Billet invité
Dans la livraison du mois d’août du Monde Diplomatique, un article de Mark Herstgaard nous apprend Comment le Sahel reverdit, ce qui est en soit une note d’espoir, pour une vaste région du continent africain, coincée entre le désert et une savane qui s’éloignait progressivement et où tous les efforts de lutte contre la désertification paraissaient jusqu’ici vains. Cette bonne nouvelle, quasi inespérée, pourrait d’ailleurs servir de panneau indicateur de sortie de crise sur une route empruntée (sans jeu de mot) depuis trois ans et passablement défoncée, où les seules indications laissent à lire la mention TINA. Car si une telle affirmation a de quoi surprendre quant au Sahel, la méthode utilisée a aussi de quoi interroger et remet en question un certain nombre de croyances et de pratiques que le journaliste de The Nation de New York relate dans son article.
Mark Herstgaard raconte ainsi l’histoire d’un des précurseurs de l’agroforesterie au Burkina Faso, M. Yacouba Sawadogo, qui relate son expérience vécue lors de la grande sécheresse de la fin des années70-début des années 80 dans son pays, qui subit durant cette période une baisse de 20% en moyenne des précipitations annuelles, entrainant des centaines de milliers de morts de famine et la transformation de la savane en Sahel. Une telle catastrophe entraina alors une profonde modification des modes de pensée, notamment en remettant au goût du jour des techniques ancestrales pour valoriser l’utilisation de l’eau pluviale : le ‘zaï’ consiste ainsi à creuser des trous peu profonds aux racines des cultures, afin de préserver un peu d’humidité.
M. Yacouba Sawadogo développa cette technique, en agrandissant ces trous mais surtout en y adjoignant du fumier, afin de concentrer l’eau et les éléments essentiels pour fertiliser les cultures. Ce qui était considéré comme du gaspillage finit par augmenter le rendement de ces mêmes cultures. Effet collatéral non prévu, des pousses d’arbres issues de graines inclues dans le fumier finirent aussi par émerger au milieu des cultures, continuèrent à pousser et contribuèrent à augmenter les rendements des cultures mais aussi à fertiliser les sols. Cette technique d’agroforesterie a finit par gagner … plusieurs centaines de milliers d’hectares au Burkina Faso, permettant ainsi à de vastes étendues de passer du statut de ‘Sahel’ au statut de savane arborée et sèche, dernière étape avant le statut envié de savane humide. Au mali et au Niger, pays voisins, l’exemple a été suivi, à tel point que l’agroforesterie sert maintenant de repère aux satellites pour définir assez précisément la frontière entre le Niger et le Nigéria, où des méthodes bien différentes de reforestation par plantation ont été mises en place … et qui ont échoué !
Pour impressionnants qu’ils soient, les résultats ne font pas de ces zones d’agroforesterie une forêt tropicale. Néanmoins, de nombreux points positifs ont pu être recensés. Le premier d’entre eux est la sécurité alimentaire car les rendements sont devenus bien plus importants, au point que le nombre de greniers a aussi été multiplié par deux ou par trois par famille. Les arbres permettent aussi aux paysans de réduire le nombre de semences utilisés pour les cultures car ils les protègent contre le vent. Les feuilles viennent aussi protéger les sols et peuvent nourrir le bétail. Les racines fixent l’humidité des rares pluies et les branches protègent les cultures du soleil. Avant cette technique du ‘zaï’, la nappe phréatique baissait d’un mètre par an : depuis sa mise en place, elle a augmentée de 5 mètres. Les arbres servent aussi à produire du bois de chauffe pour la cuisine, pour la charpenterie et même la pharmacopée traditionnelle, là où l’allopathie est hors de prix ou inaccessible.
Or, tous ces effets bénéfiques sont produits … gratuitement. Car à l’inverse de la plantation d’arbustes, méthode qui a échoué malgré les investissements très importants en moyens financiers et humains, la technique utilisée ne fait qu’aider la nature à repousser, ce que les scientifiques ont par la suite dénommé ‘RNA’ : ‘Régénération Naturelle Assistée’. L’homme, en effet, ne ‘plante’ pas : il permet à des pousses, alliées à des cultures et des techniques ancestrales de captation des eaux de ruissellement (améliorée avec la fumure) de pousser selon leurs propres rythmes, forcément plus adaptés qu’une implantation exogène dans un milieu très rude, qui nécessitera beaucoup d’investissements et de moyens, notamment hydriques. Car des études ont démontrées que 80% des arbres plantés au Sahel meurent au bout d’un an ou deux. Les espèces endémiques, elles, sont bien plus résistantes et ont l’immense avantage d’être délivrées gratuitement par ‘dame nature’. A l’inverse, les ‘Villages du Millénaire’ du directeur de l’Institut de la Terre de l’Université Columbia, M. Jeffrey Sachs, sont conçus comme un ‘paquet’ de ‘services’ … très onéreux : forage, semences, engrais, etc. Et peu opérants, à moins d’y mettre … ‘le paquet’. Hormis l’aspect financier, qui a évidemment un poids très important dans des zones où les ressources sont très limitées, il reste que l’aspect novateur fondamental de ce renouvellement est fondé sur des savoirs-faire, certes améliorés (sur la base des connaissances et des savoirs-faire des hommes, appliqués à la situation) mais ancestraux.
Savoirs-faire gratuits, si tant est qu’il soit nécessaire de le préciser et gratuitement propagés. Car, à l’inverse là encore des ‘Villages du Millénaire’, ces techniques sont librement accessibles à tous et ne font pas dépendre les cultivateurs de ressources exogènes à leur environnement : pas d’engrais complémentaires, pas de semences spécifiques, pas de génie génétique au secours de la détresse hydrique des plantes et des humains, pas de financements extérieurs à solliciter. Un développement endogène, utilisant tous les savoirs-faire liés à l’environnement et diffusé par les canaux traditionnels des échanges de savoirs, sur la base des expérimentations menées et constatables de visu par les premiers acteurs concernés : les paysans. Seule une aide, exogène, à la diffusion de la connaissance ainsi obtenue ou des lois produites pour l’agroforesterie a été mise en place, via des ONG étrangères, avec des moyens financiers très peu importants.
Pour autant, la ‘RNA’ ne permet pas d’améliorer le ‘confort’ des agriculteurs dans les zones où elle s’est propagée : les maisons sont toujours de torchis, l’eau et l’électricité y sont absentes et la malnutrition persiste, preuve que la méthode n’a rien d’un ‘miracle’ que pourrait apporter la technique moderne dont les ‘Villages pour le Millénaire’ font pourtant la promotion, à grand frais. C’est donc à une refonte des priorités sociales et économiques que s’attaque incidemment la ‘RNA’, refonte adaptée aux exigences du terrain et non aux idées ou aux conceptions économiques ‘hors sols’ (sans jeu de mots) : autonomie, sécurité alimentaire et approche progressive des ‘petits pas’, plutôt que technologie, productivisme et impact à court terme.
Mais c’est aussi à une remise en cause profonde du droit, hérité parfois du droit colonial, auquel la ‘RNA’ s’attaque, comme au Mali où l’interdiction de couper un arbre a permis à l’Etat colonial français de ‘privatiser’ la ressource à son profit et d’en faire bénéfice en revendant le bois coupé, aux dépens des populations locales. Cette interdiction fut d’ailleurs conservée à l’indépendance, ce qui amena les paysans à arracher les pousses d’arbustes afin d’éviter tout conflit potentiel et contribuant ainsi à faciliter l’érosion des sols et leurs appauvrissements. Face aux conflits néanmoins persistants, le gouvernement malien fit voter une loi permettant aux paysans d’exploiter le bois des arbres sur leurs terres, ce qui permit, lorsque ceux-ci prirent connaissance de cette loi, de favoriser la mise en place de la ‘RNA’. Au Niger aussi, les autorités s’aperçurent que pour faciliter l’élévage forestier et l’agroforesterie, il était nécessaire de donner le droit d’exploiter les arbres. Pour caricaturer : par une spectaculaire inversion, la propriété privée, alliée à l’accès gratuit aux savoirs-faire, au profit de tous VS le monopole, étatique ou privé, des biens et des savoirs, au profit de certains (ou in fine, de personne).
Il y a là matière à enseignement, comme l’on dit. Y compris pour les ‘pauvres’ hères que nous sommes, coincés entre le désert des subprimes et la savane arborée d’une sortie de crise.
En premier lieu, c’est par la reconnaissance des savoirs-faire que l’on peut préserver un patrimoine ‘commun’ de savoirs, ancestral ou non. Sans cette reconnaissance, y compris par les propres acteurs détenant ces savoirs-faire, ce patrimoine peut disparaître et affaiblir les capacités de transformation sociales de ceux qui les possèdent. Cette reconnaissance n’est cependant pas ‘suffisante’ parfois pour permettre d’agir sur son environnement, quelqu’il soit : l’innovation, personnelle ou collective, est aussi nécessaire. En l’espèce, ce fut l’adjonction de fumure dans les ‘poquets’ qui permit le développement de l’agroforesterie au Sahel : l’expérimentation pratique, sur la base d’un croisement entre savoirs-faire et connaissances, est le socle sur lequel se fonde l’acquisition de nouveaux savoirs. Ce n’est qu’ensuite que cette technique fut ‘modélisée’ sous la dénomination scientifique de ‘RNA’.
La ‘science économique’ telle que définit actuellement fonctionne sur un modèle inverse : une modélisation à partir de laquelle les expérimentations sont conçues et pratiquées. Ce modèle là, comme pour les ‘Villages du Millénaires’, est voué à l’échec. Par ailleurs et sans pratiquer un ethnocentrisme inversé, ‘fétichisant’ ainsi des expérimentations pratiquées au Sahel, nous possédons les savoirs-faire et les connaissances nécessaires pour modifier notre environnement, sans attendre nécessairement que les conditions matérielles et financières soient suffisamment favorables pour expérimenter et modifier.
