Une charte « Blog de Paul Jorion » pour les entreprises

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Hier après-midi, je discutais quelque part en France de l’avenir de la région avec les représentants locaux de la Chambre de Commerce et d’Industrie. Il était question du genre d’industries qu’il serait bon de voir éclore mais aussi de l’image écornée de l’industrie locale auprès de la population en termes d’emploi – le nombre d’emplois, et leur qualité. Trop de mauvais sentiments, trop d’espérances déçues.

J’écoutais essentiellement. C’est sur le chemin du retour que les idées ont commencé à germer.

Nous avons évoqué ici le mois dernier, la nécessité de passer à la phase constructive, je concluais mon billet en écrivant : « Il nous faut reconstruire. Aucun pouvoir en place ne nous aidera : le déclin, la décadence sont inscrits comme principes dans leurs tables de la Loi. Nous devrons le faire seuls ». Il n’est pas pour autant possible de tout reconstruire tout partout : comme le disait un commentateur ce matin, trop d’argent est en jeu pour qu’on nous laisse faire sans nous tomber dessus à bras raccourcis. Mais on peut tenter d’infléchir.

Et ce qui m’est venu à l’esprit, c’est une sorte de label « Blog de Paul Jorion » – il vaudrait mieux dire « charte » (merci Julien) – pour les entreprises. Celles qui souscriraient aux principes obtiendraient le label. Quitte pour les régions, les villes, les « zones », de devenir alors les fers de lance de cette nouvelle perspective, cette nouvelle manière de travailler et de partager la richesse produite.

Parce que – il faut bien le dire – si l’image de l’industrie est écornée dans les « petits pays », ce n’est pas sans bonne raison : si la piraterie est aujourd’hui cantonnée à quelques mers du globe, elle connaît toujours de beaux jours dans le domaine de l’entreprise.

Je me contente pour le moment de lancer la discussion sur ce que devrait être un carnet des charges, j’esquisse quelques pistes. Il ne faut pas faire trop long car comme le « financial overhaul » américain vient de le rappeler une fois de plus, l’enfer est pavé de bonnes intentions et le diable est dans les détails.

Voici un squelette. Je compte sur vous pour l’étoffer et/ou le mettre en pièces.

1) Les salariés sont des partenaires a part entière dans la répartition de la richesse créée par l’entreprise, pas des « coûts de production » qu’il s’agit de réduire au maximum. L’entreprise prend au sérieux le fait que c’est le travail qui produit la marchandise ou le service, pas le génie spéculatif de ses dirigeants ou de ses investisseurs. Les gains de productivité bénéficient aux travailleurs. Un salarié remplacé par un robot reçoit une partie de la richesse créée par le robot.

2) L’entreprise est axée sur l’autofinancement. On ne distribue pas toute la richesse créée en dividendes pour les actionnaires et en bonus pour les patrons – pour devoir ensuite emprunter l’argent nécessaire pour faire tourner la boîte !

3) Interdiction des stock-options. Pas de court-termisme de spéculation boursière pour les dirigeants de l’entreprise mais une visée à long terme de son avenir. Le dirigeant est un « entrepreneur », pas la personne chargée de créer une bulle financière et de filer ensuite avec la caisse, quand la compagnie se krache. Il est là pour exercer une activité qui – pour utiliser les termes de Lord Adair Turner – présente « une utilité d’un point de vue social ».

4) Démilitarisation de la structure de décision de l’entreprise. Quel est le nombre adéquat de niveaux hiérarchiques dans l’entreprise : deux ou trois ? Les influences latérales sont les meilleures.

5) Entreprises propres : pas de déchets intraitables ou non-traités.

6) Entreprises vertueuses : pas de firmes d’armement, pas de compagnies de mercenaires. On n’est pas là pour massacrer ou se faire massacrer.

(Très court) etc.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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190 réponses à “Une charte « Blog de Paul Jorion » pour les entreprises”

  1. Avatar de Thomaldrin

    Bonjour monsieur Jorion,
    c’est la premiere fois que je m’exprime ici sauf erreur, je suis tres heureux de pouvoir vous montrer en exemple pour expliquer que tous les gens ne sont pas dupe de la situation cataclysmique du systeme financier actuel.

    Concernant la proposition que vous emettez pour moraliser le domaine de l’entreprise, je me permet, du haut de mes 20 années d’activité salariale qui m’a confirmé ce qui suit, que la vertue recherchée dans votre proposition, est conditionnée par une forme de management qui s’apparente actuellement en france a du sabotage.
    sans tenir compte de ce management, toute volonté louable n’aura pas forcement beaucoup de chance de reussite.

    je laisse la parole a quelqu’un qui a laissé un post depuis quelques annees sur un forum et qui resume ce que j’ai mis 20 ans a constater au travers des dizaines de sociétés dans lesquels j’ai travaillé.
    cordialement
    Thom

    le texte:
    source:http://forum.actufinance.fr/lois-de-management-des-entreprises-post-interdit-au-moins-de-30-ans-P11652/

    « JBH »
    Nouveau

    Jun 25, 2003, 10:13 AM

    Message N°1 sur 1 (Vu 5454 fois)

    Lois de management des entreprises (post interdit au moins de 30 ans) Ne peut pas Poster
    Au commencement, en 1969, c’était Laurence J. Peter qui énonça pour la
    première fois son fameux principe :  » Dans une hiérarchie, chaque employé
    tend à s’élever jusqu’à son niveau d’incompétence  » déclarant par la même
    occasion, et sans modestie, vouloir fonder une nouvelle science : la  »
    hiérarchologie  » ou  » science de l’incompétence au travail « .

    Les constatations sur lesquelles se fondait Peter étaient les suivantes :
    dans une organisation quelconque, si quelqu’un fait bien son travail, on lui
    confie une tâche plus complexe. S’il s’en acquitte correctement, on lui
    accordera une nouvelle promotion. Et ainsi de suite jusqu’au jour où il
    décrochera un poste au-dessus de ses capacités. Où il restera indéfiniment.

    Le principe de Peter a deux importants corollaires. D’abord, dans une
    organisation, le travail est réalisé par ceux qui n’ont pas encore atteint
    leur niveau d’incompétence. Ensuite, un salarié qualifié et efficace consent
    rarement à demeurer longtemps à son niveau de compétence. Il va tout faire
    pour se hisser jusqu’au niveau où il ne sera plus bon à rien !

    De ce principe est née ce qu’on appelle la Variante de Dilbert. Dilbert,
    vous connaissez ? C’est l’anti- héros de cette BD best-seller, où le monde
    de l’entreprise marche sur la tête. Scott Adams, son papa, n’est jamais
    resté assez longtemps dans une entreprise pour devenir franchement
    incompétent. Pourtant, en la matière, il en connaît un rayon. Il a ainsi
    remarqué que les entreprises avaient trouvé la parade au principe de Peter :
     » Les entreprises affectent les incompétents là où ils feront le moins de
    dégâts : aux postes de direction pour les empêcher de faire trop de dégâts
    sur le terrain « .

    De là est née La loi de Parkinson (rien à voir avec la maladie du même nom)
    citée dans l’  » Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu  » d’Edmond Wells:

     » Plus une entreprise grandit, plus elle engage des médiocres surpayés.
    Pourquoi ? Tout simplement parce que les cadres en place – arrivés au sommet
    selon le principe de médiocrité ascensionnelle décrit par Peter- n’aiment
    pas qu’on leur fasse de l’ombre et veulent éviter la concurrence. La
    meilleure manière de ne pas risquer d’affronter de rivaux dangereux c’est
    encore d’engager des incompétents. Du coup, les incompétents restent entre
    eux. La meilleure manière de leur ôter toute volonté de faire des vagues est
    de les surpayer. Ainsi les castes dirigeantes sont-elles assurées d’une
    tranquillité permanente.

    Selon la loi de Parkinson, une entreprise a donc intérêt à se débarrasser de
    ses éléments dynamiques peu payés pour les remplacés par des léthargiques
    surpayés au nom de la tranquillité générale mais en réalité pour que les
    castes dirigeantes soient assurées d’une tranquillité permanente.

