Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Puisque je ne me trompe que rarement jusqu’ici dans mes prévisions (quand je me trompe, c’est parce que mes cris d’alarme rencontrent un écho et je ne me plains donc pas), en voici une autre : les tentatives de régulation de la finance qui ont débuté en 2007-2008 n’aboutiront à rien. À rien du tout.
Si vous lisez ce qui s’écrit à propos des négociations qui ont lieu en ce moment aux États-Unis pour réconcilier les versions Congrès et Sénat du financial overhaul, le Grand Plan Qui Fait Trembler Les Banquiers, vous verrez que pour obtenir les quelques voix républicaines nécessaires aux votes, on retire jour après jour le peu qui restait. Ou bien si vous vous intéressez à celles qui ont lieu en ce moment à Bâle à propos d’une augmentation des réserves en capital que doivent constituer les banques, vous verrez que chaque pays est enthousiaste à l’idée d’imposer des conditions plus lourdes à celles de ses voisins mais très réservé quant à tout changement qui toucherait les siennes propres, et que l’application de nouvelles règles ne devrait de toute manière pas intervenir avant cinq ou dix ans d’ici « pour ne pas handicaper la reprise en freinant l’allocation de crédit » – je vous jure que je n’invente rien.
« Mais pourquoi, me direz-vous, cet argument de la régulation comme obstacle à la reprise est-il même pris au sérieux ? » Parce qu’on sait que tout coût supplémentaire pour le secteur bancaire sera transmis aux clients des banques. « Et le retour des bonus mirobolants, et la reprise des embauches dans les salles de marché se livrant pour 80 % de leur activité à de la spéculation pure ? » Ça n’a aucun rapport. Ça n’a aucun rapport parce qu’on ne touchera ni aux revenus des dirigeants, ni aux dividendes des investisseurs. « Pourquoi ? » Parce qu’on vous le dit. Parce que c’est comme ça. Parce que si des individus complètement discrédités du fait de leur incapacité à voir venir la crise, et ensuite pour n’avoir absolument pas su quoi faire pour en sortir, ont le pouvoir que l’on constate d’empêcher toute modification de la réglementation de leur secteur (sauf celle qui les arrange parce qu’elle le modernise), alors, je vous le demande, pourquoi voudriez-vous qu’ils n’aient pas aussi le pouvoir de maintenir leurs revenus au même niveau qu’avant, voire même à les augmenter encore, et que tout nouveau frais soit automatiquement passé au client sans autre forme de procès ?
Rassurez-vous, cela ne durera qu’un temps, Dieu qui a dit un jour : « J’exterminerai de dessus la terre les hommes que j’ai créés, des hommes jusqu’au bétail, jusqu’aux reptiles et même jusqu’aux oiseaux du ciel, car je me repens de les avoir faits » (Genèse, 6, 7), consulte en ce moment son calendrier. Les banques sont tombées. Elles ont attiré dans le gouffre avec elles, les États. Les États sont raccrochés par un fil à leurs banques centrales. Lesquelles n’ont plus d’autre ressource que la planche à billet (on évoque ce matin, pour la Fed, un nouveau tirage de 5.000 milliards de dollars – après les 2.500 milliards émis sans contrepartie de richesse depuis mars 2009). Les banques centrales ne tombent pas : elles font comme les autres dans ce domaine, elles se discréditent, et elles le font en engendrant l’hyperinflation et la misère qui se déverse sur le monde.
Et ensuite ? Euh… il reste le Fonds Monétaire International qui tirera tout le monde d’affaire. Non, soyons sérieux, après, il ne reste qu’une chose – mais on peut déjà s’y préparer : passer, comme le dit Kant, du désespoir résigné au désespoir indigné.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
268 réponses à “Les deux formes du désespoir”
[…] This post was mentioned on Twitter by Woodi, Denis Fruneau. Denis Fruneau said: #BlogPaulJorion Les deux formes du désespoir: Ce texte est un « article presslib’ » (*) Puisque je ne me trompe q… http://bit.ly/aaGtIa […]
Ce qui me chagrine est que le passé ne nous fourni aucune clef, aucun mythe et finalement rien qui permette de penser le présent… Job, la mélancolie (Durer, pentaèdre), etc; Marx, un cimetière de théories, aucune n’est définitive.
Un peu comme un analysé en manque d’interprétation.
Tirer la corde de l’arc vers le passé pour viser le futur. Mais chez Zénon, La flèche n’atteint jamais le but.
Il faut peut-être considérer une crise du capital intellectuel aussi, qui « fond », avec les neurones. En psychanalyse il est très mal vu de plaquer une théorie sur un sujet, c’est une aliénation là aussi, eh bien nous devons faire le deuil peut-être de la compréhension ultime de ce qui arrive.
Le présent ne se ramène pas à du connu. Le nouveau monde doit s’inventer aussi dans l’esprit, ce qui suppose un lâché prise.
Nous nous concevons comme continuation et résumé, comme ultime spirale dialectique de l’incarnation de la Raison hégélienne dans l’histoire, comme justification et récupération, la « Aufhebung » du passé, dans une trajectoire téléologique vers un avenir meilleur mais toujours à venir…
Ce genre de crypto-mythe existe comme le crypto alcoolisme, et les AAA = alcoliques anonymes d’agences de cotations.
Que faire sans le sens, sans repères, sans certitudes, en devant se passer du « trésor du signifiant », de tout ce qui est dépassé, de tout ce qui a pris un sacré coup de vieux ! Moise a du tout laisser derrière lui …
Le passé, dans le passé il n’existe aucune parole et aucune pensée qui a été pensée pour nous ici et maintenant c’est ça qu’il faut voir. Ils ne s’attendaient pas à ce qui arrive et ne nous ont rien légué. Aucun shéma, aucun sagesse ne nous prescrit ce qu’il faut faire. En ce sens le monde n’a jamais été aussi ouvert, et aussi béant, c’est un gigantesque trou vers le futur, comme une éclipse; La peur vient du passé qui ne fait plus sens et auquel on essaie de se raccrocher… Le plus difficile est de dire au revoir à 20 s de civilisation occidentale, qu’il faut dépasser et lâcher; C’est ça, lorsqu’on change de monde, le plus difficile est de lâcher l’ancien. Même Zarathoustra ne l’a pas fait, et même Nietzsche ?; Mais Liszt…? après une lecture de Dante.
La révolution française a eu comme ressorts populaires l’indignation devant les privilèges des aristocrates et la recherche de l’égalité. Aujourd’hui, comme en 1789, le peuple n’a plus aucun lien avec ses élites et les voue aux gémonies.
( suite)
…aristos, financiers, à la lanterne. Mon intuition est que nous marchons lentement vers une explosion sociale qui risque d’être violente, comme le furent les années 1789/1794…
Le passé peut servir à éclairer le futur…
Nietzsche avait le don du cursif » Les pensées qui mènent le monde arrivent sur des pattes de colombe. » ce qui ne veut pas dire que l’inattendu sauvera quoique ce soit, puisqu’il est reconnu comme tel par après… une source d’attention, de questions, de vigilance.
