Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Je crois qu’il est temps de passer à la phase constructive, et en l’occurrence, à la phase reconstructive.
Il était raisonnable – et plus particulièrement pour quelqu’un comme moi qui n’appartient à aucune institution – de prendre au mot les déclarations qui furent faites au moment de l’effondrement du système financier international en 2007 et 2008, d’une refondation de ce système. Cette refondation était indispensable au moment où elle fut réclamée. Comme rien ne s’est passé depuis, elle l’est toujours.
Je n’épiloguerai pas inutilement sur les nombreux pétards mouillés qui nous furent proposés : nous avons consacré beaucoup d’encre ici dans chacun des cas, à décrire l’allumage de la mèche, l’enthousiasme de la foule, puis l’arrivée de la pluie. Le G20 créé en 2008 devait mettre au point un nouvel ordre mondial, sa réunion la plus récente à Toronto a offert le spectacle de vingt nations affirmant chacune, et dans un bel ensemble : « Faites comme moi ! ». Le « financial overhaul » américain a accouché de 2 300 pages d’arguties rédigées par des lobbys financiers ; nullement faites pour être appliquées, les propositions qu’il contient ne le seront pas. Le « test de résistance » des banques européennes a été conçu à l’envers, en partant du résultat souhaité : en excluant des scénarios possibles celui qu’il s’agissait précisément de tester : le défaut d’une ou de plusieurs dettes souveraines dans la zone euro ; en tenant pour établi que l’ensemble des produits toxiques que les banques ont en portefeuille seront conservés par elles jusqu’à maturité, et qu’ils seront alors réalisés pour la valeur mythique qui leur avait été attribuée à l’origine. Des discussions récentes à Bâle, s’est dégagé le principe que toute exigence supplémentaire en matière de capitalisation des banques les empêcherait d’accorder du crédit, alors qu’il s’agissait précisément de définir les conditions de capitalisation qui leur permettraient d’accorder du crédit sans mettre le système financier tout entier en péril. Je n’évoque encore là que les événements des semaines les plus récentes, poursuivre la liste serait cruel.
Il s’agissait pour les politiques de changer les règles selon lesquelles les « marchés » fonctionnent. Au lieu de cela, on a vu les marchés changer la manière dont fonctionne la politique. Nos dirigeants, capables comme incapables, ont tous été bâillonnés. Chacun n’a plus qu’une chose à dire : ce qui pourra « rendre confiance aux marchés », en d’autres termes : ce que les marchés lui enjoignent d’affirmer. Et non pas des marchés réformés à la lumière des événements catastrophiques des années récentes, mais les marchés d’avant : les marchés sans gouverne, aux exigences caractérielles et contradictoires, spécialisés dans le parasitisme et les jeux de casino, et discrédités une fois pour toutes dans leur prétention de comprendre et de savoir expliquer leur propre fonctionnement.
Alors que faire ? Passer à la suite : passer à la phase reconstructive sans espérer quoi que ce soit des institutions en place. Près de deux ans se sont passés et rien n’a été fait. Si : la preuve a été apportée par elles que la seule chose dont elles soient capables est de se reproduire à l’identique. Leur capacité d’engendrer la catastrophe – sans la voir venir – demeure intacte.
Certains affirment qu’il serait possible de rebâtir en s’appuyant sur les constructions qui demeurent. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale seraient après tout les embryons de la Chambre de compensation multilatérale, appuyée sur l’usage du bancor comme monnaie d’échange, proposée par Keynes à Bretton Woods en 1944. Le FMI et la Banque mondiale peuvent-ils servir de fondations à la reprise de ce projet ? Non. Souvenons-nous d’événements datant d’à peine une dizaine de jours : de la rupture des pourparlers entre le FMI et la Hongrie, parce que cette nation entendait faire participer les établissements financiers aux frais occasionnés par leur rôle dans la crise. Ici aussi, il serait cruel de faire le bilan des accomplissements de ces deux institutions depuis leur création. En une phrase : beaucoup plus de mal que de bien. Pourquoi ? parce qu’elles se sont contentées durant leurs soixante six ans d’existence, d’appliquer une idéologie pernicieuse : l’idéologie de la prévalence des intérêts particuliers.
Les intérêts particuliers ont fait tomber Rome. Or les institutions chargées depuis deux ans de restaurer l’économie et la finance à l’échelle mondiale ont marché dans les pas du FMI et de la Banque mondiale : elles ont adopté l’une après l’autre, et désormais dans leur totalité, l’idéologie de la prévalence des intérêts particuliers. Fallait-il 2 300 pages pour définir l’intérêt général ? L’intérêt général consiste-t-il pour chacun à dire : « Faites comme moi ! » ? La force qui abat les empires millénaires, nous dirige désormais du sommet.
Il nous faut reconstruire. Aucun pouvoir en place ne nous aidera : le déclin, la décadence sont inscrits comme principes dans leurs tables de la Loi. Nous devrons le faire seuls.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
253 réponses à “Passer à la phase constructive”
Il semblerait que vous ayez raison!
Pour ce faire, prenez contact avec Bernard Liétaer, un compatriote à vous, ancien banquier central en Belgique et participant à la création de l’Euro.
Ses commentaires sur les monnaies régionales en collaboration avec Margrit Kennedy sont passionnantes.
son mail:
bernard.lietaer@accessfoundation.org
Il me semble que ce Monsieur pourrait nous aider efficacement dans la reconstruction
Bien à vous
Il a été souvent évoqué ici. Un lien vers le texte d’une de ses conférences à l’école des mines en 2009 qui m’avait intéressé:
http://www.lietaer.com/images/Ecole_des_Mines_Paris_30509_Rapport.pdf
les régions c’est ce que veut bruxelles, c’est à dire que c’est une reproduction du neo-liberalisme.
Bref aucune légitimité. A éviter, même si ses phrases sont joliment tournées.
Au fil du temps « l’idéologie de la prévalence des intérêts particuliers » s’est en effet affermie et nous, en tout cas les Européens, nous nous éloignons des principes de la démocratie.
Là est une des clés de la solution du problème : si la démocratie véritable était le but poursuivi, alors les décisions d’aider les intérêts intérêts financiers, au dépends des intérêts de la majorité des citoyens, ne passeraient pas, ne pourraient pas être adoptées, car les citoyens, qui dans leur majorité y sont opposés, auraient le pouvoir démocratique d’intervenir et d’imposer les solutions qui sont voulues par la majorité des citoyens.
La civilisation européenne moderne est censée reposer sur les règles de la démocratie (on agit selon ce que veut la majorité des citoyens qui se sentent concernés) et de la souveraineté (on agit selon notre propre vouloir, sans avoir à subir les dictats en provenance d’autres continents). Si cette civilisation est en train de s’écrouler, c’est parce que ces fondations de souveraineté démocratique, au lieu d’être progressivement renforcées, ont été progressivement remplacées par autre chose.
QU’EST CE QUE LA DÉMOCRATIE VÉRITABLE ?
Le mandat électif consenti par le peuple n’est pas un chèque en blanc – en vérité la démocratie véritable, si elle était mise en place, exigerait que les deux conditions qui définissent la démocratie véritable soient respectées :
* La liberté d’opinion doit être garantie : cela signifie que les citoyens sont libres d’exprimer et de propager toutes les opinions quelles qu’elles soient.
* Chaque décision politique doit être conforme aux désirs de la majorité des citoyens qui désirent prendre part à la décision.
Il est certain qu’aucune des deux conditions n’est respectée ni en France ni dans l’Union européenne.
Cette première condition de la démocratie – la liberté d’expression – n’est pas respectée en France et n’est pas non plus respectée dans l’Union européenne : les lois existent qui limitent les sujets sur lesquels les citoyens peuvent publiquement s’exprimer, et même les lois existent qui interdisent totalement d’exprimer certaines opinions.
Les parlementaires des pays de l’Union européenne ont par exemple voté des lois qui figent une interprétation officielle de certains faits historiques et qui prévoient des peines sévères à l’encontre de ceux qui voudraient nuancer ces interprétations. En démocratie on peut décider quelle est l’interprétation officielle de certains faits, mais on ne doit pas interdire la propagation d’autres interprétations de ces faits.
En France et dans l’Union européenne nous vivons dans un système oligarchique qui est au mieux une « pseudo-démocratie » de façade, qui utilise le vocabulaire de démocratie mais qui dans les faits est une oligarchie technocratique.
En démocratie véritable chaque décision politique doit être conforme aux souhaits de la majorité des citoyens qui désirent exprimer leur volonté sur la décision.
Cette deuxième condition de la démocratie n’est pas respectée en France et n’est pas non plus respectée dans l’Union européenne.
Dans le système politique actuel les politiques sont élus, ensuite ils prennent des décisions, écrivent des lois, signent les traités internationaux, engagent des dépenses que des générations futures devront rembourser etc., sans vérifier si la majorité de la population est d’accord avec chacun de leurs actes, et même souvent en sachant que la majorité de la population n’est certainement pas d’accord avec certains de leurs actes.
Si vous souhaitez savoir plus sur la démocratie véritable vous pouvez lire l’article « Où est la démocratie ? ».
« Les parlementaires des pays de l’Union européenne ont par exemple voté des lois qui figent une interprétation officielle de certains faits historiques et qui prévoient des peines sévères à l’encontre de ceux qui voudraient nuancer ces interprétations. En démocratie on peut décider quelle est l’interprétation officielle de certains faits, mais on ne doit pas interdire la propagation d’autres interprétations de ces faits. »
Pouvez-vous donner un exemple des faits historiques en question, ainsi qu´un exemple de nuance ?
Simple curiosité…
« La liberté d’opinion doit être garantie : cela signifie que les citoyens sont libres d’exprimer et de propager toutes les opinions quelles qu’elles soient. »
En théorie, cette affirmation est séduisante et aucun individu qui se prétend démocrate ne voudra la contester.
Mais que faire de ceux, individus isolés ou groupes constitués, qui vont s’opposer à l’intérét commun et aux décisions prises à la majorité ?
Prenons un exemple.
La société humaine, à l’occasion de crises économiques successives, évolue vers une société collectiviste et démocratique, c’est à dire hors de l’existence de la propriété privée d’une classe ou de la propiété d’un parti unique.
Comment faire pour empêcher les nostalgiques des temps passés, capitalistes privés ou néobolchéviques, de diffuser des idéologies absolument inconciliables avec la nouvelle organisation sociale ?
La liberté d’opinion fait partie de cette multitude de choses qu’il conviendrait de mettre en place de toute urgence, Jonathan. Malheureusement, la liste des choses à faire de toute urgence est interminable, et une liste, par définition, ça a un premier item. La réponse de WALLON Vincent montre clairement, comme dit Paul, de quoi on ne finirait pas de parler sur ce blog si on s’y risquait, et ceci, au détriment du premier item quel qu’il soit.
Amusant cet échange. Le fait que personne ne se risque à en parler clairement montre bien ce qu’il en est de la liberté d’expression en démocratie. 🙂
@au goéland désailé
Voilà le genre de prose évocatrice que l’on trouve vers votre lien pétri de gadoue populiste qui colle bien aux arpions! Ça, plus le laïus qu’on y trouve sur les « scandaleuses grèves des services publics qui n’ont rien à faire dans une véritable démocratie » ajouté à votre prétendument angélique liberté d »expression sans limite, désolé, mais perso je modère!
« La démocratie est est le pire des systèmes, mais on en a pas trouvé de meilleur » disait en substance Winston Churchill.
Méfions nous de l’angélisme visant à instaurer une démocratie parfaite: elle n’existera jamais.
Parallèlement, imaginer que chaque décision politique soit validée par une majorité du peuple me parait utopique quant au fonctionnement, et irresponsable quant aux décisions prises.
Car un des problèmes clefs n’est-il pas l’irresponsabilité par définition des individus – dont nous sommes – , qui ignorent les enjeux, les comptes collectifs , les lois, les réglementations et les contraintes qui commandent et régulent l’action publique, et ne juge qu’à l’aune de de son intérêts particulier et immédiat.
Gouverner c’est tout le contraire: Anticiper et prendre en compte l’intérêt collectif, dans une vision de LT.
En celà, la pure démocratie me semble bien peu adaptée aux problèmes auxquels nous faisons face…
La censure ne dépend pas que de la loi. Elle est au moins autant implicite qu’explicite.
Il y a celle que l’on s’inflige quotidiennement, sur son lieu de travail par exemple.
Celle qui opère dans les grands médias, censément libres de presque tout exprimer mais qui respectent en fait une ligne idéologique qui est de l’ordre du non dit, intériorisée. Et qui va bien entendu dans le sens de l’idéologie dominante.
Que veut dire également la liberté d’expression pour tous ceux qui sont en bas de l’échelle sociale, qui ont souvent des choses pertinentes à dire (et qui sont les premiers à subir la dégradation des conditions de vie) mais qui sont exclus des organes de parole institutionnels.
Internet a le mérite de briser en partie cette loi du silence. Mais en partie seulement.
Penser la liberté d’expression doit donc aussi partir de ces bases là. Pas seulement de ce qu’interdit la loi.
Par ailleurs, est-ce tellement dérangeant que l’on prohibe, par exemple, l’expression d’opinions négationnistes? Je ne sais pas, mais la question mérite quand même qu’on la pose.
