Billet invité.
Je remercie chaleureusement les personnes qui ont commenté mon billet du 4 juillet (La pension comme salaire continué, solution aux impasses dans lesquelles sont aujourd’hui le travail et l’investissement) et je souhaite faire écho à leurs questions et objections en quatre points.
- 1. Système utopique ou changements révolutionnaires ?
Mon propos est d’observer des contradictions porteuses de changements révolutionnaires en matière d’investissement et de travail, ce qui est le contraire de la construction d’un système utopique. A l’opposé d’une démarche utopique qui construit un système imaginaire symétrique d’une réalité lue d’une manière péjorative et univoque, opérer un changement révolutionnaire c’est savoir discerner dans le présent le déjà-là révolutionnaire et le porter plus loin. Ainsi, j’observe une contradiction entre l’emploi et le salaire à vie que je pose au cœur de l’enjeu des retraites. Construite au 20ème siècle comme un salaire continué, la pension de retraite subvertit le marché des capitaux par l’extraordinaire réussite d’un engagement massif et de long terme assumé sans aucune accumulation financière qui montre que celle-ci est inutile pour l’investissement. Elle subvertit aussi le marché du travail par l’expérience massive du bonheur au travail dès lors qu’est attachée à la personne une qualification qui était jusqu’alors l’attribut de ses emplois. Les changements révolutionnaires à notre portée consistent donc
– à transposer à l’investissement la cotisation sociale et à abolir le droit de propriété lucrative [1] tout en asséchant le profit,
– et à attribuer à tous à partir de 18 ans le salaire à la qualification des retraités en supprimant ainsi le marché du travail négateur de notre qualité de créateurs du monde commun.
L’obstacle à surmonter pour engager de tels changements révolutionnaires est notre vision désespérée d’un « système » tout puissant qui ne change que pour maintenir le pouvoir des dominants. Ce désespoir fonde notre conviction que le présent n’est pas porteur d’un autre avenir collectif, ce qui conduit soit à la fuite utopique, soit au cynisme, soit à d’interminables rationalisations de notre défaitisme [2]. En appeler à la résistance ne suffit pas : nécessaire, elle est porteuse de redoutables perversions si elle s’en tient à dire non, comme on le voit dans le devenir de tant de mouvements de libération. Les révolutionnaires sont portés par un oui : ils se libèrent de l’utopie, du cynisme et du défaitisme dans la générosité d’être que nourrit l’amour des personnes et donc une vision dialectique du réel, toujours à l’affût de la vie qui sourd des institutions les plus mortifères. Que ceux qui pensent que les pistes que j’ouvre sont trop belles et trop faciles pour être bonnes interrogent l’étrange conviction qui veut que demain sera pire qu’aujourd’hui ; qu’ils mesurent leur détermination à affronter des obstacles considérables pour dépasser le marché du travail et l’accumulation privée du capital, dépassements qui pourtant sont aujourd’hui à portée de mains.
- 2. La cotisation économique et le salaire à la qualification à vie sont l’étape aujourd’hui possible de l’émancipation du travail et de la production
Je partage bien sûr les interrogations de mes interlocuteurs sur la part d’inconnu qu’ouvre la sortie du marché du travail et du marché des capitaux. Se libérer d’une partie de ses chaînes crée le trouble dans les routines et dans les quelques sécurités acquises en échange de la soumission. L’essentiel est dans la solidité des institutions déjà-là de la qualification et de la cotisation sociale que nous pouvons aujourd’hui porter à un niveau supérieur en remplacement d’institutions centrales du capitalisme.
Depuis 1945, la classe dirigeante mène campagne contre la cotisation sociale : elle n’a pas été en mesure d’empêcher sa considérable progression, de 32 à 65% du salaire brut. Sa régression qu’elle organise aujourd’hui au nom de la réforme (remplacement partiel par la CSG, gel des taux, changement de sens de la cotisation comme financement du salaire continué en prévoyance d’un revenu différé) nous place devant l’alternative : combattons-nous en défense (au prix de défaites répétées) ou sommes-nous assez confiants dans la solidité et le caractère émancipateur de la cotisation pour nous battre pour son extension au financement de l’investissement qui portera un coup fatal au droit de propriété lucrative ? N’avons-nous pas prouvé que faire de 30% de la valeur ajoutée un bien commun en la ponctionnant pour l’affecter au salaire sous forme de cotisations sociales [3] a été favorable à l’accès à la santé ou aux pensions de retraite, et que nous avons su gérer ces institutions non étatiques du salaire socialisé avant que la classe dirigeante s’emploie à les étatiser pour tenter de reprendre la main sur elles ? Sur ce modèle et forts de cette expérience, nous pouvons à la fois reconquérir le pouvoir sur les caisses de sécurité sociale et affecter 25 autres % de la valeur ajoutée, qui vont aujourd’hui au profit et nourrissent des portefeuilles financiers prédateurs et sous-investisseurs, à une cotisation économique finançant l’investissement productif sans taux d’intérêt. Nous saurons gérer les caisses d’investissement, qui seront non étatiques elles aussi puisque nées de la mutualisation salariale de la valeur ajoutée, car nous avons déjà l’expérience de l’examen de projets d’investissement. L’arbitrage entre les projets sera conflictuel, et on ne peut que s’en réjouir pour la démocratie … et inventer au fur et à mesure les institutions et les règles de ces arbitrages.
De la même façon, les conventions collectives ont classé les postes de travail dans une grille de qualifications correspondant à une grille de salaires que les employeurs ont dû respecter, grâce à la mobilisation syndicale face au patronat de branche. Cette sécurité du salaire était tolérée par les employeurs parce qu’elle était liée à l’emploi, dont ils ont seuls la maîtrise, et on pouvait penser possible un marché du travail assurant une certaine sécurité de carrière. Mais les droits salariaux liés aux emplois sont devenus incompatibles avec la « production de valeur pour l’actionnaire », qui suppose une grande liquidité des investissements et donc une grande flexibilité du marché du travail. La mise en cause de la sécurité de l’emploi au nom de « l’employabilité » nous place donc là aussi devant une alternative : ou une action défensive pour introduire un peu de sécurité dans la flexibilité (l’illusoire flexicurité préconisée par les réformateurs) et ainsi tenter de limiter la casse, ou la revendication offensive de la fin des emplois et du marché du travail par l’attribution à tous, sur le modèle réussi des retraités, d’une qualification personnelle et donc d’un salaire à vie, évidemment toujours évolutif au fur et à mesure des épreuves de qualification, mais irrévocable.
Ainsi, la cotisation économique et la qualification personnelle ne naissent pas de l’imagination du chercheur, elles sont l’urgent prolongement d’un déjà-là que la classe dirigeante tente de supprimer et qui ne pourra être maintenu que par son affirmation décisive contre les fondements du pouvoir du capital que sont le marché du travail et le droit de propriété lucrative. Que leur remplacement pose des questions nouvelles est évident : il ne s’agira pas de la fin de l’histoire ! Démocratiser l’investissement ne nous prémunira pas contre Bhopal. Comment allons-nous transposer à la qualification des personnes notre expérience collective de la qualification des emplois ? L’appariement des projets individuels et des besoins des entreprises continuera à se faire par voie de contrat, mais la signature du contrat ne reposera plus sur le salaire offert (il faudra donc d’autres arguments pour attirer les collègues, comme la qualité du travail), pas plus que sa rupture ne signifiera perte de la qualification et du salaire pour les intéressés. Le salaire direct ne sera plus payé par l’entreprise, mais par des caisses (à compétence de branche, territoriale, nationale ou autre) alimentées par une cotisation « salaire direct », comme il y a déjà une « cotisation sociale », financée par la valeur ajoutée : nous mutualisons déjà près de la moitié du salaire, qui se trouve ainsi fort heureusement dissocié de l’emploi (il est heureux que ce ne soit pas mon employeur qui paye ma contraception ou mon opération du cœur), il s’agit de prolonger cette situation en mutualisant tout le salaire. Les contraintes, la hiérarchie, le pouvoir de décision inhérents à tout collectif de travail seront assumées sans la subordination capitaliste et en absence d’employeurs et d’actionnaires : c’est une situation déjà vécue à grande échelle dans la fonction publique, dans les coopératives, dans de nombreuses entreprises à but non lucratif ou des cabinets de professions libérales. Les inquiétudes des commentaires sur la motivation au travail de titulaires de salaires à vie oublient que le malheur au travail (qui justifie selon eux la pression du chantage à l’emploi et de la subordination) est précisément le résultat de l’emploi [4]. Et s’il reste des tâches dégradantes non mécanisables dans une production débarrassée de la valeur travail [5], il faudra nous les partager.
- 3. La qualification personnelle s’oppose au revenu inconditionnel d’existence
Beaucoup de commentaires voient dans mon billet une argumentation en faveur du revenu inconditionnel d’existence. C’est un contresens. Le salaire universel (pour tous, à travers la qualification personnelle, et pour tout, avec la salarisation de l’investissement par la cotisation économique) est contradictoire au revenu universel. J’ai débattu à ce propos avec Guy Standing [6]. Brièvement : un revenu est ce que l’on tire d’un patrimoine, ce qui conforte l’idéologie de la propriété lucrative, alors que le salaire la subvertit ; au maximum égal au Smic, le revenu universel appelle un « second chèque » que l’on tire d’un emploi, ce qui conforte la logique du marché du travail que le salaire abolit ; revenu d’existence, il nous pose comme des êtres de besoins, comme le fait le capital, alors que le salaire nous pose comme participants à la production du bien commun au titre de notre qualification. Bref, comme toute utopie, le revenu d’existence est symétrique, et non pas contraire, aux institutions du capital.
- 4. La lutte de classes et la problématique réactionnaire des générations
Je conclus ce billet en évoquant les commentaires qui renvoient à la problématique des générations, qu’il s’agisse de la guerre des générations ou de la solidarité intergénérationnelle. L’invocation des « âges de la vie » comme celle des « générations » ou du « vieillissement » n’a de sens fécond que pour les biographies individuelles. Transposées à l’échelle de la société, ces notions sont particulièrement réactionnaires. Une société ne vieillit pas : pour montrer l’absurdité du propos, on pourrait dire, en considérant qu’aujourd’hui on est à 70 ans dans la situation de santé de ceux qui en 1850 avaient 40 ans et que la part des plus de 70 ans est inférieure à celle des plus de 40 ans à l’époque, que nos sociétés sont aujourd’hui plus jeunes qu’au 19ème siècle. De même le statut de salarié abstrait les personnes de leurs caractéristiques biographiques d’âge, de genre, de nationalité. Ce qui différencie un retraité d’un actif, ce n’est pas la génération, c’est le support du salaire : la personne pour le premier, l’emploi pour le second. Savoir lire cette différence, c’est pointer une subversion du capitalisme par le salaire à vie et la possible suppression des employeurs et des actionnaires, alors que la lire comme différence de générations, c’est pratiquer une naturalisation des âges qui désigne comme adversaires d’autres salariés. Affirmer, comme le font les opposants à la réforme, que les générations ne sont pas adversaires, que la solidarité intergénérationnelle est au cœur du lien social, ne change rien à l’affaire. Dans la production, le lien social ne met pas en présence des générations mais des employeurs et des actionnaires confrontés à des salariés. Quand les réformateurs tentent d’opposer les âges comme ils opposent les nationalités ou les genres, c’est pour éviter l’affirmation de salariés et d’institutions du salaire susceptibles d’en finir avec les employeurs et les actionnaires. Exactement comme la problématique de la guerre des générations, celle de la solidarité intergénérationnelle fait des retraités des anciens salariés, certes aux activités utiles mais qui ne travaillent plus et ne peuvent vivre que d’une ponction sur la valeur créée par les actifs. C’est là s’interdire toute alternative au capitalisme. Je reprends ce que je disais dans mon précédent billet : « travailler, est-ce tenir un emploi (qualification du poste) ou avoir un salaire à vie (qualification de la personne) ? Le salaire à la qualification à vie des retraités transforme leur activité en travail. Le salaire à vie est très supérieur à l’emploi pour assumer notre aspiration à contribuer au bien commun, car ce qu’il définit comme travail s’en rapproche davantage que ce que l’emploi désigne comme travail. »
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[1] La propriété lucrative est la possession d’un patrimoine que l’on ne consomme pas afin d’en tirer un revenu, à l’opposé de la propriété d’usage. C’est la propriété lucrative qui empêche la propriété d’usage (exemple du report des titres sur le marché du logement, source d’une hausse des prix qui interdit à beaucoup l’achat d’un logement). La défense de la propriété d’usage suppose l’abolition de la propriété lucrative.
[2] Dont une des plus récurrentes (et les commentaires n’y dérogent pas) est l’invocation de la mondialisation pour dire que nous ne pouvons rien changer à l’échelle nationale ou européenne. Comme si l’essentiel de nos échanges commerciaux n’étaient pas intra-européens, et comme si nous n’attirions pas plus de capitaux que nous n’en exportons.
[3] Attention à la confusion de nombreux commentaires : les prestations sociales ne sont évidemment pas financées sur le salaire, mais sur la valeur ajoutée ; elles sont une ponction sur le profit opérée par des cotisations sociales calculées en pourcentage du salaire pour bien affirmer qu’elles sont du salaire et qui, comme tout le salaire, sont une part de la valeur ajoutée. Qu’elles s’ajoutent en France à des salaires directs plus bas que dans des pays où elles ont un poids plus faible montre l’importance que nous attachons à affecter la valeur ajoutée à des formes non marchandes de production de biens et services. A contrario, l’état catastrophique du marché de l’immobilier montre combien nous aurions gagné à faire du logement une branche de la sécurité sociale à côté de la santé ou de la retraite.
[4] Contre une série de commentaires, j’insiste sur le fait que nous sommes plus proches quantitativement et qualitativement du plein emploi que pendant les trente glorieuses : le taux d’emploi des 20-60 ans est nettement supérieur, et la qualité de l’emploi aussi. La possibilité de recenser et d’indemniser les demandeurs d’emploi offerte par l’Unedic en 1958 et l’ANPE en 1967 a révélé leur existence, tout comme l’invention du CDI au début des années 1970 a imposé de donner un cadre juridique aux petits boulots, et les a ainsi révélés. Mais ces thermomètres n’ont pas créé la fièvre. Et qu’un taux d’emploi supérieur avec des emplois de meilleure qualité juridique suscite plus de souffrance au travail ne surprendra que ceux qui ne veulent pas voir que l’emploi, c’est-à-dire la réduction des personnes à des forces de travail sur un marché, ne peut qu’engendrer la négation des travailleurs comme uniques producteurs, qu’elle se manifeste dans le chômage (il n’y a de chômage que parce qu’il y a de l’emploi, c’est-à-dire une qualification des postes et non pas des personnes) ou dans l’impossibilité pour ceux qui ont un emploi de « bien travailler ». L’emploi est aujourd’hui, avec le sous-investissement, le principal obstacle au travail.