En vrac, de Kostas Axelos, que j’ai eu la chance d’avoir trop brièvement pour prof: le jeu du monde
http://www.dailymotion.com/video/x9tkkg_le-jeu-du-monde_webcam
les philosoph(i)es clandesti-né(e)s:
http://www.dailymotion.com/video/x9t3d3_les-philosophies-clandestinees_webcam
et puis sur ce qu’il en est de nos motivations, pulsions, et la façon dont elles se transforment selon le qui le le quoi de la rencontre (et l’illusion ou la paresse qu’il y a à croire ou devoir se connaître soi-même)
LES HERBES FOLLES d’Alain Resnais:
http://www.youtube.com/watch?v=QLxen_jr32c
« L’espoir est la forme NORMALE du délire. »
Cioran, ébauches de vertige.
reflexions :
1) Mr jorion lit St Just – Mr sarkozy cite St Just : OK j’ai compris , ils se sont vus a Compiegne
2) Mr jorion est desespere car il ne lis que la bible , Le bouddhisme apporte des solutions
3) En tant que breton , plus il y a du vent , plus je me sens bien
4) l’eglise catholique punit fermement l’ordination des femmes , le bouddha disait qu’autoriser des nonnes diminuerait de 500 ans l’histoire du bouddhisme , je ne comprends pas pourquoi vous laissez les femmes s’exprimer sur ce blog.
5) on ne parle jamais du role des troupes bretonnes au champs catalauniques , pourquoi ????
6) c’est la cavalerie bretonne qui a ecrasé les anglais a la bataille de castillon : 17 juillet 1453
7) Kerviel est en fait un agent secret breton
8) je suis desespere de la mediocrite du site http://www.france.fr , quelle vulgarite , la poesie seule peut nous sauver.
Un peu de cohérence ,çà fait pas de mal…
Oui. Plus il y a de vent, plus on sait que la terre de l’océan est comme nous, toujours présente.
Pour le reste de vos réflexions, il faudrait que vous veniez prendre le vent sur une mer houleuse, juste histoire d’oxygéner la pensée.
http://www.amazon.fr/gp/product/images/2080812882/ref=dp_image_0?ie=UTF8&n=301061&s=books
Pour Thom la Prédiction serait de l’ordre du quantitatif. l’Explication de l’ordre du qualitatif.
Ce qu’il y d’interessant dans la crise actuelle c’est qu’elle manifeste une crise non du capitalisme mais de la compréhension économique qui avait cru démontrer que le monde auparavant hostile était enfin pacifié.Ce qui est en crise est une crise de l’explication économique du monde c’est à dire la réduction de l’homme à des besoins alimentaires d’où découleraient des besoins culturels pour digérer en paix – base des utilitarismes libéraux et marxistes….surtout marxistes.
C’est parce qu’ils ont tous voulu ranger Malthus dans un placard, ne s’autorisant plus du même coup, cette réflexion économique.
L’homme réduit à des besoins alimentaires par Marx ! Encore un qui n’a rien lu…Source please…
Rien lu?…sources l’idéologie allemande; Vous connaissez?…
« Avec les Allemands dénués de toute présupposition, force nous est de débuter par la constatation de la présupposition première de toute existence humaine, partant de toute histoire, à savoir que les hommes doivent être à même de vivre pour pouvoir «faire l’histoire» 1. Mais pour vivre, il faut avant tout boire, manger, se loger, s’habiller et quelques autres choses encore . Le premier fait historique est donc la production des moyens permettant de satisfaire ces besoins, la production de la vie matérielle elle-même, et c’est même là un fait historique, une condition fondamentale de toute histoire que l’on doit, aujourd’hui encore comme il y a des milliers d’années, remplir jour par jour, heure par heure, simplement pour maintenir les hommes en vie. »
Un peu plus loin Marx ajoute même comme troisième besoin celui de se reproduire…de baiser donc et celui-ci donne … la famille…Beau programme.
Vous remarquerez le « avant tout ». Ces phrases ne veulent pourtant malgré leur onction matérialiste strictement rien dire au point de vue humain ou voudrait se placer Marx car les animaux eux aussi doivent avant toute chose manger, boire et copuler etc…ce qui fait la spécificité des hommes c’est que ses besoins sont des prétextes à communiquer et qu’il dépend donc essentiellement de la communication avec ses semblables.
Mais Marx a raison d’un autre point de vue c’est que cette société capitaliste nous a rendu si misérables que notre existence ne se différencie pas essentiellement pour la plupart d’entre nous de celle des animaux…du moins c’est cette existence que l’on nous présente comme le résultat merveilleux de notre sortie de la sauvagerie
à kabouli
Lu… mais à l’envers, comme il est usuel avec ceux qui se contentent de citations de Marx.
Dans l’Idéologie allemande, Marx part en guerre contre les idéalistes allemands qui se nourrissent d’Idées platoniciennes et de concepts, il leur rappelle « qu’avant tout » il faut manger… pour vivre et pouvoir philosopher. Que la preuve du bifteck, c’est qu’on le mange ! Ce qui reste, en gros !, vrai aujourd’hui.
Marx est un matérialiste qui n’est pas vulgaire : il est de ceux qui considéraient que les humains sont des êtres de désirs avant d’être des êtres de besoins et qu’on ne pouvait à aucun moment réduire les « besoins vitaux » aux besoins matériels, même si les besoins matériels ne pouvaient pas être négligés…
Car Marx était aussi un philosophe dialectique. Ce qui vous a manifestement échappé, à vous comme à bien d’autres commentateurs de ce blog, malheureusement.
@kabouli
Votre source ne montre pas que Marx (les « marxistes » c’est une autre histoire) « réduit l’homme à des besoins alimentaires », mais que manger, se loger, s’habiller, etc. est une prédisposition nécessaire à l’existence humaine. Autrement dit, il s’agit de conditions nécessaires et non pas de finalités. Ces conditions sont aussi nécessaires à ce que vous considérer comme l’essentiel : communiquer. Un autre matérialiste disait, avant Marx : « L’homme n’est pas comme un empire dans un empire ».
Pour nuancer avec les animaux, on peut simplement remarquer qu’ils ne s’habillent pas et que s’ils logent c’est dans des niches écologiques et sans l’intermédiaire de la dynamique historique qui socialise et individualise.
« L’idéologie allemande » visait précisément ces congénères de Marx qui ne considéraient pas ces besoins et parlaient de l’homme comme on parlerait d’un ange. D’un autre côté, considérer quelque chose comme préalable et comme une nécessité quotidienne incontournable, à la manière du besoin chez Marx, cela ne signifie ne considérer que cela.
La dialectique que l’histoire entretient avec la nature n’implique pas une négation qui se confonderait soit avec une annulation, soit avec une préservation exclusive des conditions naturelles de la nécessité. Elle consiste, non pas en une dépassement définitif, mais en un dépassement tendanciel et continu, quoique très oscillant, de cette aliénation animale fondamentale mais, négativement, fondatrice de la libération humaine dont l’histoire est l’enjeu et dont le cyborg n’est pas le but, pas plus que le post-moderne communicant n’en est l’accomplissement.
Il est symptomatique que quand vous citez Marx ses admirateurs ne le reconnaissent pas car il en est de lui comme de Freud ou même de jésus l’on se réfère plus à ce que ses épigones ont dit de lui qu’à ce qu’il a réllement proféré. Défigurées depuis cent cinquante ans sous les commentaires – j’aimerais bien savoir jean nîmes à mon tour ou Marx parle de l’homme comme d’un homme de « désirs »?.., Ses propres paroles apparaissent celles d’un autre comme cet extrait que je cite – comme on m’y invite – de l’idéologie allemande pourtant très clair puisque cette phrase constitue le postulat de l’économie politique dont Marx veut faire une sciences.
Marx évidemment reprochait aux philosophes allemands leur spitualisme mais c’était au nom de la philosophie utilitariste qui venait de triompher en Angleterre et qu’il voulait simplement adapter au besoin de l’Allemagne. Le matérialisme marxiste loin d’être une critique du spiritualisme allemand était une critique des insuffisances de l’idéologie utilitariste anglo saxonne trop vulgaire, trop pratique pour une cervelle allemande.
