Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Le Monde a publié hier une tribune libre intitulée L’appétit des spéculateurs aura des conséquences sociales désastreuses, un appel signé de José Bové, René Louail, François Dufour et Serge Morin, tous élus Europe Écologie.
Il s’agit d’un appel, en forme de cri d’alarme, attirant l’attention sur la récente flambée spéculative du prix des céréales. Les auteurs du texte affirment que « les spéculateurs et, en particulier, les fonds de pension sont sur le pied de guerre, achetant les matières premières agricoles à tour de bras. Leur appétit aura très vite des conséquences sociales désastreuses. »
Les signataires exigent un renversement de la dérégulation et « un encadrement fort des marchés afin de garantir des prix justes pour les producteurs, tout en préservant le pouvoir d’achat des consommateurs ». Les mesures réclamées ne sont pas précisées à l’exception de celle-ci : « Nous demandons une modulation des aides compensatoires, afin qu’un quart des aides PAC 2010 aux céréaliers (5 milliards d’euros) soit redirigé vers les éleveurs et vers des politiques de coopération internationale ».
J’aimerais attirer l’attention des signataires de cet appel sur le fait qu’un combat contre la spéculation sur les matières premières demande qu’on appelle un chat, un chat, de peur qu’il ne passe pour une simple querelle corporatiste entre éleveurs et céréaliers. Ce dont il s’agit en effet, c’est de l’extraterritorialité morale de la finance : c’est du fait, dont nous avons déjà longuement parlé au mois de mars, que les pays ont – depuis le XIXe siècle – passé des législations qui exemptent de l’interdiction des jeux de hasard toute opération qui peut être qualifiée d’opération financière. Ces textes n’avaient qu’un seul but : extraire les opérations spéculatives du cadre général de la loi, elles visaient de manière éhontée à donner un cadre législatif à l’extraterritorialité morale de la finance.
Msrs. Bové, Louail, Dufour et Morin, faites-nous plaisir : transcendez les rivalités traditionnelles au sein du monde paysan, pour prendre plutôt le parti de la race humaine toute entière : appelez un chat, un chat, et réclamez que seuls les négociants soient admis sur les marchés à terme des matières premières, réclamez avec nous l’interdiction pure et simple des paris sur les fluctuations de prix. Les problèmes de l’heure exigent la prévalence de l’intérêt général sur les intérêts particuliers. Adoptez ce parti, nous vous en serons reconnaissants.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
126 réponses à “A propos de l’appel : « L’appétit des spéculateurs aura des conséquences sociales désastreuses »”
Sans pour autant vous contredire, il faut peut-être moduler votre critique des ‘EuroEcolos’: Si le marché céréalier est dominé par de grosses entreprises qui profitent des ‘aides de l’état’ alors que l’élevage est sans doute fait par de petites entreprises plus ou moins familiales. J’ai cherché (Google, sans trouver) des statistiques sur le sujet Peut-être d’autres lecteurs pourront confirmer ou infirmer…
@ atanguy,
Bonjour,
Du blé à moudre..pour nos troupeaux réunis?
Du concret de la question et de l’intérêt réel du sujet résultent…des tonnes de données et articles, en voici à partager quelques un
1/Taille des exploitations / (1996)
http://www.inra.fr/internet/Departements/ESR/publications/iss/pdf/is96-304.pdf
données 2009 france europe monde (filière élevage élargie):
http://www.franceagrimer.fr/Projet-02/08publications/index87.htm
Perspectives filière / europe
http://www.agrireseau.qc.ca/bovinsboucherie/documents/pdf_Dossier_Economie_no402.Mai_2010._Ver%5B1%5D.pdf
Autres:
http://www.inst-elevage.asso.fr/html1/spip.php?page=article_espace&id_espace=932&id_article=18606
http://www.inst-elevage.asso.fr/html1/spip.php?page=rubrique_espace&id_espace=932&id_rubrique=2164
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/agrifra07g.pdf
http://www.agrireseau.qc.ca/bovinsboucherie/documents/pdf_Dossier_Economie_no402.Mai_2010._Ver%5B1%5D.pdf
http://www.terre-net.fr/actualite-agricole/economie-social/article-commercialisation-echanges-mondiaux-ble-union-europeenne-exportations-importations-202-63835.html
http://www.observateurocde.org/news/fullstory.php/aid/2567/Aux_prises_avec_les_prix_alimentaires.html
Touffu, poilu, la main au monde agricole étant tendue, une vitrine à les mieux comprendre leur est ouverte..
du pain sur la planche à lire, des chiffres plein partout, la « financiarisation » des secteurs agri* est clairement lisible dans ces rapports et études, beaucoup d’articles très intéressants, plus ou moins spécialisés.
Quid du codex alimentarius:
Qui connaît cet animal?…des questions à partager dans ce très vaste univers ou à-pas-rente financière est aux saisons ce que les cultures sont à l’industrieuse humanité devenues, une équation étourdissante sur la diversité de nos goûts et appétits?…bigre!
Jérome.
Le codex alimantarius est une loi que veulent faire appliquer les US au reste de la planète.
Elle définit ce qui est autorisé ou interdit dans l’alimentation mondiale. Par exemple, elle interdit certains « substituts » alimentaires tels les pseudos compléments vitaminés. Là, par contre, je n’ai pas le détail.
D’après les échos que j’en ai eu, ce carcan est fait PAR et POUR les multinationales. Comme d’hab, quoi.
APPEL AUX AUTORITES BELGES
Veuillez abroger l’article 32 de la loi du 02/08/2002 relative à la surveillance du secteur financier et aux services financiers :« L’article 1965 du Code civil n’est pas applicable aux transactions sur instruments financiers qui sont réalisées sur un marché réglementé ou sur tout autre marché d’instruments financiers désigné par le Roi sur avis de la CBFA, à l’intervention d’un intermédiaire qualifié ou avec un tel intermédiaire comme contrepartie, même si ces transactions sont liquidées par le paiement de la différence du prix ».
