Philosophie Magazine, No 41, juillet-août – Faut-il interdire la spéculation ?

Faut-il interdire la spéculation ?

Oui, selon Paul Jorion : krachs éclairs, cours jouant du Yo-Yo, crise grecque, il est temps d’encadrer ces dérives. Non, pour le libéral David Thesmar, qui préfère laisser les marchés financiers arbitrer.

Propos recueillis par Nicolas Cori

Paul Jorion : Il y avait un grand débat au XVIIIe siècle, entre Turgot, le héros aujourd’hui des libéraux, qui était pour le commerce libre des grains, et Necker, son successeur, qui interdit les pratiques de stockage et d’accaparement qui étaient à l’origine de disettes. La philosophie du marché devrait d’ailleurs condamner l’accaparement qui fausse la formation des prix.

David Thesmar : L’accaparement est effectivement une pratique condamnable, même dans une perspective libérale. Il s’agît d’une manipulation de cours, on crée des goulots d’étranglement et on pervertit le système de formation des prix. C’est d’ailleurs ainsi que les économistes raisonnent. Ils ne disent pas qu’il y a de mauvais spéculateurs d’un point de vue moral. Ce n’est pas leur métier. Les économistes ont une notion du bien et du mal qui est liée à l’efficience économique. Un système est bon si les bonnes personnes sont au bon endroit pour fabriquer ce qu’il y a à fabriquer et si les personnes qui veulent le plus ces produits sont celles qui les reçoivent.

P. J. : Si je condamne la spéculation, ce n’est pas non plus en termes de morale. Mon raisonnement est économique. On sait qu’Adam Smith écrivait au XVIIIe siècle qu’en dépit du fait que chacun poursuit son intérêt personnel, il y a un mécanisme d’autorégulation du type de la « main invisible ». Une telle assertion était probablement vraie à son époque. Mais la situation a changé avec la complexité croissante. A partir des années 1980, on a introduit l’ordinateur dans les salles de marché. Aujourd’hui, la bourse, ce ne sont plus des courtiers qui s’agitent autour d’une corbeille en criant et topent sur un nombre d’actions à échanger, ce sont des machines qui font des transactions en quelques micro-secondes. Le 6 mai dernier, un « krach éclair » s’est produit. Il a fallu des jours et des jours pour comprendre ce qui s’était passé. Les opérations avaient été déterminées par des algorithmes inscrits dans les ordinateurs. Il y a un saut qualitatif par rapport à l’époque d’Adam Smith : Alan Greenspan a déclaré en octobre 2008 que les agents économiques avaient cessé d’agir selon leur intérêt, c’est faux bien sûr, mais la complexité croissante fait qu’une vision d’ensemble leur échappe désormais.

La suite dans le numéro.

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62 réponses à “Philosophie Magazine, No 41, juillet-août – Faut-il interdire la spéculation ?”

  1. Avatar de yvan
    yvan

    Bientôt un article dans La Croix…??

  2. Avatar de Brian Jacob
    Brian Jacob

    Il faudra que j’aille quémander Philosophie Magazine pour lire ceci en entier, ma seule préoccupation – minime s’il en est – c’est la conclusion que vous pourriez donner à cet article. On peut condamner bien des « lois » économiques – la main invisible, le dilemme du prisonnier, la rationalité omniprésente et donc impossible pour l’Homme, etc. –, mais je crains qu’on ne puisse, si je puis me permettre, critiquer la spéculation autrement que financière. Enfin pour ne pas vous citez ou ne citez que vous ce n’est pas le point de vue moral que vous critiquez, mais économique. Et j’espère que ça s’arrête sur ce point-là ? 🙂

    Car pour moi, la spéculation est une très belle Ding an sich saine qui remonte à l’Antiquité voire plus loin encore ; qui sait, peut-être dès la naissance de l’Homme. La spéculation fait partie de l’esprit scientifique, de la proto-analyse intellectuelle. Exemple, spéculer sur la production de blé (tout de suite, je suis abattu, argh). Et effectivement, sur les variations du prix relatif du blé en fonction d’un prix objectif. Savoir, ou plutôt prévoir, quand je ferai l’économie de [quelque chose]. Ou bien également sur la descente de l’Homme autrement que par la création judéo-chrétienne…

    Bien spéculer c’est faire preuve de sagacité. Bien spéculer c’est souvent apporter un plus à la société.
    Évidemment mal spéculer blablabla la réalité immanente de l’être à embrouiller autant qu’on résout !

    1. Avatar de Pffff...
      Pffff…

      Il ne faut pas poser la question sous cette forme.

      Il s’agit de remplacer un dispositif par un autre, plus efficient. Celui qui est remplacé est celui qui accorde une place aux agents non commerciaux sur les marchés à terme, parce qu’il n’est pas efficient (irrationalité crasse, mauvaise gestion), parce-qu’il repose sur des prémisses théoriquement fausses ou qui ne sont plus valables (théorie de la formation des prix, externalités négatives), est contraire aux intérêts supérieurs de la communauté (générateur d’instabilité en période de guerre économique), et parce qu’en plus de ça il viole des idéaux politiques et moraux nécessairement impliqués dans la stabilité d’une société démocratique bien ordonnée (« non-domination », « respect mutuel entre citoyens »… ).
      Que ca s’appelle « spéculation » ou non, on s’en fout!

    2. Avatar de jducac
      jducac

      @ Brian Jacob dit : 12 juillet 2010 à 01:49
      Je vous approuve et vais même jusqu’à penser que la plupart des actions humaines, quand elles ne sont pas d’instinct, résultent de spéculations. Elles conduisent à des choix en toutes choses et toutes circonstances, à la seule fin de faire survivre sa lignée et de contribuer ainsi à la perpétuation de l’espèce humaine, si besoin au détriment de toutes les autres. Du moins c’est l’idée que je me suis longtemps faite.

      Ainsi, si l’on doit en arriver à la fin des fins à ce qu’il n’y ait plus qu’une seule famille humaine en vie, sur notre planète ou ailleurs, on pourra dire qu’elle appartiendra à la lignée des hommes qui aura pris de bonnes options pour traverser les divers champs de risques et s’en sortir vivante. Aux divers échelons de cette lignée, les individus auront dû, à partir de leurs connaissances, de leurs informations, de leurs forces et faiblesses relatives par rapport à l’environnement de leur temps, faire des choix pertinents au regard de l’objectif de long terme à atteindre, sans pourtant connaître la meilleure voie à prendre.

      Tous, s’ils sont des hommes d’action et responsables, auront dû spéculer, d’une manière ou d’une autre pour tenter d’appréhender au mieux le futur. Le problème avec la finance, la politique, les religions, vient de que l’on manipule des croyances avec lesquelles on peut tricher surtout si on y entraîne les éléments les plus fragiles. Les faibles qui aspirent à vivre sans effort mental ou autre, sont faciles à berner, ce qui les vouent à faire partie des lignées risquant une élimination plus rapide.

      Aujourd’hui, je dois admettre que cette vision du devoir humanitaire à long terme, qui donnait un sens à la vie, sens qui était commun à la plupart des gens, n’est plus très présente chez ceux qui sont nés après 1950. Les tendances hédonistes et égoïstes amènent plutôt à spéculer pour un profit immédiat et très personnel. Dans le passé, on se sacrifiait pour les siens, pour le pays, pour son dieu, au nom d’un idéal supérieur.

