Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Je crois qu’il est temps de passer à la phase constructive, et en l’occurrence, à la phase reconstructive.
Il était raisonnable – et plus particulièrement pour quelqu’un comme moi qui n’appartient à aucune institution – de prendre au mot les déclarations qui furent faites au moment de l’effondrement du système financier international en 2007 et 2008, d’une refondation de ce système. Cette refondation était indispensable au moment où elle fut réclamée. Comme rien ne s’est passé depuis, elle l’est toujours.
Je n’épiloguerai pas inutilement sur les nombreux pétards mouillés qui nous furent proposés : nous avons consacré beaucoup d’encre ici dans chacun des cas, à décrire l’allumage de la mèche, l’enthousiasme de la foule, puis l’arrivée de la pluie. Le G20 créé en 2008 devait mettre au point un nouvel ordre mondial, sa réunion la plus récente à Toronto a offert le spectacle de vingt nations affirmant chacune, et dans un bel ensemble : « Faites comme moi ! ». Le « financial overhaul » américain a accouché de 2 300 pages d’arguties rédigées par des lobbys financiers ; nullement faites pour être appliquées, les propositions qu’il contient ne le seront pas. Le « test de résistance » des banques européennes a été conçu à l’envers, en partant du résultat souhaité : en excluant des scénarios possibles celui qu’il s’agissait précisément de tester : le défaut d’une ou de plusieurs dettes souveraines dans la zone euro ; en tenant pour établi que l’ensemble des produits toxiques que les banques ont en portefeuille seront conservés par elles jusqu’à maturité, et qu’ils seront alors réalisés pour la valeur mythique qui leur avait été attribuée à l’origine. Des discussions récentes à Bâle, s’est dégagé le principe que toute exigence supplémentaire en matière de capitalisation des banques les empêcherait d’accorder du crédit, alors qu’il s’agissait précisément de définir les conditions de capitalisation qui leur permettraient d’accorder du crédit sans mettre le système financier tout entier en péril. Je n’évoque encore là que les événements des semaines les plus récentes, poursuivre la liste serait cruel.
Il s’agissait pour les politiques de changer les règles selon lesquelles les « marchés » fonctionnent. Au lieu de cela, on a vu les marchés changer la manière dont fonctionne la politique. Nos dirigeants, capables comme incapables, ont tous été bâillonnés. Chacun n’a plus qu’une chose à dire : ce qui pourra « rendre confiance aux marchés », en d’autres termes : ce que les marchés lui enjoignent d’affirmer. Et non pas des marchés réformés à la lumière des événements catastrophiques des années récentes, mais les marchés d’avant : les marchés sans gouverne, aux exigences caractérielles et contradictoires, spécialisés dans le parasitisme et les jeux de casino, et discrédités une fois pour toutes dans leur prétention de comprendre et de savoir expliquer leur propre fonctionnement.
Alors que faire ? Passer à la suite : passer à la phase reconstructive sans espérer quoi que ce soit des institutions en place. Près de deux ans se sont passés et rien n’a été fait. Si : la preuve a été apportée par elles que la seule chose dont elles soient capables est de se reproduire à l’identique. Leur capacité d’engendrer la catastrophe – sans la voir venir – demeure intacte.
Certains affirment qu’il serait possible de rebâtir en s’appuyant sur les constructions qui demeurent. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale seraient après tout les embryons de la Chambre de compensation multilatérale, appuyée sur l’usage du bancor comme monnaie d’échange, proposée par Keynes à Bretton Woods en 1944. Le FMI et la Banque mondiale peuvent-ils servir de fondations à la reprise de ce projet ? Non. Souvenons-nous d’événements datant d’à peine une dizaine de jours : de la rupture des pourparlers entre le FMI et la Hongrie, parce que cette nation entendait faire participer les établissements financiers aux frais occasionnés par leur rôle dans la crise. Ici aussi, il serait cruel de faire le bilan des accomplissements de ces deux institutions depuis leur création. En une phrase : beaucoup plus de mal que de bien. Pourquoi ? parce qu’elles se sont contentées durant leurs soixante six ans d’existence, d’appliquer une idéologie pernicieuse : l’idéologie de la prévalence des intérêts particuliers.
