Billet invité.
LE CREPUSCULE DES BANQUES CENTRALES
Les mêmes qui ont déjà raconté tant d’histoires – qui se sont révélées être des menteries – sont en train de recommencer leur chanson. Ils sont tombés sur la date du deuxième anniversaire de l’effondrement de Lehman Brothers, à deux jours près, pour annoncer que cette fois-ci, c’est certain, une nouvelle chute libre du système financier ne pourra pas se reproduire grâce aux décisions qu’ils ont prises. Comment y croire ?
Le processus qui a conduit le Comité de Bâle a arrêter de nouvelles mesures de renforcement des fonds propres des banques n’a, pour le moins, pas été marqué par la plus grande transparence. On a compris que des assouplissements avaient été finalement accordés aux banques, suite à des marchandages opérés en coulisse, à la faveur d’intenses campagnes de lobbying. Mais on ne sait trop ni lesquels, ni en faveur de qui. En ces temps où il est parfois question d’élargir les prérogatives des banques centrales, un tel modus operandi est inquiétant, puisque Bâle III – le petit dernier du nom – est présenté comme dressant une barrière infranchissable pour toute nouvelle crise qui pourrait survenir et que les arbitrages auxquels il a donné lieu ont été pris dans le secret des dieux de la finance. Est-ce bien cela la nouvelle gouvernance mondiale qui nous est proposée ?
Une même absence de transparence entoure les conséquences de l’application de ces mesures, dont le calendrier très étalé dans le temps fait redouter qu’elles interviendront quand il sera trop tard. Les lobbies bancaires ont ainsi produit un document décrivant les sévères restrictions de crédits à l’économie qui en résulteraient, la Banque des règlements internationaux établissant à contrario des effets beaucoup plus mesurés pour défendre son propos. Et, lorsqu’il s’agit de tenir l’inventaire des banques qui vont devoir augmenter leurs fonds propres en vertu des nouveaux ratios, puis d’établir les besoins de financement cumulés que cela représente, les estimations les plus diverses circulent, dont on doit penser qu’elles ne sont pas sans intentions cachées. D’après Nout Wellink, le président du Comité de Bâle, l’ordre de grandeur des besoins des banques européennes serait tout de même de plusieurs centaines de milliards d’euros. Alors que presque toutes affectent de n’en rien paraître, où est l’erreur ?
On comprend en tout cas que si les mégabanques devraient plus facilement parvenir, en raison de leur surface, à faire face à leurs nouvelles obligations, il n’en est pas nécessairement de même pour les banques de moindre importance. Un processus important de concentration semble par conséquent inévitable, dont la conséquence va être d’accroître numériquement le camp des banques « too big to fail », trop importantes pour faire défaut. Un effet qui ne va pas dans le sens d’un renforcement du système financier, sauf à admettre que des secours publics seront encore une fois inévitables, contrairement à ce qui est affirmé.
Décidément, la haute finance est une affaire d’initiés qui préservent avec soin le pouvoir que leur donne leur accès restreint à l’information financière. Dans un monde où les marchés imposent sans partage leur loi, une telle constatation n’est pas sans soulever des interrogations sur le poids véritable de nos démocraties représentatives, si encensées le temps des campagnes électorales.
Il serait certes dommage d’en rester là et de ne pas faire état de ce qui a néanmoins filtré, en profitant de la dissipation provisoire de la brume. En premier lieu du fait que les Landesbanken (banques régionales) et Sparkassen (caisses d’épargne) allemandes sont tellement mal en point – pour avoir absorbé des quantités d’actifs toxiques d’origine américaine – que les premières vont inévitablement devoir subir un processus de concentration – auquel elles résistent – et que des délais particuliers sont accordés aux dernières pour se mettre en conformité, rien de moins que treize ans !
Parallèlement, les questions commencent à fleurir à propos des banques françaises, toujours aussi miraculeusement indemnes… Certains s’interrogent sur le sens des interventions répétées de Christine Lagarde, ministre française de l’économie et des finances, qui menace de ne pas faire appliquer les ratios de Bâle III si les Américains n’en font pas autant. Alors que les informations disponibles montrent que ces derniers ont au contraire poussé à la roue pour que les ratios soient durcis, car les mégabanques américaines seraient de toute façon déjà dans les clous… Les mauvais esprits rappelent à ce propos que le ratio de Lehman Brothers était de 11% au moment de sa chute, bien au-delà des 7% qui seront demandés dans huit ans par Bâle III, et que la faiblesse des banques américaines est à rechercher ailleurs. Que celles-ci sont par contre sont ravies de voir adoptés un ratio et une définition des fonds propres pénalisant leurs concurrents européens. Et que Christine Lagarde cherche un prétexte afin de mieux tergiverser, sans toutefois avouer son opposition. Les rares indications données par les banquiers français sont à cet égard sans équivoque.
Les réserves des gros bataillons des banques américaines sont exprimées par l’American Bankers Association et sont différentes : elles portent d’abord sur le coussin supplémentaire de 2% de fonds propres que les banques devront constituer dans les beaux jours, afin de ne pas couler lorsque la tempête se lève. Elles expriment aussi la crainte que leurs autorités nationales leur imposent des règles plus strictes que celles de Bâle III, ou bien un calendrier plus resserré d’application de ses ratios. Elles demandent enfin que les règles soient modulées en fonction des banques.
Mario Draghi, président de la Banque d’Italie et du Comité de stabilité financière (FSB), a de son côté tenu des propos à priori inquiétants, spécifiquement pour les mégabanques : « ce n’est pas terminé. Nous devons maintenant passer à une deuxième partie qui est très, très importante ». Selon lui, les grandes banques devront être capables d’avoir des capacités d’absorption de pertes supérieures aux normes de Bâle III. « Nous devons améliorer la capacité de dénouer ces établissements sans créer des bouleversements majeurs sur les marchés et sans faire appel à l’argent du contribuable », a-t-il souligné, dans l’attente des propositions de supervision plus importante pour les établissements d’importance systémique qu’il doit présenter au nom du FSB au G20. Des remarques qui ne détonnent pas avec les propos tenus par Dominique Strauss-Kahn, au nom du FMI, qui défend pour sa part l’idée que l’institution qu’il dirige se voit confier une mission de surveillance élargie à propos des banques intervenant sur les marchés internationaux (cross-border banks). Mais que restera-t-il à l’arrivée de ces intentions ?
Une des plus féroces critiques des décisions prises ce dimanche dernier à Bâle provient de Martin Wolf, le chroniqueur vedette du Financial Times. Analysant les mesures qui seront présentées pour adoption finale au G20 de Séoul de mi-novembre, il en vient à chiffrer les ratios qui pourraient seuls faire effectivement rempart à une nouvelle crise financière, qu’il estime inévitable et devant survenir avant le délai de grâce de huit ans prévu : rien de moins que 20 à 30%. Ce pourcentage exprimant le rapport entre les fonds propres et les engagements des banques. Ce qui vaut démonstration par l’absurde et – sans que Martin Wolf exprime plus avant le fond de sa pensée – remet dans une certaine mesure en cause la philosophie même des mesures envisagées, ainsi que leur efficacité présumée. Car le rôle du crédit dans l’économie serait affecté à un tel point que tout serait à repenser.
Une toute autre approche critique aboutit à une mise en cause plus radicale de Bâle III. Elle met en évidence que si les mesures adoptées peuvent prétendre mieux contenir une nouvelle crise financière au sein du système bancaire, elles ne font que repousser le problème vers ce qui est appelé le shadow banking, la banque de l’ombre. Un très large secteur florissant de l’activité financière où agissent notamment les hedge funds, trading houses (en France les OSCI, Opérateurs Spécialisés du Commerce International), private equity firms (investisseurs non côtés, dans toute leur diversité), ou bien compagnies pétrolières ou d’agro business actives sur les marchés des produits dérivés, etc…
Selon cette analyse, on peut s’attendre à ce qu’une migration du risque s’opère en faveur de ces intervenants beaucoup moins régulés que les banques. Les mégabanques ayant d’ailleurs déjà pris les devants en créant de nouveaux hedge funds au sein desquels elles apparaissent officiellement minoritaires, tandis que les compagnies pétrolières n’ont eu par exemple de cesse de renforcer leurs activités purement financières, dans le cadre d’une forte tendance qui veut que les grandes entreprises restent au plus près des besoins de leur clientèle, notamment financiers, comme par exemple le font les industriels de l’aéronautique (ou le faisait General Motors avec sa filiale dédiée au crédit automobile).
