Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Les banquiers centraux : « Il n’y a jamais eu, et il n’y aura jamais de raisons de s’inquiéter »
La réunion annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole dans le Wyoming a eu lieu le weekend dernier. J’en ai personnellement retenu deux choses : la discussion générale sur les bulles financières et le discours de Jean-Claude Trichet, le patron de la Banque Centrale Européenne.
Les bulles financières
La discussion sur les bulles financières a été l’occasion d’une belle cacophonie : aucun consensus sur le fait qu’il faudrait intervenir à titre préventif : avant qu’elles ne se créent, ou bien pendant : au moment où on constate leur existence, voire encore même après : la politique actuelle en la matière.
Randall Kroszner, un ancien gouverneur de la Fed, a rappelé le rôle crucial joué par l’immobilier résidentiel dans la naissance des bulles, qu’il s’agisse aussi bien de la Chine aujourd’hui, que des États-Unis il y a trois ans. Fait peut-être encore plus inquiétant : avec un beau cynisme, les États comptent généralement sur les bulles immobilières pour faire sortir les nations des récessions qui les affectent.
Les êtres humains aiment les maisons, et se concurrencent entre eux pour les acquérir. Les « marchés » n’observent pas cela d’un œil neutre. Résultat : un marché constamment en proie à la spéculation, et des logements hors de prix. Je pose la question suivante : les gouvernements ne devraient-ils pas penser à isoler l’immobilier résidentiel de la spéculation ? Le logement ne devrait-il pas être envisagé comme « une chose nécessaire », et les politiques d’accès à la propriété calquées plutôt sur celle, disons, de la santé ? Ou bien a-t-on encore trop besoin des bulles immobilières pour sortir des récessions ?
Le discours de Jean-Claude Trichet
Passons maintenant au discours de Jean-Claude Trichet qui s’intitulait : « Le rôle des banques centrales dans des temps incertains : conviction et responsabilité. « Conviction », comme vous allez le voir, pour « ce que je pense vraiment », et « responsabilité » pour « ce que je suis malheureusement obligé de faire ».
Notons le, la tâche de Mr. Trichet est une tâche périlleuse : que dire en effet quand le seul discours que l’on puisse tenir serait une autocritique mais qu’il vous est interdit par définition de la prononcer puisque cela affecterait – en mal – la confiance des marchés ? D’où, la suavité des propos qui sont alors tenus. Ce qui situe cependant avec exactitude le problème, c’est l’usage neuf fois du mot « crédible » dans le discours et quatre fois du mot « crédibilité », sans compter même sa présence dans une expression que Mr. Trichet affectionne de « credible alertness ». Le symptôme qui trahit une absence embarrassante.
Très remarquable aussi donc, le recours à la distinction faite autrefois par le sociologue Max Weber entre une « éthique de la conviction », fondée sur les principes (c’est-à-dire sur la théorie) et une « éthique de la responsabilité », l’accent étant mis ici sur les conséquences (le retour de bâton de la réalité). Les concepts de Weber ont été mobilisés pour justifier la navigation à vue quand il s’avère que la théorie est fausse, et le fait d’appliquer des mesures que la théorie rejette, comme les mesures non-standard, autrement dit, le recours à la « planche à billets » dans l’assouplissement quantitatif : l’achat de la dette des États par les banques centrales, autrement dit encore, la création par elles d’argent, non pas parce qu’on a constaté une création de richesse dans l’économie, mais tout au contraire parce que la richesse manque à l’appel là où elle est nécessaire. Une « recette pour un désastre », comme disent alors les anglo-saxons.
Les concepts wébériens se trouvaient donc là à point nommé pour justifier a posteriori le refus initial par Trichet au printemps dernier, durant la crise de l’euro, de l’assouplissement quantitatif : quand il campait fermement sur ses principes, suivi ensuite de son rapide revirement : quand la réalité lui imposa la politique inverse. Un passage en douce de l’« éthique de la conviction » à l’« éthique de la responsabilité », en raison, pour reprendre ses termes, du « fonctionnement anormal de certains marchés », d’une « période de tensions aigües sur les marchés financiers ».