Je ne suis pas spécialiste, mais il me semble qu’aux Etats-Unis on a le droit de tout dire (mais pas d’y brûler la bannière étoilée). La ‘démocratie’ américaine se porte elle pour autant beaucoup mieux que la nôtre? Le capitalisme y impose encore davantage toute sa sauvagerie et les inégalités y sont sans doute les plus exacerbées du monde dit ‘développé’.
« Les gens se conforment par une forme consciente ou inconsciente d’autocensure, sans qu’il soit besoin de faire des rappels à l’ordre » Bourdieu
« Par ailleurs, est-ce tellement dérangeant que l’on prohibe, par exemple, l’expression d’opinions négationnistes? Je ne sais pas, mais la question mérite quand même qu’on la pose. »
J’ai l’impression de m’être mal exprimé. Je considère bien sûr les opinions négationnistes comme un ramassis d’ignobles âneries. Je m’interrogeais juste sur l’opportunité de les exclure du débat public au moyen de l’arsenal législatif.
Voila une prose qui, sous couvert de promouvoir la « démocratie participative » et autres « jury citoyens permanents » sent bon le populisme négationiste, sectaire et, pour tout dire, d’extrème droite !
Je ne vous le fais pas dire, mon cher Floréal! Tendance Emmental et Côte vaudoise…
L’intérêt particulier est le fondement de la révolution bourgeoise de 1789, et de la démocratie. Les pays qui sont maintenant marchands ET marchandises en sont l’aboutissement. La démocratie n’a plus aucune légitimité politique.
@Betov
Pour votre information, mon propos n´était en aucun cas de diverger vers des théories de complot diverses et variées, il s´agissait simplement de laisser jonathan.j s´exprimer clairement.
Peut-être n´avez-vous pas lu la même chose que moi dans ses sous-entendus.
Pour ma part, j´y voyais, sous couvert de discours portant sur la liberté d´expression, poindre des relents nauséabonds. Lui offrant le bénéfice du doute, je l´ai donc invité à clarifier.
Cette intervention de Jonathan.j relève, pour les naïfs qui ne l’auraient point compris, de la stratégie d’infiltration masquée de l’extrême-droite : en emballant sa camelote dans un langage fort policé et en apparence ‘politiquement correct’.
Pour qui veut s’en convaincre, lire l’article auquel renvoie son lien, mais aussi et surtout cet autre article du même ‘auteur’ [pseudonyme] référencé en bas de celui-ci
Pour faire vite, voici le lien :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/demographie-et-immigration-suicide-32156
Edifiant
@ marlowe
Mais que faire de ceux, individus isolés ou groupes constitués, qui vont s’opposer à intérêt commun et aux décisions prises à la majorité ?
on peut prendre le problème différemment et partir du principe que l’état n’a pas à envahir toutes les sphères de la vie, ce qui limiterait fortement l’action de ce genre de groupes d’individus privés dès lors du terrible levier, objet de toutes les convoitises.
encore une fois, voyez les minarchistes.
c’est d’ailleurs valable pour les autres intervenants qui font leur b.a en dénonçant les tendances extrême-droite de jonathan j. et quand bien même, cela discréditerait-il TOUS ses propos? ceux qui soutiennent nos démocraties à ‘dommages collatéraux’ ne sont-ils pas discrédités? ne sombrez vous pas là vous aussi dans des pratiques très discutables de stigmatisation systématiques dont on sait où elles mènent?
rappelons nous que droite comme gauche, face aux nazis, il y eu des brebis galeuses. les sujets tabous sont nombreux, discréditent nos propos, déshumanisent notre pensée, et nous donnent des migraines, obligés que nous sommes de faire des tours et des détours pour faire coller la réalité à notre discours. le monde à l’envers.
pourtant, la réalité elle s’en fiche, elle avance, quand nous nous infantilisons, espérons que l’on puisse au moins affirmez cela.
hihi je suis voyant et voici les commentaires qui vont abonder : « eh bien voila ! il en aura fallu du temps, mais vous avez enfin admis qu’il n’y a rien a sauver de ce système » ou bien « bienvenue dans le camp de ceux qui disent cela depuis le début ! ». C’est qu’il est vrai que votre bonne volonté, scientifique, prompte au pardon, quelque part un peu chrétienne, semblait parfois naïve quand il s’agissait de leur faire confiance, juste une dernière fois, pour avoir la conscience tranquille 😉
Bon, désormais il faut trouver les derniers hommes de bonne volonté qui imaginent encore avancer dans le cadre actuel et les convaincre. Puis ne restera que ceux qui envers et contre tout continueront a servir leurs intérêts néfastes et ceux de leurs maitres. Alea jacta est et encore merci pour tous vos écrits et, au fond, pour cette énergie qui vous anime et qui veut, plutôt que seulement critiquer, que ca aille réellement mieux.
Je ne serai jamais « dans le camp de ceux qui disent cela depuis le début » puisqu’il s’agissait chez eux d’un préjugé, d’un a priori. Si vous pensez que ce que je dis, c’est la même chose que ce qui est dit quelque part dans un discours dogmatique, relisez soigneusement parce que vous vous trompez : ça ne veut pas dire la même chose.
@Paul: « puisqu’il s’agissait chez eux d’un préjugé, d’un a priori »
Certes, mais pas sans fondements. C’est comme les a priori de la gazelle lorsqu’elle fuit le lion qui s’approche. Si ça se trouve, il veut juste causer le lion… 🙂
@ Moi
Si vous appelez le fait que la gazelle doive éviter le lion un préjugé de sa part…
@leopard : il faut avoir du courage pour ne pas avoir de prejuges , le veritable combat est le combat contre soi meme . ET si le lion n’etait qu’une illusion , un prince charmant cache :
Pendant beaucoup d’années, Siddartha a voyagé
dans l’ensemble de l’Inde avec un petit chien
joyeux à son côté. Un jour, plusieurs voleurs ont
entouré le Bouddha entendant le voler et l’assassiner.
Soudainement, le petit compagnon affectueux
se transforma en un lion rugissant, si grand
et féroce que les hommes effrayés se sont sauvés
dans toutes les directions. Immédiatement, le
grand lion est redevenu l’adorable petit compagnon
de voyage. Le Bouddha a pris son petit ami,
l’a embrassé, l’a choyé, félicité, et l’a béni pour sa
fidélité et son courage.
source : http://www.chienstibetains.com/pdf/dossiers/bouddha.pdf
« Paul Jorion dit : 29 juillet 2010 à 10:35 Je ne serai jamais « dans le camp de ceux qui disent cela depuis le début » puisqu’il s’agissait chez eux d’un préjugé, d’un a priori. » Je pense que la, vous poussez le bouchon un peu hors des clous !
Si, et j’en suis, certain ne se faisait aucune illusion vue la tournure des premières ‘’décisions’’, il n’y avait pas d’a priori particulier, MAIS, et ça change la donne, une petite expérience d’analyse et recherche du « comment ça marche » a savoir que dans TOUS les cas c’est LE politique qui décide,et, comme »ils » sont tous plus ou moins ‘libéraux idéologues » !
Alors évidement, la recherche technique et théorique est importante ET nécessaire, les débats ici ou ailleurs ont fait avancés les éléments de solutions techniques (y a plusieurs options) Mais, je soutiens, pas seul, que LA solution, la meilleurs, la plus belle, la plus …, n’existe pas. C’est la reprise en main par les citoyens de l’option politique (que veut-on, pour quoi faire, etc…) et pour cela ENFIN refaire DU politique pour remettre la démocratie (pouvoir du peuple – informé et éduqué) a l’ordre du jour, et, cela, ne jamais le mettre a l’arrêt, il y a toujours quelqu’un pour s’en emparer
Il est un peu facile et simpliste de toujours accuser les élus (souvent ils/elles le méritent) MAIS qui les a élus ? Quel était la demande majoritaire ? Qui, ne veut pas voir et se creuser un chouya les neurones pour s’apercevoir des graves erreurs passées, que bon nombre sont tout disposés a reconduire par un aveuglement aussi dogmatique que nombre de ‘’dirigent’’. Qui accepte de se remettre en cause ?
Et, stop a la dénonciation « LES économistes », ça n’existe pas LES, il y a une discipline d’étude et recherche pratiqué par des économistes, différents, varies, pas tous d’accord sur LA doctrine dominante « le laisser faire » mais de nombreux hétérodoxes proposant autres chose. Entre autre revenir sur ce qui n’aurait jamais être abandonné « l’économie politique » car l’économie c’est d’abord DU politique « que faire et pourquoi » Et voila ‘’ON’’ y arrive. Que faire ? S’investir dans la vie publique, le concret et si possible avec une vue assez globale de la situation, en disséquant les divers lieus de pouvoir, l’UE, OCDE, OMC, FMI, BM, USA, etc….
Pour repartir à partir de bases saines, et aboutir à un nouveau paradigme, il faudra se donner une théorie de ce qui est la base: l’homme. Théorie qui ne pourra plus être philosophique, celle-ci commandant toutes les théories produites en occident à ce jour quel que soit le domaine humains.
@scaringella
Vous préférez une théorie « scientifique », « religieuse », ou de « Droit Naturel »? Vous m’inquiétez…
Bonjour,
Etes-vous Légion, M. Jorion ? Car ils sont nombreux…
Cordialement,
B.
Dans ce passage du NT, Légion désignait l’Empire Romain, Benoît. Posez plutôt la question à Bush, Obama et consorts.
PS: les gars qui mettent « cordialement » pour insulter, j’ai vraiment du mal…
Je ne l’avais pas lu dans ce sens-là, Toi.
Benoit, vu la fréquentation du blog, oui, nous sommes déjà un paquet.
Mais il faudrait un effondrement ou un 1789 pour que le mouvement prenne de l’ampleur.
La différence entre le net et le réel, certainement…
« Je ne l’avais pas lu dans ce sens-là, Toi. »
Oups, je viens de voir l’autre sens possible. Mes excuses si y’a eu malentendu.
@ Yvan :
Ou la différence entre l’honnête et le réel …
Tu veux du réel, Zébu. Hé bien en voilà :
http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/la-douleur-du-peuple-francais-27110
Et ce n’est qu’un début.
@ Yvan :
Ouaip.
Le fait que ça commence à sortir dans les médias ‘autorisés à penser’ indique beaucoup de choses.
On peut supporter un nombre incalculable de choses, tout presque, sauf quand cela commence à toucher aux enfants …
L’erreur politique de trop, à mon sens, c’est la proposition de devoir ‘choisir’ entre la demi-part pour l’impôt sur les revenus et les allocations logement pour les parents d’étudiants.
Là, ceux qui ne morflent pas encore, vont sentir la colère monter, soit la ‘fumeuse’ classe moyenne dans son ensemble.
Ce qui est potentiellement TRES dangereux : quand un nombre suffisant de personnes concernés constatent, objectivement, que le contrat social est rompu et pire, qu’il l’est pour leurs enfants aussi, …
No way.
Très dangeureux, Zébu..??
Le réel te fait peur..?
Les araignées, surtout.
Brrrrrr….
ce qu’il nous faut c’est des États Généraux.
Véritables assemblées des représentants des peuples du royaume, fondées sur le principe fondamental selon lequel ils ne sont pas des peuples tributaires, mais libres, et qu’aucune contribution ne peut être exigée d’eux sans leur consentement
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tats_g%C3%A9n%C3%A9raux_%28France%29
Bonjour,
Un « ils » polysémique lourd de sens… Intéressant.
Las, à mon sens, il n’y a pas de bonne solution.
Une révolution sanglante, et le lourd pendule continue son oscillation ?
L’abstention et être témoin du désastre avec, pis, la culpabilité de n’avoir rien fait pour son prochain tout en sachant ?
M. Jorion a vu l’iceberg. Il a de toutes ses forces sonné l’alerte à en briser la cloche. Elle a à peine tinté…
Le navire l’a percuté de plein fouet (l’iceberg, le « l » est polysémique).
Passé la grosse panique, le mot d’ordre a été : le bateau ne coulera pas : il est insubmersible. Mais il faut quand même activer les pompes…
M. Jorion connait les plans du bateau : il est en métal, il peut couler. Il faut alors penser aux chaloupes.
Quelles chaloupes ?
B.
Il s’agit enfin d’organiser une vraie résistance contre les puissances occupantes qui nous maintiennent sous leur joug destructeur . Les Français vont-ils réussir à parler aux Français , les Européens aux Européens ? Ce sera difficile , mais ça s’est déjà fait .
Certes, le diagnostique est indiscutable, quant à la phase curative… Il va falloir être prudent, très prudent car les loups veillent. Mais avons nous le choix ?
Oui, il est temps…
Pour ma part, je ne partage pas le plaisir malsain de disséquer les rouages de ce tas de fumier.
En termes plus simples, il s’agit d’une gigantesque pyramide de Ponzi (ou de Madoff), dans laquelle on nous a tous mouillés plus ou moins directement, tous alléchés par l’odeur du fric. Et maintenant personne n’a intérèt à tirer la couverture… sous peine de tout perdre, petites économies, retraites, aussi bien que trilliards des financiers spéculateurs ou petits épargnants de l’Ecureuil à qui on promettait de doubler la mise en 6 ans. (Ben voyons.)
Il aurait suffit de ne pas accepter le soporifique administré par les Etats, qui ont fait semblant de restaurer un minimum de confiance en créant encore plus de dettes, c’est-à-dire un étage de plus au château de cartes.
Il aurait suffit de rester devant les guichets de nos banques, vides, d’aller jusqu’au bout et mettre en évidence le cul de sac où nous a conduit l’irrépressible appétence mercantiliste, qui creuse sa tombe avec ses dents. Rien de bien nouveau sous le soleil, sauf la dimension gigantesque de la chose.