La régulation des produits dérivés ne fera pas date dans l’histoire de la régulation financière, aux Etats-Unis comme en Europe. Cette dernière se prépare à peu ou prou s’aligner sur les dispositions adoptées par la loi Dodd-Frank, une fois que les agences de régulation américaines leur auront donné corps. Un grand terrain de jeu va rester largement ouvert, sur lequel ces acteurs vont s’engouffrer, d’autant plus que les banques n’y auront plus aussi facilement directement accès. Le risque systémique va tout simplement être déplacé, ne manquant pas d’atteindre par ricochet les banques.
C’est donc de ce côté-ci, toujours selon cette analyse, qu’il faut attendre la prochaine crise financière, sans préjudice des soubresauts de celle qui est en cours. Ce qui revient à dire qu’elle ne surviendra pas là où elle est attendue et où la régulation sera la plus effective, en dépit de ses limites vite trouvées.
Les banques centrales, dont le Comité de Bâle est l’émanation, ne sont pas seulement dépassées avec leurs vieux instruments monétaires inopérants. Leur pouvoir s’arrête là ou commence celui du shadow banking, orchestré par les mégabanques. Bâle III n’est rien d’autre que l’expression de leur déphasage avec une réalité financière qui leur échappe dorénavant du bout des doigts. Déjà, elles n’étaient plus en mesure de faire la pluie et le beau temps sur le Forex, le marché monétaire. Elles ont continué de perdre du terrain, devenues supplétives d’une finance qu’elles sont sensées maîtriser, et dont les établissements bancaires ne sont que l’un des instruments. N’ayant plus dans la partie à rebondissements multiples qui est en train de se jouer, en dépit de leurs mines et de leurs grands airs, qu’un rôle dévoyé de pourvoyeur de liquidités à bas prix pour un système financier qui ne peut plus s’en passer.
Triste fin.
130 réponses à “L’actualité de la crise: le crépuscule des banques centrales, par François Leclerc”
Si les banques centrales voulaient reprendre le pouvoir elles n’auraient aucun problème, seulement elles sont complaisantes avec leurs amies. Pas mieux pour les politiciens qui n’ont absolument aucun courage.
benh y’a quand même des politiques qui osent se mettre en avant faux pâ exagérer lol :)))
ouf !
Quand j’additionne ce qu’annoncent François Leclerc, et Paul aux prévisions du LEAP2020 (http://wp.me/pFwEb-CL), agrèmenté d’un peu de Paul Krugman (http://wp.me/pFwEb-AJ),
soupoudré d’un zeste de Philippe Askenazy & ses copains (http://obouba.over-blog.com/ext/http://www.assoeconomiepolitique.org/spip.php?article140), avec, en bonus, quelques lectures du genre Attali, Lordon, Larrouturou, j’en arrive à la conclusion que nous sommes
en fin de course sur l »autoroute de l’enfer »…
http://www.youtube.com/watch?v=fsDpznl8eIs
A la fin de l’autoroute il y le péage, et le montant risque d’être « salé ».
Les voies du « saigneur » sont impénétrables
encore merci M Leclerc pour vos articles.
J’aurais une petite question:
Bale III, comme vous l’indiquez, semble se definir essentiellement par une augmentation des fonds propres de banques. Mais, dans la mesure ou personne ne sait/semble savoir vraiment ce que possede une banque, comment appliquer rigoureusement cette mesure ?? Calculera t on ce ratio sur les chiffres fournis par les banques ? Sans accuser ces dernieres de tous les mots, il est fort a parier qu’elles tricheront sur les chiffres pour rentrer dans les clous de ce ratio.
Comment cela se passe t il aujourd’hui ?
Un grand merci si vous pouvez eclairer ma lanterne.
Bâle III défini des ratios obligatoires, rapports entre les fonds propres et les engagements. Différents types de fonds propres sont définis, ceux qui constituent le core tier one et ceux qui ne contribuent qu’au tier one. Dans les deux cas un ratio est calculé. Le diable est dans les détails, comme d’habitude.
Le montant des engagements d’une banque, tout confondu, résulte de ses déclarations.
Il est prévu des pénalités, sous forme d’interdiction de distribuer des dividendes aux actionnaires ou des bonus aux salariés, si les ratios ne sont pas respectés.
Voilà la théorie. Quant à la pratique, l’opacité des bilans des banques n’est plus à démontrer. C’est même la raison pour laquelle le marché interbancaire connaît quelques crispations !
Je me posais la même question que Romain à laquelle j’ajouterai : est-il bien logique d’appliquer les mêmes règles aux méga-banques qui tiennent l’édifice et aux petites caisses d’épargne qui demeurent marginales ?
Vous faites œuvre salutaire, merci encore.
merci beaucoup pour votre reponse M Leclerc !
C’est bien ce qu’il me semblait, nous ne sommes pas sortis de l’auberge.
L’etat devrait effectuer tous les 2-3 ans un audit de ses banques (par des fonctionnaires, et non des cabinets d’audit). C’est probablement la seule solution pour que celles-ci se plient peu ou prou aux diverses reglementations annoncees (en supposant que les haut-fonctionnaires de l’etat ne soient pas trop lies au systeme bancaire).
Monsieur Leclerc, bonjour,
pourriez-vous rappeler ce que signifient
les termes : core tier one, et, tier one ?
merci par avance, étant donné que le diable
est dans les détails, et que l’enfer est pavé
de bonnes intentions
Le core tier one, c’est pour l’essentiel le capital social (détenu par les actionnaires de la banque), ainsi que ses réserves.
Le tier one, plus large, comprend des titres plus ou moins liquides (négociables) et transformables en actions (avec l’accord du créancier).
L’admissibilité aux fonds propres des banques de ces derniers titres a été revue et restreinte dans le cadre de Bâle III.
Attendons de voir les détails !
M. Leclerc,
c’est bon, je suis allé voir par moi-même
(paresse et cancritude)
Merci !
C’est vous qui le dites !
… oui, en connaissance de cause
Ahhhh, Visconti …
Je préfère « Le guépard », néanmoins (Claudia Cardinale …).
Tout aussi crépusculaire : les tancrède borgnes font l’avenir des princes (des banques centrales).
Mais « Les Damnés » (de Bâle, III, le retour) pourrait aussi correspondre.
Ajoutez à cela un zeste de Zerohedge sur l’immobilier et il n’y aura jamais assez de Prozac pour toutes les Christine Lagarde du monde
http://tinyurl.com/2avont7
Du prozac ou alors des chansons ?
« Au pays des matins calmes ,pas un bruit ne sourd…. j’sais plus qui tu es,qui a commencé,quelle est la mission……sais tu qu’la musique s est tue,sais tu qu un salaud a bu l eau du nenuphar…
soigne les hommes a poigne,soulage la pâtissière, erre,erre,erre,erre. » fantaisie militaire (Bashung).
Au pays du shadow banking,de la transparence,les hypothetiques hommes a poigne font des ronds dans l eau et rêvent a une panoplie de l homme invisible.
Derrière les explications techniques de François s’impose l’image de l’hémorragie de profit,
ne s’achant plus où ni comment s’investir,
celle du monstre vampire gavé de sang forçant le moindre orifice et les épidermes.
En termes de profit et investissment, les chiffres sont ici
http://hussonet.free.fr/profmarg.pdf
Congrès Marx International VI
CRISES, REVOLTES, UTOPIES
SECTION ECONOMIE, du 23 au 25 Septembre
Université de Paris Ouest Nanterre La Défense (septembre 2010)
http://actuelmarx.u-paris10.fr/cm6/m6eco.htm#8
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Pour les économistes, la crise majeure où est entré le capitalisme depuis l’été de 2007 crée un premier devoir, celui de l’explication. Quelle est la nature de cette nouvelle crise ? Ressemble-t-elle à la crise des années 1970 qu’avait occasionnée une nouvelle phase de baisse de la rentabilité du capital ? Est-elle, après quatre-vingt ans, une répétition de la crise de 1929 ? Derrière ces questions se profilent, celles plus générales, de la dynamique historique du capitalisme, des phases de son développement, dont la dernière en date, le néolibéralisme, et celle du dépassement du capitalisme en général. Une nouvelle fois, se trouve placé au premier plan des débats analytiques l’outillage théorique marxiste, avec ses concepts de suraccumulation, surproduction, sous-consommation, de capital fictif et, plus généralement, d’instabilité financière, sans oublier le marché mondial et l’impérialisme. Derrière ces interrogations théoriques, se dresse une montagne de mécanismes et de données empiriques complexes. Outre la position hégémonique des États-Unis dans le monde, désormais en question, la crise menace les pays moins avancés, qui ont le plus durement souffert de la mise en concurrence des travailleurs du monde entier. Par quels mécanismes ? Quel est le rôle de la lutte pour les ressources non renouvelables dans l’origine de la crise ? Contribuera-t-elle à la résolution des problèmes écologiques ou ne fera-t-elle qu’ajouter au grand péril de la destruction de la planète ?