Avec Marx l’idéologie anglo saxonne recevait ses lettres de noblesse et pouvait sortir de son isolement insulaire et conquérir le monde. Grace à Marx l’économie politique revisitée put conquérir la terre de l’Allemagne jusqu’à la Russie et la Chine et tant d’autres ou les conditions pratiques n’étaient pas encore assez développées et où le besoin se faisait sentir de s’adapter nationalement ou de disparaitre tout simplement comme le firent tant de nations colonisées.
Votre deuxième paragraphe est très étrange.
A la première phrase vous dites : « Marx évidemment reprochait aux philosophes allemands leur spitualisme (…) » tandis qu’à la seconde vous dites « Le matérialisme marxiste loin d’être une critique du spiritualisme allemand (…) », soit exactement le contraire, pour autant que pour vous « Marx » soit synonyme de « Le matérialisme marxiste ».
A la première phrase vous dites que Marx se situait « au nom de la philosophie utilitariste », comme s’il en adoptait le point de vue, tandis qu’à la seconde « Le matérialisme marxiste (…) était une critique des insuffisances de l’idéologie utilitariste anglo saxonne trop vulgaire », soit, une nouvelle fois, exactement le contraire, pour autant que pour vous « Marx » soit synonyme de « Le matérialisme marxiste ».
Vous détruisez si parfaitement votre propre argument que cela en est confondant. Je flaire que vous n’imaginez pas, ainsi, faire de la dialectique. Ce que vous ne faites pas. Cela dit, en disant une chose et son contraire, vous êtes tombé juste : effectivement Marx opère « une critique des insuffisances de l’idéologie utilitariste anglo saxonne ». Ce que vous ne vouliez pas démontrer. Cela nous épargne l’effort de repérer les moqueries dont Marx affuble Bentham ou John Stuart Mill.
Cela est symptomatique de fréquentes lectures de Marx défiguré par ses propres lecteurs, qu’elles d’admirateurs ou de lecteurs horrifiés.
A schizozophie…….
Reprocher a quelqu’un son spiritualisme ne veut pas dire qu’on y parvienne surtout si c’est au nom d’un spiritualisme déguisé appellé « économie » ou si vous préférez et pour parler comme Marx d’une « idéologie ». j’ai remarqué que vous êtes un piètre dialecticien car la dialectique ne consiste pas en la confrontation inextinguible des contradictions mais en leur résolution.
Pour la seconde phrase vous vous emmelez encore les idées car si on critique les insuffisances d’une théorie ce peut être en se placant soit même dans la logique de cette théorie. Comme Marx qui se plaçait au nom de l’économie politique pour reprocher aux théoriciens anglais que tout en ayant fait oeuvre salutaire leur théorie est encore entachée de principes de la classe dominante. Pour Marx le maure une véritable économie politique est celle qui montre que c’est le travail qui est la source de la richesse et non le Capital comme voulait le faire entendre les économistes anglo-saxons. Sa critique ne consistait donc pas à faire comme les situationnistes c’est à dire à minorer le rôle de l’économie mais bien plutot à en critiquer le non-achèvement par les théoriciens anglais.
Dans les exemples que vous citez je ne fais pas se confondre une chose et son contraire mais j’ai tenté plus simplement de démontrer que Marx était un économiste critique mais un économiste tout de même et qu’il se moquait de la philosophie allemande non pas au nom de la réalité mais au nom d’un reflet de celle-ci c’est à dire d’une idéologie.
Marx révolté contre la situation politique de l’ Allemagne de son époque essaie de faire honte à celle-ci en faisant la publicité de la philosophie anglaise mais il adapte cette philosophie purement pratique et triomphante aux conditions allemandes et européennes en la transformant de fond en comble. Son matérialisme historique ou dialectique en fait développe l’utilitarisme en le critiquant. Il n’y a rien là de dialectique, Marx fasciné par la réussite pratique du Royaume Uni et constatant la stagnation de son pays transforme le message anglais en gommant ses particularités insulaires et en l’universalisant. L’on sait maintenant que le marxisme fut un remarquable outil de propagation et d’intégration des peuples au capitalisme par la critique de celui-ci.
Vous dites que je n’ai pas remarqué que Marx critiquait les insuffisances de l’idéologie anglo saxonne alors que je n’ai fait que ça. Je vous remercie de l’avoir remarqué bien qu’en le niant .
@kagouli
J’avais donc mal flairé. Vous faites de la dialectique au sens d’une dialectique qui résout les contradictions. Puisque vous en faites, c’est donc que cette dialectique existe. Je désignais évidemment la dialectique initiée par Hegel en 1807, renversée par Marx entre 1843 et 1845 et en voie de dépassement encore inaccompli par les situationnistes. Il s’agit-là de la dialectique qui dépasse (je souligne « dépasse ») les contradictions. Le dépassement dialectique ne résout pas les problèmes à la manière d’une conciliation (et il ne saute évidemment pas non plus par dessus les contradictions comme si elles constituaient un obstacle). Le dépassement dialectique fait apparaître toute la problématique autrement du fait que de la nuit de la conscience et de la réalité de l’histoire émerge un négatif faisant apparaître de nouvelles polarités.
Pour Marx, ce n’est pas « le travail » qui est la source de la richesse. Cela les économistes, et notamment Adam Smith, l’avaient compris aux dires mêmes de Marx, pour qui Smith avait trouvé, mais sans en montrer le processus dynamique, que « l’activité créatrice de richesse » était « le travail en général, mais en tant que travail passé, objectivé dans un objet » [in Introduction à la critique de l’économie politique]. Smith voit le travail comme résultat, la richesse, par comme dynamique, la prolétarisation. C’est beaucoup plus précisément « le temps de travail social moyen nécessaire » qui anime et condense toute les formes de pressions propres au mode de production capitaliste, comme s’il en était le centre de gravité. D’un côté, le capitalisme réduit ce temps ; d’un autre côté, il n’autorise la survie, par la diffusion de l’argent saturant l’espace vital, que selon ce temps.
C’est ce concept – le secret du Capital – qui met en œuvre la contradiction entre valeur d’usage et valeur d’échange de telle manière que cette dernière l’emporte au moyen d’une appropriation et d’une sophistication indéfinies de l’appareil de production et des forces productives, et des emplois du temps et de l’espace, y compris hors des lieux et temps de travail, qu’elles induisent. Donc, si, d’un côté, cette source est source de richesse ; d’un autre côté, elle est source de l’opposition radicale entre (pour le dire avec les mots d’un des Manuscrits de 1944) « le propriétaire privé [qui] est donc le parti conservateur, [et] le prolétaire le parti destructeur. Du premier émane l’action qui maintien la contradiction, du second l’action qui l’anéantit. »
Je reprends votre excellente expression de « contradiction inextinguible » en soulignant que tant que le mode de production capitaliste ne sera pas dépassé, les contradictions entre valeur d’usage et valeur d’échange et entre capitalistes et prolétaires resteront inextinguibles. Vous aurez compris que l’expression décisive, dans cette phrase, est « tant que »…
À défaut d’être fertile cette polémique a l’avantage de cerner de vieux blocages. Il se trouve en effet que la Postface à la seconde édition allemande du Capital, écrite en 1873, a été l’occasion pour Marx lui-même de répondre aux incompréhensions suscitées par son livre que vous relayez 137 ans plus tard.
On y lit que c’est précisément parce que l’utilitariste cherche à résoudre la contradiction, « que Marx opère « une critique des insuffisances de l’idéologie utilitariste anglo saxonne » » comme j’ai dit que vous le disiez très bien en ayant voulu prouver le contraire puisque vous teniez Marx pour un utilitariste, s’il on peut comprendre ainsi votre expression « au nom de la philosophie utilitariste » de votre première phrase déjà évoquée dans les échanges précédents. Nommément, il s’agit de John Stuart Mill « meilleur interprète » de cet « éclectisme édulcoré » qui « cherche à concilier l’économie politique du capital avec les réclamations du prolétariat », autrement dit « à concilier des inconciliables ».
