La Grèce, on le sait, n’est que le premier grain du chapelet. Le deuxième a pour nom Portugal, le troisième, Espagne et ainsi de suite. Mais il n’y a pas que l’Europe : au sein des États-Unis, 46 États sur les 50 que compte l’Union sont aujourd’hui au-dessous du seuil de la solvabilité. Et le gouvernement fédéral est à la même enseigne : il avait promis aux chômeurs 99 semaines d’allocations (45 % d’entre eux sont désormais sans emploi depuis plus de six mois). L’argent, là comme ailleurs, n’a pas pu être trouvé.
Ceux qui ont aujourd’hui pour mission d’accomplir la tâche délicate de réduire la dette publique des États tout en assurant la croissance, recourent pour la décrire à la même expression : « Il n’y a pas de bonnes solutions, seulement de mauvaises ». Mais ce diagnostic est encore exagérément optimiste, car la solution en réalité n’existe pas. Pourquoi ? En raison d’un cercle vicieux : le remboursement de la dette réclame un relèvement des impôts, qui réduit le pouvoir d’achat, entraînant une baisse de la consommation, d’où un fléchissement de la croissance, qui oblige à une relance, nécessitant une augmentation de la dette, etc.
La ligne de crête sur laquelle le système économique se tient est de plus en plus étroite : elle va s’amincissant, séparant deux précipices. Le physicien parle à ce propos, de « processus critique ». Le talent et la chance décideront du temps qu’il reste avant que l’on tombe.
Le moment où le système a atteint son seuil de viabilité, nous le savons maintenant, se caractérise à la fois par une stabilité apparente (celle qui caractérisa les années 2002 à 2007) si grande qu’elle rendit même plausible l’hypothèse d’une « fin de l’histoire », et par une fragilité extrême due à une dépendance hypertrophiée des entreprises et des ménages vis-à-vis du crédit. Alors que cette stabilité reste visible à la surface des choses, la fêlure fondamentale progresse en profondeur, jusqu’à apparaître au grand jour.
A posteriori, les dix-huit ans qui séparent la chute du capitalisme de marché à l’occidentale de celle du capitalisme d’État de type soviétique, apparaîtront anecdotiques, et les explications produites durant ces dix-huit années pour expliquer la supériorité intrinsèque du système qui survécut de peu à son rival, anecdotiques elles aussi. Quand auront été épuisées, en Chine, les vertus d’une combinaison pragmatique du meilleur du capitalisme d’État et du capitalisme de marché, le théorème aura été démontré : il existe au sein des sociétés humaines un obstacle insurmontable : un seuil indépassable dans la logique capitaliste, quelle que soit la variété des formes qui sont choisies – ou, plutôt, expérimentées.
L’impasse est totale dans un contexte où les populations se partagent en deux composantes : une vaste majorité qui n’obtient ses revenus, c’est-à-dire l’accès à la consommation, que par le travail ; et une petite minorité dont les revenus proviennent des intérêts versés comme rendement des avances qu’elle procure à l’économie et à la spéculation en capital.
Le seul espoir de briser cet engrenage infernal est de repenser la manière dont se redistribuent les revenus entre un capital à haut rendement et un travail faiblement rémunéré. Le défi n’est pas mince : il s’agit d’un changement de civilisation. Rien moins.
221 réponses à “Le Monde-Économie, lundi 5 – mardi 6 juillet”
Ou alors la même civilisation avec ses plus gros milliardaires qui verseraient leur aumône aux peuples de temps en temps.
Bon texte, des images bien claires qui laissent entrevoir à quoi vous pensez, plus ou moins… Pour les limites intrinsèques du système, le mieux c’est de ressortir le vieux Marx.
En effet e lis vos billets de temps en temps depuis quelques mois (plus d’un an?), une fois j’avais laissé un commentaire où je souscrivais à votre critique du capitalisme tout en pointant du doigt ce qui me semblait être une faiblesse : quelle explication et surtout, quelle alternative?
Il semble que le temps faisant, vous vous en approchiez. Je vais vous aider, c’est pas des gros mots : socialisme ou communisme, libertaire et démocratique.
Certains commentateurs vont dire que non, le socialisme, le communisme c’est sanguinaire, etc. Ils se réfèrent à des régimes bureaucratiques qui ont souillé le mot de communisme, mais qui ne l’ont jamais appliqué.
Et bien je leur dis, et je suis pas le seul : en l’état actuel, la combinaison des crises économiques, climatiques, alimentaires mettent en danger la civilisation et la planète. On ne pourra pas assainir ou moraliser le système à coups de G20, c’est une illusion, même pas une utopie.
