Billet invité.
UN MONDE INSTABLE ET A LA DÉRIVE
De quoi cette rentrée est-elle faite ? D’une certitude qui n’est même plus relevée, comme s’il fallait en prendre son parti, puisque l’on ne peut rien y faire : la crise se poursuit sans autre perspective que de continuer à faire subir ses rebondissements et progressivement ses effets. Une pente qui n’a que commencé à être descendue.
Pour preuve, s’il en était besoin, il n’est même plus question d’en sortir dans les objectifs tracés par Nicolas Sarkozy, à l’occasion de ce qui est abusivement appelé sa présidence du G20, car ce serait désormais tracer des plans sur la comète. Mais d’ouvrir seulement deux dossiers, certes importants, dont l’horizon est pour l’un lointain (l’évolution du système monétaire international) et pour l’autre avec une issue positive peu vraisemblable (la régulation des prix des matières premières), vu le risque non négligeable qu’il soit traité comme l’a été celui des paradis fiscaux. Des annonces considérées dans les milieux financiers comme à utilisation politique intérieure mais sans portée internationale.
Les projecteurs continuent d’être braqués sur les Etats-Unis, dont les médias européens commencent à découvrir l’ampleur de la crise sociale qui y sévit. Les nouvelles négatives s’y succèdent, confirmant que la relance économique n’a été qu’un feu de paille. Non seulement le marché immobilier ne se relève pas – comment le pourrait-il ? – mais il donne de nouveaux signes d’affaissement. Tant dans son secteur résidentiel que commercial, dont la crise a été depuis longtemps annoncée et qui se précise. Les prix de l’immobilier neuf ou ancien continuent de chuter, entraînant les emprunteurs dans une spirale descendante, et derrière eux les banques et les organismes de crédit qui ne doivent leur salut qu’au soutien financier de l’Etat. Le nombre de nouvelles saisies ne diminue pas mais s’accroît, voilà la vérité des chiffres.
Des vérités élémentaires commencent timidement à être perçues : le débat sur le double dip et l’éventualité de l’entrée de l’économie américaine dans une nouvelle phase de récession est symbolique mais en réalité secondaire. Une croissance actuelle de l’ordre de 2%, dont il est prédit qu’elle va continuer à diminuer, n’est déjà pas en mesure de remonter une quelconque pente. En particulier celle du chômage et de la baisse des revenus, qui combinés avec la crise hypothécaire immobilière et les restrictions à l’accès au crédit revolving des cartes bancaires (les taux d’intérêt sur les cartes sont au plus haut et l’encours continue de chuter), continuent d’hypothéquer une reprise de la consommation. Reconnue contribution essentielle à la croissance (70%). Un cercle vicieux y fait obstacle : dans cette conjoncture, en attendant la reprise de l’emploi, les consommateurs se restreignent et en conséquence, les entreprises n’embauchent pas.
Si la consommation ne reprend pas, qu’est ce qui va pouvoir contribuer à la croissance, alors que l’administration Obama n’est pas en mesure de faire adopter – le voudrait-elle – un quelconque nouveau plan de relance public par le Congrès ? Et que les investisseurs privés – bénéficiant de taux obligataires favorables – se concentrent sur le renouvellement des équipements (et non l’acquisition de nouveaux), ainsi que la reprise des opérations de fusion-acquisition, recherchant dans la taille accrue des entreprises et les compressions de personnel des gains de productivité qu’ils n’entendent pas partager ? Incapables eux aussi de comprendre que l’environnement a profondément changé.
Deuxième découverte dérangeante, les atermoiements de la Fed ne sont pas uniquement la conséquence de désaccords internes marqués avec comme conséquence la préconisation de solutions diamétralement opposées. Cette quasi paralysie résulte de son impuissance, car il n’y a pas à cette crise de remèdes monétaires efficaces, comme ils l’auraient été en temps normal. Si le crédit n’est plus en mesure d’épauler la croissance, la titrisation qui l’alimentait ne remplissant plus son rôle, le moteur principal de la croissance ne peut pas redémarrer. La Fed peut inonder le système financier avec toutes les liquidités qu’elle veut, mais s’il y a à la fois refus de prêter et incapacité à emprunter, cela n’a pas d’impact. C’est saisissant sur le marché immobilier, où les taux n’ont jamais été aussi bas depuis quarante ans et le niveau des ventes aussi faible depuis quinze ans.
La première puissance économique mondiale est encalminée, entraînant tout le monde avec elle. L’une des conséquences de cette situation durable – et non la moindre – est d’accentuer la crise au Japon, déjà aux prises avec ses propres difficultés en raison d’une déflation incrustée. Une ruée vers le yen, qualifiée même par certains de panique, a pour conséquence son irrésistible hausse vis à vis des autres monnaies, pénalisant l’unique moteur de la croissance, les exportations japonaises. La monnaie japonaise est à son plus haut niveau depuis neuf ans vis à vis de l’euro et quinze ans par rapport au dollar.
Le gouvernement japonais continue de maintenir sous perfusion son économie, avec l’aide massive de la Bank of Japan qui étudie de nouvelles mesures, incapable de réduire les émissions à jet continu de ce qui est déjà la plus grande dette publique mondiale (exprimée en pourcentage du PIB). Pris entre les nécessités contradictoires d’une relance interne et d’un accroissement du taux de la TVA, toujours envisagé mais jamais décidé. Mais à l’intérieur du pays, les disparités sociales s’accroissent, sans espoir de rebond économique et d’amélioration. Le ciment de la société japonaise est progressivement en train de se désagréger. Non sans annoncer ce qui se prépare dans l’ensemble du monde occidental, déjà entamé aux Etats-Unis. Et qui devrait activement inciter à la réflexion.
De la même manière que les obligations souveraines des grands pays rejouent internationalement leur rôle de refuge, en dépit de la crise qu’ils connaissent, le yen remplit cette même fonction sur le marché des devises, déstabilisant une économie japonaise qui ne repose que sur un seul pied.
La crise européenne ne devrait pas tarder de son côté à montrer à nouveau le bout de son nez, avec comme moteur imprévu les résultats à l’exportation de l’économie allemande vers les pays émergents. Tout indique que l’Europe est désormais à deux vitesses. Tandis que la note de l’Irlande vient d’être abaissée par S&P, en raison des énormes refinancements auxquels le pays va devoir procéder sur le marché et des incertitudes que cela crée (30 milliards d’euros en septembre), la Grèce s’enfonce dans une crise économique et sociale profonde qui n’aura d’autre issue possible qu’une restructuration de sa dette publique, seulement donc différée. Une PME sur cinq, soit 175.000, devrait fermer ; 300.000 emplois devraient disparaître d’ici fin 2011. La TVA est passée de 19 à 24% pour de nombreux produits ces derniers mois et il est question d’étendre encore cette mesure.
Serrant tous les boulons, le gouvernement espagnol restreint pour sa part les allocations chômage, tout en tentant d’éviter dans l’urgence l’asphyxie du BTP en rétablissant partiellement des budgets annulés, car elle aurait de nouvelles conséquences désastreuses pour l’emploi et le secteur bancaire. Avec une perspective de croissance de 0,2% du PIB, l’Espagne reste au bord de la profonde récession d’où elle est à peine sortie, au risque d’y replonger. Ce gros morceau là, l’Europe aura du mal à l’avaler.
La baisse des taux obligataires allemands – dont les taux français bénéficient – fait les gros titres, mais les taux de quasiment tous les autres pays de la zone euro restent à un niveau à terme insoutenable. Ce spread (cet écart) n’est pas destiné à se réduire et illustre les limites atteintes par les actions gouvernementales et de la BCE, permettant par avance de douter de la politique de réduction prioritaire des déficits que les Allemands ont réussi à imposer. Car ces taux accentuent irrésistiblement le poids de la dette publique, imposant afin d’obtenir la réduction des déficits des choix sociaux et politiques toujours plus difficiles à tenir. Inscrivant la zone euro dans une logique de dépression masquée à cause des résultats allemands. Aboutissant dans les pays les plus fragiles à de vraisemblables restructurations de la dette, qui atteindront en retour un secteur bancaire toujours très fragile.
L’instabilité prédomine, toute stratégie permettant de s’y opposer demeurant introuvable. Sur tous les continents, l’économie des pays développés reste à la dérive. Des marionnettes s’agitent, cachant de plus en plus mal leur impuissance à influer sur le cours des événement. Ainsi que leur incapacité à réformer le capitalisme financier, un programme annoncé en claironnant et oublié.
Les temps sont durs, mais il ne vont pas l’être de la même manière pour tout le monde.
149 réponses à “L’actualité de la crise: un monde instable et à la dérive, par François Leclerc”
Le 10 mai 2010, l’Union Européenne et le FMI ont menti : l’Union Européenne et le FMI ont annoncé qu’ils mettraient 750 milliards d’euros sur la table pour secourir le Portugal, l’Irlande, la Grèce, l’Espagne.
Ce mensonge a été efficace : les taux d’intérêt des obligations de ces quatre Etats se sont effondrés de façon spectaculaire.
Mais à partir du 12 mai, les investisseurs internationaux ont compris que ce plan d’aide n’était qu’un mensonge : ils ont compris que les Etats européens sont déjà surendettés.
Les Etats européens ne pourront donc pas emprunter des centaines de milliards d’euros pour secourir le Portugal, l’Irlande, la Grèce, l’Espagne.
Depuis le 12 mai, les investisseurs internationaux n’ont plus du tout confiance dans le Portugal, l’Irlande, la Grèce, l’Espagne. Conséquence : leurs taux d’intérêt remontent. Ces quatre Etats empruntent à des taux d’intérêt de plus en plus élevés.
Depuis le 12 mai, la Banque Centrale Européenne intervient massivement. Sur le marché secondaire, la Banque Centrale Européenne rachète les obligations d’Etat du Portugal, de l’Irlande, de la Grèce, de l’Espagne.
Mais c’est peine perdue. Malgré ces rachats de plusieurs centaines de millions d’euros, la Banque Centrale Européenne ne parvient pas à faire baisser les taux d’intérêt des obligations de ces quatre Etats.
Conclusion : il y a aujourd’hui deux zones euro.
1- La première zone euro regroupe les Etats qui semblent les plus solides : l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Autriche. Leurs taux d’intérêt baissent. Ils empruntent à des taux d’intérêt de plus en plus bas.