Les intérêts particuliers ont fait tomber Rome. Or les institutions chargées depuis deux ans de restaurer l’économie et la finance à l’échelle mondiale ont marché dans les pas du FMI et de la Banque mondiale : elles ont adopté l’une après l’autre, et désormais dans leur totalité, l’idéologie de la prévalence des intérêts particuliers. Fallait-il 2 300 pages pour définir l’intérêt général ? L’intérêt général consiste-t-il pour chacun à dire : « Faites comme moi ! » ? La force qui abat les empires millénaires, nous dirige désormais du sommet.
Il nous faut reconstruire. Aucun pouvoir en place ne nous aidera : le déclin, la décadence sont inscrits comme principes dans leurs tables de la Loi. Nous devrons le faire seuls.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
253 réponses à “Passer à la phase constructive”
En résumé ma compréhension du billet de Paul:
La logique de l’intérêt particulier mène l’humanité à la catastrophe,
(ce qu’ailleurs Paul appelle la fin du capitalisme)
Les deux ans écoulées ont montré que les institutions ne sont pas réformables.
Nous (les peuples) sommes seuls, ne pouvons pas compter sur les réformes.
Ne pouvons compter que sur imagination et nos propres forces.
Maintenant conclusion perso, même si c’est de plus en plus partagé:
Nous sommes bien en 1788 ou en 1870, pour ne parler que de la France.
Que chacun explique l’échéance socialisme ou barbarie
dans son lieu de travail, d’étude, de vie.
Que toutes les formes de résistance fleurissent, locales comme partielles
Elle feront d’ici quelques années le fleuve de la démocratie qui fera sauter le barrage du capital.
« Que chacun explique l’échéance socialisme ou barbarie
dans son lieu de travail, d’étude, de vie. »
D’accord avec vous. Quitte à me faire numériquement fusiller par certains, c’est bien de la propagande qu’il faut faire. Entendu comme diffusion d’idées, d’information, d’explication. Non pas du bourrage de crânes, mais donner au maximum de personnes possible les moyens de comprendre, de réfléchir, de mettre un nom sur leur colère.
Pour ceux qui s’interrogent quant aux modalités d’action, voilà déjà une chose simple et concrète que chacun peut faire. Même si cela ne peut suffire, s’il ne doit s’agir que d’un commencement.
La colère sourd de toutes parts et les dominants n’hésiteront pas à agiter devant la vindicte populaire le leurre des boucs-émissaires habituels (un exemple parmi d’autres : http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-07-29-Roms).
Permettre à cette colère de trouver le bon chemin, de savoir vers où et vers qui se diriger.
Et si la construction d’un système nouveau passerait d’abord quoi qu’il arrive par la destruction du modèle précédent?
Sur cette question, je vous livre 2 citations qui malgré plus de deux millénaires d’écart sont encore d’actualité:
– « Celui qui ne connait pas son passé est condamné à le revivre » (Thucydide)
– « La première panacée pour une nation mal dirigée est l’inflation monétaire, la seconde est la guerre. Les deux apportent prospérité temporaire et destruction indélébile. Les deux sont le refuge des opportunistes économiques et politiques. »
[ Ernest Hemingway ] – Notes sur la guerre – Septembre 1935
C’est pas joyeux sur ce qui pourrait arriver mais…
A méditer.
C’est effectivement complètement vrai. Et clair.
Il va falloir passer par là.
Si les ricains ont été « condamnés » à prendre des mesures quasi-soviétiques à cause de la crise de 1929, ce n’est pas pour rien.
Mais n’a pas empéché la guerre, par ailleurs…
La peur du lendemain sans argent est leur arme.
J’avais ecrit quelques lignes avant cette phrase et puis plus rien…
Apres une journee de travail dans la chaleur, on a plus toute sa tete.
la peur du lendemain sans argent est un drame
la peur du lendemain sans argent nous désarme
la peur du lendemain sans argent dans les larmes
la peur du lendemain sans argent certainement pas sans âme
la peur du lendemain sans argent certes, mais dans les bras de nos femmes
Une fois installée comme épouse, Pandora céda à la curiosité et ouvrit la boîte, libérant ainsi les maux qui y étaient contenus. Elle voulut refermer la boîte pour les retenir…trop tard ! Seule l’Espérance, plus lente à réagir, y resta enfermée.