Il est néanmoins nécessaire de ‘reconnaître’ ce fait, par et pour nous-mêmes, comme ce fut le cas pour les paysans du Sahel. Ce serait déjà, en soit, une révolution ontologique, après des décennies de ‘dépendance’ au matérialisme, qu’il soit monétaire ou historique, ou de ‘dépendance’ au positivisme technologique.
Le remise en cause du droit, qui n’est sommes toutes qu’un outil, devrait aussi suivre la redéfinition de la nature de la propriété, qui devrait partir non pas d’un droit naturel à la propriété sous entendue privée mais bien de la ‘res communis’, la ‘chose commune’, appartenant à tous et à personne, définissant ainsi en creux les notions de propriété publique et de propriété privée, selon les nécessité du contrat social.
Dans le cas de l’expérience menée au Sahel, il est frappant de constater que M. Yacouba Sawadogo, paysan au Burkina Faso, a pu utiliser librement des savoirs-faire ‘ancestraux’, que l’on pourrait définir comme appartenant à la ‘res communis’, développer un nouveau savoir-faire pour son usage propre et le transmettre … sans aucune notion de propriété privée, et ce pour plusieurs raisons. En premier lieu diront certains, parce que la protection de la propriété privée dans de tels environnements serait tout simplement impossible à appliquer et nécessiterait des efforts coûteux pour des résultats improbables. La ‘science économique’ dirait alors que l’avantage comparatif d’un tel système par rapport à un système de ‘propriété commune’ est tellement faible que le second système permet de mieux ‘allouer’ les ressources nécessaires à l’économie. Où l’on retourne au ‘modèle’ auto-justificateur de la ‘science économique’ : quand les données du terrain ne correspondent pas à la théorie, il est parfois nécessaire de modifier les données pour les rendre ‘compatibles’ d’avec la théorie ou même à chaque non congruence entre théorie et réalité, à produire de nouvelles justifications théoriques …
Mais on pourrait aussi partir d’un point d’analyse complètement différent, de terrain cette fois, scientifiquement vérifiable (notamment d’anthropologie culturelle), où la notion de propriété privée dans cet espace culturel spécifique n’est pas une donnée ‘commune’ et qu’à l’inverse, la normalité est bien la ‘res communis’. De même, la théorie des jeux coopératifs permettrait bien mieux d’expliquer, par la rationalité intuitive, que pour un acteur comme M. Yacouba Sawadogo, il est finalement plus ‘intéressant’ que ‘son’ savoir-faire se propage librement, afin qu’il puisse, grâce à la mise en place générale de ‘son’ savoir-faire, bénéficier des effets bénéfiques de l’action collective sur des biens ‘communs’ comme le niveau d’eau dans les nappes phréatiques, dont il bénéficiera, aussi, pour son exploitation personnelle dans sa propriété privée. Privatiser donc le savoir-faire et la connaissance d’une ‘res communis’ serait donc ‘non productif’, pour l’acteur individuel comme pour la société dans son ensemble.
A l’inverse, on imagine fort bien ce qu’il serait advenu dans une société où la valeur sociale de la propriété privée serait prédominante (voir exclusive), avec la privatisation de la ‘découverte’ de M. Sawadogo, via le dépôt d’un brevet, restreignant alors la diffusion de ce savoir-faire, élément capital à la transformation globale et favorable de l’environnement (effet de masse, observable via les nappes phréatiques par exemple) : un ‘succès’ individuel pour son ‘concepteur’, à court terme, un échec pour la société et l’environnement, à moyen terme. En ce sens, protéger des savoirs-faire et des connaissances d’une privatisation permet leur circulation, gage d’efficacité : les définir comme parties de la ‘res communis’ et définir la ‘res communis’ comme droit naturel éviterait cette privatisation, que ce soit par des personnes (morales ou physiques) ou des états. Donc leur circulation, donc leur efficacité.
Ce que nous apprennent au final les savoirs-faire africains, c’est leur connaissance intuitive, qui a été jusqu’à présent peu ‘formalisé’ ou ‘modélisé’ en droit, qu’il existe des ‘choses communes’, qui appartiennent à tous et à personne et ce quelque soit le type de ‘contrat social’ décidé entre les différents acteurs d’une société, quelque soit le type de propriété envisagé.
Il serait enfin temps d’apprendre des africains, afin que la Déclaration des Droits de l’Homme de 1948, qui se fonde sur une conception restrictive du droit naturel de la propriété, devienne véritablement universelle. Afin ‘qu’égoïstement’ nous puissions reformater notre propre contrat social bien mal en point pour sortir de la crise financière que nous connaissons actuellement et de notre crise civilisationnelle tout court.
99 réponses à “Quand le sahel reverdit, ou ce que l’on peut apprendre des savoir-faire africains, par zébu”
Merci pour cet excellent article qui donne une bonne touche d’optimisme à la morosité ambiante et au pessimisme permanent de certains.
On retiendra que même lorsqu’on est au fond de la misère la plus noire, il y a toujours des techniques pour s’en sortir. Techniques ancestrales qui sont adaptables à la situation d’aujourd’hui dans n’importe quel secteur.
En tant que pessimiste professionnel, je me sens visé. Et ceci me rend encore plus pessimiste….
Si vous voulez, inutile de rester au sahel avec le réchauffement climatique. Le désert avance, il prend les villes en étau… le sable envahi les quartiers périphériques, suivi des hyènes, de Namibie, particulièrement féroces.. Ainsi brille le luth constellé de ma mélancolie, le soleil noir y brille. Voilà le résultat de votre post !
Je préfère un malade mort mais sachant pourquoi, qu’un malade ragaillardi mais sans en comprendre la cause. Je suis optimiste sur la fin du système que vous appeliez ça du pessimiste est une erreur; En espérant vous savoir mi le cafard….
J’ai décidé de prendre du recul en attendant que ça s’effrite un peu plus… patience dans l’azure.
Bonjour , Quelques inexactitudes quand même : »Car des études ont démontrées que 80% des arbres plantés au Sahel meurent au bout d’un an ou deux. »
Des expériences menées par « Waterboxx » dans le désert marocain et ailleurs : » dans le Sahara marocain. 90% des arbres plantés avec la Waterboxx étaient toujours vivants et verts après quelques mois dans des conditions d’été extrêmement chaud,(sans arrosage) tandis que 90% des arbres plantés sans la Waterboxx, sont morts malgré un arrosage hebdomadaire.
Ceci n’est pas une publicité .
Amicalement
Auguste
@ auguste :
tout à fait pour la waterboxx. En ait, les études dont parlait l’article se basaient sur des plantations … sans waterboxx !!
Celle-ci a d’ailleurs été testé dans les désert américains et au Maroc. Reste que ce n’est plus le même ‘objet’ non plus (bien que modique et réutilisable, pas gratuit non plus et dépendant du process de fabrication … non localisé).
Cordialement.
bonjour, voilà je dois faire un exposé sur l’article de journal de Mark Hertsgaard, sauf que je n’ai pas l’article, es ce qui seré possible d’avoir une source de cette article svp merci
Bonjour,
Très intéressant.
« Le remise en cause du droit, qui n’est sommes toutes qu’un outil, devrait aussi suivre la redéfinition de la nature de la propriété, qui devrait partir non pas d’un droit naturel à la propriété sous entendue privée mais bien de la ‘res communis’, la ‘chose commune’, appartenant à tous et à personne, définissant ainsi en creux les notions de propriété publique et de propriété privée, selon les nécessité du contrat social. »
=>
D’après l’exemple que vous citez, cette belle réalisation a été rendue possible justement par l’accès des paysans à la propriété privée alliée à l’accès à la connaissance (en l’occurence celle des us et coutumes ancestraux alliée à la nouveauté provenant du savoir que l’engrais naturel provoquait).
Sauf erreur de ma part, il ressort donc que ce que vous appelez res communis ne concerne que la culture (us et coutume et connaissance approfondie des éléments et de leurs avantages et inconvénients : adaptée à une situation locale), et non pas l’appropriation de la Terre, qui existe bel et bien en tant que propriété privée.
En fait, cette interprétation me semble la bonne (n’hésitez pas à me dire si je me trompe), il s’agit simplement de redistribuer aux gens la propriété qui a été abusivement concentrée dans quelques mains, pas souvent bien intentionnées d’ailleurs. En tout cas, une telle interprétation pourrait aisément être élargie à ce que nous connaissons en occident : supprimons l’accaparement et la possibilité de spéculer et une bonne partie de nos problèmes seraient de facto résolue. Pas tous nos problèmes, mais il serait alors temps de s’occuper de ceux arrivant après dans la hiérarchie des difficultés.
Je rappelle à l’intention de tous que la notion juridique de propriété a subi de très nombreux assauts au XXème siècle, assauts préjudiciables quasi-exclusivement aux petits propriétaires dans la mesure où les gros propriétaires ont compensé cette perte de qualité par la quantité ; le tout aboutissant quasi inéluctablement à la concentration des richesses.
Merci pour votre article,
Cordialement,
Quand donc cesserez vous de vous accrocher à votre aimable droit de « petite propriété »? Vous êtes exactement dans la ligne intenable de propriété « décente » de Robespierre. Comme si votre exemple au XXème siècle du traitement de cette petite propriété par les législateurs au bénéfice de la grosse propriété ne démontrait pas le caractère originellement vicié du concept de droit naturel de propriété. Puisque c’est bien évidemment au nom de ce précepte universel et éternel, mâtiné d’un louchée de liberté, que le législateur s’autorisait des entorses à ce même principe. Et nulle raison de circonstance à cela, hier comme avant-hier et demain. C’est la transcendance aberrante de ce droit de propriété et ses fondements métaphysiques comme ses représentations idolâtres qu’il faut attaquer, miner, éroder, desceller, saper.