Voila le moyen radical de mettre à genoux au plus vite ce système ubuesque (il y a même des trappes à phynance… ! comme dans le vrai), sur lequel rien ne semble avoir prise. Faute de quoi, certains se réveilleront avec une jolie gueule de bois lorsque le somnifère aura cessé d’agir.
Mais il faut en avoir… hein, les gars.
Quelle flèche!
C’est la colonisation de notre chère bretagne par les moustiques qui vous a inspiré? 🙂
Je n’ai pas l’habitude de commenter vos post meme si je les suit comme mon journal du matin depuis 2008. Si je me souviens bien ne peut il pas être a rapprocher de l’Appel (du 22 Juin je crois…) que vous avez co-signer avec Francois?
Je me souviens aussi qu’avec Mme LEPAGE vous aviez parler de créer une banque basée sur un autre modèle….
Remettre ces 3 post en perspective est ma petite pierre pour aider la communauté a rebondir sur votre post, je remarque que beaucoup sont très actif a se niveau là et je ne voudrai pas etre prédicateur (comme vous avez dis quand vous avez parlé de votre carrière « la politique » au niveau des entreprise, des banques et des Etats est réservé au « Huge Jaws » de notre temps).
Mon post tiend surtout de ses mots qui m’ont faient tiquer « Le G20 créé en 2008 devait mettre au point un nouvel ordre mondial »; comme vous avez dis le G20 n’est rien de moins que la crème de la crème de la Politque, champion du monde de la Communication qui se révèle en vrai Art à se niveau. C’est leur mode de fonctionnement et la technologie, l’invention, est un peu la courroie de transmission a se que vous et moi appelons la réalité.
Cela veut il dire qu’ils n’agissent pas? D’après moi non, si on regarde les mouvements sur le plan notamment militaire (retrait susurrer d’Afghanistan avec l’organisation de déstabilisation contre la CIA, contre les procédures de commandemant…) pour moi est la traduction d’un système qui s’auto détruit, on peut voir aussi les Tea Party dans tous les Etats US… Je vous ferai remarquer que oncle Sam a un temps d’avance et que l’expression « favorite » d’un Biden ou d’une Clinton depuis quelques mois est « the system is broken » et pour eux il est partout « broken » donc quelques part ils sont d’accord avec vous.
L’argument central de mon post est donc que pour moi il ne faut pas se laisser prendre par la Communication, le nouvel ordre mondial est là, à notre porte, les politiques jouent de communication pour faire continuer la musique car le fruit n’est peut etre pâs encore mûr ; le décalage entre réalité et communication est parfois profond chez les banquiers (qui font de la politque) et les politiques mais François et vous essayez de nous sortir du brouillard! Je vous rappel que vous avez prévu la crise des dérivés! 😉
Ceci m’ammènera donc a ma dernière question, les derniers évènements, notamment les derniers revères de la régulation avec Bâle III et une année qui je lui sûr était plus que chargée ne vous ont elle pas fait perdre un peu d’espoir? Et si cette situation vous parlysait aussi dans l’inaction (quelques part exactement de la meme façon que les gens contre qui vous vous battez)?
Mr JORION je n’ai que 21 ans et si vous perdez l’envie d’agir que suis je sensé espérer? Il faut agir pour sussiter l’espoir je pense, et sa c’est l’opposé (ou l’inverse votre sens mathématique tranchera 🙂 ) de la communication qui nous enferme dans UNE logique. Et si on créait une banque nouvelle pour commencer? Juste histoire de les faire tous chier et se ne serait pas un magnifique espoir?
Amicalement
@x-ray :
monsieur ,
il n’y a pas de moustiques en Bretagne , arretez de faire de la desinformation .
pour preuve je vous defis solennellement de trouver la traduction du mot MOUSTIQUE en breton !!!!
Un excellent passage à l’action : comme vous dites , » Et si on créait une banque nouvelle pour commencer? Juste histoire de les faire tous chier et se ne serait pas un magnifique espoir? »
Une banque propre, sans fonds spéculatifs, avec des taux d’intérêts pour les prêts calculés au plus juste, à peine supérieurs aux taux des intérêts versés aux petits épargnants, juste de quoi assurer le bon fonctionnement de la banque, les salaires corrects et cependant modestes des employés , y compris ceux des administrateurs honnêtes sans primes ni bonus, sinon tout au plus un treizième mois de salaire quand ils ont bien travaillé, heureux de faire un travail d’utilité publique .
C’est sur ces bases que Chavez a créé El Banco del Sur . Qu’est devenue cette création ?
J’avais dit que si aucune banque propre n’était créée en France, je finirais par ouvrir un compte à l’agence française ou à la rigueur une agence européenne de El Banco del Sur si cette création survivait . Pour l’instant, j’ai un compte (la loi m’y oblige) dans une banque française pourrie mais je retire l’argent versé le jour même afin qu’il ne soit pas utilisé contre mon gré pour une spéculation que je réprouve .
http://bonnenouvelle.blog.lemonde.fr/2010/03/06/creation-dune-banque-ethique-europeenne/
Création d’une Banque Éthique Européenne
INTERVIEW AUDIO. En 2011, une nouvelle banque va débarquer en France, avec des objectifs sociaux et écologiques en lieu et place d’un objectif de profitabilité maximale. Comment cette Banca Etica Europa entend-elle “réinventer la richesse” ? Rencontre avec l’un de ses créateurs.
Jean-Marc de Boni dirige la Nef , société coopérative de finances solidaires, qui fait partie de trois opérateurs européens appelés à fusionner pour faire naitre cette nouvelle banque. Un banquier éthique, ça existe donc ; et nous l’avons rencontré dans une brasserie lyonnaise :
@ Mianne
Le Banco del Sur est encore loin de ses promesses. Un lien pour ressources en français sur le sujet
http://www.cadtm.org/spip.php?page=recherche&page=recherche&recherche=%22banque+du+sud%22&x=7&y=3
Je voudrais pas jouer les rabats-joie, mais tout doux l’enthousiasme avec les banques coopératives ou « solidaires »! La NEF, créée en 1988 par le paysan Henri Nouyrit n’est que le dernier avatar du crédit coopératif, concept et création de plus d’un siècle en Italie puis en France, d’origine agricole le plus souvent.
La Nef ne disposant pas encore de l’agrément en tant qu’établissement bancaire, les comptes courants Nef sont hébergés, dans le cadre d’un partenariat, par le Crédit coopératif, membre du groupe Banque populaire (on dit merci à M Pérol…).
Principales banques « coopératives » historiques en France:
* les Caisses régionales de Crédit agricole,
* le Crédit mutuel,
* les Banques populaires,
* le Crédit coopératif,
* la Nef.
Je voudrais en savoir plus sur la NEF , quels sont les salaires de ses dirigeants, l’absence de primes et de bonus autres qu’un simple 13e mois, et les STATUTS INAMENDABLES qui l’empêchent de devenir, comme ses prédécesseurs dont le Crédit Agricole, une banque axée sur la profitabilité .
@ Charles A
Merci beaucoup pour ce lien . Le principe de cette Banco del Sur m’a intéressée dès que Chavez en a fait le projet . Je vais essayer de creuser encore un peu . Ce qui est sûr, c’est que je vais continuer à retirer mes maigres revenus de mon compte de dépôts dans ma banque pourrie le jour même où ils sont versés, jusqu’à ce que je trouve une banque propre non axée sur la profitabilité mais sur les besoins réels des humains . Au moins, même si ce n’est pas très pratique de vivre sur du liquide, j’ai la satisfaction de me dire que je ne participe pas à l’enrichissement des spéculateurs .
@ Vigneron :
La CASDEN.
Pour tous les profs de France et de Navarre, soit quelque centaines de milliers de personnes en France.
Taux de capitaux propres ?
20%.
Paul, bonjour,
« temps de passer à la phase (re)constructive »
J’adore ces mots.
Avec le background que vous avez, je sentais que cela devait arriver.
Phase « Constatations »:
L’Europe Unie est loin d’exister.
La France n’a pas eu sa propre version: une Europe française. L’Allemagne pas la sienne, une Europe du travail qui rend libre.
Entre le marteau des lobbies et l’enclume des populations, les politiques se fraient un chemin à vue.
Le « test de résistance » à l’envers. Exact. De haut en bas, aurait été plus judicieux. Le FMI, le FME, la FED, la CE avec des stress tests. Des tests de résistance pour trouver des bugs et les corriger.
Développeur, je n’aurais jamais imaginé tester en commençant pas le bas de l’échelle.
Dans un benchmark, nous n’étions pas là pour recevoir des applaudissements en découvrant que le programme fonctionne mais au contraire de chercher à y ajouter de nouvelles fonctionnalités au chevet du malade. Pas question de rassurer les utilisateurs, mais de les combler de questions pour rester en adéquations avec les réalités humaines ou non humaines.
Les critiques sont tout aussi importantes négatives ou positives.
L’analogie avec mon ex-profession, me semblait indiquée.
Je reviendrai pour le « que faire? »
Et si on créait une banque?
Après tout ne faudrait il pas que des clients?… On est déja tous la! 😉
Que faire?
« Idéologie de la prévalence des intérêts particuliers », absolument.
Qui se règle comment?
Peut être en riant des frontières? En abolissant les droits souverains des Etats?
En acceptant une unité supranationale?
En rendant la compétition entre les hommes acceptable?
Mon dernier article en parlait sans en parler avec les mots ad hoc. Le patriotisme aujourd’hui.
Le Monde diplomatique sortait son « Manière de voir » et parlait de « Le temps des utopies ».
Nous y sommes. Alors, suivons le guide.
😉
Je pense avoir effectué tous les métiers dans l’info de gestion parmi lesquels le premier et le plus noble à mes yeux : développeur (une dizaine d’années).
Quand tu développes en respectant les règles de l’art, les tests ne sont qu’une simple formalité car tu as produit un code propre, robuste, pérenne, maintenable.
Si en plus c’est toi qui sera appelé au secours dans la nuit ou le we en cas de clash pour réparer, nul doute que ton code sera solide. Et en prime, si tu es toi-même chargé de pratiquer les adaptations, évolutions indispensables pour coller à la législation ou aux nouveaux besoins, tu produiras forcément un code maintenable et ouvert aux évolutions, pérenne.
Bref, tout ça pour dire qu’il faut bosser proprement an amont et les tests ne seront qu’une formalité dont le seul but est de garantir le soft contre toute inattention, loupé.
Aux politiques de traiter les banquiers en conséquence : responsables à 100%
Dans le sens de J. Finckh, j’ai trouvé le site:
http://www.selidaire.org/spip/article.php3?id_article=984
qui donne des explication sur les monnaies libres. Que pense mr Jorion des monnaies libres?
Pourquoi ne pas solliciter à ce propos aussi Yann Moulier Boutang pour un dialogue avec vous, mr Jorion? Envisagerions-nous ici de faire fonctionner une monnaie libre entre les habitués du site, à titre d’expérience pratique?
pas bête, cette suggestion!
Ca, ça commence à me bouffer.
Changer de monnaie. OK. Pourquoi et comment la rendre « indépendante »..???
Et comment fait-on pour commercer avec d’autres zones..???
Si c’est juste pour fuir le dollar comme l’on fait un paquet de pays depuis fin 2008, oui, là, c’est justifié. Mais nous avons un Euro, non..??
Et je vous signale qu’au plus il y a de monnaies diverses, au plus leur poids est faible et qu’elles sont attaquables.
(le risque de change, ne vous inquiètez pas, je connais PAR COEUR)
(et il peut même rapporter un MAX : Soros vs Livre)
(et d’ailleurs, ce n’est pour rien qu’un paquet de monnaies sont indexées sur le dollar)(même l’Euro avec les swaps)
Et je vous rappelle que les Chinois ont depuis longtemps lancé l’idée de panier de devises histoire que l’on arrête les YOYOS de cours ou en tout cas, essayer de les freiner.
Ce n’est pas la monnaie le problème : c’est la spéculation qui est faite dessus. Ainsi que la prise en otage de l’ « argent » en général par leur « émetteur », soit les banques.
Tiens, je continue car je suis remonté.
Il y a 9 mois, avant la chute de l’Euro, une filliale d’Airbus m’a contacté pour savoir si je pouvais leur donner un coup de main pour développer la sous-traitance aux US.
Heureusement, le projet était juste à l’étude.
Imaginez que ça se soit fait et que l’Euro se soit cassé la figure juste après…??
Hé bien on redéménageait les usines en catastrophe en Europe…
Vous trouvez ça constructif, vous..??
Les industriels qui ont proné le court terme et l’avenir incertain pour justifier des réductions salariales doivent être contents : là, ils ne savent même plus sur quel pied danser.
Voilà, un des petits effets de variations incessantes de cours. L’incertitude complète VOULUE par les financiers.
Impossible de construire un semblant de fiable ne serait-ce que sur 5-10 ans. Nous sommes dans une société du jetable à TOUT point de vue.
Et je ne suis même pas assez vieux pour me dire passéiste ou rétrogragrade. Non. Mais si les jeunes de 20-30 ans se révoltent un jour, faudra pas être surpris, face à tant d’abbérations.
Bien vu, Yvan, tout à fait d’accord !
@yvan : très bien vu. « nos vies côtées en bourse » comme disait Bashung ce n’est rien d’autre que de ne devoir vivre au jour le jour, au gré des cours.