2008 : la confiance des financiers est ébranlée, celle des économistes ne l’est pas moins. 2010 : retour en force du ronron. À Jackson Hole, les banquiers centraux nous ont expliqué qu’il n’y a jamais eu, et qu’il n’y aura jamais de craintes à avoir. Poussons donc le ouf de soulagement qui nous est si gentiment demandé.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
86 réponses à “BFM Radio, lundi 30 août 2010 à 10h46 – Les banquiers centraux : « Il n’y a jamais eu, et il n’y aura jamais de raisons de s’inquiéter »”
P. Jorion remarque l’importance spéculative de l’immobilier résidentiel; il faudrait préciser le calcul diabolique opéré par la classe politique sur cette spéculation, qui n’est jamais vraiment naturelle, mais toujours impulsée par des mesures fiscales. Or ce calcul est le suivant : puisque les ménages ne peuvent plus par leur travail, connaître une progression significative de leurs revenus, on stimule l’immobilier pour leur donner la possibilité d’accroître leur patrimoine sans les risques des marchés boursiers.
Je constate, qu’à part les études de J.Frigitt, il y a un silence étourdissant en France sur ce sujet, totalement « occupé » par les professionnels de l’immobilier, qui impulsent toutes les décisions gouvernementales. Comment d’ailleurs justifier une augmentation des prix de ce secteur de 150% en 15 ans? Les intérêts des diverses parties en action sont ici criants.
Il ne faut pas oublier une chose fondamentale :
La banque repose sur l’immobilier, qu’il soit résidentiel ou commercial, c’est la principale garantie en usage de la finance.
Voilà en effet une question très intéressante : d’où vient et combien de temps durera encore ce vent spéculatif sur l’immobilier français, qui continue malgré les subprimes, le chômage etc…Les nouveaux propriétaires espèrent trouver des locataires alors que le chômage grimpe ou bien ils se contentent de la croissance constante des prix qui de fait n’est plus reliée à rien dans l’économie réelle mais tient plus d’un fantasme de collectionneur. Et les prix continuent de monter, monter…150 % en 15 ans…
« Les banquiers centraux ne peuvent pas seuls régler tous les problèmes économiques du monde». On ne l’attendait pas dans ce rôle, mais c’est le président de la Fed, Ben Bernanke, qui a prononcé cette phrase lors du séminaire de Jackson Hole.
Lorsque l’on tente de reconstituer les débats qui s’y sont déroulés entre banquiers centraux et doctes universitaires et experts, il est frappant de constater qu’il en émerge la crainte de ne pas disposer des outils permettant de faire face à ce qui a été analysé comme la principale menace.
Celle-ci a été décrite comme étant la hausse de l’épargne des ménages, une manière de constater un moindre endettement et niveau de consommation, qui évite le terrain scabreux de l’évolution des revenus et permet de continuer de se reposer sur le confortable sein de la théorie monétariste.
Or, ne pas pouvoir agir sur ce terrain, c’est ne pas être en mesure de lutter contre le chômage, la seconde mission officielle de la Fed. D’où la reconnaissance – devant la réalité – que celle-ci ne dispose pas des outils lui permettant de faire face à la situation, ainsi que l’appel au gouvernement qui a été indirectement lancé.
Charlie Bean, vice-gouverneur de la Banque d’Angleterre, a prononcé cette phrase douloureuse pour un banquier central : « Ce qui m’inquiète le plus, c’est qu’il va finir par être demandé à la politique monétaire plus que ce qui est dans ses capacités ».
bonjour
» pour doctes universitaires »…Comme universitaire, vous serez gentil de ne pas tout mélanger, les torchons avec
les serviettes, en gros avec les débiles profonds de l’économie universitaire qui n’a jamais était une science !!!
Comme disait J. Monod en son temps, la réussite de la science tient à un principe de base : le principe
d’objectivité, c’est-à-dire le refus systématique de considérer comme pouvant conduire à une connaissance
« vraie », toute interprétation (des phénomènes) donnée en termes de causes finales (en un mot de « projet »)
Et cela date de Galilée et Descartes. Et pour l’avoir oublier ces dernières années, on voit la montée des
intégrismes via des pseudos scientifiques qui peuvent avoir les diplômes, mais qui font passer leur foi d’abord !!!
