Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Le Monde a publié hier une tribune libre intitulée L’appétit des spéculateurs aura des conséquences sociales désastreuses, un appel signé de José Bové, René Louail, François Dufour et Serge Morin, tous élus Europe Écologie.
Il s’agit d’un appel, en forme de cri d’alarme, attirant l’attention sur la récente flambée spéculative du prix des céréales. Les auteurs du texte affirment que « les spéculateurs et, en particulier, les fonds de pension sont sur le pied de guerre, achetant les matières premières agricoles à tour de bras. Leur appétit aura très vite des conséquences sociales désastreuses. »
Les signataires exigent un renversement de la dérégulation et « un encadrement fort des marchés afin de garantir des prix justes pour les producteurs, tout en préservant le pouvoir d’achat des consommateurs ». Les mesures réclamées ne sont pas précisées à l’exception de celle-ci : « Nous demandons une modulation des aides compensatoires, afin qu’un quart des aides PAC 2010 aux céréaliers (5 milliards d’euros) soit redirigé vers les éleveurs et vers des politiques de coopération internationale ».
J’aimerais attirer l’attention des signataires de cet appel sur le fait qu’un combat contre la spéculation sur les matières premières demande qu’on appelle un chat, un chat, de peur qu’il ne passe pour une simple querelle corporatiste entre éleveurs et céréaliers. Ce dont il s’agit en effet, c’est de l’extraterritorialité morale de la finance : c’est du fait, dont nous avons déjà longuement parlé au mois de mars, que les pays ont – depuis le XIXe siècle – passé des législations qui exemptent de l’interdiction des jeux de hasard toute opération qui peut être qualifiée d’opération financière. Ces textes n’avaient qu’un seul but : extraire les opérations spéculatives du cadre général de la loi, elles visaient de manière éhontée à donner un cadre législatif à l’extraterritorialité morale de la finance.
Msrs. Bové, Louail, Dufour et Morin, faites-nous plaisir : transcendez les rivalités traditionnelles au sein du monde paysan, pour prendre plutôt le parti de la race humaine toute entière : appelez un chat, un chat, et réclamez que seuls les négociants soient admis sur les marchés à terme des matières premières, réclamez avec nous l’interdiction pure et simple des paris sur les fluctuations de prix. Les problèmes de l’heure exigent la prévalence de l’intérêt général sur les intérêts particuliers. Adoptez ce parti, nous vous en serons reconnaissants.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
126 réponses à “A propos de l’appel : « L’appétit des spéculateurs aura des conséquences sociales désastreuses »”
State borrowing costs rise following credit rating cut
http://www.irishtimes.com/newspaper/breaking/2010/0825/breaking16.html
Je préfère regarder un film d’horreur que d’entendre ça…
Bonjour à tous,
Paul, vous écrivez
« seuls les négociants soient admis sur les marchés à terme des matières premières »
Il est vrai que les profits des spéculateurs se font sur le dos des producteurs ou des consommateurs et cela à grande échelle.
Rappelons que 80% des acteurs de ces marchés ne sont pas ce que vous appellez des « négociants ».
De plus ces acteurs « non-négociants » entrainent le couple risque/profit à des sommets en raison de son fonctionnement: positions prises à grand renfort de leviers d’endettement et de marge
Pour autant vous connaissez la sempiternelle rengaine de la « liquidité ». On peut considérer que cette apport de liquidité profite majoritairement à d’autres spéculateurs mais comme cet argument (la liquidité) reste une source de blocage majeure, pourquoi ne pas envisager d’admettre certains spéculateurs sur ces marchés à terme, mais dans des conditions plus contraignantes du type: levier d’endettement nul et dépôt de marge de 80%… par exemple et pourquoi pas, uniquement dans les cas où les mécaniques de l’offre et la demande entre « négociants » ne sembleraient pas assez réactives?
Pour connaitre un négoc, on ne joue pas, on dort mal et on espère des cours sans spéculateurs, le marché réel (pour un paysan qui vend) est déjà lisser des cours boursiers, parce qu’on est dans la réalité tu joues pas avec un fournisseur ou client si tu veux durer, tu ne peux pas les prendre en traite et les revoir le lendemain les acteurs virtuels si.
la liquidité n’est qu’une excuse pour que les banques ne fassent pas leurs boulots. Mais sans liquidité les états seraient obligés d’agir (la faim, c’est pas une bonne campagne électoral, travailler plus pour manger moins ça marche pas top)…
Paul Jorion aurait-il ecrit le discours de Nicolas Sarkozy lors de la conference des ambassadeurs ?