      Aujourd’hui, on n’a plus aucun scrupule pour profiter personnellement du temps présent. L’objectif premier est à très court terme : jouir au mieux de sa propre vie quitte à devoir sacrifier ses proches et même ses propres enfants selon les propos du philosophe Michel Serres: http://www.pauljorion.com/blog/?p=13534#comment-94304

      Il ne me semble pas que cette recherche d’une jouissance immédiate, touche au même degré toutes les civilisations de notre planète. Il est même possible que l’économie sanctionne déjà cette attitude indigne qui consiste à jouir en s’endettant, alors qu’à l’autre bout de la terre, des populations bien plus pauvres épargnent 40% de leurs revenus.

      A n’en pas douter ces civilisations ne tentent pas, en spéculant, d’appréhender le même futur. Ça n’est pas rassurant pour les occidentaux.

  3. Avatar de romain
    romain

    « Faut il interdire la speculation ? »

    C’est joli comme titre, ca sonne bien, ca interpelle …

    Desole de me montrer sarcastique, mais enfin la partie est perdue depuis le jour ou la BCE a ouvert une ligne de credit de 450 millards d’euros au banques de tout poil.
    Car ces chers « investisseurs » (j’aime bien ce mot … mais je lui prefere celui, plus realiste, de « speculateurs ») sont desormais en train de recycler leurs « actifs toxiques » (en gros des paris perdus, du vent) contre de la monnaie europenne sonnante et trebuchante. Un grand blanchiement d’argent a l’echelle europeene, comme l’histoire n’en a jamais vu.

    Alors a quoi cela sert il de discourir sans fin sur les inconvenients ou les vertus de la speculation (la, faut vraiment etre de nauvaise foi), lorsque tous les investissements hasardeux (pour rester poli) affectues ces 10 dernieres annees recoivent en ce moment les deniers des citoyens ?
    Est ce qu’un moment les participants de ce blog vont proposer de se rassembler ? Ou bien en resta t on aux paris de « choucroutes » ?

    J’ai beaucoup de respect pour ce blog, pour les articles de Jean Paul et Francois et pour leur « formalisation des idees », mais je pisserai dans un violon que l’effet serait le meme. Le monde des idees cher a Platon est certes tres attrayant, mais nos gouvernants ont choisi celui de l’action. Et ils nous ont mis 10 longueurs d’avance.

    1. Avatar de Paul-émile
      Paul-émile

      Absolument d’accord, j’en arrive même à me demander parfois si tous les lieux de discussion sur le net ne servent pas en fait à dissiper des énergies qui pourraient se révéler dangereuses pour les pouvoirs en place !
      Je crois en effet que beaucoup de lecteurs de ce blog et d’autres, veulent du concret . Que pouvons-nous faire individuellement ? Probablement bien peu de choses, mais si nous le faisons tous …
      Par exemple ne plus jamais écouter les politiques . Faire la grève totale de la publicité et de la télé . C’est bien peu je le sais bien, mais si nous sommes suffisamment nombreux, nous pouvons faire passer le message qu’il sera désormais moins facile de nous manipuler .

    2. Avatar de Thomas

      « …..monnaie européenne, sonnante et trébuchante….. »

      Enfin, je comprends le sens de ce deuxième qualificatif !

    3. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Il y a une autre hypothèse qui elle même se divise en deux :
      1. Les idées ne sont pas bonnes au sens où elles ne font pas la critique radicale, c’est à dire à la racine, du système économique.
      2. Les idées, même radicales, restent sans emploi.

      marlowe@orange.fr

    4. Avatar de Salva
      Salva

      « Est ce qu’un moment les participants de ce blog vont proposer de se rassembler ?  »
      Bonne idée. On pourrait ainsi créer un hedge fund dirigé par le boss de ce blog !
      Un fond qui parierait plutôt à la baisse. Et avec effet de levier sur les LBO. Il y a un max de fric à se faire sur les matières premières: pétrole, blé, air, soleil, armes, organes humains, nucléaire.
      Ce fond s’appellerait New Civilisation Fund et serait basé en Andorre, avec la protection du co-prince. La CIA ne sait pas où c’est.

      (Précision: c’est de l’humour).

  4. […] This post was mentioned on Twitter by betapolitique.fr. betapolitique.fr said: Philosophie Magazine, No 41, juillet-août – Faut-il interdire la spéculation ?: Faut-il interdire la spéculation … http://bit.ly/av1rZa […]

  5. Avatar de babelouest

    Il y a longtemps que je me dis que toute spéculation est mauvaise. Il faut tuer les marchés, qui induisent les acteurs, banquiers en particulier, à inventer des montages toujours plus pervers, avec des effets de levier toujours plus forts.

    Naturellement, il faut obliger les banques à détruire leurs filiales, les banques d’affaires. Ne doivent rester que les banques de dépôt, auxquelles le principe même de prêt à taux variable doit être interdit, et ce taux assis non sur le marché (dissous), mais sur le coût en personnel et structures. Plus de banques privées : toutes doivent être soumises à l’État, qui s’en porte garant, mais interdit toute prise de bénéfice. Si la création de monnaie devient nécessaire, c’est l’État qui en prend très officiellement la responsabilité, en prêtant aux banques à taux faible. Et non l’inverse, comme actuellement depuis Pompidou. Le banques ne peuvent pas s’appuyer sur les prêts remboursés en partie, pour en émettre d’autres : ce sont leurs fonds propres, dépôts et excédents de trésorerie qui en sont les garants. Le reste, si nécessaire, vient de l’État, comme indiqué plus haut.

    Voilà un système qui assainirait largement le marigot actuel ! Il risque de faire grincer certaines dents… La banque redevient un service public, comme les transports, l’énergie, l’éducation nationale, l’assurance sur les biens, la santé publique, etc…

    Et la notion de profit est bannie. Ne subsiste que le bénéfice, qui prend le titre plus juste d’excédent.

  6. Avatar de Souvarine
    Souvarine

    Le cas Thesmar est symptomatique. Nonobstant l’éclatement de la bulle immobilière, des bulles précédentes et de celles à venir (on ne devrait plus appeler ça capitalisme financier mais capitalisme Perrier), Thesmar, droit dans ses bottes, continue de bavasser à coup de « critère d’efficience » (entendu ici comme critère de Pareto je présume), faribole abstraite parmi d’autres qui font les délices des néo-classiques. Ces gens se foutent du réel comme d’une guigne et continue de réciter leurs mantras. Pour eux, la société n’existe pas, la profondeur historique n’existe pas, la culture n’existe pas…. Sans doute pas modélisable dans leurs robinsonnades.

    De plus, il prétend parler au nom de tous les économistes (« Les économistes ont une notion du bien et du mal…. ») Il en existe heureusement d’autres sortes, qui sont certes minoritaires, mais il semble l’ignorer.

    L’argument qui consiste à se prétendre au dessus de la mêlée morale, comme un arbitre neutre, ou tel un biologiste observant des amibes est une escroquerie intellectuelle. Il n’y a pas de positionnement social neutre. Pas plus pour un économiste que pour n’importe qui d’autre. Il pourrait tout aussi bien dire que pour l’économiste, il n’y pas de mauvais esclavagistes d’un point de vue moral. Ca veut dire quoi? C’est idiot.

    Si c’est cela être économiste, alors je le dit clairement: on a pas besoin des économistes!

    L’enseignement de l’économie a besoin d’être réformé (au sens noble du terme). L’économie ne peut être qu’une science sociale. Ou elle n’a pas lieu d’être.
    cf : http://www.autisme-economie.org

    « Les économistes sont les représentants scientifiques de la bourgeoisie » (Marx) Ca n’a pas vraiment changé depuis.

