans les pays émergents, où ils vont au bout de leur logique et s’enferment dans des prisons dorées pour se protéger des pauvres. Une ségrégation géographique dont on peut observer des signes moins ostentatoires dans les pays avancés.
C’est ce qui provoquera sans doute la prochaine pandémie et famine mondiale, l’aveuglement.
Il ne reste plus donc que la solution d’un défaut sur la dette publique et privée.
» De manière un peu dérisoire, il tente de monter en épingle au fil des semaines des nouvelles positives qui ne changent en rien le panorama et le vécu des Américains. »
Un peu comme l’histoire d’un film, celui de l’humanité et qui rechercherait continuellement à écrire
et à divertir le monde en boucle devant des écrans, des chaînes, des journeaux.
C’est un peu comme la publicité et le merchandising, tout un ensemble de techniques, de nouvelles pseudo-professions « utiles » destinées surtout à améliorer la présentation du nouveau produit à la mode, celui d’une marque, comme de la nouvelle mentalité à la mode dans beaucoup d’esprits ne comprenant toujours rien à rien.
N’est-ce pas principalement et médiatiquement le rôle du politique de nos jours, bref Une vraie matrice de choses trompeuses, je me demande d’ailleurs si ceux qui se prétendent le plus utiles
au monde sont réellement des bienfaiteurs pour l’humanité, l’histoire nous le dira en témoignera.
Le billet de Krugman est traduit sur contreinfo
Quant à la question de savoir si l’évolution des USA préfigure celle de l’Europe, il me semble que l’évolution européenne, au moins française pour ce que je vois, est parallèle.
Le triste constat « un élargissement de la pauvreté et de la précarité et le délitement par le bas des classes moyennes » est parfaitement applicable chez nous, la différence étant qu’ici cela se fait par les jeunes, les plus anciens étant (encore) protégés par le filet de protection sociale.
Dans tous les pays de l’Europe de l’ouest, le nombre des personnes âgées vivant en-dessous du seuil de la pauvreté augmente d’un rythme inquiétant. Dans certains pays, l’âge de la retraite est repoussé à 65-67 ans, mais les entreprises n’embauchent qu’exceptionnellement des seniors, et cela ne changera pas, malgré le discours autour du facteur démogaphique. La classe politique essaye de se dérober de cette problématique en parlant de la croissance, il faut de la croissance pour créer des emplois etc. C’était vrai hier, alors qu’aujourd’hui croissance ne rime plus à emploi, ni à plus de revenu pour les salariés/ travailleurs indépendants.
Les jeunes et … les immigrés. Les bidonvilles, c’est une réalité en 2010 que je n’aurais pas imaginée en 2008.
@germanicus: Ce serait déjà un grand pas en avant pour le ‘bon peuple’ de démolir cette assertion de la croissance distribue de la richesse pour tous. C’est la carotte devant l’âne, étant prévu que l’âne ne touchera jamais la carotte que du bout des lèvres. Le gros de la carotte lui est dévoré par le duo complice direction/actionnariat.
Ce qui est aberrant, c’est que même des dirigeants politiques dis « à gauche du PS » puisse sortir ce genre d’énormité. Du style « Si on avait 2% de croissance, on pourrait… », mais même avec 40% de croissance cela ne changerai que la taille des chateaux qui seraient payés par la même micro-élite.
Ils ont dit :
– l’endettement, c’est l’avenir, pas l’épargne.
– Même les plus pauvres auront leur maison.
– La titrisation, c’est l’avenir de la finance.
– Il faut des riches. La richesse profite à tous.
– L’Europe, c’est l’emploi.
– La mondialisation est heureuse.
– La désindustrialisation est utile et nécessaire. Nous garderons les emplois à haute valeur ajoutée.
– L’industrie, c’est dépassé, vive le tertiaire qui conduit à la richesse pour tous.
– L’environnement, y’en a marre (un certain président).
– La pêche intensive, c’est bon pour les océans.
– Les pesticides, pas de soucis.
– Alzheimer n’a rien a voir avec produits toxiques et pollution.
– Le cancer non plus.
– Les OGM, c’est nickel car les plantes absorbent mieux les pesticides.
– Les fermes aquacoles, c’est l’avenir.
– Internet, c’est un cloaque. Il faut règlementer.
Aujourd’hui, ils disent : la crise est finie, les banques françaises sont en parfaite santé (avec 2% de fonds propres), …
Ce qui est sûr, c’est que, sur le toit du monde, il y a une oligarchie transnationale, composée de millionnaires financiers, politiques, journalistes, chanteurs, acteurs, intellectuels, et j’en passe, qui mettent leurs ressources en commun pour que rien ne change.
On ne les délogera que par la force.
sans doute, sans doute, il faut voir (c’est toute une question de rapport de force …)
mais avant, déjà, mine de rien, de constater il devient posssible à nouveau possible de parler de l’impôt sur le revenu aux USA, et sans passer pour un fou ….
Bravo, Jean-Yves.
Bonjour tout le monde.
Internet vous apporte la connaissance , les liaisons de groupe ,les décisions de groupe.
Point besoin aujourd’hui de représentants politiques , financiers .
Vous pouvez prendre en mains votre avenir par des votes individuels sur la couleur de votre trottoir ou le prix du vol vers Mars.
Prenez en mains votre destin sinon les autres vous imposeront le leur.
Regroupez vous à la manière des guerilleros et faites de grandes fêtes mondiales , des grands messes de la musique et de la fraternité , le monde va changer grâce à vous , à toi , à nous.
Bertrand écrit : « faites de grandes fêtes mondiales , des grands messes de la musique et de la fraternité ».
C’est exactement ce que veut le système actuel.
C’est exactement ce que veut le système actuel … pour garder le pouvoir.
Bertrand, le temps des « grandes fêtes mondiales, des grands messes de la musique et de la fraternité », ce temps-là est révolu.
Maintenant, c’est le temps des révoltes.
« On ne les délogera que par la force. »
je ne crois pas. Nous avons renoncé à la force en échange de la protection de l’État qui est seul détenteur du monopole de la force, de la violence. Le climat de peur perpétuelle entretenu par les différents médias nous fais demander d’ava
« On ne les délogera que par la force. »
J’aimerai y croire mais je n’y crois plus. Nous avons renoncé à la force en échange de la protection de l’État qui est seul détenteur du monopole de la force, de la violence légale. Dans le domaine de la force, de la violence, L’État aura toujours le dernier mot. Quand bien même la révolte serait juste et légitime, elle serai illégale et jugée comme telle par une large partie de la population (il n’ y a qu’à voir les réactions suite aux émeutes des banlieues).
Le climat de peur perpétuelle entretenu par les différents médias nous fais demander d’avantage de protection.
Un système de contrôle et de surveillance extrêmement sophistiqué s’est développé, nous l’avons intériorisé à un point tel que sans nous en rendre compte, nous contribuons à le rendre toujours plus sophistiqué. Quand nous critiquons ce système, au nom de la liberté d’expression, de l’esprit critique, celui-ci intègrent, digèrent ces critiques et finalement se renforce un peu plus.
Paradoxalement, au lieu de renoncer à renforcer ce qui nous oppresse, nous continuons inlassablement à le critiquer, à le dénoncer. Mais comment faire autrement quand nous sommes conditionnés dès la petite enfance à penser et agir ainsi ? (même si nous résistons, l’environnement est organisé de telle façon (urbanisation) qu’il rajoute à notre peine. Où sont passés les terrains vagues d’antan, espace de jeux et de liberté ? Ils ont été recouvert de béton, de centre commerciaux et de terrains de jeux aseptisés. Le parcours est déjà balisé.
Les Lumières ont été détournées, bafouées et finalement éteintes. Ce qui devait nous affranchir hier nous asservis aujourd’hui. Et, au final, un triste constat d’impuissance car,quand bien même nous prenons conscience de la réalité du système oppressif dans lequel nous vivons, nous avons été privé dès la petite enfance des moyens d’imaginer autre chose.