Pour la bonne compréhension de cette disposition, vous trouverez ci-après, trois définitions données à l’article 2 de la même loi :
« 1° instrument financier » : toute valeur ou tout droit appartenant à l’une des catégories suivantes :
a) les actions et autres valeurs assimilables à des actions;
b) les obligations et autres titres de créance négociables sur le marché des capitaux;
c) toutes autres valeurs habituellement négociées permettant d’acquérir les valeurs visées aux a) ou b) par voie de souscription ou d’échange ou donnant lieu à un règlement en espèces, à l’exclusion des moyens de paiement;
d) les parts d’organismes de placement collectif;
e) les instruments habituellement négociés sur le marché monétaire;
f) les contrats financiers à terme (« futures »), y compris les instruments équivalents donnant lieu à un règlement en espèces;
g) les contrats à terme sur taux d’intérêt (« forward rate agreements »);
h) les contrats d’échange (« swaps ») sur taux d’intérêt ou devises et les contrats d’échange sur des flux liés à des actions ou à des indices d’actions (« equity swaps »);
i) les options sur devises et sur taux d’intérêt et les autres options visant à acheter ou à vendre tout instrument financier visé aux a) à h), y compris les instruments équivalents donnant lieu à un règlement en espèces;
j) pour l’application des articles 25, 32, 39 et 40 et des autres dispositions que le Roi peut indiquer sur avis de la CBF, les instruments dérivés sur produits de base;
k) les autres valeurs ou droits désignés par le Roi sur avis de la CBF, le cas échéant pour l’application des dispositions qu’Il indique;
3° marché réglementé » : tout marché réglementé belge ou étranger;
5° marché réglementé belge » : tout marché organisé belge qui est reconnu en qualité de marché réglementé en application de l’article 3;
6° marché réglementé étranger » : tout marché secondaire d’instruments financiers qui est organisé par une entreprise de marché dont l’Etat d’origine est un Etat membre de l’Espace économique européen autre que la Belgique et qui est reconnu par cet Etat membre en qualité de marché réglementé en application de l’article 1er, 13), de la directive 93/22/CEE du Conseil du 10 mai 1993 concernant les services d’investissement dans le domaine des valeurs mobilières; »
9° intermédiaire financier » : toute personne qui a pour activité habituelle de fournir des services d’investissement à titre professionnel;
10° intermédiaire qualifié » : tout intermédiaire financier appartenant à l’une des catégories suivantes :
a) les établissements de crédit de droit belge inscrits sur la liste visée à l’article 13 de la loi du 22 mars 1993 relative au statut et au contrôle des établissements de crédit;
b) les établissements de crédit dont l’Etat d’origine est un autre Etat membre de l’Espace économique européen et qui sont autorisés à fournir des services d’investissement en Belgique conformément à l’article 65 ou 66 de la même loi;
c) les établissements de crédit dont l’Etat d’origine est un Etat tiers et qui sont autorisés à fournir des services d’investissement en Belgique conformément à l’article 79 de la même loi;
d) les entreprises d’investissement de droit belge agréées en qualité de société de bourse, de société de gestion de fortune, de société de courtage en instruments financiers ou de société de placement d’ordres en instruments financiers, en vertu de l’article 47 de la loi du 6 avril 1995 précitée;
e) les entreprises d’investissement dont l’Etat d’origine est un autre Etat membre de l’Espace économique européen et qui sont autorisées à fournir des services d’investissement en Belgique en vertu de l’article 110 de la même loi, y compris des personnes physiques dont l’Etat d’origine admet la prestation de services d’investissement en tant que personne physique;
f) les entreprises d’investissement dont l’Etat d’origine est un Etat tiers et qui sont autorisées à fournir des services d’investissement en Belgique en vertu de l’article 111 de la même loi;
g) les conseillers en placements agréés en vertu de l’article 123 de la même loi;
h) la Banque centrale européenne, la BNB et les autres banques centrales des Etats membres de l’Espace économique européen, sans préjudice de l’application de l’article 108 du Traité instituant la Communauté européenne;
i) les autres intermédiaires financiers désignés par le Roi sur avis de la CBF, le cas échéant pour l’application des dispositions qu’Il indique; »
Petit complément:
la loi de 1984 créant le MATIF abroge une loi antérieure datant des années 30 et interdisant la spéculation sur les denrées alimentaires (loi contre les « affameurs »).
Pourquoi nous croyons nous plus malins que nos ancêtres et supprimons nous des lois que l’expérience leur avait inspiré ?
pour libéraliser la croissance, humour
On se souvient de la flambée des matières premières pendant la stagflation des années 70. Les soi-disant « chocs pétroliers » de 74 et 79, l’envolée du prix des céréales, des métaux.
Mêmes causes, mêmes effets. La planche à billets est la cause ; la hausse des prix est le symptôme. Le pétrole, le blé, les métaux précieux conservent leur valeur en cas d’inflation et deviennent des valeurs refuges pour les investisseurs. Les conséquences alimentaires sont terribles, surtout dans les pays les plus pauvres.
Votre raisonnement vaut peut-être pour l’or, mais pas pour le pétrole. Le prix de ce dernier n’a pas augmenté malgré la planche à billets (d’où la dévaluation du dollar ET de l’euro par rapport à l’or). C’est donc que la part de la spéculation pure est importante dans le prix du pétrole.
Il y a spéculation sur le pétrole et les matières premières car ces biens sont sur le marché. Elles s’échangent contre un prix qui représente leur valeur sur le marché. S’il y a un prix, il y a matière à spéculer. Quelle solution pour empêcher la spéculation sur ces biens ? Les retirer du marché ? Comment les échangera-t-on, alors ? « L’Etat », régulateur suprême, solution à tout pour certains sur ce blog, s’en chargerait ??? Je n’y crois pas.
Souvenez-vous : le prix du pétrole a flambé avec la bulle immobilière et boursière. De tête, on est passés de 50 à 150 USD le baril, avant que la bulle n’éclate. Est-ce la planche à billets qui a fait monter les prix ou la spéculation ? L’un ne va pas sans l’autre ! C’est parce que les investisseurs « anticipent » la hausse des prix et la dépréciation de la monnaie qu’ils achètent des valeurs dont ils pensent qu’elles vont conserver leur pouvoir d’achat. La planche à billets fait spéculer les marchés : les prix vont-ils changer ? de combien ? que vont faire les autres investisseurs ? comment puis-je être plus malin qu’eux ? C’est triste de voir autant d’intelligence et de ressources utilisées pour cela. C’est le prix que nous payons pour avoir de mauvaises monnaies.
