Billet invité.
J’aime fréquenter le blog de Paul Jorion car l’approche critique qu’il propose pour la crise financière s’applique naturellement à d’autres crises et donc en particulier à la catastrophe en cours dans le Golfe du Mexique. La question centrale est la représentation que l’on se fait du problème et la capacité d’en changer quand cela s’avère nécessaire. Les symptômes observés lors de ces crises sont souvent des absences de décisions au moment où elles seraient nécessaires auxquelles succèdent des phases d’inaction puis d’agitation avec malheureusement des solutions proposées dérisoires par rapport à la taille du problème à résoudre. En restant dans les généralités et essayant de garder un peu d’humour malgré les circonstances dramatiques, je ne vois rien de plus explicite que de regarder la vidéo suivante :
Afin de répondre à cet « appel à compétences », je me propose de décrire succinctement dans les lignes qui suivent ici la problématique générale du forage en Offshore Profond en espérant que cela aidera à se faire une représentation correcte du problème que BP et ses partenaires tentent de résoudre. Tout d’abord il faut imaginer la succession de couches géologiques non comme un empilement statique mais plutôt comme un système complexe, chaque couche ayant ses propres caractéristiques physiques et étant saturée par des fluides sous des régimes de pression différents. Le forage de ces couches perturbe, et doit restaurer ensuite, ce fragile équilibre qui s’est établi à l’échelle des temps géologiques. Pour rester simple on considérera deux paramètres principaux: d’une part la pression des fluides qui saturent la couche à traverser, d’autre part la pression nécessaire pour « fracturer » la roche c’est à dire détruire la cohésion des grains de matière qui composent la couche.
On conçoit aisément qu’il faut se maintenir impérativement au dessus de la limite basse constituée par la pression des fluides saturant la roche, sinon le puits en cours de forage entre en éruption, sans jamais dépasser la limite haute constituée par la pression de fracturation. Le forage rencontrant plusieurs couches avec des pressions (fluides et fracturation) différentes on parlera de gradients et on ajustera les paramètres de forage (en particulier la densité du fluide de forage) pour parvenir à forer une certaine longueur puis à la tuber avec un tube en acier qui sera cimenté.
La difficulté du forage en Offshore Profond est que l’écart entre la pression des fluides saturant la roche et la pression de fracturation est très réduite par rapport à un forage dans des terrains plus consolidés, comme ceux que l’on trouve à terre. La difficulté est accentué par le fait que le forage est réalisé à partir d’un navire situé à la surface de la mer et qu’il faut opérer un dispositif permettant au fluide de forage de parcourir les 1 à 2 km de hauteur d’eau avant d’entrer dans le puits proprement dit. La marge de manœuvre de ces opérations est donc très réduite par rapport à du forage classique. Elles nécessitent l’emploi de technologies et de surveillance particulières qui, en général, sont considérés comme correctement maitrisés aujourd’hui.
Ceci étant exposé, j’en viens à certaines considérations sur cette catastrophe sans précédent. Il est illusoire de penser que l’on peut contrôler ce genre de situation à partir d’un point unique à savoir la tète de puits sous marine, que ce soit en cours de forage ou bien une fois que l’éruption a eu lieu et n’a pas pu être contrôlée. La maitrise du fluide de forage est essentielle dans toutes les configurations possibles (forage, contrôle du trou, descente de tubage, cimentation). L’existence d’un dispositif de fermeture d’urgence au niveau de la tète de puits, certes très important, est une sécurité supplémentaire dont le fonctionnement ne peut, à l’évidence, être considéré comme acquis. Après la catastrophe (et la disparition de la plateforme et ses occupants), il est douteux qu’un contrôle local puisse être d’une part mise en œuvre avec succès, d’autre part être efficace à partir du moment ou une pression forte en tête de puits se répercute à tous les niveaux entrainant des fuites possibles au travers des couches fracturées.
Cela dit, j’espère comme tout le monde que les opérations récentes sur la tête de puits finiront néanmoins par fonctionner. J’attends surtout le résultat des puits de secours (relief wells) qui ont été démarrés il y a plusieurs semaines et qui devraient restaurer l’étanchéité du puits défectueux aux niveaux adéquats dans le courant du mois d’aout.
Les événements étant concomitants, je reviens sur l’intérêt que je trouve au blog de Paul Jorion (c’est à dire lui-même et les commentateurs de son blogs) pour solliciter l’intelligence et la capacité d’échange de chacun pour explorer collectivement les périodes de crise et tenter de trouver des solutions. C’est cette démarche que je trouve extraordinaire qui m’a poussé à écrire cette modeste contribution à cet appel à compétences.
120 réponses à “Golfe du Mexique – Forage en Offshore Profond, par Benoit Debray”
Un lien qui avait été posté par un autre contributeur et que j´avais trouvé instructif :
http://www.jp-petit.org/nouv_f/maree_noire_golfe_Mexique/solution.htm
[…] Coffee Spill at BP HQ By franklyfrancophone, on June 6, 2010 at 11:09 pm, under Scotland, UK, economy. Tags:ABC TV, Anglo-American capitalism, BP, British Petroleum, Bryan Dawe, capitalism, environment, Gulf of Mexico, John Clarke, North Sea, Scottish territorial waters, The 7.30 Report. No Comments Post a comment or leave a trackback: Trackback URL. « Sommet de Zermatt North-South Splits » […]
C’est carrèment génial !
Par contre je m’interroge…est ce que celà répond à la question posée par Paul ?
Excellent article de slate.fr : http://www.slate.fr/story/22671/bp-forage-en-eaux-profondes-bricolage-post-catastrophe où un expert explique :
Si donc les fuites sont maintenant colmatée, ce puits défectueux reste une menace.
Quant aux conséquences écologiques, il faudra des années et des années pour les estimer, et des preuves en béton pour qu’elles soient reconnues.
Les responsables de cette catastrophe et leurs familles mériteraient d’être condamnés à vivre dans les mêmes conditions exactement que les pêcheurs de Louisiane. Il n’y a pas d’autre moyen de leur faire prendre conscience de la réalité.
Hhmm… Batracien de Louisiane.
Les US sont bien ceux qui se sont toujours les plus opposés aux réductions de pollution. Ils récoltent juste ce qu’ils ont semé.
Comme les Russes pour le nucléaire.
Condamnés à VIVRE, ne pensez vous pas que vous êtes trop bons ?
Humm humm, yvan, ce sont « les US » qui sèment, via les capitalistes, mais ce sont les petits artisans pêcheurs qui récoltent…
Euuuh Yvan, tu vas pas comparer les 250 000 ukrainiens et biélorusses contaminés et surtout déplacés et les 300 000 hectares contaminés itou et vidés de leur population avec quelques pélicans mazoutés et quelques pécheurs indemnisés… Sans parler des morts connus ou diversement estimés…
Est-ce que vous vous rendez compte qu’on fait plus de buzz pour une énième marée noire, plutôt modeste relativement à beaucoup d’autres, qu’il n’y en eut pour Tchernobyl? Et pas seulement du fait de l’avènement du net et des nuages qui s’arrêtaient au frontières…
Avis aux nouvelles catastrophes : si vous voulez faire un buzz légitime, tâchez de survenir avant la éniène.
(Loi vigneron – Juillet 2010)
@Martine Mounier
Désolé mais j’ai déjà voté tous les amendements (facile, vote de confiance, 49.3: 0 amendement!), et les décrets d’application sont passés à mon journal officiel personnel rien qu’à bibi, antidaté au 1er avril: effet immédiat et rétroactivité libre et arbitrairement applicable!
Et en plus j’en fais une Loi Constitutionnelle par vote unanime sous les acclamations des assemblées réunies dans mon Versailles intérieur (mon palais de vigneron)! Et je révoque mon Conseil Constitutionnel s’il est pas d’accord!
Non mais! Nous em…. avec leurs pélicans!
@ vigneron
Les pelicans n’ont rien fait pour mériter ca.
La terre se remettra plus facilement de tchernobyl que de cette marée noire. Lire James Lovelock
@bob l’éponge
Les arguments de ce triste sire de Lovelock, pour rester correct, m’en touchent une sans faire bouger l’autre!