sinon, je renvoie à un texte déjà posé sur ce site:
[- ….les membres de la société sont unis par un commun accord sur l’organisation et les buts sociaux ;
les relations individuelles et politiques sont stables et acceptées, la disposition du pouvoir révèle diverses
possibilités de contribuer au bien-être de la société. Par opposition les périodes « critiques » sont marquées
par l’écroulement du consensus et par la désintégration de la société en fragments dissidents et hostiles les
uns vis à vis des autres. Le statut est remis en question, les relations s’enveniment et, dans la lutte qui s’ensuit
pour le pouvoir, les qualités respectives des classes en conflit et des individus sont oubliés…….une civilisation
qui se désintègre est le théâtre de deux intrigues différentes qui se jouent côte à côte. Tandis que la minorité
dominante répète sans changement et inlassablement sa propre défaite, de nouveaux défis appellent
inlassablement de nouvelles réponses créatrices de la part des minorités ….-A. TOYNBEE « a study of History »
– Voilà (rien de nouveau en quelque sorte), vous et moi sommes en plein dedans et compte tenu des
« challenges » (écologiques, économiques, sociaux etc…) qui demandent des réponses créatrices de la part des
minorités « qui n’acceptent pas la désintégration de leur société et ne tentent pas de s’y opposer par des
substituts artificiels de la créativité, mais relèvent le défi avec lucidité et courage… » (Toynbee vide supra), nous
pouvons mesurer le problème……en gros rien à attendre du PS ou de l’UMP (minorités dominantes) ni des vieilles
recettes compte tenu du challenge novateur qui se présente à l’espèce humaine…et qu’elle doit résoudre sous
peine de disparition (problème du réchauffement climatique par exemple) !!!
– Si on se rapporte aux analyses historiques de Toynbee (qui datent certes), je dirais que, compte tenu de
l’évolution actuelle du patient, le pronostic est plus que réservé !!!!]
Chris
Et pou faire plaisir au créateur du site..
« On a le droit d’être audacieux, inébranlable, inflexible, lorsqu’on veut le bien » St Just
Oui et non, car en terme de capacité de politique monétaire, c’est bien les grandes divergences de valeurs des monnaies qui ont permis les délocalisations en grosse partie.
Créativité bancaire en solution ?
« Banks’ Self-Dealing Super-Charged Financial Crisis. »
Le graphique est particulièrement amusant :
« see how frequently the banks turned to their best customers — their own CDOs. »
« In the last two years of the boom, CDOs created by one bank commonly purchased slices of other CDOs created by the same bank. Market leader Merrill Lynch outpaced its competitors. Nearly half of all of its CDOs bought significant portions of other Merrill CDOs.
The incestuous trading also made the CDOs more intertwined and thus fragile, accelerating their decline in value that began in the fall of 2007 and deepened over the next year. Most are now worth pennies on the dollar. Nearly half of the nearly trillion dollars in losses to the global banking system came from CDOs, losses ultimately absorbed by taxpayers and investors around the world. »
Le plus hilarant :
« It remains unclear whether any of this violated laws. The SEC has said that it is actively looking at as many as 50 CDO managers as part of its broad examination of the CDO business’ role in the financial crisis. »
Bon, j’en ai marre de rire, la suite :
http://www.propublica.org/article/banks-self-dealing-super-charged-financial-crisis
Tant que chacun espère devenir riche avec sa maison et qu’aujourd’hui la moitié de ce que l’on peut espérer gagner dans sa vie ne peut l’être que par la plus value sur sa maison et non plus par un revenu du travail et que le tout est consensuellement admis cela ne s’améliorera pas. La plupart espère pouvoir faire la culbute sur un bien immobilier plutôt que d’avoir un revenu plus important mais n’offrant pas cette chance !
« Chacun » préfère son petit loto dont il croit estimer le risque sans comprendre en l’occurence que la culbute peut en fait aussi se produire dans l’autre sens !
Tout d’abord: même si je ne représente rien, toutes mes félicitations pour cet article. Si je l’ai bien compris, il s’agit de remettre en place toute théorie, qui ne peut que s’approcher des réalités -ou plutôt des faits- du moment. Dans un second temps, j’aimerais rappeler les conséquences désastreuses que peuvent historiquement avoir l’immobilier: il suffit de se souvenir des « marchands de sommeil » des années 20 en Allemagne, pour deviner immédiatement quels en ont été les conséquences. L’Allemagne ne l’a pas oublié, et vous remarquerez que, à niveau de dévelopement comparable, l’immobilier -à la location comme à l’achat- est loin d’être aussi élevé que autres pays dits comparables. S’il y a un artifice « économico-financier », il se situe obligatoire ailleurs, à cause de l’historique funestre que l’Allemagne a vécu, et qui est encore dans tous les esprits. Où? Ma science, ni ma conscience, sont bien incapable de répondre à ladite question! Mais peut-être que quelqu’un a la réponse?