    De ces principes sont nées des lois bien connues dans le monde de management
    telle la loi de Goldin :  » La généralisation de l’incompétence est
    directement proportionnelle à sa hauteur dans la hiérarchie.  » ou celle du
    Management de Vail :  » Dans chaque projet, le travail est sous-traité aux
    niveaux hiérarchiques inférieurs.  » ou encore celle de Conway :  » Dans
    chaque organisation, il y a toujours quelqu’un qui comprend ce qui se passe.
    Cette personne doit être licenciée.  » ou celle de la Distribution
    technico-hiérarchique  » La compétence technique de toute personne est
    inversement proportionnelle à son niveau hiérarchique « . etc. etc..

    Ces principes sont parfaitement valables en France où, pour un poste de
    responsabilité, j’ai remarqué qu’entre un compétent et un médiocre on hésite
    pas une seconde.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Effectivement.

      Mais j’ai aussi remarqué depuis 20 ans que les cadres, fonction géniale coincée entre le marteau et l’enclume, était devenus non plus l’équipe de confiance du PDG, mais de simples pions qui servaient de fusibles.
      Conséquence amusante, j’ai toujours de plus en plus passé mon temps à rechercher une personne qui osait prendre la responsabilité de négocier avec moi… (sans grosseur de tête, je suis acheteur, donc, dangereux)(ce qui est parfaitement faux quand on me connait..)
      Hé oui.. la valeur « travail » n’est plus ce qu’elle était… Mieux vaut être rentier.

    2. Avatar de L'enfoiré

      Yvan,
      Rentier ou se faire sponsorisé.
      Demandez à De Kersauson, il aura des techniques à vous divulguer.
      🙂

    3. Avatar de quid34
      quid34

      @yvan
      Et un fusible se fout de l’entreprise sur le long terme, car il aura été viré avant ! donc il maximise le court terme et serre les fesses…

  2. Avatar de romain
    romain

    autre point important (qui rejoint les points 1 et 3 sur la repartition des richesses):

    le plus haut salaire de l’entreprise ne doit pas exceder X fois le montant du salaire (a temps complet) le plus bas de l’entreprise. Un « petit » X=80 serait deja tres bien.

    1. Avatar de phimouk
      phimouk

      Je pense que vouloir conserver des salaires extravaguant et une idiotie
      Avez vous réfléchis X80 1200X80=96000 soit 6.6 ans de smic soit au bout d un an 79 ans de smic
      En quoi les plus hauts salaires doivent être l équivalent de deux vie de travail du plus petit salaire
      Avec ce genre de raisonnement on change rien a la cupidité et a l accaparement et au système
      Un haut salaire travaille comme 80 bas salaires
      Un raisonnement simple X5 pour haut salaires donc 75 bas salaires en plus donc amélioration de la productivité et qualité
      Mais c est trop révolutionnaire et beaucoup ici raisonne en se disant comment profiter du gâteau en gardant des parts suffisantes

  3. Avatar de Diogene 2 Synapses
    Diogene 2 Synapses

    Moi je verrai bien, un principe limitateur universel du salaire (+primes c’est à voir comment les gerer) qui serait un multiplicateur du salaire le plus faible de l’entreprise et la taille de celle ci (plus elle est grosse plus y a de responsabilités)

    En d autres termes le salaire max serait indexé sur le salaire min en fonction de la taille de l’entreprise qui déterminera ce multiplicateur

    si un patron veut s augmenter alors qu’il a atteint le plafond, il n’aura d autre choix d augmenter tout ses salariés (au moins les plus bas) 🙂

    1. Avatar de quid34
      quid34

      Ou de virer tout les bas salaires en sous-traitant ?

    2. Avatar de L'enfoiré

      Diogène,
      Je crois que vous ne connaissez pas les « midpoints »

  4. Avatar de Philémon
    Philémon

    D’accord pour les grandes sociétés , leurs conseils d’administration et les dirigeants qu’ils nomment . Par contre , les petites entreprises ne méritent pas tant de hargne . Elles ont besoin d’un vrai dirigeant parceque la co-gestion n’a jamais marché et ne fonctionnera jamais dans une petite structure à taille humaine . J’ai connu une époque où les dirigeants étaient responsables sur tous leurs biens ( sociétés en commandite par actions ) , ce qui leur otait toute envie de spéculer , sauf quelques fadas qui finissaient tous sur la paille .

  5. Avatar de JIEL
    JIEL

    Avec les 5 règles de F. Leclerc, les 6 propositions de P.Jorion et ci-dessous, il y a de quoi faire…

    Les entrepreneurs et les entreprises colibris
    « Entre un monde qui décline et un autre à construire, se trouve une transition qu’il ne faut pas gâcher par notre inertie. »
    Pierre Rabhi

    Plus que jamais, nous avons la conviction qu’il est fondamental de décloisonner nos actions et de permettre la coopération de citoyens, d’entrepreneurs, et d’élus.

    http://www.colibris-lemouvement.org/index.php/TH/Pages-classiques/entrepreneurs-colibris

  6. Avatar de François
    François

    J’ai signé le MBA OATH dès sa publication, courant 2009. (http://mbaoath.org/)

    Un tel serment est porteur. Je le relis souvent. J’agis en conséquence. Les résultats positifs sont certains.
    A chaque décideurs de trouver en pratique ce qu’il peut et doit faire pour respecter son serment.

    Je suis convaincu qu’une charte ou un serment de ce type, « adapté » aux idées de Pol Jorion peut avoir un impact majeur sur la conduite des entreprises.

    Prêter serment n’est pas innocent ! Essayez !

    Je crois beaucoup plus à l’efficacité de la somme d’initiatives individuelles qu’au poids d’une norme collective imposée.

  7. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    « Nous autres, civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles. »

    Paul Valéry

    http://www.paperblog.fr/1779065/les-civilisations-sont-mortelles-paul-valery-la-notre-est-moribonde/

    Tous les matins, FC consacre une « grande traversé » à Fernand Braudel

  8. Avatar de L'enfoiré

    Etoffer ou mettre en pièce?

    Décidément, comme je l’avais lu et résumé nous sommes vraiment dans le temps des utopies.
    1. « Un salarié remplacé par un robot reçoit une partie de la richesse créée par le robot. »
    C’est exactement cela qui ne s’est pas fait. Les robots ne sont pas un problème pour effacer tous les travaux répétitifs, mais ils allaient réduire d’office la main d’oeuvre. On n’en a tenu aucun compte.
    Réduire les couts de production? Mais jusqu’où, jusqu’à contrecarrer le plan de son concurrent?
    Le concurrent qui peut avoir des règles de productions totalement différentes, des niveaux de vie inférieurs. Concurrence déloyale des états eux-mêmes. Dévalorisation et trouver le plancher par nivellement par le bas…
    2. L’autofinancement? C’est bien beau quand on a déjà quelques années derrière soi, mais quand on débute?
    3. Les stock-options pour motiver ne sont pas mauvaises. C’est la réalisation qui l’a été.
    Faire participer en collaborateurs, les travailleurs.
    4. Les niveau de hiérarchies? 2 ou 3. Je crois que vous êtes bien en dessous de la vérité dans les multinationales que vous connaissez. En plus la hiérarchie ne connait pas ses équipes. Plus les budgets de voyages pour faire leur « joyeuse entrée ».
    5. Entreprises propres…. Les déchets n’y sont pour rien. Ils sont sous-traités. La sous-traitance en tout. Relisez mon texte sur Carrefour
    6. Vertueuses? Les travailleurs font partie des mercenaires. Tuer le concurrent ou être tuer avec un bon benchmark pour en décider si ce n’est grâce à de vertueux échanges de « bons procédés ».

    Cher Paul, reprenez la voiture et continuer à penser. J’aime…

    1. Avatar de Senec
      Senec

      Il y a plus de situations différentes que vous pensez à propos des robots.

    2. Avatar de quid34
      quid34

      Et si les robots ne remplacent personne ?

    3. Avatar de L'enfoiré

      Senec,

      « Il y a plus de situations différentes que vous pensez à propos des robots. »

      Tout à fait. Je parle de cybernétique, mais il y a tous les processus automatiques et l’informatique qui a supprimé des jobs, qui en a créé d’autres avant de les supprimer à leur tour.

    4. Avatar de L'enfoiré

      Quid34,

      « Et si les robots ne remplacent personne ? »
      Là, je crois que vous rêver.
      Je connais trop bien la situation. Dès qu’il y a une coupure informatique dans une entreprise, c’est l’arrêt complet et le chômage technique de toute l’entreprise.