Tout le monde sait que Lovelock est membre de l’Association des Écologistes Pour le Nucléaire (AEPN). Il il considère que cette industrie est bien moins dangereuse pour Gaïa, sa pathétique création, que l’usage des combustibles fossiles et que les craintes qui entourent l’industrie nucléaire sont irrationnelles.
J’ai aucune affection particulière pour Areva ou le CEA, mais relativisons les avis de votre Dr Folamour post-moderne, passablement azimuté!
Et je réitère mon mépris total pour la gent pélicanière!
Un article du Nouvel Obs de 8 juillet nous permet de découvrir un artiste, écologiste & photographe des paysages industriels : Edward Burtynsky.
http://bibliobs.nouvelobs.com/20100709/20454/la-maree-noire-vue-du-ciel
« Alors qu’il publie « Oil », un extraordinaire album sur la civilisation du pétrole, le photographe Edward Burtynsky a survolé le golfe du Mexique et son désastre. Accusés : les compagnies pétrolières, George Bush et Dick Cheney »
Voir surtout les chapitres :
. Le Robert Capa de l’écologie
. Un Fernand Léger sous ecsta
Des articles récents du Monde, de La Croix ….. nous ont révélés les conditions parfaitement scandaleuses d’exploitation « sauvage » du pétrole dans certaines régions du globe : Nigéria, Golfe du Mexique, le Brésil à surveiller le dernier venu l’Artique.
Bonjour, merci pour ce poste instructif d’un point de vue technique.
Je trouve la vidéo très explicite, bien que caricaturale et humoristique, de la gestion de cette crise. Elle montre bien les différentes phases psychologiques de la gestion de crise:
– le déni => Absence de prise de décision
– la panique => Prise de décision de mesure d’urgence, qui sont souvent illusoires voir même contre-productive. (Déverser des tonnes de solvant chimique pour prévenir un désastre écologique, paniquer à ce point là c’est désespérant. A moins que quelques y aient trouver un intérêt, qui peut bien produire ce genre de solvant, y aurai-t-il un compagnie productrice de produite chimique aux US ? Je n’ai pas de réponse, et ne ferai pas de recherche de peur d’en trouver une…)
– la recherche de bouc émissaires => BP, sous-traitants, GW Bush, Obama…
Dans aucune de ces étapes les gestionnaires en charge de la crise, ne sont en état psychologique pour apporter des bonnes solutions, qui de toutes façons sont trop tard pour être appliquées, car elles auraient du être prises avant que la crise n’est lieu, mais à ce moment là ces mesures sont considérées comme des freins…
Ce système psychologique se retrouve dans la plupart des crises financières, écologiques, politiques…
Il est facile de trouver des éléments correspondant à ces trois phases dans les crises passées, en cours et malheureusement à venir.
Crise financière 2007:
Déni: La croissance permettra de payer les dettes
Panique: Injection de liquidité dans le système financier déjà gonflé à bloc…
Bouc-émissaire: Madoff et d’autres…
Crise économique 2010:
Les signaux montrent un fort retournement de tendance, et nous assistons à une nouvelle phase de dénie => « Il n’y aura pas de double-dip ( ou double deep ? ), juste un ralentissement de la croissance, et la ri-lance est la solution ». Les bourses se concentrent sur les résultats passés des entreprises, la saison des résultats ne dure qu’un mois…
Viendra ensuite la panique, et les mesures illusoires…
Puis le temps des boucs émissaires. La question est de savoir qui va les choisir, les dirigeants pour calmer le peuple, ou le peuple pour passer sa colère.
Réchauffement climatique:
Nous sommes en pleine phase de déni lancé en grande pompe par le sommet de Copenhague. On a jamais autant entendu les sceptiques du réchauffement depuis Novembre 2009.
Malheureusement la prochaine étape sera la panique.
Puis viendra le temps des boucs émissaires, qui ne seront surement pas nos décideurs, et certainement pas ceux présents à Copenhague… (Qui mériteraient plutôt d’être appelés non-décideurs).
Il est intéressant de noter que les méthodes de gestion du risque enseignées dans toutes les écoles de management (même en 1° année), ne sont jamais appliquées. Une fois diplômés nos dirigeants se placent au dessus de ces règles fondamentales, que les stagiaires ou autres sbires n’osent évidement pas leur rappeler, en-effet contredire son chef, n’est jamais très bon pour l’évolution de carrière, de ce fait le schéma déni, panique, bouc-émissaire se reproduit ad-libitum… Ainsi va la vie…
Ah, j’oubliai, au fait, ce schéma psychologique, est théoriquement le schéma de réaction d’un enfant face à l’autorité parentale lorsque qu’il vient de faire une bêtise. Il faut que jeunesse se passe…
Bon week-end à tous.
Oui.
Vous avez parfaitement compris l’analyse de risques. Utilisée principalement dans l’industrie, mais… face au pouvoir de l’argent, elle « vaut » peu.
« La passion de la vérité est réduite au silence par les réponses qui ont le poids de l’autorité incontestable »
Paul Tillich
Quand les types de cent trente kilos parlent, ceux de soixante écoutent….
Thomas
Audiard qui nous fit cette fine révélation faisait 45 Kgs 346 g, casquette, clope, humour, désespoir et cancer compris. Et on le répète encore…
Et puis, si tel est le cas, alors l’espoir subsiste. Parait que l’obésité est une maladie de pauvres! 🙂
@Benoit Debray,
Tout d’abord merci pour cette vidéo hilarante qui décrit bien les techniques utilisées.
Les « relief wells » ne semblent pas une sinécure.
Pourrais-je vous demander ce que vous pensez de la théorie du pétrole abiotique?
Si je peux me permettre
Le pétrole abiotique existe, c’est à dire que des hydrocarbures peuvent être générés strictement sans origine vivante.
http://www.ifremer.fr/serpentine/fiches/fiche8.htm
Ceci dit, il n’existe pas de réservoir connu ou des hydrocarbures de telle formation aient pu se concentrer de façon suffisante pour être récupérable.
Précison que cette « idée » de la terre produisant du pétrole en-veux-tu-en-voilà a été utilisée, amplifiée et diffusée notamment par les russes pour casser les reins de l’autre courant de pensée (piquiste) qui défends au contraire que le stock d’hydrocarbure est fini.
Si vous captez bien l’anglais technologique et scientifique, vous trouverez toutes les archives US, russo-ukrainienne et D’URSS sur le sujet, pour le moins hypothétique, sur ce lien…
http://www.gasresources.net/index.htm
Merci à tous deux.
Je vais lire cela passionnément.
Les plaques tectoniques se servent probablement de ce fluide visqueux dans leurs progressions.
🙂
@l’enfoiré
content que cela vous ait plu.
+ Sur les « relief wells »: certainement pas une sinécure mais une solution valable pour restaurer aux bons endroits les défauts d’étanchéité crées par un forage mal géré. L’instrumentation des puits en cours de forage (« logging while drilling ») a fait beaucoup de progrès ces dernières années et constituent une aide précieuse pour localiser les cibles à atteindre par ces « relief wells ».
+ Sur le pétrole abiotique: c’est un sujet très sensible notamment pour certains pays. Si l’origine est « abiotique » alors l’étendue des réserves serait immense … Je ne suis pas très attiré par cette hypothèse que je trouve un peu mégalomaniaque. J’ai plus de plaisir à penser au pétrole comme un « don d’amour des générations d’êtres vivants qui nous ont précédés sur cette terre » ;). Au moins cette façon de voir le pétrole nous aiderait à développer notre sens des responsabilités face à cette ressource naturelle et à son utilisation.
@Benoit,
Je me souviens de mon article « La Terre, un planète vivante » dans lequel je reprenais le livre de Maurice Kraft.
Je reprenais:
« Provoquer un séisme, alors? Se débarrasser des déchets chimiques, l’arsenal y a pensé dans le Colorado. Entre 1962 et 1966, dans un puits, profond de 3,5 kms, 640 millions de litres y sont engloutis. On remarque que les séismes augmentent et que des secousses telluriques ébranlent la région à Denver. Les fluides ont libéré les tensions. »
Il ne parlait pas alors du pétrole abiotique.
Pomper ce pétrole changerait les choses évidemment.