Il plaide pour le bancor et contre le marché des derivées des matieres premiere !
en effet on vit un drôle de monde et difficile d’y croire c’est très bien ainsi, Sarko est un clown cynique, un narcisse desséché, une montée de fièvre le prend parfois, pervers il veut tous les regards et dit ce qu’il faut, ne sachant rien de ce qu’il dit, laissez tomber les fantômes et leurs grimaces.
je ne sais pas si tu as vu le petit journal de canal+ avec sarko répétant à 6 mois intervalle le même discours sur l’agriculture, mais si tu peux le regarder, avec les mêmes mouvement, la même intonation, tu comprendras que tu as un acteur doit pour un rôle peut-être, mais très bien maitriser (c’est même terrifiant de pouvoir être à l’identique), il pourra te refaire ce même discours dans 6 mois, comme s’il ne l’avait jamais dit.
Roland Gillet, professeur de finance à la Sorbonne ainsi qu’à l’ULB et expert reconnu au niveau international, était l’invité de Matin Première. Il est revenu sur la dette belge, qui dépasse de nouveau les 100% du PIB. Et il est plutôt pessimiste pour l’avenir.
http://www.rtbf.be/info/economie/dette/dette-de-letat-pour-roland-gillet-le-scenario-catastrophe-nest-pas-si-loin-248143
Taxe sur les banques en Allemagne.
Qu’est-ce qu’on attend en France ?
Voiloir faire mieux, bien sûr, puisque ce que fait l’Allemagne n’est jamais ce qu’il conviendrait de faire !?
http://trends.rnews.be/fr/economie/actualite/banque-et-finance/taxe-sur-les-banques-c-est-fait-en-allemagne/article-1194804247564.htm
http://trends.rnews.be/fr/economie/actualite/banque-et-finance/les-traders-a-haute-frequence-dans-l-oeil-du-cyclone/article-1194801625715.htm?utm_source=Newsletter-&utm_medium=Email&utm_campaign=Newsletter-Trends-fr
Qu’attend-on pour interdire les paris sur les fluctuations de prix ?
La spéculation est un des piliers du capitaliste, les spéculateurs achètent et vendent en bourse des produits auxquelles rien ne les rattache (les vendeurs ne disposent pas des biens qu’ils vendent et les acheteurs n’en ont pas besoin), c’est le système de la bourse. Le but de la spéculation n’est pas de satisfaire de façon rationnelle et harmonieuse aux besoins de la société, mais d’engendrer un maximum de profits pour engraisser une petite oligarchie financière, aux dépends des petits entrepreneurs (et paysans) et du peuple.
Vouloir interdire la spéculation (si c’est bien de ça qu’il s’agit avec « L’interdiction pure et simple des paris sur les fluctuations de prix » ??), revient à amender sévèrement le capitalisme, et donc à commencer une évolution vers autre chose…. Mais je ne suis pas sur que Europe-écologie veuille vraiment transcender le capitalisme (quand j’écoute Cohen Bendit j’ai même le sentiment inverse).
Europe écologie avait proposer la destruction des forêt pour produire bio (moins de rendement faut plus de surface) en Europe, l’écologie c’est compliqué, la politique c’est simple faut plaire
Même en Suisse des voix s’ interrogent sur la spéculation sur les produits alimentaires…… et désapprouvent. Stupéfiant!
http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=2300
Merci beaucoup pour ce passionnant débat sur ce sujet majeur, Paul. Concernant la spéculation sur les denrées agricoles j’ai reçu hier ce rapport critique d’un rapport de l’OCDE (joint également) qui s’efforcait de démontrer que la spéculation ne joue aucun rôle dans le volatilité du prix des denrées agricoles, en faisant semblant d’ignorer que la multiplication des transactions virtuelles par rapport aux transactions physiques a un effet « brownien » sur les cours, car ce sont seulement les écarts de cours qui justifient ces transactions virtuelles, et donc les suscitent par tous les moyens (météo, politique, terrorisme, géopolitique, guerres etc.…) et pas les variations de l’offre et de la demande physique des produits. Il serait sans doute intéressant de montrer que le système n’a besoin que de faibles variations très fréquentes, -1% par jour quand on gagne à tous les coups, cela fait un rendement considérable sur 1 an -, et qu’il “sait” que pour perdurer, il a besoin d’avoir une “respectabilité” à long terme, qui se traduit effectivement par des courbes de tendance qui suivent à peu près la loi de l’offre et de la demande.