2- La seconde zone euro regroupe les Etats qui semblent agoniser : le Portugal, l’Irlande, la Grèce, l’Espagne. Leurs taux d’intérêt augmentent. Ils empruntent à des taux d’intérêt de plus en plus hauts.
Ces deux zones euros s’éloignent l’une de l’autre de plus en plus vite.
Si la Grèce lançait un emprunt à 2 ans, elle devrait payer un taux d’intérêt de 11,595 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB2YR:IND
Si la Grèce lançait un emprunt à 10 ans, elle devrait payer un taux d’intérêt de 11,409 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND
La Grèce fonce vers le défaut de paiement.
Le domino grec sera le premier à tomber.
Oui, la Grèce continue de subir les conséquences de la politique budgétaire du gouvernement. Un article récent du Spiegel fait état d’un climat social de plus en plus exacerbé. Les chiffres officiels prévoient un taux de chômage de plus de 12% en 2010 et près de 15% pour 2011. Certains économistes tablent sur 20% pour 2011 et ne sont pas très optimistes sur la santé économique du pays, même à long terme.
De toute évidence, il faut s’attendre dans les mois à venir à ce que ça explose chez eux.
Terry31, tu as lu cet article ?
Mercredi 25 août 2010 :
Certains Etats seront incapables de rembourser leur dette, selon une étude Morgan Stanley.
Certains pays parmi les plus riches du monde, en proie à de graves difficultés budgétaires, vont être incapables de rembourser tout ou partie de leur dette, estime la banque américaine Morgan Stanley dans une étude publiée mercredi.
« La question n’est pas de savoir si des gouvernements vont faire faillite, mais comment », affirme Morgan Stanley, dans une étude consacrée à la dette des Etats et qui ne cite aucun pays en particulier.
La banque d’affaires juge que le ratio entre la dette et le PIB (produit intérieur brut) est devenu trop élevé et que les problèmes budgétaires ont été considérablement sous-estimés par plusieurs gouvernements de pays riches.
Selon l’étude, la crise de la dette qui a touché la zone euro début 2010 est loin d’être terminée et ne concerne pas que les pays les plus fragiles.
Du fait de cette situation, les créanciers des Etats s’exposent à ne jamais être remboursés, au point que Morgan Stanley juge que le conflit entre les deux parties est « plus intense que jamais ».
Pourtant, il existe des alternatives au défaut total sur la dette, à savoir par exemple imposer aux créanciers un taux d’intérêt négatif, grâce notamment à l’inflation, ou artificiellement bas, des solutions déjà utilisées dans le passé, rappelle la banque.
Morgan Stanley avertit enfin que les conditions d’emprunt actuelles, favorables aux Etats dont les obligations font figure de valeur refuge pour les marchés, ne les protègent pas d’un éventuel défaut.
Si les investisseurs se ruent sur les emprunts d’Etat, c’est qu’ils craignent une rechute de l’économie. Or un fort ralentissement de la croissance plombera les revenus tirés des impôts, ce qui alourdira d’autant le déficit.
Cette étude est publiée alors que l’agence de notation Moody’s a averti la semaine dernière que la France, les Etats-Unis, l’Allemagne et la Grande-Bretagne s’étaient encore rapprochés du moment où ils pourraient perdre leur note maximale « AAA », en raison de leurs difficultés budgétaires.
Moody’s indiquait toutefois que pour l’heure leur note triple A, la meilleure possible, restait solide et que leurs perspectives demeuraient stables.
Les Echos
Bon ben… BA. Tu vas être bon pour me payer une choucroute…
L’Europe n’explosera malheureusement pas et je peux me rendre dans n’importe quel endroit de la France pendant une fin de semaine dans un resto fournissant des mets de qualité. (soit pas forcément 4 étoiles, mais avec une cuisine dans laquelle les trois niveaux de goût seront recherchés autant que les 3 composantes d’un parfum magnifique)
Je te présenterais ma femme, géniale dans le sens où elle bosse pour une cause humanitaire, et je me permettrais de faire un peu de géopolitique protectionniste anti-capitaliste.
Mais bon. Tu me connais bien. Nous sommes adversaires.
Yvan,
On n’est pas adversaires, on n’a pas la même interprétation, c’est tout.
Toi, tu écris : « L’Europe n’explosera malheureusement pas ».
Moi, j’écris : « La zone euro explosera ».
Le seul problème, c’est la date : je ne sais pas quand la zone euro explosera. Mais ce jour-là, je vous paierai une choucroute, un vin d’alsace, et tout ce que vous voudrez (dis-le à ton épouse).
je suis pour la choucroute bretonne, (c’est seulement parce que je ne mange pas de viande, et que donc la recette de cette choucroute m’intéresse …)
donc (en échange d’une idée de la recette, une bonne idée tout de même….)
je suis complètement d’accord pour soutenir l’interprétation d’Yvan
C’est quoi déjà le dilemme ?
il se situe entre: l’europe n’implosera pas ou au contraire la zone euro explosera ?,
et du point de vue d’Yvan, l’europe n’implosera malheureusement pas
(est-ce que je peux nuancer, par exemple soutenir que heureusement l’europe n’implosera pas, c’est à cause de l’implosion de la yougoslavie, …
et puis que tant qu’à faire, pourquoi ne pas être optimiste et présager d’un heureusement..
par contre désolée, je n’ai pas encore la recette
je présume qu’elle risquerait à priori de déplaire à Sénec, mais peut-être qu’avec le secours du clown blanc ….)
« Le domino grec sera le premier à tomber »: est-ce si sûr? Et qu’entendez-vous précisément par là? Entendu par un économiste: 800milliards à prévoir -et à mettre véritablement (pas de simples garanties), sur la table- pour aidez ces 4 pays: Grèce, Espagne, Portugal et Italie. Si l’on devait y rajouter la France: un total de 2.000 milliards!!! Si les événements vous donnaient raison -la Grèce serait le premier pays à tomber (=pour défaut de paiement)-, cela serait, à mon avis, une réussite, dans le sens où « le système européen » actuel aurait réussi à ce que la situation ne « saute » pas précédemment ailleurs, de la même manière (Espagne et France, en particulier).
Le peuple grec, et les autres, ne doivent pas attendre le défaut de paiement,
mais répudier l’essentiel de la dette publique.
Elle est due fondamentalement, dans presque tous les pays,
à la baisse de la fiscalité du capital, inaugurée par tous les gouvernements au service du capital,
qu’il s’agisse de Thatcher, Reagan, Mitterand ou Kohl.
C’est le capital exonéré d’impôts qui profite une deuxième fois de ces allègements
en prêtant aux Etats et en spéculant sur la dette.
Les peuples ne doivent rien au capital.
La dette est odieuse.
Pour sortir de la crise, il faut répudier la dette,
parmi bien d’autres mesures d’expropriation du capital.
répud
Bonjour,
Les temps sont durs, mais il ne vont pas l’être de la même manière pour tout le monde.
Même si je comprends cette phrase dans le contexte de situations différentes selon les pays de la zone Euro, je m’interroge quant à cette possibilité de « restructuration de la dette » pour des pays comme la Grèce ou l’Espagne.
En effet, j’avais cru comprendre qu’une partie de celle-ci était détenue par les gvt français et allemand.
Est-ce que cela ne lie pas le destin économique des « grands pays » au « petits » ?
La faillite de l’un entraînant irrémédiablement celle de l’autre ?
Merci pour votre éclairage sur ce point.
Le système d’illusion mis en place (le Spectacle selon Debord) a causé beaucoup de ravages.Chacun de son côté imagine, parce que cela le rassure, que c’est l’autre qui va perdre son emploi, son logement, qui va avoir un cancer, etc.
Mes amis espagnols m’ont plusieurs fois raillé parceque « le coq gaulois est le seul oiseau qui chante en ayant les deux pieds dans la merde » alors que le taureau espagnol n’est déjà plus un taureau, réalité que la Catalogne a entériné en interdisant la corrida : comme je leur réponds toujours amicalement, c’est parce qu’il n’ y a plus rien à couper.
Pour être plus sérieux, comme l’Espagne a été en 36/37 un terrain d’essai pour les fascistes et les staliniens, c’est aujourd’hui un terrain d’expérimentation pour la fin du capitalisme.
Oui, les banques allemandes et françaises détiennent en quantité de la dette grecque, ou bien espagnole. Ceci explique que ces gouvernements clament sur tous les toits qu’ils ne laisseront jamais tomber un pays de la zone euro.
Mais que maîtrisent-ils réellement dans la situation actuelle ? Ils tenteront un sauvetage en empruntant pour prêter au pays en difficulté à un taux très élevé. Ne réglant rien du poids d’une dette dont le service sera toujours trop lourd pour la réduire comme exigé.
@Marlowe
L’Espagne de 31/39 fut réellement un terrain d’expérimentation pour la fin du capitalisme, une révolution ayant entrainé une contre révolution (de nombreux historiens l’ont démontré sans ambiguité, Stanley G. Payne, Georges SORIA…….. y compris des historiens acquis à la cause de franco comme pio moa).
Mais je ne vois pas bien en quoi l’Espagne de Zapatero, serait un terrain d’expérimentation pour la fin du capitalisme. Au contraire, Zapatero s’est couché devant le F.M.I et les agences de notation, à tel point que la droite franquiste exulte…….
En tout cas,le Wall Street Journal faisait part d’ une ‘opacité’ absolue de la part de la BNP et de la Société Générale sur leur portefeuille d’obligations souveraines…
à argeles39
Ce que je veux dire c’est que L’Espagne, débarassée du franquisme, a massivement adhérée au capitalisme moderne et que la croissance rapide de l’Espagne (je parle de l’Espagne en général pour simplifier) a été artificielle : tourisme, exportation dans d’autres pays d’Europe, France en particulier, grâce à des coûts salariaux « compétitifs » et création d’une bulle immobilière démente dont on voit aujourd’hui le résultat.
L’Espagne menace de repartir en arrière à grande vitesse, après faillite.
Cette menace est une des composantes, mais insuffisante, pour ceux qui attendent le retour de la révolution ou le retour du fascisme sous des formes « modernisées ».
C’est en ce sens que l’Espagne peut être considérée comme un terrain expérimental pour l’effondrement d’une époque.
@ marlowe
Je suis en phase avec ton complément d’analyse, notamment sur l’immobilier (beaucoup d’analogies avec la crise immobilière des USA…).
Par ailleurs le pays est gangréné par la corruption et la désunion (17 communautés autonomes = 17 politiques différentes et antagonistes), ce qui ne fait qu’aggraver la crise et menace l’Espagne d’éclatement.