On y lit aussi Marx se gaussant de la réception du Capital par la Revue positive qui lui « reproche d’avoir fait de l’économie politique métaphysique et – devinez quoi ? – de » n’avoir pas « formul[é] des recettes (comtistes ?) pour les marmites de l’avenir ». Autrement dit, de ne pas faire de propositions positives, comme s’il fallait être un conseiller du prince et chercher un programme. Autrement dit, comme s’il s’agissait « comme le montre l’exemple de Mill, de représenter la production, à la différence de la distribution, comme enclose dans les lois naturelles, éternelles, indépendantes de l’histoire, et à cette occasion de glisser en sous-main cette idée que les rapports bourgeois sont des lois naturelles immuables de la société conçue in abstracto. » [in Introduction à la critique de l’économie politique]. Comme s’il s’agissait de subvertir la méchante économie spéculative en y substituant la gentille économie réelle.
Enfin, on y lit encore de longs extraits d’un texte de Illarion Ignatevitch Kaufman critiquant sans y adhérer la « manière dialectique » de Marx que Marx lui-même reprend comme une excellente description de sa « méthode dialectique ». Je vous y renvoie comme Marx y renvoie ses lecteurs.
Je vais maintenant, après avoir été bien didactique et bien chiant avec ce kärcher de citations, vous le dire d’une autre manière. La dialectique révolutionnaire pose le positif comme négation de la négation. Lorsqu’elle s’occupe d’économie politique elle ne cherche pas à en poser une bonne, mais à en ronger les fondations de manière que l’édifice, bel et bien idéologique, s’écroule. Il s’agit, du point de vue révolutionnaire, de creuser l’édifice théorique et pratique de l’économie pas d’en édifier une juste. Et ce précisément parce qu’elle existe. L’enjeu de l’abolition du salariat consiste en ce que rien de ce qui relève de l’économie – c’est-à-dire presque tout – ne relève pas des délibérations de chacune et de toutes les personnes concernées, et ce à tout moment, et selon des critères qui auraient dépassé cette célèbre notion vide, celle de valeur.
Moult lecteurs de Marx, marxistes ou capitalistes, cherchent à en extraire du positif, à l’exploiter au sens propre. C’est pourquoi Marx est considéré comme un économiste et c’est pourquoi ils prennent son approche délibérément scientifique de la vie économique pour une science économique, voire économico-politique. Cette projection bourgeoise consiste à confondre la taupe, qui creuse et fabrique du négatif, avec le castor, qui construit en surface. C’est ce que j’appelle « le syndrome taupor ». Certains parmi eux se croient rebelles, se prennent pour de vraies taupes et au moins se considèrent comme plus taupes que Marx qui serait un castor, plus ou moins malgré-lui selon les contextes, et parmi ceux-ci certains confondent Marx et les utilitaristes. Ils pensent ainsi s’élever du concret à l’abstrait, affranchis des besoins. Mais eux aussi souffrent (en souffrent-ils d’ailleurs ?) du même syndrome taupor.
@kagouli
J’avais donc mal flairé. Vous faites de la dialectique au sens d’une dialectique qui résout les contradictions. Puisque vous en faites, c’est donc que cette dialectique existe. Je désignais évidemment la dialectique initiée par Hegel en 1807, renversée par Marx entre 1843 et 1845 et en voie de dépassement encore inaccompli par les situationnistes. Il s’agit-là de la dialectique qui dépasse les contradictions. Le dépassement dialectique ne résout pas les problèmes à la manière d’une conciliation (et il ne saute évidemment pas non plus par dessus les contradictions comme si elles constituaient un obstacle). Le dépassement dialectique fait apparaître toute la problématique autrement du fait que de la nuit de la conscience et de la réalité de l’histoire émerge un négatif faisant apparaître de nouvelles polarités.
Pour Marx, ce n’est pas « le travail » qui est la source de la richesse. Cela les économistes, et notamment Adam Smith, l’avaient compris aux dires mêmes de Marx, pour qui Smith avait trouvé, mais sans en montrer le processus dynamique, que « l’activité créatrice de richesse » était « le travail en général, mais en tant que travail passé, objectivé dans un objet » [in Introduction à la critique de l’économie politique]. Smith voit le travail comme résultat, la richesse, par comme dynamique, la prolétarisation. C’est beaucoup plus précisément le temps de travail social moyen nécessaire qui anime et condense toute les formes de pressions propres au mode de production capitaliste, comme s’il en était le centre de gravité. D’un côté, le capitalisme réduit ce temps ; d’un autre côté, il n’autorise la survie, par la diffusion de l’argent saturant l’espace vital, que selon ce temps.
C’est ce concept – le secret du capital défloré par le Capital – qui met en œuvre la contradiction entre valeur d’usage et valeur d’échange de telle manière que cette dernière l’emporte au moyen d’une appropriation et d’une sophistication indéfinies de l’appareil de production et des forces productives, et des emplois du temps et de l’espace, y compris hors des lieux et temps de travail, qu’elles induisent. Donc, si, d’un côté, cette source est source de richesse ; d’un autre côté, elle est source de l’opposition radicale entre (pour le dire avec les mots d’un des Manuscrits de 1944) « le propriétaire privé [qui] est donc le parti conservateur, [et] le prolétaire le parti destructeur. Du premier émane l’action qui maintien la contradiction, du second l’action qui l’anéantit. »
Je reprends votre excellente expression de « contradiction inextinguible » en soulignant que tant que le mode de production capitaliste ne sera pas dépassé, les contradictions entre valeur d’usage et valeur d’échange et entre capitalistes et prolétaires resteront inextinguibles. Vous aurez compris que l’expression décisive, dans cette phrase, est « tant que »…
À défaut d’être fertile cette polémique a l’avantage de cerner de vieux blocages. Il se trouve en effet que la Postface à la seconde édition allemande du Capital, traduite en français par Joseph Roy, écrite en 1873 a été l’occasion pour Marx lui-même de répondre aux incompréhensions suscitées par son livre que vous relayez 137 ans plus tard.
On y lit que c’est précisément parce que l’utilitariste cherche à résoudre la contradiction, « que Marx opère « une critique des insuffisances de l’idéologie utilitariste anglo saxonne » » comme j’ai dit que vous le disiez très bien en ayant voulu prouver le contraire puisque vous teniez Marx pour un utilitariste ou qui s’exprime « au nom de la philosophie utilitariste » selon votre première phrase évoquée dans nos échanges précédents. Nommément, il s’agit de John Stuart Mill « meilleur interprète » de cet « éclectisme édulcoré » qui « cherche à concilier l’économie politique du capital avec les réclamations du prolétariat », autrement dit « à concilier des inconciliables ».
On y lit aussi Marx se gaussant de la réception du Capital par la Revue positive qui lui « reproche d’avoir fait de l’économie politique métaphysique et – devinez quoi ? – de » n’avoir pas « formul[é] des recettes (comtistes ?) pour les marmites de l’avenir ». Autrement dit, de ne pas faire de propositions positives, comme s’il fallait être un conseiller du prince et chercher un programme. Autrement dit, comme s’il s’agissait « comme le montre l’exemple de Mill, de représenter la production, à la différence de la distribution, comme enclose dans les lois naturelles, éternelles, indépendantes de l’histoire, et à cette occasion de glisser en sous-main cette idée que les rapports bourgeois sont des lois naturelles immuables de la société conçue in abstracto. » [in Introduction à la critique de l’économie politique]. Comme s’il s’agissait de subvertir la méchante économie spéculative en y substituant la gentille économie réelle.