La jeunesse d’aujourd’hui ne remet pas en question l’ordre établi (bien sûr elle constate des abus, des injustices, elle exerce son esprit critique), elle désir simplement sa place au soleil. Elle ne désire que ce qu’on lui dit et donne à désirer. Pour ceux qui « cadrent » pas reste l’hôpital ou la rue.
En première page du blog de Martine Billard, un beau portrait de not’ « sous-vers-rien » :
avec la mention : » Yes, we lie » .
@ M Pour la révolution c’est OK mais ou se donner rdv ?
Mince, Bertrand, vu trop tard !…
En attendant , la manif° était chaleureuse …un espoir revient …
« On », et nous nous étions laissé « endormir », nous avait mis au 36° dessous …manipulations, abrutissement , culpabilisation, bobards …
J’ai senti aujourd’hui comme une réunion de personnes qui réfléchissaient de nouveau …étiquettes, ou non,confondues …
Ayant travaillé – petit poste, mais permettant un bon regard sociologique – quelques temps dans un groupe US, il y a un moment, je me souviens de ce que pensaient les américains des petits français : « ils sont lents à la détente, mais quand ils s’y mettent, ils sont vraiment bons ! »
Je pense qu’après quelques paralysies, atermoiements et temps de réfléxion – grâce aux bouquins
de chercheurs, et à certains blogs de grande qualité, comme celui-ci – je suis trés loin de comprendre le quart du tiers de la moitié, mais j’essaie – les chers « vieux » habitants de ce vieux Pays de croulants- archaiques redémarrent …
Post-criptum :
Ne pas écouter les info après avoir parcouru la manif°, il y a de quoi « infarcir » =) mieux vaut casser sa TV !
Je confirme qu’il y avait plus de monde que la dernière fois !
Cordialement.
Re-PS:
Pour Paul Jorion, son bouquin « le prix » est en bonne place dans la petite librairie indépendante et « engagée » de mon quartier ( en trés bonne compagnie )…vais pouvoir aller le feuilleter, avant de voir si mes deux neurones sont suffisants pour y plonger …
Marché et démocratie : la fin des illusions ?
Entretiens de Dauphine – Mardi 11 mai 2004
http://campus.media9.dauphine.fr/virtuel/video/conferences/cotta2004.htm
la réseaucratie contre démocratie, corporatisme, oligopoles contre marché, cupidité, corruption, violence ….
Il me semble sous 1.8% de croissance du PIB, le capitalisme détruit de l’emplois.
En tout cas bravo pour la reprise tant annoncer depuis quelque temps. Le Titanic continue de prendre l’eau et l’avant du bateau est déjà sous l’eau!
Puisque, vous parlez navigation, je sais que la longueur de la loxodromie est plus grande que celle de l’arc de l’orthodromie, et que l’écart n’est pas négligeable. En résumé, je ne m’inquiète pas, nous ne coulerons que si le choix de faire coulé le tout était devenu inéluctable.
Instructif communiqué de presse de la Fed, à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire : on ne bouge pas pour l’instant et on se retrouve la prochaine fois ! (traduction non littérale).
Ca veu tout simplement dire, qu’ils ont aucune solution. Si vous regardez ses dernières années c’est intéressant à regarder la politique du « Tout va bien » des médias, des politiques et des économistes alors que tout va mal. Comme par exemple votre traduction François Leclerc de cette réunion, ils font croire que à la prochaine fois ils vont apporter une solution alors que le message en plus clair quand on est pas tombé dans la politique du « Tout va bien » c’est qu’ils ont aucune solution, mais le problème c’est que la pente glissante que on a connu en 2008 est en train de revenir et cette fois si la question, est ce que l’économie arrivera t’elle a subir encore un choc plus violent ? Je dirais plutôt non…
Cela vaut la peine de lire les ‘calculs’ d’A.Evans Pritchard Evans hier matin sur le possible nouveau QE:
QE in round trillions
L’achat en grande quantité de bons du trésor par la FED revient à injecter une quantité considérable de liquidité dans l’économie ce qui logiquement peut conduire à plus d’inflation. Certains analystes y voient une porte de sortie de la crise car qui dit inflation, dit allègement de la dette. Que pensez-vous de ce raisonnement ?
perso, je ne suis pas très convaincue, à moins que pourquoi faire simple quahd on peut faire compliquer, soit plus diplomatiquement diplomatique
Pour qu’il ait déclenchement de l’inflation, il faudrait que ces liquidités descendent dans l’économie !
Par ailleurs, il faut se méfier du calcul de l’inflation et utiliser son taux hors matières premières et produits alimentaires. Sinon, on en vient à prendre en compte le résultats des spéculations sur les matières premières, notamment le pétrole.
Pour le fun, signalons que le caoutchouc fait des bonds :
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/cac68126-c5ca-11df-ab3f-756bbdbe0a43/Coup_de_feu_spéculatif_sur_le_caoutchouc
une matière première dont le cours est élastique, disait Jacques Tati.
Paul,
Je t’ai dit bonjour dans le train, ce matin. Je t’ai parlé des journaux que je lisais, comme un con….
J’aurais pu te dire que ton blog et tes livres m’ont réveillé de mon militantisme de petit vieux.
Tes papiers et ceux de tes très excellents amis me mettent en tête quelques idées des causes profondes de ce que nous vivons.
Reste l’écart entre cette réalité et la façon dont le parti de gauche dominant (le PS mon parti !) imagine la société demain et là je manque de souffle.
Cependant, j’ai retenu le compte rendu de ton échange avec Madelin. Des craquements peuvent donc s’opérer, là où on les attend pas.
Dans mon petit univers protestant, je pense à des personnalités de la HSP, que les événements en cours troublent beaucoup.
A nous croiser un autre jour, je serai peut être moins con…
Amitiés de Port Louis.
surtout comprenez bien qu’il n’y a rien, rien de rien, mais vraiment rien à espérer de l’enchanteur Madelin, il sait très bien, si bien, tellement bien jouer du violon …. (c’est comme le FN, il faut lire les programmes, avec par ex la grande promotion du chèque éducation et co …)
Baillergeau,
La raison pour laquelle tu m’as parlé de ce que tu lisais, c’est parce que je te l’ai demandé. Je suis passé dans le couloir, et tu m’as dit : « Bonjour M. Jorion ! ». Je ne te connaissais pas, donc je ne pouvais pas te dire : « Ah ! qu’est-ce que tu deviens ? », alors j’ai dit : « Ah ! Qu’est-ce que vous lisez ? » La prochaine fois qu’on se voit, dans un train ou ailleurs, c’est promis, je te dirai : « Baillergeau, mon vieux, qu’est-ce que tu deviens ? »
Un con ne sait jamais qu’il est con. Il peut prendre conscience qu’il a été con, mais il n’est déjà plus con à ce moment-là. 🙂
Cela me fait de la peine de voir ces gens intelligents et de bonne volonté encartés dans un parti dépassé et qui a perdu l’esprit qui l’animait à l’origine. Peuvent-ils rénover ce parti de l’intérieur? Y seront-ils assez nombreux? Ou est-ce peine perdue?
En parlant de socialisme, Zapatero était aujourd’hui à New-York pour convaincre les gros pontes de Wall Street que l’Espagne était sur la bonne voie et leur obéit au doigt et à l’oeil, etc. Au moins, il faut lui reconnaître le mérite d’avoir conscience de qui a le pouvoir et à qui il doit lécher les bottes. Invités du dîner: Soros, Citigroup, Morgan Stanley, Goldman Sachs, Prudential, Metlife, Blackrock, etc.
http://www.elmundo.es/mundodinero/2010/09/21/economia/1285082869.html?a=551447d1ce64a05ac4b40c37b0d11f94&t=1285105103&numero=
à moi
Zapatero devrait peut-être aussi aller en Chine ???