Comment la banque Santander qui croule sous sa dette liée à l’immobilier espagnol peut-elle encore racheter des banques en Europe ?????
info du jour, en Espagne dans les centres de recherche comme ALBA (un synchrotron comme a grenoble) les salaires ont etes baisse de 5 a 10% selon les postes. Comment on relance la conso avec ce genre de mesure? A quand chez nous ce genre de mesure? Le blocage des salaires des fonctionnaires en france est deja la mais les baisses c’est qd ?
Quand on ajoute au blocage des salaires l’augmentation des cotisations sociales de fonctionnaires prévue dans le plan de réforme du gouvernement, on peut prédire que leur pouvoir d’achat baissera.
centre de recherche? Eh bien les salaires ne devaient deja pas etre bien eleves avant qu’ils ne les tronquent! Donc en terme d’economie ca doit etre derisoire, en plus..
Juste avant la crise, l’augmentation de la dette privée US (immo,conso…) était d’environ 4000 milliards de Dollars par an, soit autour de 28 % du PIB (14 000 milliards). Ces 4000 milliards ne peuvent plus être dépensés, et il faut de plus rembourser une dette accrue.
Impossible dans les conditions actuelles – très difficile mêmes dans des conditions à la limite du supportable, voire monacales (quoi que …).
L’Amérique est un immense supermarché où l’on venait acheter en payant avec l’une de ses innombrables cartes de crédit, voire des prêts à la journée (Boutiques Per Day).
Des centres commerciaux désertés, plus d’argent et des consommateurs solvables qui se mettent à épargner, autant dire que, la consommation tirant l’économie, tout est fichu.
Le pire pour le système, c’est qu’il ne peut fonctionner qu’en générant de la croissance à l’infini afin de payer les dettes. Ce paradigme rend le capitalisme irréformable (désolé pour ceux qui pensent l’amender, le moraliser, l’amadouer).
Que la croissance se retourne durablement et tout va s’écrouler.
Que les prêts refluent et il n’y aura plus d’argent.
Que la chaîne des défaillances des emprunteurs continue de se tendre et elle décapitera les banques.
Les efforts de nos gouvernements en faveur des financiers n’auront servi qu’à nous ruiner et retarder un peu l’échéance. Rien de neuf : Sur ce blog, on le dit depuis le début.
Quand les peuples vont découvrir que les banquiers fabriquaient leur monnaie et, un peu plus tard, qu’il n’y a plus assez de pétrole, la situation pourrait devenir incontrôlable.
Mais auparavant, M. Sarkozy, qui hésite aujourd’hui entre demi-parts fiscales et aides au logement étudiant, va devoir (je crains que ça ne puisse attendre jusqu’à mai 2012) baisser les retraites…
On se demande pourquoi le F.M.I du bon docteur DSK ne s’est pas encore penché au chevet des USA ?
J’ai bien peur que d’ici quelques mois, voire semaines, ce ne soit pas plus de baisse des retraite que l’on parlera, si l’on parle encore.
Mais bien plutôt de retraite dans le désordre des gouvernants, et de retraite tout aussi désordonnée pour des bataillons de CRS ou de gardes-mobiles quelque peu dépassés…
Mais n’oublions pas qu’il reste l’armée, et que depuis la Loi de Programmation Militaire de 2008, notre président peut, d’un simple coup de fil, sans l’autorisation ou l’avis de personne, envoyer les forces armées absolument où il le veut dans les limites du territoire français !. 10 000 militaires doivent pour cela, et selon la LPM 2008, pouvoir être « mobilisés en quelques jours ».
On n’a rien à craindre…
Dormez braves gens.
On risque aussi d’assister à une défiance vis-à-vis des médias Main Stream quand le peuple se rendra compte que l’on n’a pas cessé de les baratiner sur le réalité de la situation.
Mettre en doute l’info sacro sainte du Dieu Télévision ?
Peak Oil, là vous rêvez.
En moyenne un homme vit environ 700 000 heures, en France et en moyenne, il en consacre un peu plus de 3 par jour à la télé. (autant de perdu pour les relations humaines, l’esprit critique, l’art de la onversation…)
C’est à dire que sur l’ensemble de sa vie, il va passer 10 années complètes ( Vingt quatre heure sur vingt quatre) devant son poste.
Si il perd son boulot, et que son frigo se vide, c’est bien sur vers la télé qu’il se tournera pour avoir une bonne explication, plutot que de remettre en cause à la fois son mode de pensée et une addiction aussi puissante.
@peak oil et Thomas
Je me souviens d’une interview à la radio, au moment des inondations de la Somme il y quelques années, d’un couple resté plusieurs jours coupé de tout, sans électricité ni quoi que ce soit.
A la question « qu’est-ce qui a été le plus dur ? » la réponse m’a démoli : « plus de télé ».
@ Thomas
Et plus on descend dans l’échelle sociale, plus la télé est grande
Ma thèse est que, si pendant une période la dette a permis la croissance, celle ci a été rendue ensuite obligatoire pour le service de la dette.
Ce schéma a cessé de fonctionner et ceux qui rêvent de le voir repartir sont des adeptes du voyage dans le temps.
ici et là sur le net j’entends parler de ce qui semble être une nouvelle bible (vu le prix sur ebay et amazon, il y a un bulle spéculative sur ce bouquin):
Dying of Money
Lessons of the Great German and American Inflations
Jens O. Parsson
(1974)
ça vaut le détour (détour monétariste): bcp de renseignements sur l’inflation à Weimar et un regard différent sur ce que nous appelons aujourd’hui les « trente glorieuses »
on le trouve ici
http://www.delanion.com/Dying%20of%20Money.htm
je ne sais pas s’il s’agit d’une version intégrale ou pas
Twitter Trackbacks…
…
Puisque vous dites tous que tout va s’écrouler, quelqu’un pourrait-il me donner un lien qui explique comment concrètement tout s’écroule ? De quelle manière ?
Ou bien quelqu’un est-il capable de l’expliquer ici même de manière assez claire ?
Car, si on lit bcp de cris de désespoir, on ne voit pas bcp de scénarios d’écroulement.
Cela se passe comment, un écroulement total ?
Autant le savoir d’avance !
Deuxième moitié du mois de septembre 2008. Vous retrouverez tout cela ici. Encore que la taille du désastre ne soit apparue que petit à petit.
Avec vous, on a toujours le choix : soit vous avez la mémoire très courte, soit l’actualité n’a commencé de vous intéresser que très récemment, soit vous êtes dans le bizness de la désinformation soft.
Il n’y a pas de pire aveugle que celui qui refuse de voir…….
Ce n’est rien, on trouve tout sur internet. J’ai déjà trouvé et j’ai même trouvé un ouvrage assez intéressant. En fait, je ne suis pas venu sur ce blog à la première heure. D’autre part, je n’hésite jamais à dire ce que je ne sais pas suffisamment. Contrairement à bcp d’autres qui font semblant d’en savoir plus qu’en réalité. De plus, je ne suis pas un spécialiste de l’économie. J’y arrive sur le tard. Mais, j’apprends vite. Rassurez-vous, j’étais sur un autre site international qui m’a prévenu en temps utile, c’est-à-dire vers le milieu de l’année 2007 !
C’est curieux parce que dans mon domaine, il existe aussi l’un ou l’autre site professionnel et je ris avec mes collègues de la naïveté des questions ! On a envie de dire : où ont-ils décroché leur diplôme ? C’est probablement votre réaction. Je sais que vous avez écrit tous les livres qu’il faut lire sur la question. Par respect pour vous et vos amis, je devrais peut-être le faire.
Alors, excusez-moi pour cette spontanéité naïve qui était comme de dire : où vais-je bien trouver quelqu’un dont on m’a dit qu’il s’appelle Paul Jorion. Question de point de vue !
Vous pouvez annuler l’intervention si vous trouvez qu’elle n’a pas sa place sur votre blog.
Senec.
Tu n’as toujours pas dit clairement si tu étais d’extrême-droite ou pas.
Et, comme tu ne le sais pas si tu es manipulateur, la confiance, ça se mérite.
Ecroulement c’est progressif et pas à pas , constat de caisses vides , impossible de payer les employés ou uniquement certains , cacher la réalité , faire disparaitre des dûs , repousser les paiements….
C’est déjà en cours.
La suite c’est une décision unique qui l’entraine : liquidation d’une grosse banque.
Blocage des comptes bancaires , des placements et de l’assurance vie , interdiction de sortie de fonds du territoire , toutes les banques sont fermées à 9 heures le jour dit.
Ensuite panique dans la population , gens attérés , bloqués chez eux , en attente de petites décisions de répartition du liquide.
La suite c’est la montagne , la constituante , la révolution , Robespierre , l’épuration des banquiers et gouvernants , leur fuite , leur mise en prison.
La suite c’est 30 ans de jardin cochon vélo et au bout peut être une motobécane.
Ukraine – l’argentine en Europe , les carton-héros.
@ Bertrand
Non « la suite.. » n’est pas forcément celle-là, comme l’a prouvée F. D. Roosevelt le 5 mars 1933 par le « bank Holliday ». On ne peut pas se contenter de l’hisroire de france qui n’est qu’une petote partie de l’histoire universelle…
@ Yvan
Dites-moi, ne seriez-vous pas un peu d’extrème-gauche?
P.S.: Pas de réponse attendue…
@Bertrand
En retirant, depuis des mois, l’argent de la banque en liquide le jour où il m’est est versé, en n’ayant pas plus d’économies que de quoi tenir quelques jours , en ayant investi le peu que je pouvais dans un jardin collectif et au fur et à mesure dans de l’outillage de survie pendant que des voisins équipent au bout du terrain, un atelier d’un tour-fraiseuse et de machines à bois pour pouvoir tout réparer, tout fabriquer et qu’un ingénieur s’est aménagé un atelier d’électronique-informatique dans sa cave, j’en conclus que nous sommes prêts pour la dégringolade .
Mais, comme me le faisait remarquer un de nos amis du forum, autant c’est rassurant de s’y préparer en réduisant volontairement sa consommation dans un environnement où l’on peut encore bénéficier, en cas de maladie ou de perte de ses forces, d’un minimum de confort et de bons hôpitaux, autant ce sera désespérant quand on sera obligé de vieillir dans un monde où ces structures médicales rassurantes, mal entretenues faute d’argent, auront disparu.