Dans l’affaire, c’est l’avenir qui s’efface. Perte de maîtrise, tout devient précaire. ballotés comme des fétus de pailles selon le bon vouloir des décideurs.
« Précaire : Dérivé du latin précari qui veut dire « demander en priant » « ce terme juridique qualifie ce qui n’est octroyé que grâce à une concession, une permission révocable par celui qui l’a accordée ».
Demander la permission de vivre????? « Liberté, Egalité, Fraternité », il va falloir un de c quatre les réactiver.
A propos de précaires, voici comment en Argentine, après la trahison ou les échecs des partis, ils résistent dans l’urgence, avec l’espoir d’étendre le mouvement jusqu’à affronter l’oligarchie et le capitalisme.
http://www.primitivi.org/spip.php?article372
Ce texte de la physicienne Mme Mugur schachter, concernant l application de sa méthode MCO au domaine social (méthode dérivée du questionnement sur le tissage des connaissances en mécanique quantique) a sa place ici.
On peut remplacer » maire » ou « responsable politique » par ce qu on veut, si on considère ce texte comme le manuel qui accompagne celui qui résiste, pour construire sa part dans la durée avant de tomber.
Les anges souriants n annoncent par forcément de bonnes nouvelles pour ceux qui les voient : il n’ y aura pas de grand soir, ça va être très long. Ceux qui font croire le contraire sont les copains-outils du machin multifaces.
http://www.mugur-schachter.net/docsupload/documentsDivers/divers_doc1.pdf
Extrait
« 4. CONSEQUENCES
L’action des élus travaillant dans des organisations publiques exécutives et législatives, deviendra plus informée, plus libre, plus efficace. Elle sera nourrie par les procédures de connexion décisionnelle adaptative et elle prospérera, comme certains terrains désertiques depuis des millénaires, sont devenus des vergers, des potagers, des champs de culture fertiles, lorsqu’ils qui ont été munis de canalisations adéquates. Les décisions ne seront plus toutes exigées – de manière puérile et irresponsable – des élus seuls. Et les élus ne seront plus poussés à faire la promesse – impossible à respecter, démagogique et tout aussi irresponsable – de décider seuls et bien concernant tout problème social. Souvent ils pourront décider sur la base de résultats consensuels établis par des expérimentations sociales consensuelles elles aussi, conduites par connexions décisionnelles adaptatives : la responsabilité, en ce cas, ne retombera plus sur leurs épaules. Elle se déplacera vers les conditions générales et vers l’aptitude de l’ensemble des citoyens, de gérer leur devenir dans ces conditions là. Il s’amorcera un gigantesque processus de création de solidarité, d’éducation et de responsabilisation civique, la suite naturelle des grands processus précédents d’alphabétisation et de formation individuelle de plus en plus avancée. Il s’accumulera un grand réservoir de techniques sociales. Les informations, les tendances, les raisonnements individuels, s’intégreront et formeront progressivement un véritable cortex collectif. Chacun pourra, s’il le veut, se rendre utile et se sentir digne de bénéfices et de respect. Ces actions collectives de recherche que seront les expérimentations sociales par connexion décisionnelle adaptatives, formerons progressivement des solutions – parfois probablement tout à fait inattendues – aux grands problèmes qui nous confrontent, le chômage, la pénurie d’énergie, la dégradation écologique, les déséquilibres économiques et politiques, et tant d’autres.
Une telle entreprise ne restera certainement pas confinée en France, elle sera d’abord observée, puis reproduite ailleurs. Il se constituera un potentiel d’orientation délibérée et consensuelle de l’évolution des hommes. Une deuxième révolution française aura eu lieu, et qui se sera répandue dans l’Europe et le monde.
9. OBJECTIONS ET CONCLUSION
L’on objectera : « C’est juste un rêve ; la population ne participera pas à des opérations aussi compliquées ; l’individu moyen n’est pas capable de fournir une participation utile ; les procédures risquent d’être récupérées par des groupes d’intérêts, ou des partis politiques, ou les deux ; le rôle des véritables compétence s’en trouvera diminué, il sera noyé, le travail des élus se noiera dans des complications inextricables ». La réponse que l’on peut donner est la suivante. Toutes les grandes innovations sociales ont été perçues au départ, par un grand nombre de gens, comme impossibles, ou comme dangereuses, ou bien – paradoxalement – comme les deux à la fois. Quelle impression a dû produire vers 1848 l’idée de donner le droit de suffrage à des masses en grande partie analphabètes ? Ou bien, plus tard, l’idée du syndicalisme, du droit de négocier avec celui qui paye ? Ou bien la volonté d’alphabétiser tout le monde via une scolarisation obligatoire (obliger tous les parents d’envoyer leurs enfants à l’école, chaque jour, pendant des années ; construire des centaines d’écoles ; former des milliers d’enseignants, et les payer ; et pour quoi ? Pour que chacun sache lire et écrire ? Mais à quoi bon ?) Mais surtout, nous n’avons pas vraiment le choix. Des tendances sociales irrépressibles sont à l’œuvre, destructrices et constructives, et elles convergent avec l’émergence des possibilités techniques d’y insérer – de manière continue, structurée et efficace – des voies d’expression de tous les savoirs, de tous les jugements, et de choix consensuels. «
La dame dit a propos de la responsabilité la même chose que les financiers disaient à propos du risque, il suffit de le diluer et il ne sera plus un problème. En bonne physicienne utilisant les maths dans son metiers elle fait des maths avec la responsabilite, et cherche une solution mathematique c’est à dire quantitative comme les financiers avec le quantitativ easing.
Mais comment des gens qui elisent des irresponsables pourraient comme par magie devenir responsables de quoi ou surtout de qui que ce soit? Elire un irresponsable est irresponsable.
Le probleme qu’elle elude est celui de la responsabilté. Y-a-t-il dans son texte une définition de la responsabilté? J’en doute.
Bon papier !
Reconstruire la finance internationale, cela est possible mais uniquement au niveau politique, et qui plus est au niveau mondial… Au niveau local il y a des choses possibles, on le voit avec les projets nationaux de taxations des banques, à défaut de s’en prendre au casino mondial, notamment aux produits dérivés qui échappent à l’impôt comme les cfd par exemple. Mais il est clair que c’est au niveau international que le gros du boulôt est à faire. (Euh… monsieur DSK n’est pas trop fatigué, ça va ?)
Par ailleurs réfléchir pour trouver des solutions, cela est bénéfique mais après la réflexion il faut passer à l’action. L’action politique, donc ! Les actions citoyennes, les projets indépendants dans l’énergie ou autre etc tout cela est bénéfique aussi mais dans le cas qui nous intéresse – le casino mondial – ça n’est pas suffisant à mon humble avis.
Une remarque cependant : la BCE n’a-t-elle pas racheté des créances « toxiques » aux big banks ? Peut-être pas la totalité et peut-être pas tout de suite, mais enfin ça diminue le risque systémique.
la BCE l’a fait et le fera encore, oui.
Sans doute est-il possible de différer le risque systémique quasiment sine die. il suffit, comme au monopoly, de toujours rajouter suffisamment d’argent quand le jeu s’arrête du fait qu’un joueur a tout. On pourra ensuite encore faire un ou deux tours de piste en jouant aux dés.
Au lieu de mettre au pot quelques centaines de milliards (faits avec de l’encre et du papier), la banque centrale devra y mettre au prochain coup quelque milliers de milliards, puis, au coup suivant, quelque dizaines de milliers de milliards, et ainsi de suite.
On évitera, du fait de l’absence d’étalon, la crise systémique à coups d’une hyperinflation d’émission. En même temps, rassurons-nous comme nous pouvons, une telle hyperinflation d’émission ne débouchera pas véritablement sur une hyperinflation des prix, car nous sommes confrontés à une hyperdéflation tout aussi puissante appelée aussi trappe aux liquidités ou thésaurisation: la nouvelle monnaie sera uniquement thésaurisée, ne circulera pas et ne génèrera aucune activité économique particulière ni du crédit.
Cela dit, toutes les créances pourries que la banque centrale met à l’abri exigeront quand même des intérêts qui, eux, nourriront toujours encore, par l’écriture des intérêts et des intérêts des intérêts, la rente du capital en nécessitant une proportion croissante du PIB simplement pour nourrir le moloch du capital.
En substance, la quasi-totalité des richesses produites serviront à gaver les plus riches exclusivement. Et cela se produit ainsi, avec ou sans crise systémique, tout simplement parce que nous avons une monnaie mal fichue!
Je propose sans discontinuer une réforme de l’émission du numéraire qui ferait que la monnaie, au lieu de nous asservir aux plus riches, servirait tous sans crise systémique possible tout en organisant le désendettement général.
Cher monsieur Jorion,
Je voudrais être sûr d’avoir compris votre intention : vous parlez d’un « nous » qui doit « reconstruire »… Ce « nous » est-il une association de tous les « je » (dont je fais partie) qui lisent votre blog et doivent se concerter pour agir, ou bien vous adressez-vous à l’espèce entière ? En gros, nous proposez-vous de fomenter une révolution, de tous nous cotiser pour acheter un village dans la creuse, ou bien est-ce encore une incantation adressée à l’ensemble vos congénères ? Ou peut-être même vous adressez-vous à l’Histoire et à vos lecteurs du futur, afin que personne ne puisse dire qu’ »on ne savait pas ? ».
Mes orientations me poussent plus vers le village dans la Creuse, mais sincèrement, excusez ma candeur, j’avoue que certaines fois je ne sais plus très bien comment interpréter votre propos : on doit sortir quoi, la 22, le râteau ou le portevoix ?
@Joseph C.
Je me joins à vos questions, Monsieur C.. La réponse que j’y ai trouvé dans ce texte-ci est au dernier mot : « seuls ».
Vous donnez l’impression d’avoir besoin d’un guide, de quelqu’un qui vous dise quoi faire. A quoi bon vouloir à tout prix déceler un sens ésotérique derrière les mots, un plan de bataille codé.
Le texte dit simplement qu’il apparaît désormais nettement que nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes (et si ce nous-mêmes doit se limiter aux lecteurs de ce blog, nous sommes à mon avis mal partis) et qu’il n’y a rien à attendre des autorités en place puisqu’elles ont irrémédiablement perdu tout sens du bien commun pour se mettre au service d’intérêts particuliers. ‘Seuls’ veut donc dire que nous devons reconstruire sans espérer quoi que ce soit des pouvoirs en place.
Pour moi, il s’agit donc d’un constat et non de l’imposition d’une ligne de conduite à adopter.
La reconstruction, qui sera collective ou ne sera pas, ne peut être que l’émanation du corps social lui-même. Bien sûr, c’est plus facile à dire qu’à faire.
PS: à quoi ça nous avancerait d’acheter un village dans la Creuse?
« la 22, le râteau ou le portevoix ? »
Les 3. Surtout, ne pas se tromper dans l’ordre d’utilisation. 🙂
Bonsoir,
quoi faire ?
avec le transferts de notre argent vers des banques propres, je crois que chacun d’entre nous devrait aussi s’interroger sur le travail qu’il fait et si il est salarié quels interêts il sert.
Cordialement
Deux préceptes du Président Mao:
1) Ne compter que sur ses propres forces.
2) Le pouvoir est au bout du fusil.
Houla, j’vais encore me faire virer.
@Souvarine : Je ne cherche pas de guide, non, mais un éclairage sur ce que je ne maîtrise pas et que d’autres maîtrisent, c’est pourquoi je lis ce blog. Ensuite vous levez un paradoxe : d’un côté vous affirmez que les autorités sont corrompues et servent des intérêts particuliers, qu’elles n’ont plus le sens du bien commun (ce qui est vrai), de l’autre vous dîtes que c’est seuls et individuellement que nous devons nous en sortir… mais ne seront-ce pas également des intérêts particuliers que nous défendrons alors ? Le bien commun suppose la communauté, non l’isolement… Pour le village dans la Creuse détendez-vous,c’est juste un clin d’œil, et je n’envisage pas de passer avec la sébile ! Plus globalement d’ailleurs, ce commentaire est au second degré, j’interrogeais simplement l’intention de l’auteur et sa manière d’envisager l’action, la reconstruction. Et peut-être avez-vous raison, peut-être ne s’agit-il que d’un constat désabusé, mais il n’est pas interdit de se poser des questions…
@babypouf : Oui c’est vrai, à l’échelle individuelle c’est peut-être tout ce qui nous reste… Mais cela reste frustrant d’en être réduit à considérer avec dégoût la déliquescence du monde dans lequel on vit.
@moi : Je me suis peut-être un peu avancé alors : je ne possède aucun des trois !
@Joseph: « Je me suis peut-être un peu avancé alors : je ne possède aucun des trois ! »
Moi non plus, ça part mal.
@Joseph C
« Ensuite vous levez un paradoxe : d’un côté vous affirmez que les autorités sont corrompues et servent des intérêts particuliers, qu’elles n’ont plus le sens du bien commun (ce qui est vrai), de l’autre vous dîtes que c’est seuls et individuellement que nous devons nous en sortir… »
J’ai au contraire souligné que la reconstruction ne pouvait être que collective. Il n’y a donc pas de paradoxe.
Je n’ai pas dit non plus que le constat de Paul Jorion était désabusé. Il pose simplement dans quelle situation nous nous trouvons mais reste ouvert quant aux moyens d’agir. C’est en tout cas comme cela que je l’interprète.