    1. Avatar de Souvarine
      Souvarine

      Vérification faite via wikipédia, David Thesmar a obtenu en 2007 le Prix du meilleur jeune économiste de France, décerné par Le Monde et le Cercle des économistes. Les bras m’en tombent.

      Réflexion faite, « Un système est bon si les bonnes personnes sont au bon endroit pour fabriquer ce qu’il y a à fabriquer -comprendre les dominés produisent les richesses- et si les personnes qui veulent le plus ces produits sont celles qui les reçoivent- les dominants ramassent le fric.

      Cette interprétation du « critère de Pareto » me vaudra t-il le Prix du meilleur jeune économiste de France 2010?

    2. Avatar de yvan
      yvan

      Hhmm.. Vous ne connaissez pas Pareto.
      Ni le fils, ni le père. Car les deux sont indissociables. (ne jamais sortir un élément de son contexte)
      Le père a à priori joué les Madoff et c’est fait spolier sa fortune par l’état italien.
      D’où sa fuite en France et son fils qui a récupéré l’étiquette de « libertaire » anti-état. Ca se comprend.
      N’étant pas idiots dans la famille, le fils a analysé le fameux équilibre 20/80 que nous connaissons tous.
      Repris aussi dans les bases d’extrème-droite du fait du coté libertaire… Un comble.

      Hors, si l’on prend un peu de recul, on se rend compte que la concentration de richesse a largement dépassé le seuil des 20/80.
      D’où, c’est reparti comme en 29…
      Il nous aurait fallu tuer du riche, soit leur couper.. une partie de leur porte-monnaie.
      Ce qui correspond, chez eux, à une des parties principales de l’individu.

    3. Avatar de yvan
      yvan

      Hhmm.. à LA partie principale de l’individu.
      Le reste est au service.

  7. Avatar de L'enfoiré

    Il y a petit et gros spéculateurs.
    Un film qui ne date pas d’hier « Le sucre »

  8. Avatar de jean louis senior
    jean louis senior

    Excellent journal que « La Croix » ,lu par
    des milliers de lecteurs et des centaines de décideurs.
    Par ailleurs,sur le sujet de « moral » et/ou de « morale »,J. Attali signe aujourd’hui un excellent billet sur son blog du journal l’express.
    Par ailleurs encore ,Paul Jorion qui s’en prend subtilement et fermement à la spéculation débridée ,défend en l’occurence des idées qui gagnent à être diffusées dans tous les milieux.
    Celui des lecteurs de La Croix en fait partie bien entendu…
    Paul Jorion n’a-t-il pas fait mention de Radio Vatican il y a une paire de mois-comme disent nos amis belges- ?
    Tous les canaux de diffusion des « bonnes pensées »ne sont-ils pas à utiliser ? A mon humble avis,la ligne suivie ici mérite la diffusion la plus large possible. C’est en cours de puis un bon moment,cela se développe d’une façon particuliérement rapide ,et je crois que nous souhaitons tous avec conviction et détachement un audience la plus étendue possible.
    N’est-il pas ?

  9. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    Morale et Economie,

    Je suis étonné que la considération morale ne soit pas un élément fort de la condamnation de la spéculation.
    Pour ma part c’est l’élément déterminant qui découle du fait que la morale doit condamner le prêt contre intérèt.
    Ce point est un élément de discussion très important pour refonder l’économie et la vie sociale.

  10. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Intervention alarmiste de Michal Rocard dans le Fig.
    Il prone le Glass Steagall mondial d’ugence et l’éradication des paradis fiscaux….
    http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2010/07/09/10001-20100709ARTFIG00640-rocard-le-capitalisme-est-une-affaire-formidable.php

    1. Avatar de Piotr
      Piotr

      Pour qui sonne le Glass?

    2. Avatar de yvan
      yvan

      Piotr… Tu es d’enfer…
      Bon, sinon, le Rocard des familles qui commence à s’inquièter… Il était tem… trop tard.

      Il semblerait néanmoins que la politique française soit en ébullition de par le petit scandale actuel largement amplifié par notre « chère » crise.
      Ca risque de girouetter sec en mer d’Iroise.

    3. Avatar de Pierre
      Pierre

      D’où j’en conclus que Dominique Strauss-Kahn, Gordon Brown, Barack Obama. Nicolas Sarkozy et Michel Rocard sont pour la réintroduction d’un Glass- Steagall généralisé.
      « Faire et défaire, c’est toujours travailler »……
      Vous avez dit alzheimer pragmatique?

      « La social-démocratie mondiale est le seul milieu d’où est sortie une annonce de la crise, une capacité rapide d’en analyser les mouvements fondateurs et une culture politique et citoyenne qui peut proposer les éléments de régulation et de fiscalité en réponse. Voilà pourquoi je demeure furieusement social-démocrate. Ce n’est pas un hasard si tous ceux qui avancent des solutions à la crise sont des sociaux-démocrates: Dominique Strauss-Kahn, Gordon Brown, Barack Obama. Nicolas Sarkozy qui n’est pas économiste mais avocat, intelligent et travailleur, a su faire également preuve de pragmatisme. »

      « Les voies de sortie sont d’ordre financier. Il faut d’abord réadopter partout le Glass Steagall Act, loi américaine de 1933 abrogée en 1999 qui interdisait aux banques de faire des investissements avec l’argent de leurs dépôts. »

    4. Avatar de Pierre
      Pierre

      Il est à remarquer l’oublie Rocardien sélectif :
      Le Glass steagall a été abrogé en 1999 aux EU et en 1984 en France par Jacques Delors, à ce que je me souviens, pour être ensuite peaufiné en 99 par Pérol et DSK sous Jospin……
      Vive la sociale-démocratie façon j’oublie, mais je sais.

  11. Avatar de Betov

    J’ai fait la même objection que Brian Jacob, à une époque. C’est apparemment tombé dans l’oreille d’un sourd. Donc, je rejoue ma ritournelle:

    La spéculation n’est pas le problème. Si certains veulent se ruiner au casino, grand bien leur fasse. Le seul problème réel est la dominance sociale. L’humanité s’est toujours divisée entre producteurs de richesses et détenteurs de fonctions d’apparat, même si la frontière entre les deux n’est plus nette. Le problème a toujours tenu aux inégalités et injustices qui caractérisent ces deux groupes, depuis les débuts de l’histoire.

    De nos jours, le classe d’apparat se voit dépassée par les super prédateurs qui font que la classe d’apparat elle-même se trouve écrasée au niveau des dominés, un peu comme la très haute noblesse de droit divin par rapport à la petite bourgeoisie. De ce aiguisage du haut de la pyramide sociale résultent tous les désordres actuels qui dépassent de loin la finance et la spéculation, et le seul moyen d’action contre la super prédation est de jouer sur le haut de la pyramide sociale en criminalisant l’excès de richesse.

  12. Avatar de babelouest

    Brian Jacob, comment osez-vous glorifier ainsi la spéculation ? Selon mes propres convictions, toute spéculation est son propre mal, car elle fait jouer des rouages à la fois du hasard, et de la domination de l’homme par l’homme. Je le proclamais plus haut : il faut abolir tout profit. Le profit n’est pas le salaire, il est le moyen d’accaparer des richesses, ou ce qui les représente théoriquement, c’est-à-dire l’argent : cela passe nécessairement par des pertes ailleurs, d’une façon ou d’une autre.

    La spéculation doit être pendue très haut et très court.