Ce serait jouer aussi, peut-être, aux apprentis sorciers.
@l’enfoiré
Bravo et félicitations pour votre article extraordinaire sur notre planète: http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2010/04/21/la-terre-une-planete-vivante-2-2.html
Vous savez, une des grandes satisfactions humaines dans l’industrie pétrolière amont (forage et production) est de jouer sur les oppositions de pensée et de style entre les géologues et les ingénieurs. Vous aurez compris je pense que j’appartiens à la deuxième catégorie. A la manière des Romains qui je crois, amenaient parfois des cadavres au milieu des banquets arrosés pour rappeler à tous la nature de la condition humaine, les géologues prennent un malin plaisir à mesurer nos travaux et nos calculs à l’échelle des temps géologiques. Ils ont bien raison ! A propos connaissez vous la différence entre un astrologue et un astronome (à part que le premier gagne beaucoup plus d’argent) ? Et bien vous savez maintenant pourquoi on dit géologue et non geonome 😉 . Pour en revenir à la catastrophe, les géologues permettent de la remettre dans son contexte à savoir un accident dans la « peau » de notre planète qu’il convient donc de restaurer autrement que par des bouchons ou cloches apposés à sa surface.
@ Monsieur Debray
Je n’ai pas du tout l’âme d’un astrologue.
En « bon » géologue, j’ai seulement les pieds sur Terre, je n’aime que les sciences exactes en cherchant toujours à apprécier toutes les conséquences d’un acte.
Le problème des non-géologues scientifiques-techniciens, c’est qu’ils apprécient aussi les sciences exactes mais que bien souvent, ils s’arrête là : les conséquences – écologiques j’entends – basta !
Est-ce toujours à cause de la pression financière ?
Ne pensez-vous pas qu’il serait temps que l’ingénierie poursuive ses raisonnements jusqu’au bout, jusqu’à voir les conséquences d’un acte à long terme, pour diminuer les impacts par des procédures ou des propositions autres et en faisant pression sur la finance, qui ne peut rien sans elle ?
Oh pardon ! Je faisais un rêve.
@écodouble
Pardon pour cette réponse tardive. Oui je suis d’accord avec vous et, toutes taquineries mises à part, je pense que la fréquentation des géologues m’a beaucoup aidé à élargir ma vision du monde. Merci donc à eux ! J’espère que je ne vous ai pas incommodé avec cette vielle blague « d’astronome » que j’ai utilisé pour détendre un peu l’atmosphère compte tenu du caractère dramatique de ce sujet.
Je crois que l’on surestime la « pression financière », qui existe incontestablement malgré tout, et que l’on sous estime la capacité qu’on les humains à se fabriquer des systèmes de croyances infalsifiables. Je trouve la vidéo de ce Vendredi (30/7) de Paul Jorion particulièrement explicite sur ce point. Je suis frappé par les similitudes entre des sujets apparemment disjoints, comme le forage et la crise financière, et qui touche aussi bien les géologues que les ingénieurs. Cela dit quand ces 2 dernières catégories trouvent un langage commun, le risque de catastrophe n’est il pas fortement réduit ?
Excellente vidéo !
Dans la même veine … pour ceux qui ne l’auraient pas encore vu : « BP et le mur du Peak Oil »
http://auxinfosdunain.blogspot.com/2010/06/bp-et-le-mur-du-peak-oil.html
Trouvé sur le site « Aux infos du nain » qui vaut le détour.
http://auxinfosdunain.blogspot.com/
Je conseille également le site de Patrick Reydmond « La chute ».
http://lachute.over-blog.com/
Et puis aussi le site d’Alain Grandjean.
http://alaingrandjean.fr/
Merci pour ces liens, en particulier l’interview sur BFM de Jean Marie Chevalier que je n’avais pas entendu jusqu’à présent: http://podcast.bfmradio.fr/channel13/20100616_gjournal_3.mp3
Je trouve très intéressant le couplage qui y est décrit entre cette catastrophe et les conséquences économiques et boursières pour BP et peut être à plus long terme les autres compagnies pétrolières. Comme je l’ai écrit dans l’article, c’est un grand intérêt à ce blog (Paul Jorion et ses nombreux commentateurs, merci à eux tous !) que de produire des éléments de réflexion sur l’état de crise en cours et d’explorer des pistes pour s’en sortir. J’en suis un lecteur assidu, sorti de son mutisme pour répondre à « l’appel de compétences » lancé par Paul hier.
http://www.youtube.com/watch?v=Ptg-5Puk6So
Cette petite vidéo, déjà postée sur le blog, évoque sur un ton comique 40 années de promesses non tenues de présidents US.
Cela finit par révéler un point commun, je trouve, entre le pétrole et la crise financière en cours, à savoir une indécrottable addiction.
Sinon, le seul point qui diffère cette catastrophe pétrolière des précédentes est en effet qu’elle soit due au défi technologique quasi impossible que les compagnies doivent réaliser aujourd’hui pour accéder à la ressource.
C’est le signe concret que Peak Oil 2008, entre autres, a raison.
Et l’embargo de l’OPEP en 73, c’était de la petite bière comme défi? Les conséquences incalculables d’un point de vue politique, économique, écologique, militaires, géo-stratégiques, humaines et même civilisationnelles et religieuses jusqu’à aujourd’hui sur le monde entier et sur le proche-orient de façon aigüe, ça vous parle pas?
Les défis technologiques sont les plus à mêmes d’être résolus, par essence si j’ose dire! On est presque programmé pour ça. Sinon on serait jamais descendus de nos arbres…
« Nous promettons selon nos espérances et nous tenons selon nos craintes »
François de la Rochefoucauld
Vigneron
« »Les défis technologiques sont les plus à mêmes d’être résolus, par essence si j’ose dire! On est presque programmé pour ça. Sinon on serait jamais descendus de nos arbres… » »
De là à dire qu’il y en a encore, quand il n’y en a plus…..
(j’en profite pour vous dire tout le bien que je pense de vos interventions !)
@ Vigneron
Sauf que l’embargo n’a pas duré, justement. Par conséquent, la pression s’est ammenuisée, et l’Occident est retombé dans ses bonnes vieilles habitudes. L’on a certes fait quelques efforts – les voitures d’aujourd’hui, par exemple, sont nettement plus sobres – mais sans inverser la tendance. Au contraire, la consommation d’énergie n’a fait que croître!
Les crises pétrolières de 1974 et 1979 résultaient de décisions politiques, et étaient par conséquent réversibles.
En revanche, quand y a plus de pétrole… y en a plus. Point.
Pas le temps de chercher les archives, mais pour les arbres sachez qu’ils n’y en a jamais tant eu au moins en France, voire en Europe depuis le néolithique. Les grandes civilisations antiques ayant été tout autour de la méditerranée les plus déforestrices, comme aujourd’hui le Brésil de Lula ou la zone équatoriale et tropicale en général et les agriculteurs ou éleveurs nomades en Afrique depuis des siècles.
Et ils en crèvent ou en creveront indubitablement. Sauf à reboiser. Mais sans eau ou avec trop d’eau, c’est pas les OGM de Monsanto ni le FMI ou la banque mondiale qui vont pouvoir les aider! Des technologies innovantes et gourmandes uniquement de temps, d’ingéniosité, et d’hommes avant tout sont leur seul espoir. La permaculture par exemple.
Mais il reste encore pas mal de lie à boire au fond du verre…avant de le remplir de vin nouveau.
Pour ceux qui veulent s’intéresser au choc pétrolier de 73 le point de vue du très bon journaliste d’investigation Eric Laurent a le mérite de remettre bien des choses en perspective.
« Le choc pétrolier de 1973 au cours duquel les pays producteurs auraient imposé leur loi n’est qu’un gigantesque bluff. Il n’y a jamais eu de véritable pénurie, mais une manipulation des compagnies pétrolières et des pays producteurs qui se sont entendus secrètement pour augmenter les prix du pétrole. »
http://www.eric-laurent.com/pages/LA_FACE_CACHEE_DU_PETROLE-231453.html
@ vigneron
Sur votre propos du nombre d’arbres en Europe.
Ils sont certes nombreux ces temps-ci mais ils sont, à mon sens, en sursis.