  9. Avatar de CM
    CM

    Bien que peu actif je suis quotidiennement les travaux du blog.
    Cette idée est très bonne mais il me semble qu’il faudrait la reformuler plus simplement et surtout sans ambiguïté.
    Sinon, cela risque de donner les mêmes résultats que les Chartes et autres codes de bonne conduite de l’UP, CGPME, CJD etc…. qui proclament toutes de grands principes louables (l’homme au coeur de l’économie, valorisation de l ‘humain dans la performance globale de l’entreprise…). Je distingue 3 thèmes simples :

    1) l’entreprise acteur de la vie (pas seulement économique) d’une communauté (pas seulement d’un territoire) : cela signifie développement durable, participation à la satisfaction des besoins humains (dont celui de travailler ou de créer de la richesse parmi d’autres), lutte contre les discriminations, effort de formation professionnelle réel (id est au-delà des obligations légales), effort systématique en R&D…

    concrètement : une entreprise engagée dans des démarches collectives locales ou nationales, une entreprise non polluante (point 5)n une entreprise engagée sur le long terme (pt 3), refusant l’évasion fiscale ou de cotisations sociales ou l’optimisation illégitime…

    2) l’entreprise, lieu de valeurs : cela vise aussi bien la nature de l’activité (pt 6), la méthode de management (pt 1), la méthode de décision (pt 4)… reste à définir ces valeurs de la manière la plus simple et la plus claire possible (tout le monde voit ce dont il est question mais pour le mettre en phrase c’est une autre histoire).

    concrètement : exclure certaines activités (pas seulement l’armement, mais aussi les activités reposant sur les défauts et travers humains, tels que le tabac, l’alcool, la publicité, la téléréalité…pourquoi pas ?).

    3) l’entreprise structurée en fonction de ses principes : à priori la condition d’être possédée à plus de 70 % par ses dirigeants effectifs et/ou ses salariés actifs (et non des investisseurs actionnaires) est une condtion de nature à assurer le long terme (pt 3) et la valorisation du travail (pt 1), de même les structures de décision (pt 4) et l’autofinancement (pt 2) entrent dans ce cadre, comme l’instauration de représentants du personnel (même en deça des seuils légaux), d’un intéressement et d’une participation aux résultats de l’entreprise (même en deça du seuil des 50 salariés – c’est bien plus fréquent dans les PME que ce que l’on croit et pas seulement pour l’exonération fiscale et sociale, qui se réduit d’ailleurs)…

    Qu’en pensez-vous ?

    Reste à mettre en musique tout cela (détails, seuils…).

    CM

    1. Avatar de VB
      VB

      Bonjour,

      Vos propositions devraient être mise en musique dans le même temps que sont revisités les relations entretenues par les différents acteurs de l’entreprise : direction, « force exécutante » et les apporteurs de capitaux (financement). Il y a encore ici une problématique de moralité, mais il y a également une problématique de mise en œuvre de la moralité, ce qui s’entend de l’organisation institutionnelle au sein de l’entreprise.

      D’une part, le management (direction) devrait être strictement guidé par « l’intérêt de l’entreprise » et non l’intérêt personnel des individus en question ; d’autre part, les apporteurs de capitaux ne devraient jamais intervenir dans la direction de l’entreprise, accepter le contraire équivaut à s’engager sur la pente très glissante du mélange des genres préjudiciables à tous ainsi qu’à l’entreprise en tant que telle. En troisième et dernier lieu, les besoins, nécessités et difficultés des « forces exécutantes » doivent être intégrés dans les paramètre de la direction mais ne doivent pas non plus devenir des organes prétendant régir la politique de l’entreprise : chacun son rôle, à peine, encore une fois, de mélanger dangereusement les genres au préjudices de tous.

      Je suggère également de supprimer autant que faire se peut les échelons intermédiaires et plutôt néfastes de l’entreprise que sont les « ressources humaines » ; les opérationnels sont forts capables de gérer eux-mêmes les besoins qu’ils ont et d’embaucher les personnes qui semblent leur convenir en fonction de leurs besoins, et non en fonction de « données objectivées » prétendument relayées par CV conventionnels sur la forme (force du marché oblige) et plus ou moins fantaisistes sur le fond (la créativité de chacun trouve quand même à s’exprimer !), graphologies et autres pipoteries (j’en passe et des meilleures).

      Je situe toutes ces caractéristiques nouvelles dans le cadre de PME, sans prise en compte des très grosses entreprises et multinationales qui ont des objectifs et des caractéristiques différentes ; qu’il serait intéressant d’observer de plus près d’ailleurs.

      Encore une fois, je ne prétends aucunement à la science infuse mais au pragmatisme.

      Cordialement,

  10. Avatar de Betov
    Betov

    Je propose à Paul Jorion de fixer dès maintenant la principale chose: Le coût d’accès au label portant son nom.

    Je propose une taxe collaborative de 0,32% sur le chiffre d’affaire, taxe ouvrant droit aux accords dérogatoires sur la participation des salariés (à négocier avec l’état), à l’exonération de taxe professionnelle (idem), à l’accompagnement des projets de création, au développements ou restructurations, aux veilles et conseils juridiques, à la conception de formations, aux animation des révisions coopératives, et à l’utilisation des outils financiers spécifiques au mouvement coopératif.

    … parce que je ne manque pas d’humour non plus et que le vent n’est bon que lorsqu’il fait tomber les fruits mûrs.

    http://www.alternatives-economiques.fr/scop-entreprises_fr_art_223_31333.html

  11. Avatar de EOLE
    EOLE

    Merci à Paul Jorion d’avoir introduit ce sujet « propre » à de très nombreux et virulents débats idéologiques sur ce blog. Je ne pousserai pas la flagornerie à encenser un « label » qui porterait (enfin?) son nom ni la contemption à torpiller un louable effort de « moralisation », même s’il me semble un peu vain et utopique sinon démagogique, mais aurait-on eu saint Thomas Moore sans cela?
    L’animation de ce blog par les billets introduits mériterait une intéressante étude… anthropologique.
    La lecture assidue des intervenants m’a permis de me forger une opinion sur les possibilités de sortie de cette crise, plus profonde qu’économique et/ou financière. Je prends ce qui me parait utile et je laisse ce qui me parait idéologique et donc sans nécessité pratique.
    Je trouve dommage que les points de vue divergents mais étayés soient assez systématiquement écartés sinon raillés, parce qu’on ne progresse pas sans véritable contradiction. Mais c’est là toute une problématique généralisée dans la gauche spécifiquement française qui ne se veut pas de gouvernement (on préfère s’y individualiser et se démarquer en opinions divergentes et auto-paralysantes [avoir « raison » tout seul] plutôt qu’essayer de converger vers une possibilité d’action majoritairement admise et qui prenne en compte le fait de ne pouvoir détenir toute la « vérité »).
    Ce qu’ont pu vérifier un peu brutalement Robespierre comme Saint-Just, c’est qu’à voir partout un « ennemi intérieur », on finit par se retrouver l’ennemi de chacun et que tout absolutisme, celui de la monarchie comme celui de la « vertu », est fort mauvais conseiller en politique.

    1. Avatar de L'enfoiré

      Eole,
      Notre journal l’Echo avait un sujet intéressant aujourd’hui.
      Titre « Nous avons tiré de fausses leçons ».
      On touche à l’anthropologie, la psychologie, ce qui devrait plaire à Paul.

    2. Avatar de EOLE
      EOLE

      @ l’enfoiré

      Pas trouvé.

    3. Avatar de L'enfoiré

      Eole,
      Cela se trouvait au milieu du journal du jour.
      Un résumé?
      Paul Seabright relevait 3 constatations et une conclusion originale:
      1. La panique des déposants n’a pas été les seuls à paniquer, les banques aussi.
      2. La confiance s’est perdue entre banques ce qui a précipiter les crises financières.
      3. Vendre en surévaluant les prix en permanence ne pouvait continuer

      Les neurosciences viennent à la rescousse et remarquent.
      Il est impossible de se chatouiller soi-même. On anticipe la sensation de chatouillement. Pour éprouver le chatouillement, il faut un interface qui agit sans prévenir.
      De même on ne peut s’enrichir à soi, en vase clos, tout seul.
      Ce que le vendeur estime avoir fait une bonne affaire, c’est que l’acheteur l’a été à son détriment.
      L’image de la confiance mal aiguillée: on n’utilise pas un extincteur pour éloigner des voleurs.