Pour le village dans la Creuse, vous n’avez pas besoin de me rassurer, j’avais saisi l’ironie.
Faudrait que j’apprenne à utiliser les smileys.:-)
Vous avez dit: « La phase constructive? »
À quoi sert donc la démocratie politique s’il n’y a pas de démocratie économique? À quoi sert donc la démocratie politique quand on a les poches sempiternellement vidées? Quelle frustration!
Rien n’est moins démocratique que l’argent, ses traitements financiers, et les traitements qu’il nous inflige. Quand on voit les nations européennes – qui ont fait l’ ‘histoire’ – finir comme des dossiers financiers dans des mains d’huissiers illégaux au services des Madoff et autres Al Capone en col blanc sainte Nitouche… la « cause » est entendue… Le misérabilisme triomphe avec les plus riches.
Déjà, hors d’Europe et des États-Unis, certains relèvent la tête. Certains lèvent la tête pour la première fois d’ailleurs. Le répit possible (?) accordé par l’environnement sa lenteur de réaction, plus les incertitudes sur les sources d’énergies, plus brouhaha et les « flottements » occasionnés dans le monde par la crise financière permet à ceux-ci de fourbir leurs économies et leurs finances selon leurs projets (et ce, au moins jusqu’aux très possibles conflits sociaux internes les concernant). Les « maîtres » ont, pour le moment, la tête ailleurs, pourvu que ça dure, c’est le moment d’en profiter doivent-ils penser. Outre l’expérience de la monnaie WIR en Suisse (1), d’autres ont déjà commencé, quoique marginalement, des expériences d’économies alternatives et formé des réseaux, notamment en Suisse, en Asie orientale et en Amérique Latine. Evidement j’en oublie pas mal, mais voici les coordonnées de mon ami japonais Yasuyuki Hirota (qui, débordé, peine à mettre à jour ses sites et blogs) qui est sans doute celui qui, dans le monde, a la plus grande banque de données sur les monnaies alternatives où il est incollable. Il n’y a presqu’aucun lieu du monde où ces monnaies sont utilisées ou à l’essai qu’il n’ait pas visités et examiné.
Miguel Yasuyuki Hirota
outre bien sûr le japonais il parle au moins 3 langues: espagnol, français, anglais
mig@olccjp.net
OLCCJP: http://www.olccjp.net
Blog: http://mig76en.wordpress.com/
(with link to other languages)
http://migjp2003.wordpress.com/
(in English and Spanish)
Skype name: migjp2003
MSN: mig@lime.plala.or.jp
(1) La phase constructive? En voilà une, et pas des moindres. Environ 75 000 PME, PMI artisans et particuliers l’utilisent en Suisse. De mémoire (à vérifier, mais c’est de cet ordre) le chiffre d’affaire en Wir est proche des 2 milliards de francs suisse (1 Wir = 1 Franc suisse). Le Wir suisse a commencé à être utilisé durant les années 30.
Nous avons là, à notre porte et en français, un modèle monétaire concret, qui fonctionne à moins de 3% de frais! Franchement, qu’est-ce qu’on attend pour s’en inspirer?? Le réflex « intellectuel » français’, trop orgueilleux (c’est ce qui le perdra) trimballe avec sa superbe, et sans s’en aperçevoir, les « casseroles » de l’État thaumaturge… cet intellectualisme est, en effet, bien trop orgueilleux pour s’abaisser à ce type d’attitude pratique. Trop pratique. On aime mieux nos cogitations et nos compétitions entre mâles pour prouver qui sera le plus « rationnel » et savant…
Votre intervention est rafraichissante;
Question monnaie alternative, vous vous en doutez, je m’y connais pas mal aussi.
Le problème de toutes ces expériences, pour qu’elles prennent l’essor qu’elles méritent pour pallier les insuffisances des grandes monnaies, c’est qu’il faudrait un soutien institutionnel plus décidé. Et cela ne sera possible que si les économistes abandonnent leur soutien inconditionnel au capitalisme du fait de leur ignorance crasse.
Pardonnez moi Paul,
Mais pour le moment je préfère faire des ronds dans le sable et comptez les nuages et les petits oiseaux de plus sortant de la cage.
Ce n’est peut-être pas non plus sans raison si la terre ne veut plus guère donner de meilleures récoltes pour les hommes idem pour le ciel.
Je sais c’est un peu dur à avaler pour les meilleures volontés du monde et pour la grande majorité des gens n’en pouvant plus, mais à ce sujet je préfère plutôt garder le silence, les gens se montrent toujours aussi peu reconnaissants de nos jours non seulement envers nos ancètres, comme envers la terre et le ciel, quand bien même le ciel nous accorderait encore généreusement quelques beaux jours de soleil pendant les vacances non on préfère toujours vivre dans l’emprunt de plus sur terre au sujet de ceci et cela et puis après basta la vista on vous oublie aussitôt voir par exemple le terrible constat calamiteux de la plupart de nos idéologies modernes
s’appropriant d’ailleurs continuellement pour elles les meilleures sources d’eau venant de la montagne et puis après que construisons-nous de mieux dans une telle conduite ?
Vous savez c’est un peu comme la si profonde pensée freudienne et contemporaine de certains à la radio, rassurez-vous je ne pense pas du tout à vous paul. A vrai dire sans une réelle meilleure remise en cause de nos conduites comme du reste médiatiquement, je ne vois guère ce que nous pourions construire, ne devrions-nous pas plutôt rechercher à vivre comme les roms, au lieu de vouloir continuellement jeter l’anathème sur leur propre mode de vie nomade, au lieu de vouloir continuellement nous fixer et batir de plus hautes tours de Babel de garde et de surveillance du monde comme autrefois.
A vrai dire on aurait du jamais construire de si hautes tours de garde et de miradors dans le monde et cela à chaque période de mauvaise fortune de plus pour l’humanité, car dès que vous pensez de travers maintenant c’est tout juste si on vous prend pas de nouveau pour un fou ou alors pour un autre rêveur de plus du marché.
Je sais que ça fait peur mais faut bien parfois faire une meilleure toilette, avant de vouloir toucher à quoi que ce soit, plus rien n’est sacré, honoré et respecté de nos jours sauf le tout marché.
Pour remettre sur le tapis l’idée de Mr Jorion, de Mr Leclerc et de Mme Lepage, rappelée ce jour par notre ami X-Ray, de créer une banque basée sur un autre modèle .
Quel modèle ?
Déjà, la première étape d’une action constructive : créer une vraie banque mutualiste propre, sans fonds spéculatifs, dont tous les salariés, y compris les administrateurs aient des rémunérations correctes mais cependant modestes, sans primes ni bonus autres qu’un treizième mois quand ils ont bien travaillé, exactement comme dans un grand nombre d’entreprises.
Taux des prêts calculés au plus juste par rapport à celui de l’épargne, rien que pour assurer le bon fonctionnement de la banque et l’aide aux petites entreprises .
Il y a sur ce forum des personnes compétentes et intègres du secteur bancaire qui pourraient créer cette banque mutualiste propre .
L’action politique , les actions citoyennes, les projets sont à mener parallèlement mais l’action contre la dérive financière commence par la création d’une banque propre où viendront tous ceux qui ne veulent plus participer contre leur gré à ce monde de requins .
Il existe un petit réseau de ce type de banques en Ecosse.
Par contre, d’après les infos que m’avait fourni F.Leclerc, le dirigeant n’est pas élu par les déposants…
Et ça, ça ne me plaît pas.
Ne peut on pas répondre a cette question de façon plus pragmatique, je m’associe a ceux qui pensent qu’un catalogue de bonnes idées ne fait pas focément un bon projet…
Je pensais à une chose, à mon avis comme le répètent Mr Jorion et Mr Leclerc le moment est au changement et meme si tous se qui se passe en se moment au niveau régulation, pratiques des banques et des etats n’est à nos yeux pas satisfaisant (je me replace à ma place de « jeune » en disant sa 🙂 ) on peut espérer que des jours meilleurs arriveront à terme et que si le modèle ne va pas tt de suite dans le sens du vent le principal c’est qu’on montre une autre voie…
Autre idée, pourquoi penser que meme le modèle le plus génial auquel on pense sera eternel? Je pense que comme tout modèle il durera une vie d’homme et qu’il sera dépassé, donc peut etre faut il essayer « juste » de trouver avant les solutions.
Un peu comme le catalogue de solutions du Yéti (qui à mon avis sont plus politique).
En revanche je pense que la finance en tant que quelque part « lit » d’un pari sur l’avenir il faut commencer par trouver des solution et les mettres à l’épreuve en tant que pointe de l’épée. Commencer par la politique c’est changer la sémantique et la science fondamentale suit son propre chemin, on doit donc commencer par l’économie.
L’idée que j’en ai c’est que se qui pose vraiment problème c’est le flou, et ceux avec une presse et une somme d’information jamais égalée. Je pense donc comme beaucoup qu’il faut prendre le contre pied pour vraiment « battre » se systeme par une structure ou justement l’information libre et la participation sont au coeur du système (beau défi déja non?), avec si se n’est pas assez ambicieux 😉 la volonté d’arriver vers le frais 0 en intérêt et des placements dans l’économie réelle.
Je pense qu’un système basé sur ce genre de principes répond aux problème tout en offrant une évolution et encore une fois sans une communauté on est rien et voilà des choses qu’une communauté peut plébiciter…
Me doutant bien que les propositions jorionesque ne seront pas sous forme de liste programmatique commençant par l’item « il faut augmenter les salaires de 20% », je remet ici cette remarque que j’avais faite à François, mal à propos dans l’article précédent:
[Pour ce qui est de l’inventaire de demain, le format lui-même n’est pas adapté au développement d’idées. Il aurait fallu une sorte de forum à l’ancienne dans lequel les propositions puissent s’organiser par sujet. De plus, il aurait fallu une sorte de système de vote à la AgoraVox pour évaluer les impacts des propositions. Non seulement au sens de participation démocratique, mais également pour aider les contributeurs à mesurer les niveaux de pénétrations de leurs idées. Le format blog, c’est pour le quotidien. Les choses importantes sont nécessairement perdues, en ce sens que, étant simples et courtes, elles sont plus facilement noyées]
Le concept de blog n’est vraiment pas adapté à l’élaboration d’idées et comme l’agitation d’idées sera probablement à l’ordre du jour, il faut élaborer un outil qui adapté. Je sais, gros boulot. Sans moi. 🙂
Suggestion: Des forums gratuits sont disponibles:
http://www.freeforums.org/
Presque jamais de pub. Réellement gratuit avec contribution réellement optionnelle.
Je plusoie, Betov.
« Le concept de blog n’est vraiment pas adapté à l’élaboration d’idées »
Les forums, c’est le bordel. Je préfère le blog. Et puis je ne suis pas d’accord, l’élaboration d’idées se fait très bien ici. Regardez le chemin parcouru depuis 2 ans et vous verrez que ça avance. En plus, dans un blog tel que celui-ci, on voit de manière claire le résultat de la recherche puisque c’est centralisé dans la tête du tenancier et ensuite publié.
Je pense également, depuis longtemps, que nous avons besoin de nouveaux outils logiciels pour sortir du système actuel.
Le passage obligé me semble être la décentralisation. Le système doit appartenir à l’ensemble des citoyens et à chaque citoyen. C’est l’une des idées derrière le logiciel libre.
Pour exemple, le projet Diaspora : « The privacy aware, personally controlled, do-it-all, open source social network. »
Nous sommes quelques uns à nous croiser, ou à nous être croisés, sur ce blog.
Quelques uns, qui savent qu’un blog n’est pas un forum, dans le sens où un blog est accessible à tous et qu’un forum ne doit en aucun cas supporter, même un court instant, les discours imbéciles ou désinformateurs.
Il y a donc quelques prémisses, ici ou là, et pas nécessairement à partir d’un blog précis, mais aussi à partir de CE blog, pour aller plus loin, c’est à dire préciser certaines idées.
Pour moi qui ait eu vingt ans l’année du beau mois de mai français et qui a donc traversé quarante années de renoncemment à ses rêves en essayant de survivre, tant le goût de la vie était fort et les rêves aussi, il n’ y a pas la nostalgie d’un grand soir pour demain ou un pour plus tard, seulement la conscience d’avoir compris depuis longtemps la véritable nature du capitalisme sous ses formes successives et conciliables : marchandes, industrielles, financières, spectaculaires, etc.
Que cette conscience, à la fois malheureuse et heureuse, soit compris comme le sentiment ou la certitude de faire partie d’une avant garde, voila qui est probabale, mais ne donne aucun pouvoir.
Que cette conscience, renforcée par la lecture de Marx, de Debord, de l’école de Francfort, de la tendance plus récente appelée « critique de la valeur », mais aussi par des discussions avec des individus qui ne pensent pas vraiment comme moi -et ma pensée aussi évolue, mais sans renier ses fondamentaux – et qui, sans dogmatisme, arrive aujourd’hui à la fin de son parcours et que cette fin individuelle coïncide avec la fin probable du capitalisme sous toutes ses formes, tout cela donne quelque satisfaction.
Le paradigme du don pourrait être dans un premier temps appliqué aux idées : je donne une idée, je reçois une idée, je rends une idée.