Au moins pour faire bouger les lignes. En profondeur. Comme le fit Saint-Just.
Je vous le concède, pas vraiment un travail pour une juriste le nez dans les arcanes quotidiennes des articles, alinéas, jurisprudences, arrêts, jugements de son Dalloz bien à jour. Ni pour un vigneron scrutant chaque jour, et rêvant chaque nuit, la véraison de ses cabernets…
Exact. Mais dans ce cas-ci. Dans d’autres cas, ce pourrait être l’inverse. Il ne faut donc pas généraliser sans avoir étudié les conditions de cette généralisation.
Cordialement.
@ Zébu,
Oui, vous avez raison.
@ Cher Vigneron qui sait tout,
Vous qui savez tout, vous devriez vous souvenir que le collectivisme a déjà été expérimenté dans l’histoire récente et que ce ne fut pas à proprement parler un succès pour le peuple. Rester de bonne foi et réaliste ne fait de mal à personne, même aux plus utopistes d’entre nous.
Par ailleurs, votre assertion (toujours un peu virulente) selon laquelle j’aurai le nez dans le Dalloz à jour me fait franchement rire… Enfin, toujours en train de parler de ce que vous ignorez : les procès d’intention, les aveuglements très légèrement dogmatiques ne vous sont pas étrangers. J’espère sincèrement que vous en dites plus que vous n’en faites car vous êtes, finalement, dangereux (un excès de vin ?). Votre caractère haut en couleur sauve un peu le reste, mais pas complètement toutefois.
Cordialement,
@ vigneron qui sait tout,
Sans rancune.
@VB, qui comprend rien (et encore moins l’humour) ou plutôt tout de Droit et donc de travers.
Qui vous parle de collectivisme? Je considère simplement que le droit de propriété considéré, théorisé comme substance constitutive du droit naturel de l’Individu, de son humanité, de sa liberté, n’est en fait qu’une représentation régressive, animale, naturaliste, maquillée de quelques atours déistes de l’Homme. C’est un cul de sac pour le progrès de l’humanité, qui ne se sauvera qu’en le remettant fondamentalement en cause. Ça se fera nécessairement, de gré ou de force. Qu’on le veuille ou non. Ce pas quasi-ontologique sera accompli quand l’instant historique des conditions favorables à son descellement sera venu. Sans obligatoirement l’imposition arbitraire ou totalitaire d’une nouvelle idole d’un collectif déifié comme l’ont souhaité Marx et ses épigones, descendants aberrants de Locke ou Rousseau, subversifs et politiquement monstrueux, car décalés tant du point de vue de la « Fortuna » (le moment, l’occasion) que de la « Virtu » (le « talent » politique) de Machiavel.
La fin de l’ère capitaliste que décrit Paul constitue bien l’avènement d’un « moment » favorable à cette déconstruction mythologique et, d’après moi, salvatrice du droit de propriété. Il me semble que c’est bien une partie de son « programme », à la fois dans son retour à la bifurcation de 1793 avec Saint Just et dans son évocation des idées de Freud sur la dialectique liberté/sécurité et sur le non-dit, non-pensé de l’animalité. Animalité qui fut laissée en pâture aux penseurs libéraux tels que Locke pour faire de l’accaparement du territoire vital, de la sécurité et de la liberté qu’ils conditionnaient, pour lui, l’Alpha et l’Oméga de l’Humanité triomphante et de la vie en société.
Cordialement.
Un petit propriétaire terrien ni libre, ni « sécurisé », ni « dangereux », ni « alcoolisé » (arrêtez avec ça, c’est lourd et pas drôle*…), ni satisfait de lui, mais un peu révolté.
*Vous aimeriez, dans le genre, que j’évoque des juristes forcément over-bookées et hystériques?
@ vigneron,
« La fin de l’ère capitaliste que décrit Paul constitue bien l’avènement d’un « moment » favorable à cette déconstruction mythologique et, d’après moi, salvatrice du droit de propriété. Il me semble que c’est bien une partie de son « programme », à la fois dans son retour à la bifurcation de 1793 avec Saint Just et dans son évocation des idées de Freud sur la dialectique liberté/sécurité et sur le non-dit, non-pensé de l’animalité. Animalité qui fut laissée en pâture aux penseurs libéraux tels que Locke pour faire de l’accaparement du territoire vital, de la sécurité et de la liberté qu’ils conditionnaient, pour lui, l’Alpha et l’Oméga de l’Humanité triomphante et de la vie en société.
Cordialement.
Un petit propriétaire terrien ni libre, ni « sécurisé », ni « dangereux », ni « alcoolisé » (arrêtez avec ça, c’est lourd et pas drôle*…), ni satisfait de lui, mais un peu révolté. »
=>
Que vous soyez révolté, il y a de quoi lorsque l’on observe comment vont les choses ; vous n’êtes d’ailleurs pas le seul (la fréquentation de ce blog par un nombre conséquent d’individus semble l’attester). Nul besoin de déverser votre fiel sur les autres pour autant.
Votre interprétation de la volonté de monsieur Jorion est peut-être la bonne, attendons toutefois, si vous le voulez bien, le 31 décembre pour en être sûr.
Par ailleurs, sur la forme, vous avez tendance à prêter aux autres des sentiments, des motivations ou autres qu’ils n’ont pas forcément.
Sur le fond, vous concernant, il ne me semble pas qu’il ressortait évidemment de votre discours le fait que vous n’êtes pas favorable à la collectivisation, excusez ma méprise de ce point de vue.
Quant au fait que l’on pourrait déconnecter la volonté de propriété (appropriation) de la condition animale de l’homme, permettez moi d’émettre quelque doutes sur la faisabilité et le réalisme du procédé. L’article de Zébu semble bien mettre en avant le fait que l’appropriation de la Terre par les hommes qui l’exploitent, pas à des fins financières mais à des fins de survie, est une condition de la viabilité de l’exploitation. Je vous accorde que je peux me tromper, je ne l’exclue pas. Pour autant il me semble avoir moins de certitudes que vous, qui semblez toujours très péremptoirement sûr de vous.
Par ailleurs, le fait que vous me prétendiez surbookée et histérique est gratuit alors que mes doutes sur votre intégrité du point de vue de l’alcool me sont dictées par vos remarques toujours excessives et exagérément acerbes ; mais encore une fois, je peux faire des erreurs.
Derrière les apparences, peut-être arriverons nous à la conclusion édifiante que nous sommes d’accord sur le fond : ce n’est pas exclu mais il reste un long chemin à parcourir quant à la forme.
Cordialement,
« ce n’est pas exclu mais il reste un long chemin à parcourir quant à la forme. »
Je ne toucherai pas à ma forme. Bien trop peur que, malgré tout, la « forme » humaine ou la « forme » du langage soit bien, au fond ( 😉 ), tout ce que nous avons d’humain, d’identité.
« Par ailleurs, le fait que vous me prétendiez surbookée et histérique est gratuit… »
Mais qu’allez vous donc chercher là?! Je n’ai jamais rien affirmé de tel… Vous extrapolez bien maladroitement. Restez en au texte, s’il vous plait, madame la juriste…
@VB et Vigneron
Excusez moi de m’immiscer dans votre xéme aparté, mais vos dialogues me remplissent de bonne humeur,merci à vous et bonne journée.
Cordialement,
@hema
Je remercie VB de bien vouloir condescendre à participer avec moi à l’émergence de votre bonne humeur! Qui a dit que les polémiques stériles étaient …euh… stériles?
@ Vigneron,
Notés (vos remerciements) 🙂
Cdt
Autre technique de réhabilitation de la terre (mais qui implique la plantation) : la waterboxx de Pieter Hoff, qui permettrait une plantation sans irrigation.
Article : http://www.enerzine.com/604/9335+revolutionnaire—une-plantation-sans-irrigation+.html
Schéma explicatif : http://www.groasis.com/page/fr/animation.php
Bonjour
J’ai regardé les Animations, elles sont très intéressantes et suffisamment pédagogiques pour les petits et les grands, je vais les montrer à mes petits enfants….merci.
Belle comparaison des possibles. Ceci dit, le savoir faire a, dans nos sociétés, fait place au faire savoir des puissants qui n’ont que faire de « res communis » si ce n’est de la réduire à néant pour leur plus grand profit. Ne dit-on pas que le capitalisme a commencé par là (Le mouvement des enclosures)? L’action obstinée de M. Sawadogo me fait penser à cette belle histoire magnifiquement illustrée dans un film d’animation « L’homme qui plantait des arbres »:
Une histoire magnifique écrite par celui qui était un grand lecteur de… Lao-tseu 😉
Si on avait demandé à de vrais agriculteurs ce qu’il convenait de faire, cela aurait été fait depuis longtemps.
On a pu voir le résultat avant et après la colonisation, et surtout après la décolonisation, voir le Zimbabwe.
Le savoir-faire de nos agriculteurs traditionnels a été volontairement laissé de côté par tous ces technocrates qui n’avaient que leur prétention ou leur intérêt personnel à opposer aux problèmes dont ils ignoraient tout en fait.
Contrairement à ce que croient certainement certains intervenants, je ne suis pas né dans une famille de seigneurs de l’Ancien Régime, mais je suis né dans l’agriculture, sans y être resté physiquement, bien sûr, mais ce qui me donne plusieurs longueurs d’avance pour parler de la nature et du naturel [perception que la plupart des gens ont perdue actuellement] d’autant que j’ai poursuivi des études en rapport avec la médecine, les animaux et la nature. Ce qui est aussi une forme d’ancien régime traditionnel.
C’est la raison pour laquelle je n’ai pas une « sensibilité prolétarienne de fils d’ouvrier » comme certains ici.
Par contre, j’ai encore dans le sang le contact avec la nature, les animaux et les plantes, y compris la forêt puisque je suis né au coin d’une forêt, d’un ruisseau et d’une chapelle qui accueillait régulièrement un pèlerinage. Le bon sens paysan en fait aussi partie.