Dans le cas d’une pénurie de pétrole, de gaz et de charbon, pénurie qui commence, le pic du pétrole étant dépassé, il va falloir se chauffer avec autre chose (l’électricité n’étant pas une solution généralisable) : le bois. Et les quantités nécessaires vont être très, très, très importantes, d’autant plus importantes que la majorité des bâtiments existants sont, à la fois, construits avec des matériaux inappropriés pour garder correctement la chaleur et selon des principes aberrants (généralisation de l’utilisation du ciment – pour satisfaire Lafarge ? – partout dans le monde, alors qu’en général les matériaux locaux terre, pierre, bois, sont plus pérennes et plus performants pour le confort, surtout s’il sont déclinés dans leur version moderne, c’est-à-dire amélioré par l’ingénierie).
Les gens vont se ruer sur le bois et ça commence déjà : Il n’y a qu’à voir le succès des rayons « poële à bois » dans les magasins de bricolage.
De plus, il se trouve qu’avec le bois il est possible de faire une excellente essence, meilleure même que celle issue du pétrole (TOTAL et consort sauront utiliser les forêt sans retenu le moment venu ; et je ne vous parle pas du gazogène).
Mais sachons que les processus de fabrication de ces essences sont coûteux en énergie et qu’ils produisent des déchets calamiteux : des goudrons très toxiques.
Les humains boivent toujours le calice jusqu’à la lie. « Nous pouvons nous faire confiance » pour nous engager vers ces extrémités qui seront très rapidement funestes pour l’Humanité.
Quant aux replantations, elles coûtent très, très, très, très cher et leur résultat sera ridicule comparés à ce que nous donne la forêt en l’état, exploitée seulement par les locaux et non par, en gros, des banques. Surtout le petit résultat sera long à venir (défaire et essayer de refaire c’est du travail ?).
Les arbres poussent en plusieurs siècles alors que l’horizon le plus lointain d’un banquier se trouve à quelques nanosecondes dans le HFT. Ce ne sont pas les mêmes valeurs.
Ce dont nous avons besoin, c’est d’une révolution dans nos têtes et dans nos banques ; d’apprendre ce qu’est un Joule et de mettre les banquiers à la lanterne.
Pardon si j’ai éclairé trop fort dans la phrase qui précède.
De cet article de « le temps », j’en retiens :
«Le développement de la technologie a définitivement distancé celui du droit»
On voit ça dans le monde de la finance qui n’est pas mon domaine d’expertise, mais P Jorion
ne me contredirai pas sur ce point.
L’affaire des OGM est aussi probante sur ce plan, même si je ne suis pas viscéralement contre les OGM, il y a des grandes précautions à prendre pour éviter de partir dans des mauvaises aventures.
Ca demande du temps, de la réflexion et de l’argent, et d’éviter la précipitation du profit dont fait preuve le capitalisme actuel.
@ peak-oil
Un journaliste remarquable ayant mené des enquêtes rigoureuses. Il pourrait même approfondir ses enquêtes en relisant Newton !
A propos de la forêt française.
L’idée qu’elle grandit est également faussée parce que la capacité d’inventaire (photo aérienne, cadastre informatisé) a augmenté et permis de prendre en compte des millions de micros parcelles qui ne représentent en aucun cas une forêt en tant qu’écosystème, mais telle ou telle petite surface plantée d’arbre.
Pour le cas précis de la forêt Landaise que j’habite, un scoop : Le scolite, petit xylophage de 6 millimètres de long, est en train d’y faire un ravage extraordinaire, tel qu’il va dépasser sans doute celui direct de la tempête Klaus de 2009 qui avait favorisé son éclosion. Le feu, ce sera pour 2011, ou 12….ici c’est clair, la forêt recule.
Permettez moi un commentaire de pétrolier sur la fin du pétrole dans la tonalité j’espère des interventions pleines de dynamisme de vigneron. Au moment des premiers chocs pétroliers le cheikh Yamani, je crois, avait remarqué malicieusement que « l’age de pierre ne s’est pas arrêté faute de pierres » ! Il est probablement temps de réfléchir à dépasser l’age du pétrole. C’est à dire à réfléchir de manière globale à notre mode de vie sur cette planète et donc en particulier à la manière que nous avons eu de consommer cette matière première (d’origine vivante) extraordinaire. L’age du pétrole finira donc … un jour.
Je vous conseille à tous la lecture des, à ce jour, 11 articles très détaillés et référencés de Morice sur Agoravox intitulés « Blue Bayou ».
http://www.agoravox.fr/auteur/morice?debut_articles=40#pagination_articles
Pierre,
Dommage que Morice est ce qu’il est. 😉
Comme tous les mullticartes acharnés Morice est un être sensible.
Comme ses sujets de prédilection……
Une lueur au fond du puits ?
Dernier entretien donné par le cinéaste Andreï Tarkovski, le 28 avril 1986.
Extrait :
« …L’homme moderne est trop préoccupé par son développement matériel, par le côté pragmatique de la réalité. Il est comme un animal prédateur qui ne sait que prendre. L’intérêt de l’homme pour le monde transcendant a disparu. L’homme se développe actuellement comme un ver de terre : un tuyau qui avale de la terre et qui laisse derrière lui des petits tas. Si un jour la terre disparaît parce qu’il aura tout mangé, il ne faudra pas s’en étonner. A quoi cela sert-il d’aller dans le cosmos si c’est pour nous éloigner du problème primordial : l’harmonie de l’esprit et de la matière ? »
Le lien :
http://www.nouvellescles.com/article.php3?id_article=666
Moi les lombrics dans mes vignes, qu’ils soient nombreux ou pas nombreux, rapides ou pas rapides, voraces ou pas voraces, partageurs ou pas partageurs, ils se sont toujours bouffé toute la terre au bout d’un certain temps, comme dirait Fernand Raynaud. Et quand ils ont tout bouffé, au bout de six mois, un an, deux ans… ils recommencent aussi sec!
@octobre : je vois bien le puits, mais la lueur…
Je n’ai longtemps connu de Tarkovski que ses films et ce n’est qu’après son passage à l’ouest avec ses 2 derniers que sa dimension mystique m’a sauté aux yeux. Étrange ! Avant, notamment avec Le miroir Solaris ou Stalker je lisais qu’il mettait en scène des affaires d’inconscient sans avoir eu accès à Freud.
Dans la même interview à laquelle vous faites référence, il dit aussi :
« Ce que je peux vous dire, c’est que mes rêves sont en deux catégories. Il y a les rêves prophétiques que je reçois du monde transcendant, de l’au-delà. Puis il y a les rêves quelconques qui viennent de mes contacts avec la réalité. Les rêves prophétiques me viennent au moment de l’endormissement. Lorsque mon âme se sépare du monde des plaines et monte vers les sommets des montagnes. »
Même une fois passé à l’ouest, il y est vraiment passé à l’ouest de la Traumdeutung.
Moi je ne comprends pas le point de vue de Tarkovsky, la matérialité est là depuis toujours et l’humain a passé son temps à faire avec. Il est orthodoxe, donc chrétien, l’incarnation c’est bien le thème du christianisme, donc la matérialité avec quoi il faut composer.
Quant à la transcendance, elle est inscrite dans la science même et ses postulats. L’appât du gain illimité me parait aussi être une forme transcendance, rien d’une matérialité ou d’un matérialisme réfléchit.
Ce n’est absolument pas la transcendance qui nous manquerait, bien au contraire, elle est permanente quoiqu’on en dise.
On s’imagine trop souvent manquer de quelque chose que l’on a en excès, mais on le voit pas.
Pitié pour les lombrics. Ma passion du jardinage et maintenant mon très sérieux intérêt pour le potager après avoir visité le merveilleux potager du Roi à Versailles que je recommande à tous de visiter quelle que soit la saison me fait affirmer que sans vers de terre, insectes, bactéries, protozoaires, champignons, etc… point de fertilité du sol. J’ai 2 composteurs et ils grouillent de milliers de vers qui transforment tous les déchets du jardin ++++, c’est un joli spectacle. Un remarquable petit bouquin de 124 pages écrit par Blaise Leclerc universitaire auteur d’une thèse sur la nutrition des plantes et jardinier bio vous dira tout sur les vers de terre = »Les jardiniers de l’ombre ». Ce bouquin est épuisé mais Terre vivante pourrait le rééditer. Le petit tas que laisse le vers de terre est l’or noir de la terre !