L’histoire du capitalisme a fait amplement la démonstration des enjeux sociaux et politiques de la succession des perturbations majeures qu’il a traversées, depuis l’époque où Marx se faisait, dans le Manifeste Communiste, l’écho du cri de révolte des opprimés. La crise actuelle fait, une nouvelle fois, la démonstration choquante de l’extrême ambition et cupidité des classes capitalistes et des bénéficiaires de très hauts salaires. Elle souligne la pertinence d’une interprétation qui fait de la lutte des classes le moteur de l’histoire et situe les États dans cette dynamique de classe, et non au-dessus d’elle. Les mobilisations et actions violentes se multiplient, témoignant d’une prise de conscience croissante et de la volonté des travailleurs de répliquer au mépris dans lequel sont tenus leurs emplois et leurs revenus. Comment comprendre ces tensions ? Quelles relations entretiennent-elles avec les clivages qui apparaissent désormais entre les différentes fractions des classes supérieures ? Quelles opportunités sont ouvertes aux États-Unis, patrie du New Deal ? En France, dirigée par un gouvernement entièrement acquis à l’ordre néolibéral, épaulé par une gauche traditionnelle qui s’y est rallié ? Dans une Europe prise dans un carcan néolibéral institutionnel ? Quelles nouvelles perspectives d’émancipation la mise en question de l’hégémonie états-unienne et la perspective d’un monde davantage multipolaire ouvre-t-elle aux pays de la périphérie ?
Vient enfin la question des alternatives. Quels nouveaux ordres économiques et sociaux pourront-ils s’imposer au lendemain de la crise ? Le monde va-t-il vers davantage de diversité ? Dans cette hypothèse, jusqu’où iront les options les plus avancées ? L’Amérique du Sud, dont certains pays ont déjà manifesté leur rébellion face à la mondialisation néolibérale, montrera-t-elle encore la voie ? La crise réveillera-t-elle les vieilles utopies endormies par l’échec de toutes les variantes du soviétisme et de la social-démocratie, et de trois décennies d’ascension néolibérale ? Ou, à l’inverse, la crise conduira-t-elle à l’extension des interventions militaires et des guerres, et au fascisme dans certains pays ?
Les textes proposés sont très courts, bizarrement fragmentaires. Les marxistes savent-ils communiquer ? A mon avis non, moins que le néanderthalien de Lascaux.
Le premier pdf est corrompu, ne s’ouvre pas.
J’extrais ceci du texte de Hervé Defalvard :
« la quantité de travail incorporé dans un bien soit le seul fondement de sa valeur »
Ceci est déjà, totalement faux, première remarque.
La valeur d’une marchandise n’est pas fondée sur le travail qu’elle « contient » cette stupidité est digne d’un sarkozy. Et elle ne facilite pas la compréhension de l’économie, c’est pourquoi je me fâche. Ecrire de façon absconse est un crime surtout en ces matières. Et l’on pouvait attendre mieux de Marx, contrairement à ses prédécesseurs qui eux pouvaient être soumis à tout un tas de présupposés de leur époque. Marx était intelligent.
Est-ce que Michel Onfray, notre élagueur en chef pourrait s’occuper de Marx et en faire un relecture décapante comme il l’a faite pour Freud ? Le Capital de marx est un méandre pédagogique. Ensuite, Castro est habilité en rémanence à faire des discours de 3 heures, une sorte de bain dans le même fleuve héraclitéen qui ne s’écoule plus, un surplace dans la mystique d’une prose qui tourne sur elle même. Vieux barbus, barbifiantes vielles barbes, opiomanes du langages !
Il y avait une référence concernant Turgot,
« Valeurs et monnaies » (1769)
http://ses.ens-lyon.fr/hpe3a/0/fiche___article/&RH=622
Dans « Valeurs et monnaies » (1769), Turgot distingue deux notions de valeur des marchandises : « valeur estimative » et « valeur appréciative ». La « valeur estimative » concerne l’individu isolé et comprend trois aspects (besoin, excellence de la chose, et rareté). La « valeur appréciative » met en jeu deux individus dans une relation d’échange ; les échangistes attribuent une valeur estimative plus grande au bien reçu par rapport au bien cédé et la « valeur appréciative » qui va déterminer le prix se situerait à la moitié de la différence entre les deux valeurs estimatives.
Valeur d’usage, valeur d’échange. Merci Marx de n’avoir pas cité les sources…
http://www.memo.fr/article.asp?ID=PER_MOD_168
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Comme Hitler qui ne voulait pas voir avec l’exemple de Jesse Owen que quelque chose clochait dans sa théorie des races, Turgot ne perçoit pas ici ce que sa théorie en apparence généreuse est fondamentalement mauvaise et viciée.
Ce n’est pas un « détail ». Tout le reste avait beau être empreint d’idées de liberté et de progrès, en négligeant ce petit détail c’était plus mauvais encore que ce que cela voulait remplacer. Le diable se cache dans les détails. Turgot généreux, oui avec la minorité de la population, implacable avec la majorité. Comment faire passer cette personne pour aimable c’est le grand mystère !
@lisztfr que je cite :
Je suis étonné que vous vous « fâchiez » pour ça, alors que cette « stupidité » contient une part d’évidence : les marchandises et les services « contiennent » au moins une part de travail, non ? Et ce travail n’est pas sans valeur, n’est-ce-pas ? Il y a donc au moins une part de la valeur qui provient du travail.
Dans le cas des services à la personne, par exemple, cette part est proche de 100% puisqu’une heure de travail est presque égale à une heure de service rendu. (Il y a les déplacements et la part de travail administratif.) Dans le cas des matières premières, elles sont sans valeur marchande tant que l’on n’a pas produit le travail nécessaire pour les extraire et les purifier. Dans le cas des biens artisanaux, la valeur des matières premières est parfois mineure devant le travail qu’ils exigent. Enfin, il faut bien convenir qu’une maison en pierres à plus de valeur qu’un tas de pierres. Or, quelle est la différence entre les deux, sinon le travail nécessaire pour passer du tas de pierres à la maison habitable ?
@Crapaud Rouge :
Parce que, je me fâche parce que à cause de gens tels que Marx qui ne se sont pas exprimés clairement, l’économie demeure un mystère pour tous et un par conséquent garde sa puissance d’asservissement !
Et la phrase dit que le travail incorporé à l’objet est le seul fondement de sa valeur, c’est faux.
C’est faux, car la valeur d’échange n’existe que par l’échange.
http://www.site-moliere.com/pieces/misant12.htm
ORONTE
Au reste, vous saurez
Que je n’ai demeuré qu’un quart d’heure à le faire.
ALCESTE
Voyons, Monsieur; le temps ne fait rien à l’affaire.
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Vous voyez, le temps ne fait rien à l’affaire, il suffisait d’avoir lu Molière, ce qu’il n’a pas fait. Le travail incorporé dans le sonnet ne compte pas, ici le résultat compte.
Ailleurs même le résultat ne compte pas.
Le travail (socialisé) est un argument de vente qui entre dans la négociation marchande à côté d’une série d’autres arguments : La concurrence, l’excédant ou la rareté, etc.
Ex : le fabriquant chinois arrive, votre travail dégringole de son pied d’estale, Ex la mode change, etc.
Le rapport de force marchand détermine la valeur du produit, et c’est tout. En dehors du marché il n’y a aucune valeur, le marché est le prisme qui donne un chiffre à la valeur et il est la seule instance qui le donne. Toutes les billevesées sur le travail n’ont qu’un statut secondaire. Voir le prix du lait. Les grossistes n’en ont que faire du travail nécessaire à faire le lait.