Idyllique, quand j’y repense ! Expérience évidemment irremplaçable !
Il faut bien insister sur le fait que je parle de l’agriculture ancienne, celle qui utilisait les engrais naturels (le fumier et « l’engrais vert »). Le bétail mangeait une partie de la récolte et l’engrais était fourni en partie par le bétail. Les pâturages étaient remplis de fleurs et de papillons. Le gibier ne manquait pas, les insectes non plus !
On faisait le tour des champs avec des outils manuels pour éliminer les mauvaises herbes, au lieu de pulvériser 12 fois les pommes de terre comme on le fait maintenant avec les pesticides.
Il était donc temps que le paysan africain prenne son destin en main lui-même avec une aide financière raisonnable basée sur les choses basiques, utiles et nécessaires, comme des puits, des pompes et de l’eau.
Et surtout, il faut le rappeler et insister : tout cela demande en fait beaucoup d’huile de coude en plus d’une certaine obstination éclairée !
Il faut de la suite dans les idées et dans les travaux.
A chaque jour suffit sa peine, mais le travail doit être continu.
C’est cela qui a, d’abord, fait la différence !
En Europe, le travail nous a rendus libres jusqu’au moment où l’industrialisation a commencé à exercer ses activités problématiques en bouleversant un équilibre millénaire, parfois à bon escient, mais le plus souvent dans la douleur et le questionnement sur le bouleversement.
Nous n’étions pas des serfs comme certains se plaisent encore à l’imaginer par ignorance probablement ! À l’impossible, nul n’est tenu. Nous avons appris à être indulgents avec les citadins !
Et bien voilà une super contribution qui justifie pleinement que vous restiez des nôtres.
Pourtant je ne suis pas un rural, juste un grand-père jardinier et descendant comme presque tous de paysans sans doute aussi. Né et ayant grandi en milieu urbain je suis un citadin mais extrèmement attaché cependant à la nature, ses beautés, son harmonie, sa paix. Tout travail demande de l’effort, manuel et intellectuel, ce dernier étant parfois plus ardu à produire et même plus usant, à nous d’optimiser nos efforts.
@papiman
Je laisserais volontiers un chouïa de mon usure articulaire pour une bonne dose de fatigue neuronale supplémentaire. Souvent. De plus en plus…
Quant au discours de Sénec, ce n’est pas parce qu’il répète mot pour mot ce que j’entends dire dans nos campagnes depuis que j’ai des oreilles pour ouïr que je vais tomber à genoux pour le retenir. Bien au contraire. Tissu de lieux-communs à trame épaisse et lâche, bon à faire des robes de bure ou de chanvre, surement pas mes salopettes.
Votre commentaire fait remonter en moi mille souvenirs. Mille souvenirs de vacances passées à la campagne au plus près de la noble tâche paysanne.
C’était dans l’autre siècle, dans les années 70. Un petit village paysan au sud de la Charente-Maritime dans lequel régnait une entraide de chaque jour. Les familles se cotisaient pour acheter le matériel agricole et ensuite, à tour de rôle, venaient aider aux travaux des champs. Moissons et vendanges étaient des occasions de joie collective et de partage. En hiver, les occasions se faisaient plus rares, mais la coutume voulait qu’à chaque abattage de cochon, une partie du village participe à la préparation des pâtés, grillons, jambons, saucisses, boudins et autres mets. Le soir, après une journée de travail bien remplie dans la joie et la bonne humeur, chacun repartait avec une bonne soupe dont l’odeur aurait fait saliver une armée de rassasiés. L’autre partie qui n’avait pas participé était aussi invitée aux agapes et, soupière sous le bras après l’avoir au préalable rempli de pain tranché en fines lamelles ce que l’on appelle la soupe et qui a donné son nom au plat, venait chercher sa pitance pour le soir. C’était un moment d’échange, de partage… de pur partage au sens le plus noble du terme. A sa façon, cette mini-communauté pratiquait le don et la réciprocité.
La vie suivait le rythme des saisons et chaque saison avait ses odeurs, celles de l’étable et du lait chaud étant les plus constantes. La télévision n’avait pas encore l’importance qu’elle a prise aujourd’hui, et je me souviens encore des veillées au coin de l’âtre devant laquelle mes grands-parents faisaient griller de grandes tranches de pain ou cuire des marrons sous la braise. Devant cette cheminée dont l’odeur irradiait mes sens, je dévorais Jules Verne et Alexandre Dumas.
L’été, une de mes tantes, emmenait cousins et cousines se baigner dans la rivière, au pied d’un moulin tricentenaire pendant qu’une centaine de mètres plus loin, d’autres femmes lavaient à grandes eaux les draps de coton. À notre sortie nous attendait un bon «4 heures» fait de pain frais, de beurre et de chocolat finement ciselé. J’étais dans l’insouciance de ma jeunesse, une jeunesse formatée par la nature, la solidarité et le partage. Bien évidemment, comme pour Senec, ce sont des expériences irremplaçables et d’une richesse incalculable, des expériences émotionnelles qui nous rappellent en permanence à nos devoirs d’humain…
Autre temps, autre époque… et pourtant, c’était, il y a seulement, 40 ans.
Aujourd’hui, je suis loin de cet univers. Par chance, j’ai eu le grand privilège d’hériter d’une petite maison dans ce même village, et j’y reviendrais certainement un jour pour y revivre en souvenir ces moments de pur bonheur, y retrouver les odeurs des sous-bois en Automne quand poussent les cèpes, aller en hiver couper le bois, faire mon propre vin selon une recette héritée de mon père, un vin dont je n’ai jamais retrouvé le goût même chez les meilleurs grands crus classés, faire pousser mes propres légumes sans engrais chimiques, retrouver les saveurs pures des pêches, poires, pommes, prunes et mirabelles fraîchement récoltées sur l’arbre, les transformer en confitures et compotées plus savoureuses les unes que les autres, et enfin… faire partager toutes ces expériences uniques avec ceux que j’aime… Bref, revivre au contact pur de la nature dans une communion retrouvée, sans entrave horaire, débarrassé de toute contrainte salariale, et continuer mon petit cheminement intellectuel et spirituel, retranché dans mon ermitage campagnard, en écoutant une cantate de Bach, un prélude de Chopin, une symphonie de Bruckner ou une messe de Lassus, en contemplant un tableau de Friedrich, de Turner ou de Bierstadt ou en relisant Montaigne, Pascal, Schopenhauer, Nietzsche ou Jung. À Dieu ne plaise que je puisse un jour réaliser ce rêve d’aujourd’hui.
Excusez-moi pour ce commentaire hors sujet, mais l’heure était à la nostalgie, et je prie Zébu de bien vouloir me pardonner. J’ai beaucoup hésité avant de le mettre en ligne, pensant que certains le trouveraient peut-être indécent, impudique ou déplacé, puis je me suis dit qu’après tout, si ce récit entrait en résonance avec un seul d’entre vous, il méritait d’être édité. Partager des idées, c’est bien, c’est même très bien, mais partager des émotions – à la condition que j’y sois parvenu- n’est-il pas aussi, à l’instar de la musique, de la peinture, de la poésie et de la littérature, un des fondements de la communication humaine ?
« Nous n’étions pas des serfs comme certains se plaisent encore à l’imaginer par ignorance probablement ! »
ça dépend jusqu’à quel date vous remontez …
En France, le servage a été aboli, en droit, par la Révolution française, une certaine nuit du … 04 août !
De fait, à la renaissance, le servage avait cessé d’exister en tant que système d’exploitation agricole.
Mais, il n’empêche que la révolution française a bien supprimé définitivement le servage. N’en déplaise à certains.
J’habite à la campagne et suis issu de la terre. J’ai donc pu mesurer le changement intervenu en milieu rural.
Tout d’abord, le paysan « gardien et protecteur du patrimoine » n’existe plus guère que dans les exploitations bio. J’en connais et leur travail difficile n’a d’égal que le plaisir (et le profit) qu’ils en tirent, largement communicatif. Visiter régulièrement des paysans bio fait un bien fou.
Face à eux, les nouveaux industriels de la terre : tracteurs énormes, tonnes d’ammoniaque, herbicides ravageurs,…et endettement à la hauteur. Ne demandez-pas à ces gens-là comment couve une poule (je l’ai fait plusieurs fois), beaucoup n’en savent rien. A vrai dire, la plupart se foutent de la nature, du gibier, des oiseaux, des grillons et j’en passe.
Grâce à eux, notre petit coin de verdure nous offre (comme partout) une eau potable à x% de pesticides, garantie OK pour la santé publique.
Nos vignerons (je ne parle pas de celui de ce blog) se plaignent de la concurrence déloyale des vins du nouveau-monde ? Ils ne parlent pas de leur terroir mort à force de chimie. Ils n’expliquent pas pourquoi, un petit vin de qualité à 2 euros la bouteille il y a 30 ans valait souvent un vin à 10 euros ou plus aujourd’hui.
Enfin, je n’ose même pas parler de ces gardiens maudits de « camps de concentration » pour animaux qui expédient des poussins directement du pondoir dans des caisses via un tapis roulant (avec plongeon en bout de piste), entassent des milliers de bêtes dans des conditions atroces,…
Bien commode : les animaux n’ont pas d’âme. Lorsque j’observe mes chèvres ou mes poules, je me convaincs pourtant du contraire.
@ Jean-Luc D.,
Merci pour ce joli témoignage d’un passé que l’on peut craindre révolu (malheureusement pour tous).
Cdt,
M’est avis mon cher M. Zebu que vous détournez un peu le sujet pour plaider votre thèse.
Thèse que je partage totalement 🙂
Dans le même genre (pour ce qui est de l’écologie) :
http://jardinons.wordpress.com/2008/05/07/la-revolution-du-brin-de-paille/
Dans la même veine, le fruit d’une autre sagesse, plus orientale :
Ne cherche pas à retirer les fruits de ton travail, contente toi de le faire – Sagesse zen.