« ….les Etats comptent généralement sur les bulles…pour faire sortir les nations des récessions »
J’entends le même genre de discours: il faut des bulles, ce sont elles qui dopent le marché de l’emploi et produisent des richesses, les bulles sont un moyen nécessaire pour assurer le progrès. Donc sans bulles, pas d’emploi, mais stagnation, voire déflation. C’était la récette miracle de Greenspan après l’éclatement de la bulle de l’internet: Greenspan, pris de panique, voyait le salut dans une autre bulle. De quelle nature serait la prochaine bulle (en occident)?
En parlant de bulles, en voici une qui est en train de se prendre un effet de serre :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/08/30/climat-la-tension-monte-au-sujet-de-millions-de-credits-carbone-bidons_1404229_3244.html#ens_id=1384648
Climat : la tension monte au sujet de millions de crédits carbone « bidons »
Magouille et Cie avec la Banque Mondiale dans le rôle de justifier la magouille à l’aide de la rengaine de la… on n’en croit pas ses oreilles : « liquidité » ! Bingo !
« Face à ces menaces sur la principale source de permis d’émission, la Banque mondiale agite le spectre d’un effondrement de l’économie du carbone : »Les réductions d’émissions de gaz à effet de serre générées par les projets HFC23 sont cruciales pour créer de la liquidité dans le marché du carbone. » Protéger des crédits douteux pour ne pas ébranler le dispositif de lutte contre le changement climatique : l’hypothèse révèle à elle seule combien le système est fragile », écrit Grégoire Allix.
La green-business-bulle…Le CO2…
Encore des bulles…financières, of course…
Et si l’écologie (la vraie) s’occupait de la (vraie aussi) pollution (air, mer, sol)…?
On finira peut-être par se rendre compte que certains fabriquent des HCFC pour pouvoir les détruire et encaisser les crédits carbone.
Je croyais pour ma part que depuis le protocole de Montréal, la production des HCFC beaucoup moins destructeurs de la couche d’ozone ayant remplacé celle des CFC, que l’on avait plus ou moins arrangé le problème. Mais si les HCFC contribuent aussi à l’effet de serre et dans une grande proportion, il faudra peut-être réactualiser le Protocole de Montréal et bannir autant que possible ces composés qui n’existaient pas dans la nature avant que l’ingéniosité des hommes en fasse un danger planétaire…
On ne devrait pas tarder à revenir au bon vieux butane…
Pour une fois je trouve votre billet est incompréhensible. Que fait BFM dans le titre ? Ou voulez-vous en venir ? Tirez-vous des conclusions ?
Vous nous aviez habitué à bien plus lumineux !
Eh oui, vos lecteurs sont de plus en plus exigeants. 🙂
Il s’agît de la transcription écrite de l’intervention de Paul sur les ondes de la radio BFM. Tous les lundis à 10h46. CQFD.
Merci Julien !
Ah, ces lecteurs exigeants qui veulent non seulement comprendre les conclusions, mais aussi les titres des billets ! La conclusion : c’est le dernier paragraphe :
Traduction en français : « Dormez, braves gens : le chevalier du guet veille sur votre sommeil ! »
Une chronique sur BFM ? Moi qui pensais que tout ce qui passait sur BFM respectait le format d’un twit (on coupe après 140 signes).
Je comprends mieux qu’il ait été nécessaire de camoufler le message en utilisant Max Weber. Vu la cible, les auditeurs se seraient mis dans un mode qui leur aurait interdit de l’entendre si le message avait été plus simple. C’est très astucieux. Chapeau.
Merci
Philippe, vous avez tout compris. Merci pour vos compliments relatifs à mon astuce. Et j’ai des alliés dans la place : Guillaume Sommerer et Cédric Decoeur qui me donnent la réplique toutes les semaines !
PS : camoufler mon message en le faisant passer pour du Max Weber, j’ai pris exemple sur le président d’une importante banque centrale… mais chut !
@Philippe et Paul : j’aimerais bien que l’un de vous éclaire ma lanterne, je ne vois pas du tout quel « message » Paul aurait « camouflé » pour mieux se faire entendre à l’antenne, surtout que c’est Trichet qui a camouflé sa navigation à vue derrière l’éthique de responsabilité de Weber.
@ Crapaud rouge,
j’ai l’impression que Philippe n’a pas compris que je tiens une chronique hebdomadaire sur BFM Radio et qu’il imagine que j’utilise des subterfuges pour passer à l’antenne. Comme, par exemple, parler de Max Weber alors que je veux faire passer un message sur Jean-Claude Trichet.