    1. Avatar de Brian Jacob
      Brian Jacob

      Certainement, car à raison pour vous paraphraser chaque Homme est son propre mal…
      Je vais réitérer pour qu’on tâche de ne pas monologuer plus longtemps, en vérité vous avez mal compris mes propos, ou plutôt je ne me suis assurément pas montré assez clair dans ma prise de position.

      Il est bien évident que tout comme vous – tout comme vous ! – je condamne la spéculation, mais la spéculation des affaires. Le fond est qu’il y a plusieurs types de spéculations, comme il y a plusieurs types de spéculateurs. Et il ne faudrait pas remettre ces conceptions dans le même panier.

      Je vais m’en tenir à des exemples naturalistes plutôt que d’avancer mon exemple du blé, il est vrai que la provocation était facile malgré que j’estime qu’on DOIT pouvoir spéculer sur les marchés agricoles.
      Quand des philosophes grecs comme Leucippe spéculaient sur la possibilité d’une matière insécable qu’ils nommèrent Atome ils spéculaient dans le vrai tout en ne sachant ce qu’est le vrai du faux.
      C’est de la spéculation. Quand vous avez Comte qui spéculait sur une physique sociale, bien qu’on soit encore loin de sa volonté la sociologie naquit de cette spéculation. Quand vous avez un Keynes qui établit une étude économique des grands agrégats, vous avez là une spéculation de la macroéconomie. D’autant plus qu’il y a d’autres exemples que ceux drôlement académiques que je propose, les prévisions météo, la théologie, plus généralement la spiritualité, la métaphysique (lisez le Talmud vous verrez), etc.

      Et j’ose le dire qu’on puisse – pareillement ! – spéculer sur les denrées (oh diantre, salaud !), qu’on puisse spéculer sur les récoltes, qu’on puisse spéculer sur la natalité, qu’on puisse ad vitam aeternam spéculer.

      Maintenant entre pouvoir et savoir il faut établir un devoir éthique…
      Selon moi la spéculation ne devrait pas être rémunéré, selon toujours moi la spéculation est une activité purement intellectuelle, un divertissement mental ; à raison, la spéculation devrait être engagé par des gens désintéressés, mais à tord qui de nous tous l’est réellement désintéressé ?

    2. Avatar de Betov
      Betov

      Même Paul, qui ne partage pas mon point de vue, accole au mot « spéculation » l’adjectif « pure ». Interdire la spéculation pure implique que la spéculation (heureusement) peut être raisonnable. Un citoyen qui ne spéculerait pas serait celui qui achèterait son fuel ou sa cartouche de cigarettes juste après une hausse. Juste absurde.

      Quant à la domination de l’homme par l’homme (ou son contraire 🙂 ), ce n’est pas le problème. La nature l’a dit: Malheur au faible. Et c’est bien. La dominance sociale, c’est une toute autre affaire. Mais bon… comme certains, ici même, ont osé faire le rapprochement entre « dominance » et « gouvernance » au prétexte inouï de sonorités voisines… je renonce devant tant de bêtise et conseille le visionnage des films animaliers de la 5.

    3. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ Brian Jacob
      Votre exemple n’a pour but que d’entretenir volontairement la confusion entre spéculation intellectuelle et spéculation économique (monétaire, financière, sur les marchandises, sur l’immobilier), la première n’étant qu’une activité réflective là où la seconde est un pari monétaire.
      C’est un poncif utilisé déjà des centaines de fois pour légitimer la spéculation économique. J’ajoute que c’est faire bien peu de cas de la qualité des commentateurs du blog…

    4. Avatar de Brian Jacob
      Brian Jacob

      Petit un, je ne vois où je fais « bien peu de cas de la qualité des commentateurs du blog », dites-moi ?

      Petit deux, Aikos Nomos, c’est bien beau, mais gestion de la maison : où ceci ne représente pas un exercice pour l’intellect ? L’économie est intellect, car l’Homme n’est plus dans l’affect depuis des lustres…

      Le Blanc l’a-t-il seulement été dans l’affect d’ailleurs ? À en croire les Amérindiens, que non pas !

      Je ne vois pas où je place la confusion, de plus j’accorde le fait que l’incompréhension soit une erreur de ma part et non de la sienne ; ne pas accuser les autres de ne pas comprendre, mais plutôt s’accuser de ne pas réussir à se faire comprendre c’est la véracité éclairée du dialogue selon moi, alors jamais je n’oserais.

      Nonobstant, dans le doute, la confusion n’a lieu d’être que sous la chaire économique, et me semble-t-il, cela n’aurait-il pas ni queue ni tête au fond ? Par exemple, nous pourrions abondamment supputer des théories où l’argent n’existe pas, la monnaie est un concept comme un autre, un moyen que l’intellectuel se donne pour échanger qui avec le temps devint un but, la finalité de conscience voire de science, etc., et vous verrez très vite qu’en vérité ce débat est inhibiteur d’idées neuves plutôt que de se prendre la tête sur le fondement de la spéculation.
      Holà, je m’égare, ne soyons pas fous ni affamés, quoique. (PC moi ? Pas d’insulte s.v.p.)

      Lisez-moi – je ne suis pas hautain, ça va ? –, je parle aisément d’une spéculation désintéressée, voire pourquoi pas d’une spéculation tenue uniquement par le politique. Le système monétaire sera toujours spéculatif, car chacun de nous spécule à longueur de temps. Comment souhaitez-vous, non, comment comptez-vous apporter des solutions à ce problème qui vient de l’humanité de l’être ? En le déshumanisant ? Si vous le désirez nous pouvons SPÉCULER là maintenant sur des théories eugénistes, mais non, et sachez pourquoi : car ceci n’est pas éthique ! Et le non-éthique à mon sens devrait être tabou ! Le souci de l’économie c’est qu’elle est basée sur la mécanique newtonienne qui a fait c’est preuve en physique, mais qui a depuis été Réformée pour intégrer la notion de Temps, déjà rien que la variable temps elle ne compte pas en économie. Alors sans facteur temps pas de facteur historique. Qui plus est, la physique étudie des phénomènes rationnels, une science exacte ; démontrer l’exactitude de l’être c’est comme de dénoncer le concret du rêve, nous sommes des êtres irrationnels, abstraits, telle l’imagination.

      Enfin je dirai par l’affirmatif : Oui, je légitime la spéculation sous certains postulats à établir. En effet, j’adhère là la spéculation économique, est-ce si dramatique ? Faudrait-il un buché ? Un autodafé ?

      Je considère qu’une fois un chantier essarté, on peut employer des termes connotés derechef.
      Ce n’est pas un « gros-mot » spéculation… Bref, Namasté mes frères, je vais manger 😀

    5. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ Brian Jacob
      Ne soyez pas tant sur la défensive. Spéculeriez-vous sur mes intentions ?

      Sur la dimension anthropologique de l’homme rationnel dénué d’affect, nous ne tomberons pas d’accord : je pense tout le contraire, nous ne sommes qu’affect.

      Pour le reste, je maintiens que faire le rapprochement entre deux activités aussi différentes que la spéculation purement intellectuelle et la spéculation économique est un procédé de justification de l’une par l’autre. Au même titre que lorsque vous dites :

      {…chacun de nous spécule à longueur de temps}

      Puisque tout le monde le fait…

    6. Avatar de Brian Jacob
      Brian Jacob

      D’accord, et je dirais même plus que j’étais sur l’offensive et je vous prie de m’en faire gré.
      D’accord encore sur l’affect, toutes proportions gardées qui sont les miennes, c’est que :
      Ce que vous nommez affect je le nomme davantage Pathos, et oui, l’Homme est gouverné par le Pathos.
      De préférence, le Pathos gouverne l’Homme, son instinct primitif, sauvage.