[5] Sur ce point très important que je n’ai pas la place de développer, comme d’ailleurs sur le reste de mon argumentaire, je renvoie à L’enjeu des retraites que j’ai publié en mars dernier à La Dispute (et à L’enjeu du salaire que je publie en 2011 chez le même éditeur).
[6] Pour un salaire universel, réponse à Guy Standing, les Mondes du Travail, n° 5, janvier 2008, pp. 107-116.
187 réponses à “Repenser le travail : Réponse aux commentateurs de mon billet du 4 juillet, par Bernard Friot”
Vraiment très rafraichissant. Je fais partie des commentateurs qui exprimaient une méfiance vis à vis des projets qui ne consacrent pas une place importante aux outils de décision collective ou, pire, qui en nient la nécessité, ce qui n’est pas votre cas. Ainsi, bon nombre de coopératives disparaissent, dominés par le « moins faisant ». Ainsi le communisme a donné le jour à une domination bureaucratique des plus féroce sous le couvert d’abolir les classes.
Bien entendu, je milite pour que les rapports de domination au sein des entreprises se démocratisent, au contraire de ce qui se passe aujourd’hui comme en témoigne par exemple le livre de Christophe Dejours « Souffrance en France », livre en accord avec ma propre expérience.
Les entreprises ont besoin de prendre des décisions, parfois très rapidement, et c’est sur ce seul point que je souhaiterais que votre proposition, à laquelle j’adhère par ailleurs, soit plus étoffée, pour que je puisse pleinement y souscrire.
Je réitère un précédent commentaire :
– l’idée est séduisante. Elle comporte néanmoins des failles rédhibitoires.
Parmi celles-ci, la plus évidente, la création. Le système et les exemples qui en sont tirés s’appuient sur de pseudo-constats de réussites d’organisations soit étatiques (Administrations) soit non lucratives (Associations).
Mais l’économie, et en son sein tout particulièrement l’industrie manufacturière, ne fonctionne pas comme une administration qui gère un actif statique : il lui faut innover, créer, se développer au risque contraire de l’étouffement et de l’étiolement (ce que nous constatons depuis 20 ans en France). Celà implique des ENTREPRENEURS, des créatifs qui prennent des risques, qui ouvrent des pistes, des DEVELOPPEURS qui portent des projets : tout le contraire d’une organisation administrée.
Ainsi, sauf à démontrer que la créativité individuelle s’épanouirait dans un système tel que proposé, je pense au contraire que la non-implication des bénéficiaires de la « pension qualificatrice » tendrait à rapidement conduire la construction au sur-place mortifère.
Vous semblez voir dans le projet de Friot, un aspect qui conduirait au découragement des entrepreneurs et des développeurs. Ce serait intéressant que vous expliquiez plus précisément quels sont les facteurs ou les mécanismes qui causeraient ce découragement.
Je crois qu’il faut distinguer plusieurs choses.
Travailleurs intellectuels et manuels d’une part.
Des travailleurs qui gagnent leur vie par les prestations de services (payés à l’heure) et d’autres qui sont payés à la créations, à l’inventions, aux projets réalisés.
Ce n’est pas pour rien que j’ai écrit une transposition avec l’idée « tous à un dollar ».
Peu de monde peuvent se le permettre.
Motiver est la principale source de revenus dans le futur.
Elle peut se faire en intégrant tout le monde dans le processus de producteur.
Je ne connais pas le projet Friot. Belge, je ne vois pas où il pourrait m’intéresser.
Il faut sortir des idées françaises et rendre cela bien plus général aux niveaux des idées tout en redescendant à l’entité parcellaire de chacun des membres de la société.
Réétudier le travail et le moyen d’en donner une part voulue en fonction des besoins qui sont tellement différents de personne à personne.
Globaliser et particulariser par objectif, c’est ça le défit de demain.
« se développer », attention, pas trop non plus.
Dans ce monde où tout est à réinventer, en matière de production, par exemple, où il faut trouver de nouvelles industries non polluantes, les pistes de créations sont quasi infinies.
De même pour dépolluer tout ce qui l’est déjà.
Entre autres choses.
Un enseignement totalement revisité où, après les indispensables lire, écrire et compter, il sera nécessaire de revenir aux humanités de naguère, pour remettre l’humain au coeur des préoccupations.
Par contre c’est le démarrage qui me pose problème :
« Attribution à tous d’une qualification personnelle avec salaire à vie en commençant par les entrants (cohorte de 1992 en 2010, de 1993 en 2011…) et mise en place des caisses des salaires par mutualisation progressive des salaires directs : vers l’abolition du marché du travail »
Qu’est-ce que vous faites pour tous les autres ??????????????
En gros nés entre 1952 et 1991, pas encore à la retraite, au chômage, n’ayant jamais travaillé ou avec un métier pénible, malades ou handicapés ??????????
Imaginez la tête du gamin (ou gamine) qui, n’ayant jamais travaillé, sans aucune perspective d’avenir dans la branche où il aimerait s’occuper, né le 31 DECEMBRE 1991 à 12 h 59 face à son copain (ou copine) dans la même situation mais né le 1er JANVIER 1992 à 00 h 01 !!!!!!!!!!!!!!!!!!
Pour le premier rien du tout ?????
pour le second un salaire lié à la qualification ????
bonjour
peut-on lier inventivité, innovation, développement avec « prise de risques » comme conditions de leur apparition ainsi que vous le suggérez?
à ce que nous observons ici-bas, le monde des entreprises est plongé dans le plus parfait des conformismes, alignées sur le modus vivendi des méga-structures oligo-capitalistiques elles-mêmes assujetties à des décisionnaires qui n’ont comme unique critère que leur propre évaluation de la « rentabilité » faussée par un tas de facteurs latéraux. Rappelez-vous la plantade de la pantalonnade de l’économie des dot com!
à quels risques faites-vous allusion?
ceux de ne pouvoir rembourser ses dettes à des banques qui ORIENTENT par leurs décisions d’attribuer ou non les ressources financières aux ‘inventeurs » développeurs’ et pas de la meilleure manière?
Ces personnages sont-ils plus sagaces qu’une institution collégiale à définir?
Quel développement?
Dans ce monde fini.
de plus en plus étroit.
Celui qui sous-tendrait une ‘croissance’ du PIB, on n’en veut pas, il est devenu objet de désuétude ne le ressentez-vous pas?
Selon l’analyse marxiste d’Artus, le monde est en surcapacité et il ne trouve pas preneur de ses colifichets ruineux pour l’humanité.
La seule denrée qui ne soit pas en excès est dans la réflexion qui nous conduirait vers une meilleure congruence avec notre éco-système.
Dont nous sommes indissociables car depuis les progrès de l’épigénétique, nous savons que nos codes sont loin d’être un invariant avec quelques mutations aléatoires secondairement sélectionnées.
Je rejoins la question de Paul, et vous demanderais également en quoi les institutions actuelles liées au statut du travail, de l’emploi, de l’entreprise, de l’investissement et globalement du partage de la valeur ajoutée et de la propriété lucrative stimulent décisivement plus la CREATION que le système Friot ne saurait le permettre.
Bon courage! Et attention aux truismes et lieux communs, j’ai bien peur qu’ils ne convainquent que les convaincus!
J’attends aussi, un verre à la main pour trinquer avec Vigneron, la réponse à la question de fond posée par Paul (un verre aussi pour lui!).
Mon expérience dans une des plus grandes multinationales (Ford) comme dans de petites entreprises est la suivante: la créativité, l’engagement, bref la contribution au bien commun est ruinée par le rapport d’exploitation, et souvent de soumission des rapports sociaux capitalistes. La résistance sous les rapports capitalistes à la productivité, à l’innovation et au travail est fondamentale. Elle confine souvent au sabotage ! C’est une des voies pour affirmer sa dignité face à la dictature du capital. C’est le meilleur remède contre la déprime ou pire.
Supprimer le marché du travail et le profit, bref dépasser le capitalisme, est une nécessité pour échapper à la logique de destruction de l’individu et de la planète.
Vous êtes un farouche partisan du progrès, c’est à dire de la croissance, et vous affirmez que sans les « entrepreneurs », ceux qui font travailler les autres pour leur profit, la société ferait du sur place.
Vous avez certainement raison.
Mais pourquoi une société devrait’elle toujours « progresser » si ce n’est pour apporter du profit à ceux qui saississent ce mouvement pour s’enrichir aux dépens des autres et en mettant en péril la survie de l’humanité sur la terre ?
Détrompez moi si je me trompe.
@ Paul Jorion
Vous demandez : « Vous semblez voir dans le projet de Friot, un aspect qui conduirait au découragement des entrepreneurs et des développeurs. Ce serait intéressant que vous expliquiez plus précisément quels sont les facteurs ou les mécanismes qui causeraient ce découragement. »
Je vois une raison très simple : la rupture du lien entre le service rendu et le salaire reçu.
Le salaire est une raison importante pour laquelle nous travaillons pour autrui. Ce n’est pas la seule raison : il y a aussi l’amitié, l’altruisme, les liens familiaux, la philanthropie, la passion d’un hobbie, le masochisme, ou que sais-je encore 😉 Mais c’est une raison. Contre salaire, même un égoïste a intérêt à rendre service à son voisin. C’est son intérêt, puisque sinon il ne reçoit pas de salaire. Mais si le salaire est inconditionnel, pourquoi rendre service aux autres ? La rupture du lien entre le service rendu et le salaire reçu a donc une conséquence immédiate : une diminution des services rendus à autrui.
La conséquence d’un salaire tel que le propose par B. Friot, c’est que chacun travaillerait beaucoup plus pour lui-même et beaucoup moins pour les autres. Cela aboutirait tout simplement à la fin de la division du travail et civilisation telle que nous la connaissons. Pour éviter cet inconvénient, la tentation sera alors de recourir au travail forcé. L’URSS a déjà tenté l’expérience, et c’est ce qui s’est produit (entre autres).
une réponse concrete ,l’open source
pourquoi le font-ils?
parce que c’est épanouissant
pourquoi?
parce que çà fait sens
pourquoi?
parce que,ailleurs,il est perdu
@une question,
« …lier inventivité, innovation, développement avec « prise de risques » comme conditions… »
Oui. Le risque est une motivation. Faire autrement que le voisin. C’est le manque de possibilités de risquer qui creuse les tombes des jeunes.
« … la pantalonnade de l’économie des dot com! »
On ne peut avoir raison trop tôt. Cela est en passe d’entrer dans les moeurs et les dot com sont en place et gagne des parts de marché.
» quels risques…? »
Ceux d’entreprendre et de pouvoir mettre en oeuvre les projets;
Ces personnages sont-ils plus sagaces qu’une institution collégiale à définir?
« Quel développement? »Dans ce monde fini, de plus en plus étroit. »
C’est justement le challenge. Le monde n’est pas fini du tout, même si,(ou grâce à,) le monde est devenu un village. Pensez aux nanotechnologies, à l’étude du cerveau, à toutes les techniques pour éviter les consommations inutiles… L’imagination, l’originalité sont reines du jeu.
« … une ‘croissance’ du PIB, on n’en veut pas, il est devenu objet de désuétude… »
C’est pour cela que des études ont été entreprises pour chercher autre chose ( par ex:étude de Stiglitz)
Bonjour,
Si tout le monde avait droit a un salaire quoi qu’il fasse. Pourquoi certaines personnes décideraient de faire éboueur ou autre travail peu valorisant comme certains travaux à la chaine ou difficiles physiquement ? Tous ces métiers seraient alors à un niveau de salaire supérieur au niveau minimum afin que des personnes les choisissent ?
Si tel était le cas, les usines où travaillent à l’heure actuelle des personnes peu rémunérées ne seraient évidemment pas compétitives avec l’international.
Possible alors d’imaginer de se couper des autres pays plus compétitifs. Mais on oublie alors la coopération internationale, le pétrole peu cher et les autres ressources peu présentes dans notre pays dont le prix deviendrais inabordable. Et oui, si nous ne sommes plus compétitifs, la valeur de notre monnaie se dévalue…
Billet récent de M. Leclerc de l’assistanat, avec ce salaire à vie, nous franchirions une nouvelle étape, nous irions donc vers l’assistanat dans sa globalité, la société assure tout et y compris le salaire.
Déjà l’employeur, en particulier dans la PME a de moins en moins de moyens d’obtenir un effort des salariés dans le sens de l’entreprise alors mettre en parallèle des salaires à vie, c’est retiré le droit d’existence à l’entreprise en otant tous pouvoirs à l’entrepreneur
J’aime les idées neuves, lorsque j’étais jeune je me disais qu’il serait bon d’avoir la retraite jeune car c’est à ce moment là que l’on peut en profiter le plus… grâce au salaire à vie plus de problème, retraite à vie.
Ce me semble l’un des problèmes de notre société actuelle est le manque de participation de certains à l’effort envers la société qu’est l’impôt.
Sur l’important déficit de la France actuellement, la baisse monstrueuse de l’impôt sur les sociétés.
Je pense qu’avant de parler utopie, il serait bon de revenir aux chiffres, ce me semble juste un qui me préoccupe, 1000 milliards seraient versés par les Etats au titre de l’intérêt de la dette, où sont ces milliards, je crois qu’il serait bon de revenir aux chiffres, d’une part il est illusoire de rêver à un remboursement des dettes des états, il y aura donc un abandon d’une bonne partie ce ceux-ci, je crois qu’une bonne partie de nos assurances vie sont placées sur ces obligations….
Voilà je crois que fondamentalement, les économistes se sont rués sur les chiffres macroéconomiques, sur la théorie, qu’en est il de la pratique, des entreprises qui ne participent plus à l’effort pour permettre à la société de vivre, c’est la fin de la société…
Les entreprises sont désormais mondiales et apatrides, bref mon utopie aujourd’hui est de rêver d’une gouvernance mondiale, si elle se met en marche alors peut-être pourra t on commencer à bâtir d’autres utopies.
Bonjour, on est lundi…
(me sortir de ma torpeur estivale de retraité bienheureux un soir de finale de coupe du monde ça n’était pas possible !)
Plutôt qu’un pensum lourdingue, je répondrai aux commentaires qui me semblent bien couvrir les différents aspects de la question que j’ai soulevée quand à la faisabilité du projet de Bernard Friot.
@Paul
« La créativité, en son sens le plus plein, implique à la fois qu’on produise une idée et qu’on la réalise, avec pour résultat qu’il se passe quelque chose.»(Ned Herrmann).
La « création » est en soi révolutionnaire : l’artiste peintre , comme l’entrepreneur appliquent ce précepte d’Aristote « Celui qui par nature n’est pas son propre maître est par nature esclave » et se trouvent en opposition frontale avec la « structure » qui naît nécessairement d’une organisation administrée telle que la propose Bernard Friot (car QUI gère la cotisation sociale, les bénéficiaires de l’investissement, les spécificités de la qualification à vie, l’affectation pertinente des compétences et des besoins de financement ? Des mutuelles démocratiquement gérées ?)