Mmmmmhhh …
Pas tout à fait 😉
Car si j’avais eu une vison ‘idéologique’ de la situation, j’aurais passé sans doute sous l’éteignoir l’aspect concernant le propriété privée, condition de la réussite … dans ce cas-ci.
Ce qui est intéressant, c’est d’analyser, en fonction d’un environnement, quelles sont les configurations pour permettre de réussir. Dans ce cas, c’était la privatisation de la propriété des arbres pour les paysans, sur leurs terres.
Dans d’autres cas, ce pourrait être l’inverse. A nous d’identifier nos propres ‘paramètres’.
Cordialement.
@ Zébu,
« Dans ce cas, c’était la privatisation de la propriété des arbres pour les paysans, sur leurs terres.
Dans d’autres cas, ce pourrait être l’inverse. A nous d’identifier nos propres ‘paramètres’. »
=>
Pourriez vous identifier et donner un ou des exemples de ces cas inverses s’il vous plait ?
Cordialement,
@ VB :
Je ne sais pas. L’eau, sans doute. Si on est dans une logique de res communis, alors il me semble urgent, dans un premier temps, de cesser de réaliser des délégations de gestion d’eau à des privés, dont la gestion s’avère de plus en plus calamiteuse … et couteuse. La croissance d’un retour à la gestion municipale actuelle montre une prise de conscience à cet effet. Et dans un second temps, passer en gestion commune, qui ne soit pas déléguée non plus aux communes : si l’eau est un bien appartenant à la res communis, l’Etat (ou les collectivités locales) n’en sont pas plus dépositaire et encore moins propriétaire que tous. Dans cette optique, l’eau appartient à tous et à personne.
Il serait alors intéressant de créer des organes de gestion commune de ce bien commun qu’est l’eau, sur la base par exemple du tribunal de l’eau de Valence, mais évidemment modifié en profondeur :
http://www.waternunc.com/fr2008/Espagne_Tribunal_des_eaux_Valence_2008.php
Par exemple en y adjoignant, outre les agriculteurs, tous les autres utilisateurs : collectivité locale, entreprise, citoyens, associations, …
Véritable révolution.
@ Zébu,
Oui l’eau, l’air respirable pour tous pourrait aussi être ajouté aux « biens communs ».
Il reste que quelque soit le mode de gestion de ces « biens communs », il ne sera viable qu’en raison de l’intégrité des gens concernés par la gestion en question.
On en revient toujours au même problème d’intégrité, qui semble avoir quitté nos sociétés.
C’est bien la qualité des Hommes qui fait la qualité d’une organisation sociale ou politique et jamais l’inverse.
Votre idée d’une gestion mêlant plusieurs intérêts est intellectuellement satisfaisante et même séduisante (contrepouvoirs à l’œuvre), reste à savoir si elle est concrètement viable ; il me semble qu’il faut toujours un « chef » pour que les choses fonctionnent. J’espère me tromper mais rien n’est moins sûr : toutes les gestions collectivistes finissent soit par l’inaction (impossibilité de prendre des décisions et/ou de les appliquer) soit par le chaos (revirement de positions brutales et incohérentes avec en plus des tensions politiques insupportables et insurmontables autant que stériles).
Tout le problème serait alors celui de la reconnaissance du chef : toute erreur en cette matière serait fatale.
Décidément, rien n’est simple.
Cordialement,
@ VB :
Je ne crois guère au chef : il ne nous sauvera pas, y compris contre nous mêmes et aurait plutôt tendance, une fois le pouvoir acquis, à le garder pour lui tout seul. C’est même antinomique selon moi à la conception de chose commune. Mais c’est une vision fort personnelle des choses aussi … 😉
@ Zébu,
Oui, je reconnais que la notion de chef est problématique, mais pour que les choses fonctionnent, j’ai l’impression qu’on n’a pas trouvé mieux (ceci dit en observant aujourd’hui et hier) ; j’avoue ne pas trop savoir comment sortir du dilemme.
Cdt,
Puisque le sujet s’y prête, je propose de vous faire connaître une association qui travaille au Sahel, au Burkina-Faso et au Niger, « La voûte nubienne », et qui a développé une technique simple très ancienne en Afrique mais réactualisée là par un maçon français, qui consiste en une construction d’habitations ne nécessitant pas l’utilisation traditionnelle du bois devenu trop rare, et de la tôle, trop chère, là où les populations ont beaucoup de mal à transformer leur force de travail en monnaie. Sachant en outre que la tôle ne présente pas de qualités thermiques et accoustiques suffisantes, en plus de mal résister aux intempéries.
Mais la voûte nubienne, c’est autant une technique permettant une amélioration de la qualité de vie qu’une ambition d’autonomie des habitants, autonomie de savoirs-faire et de transmission de ceux-ci, autant qu’autonomie matérielle, et ce sans hypothéquer l’environnement forestier.
J’ai découvert cette association par le biais d’un de ses membres, mais ne la connais pas assez pour vous en parler plus avant.
Voici son site: http://www.lavoutenubienne.org/
Burkina Faso; littéralement, le pays des hommes intègres,magnifique non…
Oui. Pas étonnant non plus que l’expérience ait pris naissance dans ce pays, piotr … Pays de Thomas Sankara.
Autre approche agricole dans des terres difficiles, la perma culture, là encore c’est le sens, les sens aussi, et l’intuition de l’observation qui prédominent, aptitudes souvent érodées par l’éducation du formatage :
http://www.dailymotion.com/video/x8jdk9_presentation-de-la-permaculture-2-2_lifestyle?start=4#from=embed
Voir aussi les approches de Bourguignon :
http://www.youtube.com/watch?v=vzMhB1fgWew&feature=player_embedded
Ca fait des années que les haies ont été rasées un peu partout en France, alors que nos ancêtres savaient bien pourquoi ils les avaient plantées.
Et la technique du Bois Raméal Fragmenté:
http://fr.ekopedia.org/Bois_Raméal_Fragmenté
@taotaquin
J’avais suivi une démo explicative il y un an de cette technique de la part d’un paysan coiffé d’un grand chapeau de paille et cette approche m’avait beaucoup séduit par son efficacité. Elle reste à developper et a promouvoir mais est bien prometteuse.
« Ca fait des années que les haies ont été rasées un peu partout en France, alors que nos ancêtres savaient bien pourquoi ils les avaient plantées. »
Ben oui, ils savaient pourquoi. Parce que leurs seigneurs, ou des moines du monastère du coin leur avait demandé! Ou pour délimiter et clôturer les parcelles de chacun, faire de l’ombre au bétail, produire du bois durablement en exploitant les « têtards » (quand le maître les y autorisait, remenber « L’arbre aux sabots »)… Bref pas vraiment des raisons agronomiques, même si les effets étaient bien présents.
Ils savaient très bien pourquoi ils les ont arrachées ensuite. Parce qu’on le leur a conseillé, parce qu’exode rural et donc restructuration, parce que mécanisation, parce que grandes cultures, parce que la Safer a remembré à tour de bras, parce que 10, 20, 50, 100 ha d’un seul tenant, putain « ça le fait »! Les conséquences agronomiques à long terme… Soltner défendait déjà les haies dans les années 60. 50 ans plus tard l’INRA a enfin pleinement intégré ses thèses (mais préfère mettre le gros de ses crédits dans le génie génétique!) comme celles d’un André Pochon. Élémentaire pourtant.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Pochon
Concernant les haies et les futaies, une des conséquences du remembrement opéré en Bretagne est le lessivage des sols, sur lesquels des doses concentrées de nitrates sont répandus et finissent dans les rivières et les nappes.
Étalage de fausse-science;la reverdie du Sahel doit beaucoup à la pluviométrie.
Ps;aucun mépris quant aux savoirs traditionnels.
non sens :
la pluviométrie doit beaucoup à la reforestation …
Piotr
Un peu lapidaire. Le contraire de ce qu’est la science. Vos arguments sont trop courts pour être crédibles.
http://www.lefaso.net/spip.php?article33213
Un lien pour la pluviométrie 2009…
http://www.inter-reseaux.org/ressources-thematiques/article/bulletin-de-prevision-du-centre
Un lien pour la pluviométrie 2010 (moins d’eau qu’en 2009).
Avez-vous bien lu l’article ?
« Au mali et au Niger, pays voisins, l’exemple a été suivi, à tel point que l’agroforesterie sert maintenant de repère aux satellites pour définir assez précisément la frontière entre le Niger et le Nigéria, où des méthodes bien différentes de reforestation par plantation ont été mises en place … et qui ont échoué ! »
Depuis quand les précipitations tiennent-elles compte des frontières, lorsqu’ elles ne sont pas naturelles ?
Piotr, c’est de la mauvaise foi caractérisée …
Il pourrait pleuvoir comme vache qui pisse, mais si rien ne retient l’eau de ruissellement, l’effet sera même pire : lessivage des sols. Sans l’agroforesterie, l’eau de ruissellement ne ferait que … couler.
Ceci dit, je vous accorde aisément ceci : sans pluie (aucune) non plus, l’agroforesterie aurait eu du mal à se développer sans doute. Mais à moins d’une sécheresse totale (rare, même au Sahel), il y a toujours de la pluviométrie.
Ce qui ne dépend pas de nous…
« Les aléas climatiques en Russie et dans le monde pèsent lourdement sur le cours des céréales. Malgré la présence de stocks importants, la peur d’une contagion vers les produits alimentaires grandit. »
Vous allez me dire réchauffement anthropique…
Vous en savez pas grand chose de plus que nous que ça dépend de quoi ou de qui.
En partie …
Comme le note Scaringella dans son post, 20 ans de non entretien des forêts en Russie donnent un terrain propice à un moment donné à des incendies.