L’ode de l’Ange au lombric!
Jorion c’est pas juste le bon Samaritain de l’économie à visage humain! C’est aussi la Samaritaine, on trouve tout sur son blog!
à ANGE
La petite fille
Castorov marchait sur la route en se demandant : pourquoi la soupe, quand on y verse du sable, est-elle moins bonne ?
Il aperçoit alors, assise au bord du chemin, une petite fille qui tient un ver de terre et pleure à gros sanglots :
– Pourquoi pleures-tu, petite fille ?
– Je ne pleure pas, je chante.
– Mais pourquoi chantes-tu de cette façon ?
– Pour que le ver de terre soit moins triste, répond la petite fille.
Je m’appelle Natacha.
– Ah bon ?
– Oui, c’est comme ça, dit la petite fille. Salut !
Et enfourchant un vélo, elle est partie sur la route.
« Si petite, se dit Castorov, et pourtant elle sait déjà faire du vélo… »
Daniil Kharms
C’est très étonnant de voir Andrei Tarkovski cité ici. Comme quoi les choses avancent peu à peu.
Pour tenter de répondre partiellement à fnur, la transcendance vue par Tarkovski est phénoménologique : c’est une distanciation nécessaire de l’artiste face au monde, ainsi que celle du spectateur face au film, qui doit donc faire l’effort de parcourir un bout du chemin avec le cinéaste. En clair, pour Tarkovski, l’homme doit se regarder dans le miroir (élément de distanciation essentielle dans ses films) et également observer le monde longuement, tel qu’il est. Je ne pense pas qu’aujourd’hui les dirigeants des grandes banques (ou de toute autre grande entreprise) prennent ce temps et réfléchissent sur les conséquences morales et matérielles de leurs actions.
Tout se tient, tout est lié. 1/6 des revenus des fonds de pensions britanniques repose sur les dividendes versées par BP.
Conséquence, les retraités britanniques et leur gouvernement voient d’un mauvais oeil la volonté des américains d’appliquer une politique pollueur/payeur (chaque baril de pétrole répandu en mer=4300 dollars d’amendes).
Fonds de pension : des vessies, des lanternes et des fous furieux
D’après l’agence d’infos économiques Bloomberg, la Chine, la Norvège, Singapour et le Koweït ont déjà perdu plus de quatre milliards de dollars à cause du désastre écologique en Louisiane. Mais ils ne sont pas les seuls. Le désastre fait tache d’huile chez tous les actionnaires de fonds de pension qui misaient sur la redistribution généreuse de dividendes de la BP en oubliant que cela était possible grâce aux impasses faites sur la politique de sécurité environnementale pratiquées par le pétrolier britannique une fois qu’il avait décidé de « garantir » un sixième des revenus des retraités.
Et voilà que la City, mais aussi les retraités, le gouvernement mais aussi l’opposition travailliste, se mettent à blâmer le président américain qui, par sa politique « le pollueur sera le payeur », « s’attaque aux plus démunis, aux retraités, aux petits investisseurs » qui comptaient, pour arrondir leur retraite misérable voir inexistante, aux quelques sept milliards de livres de versement de dividendes du pétrolier. Le titre du Daily Telegraph (10/6/2010) résume la situation : « Barack Obama tient sa botte à la gorge des retraités britanniques ».
Bien entendu, le journal, fervent défenseur du libéralisme sauvage, s’arrête là.
On est hélas habitués à un monde ou le marché distribue les profits et fait payer par les Etats les pertes. (Quitte à les accuser juste après d’être des dépensiers frivoles). On est hélas habitués à subir ses analystes qui exigent, avec la cadence d’un métronome à grande vitesse, la privatisation des retraites, des entreprises stratégiques (énergie entre autres), qu’elles envoient ensuite aux tartares de la faillite (Californie, Grande Bretagne, etc.). On est hélas habitués à voir, et de plus en plus, des millions de retraités dépendant des résultats des financiers, résultats qui se font en déconnexion absolue avec le monde tel qu’il est. Financiers qui exigent en même temps (et le prennent en compte pour leurs « évaluations ») une modernisation des Etats aux frais du contribuable (routes, chemins de fer, aéroports, systèmes d’assurances, éducation, etc.) et, en même temps, leur paupérisation, voir leur extinction (baisse d’impôts, privatisations dans le domaine de la sécurité, de la poste, de la défense nationale, du contrôle des aéroports, etc.).
Le marché s’offusque qu’on lui demande des comptes, il se croit le seul à pouvoir évaluer (les autres et lui-même). Juge et partie, roitelet irresponsable, enfant gâté exigeant qu’on lui rachète chacun des jouets qu’il casse, en lorgnant parallèlement sur ceux de son voisin.
Pour revenir au désastre écologique qui, très logiquement dans ce système irrationnel, devient un désastre des pensions, nos retraités à qui on a vendu une pérennité de revenus grandissants, non seulement n’auront pas leurs dividendes mais ils sont techniquement solidaires de BP. En d’autres termes, ils assument aujourd’hui une baisse d’un tiers du capital de la compagnie, et demain, sans doute, ils paieront ses pertes. Ils seront aussi les dindons de la farce au cas d’une reprise par une autre compagnie pétrolière qui exigera, pour l’achat, une minimalisation des créances. Et si la faillite de milliers d’épargnants et de retraités n’est pas suffisante, l’Etat mettra la main à la poche.
En conséquence, les travailleurs anglais (mais pas seulement) se trouvent dans une situation surréaliste : ils s’obligent solidaires non pas des victimes du raz de marée pétrolier en Louisiane mais de ceux qui l’ont provoqué. En espérant de la sorte pouvoir manger demain. C’est pourtant mal barré : chaque baril déversé sur le golfe du Mexique coûte plus qu’une pension mensuelle dorée (4 000 euros). D’autant plus que BP est entrain de perdre beaucoup plus à la bourse (un tiers de sa valeur) que ce que lui coûtent effectivement les mesures anti-pollution engagés et le dédommagement des victimes. Jusqu’où ira la logique prédatrice de l’immédiat ?
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/fonds-de-pension-des-vessies-des-78304
@souvarine
malgré tout le respect que j’ai pour tous les peuples, les GB commencent à nous em… avec leur fonds de pension, si j’ai bien compris, c’est parce que le gouvernement britannique à remboursé les investisseurs britanniques qui avaient pensé faire un bonne affaire en plaçant leur argent avec des rendements mirifiques dans des banques Islandaises, que ce même gouvernement britannique à réclamé le remboursement de sa dette à l’Islande, accentuant la crise de ce pays.
pas très libéral tout ça…..
@hema
A mon sens, ce qui est surtout à blâmer, c’est ce système qui fait de travailleurs simplement désireux de s’assurer un retraite digne (après tout, ils n’ont pas choisi d’opter pour la retraite par capitalisation) des sortes d’alliés objectifs du pollueur BP. Leur intérêt bien compris serait en l’occurrence que BP ne paye aucune amende.
N’oublions pas que le système par capitalisation, c’est ce qu’on nous prépare à terme en France. Alors que ce système est de toute évidence plus couteux (il faut bien payer tous les intermédiaires soit 15 à 30 % du total contre environ 3% en France d’après Bernard Guerrien) et aléatoire, il est également totalement pernicieux, comme le montre cet exemple.
Quant à ce soit-disant modèle anglais que les libéraux nous ont tant vanté comme exemple à suivre (y compris, si j’ai bonne mémoire, la candidate de la ‘gauche’ aux dernières élections présidentielles), on est effectivement en train de constater de quoi il s’agit véritablement.
cordialement
[…] Original post by Paul Jorion […]
un peu moins drôle que la vidéo du café chez BP, mais on arrive aux même conclusions, le dérisoire des mesures de récupération et l’improvisation totale.
http://www.lepost.fr/article/2010/06/03/2097838_requiem-pour-le-golfe-du-mexique.html
cordialement à tous
Oui, bon, mais enfin :
Chacun de nous européen, consomme environ 7 litres par jour de pétrole (transport nourriture vètements chauffage etc etc) donc, nous sommes tous actionnaires de cette catastrophe.