@Cécile: déjà fait aussi. Et même avant Wall Street. Un signe?
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2010/08/31/97002-20100831FILWWW00471-zapatero-evoque-la-crise-en-chine.php
Il faut attendre les élections du congrès le 2 novembre. Il est très probable que les Républicains auront la majorité, ce qui signifiera que la politique de la présidence actuelle sera bloquée jusqu’en 2012, et des décisions importantes pourraient être prises seulement dans l’année fiscale de 2014. David Stockman a récemment exprimé son pessimisme face à cela, en disant que « entretemps, nous aurons une situation comme en Grèce ».
Je suis totalement de cet avis.
A mon sens la situation va s’aggraver après les élections US et le retour en fanfare des républicains.
Leur retour à la maison blanche donnera le coup de grâce (voir leur programme).
où sont passés les moineaux du jardin de luxembourg?
Wroble, en polonais.
Vous ne leur avez pas mis une bague ?
« Paris, mon moineau » (Mouloudji)
Heu, vous ne parlez pas de nos Sénateurs ?…
…
Il faudrait qu’ils se transforment de moineaux tremblants, en lions courageux, et qu’ils aient la prudence du renard …
ah, la trappe aux liquidités! Nous y sommes!
Oui, c’est évidemment le corollaire de cet écart grandissant entre riches et pauvres. Tout simplement, les « riches » n’ont pas envie de prendre des risques quand le risque d’investir est plus risqué que celui de ne pas investir.
Et toutes les injections massives de liquidités n’y changeront rien, car ces injections (par milliers de milliards) ne font que s’ajouter à la fameuse trappe.
Tant que les banques centrales se condamnent ainsi à l’impuissance avec la monnaie telle qu’elle est, il n’y aura aucune chance que cela change!
Seule l’émission du signe monétaire marqué par le temps (le SMT) permettrait d’en finir avec ce problmème insoluble autrement.
Mais la trappe c’est bien la poche du riche, n’est-ce pas? Pourquoi s’arrêteraient-ils d’y déverser de la liquidité, dans leur poche?
attention, un jour, ils finiront par perdre leur pantalon, et ce ne sera pas beau à voir !…
à moins qu’il ne s’agisse d’une boite de Pandore …gardons donc espoir !
Précisez:
Dès que la monnaie ne serait plus thésaurisable, ce la veut bien ce que cela veut dire: elle circulerait exclusivement. Dès lors, les « riches » ne l’accumuleraient plus tout en accumulant toujours autre chose, mais cela n’a pas les mêmes conséquences néfastes pour l’économie, au contraire, on doit même souhaiter que les richesses durables se forment.
bonsoir M. Leclerc et merci
ai-je bien compris?
peut-être est-ce bien la première fois que les USA sont d’une manière aussi avouée dans une situation où ils ne sont plus libres de leur politique économique.
ils ne peuvent se permettre d’utiliser le levier de la dette fédérale pour « effectuer » une tentative de relance économique non plus sous la pression d’une composante politico-idéologique interne mais dans la crainte d’une dégradation de sa note donc sous une pression exogène.
baisser leur dette par le truchement d’une inflation leur est également impossible car ils sont sous le contrôle des détenteurs de leurs dollars, la montée récente du yen – avec l’orientation chinoise vers cette monnaie refuge- en fait foi.
la dépréciation de cette arme économique étasunienne certes ‘facilite’ les exportations (lesquelles? cf la désindustrialisation, en dehors des produits agricoles qui de toutes les façons auront preneurs quels qu’en soient le prix dans le contexte de la sécheresse qui a réduit les rendements européens) conduit de plus à l’accélération de son abandon comme monnaie de réserve.
cette paralysie devient très intéressante à observer
pour nous qui savons que la production de 5 millions d’orphelins en Irak (sur 17 millions d’habitants) et quelques 4 millions de réfugiés si elle a détruit l’émergence d’un pays (c’était le but de cette invasion) n’a en rien réglé les problèmes économiques étasuniens, bien au contraire.
…..
Certains diront que les Américains ont toujours cette faculté de rebondir, notamment dans les pires moments et qu’ils demeurent positifs en tout temps. Encore un mythe…
Une nation, un pays, une patrie, une histoire, ce n’est pas non plus qu’une toute petite minorité de favorisés au-dessus des autres, c’est aussi tout un ensemble de personnes, de familles, de professions, comme de vécus plus ou moins différents de l’autre, pour qu’une nation rebondisse réellement encore faut-il que la plupart des mesures qui soient mises en place, enfin bref ……
Sinon tôt ou tard tout cela retombera à l’eau et n’aura donc guère mieux rendu service à l’intégralité des divers corps de métier du monde, pire même à l’économie elle-même paradoxalement ce qui fait la réelle richesse d’une société ce n’est d’ailleurs pas du tout ce que veulent absolument faire croire les gens riches dans l’esprit des êtres, comment un pauvre de plus d’ailleurs pourrait-il réellement faire revenir à la raison un homme devenu trop riche de choses matérielles au sein même d’un nouveau temple spécialement construit pour lui et les siens et
oui nous en sommes toujours hélas à la même mentalité de l’ancien testament sur les êtres, ça remonterait même à l’histoire de Job et cela face à son propre destin face à la matière et au ciel.
Mais bon ça c’est encore autre chose de bien désolant à voir, surtout pareillement dans notre pays hélas …
Ah,Jérémie, Job, si j’ai bien compris avait tout reçu, puis a tout perdu .
Mais, même réduit à la plus grande misère, il n’a jamais » baissé les bras », et a crié à la face du dieu, pourtant tout puissant : » ce n’est pas juste ! » …
Il était tout sauf résigné !
Il n’avait pas peur !
Job n’est pas un symbole de résignation !
Voilà pourquoi quand je vois, dans le metro ou dans la rue, un « réduit à la misère », qui clame sa colère, je me dis qu’il n’a pas baissé les bras, et qu’il garde sa dignité ! même si cela m’angoisse.
( ce n’est pas forcément l’interprétation retenue par les religieux de tout poil…
mais, elle me plait !)
Key Obama economic adviser Larry Summers will step down from his post, a senior administration official told CNN….s’il (summers)quitte le navire …c’est un, ‘gros’ signe mais dans quelle direction ?
@François Leclerc
Je vous propose de substituer au terme de « pays développés » celui de « pays immergents » cela me semble plus en accord avec la réalité… Développés, ils le sont certes mais surtout de leur passé dont ils essaient de faire table rase (mais pas tout à fait de la façon dont la célèbre chanson le préconisait…)
Ceci dit on pourrait aussi titrer « faisons ensemble un grand pas en avant au bord du gouffre… »
C’est toujours un plaisir de vous lire, même si ce plaisir tient à la fois du supplice de Sisyphe et des affres de Cassandre…
Suite à la réunion du comité de politique monétaire de la Fed, les commentaires font état de la forte probabilité d’une décision d’achats massifs de valeurs immobilières au lendemain des élections, en novembre, afin de tenter de stabiliser le marché immobilier.
J’aimerais bien parfois acheter comme la Fed toutes les mauvaises valeurs supplémentaires du globe, comme ça en novembre ou alors à la St Glinglin les choses iront beaucoup mieux tant au niveau du climat que sur les marchés. C’est très important quand même de s’y prendre à l’avance pour le principal emploi du temps du monde, c’est peut-être ça aussi l’histoire de l’homme depuis quelque temps déjà, d’abord le beau monde des affaires de la politique et puis après on pense bien sur un peu au reste quand même, si ça se trouve nous n’avons même pas encore vu enfin vous voyez ce que je veux dire surtout au rythme ou vont les choses pour faire principalement commerce de choses supplémentaires sur terre.
Bonjour.