Deux alternatives : SOCIALISME OU BARBARIE
Faire gaffe: on a parfois eu Socialisme ET Barbarie.
déjà, réfléchir d’interdire la barbarie
Grain du chapelet…
Plus qu’ à réciter trois pater et trois ave.
C’est un minimum!
« La ligne de crête sur laquelle le système économique se tient est de plus en plus étroite : elle va s’amincissant, séparant deux précipices. : impossible pour moi de ne pas tilter devant cette phrase, j’ai utilisé la même comparaison dans un récent post : « C’est pourquoi j’imagine le vrai et le faux comme les deux versants d’une crête que constitue un discours… »
Alors, clin d’œil, coïncidence ou… PLAGIAT ? 🙂
L’île de « Crète » vient d’appeler et revendique la paternité…
Le plagiat est nécessaire.
» Les idées s’améliorent. Le sens des mots y participe. Le plagiat est nécessaire. Le progrès l’implique. Il serre de près la phrase d’un auteur, se sert de ses expressions, efface une idée fausse, la remplace par l’idée juste. » Lautréamont
Et encore : « une idée appartient à celui qui l’exprime le mieux » (je ne sais pas qui a utilisé cette phrase en premier)
Crapaud…
Etre humain. Tout simplement.
Jorion n’est ni plus intelligent ni moins que les autres. Désolé de casser le mythe.
Chaque commentateur ici a vu que ce qu’il avait comme idée qui pouvait faire aller la situation dans le bon sens rejoindre ce qu’il pensait aussi.
Ca s’appelle la mise en commun d’idées. Sans concurrence et/ou exploitation.
Intéresses-toi aux logiciels libres et au monde associatif, tu comprendras.
@yvan : justement, ça m’intéresse, si tu as des références sur la façon dont les compétences sont identifiées dans la sphère du logiciel libre, je t’en serais très reconnaissant.
Les chroniques pour Le Monde doivent être déposées une semaine avant publication. Désolé Crapaud Rouge : cachet de la poste faisant foi : le 28 juin. Votre post date du 3 juillet.
Explication : l’image est assez banale.
Des références, j’en ai depuis l’âge de dix ans où j’ai commencé à aider dans le monde associatif et depuis l’âge de vingt ans où j’ai commencé à programmer pour le plaisir.
J’ai vaguement l’impression que l’on nait dedans ou pas…
Favorisé par les hasards de la vie.
Les programmeurs que je cotoies semblent aussi être comme moi. Nous avons ce plaisir. C’est tout.
« La ligne de crête »… »versants d’une crête » Alors, clin d’œil, coïncidence ou… PLAGIAT ?
Et vous, Crapaud Rouge, vous plagiez Pesquidoux, Frison-Roche ou les Dictionnaires genre le Trésor de la Langue Française ou Le Robert?
Ligne de crête. Ligne de faîte entre deux versants.
« Moulezun sur son éperon, aboutissement d’une ligne de crête de quinze kilomètres » (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 214).
http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=200597280;
@Paul : « Explication : l’image est assez banale. » : pour vous oui, vous vous en servez « souvent », voici les cas que j’ai retrouvés :
1) Dans La grande muraille de Chine :
Billlet intéressant on l’on découvre incidemment cette explication de l’histoire :
2) Dans Conclusion provisoire :
3) Dans Une ligne de crête très mince qui fait suite au précédent :
Article très, très intéressant. J’invite visiteurs et visiteuses à le (re)lire.
Il y en a quelques autres. François Leclerc s’en est servi aussi 3 fois.
Bac à sable assez déroutant pour des hommes reconnus pour leurs communications réfléchies. Je suis le premier! Non, c’est moi…!
Bref, billet remarquable et peu importe le côté de la crête.
Arrivé récemment sur ce blog, je n’ai pas vu de billet posant le problèmes des ressources même renouvelables.
Le monde ultra-capitaliste a intérêt naturellement à une consommation massive.
Nous y sommes.
Cette consommation massive a deux causes: l’excès de chacun (occidentaux, naturellement) ou/et trop d’humains.
Qu’en pensent les hébergeurs?
Quelle solution?
@simplet : « Bac à sable assez déroutant pour des hommes reconnus pour leurs communications réfléchies. Je suis le premier! Non, c’est moi…! » : n’auriez-vous pas saisi que nous étions dans la légèreté à ce sujet ?