Par cette communication, j’ai tenté de répondre à un échange qui a eu lieu hier avec François Leclerc et avec le texte de ce jour de Paul Jorion à qui j’affirme que rien de pourra être reconstruit sans que les bases ne soient détruites.
bonjour,
je suis du meme avis, je trouve qu’il est plus facile de naviguer sur un forum…
« Je crois qu’il est temps de passer à la phase constructive, et en l’occurrence, à la phase reconstructive. »
Bon ben, c’est l’occasion de rappeler l’existence de mon petit programme.
Sauf, Yéti, que chez toi, l’atmosphère n’est pas plus à la réflexion que chez Mélenchon. J’attend toujours la réponse à la question: « c’est quoi le 1 ? ». Ensuite, mettons que le « 1 » soit 1300 euros/mois et arrondissons pour simplifier le calcul sur 1000 euros mensuels. Qui en Europe gagne plus de 20 ou 25000 euros mensuel ? Réponse: Personne. Personne sauf une infime minorité qui compte pour zéro dans le monde réel. Ensuite, plafonnons les salaires ainsi. Qui, parmi l’infime minorité dotée de plus de 20 ou 25000 euros mensuels a besoin d’un salaire, alors qu’il est de notoriété publique que l’essentiel de leurs revenus n’est pas là ? Même réponse: Personne.
Quand tout ce qu’on a à répondre aux gens, sur son propre blog, est de ne pas faire de l’ombre au maître des lieux, il faut s’attendre, ailleurs, à rencontrer quelques questions gênantes.
J’approuve entièrement votre petit programme. Mais la difficulté n’est pas là, elle est plutôt comment l’appliquer.
Par exemple: est-il possible de revoir l’échelle des salaires avec une banque centrale indépendante et une circulation illimitée des capitaux?
Le Yéti, patient mais opportuniste, sort de sa grotte himalayenne son petit programme. 🙂
« Je crois qu’il est temps de passer à la phase constructive, et en l’occurrence, à la phase reconstructive. »
Ne croyez-vous pas que c’est ce qui a déjà été fait par le passé mais que les choses dérivent tôt ou tard inévitablement ?
…un modèledesaiSons en quelque sorte?
Pour ne pas se laisser embarquer par la dérive, il est bon périodiquement de redresser le cap, moussaillon!
Vive le point Larbin, dont je rappelle le catéchisme:
– Les riches il faut les bichonner, les câliner, si on les spolie trop ils s’installeront ailleurs.
– Le Bolchévisme ? Non merci les Russes ont essayé en 17…
– Comme en Corée du Nord ou au Zimbabwe ?
– La fortune de Bill Gates ? Ça fait 3 pizzas par Africain et après on fait quoi ?
– Si les riches disparaissent on pourra plus leur vendre des produits de luxe !
– Ma patronne paye trop de charges !
Pour le passage à l’action, puis-je proposer une date de démarrage ?
Voici ci-dessous une lettre adressée à Mr Woerth ministre du travail (sera-il encore au gouvernement ?) :
« Paris, le 21 juillet 2010
Monsieur Jean-Michel Nathanson
Union Syndicale Solidaires
144 Bd de la Villette
75011 – PARIS
à
Monsieur Eric Woerth
Ministre du travail, de la Solidarité et de la Fonction publique
127 Rue de Grenelle
75007 Paris
OBJET : préavis de grève illimité à compter du 7 septembre 2010
Monsieur le Ministre
L’Union syndicale Solidaires «Fonctions publiques et Assimilés» dépose un préavis de
grève illimitée à compter du 7 septembre à 00h01 (ce préavis comprend la nuitée en
amont de cette journée pour les personnels travaillant en horaires décalés).
Ce préavis concerne l’ensemble des personnels titulaires, stagiaires, contractuels et
auxiliaires des trois versants de la fonction publique et des établissements publics (y
compris ceux présentant un caractère industriel et commercial) ainsi que les personnels
titulaires et non titulaires de droit public exerçant leurs fonctions dans les Sociétés
Anonymes et les établissements d’enseignement privé.
Ce préavis est motivé par les revendications suivantes :
• Pour le retrait du projet de loi portant réforme des retraites
• Pour garantir une retraite à taux plein pour tous sans allongement de la durée
de cotisation et en préservant l’age légal à 60 ans ainsi que les ages légaux
actuels pour les catégories actives.
• Pour le renforcement du code des pensions civiles et militaires
• Pour un financement de la retraite basée sur une meilleure répartition des
richesses
• Pour l’arrêt des suppressions de postes
• Pour l’arrêt immédiat des fusions, restructurations, délocalisations et fermetures
massives de services et toutes fausses économies décidées dans le cadre de la
Réorganisation territoriale de l’état et de la RGPP
• Pour l’attribution des moyens nécessaires à l’exercice d’un service public de qualité
et de proximité répondant aux besoins de la population et à l’amélioration des
conditions de travail des agents.
• Pour une augmentation significative des traitements et des pensions et une
réévaluation de l’ensemble de la grille indiciaire.
• Pour un véritable plan de titularisation.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma parfaite considération.
Pour l’Union Syndicale « Solidaires Fonction publique et Assimilés »
Jean-Michel Nathanson »
A ces revendications, vous pouvez ajouter vos propositions pour construire une nouvelle société, je rejoins Betov sur l’idée d’ouvrir un forum en plus de ce blog.
Puisque nous sommes « seuls » dixit notre hôte, je vous propose dès à présent ma participation.
Paul Jorion dans son texte nous rappelle la situation du gouvernement Hongrois face au FMI. Donc ma première proposition à mettre en place immédiatement serait sur la fiscalisation des dividendes d’actions.
Rappel pour mémoire:
– Les actionnaires bénéficient d’un abattement de 40% et d’un abattement forfaitaire de 1525 euros, 3050 pour un couple. Ils n’intègrent donc dans leur revenu imposable que 60% de leurs dividendes, ôtés de 1525 ou 3050 euros. Ils peuvent également déduire 5,8% de CSG. Petit cadeau supplémentaire, leur impôt est diminué de 115 euros pour un célibataire et de 230 pour un couple.
Le salarié n’a droit qu’à un abattement de 10% sur l’argent de son travail (pour frais professionnels). 5,1% de sa CSG est non-imposable.
Au total, cet avantage pour les actionnaires a coûté 2,8 milliards d’euros au budget de l’Etat en 2009.
– Les actionnaires ont ainsi depuis 2008 la possibilité d’opter pour un « prélèvement forfaitaire libératoire » de 18%.
Cela signifie qu’ils ont la liberté de choisir, selon leur intérêt, d’être taxés sur leurs dividendes au taux correspondant à leur revenu ou bien au taux « forfaitaire » de 18%.
Cette mesure n’est intéressante, par rapport aux avantages des abattements précités, que pour les titulaires des plus gros revenus dont l’essentiel des revenus devraient être normalement taxés au taux le plus élevé de l’impôt sur le revenu, 40%.
Le recul de la retraite est une des conséquences de la privatisation qui est une conséquence de la volonté de concentration de capitaux.
Pourquoi s’attaquer à un effet d’effet de cause, mais pas plutôt à la cause elle-même..???
La société du soin mutuel comme élément de reconstruction ?
Après les 30 glorieuses de Jean Fourastié, pendant que l’économie poursuit son chemin tourmenté, peut-être dans l’attente de la révolution conceptuelle dont un point d’orgue serait « l’interdiction des paris sur les variations des prix » prônée par Paul Jorion (l’Allemagne en a pris le chemin, nous lui emboîterons-nous le pas ou bien allons-nous continuer à chérir les jeux gagnant-perdant du grand casino financier?), le Parti Socialiste présente son projet de « société du soin mutuel » sans faire beaucoup de bruit jusqu’ici. Et pourtant, ce n’est pas tous les jours que nous assistons à une révolution conceptuelle majeure en politique. Quand Lionel Jospin, alors premier ministre, avait dit à juste titre « l’Etat ne peut pas tout » au sujet de son impuissance à empêcher la fermeture d’une usine, il avait subit les foudres de ses supporters habituels. « L’Etat Providence ne peut pas tout » pourrait servir d’introduction à la nécessité de la société du soin mutuel. Pour l’essentiel, il s’agit de faire en sorte que chacun y trouve son compte à prendre part au travail social dont toute société à besoin et ne plus seulement s’en remettre à l’Etat Providence.
Quand l’Etat Providence a été mis en place au sortir de la guerre, les familles étaient nombreuses et les femmes étaient en majorité au foyer. On a pu croire pendant un temps qu’il suffisait de ponctionner une part des richesses créées par le domaine productif et de la redistribuer au domaine social pour que la solidarité soit efficace et que nous fassions ainsi société. Petit à petit, les familles sont devenues moins nombreuses et les femmes ont quitté le foyer pour le marché du travail. Avec le vieillissement de la population, cette mutation a rendu de plus en plus inefficace et coûteux le principe de l’Etat Providence. Les 35h, qui sont une tentative de mise en forme du projet utopique et creux de « Société du temps choisi » ou « Société du temps libre »*, n’ont rien changé à cette situation de jachère sociale, qui plus est en fragilisant le socle économique de l’Etat Providence, parce que les heures dégagées par les 35h n’ont pas été réinvesties dans le domaine social.
Martine Aubry est bien placée pour savoir que les 35h n’ont pas eu beaucoup d’efficacité sociale. Est-ce que sous sa direction le parti socialiste va enfin pouvoir sortir de l’impasse de l’Etat Providence pour emprunter celui de la société du soin mutuel sans renoncer à l’essentiel de l’Etat Providence? Il est certain que cette révolution conceptuelle peut lui redonner une bonne longueur d’avance sur la droite qui s’enferre dans sa vision mortifère de « société de l’agression mutuelle ».
On peut rendre hommage au musicien François NICOLAS qui, avec une philosophie très proche de celle de la société de soin mutuel, a repris la rue aux dealers de son quartier en un an en créant un collectif anti-crack. Sans prétendre se substituer aux pouvoirs publics, sans se comporter comme une milice, il a occupé le terrain, avec un groupe de pères soucieux du devenir de leur progéniture, et a ainsi réussi à se réapproprier la rue. Le fait qu’il se soit ainsi heurté à la drogue n’est pas anodin. La prise de pouvoir des dealers sur la rue n’est qu’une concrétisation aiguë du vide social que l’Etat Providence n’a pas pu combler. Sans une participation massive, populaire à la vie sociale, le nihilisme, dont la drogue constitue une des manifestations, occupe le terrain vacant.
Depuis les années 90, je tente de développer un modèle social de la même famille que celui de la société du soin mutuel, d’abord sous le nom de solidarité libérale, puis sous celui d’Etat Providence Participatif et je ne vais donc pas bouder mon plaisir, d’autant que cette dénomination de société de soin mutuel me semble plus réussie. Ce concept de société du soin mutuel rompt à la fois avec l’utopie de l’Etat tout puissant et avec celle de la société du temps choisi. L’Etat ne peut pas tout, l’Etat Providence non plus, mais la société du soin mutuel peut nous venir en aide, ainsi que l’a démontré François NICOLAS pour la drogue.
François NICOLAS nous donne une définition de la société de soin mutuel avec sa vision de la prévention: « La prévention n’est pas affaire véritable des pouvoirs publics mais affaire de tout le monde, de tout un chacun, d’un père ou d’une mère, d’un frère ou d’une sœur, d’un ami ou d’un copain, d’un éducateur ou d’une fiancée, de tel groupe sportif ou de tel collectif musical, etc. La prévention est affaire de la société, nullement de l’état, lequel chaque fois qu’il se mêle de prévention en matière de drogues – et il le fait beaucoup trop aujourd’hui – le fait très mal : en « instruisant » des différences entre cannabis et héroïne, en en appelant à la peur du gendarme et aux risques encourus (là où le jeune est précisément en quête bien compréhensible de nouveaux risques à affronter) alors que toute prévention véritable de la drogue doit surtout montrer qu’il y a pour un jeune aujourd’hui en France beaucoup plus intéressant à faire qu’à se droguer, qu’il n’est pas condamné à ne rien vouloir ».
Le projet de société du soin mutuel n’a pas grand chose à voir avec les bons sentiments ainsi que le qualifient certains opposants à ce projet qui tentent ainsi de le dénaturer et de le dévaloriser. Ce qui est en jeu concerne la prise en charge sociale autrement que par délégation. La crise financière que nous traversons occulte en grande partie la crise de modèle socio-économique qui s’approfondit. Cette crise socio-économique est pointée par de nombreux analystes. Elle provient du fait que nous devons en même temps réduire le chômage, c’est à dire redistribuer l’activité dans une optique de développement durable et non plus dans une optique de croissance infinie. La mise en place d’un projet de société du soin mutuel est capable de résoudre cette équation en opérant un transfert d’activité vers les besoins sociaux sans pour autant grever encore plus le budget de l’Etat. Nous attendons à tort que l’état s’occupe du soin social et de la prévention alors que c’est l’affaire de tous. C’est un peu comme si on attendait que l’arbitre fasse aussi le jeu dans une rencontre sportive. C’est là qu’est l’enjeu de la société de soin mutuel et non dans une question de bons sentiments.