@ Philippe,
je fais un billet chaque semaine sur BFM Radio depuis plus d’un an, avec leur accord (c’est même eux qui me l’ont demandé). Lundi, j’ai consacré une chronique au fait qu’à Jackson Hole, Jean-Claude Trichet a invoqué Max Weber pour justifier son revirement au printemps dernier, quand il a soudain accepté, au nom de la Banque Centrale Européenne, la politique d’assouplissement quantitatif après l’avoir longtemps rejetée (à juste titre d’ailleurs). Il prenait date avec l’histoire en disant à ceux qui pourraient l’entendre : « Je n’aurais pas dû mais je n’avais pas le choix ».
bonjour
et j’en rajoute une couche quand je vois comment les médias trompent la plèbe…
Quand on sait que la majorité de ces déductions fiscales vont aux banques (qui mettent dans la m…e, tous les créateurs de projets, de nouveautés ou d’envie de se battre pour créer des « choses » ) et que dans le même temps, on fait croire à la plèbe (sans regarder, je sais d’avance que cela va être repris par tous les médias au service de ..??? on ne sait même plus quoi en fait) que le gouvernement se bat auprès des entreprises qui créent des richesses (et donc de l’emploi)…. WOW… j’ai envie de vomir (je sais, je sais, on est nombreux sur ce site)!!!
Mais quand même, il y a des moments où……….
Chris
CIR : crédit impôt recherche 4.7 Milliards d’Euros/an dont une grande partie est abusivement utilisée.
Cette situation crée une concurrence déloyale pour les structures qui ne l’utilise pas.
Mais encore chut c’est un secret ne le dites pas
Bon, reprenons alors les bonnes habitudes…
La rubrique est publiée sur Dailymotion ici :
http://www.dailymotion.com/video/xemfoq_bfmradio-30082010_news
Notons une croissance de 50% de la durée de la rubrique qui passe de 4 à 6 minutes…
Merci !
Merci !
Merci, moi aussi !
@Paul Jorion
Effectivement il faut le texte et l’audio pour lire et entendre que la deuxième partie de la phrase est passée à l’as, hélas…
Vous dites : « les banques centrales créent de l’argent, de la monnaie alors que de la richesse n’a pas été créée. »
Ce n’est pas tout à fait comme » parce que la richesse manque à l’appel là où elle est nécessaire ».
Ce n’est pas Gusifange qui me contredira…
Même si je sais que vous l’avez abondamment dit, y compris sur BFM… 😉
Paul Jorion a écrit: « que dire en effet quand le seul discours que l’on puisse tenir serait une autocritique mais qu’il vous est interdit par définition de la prononcer puisque cela affecterait – en mal – la confiance des marchés? »
Bien vu!!!!
Mais est ce que ça n’est pas la problème générale ‘du système’ on ne peut pas perdre face, ni public ni commerciale dans un économie ‘ et politique) ou la concurrence est la ingredient principale?
Sauf ‘les amis on protègent’!
Alors on en train de ‘remplir du temps’ en perdant du temps?
Tu as raison donner confiance est « nécessaire » pour rassurer au delà des marchés
Nous le savons, la confiance est nécéssaire, cela semble irrationnel, cela nous révolte mais ces révoltes intellectuelles ne touchent encore qu’un petit monde de happy few, j’en ai peur. Où sont les manifestations contre cette économie de bulles de plus en plus absurdes ? La majorité des gens semble encore attendre que cela reparte comme avant, d’un coup de baguette magique.
La système politico-économique est dévenu très inéfficace qui évolue contre l’état de droit et la démocratie.
La chasse au profit et ‘plus value’ est une fuite à l’avant dans la bureaucratisation illusoir.
On ne peut pas gérer une illusion c’est impossible!
tout d’même, faut-il qu’on soit crédule
NON !
RESIGNES !
ET PRISONNIERS !!
Prolétaires, brisez vos chaînes.
Pardon : nos chaînes.
Belgique chaos annoncé car les flamands ne veulent pas restructurer la dette de bruxelles , 1° refus d’un nouveau gouvernement de la dette des prédécesseurs………..tous les gouvernements du monde suivront…..résultats : devoir répartir la dette différemment c’est à dire prendre à ceux qui sont propriétaires de la dette.