Toute organisation conséquente, et les mutuelles et autres coopératives n’échappent pas à cette homéostasie, génère des règles, des interdits, des contraintes, des procédures qui stérilisent la créativité au profit d’un conformisme castrateur qui impose le plus petit commun dénominateur. La production industrielle ressortirait dès lors davantage du « Gross plan » que des avancées majeures nées dans le garage d’entrepreneurs innovants (la « Volga » soviétique comparée à la « Testa Rossa » d’Enzo Ferrari…).
La créativité, qu’elle s’exerce au sein d’une société (l’artiste) et/ou d’une structure (l’inventeur) est « disturbante » et fait rapidement l’objet d’un rejet social voire d’une mise au pilori (les gardes rouges de la « révolution culturelle » maoïste). Personne n’a jamais eu d’idée géniale en costume trois pièces…
C’est à cette emprise du conformisme pseudo-égalitariste émollient que tentent d’échapper les Entrepreneurs et Développeurs que j’évoquais dans mon commentaire que l’on confond trop souvent, tant sur ce blog que dans les cercles « progressistes » que je fréquente, avec les Administrateurs Délégués : Les énarques Inspecteurs de Finances qui sont parachutés aux commandes de grandes entreprises ne seront jamais que des « patrons ». Les entrepreneurs sont rarement mus par la cupidité ou le pouvoir, par l’indépendance toujours. Certains deviendront des « capitaines d’industrie » la plupart se planteront : c’est le prix de la liberté !
@ L’enfoiré
Le projet de Bernard Friot n’envisage pas une évolution radicale des modes de production industrielles (robotisation intégrale des processus de fabrication) qui rendrait le travail « manuel » obsolète et conduirait à une « intellectualisation » des tâches restantes. Mais si ma compétence à moi c’est le lancer à la mouche, comment je m’insère dans la technostructure ? Vous évoquez « la motivation ». Qui décide de qui doit être motivé, motivé à quoi ? Bonjour le « meilleur des mondes »…
@ Louise
Totalement d’accord avec votre commentaire.
Les champs du « développement » sont infinis ne serait-ce que dans l’amélioration du quotidien de nos concitoyens : il est à noter que les outils et produits qui nous sont les plus utiles sortent plus souvent de l’imaginaire des lauréats du Lépine que des titulaires de chaires au CNRS. Ce qui ne signifie pas que ces derniers soient inutiles mais que la créativité est une compétence du plus grand nombre.
@ une question
Pour la partie concernant l’inventivité, voir ci-dessus.
Juste deux précisions :
– Le financement de l’innovation : L’aspect ressources financières est souvent mineur dans le développement d’une avancée technologique, même s’il reste indispensable. C’est plus souvent au stade « commercialisation » que le projet échoue. Les français ont souvent été les spécialistes du produit techniquement parfait qui n’intéresse personne. C’est certainement lié aux formations à dominance technique de nos élites dont une autre conséquence est leur incompétence rédhibitoire au management d’équipes
– La croissance : ses champs sont considérables dans les domaines que vous évoquez, et j’ajouterai ceux du développement personnel et social.
@ vigneron
Je vous l’ai déjà précisé dans un précèdent commentaire, par temps caniculaire l’abus de la piquette de l’année entraîne une surproduction biliaire qui a un effet confusant sur les boyaux de la tête : le sujet finit par croire que ses positions « contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre » font avancer le débat alors qu’il prend en fait sa vessie pour une lanterne et qu’immanquablement…il se brûle !
@ Charles A.
J’avoue ne pas avoir compris qui dans votre billet est le saboteur : l’exploitant capitaliste ou l’innovateur frustré ? Vous préconisez le sabotage comme réponse à la « destruction de l’individu » ?
@ Marlowe
Vous vous trompez en effet : pourquoi le « progrès » serait indéfectiblement liè à la « croissance »et la croissance au « profit » ? Le terme de croissance s’oppose aux notions de stabilité et/ou de régression, il n’implique pas nécessairement la chaîne causale que vous évoquez. Voir plus haut pour ce qui concerne les motivations des entrepreneurs.
@Gu Si Fang
Je partage totalement votre analyse et ses conclusions.
@bruno frandemiche
Si je suis admiratifs de ceux qui s’investissent dans des projets « open source », j’y vois aussi un piège majeur qui est la pseudo individualisation des compétences et leur externalisation du type « auto-entrepreneuriat » prôné par les néo-lib au pouvoir. On en reviendrait rapidement aux « tâcherons » des siècles passés, aux « journaliers » dont les dockers restent une résurgence passéiste.
L’entrepreneur est un porteur de projet, pas un besogneux taillable et corvéable à merci.
@ L’enfoiré, Suricat, Bourdon
Globalement d’accord mais dans le domaine de l’entrepreneuriat l’argent est secondaire.
@ lechat
Vous avez raison : le jeux est un des éléments majeur du processus inventif, les gens qui se prennent au sérieux ne créent rien d’autre que de l’ennui. L’entrepreneur prend des paris et souvent (très) il se trompe.
D’où l’intérêt de la création et du développement en équipe, nul ne disposant de la compétence universelle. Pour cela il faut aimer les gens…
@Alain Deloin
Tout ça pour ça?
Deux trois billevesées sur le capitaine d’industrie héros du progrès technique et social, deux trois banalités sur les bienfaits créatifs de la liberté entreprenariale contre la stérilité administrée et la caste énarchique, plus deux trois mots savants pour la forme du fond de la forme du fond, et roulez jeunesse!
Comme si l’on était trop demeurés pour réaliser que la presque totalité de la soi-disant créativité de nos économies, comme de nos artistes au demeurant, n’était pas ,au mieux, une habile resucée ou un recyclage malin de quelques très rares idées neuves. Les seuls pseudo-créatifs me semblant surtout concentrés dans l’enfumage et la manip communicante des pros du marketing et de la pub. Et le seul recyclage performant persistant à n’être que celui des idées des autres.
Toutes choses en lesquelles, faute d’en savoir plus de votre créativité supposée, vous méritez haut la main un prix d’excellence.
Nous eussions aimé vous voir exposer un rapide échantillonnage de vos multiples exploits créatifationnistiques en tous genres, je n’en doute pas bien réels, mais votre légendaire modestie nous en aura, hélas, cruellement privés.
Vous comprendrez donc que je ne souhaite pas en retour vous encombrer d’un échantillonnage de ma symétrique création piquettesque…
Quant à la réponse que vous avez eu l’extrême obligeance de m’accorder, elle à l’incommensurable avantage de témoigner de votre louable constance dans l’usage réitéré de l’argument spirituel et tout à la fois massif, tout en ne masquant pas votre définitive incapacité à en dépasser l’ abyssale profondeur.
Probablement la seulle limite à votre liberté créatrice. J’ai l’insigne mérite de profiter de cette rare borne de votre démiurgique créativité intellectuelle de sage ex-chef d’entreprise.
Vous me ravissez, très cher.
@ vigneron
« alain deloin parceque je le vaux bien » : on ne me l’a jamais faite celle là !
Vous n’étiez pas obligé de lire ma prose.
Mais je ne vais pas surenchérir, vous etes trop fort pour moi !
loreal,
Le domaine de l’invention, je connais bien c’est mon boulot quotidien depuis des années.
Vous faites erreur, le concours Lépine n’est à mon sens pas du tout représentatif de la production innovante. La plupart des inventions techniques du secteur privé sont produites par des salariés, par ailleurs très mal récompensés et traités en France, et non pas par des « créateurs » d’entreprise.
@ Louise : tout a faitt d’accord et j’elargirai en disant quid des etrangers, des personnes rejoignant ou quittant le systeme et quelle liberte de vivre autrement?
@ l’auteur : Pensez vous vraiment que la majorite sera incitee a realiser quelquechose avec un salire de subsistance acquis : regardez les effets pervers des aides sociales et des discriminations positives. L’etre humain se depasse et la societe realise de grande choses dans l’adversite et non parce qu’il est raisonable ou bon a long terme d’entreprendre : regardez l’etat du monde, les politiques d’autruche pratiquees pour ne pas avoir a realiser d’effort, le pillage systematique plutot que la gestion durable , ce n’est pas que le fait du capital c’est le cas au niveau individuel
alainloreal,
Vous répondez de fort belle manière je trouve à la question de Paul. Mais le peintre, dont vous comparez la création à celle de l’entrepreneur, ne peut-il créer que s’il sait qu’il y aura un acheteur pour sa toile ? Il me semble que non, et que c’est justement celui qui se détachera le plus de cette finalité qui réussira le mieux à exprimer sa créativité.
Deuxième point : l’entrepreneur, s’il est son propre maître c’est uniquement parce qu’existent des esclaves. Et ces esclaves, pourquoi le sont-ils ? N’est-ce pas parce que l’entrepreneur réussit à merveille à leur vendre sa marchandise ? Alors oui, fort heureusement comme vous le précisez, les « entrepreneurs sont rarement mus par la cupidité ou le pouvoir ». Mais « par l’indépendance toujours », je suis moins sûr : ils sont au moins dépendants de leurs esclaves.
Mais je comprends tout à fait votre position ainsi que vos motivations, louables sans nul doute sans quoi vous ne seriez pas là, ici ! Mais est-il indispensable que la créativité de l’entrepreneur aboutisse à la commercialisation ? Autrement formulé : la création n’est-elle pas un salaire suffisant ?
J’aimerais connaître votre position. Vraiment.
Je me permets d’anticiper, pour être clair. Vous créez, et moi je veux bien vous accompagner dans cette création parce que votre projet est beau, éthique et tout. Mais je ne veux pas que vous m’employez : par le salaire que vous me verseriez, un de vos collègues, bon entrepreneur également, ferait de moi, par nécessité, pour que lui puisse continuer à exister et pour que le salaire se justifie, son esclave. C’est le principe de fonctionnement de la société de consommation.
Cela dit, ça me semble tellement simple et de bon sens que j’admets pouvoir me tromper totalement. Et qui plus est j’avoue, avant éventuellement que vous ne m’en fassiez la remarque, que j’ai suivi les conseils de l’administration à la lettre et avec beaucoup de zèle : je me suis « hydraté » et ai peut-être mis mes boyaux cérébraux dans une situation inconfortable.
Une piste à ne pas négliger : « Il faut demander plus à l’impôt et moins au contribuable. », une idée peut-être trop vite délaissée : « Dans sa volonté de supprimer les intermédiaires, il cherchait le moyen de passer directement du foin au lait sans passer par la vache. » (Alphonse Allais)
AlainLorial,
On est mardi.
Merci pour ce résumé de la pensée de Bernard Friot.
J’ai fait partie de cette mise en route par l’informatisation des processus qu’on appelait des « workflows ».
Je m’en suis expliqué et en ai donné les raisons.
Votre compétence « le lancer de mouche »?
Fort bien. Cela fera avancer le schmilblick? Pas sûr.
Désoler de devoir vous le rappeler, si l’évolution avait voulu faire de nous uniquement des travailleurs manuels, nous serions tous des Shiva aves des bras à revendre.
Nous avons quelques neurones de plus. Il faudra s’en montrer digne.
Dans la technostructure, vous avez eu depuis 30 ans, à l’avènement du PC, l’occasion de vous y être intégré. Vous vous y êtes probablement lancé de guerre lasse que très récemment.
« Qui décide de qui doit être motivé, motivé à quoi ? »
Vous en premier. Vous motiver pour aimer ce que vous faites. L’argent est loin d’être tout ce qu’il y a dans la vie. Faire ce qu’on a envie, pousser le bouchon plus loin (pour le lancer de mouche, c’est peut-être un bon coup de poignet), c’est bien plus important.
Bonjour le « meilleur des mondes »…
YES
Réponses complémentaires
@fnur
J’ai évoqué les lauréats du concours Lépine pour illustrer le fait que l’invention et la créativité peuvent être le fait de tout le monde et n’importe qui et pas uniquement des « chercheurs » patentés, ce que vous confirmez. Je soutiens (voir plus bas) que les créateurs d’entreprise sont à 99%, pour ce qui concerne les« entreprises innovantes », les porteurs d’un projet technique dont ils sont à l’origine l’inventeur et qu’ils n’ont pu ou pas souhaité développer au sein d’une autre structure (souvent l’employeur précèdent).
@ Loic
Tout à fait d’accord.
@Fab
1) La plupart des entrepreneurs, lorsqu’ils démarrent, n’ont aucune idée du succès (ou de l’échec) éventuel de leur bébé. Au contraire, ils sont dans le doute le plus complet. Mais bien évidemment s’ils déclaraient que leurs projets sont voués au bide total ils ne commencerait pas…Les « business plan » qu’ils ont élaborés péniblement sont, en très large majorité, totalement surévalués et ne sont que le support nécessaire à l’obtention de fonds (banques, amis, subventions, investisseurs, business angels).
En ce sens il n’y a pas de différence avec l’artiste créateur. Ce dernier n’a en effet aucune certitude que sa toile sera exposée ou son roman édité. Cependant il serait illusoire de s’imaginer que seul l’artiste crée dans la souffrance, que le passage par la case « misère » est indispensable à l’éclosion de son talent. Les créateurs artistiques espèrent TOUS être lus, vus, entendus, en un mot « reconnus », ce qui va avec une juste rémunération de leur art. (Demandez à Paul s’il écrit des livres pour qu’ils ne soient pas publiés…).
2)Du rapport Maître/esclave. Les entrepreneurs que j’ai rencontrés (j’ai été Dirigeant d’un Cabinet spécialisé dans la recherche de financements (Vigneron dirait une officine) pour les start-ups innovantes, j’en ai donc approché des centaines)ne se sont jamais posé la question en ce sens. C’est pourquoi existent les pactes d’associés et les « stock-options » dont l’objectif, avant qu’ils ne soient dévoyés par la finance, est d’associer le plus étroitement possible ceux qui prennent le risque, avec le créateur, quand l’entreprise débutante n’en a pas les moyens financiers. A la différence de l’artiste, l’entrepreneur ne peut que rarement réussir son pari seul : on est rarement un technicien génial, un marketer stratège et un commercial convainquant. Il doit donc s’entourer. J’ai vu beaucoup de cas où « les esclaves » que vous mentionnez ne souhaitaient pas sortir de ce statut.
@ L’enfoiré
Je crois que nous ne nous sommes pas compris. Je ne dis rien de très différent de ce que vous écrivez. La motivation ne se décrète pas, elle se suscite et s’entretien c’est à ça qu’on reconnait les bon managers (et les mauvais aussi voir équipe de France de foot).
alainloreal,
Merci.
L’esclave n’est pas nécessairement votre propre employé – je ne nie pas la vertu de l’entrepreneur- mais le salarié : sauf à prouver que le plein-emploi associé à un salaire digne pour tous (n’oubliez pas le reste du monde) ne mènerait pas également, tout comme la « pension qualificatrice », au « sur-place mortifère ».