Et puis en trainant nos basquettes sur le blog de Paul, nous consommons quelques KW d’électricité, ce qui nous donne une part de responsabilité dans la gestion du parc nucléaire et des joies à venir dans ce domaine très français.
=> Qui fait quoi pour sortir de ce guêpier ?
@ Thomas
« Dis donc, t’essaierais pas de nous faire porter le chapeau des fois ? Faut le dire tout de suite, hein. Il faut dire Monsieur Raoul vous avez buté Henri, vous avez buté les deux autres mecs ; vous avez peut être aussi buté le Mexicain, puis aussi l’archiduc d’Autriche »
Audiard
Merci pour cette video. A regarder et que cela n’arrive jamais plus.
PAD / Raoul
Mais non, mais non.
Juste que les goélans mazoutés, qu’ils soient bretons ou de la nouvelle Orléans, c’est dans le prix de notre belle espérance de vie et de notre petit confort à tous. Alors on ne peux pas tout prendre d’un coté, et se lamenter en disant plus jamais ça de l’autre.
Signé : Le gugusse de Montauban.
Honnêtement, les pélicans et les goélands, en face des onze types morts cramés sur la plateforme en plus des millions de morts des guerres du pétrole pour qu’on s’en gave à pas cher, je m’en tamponne un peu plus que doucettement le coquillard… À bon entendeur, je retourne cramer du gaz oil.
Vigneron
Chaque heure, nuit et jour, nous consommons un Amoco Cadiz (270 000 tonnes de brut)
Vous n’esperez pas quand même que cela se passe sans dégat. Par exemple, je suis persuadé que onze morts n’est qu’une fraction de la mortalité quotidienne dans cette industrie. (hors mises les guerres, bien entendu)
Ne noyez pas le poisson Thomas. Je dis juste qu’on fait plus de bruit pour des pélicans et une côte menacée que pour 11 morts scandaleuses en plus de millions d’autres pour le pétrole, et uniquement pour lui depuis 30ans.
Et ça me grattouille la susceptibilité… Les guerres du pétrole me parlent plus crument du capitalisme et de ses horreurs que des mangroves mazoutées et des actionnaires ou retraités désespérés par le titre BP…
Ma terre, je la vois pas verte ou noire ou bleue, mais ROUGE SANG!
N’essayez pas de porter tout cela seul, vous ne tiendrez pas le coup.
@Benoit Debray:
* « Forage, contrôle du trou, descente de tubage, cimentation ».
Qu’est-ce qui est cimenté ? L’extérieur du tube pour le solidariser avec le trou foré ? Si oui, de combien de parties longitudinales une longueur de « tube » se compose-t-elle ?…
@Betov
Pour restaurer l’étanchéité, rompue par le forage, entre des couches différentes on couvre ces couches par des tubes en acier qui sont vissés les uns aux autres puis cimentés in situ par l’extérieur (espace annulaire entre l’extérieur des tubes et les terrains). On poursuit ensuite si besoin le forage en utilisant un diamètre plus petit et en passant les tiges de forage dans le tube cimenté ( le « casing », cuvelage en Français). Le puits final est donc composé de différents tronçons concentriques dont le nombre dépend des différents régimes de pression correspondants aux différents ensembles de terrains traversés par le forage (en général de 3 à 5).
Merci.
» Les événements étant concomitants, je reviens sur l’intérêt que je trouve au blog de Paul Jorion (c’est à dire lui-même et les commentateurs de son blogs) pour solliciter l’intelligence et la capacité d’échange de chacun pour explorer collectivement les périodes de crise et tenter de trouver des solutions. C’est cette démarche que je trouve extraordinaire qui m’a poussé à écrire cette modeste contribution à cet appel à compétences. »
Tout-à-fait cela commence à faire pas mal de désastres qui se produisent un peu partout en série depuis quelques temps déjà, comme si étrangement d’autres signes de plus nous étaient envoyés afin de mieux nous préparer à l’inévitable fragilité endémique du système mis en place.
Merci à vous pour votre modeste contribution à ce sujet, mais personnellement ma démarche serait plutôt celle de prévenir le plus gens de possibles à l’éventualité possible ……….
L’espace change, l’univers se dilate, et la seule chose qui ne passe pas, c’est ce qui passe sans cesse, le temps. [Jean d’Ormesson]
Dans tout l’univers de la civilisation industrielle, la domination de l’homme sur l’homme croît en étendue et en efficacité. [Herbert Marcuse]
Il est pour moi, physicien, absurde de penser que l’univers se soit fait par « hasard ».[Alfred Kastler]
On avale à pleine gorgée le mensonge (médiatique) qui nous flatte, et l’on boit goutte à goutte ( et de temps en temps ) une vérité qui nous est amère. [Denis Diderot]
Si l’éclat des étoiles doublait, l’univers serait à jamais ténébreux. [Johann Wolfgang von Goethe]
Que sert à l’homme de gagner le monde si la terre ne le protège même plus des rayons du soleil ?
Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il n’a pas de culotte pour passer l’hiver ? [Proverbe]
Au commencement l’univers fut créé. Ce qui mit en colère beaucoup de gens et fut considéré comme étant une mauvaise idée. [Douglas Adams]
Le jour où les savants découvriront l’emplacement exact du centre de l’univers, c’est fou le nombre de gens ( du commerce mondial ) qui vont être déçus que ce ne soit pas eux. [Anonyme]
L’univers m’embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger.[Voltaire]
D’autant plus forte est l’ivresse ( et la sélection ) plus amer est le vin. [Gabriele D’Annunzio]
Nous sommes des univers passagers dans l’univers qui s’éternise. [Régis Jauffret]
Plus l’univers se standardise, plus la singularité m’intéresse. [Claude Sautet]
Au champ de l’univers, tu cueilleras ce que tu sèmes. [Proverbe persan]
Souvenez-vous que chacun vit dans son univers. [Olivier Lockert]
C’est après les brûlures que les plaies suintent. [Olivier Carré]
Une campagne de boycott existe contre BP, dont les médias ne parlent pas. La page Facebook, supprimée puis rétablie, me semble pourtant bien vide…
Sexe, mensonges et pollution pétrolière (HUFFINGTON POST), traduction d’un article de Robert Kennedy Junior :
http://www.legrandsoir.info/Sexe-mensonges-et-pollution-petroliere-HUFFINGTON-POST.html
Extrait : « L’absence de régulateur acoustique – un interrupteur automatique commandé à distance qui aurait pu fermer le tuyau crevé de la BP à sa source (…) L’interrupteur acoustique coûte environ $ 500,000. Les couts estimés du déversement d’hydrocarbures sur la Côte du Golfe sont maintenant au niveau de $ 14 milliards aux frais des collectivités des Etats du golfe. La loi sur l’énergie de Bush de 2005 a officiellement fait disparaitre l’obligation d’installer des interrupteurs acoustiques en expliquant que les techniques existantes utilisées sont « sûres. «
http://www.philo5.com/Penser%20par%20soi-meme/QuestionnaireBernardPivot.htm
1. Votre mot préféré?
2. Le mot que vous détestez?
3. Votre drogue favorite?
4. Le son, le bruit que vous aimez?
5. Le son, le bruit que vous détestez?
6. Votre juron, gros mot ou blasphème favori?
7. Homme ou femme pour illustrer un nouveau billet de banque?
8. Le métier que vous n’auriez pas aimé faire?
9. La plante, l’arbre ou l’animal dans lequel vous aimeriez être réincarné?
10. Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort, l’entendre vous dire?
============================
Mot préféré : coquine
Mot détesté : croissance
Drogue favorite : jeux video
Son que vous aimez : pluie
Homme pour illustrer un nouveau biller de banque : P. Jorion
Métiers que vous n’auriez pas aimer faire : tous
Réincarnation : mouche (du coche)
10 : (aucune idée, je sèche)
Le billet avec P jorion serait génial. Je vois ça d’ici..
pour le 10 : Dieu est un autre
Ce que je n’aimerais pas qu’il me dise : que mon arrivée au paradis est une erreur que saint Pierre va s’empresser de corriger…
» 4. Le son, le bruit que vous aimez? »
Vous aussi vous aimez la pluie, c’est beau la pluie ça fait pousser les champignons et les fleurs en plus quand il pleut à verse et à grandes eaux je ne me soucie plus guère de la mauvaise ivraie.