* »La société du temps choisi », dont André Gorz était une fervent défenseur, était une tentative de résolution de l’équation de redistribution de l’activité dans une perspective durable, redistribution inéluctable compte tenu des énormes gains de productivité que tous les secteurs ont connu et qui induisent des mutations considérables de la main d’oeuvre (par exemple le dernier exode rural en France, entre 1945 et 1975, le pourcentage d’agriculteurs est passé de plus de 1/3 à moins de 4% des actifs). C’était sans compter sur le fait que presque personne ne ramassera un papier gras ou un mégot spontanément s’il n’est pas soutenu par un quelconque cadre juridique, par une quelconque reconnaissance. C’est celui qui jette ses papiers gras ou ses mégots n’importe où qui donne le la, qui impose sa norme, sans une organisation efficiente de la . Le soin mutuel, la prévention sociale, le lien social, il faut s’en occuper et organiser la reconnaissance de qui s’en préoccupe, sinon, ce sont, par exemple, les petits dealers qui occupent le terrain. Rien à voir là non plus avec les bons sentiments.
Ok pour votre soin mutuel, ou votre care; mais à la condition expresse de la restauration préalable d’un État fort et offensif. Trop facile de baver sur l’incurie de l’État ou les insuffisance de l’État-providence quant il est en lente déliquescence, perte de substance, dévitalisation depuis 40 ans au moins.
Tout programme politique fondé sur cette société du Care ne pourrait prétendre être un authentique projet de gauche hors cette condition sine qua non. Ça ne serait, dans le cas contraire, qu’un cheval de Troie de plus pour le bonheur des libéraux de tous poils, point barre!
Si j’ai bien compris
societe du soin mutuel = communauté ou les personnes sont responsables (d’elles-memes et des autres)
et qd il y a beaucoup d’irresponsables, on fait quoi. Et puis responsable c’est quoi?
Et puis il n’y a pas que ce type de relations dans une communaute. Où sont elles passées? Si c’est tout ce que les socialistes ont a proposer … Nous ramener a de la bonne vieille morale de curé du XIXeme siècle c’est nous ramener a Germinal de Zola. Du néo-liberalisme donc. Normal de leur part qui sont majoritaires a Bruxelles.
Bref … poubelle! De l’histoire.
A Vigneron,
Il est possible que le peu de réaction que provoque la démolition de l’état providence provienne du peu d’implication des personnes, peut-être une perception de corps étranger? Il est aussi possible que ce modèle de soin mutuel soit utilisé comme cheval de troie du néolibéralisme et je m’attends en effet que les plus vifs opposants au projet de société de soin mutuel viennent de la gauche, question d’héritage culturel et aussi de quelques places.
A Scaringella,
Le modèle qui m’inspire pourrait être celui de l’Auberge Espagnole, on n’y trouve que ce qu’on y apporte, la redistribution étant collective.
@ vigneron,
Pourquoi voudriez-vous que le programme politique de la société du soin mutuel se prétende authentiquement de gauche? Il y a une relation automatique entre les deux? Le coeur est à gauche, c’est ça?
Les libéraux sont de tout poil …et le care aussi!
—————
@ scaringella,
Responsable: adj. Qui doit répondre de ses actes ou de ceux d’autrui.
» (…) et quand il y a beaucoup d’irresponsables, on fait quoi? »
Une société de la responsabilité mutuelle, qui est l’autre nom du soin mutuel, est justement pensée pour transformer les irresponsables en responsables, presque automatiquement.
Ca ne marcherait peut-être pas si automatiquement, mais on peut observer qu’une société de l’intérêt privé nous transforme -presque instinctivement- en individu soucieux de son intérêt privé. Même les altruistes les plus indécrottables finissent souvent par y succomber, si ce n’est par conformisme social au moins par lassitude d’une résistance solitaire.
—————
@ Michel MARTIN,
Votre démonstration se tient.
Je retiens: « Nous attendons à tort que l’état s’occupe du soin social et de la prévention alors que c’est l’affaire de tous. C’est un peu comme si on attendait que l’arbitre fasse aussi le jeu dans une rencontre sportive. »
Bonne idée de rapprocher votre démonstration de l’action de François Nicolas .
A nous de faire!
Il reste, comme vous le laissez entendre, que l’état doit parfaitement tenir son rôle d’arbitre. Comme vigneron (« (l’état) est en lente déliquescence »), et malgré le constat de Paul Jorion (« Aucun pouvoir en place ne nous aidera »), nous pensons avec vous qu’il y a du boulot de ce côté là aussi.
Comme vous le dites à Scaringella, à l’Auberge Espagnole il est irresponsable d’arriver les mains vides et de râler ensuite qu’il n’y a rien à manger. Scaringella note que le Parti Socialiste veut s’installer à l’Auberge avec des simulacres de nourriture, des « à valoir », des « bon pour un repas ».
On la connaît la recette du sandwich des vendeurs de lendemains qui chantent: Un ticket « jambon » glissé entre deux tickets « pain ». A l’Auberge Espagnole que l’on imagine ici il doit y avoir une belle tranche de jambon de porc entre deux tranches de pain parfumé, tendre et doré.
On est impatient …parce qu’on a faim!
L’état providence est bel et bien mort, et c’est tant mieux. Parceque c’est l’équivalent du bon dieu et donc des curés églises, toutes chose obsoletes. Cela signifie bien sur que chacun doit retrouver le chemin de la pesponsabilité. Comme la def le dit cela revient a etre le pere de tout le monde, pas le Père des religions. La responsabilité est donc un processus sans fin, et surtout collectif. Jorion par son blogue est notre père a tous par ce blog, ET nous sommes garant qu’il soit bien conscient de sa responsabilté par l’exigence que nous lui imposons par notre nombre et en ne lui tressant pas (trop) de couronnes de laurier. Ce blog est un exemple vivant de la reponsabilité.
La responsabilite de chacun s’exerce par le metier ou nous faisons a la place des autres. Par ce metier nous rendons service a la communauté, en tirons fierté et reconnaissance (et non pas valeur). Paul fait metier de ses idées en quoi il rend service à la communauté. Pour faire du pain que tous mange il faut un boulanger.
Notre société marchande vit une crise du metier/responsabilté. Par le chomage on rend les gens irresponsables.
Nous collectivement sommes la légitimité du blog, et de Paul. Et c’est cette légitimité qu’il tient de nous et parcequ’il pose clairement les regles du jeu, la methodo de son travail. Ces regles son la base du contrat tacite qui lui amene des dons.
Il va bien falloir que collectivement nous prenions nos responsabilites et que nous déscendions dans la rue.
Pour ce blog cela veut dire institutionnaliser notre démarche (parti politique, association …. y a t-il un juriste pour désigner la meilleure formule ?) Je serais le 1er a prendre ma carte. Tant que le travail de Paul n’est pas institutionnalisé nous restons du bruit de fond.
A Jean-Luc,
C’est bon d’être compris de temps en temps, merci.
A Scaringella,
Relisez mes propositions, elles vont aussi dans le sens d’une plus grande responsabilité en organisant la participation à l’activité sociale. Je crois que vous enterrez un peu vite l’état providence qui peut évoluer et qui existe déjà selon diverses formes suivant les pays.
Je ne parviens pas à bien saisir vers où se tourne votre vigueur révolutionnaire et votre colère?
Mianne a écrit :
« L’action politique , les actions citoyennes, les projets sont à mener parallèlement mais l’action contre la dérive financière commence par la création d’une banque propre où viendront tous ceux qui ne veulent plus participer contre leur gré à ce monde de requins » .
Il y a les deux façon en effet d’agir
Soit on attend un changement démocratique à partir d’une conscience collective positive chez une majorité suffisante de citoyen. Je ne néglige pas cet aspect puisque je suis adhérent à un parti politique.
Soit on adhère à une action dans le cadre d’un collectif animé par une consciente collective originelle commune autour d’un projet.
Faire une banque « propre » et alors peut-être insuffisant. Mais la créer avec le but de permettre à des jeunes agriculteursd’accéder à la propriété foncière pour créer une AMAP, avec refus de spéculer inscrit dans ses statuts, alors c’est faire aussi un acte politique sans attendre l’hypothétique changement par les voies démocratiques. Ce que fait par exemple une fondation comme « Terre de liens » ( voir revue Ecorev n°35)
Cette banque propre devra évidemment favoriser la création de petites d’entreprises ( viables, évidemment), même si le créateur d’entreprises n’a pas de relations fortunées, et bien sûr la participation aux AMAP avec le refus de spéculer inscrit dans les statuts.
Cela doit se faire conjointement avec l’action politique et citoyenne .
D’ailleurs, la fermeture des comptes dans les banques pourries avec simultanément l’ouverture de comptes dans une banque propre peut être le moyen de pression qui nous manquait jusque-là sur le plan politique pour imposer notre conception d’une société plus humaine auprès de membres privilégiés de gouvernements autistes qui nous méprisent et qui ne nous écoutent que lorsque leurs finances personnelles sont menacées .
Pas de changement de société possible sans un moyen de pression sur ceux qui sont aux manettes et qui commandent l’armée .
Cette banque propre sera un excellent moyen de pression .
En somme, y-a plus quà…
Y-a plus qu’à quoi?
Reprendre le pouvoir. C’est tout.
Comme le font les Chinois actuellement par rapport à leur gouvernement.
@ Yvan
Comment les Chinois s’y prennent-ils ? Quels sont leurs moyens de pression contre leur gouvernement ?
Mianne, un exemple parmi beaucoup d’autres :
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/07/29/un-journaliste-chinois-recherche-par-la-police-obtient-gain-de-cause_1393600_651865.html
En fait, le gouvernement qui a sacrifié deux générations en promettant que les Chinois vivraient comme des Américains, a un peu de mal à respecter sa « promesse » et doit faire des concessions politiques.
Le relèvement du salaire minimum est un autre exemple de fléchissement qui n’a pas forcément de rapport avec les milliards que l’état a déversé dans l’économie.
Ce qui va être amusant sera de suivre comment les pompes à fric, chez eux, vont essayer de récupérer le léger surplus dont dispose le Chinois de base.
Car un Chinois est excessivement radin. Et il est difficile de lui faire prendre des vessies pour des lanternes.
@ Yvan :
L’ineffable émission ‘Capital’ et le ton interrogatif si particulier que ses commentateurs emploient (‘pour parvenir à livrer sa pizza et rentrer dans ses frais, Roger doit impérativement gagner du temps. Comment s’y est-il donc pris ? C’est simple, vous allez voir …’) nous indique la voie (si si), dans la dernière émission concernant ‘les chinois’, qui, pour une fois, font rien qu’à foutre le bronx dans la division internationale du travail (merde alors, je vous le demande, comment c’est-y qu’on va faire si les chinois font plus rien comme qu’on leur demande, hein, je vous le demande ?) :
http://www.m6bonus.fr/videos-emissions-4/videos-capital-146/emission_du_18_07_2010/video-la_plage_de_la_baule-43304.html
Ils demandent des … augmentations !!!
Dingue.
De quoi se faire suicider n’importe quel BTS action co’ parti au Far-West et se retrouvant à gérer des ‘externalités’ qu’il n’avait pas prévu …
‘Mais heureusement, Thomas a trouvé une parade, afin de faire gagner de précieux centimes. Qu’elle est-elle ? [PUB]’.
Ineffable qu’on vous dit.
Et le capitalisme, itou.
Vont (re)(dé)localiser : ça mettra des plombes mais si ‘Thomas a trouvé la parade’, j’imagine que d’autres, qui n’ont pas qu’un BTS action co’ mais des années de savoirs-faire en entubage de mouches, chinoises et autres, l’ont trouvé (Félicie, aussi).
Finalement, notre avenir, si on y pense bien, c’est l’ouvrier chinois …
l’ouvrier chinois fer de lance cognitif!
« mince, on a délocalisé l’avenir »
@ Mianne
Sur les changements en Chine, en complément de la réponse de Yvan
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article16161
Paul écrivait :
Qu’est-ce que cela signifie en concret ? Ça me fais penser au SEL (système d’échange local), comme dans la conclusion du livre « Comment les riches détruisent la planète » de Hervé Kempf. Au fait, il est « bien » d’après vous, cet Hervé ?
Le peuple va comprendre que les choses se gâtent et qu’il est vain de compter encore sur ceux qui savent, qui ont de l’argent, de la notoriété, de beaux costumes, qui parlent bien et qui sont pris au sérieux par les autres du même genre… Quand ? Lorsque nous souffrirons personnellement et physiquement (besoins élémentaires).
Que viendra-t-il alors ? Les réseaux et les clans. L’anarchie et l’anomie. Dans quelle proportion ?
Nous pouvons anticiper cette « crise »-la en créant des outils favorable aux réseaux et pourquoi pas déjà des réseaux.
En même temps, je pense pas que nous vivrons forcément ce genre de crise… Car nous vivons dans la petite zone du monde ou non content d’avoir un toit et de quoi manger, nous avons tellement d’autres choses… La situation de crise alimentaire est déjà bien connue (malheureusement) par certaines populations dans le monde.
Un sujet qui me parle également, c’est l’aliénation. Et j’imagine le jour où certaines vies seront assistées par ordinateur. Un peu l’évolution des appareils que l’on appel des organisateurs (« Organyser » en anglais). Cet assistant-la pourrait bien nous dire où, quand et comment on doit manger, dormir, chier, etc. Leurs utilisateurs ne s’arrêteront pas forcément à quelques considérations philosophiques mais verront plutôt les réels avantages qu’une telle assistance procure : l’efficacité et l’avantage sur les autres.