Pour cela, ce n’est pas le fait que certains trouvent du plaisir à jouer qui me chagrine, mais que le jeu soit imposé à tous. Personnellement je serais pour la coexistence de différents jeux, pour la liberté d’exister : vous voulez participer au système de consommation, fort bien, surtout si vous le faites de manière raisonnée et éthique ; je ne veux pas y participer, je « vous » saurais un sacré paquet de gré de ne me pas m’y obliger. Et vu sous cet angle il apparaît que ce serait plutôt à « vous » de trouver les solutions de cette cohabitation : si « je » ne joue pas à votre jeu et si d’autres « me » rejoignent votre partie risque vite de devenir tristounette…
Une proposition ?
Loreal,
« Je soutiens (voir plus bas) que les créateurs d’entreprise sont à 99%, pour ce qui concerne les« entreprises innovantes », les porteurs d’un projet technique dont ils sont à l’origine l’inventeur »
Quelles sont vos sources pour soutenir ce chiffre à l’évidence aberrant.
Ou alors on a pas du tout la même conception de ce qu’est une invention technique, je vous conseille de lire quelques ouvrages concernant les brevets avant de faire des affirmations péremptoires basées sur aucunes données chiffrées.
Après l’analyse du sommeil paradoxal, je propose celle de l’éveil paradoxal. Exemple:
* « L’obstacle à surmonter pour engager de tels changements révolutionnaires est notre vision désespérée d’un « système » tout puissant qui ne change que pour maintenir le pouvoir des dominants. Ce désespoir fonde notre conviction que le présent n’est pas porteur d’un autre avenir collectif, ce qui conduit soit à la fuite utopique, soit au cynisme, soit à d’interminables rationalisations de notre défaitisme »
Il serait bien au delà des capacités d’un bobo type de constater, en termes simples et compréhensibles par tous, que le rapport archaïque dominants-dominés a atteint ses limites et que pour résoudre la quasi totalité des problèmes, il faut et il suffit de museler le chien fou de la dominance sociale, en faisant de l’excès de richesse un crime. L’enfumage du blabla bobo est bien préférable à ces choses simplissimes, qui feraient qu’après les avoir énoncées, on aurait plus rien à dire.
Ceci dit, pourquoi, nous resservir ce qu’on a parfaitement compris la première fois ? On a très bien compris que monsieur Friot n’a jamais eu les mains calleuses de sa vie. Il ignore donc que les qualifications ne sont pas « de nature »… sauf, justement, les qualification contre nature, celle-là même qui font que *LUI* a une valeur sociale.
Je répondrais bien à certains paragraphes particulièrement choquants, comme celui de l’âge de vieillesse en fonction de la période, mais à quoi bon: Monsieur Friot n’est pas là pour répondre à ses contradicteurs. Descendre dans l’arène ? Vous n’y pensez pas ! J’y perdrais mon statut !
Continuez bien à être content de vous-même, monsieur Friot, et longue vie de retraité à vous.
@ Betov
Nous ne vivons pas audessus de nos moyens mais bien ceux de notre planète
http://ploutopia.over-blog.com/article-apis-mellifica-rip-53498291.html
@ Aux autres
Pour ceux qui ne comprendraient pas le concept de qualification à vie, je voudrais dire deux mots:
D’abord la qualification (et je sais de quoi je parle) est quelque chose d’indéfinissable qui se vit au jour le jour qui évolue au gré des problémes que l’on rencontre et qu’il faut résoudre.
La qualification d’aujourd’hui n’est pas celle de demain ni celle d’hier, elle évolue avec le temps et les circonstances.
Elle est aussi cette faculté d’aller voir ailleurs ce qui s’y passe pour ne pas rester sur des aprioris ou des idées reçues qui nous font tourner en rond, d’où ma présence sur ce blog.
Je n’ai aucune formation en anthropologie, sociologique ou historienne, qu’à cela ne tienne j’aime dialoguer avec vous, j’apprends beaucoup et cela m’est d’une grande utilité.
Je suis tout à fait d’accord, je dirais même plus, que cette créativité individuelle ne pourra s’exprimer que si elle s’oriente dans un « plus être collectif » accepté par tous, d’où la nécessité d’un débat démocratique sur les tenants et aboutissants de ce « plus être collectif ».
Cette semaine j’ai réalisé un « stage sur l’énergie solaire » que mon petit fils de neuf ans m’avait demandé.
Pendant quatre jours, nous avons réaliser un panneau solaire thermique et quelle ne fut pas sa satisfaction et sa joie lorsque son petit frère et sa petite soeur on pu se baigner dans une petite piscine (100litres) chauffée par le panneau solaire.
Certes, le terrain était favorable mais concentrer un gosse de neuf sur une telle réalisation n’était pas conquit d’avance, mais en essayant de transmettre son savoir avec un maximum de modestie, je pense qu’il y a moyen d’y arriver.
C’est peut-être pour moi une nouvelle possibilité de qualification, une nouvelle page blanche quoi!!
Un grand merci à Bernard Friot
Je ne peux m’empêcher d’être d’accord avec Daniel (c’est bien Daniel, n’est-ce pas?). Le chien n’est pas fou, mais dressé à mordre. Et défendre son bout de gras, c’est ce qu’il sait faire le mieux, jusqu’à ce qu’il soit subjugué par un plus fort que lui. La théorie n’étant jamais là que pour légitimer le rapport de forces, délégitimer la théorie n’a d’utilité que si on indique dans le même temps comment retourner le rapport de forces. Daniel a raison de dévoiler à quel point le jeu est sale à ceux qui voudraient se mêler de la partie. Je trouve malvenu de le faire dans des termes aussi désagréables. Mais il a sans doute été abusé dans sa jeunesse par des révolutionnaires d’opérette et semble en avoir tiré une amertume immense…
@alainloreal
Ne faut-il pas craindre que vos « créatifs » revendiqués ( entrepreneurs, prenant des risques, ouvrant des pistes, développant des projets) ne soient que des joueurs dans le système actuel en crise ? Qu’ils soient possédants, bureaucrates, hypercompétents dans leur spécialité, vos créatifs ( néologisme ultra libéral ?) sont coupés d’une vue d’ensemble sur l’utilité sociale effective de leur activité. A quoi cela sert-il , la créativité ? Ne pensez-vous pas qu’au contraire c’est en consolidant les moyens d’une conscience collective ou création collective autant que faire se peut ( concernant la production et la consommation, les cadres d’une vie sociale à tous les niveaux) que la créativité individuelle pourra s’exprimer au niveau personnel qui doit rester le sien ?
Bonjour.
J’ai toujours autant de mal à comprendre le concept de ‘qualification à vie’. Est-ce un extension d’une formation en continue, réellement tout au long de la vie, un ‘niveau’ atteint et qui permet d’exercer un emploi en fonction de cette qualification ou les 2 à la fois ? Qui décide de cette qualification, de son niveau ? J’ai bien du mal …
Par contre, je relève un point très intéressant que je n’ai jamais vu ailleurs : un ‘6ème risque’ (après le 5ème, qui n’existe encore pas, la dépendance), le logement.
Après la maladie, la vieillesse, le chômage, l’enfance et la famille, il me semble effectivement que le logement serait bien un 6ème risque, en lieu et place d’un illusoire ‘droit au logement’ qui ne s’appliquera jamais tel qu’il est conçu dans un système de marché immobilier privé majoritaire.
Des ‘cotisations sociales’ basés sur la valeur ajoutée des locations et des constructions privées (promoteurs) permettraient une véritable prise en compte de ce risque qui augmente en France, que ce soit le ‘mal logement’ ou même l’absence de logement.
L’avantage de ce système est qu’il permettrait aux ‘partenaires sociaux’ de mener une vrai politique de construction de logements sociaux, dont ont le plus besoin les français actuellement, avec des prix de locations accessibles. Idem pour l’accessibilité à la propriété.
La fiscalité des plus values tirées de revenus fonciers est indigente, en terme de cotisations sociales (12,1%) : http://droit-finances.commentcamarche.net/contents/impot-csg/imp2100-csg-et-prelevements-sociaux.php3
On est loin, on est très loin des niveaux de cotisations sur les salaires par exemple.
Il serait donc temps « d’aligner » les ‘niveaux’ de cotisations, en premier lieu …
Cordialement.
PS : le pire, ce sont les revenus d’activités sur ce genre de revenus : 8% en CSG et CRDS, ouvrant droit à déduction fiscale (!!) à hauteur de 5%.
En clair, ceux qui tirent leurs revenus d’activités de revenus fonciers ne payent en réalité que … 3% de cotisations !!!
Idem pour les revenus du patrimoine mais cette fois avec une CSG + CRDS de 12,1% et un abattement de 5,8% sur l’IR, soit une solde net de 6,3%.
Noblesse foncière pas morte …
A titre d’exemple concernant les cotisations sur les revenus du patrimoine, de placement et de jeux, uniquement pour la CSG, l’ACOSS pour 2008 identifie en termes de recouvrement 10,4 milliards d’euros, soit … 3% du total de recouvrement des cotisations sociales.
A l’inverse, plus de la moitié des cotisations recouvertes le sont des salariés du privé (et 62% si on y ajoute les salariés du public) …
http://www.acoss.urssaf.fr/index.php?option=content&task=blogcategory&id=135&Itemid=5504
En multipliant par deux ou par trois, les cotisations sociales sur ces types de revenus (à fortiori sur le revenus professionnels) et sans compter une éventuelle participation des locataires et futurs propriétaires eux-mêmes, on aurait ainsi de quoi dégager quelques milliards d’euros par an pour mener une véritable politique du logement, assise sur des cotisations, donc sur un système solidaire, permettant de prendre en charge pour des droits à définir (montants, durées, …), comme pour l’UNEDIC par exemple, le financement de logements ‘mis à disposition’ pour des personnes n’ayant plus les moyens de payer leurs loyers, pour diverses raisons : chômage et fin de droits, rupture de la vie (décès, divorce, …), logements insalubres, logements à détruire (car il faut bien loger les familles dont les immeubles doivent être détruis), logement des fonctionnaires (à prix modérés, cad inférieurs à ceux du marché, pour les zones où les prix du marché ne permettent pas de loger décemment un agent de l’Etat devant néanmoins se loger autrement que dans un logement de fonction pour exercer son métier), …
En quelque sorte, la branche ‘logement’ procéderait de la même manière que les autres branches, avec des cotisations assises sur les revenus générés par les locations et les constructions privées, permettant d’ouvrir de nouveaux droits (réels ceux là) sur la base d’un investissement directement réalisé par la branche ‘logement’ : les cotisations serviraient à construire des logements sociaux et non pas à verser des allocations logement, celles-ci étant réduites de plus en plus par ailleurs.
C’est, si j’ai bien compris M. Friot, la notion d’investissement basé sur les cotisations sociales, à l’inverse de la notion de versements d’allocations, qui ne font que bénéficier aux propriétaires du marché privé en premier lieu.
Ces logements seraient ainsi mis à disposition des ‘ayants droits’, gratuitement ou à des prix très bas, selon les ‘profils’ des ayants droits (ressources financières, …), pour une durée variable (selon la durée de cotisations par exemple, avec un plafond).
Ces cotisations ‘logement’ auraient plusieurs impacts :
– relance directe de la construction de logements sociaux,
– augmentation des emplois dans le BTP,
– réduction du nombre de mal ou non logés,
– réduction des prix de location sur le marché privé, du fait des prix très bas ou de la gratuité pratiquée par ce type de fonctionnement (rapport de force inversé au profit des locataires),
– création d’un parc immobilier ni privé ni public mais social et solidaire.
Entre autres avantages me semble-t-il.
Qu’en pensez-vous M. Friot (et les autres) ?
« Qui décide de cette qualification, de son niveau ? »
Je me suis posé la même question. La qualification, c’est quand même très subjectif… Chacun à une haute estime de sa propre qualification et est peu enclin à la remettre en cause, tout en se faisant une joie de relativiser la qualification des autres!
Dans mon domaine, l’informatique, quelqu’un qui aurait obtenu son diplôme il y’a 20 ans et qui n’aurait pas bénéficié d’une formation continue serait complètement dépassé. On n’utilise plus les même systèmes, les même protocoles, les même langages, on ne gère plus un projet de la même manière…
Vraiment merci à Bernard Friot de proposer à notre réflexion une élaboration aussi riche.
Vous nous obligez à sortir du domaine confortable (et stérile ?) des « opinions » La capacité à prendre des risques est évoquée ça et là comme valeur fondamentale.
Je trouve ce risque collectif que vous proposez très séduisant.
@Louise
Quand on en sera là, c’est qu’on aura bien avancé.
Alors là : je suis parfaitement d’accord avec ça !
Désolé mais je repose la question de la dernière fois: Comment assure-t-on la création de richesse ? Je ne vois aucun élément poussant les individus à produire de la richesse autre que la bonne volonté dans votre mécanisme. Encore une fois, c’est peut-être moi qui rate quelque chose dans votre démonstration mais cela me parait un élément fondamental.
peut-être que la réponse gît dans la formulation de la question:
c’est quoi la richesse?
Le type qui vient chez moi en pays conquis conforté par un tas de zéros gonflant un compte en banque et qui privatise la source d’eau qui a toujours appartenu à ma collectivité
et qui la met en bouteille relarguant du bis-phénol A
me prive de ma richesse
et en ‘crée’ une autre ?
Vous avez trouvé il me semble: la « bonne volonté », au sens le plus noble.
La volonté et la bonne heure de défendre son émancipation en défendant celle de tous.
La volonté et la bonne heure de défendre la logique du bien commun, contre la logique du profit, cad de l’accaparement individuel, au mépris de tous et de la planète.
Bref, la fin du capitalisme, une révolution de civilisation.
Vraiement plus rien d’utopique au mauvais sens du mot: une urgence pour chacun et pour le bien de tous, la planète comprise.
Il y a un tag « billet d’humour »… Vous n’aviez pas remarqué ?
rien que cela :
« Depuis 1945, la classe dirigeante mène campagne contre la cotisation sociale : elle n’a pas été en mesure d’empêcher sa considérable progression, de 32 à 65% du salaire brut. »
Donc selon l’auteur il faut continuer dans cette voix :
Il y a donc des chances qu’en 2080 la cotisation sociale soit de 130% du salaire brut…
Ca semble sain comme système. Il n’y a pas à dire c’est pérenne…
Par la propriété d’usage, et d’usage en bon père de famille, pour que les ressources d’usages et exploitables soient obligatoirement transmises aux générations futures (si possible avec du +).
Merci Mr Friot, j’aime particulièrement votre propriété d’usage et votre 6ème risque logement, j’étais pour l’allocation universelle, mais votre salaire à vie ne présente pas les inconvenients des autres formules universelles.
Un vrai challenge que d’arriver à mettre en place cette mutualisation du salaire.
@Monsieur K
Peut-être pourriez-vous rapidement rappeler ce qu’on doit appeler richesse.