La définition opérationnelle de la valeur dans le capitalisme, c’est à mon avis « posséder ce que l’autre n’as pas et qu’il désir avoir ». La raison nécessaire et suffisante de la valeur marchande est la.
Posséder sans que l’autre soit ennuyé par celà, ne sert à rien. La valeur de la marchandise est exactement et seulement la façon dont elle manque à autrui. Et c’est tout il n’y a pas besoin de faire intervenir une notion de travail incorporée ou quoique ce soit, cette définition suffit à définir la valeur.
Si vous avez mis beaucoup de travail dans un objet mais que personne n’en veut, il ne vaut rien ! Pourtant le travail est « incorporé » à l’objet comme la neige d’oeuf à la mousse au chocolat, mais.. le rapport marchand est une relation hystérique centrée sur autrui, sans tenir compte de l’autre, pas de valeur.
Même dans les notions de valeur d’usage et valeur d’échange, le travail n’intervient pas. La valeur d’échange n’inclus pas de façon analytique quoique ce soit, et il suffisait de s’en tenir là au lieu d’écrire des bêtises !
Il n’y a pas de « valeur travail »
Une notion qui est arrivée par souci de ne pouvoir supporter la triste vérité, – donc on a tenté de continuer le discours pour cacher la misère, pour humaniser l’économie (le travail fait suer, il est décourageant de penser qu’on transpire pour rien), pour prendre l’ouvrier par les épaules et le remettre dans la lumière du progrès, lui donner un évangile pratique !
Voir toutes les statues d’ouvriers à l’Est… les cariatides = maçons, semeuses, etc. Solides gaillards armés d’une truelle, d’un marteau.
Si le travail avait une valeur, il l’aurait en dehors des autres. Les shadoks par ex travaillent beaucoup.
Je pourrais, tel jésus multiplier les petits pains et les vendre. Le travail incorporé dans les pains est de zéro, le prix, surtout si les gens sont affamés, très élevé.
Quelle que soit la manière dont les pains ont été fabriqués, cette manière n’intervient pas dans la valeur et au niveau du prix. Si je mets un polytechnicien pour malaxer la farine, le pain ne coûtera pas plus cher.
Le prix résulte d’un système d’accord entre vendeurs/producteurs pour limiter l’offre, et forcer le client à payer et à accepter de payer. Clients captifs, corporations de producteurs, classe, systèmes, accords illégaux.
@ Lisztfr
« La forme première de la relation à l’argent est, comme je l’ai dit, celle de sa fonction « en acte » : celle de l’échange, pour laquelle il fut sans nul doute possible inventé. Dans cette relation, l’échange a lieu argent contre marchandise. Elle n’est pas immédiate mais médiate puisqu’en plus de moi elle implique l’intervention d’autrui : elle est politique au sens d’Aristote puisqu’elle ne peut s’exercer sans passer par d’autres hommes : par le vendeur si je suis l’acheteur et inversement par l’acheteur si je suis moi le vendeur, par le locataire si je loue et par celui à qui je loue si le locataire c’est moi.
Il existe encore une troisième forme de rapport sinon « à l’argent », du moins « par l’argent », et celle-ci nous ramène pour la seconde fois à l’argent tel qu’il existe en puissance par sa simple possession en sa qualité de réserve de valeur. En effet, je peux jouir comme Onc’ Picsou de ma relation directe à l’argent en m’y baignant, mais je peux également en jouir en me représentant les autres m’imaginant m’y baignant.
Dans la relation « fétichisée », on a affaire à un rapport à deux termes entre un individu et l’argent qu’il possède, alors que dans la relation que j’envisage maintenant, on a affaire à une relation à trois termes, d’un sujet à un ou à plusieurs autres et où l’argent joue le rôle d’un élément intermédiaire entre lui et ces autres. Dans la relation à deux termes et dans le cas où il s’agit d’un individu à qui l’argent ne manque pas, on a affaire à quelqu’un se représentant une ou plusieurs autres personnes pensant à lui comme à l’heureux propriétaire de cette fortune.
Nous obtenons nous, possesseur d’argent, une jouissance comme l’envers de l’envie qu’éprouve un autre pour notre fortune. La jouissance résulte ici du fait d’être l’objet des pensées d’un autre et le moyen qui a permis cette captation, c’est l’argent. En fait nous avons réussi à capturer les pensées d’autrui, nous les avons forcées à se concentrer sur nous : il est à proprement parler « captivé » par nous, en raison de cet argent que nous possédons et pas lui et qui fait qu’il nous envie. L’argent a acquis ici un pouvoir équivalent à celui d’une drogue, non pas sur moi, possesseur de cet argent mais sur celui qui est conscient du fait que je le possède.
Les lecteurs familiers de l’œuvre des philosophes G. W. F. Hegel, Alexandre Kojéve, de celle du psychanalyste Lacan, de l’un des trois ou des trois à la fois, auront reconnu là le « désir du désir », l’un des aspects de la dialectique du maître et de l’esclave, comme on a pris l’habitude d’appeler en français ce dont Hegel parlait lui comme de la relation du « Herr » et du « Knecht » : du maître et de son serviteur (Hegel [1807] 1941 : 161-166 ; Kojève 1947 : 11-34). Il s’agit du désir de reconnaissance : non pas mon désir de l’autre, dans le cadre d’une relation duelle, une relation à deux termes, ni de son désir envers moi, là aussi une relation duelle, mais de mon désir de son désir portant sur moi ou sur mes appartenances, une relation ternaire cette fois, à trois termes dont je suis à la fois le premier et le troisième. La femme ne désire pas son amant, elle n’est pas amoureuse de lui, mais elle désire le désir de son amant pour elle : c’est du fait d’être objet d’amour pour lui qu’elle est amoureuse (Lacan 1966 : 268, 343). Et de la même manière, non seulement j’aime mon or mais j’aime encore davantage penser à tous ces malheureux qui ne peuvent s’empêcher de penser à moi et mon or. «
Bien entendu que le travail est le fondement de la valeur, dans l’économie capitaliste.
Après, cette valeur est déformée par les rapports de force complexes du marché, c’est sûr.
L’accaparement en est la preuve, mais c’est la limite justement de l’économie de marché.
Listfr donne lui-même la preuve de la valeur travail en parlant des produits chinois
qui évincent les productions françaises. C’est parce que le travail est moins cher en Chine.
D’ailleurs, les entreprises chinoises se délocalisent même au Bangladesh actuellement.
Pourquoi ? Le travail y est 50% moins cher qu’en Chine.
Les patrons chinois,comme les autres, eux, ne se paient pas de mots.
« la quantité de travail incorporé dans un bien soit le seul fondement de sa valeur »
Ce que Marx a certainement résumé (J’en sais rien, à vrai dire j’ai jamais lu Marx, ok ok, j’y vais de ce pas) en un seul mot : « quantité ».
Et peut être aussi souffrant de perte de mémoire (ce n’est qu’une hypothèse), il a oublié d’écrire la fin de la phrase :
voici ce que j’y lis:
« la quantité, la qualité, la rareté*, la difficilitude** du travail incorporé dans un bien soit le seul fondement de sa valeur,sans oublier le transporteur, et tous les acteurs qui gravitent autour du projet, en n’oubliant pas d’y inclure le coût d’exploitation des matières premières, ainsi que le prorata de la valeur des outils (perceuses, grues, habillement, informatique,énergie, la totale) en fonction du nombre de constructions qu’il peuvent effectuer pendant leurs durées de vies.
cela me semblerait plus « juste ».
* : j’entends par la quelqu’un qui dispose de compétences plus rare que d’autres (Niveau d’étude élevé, Maîtrise du zinc pour la couverture de monuments historiques,…) la rareté n’est pas restrictive et peut s’appliquer à beaucoup de domaine.
** : nom utilisé pour le travail éprouvant et/ou à risque. ( Travail à la chaîne, élagueur, mineur, etc…).
Je rebondis sur cela pour poser une question qui me perturbe le citron:
Nous sommes aujourd’hui face à un problème systémique, ce qui implique que logiquement il n’y a plus assez de liquidité sur les marchés pour que le système marche à flots. (j’entends bien qu’on ne manque pas de billets, mais de pouvoir d’achat)
Mais là ou je bug c’est, comment les banques vont elles constituer ces réserves, sur un marché déjà étriqué?
Pour être plus clair, d’où vient la monnaie qui constituera les réserves de banques?
« Le capital est du travail accumulé. Seulement, comme on ne peut pas tout faire, ce sont les uns qui travaillent et les autres qui accumulent » (Auguste Detoeuf).