  12. Avatar de SIP
    SIP

    Afin de favoriser les entreprise respectant cette charte, je propose d’ajouter 20%de TVA sur les produits et les services des entreprises ne respectant pas le charte.

  13. Avatar de Benoit Debray

    C’est une très bonne idée.
    Je trouve que les points 2 et 3 devraient être précisés.

    2) « L’entreprise est axée sur l’autofinancement. On ne distribue pas toute la richesse créée en dividendes pour les actionnaires et en bonus pour les patrons.  »
    Ce point concerne en fait la politique de distribution des dividendes. Le terme « autofinancement » est trop restrictif s’il empêche l’entreprise d’acquérir les ressources financières dont elle a besoin pour se développer. Beaucoup d’entreprises sont sous capitalisée et n’ont pas accès aux ressources financières dont elles pourraient faire un usage utile.

    3) « Interdiction des stock-options. Pas de court-termisme de spéculation boursière pour les dirigeants de l’entreprise mais une visée à long terme de son avenir. »
    Il n’ y a spéculation boursière que pour des sociétés cotées or il me semble que la majorité des entreprises qui seraient concernés par la charte ne le seront jamais. Il est important de développer un actionnariat stable (long terme) et dynamique pour une société non cotée. Parmi les moyens utilisés, un des plus efficace est que les personnes qui y travaillent souhaitent et aient la possibilité de devenir actionnaire. Différents dispositifs peuvent être utilisés (pas forcément des stock options).

    1. Avatar de L'enfoiré

      Benoit,
      « …y travaillent souhaitent et aient la possibilité de devenir actionnaire.  »
      Vous pouvez toujours le devenir en achetant au cours du jour.
      Il fut un temps où notre société a permis par prélèvement automatique du salaire, avec un subtil calcul favorable à l’employer légèrement en retrait.
      Jeu de dupes, tout de même.
      La société l’a supprimé quand les affaires n’allaient plus assez bien et que les cours avaient baissés le mois d’après.
      Pas tellement de différences avec les stock options.

    2. Avatar de Benoit Debray

      @l’enfoiré,
      je suis d’accord mais mon propos visait les sociétés non cotées pour lesquelles il me semble très important que tout ou partie de son capital puisse être acquis par les personnes qui y travaillent.

  14. Avatar de dissy
    dissy

    Je propose une agence de notation ‘blog p jorion’ qui accompagnera ces entreprises citoyennes…juste au cas ou elles auraient envie de quitter le droit chemin …on va
    enfin pouvoir upgrader ou downgrader certains..le pied!! La note BPJ AAA +++ sera
    le maximum possible.
    Une agence de notation citoyenne bien entendu !!Ca nous changera des autres…

  15. Avatar de Patrick J.
    Patrick J.

    Je n’ai pas encore lu les commentaires, je ne sais pas si ça a été proposé, mais il faut aussi que les entreprises qui exploitent des ressources naturelles COMPENSENT ce qu’elles prélèvent sur la nature. Un cas simple : une papèterie replantera des arbres si elle en coupe pour faire son papier.

    Après, lorsqu’une entreprise décide de s’en aller, il faut, sur le principe des pique-niqueurs, laisser l’endroit au moins aussi propre que lorsqu’elle s’est installée : au niveau des ressources naturelles, évidemment, mais aussi au niveau social : lorsqu’il y a des plans de licenciement, il faut bien évidemment proposer des formations aux gens ou des possibilités de reclassement à coté ou ailleurs.

    Alors oui, effectivement, c’est facile a dire, facile a écrire, mais moins facile à faire…

    1. Avatar de L'enfoiré

      Patrick,
      N’est-ce pas ceci? Le droit à payer pour polluer? Mais, cela devient un véritable marché en lui-même.

  16. Avatar de fixing
    fixing

    7-. Les titres de ces entreprises seront cotés au fixing hebdomadaire, voire mensuel ; les ventes à découvert ne peuvent se faire qu’après avoir emprunté les titres nécessaires, et en avoir été livré, auprès d’actionnaires consentants.

  17. Avatar de Antibes
    Antibes

    Pourquoi ne pas également donner un « label » à des représentants politiques?

  18. Avatar de Génissel Samuel
    Génissel Samuel

    pragmatisme, faut un logo visible (tant qu’a faire sur les factures, voiture de fonction entrer de l’établissement et évidement produit) mais ce serait un gros progrès par rapport au made in France, ou nos emplettes sont nos emplois

  19. Avatar de demobilier
    demobilier

    Avant de se lancer dans une charte contraignante pour les entreprises qui a toutes les chances de n’être adopté qu’en façade, il faudrait évaluer les contraintes externes que supporte une entreprise et qui bloqueront forcément la mise en pratique de la charte.
    Les entreprises sont interdépendantes. Le client de l’une est le fournisseur de l’autre.
    Soit la charte est appliquée par toutes, soit elle sera perçue comme un frein à la compétitivité et sera rejetée.

    Le modèle actuel (marchand, capitaliste) n’autorise que des adaptations à la marge.

    ps : je me fait l’avocat du diable mais c’est pour la bonne cause…

    1. Avatar de Paul Jorion

      Le diable représente donc la bonne cause ? Vous vous trahissez…

    2. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @demobilier

      Dès lors que vous employiez le terme de « compétitivité », vous vous placez dans un référentiel d’idées qui n’est pas celui auquel se rattache se billet, me semble-t-il. C’est une notion qui appartient à l’ancien monde, précisément celui qu’on entend remplacer ici.

      Les outils créés dans un référentiel donné ne sont valables que dans celui-ci, comme quand on veut faire de la physique relativiste, on ne se limite pas aux théories de Newton.

    3. Avatar de Moi
      Moi

      @demobilier: Il faut d’abord démontrer qu’une entreprise répondant à cette charte serait moins compétitive.

    4. Avatar de Benoit Debray

      je ne sais pas si c’est pour « la bonne cause » ou non mais on peut imaginer un cas de figure où la charte peut constituer un avantage concurrentiel pour l’entreprise qui la détient. Comme toujours le diable est dans les détails …

  20. Avatar de step
    step

    les chartes non contraignantes sont les lois sans sanctions… elles ne concernent que les gogos qui y croient (mon patron en lisant ce texte – et il est pas si mal, comme patron).

  21. Avatar de demobilier
    demobilier

    Pour faire suite à mon message précédent, une solution serait que les entreprises respectueuses de la charte (donc « handicapées » par ses contraintes dans le marché actuel) forment un réseau et ne travaillent qu’ensemble. Cela nécessite aussi que les consommateurs (clients finaux) adhèrent à cette charte et achètent à ces entreprises.

    Bref, on serait dans un système parallèle qui s’il convient pourrait se développer et « prendre des parts de marché » au système actuel.

  22. Twitter Trackbacks…

  23. Avatar de izarn
    izarn

    Si la capitalisme financier est ancien, sa critique et les solutions alternatives sont aussi anciennes.
    C’est bien que ce blog reprenne sans le dire l’analayse de Karl Marx. Faut pas affoler le pékin.
    En effet les murs et les machines d’une entreprise en terme boursier ne valent rien.
    Quand une entreprise s’arrete, son cours vaut zéro. Sa valeur d’échange vaut zéro.
    Ce qui prouve de manière éclatante que la valeur d’une entreprise est considérée par la finance provenir à 100% des gens qui y travaillent, et non pas de ceux qui ne possedent que les murs: Les capitalistes, ces fameux investisseurs aprés qui courrent meme les socialistes…

    La délocalisation est une démonstration que la créativité des prolétaires leur a été volée, pour etre re-exploitée en Chine dans un systéme totalitaire…Avec en plus l’interdiction faite au prolétaires de se servir au chomage de leur savoir et de reconstruire une entreprise, cela étant de manière incroyable condiséré comme du vol!
    Le libéralisme économique n’est donc qu’une propagande spoliatrice anti-prolétaire et non un systeme valable en déroute.