@Gusifang
Ok. On a compris votre raisonnement. Dites moi si vous êtes d’accord. Ça me parait limpide comme de l’eau de source libre des Alpes autrichiennes :
Constat : Les « investisseurs » se reportent sur les marchés spéculatifs de matières premières.
Chaîne de causalité :
< Tentatives de profiter d'effets d'aubaine pour protéger les capitaux par peur de la dévaluation monétaire.
< Dévaluation monétaire consécutive au "quantitative easing", emballement de la planche à billet, politique laxiste de taux des banques centrales "indépendantes".
Diminution du poids des emprunteurs dominants : les États.
> Possibilité accrue de politique vertueuse des BC.
> Plus de crainte de dévaluation.
> Plus de spéculations outrancières sur les marchés de matières premières avec ce « gaspillage d’intelligence et de ressources utilisées pour cela » (sic).
On est sauvés et les petits zenfans aussi!
J’hésite entre les perdreaux de l’année et les lapins de 6 semaines…
Et les animaux de ce genre ne se fatiguent pas à contre-argumenter. Ils se contentent de manger le bon grain qui renchérit, en l’occurrence, la valeur de leur délicate chair. Et dévalorise quelque peu celle de la vie des petits zenfans…
Je n’ai qu’un mot à l’esprit : crapuleux.
Je sais pas si c’est un problème de formatage, mais j’ai pas réussi à faire passer ces quelques lignes manquantes du post, malgré 2 essais avec le texte complet. A chaque fois ce passage sautait. Il était situé entre : … »banques centrales « indépendantes ». et « Diminution du poids des emprunteurs dominants : les États. »
< Politique laxiste des BC initiée par les pressions des gouvernements des États surendettés, premiers absorbeurs de crédit et donc donc déstabilisateurs de l'ordre naturel du marché monétaire.
Donc, pour résoudre le problème, élémentaire mon cher Milton!
*Proposition : Réduction du pouvoir de nuisance des États sur les BC par réduction massive de leurs périmètres d'actions dans la sphère économique par la diminution des secteurs publics ainsi que de leurs ressources fiscales, et donc de leurs besoins.
#Chaîne des effets vertueux sur le marché :
Bravo, je soutiens 100% et en tant qu’agriculteur en général très favorable aux actions de José Bové, je lui demande comme vous de franchir le pas demandé. ou de s’en expliquer s’il ne le fait pas.
Je vais maintenant lire avec attention votre contribution de mars sur le sujet.
Comment celà se passe t’il ? Peut on réagir directement sur le « vieux » sujet ou vaut il mieux revenir ensuite sur le récent ?
Vous modérez probablement tout mais nous, comment sommes nous alerté de nouvelles contributions s’il ne sagit pas de billet invité. Vous devriez une fois nous décrire comment ce blog marche de votre côté.
Je vois par exemple que vous vous êtes levé très tôt pour tout çà. Insomnies? Lève tôt? Ou postage automatique ?
Bonne journée.
Petite précision : José Bové en spécialiste anticipe les effets sur les différents agriculteurs c’est pourquoi, il prône des mesure technique de rééquilibrage entre les branches du métier.
Mais il peut EN PLUS, en citoyen connu, réclamer cette interdiction qui aura des effets de portée encore plus générale.
« Peut on réagir directement sur le « vieux » sujet ou vaut il mieux revenir ensuite sur le récent ? » : à ma connaissance, les commentaires ne sont jamais fermés. Vous pouvez donc en poser un sur un (même très) vieux billet, ça le fera revenir à la surface, provisoirement, dans la liste « Commentaires récents », en haut à droite sur votre écran. Si ce (même très) vieux billet vous semble digne d’intérêt, (mais ils le sont tous, évidemment !), ça peut lui redonner une nouvelle jeunesse.
Très bonne remarque. Pourquoi limiter la remise an cause à un cas particulier de l’économie.
Très juste.
Bravo Mr Paul, il nous faut nous aussi être dogmatique, affirmons sans réserves l’interdiction pure et simple des paris sur les fluctuations de prix.
Buzzons, crions osons notre désespoir, manifestons nous!!!!!!!!!!!!!!!!!! et merci à tous pour toutes ces réflexions.
Pour nourrir le débat:
La spéculation financière n’a pas causé la « bulle » de 2007-2008 (étude OCDE)
juin 2010
La spéculation financière accrue sur les marchés à terme des matières premières agricoles n’a pas eu de rôle prouvé dans la volatilité des prix qui a provoqué la « bulle » de 2007-2008 dans ce secteur, affirment les auteurs d’une étude rendue publique jeudi par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).
Les auteurs, deux universitaires, Scott Irwin, de l’Université de l’Illinois, et Dwight Sanders, de l’Université de l’Illinois du Sud, écrivent dans leur rapport que la financiarisation des marchés agricoles et l’intervention croissante d’investisseurs attirés par les produits financiers dérivés et non par les matières premières elles-mêmes, « représente un changement structurel important » mais « n’a pas généré une volatilité des prix accrue ».
Je crois me souvenir que les auteurs pointent les traditionnelles questions sous/sur investissements.
Ceci n’est pas une pipe…
Tant qu’à donner dans le surréalisme.
Ceci dit, je vais toutefois tenter de trouver l’étude en question.
En même temps, Julien, la crédibilité de l’OCDE…
Cela vaut-il de se pencher sur le sujet…???
Les prix agricoles sont manipulés conjointement par les états et les spéculateurs. Sans parler de récoltes dépendantes de la météo…
Mais.. bonne nouvelle : en voyageant un peu partout en France ce mois-ci, je me suis rendu compte que notre pays n’étant pas mono-culture. Mais BI-culture.
En effet, cette année, les subventions PAC portaient sur le maïs et le tournesol. (ça nous change du colza…)(et c’est bon pour l’oméga 3…)
On va tous être obligé de s’acheter des perruches pour finir les invendus, je le sens…
Et une perruche, le peu que j’en ai croisé, ça ne crie pas, non, monsieur, ça gue.. hurle. Un potin insuportable qui donne envie d’ouvrir la fenêtre pour une évacuation manu-militari.