      Quand je dis affect, il représente pour moi l’ensemble des états affectifs procurés par la Nature.
      Je vous renvoie agréablement à la lecture de textes d’Indiens d’Amérique qui reflète ma vision.
      En clair on expose là un souci récurrent de la communication, nous ne sommes pas mentalistes…
      … Et chaque acquis renferme chaque inné de la personnalité et des concepts personnels de chacun, hélas.

      P.-S. pour la bonne forme, une citation, non, deux citations de personnages fameux :

      « Les Blancs se moquent de la terre, du daim ou de l’ours. Lorsque nous, Indiens, cherchons les racines, nous faisons de petits trous. Lorsque nous édifions nos tipis, nous faisons de petits trous. Nous n’utilisons que le bois mort.

      L’homme blanc, lui, retourne le sol, abat les arbres, détruit tout. L’arbre dit “Arrête, je suis blessé, ne me fais pas mal”. Mais il l’abat et le débite. L’esprit de la terre le hait. Il arrache les arbres et les ébranle jusqu’à leurs racines. Il scie les arbres. Cela leur fait mal. Les Indiens ne font jamais de mal, alors que l’homme blanc démolit tout. Il fait exploser les rochers et les laisse épars sur le sol. La roche dit “Arrête, tu me fais mal”. Mais l’homme blanc n’y fait pas attention. Quand les Indiens utilisent les pierres, ils les prennent petites et rondes pour y faire leur feu… Comment l’esprit de la terre pourrait-il aimer l’homme blanc ?… Partout où il la touche, il y laisse une plaie. » Vieille sage Wintu

      « Nous voyons la main du Grand Esprit dans presque tout : le soleil, la lune, les arbres, le vent et les montagnes ; parfois, nous l’approchons par leur intermédiaire. […] Nous croyons en l’Être suprême, d’une foi bien plus forte que celle de bien des Blancs qui nous ont traités de païens… Les Indiens vivant près de la nature et du Maître de la nature ne vivent pas dans l’obscurité.

      Saviez-vous que les arbres parlent ? Ils le font pourtant ! Ils se parlent entre eux et vous parleront si vous écoutez. L’ennui avec les Blancs, c’est qu’ils n’écoutent pas ! Ils n’ont jamais écouté les Indiens, aussi je suppose qu’ils n’écouteront pas non plus les autres voix de la nature. Pourtant, les arbres m’ont beaucoup appris : tantôt sur le temps, tantôt sur les animaux, tantôt sur le Grand Esprit. » Tatanga Mani

    7. Avatar de domini CB
      domini CB

      Brian Jacob, comment vous y prenez-vous, exactement,
      pour : « essarter un chantier », quelle est la technique précise ?

    8. Avatar de Brian Jacob
      Brian Jacob

      Sens-je une pointe de condescendance ?
      Je vous propose de philosopher un grain sur l’écume des courants 😉
      À mes yeux et sûrement aux yeux de beaucoup, j’ai l’assurance de le croire, il y a deux systèmes majeurs :
      – Ceux que je nomme la société royaliste (ne pas y voir un Roi, quoiqu’en Sarkozye), conservatrice ;
      – Ceux que je nomme la société des Lumières, progressiste, mais pas trop, qui recycle d’anciens systèmes ;

      Et enfin, il y a un courant de pensée mineur qui fait doucement son bonhomme de chemin : les anarchistes.

      Hélas, doublement hélas, conservateurs et pseudoprogressistes dominent ce qui fait qu’on ne cherche jamais réellement du neuf. On interchange nos systèmes, simplement.

      Alors si vous me demandez ma technique, je n’en ai pas et personne n’en a ; nous ne faisons jusqu’à présent que d’user d’autrui, en pensée comme en pratique. Par contre – bien qu’une fois encore je n’aurai aucunement la suffisance de dire que quelque chose vienne de moi – oui je peux parler nouveau.
      Craignant malgré tout de me faire passer pour un utopiste… à raison.

      Mais je suis sûr qu’on peut bonifier la spéculation à coup de « Référendums » globaux.
      À l’aide de réformes du système dans son ensemble, à l’aide d’une gouvernance mondiale aussi.
      Il y a de brillantes idées sur ce sujet de collègues plus amènent de vous répondre.
      L’ennui c’est que tout ce qui brille n’est pas d’or, et les dérives pointent souvent leur nez.

      Pour terminer, je maintiens la création d’une Instance Spéculative DÉSINTERESSÉE.

      N.B. Le Salut ne viendra point de là-haut, espérons d’ici-bas…

    9. Avatar de Brian Jacob
      Brian Jacob

      Aïe, Ouïe, j’ai commis un impair : une bonne grosse faute !!!
      être à même de et pas « être amènent » … pitoyable …

    10. Avatar de domini CB
      domini CB

      beaucoup se laissent séduire et veulent séduire à leur tour
      amen

  13. Avatar de Gu Si Fang
    Gu Si Fang

    Le coeur du débat se ramène à ceci : les bulles sont-elles produites spontanément par le marché, ou causées par une intervention monétaire. Les deux explications sont théoriquement possibles, et il est difficile de trancher.

    Voici une page sur le phénomène de mimétisme et les bulles rationnelles. En bon français : le comportement moutonnier des investisseurs, et la possibilité d’une dérive des prix et d’une bulle sur un marché où n’interviennent que des spéculateurs pourtant censés être rationnels. Extrait de « L’efficience informationnelle des marchés » de Valérie Mignon : http://tinyurl.com/2ujrjr6

    Le mimétisme est une propriété supposée des marchés d’actifs, quels qu’ils soient (bourse, immobilier). Il n’a pas besoin d’ordinateurs ni de high-frequency trading ni de produits dérivés. L’idée générale est généralement attribuée à Charles MacKay qui parle de la tulipmania de 1637 dans « Memoirs of extraordinary popular delusions and the madness of crowds » (1841).

    Le principe est plausible, mais j’ai quelques objections :

    1) Le raisonnement est généralement présenté dans le cas d’une spéculation à la hausse. Mais il est parfaitement symétrique, et peut aussi bien s’appliquer à la spéculation à la baisse. Où sont toutes ces bulles à la baisse ?

    2) La création monétaire est une explication plus simple des bulles. Selon le principe du rasoir d’Occam, on devrait donc retenir l’explication monétaire des bulles, plutôt que le mimétisme.

    3) Y a-t-il un seul exemple de bulle qui se soit produite sans facteur monétaire ? La création monétaire par les banques centrales et/ou les banques a été très forte avant la bulle Internet, avant la bulle immobilière, avant la bulle des matières premières dans les années 1970, avant la crise de 1929, avant la mania des chemins de fer à la fin du XIXème… Même la tulipmania : http://mises.org/daily/2564

    D’où l’image suivante :

    Imaginez que nous sommes en juin, pendant le tournoi de Roland Garros. La télé est allumée dans le salon, mais le son est coupé en attendant le début du match. La caméra fait un gros plan dans le public (Guy Marchand, Jean-Luc Godard et co) et vous voyez tout le monde tourner la tête à gauche, puis à droite, puis à gauche, etc. Quelle est la raison probable ? Est-ce que les spectateurs sont moutonniers et se livrent à une sorte de « Hola! » comme dans un stade ? Ou bien est-ce que le match a commencé et tout le monde suit la balle des yeux ? Dans le cas des bulles économico-financières, mon point de vue est qu’il n’y a aucun doute : la deuxième explication est la bonne. Les mouvements et erreurs collectives des marchés ont toujours été provoqués par une cause extérieure, comme la politique monétaire.