Que deviens le refinancement des credits sur l’immobilier professionnel? On n’en entend plus parler alors que vous nous alarmiez sur le sujet l’année derniere.
Je ne faisais que répercuter des alarmes !
C’est une bombe à retardement programmée pour 2012, attendez donc un peu !
S’il se confirme que la Fed s’apprêterait à acheter à nouveau massivement des actifs hypothécaires immobiliers, il faudra alors voir s’ils ne comporteront pas du commercial, comme par hasard.
Dans l’immédiat, le taux d’inoccupation des centres commerciaux continue de lentement monter: il est de 12,8%. Ce qui favorise la vogue de magasins temporaires, le temps d’une manifestation culturelle ou d’une période de vente particulière (de type Halloween), tous les types de commerces s’engouffrant dans ce nouveau créneau permettant de diminuer les frais fixes et d’un autre côté de contribuer à la rentabilisation en déroute des centres commerciaux.
@François : après les emplois précaires, les magasins précaires ? C’est logique somme toute. Un jour on aura des « autoroutes précaires », juste pour les départs et retours de vacances…
plus besoin d’autoroutes …nous serons d’ici là à velo ou à pied =) c’est meilleur pour la santé …et comme il n’y aura plus de sécu, mais des assurances impossibles à payer, il vaudra mieux prendre soin et de soi, et des autres …
A moins d’une saine réaction de notre part …
http://www.lalibre.be/toutelinfo/afp/290318/etats-unis-la-fed-ouvre-la-voie-a-de-nouvelles-mesures-de-soutien-a-la-reprise.html
LA-BAS SI J’Y SUIS (disponible en podcast)
La crise des sub-primes vu de Cleveland… tres instructif
oubli: emission du 21 septembre
La dette «subprime» réapparaît dans le système financier international, après les maisons ce sont les voitures qui y conduisent:
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/ea3d80f2-c752-11df-859f-126804e4afe5/Les_banques_reprennent_go%C3%BBtaux_cr%C3%A9ances_douteuses
l’ONG new-yorkaise Pro Publica, spécialisée dans le journalisme d’investigation, a analysé les transactions passées par les grandes banques de Wall Street sur le marché de la dette hypothécaire titrisée dans les deux années précédant l’éclatement de la crise…
http://www.propublica.org/article/who-was-self-dealing-cdos
Excellent article roma. Merci.
Le « quantitative easing » n’est pas de la création monétaire.
Le « quantitative easing » ne fait qu’échanger des obligations (qui ont déjà été acheté auparavant) auprès du public contre du liquide. C’est tout.
C’est juste un échange d’actif financier, il n’y a aucune création monétaire nette.
Ce n’est pas inflationniste, c’est même déflationniste parce que l’obligation, elle, rapportait des intérêts et c’était la seule création monétaire nette.
C’est basé sur l’idée fausse que les banques privées ont besoin de réserves avant de pouvoir faire du crédit quand c’est l’émission de ce même crédit qui fournit ces réserves.
Les banques n’ont pas besoin de réserves pour faire du crédit, elles ont besoin de clients solvables ce qui dans une économie ou les commerces et entreprises ferment et licencient est difficile a trouver.
Ensuite, en effet, la Fed est impuissante a régler le problème parce que son seul levier est la politique monétaire. Maintenir le taux d’intérêt a presque zéro quand personne n’emprunte parce qu’au chômage ou surendette ne relancera pas le « créditisme ». La seule solution est la politique fiscale qui est aux mains du Congres.
Oui, la banque centrale décide des taux d’intérêts, ce n’est pas « le marché ».
L’émission d’obligation a une fonction de maintenance du taux d’intérêt.
En fournissant aux investisseurs un actif financier qui rapporte des intérêts, la banque centrale retire l’excès de réserve du système bancaire et maintient un taux d’intérêt positif.
Le rachat d’obligation est le processus inverse, les réserves sont maintenue dans le système bancaire et permettent la baisse du taux d’intérêt du a la compétition des banques qui essaient de se débarrasser de leur réserves non rentable.
Dans un système monétaire fiat, l’emprunt du gouvernement ne finance pas ses dépenses.
L’emprunt sert simplement a arrêter la compétition inter-bancaire qui permet a la banque centrale de défendre son objectif de taux d’intérêt.
Nous ne sommes plus dans un système d’étalon-or (a part l’Europe qui est empêtrer dans son système de change fixe analogue a un système d’étalon-or).
@ aliena
Tout à fait d’accord les banques n’ont pas besoin de réserves elles ont besoin d’emprunteurs solvables.
@ Aliena
J’avais lu avec intérêt et quelque surprise le texte expliquant le différence fondamentale entre un système basé sur l’étalon-or et un système appelé fiat (d’où vient ce terme? Exprime-t-il que la monnaie est fabriquée à loisir?).
Puisque vous paraissez familier de cette lecture pouvez-vous me donner réponse à des questions peut-être naïves:
– En créant de la monnaie (M0?) destinée aux banques, ne crée-t-on pas quand même un risque d’inflation (à condition que cette monnaie redescende dans le système économique dirait François)?
– En prêtant à du 0,25% aux banques privées qui re-prêtent à des taux bien plus élevés, la banque centrale ne favorise-t-elle pas la création monétaire privée qui accroît le problème (multiplication des liquidités non appuyées sur du réel économique) plutôt que de le résoudre?
– Y a-t-il des nations qui osent fixer des taux d’intérêt maximal des banques dans un sous-secteur du crédit (hypothécaire par exemple? ) Si oui, où?
– Comme alternative moins dirigiste pour faire baisser le taux d’intérêt, vous nous dites que le rachat des obligations par la banque centrale, faisant rester les réserves monétaires en liquide dans le banques privées, les inciterait à baisser le taux d’intérêt dans une logique concurrentielle. Mais les banques n’ont-elle pas d’autres voies pour rentabiliser leur réserves (jouer au casino plutôt qu’investir dans l’économie réelle dirait François)?
Merci pour vos réponses
@ François et Paul
Etes-vous en phase avec l’analyse d’aliena? Et pourquoi ?
@ aliena
Addendum: et que pensez-vous de la piste ouverte par Loulou ci dessous: les détenteurs de réserves les utilisent pour acheter leurs propres actions, en faisant ainsi monter le cours de manière factice (sans base économique réelle)? Ce qui expliquerait aussi la bonne santé relative des bourses malgré la situation économique désastreuse…
Il faut appeler un chat un chat: l’échange entre deux actifs, comme vous dites en parlant du quantitative easing, c’est l’échange entre de la monnaie crée par la banque centrale et des actifs financiers provenant des banques et reposant sur de la dette, dont la seule valeur connue est nominale. Ou bien des obligations souveraines, précisément celles-dont la valeur semble destinée à chuter !
Que cela puisse être inflationniste ou déflationniste, ce dernier cas serait une innovation fort improbable, dépend d’un autre facteur : du fait que la monnaie crée reste dans les circuits financiers ou au contraire descende dans l’économie. Le risque inflationniste apparaît dans le second cas.
Quant au fait que les banques n’auraient pas besoin de réserves mais d’emprunteurs solvables, c’est considérer que cette solvabilité à 100% peut être établie par avance et sans risque d’erreur. Au passage, si cela pouvait être le cas, les intérêts devraient être nuls puisqu’ils sont précisément fondés sur l’idée qu’ils couvrent le risque !
Le problème est ailleurs : il est qu’elles prennent des risques inconsidérés, ou assortis d’une estimation fantaisiste du risque, selon des volumes gigantesques, s’acharnant à développer l’effet de levier de l’endettement.
Elles ont cru que, grâce au miracle de la titrisation et des produits de couverture, elles pouvaient sortir le risque de leur bilan et que celui-ci devenait négligeable – ou disparaissant même – car dilué et partagé par les acheteurs des titres sophistiqués qu’elles émettaient sans aucune transparence.