Jean-Paul Vignal
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Subject: Top: Review of OECD study on speculation and commodities prices
Last week, OECD published a report co-authored by two Illinois professors, Scot Irwin and Dwight Sanders. The report, entitled Speculation and Financial Fund Activity, purports to find statistical evidence that speculation played no role in generating the damaging volatility in food and energy prices witnessed during 2008-9. In fact, it claims that speculation by long-only index investors with no understanding of underlying supply and demand conditions actually helped reduce volatility, by providing liquidity.
The authors of the following study disregarded the OECD report and its findings can be for three reasons:
1) The statistical methods applied are completely inappropriate for the data used.
2) The study is contradicted by the findings of other studies that apply more appropriate statistical methods to the same data
3) The overall analysis is superficial and easily refuted by looking at some basic facts.
Please find attached a review of the study, which goes into more detail on these points. It can also be accessed at: http://www.bettermarkets.com/papers/OECD2010.pdf
l’OCDE ne réagit contre la libéral commission, uniquement si les citoyens Européens s’approprient un sujet, suite à la grève du lait, ils ont contredis la commission (comme la cour des comptes) sur la dérégulation de filière lait, si Paul Jorion mobilise assez d’Européen, l’OCDE ce contra-dira (qu’importe d’où vient le vent, tant qu’il souffle et nous donne une direction pour rester au bonne place sur le navire)
Morgan Stanley Says Governments Will Default, Only Question Is How
http://www.zerohedge.com/article/morgan-stanley-says-governments-will-default-only-question-how
JPM Says « Disastrous » Durable Goods Number Sets Stage For Sub-1% Q3 GDP Print
http://www.zerohedge.com/article/jpm-says-disastrous-durable-goods-number-sets-stage-sub-1-q3-gdp-print
First existing, now new home sales: 276K (yes a record low) on expectations of 330K, and a revised prior of 315K – a drop of 12.4% MoM. And, even worse, prices are dropping as deflation rages: the Home Price Index down 0.3% on expectations of a 0.1% increase (and previously at 0.5%). Months of supply: 9.1. Stick a fork in it.
http://www.zerohedge.com/article/new-home-sales-276k-expectations-330k-previous-315k-prices-drop
Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi selon vous les spéculateurs sont toujours long et toujours dans le sens du marché (argument que vous opposez à celui de l’apport de liquidité).
Quand le pétrole était à 120 130 140 $ pourquoi il n’y a pas eu des spéculateurs qui sont venus vendre à découvert ?
Parce que tout le monde se protégeait par la spéculation sur les matières premières contre la baisse du dollar.
Vous inquiétez pas, Stéphane, certains ont su profiter de la baisse du pétrole. Allez voir combien Air France, par exemple, a perdu sur ses contrats sur le kérosène en 2009…
Des éléments disparates d’informations, sur ‘les’ situations.
La poursuite de la chute boursière, notamment des valeurs bancaires :
http://www.liberation.fr/economie/0101654012-le-cac-40-poursuit-sa-descente
Un chômage partiel qui augmente en France :
http://www.liberation.fr/economie/0101654019-chomage-nouvelle-baisse-en-trompe-l-oeil-en-juillet
Standard and Poor’s dégrade l’Irlande de AA à AA- (perspective négative), alors que ce pays avait été jugé presque comme « sauvé » par le FMI et « bon élève » par les politiques d’ajustements mises en place (très fortes déflation salariale, notamment) :
http://www.liberation.fr/economie/0101653918-une-agence-de-notation-degrade-l-irlande
« La Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe, avait autorisé le 10 août à titre provisoire une troisième recapitalisation d’urgence de cette banque irlandaise, à hauteur de 8,6 milliards d’euros, qui pourrait être portée à 10,1 milliards. »
Voilà donc à quoi mène une politique déflationniste :
– ne pas résoudre l’instabilité bancaire (augmentation de la recapitalisation),
– augmenter la dette publique (à cause en grande partie par le sauvetage des banques),
– diminuer le pouvoir d’achat et l’emploi, préparant ainsi le prochain cycle de déflation.