« Bref, billet remarquable et peu importe le côté de la crête. » : cette phrase laisse entendre que l’idée de crête serait futile, ce qui est une très grosse erreur. La métaphore « ligne de crête » est certes souvent utilisée de façon banale, (je n’ai d’ailleurs pas noté tous les cas ici), mais l’idée de crête est très importante car il existe un nombre incommensurable de phénomènes dont des paramètres peuvent se représenter à 3 dimensions comme des montagnes.
@ Loic
L’économie sociale de marché, c’est la recette depuis trop longtemps des bourgeois déguisés en sociaux-démocrates, avec les résultats sous nos yeux.
A moins de placer les grands moyens de production et le travail hors marché, c’est la dictature du capital qui domine et corrompt tout.
@Crapaud Rouge
Et que dire du premier des phénomènes qui rend tous les autres phénomènes possibles, à savoir l’énergie disponible bon marché ? Que dire de cette énergie qui a permis de produire d’autres énergies à perte, qui permet d’extraire et de transformer tout et n’importe quoi à perte, cette énergie qui est tellement généreuse qu’elle en est arrivé à façonner le monde grâce à son prolongement : le moteur à combustion.
Serait-ce le pic général (peak everything) … pic pétrolier, pic énergie, pic énergie disponible bon marché, pic ressource, pic crédit, pic pouvoir d’achat mondial, pic économie, pic croissance, pic moteur à combustion, pic civilisation auto solo, pic sécurité sociale, pic armée, pic justice, pic liberté, pic mille choses etc … Attention, je ne rêve pas d’un pic général, je prie le ciel pour que nous puissions repousser le pic életricité sans me faire d’illusions sur ce qu’il nous reste … à faire.
Je suis donc sur l’idée que le premier de tous le pics, ou crête, ou versan, ou sommet, ou plateau est celui de l’énergie disponible sur lequel la plupart des autres reposent. C’est d’ailleurs ce que semble mettre en évidence bon nombre de chercheurs qui se se penchent sur l’effondrement des civilisations, tout en ayant à l’esprit que tout est interdépendant. L’énergie disponible est une manne, ne le perdons pas de vue.
Et pour se détendre, je dirais que se recentrer est central.
@Simplet
Je dirais, la pop.
Je me sens néo-malthusien (sans le savoir) depuis longtemps car je considère que la croissance démographique exponentielle est une pure folie. Elle semble collectivement assumée bien que le débat des années 70 a tenté la prise de conscience mais a été botté en touche par les utopistes du libre marché (socialistes et libéraux confondus).
Depuis lors, le débat sur la bombe population est nié, nous renvoyant à notre impuissance mal assumée car non remise en cause. Alors qu’il s’agit là du débat civilisationnel par excellence, simplement par son effet démutiplicateur (I=PAT), il est fui, peut-être parce qu’il réveille trop de peurs, peut-être parce qu’ il nous renvoie à nous-mêmes, mais va trop profond et touche nos nombreuses incohérences et hypocrisies.
Mr. Bob, sur son blog, introduit la pensée néo-malthusienne.
http://blogdebob.wordpress.com/2008/07/05/reflexions-neo-malthusianisme-moderne/
« Quand auront été épuisées, en Chine, les vertus d’une combinaison pragmatique du meilleur du capitalisme d’État et du capitalisme de marché…… »
J’ai plutôt le sentiment que les chinois on réussis la synthèse entre ce qu’il y a de pire dans le communisme (dictature sanglante et absence de libertés) et dans le capitalisme (injustices, accumulation de capitaux pour une minorité, souvent des anciens aparatchiks, au détriment de l’immense majorité et au détriment de l’environnement).
mais je peux sans doute me tromper….
Quant à moi, je ne dirais pas « communisme », je dirais « dictature bureaucratique » ou « dictature sur le peuple au nom du peuple ».
Il y a des mots qui pourraient, un jour, être de nouveau utilisés une fois qu’ils auront été lavés.
Marlowe a raison: pas plus nos ancêtres de la Commune de Paris, que tous les damnés de la terre qui se sont battus généreusement, sur tous les continents, avec comme drapeau celui de la Commune ou du communisme, ne sont comptables de la dégérescence bureaucratique en dictatures
Maintenant, nous serions nous des irresponsables, des dizaines d’années plus tard, de ne pas avoir étudié et tiré les leçons des limites et échecs des premières tentatives de dépassement du capitalisme.
Le première, c’est bien sûr, quoi qu’il arrive, la démocratie au poste de commande.
Marlowe
« Passez le communisme à la machine.
Faites bouillir
Pour voir si les couleurs d’origine
Peuvent revenir.