Les Flamands, même d’extrème-droite, céderont. Ou, s’ils sont aussi Flamands tête-dure que moi et anti-extrème-droite que moi, même s’ils refusent, nous verrons un Islande-bis.
Le FMI payera à leur place et les endettera pour 40 générations.
La faillite ou la restructuration sont interdits, de nos jours…
Hhmm.. erreur de ma part.
Après prise de renseignements complèmentaires, ce serait une Grèce-bis.
Donc, pas de raison de s’affoler. On en verra d’autres.
Outch…
Impressionnant et même plus.
Deux questions, déjà :
Ce sont des chiffres « officiels ». Et, tout comme l’exemple du hors-bilan des banques et de l’évacuation de 43% de dettes juste avant la présentation de ce même « bilan », peut-on vraiment accorder de l’importance à ces chiffres ou en déduire qu’ils sont bien pires…???
(21 000 milliards, une paille…)(et hors dettes d’états, à priori…)
Les US peuvent-ils allonger leur dette gentillement de quelques décennies afin de renforcer un Ponzi déjà bien en jambe..???
La dette, c’est comme le mouvement : perpétuelle.
Peu importe que le principal ne soit pas remboursé tant que les intérêts le sont, jusqu’à la fin des temps.
Monsieur Leclerc.
Avec la pertinence dont vous faites preuve dans l’analyse et la critique. (et évitez d’avoir les chevilles qui gonflent, j’ai juste besoin de vous)
Vous en pensez quoi..???
A prendre avec toutes les pincettes nécessaires ce témoignage d’un eurocrate sur le site du SOIR quotidien de Bruxelles ce matin:
Oh non! la scission de la Belgique ne sera pas empêchée par l’Europe et surtout pas par les grandes institutions financières ! La preuve? On a les plans du déménagement de la Commission, on planche sur un Euro Franc et un Euro Mark, et tant d’autres choses que je ne peux pas dire…
N’empêche, les systèmes informatiques vont en baver si ces changements interviennent un jour. Le passage à l’euro n’a pas été de la tarte. Là, il s’agirait de déboucler partiellement. Remarquez, ça fera du boulot…
« tant d’autres choses que je ne peux pas dire… »
Vous gênez pas pour nous …
Je voulais dire ‘faites comme si on n’était pas là …’
Akerloff et Shiller parlent de l’immobilier dans « Les esprits animaux ». Pour eux, l’immobilier est le pire placement que l’on puisse faire alors que dans la pensée populaire, il reste la priorité des priorités pour son patrimoine. Pour expliquer ce curieux paradoxe, les auteurs remarquent que la population ne retient dans leurs souvenirs que les périodes de hausse de l’immobilier, jamais les périodes de baisse. A cela, s’ajoute un discours apparemment logique sur la rareté des biens immobiliers à l’intérieur des agglomérations en oubliant que les agglomérations s’étendent, et de ce fait, absorbent de nouvelles terres pour se développer. Si on regarde l’évolution du prix des maisons aux EU, entre 1929 et 2007, avant le crise immobilière, la rentabilité du placement immobilier atteint 0.9% par an. Ce qui est ridicule si on compare au rdt moyen d’une action sur la période, 4-5% par an. Il est par ailleurs ahurissant de comparer ces chiffres à l’évolution des prix de l’immobilier ces 20 dernières années. On ne peut que penser que le développement de la désintermédiation financière, séparant de fait, celui qui accorde le crédit, de celui qui assumera le risque de défaut, en créant un aléa moral a amplifié le phénomène de bulle à un niveau inconnu jusqu’alors dans le contexte d’un actif où la hausse des prix nourrissait la hausse dans un processus auto entretenu, et de liquidités abondantes et presque gratuites.
En bourse, vous êtes loin du compte, vous oubliez tous ceux qui se font tondre et plutôt x fois qu’une.
La bourse, c’est comme le casino, à tel point qu’ils ne s’en cachent plus et que sur boursorama vous avez maintenant de la publicité pour des paris en ligne…et du poker…
Sinon pour les autres, la minorité, c’est une belle niche fiscale…
Les maisons c’est très bien ?
L’urbanisme Américain, la « suburbia », est pourtant ce qui à terme est en train de tuer les USs, pour des raisons énergétiques et le prochain choc pétrolier ne devrait pas tarder, mais aussi dans l’incapacité à générer de vrais villes (et sans parler de la laideur du concept).