L’Irlande est partie vers le ‘Upper Medium Grade’ (Qualité Moyenne de la dette), étant donné sa perspective négative, à très court terme, avant ensuite de continuer vers ‘Lower Medium Grade’ (Qualité moyenne inférieure), dernière étape avant le ‘Non Investment Grade’.
L’Irlande, on n’en parle pas. Car c’est le ‘bon élève’. L’Irlande fait maintenant partie des pays ‘cible’. On verra donc avec beaucoup d’intérêt ce que les ‘institutions’ seront prêtes à faire pour sauver le (bon) soldat irlandais. Le contre-exemple de la Grèce en quelque sorte, bientôt sur la même voie, ce serait tout de même difficile à avaler …
Et enfin, les distinctions (de taille) entre les politiques de taxes bancaires, menées en France et en Allemagne :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/08/25/le-gouvernement-allemand-adopte-un-projet-de-taxe-bancaire_1402445_3234.html#ens_id=1369003&xtor=RSS-3208
En Allemagne, le projet est voté. En France, il faudra probablement attendre novembre (s’il est voté) …
De plus : « Contrairement à son homologue allemand, qui veut créer un « fonds de résolution systémique », le gouvernement français a fait part de son intention d’affecter le produit de cette taxe au budget de l’Etat, comme il l’a fait pour la taxe sur les bonus. »
C’est sûr. Le système bancaire français fonctionne à merveille …
Bref, en reprenant la baisse des ventes immobilières US :
– une crise hypothécaire majeure possible aux US (pouvant entrainer aussi d’autres crises immobilières, en Europe),
– une relance de Quantitative Easing de la FED comme seule option,
– un chômage, partiel ou non, croissant (en France et, ce qui nouveau, aux US, le chômage de longue durée augmente),
– une prévision de croissance pour 2011 en diminution (2% contre 2,5% auparavant pour la France),
– une crise de la dette toujours en cours (au sein de pays jugés ‘sains’) mais plus sous les projecteurs en Europe,
– une attelage franco-allemand plus que jamais à hue et à dia sur les solutions à apporter à l’instabilité bancaire.
Bref, la crise avance, inexorablement.
Mais sous le tapis, serais-je tenté de dire …
Pourquoi faut-il aller chercher ce genre d’info sur Radio Chine Internationale :
Sarkozy suggère d’étendre la régulation aux matières premières
2010-08-26 08:21:12 xinhua
Le président français Nicolas Sarkozy a proposé mercredi d’étendre la régulation aux matières premières, ainsi que d’éviter la volatilité des prix des matières premières.  
« Il conviendrait de s’interroger sur le fonctionnement même des marchés de dérivés des matières premières », a indiqué M. Sarkozy, dans un discours prononcé devant les ambassadeurs de France.
« Etendre la régulation aux matières premières est possible et souhaitable », a dit le président français dans le discours, dont une copie du texte est parvenue à Xinhua.
En ce qui concerne les matières premières agricoles, M. Sarkozy a recommandé d’étudier la transparence des marchés et les politiques de stockage.  
Il a appelé les institutions financières internationales à créer des « outils assurantiels pour permettre aux pays importateurs de se couvrir contre la volatilité des cours ».
Quant aux prix de l’énergie, il a fait savoir que la France avait reçu un mandat de proposer des mesures pour le sommet du G20 à Séoul, prévu en novembre et pour le sommet du G20 de 2011 afin de lutter contre la volatilité des prix.
« Nous proposerons des mesures de transparence et un dialogue approfondi entre producteurs et consommateurs pour limiter les fluctuations des cours.
Le 5 août, la Russie avait annoncé un embargo sur ses exportations de céréales jusqu’à la fin de l’année, annonce qui avait provoqué un emballement des prix du blé sur les marchés internationaux.  
En 2008, des émeutes de faim avaient éclaté en Haïti, et dans des pays africains, quand les prix de certains produits alimentaires étaient monté en flèche.
Et le président français a par ailleurs évoqué les conséquences dramatiques sur l’économie mondiale de hausses brutales des prix du pétrole et du gaz, suivies de rapides baisses.
http://french.cri.cn/781/2010/08/26/302s226577.htm
Ça, c’est pas tout à fait ce qu’on pourrait appeler de la transparence de marché! C’est absolument faux. La hausse, 100% spéculative avait commencé dès Juin. L’annonce de Poutine a juste accompagné le mouvement en lui donnant, comment dire…, du grain à moudre!