A moins que le virage collectif à 180° puisse s’effectuer avant d’en arriver là . Mais pour cela, il faut une prise de conscience collective qui demeure impossible tant que les médias mainstream maintiennent la tête de l’autruche enfouie dans le sable.
Tout s’améliore, nous remontons la pente, nous disait encore Le Figaro en début de semaine .
@ Senec
Voici déjà quelque temps que Paul et ses collaborateurs nous proposent des points de vues et analyses différents afin de nous sensibiliser aux enjeux auxquelles nous sommes confrontés, et en particulier, à nous préparer à une prise de conscience que nous devrons effectuer à titre individuel et collectif, censé nous interroger sur le sens que nous devrions donner, personnellement et collectivement, sur les notions de « valeur », « propriété », « partage », et plus largement, sur les modalités que nous serions en mesure d’imaginer afin de reconstruire un modèle sociétal susceptible de nous faire progresser en harmonie, durablement et collectivement.
Les différents articles et réflexions déjà publiés sur ce Blog, nous permettent de constater de manière rationnelle, et si l’on donne du crédit scientifique aux sciences économiques, que désormais rien ne sera comme avant.
Il est pourtant curieux de constater que tout le système économique repose fondamentalement sur un facteur que la science et la raison ont du mal à évaluer avec exactitude, je veux parler, de la confiance, et notamment de la « croyance » que s’y rattache à la viabilité de ce système.
Il est curieux de constater que les « croyances » dépassent parfois l’entendement et qu’elles non que faire de la raison.
Ainsi, je vous livre une prédiction faite en 1843 par Madeleine Porsat, laquelle, à partir d’un point de vue ou d’une « croyance » toute personnelle, nous parle de ce que nous serions à présent en passe de vivre. J’ajoute, qu’ainsi comme les aspects psychologiques voir métaphysiques, contribuent parfois, inexplicablement sur les comportements des marchés, dans d’autres circonstances, ces mêmes paramètres sont susceptibles d’inspirer des réflexions qui font concordance avec les analyses et les événements que nous vivons au jour le jours, sans pour autant en ayant le besoin d’adhérer à une ou autre posture intellectuelle.
Madeleine Porsat (1843)
@ricabel
C’est bien pour cette raison que je ressens le besoin d’intervenir puisque la raison et la science ne sont pas seules à même de résoudre les problèmes évoqués.
Il y manque régulièrement quelqu’élément qui rend boiteux les raisonnements ou les positions prises.
D’autant plus qu’on part bien souvent d’une partie de la vérité, càd de l’un ou l’autre parti-pris. Chacun a le droit de revendiquer un ou des partis-pris, mais alors il ne doit pas revendiquer la Vérité ! Je pense que nous sommes peu nombreux à éviter ce piège. Je ne parlerai pas de moi puisque je suis plutôt impulsif et très intuitif dans mes avis.
Par contre, Paul et François y arrivent plutôt bien.
Eole, réponse… Surprenant, non..??
J’ai déjà clairement annoncé ici que j’étais de sensibilité de gauche. Mais pas extrème. Ni pseudo-socialiste, car vous devriez en principe savoir que les mots n’ont plus beaucoup de signification réelle, à cette époque de propagande massive. (merci Freud…)
Il est maintenant clair que je suis à gauche car souhaitant plus que jamais la Démocratie. Vous pouvez appelez ça la « dictature du peuple » si vous êtes de droite, mais moi, j’appelle ça vox populi.
Mais sans tomber non plus dans un communisme de l’égalité à tout prix, ce qui a tué l’essai avorté de communisme en Russie.
Les extrèmes sont mauvais en tout, c’est la seule vérité humaine de ce monde pour réussir à vivre en société.
D’où, dillemme personnel car rechercher la ligne de crête du juste milieu en tenant compte des bonnes idées qui se trouvent de chaque coté est un exercice intellectuel d’enfer… Mais aussi une recherche de perfection pour la vie en société…
@ Yvan
Désolé, j’aurais du employer au moins un smarticon mais je n’aime pas trop ce genre d’expression.
Je voulais juste dire qu’il y avait certainement place pour différentes sensibilités sur ce blog, qu’il est toujours difficile de se situer par rapport au jugement des autres (on est toujours le ci… ou le ça… de quelqu’un), que je n’apprécie pas la chasse aux sorcières même si la mauvaise foi exagérée doit être démasquée.
Je viens de publier sur mon blog un court papier qui bien qu’orienté de façon différente est en accord complet avec le texte de monsieur leclerc et les principaux commentaires qui suivent.
http://www.lacrisedesannees2010.com/article-automne-2010-la-course-a-la-ruine-generalisee-56002162.html
Je partage votre approche selon laquelle il faut intégrer dans l’analyse des causes de la crise les effets de la mondialisation telle qu’elle a été engagée.
Vu des pays émergents, d’ailleurs, le modèle de croissance qui a été adopté bénéficie certes à l’ensemble de la société, mais de manière très inégalitaire. Il est générateur de forts déséquilibres, sociaux et environnementaux.
De ce point de vue, l’adoption d’un nouveau modèle de croissance dans ces pays est donc la clé d’un rééquilibrage mondial.
La difficulté présente est que si l’on scrute la situation de chacun des pays du BRIC, on ne voit aujourd’hui nulle part apparaître les prémices d’un tel changement. Ce qui renvoie à une connaissance et une analyse de ce qui s’y passe, qui fait largement défaut en dehors de cercles restreints de spécialistes, dont les économistes ne font de toute évidence généralement pas partie.
Il a fallu un Simon Johnson ayant travaillé au FMI pour se servir de la connaissance qu’il y avait acquis et oser comparer les systèmes oligarchiques qu’il avait rencontré au cours de ses missions lointaines avec la consanguinité instituée entre Washington et Wall Street !
Devant ce qui est ressenti comme une menace sans échappatoire, il est souvent préconisé un brutal retour au protectionnisme, au sens strict du terme, qui n’est pas non plus une solution.
De quoi pourraient être fait des échanges et une collaboration économique et financière internationale qui permettrait de sortir par le haut de la situation actuelle ? Je n’ai pas rencontré à ce jour de réflexions structurées à ce propos, mais peut-être existent-elles et je les ignore simplement.
Bonsoir Jean-Claude,
J’ai lu votre article avec bcp d’intérêt. Il en ressort que si vous partagez le constat établit par de nombreuses personnes sur ce blog (excepté Senec qui n’a tjrs pas fait le lien entre crise et baisse de la part salaire dans la répartition de la valeur ajoutée brute), vous semblez proposer une solution radicale :
-la sortie de la mondialisation en tant que forme de libre-échange dévoyé, vous parlez je crois de » concurrence sauvage, ruineuse en ce qu’elle disloque les sociétés et contrarie des droits fondamentaux ». (je ne vous le fait pas dire !)
Comment envisagez-vous ce mouvement pour le moins « révolutionnaire » ?
-Vous constatez vous-même que nous sommes dépendants des importations « made in Asia » et nous ne pourrons pas reconstruire notre capacité de production industrielle. Cela ne peut donc pas passer par le protectionnisme.
-Combien de temps avant que les rapports de force politique s’inversent et que les nations émergentes soient en position de force pour imposer leurs critères (qui seraient une sortie de la mondialisation).
-où se situe dans votre analyse la prise en compte de la volonté des pays émergents d’évoluer vers un niveau de vie comparable au nôtre et donc les problèmes qui se poseront en matière de ressources et d’empreinte écologique. Si les chinois consomment comme les américains, de combien de planètes avons-nous besoin ?
-Cela pose finalement la question des inégalités de richesses au niveau mondiale, et alors que nous déplorons (à juste titre) la fin de l’état-providence, nous occultons le fait que celui-ci n’a pu se développer qu’en raison de l’extrême pauvreté de la majorité des habitants du globe (la françafrique prouve que la décolonisation ne fut que de façade).
Envisagez-vous la sortie de la mondialisation sous la forme d’une possible coopération ?
Désolée pour ces questions stupides mais j’avoue ne pas bien comprendre ce que vous entendez par ce concept de « sortie de la mondialisation ».
Merci pour en tout cas de partager votre réflexion avec nous.
Bonne soirée.
@fl
http://www.wto.org/french/docs_f/legal_f/havana_f.pdf
je l’ai intégrée à EHR,lol
@ g dog
Vous êtes contredite par un poids lourd de la connaissance financière et par d’autres avis dont le mien, que je ne suis pas gêné de revendiquer tellement c’est évident dès qu’on sort de vos schémas orientés idéologiquement comme le faisait de manière bien plus amusante Georges marchais dans le temps !
http://www.taxtalk.be/fr/2010/04/29/chronique-de-bruno-colmant-quel-est-le-message-sociologique-de-la-crise-que-nous-traversons-actuellement/
Je persiste donc à dire que les salariés ont bénéficié d’une prospérité à crédit qui a creusé un trou bienvenu pour les banquiers. Les difficultés ont augmenté jusqu’à la délocalisation. Je sais que votre logique est différente, mais les dettes sont bien là.
Pendant cette prospérité à crédit exigée par le couple salariat-patronat, le reste de la population a assisté incrédule à cette gabegie qui devait bien se terminer un jour.
Je sais qu’en France on peut passer toute sa vie en n’écoutant qu’un discours exclusivement de gauche, mais cela n’enlève rien à la réalité financière. Vous avez une autre analyse et vous y croyez. Je regrette sincèrement que vous ne compreniez pas ce qui vous arrive.
Un bémol : la France et la Belgique, c’est quand même deux histoires différentes.
@Senec
Parce que les « indépendants » n’en ont pas profité du crédit peut-être ? Si vous vouliez passer pour une personne avec un peu de jugeotte, c’est définitivement perdu. Je vous ai dit l’autre jour que la consommation était portée par à la hausse de l’endettement. Les indépendant ne vendent rien aux salariés ? Au piquet, avec le bonnet d’âne !
@ senec
Pendant cette prospérité à crédit exigée par le couple salariat-patronat, le reste de la population a assisté incrédule à cette gabegie qui devait bien se terminer un jour.
Vous pensez vraiment ce que vous ecrivez ? Ni voyez pas une attaque personnelle, mais cette affirmation, pour le moins singulière, me laisse pantois.
Si c’est pas du trollisme, c’est de la démagogie réactionnaire, et assez drôle, effectivement…
En dehors de quelques idéologues attardés au service du capital, Senec est bien le seul à nier que l’origine de la crise est le déplacement d’environ 10 %, aux Etats-Unis comme en Europe, de la valeur ajoutée du travail vers le capital.