Les petites pluies sont longues, les tempêtes soudaines sont courtes. [William Shakespeare]
Si les bars à Londres avaient des terrasses comme à Paris, on y boirait des verres de pluie.
[Somerset Maugham]
Il y a des pluies de printemps délicieuses où le ciel a l’air de pleurer de joie. [Paul-Jean Toulet]
Les vacances datent de la plus haute antiquité. Elles se composent régulièrement de pluies fines coupées d’orages plus importants. [Alexandre Vialatte]
Pourquoi produire toujours plus vite si c’est pour causer davantage de dégats des eaux supplémentaires ça n’a pas de sens.
Chantons et dansons sous la pluie. Tant qu’elle n’est pas radioactive … [Guy Bedos]
Si le sourd n’a pas entendu le tonnerre, il verra bien la pluie. [Proverbe malinké]
Les nuages ne disparaissent pas, ils se transforment en forte pluie. [Bouddha]
Le secours étranger arrive quand la pluie est passée. [Proverbe rwanda]
La femme que j’aime, la pluie ne tombe pas sur elle. [Louis Chedid]
En fuyant la pluie, on rencontre la grêle. [Proverbe turc]
« 5. Le son, le bruit que vous détestez? »
………………
« 6. Votre juron, gros mot ou blasphème favori? »
Ciel l’orage approche c’est encore à cause du Ciel si d’autres en rendent l’Ame de frayeur.
C’est beau le commerce mondial, comme ça on ne pense plus guère le progrès des êtres autrement, c’est la sécurité, c’est comme cette grande marée noire de plus, c’est la croissance.
A tribute to Louisiana. Creedence et John Fogerty à Woodstock; « Born on the Bayou »
Voilà monsieur Jorion qui sera de vos compétences techniques :
« C’est Jon Swaine et Robert Winnett, pour le Telegraph, qui balancent le samedi 5 juin l’incroyable info : Tony Hayward, l’homme en première ligne depuis le début de la catastrophe, monsieur « ne vous inquiétez pas on maîtrise tout chez BP » , le PDG de la firme en personne, a cédé pour 1,4 millions de livres sterlings (1 955 000 euros) d’actions de sa firme à peine quelques semaines, le 17 mars dernier exactement avant la catastrophe. »
Warren Buffet, lui rachetait la firme qui produit le fameux dispersant toxique choisi au début de la crise par BP plutôt que l’autre, non toxique…..
http://www.telegraph.co.uk/finance/newsbysector/energy/oilandgas/7804922/BP-chief-Tony-Hayward-sold-shares-weeks-before-oil-spill.html
« L’ancien administrateur de la CitiBank de 2000 à 2003 aurait-il gardé un goût prononcé pour la sauvegarde de son patrimoine en actions ? La caisse noire de CitiBank, faite sur le dos des dépositaires lui a-t-il donné des idées ? Les banquiers et les pétroliers se ressemblent, sur au moins trois points, en tout cas, note le Hufftington Post !!! »
http://www.huffingtonpost.com/robert-kuttner/bp-and-the-bankers_b_595381.html
Ce désastre appelle, comme la crise, à mettre fin au capitalisme. C’est l’objectif stratégique.
Mais parallèlement, le moindre geste est utile. La somme de ces gestes peut éviter un emballement des désastres écologiques.
Des astuces pour consommer moins de pétrole
http://energie-climat.greenpeace.fr/des-astuces-pour-consommer-moins-de-petrole
» Ce désastre appelle, comme la crise, à mettre fin au capitalisme. »
A un moment donné, le systeme capitaliste est obligé de se tirer lui même une balle dans le pied, parce qu’il est obligé de vendre ses produits à ceux la même qu’il contraint à vivre dans la précarité. Et ça, cette crise nous donne la preuve que ça ne fonctionne pas et que ça ne fonctionnera jamais.
Pardon, mais c’est ridicule.
Nous allons tout, TOUT bruler, et très vite.
Ce qui n’est pas brulé ici, est brulé là. La demande énergétique globale augmente, point.
La seule façon de consommer moins de pétrole, c’est que l’effondrement du système économique soit si violent et global que ses dégats annéantissent l’ensemble de la société industrielle rapidement. C’est peu probale.
Bien plus probable est une baisse progressive de consommation du pétrole, de l’énergie disponible par habitant, et délitement économique progressif, suivant d’assez près la courbe de production des énergies conventionnelles…..
Mettre fin au capitalisme, oui, mais de quelle manière ? et ensuite ?
@ Marlowe
Nous sommes pas mal à partager la préocupation ci-dessus de Marlowe. La question est récurrente:
mais comment mettre fin au capitalisme ?
Autrement dit, il ne va pas s’effondrer tout seul. Pour une raison simple: il est la base d’une richesse et d’un pouvoir dont aucune classe domininante n’a jamais autant bénéficié. Et aucune n’a jamais dit:
« – c’est vrai, le développement des forces productives rend ma fonction inutile, à vrai dire parasite, « has been », « obsolete »… »
C’est pour cela qu’aucun changement de base de la société n’a jamais eu lieu sans résistance violente de la dite classe.
D’où la nécessité d’un regroupement et d’une stratégie de confrontation, dite révolutionnaire.
Mais ce blog ne vise pas à répondre à la question stratégique, en tout cas de façon précise. Il n’est pas directement politique. Il vise à affronter la réalité avec lucidité, pas la classe dirigeante.
L’examen le plus objectif possible de l’ampleur et de la nature de la crise conduit des milliers de gens chaque jour à se convaincre qu’il faut en finir, avant qu’il ne soit trop tard, avec le capitalisme. Ce blog, no1 des blogs économiques francophones, participe à cet éveil.
C’est déjà un apport considérable à l’humanité. Merci à tous!
pour complémentLa presse internationale découvre que le delta du Niger est abondamment plus pollué que le golfe du Mexique, Jean-Paul Baquiast – 19/06/2010 sur blog « automates intelligents »
« Il fallait la pollution au large des côtes américaines, et tout le mouvement d’opinion qui l’accompagne, pour que la presse internationale (en fait quelques rares journaux) redécouvre que ce phénomène est devenu depuis presque 50 ans endémique dans le delta du Niger (Nigeria). Il met en cause des quantités de pétrole bien supérieures, réparties dans des zones humides tout aussi sensibles, et avec des dégâts écologiques bien plus grands. La seule différence est que la population locale y est par milliers de personnes engluée et que nul ne s’en préoccupe.
D’après les estimations actuelles, la quantité de brut répandu et qui continue à se répandre dans le delta équivaut à un Exxon Valdez chaque année. Il y a quelques mois, un pipe appartenant à la Royal Dutch Shell s’est rompu et n’a été réparé qu’après deux mois. Il en fut de même d’un puits off shore appartenant à Exxon Mobil. Mais plus généralement les conduites et les équipements rouillés fuient à qui mieux mieux, sans que les compagnies n’engagent les dépenses nécessaires pour les réparer.
Elles se donnent l’excuse d’un terrorisme latent, mené par divers mouvements armés d’opposition. Mais lorsque ceux-ci deviennent dangereux pour les bénéfices des compagnies, ils sont repoussés. Quand leurs seules victimes sont les populations, ils ne gênent plus personne.
Les populations elles-mêmes n’ont aucun moyen de quitter les zones détruites par le pétrole. Les pécheurs continuent tant bien que mal à y pêcher, les femmes et enfants à patauger dans les nappes… quand les femmes ne sont pas violées par les gardes armés des compagnies.
La zone fournit 10% des importations de brut américaines. Il ne faut donc pas espérer que Barack Obama partira en guerre contre les compagnies exploitant le pétrole nigérien comme il l’a fait aux Etats-Unis. Les associations environnementalistes, faiblement soutenues par les Nations-Unies, peuvent bien tenter d’alerter l’opinion, rien ne se passe et rien dans l’avenir ne se passera. Le pétrole et les lobbies politico-industriels pétroliers représentent un cancer qui pourrit tout, à commencer par les Etats et populations qui ont le malheur de détenir des gisements.