A partir de ce constat, il y a deux problématiques globales possibles. La première, qui est adoptée, est de renforcer les fonds propres (ratios d’endettement et de liquidité de Bâle III). La seconde à prendre le problème à la source et consisterait à interdire les produits financiers spéculatifs, c’est à dire les paris sur les fluctuations des prix.
Nous n’y sommes pas, ce qui fait que les futurs ratios de Bâle III n’étant pas encore décidés, de nombreux analystes considèrent déjà qu’ils n’empêcheront pas une nouvelle crise financière.
Le reste de vos analyses sont à l’avenant et le temps me manque malheureusement.
@Aliena
« Le « quantitative easing » n’est pas de la création monétaire.
Le « quantitative easing » ne fait qu’échanger des obligations (qui ont déjà été acheté auparavant) auprès du public contre du liquide. C’est tout.
C’est juste un échange d’actif financier, il n’y a aucune création monétaire nette. »
Si j’ai bien compris L’argent, mode d’emploi, je dirais non à cette proposition. Quand la FED émet de la monnaie, il y a création monétaire puisque la contrepartie l’ »actif » n’est pas de la monnaie. Si la FED achetait des pommes de terre (un autre actif) au lieu d’obligation, on aurait aussi création monétaire, non?
@aliena: « C’est basé sur l’idée fausse que les banques privées ont besoin de réserves avant de pouvoir faire du crédit quand c’est l’émission de ce même crédit qui fournit ces réserves. »
Idée fausse toi-même!
@aliena : je n’y connais rien en économie/finance, mais j’ai assez de jugeote pour voir que vous vous plantez d’emblée : qu’importe que les obligations « échangées » aient été « achetées avant » car, dans l’échange dont vous parlez, c’est la banque centrale qui les achète, et « en liquide », on est d’accord. Et d’où sort-elle son fric, la banque centrale ? Qu’a-t-elle VENDU AVANT pour se le procurer ? Rien du tout, c’est pas une boutique. Donc elle fabrique la monnaie qui sert à votre « échange d’actifs ».
@Crapaud Rouge
La Fed (et toutes les banques centrales) « a » et « n’a pas » d’argent. Le gouvernement est l’émetteur en monopole de la monnaie.
Vous ne semblez pas comprendre que la monnaie est absolument toujours « fabriqué », (« imprimé » si vous voulez), bien que la monnaie soit électronique et que le terme « émise » est plus approprié.
Une obligation d’état est quasi aussi liquide que des billets de banque ou leur équivalent électronique. Un billet de banque est une obligation.
Dans le rachat d’obligations, aucune monnaie nette n’a été crée. Un compte a été débité (obligation) et un autre a été crédité (liquide).
Et voilà, c’est reparti avec un nouveau qui confond encore reconnaissance de dette et argent. 🙂
@François Leclerc
Sur la dette et le deficit:
En tant que pure question de fait, le déficit budgétaire annuel est égal, au centime, au total des obligations d’état, réserves bancaires et des liquidités en circulation.
Et le déficit budgétaire accumulé – la dette totale – est égal aux obligations d’état, réserves bancaires et des liquidités en circulation, au centime.
En d’autres termes, vous pouvez changer le nom de « l’horloge de la dette » par « l’horloge de l’épargne » et laisser ces chiffres tranquille.
La dette publique et l’épargne sont exactement la même chose. La dette publique représente la quantité de monnaie émise et épargnée.
L’état émet la monnaie et la met en circulation et la richesse monétaire du secteur privé s’appelle le déficit et la dette publique.
La dette d’un état sont des actifs financiers NET sans passif.
http://www.newyorkfed.org/research/staff_reports/sr223.html
“the Treasury would be issuing securities not because it needs cash, but because market participants need securities.”
(« Le Trésor devra émettre des bonds du trésor non pas parce que l’état a besoin d’argent mais parce que les marches financiers ont besoin des bonds du Tresor »)
L’émission d’obligation pour chaque unité monétaire émise est une relique du système monétaire étalon-or.
La masse monetaire est endogène (ce qui veut dire que la banque centrale ne la contrôle pas) et dépend des demandes de crédit du secteur privé et de la réponse des banques commerciales a cette demande.
Augmenter les reserves des banques privees ne relancera pas la demande de credit du secteur prive.
C’est la definition meme de la « trappe a liquidite ».
Sinon, tout a fait d’accord sur la necessite de fermer le casino boursier.
@Alain
Le terme fiat veut dire par décret.
Si le QE avait une chance de fonctionner et de stimuler, alors les économies déprimées répondraient par l’augmentation de la production, pas par l’augmentation des prix.
Il n’y aucun mécanisme magique qui change le prix des biens et services suivant un changement donné de la masse monétaire si la monnaie qui est créée n’est pas empruntée (ou distribuée) et dépensée.
La masse monétaire dans une économie entrepreneuriale est déterminée pas sa demande –la demande de crédit augmente en même temps que la masse monétaire.
Comme le crédit est remboursé, la masse monétaire se réduit. Ces flux se passent constamment et la mesure du stock monétaire que l’on appelle M3, est juste un reflet arbitraire du circuit du crédit.
La masse monétaire est déterminé de façon endogène par le niveau de PNB.
Depuis 30 ans, la croissance est basée sur l’inflation (nourri par le crédit) des biens détenus par la population (biens immobiliers, actions, etc…) et non pas sur la croissance des salaires qui sont déconnecté de la productivité.
C’est le problème. Il y a toujours une fin a l’endettement du secteur privé. La demande ne viendra pas de la relance du crédit, nous avons besoin d’une croissance des revenus.
La formation des bulles n’est pas liés au taux d’intérêt de la banque centrale mais au comportement spéculatif. Il y avait des bulles dans les années 80 et le taux d’intérêt était élevé.
Le problème sont les banques privées et « l’innovation financière ». La régulation primordiale est de forcer les banques a sortir de toute autre activité autre que le dépôt et le prêt.
Asset bubbles and the conduct of banks
http://bilbo.economicoutlook.net/blog/?p=5240
« Operational guidelines for banks:
First, they should only be permitted to lend directly to borrowers. All loans would have to be shown and kept on their balance sheets. This would stop all third-party commission deals which might involve banks acting as “brokers” and on-selling loans or other financial assets for profit. It is in this area of banking that the current financial crisis has emerged and it is costly and difficult to regulate. Banks should go back to what they were.
Second, banks should not be allowed to accept any financial asset as collateral to support loans. The collateral should be the estimated value of the income stream on the asset for which the loan is being advanced. This will force banks to appraise the credit risk more fully.
Third, banks should be prevented from having “off-balance sheet” assets, such as finance company arms which can evade regulation.
Fourth, banks should never be allowed to trade in credit default insurance. This is related to whom should price risk.
Fifth, banks should be restricted to the facilitation of loans and not engage in any other commercial activity.
There is also some more detail we are discussing about whether banks should be allowed to contract in foreign interest rates. There is no public sense in them being allowed to do this but I am still working it out. »
@Moi
« Et voilà, c’est reparti avec un nouveau qui confond encore reconnaissance de dette et argent. »
Ce que vous dites est valable pour une entreprise ou un particulier.
Ce n’est pas valable pour un état qui est l’émetteur en monopole de la monnaie.
(et j’ai deux chromosomes X)
C’est tout à fait valable même pour les Etats. L’argent n’est pas une reconnaissance de dette de l’Etat, il a cours légal et vaut pour lui-même. Ce n’est pas un bon du Trésor.
@Moi
Par définition les reconnaissances de dette privées ne sont pas universelle/publique et n’ont pas cours légal.
L’or était l’universel dans le passe, maintenant c’est la dette émise par les banques centrales (monnaie).
Quand l’état « emprunte », il émet de nouvelles obligations et émet en même temps la monnaie dont il a besoin.