Les effets de RCA s’amplifient et le manque d’énergie est un peu plus évident chaque jour qui passe. Ces deux facteurs suffisent pour à avoir un impact majeur sur la production alimentaire mondiale et risque de nous mener tout droit vers une régulation de la population par la famine (avec ou sans spéculation). Les solutions sont connues mais à condition que l’on se donne les moyens de comprendre ce qui nous à mener au point où nous sommes (croissance économique, révolution verte à base de pétrole bon marché, biofuel, etc).
Le fantasme Bioéthanol (à base de maïs) a été un des premiers symptômes du pic pétrolier mondial et il a très vite fait pchiiiit quand on a constaté que l’EROIE de cette production se révélait désastreux (il faut 1 litre de pétrole pour produire de 1 à 2 litre de biofuel), cela n’empêche pas les américains de rester coincer dans cette illusion. Cette approche ne répond en rien au problème d’ordre de grandeur qui est le nôtre, elle ne fait que complexifier la donne. J’avais entendu dans un reportage qu’un plein de bioéthanol pour un Hummer correspondait à l’apport calorifique annuel pour un humain. On comprend pourquoi Lester Brown et d’autres disent qu’il s’agit d’un véritable crime contre l’humanité.
One quarter of US grain crops fed to cars – not people, new figures show: http://www.guardian.co.uk/environment/2010/jan/22/quarter-us-grain-biofuels-food
Je tiens aussi à souligner que les peuples des pays les plus pauvres ont vu leur population augmenter car l’occident a inondé le marché international d’une production alimentaire à bas coût qui a déstructuré les productions locales alors que cette méga production était basée sur la bulle pétrolière. Je trouve que l’irresponsabilité de l’Occident à ce sujet est énorme.
Il ne faut pas non-plus être devin pour se rendre compte que dans un monde post-peak-oil l’aide alimentaire va s’effondrer avec toutes les conséquences désastreuses que cela va avoir.
On peut aussi continuer à parler d’argent …
Juste pour les biocarburants, le rendement en filière trés courte (du champ à ma ferme à mes tracteurs) est de 5 litres produit (équivalent pétrole) pour un litre consommé de plus le renouvellement du parc tracteur n’est pas celui des voitures et la taille du parc ne permet pas autant d’investissement et le besoin énergétique pour produire l’alimentation est colossale pour l’imaginer électrique, par contre généraliser les biocarburants pour l’automobile n’a rien d’écologique c’est une solution simpliste et politique.
dés qu’on parle écologie, il faut être très technique
Quand à l’agriculture consommatrice d’énergie, il fallait consacrer 10% de la surface d’une ferme pour l’élevage des bêtes de sommes (celle qui servait aux travaux), pour atteindre l’autonomie énergétique pour mes tracteurs il me faut…..10% (un peu moins mais je sous-traite la récolte), mais vu qu’il faudrait que j’adapte l’injection de certains de mes tracteurs et que l’huile ce vend plus cher que du fioul pour l’engraissement de cochon, je la vend à des éleveurs.
Traduction d’une partie de l’article du Guardian :
Pour mémoire, durant l’année 2009, la consommation de biocarburants dédiés aux transports de l’Union européenne a atteint le seuil des 12,1 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), essentiellement de diester, tiré des oléagineux tels le colza..
A noter que la France se situe en seconde position derrière l’Allemagne avec 2,8 Mtep pour la consommation de biocarburants, comme en production de diester à près de 2 Millions de tonnes, mais premier producteur européen d’éthanol (« merci! » disent les betteraviers et leur coops, ainsi que les groupes sucriers, les céréaliers du bassin parisien et Total…) avec 800 000 Tonnes.
@Génissel Samuel
Le recrutement et la formation des jeunes (qui ne savent plus quoi faire comme études) pour l’agriculture ainsi que la production de bêtes de sommes en masse pour une transition vers la production agricole sans pétrole est urgentissime, mais la majorité ne le voit pas, car elle part du principe que c’est un acquis, or rien n’est jamais acquis.