@ Yvan
Oui, je trouve intéressant d’un point de vue purement intellectuel d’étudier le cheminement de chercheurs qui les amènent à une telle conclusion.
@ Julien
1000 Euros sur Sun Tzu ! 🙂
@ Vince,
Ce n’est pas une position nue j’espère!
On joue sur les mots ici : le problème n’a pas été la volatilité – on s’en fiche de la volatilité – mais la hausse des prix, tous les spéculateurs étant « long » (acheteurs), les prix ont flambé, suivie de leur baisse brutale (quand les spéculateurs mis au pilori se sont retirés du marché en raison de la com négative). Savoir si la volatilité a augmenté, c’est s’intéresser à un problème qui n’intéresse en l’occurrence personne (sauf les auteurs de modèles financiers faux).
@ Paul Jorion
A propos d’une interdiction sur les fluctuations de prix, il y a tellement d’argent en jeu que je doute qu’un jour cela puisse être entrepris, la raison pour laquelle j’ai émis une fois l’hypothèse d’établir des « seuils » maximum pour les variations – seuils journaliers, hebdo ou mensuels, qu’importe – afin de limiter cette spéculation. Une proposition certes moins ambitieuse que la votre 🙂 mais peut-être plus réaliste, du moins en l’état actuel des choses – soit un monde financier encore « adolescent » dans ses « réflexions » et son comportement.
Et ne pas oublier que l’énorme majorité de la production de céréales et de riz est consommée localement à l’intérieur des frontières nationales. Ainsi en 2008, le prix production du blé ou du riz pouvait représenter, suivant les politiques de chaque pays et l’accès au marché mondial, de la moitié à dix ou même vingt fois le prix mondial, celui des spéculateurs, des négociants et des producteurs (spéculateurs ou pas) occidentaux.
Il me semble que la France, avec l’Angleterre et l’Allemagne l’Australie, le Canada et peut être l’Argentine doit détenir le record mondial de part exportée de sa production de céréales à paille… Donc prix mondial, c’est à dire américain…
Allez voir sur le site de la FAO, vous avez en accès libre les mercuriales en archives pour tous les produits agricoles par pays.
@vince
la finance, congénîtalément vouée à l’Hubris, adulte ou adolescente, ne connaît aucune règle et s’en délecte bien au contraire!
Les dix commandements la font ricaner, alors des seuils…
Elle ne connaît que la force, celle des armes si des principes constitutionnels simples comme ceux que propose Paul ne suffisent pas à la faire rentrer dans le rang.
@ Vince
« … il y a tellement d’argent en jeu » … sur absolument tout ! Ce n’est donc pas un argument valable.
@Vince : « établir des « seuils » maximum pour les variations – seuils journaliers, hebdo ou mensuels, qu’importe – afin de limiter cette spéculation. » : et vous présentez cette idée comme une meilleure solution que l’interdiction préconisée par Paul ? Désolé de démolir ce qui est sans doute pour vous une excellente idée, mais elle ne tient pas la route : les marchés ne peuvent pas être munis d’un limiteur de vitesse comme les bagnoles ! Ces « variations » sont calculées par des algorithmes dont les données d’entrée sont les ordres d’achats et de ventes. Comment ferez-vous pour qu’elles ne sortent pas des clous que vous aurez choisis ? Je suis très, très curieux de connaître votre réponse.
Il s’agit tout de même de plusieurs milliers de milliards de dollars échangés quotidiennement, c’est largement valable pour moi ! 🙂
Sur le papier la limitation pourrait sembler un levier de régulation au même titre qu’on a présenté la taxe Tobin comme amortisseur de fluctuation.
La difficulté de prévoir la réaction vient aussi (indépendamment des considérations morales et politiques) de la non-linéarité psychologique qu’induit toute mesure de limitation : s’il reste peu à vendre/acheter pour cause de quota, et si on flaire un bon coup, cela augmente la volatilité et aboutit in fine à de la spéculation supplémentaire.
La rapidité du capitalisme a construire des instruments et des indicateurs aptes à se sortir d’une régulation n’a d’égale que la rapidité de la pub et de notre président à prendre une « tendance dans l’air » (bonne ou mauvaise ou …) et à la détourner de son but apparent (« assure une meilleure alimentation », « votre sécurité », « diminuer vos angoisses de ceci et cela »…
Sur le fond de cette incapacité de l’Occident à trouver sa régulation (je viens de lire que le diamètre moyen des assiettes américaines a augmenté de pas mal de centimètres ces deux dernières décennies… quel pire raccourci des dérives sur ce seul cas de la malbouffe?), je profite de ce que je viens de lire Richard Sennett, ) »La conscience de l’oeil », [Ed Verdier Poche, 14,8 euros, trad. Dominique Bill].
Voila un sociologue qui s’est penché sur les raisons pour lesquelles notre urbanisme lui-même empêche régulations et apprivoisement des inégalités (d’où le lien avec le haut de mon post).
Il remonte loin (Grecs dont Aristote, S. Augustin, S. Isidore,…, Arendt, Freud) et voit toujours très juste, dans un récit assez symphonique.
…. Zuper bouquin.
@vince
J’ai le sentiment que votre appréciation de ce qui est valable et de ce qui ne l’est pas est, comment dire.., disons assez hétérodoxe en ces lieux.
Et qu’en conséquence vous aurez quelques menus soucis pour acquérir des soutiens à votre cause, qui heurte, qui plus est, assez frontalément celle défendue pas votre hôte en ces lieux.
J’ai peur que même Gusifange, pour des motifs à l’exact opposé des nôtres, ne souhaite non plus se ranger derrière votre bannière de l’illusion « centriste » ou modératrice.
Vous mènerez un dur combat. Seul.
Bien vu, Timiota. Et merci pour cette indication.
Julien, sur le principe, OK. Mais avec un bémol.
Une base saine vaut le coup d’être étudiée. Une base fausse… un peu le principe de la confiance qui se mérite, à priori.
En parlant de confiance, un sujet exceptionnellement intéressant dans un site…
http://www.rue89.com/2010/08/24/comment-devenir-millionnaire-en-luttant-contre-la-corruption-163671
A une époque où truander est devenu un acte de noblesse, la sous-traitance de celle-ci devrait devenir la noblesse de la noblesse, non?