Les statistiques européennes comme américaines sont sans appel, pourtant
Finie la crise? diaporama APEX
http://gesd.free.fr/apexph2.ppt
Monsieur Leclerc.
Le Yen se serait apprécié par 24 milliards de dollars de vente de dette de la Chine avec la conjonction d’un autre phénomène dont je recherche la cause avant de vous la livrer.
24 milliards de vente à qui?
La Chine a acheté non seulement des obligations nippones pour 20 mds de $ mais our 5.3 mds de $ de yens en juin déjà..
@charles : les obligations nippones sont libellées en $?
@ yvan,
Bonsoir,
trouvé cela sur le sujet:
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=54250
La Chine, plus gros créancier mondial, sage par « obligation » envers nos reconnaissances de dette…
L’empire du milieu fait peu de bruit sur la scène, en dépit de son statut incontournable…
L’intervention active récente semble indiquer une invitation prochaine à s’aligner autour d’une table.
La « mondialisation » ne concerne pas que les échanges commerciaux et les flux financiers, les rapports de force idéologiques ( le « way of life » de chacun) et politiques y sont bien présents.
Petite vidéo sur l’empathie…fin sur les bancs de l’école, dialogue sur dieu, le bien, le mal, le froid, la chaleur, 13mn agréables:
http://leweb2zero.tv/video/xxchris_294c6ee6f2e3dcf#comment-175941
Belle nuit
Lorqu’on lit ici et là que le Japon attend le G7 pour prendre une décision sur le Yen, que la France attend le G20, etc, l’examen de cette Europe à deux vitesses fait repenser au constat de Willem Buiter selon lequel il fallait doubler le montant du Plan Europeen, doutant toujours- les problèmes
sous-jacents de l’Europe n’ont pas été résolus.Les soucis à moyen terme sur la qualité de la dette souveraine referont probablement surface dans quelques mois, selon ses termes, ou les propositions de Guy Verhofstadt sur l’émission d »eurobonds’. Les faiblesses structurelles des pays de la ‘périphérie’ sont connues de longue date, la cure d’austérité la pire des médecines. L’on observe ici un ‘meme’ cher à Nassim Taleb,d’une banque qui implose à un pays qui va faire défaut sur sa dette beaucoup plus rapidement que prévu…
Christine Lagarde pour la restriction budgétaire.
La ministre de l’Economie Christine Lagarde a estimé aujourd’hui que les gouvernements devaient désormais s’orienter vers des politiques de réduction des dépenses pour contrebalancer les mesures de soutien à l’économie mises en oeuvre pendant la crise économique.
« Il est désormais clair que nous devons nous éloigner de la stratégie de relance que nous avons été contraints d’adopter (…) et prendre des mesures de restrictions budgétaires, qui sont demandées par les marchés », a déclaré la ministre lors d’un déplacement en Suisse.
Le Figaro
C’était clair depuis longtemps que plus de dettes ne pouvais pas résoudre le problème. Je suis simplement choqué que nos politiques de quelques bord que ce soit aient une si faible capacité d’anticipation ! Ils sont tous atteints de panurgite aigue !!
Analyse intéressante.
Juste deux remarques. Concernant le financement de l’économie américaine, les banques ont traditionnellement un rôle moins important pour les entreprises qu’en Europe, car les entreprises américaines se financent plus systématiquement sur les marchés de capitaux. Or si les banques sont encore en train de rééquilibrer leur bilan, l’émission obligataire a repris il y a environ un an (avec des hauts et des bas), et plus vigoureusement ces derniers mois. Ne serait-ce pas là un signe de reprise de l’investissement ?
Concernant la dette publique des Etats en situation délicate : le défaut d’un ou plusieurs Etats aurait-il nécessairement les mêmes conséquences que la chute de Lehman ? A la différence des CDOs, on connaît à peu près l’exposition des différents agents à la dette publique grèque, irlandaise, etc… Les banques affectées, peu désireuses de renouveler l’expérience de fin 2008, feraient a priori l’effort d’être transparentes sur leurs pertes (dont les montants peuvent être facilement estimés grâce aux données de la BRI) pour ne pas se retrouver exclues des marchés.
La reprise de l’investissement n’est pas une panacée. En évoquant le fait qu’il était aux Etats-Unis prioritairement consacré au renouvellement d’équipement et au financement des opérations de fusion-acquisition, qui sont en train de repartir, je voulais précisément signifier que ces investissements n’augurent pas d’une relance de la croissance.
Le défaut partiel d’un Etat de la zone euro déséquilibrerait fortement les grandes banques allemandes et françaises, notamment, dont certaines sont lourdement exposées. La question est de savoir comment elles se rétabliraient.
Au coeur du précédent épisode de la crise, il a été évoqué l’utilisation du fonds de stabilité européen, à priori destiné aux Etats… C’est le royaume du bricolage et cela supposerait un accroissement de l’endettement des Etats contradictoire avec les objectifs de désendettement affichés ! Le jeu de la patate chaude continuerait.
« …objectifs de désendettement affichés » : c’est dans l’ »affichés » que se trouve la clé. En passant par un fonds de stabilisation européen, les Etats n’ont pas besoin d’intégrer ces subventions dans les chiffres version Eurostat sur les finances publiques, car considérés comme des « prêts ». Cela crée juste potentiellement un problème de Trésorerie, mais point d’EFSF dans le déficit, ni dans la dette de l’Etat… Du beau bricolage effectivement, mais la finance n’est-elle pas avant tout une affaire de psychologie ?
Je ne crois pas que la finance soit affaire de psychologie, elle est faite de calculs, qui eux-mêmes reposent soit sur des informations d’initiés, soit sur des paris plus ou moins stupides.
La psychologie des marchés est un conte raconté aux enfants. Une personnification à dormir debout.
Un pari n’a-t-il pas une dimension psychologique ? Aversion au risque, panique ou euphorie, etc…
Même la recherche fondamentale a sa dimension psychologique, dans la mesure où des humains interviennent !
Lorsque les techniques algorithmiques sont déployées sur les marchés boursiers, j’en doute toutefois.
Mon expérience, dont j’ai déjà témoigné, démontre que François a raison.
C’est le délit d’initié, et autres pratiques délinquantes, comme la corruption de la presse par exemple,
qui font les meilleurs gestionnaires financiers.
Les autres végètent petits ou sont vites éliminés…
Tom Waits – « God’s Away On Business »
http://www.youtube.com/watch?v=W9mhsW5aWJM&feature=related
(…)
The ship is sinking
The ship is sinking
The ship is sinking
There’s leak, there’s leak,
In the boiler room
The poor, the lame, the blind
Who are the ones that we kept in charge?
Killers, thieves, and lawyers
God’s away, God’s away,
God’s away on Business. Business.
God’s away, God’s away,
God’s away on Business. Business.
(…)
Derniers vrais chiffres du chômage, toujours l’hécatombe
Décryptage des vrais chiffres des demandeurs d’emploi, ceux dont les médias classiques ne parlent JAMAIS.
Ils occultent les catégories D et E systématiquement, les DOM TOM systématiquement, et encore pire, une énorme partie des RADIES mensuels, et ils ne parlent évidemment JAMAIS des centaines de milliers de demandeurs d’emploi qui ne dépendent pas de pôle emploi pour diverses raisons.
Juillet, malgré les remplacements de salariés en congés, les chiffres sont toujours catastrophiques et en nette augmentation.
En parallèle, les chiffres des travailleurs précaires et pauvres explosent, en même temps que celui du chômage de longue durée, tout comme les entrées à pôle emploi pour motif licenciement économique.
A noter qu’environ 40% des demandeurs d’emploi inscrits, ne sont aucunement indemnisés, ni par les Assedics, ni par la solidarité nationale (RSA ou ASS), encore pire si l’on compte donc, les non inscrits à Pôle emploi.
Mon analyse :
VRAIS chiffres du chômage JUILLET 2010 :
– moins 14 400 chômeurs disent les médias, ou + 5 300 catégorie ABC ?
Réalité : résultat net, catégories ABCDE 9 300 demandeurs d’emplois de + inscrits à Pôle Emploi entre Juin et Juillet :
catégorie A – 0,5 %
catégorie B + 0,5 %
catégorie C + 2,3 %
catégorie D – 2,9 %
catégorie E + 3,3 %
catégorie A : 2 676 600 (+ 5,4% sur 1 an)
catégorie B et C : 1 287 200 (+ 14,1 % sur 1 an)
catégorie D et E : 609 900 (+ 9,6% D, et + 45,5% E sur 1 an)
catégorie ABCDE juin 2010 : 4 564 200
catégorie ABCDE juillet 2010 : 4 573 500
TOTAL : + 9 300 demandeurs d’emploi, par rapport à Juin, où il y avait déjà augmentation réelle de + 25 700
ATTENTION ! + sorties des listes de pôle emploi pour autres cas que : reprise d’activité (103 500) – 2,3 % ou entrée en stage (38 100) + 17,2% ou arrêts maladie, retraite, maternité (38 900) + 11,5 %, donc les Radiés qui échappent complètement au 5 catégories :
* pour cessations d’inscription pour défaut d’actualisation : 191 300 personnes pour ce mois de Juillet 2010 (- 4,5 %)
* sorties des listes pour radiation administrative (les punis) 45 800 personnes pour ce mois de Juillet (+ 7,3 %)
* sorties des listes inexpliquées, classées dans « autres cas » 54 800 personnes (- 2,3%).. les incarcérés peut être ??!
soit 191 300 + 45 800 + 54 800 = 291 900 demandeurs d’emploi sortis artificiellement des 5 listes A B C D et E … et c’est du même ordre tout les mois.
Ne sont donc pas comptés dans ces chiffres de + 9 300 officieux :
– Des RSastes qui pour une grosse partie ne sont pas inscrits à pôle emploi , (autre suivi) environs 30 à 40%
– Les dom-tom (Réunion, Guadeloupe, Martinique et Guyane)
– Des sans droits, car moins de 25 ans, qui ne perçoivent RIEN
– Des sans droits radiés ou désinscrits, car dépassement du plafond de ressources dans un couple, qui sont donc privés du RSA ou de l’ASS et qui n’ont droit à rien
– Des retraités qui cherchent un emploi car leur retraite ne couvre pas les charges fixes pour survivre
– Des étudiants boursiers ou non, qui cherchent des petits jobs alimentaires
Estimation 2,5 MILLIONS au bas mot à rajouter aux chiffres « officieux », soit environ 7 MILLIONS de demandeurs d’emploi
Sources rapport de 18 pages : http://www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/PI-Mensuelle2-POI745.pdf
Rendez-vous le 24 septembre, pour les chiffres de Août 2010.
l’ANPE c’est un peu l’abattoir des chômeurs il me semble… c’est une image. Ou l’enfer : « Toi qui entre ici, abandonne tout espoir ». Camus n’a pas inventé l’absurde je crois que nous y sommes par contre, totalement.