    Les capitalistes n’auraient sinon droit sinon qu’a un modeste loyer, et certainement pas le droit de posseder le savoir et la connaissance des prolétaires, qui font en fait les 100% de leur richesse.
    Les réformes sont extremement simples:
    Il suffit de considerer que le travail appartient à celui qui l’execute, et non pas à celui qui possede bureau machines outils et ordinateurs, pour que tout le capitalisme s’écroule lentement.(Ainsi que les Etats totalitaires: Sakharov disait que l’URSS n’était qu’une entreprise capitaliste dirigée par le PCUS)

    Cette thése est en fait un des fondement des SCOP: Il n’y a pas de capital autre que le travail, et non pas les murs. Ainsi une SCOP ne peut etre vendue, ni bien sur etre cotée en bourse. Si une SCOP s’arrete, elle ne revends que les murs, c’est à dire pas grand chose. Philosphiquement cela veut dire que le travail fait partie integrante de l’etre humain, et ne peut en aucun etre l’objet d’échange ni etre vendu. La « valeur » travail est purement humaine, non d’orde commercial ni spéculatif. C’est à dire éthique.
    Ce que réfute par contre le capitalisme: Ainsi Le « marché » du travail= Le marché aux esclaves dans ce système.

    Seuls les objets produits devraient etre échangés et vendus.
    Kolossale difference!
    Comme le concept du capital travail n’existe plus, il n’y aucune raison de se le repartir selon des droits de propriétés, c’est à dire des actions. Ca n’a plus aucun sens.
    En d’autre terme dans la SCOP reigne une réelle démocratie du travail: Un travailleur, de l’ouvrier au patron égale une voix.
    En démocratie on considere que la voix d’un citoyen pauvre est la meme que celui d’un riche.
    L’Etat n’a pas plus d’égard envers celui qui paie beaucoup d’impots, qu’envers celui qui n’en paie pas. Le fascisme capitalisme tends à favoriser le riche et lui donner plus de pouvoir: Les boucliers fiscaux sont d’ordre anti-démocratiques. La non redistribution se base sur le vol et non sur une quelconque morale fallacieuse. Proudhon: »La propriété(du travail des autres) c’est le vol; »
    Inutilte de dire que la propriété d’Etat ou Municipale c’est aussi du vol, si elle sert de valeur d’échange, sinon c’est la justification des systémes totalitaires, fascismes rouges ou noirs.
    A l’interieur d’une SCOP le partage des bénefices se fait selon un consensus qui est d’ordre éthique et social et nom pas sur le concept de propriété. Cela ne veut pas dire que c’est le meilleur des mondes, mais en tous cas, c’est certainement moins pire…

    La capitalisme déclare que tout se vends, c’est a dire que tout peut etre échangé, meme l’etre humain. Meme les Etats sont cotés en bourse désormais, par l’intermedaire de leur dettes…
    Cela ne devrait meme pas exister, et un organisme comme le FMI devrait etre aboli.
    Il suffirait de dire que tous les Etats souverains ont la légitimité absolue de ne pas payer leurs dettes, pour l’excellente raison qu’ils ne sont pas vendables, pas plus que leur peuple, ni leur travail.
    S’il y a speculation sur les Etats, c’est parceque la finance considere qu’ils sont vendables et dirigés par des vendus.
    Cette triste réalité anti-démocratique, bafouant les valeurs républicaines, devrait réveiller la conscience humaine.
    Si le systeme économique actuel s’écroule, c’est qu’il est dirigés par des voleurs, dont Stiglitz démontre leur seule éthique: La cupidité.

    1. Avatar de EOLE
      EOLE

      Les SCOP c’est très bien à petite èchelle. A plus de 200 salariés on voit des SCOP de 50 coopérateurs exploiter les 150 autres salariés. Cherchez et vous trouverez facilement les noms et les exemples…
      Au delà de 50 salariés tout serait donc du vent?… On voit bien pourquoi les utopistes de ce blog prônent les petites entreprises et les petites unités. Mais les activités humaines ont depuis bien longtemps dépassé le stade de la gestion tribale au grand dommage de la vision étroite que certains d’entre nous ont de la « vertu ».
      Vous avez le choix entre la grande société à multiples niveaux hiérarchiques internes et la grande société à multiples niveaux hiérarchisés de « filiales » externes (associations, entreprises, communes, etc.) toute auto-gérées comme des tribus. Tous les intermédiaires restent possibles, mais à 7 milliards, il vous sera un peu difficile de ne pas accepter quelques niveaux de hiérarchie, quels qu’ils soient, et qui ne seront jamais « démocratiques » à vos yeux.
      Désolé de souffler sur les illusions…

  24. Avatar de El JEm
    El JEm

    bonjour à tous,

    je suis pour le moins très dubitatif sur cette idée de charte/label, pour différentes raisons évoquées par d’autres : contournements, inadéquation avec la diversité des situations (on s’attaque au Queen Mary II et au pécheur breton au prétexte que ce sont tous deux des bateaux, etc.) mais surtout par la difficulté à définir correctement les critères qui induiront un véritable changement de nature des entreprises (en fait de leur impact dans la vie de tous les jours, pour les salariés, les citoyens, l’environnement, etc.).
    Par ailleurs en tant que très modeste dirigeant de TPE depuis 12 ans, je trouve qu’une grande partie des idées avancées sont certes très sympathiques mais ne me semblent pas applicables : un exemple parmi d’autres, pourquoi éliminer l’armement et pas le nucléaire, les pesticides ou encore l’industrie pharmaceutique (cf. http://www.lesmotsontunsens.com/85-des-nouveaux-medicaments-sont-inefficaces-7766) ou même la finance (lire à ce sujet l’excellent blog de Paul Jorion :-)) qui font tout autant de dégâts = on aurait le droit d’intoxiquer et de laisser mourir de faim, mais pas de tuer violemment ???

    Plutôt que d’essayer de remédier aux multiples conséquences jugées néfastes du système, je pense qu’il est nécessaire de réfléchir EN AMONT, sur la nature de l’entreprise, la place qu’on lui accorde dans la société, le rôle qu’elle est censée tenir, etc.

    Je ferai le parallèle avec l’idée simple (mais efficace) de Paul Jorion concernant l’interdiction des paris (cf. ses différents textes sur le sujet et encore hier « A propos de l’appel : « L’appétit des spéculateurs aura des conséquences sociales désastreuses ») : une telle idée positionnée EN AMONT, rend inutile de définir les règles ou interdictions pour gérer les multiples problèmes créés EN AVAL.

    1. Avatar de zébu
      zébu

      jeu+oie

    2. Avatar de El JEm
      El JEm

      « zébu dit :
      jeu+oie »

      heu…, là j’ai encore raté une marche.
      jeu+oie = Jeu de l’oie ? Jeu de Loi ????

      mais encore ?

    3. Avatar de zébu
      zébu

      je plussoie.
      j’agréé complètement.

    4. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      Zébu, je me permets d’ajouter ceci i à l’explication. L’ami El JEm n’est pas forcément informé des verbes nés au XXIème siècle du langage SMS !

      Les sages chenus du Quai de Conti vont devoir se lancer dans des querelles de dentiers pour savoir si « +1 » fabrique le verbe plusser, plussoir, plusseoir ou plussoyer (gare aux postillons) :
      —————

      PLUSSER :

      Je plusse
      Tu plusses
      Il plusse
      ….
      Je plussai
      Tu plussas
      Il plussa
      ….
      J’ai plussé
      Tu as plussé
      Il a plussé
      ….
      Plusse !
      —————

      PLUSSOIR :

      Je plussois
      Tu plussois
      Il plussoit
      ….
      Je plussis
      Tu plussis
      Tu plussit
      ….
      J’ai plussé
      Tu as plussé
      Il a plussé
      ….
      Plussois !
      —————

      PLUSSEOIR :

      Je plussieds
      Tu plussieds
      Il plussied
      ….
      Je plussis
      Tu plussis
      Il plussit
      ….
      J’ai plussis
      Tu as plussis
      Il a plussis
      ….
      Plussieds !
      —————

      PLUSSOYER :

      Je plussoie
      Tu plussoies
      Il plussoie
      ….
      Je plussoyai
      Tu plussoyas
      Il plussoya
      ….
      J’ai plussoyé
      Tu as plussoyé
      Il a plussoyé
      ….
      Plussoie !
      —————

      Et que faire du « -1 » qui marque l’opposition à un intervenant : moinsser …moinssoir …moinsseoir …moinssoyer ?