Est-ce qu’on peut ravoir à l’eau de Javel
Des sentiments,
Le rouge qu’on croyait éternel,
Avant ? »
(merci à Souchon pour l’original…)
D’accord, les sentiments, les valeurs à la base du communisme étaient aussi purs que le désir de solidarité humaine. Mais ils ont été tant et tant tâchés que retrouver la couleur d’origine prendrait bien du temps. Alors, reprenons les valeurs et ne perdons pas trop de temps à trouver les responsables des salissures et les bifurcations où cela a merdé… Tant pis pour le nom, la nostalgie et la fidélité. L’urgence est là et l’objectif de se battre pour les damnés de la terre aura plus de chance de se réaliser si l’on ne se perd pas dans les vains souvenirs du drapeau rouge qui flotte dans le vent de la révolution…
Cordialement
@ Marlowe ( 5 juillet 2010 à 21:43 )
Quant à moi, je ne dirais pas « communisme », je dirais « dictature bureaucratique » ou
« dictature sur le peuple au nom du peuple ».
Il y a des mots qui pourraient, un jour, être de nouveau utilisés une fois qu’ils auront été lavés.
Oui je suis en phase avec ta remarque. Je suis le premier à regretter que le mot communisme ait été galvaudé, car pour moi le communisme c’est un degré supérieur de civilisation, mais c’est un système pensé, ce n’est pas un système naturel, d’où la difficulté à le mettre en oeuvre. Contrairement au capitalisme qui correspond parfaitement à la nature humaine.
Pour ma part je résume le communisme à la formule de karl MARX : A CHACUN SELON SES BESOINS, DE CHACUN SELON SES TALENTS. Magnifique formule où tout est dit, mais qui met en exergue la difficulté à mettre en oeuvre ce modèle de civilisation.
Attention danger : constater les errances et les injustices du capitalisme mondial ne rehabilite en aucun cas le communisme qui en tant qu’ideologie politique n’a donne lieu qu’a des regimes criminels, liberticides et il ne s’agit pas de deformations de l’idee originelle, le danger est intrinseque a la theorie elle meme, cela a ete fort bien demontre par Annah Arendt, A. Soljenittsyne et d’autres.
Le communisme est une monstruausite inhumaine, un systeme abject qui nie l’individu et l’evolution, un carcan abject a bannir.
Qu’une dose de socialisme tel que defini au XIXie siecle soit necessaire oui, mais c’est autre chose et cela vaut le coup d’en discuter
Se laisser emporter par le balancier d’un extreme a l’autre… de la guillotine a la restauration, non merci nous avons deja donne!
si jamais j’ai par megarde plagie U.Eco avec mon balancier/pendule … c’est involontaire 🙂
@ Loic
Une dose de socialisme ? Mais laquelle ?
La fin de la dictature du capital, autrement dit la socialisation des grands moyens de production, condition même de la démocratie, ou son aménagement, comme l’ont pratiqué les réformistes, avec le résultat sous nos yeux?
Le reste n’est que des mots.
A ce tarif, Marlowe,le christianisme pourra un jour aussi être réhabilité n’est ce pas lui qui s’est insurgé contre les marchands du temple.D’ailleurs les premiers communistes ne s’en réclamaient-ils pas?.. Il en est des mots comme de toutes choses ils faut un jour les abandonner. N’est ce pas d’ailleurs ce qu’on tenté de faire les situationnistes en relèguant le mot communiste aux oubliettes de l’Histoire pour y substituer » la création de situations »où » situationnistes « ?..que ceux qui s’en réclament aujourd’hui se sentent obligés d’invoquer une Tradition plutôt qu’une rupture en dit long sur leur renoncement.
@ Charles
Un systeme ideal qui s’adapterait avec le temps et l’evolution des mentalites et des situations tout en demeurant juste ?
il ny en a pas et surtout pas ce monstre fige de Communisme.
Une economie sociale de marche : avec un secteur publique pour les activites qui relevent de l’interet commun assortit d’organes de controle adaptes
et un secteur prive pour le reste des activites humaines car marche = echange= base de la vie en communaute
Neanmoins reste a a regler la question fondamentale du statut / droit des entreprises :
– revenir sur leur statut de personne morale (qui leur a ete attribue grace a des lobbyistes brillants au XiXie s dans la foulee des droits accordes aux Afro-americains )
– supprimer la responsabilite sociale et economiques limitee des entreprises pour qu’elles assument via leurs dirigeants et leur capital les consequences de leurs actes (lire a ce propos les premiers chapitres de Collapse de Jared Diamond)
– modifier les regles d’actionariat
des infos qui eclairent sur le derapage de l’entreprise : http://reclaimdemocracy.org/corporate_accountability/history_corporations_us.html
http://www.thecorporation.com/index.cfm?page_id=46
@ Alain A dit :
les valeurs à la base du communisme étaient aussi purs que le désir de solidarité humaine. Mais ils ont été tant et tant tâchés que retrouver la couleur d’origine prendrait bien du temps. Alors, reprenons les valeurs et ne perdons pas trop de temps à trouver les responsables des salissures et les bifurcations où cela a merdé…
Transcription de l’entretient fameux et lumineux de Cornelius Castoriadis avec Daniel Mermet, Là-bas si j’y suis.