Qui a, de plus en plus et sous la pression de quelles forces, compliqué de plus en plus la gestion publique ?
Pas nous !
Qui ? Et avec quel argent ? Sous quelles conditions ? Qui a engagé sa responsabilité ?
L’État, c’est à tout le monde, n’est-ce pas ?
Je me demande si l’on n’est pas trop optimiste encore… Double-dip etc.
Cette crise est différente des autres crises, il faut être méfiant, sur sa vitesse notamment. En se basant sur le passé on imagine que l’on va assister à un long déroulement similaire à ce qu’on a connu, avec des hauts et des bas, sur 15 ans, et puis le déluge….. mais ceci est un rêve digne d’un début de sieste d’après midi.
La situation est celle, pour prendre la théorie des ensembles, où les salariés sont les seuls clients, ou presque. Entre l’ensemble des salariés et l’ensemble des clients, l’on peut établir une bijection (il y avait longtemps que je méditais ce couplà). Or il faudrait une injection, ou en sens inverse une surjection de l’ensemble des clients sur l’ensemble des salariés… si mes souvenirs de 6ème sont exacts.
L’ensemble S des salariés a toujours besoin d’un ensemble C (clients) plus grand que lui pour absorber sa production. Lorsque cette situation n’existe pas, l’ensemble S est réduit d’autant à l’étape suivante, du facteur de la productivité notamment, de l’épargne aussi.
Voilà pourquoi ce sera bref. = – 10% par an au minimum, au doigt mouillé.
La pire crise de tous les temps si l’on ne trouve pas une astuce financière, monétaire, sociale…
J’ose espérer que tous les élèves de 6è nombreux sans doute sur ce blog auront compris mon message.
Pourquoi toujours et seulement des salariés ? Allez-vous recommencer à inventer des emplois fictifs ?
Comment allez-vous faire s’il n’y a plus assez d’offre d’emploi pour tous les candidats au salaire ?
Là est la question à laquelle vous ne voulez pas répondre ni même l’envisager !
À choisir :
– Le communisme ou l’initiative privée ?
– La démocratie sociale et une augmentation de l’initiative privée.
Dans un deuxième temps : si la prospérité revient, l’artisan engage du personnel, et on recommence !
On ne peut pas commencer le système avec des salaires sans travail !
Votre analyse rejoint celle du L.E.A.P. Laboratoire Européen d’Anticipation Politique : dislocation du système américain et chute de sa monnaie et celle du Royaume-Uni qui entraine celle de la zone euro aggravée par ses dissensions internes vers son éclatement ! Comme le pense aussi l’économiste Jacques Sapir.
Bjr,
@cording,
Nous n’avons pas la même lecture du LEAP concernant l’Europe. Pour moi, le LEAP n’a jamais dit que la zone allait vers son éclatement. Bien au contraire. (Voir le bulletin N°45).
Extrait :
Crise systémique globale – Du « coup d’Etat de l’Eurozone » à l’isolement tragique du
Royaume-Uni, la dislocation géopolitique mondiale accélère son rythme. Les récentes décisions prises par les dirigeants de la zone Euro confirment les anticipations de LEAP/E2020, inverses du discours dominant de ces derniers mois, sur le fait que non seulement l’Euro n’ « exploserait pas » à cause du problème grec, mais qu’au contraire la zone Euro sortirait renforcée de cette étape de la crise. On peut même estimer que depuis la décision de la zone Euro, sorte de « coup d’Etat de l’Eurozone » soutenu par la Suède et la Pologne, de créer ce vaste dispositif de protection des intérêts de 26 Etats membres de l’UE, la donne géopolitique en Europe a radicalement changé… etc.
Je suis également habité par le sentiment que le LEAP tient un discours obstinément proeuropéen qui lui fait oublier l’impartialité associée à la recherche. J’ai parfois l’impression quand je les lis, que le LEAP est un parfait instrument de propagande des institutions européennes.
Cependant, il faut reconnaître que ses pronostics s’avère exacts sur de nombreux points (pas tous) et que la situation mondiale actuelle correspond peu ou prou à ce qu’ils avaient annoncé il y a bien longtemps déjà, ce qui en soit est une réelle performance.
Par contre je mets systématiquement de coté leur positivisme relatif au devenir de l’Europe.
« Les temps sont durs, mais il ne vont pas l’être de la même manière pour tout le monde. »
Et je suis persuadé que chacun dans les hautes sphères le sait et que c’est la course des écureuils à qui s’en mettra un max dans les fouilles avant la période hivernale.
La crise du marché immobilier aux USA ne cesse d’enfler. Un « petit » détail: les pavillions abandonnés, parfois délabrés ou pillés pour y extraire du métal, ont une répercussion négative et significative sur le prix de vente des maison en proximité (un peu comme un chômeur qui reste 12 semaines sans emplois se « déqualifie » et a du mal à vendre ses compétences). Un proprietaire perd ainsi continuellement de l’argent par la dévaluation de sa maison. Les banques, responsables de la situation de l’immobilier, ne font rien ou pas grande chose – le délabrement ne les intéresse pas – pas de profit, donc pas responsabilités. Comme l’a dit Paul Jorion, une chose très vraie: capitalisme et éthique ne sont pas conciliables.
« Capitalisme et éthique ne sont pas conciliables ».
Paul a tout résumé. Il ne faut pas compter sur ce système pour résoudre les grands problèmes du monde contemporain et esquisser les bases d’un monde plus juste et plus durable. Plus juste, car, sinon, il ne sera pas durable.
je trouve l’expression ‘profit recovery’ bien de circonstance…le mot recovery étant un peu ‘optimiste’….
http://www.zerohedge.com/article/profit-recovery-driven-plunging-labor-costs-explains-why-pe-multiples-will-remain-depressed
les défis de l’innovation………….
Après l’auto à 2500$, la maison à 300$
À peine la moitié de la population du globe a les moyens de se payer, ou de louer, quelque chose qui ressemble à une maison. Et si l’autre moitié pouvait en faire autant pour 300$? C’est ce qu’avance le professeur Vijay Govindarajan.
Que faut-il pour bâtir cette maison à 300$?
Un bon design ( vous pouvez voir sur le blogue de HBR un croquis de ce à quoi ressemblerait cette maison à 300$) et des partenaires/manufacturiers/fournisseurs aux poches profondes.
http://blogs.hbr.org/govindarajan/2010/08/the-300-house-a-hands-on-lab-f.html
Question? Pourquoi de grandes sociétés voudraient-elles investir dans un produit pour les plus pauvres des plus pauvres? Réponse: parce que le savoir-faire qu’ils développeront pour cette maison peut être transféré dans les pays riches ensuite. Qu’on pense aux matériaux écologiques, aux systèmes de chauffage/ventilation, aux structures résistantes aux catastrophes naturelles, etc.
Autre réponse: parce qu’un seul pauvre ne rapporte peut-être pas beaucoup, mais mettez tous les pauvres de la planète ensemble et vous avez un marché explosif.
La maison à 300$ pose d’énormes défis: techniques aussi bien que financiers. L’équipe qui réussira à passer du croquis à la réalité se méritera une médaille de créativité
j’ai envie de dire « LOL »
Une maison en carton n’a rien de durable.
Quel défi technique serait source d’une maison à 300 balles?
certainement pas une réduction des coûts de matières premières.
Peut-être un matériaux nouveau, synthétique, nanotechnologique, capable d’isoler parfaitement. On pourrait imaginer un gros cube blanc translucide de 20mcube (option sans porte sinon c’est un peu plus cher)(dans ce cas pour rentrer dedans on soulèverait un coté), avec une only prise électrique à coté du raccordement (le cuivre est bien trop cher).
Elle serait génial cette maison où l’on se chauffe qu’à la chaleur de son corps. on sait d’ailleurs la produire…, Quesha en fabrique, certes y pas la prise mais il y a une porte, 2 chambres et 2 fenêtres avec stores Scratchs intégrés.
Faut rester réaliste une caravane désuète, même d’occase est un peu plus chère. Produire une caravane neuve reste chère en matières premières même si l’on enlève tout ce qui lui sert à rouler.
Par contre une piste sérieuse serait ce que j’appelle, la réalisation de centrales de vie.
C’est une base, une structure de base, comprenant; une/des centrales de production d’énergie mélangeant toutes les technologies connues pour récupérer l’énergie disponible, Géothermie, Hydraulique, Solaire, éolien,Méthane,création Hydrogène + toutes les autres moins connues. La centrale étant le noyau de la structure, la source « d’énergie libre » appartenant à tout les habitants de cette structure (l’Island le fait déjà). Le principe de la structure est essentiellement énergétique et c’est pourquoi l’isolation, et tout système d’autosuffisance est à privilégier. Pour faire simple c’est un village comme les autres, sauf que l’énergie est aux mains de ces habitants et qu’ils peuvent en jouir dans la limite de la production.
L’eau ne proviendrait plus directement de la source( nappe, lac, etc), mais serait approvisionnée depuis des sites dit »de prélèvement à impactes réduits », et j’insiste, de manière à contrôler la consommation, et surtout d’avoir un impacte minime sur les nappes, Lacs, et autres réserves.
Chaque structure se devra de laver la totalité de l’eau qu’il à utilisé. ( Energie libre = recyclage de l’eau par évaporation pour remise dans son cycle naturel.)
Enfin bref c’est beau de rêver, mais la clé est bien entendu l’énergie. Le jour ou l’homme découvrira qu’il peut-être indépendant des ressources minérales et organiques de la terre (énergétiquement parlant) il fera réellement un grand pas.
Bref tout ca pour dire que la maison à 300Yen, alors qu’un seul peut s’en payer une à 300 000 000 (000) Francs Suisse sans rien faire, excusez moi de vous dire cher monsieur, que si c’était le FarWest, y’en aurait plus d’un qui seraient champion du monde du 100 mètres.
Je dirais même qu’à un moment, même les plus gentils vont devenir très méchants. C’est bien connu, les plus méchants sont souvent les plus gentils dés lors que l’on touche à leur intégrité.