Il faut absolument proposer un avenir aux jeunes sans quoi ils vont se retourner contre leurs aînés et seront j’en suis sûr de grands adjuvants de l’effondrement (décroissance non gérée). Tragiquement on dirait que nous n’avons que la culture No Future à leur proposer. Je comprends donc pourquoi les jeunes se mettent au balconing (sauter du balcon en vacances), ils ne font que suivre l’exemple de leurs parents en y donnant un touche personnelle.
Hélas, mille fois hélas, ceux qui ont la parole préfèrent parler de leur savoir et de leurs avoirs, mais bien sûr surtout de leurs avoirs (leur compte en banque, leur maison, leur retraite, leur allocation chômage, leur allocation familiale, leur voiture). Ils ne comprennent pas que tout cela ne vaut absolument rien si nous n’avons pas assez pour nourrir tout le monde.
Ceux qui sont aux commandes nous détournent de l’essentiel ; à savoir comment va-t-on nourrir 6 milliards d’humain sans pétrole.
@Génissel Samuel
Je serais agréablement surpris si il suffit d’allouer 10% des surfaces agricoles à la production d’éthanol que pour permettre au système agricole de se passer totalement de pétrole. J’en doute très sérieusement mais je ne demande qu’à avoir tort.
Il ne faut pas perdre de vue que la production de biofuels et la production agricole dépendent toutes deux de l’énergie fuel pour la mécanisation mais aussi des divers intrants chimiques (engrais et pesticides dérivés du pétrole) qui ensemble ont permis de multiplier par 3 les rendements agricoles lors de la révolution verte. Sans engrais, on est peut-être davantage dans un configuration 50/50 mais là je spécule complètement …
Et puis il y aussi à la pénurie future de potassium. C’est vraiment la totale.
Guerre des ressources : la crise globale derrière l’offre de BHP Billiton sur Potash Corp
http://auxinfosdunain.blogspot.com/2010/08/guerre-des-ressources-la-crise-globale.html
Peak phosphorus goes viral
http://www.energybulletin.net/node/52550
Je parlai d’huile, je consomme 8000 litre fioul par an et produit au moins 1200L par hectare pour 115Ha avec de l’élevage et 600 tonnes d’aliments (au moins) produit par an. soit 6 à 7 ha, avec 10Ha y a pas de soucis
cette huile est produite a froid avec une presse dont le moteur est 1.1kwatt/heure est un débit de 8kg/h, il faut 145 jours et 3800 kilowatt heure (si on veut être complet).
L’intérêt est qu’il n’y a pas de transport et que celui produit en plus un tourteau (résidu du pressage) au moins dix tonnes (pour l’exemple) soit 5 tonnes de soja à ne pas importer du brésil ou 7 tonnes de colza à ne pas importer de 200km (l’usine de pressage plus proche).
l’éthanol c’est plus un remplaçant (complément) du super, les tracteurs c’est toujours diesel (donc huile) ou alors avec moins de 5% d’éthanol en adjuvant (au diesel ou huile)
Quand au jeune oui et non, si l’exode rural a marché, c’est que le travail agricole de base n’est pas du tout valorisant (et pourtant c’était pour l’usine), la vigne ça va encore, mais quand un commerciale en roulant la moitié du temps gagne 3000€, tu ne motivera personne à binet des bettraves, alors que déjà après guerre c’était des Polonais qui le faisant dans les plaines.
l’agriculture manuel ce sera pour des immigrés, mais on peut (si ça paye, même si je fais un résultat correcte cette année il ne compensera pas le déficit de l’an passé, il faudra que j’ajoute le revenu d’il y a deux ans pour que la moyenne sur trois ans soit nul) ramener de la main d’oeuvre (qualifié ou a qualifié), car dans une ferme y à toujours à faire, même avec des tracteurs.
Mais tu touche à un fondement de notre construction, l’alimentation pas cher (et le jetable chinois), pôur desherber 1Ha (10000 mètres carrés) cela coute 40€(je fais en générale moins) et une dizaine de minutes (avec le temps de remplir l’eau tout ça soit quelques euros), imagine le temps et l’énergie pour manuellement pour désherber de façon sélective (uniquement les mauvaises herbes pas ce que tu sème) 10 000 mètres carrés et l’autonomie alimentaire de la france date de 70, les engrais et tracteur sont développés dans la décennie qui soit après guerre.
C’est compliqué
@Génissel Samuel. Merci pour vos témoignages très instructifs, j’en apprends beaucoup. Je respecte profondément votre travail et ce que vous apportez à la société.