Des Grecs par millions (milliards ?)
Nous étions quelques uns à penser que la « fin de l’histoire » était le rêve secret d’une domination qui se révait éternelle et en même temps bouleversait sans répit l’ordre du monde, ne serait ce qu’en inondant sans cesse le marché de marchandises nouvelles.
Cette folie avait visiblement peu d’avenir, de la même manière que vingt plus tôt il fallait être stupide, ou stipendié, pour croire et prétendre faire croire que le mensonge bureaucratique avait encore quelque avenir.
Il arrive ainsi ce qui doit arriver.
Tout a une fin.
Il reste à reconstruire un monde et à le rendre, enfin, habitable pour tous.
Dans le même mouvement, il faudra trouver le moyen d’imposer le silence aux truqueurs et aux propriétaires.
Il s’agit de rentrer en résistance, comme les « républicains » espagnols en 36 et les « résistants » français en 40.
Il ne faut pas réver.
Ce chemin sera parchemé d’embûches et beaucoup n’arriveront pas au terme du voyage.
Les disputes, inévitables, entre les acteurs de cette refondation du genre humain, devront être surmontées pour triompher de l’ennemi, et aussi de l’ennemi dans nos têtes.
Il ne s’agit pas seulement de répartir de manière équitable le fruit de l’activité des humains, mais aussi de réorienter la production de manière à respecter les grands équilibres indispensables à la simple existence de la vie sur terre.
Le chemin est rude.
Pélerin, arme toi de patience et de courage.
D’autant plus que ne pointe pas à l’horizon un nouveau Philippe le Bel.
Création-destruction, où donc est passé mon petit livre ?
@marlowe
vous écrivez: « … et aussi de l’ennemi dans nos têtes. »
les musulmans appellent çà le grand jihad par opposition au petit jihad qui est la conquête du monde par l’épée.
redistribuer… le travail faiblement rémunéré
qui l’est toujours trop pour le capital, c’est là dessus qu’il faut insister
car pour ceux qui d’une façon ou d’une autre prônent les performances du capital,
le travail faiblement rémunéré est malencontreusement nécessaire,
souffre d’une sorte de mal et de problématique dont ils n’ont cure;
il n’est même pas dans les plans, toujours en instance d’externalisation, ou dans les grilles d’évaluation du contrôle social.
il n’est pas intégré, n’a jamais été même distribué, on aimerait s’en défaire.
à voir, ..
et même si ce n’est peut-être pas encore assez féroce ….
Le Grand débat de Canal 9 – RTC sur « le rétablissement de l’esclavage »
http://regardeavue.com/le-grand-debat-de-canal-9-rtc/
« Pastiche d’émission de talk show télévisuel, sur un texte de Gérard Delteil, réalisé et projeté dans le cadre du « Cabaret dé-chaîné » …
Paul, votre post est remarquable. Nous sommes sans doute nombreux ici à le penser. Dans le vacarme sportif et vide des médias je salue votre force de conviction. Votre analyse fera date.
En effet, Jorion n’est pas si mauvais quand il écoute les autres.
Une qualité rare, dans ce monde…
Mais bon, pas une raison pour le déifier… Là, on essait déjà qu’il garde les pieds sur terre. Et on a du mal.
@yvan : « pas une raison pour le déifier : oui, bon, d’accord, Paul n’est pas un empereur romain, mais François Suchod est nouveau, il s’enthousiasme, donc il poste un compliment. C’est tout naturel. Ca me rappelle qu’à mes débuts ici, ne trouvant que très peu de posts laudatifs, je croyais que les autres ne mesuraient pas bien l’intérêt des billets…
@ Yvan
« Jorion n’est ni plus intelligent ni moins que les autres. Désolé de casser le mythe. »
« En effet, Jorion n’est pas si mauvais quand il écoute les autres. […] Mais bon, pas une raison pour le déifier… Là, on essait déjà qu’il garde les pieds sur terre. Et on a du mal. »
Vous êtes qui, Yvan?
C’est étrange, vous avez le ton d’un fils de P.J. agacé du succès de son père…
Allez les gars, on a des choses plus importantes à faire.