@vince, des milliards certes, mais manger c’est (légèrement) important, ça conditionne quand même l’espérance de vie (soit dit en passant il y aurait des mouvements du sud au nord sur le riz, alors que c’est l’aliment de base des pays du sud), si il a des paris sur les fluctuations de prix qui ont une chance d’être interdit, pour le simple fait que politiquement c’est pas défendable quand ça flambe (et c’est pas fini, El nina va joué des tours en Argentine et Australie et le nord de l’Europe fini mal sa récolte, Allemagne -12%), les banques c’est au delà du monde d’un quidam, la faim, c’est compréhensible
@yvan,
A une époque où truander est devenu un acte de noblesse, la sous-traitance de celle-ci devrait devenir la noblesse de la noblesse, non?
moi ça me fait penser à don Juan, l’hypocrisie est un vice à la mode qui passe pour vertu
Si j’étais critique… Oui, allez, exceptionnelement.
L’écologie ne désire nullement tuer la poule aux oeufs d’or. Mais seulement en profiter…
C’est possible. Je crois aussi qu’il y a une profonde méconnaissance au sein de ce mouvement (pas pire ou meilleur qu’un autre, quoique j’en ai un en tête particulièrement mauvais et néfaste) des causes : ils se focalisent sur les conséquences.
Il ne vous aura pas échappé par exemple qu’Eva Joly, qui connaît une partie des partitions de la musique, ne s’est pas associée à la tribune.
Il faut aussi rappeler que l’excuse historique des marchés à terme des matières premières est le financement de ces filières, à cause du désengagement des banques, pour qu’elle s’engage …..autrement.
L’offre et la demande sont effectivement une excuse, car sans spéculation les variations de prix (à la hausse mais aussi à la baisse, ce qui permet de belle marge) seraient moins grande.
Pour vous donnez un ordre d’idée des minots (sales gosses) qui y jouent (regarder l’évolution des messages et « youpi 70% de marge » et le « j’espère que le pain va pas monter »):
http://www.boursier.com/forum/valeurfr/agrogeneration,FR0010641449/vive+hausse+du+bl%E9+et+rechute-130534-1,8.html
mais ils ne sont que les petits visible des fonds spéculatifs
Je ne suis pas sur que cela suffise vu que les négociants aussi peuvent spéculer. Le problème est le retrait temporaire du marché des quantités achetées pour les remettre en vente quand le prix a suffisamment monté. En gros, au lieu de mettre ces quantités en disponibilités dans la logique même du fonctionnement du marché, ils créent la rareté de manière artificielle faisant augmenter les prix pour les consommateurs finaux.
Si les produits alimentaires ne pouvaient être retirés du marché par les intermédiaires, il n’y aurait plus de la spéculation artificielle mais juste des fluctuations normales de prix dépendant de l’offre réelle et de la demande réelle.
Vous parlez de l’accaparement (puni de la peine de mort en 1793). Il devrait etre interdit au niveau international.
Stock… Mon péché mignon.
C’est pour cela que je parlais de la formule de Wilson pour déterminer un prix dans un autre article.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Formule_de_Wilson
En fait, la consommation d’un stock n’est rien d’autre que la demande.
Et le délai de réapro et lot économique, l’offre.
Ainsi, en retournant la formule de Wilson, vous pouvez déterminer le prix de n’importe quoi de façon strict.
En appliquant ça au niveau mondial, vous tuez toute spéculation.
Mais pas les variations.
Hors, quand une matière/denrée devient trop rare, les substituts apparaissent.
A l’inverse, une matière/denrée trop abondante peut se retrouver dans des emplois non prévus iniatelement.
Comme le café dans les locomotives dans les années 30.
@Paul : « Vous parlez de l’accaparement (puni de la peine de mort en 1793). Il devrait etre interdit au niveau international. » : nouvelle manifestation de votre increvable optimisme (de l’action) que mon increvable pessimisme ne pouvait que relever. Je veux bien parier une choucroute que ça ne se réalisera jamais, car il est connu que l’histoire de repasse pas les plats. M’est avis que tous les problèmes de notre époque se résoudront d’eux-mêmes par disparition, quand tous les humains en seront réduits à survivre, un peu comme les indigènes qui restent ça et là dispersés dans la jungle. Il sera alors inutile de punir l’accaparement, car ils n’auront plus rien à accaparer.
Le Spiegel de cette semaine consacre un long entretien avec l’agro-économe Joachim Von Braun qui, face à la menace et à l’urgence, plaide pour la mise en place d’un fonds de réserve réunissant les principaux exportateurs de ‘grains’ d’un montant de 20 à 30 mds, pour éviter la flambée de 2008; selon lui, ceci permettrait d’ acheter et de garantir la moitié des quantités de riz , mais et blé, à destination des pays les plus pauvres, forme de Banque Centrale qui aurait l’appui des Chinois et des Indiens.
Sur les acteurs, les’usual suspects’ via les Commodity-ETF, article qui revient aussi sur les ‘dégats’ de 2008
04.08: Comment GS détruit le monde
Il plaide. C’est déjà pas mal.
Sinon, ça va Charles..??
Merci Yvan, le retour du ‘même’ en ce domaine… Il plaide, ayant rencontré Wen et Singh, martèle que les problèmes structurels ne sont pas résolus et les marchés mondiaux plus politisés qu’alors…E tu ?
Je reposte un lien sur la ‘flambée’ de 2008: Capitalists of Chaos and Catastrophe
J’apprécie le ‘même’, Charles.
J’ai d’ailleurs vaguement l’impression que je suis maintenant trop jeune pour changer. Au grand désespoir d’un général en retraite, qui, affectueusement, m’avait dit : « un jour, vous verrez aussi le gris.. »
Peut-être pas pour rien que j’ai baptisé mon cheval : Principe.
@Yvan: Le mien s’appelle Esperanza..
Entretien traduit, par chance: The Dangers of Agricultural Speculation: Price increases are costing millions of people their health
Peut être est t’il temps maintenant de démonter la bourse, au même titre qu’autrefois on démontait les mac’do. C’est quand les gens commencent a avoir faim que le climat devient révolutionnaire.