La richesse un peu, moyennement, ou très usée qu’on balance à la poubelle, pendant combien de temps aura t-elle été considérée comme richesse, avant de ne plus l’être.
L’art est-il de la richesse ?
Le temps passé à regarder des jeux télévisés, jouer aux cartes, est-il la meilleure façon de passer ce temps payé à ne pas être obligé de produire pour combien de % de la population ?
On peut développer si vous voulez, mais dans votre question, l’objet « richesse », est plutôt flou. Vous me direz : » il est clair pour tout le monde ! ». « Ah bon ? » vous répondrais-je. Parce que je n’ai pas l’impression que beaucoup de gens en aient une correcte idée, malheureusement.
Vous croyez donc vraiment qu’une organisation du travail fondée sur la subordination de certains à d’autres est indépassable ? Je suis architecte, je travaille seul. Je n’ai pas de chef mais j’ai des comptes à rendre à mes clients. Je n’entre donc pas dans votre vision du monde du travail, et pourtant j’existe. Combien sont dans mon cas ? Un certain nombre, avec plus ou moins de bonheur et d’efficacité, comme d’habitude. L’homme serait-il donc vraiment une bête qui préférerait se laisser mourir qu’organiser sa vie ?
Certes, il y a ceux qui profitent du travail des autres, vous le pensez très fort : mais sont-ce vraiment ceux auxquels vous pensez ? Pour les quelques fraudeurs au RMI et aux allocations familiales, il faudrait laisser Bouygues et consorts choisir votre façon de vivre ?
M. Friot ne propose pas un système parfait, il se tue à le répéter. Devrait-il pour autant ne rien dire ? Montrant une réalité actuelle, la cotisation sociale dont il affirme l’efficacité, il propose d’en faire un tremplin vers un mieux social, en en généralisant le principe : pourquoi pas le logement, pourquoi pas l’investissement. Il existe en France (dans d’autres pays également d’ailleurs) un système de répartition des richesses qui gère des engagements considérables, plusieurs centaines de milliards d’euros chaque année dont les marché financiers ne voient pas la couleur, qui ne génère aucune accumulation financière, aucun profit, et qui fonctionnent parfaitement : la cotisation sociale. Libre à vous de disposer du propos, argumentez pour, contre, un peu pour, partiellement oui mais, la gamme est large. Il est étrange que vous ne puissiez pas imaginer que d’autres que vous ne marchent ni à la carotte, ni au bâton.
à phev
Vous avez bien compris… à l’envers !
En effet la lutte des classes en France depuis 1945 a porté continument sur la répartition de la valeur ajoutée socialisée (et non directement versée au salarié comme dans beaucoup de pays).
Les syndicats en France (« politisés » beurk comme le dit le MEDEF) ont toujours privilégié la cotisation sociale à côté de l’augmentation du salaire direct. D’où cette augmentation en pourcentage depuis 1945 qui a permis de satisfaire les besoins de prise en charge d’une sécurité sociale de qualité, des retraites en plus grand nombre et des indemnités chômage non prévues initialement.
Mais le MEDEF et ses ancêtres n’ont pas accepté cela de gaité de coeur : ils se sont toujours battu pour limiter les effets des augmentations demandées. Ainsi ils ont appelé les cotisations sociales « des charges sociales » et ils ont pleuré sur le fait que cela ruinait les entreprises et les rendaient non compétitives… Oubliant systématiquement que la plupart d’entre elles pouvaient être sûres du lendemain parce que justement les retraités et la sécurité sociale permettent d’avoir des acheteurs solvables et des salariés en bonne santé…
Et, comme les cotisations sociales sont prises sur la valeur ajoutée, il n’y a aucune absurdité à les voir atteindre 130 % du salaire direct : cela signifie simplement que la réponse à des besoins fondamentaux (santé, retraites, formation, investissement, logement, énergie, transports…) sont socialisés (ce qui ne signifie pas forcément étatisés, bureaucratisés, mais tout au contraire mutualisés et démocratisés).
Pour ceux qui ne pensent que par comparaison internationale, il suffit de comparer le salaire direct + les cotisations sociales + impôts en France face au salaire direct + assurances diverses + impôts aux USA pour se rendre compte que l’écart absolu est faible et que l’écart relatif (qualité du service en regard) est nettement à l’avantage de la France.
Une belle leçon d’économie…
http://www.youtube.com/watch?v=EHXAsr4RRz8&NR=1
Pour faire fabriquer des richesses (encore que là il ne s’agisse que de consommation) rien ne vaut que l’appât du gain, et le commerce des fausses promesses.
@phev
Vous prenez vos travers pour ceux de tous. Si l’appât du gain était la meilleure façon de créer de la richesse, comment expliquez-vous que le revenu médian plafonne à 1600€ en France ? Et que seule 10% des actifs gagnent plus de 3000€ ? L’appât du gain peut-être ? A partir de quel niveau de rémunération considérez-vous que l’on est utile ? J’ai l’impression que dans votre raisonnement il n’y a pas grand monde à sauver.
Jean 1600 € et 3000 € sont de grosses sommes.
Regardez dans d’autres pays même près de chez nous et de la zone €uro quels sont les salaires…
@ Paul Jorion
nous sommes sûrs que vous vous déplacez avec un compteur de radio-activité ultrasensible
et que vous prenez soin de lui
et de toutes les émissions comportant un risque toxique
pour le travail comme pour l’argent, nous sommes confrontés à leur rareté
et tout le système tourne autour de la gestion de cette absence, de cette disparition comme dirait le petit E
Vous écrivez :
« N’avons-nous pas prouvé que faire de 30% de la valeur ajoutée un bien commun en la ponctionnant pour l’affecter au salaire sous forme de cotisations sociales [3] a été favorable à l’accès à la santé ou aux pensions de retraite, et que nous avons su gérer ces institutions non étatiques du salaire socialisé avant que la classe dirigeante s’emploie à les étatiser pour tenter de reprendre la main sur elles ? »
On a pour l’instant prouvé que cela :
– amenait 8 à 10% de chômage de façon structurelle en France…
– augmentait le prix des produits et des services à la vente.
@ Phev :
Et avant la création de la Sécu, le chômage structurel n’existait pas ? A quel pourcentage l’évalueriez vous, disons … en 1920 ou 1930 ou même en 1890 ?
Idem pour la hausse des prix : l’instauration des cotisations a permis une plus grande stabilité post-chocs (guerres notamment) qu’auparavant.
http://www.france-inflation.com/graphique-inflation-depuis-1901.php
Depuis l’instauration de la sécu, l’inflation a rarement dépassé 13%, y compris pendant les deux chocs pétroliers et avant, pendant les guerre d’Algérie ou d’Indochine. Ce n’était pas le cas vers 1925, par exemple.
Cordialement.
Quand j’étais petit on enfilait les fèves et les pois plutôt que les perles, que l’on avait pas, pour confectionner des colliers,
Aujourd’hui je constate que les fèves enfilent les perles.
A Lambotte,
« 90% des profits actuels ne créent aucun emplois prouvez moi le contraire? »
Si vous parlez des profits de la finance nous avions une occasion inespérée de nous en débarasser totalement en 2008… mais non, la foule bêlante s’est tournée vers les politiques (surtout en france) « mes mes mes…. zéconomies…. mes mes mes…. dépôts, faut sauver tout ça…. ». ici si je me rappelle bien les écrits de paul Jorion tout le monde était pour ce Bail out… Et bien maintenant il faut assumer les conséquences, on est des carpettes et il est normal que les banques s’essuient les pieds sur ce que nous sommes : des paillassons.
Faut assumer ces actions.
On a sauvé la finance et bien il font ce qu’ils font le mieux : truander leurs comptes, maquiller leurs chiffres, abuser de l’effet de levier, spéculer avec des informations privilégiées, etc… Où est le problème, vous vous rappellez : « mes mes mes…. zéconomies…. mes mes mes…. dépôts, faut sauver tout ça…. ».
NB : si les banques avaient dans leur majorité fait faillite cela n’aurait pas empêché la terre de tourner.
Concernant la position de Paul face au bail out des banques, où Phev est un troll qui n’a pas lu ses billets, ou ce qui est pire, n’a le respect de rien.
@Charles A
Les deux mon capitaine.
Avant de dire que je raconte des conneries il faut se renseigner :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=849
@ phev
Cela, je l’avais bien compris et ce n’est pas moi qui ai bêler avec le troupeau, du coup, mon épouse et moi même nous nous posons la question de savoir dans quoi investir nos petites z’économies.
Et bien nous avons remplacer les chassis de fenêtre de notre maison et la chaudière.
50% du travail a ètè réalisé par mes soins (je sais me servir de mes dix doigts et de mes neurones).
j’ai en projet la réalisation de panneaux solaires muraux qui constitueraient aussi de l’isolation.
J’affirme aujourd’hui que l’avenir n’est plus à l’emploi dans sa forme actuelle mais bien dans la prosommation
Lisez ceci, c’est là que se situe la réponse au problème de l’emploi.
le prosommateur
La proposition de Bernard Friot cadre tout à fait avec la venue du prosommateur c’est pour cette raison qu j’y adhère.
Moyennant quelques aménagements, je pense que cette proposition est pertinente.
@qui de droit
vous avez décidément un problème dans votre lecture de l’ironie de Paul; et donc de compréhension tout court…
D’où peut-être votre présence anachronique sur ce blog…
M.Friot -)point 1
Je ne sais si nous sommes en présence d’une utopie ou si les temps présents vont accoucher d’une révolution.
Compte tenu des réactions ,je verrai plutôt cela comme une religion ,avec grand prêtre,convertis de la première heure et déjà rejet dans les ténèbres extérieures de ceux qui formulent des doutes sans encore pouvoir les argumenter.
Pour s’en tenir, ici, à l’aspect « salaire à la qualification », la proposition que B. Friot défend avec tant de conviction et de réalisme, me semble être un condition nécessaire, mais nullement suffisante au changement révolutionnaire souhaité.
Je crois qu’il en est d’ailleurs conscient quand il écrit :
+ Billet du 04/07/ : « Nous ne pouvons pas travailler sans l’organisation et les contraintes d’un collectif de travail, mais nous pouvons travailler sans employeurs, c’est-à-dire sans quelqu’un qui ait droit de vie et de mort sur notre existence au travail. »
+ Billet d’aujourd’hui : « Les contraintes, la hiérarchie, le pouvoir de décision inhérents à tout collectif de travail seront assumées sans la subordination capitaliste et en absence d’employeurs (…) « .
Pour que cette proposition puisse atteindre son plein effet, c’est tout le monde de l’Entreprise (institution typiquement capitaliste) qui doit être révolutionné. Pour ce faire, je ne vois pas d’autre solution que de relancer, à nouveaux frais, la revendication de l’autogestion généralisée. A cet égard, je ne vois pas en quoi ce qui existe déjà dans « (…) la fonction publique, dans les coopératives, dans de nombreuses entreprises à but non lucratif ou des cabinets de professions libérales » (billet du 04/04) puisse servir d’ »expérience », si pas de « modèle » positifs : même en l’absence d’employeurs (mais est-ce vraiment le cas dans tous ces organismes (par ex. cabinets d’avocats) ?) et d’actionnaires, la souffrance au travail telle que définie par B. Friot, y existe aussi, même si moins intensivement peut-être que dans l’entreprise capitaliste.
J’aimerais savoir ce que Mr FRIOT fait des « qualifiés à vie » lorsque survient une révolution technologique comme celle qui frappa LIP dans les années 70 (obsolescence des montres mécaniques par rapport aux montres à quartz). Or, des révolutions de ce genre sans être toujours aussi voyantes, se produisent tous les jours dans l’industrie et dans le commerce. Les licenciements économiques ne sont malheureusement pas toujours des licenciements « boursiers » comme le laisse croire le PC ou le NPA…
Il n’y a que dans la fonction publique qu’on peut se permettre de moduler les effectifs en jouant bien doucement, bien gentiment sur les départs à la retraite. Et tant pis pour les contribuables.
J’attire aussi l’attention sur un point impliqué par le système FRIOT, dont personne ne parle : la nécessité d’avoir un Etat surpuissant pour ne pas dire totalitaire. Comme pour notre système de retraite par répartition mais à la puissance dix. Explicitons. Pour que notre système de retraite marche, il faut qu’il existe un Etat capable d’imposer aux jeunes avec une certaine crédibilité le discours suivant : « je vous ordonne de payez pour les vieux et moi, Etat, je me porte garant que je ferai le même chose lorsque vous-mêmes serez vieux ».
Oui, mais la crédibilité de ce discours suppose une limitation de la migration internationale des hommes actifs, une certaine constance démographique, un Etat puissant et non corrompu…et constant dans cette politique sur des décennies.
Dans le monde, les pays répondant à ces critères sont hyper-minoritaires à part les quelques pays européens blackboulés par l’invasion nazie. On ne risque en tout cas pas de voir se généraliser cette situation. Alors, comment Mr Friot envisage t-il d’installer son système ailleurs dans le monde si tant est qu’un jour, son rêve se réalise en France ? Ce serait triste que la France devienne le champ clos d’une telle expérimentation, non ?
La montre qui nous rappelle que nous vivons dans le temps du travail, en avons nous vraiment besoin ?
Les licenciements, boursiers ou pas, sont la conséquence du profit placé au dessus des êtres humains.
Dans une économie sans capitalistes, le travail sera réparti entre tous, pour la production des besoins, pas du bling bling, du consumérisme qui découle de la concurrence contre tous, de la misère spirituelle, des inégalités et frustrations. Ces besoins devront aussi être durables, cad jugés à la mesure de leur impact écologique. Avec la fin du marché du travail et le partage du travail, chacun travaillerait une vingtaine d’heures, pour le bonheur de tous.
En attendant, toute entreprise capitaliste, dans la crise en cours, si elle ne peut maintenir l’emploi, devrait être expropriée et gérée par ses travailleurs.
@ erreipg dit : 11 juillet 2010 à 14:52
La proposition de B. Friot n’est pas très loin de ce qui s’est fait à Cuba, sous un régime fort. Mais même là, il semble que ça ne marche pas et qu’il faille réactiver la machine à faire travailler sans laquelle le pays s’enfonce au lieu de s’en sortir mieux. http://www.liberation.fr/monde/0101616952-cuba-veut-remettre-les-chomeurs-au-boulot
C’est bien ce que je pressens depuis le début, alimenter l’individu toute sa vie avec un biberon servi par l’Etat, ça ne peut marcher que pour une petite proportion de la population. Ceux qui bénéficient déjà de ce privilège trouvent que c’est bien et, généreusement, proposent d’étendre le système à tout le monde.
Un système égalitaire, ou presque n’est pas ce qui rend les gens plus heureux ni les pays plus prospères. La preuve, les pays de l’Est ont voulu en sortir, et la République de Chine, utilisant ses atouts : régime fort et main d’œuvre pauvre, joue tant qu’elle peut avec les règles du capitalisme libéral pour s’imposer au monde entier.