Enfin, on y lit aussi de longs extraits d’un texte de Illarion Ignatevitch Kaufman critiquant sans y adhérer la « manière dialectique » de Marx que Marx lui-même reprend comme une excellente description de sa « méthode dialectique ». Je vous y renvoie comme Marx y renvoie ses lecteurs.
Je vais maintenant, après avoir été bien didactique et bien chiant avec ce kärcher de citations, vous le dire d’une autre manière. La dialectique révolutionnaire pose le positif comme négation de la négation. Lorsqu’elle s’occupe d’économie politique elle ne cherche pas à en poser une bonne, mais à en ronger les fondations de manière que l’édifice, bel et bien idéologique, s’écroule. Il s’agit, du point de vue révolutionnaire, de creuser l’édifice théorique et pratique de l’économie pas d’en édifier une juste. Et ce précisément parce qu’elle existe. L’enjeu de l’abolition du salariat consiste en ce que rien de ce qui relève de l’économie – c’est-à-dire presque tout – ne relèverait pas des délibérations de chacune et de toutes les personnes concernées, et ce à tout moment, et selon des critères qui auraient dépassé cette célèbre notion vide, celle de valeur.
Moult lecteurs de Marx, marxistes ou capitalistes, cherchent à en extraire du positif, à l’exploiter au sens propre. C’est pourquoi Marx est considéré comme un économiste et c’est pourquoi ils prennent son approche délibérément scientifique de la vie économique pour une science économique, voire économico-politique. Cette projection bourgeoise consiste à confondre la taupe, qui creuse et fabrique du négatif, avec le castor, qui construit en surface. C’est ce que j’appelle « le syndrome taupor ». Certains parmi eux se croient rebelles, se prennent pour de vraies taupes et au moins se considèrent comme plus taupes que Marx qui serait un castor, plus ou moins malgré-lui selon les contextes, et parmi ceux-ci certains confondent Marx et les utilitaristes. Ils pensent ainsi s’élever du concret à l’abstrait, affranchis des besoins. Mais eux aussi souffrent (en souffrent-ils d’ailleurs ?) du même syndrome taupor.
Corrections d’un extrait de mon envoi précedent :
« Smith voit le travail comme résultat, la richesse ; pas comme dynamique, la prolétarisation. C’est beaucoup plus précisément le temps de travail social moyen nécessaire qui anime et condense toutes les formes de pressions propres au mode de production capitaliste, comme s’il en était le centre de gravité. D’un côté, le capitalisme réduit ce temps ; d’un autre côté, il n’autorise la survie, par la diffusion de l’argent saturant l’espace vital, que selon ce temps. »
Je rejoins Yvan quant à son post (http://www.pauljorion.com/blog/?p=13841#comment-95597).
Le travail pour demain devrait être engagé.
Comme le montre cet article, il n’y a plus rien à espérer de quoi que ce soit de ce système.
La question est : sommes-nous suffisemment désespérés ?
Pour ma part, je le suis ‘raisonnablement’ (lol).
Mais je manque d’outils, d’où mon a(pelle) à construire et à utiliser d’autres outils … pour produire.
Qui, quoi, comment, …
J’avais pris en exemple le LKP, comme forme innovante de mobilisation sociale et les raisons de son ‘succès’ et ce ‘malgré’ un vision marxisante qui aurait pu en limiter la portée, par ‘simples’ préhensions des autres organisations partenaires, parfois bien éloignée ne serait-ce que du phrasé utilisé (CFTC par exemple).
Peut-être pourrions-nous en tirer enseignement ?
Elie Domota connaît-il la péninsule de Gâvres ?
Une mobilisation unitaire et déterminée, sans aucun sectarisme, le cauchemar des bureaucrates
http://www.dailymotion.com/video/x8s7uf_manifestation-greve-19-mars-paris#from=embed
Je ferai le parallele entre le dogme economico financier actuel et le dogme de l’eglise au temps de l’inquisition.
La doctrine a raison et fait le bonheur de l’humanite. Qd l’humanite souffre c’est pour gagner le paradis de la consommation plus tard, ce que garanti le dogme et comme le dogme a raison …
Tout ce qui ne respecte pas le dogme divin sont donc des tentations diaboliques qu’il faut extirper de ces corps livres au demon. Nous sommes des heretiques pour ne pas rendre grace aux guides (aux gourous ?) de la doctrine neo-liberale. Ils sont le salut de l’humanite.
Regulierement les heretiques sont donc soumis a la question et ejectes de la communaute. Journalistes, moralistes, republicains, pays d’une culture arrieree qu’il faut convertir par les armes etc …. Les tortures de la nouvelles inquisition s’appellent chomage, harcelement moral, humiliation etc …
On meurt sous le fer de la question par un suicide qui delivre l’ame d’un corps vicie et vicieux, en soulageant la dette de la communaute d’un inutile.
Oui les gourous du neo-liberalisme nous torturent, mais c’est pour nous sauver et nous ramener a l’eglise Wall-Mart du coin, la ou on peut psalmodier son numero de carte bleue dans le benitier de la caisse.
Il est impossible de se cacher de la neo-inquisition et c’est toute la gloire de nos guides. Chaque jours disparait par un miracle parfait la juste contribution aux necessites, incomprehensibles pour nos ames simples, de la vie de nos gourous.
Les mysteres sacres de notre sainte-democratie ne sont pas accessibles aux faibles d’esprits que nous sommes, pauvres manant ignorants. Rendons grace aux esprits superieurs capbles de miracles inouis faisant pleuvoir sur nous l’or et la myrrhe.
Mille ans de gloire a eux!!!
L’inquisition a dure un certain temps ….. la neo va durer longtemps …. longtemps ….
On a déjà cité Ferré plus haut, je vais le faire également de mémoire :
« Le désespoir est une forme supérieure de la critique
Pour le moment, nous l’appellerons bonheur
Les mots que vous employez n’étant plus des mots
Mais une sorte de conduit à travers lequel les analphabètes se donnent bonne conscience »
(La Solitude)
Devons-nous être désespérés? Peut-être… Mais seulement si « désespérés » parce que « critiques », « désespérés » parce que « lucides »…
A une époque où, effectivement, comme le disait déjà Ferré, les mots sont vidés de leur sens pour devenir une espèce de novlangue où tout se mélange, je préfère, en ce qui me concerne, repousser l’euphorie préfabriquée de nos sociétés bidons pour tenter de construire cette « forme supérieure de la critique » que l’on peut, selon moi, en effet qualifier de « bonheur ».
Ce blog et l’ensemble de ses contributeurs y contribuent grandement!
Merci.
« Sociétés bidons » ! Concept intéressant… Je connaissais les bidonvilles mais bidonpays bidonnation bidonétat bidonpeuple bidonmonde bidonhumanité bidonbanque bidonlibéral bidoncapital bidonbonheur et bidondésespoir… ça me va comme projet.
Savez quoi? Le Désespoir est comme toujours notre dernier Espoir. Pour moi c’était même le premier…
Entreprise de démoralisation : « l’important c’est de participer. »
Apprécions les facilités de notre temps où la vérité ne colle plus à la réalité!
« En vérité, je vous le dit » :
Les premiers mensonges sont ceux que l’on s’impose à soi-même.
Malheur à celui par qui le scandale arrive.
Disait JC (pas Van Damme non!)
Où est le tribunal international qui condamne la corruption du politique par « la » banque.
Où sont les preuves irréfutables « écrites » de la soumission à la ploutocratie des représentants du Peuple?
Qui peut porter plainte?
Une class action géante…
Le système n’est en équilibre apparent qu’en prolongeant l’injustice ad lib.
C’est çà le scandale ,et il n’y a pas grand chose à faire avant qu’intervienne une grande et chaotique colère.