  14. Avatar de Olivier
    Olivier

    Bonjour,

    Le spéculateur, pour gagner de l’argent, doit acheter le grain lorsqu’il est bon marché et le revendre plus cher.
    Il doit donc acheter lorsque le grain est abondant et vendre lorsqu’il est rare.
    En conséquence, son action a pour effet de limiter le risque de disette et non de l’augmenter.
    Les diatribes contre la spéculation ne sont, bien souvent, que des recettes éculées de politiciens cherchant un bouc émissaire à leur incurie.

    Cordialement,

    1. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ Olivier
      Oui, bien sûr, vous avez parfaitement raison. Il n’y a qu’à voir les « émeutes de la faim » en 2008. Quel formidable remède contre la disette que la spéculation !

    2. Avatar de Betov

      @Julien Alexandre:

      Que le politique s’abstienne de jouer son rôle n’a rien à voir avec la spéculation, et tout avec le fait de faire peser les résultats négatifs des paris sur ceux qui n’ont pas eu les moyens de jouer. Il ne tient qu’à l’électeur d’élire un politique qui décide de la création d’une banque participative qui ne joue au casino avec l’argent des citoyens pour pouvoir laisser crever les autres. Malheureusement, ce n’est pas demain la veille qu’un politique sera autre chose qu’un individu faisant certains bruits harmonieux avec la bouche et portant élégamment le complet veston. Un représentant en dentifrice, quoi.

      Quant aux émeutes de la faim, elle n’ont strictement rien à voir avec la spéculation et tout avec les diverses conspirations, corruptions, et guerres US.

    3. Avatar de Paul Jorion

      « Les diatribes contre la spéculation ne sont, bien souvent, que des recettes éculées de politiciens cherchant un bouc émissaire à leur incurie. »

      Dans la perspective qui est la vôtre, j’espère que vous êtes convenablement payé pour écrire ça. Le faire gratuitement serait du sacerdoce, une notion certainement étrangère à votre système de valeurs.

    4. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ Betov
      La hausse du prix des hydrocarbures, c’était une « conspiration » US aussi Betov ?

    5. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Lautréamont aurait pu écrire : « beau comme la rencontre d’ un spéculateur avec la mort dans une bourse. »

  15. Avatar de MMP
    MMP

    Interdire la spéculation ? oui, sans doute ; tout comme la guerre et bien d’autre choses tant que nous sommes à vouloir réformer l’état du monde. Mais à y bien réfléchir, considérant sa longue histoire, n’est-ce pas l’homme que l’on se propose d’interdire si l’on veut parvenir au résultat susdit ?

    1. Avatar de Paul Jorion

      Interdire le meurtre ? oui, sans doute ; tout comme la guerre et bien d’autre choses tant que nous sommes à vouloir réformer l’état du monde. Mais à y bien réfléchir, considérant sa longue histoire, n’est-ce pas l’homme que l’on se propose d’interdire si l’on veut parvenir au résultat susdit ?

      Caïn

    2. Avatar de MMP
      MMP

      Certes, mais Caïn est une dimension de l’homme que l’on ne peut ignorer, sauf à se leurrer, me semble-t-il.

      Caïn, quelques soient les règles, les châtiments, trouve toujours la voie de son crime quand celui-ci lui paraît indispensable.

    3. Avatar de TARTAR
      TARTAR

      Le spéculateur serait-il un « négociant » ?
      Interdire?
      Petit Larousse: »empêcher qqun d’utiliser, de faire.. »

      Reste à définir les voies et moyens.
      Rocard lui-même parle d’interdire les paradis fiscaux.

      Qui sont des états libres et indépendants.
      Il les attaque avec des blindés?

      Interdire TOUTE SPECULATION A BUT LUCRATIF?
      Est-ce que çà ne revient pas à interdire le sida, l’orage et ..le mensonge?
      Car les histoires stupide de win-win et autres gagnant-gagnant sont des fables.

  16. Avatar de Leopard Blanc
    Leopard Blanc

    « Ils ne disent pas qu’il y a de mauvais spéculateurs d’un point de vue moral. Ce n’est pas leur métier. »

    J’aime beaucoup cette petite ritournelle, utilisable dans beaucoup d’autres domaines et qui porte la force de l’evidence. La moralite est donc une specialite professionelle qu’il n’est necessaire pour personne de respecter, puisque c’est affaire de specialistes. D’ailleurs la morale est seculiere, on sait qu’aujourd’hui l’esclavage c’est mal, mais qu’autrefois c’etait different. De plus, la morale, comme le suggere le nom « moraliste » appartient au domaine des idees, c’est donc une ideologie. Contrairement a l’economie qui, comme toute science, est neutre et dechargee de toute ideologie. Je suis pret a recevoir mon point Godwin en ajoutant ceci : « Ce n’est pas le metier d’un conducteur de train que de s’occuper de moralite ».

    On le voit, l’idee sous-jacente et eternellement repetee est : « ce n’est peut-etre pas joli-joli, mais ca n’est pas mon probleme ». Encore une fois, cette notion de responsabilite. Et le fait que, si l’on considere, quoiqu’on ne fasse guere d’efforts pour s’en assurer, qu’un mandat electif entraine d’importantes responsabilites, on accepte sans se torturer que le titre de « capitaine d’industrie » – dont les decisions impactent de nombreux destins – n’en comporte aucune. Ca n’est pas leur metier. Leur metier, c’est la recherche du maximum de profit personnel pour le minimum de risques et ce, donc, sans aucune consideration morale. La definition meme de la bourgeoisie, dystopie imposee par ceux qui pretendent nous gouverner.

    J’appelle une nouvelle fois a une reflexion d’ensemble sur la notion de responsabilite et sur ce que signifie, d’un point de vue historique et anthropologique, « etre adulte ». On ne peut en faire l’economie si l’on entend fonder un systeme par tous et pour tous.

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Je pense que la morale, loin d’être une idéologie, doit être une conduite quotidienne.

  17. Avatar de Boson
    Boson

    Je continue mes recherches dans la Révolution Française…

    Justement un des débats au sein de la convention était : faut’ il mettre la main sur les stocks de récoltes parfois aux mains des spéculateurs et sur les immenses possessions de l’aristocratie et de la bourgeoisie (dont Danton , trafiquant en tout ) ou faut’il passer outre et redistribuer au peuple misérable ( sans terre ) et affamé ?

    Car , ce qui gênait Robespierre à ce moment était le problème du respect de la propriété privée ,inscrit dans la constitution…

    Hébert ses enragés et le Canard Duchène, poussait à l’insurrection avec des brûlots enflammés ,et à déconsidérer la convention , trop molle à ses yeux…

    Mais à ce moment aux yeux d’un Robespierre ,celle-ci ne pouvait pas être affaiblie , sous peine de voir stopper la révolution (menacée par  » la patrie en danger « , guerres de l’extérieur et Vendée ) et l’avènement de la république…Danton semblait plus désabusé : il ne croyait pas à la « vertu  » du peuple dont se réclamait Robespierre ( J.J Rousseau ) et surtout , il aurait bien pactisé avec l’ennemi pour obtenir la paix…Certains pensaient qu’il voulait rétablir un régime monarchique dont il aurait été la tête …

    Donc , la convention attaquée sur sa gauche par les enragés de Hébert et sur sa droite par les Dantonistes…L’affaire était délicate à régler : certains voulaient s’attaquer aux deux ensemble .Robespierre a démontré que c’était une erreur : qu’il convenait de neutraliser d’abord Hébert et ensuite s’attaquer à Danton , pour éviter l’alliance des deux factions opposées.