Lorsqu’il y a chômage en Chine, les gens sont renvoyés dans les campagnes y compris les diplômés. http://www.rue89.com/chinatown/2009/01/31/chomage-en-chine-les-etudiants-envoyes-a-la-campagne
Si la proposition de B.Friot est appliquée un jour, je ne serais pas surpris que ce soit par la Chine, lorsqu’elle aura étendu son régime au monde entier après avoir dominé tous les autres pays. Les hommes, hormis ceux du parti, seront-ils plus heureux ? J’en doute.
Et, comme il se posera alors des problèmes de régulation de la population mondiale, le parti qui c’est déjà fait la main avec la limitation à un enfant par famille, pourra prendre toute disposition expéditive nécessaire, car il en aura la force, pas nécessairement démocratique, mais qu’importe.
C’est l’efficacité qui compte pour que survive le parti.
jducac -)complétement raison…
Raul Castro versus Friot…
Remettre les gens au travail, mais pour quoi faire donc , pour consommer encore plus car il faudra bien écouler les productions quelque part.
Dans le système capitaliste, il n’y a pas de travail sans production et surtout sans consommation, ce qui engendre par conséquent l’obligation d’avoir un pouvoir d’achat en constante augmentation.
Mais ce système à des limites qui sont d’ordre géologique, le pic pétrolier en est la principale preuve.
Alors qu’on cesse de me raconter n’importe quoi en m’assainant cette obligation absolue d’aller travailler, il y a moyen d’arriver à autre chose et la proposition de Bernard Friot est une parmis d’autre qui mérite qu’on s’y attarde et je suis sûr qu’il l’amendera car il est loin du dogmatisme contrairement à certain sur ce blog.
@ jducac
Où Friot ou un autre a proposé le modèle du parti unique, sous économie planifiée (Cuba) ou sous économie capitaliste (Chine) ?
L’amalgame est le signe d’absence d’argument de raison.
@jducac
Mon cher jducac, je voudrais que vous argumentiez la nature de ces activités utiles et nécessaires et comment les mettre en oeuvre.
Il me semble que sans cela on ne peut avancer ni dans le dialogue ni dans la réalisation concrète de cette remise au travail, cela semble évident.
@ Charles A. dit : 11 juillet 2010 à 22:46
Ce qui m’est apparu, jusqu’alors, c’est que la marche du monde ne se fait pas selon un processus de développement égalitaire, ni dans la flore, ni dans la faune, ni donc chez les hommes.
Qu’on l’approuve ou non ce sont les plus forts, les plus malins qui se donnent les meilleures chances de faire survivre leur lignée. J’ai développé cette thèse ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=13769#comment-95082
Or, ce que propose B.Frio s’appuie manifestement sur des bases égalitaires, anti employeur, anticapitalistes. Ce type d’organisation, s’adapterait fort bien à un Etat régentant l’activité de tous les travailleurs selon un modèle tel que j’en ai connu dans des structures publiques durant la moitié de ma vie active. Il me semble que de l’Etat employeur unique à l’Etat à parti unique il n’est pas nécessaire d’être très imaginatif pour l’envisager, je crois même que ce serait inexorable.
Les structures publiques sont, dans leur esprit très égalitaires en ce sens qu’il n’y a que peut de différence de récompense entre celui qui se décarcasse et celui qui en fait le moins possible. Aussi, je pense que ce type de système, s’il s’applique à l’ensemble d’un pays le voue à être dépassé par ceux qui laisseront se développer chez eux les combattivités individuelles au sein de structures en compétition pour leur survies.
Je reconnais que le système chinois autoritaire à parti unique, mettant en œuvre un processus capitaliste de sélection naturelle, présente beaucoup d’atouts, pour ceux qui sont à la tête et n’ont pas à le subir. C’est d’ailleurs peut-être celui qui permettra une unification terrestre et qui aura la lourde tâche de gérer le déclin de l’humanité. Il a toutes les chances d’y parvenir en étant celui qui dispose dès aujourd’hui de réserves redoutables : des hommes pauvres en très grand nombre et qui de plus, économisent. La lignée humaine vouée au plus grand avenir, a toutes les chances de devoir passer un jour ou l’autre sous l’administration chinoise.
La Russie a aussi des atouts. Si ça vous tente vos descendants, orientez les vers la Russie ou la Chine. Je connais des jeunes qui s’y sont lancés. Mais ne comptez pas sur eux pour participer au paiement de vos retraites, ce qui montre bien la faiblesse du système par répartition.
Frédéric Bastiat dès 1850 avait prédit ce qui allait arriver et il a aussi prédit la fin 😉
http://bastiat.org/fr/secusoc.html
« […] Les ouvriers ne verront plus dans la caisse commune une propriété qu’ils administrent, qu’ils alimentent et dont les limites bornent leurs droits. Peu à peu, ils s’accoutumeront à regarder le secours en cas de maladie ou de chômage, non comme provenant d’un fond limité, préparé par leur propre prévoyance, mais comme une dette de la Société. Ils n’admettront pas pour elle l’impossibilité de payer, et ne seront jamais contents des répartitions. L’État se verra contraint de demander sans cesse des subventions au budget. Là, rencontrant l’opposition des commissions de finances, il se trouvera engagé dans des difficultés inextricables. Les abus iront toujours croissants et on en recalculera le redressement d’année en année, comme c’est l’usage jusqu’à ce que vienne le jour d’une explosion. »
Les systèmes à la « Bernard Friot » sont très intéressants… le « BooM » arrive au moins plus vite.
D’autre part en bonne logique (je reviens sur les 65% du salaire brut) ce n’a pas l’air suffisant à en croire les différents déficits de nos chères caisses… 20 milliards de roros en 2009 et 30 milliards de prévus en 2010 pour la seule « sécu »… Ah oui c’est vrai j’oublie toujours… Il faudrait prendre ces sommes sur les profits, où avais je la tête.
Frédéric Bastiat semble avoir été un penseur du libéralisme français qui a beaucoup polémiqué avec les penseurs du socialisme naissant et dénoncé le socialisme comme devant « pratiquer la fraternité sur ordre, » par la loi et la taxe.
A ce sujet et sur la nature de la société libérale, je recommande la lecture du livre de Jean-Claude michéa : L’EMPIRE DU MOINDRE MAL. Editions Climats/Flammarion.
C’est beaucoup plus qu’il faut prendre sur les profits. Il faut d’abord récupérer les 100 milliards par an volés par le capital qui en 20 ans a pris 10 % dans la répartion des revenus entre capital et travail.
Et puis surtout, à quoi sert l’appropriation du capital désormais, en dehors de provoquer une crise de suraccumulation ?
à phev
Encore bravo ! Compréhension parfaite, à l’envers.
Qui depuis des décennies veut arracher la gestion de la Sécu ou des caisses de retraites aux mains des salariés en refusant des élections et des conseils d’administration dont les membres seraient des représentants élus des salariés ?
Si ce n’est les patrons du MEDEF (CNPF auparavant) et la droite qui ne rêvent que d’étatiser en fiscalisant les cotisations ?
Ainsi en obscurcissant la réalité du sens des cotisations sociales appuyées sur le salaire, on a beau jeu ensuite de dénoncer que les ouvriers ne comprennent rien et sont insatiables.
Vous êtes à l’évidence le porte-parole du patronat et de son argumentation pour maintenir son pouvoir léonin d’exploitation des salariés.
Le problème mon cher Charles est quand sans profit il n’y a pas d’emplois… Qui irait risquer son capital pour des queues de cerise. On s’en rendra bientôt compte… Moi je regarde tout ce qui se passe en moment… Les discours et les sornettes des razgratis d’un air amusé…
« For a hamburger today I will glady pay you Tuesday
http://www.youtube.com/watch?v=NJ6xBaZ92uA
C’est toujours aux autres de payer, ou on payera demain… Je n’ai encore jamais lu ici qu’il faudrait augmenter NOS taux de cotisation et prendre sur NOS salaires pour combler les trous QUE NOUS AVONS CREUSE… Sur ce blog (comme à peu près partout d’ailleurs) c’est simple c’est toujours aux autres de payer… Les profits iniques , les spéculateurs, les vilains investisseurs qui font monter le prix de la pierre, etc…
Mon programme :
– supprimer les impôts imbéciles : impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés et tout faire porter sur les indirect qui est la seule façon simple efficace de percevoir l’impôt à moindre frais (plus besoin de tant d’inspecteurs des impôts et en un mot de fonctionnaires, problème réglé pour les niches fiscales). D’ailleurs du temps des romains c’était le seul impôt qui existait 1% de toutes les transactions jusqu’au siècle d’Auguste (si j’ai bonne mémoire) et les romains étaient loin d’être con
NB : un impôt sur le revenu les auraient fait rire – ils préféraient mettre un impôt sur les urines Vespasien ;-)) Celui qui allait pisser payait, c’était simple et efficace…
Conserver l’impôt sur les successions et même le généraliser (à tous les degrés de parenté et sans abattement) et affecter son bénéfice au désendettement (t’as généré du déficit, t’as bien vécu et profité de ton vivant aux frais de la nation sans payer les coûts afférents par le biais de l’impôt…, bon maintenant que t’es décédé et bien je vais me servir sur la bête… ).
– supprimer les charges patronales, tout faire porter sur la part salariale.
– interdire l’endettement de l’état sauf en cas de guerre.
– interdire les promesses à vie genre retraite dont on ne sait fichtre rien quand on les tient comment on pourra dans le futur les financer à moins de s’appeler Majax. Il est d’ailleurs impossible de les tenir puisqu’il s’agit d’un Madoff de la meilleure espèce et à l’échelle d’un pays.
Ce qui est bien c’est qu’en france pour avoir un pays qui marcherait correctement il y a tout à faire… il faudrait repartir de zéro, tout mettre à plat… On est sauvé on a Sarkozy !!!!
JeanNimes « Ainsi en obscurcissant la réalité du sens des cotisations sociales appuyées sur le salaire, on a beau jeu ensuite de dénoncer que les ouvriers ne comprennent rien et sont insatiables. »
je n’ai encore jamais vu un ouvrier ou un syndicat ouvrier demander au patronat qu’ils baissent leurs prix de vente ce qui revient à céder une part de leurs « profits » pour aider leurs malheureux camarades (chômeurs, pauvres, exclus) qui ont à affronter la rigueur des temps… Par contre pour demander des hausses de salaire qui vont se solder par des hausses des prix et donc de nouveaux malheurs pour les camarades laissés au bord de la route là… il y a du monde…
les ouvriers sont dans la même logique que le patronat et que chacun ici sur terre : plus pour ma gueule, tant que l’on arrive à tirer sur l’élastique… Allons-y… et je m’en fiche des conséquences tant que c’est à d’autres de les supporter.
@ Phev :
Beau programme, petit bréviaire du néo-libéralisme parfaitement cité, le doigt sur la couture.
Evidemment, si nous en sommes arrivé là, cela abszolument rien à voir, rien, avec la finance, les subprimes, mais bien tout avec cet état post-communiste qu’est la France, qui taxe sans relâche ces pôvres entrepreneurs etc etc etc
Faites moi rire, vous vivez où ? Français de l’étranger, non ?
MDR.
Dogme quand tu nous tiens….
90% des profits actuels ne créent aucun emplois prouvez moi le contraire?
A mes yeux, il ne s’agit pas de faire payer les autres, mais c’est une idée saugrenue de croire que l’argent peut faire des petits tout seul, c’est sur la force de travail et l’exploitation des ressources planétaires que ses petits peuvent naîtrent.
Vous les patrons (je suppose que vous en êtes un) devront un jour comprendre que l’argent n’est qu’une monnaie d’échange pour facilité la création de richesses succeptibles de répondre aux besoins élémentaires des 7 millards d’humains qui peuplent cette planète, et cela sans la détruire.
Je suppose que vous devez aussi savoir que les dettes des états sont à peu près égal à la fortune des plus riches et cela à cause de l’intérêt financier.
Ceci dit je n’ai rien contre les riches, c’est au système que j’en veux, et la première chose à faire est de banir l’intérêt financier pour le remplacer par l’intérêt énergétique autrement dit faire mieux en consommant moins d’énergie ce qui est incompatible avec le capitalisme.
M.Friot -) point 2
Une sorte de renversement des rapports de force ,un découplage employeur /employé par le biais d’une externalisation du salaire,de toute façon du.
J’ai mal compris?
Vos propositions me semblent bien trop utopiques et en même temps voisines des celles des néolibéraux : réduction des prélèvements sociaux , retraite à 70 ans, etc…
Je suis échaudé par ce genre de discours : ainsi la flexisécurité est devenue flexibilité , exit la sécurité !
Le » beau libéralisme « d’Adam Smith est devenu le néolibéralisme dérégulé avec une justice fonctionnant à minima , une captation de la quasi totalité des richesses par une minorité vivant sur la rente, le rejet de la solidarité , le culte de l’individualisme et de l’argent roi , etc…Et les résultats que l’on connait aujourd’hui .
J’ai des ambitions à moyen terme plus modestes : plus de justice, de travail mieux rémunéré , des protections contre les productions à bas coût , des freins à la cupidité des » élites « , un recours à la planification pour l’investissement et contre la surproduction , des services d’état : santé, enseignement de qualité et pour tous, respect pour les écosystèmes , etc …
Bref le programme du CNR d’après guerre et les réalisations de la 4ème république me convenaient assez , à part les guerres de décolonisation qui auraient du être évitées , et mon souci est de comprendre pourquoi et comment on s’en est écarté à partir de Reagan , Thatcher et la chute de l’URSS .Et dans notre pays cette » monarchie républicaine » de plus en plus insupportable…
Je me méfie des grandes utopies car j’ai à l’esprit le « qui veut faire l’ange, fait la bête… »
Il y aura, je le crains , toujours des gens cupides , individualistes et va t’en guerre et d’autres dont les valeurs de solidarité, de fraternité,( refus des racismes et fondamentalismes ), de laïcité , de responsabilité collective , de sens de l’état et du partage , primeront …
Le souci est de confiner la première catégorie dans des limites acceptables .
Tout a fait raison : attention danger avec les systemes bases sur un partage theorique et fraternel, sans que la responsabilite individuellle ne soit en permanence impliquee.
Pour qu un systeme qui n’exige pas de resultats pour « donner a ses memebres » fonctionne il faut qu il soit protege contre les abus, les derives et les dangers que constituent ceux qui ne jouent pas le jeu, si bien qu un systeme qui donne avant d’exiger en retour est une pot de miel qui attirera tout le monde et qui ne fonctionnera guere longtemps a moins de devenir coercitif : systeme bureaucratique impose a tous , welcome back to USSR et se millions d’existences brisees.