Si effectivement, le feu ne dépend pas de nous (quoique, la majeure partie des incendies sont d’origine humaine), la lutte contre sa propagation en relève. En France, tout propriétaire forestier le sait. La libéralisation sauvage, qui a intensifié l’exploitation forestière en Russie au détriment de la sécurité, aussi.
[…] Magnifique article dans le blog de Paul Jorion (que je lis avec intérêt depuis plusieurs mois), intitulé "Quand le sahel reverdit, ou ce que l’on peut apprendre des savoir-faire africains"… Ce papier part d’un article du Monde Diplo, (version complète dans la version papier du mois d’Août). […]
Dénigrer le savoir-faire au profit du savoir est central dans la culture occidentale. Ce logo-centrisme maintes fois dénoncé par mes soins est illustré de for belle manière dans ce billet. La refonte du droit … je croirais me lire. Quant à l’économie elle n’est tjrs pas une science car elle n’a tjrs pas défini son objet. Elle ne peut donc construire aucune donnée valable et est fatalement incapable de la moindre prévision valable, prévisions que produit inlassablement et a profusion toute science. Le problème des communs rattrape toute société tôt ou tard comme en russie en ce moment ou l’entretien des forêts est abandonné depuis 20 ans. L’économie faisant entrer le monde dans les mots qu’elle a pour dire le monde ne fabrique que du/des mythes. C’est la mythologie de notre temps avec ses dieux et tout le bazar. Ensemble de mythes l’éco ne peut pas être utile aux sociétés de la manière dont une science l’est. Par contre le droit moderne qui est fait d’après ces mythes est néfaste c’est sur. C’est bien ce que nous voyons chaque jour.
Mon cher Zébu (africain)
La parabole Finance/propriété privée versus Agticulture traditionnelle/propriété commune est fort sympathique, la vérité oblige néanmoins à dire que cela ne se passe pas ainsi sur un continent qui est toujours en déficit agro-alimentaire chronique : http://wp.me/pFwEb-jX
Exact. Mais si vous avez bien lu l’article, vous remarquerez que justement, une des premières notions exprimée par les acteurs est l’autosuffisance alimentaire (ou la sécurité alimentaire). Qui a été obtenu avec la technique de l’agroforesterie (multiplication des greniers par famille, comme preuve).
Mais il demeure que cette technique reste minoritaire : on atteint là les limites à une généralisation, quand un seuil n’est pas atteint. Reste qu’en comparaison, les régions où l’agroforesterie s’est développée a permis la sécurité alimentaire (y compris par la revente de bois coupé). Dans les autres régions du Sahel, apparemment non, sauf à grand coups de ‘paquets de services’.
Piotr a raison de mentionner un effet paradoxal actuel des changements climatiques qui semble occasionner une pluviométrie plus favorable dans certaines régions arides africaines ( Tchad et Soudan , Sud-Est marocain ).
Cependant les bienfaits de l’utilisation du zaï est prouvée quand dans une même zone on compare les résultats avec et sans cette méthode. Une expérience au Burkina Faso qui y ajoute la constitution de périmètres bocagers devrait ravir les lecteurs intéressés.
Cette contribution de Zébu est excellente quoique j’ai un peu sursauté quand il semble suggérer que l’habitat au Sahel ne s’est pas amélioré, étant toujours en torchis. En effet il me semble que dans le cas d’un développement durable et non dépendant des industries du béton, cet habitat parfaitement adapté au climat local et peu coûteux peut être conservé et amélioré: les techniques existent (les briques en terre compressées et stabilisées avec un minimum de ciment). Des presses entièrement manuelles pour fabriquer ces BTC existent mais sont hors de prix malgré qu’il s’agisse d’un matériel plutôt simple et rustique. Et c’est ici qu’avec Piotr je ne peux que m’inquiéter des effets néfastes du système des brevets, … et aussi des profits illicites, à mon sens, qu’il permet.
L’architecture en terre a produit de véritables chefs-d’œuvre ont été produits avec ce matériau écologique et continuent résister au temps. La technique de compression et stabilisation au ciment permettrait de réaliser à moindre des bâtiments superbes et tout à fait modernes. De superbes réalisations peuvent être admirées sur le site du Craterre , ou sur cet étonnant site américain .
C’est vrai que j’aurais dû distinguer entre mon avis personnel et la retransmission des infos données dans l’article. Celle concernant l’habitat fait partie des ‘retransmissions’ d’infos, avec son évaluation propre, ethnocentrique ou non.
Votre remarque est juste.
J’apprécie beaucoup cet article qui complète comme par hasard mes pérégrinations de ce jour et que Esther Duflo devrait cautionner :
. lecture d’un article du Nouvel Obs du 1er juillet qui nous expose l’ABC du BIO en France
http://hebdo.nouvelobs.com/sommaire/dossier/099317/la-verite-sur-le-bio.html
http://hebdo.nouvelobs.com/sommaire/dossier/099394/neuf-questions-cles.html
Pour finir sur un entretien remarquable entre Bruno Lemaire & Marc Dufumier où l’on évoque les pesticides.
http://hebdo.nouvelobs.com/sommaire/dossier/099315/il-faut-reduire-de-moitie-les-pesticides.html
. suivi de l’émssion C dans l’air qui traitait des OGM, le nucléaire un autre jour peut être.
C’était bien confus face aux nombreux sujets étalés : amflora, colza, maïs, vigne, animaux clonés, ….
J’ai retenu que ce sont les industriels qui manoeuvrent plus que les scientifiques indépendants mais aussi et surtout les politiciens opportunistes. Recherche du profit maximum selon les lois néo-libérales, les USA mènent la danse comme des cow-boys Reaganiens.
Pour en revenir à l’Afrique je crois qu’il y a d’autres réalisations qui sont dans cet esprit sur ce continent mais aussi sur d’autres (culture du riz par exemple). Restons modestes et n’hésitons pas à donner la parole aux hommes de l’art.
Il existe je crois des échanges de coopération entre le VIetnam et certains pays d’afrique, concernant le riz. Il faudrait que je les retrouve …
eh eh, je savais bien que j’avais vu un truc sur le monde diplo …
http://www.monde-diplomatique.fr/2001/03/PARINGAUX/14935
Au Sénégal, avec le Vietnam.
« Les projets réalisés collectivement – digues, canaux et vannes – sont modestes et bon marché. Et fabriqués à la main. Ici, pas de matériel coûteux. Aucune commune mesure, en tout cas, avec les 5 millions de francs CFA (50 000 francs) qu’une entreprise privée demandait pour creuser un simple canal à la pelle mécanique. »
« Dans le même ordre d’idées, M. Diouf explique qu’un expert du Sud embauché dans le cadre du PSSA touche environ 600 dollars par mois, alors qu’un expert international, souvent occidental, en coûte de 15 000 à 30 000. De vingt-cinq à cinquante fois plus ! « Et pour ce prix-là, non compris les frais de voyage, cet expert-là ne reste guère plus de quelques jours sur le terrain et dort dans un hôtel climatisé tous les soirs. Les Vietnamiens, eux, vivent dans les villages sénégalais pendant deux années d’affilée. »
Merci zébu, il y a de la marge.
Je crois que le sujet avait été abordé dans un reportage remarquable diffusé sur ARTE il y a environ 1 an.
A l’époque on m’avait fait découvrir les « mondines » ou repiqueuses de riz, les travailleuses saisonnières qui allaient faire l’appoint et parfois hélas aussi s’engrosser dans les rizières de la plaine du Pô, il n’y a pas si longtemps encore.
Ciao bella ou plutôt Bella Ciao.
Aah Riz amer… La Mangano…
http://www.youtube.com/watch?v=OrYmI96o8m4
@vigneron
Merci pour ce clip.
Il canto delle mondine : A la matina appena alzata, E fra gli insette e le zanzare, Un dur lavoro …….
Le travail était difficile, les plus jeunes avaient 13 ans, l’hébergement était précaire, le salaire modeste. De retour au pays, les jeunes filles enceintes se faisaient avorter dans des conditions inacceptables.
Un bel article, comme on aimerait en lire plus souvent. Il a le mérite d’ouvrir des perspectives. Des prises d’initiatives hors des sentiers rebattus ,dans divers domaines, ont lieu un peu partout sans être relayées, à tort. Car elles ouvrent des possibles à portée de petits d’hommes. C’est en les croisant, par une convergence dans la même direction, par la publicité qu’elles feront écoles en sortant de la marginalité ou nos médias radoteurs les contiennent. Entretenant de la sorte un sentiment de désespérance, alors que derrière le mur l’horizon s’étend à perte de vue et la vie foisonne.
Merci.
http://www.youtube.com/watch?v=L5QYmm5BgwM&feature=related
Le Roi et l’Oiseau est un dessin animé français créé par Paul Grimault, avec des textes de Jacques Prévert d’après La Bergère et le Ramoneur de Hans Christian Andersen, et sorti au cinéma le 19 mars 1980.wikipedia
un de mes dessins animés préférés …
Prévert en oiseau, ça vaut le coup (d’ailleurs, il nous l’a fait le coup de l’inventaire à la Prévert, au tout début … : rien que ça, ca vaut la peine).
😉
Les brevets ne procurent pas monopole à tout, je crois qu’il y a malentendu.
Un nombre incalculable de techniques sont désormais dans le domaine public, les brevets ne durent que 20 ans, 21 ans ou 25 dans certains cas. Mais toutes les techniques citées sont très anciennes et ne relèvent plus du domaine de la législation de la propriété intellectuelle.
D’ailleurs les initiatives dans ces domaines agricoles ne sont pas en butte au droit des brevets.
Utiliser des espèces végétales anciennes au lieu d’OGM brevetés n’entraine aucun risque juridique.
Le deal des brevets c’est de rendre public des travaux de recherche qui coûtent cher en contre partie d’un droit d’exploitation limité dans le temps. Dans le cas de figure de ce billet ça n’en relève aucunement.