      Et si les normands s’y mettent : plusoumoinsser …plusoumoinssoir …pl …

    5. Avatar de vigneron
      vigneron

      @Jean Luc

      Jolie variation sur le thème « plus oie que canard » ou « cygne noir pour signe en blanc » ou « poli eder pour polyester »… le plussoiement prête à confusion. Comme l’adorable et vaguement surréaliste et en tout cas étrange iloiement du bon (ou mauvais, on s’en fout!) commerçant. « Alors, IL veut quoi le jeune homme? »

      D’ailleurs les experts de Wiki sont très partagés, voire vindicatifs, sur l’étymologie exacte du mot français. Et le virus, ou l’anti-virus, anglo-saxon semble régner également dans cette moderne académie là! Incroyable comme l’identification de l’origine de signifiants pourtant si récents semble poser problème… Les limites de la technologie pour étudier simplement la simple création poétique par le biais technologique.

      Extrait de la page discussion Wiki sur le verbe… ben on sait pas trop comment l’écrire, on va dire le verbe « +1,er, ir, re,… » :

      Amha, je pense que ce mot avant d’être écrit fût transformé par la prononciation de l’anglais: +1 => « plus one ». En phonétique, « plussoine ». Si cette hypothèse est bonne, la version initiale du mot aurait dû être « plussoine », donnant donc du coup le verbe « plussoiner ». Ceci, expliquerai la terminaison en verbe du 1er groupe de son dérivé plussoyer Par commodité le verbe « plussoiner » est devenu « plussoyer », plus sympathique à la prononciation. La terminaison -oyer, n’en déplaise, ne serait donc pas une preuve de l’érudition. Plutôt le même type de « paresse » de la langue qu’avec la version erronée « ils voyent » qu’on entend parfois. Du reste, Je crois que les internautes d’une façon général sont majoritairement d’un niveau d’éducation supérieur à la moyenne, mais cela ne permet en rien de spéculer sur leur niveau de langue écrite sur le web. Je suggère donc « néologisme de l’anglais… »

      Plussoiner… c’était pas mal pourtant cette anglo-francisation.

    6. Avatar de Rosebud1871
      Rosebud1871

      Aux +1,

      Sur le +1 soit dans la configuration hétéronormée en grammaire genrée « plus un » ou « plus une » j’ai cru comprendre que l’ajout +1 modifiait la définition de l’ensemble auquel il appartient.
      Le +1 translittéré ou « plus-un » voir « plus-une » a été une des inventions de Lacan pour mettre au travail des petits groupes. Son coté soutien voire souteneur, était formalisé par le « cartel » constitué de 3 à 5 personnes, quatre pour la juste mesure, regroupées par choix mutuel autour d’un projet de travail.
      Le terme « cartel » lui était venu du terme « cardo » soit le gond. Ces 3, 4 ou 5 s’adjoignaient un « plus un », qui devenait donc le 4ème, 5ème ou 6ème, et qui a fait couler beaucoup d’encre sur sa consistance. Ce « plus-un » devait-il être incarné, présent, absent etc. lors des réunions de travail du « cartel »…Quand eût-il fallu que le +1 eût ouï ?
      Pour changer de la grammaire plussoïte, voici quelques extraits du 13/04/1975 d’interventions de Lacan sur une séance de travail sur le thème « du plus-une et de la mathématique »

      « L’infinitude latente, c’est justement ça qui est le plus-une » […] Il s’agit que chacun s’imagine être responsable du groupe, avoir comme tel, comme lui, à en répondre. […] Il ne s’imagine pas à tort, en plus, puisqu’en fait, ce qui fait nœud borroméen est soumis à cette condition que chacun soit effectivement, et pas simplement imaginairement, ce qui tient tout le groupe. […] Le mathématicien a la mathématique comme symptôme. […] C’est vraiment une question : Est-ce que le symptôme mathématicien est guérissable ? […] Est-ce que vous, vous êtes guéri de la mathématique ? […] il est incontestablement pas libre de ne pas y croire. […] il y a des tas de symptômes sans angoisse. c’est bien en quoi je distingue l’angoisse du symptôme, comme Freud.[…]

    7. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      @ vigneron,

      On ne tranchera donc pas ce soir. A l’origine était le Verbe …et il n’a pas fini de faire son intéressant !

      Avec tous ces « plus », voyez donc ce qui m’arrive à l’esprit au moment d’écrire : … »Ah ! Fallait-il que vous me plussiez »… un vers d’un poème d’Alphonse Allais que vous connaissez vigneron, j’en suis sûr, et qu’un professeur de latin au collège s’était amusé à nous faire apprendre (tous les chemins mènent au romain, n’est-ce pas ?) :

      COMPLAINTE AMOUREUSE

      Oui dès l’instant que je vous vis
      Beauté féroce, vous me plûtes
      De l’amour qu’en vos yeux je pris
      Sur-le-champ vous vous aperçûtes
      Ah ! Fallait-il que vous me plussiez
      Qu’ingénument je vous le dise
      Qu’avec orgueil vous vous tussiez
      Fallait-il que je vous aimasse
      Que vous me désespérassiez
      Et qu’enfin je m’opiniâtrasse
      Et que je vous idolâtrasse
      Pour que vous m’assassinassiez ?

      (Alphonse Allais)

    8. Avatar de zébu
      zébu

      Le délire …
      MDR.

      El Jem s’est barré, c’est sûr !!

      Bande de fous furieux …

    9. Avatar de El JEm
      El JEm

      hello ! (elle est froide)

      non non je suis encore là (mais un peu ailleurs).

      Je continue à réfléchir à comment concrétiser cette idée de principes positionnés en amont.
      Et en fait, je me dis que d’une part de tels principes ne concerneraient surement pas que les entreprises et s’appliqueraient à toutes sortes d’autres activités humaines et d’autre part, je pense que c’est surement une piste déjà explorée par beaucoup, voir même déjà rédigée et discutée.

      Quelqu’un aurait-il une piste pour dénicher ce spistes ?
      (moi je suis plutôt scientifique de formation, donc plutôt inculte).

    10. Avatar de vigneron
      vigneron

      @el jem

      Cette idée de « principe positionné en amont », ça a un nom dans un État de Droit, qui n’a rien de « Naturel », c’est un principe constitutionnel.
      La piste constitutionnaliste donc. Et en l’occurrence, je dirais même constituante!

  25. Avatar de Damien B.
    Damien B.

    Je reprends une idée déjà discutée dans ce blog.
    Pourquoi les salariés ne pourraient-ils pas être inscrits au capital social de la société à la valeur de leur salaire + charges ? Ainsi, ils seraient partenaires à part entière de la richesse produite et éligibles aux dividendes.
    Ceci implique bien entendu une modification des règles comptables…

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Une modification des règles comptables, mais surtout une modification des fondamentaux des sociétés capitalistes.

  26. Avatar de jducac
    jducac

    Sauf erreur de ma part, il semble que personne n’a signalé la nécessité de gagner en compétitivité.
    Or, si grosso modo ce qui est donné en moins à l’actionnaire est donné en plus aux salariés, ca ne changera pas les coûts de la production donc la compétitivité internationale qui est à la base du déclin de la production occidentale. Au passage, cela risque d’inciter les détenteurs du capital à amplifier le transfert de leurs biens vers des cieux plus favorables, comme ils ont commencé à le faire depuis des décennies.

    Tout comme les « produits agricoles bio » sont plus coûteux que les autres, il faut s’attendre à ce que les « produits industriels socio » soient plus coûteux que les autres et que cela ne résolve rien du tout. La parade pourrait consister à pratiquer le protectionnisme pour maintenir l’activité dans le pays ayant joué le socio, mais avec perte substantielle de pouvoir d’achat.
    En effet actuellement, une partie importante du maintien de pouvoir d’achat résulte de ce que, en refusant de l’admettre et de s’y opposer, les acheteurs occidentaux, comme ils sont libres de le faire, préfèrent acheter moins cher les produits fabriqués dans les pires conditions socio et écolo ailleurs.
    Le problème se corse lorsqu’on prend en compte le fait qu’il faudra, tout au moins pour la plupart des pays européen, acheter de l’énergie et des métaux, donc en échange, vendre des produits compétitifs. Il faudra alors réduire les coûts sur quels postes ? La part salaires ou la part actionnaires ?