Tout ce qu’on peut faire c’est répandre le scandale; quant à organiser la « mutation » vers un équilibre plus juste,çà , nous autres hommes, on sait pas faire dans le calme et la sérénité.
Ha non non, Tartar.
Ce coup-ci, il ne faudra pas espérer un sauveur. Ca, c’est la version américaine.
Le sauveur est chacun de nous.
Le sauveur est en nous maître Yvan?
Sainte parole, y a pu qu’à…
Hhmm… Tartar. Mauvaise réponse.
Je n’ai rien à gagner ni rien à perdre. Ce qui fait que je suis un peu quelque part dangereux, car je donne mon avis sans contrainte. Et en étant extraverti à la base, je suis presque à tuer. De la part de ceux qui vivent naturellement des contraintes imposées, bien sûr….
Mais nature et humaniste.
Néanmoins, nous ne sommes pas là pour Paul et Mickey. Mais pour réfléchir de façon commune afin de voir dans ce brouillard.
Construire, encore et toujours non pas pour nous, mais pour éviter de détruire le monde que nous laisserons à nos enfants.
Nous ne comptons pas dans l’histoire. Sauf certains qui comptent trop l’argent.
« Le désespoir est une forme supérieure de la critique. » Léo Ferré
Qui inventera le désespoir?
Nul besoin de l’inventer. Il est partout et en chacun, omniprésent, omnipotent qui sommeille. Débarrassons la vie des scories bienveillantes qui l’encombrent et rendons lui son éclat noir. Ugh!
De Clément Rosset in La Force majeure
“ Il reste pourtant une dernière hypothèse : celle d’une satisfaction totale au sein de l’infini même, semblable à la jubilation amoureuse telle que la décrit La Fontaine dans une fable célèbre (« Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste »). ”
1mn 20’ de pur bonheur : Hiroshima Mon Amour
Hiroshima Mon Amour: ruas from Virginia Primo on Vimeo.
@ Paul Jorion et à tous.
« passer, comme le dit Kant, du désespoir résigné au désespoir indigné. »
J’ entend cela comme suit:
Tant que l’on a de l’espoir, on se contente de tenir en attendant des horizon lumineux. Quand le désespoir nous gagne, on dégringole tout au fond de nous même, puis animé d’une juste colère on enfile son désespoir en bandoulière et l’on reprend son chemin.
Sans être ni tout a fait un autre, ni tout à fait le même.
Mon grand-père disait cela autrement, il disait mettre son « désespoir dans sa poche et son mouchoir par dessus ». Il avait fait sienne cette phrase: l’humour est la pudeur du désespoir, » il ne manquait pas d’humour.
Un jour un monsieur passait de porte en porte , il vendait des bouquins traitant de la cosmogonie hindoue . Nous l’avons fait entrer et avons discuté sagesse hindouiste. Il a eu cette métaphore du lâcher prise:
Nous étions assis autour d’une table sur laquelle reposait toutes sortes d’objets.
« On peut prendre tous ces objets un à un, » dit-il , « ou s’appuyer sur la table qui les contient tous ». Cette image m’a marqué, elle vaut ce qu’elle vaut.
Il en est ainsi du désespéré indigné, se redressant de toute la saine indignation de sa dignité de petit d’homme, il se redresse, ouvert à tous les possibles. Il a ainsi passé la porte de l’espoir et celle du désespoir pour entrer dans la vie. Il est disponible, le coeur ouvert l’esprit dégagé.
C’est alors que tout commence.
Entre désespéré amoureux de la vie, des êtres, des choses, on se comprend.
Nous sommes invité à entrer dans la bataille, chacun ou il se trouve, avec les armes de son esprit, son coeur, ses compétences ,son intelligence. Son humanité quoi!
La prochaine fois je vous raconterais le syndrome du Phénix. J’en souffre…..épuisant! Enfin avec l’âge ça s’adoucit, vieillir à aussi du bon!
Amitié
@+++ la Compagnie
Je vous comprends toutes ces cendres à balayer à chaque fois 🙂 !
En attente du Phénix, au désespoir indigné, à la bataille !
« L’avenir est la cause du passé » comme JC est la cause des prophètes .
Ou alors : « quand l’homme tripote la causalité il fout la pagaille ».
Euh c’est de qui çà?
Philémoniaque…
@ Louise
à qui le dites vous!
Paul,
Juste pour le fun, vous savez que le verset suivant, Genèse 6:8, dit « Mais Noé trouva grâce aux yeux de Yahweh. « .
Ouf, tout n’est donc pas perdu…
Plus concrètement, et pour faire avancer la réflexion, une idée m’est venue en lisant un article (http://www.liberation.fr/economie/0101646656-liliane-bettencourt-paie-t-elle-des-impots).
En effet, pourquoi ne pas taxer LOURDEMENT le capital « immobilisé » dans des SIV, SPV, et autres structures d’ »optimisation fiscale », et alléger la taxation du capital « actif ».
Par capital « actif », j’entends celui qui participe à la vie économique, par opposition à celui qui se contente de produire des dividendes ou des bonus (qui lave plus blanc grâce aux « pays à fiscalité privilégiée », autrement dit les paradis fiscaux. Pardon, je m’égare…).
Je sais parfaitement que la réglementation qui permettrait la mise en place de ce mécanisme serait excessivement compliquée à rédiger, pour de nombreuses raisons évidentes. Ce genre de réglementation devrait exclure du capital actif celui des banques qui est par essence improductif, bien au contraire, comme nous le savons tous…
Bien à vous.
Zorg comme dans Zardoz ?
Finalement tout le monde veut taxer les banques, mais l’anarchie règne au niveau des prix (économie de marché)
L’on veut réguler les banques, mais pas les prix, ce qui est illogique : d’un côté on souhaite reprendre un peu de pouvoir économique et pas de l’autre.
Et une taxe sur l’inflation ?
@ghost dog
A l’époque, un critique, je ne sais plus lequel (peut-être bien Daney?), a pu écrire: « c’est l’acteur qui aurait dû s’appeler Zardoz et le Film Connery ».
Liliane Bettencourt paie 1 % d’impôt sur ses revenus, selon l’article, et vous voulez dispenser les dividendes de l’impôt que vous proposez…Mais c’est la raison même du profit.
Supprimez les dividendes, et vous supprimez le capitalisme. On entre alors dans la production du bon sens, pour la satisfaction des besoins, pas du profit.
Et les +values prorata temporis à la µ-seconde?
la méthode du dernier président américain à avoir résolu une crise financière majeure est la seule à pouvoir nous sauver d’affaire
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20091121-2298.html
Lorsque Harding a pris ses fonctions en 1921, la Panique de 1920 faisait grimper le chômage américain de 4% à près de 12%. Le PIB s’était effondré de 17%. A l’époque comme maintenant, les subordonnés du président le poussèrent à intervenir. Herbert Hoover, secrétaire au Commerce US, voulait se mêler de la situation — comme il le ferait dix ans plus tard. Mais Harding résista. Pas de renflouages. Pas de plans de relance. Pas de politique monétaire. Pas de politique budgétaire. Harding avait une meilleure approche : il réduisit les dépenses gouvernementales et partit jouer au poker.
« Nous tenterons une déflation intelligente et courageuse, nous lutterons contre l’emprunt gouvernemental qui aggrave le mal et nous nous attaquerons aux dépenses gouvernementales élevées avec toute l’énergie et les moyens dont dispose la capacité républicaine… ce sera un exemple permettant de stimuler l’épargne et l’économie au niveau individuel. »
Reste plus qu’à mettre ces généreux préceptes en pratique…
le monde de 1920 n’est pas le même que celui d’aujourd’hui!
Le protectionnisme était important!