Pensez-vous qu’un exploitant agricole puisse (de façon hypothétique) fonctionner en cercle fermé, dans le sens sans pétrole et sans intrant chimique, tout en maintenant une production industrielle ?
Et si oui, selon vous quel pourcentage de votre production actuelle seriez vous capable de maintenir ?
@Génissel Samuel
Vous faites plus que bien, au moins deux fois plus rentable que la production américaine. Au Brésil avec la canne à sucre je crois qu’ils sont aux alentours de 10, mais il faut dire qu’il ont le soleil avec eux.
http://peakoil.com/alternative-energy/the-eroei-of-ethanol/
Le Groupe Louis Dreyfus est le Numéro 2 du sucre et de l’éthanol au Brésil, et pas seulement…
Un extrait de la page WiKi :
Et un autre dans Wiki, fin de paragraphe sur le bilan « social » de GLD au Brésil, que les responsables de l’image du groupe voudraient, comme de bien entendu, « exemplaire »…
Une charte « blog Jorion » pour le Groupe Louis Dreyfus?
Pourquoi pas plutôt un bonnet d’âne, ou un « Pilori Blog Jorion« ,
Franchement, je pense que ce serait plus simple et plus efficace qu’un énième label! Et bien plus excitant, même si plus risqué…
Mais c’est juste un avis d’un mauvais coucheur, et d’un bouffon.
le rendement moyen aux états unis est de 30 quintaux, si tu veux comparé à la basse normandie il faut te limiter au terre situé en dessous des grands lacs ou on est plutôt à 70-80 comme nous pour du blé(quand des vikings veulent envahir ta capital tu donnes le bon et avant la révolution industriel c’était l’une des plus riche ).
Chez moi le tournesol rend 40 qtx (ce qui fait 1600litres d’huile, mon exemple est un rendement Français ) si tu vas dans le sud c’est plus 25-30 qtx si tu vas au Mexique peut-être 15.
La bétise c’est que c’est plutôt le grand ouest Français qui est urbanisé quand on dit on perd un département tout les dix ans, c’est pas le massif central, le mont blanc ou les Pyrénées qui perdent leurs sols, c’est les meilleurs terres aux mondes.
Et pour les rendements russes et ukrainiens le climat est continental, 1 an/5 les rendements sont très affecté soit par le gel soit par la sécheresse, ça va de 15 à 60qtx/Ha.
l’inde et l’Australie on peut ne nappe irrigation ramène de sel.
Quand au Brésil c’est un climat tropical, la terre arable fait quelques millimètres des que tu défriches tu perd le sol (et ces nutriments), c’est pourquoi il faut toujours avancé dans la forêt, mais ce sol ne ce refera pas.
La famine en devenir … principalement due au pic général ou aux spéculateurs. Tranchons !
http://dinersjournal.blogs.nytimes.com/2010/08/25/dealing-with-scarcity/
Spéculation sur le blé ,le sucre et l’huile ! Et dire que le médecin m’interdit le pain, le sucre et les matières grasses . Pas moyen d’enrichir les spéculateurs !
Mais le blé et les céréales, comme pour tout ce qui est alimentaire, il suffit d’un rien pour qu’un stock pourrisse ou que les bestioles s’y multiplient . Quelques mauvaises surprises pour les affameurs .
Le stockage des céréales est sec (pas de pourrissement) et de toute façon, ils y ajoutent un peu d’insecticide, enfin si vous mangez de la viande (blanche surtout, les oeufs et plus ou moins en viande rouge surtout en jeune Bovin) ou du poisson (d’élevage), indirectement vous consommez des céréales et huiles
Et évidement le lait, en fait à moins d’être parfaitement végétarien sans aucune céréale (ce qui est un peu dangereux, uniquement des protéines végétales sans aucun sucre faudra pas trop bouger) vous avez une chance de ne pas engraisser les spéculateurs
@ Samuel
Il semblerait que les céréales finissent aussi par pourrir :
http://www.rue89.com/2010/08/26/en-inde-le-ble-pourrit-a-lair-libre-alors-que-les-gens-ont-faim-163978
Bonjour,
mais comment définir un négociant ? ce ne sera pas encore la porte ouverte à de nouveaux monopoles ? il serait bon de taxer de plus en plus le produit à mesure qu’il change de mains, de façon à donner un vrais avantage pour les circuits courts entre le producteur et les consommateurs.
cordialement