La raison de la présence de l’Espérance parmi les maux est à chercher dans une meilleure traduction du texte grec. Le terme exact est á¼Î»Ï€Î¯Ï‚/ eÌlpís, qui se définit comme l’attente de quelque chose ; on l’a sûrement traduit à tort par espoir. Une meilleure traduction aurait été l’anticipation, voire la crainte irraisonnée ; ainsi les Elpides sont les divinités des craintes. Grâce à la fermeture opportune de la jarre par Pandore, l’humanité ne souffrira que des maux, et non pas de l’attente de ces maux, qui est probablement le pire de tous.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pandore
@hardroc
Ok! Alors l’Espérance comme le ver dans le fruit du jardin d’Eden…
Bouby et d’autres proposent « une banque éthique »
je ne vous dis pas la galère pour simplement obtenir les autorisations légales (500000 € de fonds propres pour commencer, je crois)
Et une banque éthique ça existe déjà, c’est la NEF
Je ne doute pas que TOUS les lecteurs de Paul Jorion en font déjà parti ou vont bientôt y ont transféré leur compte.
Pour rappel: http://www.lanef.com/ et son forum http://www.lanef.com/forum/
Il y a clairement un manque de sens pratique dans tout ça. Il ne suffit pas de le vouloir pour faire plier la réalité à ses désirs. Et puis les objectifs pratiques que l’on atteint sont rarement comme dans l’idéal rêvé. Et puis pour les atteindre, il faut un peu se salir aussi, cela est souvent oublié.
Ceci dit, un pessimisme excessif ne fera rien changer, c’est certain.
Merci de m’avoir donné les références de cette banque . Elle me convient, sur le plan éthique .
Qui peut me dire si une clause est prévue pour l’empêcher de mal tourner comme le Crédit Agricole.
Son système de micro-crédits en Afrique est-il aussi valable pour la France ? Je pense à ces SDF français qui travaillent mais qui ne peuvent accéder au logement faute de disposer de quoi régler au départ trois mois de loyer d’avance .
Bonjour à tous,
Je suis allé voir hier en avant première le film « Cleveland contre Wall Street » suivi d’un débat avec son réalisateur.
Le 11 janvier 2008, Josh Cohen et ses associés, avocats de la ville de Cleveland, assignent en justice les 21 banques qu’ils jugent responsables des saisies immobilières qui dévastent leur ville. Mais les banques de Wall Street qu’ils attaquent s’opposent par tous les moyens à l’ouverture d’une procédure.
Cleveland vs Wall Street raconte l’histoire d’un procès qui aurait dû avoir lieu. Un procès de cinéma, dont l’histoire, les protagonistes et leurs témoignages sont bien réels.
Une surprise est constitué par le verdict du jury populaire qui a réellement délibéré pour savoir si les 21 banques sont responsable de la situation immobilière de la ville. Ce film n’est pas très technique, et met un visage humain sur toute la chaîne des protagonistes, j’ai trouvé cela très émouvant.
Pour résumer le débat qui a suivi, en reprenant une phrase lue dans l’inventaire de demain : on peut dire que « la multitude est éclairée ». Et si beaucoup croient en la démocratie, ils se demandent aujourd’hui ou elle est ?
Un intervenant a recommandé le blog et les livres de Paul Jorion….
Plus d’infos sur ce film
Plus d’infos sur ce film
Pour revenir à nos moutons,
La table était très garnie ; il s’y trouvait quelques politiques, et on a causé de l’état présent de la France. L’opinion générale semble être que l’archevêque ne pourra tirer le pays de sa situation actuelle ; les uns prétendent qu’il lui en faudrait la volonté, d’autres, le courage, d’autres encore, la capacité. Certains ne le croient attentif qu’à son propre intérêt ; suivant les autres, les finances sont trop dérangées pour être rétablies par aucun système, hors la réunion des états généraux du royaume, et une telle assemblée ne peut se faire sans provoquer une révolution dans le gouvernement. Tous s’accordent à pressentir quelque chose d’extraordinaire, et l’idée d’une banqueroute est loin d’être rare. Mais qui aura le courage de s’en charger ? .