Il pourrai émettre la monnaie sans émettre d’obligations. Et n’a certainement pas besoin d’emprunter aux banques ou au public. C’est un système monétaire fiat.
Obligation publique = monnaie.
Encore une précision: ce que je décrit est la réalité opérationnelle des gouvernements et de leurs banques centrales dans un système monétaire fiat.
Que cela vous plaise ou non.
@aliena: Par définition, une reconnaissance de dette n’a pas cours légal. Lorsqu’elle a cours légal, cela devient de l’argent (monnaie ayant cours légal). Donc l’argent, la monnaie émise par la banque centrale, n’est pas une reconnaissance de dette. Tout comme les pièces d’or n’étaient pas des reconnaissances de dettes, elles valaient pour elles-mêmes.
La différence entre une reconnaissance de dette et de l’argent c’est que la reconnaissance de dette vaut entre 0 et son montant nominal, alors que l’argent vaut toujours son montant nominal.
« Quand l’état « emprunte », il émet de nouvelles obligations et émet en même temps la monnaie dont il a besoin. »
Non. Un Etat peut émettre des nouvelles obligations sans que sa banque centrale ne fabrique de la nouvelle monnaie (il capte alors une partie de l’argent en circulation). Une banque centrale peut fabriquer de la nouvelle monnaie sans que l’Etat n’émette des nouvelles obligations (il injecte directement de l’argent dans la masse en circulation en rachetant des titres aux banques privées). Ce sont deux choses différentes.
« Encore une précision: ce que je décrit est la réalité opérationnelle des gouvernements et de leurs banques centrales dans un système monétaire fiat.
Que cela vous plaise ou non. »
Non, vous ne décrivez pas la réalité mais ce que vous croyez être la réalité. Que cela vous plaise ou non.
@Moi
Vous le dites vous-même, capter l’argent en circulation n’est pas une création monétaire nette.
Le rachat d’obligation n’est qu’un échange d’actif liquide.
Seule l’émission d’obligation est une création monétaire nette.
Une obligation d’état garde toujours sa valeur nominale et n’a pas besoin d’un marché pour établir sa valeur a la différence des dettes privées.
@aliena: « Vous le dites vous-même, capter l’argent en circulation n’est pas une création monétaire nette. Le rachat d’obligation n’est qu’un échange d’actif liquide. »
Bien sûr que capter l’argent n’est pas une création d’argent. Où ai-je dit le contraire?
C’est par l’émission d’obligations que l’Etat capte l’argent (il échange des bons contre de l’argent), pas par leur rachat qui est le contraire c’est-à-dire une injection d’argent dans le circuit (il échange de l’argent contre des bons, titres, etc, c’est-à-dire des reconnaissances de dettes). Même lorsqu’il s’achète ses propres bons au trésor à travers la banque centrale, c’est de la création monétaire (c’est ce que fait la FED régulièrement ces derniers temps).
« Seule l’émission d’obligation est une création monétaire nette. »
M’enfin. Vous venez de dire que capter l’argent n’est pas une création monétaire nette. Qu’est-ce qu’émettre une obligation si ce n’est capter de l’argent? (emprunter de l’argent aux marchés contre une reconnaissance de dette)
« Une obligation d’état garde toujours sa valeur nominale et n’a pas besoin d’un marché pour établir sa valeur a la différence des dettes privées. »
Faux. Non seulement une obligation d’Etat ne garde pas toujours sa valeur nominale (en cas de défaut par exemple, l’obligation vaut peau de zob ou presque), non seulement il existe un marché secondaire de la dette publique (des Etats ayant fait défaut) mais de plus le risque des obligations est coté par le marché, preuve qu’une obligation n’est pas de l’argent, c’est une reconnaissance de dette qui peut valoir entre 0 et sa valeur nominale. Le taux d’intérêt de l’obligation couvre en théorie le risque de non recouvrement de la valeur nominale.
@Moi
Absolument aucun gouvernement souverain dans sa monnaie (taux de change flottant/inconvertibilité) n’a de risque de faire faillite.
Il existe un second marche si vous souhaitez vendre votre obligation avant maturation.
Si vous avez une obligation d’état sans terme, c’est aussi liquide que la monnaie. Et le gouvernement vous fera l’échange au centime.
Les états qui font défaut sont des état qui ont un système de change fixé a une autre monnaie et ont besoin de reserves dans cette monnaie pour assurer la maintenance du taux de change. (voir Argentine en 2002 et l’euro…)
Émettre des bonds dans une unité de monnaie et émettre cette unité de monnaie sont une seule et même chose.
L’émission d’obligation pour chaque unité monétaire émise est une relique du système monétaire étalon-or.
Lorsqu’il y a émission d’obligation, il y a création monétaire nette. C’est la façon dont fonctionne le tandem Trésor/Banque Centrale.
Le rachat d’obligations n’est pas de la création monétaire. C’est un échange d’actifs liquide. It’s a « wash ».
Prenez donc des positions a la baisse sur la dette des US et du Japon, et vous apprendrez tout cela a la dure.
Un État souverain ne se finance pas par la dette ou l’impôt.
Un État souverain émet la monnaie pour se financer et utilise l’impôt pour retirer l’excès de monnaie en circulation.
Un État souverain émet de la dette pour réguler les taux inter-bancaires et fournir une épargne 100% sure.
http://www.newyorkfed.org/research/staff_reports/sr223.html
“the Treasury would be issuing securities not because it needs cash, but because market participants need securities.”
(« Le Trésor devra émettre des bonds du trésor non pas parce que l’état a besoin d’argent mais parce que les marches financiers ont besoin des bonds du Tresor »)
@aliena: Expliquez-moi ce qu’est un CDS souverain sur la dette américaine svp.
Alinea, ce que vous écrivez est incompréhensible!!!
@Moi
US Constitution:
Section 4 of the Fourteenth Amendment: « The validity of the public debt of the United States, authorized by law,… shall not be questioned. »
On this, the Supreme Court said in 1935 in PERRY v. UNITED STATES, 294 U.S. 330: « … the government is not at liberty to alter or repudiate its obligations ».
@CHR
Macroeconomics 101
http://www.newdeal20.org/2010/06/22/president-obama-is-hoisted-on-his-own-budget-busting-petard-12977/
@aliena: j’ai bien rigolé.
Donc les USA ne peuvent faire défaut de leur dette parce que c’est contraire à leur constitution? Que n’ont-ils écrit dans leur constitution que la mort n’existait pas, je me sentirais aujourd’hui plus rassuré sur mon futur. 🙂
@Moi
La mort n’est pas une construction juridique.
@ Moi
Je savais que vous alliez rigoler, alors j’ai laissé passer !
@aliéna
Je ne résiste pas : c’est l’argument qui tue !
Dois-je vous rappeler que les CDS vendus par AIG (et autres) ont été payé par le gouvernement des US (et d’ailleurs)?
Comment un contrat privé contre le défaut de paiement peut être payé dans le cas d’un défaut de paiement des US qui serait l’équivalent d’une explosion nucléaire des marches financiers?
Il n’y a même pas besoin d’aller aussi loin. Le gouvernement US est souverain dans sa monnaie et toutes ses obligations doivent être honorées.
@Julien Alexandre: après quelques petites recherches, je crois que c’est une néo-chartaliste (je savais pas qu’il y avait autant de sectes en économie). Je connais pas mais j’ai l’impression que leur solution à la crise est de donner cours légal aux obligations d’Etat ou un truc dans le genre. La monétisation de la dette sans planche à billets…
Au vu d’aliena, j’ai pensé à des allumés, mais si j’ai bien compris c’est peut-être pas idiot. Ils ont en tout cas compris que l’argent c’est une convention juridique, c’est ce que l’Etat dit que c’est.