Nobel economist Stiglitz warns EU-wide cuts may prolong woes
http://www.independent.ie/business/irish/nobel-economist-stiglitz-warns-euwide-cuts-may-prolong-woes-2310223.html
L’évaporation de la finance et notre appauvrissement sont écrits, il faut en faire le deuil. Ne pas le reconnaître cette réalité implacable serait presque touchant si cela n’aggravait pas le phénomène décroissant avec le risque de nous mener à la perte de contrôle. Maintenant qu’est-ce que l’on fait, on reconnaît le réel pour sauver ce qui peut l’être ou on continue à se raconter des comptines qui ne pourront que nous éloigner de plus en plus du réel ?
Il faut bien se rendre compte que la plus grosse menace du pic pétrolier (ou des les limites à la croissance), c’est de ne pas en parler car c’est une telle défiance au bon sens humain que cela a le potentiel de balayer absolument toutes nos valeurs.
Mais quelle défiance !
Il convient malheureusement de modérer l’enthousiasme persistant sur ce blog quant à l’interdiction des ventes à nu décrétée par Merkel. Evidemment, cette interdiction n’est en vigueur qu’en Allemagne, c’est à dire sur le territoire allemand. Or les ventes à nu ne s’opèrent pas en Allemagne, mais essentiellement sur les places de Londres et New-York, et ceci vaut aussi pour les spéculateurs et banques allemands. Autant dire que pour eux, cette mesure ne change rien. Bien loin d’une levée de boucliers, les marchés ont d’ailleurs réagi à cette annonce par des haussements d’épaule et rires en coin. Autant leur interdire d’adhérer au parti communiste cubain. L’ineffectivité de cette mesure (en réalité destinée à faire avaler au bon peuple la pilule amère des coupes budgétaires) pourrait même desservir l’idée d’une interdiction des paris sur les fluctuations des prix, du genre: Vous voyez, on a essayé, cela ne marche pas.
La situation n’est, en effet, pas encore assez critique, Berlinois.
Mais comme elle continue à évoluer dans le même sens, nous n’allons plus faire du « contre toute attente », mais du « contraint forcé inéluctable ».
Je dis nous, mais en parlant des gouvernements, nous (peuples) pourrions avoir des doutes…
Koikil en soie, sachant que certains gouvernements seront mis au pied du mur (ou virés par les peuples), il y aura peut-être un mouvement d’entrainement général.
@un berlinois: Le comble du comble étant que l’interdiction de la VAD sur les financières est en place, en France, depuis le début de la crise, et que, bien sûr, cela n’a eu absolument aucun effet. On constate que, pour un psycho-machin, la réalité n’est jamais qu’une projection.
Au passage, on peut noter que la décision française n’a en rien concerné le politique, qui n’était même pas informé de la chose. Ce qui en dit long sur la répartition des compétences et incompétences, répartition qui diffère quelque peu de ce que tout un chacun aurait en tête.
… La réalité… vous savez… cette chose qui reste allumée quand vous éteignez votre ordinateur.
à mon avis c’est très clair. je m’étais fais la remarque que, malgré tout le foin fait sur la vigueur allemande dans notre cher pays masochiste, le climat ne devait pas être terrible outre-rhin pour passer une telle mesure même hypocrite. c’est peut-être bien l’allemagne le grand pays le plus fragile en europe, il faut dire qu’il est batit sur défaites et mensonges…
AU berlinois : « les marchés ont d’ailleurs réagi à cette annonce par des haussements d’épaule et rires en coin. Autant leur interdire d’adhérer au parti communiste cubain. » : amusant. Ne manque plus que des caméras (ou des peintres) pour immortaliser la scène : « marchés riant sous cape à l’annonce de l’interdiction des CDS nus« .
« L’ineffectivité de cette mesure (en réalité destinée à faire avaler au bon peuple la pilule amère des coupes budgétaires) : cette mesure avait été saluée sur ce blog, pas tant pour son effectivité que pour le progrès de principe qu’elle représentait.
« pourrait même desservir l’idée d’une interdiction des paris sur les fluctuations des prix, du genre: Vous voyez, on a essayé, cela ne marche pas. » : argument archi nul mais qui pourra effectivement être avancé, conformément aux principes de base de la désinformation.
@Yvan
« Koikil en soie, sachant que certains gouvernements seront mis au pied du mur (ou virés par les peuples), il y aura peut-être un mouvement d’entrainement général. »
Vraiment? Vous y croyez?
Cachez ces cds que je ne saurais voir !
Etienne, je suis INCAPABLE de croire. Désolé.
Et même Vigneron m’a insulté de rationnel. Te dire…
Cette remise en question, apprise depuis tout petit, est effectivement usante. Destructrice.
Cela va assez loin dans le sens où sur internet, par exemple, une information ne deviendra à peu près valable que si elle est analysée par deux sources distinctes de sensibilités différentes, voire mieux, opposées.
Le contradictoire est le meilleur moyen d’entrevoir un soupçon de vérité.
Là, ce que je constate, est un système vendu par un pays hégémonique qui s’effondre.
Que cet effondrement soit créé en interne ou en externe importe peu. Vu la mobilité des possédants.
Que cet effondrement commence par l’interne ou l’externe importe peu. L’hégémonie peut mourir par cause interne ou externe.
Que cet effondrement donne des possibilités telles que guerre par conflits armés ou guerre par la faim importe peu. Le conflit va arriver, de toute façon.
La seule différence à l’habitude de cette situation, est que beaucoup de gens sont au courant de la réalité.
Ce que ça donnera sera donc peut-être une évolution exceptionnellement notable de l’humain.
Rien n’est écrit d’avance.
Opportunisme… Opportunisme…
Du côté des spéculateurs dont les céréaliers en premiers qui passent plus de temps sur leur portable ou leur ordi à passer des ordres que sur leur tracteur, et ce alors qu’il n’y a absolument aucun risque de pénurie globale compte tenu des stocks et de la modicité de la baisse de rendement au niveau mondial.
Du côté des gouvernants comme Poutine qui instrumentalise la pénurie éventuelle en Russie et les spéculateurs pour se faire mousser.
Puis du côté des syndicalistes agricoles minoritaires et « vertueux » comme leurs alliés écolos ou alter, sur un mode en effet vaguement corporatiste et très « petit bout de lorgnette ».
