Petit-déjeuner littéraire : « Peut-on prévenir les crises ? »
Daniel DEGUEN : Président d’Honneur du Centre des Professions Financières
Paul JORION : Anthropologue et Sociologue
Cercle de l’Union Interalliée-Paris 8ème
33, rue du Faubourg Saint-Honoré – 75008 Paris
Accueil à partir de 8h15
10 réponses à “Centre des Professions Financières, mercredi 7 juillet à 8h30”
Pardon de revenir un peu en arrière, la vidéo du débat de Marianne est-elle maintenant disponible ? J’ai peut-être raté un épisode… sinon pourquoi est-ce si long ? 🙁
Le débat sera diffusé sur TF1 le lundi 12 juillet à 20h30 suivi d’une réaction du 1er ministre et de Christine Lagarde, ainsi que de Martine Aubry.
Dans la question de l’intitulé du thème de ce petit-déjeuner,
le choix du verbe prévenir est primordial.
Venant du Centre des Professions Financières, la question,
en ce qui concerne la crise actuelle, pourrait être posée plus directement :
« Pouvons-nous prévenir les crises ? »
Mais bon, c’est intéressant, et j’espère que les débats et échanges
y seront fructueux pour tout le monde.
Je ne comprends pas, il ne s’agit plus de prévenir ou pas les crises….la Crise n’est-elle pas déjà là ?
Mieux vaut prévenir que guérir…tout le monde sait ça, mais là il faut trouver un remède alors que le corps est déjà malade !
La question pourrait être posée plus directement:
– Comment faire pour sortir de la Crise ?
Bonjour
Pour sortir de la crise, il y a une solution, des tas de solutions en fait mais qui demandent du courage politique et la volonté de dire « ça suffit, on va faire autrement » … Mais qui le dira ? Hormis les peuples, je ne vois pas. Les politiques en sont incapables.
A lire sur Agora Vox cet article qui en présente une (le bouclier fiscal inversé) :
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/il-existe-une-solution-a-la-crise-78002
Heu…
Avant de parler de « comment prévenir les crises », peut-être conviendrait-il de définir un peu ce que c’est, justement, une « Crise »…
Oui, M’sieur Jorion, c’est quoi, au juste, « une crise » , « la crise » ?
« C’est le moment où les riches s’enrichissent plus que jamais »…Ah, d’accord!
On pourrait dire également que « c’est le moment où le pauvre s’appauvrit plus que jamais », pour faire l’équilibre…
Non…Pour moi, « la crise », c’est de la langue de bois, c’est un habillage commode pour faire passer une politique, pour obliger les moins aisés à accepter sans se rebeller de se serrer la ceinture, c’est-à-dire de se faire dépouiller…
La crise, c’est quand le politique baisse pavillon devant le financier.
Et ça n’a rien à voir avec tel ou tel aspect technique de la finance, des CDS, et autres Swaps…
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais, quand arrive une révolution, bizarrement, on ne parle pas de « crise ».
Le seul levier à tout ça, c’est de faire « criser » ceux qui nous dépouillent….une sorte de désobéissance civique à ne plus rembourser les intérêts nos crédits ……à ne plus verser l’impôt !?
Légère intrusion mais il y a un gros souci concernant N. Chomsky avec le Monde et Médiapart..
Comme il s’agit d’un sujet important et d’honnêteté , je ne pense pas que Paul m’en voudra de laisser le lien acrimed , site tout autant indispensable à mes yeux que celui de Paul…
http://www.acrimed.org/article3403.html
Bonjour M. Jorion,
Lors du débat ce matin j’ai été frappé par la convergence d’opinions entre M. Deguen et vous-même. Sur quelques points cruciaux, vous semblez d’accord, par exemple l’idée que l’autorégulation des marchés est un mythe, et la référence à Keynes. Voilà un rapprochement plutôt inattendu, entre un commentateur iconoclaste et hétérodoxe de l’actualité économique, d’une part, et un banquier feutré et consensuel, d’autres part. Comment l’expliquez-vous ?
Vous avez déjà amplement défendu votre point de vue dans vos livres, dans la presse, et sur ce blog. Je pense donc connaître vos arguments. Pour M. Deguen, c’est différent. Je ne le connaissais pas, je n’ai jamais lu ses livres, ni ses articles. Tout ce que je sais, c’est qu’il incarne « le banquier ». Ce que je vais dire ne s’applique donc pas à M. Deguen en particulier, mais aux grands banquiers en général.
A mon avis, il n’est pas si étonnant qu’un banquier préfère la vision keynésienne et régulée du marché à celle de Hayek (par exemple). Dans la première vision, les banques bénéficient de garanties publiques considérables : garantie des dépôts, prêteur en dernier ressort. Pas besoin a priori d’immobiliser de coûteuses réserves pour satisfaire les retraits des déposants. Pas besoin a priori de posséder des fonds propres rassurants pour se bâtir une réputation de banque solide. Toutes les banques disposent des mêmes atouts pour attirer les dépôts : des comptes garantis par l’Etat himself, et une liquidité illimitée fournie par la banque centrale herself. Les banques sont ainsi mises sur un pied d’égalité, de « concurrence à égalité de conditions ». C’est-à-dire qu’il y a absence de concurrence sur ces deux points vitaux : la solvabilité et la liquidité.
En contrepartie de quoi les banquiers doivent impérativement être réglementés. Mais ils l’acceptent bien volontiers, et comment ! Au lieu de discuter avec les clients, de se frotter à la concurrence, de vanter les mérites de leurs services, ils discutent avec Bercy, se frottent à Bruxelles, et vantent les mérites de leurs inestimables services pour financer l’économie. On discute entre gens qui ont fait les mêmes écoles, qui sont reconnues pour leur statut et non pour utilité à la société. On valorise les titres et non les succès. La concurrence et les clients peuvent être laissés aux vulgaires entrepreneurs, qui n’appartiennent manifestement pas au même monde. Si l’on avait invité un entrepreneur non énarque, ni polytechnicien, ni universitaire, je doute qu’on aurait eu le même discours que celui de M. Deguen.
Voilà une vision des choses, certes caricaturales, mais qui explique selon moi l’improbable consensus. Qu’en pensez-vous ?
« Peut-on prévenir les crises ? » par Daniel Deguen :
http://tinyurl.com/2dehmf9