Ce moment clé c’est demain.
C’est pourquoi JE NE COMPRENDS PAS pourquoi on continue à prendre les gents pour des cons. Certes certains le mérites faute d’avoir les yeux ouverts, mais pour les autres, les Joueurs, Usuriers ,Dictateurs, Actionnaires, Spéculateurs auront intérêt à courir vite.
Pas vraiment d’accord avec les schémas catastrophiques décrits par beaucoup dans ce fil, qui résulteraient du déclenchement de LA crise, the big one.
Mon point de vue, rapide.
Paradoxalement, les ressorts et motivation de l’action humaine joueront à fond dans son containment puis son dépassement. Ce sera du von Mises malgré lui. Ruse de la raison. Quoi ! il ne s’agira in fine que de la contraction – enfin !- de l’écart astronomique entre la masse monétaire et les richesses produites, de l’effondrement des aberrations qui en découlent autant que des folies qui les ont produites.
Le premier mouvement de stupeur passé, les genss réaliseront qu’ils savent produire les mêmes biens et services qu’avant le « cataclysme », très prosaïquement : qu’ils savent accomplir les mêmes gestes productifs, le même travail. Si le réseau internet se dégrade un temps ( s’il est dégradé…) les fax, les téléphones continueront de fonctionner parce que ce sont précisément des gestes et des paroles humaines qui actionnent et donnent sens à tous ces dispositifs techniques. Donc les échanges perdureront, jusque dans le cadre de la division internationale du travail.
Allez, il ne faut pas un mois pour émettre des monnaies nationales ou régionales. Les pertes de productivité liées aux fluctuations des taux de change apparaîtront comme une bénédiction en comparaison de la folie qui prévaut actuellement. Plus d’UE… et alors ? On n’est pas assez grands pour devenir un peuple, des peuples constituants ? Les accords de coopération, on ne saurait pas faire ?
Il y a infiniment plus de gens compétents pour impulser cela aujourd’hui qu’il n’y en a jamais eu. Et puis souvenons-nous de l’enseignement de Castoriadis : un citoyen peut indifféremment gouverner ou être gouverné.
Débarrassés du parasitisme, nous découvrirons du temps et du goût pour réfléchir aux termes et conditions de l’échange économique, social, politique… donner du sens enfin à nos actions.
Ben oui, le marché existera toujours, l’intérêt personnel aussi. Le prêt avec intérêt sera seulement interdit, les banques centrales rétablies. Les frontières, softs autant que se peut.
Les rentiers recalés dans leurs calculs égoïstes trouveront bien à s’occuper.
Chacun à son poste donc, au taf ! et y’en aura même pour ceux à qui on l’a volé.
Eh, ça vous tente pas vous autres un exercice d’anthropologie grandeur nature ?
L’espouaaar !
Cela fait plaisir de lire autre choses que les éternelles jérémiades qui pullulent en commentaires.
Il est compréhensif que beaucoup, perdant leurs repères d’une société partant à la dérive, soient gagnés par la peur, l’amertume et un catastrophisme faussement réjoui.
Beaucoup de lecteurs ici ont déjà quelques années de leurs vies désormais derrière eux, et un certain sentiment de culpabilité peut écorcher certains sur l’état de délabrement qu’ils laisseront à ceux qui les succéderont.
Pour ma part je suis heureux de vivre cette époque, je n’aurai pu rêver mieux pour ma jeunesse.
Aucune autre époque j’aurai voulu vivre.
Elle est une époque d’un possible nouveau Renascimento sociétal, de tous les possibles, du meilleur comme du pire.
Tout est à repenser et à reconstruire. Il faudra se battre mais le combat peut être beau.
C’est dans l’Espoir qu’on résiste, pas dans le désespoir…
Alors n’hésitez pas à nous égayer un peu plus vos articles citoyen Leclerc.
Si c’était si simple! Vous le dites joliment, mais ce n’est pratiquement qu’une vision strictement monétariste, même pas « économiste » de la crise. Pour ne pas dire pire…
Vous expurgez toutes les considérations sur les déterminismes ou représentations autres, politiques, idéologiques, sociologiques, stratégiques, nationalistes, anthropologiques, etc..
J’ai la faiblesse de croire qu’elles sont pourtant hautement plus cruciales, complexes et pertinentes. Jorion tend à nous le monter tous les jours un peu plus.
Mais bah! Votre optimisme fait tout de même plaisir. A lire.
Sachez que je suis moi même tout particulièrement heureux de vivre cette époque à haute intensité. Sans méconnaitre toutefois que l’adjonction à ce fort ampérage de la haute tension sur tous les réseaux activés ne va pas manquer de nous offrir quelques désagréments moins jubilatoires.
est on dans un monde de fous sur ce blog……..ou est ce que chacun crache sa rancoeur………ou suis je le seul fou???????????
Car enfin le monde n’est pas écroulé……..la saine gestion peut absorber la dérive actuelle……………et seuls les éléments défaillants peuvent être mis en liquidation.. alors arrétez d’annoncer n’importe quoi………pour valoriser vos réfléxions…………et mettez vous à nettoyer devant votre porte chacun.
Pour la saine gestion, je propose Madoff, pour sa communication une certaine ministre de l’économie « tout-va-très-bien-madame-la-marquise » et, pour le média télévisuel, il y a l’embarras du choix.
Rendormez-vous, cher Bertrand, vous avez fait un mauvais rêve.
N’avez vous pas compris que le système capitaliste, mathématiquement, comporte un début, et une fin (à moins de disposer de ressources, de place, et de croissance de population infinie).
A en écouter votre raisonnement il serait normal d’accepter la capitalisation à outrance, et son contraire, la pauvreté infinie, mais je crois que ce concept à ces limites.
Ce n’est pas un problème de caisse, mais bien un problème systémique, de fond.
Il me semble que vous défendez votre bout de lard, ou vos quelques deniers en étant réactionnaire au changement. Sachez que plus que ça, d’autres défendent des idéologies.
Cet article de Simon Johnson, dans baseline, me semble de nature à éclairer un peu votre lanterne. (c’est en anglais, of course)
here: http://baselinescenario.com/2010/08/05/its-hard-to-take-the-fiscal-hawks-seriously/.
Lors de la chute de l’URSS, des vieux communistes erraient hagards dans les rues, n’y comprenant plus rien aux changements qui intervenaient.
Bientôt les bertrands aussi… On les entendra ronchonner doucement : « pourtant, Touati et Sylvestre disaient que tout allait bien… comprends pas… comprends pas… ». 🙂
@Etienne
D’après Simon Johnson, sur le site « baseline », yaura jamais assez de « vaseline » pour faire rendre gorge aux « faucons chasseurs de taxes » US! 🙂
Un extrait de son texte et des 17 points qu’il évoque à propos de la crise fiscale :
Tout le texte est très recommandable, je le remets en lien :
http://baselinescenario.com/2010/08/05/its-hard-to-take-the-fiscal-hawks-seriously/.
Tout ne revient-il pas à définir :
– qui est capitaliste ?
– à quoi on le reconnait ?
– et ce qui le différencie d’un « honnête » citoyen qui engage son travail, son argent ou son emprunt pour créer une petite entreprise même d’une seule personne ?
Peut-être bien : rien ! Et c’est ce que pense une partie de ce blog.
Exemple : mon boucher est-il « honnête » ? En tout cas, il ne va pas provoquer la faillite de la communauté !
Seules l’honnêteté et la solidarité comptent. Le contrôle social compte aussi. Il n’y en a plus !
Sauf que pour les commerçants, il y a un contrôle financier sévère qui n’est plus appliqué de la même manière dans les grandes entreprises où l’emploi est une valeur qui perturbe les données commerciales ! Les grandes entreprises bénéficient de subsides à l’emploi. Est-ce un bien ? Sûrement, mais jusqu’à quel point ?
De complication en complication, on arrive à quoi ?
Quand tout devient trop grand, quand cela concerne trop de personnes, qu’il y a trop de niveaux de pouvoir, il n’est plus possible de faire régner l’ordre. Les intérêts particuliers se dissimulent derrière des intérêts collectifs. Les problèmes, au lieu de se simplifier, prennent de l’ampleur.
Tenez, une piste pour vous orienter dans cette jungle sémantique:
Le capitalisme, c’est cette croyance stupéfiante dans l’idée que les pires individus vont accomplir les pires actions pour le plus grand bien de tous.
JOHN MAYNARD KEYNES
Pour le cas de l’Europe, le seul problème est celui de la dette si je comprends bien ? (excepté la bulle immobilière en Espagne)
Les états n’ont-ils pas intérêt à restructurer leur dette le plus vite possible, avant l’effondrement des marchés, et stopper voire inverser ainsi les mesures d’austérité toujours plus dures qu’ils sont en train d’imposer aux citoyens ? Entre défaut de paiement seul, et défaut de paiement+émeutes, je choisirais la première option…
Ceci est mon premier post, mais je suis lecteur de ce blog depuis deux ans. Sa qualité n’a jamais baissé, au contraire.
Le problème est que ce sont les banques européennes qui détiennent la dette des pays européens. Restructurer la dette implique de les renflouer une nouvelle fois. Comment ? En empruntant aux banques ? C’est une véritable histoire de fous.
Bien loin d’une « histoire de fous », cet état de fait n’est que la conséquence de la mise en place d’un marché privé de la dette, qui oblige à s’en remettre intégralement aux marchés, en les protégeant parfois d’une inflation dont ils sont eux-mêmes responsables (cette véritable prise d’otage – cf le coût des OATi en 2008 – est peu mise en évidence par le publi-reporter contemporain, en quête de grève SNCF). L’autre conséquence, aussi scandaleuse, est le fait (que vous avez souvent rappelé) que les banques viennent chercher des fonds quasiment gratuits (1 %) aux guichets de la BCE, pendant que les Etats s’en prennent avec v(r)igueur à leurs populations. La restructuration est inévitable, tout comme la nécessité de monétisation, à plus long terme. Quant aux causes réelles de la crise : la simple mise en place d’une prime à la relocalisation devrait révéler à l’ensemble de la population le dogmatisme de la droite néolibérale, pratiquant l’acharnement thérapeutique sur un système agonisant. Il devient urgent d’inverser la tendance.
Les fous aussi ont leur rationalité !