    En fait, je pense que pour régler le problème il faudrait, comme cela est en train de s’amorcer imperceptiblement et naturellement, arriver à niveler les pouvoirs d’achat et niveaux de vie mondialement.

    Cela implique une baisse des niveaux les plus élevés et une augmentation des plus faibles. Un management mondial serait alors possible, sachant qu’il subsisterait encore le problème de la répartition des richesses dont la plus importante parce que la plus intéressante, l’énergie fossile.

    Les régions les moins pourvues, seront alors comme toujours, tentées d’avoir recours à une autre source de richesse, l’énergie humaine des être les plus faibles.

    Enfin, je constate que vous n’osez pas proposer une fusion, même partielle, du capital et du travail et n’en suis pas surpris car j’admets qu’il n’est pas facile de passer de l’exécration à la considération de ce que l’on a longtemps considéré comme néfaste pour l’humain.

    Pourtant, pour la préservation de la planète qui est notre capital commun, il me semblerait bon pour l’ensemble des hommes y compris les salariés, d’amener chacun à prendre conscience de ce que pour préserver le capital, l’épargne est une saine et bonne pratique. Le travail permet d’accéder au capital par l’épargne et de préserver ainsi les ressources de la planète qui autrement s’épuisent peu à peu dès lors qu’on consomme les fruits du travail.

    Le grand avantage de l’épargne, c’est de constituer une réserve utilisable en cas d’aléas dans l’obtention de revenus, alors qu’autrement, il n’y a bien souvent que le recours à l’endettement.

    Ce dernier est en fait un accélérateur d’épuisement des ressources de la planète et certaines fois, comme actuellement, il est difficile et malsain d’y avoir recours.
    Vous bannissez le recours à l’endettement pour l’entreprise, pourquoi ne pas faire en sorte qu’il en soit de même pour les travailleurs, ce serait le meilleur moyen de les rendre plus responsables en les entraînant à être aussi des gestionnaires au lieu d’être de simples machines à produire et consommer.

    1. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ jducac

      Sauf erreur de ma part, il semble que personne n’a signalé la nécessité de gagner en compétitivité.
      Or, si grosso modo ce qui est donné en moins à l’actionnaire est donné en plus aux salariés, ca ne changera pas les coûts de la production donc la compétitivité internationale qui est à la base du déclin de la production occidentale.

      C’est une drôle de façon de présenter les choses. Il semble qu’avec une autre marque de lunette, certains y voient plus simplement les conséquences d’un dumping social ou fiscal.

      Certainement parce qu’ils n’ont pas dans l’idée d’aligner les conditions de travail en occident avec celle du Vietnam. Ils n’y comprennent probablement rien, me direz-vous…

    2. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @jducac

      cf ceci .

    3. Avatar de Crapaud Rouge

      @jducac : « En effet actuellement, une partie importante du maintien de pouvoir d’achat résulte de ce que, en refusant de l’admettre et de s’y opposer, les acheteurs occidentaux, comme ils sont libres de le faire, préfèrent acheter moins cher les produits fabriqués dans les pires conditions socio et écolo ailleurs. » : une fois n’est pas coutume, je suis d’accord avec vous ! Je sors la bouteille de champ’ !

      Champ’ avalé, il faut dire que je n’avais pas le choix puisque personne ne préfère acheter plus cher. Pour le consommateur, les « conditions socio et écolo » n’ont rien à voir, car il ignore les constituants du prix, ce que nous rappellent chaque année les agriculteurs qui se font bouffer leurs marges par les intermédiaires.

      Donc, mon cher jducac, comme d’hab vous avez raison. Parce que vous n’en finissez pas d’aligner les tautologies comme ma mère fait son tricot.

    4. Avatar de jducac
      jducac

      @ Julien Alexandre dit : 26 août 2010 à 14:10

      Merci d’avoir répondu et pardonnez moi d’insister.

      Je veux bien ne pas avoir les lunettes qu’il faut, mais sans mettre en cause les vôtres, autant que je sache lire dans ce qui est proposé par Paul Jorion rien ne vient contrecarrer le dumping social ou fiscal des pays et entreprises qui n’appliqueraient pas ses propositions.

      Cela m’amène logiquement à redire que les entreprises qui, du fait de leur manque de compétitivité, ne s’en sortent pas actuellement, ne s’en sortiraient pas mieux demain, sauf à instaurer un protectionnisme qui empêcherait aux salariés d’acheter les produits non socio bio produits à l’est ou à en extrême orient ou hors label, ou tout simplement en Allemagne, comme les confitures que j’achète à mon super marché en France.

      Les interventions de ma part qui ne vont pas dans le sens de ce que propose Paul Jorion ou Julien Alexandre ne sont pas à prendre comme des condamnations de ces personnes, mais au contraire, comme des apports positifs à prendre en compte afin d’améliorer les projets proposés en éliminant les failles mises en évidence.

      Comme vous n’apportez pas de contre argument explicite en ce qui concerne ce point faible du projet, parmi d’autres, je veux bien courtoisement admettre qu’il s’agit d’une question de lunettes. Il n’en demeure pas moins que beaucoup de personnes viennent sur ce blog pour chercher à comprendre alors que, pour diverses raisons, elles n’ont manifestement pas compris grand-chose à l’économie et à la marche des entreprises, jusqu’alors. Il est donc du devoir de chacun d’être très explicite pour ne pas les leurrer.
      C’est dans ce sens que j’interviens.

    5. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ jducac
      Personne ne condamne qui que ce soit. Vous parlez de renforcer la compétitivité, je vous réponds que la solution est de lutter contre le dumping fiscal et social. Ce ne sont pas les entreprises, et par conséquent, cela n’a pas à être repris dans le projet de charte, qui lutteront contre le dumping social et fiscal, mais les Etats.

      Vous considérez que ce n’est pas un contre-argument, vous en avez le droit. Je considère pour ma part que c’en est un.

      Ps : Les propositions de Paul sont perfectibles évidemment, mais pas en rajoutant un point 7 qui préconiserait de baisser tous les salaires au niveau de la Chine pour retrouver de la compétitivité, si ? Comment le formuleriez-vous, que proposez-vous ?

    6. Avatar de jducac
      jducac

      @ Crapaud Rouge dit : 26 août 2010 à 15:36

      Merci d’avoir repris le contact, et de ne pas me donner tort, même si je ne peux esquiver le coup de pied de l’âne en final.
      En fait, pour être au top du fair play, il vous aurait fallu reconnaître le risque de perte de pouvoir d’achat susceptible d’être entraîné par un protectionnisme. Cela aurait pu être profitable à ceux qui n’en ont pas conscience.
      Pour cela il est nécessaire de vouloir être utile aux autres en explicitant dans un sens ou dans l’autre les idées émises, plutôt qu’en qualifiant positivement ou négativement les personnes ; ce qui n’est pas le but du blog. Maintenez le champagne au frais !

    7. Avatar de Moi
      Moi

      @tous: comme dit plus haut, il n’est pas évident que les entreprises répondant à la charte seraient moins compétitives. Certes les salaires des ouvriers seraient plus haut, mais il faut aussi tenir compte des coûts induits par les capitalistes (fuites vers les dividendes, gros salaires avec bonus, etc).
      D’autre part, comme le disait Lordon (je crois), je rêve d’un monde où il y aurait de la libre concurrence non-faussée. Actuellement, la concurrence entre une usine française et une usine chinoise est proprement déloyale. Où est la concurrence non-faussée entre des entreprises ayant à faire avec des variables et des contraintes aussi disparates? Est-ce un combat loyal que de mettre un boxeur poids lourd contre un poids plume?

    8. Avatar de jducac
      jducac

      @ Julien Alexandre dit : 26 août 2010 à 16:48

      Je reviens encore une fois sur notre échange afin que nous nous comprenions bien et je pense que nous soyons d’accord, du moins je l’espère.