D’accord avec toi, Lisztfr, mais avec des limites.
Je ne suis pas un théoricien, mais un praticien. Lorsque j’achète, je connais ce que j’achète et j’en détermine le prix global par l’analyse de la valeur. (main d’oeuvre comprise)
Alors, certes, ma puissance d’achat ainsi que la limite de la méthode me pousserait à acheter en-DESSOUS du coût réel. Mais ce serait, à terme, tuer mes fournisseurs et sous-traitants.
Et me retrouver face à un monopole comme dans l’automobile.
A l’inverse, vendre à un prix exagéré est le meilleur moyen de voir apparaitre un concurrent. (j’en ai déjà fabriqué de toutes pièces et/ou, cherché un produit ayant la même fonction pour remplacement)
Je rejoins pour une fois donc exceptionnellement l’avis de Buffet qui disait à juste titre : « n’achetez pas ce que vous ne comprennez pas ».
Lui parlait de la composition exacte (risque réel inclus) d’un bout de papier financier.
Moi, je me cantonne à des moyens de production et équipements d’entreprises. Chacun son truc 😉
La référence au marxisme, elle m’est apparue douteuse, car la valeur du travail seulement ne compte plus de la même façon qu’au XIX° siècle.
La position de la survie, comme alors pouvait fonder Marx plus sûrement qu’aujourd’hui, où est-elle, et la survie comment le capitalisme la profile-t-elle?
Combien de fois n’ai-je entendu « qu’à l’époque, la vie ne coûtait pas cher », mais quelle absurdité!
Il faudrait pour en revenir au Marxisme, mettre en position aussi importante que la survie, la simple envie ainsi que Paul Jorion le rappelle.
Mais n’en déplaise à l’argumentaire remis à Lacan, les motifs de Lacan ne tournent pas aussi facilement qu’il suffise d’en organiser la pénurie…et pour que le Marxisme se réhabilite.
Ainsi, l’élargissement du territoire, vaudrait caution pour le capitalisme, mais reconduction automatique de la critique Marxiste.
Et Marx a-t-il envisagé un capitalisme suicidaire?
Ne faut-il pas voir ailleurs, recommencer avec ce que l’argent représente, ainsi qu’a son origine avec l’échange, mais avec la culpabilité aussi. Mr Jorion a raison d’interroger en disant.
Quand se pointe la survie, reviennent les origines, et la raison des origines s’éprouve-t-elle, s’éprouvera-t-elle, et surtout sont-elles les obligées points de passage?
Et pourquoi fut le rouble? Comment?
Marx ne suffira pas si, comme cela pouvait être conclu avec lui, l’histoire repassait les plats.
Matérialisme historique, où es-tu?
Pour Marx, je pense que c’est le travail humain, le travail vivant qui créé la valeur.
Le problème principal est que ce n’est pas le producteur qui possède le résultat de son travail mais celui (le capitaliste) qui a acheté la marchandise travail du producteur et qui revend ce travail plus cher qu’il ne l’a payé, non seulement en incorporant dans son prix les coûts de ses investissements (ou amortissements pour employer un terme comptable) mais le bénéfice que constitue la plus value : la différence entre le prix auquel le travail est acheté et celui auquel il est revendu.
Les machines utilisées pour produire les marchandises ont été elles mêmes produites avec le même processus.
Il ne faut pas oublier à ce sujet que la banque finance les investissemnts et qu’elle se sert en premier quand les marchandises sont produites.
C’est l’accumulation des plus values qui créé la richesse capitaliste.
Pour le dire autrement c’est le travail vivant revendu à un prix supérieur à celui qui est payé qui est à l’origine de l’accumulation du capital.
A cette création de richesse il faut ajouter les bénéfices issus du commerce des marchandises (ce qui est nommé distribution) qui ajoute un coût supplémentaires dans la mesure où le marchand revend au producteur la marchandise produite mais beaucoup plus cher que le capitaliste n’a payé le travail et encore plus cher que le capitaliste l’a vendu au marchand.
On peut traduire ce processus en disant : « au supermarché, on vous revend ce qu’on vous a déjà volé. »
Cependant la nature du bénéfice du marchand n’est pas de la plus value : il n’y a pas dans ce bénéfice de richesse produite par le travail vivant.
Vous pouvez lire : Les Aventures de la marchandise, par Anselm Jappe, aux éditions Denoël.
C’est quand même fatigant de lire à longueur de commentaires « je n’ai pas lu Marx… mais il a tort ».
C’est aussi très fatigant de lire des citations de Marx qui n’en sont pas (elles sont en général l’exact contraire de ce que Marx a écrit et démontré…).
Alors pour citer Marx » Tout travail est pour une part dépense de force de travail humaine au sens physiologique, et c’est en cette qualité de travail humain identique, ou encore de travail abstraitement humain, qu’il constitue la valeur marchande. D’un autre côté, tout travail est dépense de force de travail humaine sous une forme particulière déterminée par une finalité, et c’est en cette qualité de travail utile concret qu’il produit des valeurs d’usage. » (Le Capital, I, 2)
Ou encore « Il ne sert à rien de dériver l’échange entre plus ou moins de travail de la différence de forme, de ce que l’un est du travail objectivé, l’autre du travail vivant. Ceci est d’autant plus inepte que la valeur d’une marchandise n’est pas déterminée par la quantité de travail réellement objectivé en elle, mais par la quantité de travail réellement nécessaire à sa production. »
Pour ceux qui trouveraient cela contradictoire, Marx explique « Supposons qu’une marchandise représente 6 heures de travail. Si de nouvelles inventions permettent de la produire en 3 heures, la valeur de la marchandise déjà produite baissera aussi de moitié…. C’est donc par le quantum de travail nécessaire à sa production, non par sa forme objective, que la grandeur de sa valeur est déterminée. »
Pour être tout à fait clair, Marx introduit, entre autres dizaines de concepts fondamentaux, les concepts de travail concret et de travail abstrait et après avoir critiqué la conception binaire de la valeur chez Aristote (valeur d’usage / valeur marchande) , il introduit trois concepts de valeur (« valeur tout court » = travail humain incorporé dans la marchandise / valeur d’usage /valeur d’échange).
La valeur marchande sera elle-même détaillée dans le cadre de la formation des prix de marché, ce qui est encore une autre aventure.
@lisztfr : vous raisonnez d’une drôle de façon, difficilement compréhensible, qui mêle psychologie, art et philosophie, mais qui ne relève pas de l’économie. « Vous voyez, le temps ne fait rien à l’affaire, il suffisait d’avoir lu Molière » : alors dites-moi pourquoi on automatise tout, ou pourquoi on utilise partout des machines pour aller plus vite et avec moins de travail, si le temps ne fait rien à l’affaire.
DETTES FRANCE : Etat 1750 Md , interentreprises 1600Md , banques 5500 Md……
Pourquoi ces dettes doivent être remboursées ?
Car dedans il y a n’importe quoi , de la corruption , du laxisme , de l’esclavagisme , du mensonge , de l’inertie , du viol , de la guerre potentielle , des fausses situations humaines , des espoirs , des confusions , du désespoir et au final …………de la guerre entre les humains.
Si vous ne voulez pas vous entretuer décidez comment répartir ces dettes.
« Quelle est la nature de cette nouvelle crise ? Ressemble-t-elle à la crise des années 1970 qu’avait occasionnée une nouvelle phase de baisse de la rentabilité du capital ? Est-elle, après quatre-vingt ans, une répétition de la crise de 1929 » ?
En 1929, c’était les riches qui se suicidaient. Aujourd’hui c’est les pauvres. Exemple (suicide aujourd’hui même d’une famille), et les travailleurs (France Télécom).
« la crise conduira-t-elle à l’extension des interventions militaires et des guerres, et au fascisme dans certains pays » ?
Sûrement au fascisme et à des interventions militaires. Mais les guerres, les USA n’ont plus les moyens.
La dette mondiale est un écheveau complexe de dettes/prêts qui peut être réduit mathématiquement et donc simplifié par un algorithme approprié basé sur la théorie des graphes. C’est cet algorithme découvert par 2 français qui est repris dans tous les logiciels de consolidation des grands groupes. Application mondiale.
Quand la « balance sheet » des liaisons financières prêts/dettes sera établie, alors on pourra se poser la question de savoir qui va payer exactement quoi !