Qui parle de les renflouer ? Il était entendu implicitement, dans mon post, que les banques et autres investisseurs détenteurs de la dette, y seraient perdants. Ce ne serait pas forcément un mal. Certaines banques résisteraient, une paire seraient nationalisées (proposition de F. Lordon), et d’autres disparaîtraient purement et simplement. Ce ne serait que mérité pour elles, puisque si elles tombent c’est qu’elles ont sciemment continué, malgré tous les avertissements (Morgan Stanley et autres) sur le défaut possible d’un ou plusieurs états, à spéculer dans la dette grecque etc à haut risque en raison des hauts rendements qu’elle offrait, au lieu de commencer à s’en débarasser.
Mais renflouement ou pas, vous avez raison M Leclerc, c’est une histoire de fous!
A l’origine, le caractère massif de la dette est une conséquence, non pas une cause (même si son ampleur en fait désormais un facteur indépendant).
Je suis d’accord avec Aequis, il faut restructurer la dette des États tout de suite ! Certains l’ont déjà fait d’ailleurs (Je pense au Kazakhstan) leur permettant d’ailleurs de repartir sur un bon pied. La dette est un boulet qui ne peu que grossir dans l’état actuel des évènements. Attendre revient à la laisser enfler.
Mais personne n’ose le faire. Car le faire, revient à entrainer les autres pays dans sa chute, et ce n’est pas politiquement correct si on envisage une réélection !! Où sont les hommes politiques courageux comme de Gaulle !
Par contre, si cela devait se produire, je suppose qu’il vaudrait mieux que vos avoir restent à la maison.
Vers la fin des années 70 ou au début 80 ou même plus tard encore, l’URSS, communiste, se mit en tête de vouloir concurrencer l’Occident. Je me souviens d’une interview de son ambassadeur Victor Tchernomirdine. Son savoir-faire (une population instruite) et sa main d’oeuvre moins chère feraient la différence.
Résultat : des produits fabriqués furent achetés comme des tracteurs, des voitures, des microscopes, etc. J’ai moi-même visité au dernier moment le « show room » d’un importateur de produits russes. Il y avait de tout : des frigos style 1950, tout du démodé !
Les machines agricoles ne donnèrent pas satisfaction, qu’il s’agisse de tracteurs polonais, russes ou roumains ! Une fois mais pas deux ! Raté pour l’export URSS, sauf pour les armes, bénéficiant d’un traitement particulier équivalent au savoir-faire spatial (la qualité militaire).
Plus tard, la Chine, communiste elle aussi, s’y mit à son tour ! Cette fois avec le succès que l’on sait !
Alors, qui est capitaliste ? Pas si simple. Il faudra revoir les définitions et je vais d’ailleurs m’y atteler.
Réponse très simple:
– le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme.
Et dans la conception des larbins du système,
le seul socialisme possible, c’est l’inverse…
Ghost dog.
il est difficile de dire comme vous l’affirmez que l’Etat providence a aussi pu étre construit sur la base de l’exploitation coloniale. les choses sont complexes car il existait des acteurs aux intérêts divergents tout comme comme aujourd’hui avec la mondialisation.
la réalité ultime ce n’est pas un ensemble de pays ou continents plus ou moins homogènes mais des classes sociales qui s’opposent, nouent des compromis temporaires, et qui se font une vision du monde en portant au pouvoir un personnel politico administratif qui lui aussi défend ses propres intérêts et sa vision du monde. La colonisation fût avantageuse pour certains, désastreuse pour d’autres ( je pense par exemple au problème des agriculteurs français du 19iéme siécle, victimes du blé algérien produit par les pieds noirs). Mais souvent couteuse pour les finances publiques, et il est difficile d’en faire un bilan global en terme d’utilitarisme benthamien. Les arguments des adeptes de Rosa Luxembourg comme ceux des admirateurs de Jacques marseille sont toujours discutables.
Non, je crois plutôt que la montée des Etats providence correspond à la généralisation du paradigme fordien qui est un compromis entre classe sociales: laissons le capitalisme en place en raison de son efficacité productive, mais corrigeons le en raison de son inefficience redistributive. L’école de pensée qui correspond à cela s’appelle les « régulationnistes », pensée assez strictement française. Et ce qu’il y a de probable c’est que cette régulation imposée par l’Etat providence a fait aussi les choux gras de ce que j’appelle les entreprenurs politiques. A l’époque des 30 glorieuses les hommes politiques disposaient d’une légitimité plus grande.
Vous posez ausi la question de notre dépendance vis à vis des émergents et de l’impossible rupture avec la mondialisation. C’est vrai que les choses sont devenues infiniment complexes et insoutenables (empreinte écologique). je ne propose pas la fermeture. Je propose simplement une réglementation ( comme les critéres de Mastricht sont une réglementation) portant sur l’obligation d’un équilibre des échanges pour chaque nation. La liberté du commerce est assurée mais à intervalles régulier il y a négociation sur les parités monétaires, les changements étant des ajustements pout parvenir à l’équilibre. Et les modifications de parité sont elle même équilibrées: l’excédentaire et le déficitaire prenant en charge à parts égales le changement de parité. j’ai écrit un papier là dessus sur mon blog. Une telle modification est une rupture fondamentale avec l’actuelle mondialisation. Et c’est une sortie de la mondialisation sans mettre en jeu le libre échange.
vous dites aussi qu’il est normal que les pays émergents cherchent à se développer et proposent un meilleur niveau de vie à leurs habitants. C’est vrai,mais il n’existe pas qu’une façon pour y arriver. Les entrepreneurs politiques chinois ont fait, il y a plus de 30 ans un choix pour se reconduire au pouvoir: accepter les entreprises occidentales (délocalisations) sans limites à condition de ne pas produire pour le marché intérieur chinois. Un autre choix aurait pu être fait. si ce choix fût finalement validé c’est que cela arrangeait pas mal de monde, notamment chez nous en Occident…. C’est ce que Marx appellait la plus value relative, le concept sans doute le plus central de sa vision du monde.
je vous souhaite une excellente journée.
@JCW: « Non, je crois plutôt que la montée des Etats providence correspond à la généralisation du paradigme fordien qui est un compromis entre classe sociales: laissons le capitalisme en place en raison de son efficacité productive, mais corrigeons le en raison de son inefficience redistributive. »
Historiquement parlant, votre description du compromis fordiste est erronée. Lors de la mise en place de ce compromis, tout le monde tenait le communisme (le planisme en général) pour plus efficace en ce qui concerne la productivité. A tort ou à raison, peu importe, le fait est qu’à l’époque ce n’était pas un argument en faveur du maintien du capitalisme, c’est même le contraire. Ce compromis se met en place dès avant la guerre et suite à l’échec patent du capitalisme. Ce n’est qu’à partir de la fin des années 70 que l’on commence à timidement parler de la supériorité du capitalisme dans l’efficacité productive, à tort ou à raison.
Cet aparté était juste pour vous dire que vous semblez tenir pour allant de soi que le capitalisme est efficace, or cela est une idée reçue idéologiquement connotée, historiquement traçable. Tout ce que l’on peut supposer au regard de l’histoire, c’est que le capitalisme débridé n’est pas viable (et les communistes n’ont pas non plus de raisons de bomber le torse). Cela s’est vu en 1929 et cela se constate à nouveau. Les gens ont juste la mémoire courte.
Montesquieu décrit avec beaucoup de justesse la situation :
« Presque toutes les nations du Monde roulent dans ce cercle : d’abord, elles sont barbares; elles conquièrent, et elles deviennent des nations policées; cette police les agrandit, et elles deviennent des nations polies; la politesse les affloiblit; elles sont conquises et redeviennent barbares : témoin les Grecs et les Romains. »
La boucle est bouclée, quel visionnaire ce Monsieur de Montesquieu, presque aussi bon que Paul Jorion et François Leclerc.
Bruno,
ce matin, à 7h36, tu écrivais : » 800 milliards d’euros à prévoir – et à mettre véritablement (pas de simples garanties), sur la table – pour aidez ces 4 pays : Grèce, Espagne, Portugal et Italie.
Je commence par imaginer ce qui devrait se passer concrètement pour sauver la Grèce.
Concrètement, les Etats membres de la zone euro devraient prêter des milliards d’euros à la Grèce.
Prenons les quatre pays qui devraient prêter le plus à la Grèce :
– 1- L’Allemagne devrait prêter à la Grèce 27,92 % du prêt total.
– 2- La France devrait prêter à la Grèce 20,97 % du prêt total. Je vous rappelle que la France est déjà surendettée. Je vous rappelle que la dette publique de la France est de 1 500 milliards d’euros.
– 3- L’Italie devrait prêter à la Grèce 18,42 % du prêt total. Je vous rappelle que l’Italie est déjà surendettée.
– 4- L’Espagne devrait prêter à la Grèce 12,24 % du prêt total. Je vous rappelle que l’Espagne est déjà surendettée.
Le mécanisme de secours serait le suivant :
– Les Etats européens déjà surendettés emprunteraient sur les marchés internationaux des dizaines de milliards d’euros supplémentaires.
– Ensuite, ils re-prêteraient ces sommes à la Grèce.
– Enfin, ils ne reverraient jamais ces sommes car la Grèce ne pourrait jamais les rembourser.
Cette folie a un nom : ça s’appelle un suicide collectif.
Et après ?
Ben, après, il faudrait faire la même chose pour secourir l’Italie.
Et après ?
Ben, après, il faudrait faire la même chose pour secourir l’Irlande.
Et après ?
Ben, après, il faudrait faire la même chose pour secourir le Portugal.
Et après ?
Ben, après, il faudrait faire la même chose pour secourir l’Espagne.
Conclusion : des Etats déjà surendettés ne peuvent pas se surendetter encore plus pour secourir des Etats en faillite.
Et le Fémi, BA, on l’oublie..???
Regarde l’Islande, et reviens me voir 😉
@ F. Leclerc
J’apprécie beaucoup vos commentaires qui me paraissent très objectifs sur le « journal de la crise ».
D’autant plus que ceux-ci me conduisent à des conclusions souvent différentes voire en contradiction sur les solutions que vous préconisez.
@eole
Vous appréciez les éclairages de F. Leclerc mais proposeriez, sur ces mêmes constats, des solutions contradictoires. Pourriez vous en exposer deux ou trois ? Merci d’avance.
Rien ni personne ne vous interdit de les exposer !
J’expose régulièrement mon point de vue sur ce blog. Je ne crois pas cependant avoir les capacités pour rédiger un billet de fond du niveau de ceux que j’y lis…