NB : Mes fils ne sont pas comme ça !
Hé hé, Jorion… Ma fille l’est…
Critique, exigeante, et.. elle ne me fait que me renvoyer la pareille 🙁
Sale gosse 😉
Sinon, nous sommes ici sensés être adultes :
Soit, même si un gars dirige un mouvement, tout comme un président d’association à but non lucratif, cela ne doit pas lui donner tous les droits ET SURTOUT il doit écouter le râleur de service que je suis.
Quoique, comme contre pouvoir, il y a des cauchemars bien pires. Je vous le garantis : j’ai vécu…
Comme vous le dites, nous sommes des adultes et nous connaissons les risques de l’adulation…voire de l’adultation….nous n’en sommes pas là.
Faute d’adultation, nous ne sommes plus des enfants, j’insiste sur le fait qu’il faut penser aux enfants, à l’avenir à l’espoir…l’idée qu’on peut aller vers le mieux existe. Il faut ouvrir les yeux.
La Science doit nous aider avec l’Ethique.
Hhmm.. Le souci est que c’est nous qui laissons ce monde à nos enfants.
Et l’héritage ne semble pas à la hauteur de ce que j’aurais souhaité pour eux. Idéaliste, suis-je.
La Science n’a néanmoins RIEN à voir avec l’éthique.
La science, comme l’argent, sont des outils. Rien de plus.
On peut en faire le meilleur comme le pire. (la preuve)
Vous semblez annoncer la fin d’un système pervers. Je suis à 1 000 % pour sa disparition ou, tout au moins, pour une refonte complète de celui-ci.
La situation actuelle est folle, on demande toujours plus de rendement, toujours plus de profits, toujours plus de consommation et …… toujours moins d’humanité.
Cependant, malgré mon souhait ardent de changement, je suis de plus en plus sceptique quant à l’effondrement complet de ce système. Les faibles seront les principales victimes des crises à venir mais les « élites » réussiront à s’en sortir, comme d’habitude et un nouveau cycle d’exploitation commencera.
Pas vraiment, parce que la technologie a évoluée.
Et je ne crois pas non plus à une crise « flasque », car ce serait oublier le sentiment de peur :
La Déroute géante à la face effarée,
Qui, pâle, épouvantant les plus fiers bataillons,
Changeant subitement les drapeaux en haillons,
A de certains moments, spectre fait de fumées,
Se lève grandissant au milieu des armées,
La Déroute apparut au soldat qui s’émeut,
Et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut!
(…)
– En un clin d’œil
Comme s’envole au vent une paille enflammée,
S’évanouit ce bruit qui fut la grande armée,
===========================
La peur qui peut saisir la bourse…
L’image du précipice est bienvenue, saisissante et pédagogique ! Les marges de manœuvre du « système » ne cessent de se contracter, tout comme le chemin sinueux de la ligne de crête, de plus en plus étroit. L’hypothèse de l’explosion (la chute brutale dans le précipice) me semble cependant peu crédible. Une sorte de gigantesque implosion lente, interminable, molle (une crise flasque ?), serait une hypothèse plus réaliste.
Le capitalisme d’Etat à la soviétique pourrait un jour revenir à la mode. L’échelle des rémunérations y était très étroite (les Nomenklaturistes, bien mieux lotis, ne vivaient cependant pas dans un autre monde que le citoyen soviétique moyen). Personne ne connaissait la misère, mais tous étaient modestes. Pas de riches mais point non plus d’exclus (hormis les dissidents politiques, une infime poignée). La retraite très jeune (40 ans pour les enseignants). Pas d’impôts, pas de frais de santé à régler ou de retraite à constituer. Tout, presque tout, était donné, offert. Peu de consommation et pas d’endettement. Pas d’insécurité, mais des vies ternes et exigües dans des villes ternes (quasiment à l’abandon depuis l’enterrement de la Russie monarchique et libérale des années 1900) et des vies qui semblaient sans perspective. Pas de burn out, mais des moments de liberté à ne plus savoir qu’en faire dans le plus grand pays du monde. L’idée de base était d’offrir à chacun au moins le minimum, afin que chacun puisse développer ses talents (mais sans stimulus), ses loisirs (mais avec peu de liberté), sa culture (mais avec peu de choix réels), ses expériences, tout ce qu’il voulait pourvu que cela ne remette pas en question l’avenir radieux et la mythologie communiste. C’était en fait un modèle de développement humain très monastique, peu susceptible de convenir à notre faible nature d’être humain.