Oui a des rapports sociaux differents, oui a une repartition des revenus differente mais dans le cadre d’une responsabilite individuelle renforcee: chacun doit contribuer de facon utile et mesurable comme pendant a ce revenu garanti ….
et NON a un carcan reglementaire a tendance stalinienne
NON a un systeme ou la place sociale de l’individu ne depend pas du service rendu/ de l’effort fourni
Tiens je viens d’apprendre quelque chose :
[1] La propriété lucrative est la possession d’un patrimoine que l’on ne consomme pas afin d’en tirer un revenu, à l’opposé de la propriété d’usage. C’est la propriété lucrative qui empêche la propriété d’usage (exemple du report des titres sur le marché du logement, source d’une hausse des prix qui interdit à beaucoup l’achat d’un logement). La défense de la propriété d’usage suppose l’abolition de la propriété lucrative.
Ainsi ce sont les investisseurs qui font les prix hauts de l’immobilier…
Moi qui croyait que la hausse des prix était du :
– à la naïveté de nos concitoyens (la pierre c’est du solide, c’est de l’épargne forcé, etc…)
– aux taux bas (avec de tels taux c’est le bon moment pour acheter),
– aux diverses subventions qui viennent polluer ce marché
(PTZ, PPL, APL, locapass, pass foncier, TVA 5%, Robien, Scellier)…
et qui croyait aussi que pour « n » investisseurs qui entrent sur le marché il y en avait « y » qui en sortaient (arbitrages…).
D’autres part je me demande si on interdit la « propriété lucrative » comment vont pouvoir se loger les travailleurs saisonniers, les ceusses qui sont mutés fréquemment, les ceusses qui ne veulent surtout pas acheter (il y en a)… les ceusses qui veulent pouvoir louer une résidence pour les vacances… Et que va-t-on faire de tous nos HLM, ILM ? AH l’état va avoir le droit de louer ainsi que les prestataires sociaux… (et les compagnies d’assucance et les foncières et les SCI et les….) mais pas les particuliers… lol…
J’ai signalé il y a quelques minutes vos références libérales incontestables.
Pour commenter un seul point de votre dernière intervention, point qui concerne les « subventions qui viennent polluer le marché (immobilier) », ne croyez vous que ces subventions vont en fait directement de la poche des naïfs qui croient qu’il vont s’enrichir en louant un bien (!) immobilier qu’ils ont payé beaucoup trop cher, à un « travailleur pauvre », à la tirelire des entreprises du béton qui contruisent ce type de « bien » ? et aussi en passant par l’intérêt de tous ceux qui « touchent au passage » dans le montage de telles opérations ?
Oui tout à fait il faut donc supprimer toute subvention pour le niveau des prix s’ajuste avec le niveau des revenus des personnes.
aaaahhh, oui phev, supprimons toutes ces mauvaises subventions et mêmes ces stupides réglementations : toutes, et qu’il n’en reste pas une pour que l’on vienne vous le reprocher …
Enfin le rêve libéral, dans toute son étendue et sa puissance.
Que le puissant vienne enfin faire régner sa force sur ‘les marchés’, que les pauvres, avec leurs salaires ‘justes’ car définis par ‘les marchés’ au regard de ‘l’offre’ et de la ‘demande’, c’est-à-dire presque rien, puissent enfin s’ajuster aux prix que pratiqueront les propriétaires, soit se loger dans des taudis …
Qu’enfin l’âge d’or du libéralisme, celui du travail des enfants dans les mines et de la semaine de travail de 58 heures revienne, comme au 19ème siècle. Que le mythe redevienne réalité.
Aaaaaahhhh, phev …
Ne sentez vous pas ce parfum de jouissance infini dans l’air surchauffé de ce début d’été ?
Ce sont les propriétaires, enfin débarrassés du volapück étatico-communiste, qui s’étirent …
PS : j’attends vos remarques, acerbes, forcément acerbes, sur mon crypto-communisme qui fit tomber des millions de morts sur les champs du goulag.
Le point Godwin est tout prêt, il frétille : il reconnaît son maître.
Bon chien ça, bon chien …
@Zébu et tous
Le point Godwin du parangon de la petite légumineuse néo-libérale a été allègrement dépassé. Merci à M Friot d’avoir, par ses propositions tellement contre-intuitives pour certains cortex non coopératifs stérilisés par trente ans de propagande néo-lib, fait tomber des masques déjà passablement amochés.
Je conseille à tous de cesser de répondre autrement que par le rictus à ces provocations, qui n’ont même pas la lucidité ou l’humour de se présenter comme telles, et ne méritent vraiment rien de plus… Si ce n »est le mépris.
Je renvoie à cet exposé préliminaire :
http://www.dailymotion.com/video/xdrm57_la-retraite-c-est-revolutionnaire_news
Une activité devrait s’astreindre à-t-être bonne et utile, rien d’autre.
A partir de ce niveau de contrainte tout devrait être en ordre.
Oui, et les activités qui ne répondent pas à ces commandements doivent être prohibées.
Qui va juger si elle est bonne et utile ? L’état ? ne me faites pas rire…
La française des jeux est-elle bonne et utile ?
@ phev :
non, les marchés, c’est l’évidence même.
Vous devriez poster ICI
Vous y serez bien, vous verrez …
Petite question : si vous êtes si sûr de l’efficience du néo-libéralisme et des marchés, le fait de fréquenter un blog comme celui-ci vous procure quels effets ?
Adrénaline ?
Frisson du bourgeois qui vient s’encanailler ?
Z’êtes en mission pour le saigneur (MEDEF est son très grand nom) ?
@Zébu:
La notion de qualification à vie, Zébu, est une escroquerie manifeste qu’il est trop facile de démonter. Prenons l’exemple simple du théorème de pythagore (niveau de 3eme quand j’étais jeune).
Qui sait que l’une des façons de réellement comprendre la chose est de tracer un carrelage. Qui sait, seulement, qu’un carrelage, au delà d’un certaine surface, ça se trace ? Pourtant qui peut douter qu’un élève de troisième ayant compris le principe ait atteint un niveau intellectuel lui permettant de tracer un carrelage ? Et pourtant, le même élève sera parfaitement incapable de poser le dit carrelage. CQFD, comme dit l’autre.
Moi qui ait passé ma vie dans la construction, après avoir appris la maçonnerie traditionnelle avec mon père quand j’étais enfant (pierre de taille), je le dis sans réticence: De nos jour, pour réaliser une maison passive, briques multi-espaces et joints de goudron, je suis totalement incompétent. Chose qui ne risque pas d’arriver à ceux qui écrivent des livres.
Certains, constatant qu’un brouette ne passe pas par une porte de 70, en concluent que la brouette est trop large. D’autres, retirant le battant de la porte, constatent que, de cette façon, ça passe. Monsieur Friot n’est à l’évidence pas de ces derniers.
Pour le paragraphe sur le logement, la première chose à dire serait qu’il est parfaitement anormal qu’un logement coûte plus de 20.000 euros. Le problème tient à ce que les gens achètent tout et n’importe quoi sauf un espace à vivre. Ceci a été démontré et plus démontré par la faillite de Jean Prouvé, au sortir de la dernière grande guerre:
http://nancy.urbanisme.chez-alice.fr/jean-prouve.html
Je laisse le soin à tout lecteur d’imaginer ce qui serait possible, de nos jours, avec les techniques disponibles, en maison passive, de même que de comprendre par soi-même pourquoi et comment il se ferait que personne n’en voudrait, par la grâce de la propagande médiatique qui fera qu’une baignoire couleur avec des formes pour magazine se vendra bien mieux qu’une baignoire premier prix.
Justement, des maisons passives j’en conçois, comme architecte. Vos remplaçants côté maçon les construisent ensuite. Je ne dis pas que cette division du travail est parfaite d’ailleurs. Elle a l’air de vous avoir pas mal marqué, à voir votre répugnance à trouver une quelconque utilité au travail intellectuel.
Vous dîtes :
« Je laisse le soin à tout lecteur d’imaginer ce qui serait possible, de nos jours, avec les techniques disponibles, en maison passive, de même que de comprendre par soi-même pourquoi et comment il se ferait que personne n’en voudrait, par la grâce de la propagande médiatique qui fera qu’une baignoire couleur avec des formes pour magazine se vendra bien mieux qu’une baignoire premier prix. »
Il est faux de dire que les gens ne sont pas intéressés par l’amélioration thermique de leur habitation. Et franchement, les baignoires premier prix se vendent plus que les autres, surtout aux promoteurs, lotisseurs, constructeurs qui veulent faire la plus belle culbute possible. Mais bon.
A la manière de :
Je laisse le soin à tout lecteur d’imaginer ce qui serait possible, de nos jours, avec notre système de cotisation sociale, en matière d’organisation du travail et du salariat, de même que de comprendre par soi-même pourquoi et comment il se ferait que personne n’en voudrait, par la grâce de la propagande médiatique qui fera qu’une chimère rabâchée sur TF1 se vendra bien mieux qu’un peu de conscience des choses.
Votre qualification n’est pas caduque parce que vous ne maîtrisez pas les bases de la construction base énergie. Ce sont points de détails que vous comprendriez aisément si ils vous étaient correctement expliqués. Par contre, vous avez certainement acquis au long de votre parcours professionnel bien des compétences que vous pourriez transmettre. Et vous l’avez sûrement fait. Vous savez trop que les métiers du bâtiment sont des métiers pour lesquels l’expérience est fort précieuse.
oui, j’ai du mal aussi avec la notion de qualification à vie, que M. Friot explique assez peu au demeurant (un postulat ?) …
Pour le logement, je ne connaissais pas Jean Prouvé. Merci pour le lien.
Effectivement, Bernard Friot ne reprend pas toutes ses analyses dans les billets publiés ici.
La « qualification à vie » est bâtie à partir de l’expérience de la Fonction publique française (existant depuis 1945 en gros, avec des perfectionnements jusqu’en 1985) où le traitement n’est pas attribué selon le poste occupé mais selon la qualification acquise… c’est à la hiérarchie d’utiliser au mieux les compétences, ce qu’elle fait en général assez mal car les réformes successives depuis 1985 tendent à lier le traitement du fonctionnaire à son poste et non à sa qualification. Le poste est alors transformé en emploi sur le même principe que dans le privé (au nom de l’équité, évidemment) et de plus en plus soumis au marché de l’emploi (licenciement si refus d’être déqualifié par exemple).
Puisqu’il est question de QUALIFICATION, et aussi plus loin de travail MANUEL,
Puisque B. Friot dit « Regardons ce qui est DEJA là, ce N’EST PAS une UTOPIE »,
je suggère à beaucoup la lecture du Ce que sait la Main de Richard Sennett, Ce Que Sait La Main (blog par exemple un peu au hasard).
@zebu, @betov (pas @vigneron ?)
Il me semble que n’est pas incorporé à la proposition générique de B. Friot l’aspect « pharmacologique » du travail , l’aspect « remède/poison » en langage plus courant.
Sennett donne les cas de Stradivarius et Cellini comme des gens travaillant « trop bien », et NE sachant PLUS transmettre leur savoir-faire à leur successeurs (un extrême du travail bien fait mais « poison »). A l’inverse, il montre comment des communautés très diverses (de l’Open Source aujourd’hui à biens d’autres) ont « synergisé » des savoir-faire (travail « remède »). Et comment la main « stabilise » nos processus intellectuels et cognitifs (et j’y souscris en tant que lecteur de Leroi-Gourhan, « Le Geste et la Parole »).
Il me semble pour l’essentiel qu’en appuyant sur la question de la « Qualification », on met le doigt sur un de ces tourniquets sans fin, dont la complexité n’aura d’égale que celle du langage (c’est pas peu dire).
En gros, mon « pronostic » est que cette démarche peut être le bon « pied de biche » pour faire sauter des très grosses habitudes prises dans le capitalisme (et auxquelles sont subtilement étrangères, pourtant, les pratiques de l’innovation), mais que l’on peut être sans illusion sur le talisman « Qualification » plutôt qu’un autre pour retisser le tout, et donc pour limiter le mal générique qu’est aujourd’hui la « misère symbolique » de tous.
Il me semble que les analyses de B. Stiegler (promoteur de ce concept de « misère symbolique ») s’essayent avant tout à définir ce qui nous permet d’échapper à ladite « misère symbolique » , et que pour cela, oui, il faut remettre en avant savoir-faire et savoir-vivre, dans un vaste sens.
Mais nous sommes en 2010, et donc l’hypermarché, à ma grande horreur, est, pour bien des gens une forme de savoir-faire et de savoir-vivre. Disons qu’il est l’archétype de la misère symbolique pour moi, mais le radeau de La Méduse pour d’autres.
Je crois que l’amplitude des jugements et situations est immense, et que à côté d’une « constitution économique », on peut rêver aussi à une « constitution du symbolique », pour évoluer vers un monde d’après consommation, mais qui n’aura pas abandonné l’immense fatras technico cognitif autour de nous, et aura à repenser la Ville, . Merci au passage aux architectes sur ce blog, dont les remarques sont souvent sympathiquement instructives.
Pour reprendre un québécois, « c’est en remontant la rivière qu’on apprend le sens de l’eau », ou pour les architectes, je dirais : » c’est en traçant une maison qu’on sait comment on vit » .
On peut en tracer plusieurs, à commencer par la Cabane (clin d’oeil) …
@Jeandenîmes :
oui, c’est aussi ce que je ‘craignais’, dans le sens où une qualification dans la fonction publique permet d’accéder à n’importe quel poste correspondant à cette qualification. Sauf que c’est l’Etat qui définit, jusqu’à preuve du contraire et la définition de la qualification et les postes qui correspondent à cette qualification. Et comme vous le montrez bien, la dérive bureaucratique a fait qu’un hiatus de plus en plus grand se créé entre le poste et la ‘qualification’ (personnellement, je préfère parler de ‘compétences’ personnelles et professionnelles que de ‘qualification’). L’exemple de l’EN le montre : les ‘qualifications’ pour devenir professeur des écoles sont définies par l’Etat, ce qui d’ailleurs donne actuellement des dérives délirantes sur la formation de ces futurs professeurs, via un … master !!
Surtout, l’Etat définit les postes qui correspondent à ces ‘qualifications’ sauf que les professeurs les plus expérimentés (les plus ‘qualifiés’) ne sont pas nommés aux postes nécessitant, justement, le plus de ‘qualifications’, mais bien l’inverse : ce sont les moins ‘qualifiés’ qui vont en LEP/ZEP/ZUP/’quartiers’ et autres ‘zonages’.
On observe une ‘résistance’ de la part des professeurs ‘qualifiés’, souvent d’ailleurs syndiqués, pour être nommés dans ces ‘zones’ et que les syndicats dans l’EN participent à cette ‘cogestion’ ou à tout le moins l’accepte.
J’ai donc un peu peur qu’une gestion ‘paritaire’ des partenaires sociaux ne modifie pas forcément les différents écueils que l’ont peut retrouver dans une dérive bureaucratique quant à cette notion de ‘qualification à vie’ : qui décide, comment, pour quels postes, etc.
Le terme ‘à vie’ est à mon sens impropre car il rappelle par trop les intitulés ‘élu à vie’ …
à Bernard Friot, et aux autres : LE BIEN COMMUN.