Le gouvernement irlandais a déclaré lundi considérer le démantèlement progressif de la banque nationalisée Anglo Irish Bank comme une option envisageable, alors que le Premier ministre Brian Cowen fait face à une pression politique croissante à ce sujet.
Le soutien apporté par l’Etat irlandais à Anglo Irish Bank est en partie à l’origine des difficultés budgétaires du pays, qui a affiché le plus important déficit de l’Union Européenne l’année dernière. Réagissant à une facture qui ne cesse de s’alourdir, la demande d’obligations irlandaises à 10 ans contre les Bunds a approché un plus haut record lundi.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB10YR:IND
Le démantèlement de la banque a été réclamé par Dan Boyle, chef de file du Green Party, sur les ondes de la radio RTE.
« Nous ne demandons pas une fermeture immédiate d’Anglo Irish Bank, ce qui serait de loin la solution la plus onéreuse », a-t-il expliqué, ajoutant qu’un démantèlement pourrait prendre quatre ou cinq ans.
En réponse à ces commentaires, le ministre de la Justice, Dermot Ahern, affirmait qu’il « n’avait pas encore été décidé d’un calendrier pour le démantèlement d’Anglo. »
La semaine dernière, le directeur général de l’établissement bancaire avait dit espérer que la Commission européenne se prononce en faveur d’une scission d’Anglo, une possibilité à laquelle s’opposerait toutefois l’organisme européen, selon un journal.
Jusqu’ici, Dublin a toujours considéré que le maintien de la banque présentait l’option la plus économe, car une fermeture risquerait de provoquer une forte baisse de la demande de dette souveraine irlandaise.
La semaine dernière, l’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé la note de la dette du pays, expliquant notamment que le coût du sauvetage d’Anglo Irish Bank, qu’elle évalue à 35 milliards d’euros, coûterait 10 milliards de plus que prévu à l’Etat irlandais.
http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE67T0LD20100830
Là ça sent plutôt la retraite de Russie!
Amusante anecdote : vous googuelez retraites militaires et vous avez 3 millions de références sur les régimes de pension de retraite des militaires…. Décadence?
Ceci serait-il une confirmation de la tendance ou hors lien…??? :
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/20100830trib000543712/axa-lache-pres-de-la-moitie-de-ses-parts-dans-goldman-sachs.html
Onubre
Je collectionne tous vos articles dans une farde (chemise en français de France) spéciale tant ils me paraissent forts et argumentés.
Je passe aussi du temps à jouer avec les lettres de votre pseudo pour découvrir votre patronyme. je suis presque sur de Bruno comme prénom mais le nom reste « obsc… ubre »
Ma seule véritable interrogation est maintenant: le Système – Triquet en tête, mais tout ça est collégial – improvise-t-il avec brio, au jour le jour, pour gagner du temps, puisque chaque jour où ça dure est autant de gagné, surtout quand on est vieux…. ou la date de la ‘fin du monde » est-elle fixée et le moment de la mise à la mer des chaloupes de Première minutieusement préparé ? Je me posais déjà cette question il y a plus de dix ans…
http://nouvellesociete.wordpress.com/2008/09/14/jouer-dans-lhyperespace/
Pierre JC Allard
Évidemment, si on pense qu’à ça pendant vingt ans, un beau jour ça finit par arriver et on peut dire « je l’avais dit! ». Et disparaitre enfin dans un éclat lumineux surnaturel…
@ Paul Jorion,
Une idée simple, sans doute utopique, pour contrebalancer l’impuissance des individus face aux inerties systémiques, donner une « bulle » d’air à l’humain, une base institutionnelle de reconversion et de transition vers un « mieux » (subjectif, collectif, poil aux tifs):
Assigner à la « propriété » d’être vivant une valeur monétaire universelle, même modique…
De quoi ouvrir l’imagination, enfin la part imaginaire des valeurs, au collectif, par l’individuel?
Encore rêvé trop fort sûrement…
Trop court?
http://eco.rue89.com/2010/08/30/chomage-quatre-verites-que-lagarde-ne-vous-dira-pas-164527
Cela fait un bail que je consulte les chiffres du chômage ici :
http://www.chomiste-land.com/lesvraischiffreschomage.htm
Le blablabla gouvernemental relayé par la majorité des médias ne vaut que effet d’annonce et de réconfort.