En attendant, tout ce qui se dit sur ce sujet n’est que « littérature » !
On ne peut que regretter qu’au niveau politique le plus élevé on ignore tout sur la consolidation comptable. Comme faisait Jean Monnet, on en revient toujours à une ‘balance sheet », avant de pouvoir se prononcer sur une solution économique ….
@ ALBIN Votre réponse est encore pour repousser la décision , la dette de l’état est parfaitement circonscrite puisque les intérêts sont parfaitement connus en révolving.
J’ajoute que si personne ne décide de son vivant , les autres décideront à votre mort , puisque les heritiers , les gouvernements suivants ne voudront pas supporter et l’état avalera votre assurance vie qui correspond à sa dette .
Cette dette créée pour le transfert aux pauvres est maintenant devenue un noeud coulant qui les étrangle , sans ce transfert les épargnants qui prêtent aujourd’hui à la dette n’existeraient pas , à votre mort juste retour des choses elles seront captées pour remboursement. Ceux qui détiennent des assurances vies ne doivent pas espérer les transmettre.
@ Cpourquand,
Bonjour,
Dans une approche « humoristique », est-il possible de considérer également les dettes comme une « arme » participant à un équilibre de la « terreur »?
L’argent comme substitut final de l’arme de destruction massive, son manque en qualifiant l’extrême besoin et l’impérieuse nécessité d’alimenter le cadre système de ses forces, participations, forces et espérances, teintées de leurs sombres contre-parties?
Effectivement, concernant la dette publique, son montant est connu.
Son origine aussi: déficits organisés par la baisse de l’impôt sur le capital
Ses bénéficiaires aussi: les détenteurs du même capital,
qui ont bénéficié de la baisse de la fiscalité et maintenant des intérêts sur la dette qu’ils ont créé!
La solution est évidente, au Nord comme au Sud: répudiation.
La dette, c’est comme les retraites ou les services publics:
une lutte entre capital et travail, qui va devenir explosive avec la crise.
1788 aime à dire Paul….
@charles A , merci de votre soutien mais la dette n’est pas que réduction d’impôts sur le capital , c’est aussi laxisme des gestionnaires état-régions , de toute manière elle est collective , elle à profité à tous ou à certains, mais maintenant elle étrangle tout et ne profite qu’aux préteurs , il faut donc la ponctionner aux préteurs , détenteurs d’assurance vie et d’obligations , là je crois qu’aucun ne sera d’accord , car aucun c’est chacun , toi,moi,lui…..et la solution est écrite dans l’assurance mort..attendons le décés du péquin qui ne pourra plus s’y opposer.
Et alors vive 1789…..
@bertrand qui parle de « laxisme des gestionnaires état-régions » : laxisme dûment encouragé par les banques, les sociétés de crédit, les grands distributeurs qui ont leurs cartes de crédit, les assurances qui font aussi des prêts, etc. Aujourd’hui encore, malgré la crise, aucune banque n’hésite à vous prêter du fric pour « satisfaire vos envies ». De mon temps, cad 30 ans plus tôt, l’argent était encore une affaire sérieuse, personne ne vous aurait prêté un centime pour des achats « coups de coeur ». Cela signifie que le « laxisme » est dans l’air : s’endetter fait partie de la vie de tout un chacun, de l’individu à l’état en passant par les régions.
Comme beaucoup de gens, vous oubliez l’histoire : depuis que l’on a jugulé l’inflation, (1ère moitié des années 80), des capitaux flottants ne cessent de s’accumuler qui ne savent pas où s’employer de façon rentable (et à leur échelle). Alors « on » a facilité le crédit tous azimuts.
@ Bertrand:
Non, nous ne sommes pas « tous » responsables de la dette publique,
comme le disent le amis des bêtes en cour.
J’ai vu il n’y a pas longtemps le cumul des exemptions de cotisations accordées au capital,
plus les allègements fiscaux (contre-révolution fiscale, à cause de la concurrence…)
cela faisait des dizaines de milliards chaque année, depuis plus de 20 ans…
On arrive bien aux montants de la dette publique.
Maintenant que ceux qui se sentent responsables fassent à un don à la SECU…
Cela contribuera à commencer à corriger l’actuelle répartion des richesses !
@bertrand, toujours à propos du « laxisme » : et pourquoi ne pas dire que cette dérégulation financière, qui a tourné à l’absence quasi totale de toute régulation, c’est du « laxisme » ? Le « laxisme » ne serait que notre fait, à nous les consommateurs, tandis que les banques et autres machins financiers seraient des parangons de RIGUEUR, de bonne conduite, de saine gestion, et tout le toutime ?
Ca, Crapaud rouge, il semble en effet que les intérêts soient légèrement divergents.
Jérôme. Je ne sais pas pourquoi, mais… J’ai vaguement l’impression que le coté humoristique m’échappe 🙂
Quand on sait que Bâle II justement avait comme objectif de contrer le risque opérationnel, on ne peut que douter de l’efficacité de Bâle III.
… c’est que l’on peut jouer encore longtemps
comme ça ; et ce ne sont pas les équipes
qui manquent, aux jeux de ba-Bâle
L e crépuscule des banques centrales est aussi celui des banques centrales privatisées! Les états doivent reprendre le contrôle de leur banque centrale, pour la France: mettre fin à la réforme de 1973 qui a imposé aux états de se financer auprès des banques privées donc à des taux excessifs pour les bénéfices du privé au détriment du bien commun. Autrement dit nationaliser la banque de France:
Pourquoi se soucier toujours le plus des Banques alors que ces gens là se fichent pas mal que la crise en pousse davantage à la rue, dans l’abime, dans les hopitaux, dans la fosse, comme dans d’autres camps de réfugiés ou pas ailleurs, mais qui donc dans cette société sur ce blog se penchera réellement un jour sur le réel coût moral et social de la crise sur beaucoup de peuples.
A croire d’ailleurs que tous les Marchands de Sommeil de ce monde en puissent toujours autant trouver la liberté de mieux agir à leur guise, merci encore aux nombreux médias hypocrites de toujours mieux savoir cacher la crise des peuples à leur si précieuse élite d’incapables.
@ Jérémie,
Bonjour,
Bien envoyé ! Cela soulage, défoule..et alimente colère, haine et dégoût.
Un adversaire en colère est-il le plus « dangereux » ou « efficace » dans ses actes?
Bonsoir Jérémie,
élites incapables fort efficientes et performantes
néanmoins, en ce qui concerne le saccage
des individualités et des sociétés humaines
Quand on essaie de savoir ce qui détermine l’organisation des grandes questions qui importent les populations, agriculture, alimentation, santé, économie et finances comme en ce blog….., et que l’on cherche en amont les tenants et aboutissants nous permettant de comprendre, on se trouve face à des entités (agences de l’ONU, projets tel la « stratégie de Lisbonne »,normes HACCP, services divers de la Commission Européenne…) posées là, reliées entre elles, bref, un réseau dont la densité de questions traitées est considérable, répercutant sur nos vies quotidiennes avec une redoutable précision.
Les objections et les désaccords sont pratiquement inopérants. Ces réseaux décident de nos vies, des fois jusque dans le détail. Sans que l’on y puisse grand chose. En fait, l’espace politique est déjà occupe. Nous pouvons toujours nous amuser à voter l’un ou l’autre, en fait l’un et l’autre jouent le rôle de gardiens des réseaux, nos vrais maîtres. Ils sont tres bien organisés.
Domini : mais POURQUOI élites…??????
Ils FONT leur JOB. Point.
Ils l’ont même tellement bien fait qu’ils ont réussi à nous faire une méga-crise…
C’est comme si tu me reprochais d’avoir tellement automatisé une production que j’étais responsable du chômage de masse.
Mais je te réponds : OUI.
Et je n’ai fait QUE mon job…
Bonjour,
Je viens de trouver cette information (16/09/2010) sur la newsletter de rGE-Roubini:
« EU Commission Proposes Tough Reform on Derivatives and Short-Selling
On September 15, the EU unveiled tough regulations to control derivative trading and restrict short-selling. For the first time, standardized contracts will be required to be cleared centrally. OTC contracts–bilateral contracts between buyers and sellers–will have to be reported to data banks or “trade repositories,” and this information will be available to the regulators. Subject to approval from the member states and the European parliament, it is expected that these reforms will be put into force by the end of 2012 »
Semble être une mesure dans le bon sens ? Qu’en pensez-vous ?