« les voyages d’Arthur Young » 1787, 88 et 89
http://dl.free.fr/olEviza38
(je l’ai déjà posté, mais c’est vraiment une mine de références d’actualité)
Beaucoup de gens dans le monde, comme hier un peu sur le blog, mais c’est normal tout le monde
ne peut pas non plus penser et voir dogmatiquement les choses comme vous dans vos propos, à chacun sa vie sa propre grille de lecture des choses ne se montrent pas toujours les mieux préparés à ce qui pourrait survenir dans l’histoire, quelque chose qui pourrait en effet nous surprendre bien plus, moi-même je me demande si j’en suis beaucoup mieux préparé que d’autres dans ma foi, c’est sur cela va fortement secoué et bouleversé le monde de fond en comble, jusqu’au fondement même des gens les plus établis et cartésiens qui soit de nos jours sur terre, parole de Jérémie …
Et sans aucune mauvaise foi sommes-nous bien préparés honnêtement à cela ?
Le capitalisme est déjà mort. Nos gouvernants retardent juste la parution de l’acte de décés.
la destruction étant acquise, il faut effectivement penser à la reconstruction.
Nos gouvernants souhaitent reconstruire à l’identique. La peuple le souhaite t’il?
Pour la création d’une banque, il faut 5 M d’euros de capitaux propres (en permanence)……une banque qui permet le dépôt et qui demande l’autorisation de préter les dépots (contre rémunération) à ses clients, je suis pour!
NB : on tuerait ainsi les autres banques non solvalbles, par un bank run qui risque de toute façon de se produire.
hum charles-a j’apprécie la rigueur exigeante de vos propos et de vôtre engagement, mais je ne crois pas à l’objectivité, pas même celle de paul jorion. là je trouve qu’il va vite en besogne et senec prompt à rebondir.
la critique sans ressentiment je m’en méfie, d’ailleurs chez vous, je le sens très bien le ressentiment (et vous en félicite car il n’est pas surjoué), ce qui n’enlève absolument rien à votre sérieux selon moi.
sauf peut-être sur les questions morales?
Pour les belges, espagnols, allemands, hollandais et anglais, il existe déjà la banque Triodos.
Apprécier .la rigueur, c’est un premier pas vers l’objectivité.
Ce qui nous enrichit ici, c’est justement la confrontation des faits.
Discutons en au lieu de palabrer.
Je ne pense pas qu’il faille se rejouir entre partisans du prolétariat et dire que le capitalisme est déjà mort. Ce n’est pas avec des slogans qu’on fait avancer le train. Sinon, on serait déjà arrivé à bon port depuis lontemps.
Ah bon, parce que ce ne sont pas les slogans de la pub et ceux, explicites, implicites ou subliminaux des prêtres du capital, associés aux fétiches, reliques et hologrammes que l’on agite sous nos yeux qui font bouillir la marmite libéraliste qui nous rougit le postèrieur et frigidifie nos âmes?
Vous m’en direz tant, Senec!
[…] On nous impose le déroulement tragi-comique d’un feuilleton de l’été à rebondissements qui en dit long sur les pratiques politico-médiatico-financières de nos élites dirigeantes, lesquelles nous démontrent assez tristement que la seule valeur qui anime ce petit monde là est la cupidité, dont tout le monde a pu constater les effets, mais face à laquelle rien n’a été fait. Tout peut donc recommencer, en toute impunité, comme avant…. […]
Et pendant que le feuilleton laque/dop/loréal se déroule avec sa péripétie journalière, la critique de la réforme juste, très juste juste est anesthésiée.
Que fait la gauche critique et constructive ?
J’espère qu’elle profitera du mois d’août pour désosser point par point ce sujet de société, il y a matière et qu’elle se présentera en ordre de bataille à la rentrée. A vos rangs fixe et pas de corps à corps.
On n’est pas des paillasons et le rétro-planning du « parti populaire (UMP) » n’a pas à nous être imposé.
Première proposition : ramener la tranche d’impôt > qui vient d’être élevée de 40 à 41% bigre, à 40,25% afin que le message soit clair.