    Pour Hébert et ses amis, il n’y a pas eu de problème particulier…Pour Danton , Robespierre a du consentir à sacrifier son ami C. Desmoulin .

  18. Avatar de Franck
    Franck

    « Économie sans conscience n’est que ruine de l’âme » ( Rabelais inspiration libre de Rabelais )

    Je veux parler ici de la conscience de la Nature Humaine ainsi que le biais cartésien qui a encore largement lieu dans note civilisation occidentale.
    Personnellement j’explique le fait que Paul Jorion et certains autres comme Frédéric Lordon arrivent à avoir cette vision que nous sommes toujours plus nombreux à adhérer ici, par la principale raison qu’ils ne sont pas que des économistes. En plus de leurs qualités personnelles, ils ont une très forte culture en sociologie, anthropologie sociales voir philosophie et psychologie. Regardez la page wikipedia de David Thesmar en comparaison de celles de P. Jorion F. Lordon. A votre avis quelle sont les backrounds des économistes néolibérales ? Pourquoi la sociologie l’anthropologie, la philosophie et la psychologie sont si mal enseignés dans les cursus que suivent la pluspart de nos soi-disant élites ?

    A la différence de David Thesmar et de ses collègues néolibéraux, Paul Jorion et Frédéric Lordon notamment ont ainsi appris à « surfer » !
    Pour comprendre ce que le surf et la la glisse peuvent bien faire ici voici les propos du philosophe (ancien HEC) Charles Pépin rapporté dans le « blog optimiste Bonne Nouvelle » juste après les évènements de 2008
    http://bonnenouvelle.blog.lemonde.fr/2008/11/07/le-surf-un-concept-philosophique/
    « Digérées la psychanalyse, la sociologie, le structuralisme, toute cette pensée déprimante qui nous a fait comprendre que tout était déterminé dans une chaine de causalités infaillible. Alors on fait quoi ? On courbe l’échine en attendant que ça passe ? On supporte le monde-système, en essayant d’en tirer profit de-ci de-là ? Eh bien non : on glisse dessus ! »
    Extrait de l’interview de Charles Pépin
    « A chaque fois tu as un tout petit espace de liberté et ce tout petit espace de liberté. Si tu acceptes tout ce qui limite la liberté, tout ce qui la conditionne, tout ce qui la tue de l’intérieure alors il reste la possibilité de surfer dessus.
    En fait le surf c’est ça, c’est de faire en sorte qu’à un conditionnement très fort soudain au lieu de te gêner, d’entraver ta liberté voir de la tuer et d’en faire un déterministe total, soudain tu es plus fort que lui et tu glisses dessus et ça implique d’abord de le connaître, de le reconnaitre, de l’admettre et admettre tout ce qui la limite et la restreint c’est déjà s’en libérer et j’ai l’impression que le surf, la glisse c’est ça ! »

    Quelques éléments, entre autres, pour étayer ces propos:
    Crise et sciences humaines
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=9441

    Frédéric Lordon : extrait L’économie guidée par l’opinion et la croyance…
    http://www.dailymotion.com/video/xdzm42_l-economie-guidee-par-l-opinion-et_school
    Ce que la valeur esthétique fait à la valeur économique
    http://www.youtube.com/watch?v=OLi2w5o5mhg

    L’erreur de Descartes de Antonio R. Damasio
    Spinoza avait raison : Joie et tristesse, le cerveau des émotions, de Antonio R. Damasio

    L’essence du néolibéralisme Pierre Bourdieu
    http://www.monde-diplomatique.fr/1998/03/BOURDIEU/10167

    Vu d’Amérique – État, pouvoirs et conflit d’intérêts
    Auteur : Aram J. Kevorkian
    http://www.amgot.org/libepoli.htm

    « La raison fait l’homme mais c’est le sentiment qui le conduit. »
    Jean-Jacques Rousseau

  19. Avatar de Germanicus
    Germanicus

    En Hollande, au 17e siécle, à l’époque où l’esprit et l’intérêt marchand étaient la base de la raison d’état, le gouvernement n’a pas réussi à dompter la spéculation, ni à limiter les excès de la spéculation. Je pense que la spéculation, qui est une variation du jeux, donc pulsionnel, ne peut pas être interdit. Le seul moyen d’y mettre de l’ordre serait de limiter le champ d’action des spéculateurs. Jusqu’à présent, ils ont influencé a classe politique (par ex. Bill Clinton pour pouvoir monter les opérations subprime) pour élargir leur radius d’action, et cela à l’abri de l’opinion publique.

  20. Avatar de VB
    VB

    Bonjour,

    Comment certains peuvent-ils associer choix à spéculation ?
    La spéculation est et sera toujours une grave dérive dans une société donnée. Cette grave dérive n’est pas là par hasard, certes, elle résulte de choix politiques antérieurs (ou de non choix politique : après moi le déluge) et n’arrive jamais sans raison, mais son intervention est, quoiqu’il en soit, le « signe de la fin », elle empêche toute projection d’une société sur la durée, le long terme.

    Cordialement,

  21. Avatar de Jean-François
    Jean-François

    A propos de la spéculation et de sa nocivité, voici ce qu’en dit Satyajit Das, australo-indien qui a œuvré 30 ans dans la finance, concepteur de produits dérivés. Il a publié en 2006 un livre annonciateur de la crise, « Traders, Guns & Money » (Prentice Hall), révisé cette année.

    Extraits d’une interview donnée en 2008 au journal québécois en ligne « l’Actualité », dans laquelle il emploie les même termes que Paul Jorion sur la création de risque et les paris sur les fluctuations de prix :

    Les produits dérivés ont été créés pour offrir une protection contre le risque. Un fermier, par exemple, peut vendre le blé qu’il produira dans l’année à venir à un prix fixé d’avance. Il élimine ainsi le risque que le prix baisse. Un boulanger pourrait acheter d’avance le blé au prix fixé, se protégeant ainsi d’une hausse du prix.

    Ce type de contrat existe depuis le 19e siècle. Mais dans les 15 dernières années, les produits dérivés ont été pervertis. Au lieu d’offrir une protection contre le risque, on crée un risque, dans le but d’obtenir un rendement élevé. En d’autres termes, on spécule sur la fluctuation des prix de toutes sortes de produits. On peut même parier sur la météo ! Le Programme alimentaire mondial des Nations unies, qui intervient dans le monde en cas de famine, se finance en vendant des titres dont le rendement est lié aux niveaux de pluie dans les pays pauvres. Si les pluies sont abondantes, les dépenses de l’organisme sont peu élevées ; il paie donc des intérêts sur le titre. En cas de sécheresse, par contre, les investisseurs n’obtiennent rien.

    Il enchaîne :

    La plupart des gens n’ont pas conscience de l’existence de ces produits. Mais leur incidence sur la vie de tous les jours est énorme. De 50 % à 60 % des achats de matières premières dans le monde sont faits par des fonds spéculatifs, c’est-à-dire par des gens qui n’ont nullement besoin du cuivre, de l’or ou du pétrole qu’ils achètent. Ils ne font que parier sur la hausse ou la baisse du prix. Le résultat est que les prix ne respectent plus la loi de l’offre et de la demande. S’il n’y avait pas toute cette spéculation, les automobilistes, par exemple, paieraient l’essence de 25 % à 30 % moins cher.