Tout à fait d’accord mais j’ajoute
les deux corporations vraiment communistes :
–les moines
–les militaires
Et cela fonctionne trés bien.
J’y ai vécu et je dois dire que beaucoup d’entre nous ont la nostalgie de cette vie fraternelle et de partage dans la gratuité(je n’étais pas « guerrier » mais dans un Service Commun de soins aux Personnels)/
Le Monde « civil » actuel nous fait vraiment peur…Un comble…pour des militaires.
De ces deux corporations,le plus zen est l’ancien trader,aujourd’hui moine et professeur d’anglais dans les quartiers nord de Marseille.
Il y a donc une ou…des voies possibles en sus de la régulation financiére.
votre vision du communisme aurait mérité une confrontation avec la réalité: j’ai vécu 5 ans en Russie au lendemain de l’effondrement du communisme et je peux vous dire que les 73 ans de dictature délirante ont traumatisé la population. L’homo sovieticus que ce système a engendre est un homme aux reves impossibles aux ambitions brisees qui se refugie dans l’alcool ou bien une femme obnubilee par son enfant unique etrangere a tout ce qui a trait a la societe et au collectif en general , qui ne gere que son petit quotidien et limite son monde intellectuel aux arts autorises.
Une utopie figée comme l’égalitarisme communiste imposée de surplus n’a rien d’humain et ne peut se maintenir contre la nature humaine que par la force et la répression des corps et des âmes/cerveaux
ALors oubliez la liberte, la fraternite et l’egalite dans le communisme, cela ne peut pas fonctionner
J’adore l’humour filé ainsi sans faiblesse…
à Jean-Louis Sénior
une étude de la communauté monastique ou de la communauté gendarmière ou autres communautés religieuses ou militaires …
se pourrait de nous éclairer dans notre, nos recherche-s ??
article visionnaire dont je partage la vision
le jour de ce nouveau paradigme sera joyeux car il signifiera aussi que les humains auront reussi à apprivoiser collectivement la force destructrice de la pulsion de mort et ses avatars avidité, envie, toute-puissance, passage à l’acte.
j’ai hate de voir ça et de vivre dans cette société de sagesse
Vos textes de plus en plus me font penser à ce qu’écrivait Debord il n’y a pas trop longtemps.
« Partout la spéculation est, pour finir, devenue la part souveraine de toute la propriété. Elle s’autogouverne plus ou moins, selon les prépondérances locales, autour des Bourses, ou des États, ou des Mafias : tous se fédérant dans une sorte de démocratie des élites de la spéculation. Le reste est misère. Partout l’excès du simulacre a explosé comme Tchernobyl, et partout la mort s’est répandue aussi vite et massivement que le désordre. Plus rien ne marche et plus rien n’est cru. », Panégyrique, 1993.
“Pour finir” est une expression qu’à ma connaissance il n’a utilisé que deux fois dans son œuvre. La première, c’était dans son dernier film : « On m’avait souvent reproché, mais à tort je crois, de faire des films difficiles. Je vais, pour finir, en faire un. » (de mémoire).
Il y aurait dû quand même en avoir un après. Et finalement non.
Lorsqu’il emploie cette expression en 1993, il se souvient évidemment de 1978, et des événements qui ont définitivement empêché ce dernier film.
Ou comment l’écriture, “par laquelle se pourra connoistre la grandeur du prince dont vous parleray, et aussi de votre entendement”, décrit ce qui est et dessine ce qui va être.
» (…) on ne peut nier qu’un film qui, pour une fois, lui rend cet âpre service de lui révéler que son mal n’est pas si mystérieux qu’il le croit, et qu’il n’est peut-être même pas incurable pour peu que nous parvenions un jour à l’abolition des classes et de l’Etat; on ne peut nier, dis-je, qu’un tel film n’ait, en ceci au moins, un mérite. Il n’en aura pas d’autre. » (In girum imus nocte et consumimut igni.)
« Abolir les classes et l’Etat, mais ces revendications ne sont pas modernes. » disent les « démocrates, humanistes, progressistes etc. et ils ajoutent : » il nous faut plus d’Etat pour veiller sur nous et parce que nous le valons bien. »
Ne vous emballez pas, Moz. De vagues assonnances tout au plus mais surtout des différences fondamentales. La matérialité des textes ne saurait que modérer votre sympathique enthousiasme.
Par exemple, le « repenser la manière dont se redistribuent les revenus » de la conclusion de ce billet de Jorion n’a absolument rien de situationniste !