Au niveau du résultat, cela revient à redonner le pouvoir de battre monnaie à l’Etat par l’émission d’obligations. Cela mènera probablement à résoudre le problème de la dette par l’hyper-inflation (méthode finalement assez classique). Je sais pas quoi en penser…
Alinea
Il est vrai que les banques peuvent se payer entre elles en obligations d’Etat plutôt qu‘en monnaie centrale mais cela ne signifie pas que les bons du trésor sont de la monnaie.
Si vous avez des Bons du trésor et que vous vouliez placer votre argent dans l’immobilier par exemple, vous êtes bien obligé de vendre vos bons du trésor US sur un marché qui déterminera le prix que vous pouvez en tirer alors que 1 dollar est toujours egale à 1 dollar.
Vous écrivez: « Le « quantitative easing » ne fait qu’échanger des obligations (qui ont déjà été acheté auparavant) auprès du public contre du liquide. C’est tout. »
La BC peut faire de la quantitative easing avec bien autre chose que des obligations d’Etat comme par exemple en achetant des créances privées et dans ce cas de figure il y a aussi création monétaire dans le sens que la BC n’emprunte à personne sa propre monnaie: elle la crée.
« From a Modern Monetary Theory (MMT) perspective, the main points are that from a macroeconomic flow of funds perspective, the funds (net financial assets in the form of reserves) that are the source of the capacity to purchase the public debt in the first place come from net government spending. The funds used to buy the government bonds come from the government!
This is the MMT equivalent of the statement “a budget deficit finances itself” – although proponents of MMT also point out that a sovereign government doesn’t need to finance its net spending anyway.
But given that governments voluntarily imposes such rules on themselves the funds they borrow are just the same funds they spend.
Further, there is also no finite pool of saving that is competed for. Loans create deposits so any credit-worthy customer can typically get funds. Reserves to support these loans are added later – that is, loans are never constrained in an aggregate sense by a “lack of reserves”.
The funds to buy government bonds come from government spending! There is just an exchange of bank reserves for bonds – no net change in financial assets involved. Saving grows with income.
But importantly, deficit spending generates income growth which generates higher saving. It is this way that MMT shows that deficit spending supports or “finances” private saving not the other way around. »
Je précise (encore) que toutes les idées que j’exprime ici sont celle de Bill Mitchell, macroeconomiste, chercheur et contributeur de la Modern Monetary Theory.
La Modern Money Theory se base sur des recherches précise sur le fonctionnement opérationnelle des banques centrales et du système monétaire fiat et s’inspire de Keynes, Kalecki, Chartalism,
Abba Lerner’s functional finance, Irving Fisher’s debt-deflation theory of depressions, Hyman Minsky’s work, and Wynne Godley’s stock-flow consistent macroeconomic models.
Bill Mitchell is the Research Professor in Economics and Director of the Centre of Full Employment and Equity (CofFEE), at the University of Newcastle, NSW Australia.
http://bilbo.economicoutlook.net/blog/?page_id=2
Autre contributeur de la Modern Money Theory:
L. Randall Wray
http://www.newdeal20.org/author/l-randall-wray/
Marshall Auerback
http://www.newdeal20.org/author/marshall-mauer/
Warren Mosler
http://moslereconomics.com/
James K. Galbraith
http://www.newdeal20.org/author/james-k-galbraith/
Vous pouvez trouver leurs travaux aussi sur ces sites:
http://www.levyinstitute.org/
http://neweconomicperspectives.blogspot.com/
Un autre problème vient se greffer sur ceux évoqués par François:
Les entreprises Américaines s’ endettent pour racheter leurs propres actions à des niveaux jamais vus, les actionnaires approuvent bien sûr, et que pense la FED et ses taux à 0%??
http://lupus1.wordpress.com/2010/09/21/les-societes-sendettent-pour-racheter-a-tour-de-bras-leurs-actions/
@ Loulou,
Bonjour,
La féodalité en phase chaotique, les barons réinvestissent leurs « châteaux » entreprises, les milliardaires rachètent partout la terre, avec des billets verts.
Une boîte, une propriété bien délimitée pour survivre, se défendre et attaquer…Les fantassins automatiques et les alarmés fanatiques de la valeur en pêche de propriétés miraculeuses aux « biens » matériels.
Une épidémie d’argentite monétaire aigüe est annoncée par les astrologues de co-notation, la termite des valeurs, ronge les actifs papiers et s’installe dans le cerveau, pas de vaccin disponible sur le marché avant conflit d’intérêts…
Merci pour l’article.
les États-Unis montrent encore une fois le chemin;
« La Russie va dépenser 466 milliards d’euros pour l’achat d’armements neufs de 2011 à 2020, a déclaré mardi 21 septembre le ministre de la défense russe Anatoli Serdioukov. « C’est la somme minimale pour nous permettre de doter les forces armées d’armements modernes », a-t-il déclaré in
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/09/21/la-russie-prevoit-466-milliards-d-euros-pour-son-rearmement_1414235_3214.html
allez… MUSIQUE!
http://www.youtube.com/watch?v=zduvZY8qIkc
Human behaviour
If you ever get close to a human
And human behaviour
Be ready to get confused
There’s definitely no logic
To human behaviour
But yet so irristible
There’s no map
To human behaviour
They’re terribly moody
Then all of a sudden turn happy
But, oh, to get involved in the exchange
Of human emotions is ever so satisfying
There’s no map
And a compass
Wouldn’t help at all
Human behaviour
A la veille de la seconde guerre mondiale c’était aussi un peu le même état d’esprit qui prédominait alors dans la tête des nations les plus orgueilleuses et machinales de l’époque, c’est-à-dire encore et encore pour un idéal de toute puissance commerciale sur terre et puis vous connaissez la suite de l’histoire …
pour situer, chapitre 5, page 11, chapitre 6, page 12, chapitre 7, page 14, chapitre 12, page 21
http://www.sipri.org/yearbook/2009/files/SIPRIYB09summaryFR.pdf
Larry Summers OUT :
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/09/22/lawrence-summers-conseiller-economique-d-obama-va-quitter-la-maison-blanche_1414376_3222.html
Bon débarras …
Une opinion largement partagée outre-Atlantique:
Mirabile dictu !: Summers to depart
http://www.gestionsuisse.com/2010/i-have-a-dream/
ils veulent tellement combattre la déflation, qu’ils vont arriver à nous créer un nouveau truc entre l’hyper-inflation la stagfaltion…..un mouton à 5 pattes quoi!
A force d’appuyer sur tous les boutons à la fois durant l’expérience, on risque d’assister à un résultat nouveau et bien sur inattendu!!!
En Asie, on s’organise autour du Yuan pour détrôner le dollar comme monnaie de réserve mondiale. La Russie ou le Brésil s’invitent à ce bal. L’Euro(pe) est en embuscade.
Il est donc clair que l’on assiste à une tentative de passage de témoin mais au profit de qui, de quoi et comment ?
Ne rêvons pas, la fin de l’hégémonie d’un empire, surtout s’il est doté – comme il est d’usage – de la première armée du monde, a peu de chances de se faire dans le calme. Ce, sur fond de Peak-Oil, de Peak-Everithing, en fait.
Depuis la fin de la 1ère guerre mondiale, les USA n’ont jamais failli dans le recours à tous les moyens possibles pour imposer leur leadership. Ils sont, de loin, les 1ers belligérants historiques de la planète et il y a bien longtemps que leurs frontières ne sont plus menacées. Leurs grandes querelles sont donc géopolitiques.
Il est d’ailleurs intéressant de constater que la relève politique américaine semble se situer à droite toute.
Ce qui est nouveau, c’est, pourtant, l’inexorable divorce – comme partout – entre les classes laborieuses et l’oligarchie – forcément internationaliste – qui est aux commandes.
Alors, le Tea Party d’abord, mais ensuite ?
Même constat politique en Europe. Ainsi, en France, il est fort probable que l’on sortira les sortants au profits d’autres « socio-démocrates » (j’adore ce vocable) qui ne représentent guère que l’autre face de la même pièce. Mais après (la catastrophe) ?