La gueule de bois d’automne de la zone euro
Nouriel Roubini
Après avoir passé l’été à se bronzer sur les plages et à oublier leurs malheurs, les Européens doivent revenir à la réalité. Car les problèmes fondamentaux de la zone euro restent toujours irrésolus.
http://www.project-syndicate.org/commentary/roubini29/French
Bon petit résumé de Roubini avec une jolie formule à la clef, « tests de stress non stressant« , (manque un s), mais pas de quoi fouetter un chat. Ca n’apporte rien à ce blog riche d’informations détaillées.
@ Crapaud Rouge :
Roubini a défendu une opinion minoritaire avant la « crise », je le respecte et lit avec intérêt ses analyses, et si elles ne font que conforter ce qui se dit ici, celà me parait important de le savoir. Mais je ne voudrais pas
indisposer, je prends acte de votre réflexion.
Si, si Mouflette, c’est important de rapporter des voix concordantes avec celles de ce blog, ça le renforce, d’autant plus si ce sont des voix étrangères. Mais il ne faut pas en vouloir à ce crapaud rouge qui est en peut-être en train de se transformer en Gozer?
Mais vous n’indisposez personne, la mouffette des jardins, je suis fort aise de votre post, et bien de l’avis de Michel Martin : un petit rappel des voix concordantes n’a jamais fait de mal à personne.
@Michel Martin : je ne me transforme pas en « gozer », mais en vieil ours mal luné et mal inspiré. Ils ont de l’inspiration, les « gozers » ?
Pendant ce temps, les banques américaines font les yeux doux à leurs débiteurs pour qu’ils ne laissent pas leurs maisons en plan et leurs crédits en croix. Des quartiers entiers se vident, retournent à la nature, lorsque les habitants suivent l’exemple de leur voisin qui a abandonné à sa banque une maison qui valait moins que le prêt en cours. Un 1/10ème des prêts sont ainsi devenus critiques.
Si l’on considère le crash à venir de l’immobilier commercial, ça devrait faire mal.
L’Espagne attend l’immanquable crash immobilier.
La France, elle – cherchez l’erreur – adopte des mesures visant à relancer les prêts immobiliers dans un des 3 ou 4 marchés les plus surévalués du monde.
Les dettes des Etats et autres collectivités publiques sont, pour beaucoup, au-delà de leurs capacités de remboursement. D’ores et déjà, aux USA, de nombreuses collectivités publiques ont baissé le rideau au nez de leurs créanciers.
Les USA envisagent donc de recourir à l’inflation pour solder leur dette, quitte à noyer leurs concitoyens.
Tout ce petit monde commence à se presser aux mêmes guichets pour avoir des sous.
Et n’oublions pas que le désendettement en cours réduit la masse monétaire et donc nous prive de cette croissance nécessaire au paiement de ces mêmes dettes. Les banques créant l’argent par le crédit : plus de crédits, plus d’argent.
Alors, Bâle 3 ou la lime à ongle sur les niches fiscales en France …
Déjà un sur sept la tête sous l’eau…
The Census Bureau says that about 43.6 million people, or 1 in 7, were in poverty last year. That’s up from 39.8 million, or 13.2 percent, in 2008.
http://link.email.washingtonpost.com/r/U38ITL/JIIKUN/3VT12E/69FZDR/4YX3F/50/h
Qu’y-a-t-il à attendre d’une bande de voleurs (nos banques, toutes nos banques) qui est en train de se partager un butin (notre argent, tout notre argent) ?
Quelques règlements de comptes, peut-être… mais jamais un abandon du magot !
PETITE HISTOIRE DE BOURSE
Une fois dans un village, un homme apparut et annonça aux villageois qu’il achèterait des singes pour 10 $ chacun.
Les villageois, sachant qu’il y avait des singes dans la région, partirent dans la forêt et commencèrent a attraper les singes.
L’homme en acheta des centaines à 10$ pièce et comme la population de singes diminuait, les villageois arrêtèrent leurs efforts.
Alors, l’homme annonça qu’il achetait désormais les singes à 15$.
Les villageois recommencèrent a chasser les singes.
Mais bientôt le stock s’épuisa et les habitants du village retournèrent à leurs occupations.
L’offre monta à 20$ et la population de singes devient si petite qu’il devint rare de voir un singe, encore moins en attraper un.
L’homme annonça alors qu’il achèterait les singes 50$ chacun.
Cependant, comme il devait aller en ville pour affaires, son assistant s’occuperait des achats.
L’homme étant parti, son assistant rassembla les villageois et leur dit : « Regardez ces cages avec tous ces singes que l’homme vous a achetés. Je vous les vends 35$ pièce et lorsqu’il reviendra, vous pourrez lui vendre a 50$. »
Les villageois réunirent tout l’argent qu’ils avaient, certains vendirent tout ce qu’ils possédaient, et achetèrent tous les singes.
La nuit venue, l’assistant disparut.
On ne le revit jamais, ni lui ni son patron, il ne resta que des villageois qui couraient dans tous les sens.
Bienvenue dans le monde de la bourse !
les picards ont une expression pittoresque pour caracteriser « l’idiot du village » je trouve fort à propos : « quel boubourse celui là ! » .
Un article çontrarian’ sur le ‘triangle vicieux’publié juste avant les ‘délibérations’de Bâle:
Governments, central banks and banking supervision reforms: does independence matter ?
Et un commentaire d’Yves Smith qui nous rappelle l’une des vérités ‘maquillées’ de la réforme:
Why do we keep indulging in the fiction that banks are private entreprises ?
Bonjour de Port-Louis,
Je suis un citoyen bien ordinaire que tes livres et ce blog ont aidé à comprendre (un peu) où se situent les causes des désordres économiques présents et à venir.
Je ne vais pas revenir sur tes analyses comme un vieux ou un jeune «chef» du PS (°) qui redit sans cesse la critique et annonce l’absolue nécessité de ne pas retarder les propositions et l’action à venir, mais dont on attend la première ébauche d’une clef.
(°) Je dis PS parce que j’y ai ma carte.
2007 et 2008 commencent à appartenir à l’histoire et la question de l’action se pose (What to do? Lenin)
*Le système s’autodétruit et seul un plus grand craquement aidera à trouver les conditions de la reconstruction ?
*L’entrisme dans les structures internationales peut faire avancer leur coordination ?
*La reprise d’une construction européenne à partir du couple franco-allemand aurait-elle assez de poids pour entraîner le système dans le bon sens ?
*La création d’un parti international, d’un type nouveau, jouant la transparence sur les limites réelles du citoyen dans son appréhension des problèmes et sur le contrôle des experts ?
Ceci est une liste d’amateur sans grande valeur et il fait trop référence au monde ancien.
Je ne te demande pas de perdre du temps à me répondre, fais que ton avis soit visible sur tes papiers dans ce blog et sur tes livres.
« *La reprise d’une construction européenne à partir du couple franco-allemand aurait-elle assez de poids pour entraîner le système dans le bon sens ? »
Je ne comprends pas le pourquoi de ce point. En quoi le couple franco-allemand pourrait-il entraîner le système dans le bon sens? Depuis le début, c’est le couple franco-allemand le moteur de l’Europe et ça n’a pas été dans le bon sens. Je ne comprends même pas d’où peut venir l’idée que le couple franco-allemand pourrait être une solution pour la gauche. Cela me paraît même saugrenu. J’imagine Sarko et Merckel se battre ensemble à côté des syndicats pour améliorer la condition des ouvriers et classes moyennes et j’ai une bouffée de fou rire.
Me dites pas qu’il y en a encore qui sont assez naïfs pour croire que l’Europe c’est libéral à cause des Anglais et des pays de l’Est? Il est vrai que vouloir changer les choses et être en même temps encarté avec Lamy, DSK, Delors et autres, c’est déjà une réponse à la question.
J’ACCUSE Le gouverneur de la banque centrale européenne d’avoir déréglementé la durée des crédits hypothécaires , ouvrant la porte à une énorme spéculation immobilière en Europe.
UN spéculé du double = DEUX, acheté à crédit 30 ans = SIX , dévalué de moitié = l’écart est de DOUZE.
TRENTE ANS * DOUZE = 360 ans.
La durée que pourrait mettre l’européen moyen à rembourser son achat.
Je demande l’instauration de juges de la déspéculation en chaque région avec répartition en cascade de la plus value indue.