Puis de la part de Paul qui fronce les sourcils en replaçant la bourrasque du moment dans son modèle géo-climatique financier mondial et en avançant son remède radical, et seul viable à terme.
Et on à même droit à la version crapuleuse de Gusifange avec la thèse monétariste de l’inflation spéculative des matières premières… Ce qu’il y a de bien avec les néo-lib, c’est qu’ils ont toujours une théorie-outil dans leur boîte à outils pour argumenter comme l’opportunité le leur commande, et ce dans tous les sens imaginables… La baie toxique sur le gâteau!
Qu’est-ce que tu veux?
Qu’est-ce que tu crois?
on ne peut pas espérer que les autres viennent à notre place, mais on peut la défendre… et souhaiter qu’ils combattent avec nous, un temps pour tous
Je suis prèt à défendre beaucoup de choses, mais surement pas ma place ou ce que je ne considère que comme un intérêt particulier ou purement corporatiste.
Et je dis ici que si l’on peut avoir l’impression d’avancer, surfant sur une vague avec et contre des concurrents ou adversaires, c’est surtout la mer qui avance. Avant de déferler, puis de refluer dans le désordre et les gueules de bois.
Il faudrait construire des brise-lames à partir de « l’impératif catégorique » de Paul, et tout le monde surfe dans son coin. On ramassera les cadavres et les illusions perdues sur la grève.
Vu comme ça, j’ai peut-être moins d’illusion, la dernière question que je me suis posé c’est: est-ce qu’aujourd’hui l’affiche de cette enfant (éthiopien?) assis dont le ventre était rempli de carence de mon enfance (une bonne vingtaine d’année), pourrait encore être affiché, sans déranger « le que du bonheur » ou « la confiance », voir cataloguer de populiste
« La route est droite, mais la pente est forte. »
Jean Pierre Raffarin.
Et la France » d’en bas » commence à prendre conscience.
Il y a de l’espoir.
Ce qui est beau est toujours bizarre.
Bien vu l’artiste.
Et merdre pour les fonds de pension….
[…] http://www.pauljorion.com/blog/?p=15192 Partager ! […]
Quelqu’un pourrait -il m’éclairer ? Le syndrome d’Hindenbourg ( « Un présage de krach fait
trembler les Bourses » Figaro .fr de ce jour) s’applique t- il à la spéculation sur les céréales?
P.S Merci de ne pas me me répondre si je suis hors-sujet …Tout cela est bien ardu !
Voir ici.
Comme disait Paul Jorion a une précédente demande sur le même sujet: ce n’est rien d’autre que de la numérologie appliquée. A fuir.
En fait, une étude un peu sérieuse permet de montrer que ce truc prédit une fois sur quatre un événement grave.
C’est moins bien que de tirer aux dés vos choix de placements boursiers.
Quelque chose qui peut éventuellement alimenter la réflexion …
Peak Oil and The Hindenberg Omen: Is the Stock Market Doomed?
http://www.youtube.com/watch?v=bothQuBwhDU
Encore un indicateur (S&P 5000) qui indiquerait donc que le prix supportable pour l’économie plafonne aux alentours des 80$ le baril.
NB. N’ayant aucune connaissance en finance, je découvre à peine ces indicateurs.
Alrs que Ron Paul plagie Mr Jorion lorsqu’il était invité chez Taddei.
Pris sur dedefensa :
Ron Paul éructe : «“Nero fiddled while Rome burned.” Are we not overly preoccupied with this controversy, now being used in various ways by grandstanding politicians? It looks to me like the politicians are “fiddling while the economy burns.”»
Et Dieu m’est témoin que le Ron Paul, il en connaît un bout sur l’art du pipeau!
Lurette qu’il l’a dans la poche son premier prix de conservatoire conservato-libertarien!
Pour qui veut s’initier à l’art de la flûte picolo, ses Master-Class sont réputées les meilleures.
On trouve même des gens pour nous en chanter des extraits sur le blog Jorion…
Bonjour monsieur Jorion – J’ai Beaucoup apprécié votre message du jour sur » l’interdiction pure et simple des paris sur les fluctuations de prix » –
Rapporté au cœur juridique pourri de son hypocrite » légalité » au XIXe siècle, c’est vraiment très clair et nous avons besoin de clarté pour comprendre :
C’est du fait que que les pays – au XIX ° siècle « ont passé des législations qui exemptent de l’interdiction des jeux de hasard toute opération qui peut être qualifiée d’opération financière. Ces textes n’avaient qu’un seul but : extraire les opérations spéculatives du cadre général de la loi, elles visaient de manière éhontée à donner un cadre législatif à l’extraterritorialité morale de la finance »
Là nous pouvons effectivement faire des liens clairs et précis afin de trouver la cause dite
» légale » dans l’histoire de » l’extraterritorialité morale de la finance » et mieux ressaisir votre entreprise anthropologico – politique en ce qui concerne » une constitution pour l’économie » – Pointer l’antériorité législative dans le temps permet de pointer dans un futur proche la possibilité d’une nécessaire réforme internationale à faire et à exiger pour transformer la donne – Un levier capital pour travailler dans ce sens.
Encore merci.
Je voulais de plus attirer votre regard vers cet article publié sur le site » Respublica » de Philippe Hervé intitulé : » Dans quelle crise sommes-nous » : http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/dans-quelle-crise-sommes-nous-2/2047
Je désirais savoir si ces vues recoupent les vôtres et si vos analyses recoupent ou pas les vues de M. Phlippe Hervé –
Bien à vous – bonne journée.
BLDM ou le citoyennisme en action.
Pourquoi interdire des pratiques qui pourraient être encadrées, régulées, controlées, par BLDM et leurs amis ?
@Sam. Concernant la volatilité.
Pour moi la volatilité indique clairement que le système est déboussolé, c’est un signe très clair d’une perte des repères des marchés. Certains argueront peut-être qu’il y en a pour tirer leur épingle du jeu mais je pense que même les plus requins des spéculateurs ont plus à perdre d’une volatilité élevée que l’inverse.