Warren Buffet a dit que sa classe sociale était en train de remporter le combat entre les classes. Les classes moyennes votantes laisseront-elles cette oligarchie internationaliste les fouler aux pieds ? Grand match en perspective.
Pour le moment, chez nous, le déclassement commence insidieusement par celui des jeunes, l’Etat-providence garantissant, pour l’heure, le statut des plus anciens. Mais demain, quand baisseront les retraites ? Grand match.
Pour ma part, je suis convaincu que nous sommes condamnés à une immense déconfiture. J’adore la confiture, mais la déconfiture…
Plus je lis, plus je me dis qu’ils s’efforcent en vain à vouloir perfuser un système qui est déjà mort.
Le capitalisme, ça fonctionne…jusqu’à l’ère post-industrielle. Une fois que la production immatérielle rattrape et dépasse la production matérielle, la logique capitaliste ne semble plus aussi à l’aise. La raison est peut-être simple. La production immatérielle repose moins sur le capital et plus sur le travailleur, ce qui est le contraire de la production matérielle dans un système capitaliste. La logique capitaliste, c’est reconnaître une utilité du capital supérieure à celle du travailleur. Quand le rapport d’utilité s’inverse, la logique peut-elle encore rester la même ? Je n’en ai pas l’impression.
Ma logique est simpliste, j’en conviens. Mais est-ce si loin de la vérité ? J’ai regardé hier un débat sur le G20 dans l’émission « C dans l’air ». Un des intervenants (dont je ne me souviens plus du nom) se réjouissait des progrès des pays émergents, tels la Chine, l’Inde et le Brésil, où la pauvreté recule. Dans ma logique, ce n’est pas étonnant, vu qu’ils sont en plein essor industriel, et dès lors dans les conditions d’existence et d’efficacité du capitalisme. Chez nous, la pauvreté avance.
Intuition intéressante, ou complètement à côté de la plaque ?
Le recul ou non de la pauvreté est très difficile à établir, car la mesurer pose de nombreux problèmes méthodologiques. Exemple: comment établir le revenu de familles qui participent de l’économie informelle ? Au Brésil, on essaye d’établir le taux de pauvreté en partant de l’équipement des ménages et non pas des revenus (à la faveur des recensements). La connaissance des sociétés émergentes est souvent balbutiante et les outils utilisés, importés de l’occident, ne sont pas adaptés.
Au Brésil, un filet de sécurité existe pour les plus pauvres: la Bolsa Familia. Mais dans les autres ?
Des chiffres circulent, à l’occasion des débats sur le Millénaire à l’ONU. D’autres mettent l’accent sur l’accentuation de la pauvreté en raison de la crise actuelle…
La pauvreté est une chose, le développement des inégalités sociales, de sociétés duales en est une autre, souvent confondue. Or, si même la pauvreté était contenue, voir était effectivement résorbée, les inégalités sociales s’accroissent. Ce phénomène est lourd de conséquences économiques, sociales et politiques.
François a raison de préciser qu’au delà de la mesure de la pauvreté,
pas évidente, notamment du fait de l’appauvrisement de notre environnement,
se développent à peu près partout les inégalités.
Le capital achève de conquérir tous les marchés, y compris celui du travail.
Pouvant acheter le travail où bon lui semble, il crée partout profiteurs et travailleurs.
Sa concentration dans les vieux pays capitalistes accroit les inégalités,
tout comme son extension dans le nouveaux pays capitalistes.
Monsieur Leclerc, merci pour votre réponse, mais j’ai un peu de mal à la saisir pleinement. Reformulée, ma question était la suivante :
Y a-t-il un soupçon de pertinence à voir le capitalisme comme « adapté » à la production matérielle, et « inadapté » à la production immatérielle ?
D’après votre réponse, j’ai l’impression que vous dites qu’en fait, le capitalisme n’est pas adapté du tout, même à la production matérielle, parce que, quoiqu’il puisse éventuellement réduire le nombre de pauvres, il reste générateur d’inégalités sociales et de sociétés duales. Ma question serait alors caduque.
Quand je parlais « d’efficacité du capitalisme », c’était effectivement centré sur son effet sur la pauvreté. La raison, à nouveau simpliste, est que les inégalités sociales me paraissent moins inacceptables en l’absence de pauvreté. Si le plus pauvre dispose de suffisamment de ressources pour vivre dignement, il m’importe peu que le plus riche vive dans un luxe frisant l’indécence. Après tout, tant mieux pour lui. Il me semble que c’est l’objectif du capitalisme en situation de plein emploi.
Les faits semblent nous montrer que le plein emploi est une douce utopie (utopie elle-même hautement critiquable), et mon intuition est qu’une des raisons est l’inévitable évolution de la production matérielle vers la production immatérielle, en raison de ressources matérielles limitées. L’idée est alors de dire que non seulement le capitalisme est inefficace sur le plan des inégalités sociales, mais également sur le plan de la problématique de la pauvreté à long terme (une fois l’ère industrielle dépassée, c’est-à-dire, dans mon esprit, lorsque la production immatérielle rattrape et dépasse la production matérielle).
Je ne sais pas si j’ai été plus clair. J’aurai essayé ! 😀
Coucou, Messieurs.
Pauvreté…?? Parlons-en.
Déjà, Vincent, m’écrire que le capitalisme réduit la pauvreté est une HERESIE complète.
Démonstration.
La création d’argent sur papier A4 qui a été monstrueuse depuis quelques années a permis de « distribuer » un minimum jusque dans les couches sociales les plus basses.
Un smicard du bas a même pu s’offrir des voyages en charter dans des pays périphérique en étant parqué dans des usines à touristes construites dans le style des cages à lapin pour Parisiens, a pu s’offrir un écran de télé plat et s’abonner à une chaine payante diffusant du foot.
Je passe les abonnements de téléphone et autres bêtises style ordinateurs avec le net sachant que le net lui sert pour le buzz et avoir des « amis » sur les réseaux « sociaux ».
Je suis quasiment injurieux, mais c’est VOLONTAIRE.
Remplacez la baguette et le béret par les anneries modernes, et vous aurez la caricature de la fameuse « france d’en bas »… Valable dans tous les pays, il n’y a aucune raison que nous soyons différents des autres.
Vous situez, je pense, maintenant que la crise est là (et que le « fric » coule moins à flot), l’autre coté de l’échelle de « richesse »…
Des gagneurs.
La noblesse moderne se compte en milliards. Car nous sommes revenus à une société féodale non plus par la force du seigneurs protégé par ses soldats, mais par les banquiers, avocats, « ingénieurs »-financiers qui sont ses soldats modernes.
Pour en finir sur la pauvreté, GDF a fait le constat de 10 000 fermetures de compteurs pour impayés sur 2009.
Il prévoit 300 000 fermetures sur 2010…
Mais ça, ça oui. Ca, ça par contre, ce ne sera pas de la faute du capitalisme… Mais de la « crise ».
Et la crise ne sera pas de la faute du capitalisme… non non.
Ce sera de la faute de lehman brother, de la faute des traders, voire… de QUELQUES banquiers.
Et .. il y en a eu d’autres. Donc, c’est normal. Nécessaire, presque.
Et puis, une crise… ce n’est rien. Puisqu’il suffit d’endetter plusieurs générations de futurs smicards pour retrouver de la « croissance »….
Ne nous laissons plus avoir par les discours de propagande qui sont lancés par les possédants (donc, puissants). Ils veulent continuer à nous garder en otage. C’est tout.
En contrepoint de votre analyse, il est intéressant de lire la chronique hebdomadaire outre-Atlantique
d’Irwin Stelzer qui décrypte l’Europe, la dernière ’emblématique’:
The Eurocracy fiddles while Continent’s economy declines