Je n’ai pas ce jour l’énergie de discuter chaque point de votre commentaire.
Il suffit que je vous dise que je crois être en grande sympathie avec vous et cela pour un point qui me paraît essentiel et qui est, sur ce blog comme ailleurs, bien trop négligé.
Vous donnez comme motivation de vos réflexions et vos interventions la cause de ce que vous nommez justement le bien commun.
Cette notion a tellement été rejetée par les libéraux de droite et de gauche comme pernicieuse – c’est une notion MORALE – qu’elle est devenue une notion révolutionnaire.
Les libéraux « de droite » la rejettent parce qu’elle est contraire à la notion de profit, en particulier par rapport à ce que vous nommez la propriété lucrative, et les libéraux « de gauche » la rejettent parce qu’elle est une idée morale basée sur des notions maintenant interdites : la fraternité, l’intérêt et le sens commun, l’idéal commun et, parce que pour « la gauche » le seul avenir social possible n’est pas une société fondée sur des idées et des valeurs, mais une société fondée sur le droit libéral.
Le droit libéral peut se définir comme le droit de chacun de faire ce qu’il veut à condition que cela ne nuise pas à autrui.
Il est par conséquent dans ce genre de société parfaitement concevable d’interdire l’usage du tabac et de légaliser l’usage des drogues dures ; la cigarette de l’autre me dérange, alors que sa piqure d’héroïne me laisse indifférent .
Attention à vous, je crois que vous êtes un communiste en devenir.
http://www.irishtimes.com/newspaper/finance/2010/0702/1224273792760.html
PIGS contamination putting core euro states at risk
http://www.irishtimes.com/newspaper/finance/2010/0709/1224274347290.html
Consensus on monetary tightening could change fast
http://www.zerohedge.com/article/head-largest-private-portuguese-bank-forced-deny-bankruptcy-rumors
Head Of Largest Private Portuguese Bank Forced To Deny Bankruptcy Rumors
Hier, 10 juillet 2010, à 22 h 43, mon commentaire sur « Le temps qu’il fait » est une contribution au débat en cours.
je prefere EHR et son revenu d’existence par rapport aux besoins et faire de activités qui font sens plutot que d’avoir un travail
j’ai un voisin qui a 2 emplois(petite ferme,desosseur)
cet homme a le sens de l’humanité
quand une fosse sceptique est bouchée,il fait ce travail au prix de revient de l’utilisation du materiel,c tout;pour aider et çà fait sens pour lui
de plus,quand les robots feront tout,vous ferez quoi avec votre qualification?
Question qualification, la plupart des diplomés d’économie, sociologie etc… autrement dit des sciences abstraites n’ont aucune chance de pouvoir évoluer dans le monde qui vient s’il ne sont pas bardés de réelles capacités de savoir faire manuel.
Je m’aperçois de plus en plus que les gens qui ont eu la chance de pouvoir apprendre à se servir de leurs dix doigts et de leur tête s’en sortent mieux que d’autres, mais je reconnais aussi leurs lacunes culturelles. Quelques points de culture en plus ne serait que mieux.
D’autre part les robots ne pourront pas tout faire.
C’est par exemple tout à fait possible de construire une maison conventionnelle avec des robots mais le coût de la mise en chantier serait aussi élevé que celui de la maison.
Cher Bernard Friot,
1) Si j’ai bien compris, dans le système proposé, ce sont des « caisses » qui recueillent et redistribuent les cotisations sociales, salariales et d’investissement. Ces caisses sont des sortes de mutuelles dirigées par des représentants de leurs bénéficiaires « aidés » par les délégués « d’institutions territoriales ». Finalement, ces caisses gèrent toute la valeur ajoutée de la collectivité.
Il faudrait nous montrer par de bons exemples comment cela pourrait marcher. La gestion des caisses n’est pas toujours performante ! On peut aussi redouter le dirigisme des percepteurs et des « payeurs ». Que de contre pouvoirs à élaborer !
2) Laurent K s’interroge sur la création de richesses dans un tel système. D’autres commentateurs sont sceptiques sur l’ardeur au travail des salariés à vie sachant, par exemple, que beaucoup de retraités – pas forcément épuisés – ne sont pas très actifs et supportent très bien l’ennui.
Des exemples précis de collectivités ou de classes sociales exemptées de travail ne manqueraient pas d’intérêt : quelle proportion de leurs membres participe-t-elle à la « création de richesses » ? Cette proportion est-elle suffisante pour faire vivre la communauté en question ?
3) Et la transition, comment l’organiser, comme se le demande Louise, plus haut ?
4) Quelles forces sociales et économiques pour provoquer à court ou à moyen terme une telle mutation, celle qui consiste, entre autres, à supprimer la « propriété lucrative » ?
Je crains que cet élan révolutionnaire que vous revendiquez ne vous entraine dans l’utopie. Mais c’est bon de revenir à des discours et des propositions iconoclastes !
Concernant la solidarité, terme lui aussi devenu péjoratif ou au moins honteux.
Quand un être vient au monde ici sous nos latitudes, en général, cela se passe sous monitoring médical plus ou moins appuyé évitant le mortinatalité et les fâcheuses suites de couches.
Bref, il est vacciné ( de gré ou de force), scolarisé ( de gré ou de force) et assez peu perdu de vue par les institutions étatiques, jusqu’à la fin de ses études puis de son chômage .
Entre-temps, même s’il se paie sa bagnole pour aller dans des rave parties, il emprunte des routes payées par la collectivité.
..
Nous sommes dans un État justement avec institutions qui ne sont pas toutes dans les mains du privé. C’est à cette particularité française que les assauts de la forme actuelle du capitalisme s’attaquent.
Le CNR encore une fois a élaboré son programme puis a réussi à en accomplir une bonne part car
– les élites avaient trahi et livré le pays ( banques assurances haut patronat etc)
– des communistes et des chrétiens démocrates ont résisté et ont pu imposer leur UTOPIE
Autrement dit, nous naissons et nous vivons grâce à une « Dette » qui ne sera jamais soldée envers ceux qui nous ont précédés. Peut-être est-ce là le sens du péché originel élaboré par un évêque berbère à Hippone quand revenu à son Algérie il fomentait la suite de Rome païenne sous une forme chrétienne.
Il a imaginé sa Cité de Dieu en empruntant certains traits à l’un des princes de la philosophie grecque, comme le paradis, récompense pour le respect des prescriptions de l’Église ( et plus de Dieu) dans l’au-delà .
Même le Figaro adopte le ‘double dip’….
http://www.jdf.com/essentiel/2010/07/10/04003-20100710ARTHBD00024-le-risque-d-un-double-dip-prend-de-l-ampleur.php
Une qualification à vie, édictée par une comité ad hoc, selon une grille inspirée des conventions collectives ?
Mais quelle horreur sans nom, insupportable enfermement à vie dans la camisole d’un conformisme social dont nous n’avons déjà que trop d’exemples pernicieux. Ne voyez-vous pas que c’est de cela que l’on crève ?
Le meilleur des mondes, ou l’Angsoc, dégoulinant de bonnes intentions droits de l’hommiste, et autre bisounourseries infantiles.
Certains (mais apparemment pas tous) ont déjà du mal à respirer l’air du temps, là ce serait l’asphyxie.
On crève, au sens propre, de la complexité monstrueuse de nos civilisations shootées à la croissance mercantiliste et technicienne, que la rente énergétique (les esclaves-Kw) ont rendue possible et elles s’effondreront comme un château de carte qui ne peut grimper éternellement, simple loi de l’entropie.
Alors pitié, n’envisagez pas de construire un autre édifice bureaucratique de 500 étages pour remplacer celui-ci, ou plutôt pour le surajouter à l’empilement existant.
Quant au principe de base , selon lequel les retraités sont des travailleurs heureux parce qu’ils n’ont plus à dépendre d’une situation d’emploi, et DONC qu’il n’y a qu’à supprimer l’emploi et faire de tous des retraités ou du moins des pensionnés, mdr… une logique de gribouille : il n’y a aussi qu’à mettre les villes à la campagne. A partir de là, il vaut mieux s’arrèter de lire la suite.
En un mot, indigne de ce blog, je ne comprends pas.
De toute façon, un nouvel ordre émergera de lui-même, sur des bases qui nous restent par nécessité incompréhensibles actuellement, après une longue période de désordre « barbare ». En réalité, le monde actuel est déjà mort, et les nouvelles féodalités se créent actuellement sur son éclatement. Il suffit de regarder. Alors inutile de faire des plans, essayons déjà de comprendre ce qui se passe.
Et aux personnages de dessin animé qui continuent de courir au dessus du précipice sans s’apercevoir qu’ils ont fait un pas en avant de trop, bonnes vacances les mickeys .
Comme il le dit lui même, n’a rien lu et rien compris….
@ Hard Roc : votre commentaire/argumentaire a l’emporte piece dessert votre propos et c’est dommage car il me semble interessant. Ne pourriez vous pas developper votre critique?
M. Friot propose un modele elabore en rupture avec les ideologies dominantes, c’est tout a son honneur et cela permet un debat sur les valeurs de la societe.
Il me semble en effet que par son caractere reglementaire fige, il est en contradiction avec la nature humaine tout comme le communisme, mais le principe de refondation des rapports humains est noble et a creuser… s’il respecte une notion qui m’a semble absente : LA LIBERTE individuelle d’adherer au projet, sans cela nous retombons dans la dictature bureaucratique.
Il faut laisser le choix aux individus de ne pas beneficier meme du meilleur systeme !
ll faut preserver la richesse de la creation et de la vie en dehors du systeme quel qu’il soit
@Loic
Merci d’avoir lu et compris, ce qui n’est pas le cas de tout le monde…
Mais sans doute mon propos était-il trop clair et tranché pour certains. Lorsqu’il s’agit de liberté, il n’y a pas de milieu ni de tièdieur et pour citer à nouveau Orwell, il est des systèmes où on en arrive vite à devoir choisir entre rester en vie ou rester humain. Je ne souhaite simplement pas en arriver là.
Qu’un modèle soit en rupture avec les idéologies dominantes ne suffit pas à lui conférer un intérèt en soit.
Mr Friot laisse voir ses obsessions sous-jacentes, lorsqu’il désigne comme obstacle à surmonter le « pouvoir des dominants ». Mais que cela fasse plaisir ou non, et tant pis pour le jaloux, ce sont bien les dominants, qui font bouger, qui créent, qui avancent, qui gagnent, qui ouvrent des espaces nouveaux.
Humaniser cette lutte universelle pour la vie est une noble cause, à condition de ne pas finir par faire la bête à trop vouloir se rapprocher des anges. Mon opinion est que justement, il est grand temps de cesser de se regarder le nombril, puisque l’on a que cela à faire pour s’occuper, ou de se prendre la température (certains aiment cela, visiblement), et de s’adonner aux délices coupables d’un freudoltisme vulgarisateur tel qu’il est popularisé par la presse féministe et télévisuelle et qui imprègne l’éducation des parents et des enseignants depuis plusieurs décennies.
Air du temps qui conduit tout droit à des paradis virtuels tels que les rève Mr Friot, où sous couvert d’un collectivisme douçâtre, tout le monde est mis en fichier, catalogué, qualifié selon les grilles. Et se crée inévitablement une classe bureaucratique qui s’arroge le droit de définir les grilles et de perfectionner le système jusqu’à l’horreur. Air connu, rien d’original, inutile d’invoquer de grandes philosophies : les expériences fouriéristes, le syndicalisme, le communisme et autres ont tous avorté, au mieux.
En face de quoi il faut plutôt revenir les pieds sur terre, revenir au concret face à l’échappatoire virtuelle, à la pensée complexe plutôt qu’unique, car il faut pouvoir penser à la fois le blanc et le noir, le rationnel et le magique ou l’artistique, le doux et le dur comme dit Michel Serres, le logique et l’illogique impensable, seul processus conduisant aux réelles découvertes. Chacun de nous est capable du meilleur ET du pire, d’ètre Mozart ET maçon ou épicier (sans aucune idée péjorative pour ces métiers). Toutes choses irréductibles à des classifications administratives qui enferment un bonhomme plus surement que n’importe quelle prison. C’est la négation même du sujet.
Bien sûr, le libéralisme capitaliste, qui inclut dans ses fondations le pernicieux principe de croissance perpétuelle, ne fait pas beaucoup mieux, le sujet finit par se dissoudre également dans le mercantilisme matérialiste. Mais cette faillite ne résulte t-elle pas plutôt d’un état de surabondance, indépendant du mode de gestion économique et politique ? Déjà Babel, Sodome, et bien d’autres rappelaient que les civilisations disparaissent soit d’avoir épuisé la rente sur laquelle elles s’étaient construites, soit d’étouffement et de laxisme sous l’effet de l’abondance de certains (pas tous, rappelons le).
Le plus drôle, c’est que actuellement nous (les profiteurs du système) risquons les deux à la fois.
Un peu de décence, de common decency, Mr Friot, élargissez un tout petit peu votre vision bobo et pensez aux milliards de miséreux qui pourraient demander eux aussi le salaire de qualification à vie, ils y ont droit bien sûr, comme à la dignité. Oh, un moment de honte est vite passé.
Mais, comme il est dit également dans cette discussion, l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Votre pseudo est-il un witz sur Rocard ?
Moi si j’ai bien compris, c’est qu’il va encore falloir travailler quelque soit le modèle, quelque soit le système !
C’est d’un déprimant. Et quand je parle de travail, c’est remplir des cases, contrôler des fiches, nettoyer des objets, produire des objets, creuser des trous, bâtir des murs, déplacer des charges, ouvrir des portes, sortir des marchandises, déballer des cartons, charger des camions, actionner des boutons, appuyer sur des manettes, noircir des feuilles, remplir des bases de données, assembler des transistors, fouiller la terre, et j’en oublie d’encore plus réjouissants. Bref, travailler. Beurk ! Beurk et rebeurk, s’est se fatiguer,stresser, se courber, transpirer, s’échiner, souffrir, se crever, pour la quasi totalité des êtres humains, c’est ça travailler. Alors salaire ou revenu, mon dieu entre deux mots lequel choisir ? Et la paresse bordel ? !
Non sérieux, y a personne qui a pensé à mettre en place une civilisation de la paresse connaissante ? Je veux dire par là le rêve et l’émerveillement pour tous au lieu de ces infâmes tortures inutiles dans la vie d’un être humain ? Je ne sais pas moi, une espèce de saut en avant comme la maîtrise du feu ou l’invention de la roue ? Dites moi pas que c’est pas dieu possible ? Non, ah bon, ben tant pis alors. Au boulot les amis continuons à dévorer notre viande cru et à nous servir de nos simples pieds et bras.
Bien heureux Alexandre va !
C’est je pense la simplicité volontaire et c’est effectivement un préalable aux propositions de Bernard Priot.
Nous devons y aller d’urgence si nous ne voulons pas perdre la planète et par conséquent nous perdre nous mêmes.