      Paul Jorion a fait 6 propositions pour apporter une réponse notamment à :« l’image écornée de l’industrie locale auprès de la population en termes d’emploi – le nombre d’emplois, et leur qualité. Trop de mauvais sentiments, trop d’espérances déçues. »

      Ayant noté que si elles étaient appliquées ces 6 propositions n’apporteraient probablement pas de solution au manque de compétitivité de l’industrie, donc que le projet risquait de ne pas résoudre la question de l’emploi en se transformant ainsi en « espérance déçue », je l’ai signalé de manière constructive. J’ai apprécié que vous y répondiez, même si les raisons optiques, avouez-le, n’étaient pas convaincantes.

      Personnellement je n’ai pas de solution à proposer, me limitant à évoquer une éventualité « En fait, je pense que pour régler le problème il faudrait, comme cela est en train de s’amorcer imperceptiblement et naturellement, arriver à niveler les pouvoirs d’achat et niveaux de vie mondialement…. »
      Cela étant dit, je vous remercie pour tout ce que vous faites.

    9. Avatar de vigneron
      vigneron

      Vous bannissez le recours à l’endettement pour l’entreprise, pourquoi ne pas faire en sorte qu’il en soit de même pour les travailleurs, ce serait le meilleur moyen de les rendre plus responsables en les entraînant à être aussi des gestionnaires au lieu d’être de simples machines à produire et consommer.

      Jorion ne bannit pas l’endettement pour l’entreprise; il demande de faire en sorte qu’il ne soit pas nécessaire! C’est à dire de sabrer, à la Lordon, dans la rémunération du capital! Capito?

      Pas nécessaire de s’endetter pour des consommateurs-salariés, pas besoin de vous faire un dessin, vous voyez ce que ça veut dire?

      J’ai peur que non, alors j’explique! : Un salaire ou revenu suffisant pour ne pas avoir à s’endetter!
      C’est à dire bénéficier de tous les gains de productivité et de ne pas être spolié par des prélèvements des actionnaires et dirigeants divers ou par l’impéritie de ceux ci lors d’investissements inconséquents, d’agissements frauduleux ou de financiarisation de la gestion.

    10. Avatar de quid34
      quid34

      @vigneron

      Comment pouvez vous décider pour chacun ce qu’est un salaire suffisant ?

    11. Avatar de Moi
      Moi

      @quid34: ah c’est sûr, pour vous il faudra sans doute taper haut dans les barèmes pour vous contenter. 🙂

  27. Avatar de H2
    H2

    @ demobilier

    J’y pensais. Je ne sais pas si M.Jorion y pensait aussi. Oui, le renversement du monde c’est ça : le remplacement d’un monde par un autre. Inventer des solutions non violentes seraient préférables. Sinon indéniablement on aura ça et il ne faudra pas s’étonner :
    http://www.dailymotion.com/video/xbfyfk_quand-le-peuple-va-se-lever-quickti_music

    Mais un changement de mentalité serait aussi de ne plus voir la charte comme un « handicap  » mais bien comme un atout – J’ai proposé en commentaire dans le billet plus haut de « Zébu » une autre vision des choses : un repérage visible sur une carte des entreprises en rapport avec les critères concernés et précisés.

    Mais l’idée que  » les entreprises respectueuses de la charte (…) forment un réseau et ne travaillent qu’ensemble et faisant en sorte  » que les consommateurs (clients finaux) adhèrent à cette charte (…) achètent à ces entreprises  » serait un objectif largement honorable – Que le  » système parallèle, qui s’il convient, pourrait se développer et
    « prendre des parts de marché » au système actuel  » serait un objectif réussi et le début d’un réel changement.

    1. Avatar de zébu
      zébu

      Bonsoir.
      Sur un autre type de sujet, un réseau d’entreprises fonctionne de cette manière, depuis les années 30 (suite à la crise de 29) en Suisse, basé sur une monnaie ‘privée’ : le WIR.
      http://www.wir.ch/index.cfm?DC86BF333C1811D6B9950001020761E5&o_lang_id=8
      Des entreprises, qui afin d’éviter le crédit-crunch, échangeaient entre elles en monnaie locale.
      Les clients ouvrent un compte dans cette monnaie, convertible en Franc Suisse je crois.
      Actuellement, cela représente 60 000 PME en Suisse, 3 milliards (de francs suisse) et un capital social de 17 millions. Et ça fait 75 ans que ça fonctionne …
      Cordialement.

  28. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Une question perfide sur le point 4: Peut-on continuer de prétendre à la démocratie et notamment à l’égalité en droits entre citoyens, et dans le même temps pérenniser un mode d’organisation hiérarchisé au sein de l’entreprise?

    Seconde question, découlant de la première: Si l’on admet que l’existence d’une échelle de salaires instaure une hiérarchie sociale entre les individus, peut-on néanmoins continuer de prétendre à l’égalité en droits?

  29. Avatar de tomate
    tomate

    Bonjour !

    Plusieurs réflexions, questions, qui demandent des réponses précises, Mr JORION.

    « question du genre d’industries qui serait bon de voir éclore.. » : De quelles industries parlaient ces personnes … Dans quelle région ? Dans quels buts avoués… et non avoués mais que vous avez décelez?
    « … l’image écornée de l’industrie locale , en terme d’emplois… »: donnez nous quelques exemples d’entreprises locales, et ce qu’elles produisent très précisément… Nous pourrions validez ou non, si cette perception de l’image écornée auprès de la population est justifiée ou non ? partiellement ou non ??? De part ce constat, ces personnes disposeraient d’un point de repère , certe, empirique, mais fiable !
    « Trop de mauvais sentiments . Trop d’espérances déçues  » : Lesquelles ? Pourquoi ? Quelles sont les causes, les liens de causalité ? qUELS SONT LES FREINS ACTUELS ? Pour ces derniers, ont ils effectué une analyse pour déceler ceux qui peuvent être supprimer, quasi immédiatement, par l’imagination, la volonté, la perspicacité, et contraire à certains textes législatifs et conventions ???

    Pour ce qui concerne les 6 points :
    1/ Certains se sont exprimés ( RES, SCOP) et RSE, CDJ …. Je rajouterai, que le domaine associatif, est une piste , un gisement énorme, pour modeler ( modélisation) , selon une méthodologie appropriée selon les cas de figure, une architecture de rapports entre les êtres au sein d’une société, de ses différents acteurs, et des différents rôles d’un même acteur sur 24 H.

    4 / Concrètement, ca veut dire, à l’instant T, pour mise en oeuvre immédiate :
    Plus d’indium, gallium, d’antimoine, de palladium, de tantale! –>Donc
    —> plus de production, vente … de PC, d’appareils photos numériques, d’ecran plasma, d’appareils dotés d’écran LCD, d’outils de découpe, d’outils chirurgicaux et de certains types de prothèses, de véhicules électriques actuels, de radars, de sonars, … une révision complète des moteurs d’avions…. Plus de tel. portable—>
    Plus d’internet…. Plus de blog de Paul Jorion… à terme ( lorsque les actuels pc que nous utilisons à l’intant T seront « morts »), ….
    —>….. En somme …. LA ZONE !!!! Resterait les troquets … et les mobylettes …. sans gestion électronique … En clair , la bonne vieille MV 51 ou 103 SP …. et le Beaujolais … pour les afficionados …

    6/ Contre .
    —> Dissuasion …. altérité… suasion !

  30. Avatar de Sam
    Sam

     » 4) Démilitarisation de la structure de décision de l’entreprise. Quel est le nombre adéquat de niveaux hiérarchiques dans l’entreprise : deux ou trois ? Les influences latérales sont les meilleures »

    si peu de niveaux hierarchiques ? Ok pour une explopitation agricole ou une très petite PME mais pas pour une entreprise moyenne qui doit arbitrer des décisions d’investissement. Sans aller jusqu’à l’armée mexicaine, dés que vous êtes présent à l’étranger, il faut une certaine structure pour assurer le travail (de production + le back office comme le juridqiue, le social…). Bref, il faut vite une solide organisation si on veut s’implanter et croître.
    Même les entreprises « modernes » Google, Facebook) ont vite mis en place cette structure et ne se sont pas contentées du « l’influence latérale » (jargon très techno structure :)) . Elle est parfois étouffante et sert à ouvrir le parapluie, mais la limiter à 2 ou 3 étages me semble risqué.
    Ceci écrit, il y aurait certainement bcp à faire pour que les entreprises soient mieux gérées en interne.

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