Alors voila… J’en sais pas plus 🙁
Il ne faut pas attendre que tout le monde souffre . D’ailleurs, il y en a déjà trop qui souffrent : avez-vous constaté la multiplication des SDF avec parmi eux des SDF qui travaillent mais dont les revenus minables ne permettent pas d’économiser les 3 mois de loyer d’avance pour accéder à un logement ? Et les familles SDF qui se cachent pour ne pas que leurs enfants soient placés par la DDASS dans un foyer ? Et les familles des deux millions de RMIstes (RMAStes) au frigo vide dès le 7 du mois , après le paiement des factures, et qui survivent jusqu’au 30 grâce aux conserves de la banque alimentaire, en culpabilisant en plus par la cruauté des affiches placardées un peu partout sur la nécessité de faire consommer à ses enfants 5 fruits et légumes par jour ?
Attendre quoi ?
« Et j’imagine le jour où certaines vies seront assistées par ordinateur. »
Ca tombe bien : je suis complètement assisté par ordinateur.
Au point qu’avant l’apparition d’ acess (base de données), j’avais programmé ma propre base de données en basic.
Tout au long de ma carrière, gérant des données par méga, puis par giga-octects, j’ai toujours construit mes bases de données afin de coordonner l’information pour la retrouver plus vite et de façon pertinente.
Et je me promène avec dans la poste de ma veste, mon organiseur : une feuille de papier A4 pliée en 4.
Un ordinateur n’est qu’une mémoire, rien de plus. Un outil dont on peut faire beaucoup de choses dont SURTOUT les pires pertes de temps et de productions d’erreurs et bétises.
Si vous avez peur de vous faire dominer par un outil, là, y’a malaise…
C’est l’utilisateur qui fait l’utilisation.
.. la poche de ma veste.. pardon.
Néanmoins influencé par le poste de travail, peut-être… 😉
Mianne
Et encore vous ne parlez là que de qui se passe en France !
Dans d’autres pays la situation est encore pire !
@ mianne
économiser trois mois de loyer davance n’est absoolument pas suffisant, il vous faut aussi le fameux cdi d’un montant de trois fois le loyer, ainsi qu’une feuille d’imposition honorable (pour vérifir votre stabilité dans le temps) ainsi que des garants eux-mêmes honorables.
ceci dit sur le fond vous avez entièrement raison. en attendant la phase constructive de mr jorion à laquelle je ne crois guère avant des ‘évènements’, la désobéissance civile et la grève générale devraient aider à faire évoluer les choses.
voyez déjà l’incidence de la petite grève générale grècque et des ruades hongroises.
» Le désert est la seule chose qui ne puisse être détruite que par construction ». B. Vian
@ yéti
Je rajouterais à ce programme la tva sociale :
transfert des charges salariales et patronales du salaire à la tva. Les prix de vente des entreprises devant baisser dans la même proportion.
Pour les plus petits revenus : remboursement d’une partie de cette tva (car la tva taxe proportionnellement plus les petits revenus.)
Avec cette TVA, on ne peut nous accuser de faire du protectionnisme, car tous les produits y seront assujettis.
Les produits chinois seront ainsi plus chers et financeront notre retraite et chômage etc…
Les produits français (ou européens ) seront plus compétitifs
Votre revenu minimum est une bonne idée, mais pour le financer, il faudrait tailler dans beaucoup d’aides déjà en place (APL, allocs etc….). Or nous ne sommes pas tous égaux sur le monde du travail (exemple de l’aide des personnes handicapées à maintenir etc…).
Ce revenu devra être retranché au salaire perçu (exemple : je gagne 2000 euros devient je gagne 1400 euros de salaire et 600 euros de revenu minimum) ou des revenus perçus si non salarié.
ce qui me gène dans votre programme, c’est que vous ne limitez pas réellement les plus hauts revenus, puisque ceux ci peuvent être bloqués dans une banque d’état qui reversera ceux ci en cas de vaches maigres (c’est une épargne de précaution déguisée, ou une allocation chômage privatisée).
Personnellement, cela ne me dérange pas que certains humains souhaitent s’enrichir (c’est la nature humaine depuis la nuit des temps). Par contre, il faut que cet enrichissement profite aux plus grand nombre.
de plus, il faut encourager l’innovation et l’esprit entrepreneuriale de certains, et non pas les brider, car cela est profitable au plus grand nombre. (Dans votre système, je suis chef d’entreprise, j’ai capitalisé assez dans la banque d’état, jarrète tout et je vis de ma rente jusqu’à la fin de mes jours en laissant en plan l’entreprise).
J’ai d’ailleurs un exemple très concret de cette réaction. Le père d’un de mes amis avait crée une société de 5 personnes. Il l’a développé jusqu’à environ 200 personnes.
Puis il a arrêté. Tout simplement, parce que pour la même énergie mise en œuvre, il gagnait – de 50 % des dividendes après ÎS, taxes, plan d’épargne etc…(41% pour être exact la dernière année).Ce n’était pas le cas quand l’entreprise était plus petite.
Les conséquences, c’est une vente à un gros du secteur (allemand) qui après un an a viré 1/3 des effectifs pour délocaliser à l’est. A ce jour, tout a été délocalisé à l’étranger.
200 salariés sur le carreau.
Le père de mon copain vit maintenant de ses rentes : achat d’actions, d’obligations, appartements, de parts d’entreprises gérés par d’autres que lui. Il a plus d’emmerdes, gagne plus, et profite de ses enfants et petits enfants.
C’est là que ça coince : Comment peut on gagner plus par la rente que par le travail fourni dans la gestion d’une entreprise. Il y a des risques à créer une société (perte du capital), mais aussi des bénéfices (travail fourni à des salariés)
Bref l’enrichissement oui, à la condition que les retombées soient bénéfiques à la société.
« Plonge tes racines dans la Terre, laisse nous vivre avec le vent, passe l’hiver comme les graines, et chante au printemps comme les oiseaux… Pour vivre on n’a pas besoin de semer la mort… ! »
(Le chateau dans le ciel)
Pouh! Sortie de la bouche surmontant votre barbe blanche de druide breton et s’ouvrant sous vos yeux perçants de cyrcaète Jean le Blanc chasseur de couleuvres, ces mots superbes semblent paroles de Jedi se résolvant au combat solitaire, sans plus d’espoirs de négocier…
Tiens! Déjà une jorionette!
Si c’est votre secrétaire, Monsieur Jorion, il faudra que vous me la fassiez connaître, un de ces 4.
Et… leur nom est légion !
Yvan, je sens chez toi rejaillir à nouveau l’espoir d’un monde meilleur… 🙂
Monsieur Jorion, je crois comprendre votre humour. Je peux regarder une personne droit dans les yeux sans pour autant être intimidé. Mais, s’il vous plaît, montrez nous une image 1000 fois plus tranchante. Une image artistiquement puissante, en dehors des clichés. Merci.
Des légions de secrétaires..???
Une me suffira, je vous rassure.
Mes ailes ne sont pas au même endroit 🙂
Ben voyons! Saint Michel grand chef des milices célestes chassant les anges démoniaques du paradis promis!
Mettez Paul, milices bloguestes, hiérarques du Kapital et terre promise aux endroits appropriés et le tour est joué!
Simplicité biblique. 🙂
PS: J’trouvais votre Jedi plus…euh.. vendeur.
Désolé Paul, je préfère celle qui est en couleurs.
😉
Heureusement que les lecteurs sérieux de ce blog (Bruxelles, Zürich, Francfort, etc.) m’assurent ne jamais lire les commentaires. Mais s’ils disent cela, c’est peut-être par simple générosité, pour m’éviter l’embarras. 😉
Hhmm..
Dire que j’avais promis d’être plus sérieux en commentaires…
Mais bon, si on peut plus se détendre 5 minutes…
« Heureusement que les lecteurs sérieux de ce blog (Bruxelles, Zürich, Francfort, etc.) m’assurent ne jamais lire les commentaires. »
Ils ne savent pas ce qu’ils perdent. 🙂
@Maître Jedi
J’étais en train de penser la même chose. En me disant « tiens, tiens?! »
Et puis votre fond de sauce calviniste a refait surface… Mais le mal est fait! 🙂
Ah non, vigneron, t’as un coup dans l’aile, paul est vraiment pas calviniste. Calvin grand pretre de Geneve doit on le rappeller.
Je me suis interessé au calvinisme quand j’étais aux Etats-Unis. J’en parle quelquefois.
@vigneron
pour vous un paul calviniste n’est pas un probleme, mais que vous craignez que je veuille revenir au religieux vous inquiete. la c’est vous qui m’inquietez, besoin de gourou??
@scaringella
Je ne cherche ni gourou ni à jamais en être un. Trop infidèle à mes idées pour prétendre être autre à celle de quiconque. Et ne suis pas sûr que Paul parvienne toujours à être fidèle à toutes les siennes.
Par contre, pour qui cherche un Maître es extrapolations péremptoires et primesautières et esprit de sérieux, vous ressortiriez nettement tête de liste dans tout sondage d’opinion tant soit peu crédible.
@Scaringella
Pour préciser ma pensée, je vous confierais, entre nous et ne le répétez pas, que j’aime les idées futées et réfutées, cette pauvre vérité quoi. Les gens complexes et pas les gens compliqués, ça je connais par moi même, merci.
Que les profondeurs abyssales de mon nihilisme foncier a le mince avantage de me protéger de l’ivresse éthérée des cimes idéales, et des vertiges subséquents. Et ne venez pas me dire que mon vide est à la merci du tout venant des idées suspectement pleines ou déliées, il fait beau temps que le fascinant mystère de l’attirance des polarités contraires ne me trompe plus. Qu’on la nomme passion philosophique ou politique, absurdité, condition humaine ou amour, peu me chaut.
Vous dire aussi que si je ne devais conserver qu’une création de notre facétieuse, superfétatoire et nez en moins miraculeuse espèce, ce serait le sourire. Mais pas celui d’Einstein ou de Diogène. Non, celui que je crois voir aux commissures des babines de mon chat qui dort.
@ vigneron,
Je me régale. Vous distillez les bavardages, vous faites que l’esprit tournoie à nouveau quand des billets ou des commentaires épais coagulent les neurones en boudin.
Dans l’auberge espagnole de Paul Jorion, où tout le monde apporte ses plats à partager, il y a ceux, comme Piotr ou yvan, qui amènent le sel et le piment. Vous, vigneron, vous apportez le vin qui me plaît!
@vigneron
gloire au vide que vous mentionnez, il est invention purement humaine, et sans lui il n’y aurait pas de pensée. Nous créons ce vide et le remplissons, et ainsi de suite. Le processus dialectique est lui aussi specifiquement humain et fonctionne dans tous les compartiments de notre humanite. Et le fait d’avoir quelques inimitiés même passagéres en est un bel exemple. Moi et Toi ce n’est pas la même chose et à la frontiére ça peut faire des étincelles. Et je suis donc fort aise d’avoir un humain qui s’affirme comme tel en face de moi. Son parlé goulayant ne gatant rien. Refuser le conflit c’est refuser les différences entre personnes.
Pourquoi ai-je parfois le sentiment désagréable que chez Jorion , comme chez Attali , la clef de l’univers ou , au moins , de l’organisation sociale , est le système financier mondial et les règles de Bâle ou d’ailleurs ?
Et que la » reconstruction » à laquelle il est appelé , est celle , et seulement celle, desdistes règles ?
Je ne sais rien « imaginer » en groupe .
Je ne sais rien faire seul .
L’imagination après avoir fleuri , doit conserver ses plus belles fleurs .
L’efficacité passe par les alliances avec d’autres jardins et jardiniers .
J’ai deux jardins ( au moins ) :
– le mien propre qui est forcément le plus beau .
– celui où je retrouve le plus de mes propres bouquets et pour lequel je vote , ou que j’ai épousé pour le meilleur et le pire .
La clé est où est le pouvoir. Hélas ou pas. Le pouvoir est là, dans le saint des saints de la finance. Elle ne veut pas le rendre. Il faut le prendre.
On peut s’enfuir, mais la clef de l’avenir est toujours ailleurs.
@Vigneron :
Si l’on accepte l’hypothèse que la finance est le pouvoir , et que le nouvel arche à construire doit intégrer cette soit disant évidence , je ne suis pas de cette vieille quête chimèrique .
Je n’ai rien compris à votre dernière phrase .
Je ne dis pas que la finance est le pouvoir, mais qu’elle a le pouvoir aujourd’hui (et ici bas 🙂 )! Si l’on définit le pouvoir dans un système par la capacité d’un sous-système à contrôler, « piloter », en partie les autres sous-systèmes, à les sur-déterminer par l’importance du nombre et donc de la prééminence de ses liens avec chacun d’eux, alors on peut considérer que la finance est le lieu du pouvoir ici et maintenant. Le fonctionnement de chaque élément, de chaque sous-ensemble, du système global est soumis aux déterminismes agissant dans le lieu du pouvoir, assujetti à ses « dysfonctionnements » (beurk!), son « bon vouloir ».
Ma deuxième phrase disait simplement qu’on peut tenter de fuir le pouvoir, chercher une niche préservée, dans le domaine privé ou semi privé du local. Mais que c’était un leurre. Que le pouvoir, toujours actif et omnipotent, avait tout loisir à tout moment de venir mettre sa grosse patte où bon lui semblera. Il a la clef de l’avenir.
Et cet empire s’effondrant, si je ne m’abuse, n’est pas millénaire mais cinq fois centenaire tout au plus pour ses fondations philosophiques et même pas centenaire pour la dernière gérance qui s’essouffle déjà à maintenir sa pax americana. Du gâteau pour les barbares que nous sommes. 🙂
Et le plus réjouissant c’est que plus haute est l’altitude, plus dure la chute pour le sommet…