(source New York Times)
:
Le problème écologique n’est pas BP, pas plus que la crise serait JP Morgan, Madoff ou autre.
Le problème n’est pas non plus le capital pétrolier, ou financier, ou pharmaceutique. C’est la même logique, au service des mêmes maitres du monde, de la même dictature du capital.
Regardons donc déjà au delà de BP
Tout pour l’or noir, y compris la planète, KLARE Michael
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article17689
J’ai vu moi-même la lumière des torches embraser l’horizon la nuit depuis Malabo (Guinée Equatoriale). Sans doute à 1000 km ou plus de distance. On ressent alors une fois de plus que le capitalisme et le productivisme, basta!
Déjà signalé il y a un moment, mais voilà qui complète l’info sur le Nigéria.
On brûle plus de gaz dans les torchères du Nigéria que partout ailleurs dans le monde
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article17957
Devendra Banhart – Dogs They Make Up The Dark
http://www.youtube.com/watch?v=ixU2eSuKic0
Dogs they make up the dark surrounding / Mountains, they move towards the sea
Lie there, shine from your wound is blinding / Mountains still move towards the sea
En dehors des blogs spécialisés type « The Oil Drum », je conseillerais le blog d’un grand fouineur
qui suit Macondo et BP de près: http://www.washingtonsblog.com/
Et puis il y a l’excelent energybulletin (lié au site Post Carbon Institute)
http://www.energybulletin.net/
Et plus récemment, le très bon site français
http://petrole.blog.lemonde.fr/
[…] This post was mentioned on Twitter by olivier f, Denis Fruneau. Denis Fruneau said: #BlogPaulJorion Golfe du Mexique – Forage en Offshore Profond, par Benoit Debray: Billet invité. J’aime fréquenter… http://bit.ly/aXxdN2 […]
Un jour viendra ou ça ne sera plus du tout la retraite, la politique, l’économie, le commerce, l’argent, le travail, l’emploi, la croissance, le capitalisme, le socialisme, la coiffure, la bureaucratie et tout ce que nous avons si souvent l’habitude d’entendre qui préoccupera le plus les êtres en société.
L’homme n’a bien évidemment pas encore tout vu de l’histoire ça crève les yeux …
Jérémie,
je préfère de beaucoup les sentences (réflexions) de votre cru, et celle-ci particulièrement, qui indique clairement que seul un changement de paradigme libèrera pour l’humanité une voie nouvelle.
Elles sont finalement beaucoup plus pertinentes que toutes les belles citations que vous reproduisez.
La situation actuelle est tout à fait inédite. Jamais l’humanité n’a eu comme aujourd’hui à affronter ses propres contradictions avec à la clé la poursuite de son aventure ou sa disparition pure et simple.
Il faut vraiment être confrontés aux problèmes actuels –ce qui implique notamment de s’y pencher sérieusement, pour être en mesure de les dépasser. C’est presque un truisme que de le dire, mais peut-être n’y prêtons-nous pas toute l’attention qui serait nécessaire.
Bien entendu les savoirs, connaissances léguées par les générations antérieures sont précieux, et d’aucuns, faute d’y penser une seconde se condamnent à répéter les grossières erreurs du passé.
Le problème est plus grand. La résolution, le dépassement des contradictions actuelles, qui nous apparaissent insolubles, et nous poussent au pessimisme, implique que l’humanité accomplisse un saut hors des limites de son cadre mental actuel. C’est finalement la seule certitude que nous puissions avoir. Le fameux « je sais que je ne sais pas » socratique, pour le coup tout à fait adapté à la circonstance.
Ce que vous semblez dire c’est que finalement nous devrions nous armer de cette certitude là pour avancer plutôt que de ressasser, nous focaliser, sans cesse nos limites, notre impuissance. La crise se charge bien toute seule de nous montrer tous les jours de façon toujours plus évidente les limites, sociales, politiques, économiques, financières, écologiques, que nous avons franchies. Ces limites physiques, bien visibles, objectives, c’est nous-mêmes qui les avons créées après avoir poussé à bout un modèle de civilisation qui se trouva autrefois en germe dans l’esprit des humains.
Il est donc temps de franchir, de nous affranchir de ces limites en mobilisant toutes les ressources affectives, conceptuelles, créatives, de nos esprits, seule façon d’entretenir un nouveau rapport au réel.
Ce réel que nous n’avons pas fini d’explorer.
Peut-être l’humanité devrait-elle accomplir quelque chose de l’ordre d’une analyse, faire au niveau collectif ce qui fut fait au niveau des individus dans le registre de la psychanalyse. Je raisonne ici de façon purement analogique, sans présupposer ce que devrait et sera cette « analyse ». Seul l’avenir nous le dira.
@Pierre-Yves D.
j’apprécie beaucoup votre commentaire auquel je souscris totalement. Nous ne prêtons pas toute l’attention qui serait nécessaire au monde qui nous entoure.
@ Pierre-Yves D
» je préfère de beaucoup les sentences (réflexions) de votre cru, et celle-ci particulièrement, qui indique clairement que seul un changement de paradigme libèrera pour l’humanité une voie nouvelle. »
Merci Pierre-Yves, malheureusement même les sentances que je pourrais pondre avec le label rouge ou pas de certains voire même dans mes meilleurs jours de pondaison comme les poules et au plein air ne suffiront pas à libérer l’humanité du grand conditionnement mental et machinal à laquelle elle se trouve.
Ca dépasse de loin mes modestes compétences spirituelles je suis un trop grand pêcheur de moules, j’ai déjà beaucoup de mal à me changer moi-même dans mes repas.
« Elles sont finalement beaucoup plus pertinentes que toutes les belles citations que vous reproduisez. »
Peut-être certains jours mais pas tous les jours, je ne suis pas non plus le plus grand prophète à la dent dure de l’histoire, c’est fou ce qui a déjà été écrit et cité par des hommes depuis la nuit des temps.
» La situation actuelle est tout à fait inédite. Jamais l’humanité n’a eu comme aujourd’hui à affronter ses propres contradictions avec à la clé la poursuite de son aventure ou sa disparition pure et simple. »
Oui je vous le fais pas dire mon cher Monsieur.
C’est possible!
Le projet ITT: laisser le pétrole en terre ou le chemin vers un autre modèle de développement
http://www.alencontre.org/autres/EquateurPetrole09_09.html
Je n’y crois pas, désolé.
Il faudrait que mandat après mandat, les présidents équatoriens renoncent à une manne financière : C’est une illusion, belle, mais passagère.
Rien n’est joué à jamais. Question de rapport de force. Mais en Equateur, ils y croient car ils s’en donnent les moyens. Depuis le début du siècle, l’impérialisme a essuyé défaite sur défaite face au peuple equatorien, chassant par la force plusieurs présidents.
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article12240
Thomas dit 🙁 le 17 juillet 2010 à 17:01)
« Nous allons tout, TOUT bruler, et très vite.
Ce qui n’est pas brulé ici, est brulé là. La demande énergétique globale augmente, point.
La seule façon de consommer moins de pétrole, c’est que l’effondrement du système économique soit si violent et global que ses dégats annéantissent l’ensemble de la société industrielle rapidement. C’est peu probale.
Bien plus probable est une baisse progressive de consommation du pétrole, de l’énergie disponible par habitant, et délitement économique progressif, suivant d’assez près la courbe de production des énergies conventionnelles….. »
Oui, meme si les valeurs des donnees ont change, sans prejuges il serait temps d etudier a nouveau les scenarii du « rapport du Club de Rome » et de ses mises a jour. Dans ses grandes lignes il ne me semble pas qu il ait perdu de son actualite, quoi qu en disent ses detracteurs (sans jamais d ailleurs fournir d arguments autres que d autorite).
http://securitytechnologyjournal.com/DeepHorizon.pdf
Avec des réserves.
vu que sur lenet c’est de plus en plus « n’importe quoi » et de préférence plus c’est parano et basé sur du « j’ai lu » plus c’est pris pour argent comptant et demultiplié.