    1. Avatar de Olivier
      Olivier

      Bonjour,
      Un trader doit toujours solder sa position tôt ou tard. Au total, il achète autant qu’il vend.
      Certes, lorsqu’il achète pour spéculer son action a tendance à faire monter les cours. Mais à l’inverse, lorsqu’il vendra sa position, il fera descendre les prix.
      S’il veut gagner sa vie, il doit acheter moins cher qu’il ne vend, donc il doit acheter en période d’abondance et vendre en période de pénurie (et d’ailleurs c’est pas si facile que ça à prévoir).
      Le fait même que des traders arrivent à gagner leur vie (je me suis même laissé dire que certains ne se débrouillaient pas mal) montre que c’est le cas en général.
      La spéculation à forcément une influence stabilisante sur les prix, sinon elle ne serait pas gagnante.
      Cordialement,

    2. Avatar de VB
      VB

      @ Olivier,

      La spéculation : une influence stabilisante sur les prix ? En effet, elle permet des prix totalement déconnectés de toute réalité, en influençant le prix, la spéculation le rend « fou » c’est-à-dire sans aucune réalité sous-jacente. Dire que la spéculation stabilise les prix c’est faire bon compte du fait que le prix en question n’a aucune réalité et qu’il ne devrait tout simplement pas être.

    3. Avatar de Jean-François
      Jean-François

      Olivier…

      Le trader, pour gagner sa vie et ramener le soir de l’argent à la maison afin de nourrir sa femme et ses petits enfants, doit effectivement vendre plus cher qu’il n’achète.

      On va prendre l’exemple d’un trader que nous appellerons Jeannot, parce que c’est un joli nom, ça fait comme Jeannot Lapin.

      Jeannot, il n’a ni grange ni garde-meuble, alors il ne peut pas stocker de produit. C’est bête, mais c’est comme ça. Alors il est obligé de vendre assez vite ce qu’il a acheté, avant qu’un camion le lui amène. En pratique, avec les algorithmes de HFT et autres outils pondus par des polytechniciens, c’est très très compliqué. Mais là, il vaut mieux rester simple.

      Comment Jeannot peut vendre plus cher qu’il a acheté ? C’est simple : si le prix a monté entre les deux opérations ! Et quand est-ce que le prix monte ? quand y a demande. Cette demande peut être due à une pénurie, ou peut être délibérement provoquée, mais là ça va devenir compliqué donc on évite.

      Alors quand le prix commence à monter, tous les copains de Jeannot font la même chose : ils achètent. Et bien sûr le prix monte d’autant plus. Ah ah, c’est génial. Ils se font tous la courte échelle mutuellement pour faire monter les prix. Ils achètent, vendent, achètent, vendent, et tant que d’autres nouveaux copains viennent jouer avec eux, les prix continuent à monter.

      Y’en a même qui empruntent pour jouer plus gros ! Avec les effets de levier, c’est encore mieux.

      Alors bien sûr de temps en temps il y a des rabat-joie qui veulent VRAIMENT acheter le produit, par exemple du riz, et ça fait des tas d’histoires parce qu’ils meurent de faim.

      Mais il s’en fout, Jeannot, son problème à lui c’est de repérer avant les autres copains quand il faut arrêter de racheter le produit avec lequel ils jouent, pour recommencer le premier une partie sur un autre produit.

      Alors bien sûr, quand Jeannot ou un autre commence à ne pas racheter le produit, les copains suivent. Donc ils ne rachètent pas non plus le produit, et la partie en cours s’arrête. De toutes manières, ils ont gagné déjà beaucoup d’argent à ramener à la maison pour nourrir leurs petits enfants.
      Et puis il y a ceux qui pleurent parce qu’ils ont du produit qui leur reste sur les bras, et qu’ils ne veulent pas que le camion arrive chez eux. Bah, pas grave, d’abord il y les rabat-joie qui voulaient vraiment le produit, ils sont dans une telle situation que le produit dans le camion, qui finalement va aller chez eux, garde beaucoup de valeur. Et puis de temps en temps il faut savoir savoir perdre.
      Et puis zut même pas peur, s’il y a des pertes elles sont largement financées par la nouvelle partie qui a commencé, il suffit de réemprunter pour y participer !

      Ça va Olivier ?

    4. Avatar de Olivier
      Olivier

      Ok vous spéculez à la hausse, comment faites-vous pour faire du profit à la fin ? Il faut bien déboucler la position, donc il faut vendre à une contrepartie solvable ! C’est pour ça que vous ne pouvez pas jouer à manipuler le marché au delà de la demande.
      Et vous avez en face des spéculateurs aussi forts et aussi bien informés que vous, qui spéculent indifféremment à la hausse comme à la baisse !
      Le but du trader c’est pas de faire bouger le marché dans telle ou telle direction, c’est de faire de l’argent, il s’en fiche que ce soit à la hausse où à la baisse. Il est pas solidaire des autres traders, il essaye de les plumer et vice-versa. C’est pas un complot géant, c’est des gars tout seuls devant leur écran qui pensent qu’à leur profit personnel à la fin de la journée. Et c’est déjà pas facile à faire, si c’était si simple de gagner on serait pas tous là à deviser joyeusement, on serait en train de spéculer.

    5. Avatar de VB
      VB

      @ Olivier,

      « C’est pas un complot géant, c’est des gars tout seuls devant leur écran qui pensent qu’à leur profit personnel à la fin de la journée. Et c’est déjà pas facile à faire, si c’était si simple de gagner on serait pas tous là à deviser joyeusement, on serait en train de spéculer. »
      =>
      Vous avez raison, ce n’est pas facile à faire, c’est même très difficile paraît-il… de se désintoxiquer. Alors de désintoxiquer la société d’une institution qui rapporte de l’argent que cette société ne fabrique plus, imaginez…

  22. Avatar de Jean-François
    Jean-François

    Allez Olivier on continue…

    Supposons que Jeannot a en fait une belle cave dans laquelle il peut stocker. Comme vous le dites si bien, il va donc acheter plein de produit quand il est pas cher, en période d’abondance. Il va cette fois-ci recevoir le camion et stocker son achat dans la cave.

    Reste à attendre que le prix monte…

    Et là, miracle, le prix monte tout seul parce que le stockage a créé la pénurie ! génial ! Et quand en plus la production baisse, fin de l’abondance en production, le prix monte d’autant plus !

    Ce produit il est alors remis dans le camion, et une nouvelle partie de trading se fait dessus…

    Bon évidemment, il y a toujours le problème des rabat-joie qui avaient besoin du produit, qui ne peuvent plus l’acheter et qui crèvent de faim ! Mais on s’en fout, ce sont des loosers…

    1. Avatar de Olivier
      Olivier

      Super, vous avez trouvé une façon de vous enrichir facilement !
      C’est trop facile de spéculer, y’a qu’à acheter, acheter, acheter et attendre que ça monte !

      Et bien sur, les autres y vont gentiment attendre que le prix soit trop élevé pour vous acheter vos produits, ils ont pas pensé à spéculer dans l’autre sens ! Issoncon !

      Vous n’êtes pas le premier à essayer, d’autres y ont pensé avant vous :
      http://en.wikipedia.org/wiki/Silver_Thursday

      (Oups, ils semblerait qu’ils aient eu des problèmes à la fin, trop dommage ! )

  23. Avatar de Lumpaz, le voyou

    Une définition de la spéculation aurait été la bienvenue. Il semble acquis qu’on le sache. pourtant cela ne me parait pas évident. Il y a d’ailleurs des spéculations que l’on condamne, d’autres pas. Où se situe la frontière ?

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