A propos de la volatilité, le cas de l’huile de baleine qui servait pour s’éclairer au 19ème siècle est très intéressant. On observe comment le prix tend vers la stabilité avant le pic et comment il devient complètement erratique juste après le pic, ce qui semble logique.
http://climateprogress.org/wp-content/uploads/2009/10/DB-Whale.gif
Dans le cas l’huile de baleine on voit que le prix maximum atteint est celui qui suit directement le pic de la ressource et qu’ensuite ce prix n’est plus jamais atteint. Il faut cependant relativiser ce lien car au milieu de la décroissance de l’offre, une substitution avantageuse a pu être mise en place avec le pétrole.
De nombreux peakistes semblent divisés au sujet de l’évolution potentielle du prix mais il n’y a pas de doute sur une chose, on va assister à une chute de l’accessibilité (affordability). Il y a donc débat sur la forme que va prendre de cette chute de l’accessibilité, elle peut se manifester par l’inflation, la déflation ou les deux ensembles. Certains pensent que le système ne pourra plus jamais supporter un baril à 147$ car le système déjà en décroissance ne pourra plus supporter une telle inflation. D’autres pensent par contre qu’il pourra s’envoler dans de nouvelles sphères. Il ne faut pas perdre de vue le problème de l’incompressibilité de la demande. Certaines demandes telles que celles qui touchent à la sécurité nationale ne peuvent pas être réduites, comme par exemple ce qui est nécessaire pour produire les calories nécessaires pour soutenir la population. L’incompressibilité de la demande pourrait faire grimper le prix bien plus haut que ce que nous avons déjà expérimenté. L’avenir nous le dira.
L’article dont est extrait le graphe
http://climateprogress.org/2009/10/07/deutsche-bank-oil-to-hit-175-a-barrel-by-2016-which-will-drive-a-final-stake-into-long-term-oil-demand-spurred-by-a-disruptive-technology-the-hybrid-and-electric-car-that-will-very/
http://parismusees.com/chopin/media/pictures/DAGNAN.jpg
Boulevard poissonnière, 19è sc. Hors sujet… une question. Y-a t-il vraiment eu un « progrès » depuis ; est-ce que ça fait plus de sens d’être assis toute la journée à taper sur un PC, à classer des fiches, à archiver.etc. Progrès en médecine oui, mais escamotage du sens…
La gestion du pouvoir était différente. Il devait se montrer, il était là, en armes, à la parade. Aujourd’hui le pouvoir est sur le télécran….
Au sujet des tailles d’assiettes qui augmentent (post + haut) (et de la difficulté à réguler vu par ce bout de la lorgnette),
voila une source
http://www.obesitydiscussion.com/forums/diet-studies/20-years-portions-have-grown-2808.html
au 1/3 de la page « A 1994 informal survey found that the standard plate size in the restaurant industry grew in the early 1990s, from 10 inches to 12. … »That holds 25 percent more food ».
Il faut enlever les effets de modes (assiettes de présentation géantes) mais dans l’autre sens corriger le 25 percent un peu limité : un monticule conique de même pente occupant une assiette 20% plus grande que celle de référence, cela fait x1.2^3, environ x1.7, soit +70%.
Je comprends quand même les inquiétudes de Vince qui se demande si on pourra, mutatis mutandis, interdire la fabrication des grandes assiettes…
merde, la question est faut-il au yoyo mondial laisser de l’argent pour ceux qui ne font rien pour nourrir les gens mais en profite.
S’attaquer aux assiètes (et mon correcteur me propose assisté) c’est s’attaquer à la faiblesse des gens, tu choisis, on tape sur les petits ou on tapes sur les gros?
Génissel, oui c’est vous qui avez raison si on se contente d’une phrase…
mais ces gros trucs s’appellent des « systèmes », avec des parties interdépendantes.
Quand on croit en avoir nommé une et qu’on peut la désigner à la vergogne de chacun, on s’aperçoit aussi sec d’interdépendances avec les autres parties, d’intérêts complexes, et on n’obtient pas le but cherché, on s’est souvent contenté d’ajouter une perversité de plus (« l’enfer est pavé de bonnes intentions »).
Le cas des assiettes qui grossissent rappelle cela, avec les ingrédients comme l’effet de cliquet et l’injonction paradoxale (le modèle de l’injonction paradoxale étant « sois spontané »), puisqu’on dit à la fois « veillez à votre ligne », et « choisissez votre taille d’assiette chez les renards libres, ma chère poule libre ».
Ne pas négliger qu’on sort de choses comme ça dans les propositions de grand soir ou de petit soir.
Les cas de perversité collective ont été bien illustrés par les Roumains nolens volens au moment de Timisoara (fin 1989?), avec les mensonges des révolutionnaires en miroir de ceux de Ceaucescu.
Les remèdes à ces effets pervers n’existent qu’au sein de ce que Bernard Stiegler (après Simondon) appelle des « systèmes associés », des systèmes ou chacun est émetteur et récepteur (cas basique : la langue, vous êtes locuteur et auditeur, cas moins basique : logiciels libres, Linux…, cas ambigus : l’artisanat/la maîtrise)
Tout système a une inertie certe, les assiètes ne sont qu’un exemple comme le développement des cultures d’exportations des pays sud (deux fois plus de ligne de fret du sud vers le nord) au détriment des cultures vivrières, pour rembourser la dette, ou les poubelles de nos cantines voir le calibrage Européen comme norme de qualité (ça me dépasse un calibre comme qualité pour un aliment faut jamais être sorti d’un bureau).
Mais tout système humain a des points de ruptures, on tolère l’injustice jusqu’à une certain point, à ton avis les historiens sont d’accord pour dire que les deux récoltes précédant la révolution était trés bonne réponse A ou trés mauvaise réponse B
tout à fait d’accord avec Paul.
de la part d’une ex-exploitante agricole
Je vous préviens car vous savez que j’ai horreur de prendre les gens en traitre : nous sommes espionnés par Marianne :
http://www.marianne2.fr/Paul-Jorion-reagit-a-l-appel-des-elus-d-Europe-ecologie_a196689.html
Si ça continue, faudra que ça cesse. On peut plus être entre nous !!
Marianne reprend régulièrement depuis plusieurs mois des articles du blog, mais je n’ai en effet pas souvenir qu’il se soit trouvé en Une.
mais c’était quand même mieux du temps de jfk.
Poudre aux yeux …
http://www.lalibre.be/toutelinfo/afp/287996/l-allemagne-va-faire-payer-ses-banques-pour-la-crise.html