Enfin l’Expansion, 1er mensuel économique de France, a consacré dans son N° de septembre à la rubrique « Le zapping », page 12 en haut à gauche, un petit (tout) encart au sujet des chiffres du chômage :
Titre « Mensonge d’état – Bidouillage du chômage », très éloquent
« Ras le bol du tripatouillage des statistiques!…… », très expressif
La com. ne s’effectue que sur la catégorie A, et tout le reste !!!
Rappel : à la louche, 1 actif sur 5 ne bosse pas ou dispose d’un emploi plus ou moins précaire, un ménage actif sur 3 est touché par ce fléau et les jeunes sont particulièrement discriminés.
Conclusion : pas de problème pour nous les retraités, nous devons juste aider nos enfants, souvent en sus d’aider nos ascendants.
Ceci n’est qu’un exemple de mise en scène des chiffres à des fins électorales ou pour rassurer le malade.
Il me semble qu’il y a aussi quelques problèmes de chiffres avec la RGPP (revue générale des petits profits).
Ou bien comme ça?
Quand le papillon étire sa beauté,
Le coquelicot est au vent son émoi,
la chrysalide sarcophage déchiré,
l’argent mute à l’or des pensées
Qu’importe le jour, l’éphémère tempête,
A l’illusion du vol qui jamais ne s’arrête,
Si zéphyr le porte, l’étoile luit, souris,
Car Amour plus ne compte, conte le Lui
Alors fleur, vie, terre et ciel reposés,
Prendrons goût à plaies nettoyer,
Rapprochés au doux conte gai,
Qui malheur cessa nous bercer,
Un personnel don inconditionnel,
Choix du rêve constitutionnel,
A chacun offert l’oubli de racheter,
Des valeurs au coeur éloignées,
Libérés du stratagème moyen,
Objectif créer de belles fins,
Ouvre le livre petit, il y est écrit,
Je t’apprends à lire, aussi à aimer la vie
Une idée pour sarkozy..la Bolivie baisse l’âge légal de la retraite de 65 à 58 ans !!!!!!
http://dutron.wordpress.com/2010/07/14/la-bolivie-abaisse-lage-legal-de-la-retraite-de-65-a-58-ans/
« Elle va être emportée par le flot de la dette et/ou de la déflation. Il ne restera alors que la banqueroute ou l’hyperinflation. »
‘Ils’ attendront l’hyperinflation, n’y croyant pas pour eux-mêmes. Et quand elle surviendra, ‘ils’ diront ‘banqueroute’, comme on criait ‘asile !’, en touchant l’anneau des banques centrales.
Mais il sera trop tard.
@ P. Jorion
very interesting indeed !
mais si je puis me permettre, il me semble que si on veut user d’un vocabulaire lacanien, la racine crédi* que vous avez détectée dans le discours de M. Trichet relève plutôt du signifiant ou du symptôme que du sinthôme. Mais je ne doute pas que d’autre plus au fait que moi rectifieront mon impression si besoin est.
Bien à vous
@ Onubre:
Il y a quelques temps sur ce blog, j’avais posté suite à un article du Monde sur les résultats de la fin de l’aide fiscale dans l’immobilier US.
Et mes conclusions étaient les suivantes :
baisse des ventes accélérée (telle que décrite par l’organisme de référence américain même jusqu’en octobre au moins), baisse des prix, baisse de la valeur du patrimoine (du moins de la part ‘immobilier’) des américains (pour ceux qui en ont encore un), augmentation des faillites individuelles qui viendra alimenter la part des ‘actifs pourris’ chez les hypothécaires (Freddie Mac, etc.) ainsi que la baisse de la valeur des autres actifs, déclaration de mise en faillite ou fond d’urgence des hypothécaires, prise en charge par les garants (FED puis Trésor), choix entre 2 solutions : faillite organisée ou augmentation de la dette publique (choix de la seconde), phase 2 du quantitative easing, dépréciation du dollar et renchérissement des taux d’intérêts des bonds américains, explosion de la dette publique, choix entre trois solutions proposée aux ‘partenaires mondiaux’ : dévaluation du dollar, restructuration de la dette, hyperinflation (choix non réalisé à temps, car nécessiterait un nouveau Bretton Woods), effondrement complet du marché hypothécaire et du marché immobilier globalement, phase 3 quantitative easing avec cette fois injections massives dans l’économie ‘réelle’ (directement aux propriétaires immobilier), début de l’hyperinflation …
Après la déflation (pendant 2 ans), l’hyperinflation.
Qu’en pensez-vous ?
@ Onubre :
Je précise. A court terme.