« Utiliser des espèces végétales anciennes au lieu d’OGM brevetés n’entraine aucun risque juridique. »
Ah bon ???
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kokopelli_%28association%29
Même en tenant compte des condamnations et des positions de l’association, il reste qu’utiliser des semences anciennes relevant d’un catalogue est condamnable.
@zébu
Attention de ne pas confondre effets de la législation sur les brevets concernant l’obtention de variétés nouvelles -hybrides, OGM ou autres- et règlementation sur la protection des végétaux, dépendant d’un service officiel du ministère de l’agriculture, et vieille de plus d’un siècle et destinée à éviter l’importation, la multiplication, la distribution et le commerce de matériel végétal (semence, boutures, porte-greffes etc) contaminés (viroses, cryptogames, phytoplasmes ou ravageurs divers et variés), toxiques, invasives ou autre. Et devant donc subir des démarches administratives déclaratives et de contrôles stricts. Idem pour les produits phyto-pharmaceutiques. On ne peut pas vendre, produire ou distribuer n’importe quoi sans contrôles officiels et c’est très bien ainsi, malgré tous les abus ou les aberrations qui peuvent en résulter. Autant de margoulins, si ce n’est plus, chez les bios que dans l’industrie « officielle » d’appro agricole…
Que les lobbies semenciers aient pu profiter de cette législation ou noyauter en partie les services de l’APV pour tenter de bloquer les initiatives fort louables de Kokopelli par exemple ne change rien au fond juridique de l’affaire. C’est bien en raison de la distribution, rémunérée ou pas, de semences ou plants non-agréés par les services officiels de l’Etat qu’ils ont été condamnés. Comme un distributeur de produits pharmaceutique, dans le même cas, le serait. L’utilisation ou la multiplication pour son compte personnel de tels matériels ne posent pas de problème dans la pratique, ni, je pense, dans les textes. Sauf, bien sûr, si l’origine en est trop « exotique » (importation illégale par ex).
@ Vigneron :
Vous avez raison … en droit. C’est pourquoi je le précisais. Mais il reste que Kokopelli met le doigt sur le sujet : les semences anciennes peuvent-elles être accessibles ‘à tous’, gratuitement, car relevant du ‘patrimoine commun’ et non d’un catalogue, qui ‘appartient’ par ailleurs à certains semenciers (cet aspect est aussi présent : des semences, mêmes anciennes, ‘appartiennent’ à des semenciers) ?
Il est vrai que distribuer contre ‘rémunération’ (même faible) les semences ne facilite pas non plus l’identification du débat …
L’Afrique, réserve alimentaire ?
http://www.afriquesenlutte.org/communiques-luttes-et-debats/livres-etudes-debats/article/l-afrique-reserve-alimentaire
Oui, c’est une des caractéristiques du capitalisme ‘migrateur’ (comme les criquets pélerins) : il exploite à outrance, les meilleures terres, en les polluant par ailleurs, et évidemment en utilisant le fermage. Pas même besoin d’être propriétaire des terres : le fermage ‘volontaire’.
A bien retenir, pour ceux qui pensent que le capitalisme chinois est plus ‘équilibré’ : ils n’ont qu’à aller en Afrique voir les résultats. ça vaut le colonialisme par certains aspects et certains pays africains commencent à regretter la France, c’est dire …
@zébu
N’oublions pas que les gros propriétaires céréaliers français, puis vignerons bordelais, furent les premiers à se jeter sur les terres d’Amérique du Sud dans les pays sous la botte des dictateurs installés par la CIA.
Je me rappelle les annonces classées de La France Agricole dans les années 70 des officines chargées de trouver des « investisseurs zélés » dans notre beau pays de paysans… Et les amateurs ne manquaient pas, ni le pognon!
Signalons que cet emblématique journal « de référence » du monde agricole français, et accessoirement organe quasi-officiel de la FNSEA, fut fondé à la suite du Journal agricole, créé en 1945 par André Bettencourt, mari de qui vous savez, membre éminent par ailleurs de la cagoule avec son beau-père Schueller fondateur de l’Oréal, et le trop méconnu François Mitterrand. Ce Journal agricole devait récupérer le lectorat des années de guerre du journal pétainiste dirigé par le même Bettencourt durant la guerre, « La Terre Française », ou s’exprima Schueller et qui employa également le cher René Dumont… Le Bettencourt en question fut aussi ministre de l’information en 54/55. On raconte même que son vieil ami Mitterrand faillit le nommer premier ministre de son premier gouvernement de cohabitation en 1986. Mais c’eût été réveiller de vieux fantômes…
Parler d’agriculture et de paysannerie dans notre « beau pays » nous amène bien loin… Dans des contrées qui ne sentent pas que le foin qui sèche, le moût qui fermente, les pommiers qui fleurissent ou le fromage de chèvre frais. Y règnent aussi des relents de fumier en anaérobiose, de purin stagnant et d’ensilage suspect…
@ Vigneron :
Oui, notre ‘capitalisme agricole’ a des ‘racines’, aussi. Mais vous oubliez aussi, pour remonter plus loin, certaines connexions spécifiques, des ramifications notamment avec la colonisation, en Afrique ou au ‘Tonkin’, par exemple. Sans compter, évidemment, les grandes exploitations sucrières aux antilles ou dans l’océan indien, dont les grandes familles béké ont fait leur miel. Ou les grandes exploitations agricoles en Algérie, socle politique de l’Algérie française.
On est effectivement bien loin de l’agriculture de grand papa, paysanne, individuelle, autoarcique, d’avant 1960. Je ne suis pas loin de penser que cette ‘imagerie’ sert encore les intérêts de ce ‘capitalisme agricole français’, tant cette image est implantée dans notre imaginaire collectif.
Ceci dit, les chinois font bouchées double : ils ‘apprennent’ vite. Les africains s’en rendent compte.
@Vigneron
La taille moyenne des exploitations est passée de 8,74 ha en 1892 à 15,8 ha en 1963, à 28 ha en 1988, à 39 en 1995 de SAU. en 2003 la France comptait 348 000 exploitations pour une surface exploitée de 25 519 000 hectares , soit une moyenne de 73,3 hectares par exploitation.
Le nombre d’agriculteurs en France, 8 250 000 en 1900, tombé à 640.00 ne cesse de diminuer. Seuls 10.000 agriculteurs, dont 6.000 bénéficiant d’aides, s’installent chaque année, alors que près de 24.000 partent en retraite.
Les industries financières, pétrolières, chimiques et maintenant d’ingénierie génétique ont lentement mais sûrement exproprié les hommes……
Nous sommes presque tous aujourd’hui des « paysans sans terre » , des laboureurs sans bœufs » et des « semeurs sans graines ».
[…] This post was mentioned on Twitter by La Ligne, Denis Fruneau. Denis Fruneau said: #BlogPaulJorion Quand le sahel reverdit, ou ce que l’on peut apprendre des savoir-faire africains, par zébu: Bille… http://bit.ly/bnyOhB […]
@zebu
Assimiler « propriété privée » et « dépôts de brevets » dans le but de privatiser le savoir-faire me semble fort réducteur. On voit bien où vous voulez en venir. Il y a de l’idée, mais vous embarquez trop d’idéologie gratuite au passage. Du moins, je trouve, si vous me permettez de le penser.
Je pense que vous sacrifiez aussi au mythe du « bon sauvage », qui saurait tout mieux que nous. JJ Rousseau a été un auteur prolifique, mais il n’est jamais sorti de France, j’aurais même envie de dire « jamais sorti de sa propriété ».
Il n’y a, d’ailleurs, pas que notre auteur des Lumières pour penser cela. Bcp d’Occidentaux, à l’heure actuelle, n’ayant jamais connu personnellement et dans leur chair, le savoir-faire des agriculteurs européens, ramènent celui-ci à ce qu’ils voient ou entendent dire maintenant : ils abiment la nature et ils polluent.
Si c’est arrivé, ce n’est pas de leur faute, mais bien la faute des industriels et des commerçants du « progrès » qui leur sont tombés dessus avec les méthodes industrielles amenées d’Amérique après « la victoire » et qui, précisément, ont voulu réapprendre leur métier aux agriculteurs traditionnels (qui n’étaient pas tous de lumières surtout dans certaines régions reculées) de la même manière qu’on a voulu tout changer en Afrique.
Le néocolonialisme du tiers monde a été précédé par le néocolonialisme de l’Europe (le système « Américan way of live »). Il fallait aussi rembourser les vainqueurs qui se targuaient de nous avoir sauvés de la « barbarie ». En fait, au lieu des missionnaires, on a eu les marchands !
Le savoir ancien ou le savoir-faire ancien est-il supérieur à l’innovation d’origine commerciale et industrielle ? Ce sera seulement une partie technique de la vérité. Il faut, concilier si possible, les deux.
La perte du sens commun ou du (bon) sens traditionnel a eu également comme effet pervers de faire croire que les Européens étaient désormais des gens sans tradition ni connaissance par rapport à des marabouts africains qui se sont d’ailleurs étonnés de la naïveté de leurs clients européens. Pompe aspirante garantie !
Je ne sais si vous me suivez.
À la campagne, dans le temps, il y a toujours eu des guérisseurs, mais on ne leur attribuait pas nécessairement des pouvoirs ou des savoirs surnaturels. On gardait le sens de la mesure, du moins là où j’habitais. Nous ne vivions pas à l’écart de tout, au contraire puisque nous avions les deux : la campagne chez nous et la ville pas loin de chez nous. On pouvait y aller à vélo ! Ceci est nettement différent de certaines régions reculées de France où on stipule dans l’annonce : cherche médecin ou vétérinaire, … situé à moins de .. km d’une ville avec établissements d’enseignement et autres commodités.