Senec, vous avez écrit :
« Je ne pense pas qu’il faille se réjouir entre partisans du prolétariat et dire que le capitalisme est déjà mort. Ce n’est pas avec des slogans qu’on fait avancer le train. Sinon, on serait déjà arrivé à bon port depuis longtemps »
. Ces propos montrent bien toute la difficulté d’analyser l’état d’un système dans lequel nous sommes immergés. Ce que moi-même je comprends, c’est que le capitalisme est en train effectivement de mourir car il n’ entretient plus ce prolétariat , dont je défendais étant jeune les intérêts. Voire avec des slogans syndicaux qui, dans les conflits d’intérêts entre prêteurs de capitaux et salariés faisait avancer à l’époque le train… de vie. Pas facile, pour personne d’avancer auprès des autres dans l’analyse, et de partager les points de vue, si l’on croit que le port est proche. Navigateurs solitaires guidés par le point lumineux d’une lointaine étoile (Espérance, Utopie?), nous tâchons d’éviter des récifs proches . N’espérons pas mieux…
Bonjour à vous
Navigateurs solitaires guidés par le point lumineux d’une lointaine étoile (Espérance, Utopie?), nous tâchons d’éviter des récifs proches . N’espérons pas mieux…
Vous avez raison
http://www.youtube.com/watch?v=HgmuORddnkk
Tout est a refaire, et en premier lieu la maîtrise de l’énergie, a moins qu’on ne veuille qu’internet ne fonctionne en pédalant (littéralement).
La finance est tout aussi importante mais moins vitale.
Le capitalisme est mort.
Tout est à refaire, il n’y a qu’une seule façon de le faire en douceur, c’est de l’enterrer progressivement: cette méthode est connue de tous, mais personne ne va la proposer car elle supposerait une vraie démocratie, avec une constituante tirée au sort parmi les citoyens, d’où se dégagerait une majorité RATIONNELLE CONTRE le capitalisme.
Le capitalisme, c’est simplement l’intérêt.
Et l’intérêt est incompatible avec l’égalité, puisqu’il crée trois sortes d’argent:
– celui qu’on utilise qui suit le cours de la vie normale
– celui qu’on emprunte (pour la majorité exploitée) et qui subit en plus une dégradation sans raison.
-celui qu’on prête (pour la minorité des exploiteurs) et qui au contraire rapporte et permet de prendre, via cette supériorité, tous les leviers du pouvoir?
Incompatible avec l’égalité, et donc incompatible avec la Démocratie
Il existe une analogie scientifique fondamentale: l’intérêt ne respecte pas le second principe de la thermodynamique: au contraire de tout bien laissé à l’abandon, dans la vie de tous les jours, (qui se dégrade, phénomène assimilable à l’inflation), l’argent placé se reproduit, pour certains, et fond pour d’autres. L’équilibre nécessaire à la permanence du monde n’est plus respectée, il y a une source permanente de conflits au sein du système, et on peut prédire des affrontements globaux pour demain.
La situation serait complètement différente si on lui imposait de se conserver uniquement: imposer un intérêt ZERO.
On débusquerait ainsi progressivement les parasites qui vivent sur cette anomalie.
Trouvera-t-on un candidat à la Présidence de la République qui trouve 500 justes parmi les parrains demandés pour l’élection de 2012 (moins de 2% suffiraient), pour lui permettre de développer ce projet.
Un tel projet bien expliqué aurait toutes ses chances de s’imposer.
La suite serait bien sûr l’élection d’une Constituante tirée au sort, et des parlements successifs pour faire ensuite fonctionner la démocratie. Les conditions techniques de cette élection existent.
Les français ne sont pas des veaux: si on leur explique les choses fondamentales économiques et démocratiques (au lieu de rester au stade technologique qui n’a aucune chance de faire avancer le chmilblic), ils adhèreront en masse.
Faire démonstration, ce serait instiguer monnaie, alors à défaut de frapper, pour l’heure instiguer une banque, en sorte d’illégalité puisque nous sommes en défaut de terrain susceptible de fonder aussi simplement qu’il suffit de le dire.
Ensuite, ainsi que l’Abbé Pierre a proposé de « re »-construire et l’a opéré en toute illégalité car sans permis de construire, se mènerait une aventure politique digne au moins d’une très belle couverture médiatique, un juste pied de nez fait au désespoir convenu entre trop.
Anciens et futurs banquiers, réunissez vous, mobilisez-vous!
[…] le leitmotiv habituel reprend, à savoir comme le dit très bien Paul Jorion : « …chacun n’a plus qu’une chose à dire : ce qui pourra « rendre confiance […]