L’europe semble suivre ce principe de réduction budgétaire! on va donc pouvoir tester votre théorie, mais j’ai peur que le résultat ne soit pas celui que vous recherchez!
Paul,
N’écrivez pas « voire même », voire signifie « et même » (et vous subissez, comme bcoup, l’influence impalpable de « voir même ».
Votre texte est très intéressant, merci, et d’une clarté qui le distingue d’autres.
Mais, à force, ne faudra-t-il pas se rapprocher de l’action, d’une façon ou d’une autre ? Il est vrai que vos textes – et votre pensée – sont une action. Alors, continuez, svp, à les diffuser par de multiples canaux.
Mais…est-il démontré que des banques correctes, honnêtes(conditions à préciser) ne peuvent pas exister?
Si la régulation ne vient pas des Etats sous influence, ne peut-elle pas venir,et n’est-il pas préférable qu’elle vienne, des clients, des citoyens?
Sommes-nous une si négligeable minorité à vouloir nous extraire de cette folie?
Et qu’importent après tout les colorations affectives du désespoir?
Si l’espoir, ne passant pas nécessairement par les Etats, est possible, il favorisera une disposition à agir, entre les deux excès équivalents de l’indifférence et de la rage.
1000 excuses si il a déjà été répondu sur le blog à la première question.
Le critère n’est pas l’honnêteté, mais la finalité.
Les banques privées ne sont pas au service de la collectivité, mais de l’accumulation privée. Elles ont très bien joué comme les autres secteurs capitalistes.
Ce sont les citoyens qui sont responsables de ne pas avoir exproprié le capital et évité la catastrophe qui commence. Mais pour cela il faut toucher le fond de la contradiction du capitalisme et une révolution. On s’en approche.
[…] juillet 2010 par bqlou Laisser un commentaire Ce texte est un « article presslib’ » […]
« Désespoir indigné » tout à fait d’accord, mais où va-ton ensuite une fois que toutes les banques, le FMI et la BCE auront reconnues ne rien pouvoir faire ?
Une fois que les gens n’auront plus pour but de travailler pour une valeur numérique affichée sur leur compte en banque.
Est ce que la majorité du peuple s’assiéra calmement autour d’une table à discuter d’un futur plus correct ou est ce qu’une phase de transition un peu plus brutale se dessinera ?
Anarchie, révolution, guerre ou discutions ? Si l’on se base de manière rapide sur le passé il y a de quoi se faire des frayeurs…
@ Greg qui écrit Est ce que la majorité du peuple s’assiéra calmement autour d’une table à discuter d’un futur plus correct ou est ce qu’une phase de transition un peu plus brutale se dessinera ?
Anarchie, révolution, guerre ou discutions ?
Je vous conseille de vous assoire dès maintenant pour discuter calmement de comment mettre l’économie au service des besoins. L’expérience montre qu’il faut une révolution. Donc s’assoir pour discuter du projet et de tous les moyens nécessaires avec les gens qui ne mettent pas la tête dans le sable, qui ne rêvent pas de révolution par les urnes.
On devrait rester toujours jeune et plein d’illusions. Avec l’âge on gagne en expérience, parfois
en sagesse, mais on perd en fraîcheur d’âme. Mais bon comme on dit: « C’est la vie! »
Il nous faut être optimistes par nécessité, car le combat est perdu d’avance.
C’est pourquoi il faut savoir aussi profiter de l’instant: « Carpe diem », comme disaient les romains.
Et demain sera un autre jour…
« Il faut être optimiste par nécessité »
Cela me semble pire que le désespoir. On peut désespérer de la société, l’individu en société est le plus souvent insupportable. Mais garder foi en l’ »Homme ».
Mes illusions je les ai lourdées , encombrantes . En vieillissant on peut retrouver la fraicheur d’âme de sa première jeunesse, un peu sagesse en plus. Plus rien à prouver à personne, plus rien à conquérir et tout à vivre et à partager………….le pied! On sait que l’on ne sait pas grand chose, voila de quoi se sentir léger.
Mon compagnon et moi étions en dépression en même temps ,las physiquement et moralement. Nous nous sommes tenu la tête hors de l’eau mutuellement . C’est notre amour de la vie , de nous, et des autres, notre capacité de nous réjouir ensemble du plus petit clin d’oeil de la vie, qui nous a permis de passer outre.
Nous ne sommes pas des optimistes forcenés , mais nous aimons la vie sous toutes ses formes.
C’est tout .
Alors on se bat , avec notre petite boite , on essaie de s’en sortir dignement . Un de nos client nous a dit que l’on ne serait jamais riche , par ce que nous sommes honnêtes.
Il a raison , c’est notre force. Une façon de faire de la politique au quotidien.
Nous avons fort peu de vie sociale, pas de gout pour cela, on s’occupe de nos mamies , on soutient nos mômes , on se soucie des autres .Qui nous le rendent bien de temps à autre.
On s’est fait pigeonné parfois, mais tant pis, on en sourit . On s’en tamponne , nous « on s’a ».
Sur ces joyeuses paroles.
http://www.youtube.com/watch?v=jm6ktYq0Yxk&feature=related
Louis Armstrong et Danny Kay
http://www.youtube.com/watch?v=uPfCDhGzIYA&feature=related
Louis Armstrong « what a wonderful world »
Bonne nuit.
Paul @
Ty coz,ty coz !
autrement dit, à quoi cela sert-il de prêcher aux goélands ? Autant pisser dans le dessert pour faire pousser des palmiers
La classe sociale supérieure a délocalisée sa fortune en Suisse ou bien dans d’autres lieux plus sûrs.
Ceux qui de » bonne bourgeoisie » ont en France du bien matériel tangible et non fongible (immobilier, art, objets de valeurs, or, etc…) se disent que ce qu’ils ont est protégé. Ils ont des conseils appointés.
Ceux moins habiles qui n’ont que peu de biens (surtout transmis par leurs géniteurs) pensent que de toute façon ils ne perdront pas grand chose vu le peu qu’ils ont. Leur préoccupation est de conserver leur job. L’immobilier ne craint pas.
Ceux qui tirent leurs ressources de l’Etat ou des collectivités locales pensent qu’on prendra d’abord « aux riches ». La jalousie, l’envie et au mieux le sens du devoir sont leur moteur quotidien
Ceux qui n’ont rien et qui n’ont jamais eu avant (migrants 1er et 2ème degré soit plus de 25 %) sont bien contents de ce qu’ils ont obtenu et pensent que leur avenir sera meilleur. Ils ont à l’esprit l’exemple de leur parents.
Ceux qui n’ont plus rien mais qui avaient auparavant (une minorité ruinée), n’espèrent plus rien.
Annoncer des périodes difficiles est une chose.
Trouver un public et des classes dirigeantes qui admettent et passent aux actes est une mission impossible pour un futurologue quand il est question de remettre en cause des droits acquis.
Les gens voient un intérêts immédiatement pratique à lire la météo. En est-il de même pour votre blog ?
« Just for the record » est-ce votre motivation ?
Peut être pouvez vous infléchir sur la durée certaines décisions ? De la mouche ou du cheval, lequel fait avancer le coche ?
Au mieux pouvez vous espérer préparer les esprits, car tout part de là.
Vous seriez surpris.
Le lien entre le désespoir et la privation de « biens » est un cri du » coeur » !
ça , ce n’est pas forcément » surprenant « .
Ma propre indignation plutôt que désespérance , c’est que les « biens » ne soient pas plus en accord avec l’essence et le maintien de la vie .
L’indignation et la désespérance ultime c’est quand la vie ne pet plus être .
On arrive sans doute à l’ère où la terre elle même met un genou …à terre , et où il ne suffira pas d’un disque et d’une chanson ( » We are the world , we are the children … » disaient ils ) pour coller un sparadrap et oublier .