Il est encore temps pour les Européens de renouer avec la tradition dans ce qu’elle avait de bon et de remettre à sa place le commerce industriel avec tout ce qu’il a eu de destructeur en matière de savoir traditionnel à ne pas gaspiller.
Votre association d’idées entre « propriété » et « brevets » est typique de la dérive vécue de la pensée. Penser cela correspond à un fait récent et pervers qu’il y a simplement lieu de remettre à sa place.
En gros, le « progrès », commercial et industriel, en Europe et ailleurs, a été tellement rapide que la plupart des gens ont perdu le fil de l’évolution et se trouvent, en fait, avec un trou culturel difficile à combler. Le pseudo-retour en arrière, folklorique mais aussi dramatique, des citadins qui voulurent retourner élever des chèvres dans le Massif Central est typique de ce que je veux expliquer ! Ils avaient déjà perdu le fil, alors qu’il y a déjà 40 ans de cela !
Senec …
Vous me fatiguez avec votre agiographie de la tradition. Interrogez les anciens, ils vous diront AUSSI combien ils ont été content de voir la modernité débarquer, ne serait-ce que pour lever un peu le poids de l’exploitation qui les pesait (demandez-vous d’où cette exploitation provenait).
Vous passez votre temps à dénoncer des visions idéologiques chez les autres alors que vous avez une poutre dans l’oeil.
Le ‘Travail, Famille, Patrie’ me gonfle profondément et elle est relié à des éléments aussi putrides que ‘La terre ne ment pas’.
Quitte à choisir, effectivement, je préfèrerais ‘le bon sauvage’ … que je n’ai pas pris dans l’article : c’est vous qui avez bien voulu le voir ainsi. Car j’ai avertis sur la nécessité de ne pas commettre « d’ethnocentrisme inversé », à savoir fétichiser les savoirs-faire africains, qui viendraient ‘occulter’ les nôtres. Je ne suis ni dans la complainte de l’homme blanc, ni dans la défense de la thèse de Bruckner, sur la nécessité de retrouver une ‘dignité perdue’ de « l’occident » face aux ‘affirmations identitaires’, notamment africaines.
Quant à votre assertion sur « Assimiler « propriété privée » et « dépôts de brevets » dans le but de privatiser le savoir-faire me semble fort réducteur. », vous devriez vous informer un peu plus (ça vous changerait de vos ‘visions’ traditionnelles), en particulier sur l’effort de brevetabilité de l’industrie pharmacologique (qui pèse quelques dizaines de milliards par an), en particulier sur les savoirs et savoirs-faire traditionnels des amérindiens.
Arrêtez de n’affirmer que les choses qui confortent votre ‘vision’ du monde et essayez d’apprendre.
Qu’est-ce que vous venez faire ici sinon ?
@zébu
Merci de nous montrer que le « politiquement correct » n’est pas toujours du coté que l’on croit. Et de dénoncer incidemment la vieille antienne du « bon sens paysan » et la nostalgie fallacieuse et dangereuse qui lui colle aux basques.
Un paysan, fils, petit-fils, arrière(é) petit-fils, arrière(é)-arriére(é)….
Très bon article, qui montre bien toute la différence ontologique entre un paysan qui a un rapport direct et charnel avec sa terre (Gustave Thibon disait que la tâche paysanne est « cela qui soude le paysan à la terre ») et l’agriculteur qui n’en a plus ou presque plus.
Je me pose toutefois la question de savoir si « l’invention » de Monsieur Yacouba Sawadogo serait susceptible d’être brevetée, si l’on s’en tient aux trois critères suivants :
« Pour être brevetable, outre le fait qu’elle doit être une « invention », une invention doit répondre à trois critères essentiels.
1. Elle doit être nouvelle, c’est-à-dire que rien d’identique n’a jamais été accessible à la connaissance du public, par quelque moyen que ce soit (écrit, oral, utilisation, …), où que ce soit, quand que ce soit.
2. Sa conception doit être inventive, c’est-à-dire qu’elle ne peut pas découler de manière évidente de l’état de la technique pour une personne connaissant le domaine technique concerné.
3. Elle doit être susceptible d’une application industrielle, c’est-à-dire qu’elle peut être utilisée ou fabriquée de manière industrielle (ce qui exclut les œuvres d’art ou d’artisanat, par exemple). » (wikipédia).
Je laisse le soin à d’autres, mieux versés que moi en la matière, de trancher!
Merci pour ce sujet
Coluche avait dis
Laisser le Sahara aux technocrates en cinq ils seront en pénuries de sable
La dérive des législations autoritaire et centralisatrice des états sous influence des lobbys commerciale conduit à des dérives graves
Revenir a des cultures plus traditionnel est très compliqué du fait des législation mise en place du point de vue purement commerciale et des monopoles
Les semences anciennes non hybrides non inscrites et leurs produit sont interdite a la vente commerciale
Par des subterfuges législatifs les semenciers et les états ont brider et réduits aux maximum le droit a l agriculteur ou au maraicher de choisir la variété qu’il veut cultiver et vendre sa production librement
Un lien très intéressant qui peut étayer le sujet et aider a la compréhension du système économique et comment tout fonctionne
Ce que montre ce PDF c est comment on noyaute tout pour centraliser et rendre dépendant r
http://www.confederationpaysanne.fr/images/imagesFCK/file/05/CP_%20enjeux_semences.pdf
Un lien sur une thèse sur la législation des semences
http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00335766/fr/
Cette initiative a retrouver les techniques anciennes et local adapter ne se pratique pas qu’au sahel
L agriculture a plus de 5000 ans d existence donc un savoir accumulé
En inde les réservoirs traditionnels pour réserve d eau les haies et la culture bocagère les assolements avec rotation des cultures mixées à l élevage les cultures de plante et semence régionales les groupes de partage de l eau dans divers pays les cultures sous couvert comme dans les oasis etc
Partout des aberrations un exemple le japon produit du riz en auto suffisance mais depuis qu’il a été vaincu n as pas le droit de l exporter mais a obligation de quota d achat envers les US et le mettre ce riz en priorité sur le marché japonais avant le riz japonais
Donc des stocks existent
Le japon ne peux même pas le donner en humanitaire
Pour des dons il doit acheter du riz
Mea culpa
Erreur sur ce paragraphe ma source est orientée et pas vérifiable donc l annuler
Merci
Partout des aberrations un exemple le japon produit du riz en auto suffisance mais depuis qu’il a été vaincu n as pas le droit de l exporter mais a obligation de quota d achat envers les US et le mettre ce riz en priorité sur le marché japonais avant le riz japonais
Donc des stocks existent
Le japon ne peux même pas le donner en humanitaire
Pour des dons il doit acheter du riz
Il serait enfin temps d’apprendre des africains, afin que la Déclaration des Droits de l’Homme de 1948, qui se fonde sur une conception restrictive du droit naturel de la propriété, devienne véritablement universelle.
Signalons qu’il y a aussi une Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples
Merci. Je ne connaissais pas cette Charte.
« Au mali et au Niger, pays voisins, l’exemple a été suivi, à tel point que l’agroforesterie sert maintenant de repère aux satellites pour définir assez précisément la frontière entre le Niger et le Nigéria, où des méthodes bien différentes de reforestation par plantation ont été mises en place … et qui ont échoué ! »
On devrait donc s’en apercevoir avec GoogleMaps .
Et personnellement je n’ai rien vu de ce genre …
Peut-être avec google earth alors ?
J’ai été obligé de faire confiance dans l’info délivrée par l’article du Monde Diplo … car je ne suis pas spécialiste de l’analyse de photos satellite !
Dans le droit fil de l’article :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/08/17/l-onu-lance-une-decennie-de-lutte-contre-la-desertification_1399654_3244.html#xtor=RSS-3208
Vous vous souvenez de l’ex micro-biologiste de l’INRA Claude Bourguignon ?
Voici pour nous « cultiver » une conférence du bonhomme.
Vous en saurez beaucoup plus sur le fonctionnement micro-biologique des sols et les conflits d’intérêts en présence…..
Une autre révolution, agraire celle-ci, est en marche !!!
Les « laboureurs » ne sont déjà plus ce qu’ils étaient.
Enfin ceux que l’intelligence pousse à abandonner l’image du père et sa volonté de puissance mécanique et à comprendre que le sol de la terre est bien plus un support biologique à protéger qu’un support mécanique à défoncer…..
http://leweb2zero.tv/video/pazteck_6546361fb20d0bd
Plus de 5000 ans après l’invention de la première araire en Mésopotamie. Plus de 10 000 ans après le début du néolithique.Tout vient à temps …
Il y a de grandes similitudes avec le modèle de développement des logiciels libres et l’histoire du sahel.
Il est clair qu’il y a beaucoup d’enseignements à en tirer et des exemples à suivre (de toute urgence).
Nous devons regagner notre indépendance énergétique notamment, ici en France. Pour commencer !
Un grand merci pour vos billets éclairants et plein de sagesse, des comme cela j’en veux bien douze à la dizaine.
Vous dites ceci:
« M. Yacouba Sawadogo développa cette technique, en agrandissant ces trous mais surtout en y adjoignant du fumier, afin de concentrer l’eau et les éléments essentiels pour fertiliser les cultures. »
Dans mon enfance je me suis souvent demandé comment des arbres pouvaient pousser dans des ruines ou des rochers et qui plus est dans les infractuosités de ceux-ci où rien ne prédestinait à ce qu’ils prennent racine.
Quand y regarde de plus près, on s’aperçois qu’au préalable des mousses puis des herbes de toutes sortes se sont développées dans ces infractuosités.
Et puis au grés des vents ou des passages de oiseaux, une ou plusieurs semences d’arbre y arrive et c’est ainsi que cet arbre peut prendre racine et se développer, et puis faire exploser le rocher ou le mur.
C’est ainsi que la vie reprend le dessus. Yacouba Sawadogo n’a fait que de copier la nature peut-être par nécessité sans s’en rendre compte, et il en est bien ainsi.