Georges Ugeux : « le secteur bancaire européen apparaît maintenant comme potentiellement vulnérable »
http://www.lemonde.fr/europe/chat/2010/09/14/finance-deux-ans-apres-le-krach-comment-retablir-la-confiance_1410759_3214.html
Ugeux est l’exemple même de la désinformation.
Ne serait-ce que lorsqu’il affirme que Lehman est seul responsable de sa propre chute.
C’est le genre d’individu qui va clamer que les états doivent limiter les déficites tant en nationalisant encore plus de pertes. (soit la politique générale actuelle, soit vendre tous les biens nationaux et détruire le social)
Mais il s’affole, car il sent que SON système lui pète entre les doigts.
Triste sire à fuir à toute jambes.
Augmenter les fonds propres , bien sûr c’est de l’humour noir de banquier suisse.
Pour le reste :
-L’augmentation du ratio de solvabilité entraine mécaniquement une diminution de l’activité des banques ( ce qui en terme de prévisionnel est désastreux)
-La reconstitution des fonds se fera directement par une augmentation des marges, donc une augmentation du coût de fonctionnement apparent du système bancaire. (pour le coût réel il est un peu tôt pour faire les comptes) Les clients iront donc vers des banques low cost ou se passeront des services inutiles.
Dans un marché en contraction, les restructurations , les fusions de banques et les nationalisations vont s’accélérer jusqu’à retrouver un équilibre entre l’offre globale de services bancaires et le besoin réel du marché.
5 ou 6 banques par zone économique suffisent désormais compte tenu des technologies de traitements informatiques et des capacités de contrôle restreinte des autorités.
Une bulle, à la fin çà fait pfuiiiit.
où y a-t-il augmentation du ratio ? il passe de 8% à 7%..!
%%%%%%%%%%%%%%%
relisez tranquillement Bale III avant de vous attardez sur les pourcentages
%%%%%%%%%%%%%%%
Explication de la crise simplifiée…
http://www.crisisofcredit.com/
THE SHORT AND SIMPLE STORY OF THE CREDIT CRISIS
Merci. Très didactique sur l’explosion de la bulle immobilière,
mais attention, ce n’est pas une explication de la crise.
La voici exposée par contre ici
Etats-unis : revenus financiers et endettement ont compense la baisse salariale et retarde, mais amplifie la crise
http://hussonet.free.fr/h11usc.pdf
Et une nouvelle dégradation de la note hier d’Anglo Irish Bank, par Fitch :
http://www.news-banques.com/banque-fitch-degrade-la-note-danglo-irish-de-a-a-bbb/012145245/
De A- à BBB+. Avec perspective négative.
Encore deux crans et c’est le Non Investment Grade. Le trop pourri.
« Son avis pèse toutefois moins sur le sort d’Anglo Irish que sur celui d’une banque privée cotée en Bourse. »
Sur Anglo Irish Bank, certes.
Mais sur son propriétaire, l’état irlandais, via ses obligations (qui elles, vont sur ‘les marché’), sûrement pas.
En parlant de ça, Zébu, où en est le fameux taux de prêts interbancaire?
Le « taux de la peur ».
J’avoue ne pas y connaître grand chose.
Mais j’ai trouvé ça :
http://www.forexpros.fr/rates-bonds/taux-interbancaire
Au 16/09, les taux sont très différents selon les monnaies, à 1 an.
Intéressant.
Par exemple, pour l’euro, le taux à 1 an est 40% supérieur à son taux aujourd’hui.
Le taux est multiplié par 2 pour le dollar canadien et le franc suisse.
Mais par 3 pour la livre et le dollar et … presque 7 fois pour le yen !!
Ouch …
J’ai bien compris ou pas ?
Je parlais du « vix », Zébu :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2281
Mais vu ceci :
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=VIX:IND
Il n’y a pas d’affolement particulier pour les banques.
Bonjour, je voudrais apporter un peu de réconfort à Paul Jorion et l’assurer de toute mon estime. Je lui souhaite un prompt rétablissement et voudrais lui dire combien je l’apprécie pour son honnêteté intellectuelle, sa pondération, son savoir, son humilité, son humanisme. C’est un homme authentique et rare.
Merci pour tout ce qu’il apporte au débat.
Je plussoie. Compliments et sympathie amplement mérités.
très nietzschéen le titre de ce billet, alors en route vers la sur-banque !
Quelques chiffres à prendre avec des pincettes (ils ne se basent que sur le compte en banque) et que je n’ai pas mis en tableur pour en voir la cohérence :
http://www.lefigaro.fr/conso/2010/09/16/05007-20100916ARTFIG00487-les-francais-sont-plus-riches-que-les-allemands.php
USA: saisies immobilières au plus haut depuis plus de cinq ans
(AFP)
WASHINGTON – Les saisies immobilières aux Etats-Unis ont atteint en août leur plus haut niveau depuis plus de cinq ans, a indiqué jeudi le cabinet spécialisé RealtyTrac dans un communiqué.
Ces saisies ont concerné 95.364 logements, soit 3% de plus que le mois précédent, et 25% de plus qu’un an plus tôt, indique le texte.
Il s’agit du plus grand nombre de saisies recensées depuis janvier 2005, date de la première publication de l’enquête mensuelle du cabinet sur les procédures de saisies aux Etats-Unis.
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@ dissy… erreur c’est 1,2 millions de saisies immo prévues en 2010 , ramenez à la population , extrapolez à la france et vous avez le tsunami prévu.
Une partie de l’argumentation de Wolf repose sur un excellent article de Martin Hellwig.
merci de votre ténacité!
All around me are familiar faces
Worn out places, worn out faces
Bright and early for their daily races
Going nowhere, going nowhere
Their tears are filling up their glasses
No expression, no expression
Hide my head I want to drown my sorrow
No tomorrow, no tomorrow
And I find it kinda funny
I find it kinda sad
The dreams in which I’m dying
Are the best I’ve ever had
I find it hard to tell you
I find it hard to take
When people run in circles
It’s a very, very mad world mad world
Children waiting for the day they feel good
Happy Birthday, Happy Birthday
Made to feel the way that every child should
Sit and listen, sit and listen
Went to school and I was very nervous
No one knew me, no one knew me
Hello teacher tell me what’s my lesson
Look right through me, look right through me
And I find it kinda funny
I find it kinda sad
The dreams in which I’m dying
Are the best I’ve ever had
I find it hard to tell you
I find it hard to take
When people run in circles
It’s a very, very mad world… world
Enlarging your world
Mad world
Bonjour,
Des questions qui me brûlent les lèvres et où je voudrai avoir des avis éclairés :
– que peut on faire pour saboter ces banques dans leur démarche ? retirer son argent des banques ? cesser d’utiliser les cartes bancaires et utiliser du cash pour les opérations ?
– est ce que créer de nouvelles banques (des banques coopératives par exemple) pour se substituer aux méga-banques dans la gestion de nos maigres économies peut être une solution pour commencer une transition vers un monde débarrassé de ces parasites ?
Bonne journée
oui, aux 2 questions. C’est ce qu’il faut faire. Retirer son argent des banques et tout payer en liquide, chacun peut le faire, mais créer une banque mutuelle, ça, je ne sais pas comment faire.
@ Runn, (brothers and sisters, run!)
Malheureusement, tout cela a été tenté à un moment ou un autre…
Ce qui devient de plus en plus évident au fil des désastres,
c’est le besoin que la démocratie déborde les urnes pour s’imposer dans toutes les entreprises,
banques et assurances bien sûr, mais aussi là d’où jaillit le profit:
http://www.npa2009.org/content/projet-de-r%C3%A9solution-g%C3%A9n%C3%A9rale-sur-la-situation-politique-et-sociale
Pour cela il faut déclarer un Etat d’urgence sociale:
Extraits sur l’ Urgence sociale
@Charles A.
Tout cela est bien beau, mais pour ma part, je ne crois plus au « grand soir » qui change tout d’un coup de « baguette magique », je crois en l’action pragmatique venant de la base et qui regroupe les gens de bonne volonté avec les moyens qui sont à notre diposition aujourd’hui avec le cadre légal d’aujourd’hui, même s’il est critiquable et (très) améliorable et même si cela ne représente qu’un tout petit pas par rapport au projet que tu soutiens. Cette « action pragmatique » ne faisant, au final, que soutenir le genre de projet décrit quand les changements proposés auront lieu.
Est ce que tu connais une banque coopérative ?