@Albin :
En vous lisant je me dis que vous n’avez jamais été adolescent, vous n’avez jamais voulu changer le monde ! Alors il vous manque un « truc » … 🙂
C’est vrai que ça frôle le pessimisme, certainement du pessimisme éclairé…
Le piano nous tomberait-il sur la tête si oui, poussons-nous.
Enfin comme je dis souvent les pessimistes n’ont pas tord et je ne dois pas être l’unique à le penser.
Mais j’oppose toujours le pessimiste de raison et l’optimisme de volonté…
Pourtant cruelle inversion chez nos oligarques : optimisme de raison et pessimisme de volonté.
Vraiment fâcheux, quand je repense aux souhaits de Keynes ou d’un Marx/Engels…
Reste qu’à espérer que ce pessimisme soit révolutionnaire, critique de l’ordre en place.
Car c’est bien à trop pêcher d’optimisme (suivez mon doigt dirigé vers Smith) qu’on en est là !
A propos du grand penseur Adam Smith, largement ignoré par les derniers idéologues du capitalisme…
Adam Smith est plus proche de Karl Marx que de ceux qui l’encensent aujourd’hui
http://www.cadtm.org/Adam-Smith-est-plus-proche-de-Karl
« En ce monde nous marchons
sur le toit de l’enfer
et regardons les fleurs. »
Kobayashi Issa (1763-1828)
Enfin rentré. Home, sweet spéculation.
Un zarticle de mass-média « intéressant pour montrer la propagande :
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/07/15/la-reforme-de-wall-street-en-detail_1388553_3222.html
« La réforme de Wall Street en détail
LEMONDE.FR avec AFP | 15.07.10 | 18h41 »
2300 pages, pour empêcher une nouvelle crise…
Premier point évoqué : les produits dérivés.
Sauf que seuls les produits dérivés et en plus normalisés sont ciblés. La dérive des non normalisés est évidemment hors champs de la loi, bien sûr.
Rien que le mot normalisé fait rire, par ailleurs. Lorsque l’on connait ne serait-ce que le scandale des formats de fichiers propriétaires imposés aux instances de normalisation informatiques.
Les fonds spéculatifs. J’espère que vous êtes assis.
Les fonds seront désormais soutenus par l’état, quoiqu’il arrive, pour éviter que le système financier se retrouve en péril. Le pauvre.
La titrisation.
Obligation pour l’émetteur de prendre 5% du risque. Le reste est pour l’état. La loi oblige à fournir la transparence de la plaquette commerciale du produit.
Création d’un « conseil au risque systématique ».
Ils vont tout faire pour éviter qu’une crise se reproduise, en regardant en amont.
Le conseil sera créé sur le budget de 2134, en fonction d’une relance de l’économie.
Fin des renflouements de l’état.
L’état s’engage à cacher toute impression de billets qui serait une pure coïncidence indépendante de sa volonté.
Il pourra par contre s’endetter un max sur le dos des générations futures. Eux, au moins, ne peuvent pas nous emmerder.
Comment Le Monde via AFP fait passer une très mauvaise nouvelle en bonne nouvelle (sur le plan du chômage US).Visiblement les journalistes de l’AFP n’ont aucune formation pour lire un communiqué correctement, de la pure désinformation:
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/07/15/etats-unis-le-plus-bas-niveau-d-inscriptions-au-chomage-depuis-deux-ans_1388496_3234.html#ens_id=863164
La réalité :
The Initial Jobless Claims came in at 429,000 from 458,000 the week before, a number made irrelevant after various automakers announced they would continue summer production in autoplants that otherwise get shutdown for the period, thus skewing the seasonal adjustment. Indeed the Non Seasonally Adjusted number for the week surged from 468,492 to 513,347. Perhaps most relevantly for the economy, the collapse in those collecting EUC and extended benefits continues, with both categories coming in lower, at -236,162 and -18,580.
http://www.dol.gov/opa/media/press/eta/ui/eta20100962.htm
Pour utiliser la métaphore d’Attali, parfois le piano nous tombe sur la tête un peu moins vite et les gens qui sont dessous trouvent la nouvelle formidable…
Et il n’y a pas que l’AFP:
Washington (Reuters) – La réforme bancaire et financière audacieuse voulue par […] Obama a été définitivement approuvée après un vote du Sénat américain par 60 voix contre 39…
Eh oui: AUDACIEUSE…
Explication des audaces d’Obama:
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=0f3c74ffc7ddb0874db0288aa6c2e549
Génial qu’avec ce blog on arrive a mieux décrypter et analyser ce genre de dépêches ou d’articles.
Bien plus lucide:
« Réforme de Wall Street: ce qui change vraiment »
Son dernier paragraphe:
De fait, presque toutes les mesures ont été édulcorées. « Les Représentants sont en grande partie captifs des donations électorales et de l’influence du lobby bancaire, explique Michael Dorsch. Nous l’avons constaté au moment du vote pour le TARP, il y a eu une nette corrélation entre la somme d’argent donnée par les banques à l’élu et une forte tendance à voter « oui » au plan de sauvetage » Et l’emprise des lobbies n’est pas près de se desserrer : en début d’année, la Cour Suprême a levé la règle interdisant aux entreprises privées de puiser directement dans leur trésorerie pour financer des spots électoraux en faveur ou en défaveur d’un candidat.
http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/reforme-de-wall-street-ce-qui-change-vraiment_235755.html#xtor=AL-189
Une autre pluie de mauvaises statistiques US :
Ugly Economic Data Continues Validating Double Dip: Deterioration In Empire Manufacturing, PPI And NSA Initial Claims
http://www.zerohedge.com/article/ugly-economic-data-continues-validating-double-dip-deterioration-empire-manufacturing-ppi-an
Another Day, Another Baltic Dry Decline: Longest Sequential Drop In 15 Years
http://www.zerohedge.com/article/another-day-another-baltic-dry-decline-longest-sequential-drop-15-years
Latest Economic Deterioration Confirmation: Philly Fed Plunges To 5.1, Consensus At 10.0, Previous At 8.0
http://www.zerohedge.com/article/latest-economic-deterioration-confirmation-philly-fed-deterioration-continues-51-expectation
« …il ne reste qu’une chose [,,,] passer, comme le dit Kant, du désespoir résigné au désespoir indigné. »
« C’est une règle éternelle de morale et de politique qu’il ne faut jamais pousser son ennemi jusqu’au désespoir. »
(Joseph de Maistre)
» J’aimerais terminer sur un message d’espoir. Je n’en ai pas. En échange, est-ce que deux messages de désespoir vous iraient ? »
(Woody Allen)
» L’humanité est à un croisement : un chemin mène au désespoir, l’autre à l’extinction totale. Espérons que nous aurons la sagesse de savoir choisir. »
(Woody Allen)
Tuant…
Dans tous les sens du terme… 🙂 🙂 🙂
« Chez-moi, on mangeait à la carte. Celui qui tirait l’as de pique mangeait ».
(W. Allen aussi, en espérant – tiens ! – qu’on n’en arrive pas là).
http://www.youtube.com/watch?v=_xegPAYN7HU
Je reviens toujours à la même observation: Les états et les tireurs de ficelles de la finance font tout pour maintenir un système vermoulu, avec la complicité des gouvernements nationaux qui depuis longtemps sont leur otage. Il y a beaucoup d’intérêt en jeux, donc on repousse l’effondrement du château de cartes tant la planche à billets fonctionnera. Ce qui est scandaleux à mon sens: Avec cet argent virtuel, exempt de contrepartie de richesse concrète, on achète des valeurs physiques, des entreprises. C’est vraiment l’escrocrie du siécle……