De manière générale, il est devenu rétroactivement très aisé, et parfois assez snob, de paraître situ quant au constat. Même « Philosophie magazine » y parvient avec ce mariage de l’ordre de celui de la carpe et du lapin où « La société du spectacle » convole avec… « Tintin et les Picaros ». Ne contribuons pas à noyer le poisson, levons plutôt des lièvres.
Rien moins que bravo Paul, complétement d’accord avec toi.
Il faut réapprendre le partage, c’est une question de survie mais ce n’est pas la finalité.
Nous sommes au Moyen-âge d’une nouvelle ère, il y a comme une peur de se retrouver à nouveau en bas de la sinusoïde, l’histoire semble se répéter sans que nous puissions nous imaginer le déroulement de notre Histoire d’un point de vue téléologique….
Il nous faut sortir de la logique du pendule.
Il faut une révolution idéologique planétaire…une pandémie Humaniste sinon, nous risquons d’assister à la fin de l’Histoire.
Où sont les Humanistes ?
http://www.zerohedge.com/article/massive-head-and-shoulders-pattern-completing-just-eve-second-wave-down-great-depression
The Dow Jones Industrial Average is repeating a pattern that appeared just before markets fell during the Great Depression, Daryl Guppy, CEO at Guppytraders.com, told CNBC Monday.
“Those who don’t remember history are doomed to repeat it…there was a head and shoulders pattern that developed before the Depression in 1929, then with the recovery in 1930 we had another head and shoulders pattern that preceded a fall in the market, and in the current Dow situation we see an exact repeat of that environment,” Guppy said.
Remarquable est peu dire!
Aller à la racine en si peu de mots, et indiquer aussi clairement le chemin d’une révolution de civilisation.
Un mot de plus: à tous ceux qui doutent d’un renversement des rapports de force, pour l’instant idéologique, qu’ils se rappellent que ce texte est signé de l’auteur du blog économique le plus populaire dans le monde francophone.
Après la sirène d’alarme » entre trois semaines et trois mois » , cet article est terrible par les précisions apportées et donne le vertige . La conclusion laisse espérer qu’au bout de la ligne de crête entre les deux précipices , il n’ y en a pas fatalement un troisième . Sinon , tout en égrenant le chapelet , il ne resterait plus qu’à entonner en choeur » Nearer, My God, to Thee « .
Le talent , la chance , le changement…et surtout pas dans la continuité . Amen .
Il est vrai que les pays occidentaux se sont fait piégé par leur système. Ce qui me parait monstrueux c’est le fait que l’on repousse les échéances pour sauvegarder un système révolu, pour ne pas dire vermoulu et pourri. Les gouvernements essayent – et s’appliquent – de gagner du temps en rassurant les marchés, au frais du contribuable et du salarié – jusqu’à où et jusuq’à quand?
Pour changer de la métaphore du gouffre:
« ..Tous ces ravages s’accomplissent sans qu’on aperçoive âme qui vive…Car ces insectes qui n’y voient pas ont le génie de faire ce qu’il faut pour qu’on ne les voie point. Le travail s’exécute en silence et il n’est qu’une oreille avertie qui reconnaisse dans la nuit le bruit des millions de mâchoires qui dévorent la charpente d’une maison et présagent sa ruine…
« …Rien n’est à l’abri de leurs de leurs déprédations qui ont quelque chose de surnaturel et d’effarant, parce qu’elles sont toujours secrètes et ne se révèlent qu’à l’instant du désastre. De grands arbres qui semblent vivants et dont l’écorce est scrupuleusement respectée tombent d’une pièce lorsqu’on y touche…Un colon rentre dans sa maison après cinq ou six jours d’absence; tout y est intact, rien n’y paraît changé et ne révèle l’occupation de l’ennemi. Il s’assoit sur une chaise, elle s’effondre. Il se rattrape à la table, elle s’aplatit sur le sol; Il s’appuie à la poutre centrale, elle croule en entraînant le toit dans un nuage de poussière… »
La Vie des termites,de Maeterlinck
Cité par Arthur Koestler dans son livre « La Lie de la Terre » à propos de mai et juin…1940
Quand il y a un problème avec des solutions, cela ne sert à rien de s’inquiéter, et quand il y a un problème sans solution, cela ne sert à rien, non plus, de s’inquiéter…
Si un problème peut être résolu, ce n’est pas la peine d’être malheureux. Si un problème ne peut pas être résolu, être malheureux n’y changera rien.
Le sentier est unique pour tous, les moyens d’atteindre le but varient avec chaque voyageur.
« spéciale dédicace aux jérémiades du posteur fou qui sort des proverbes à tt bout de champ :
quand on a rien dire , on dit un proverbe chinois ! » XXXD
Quand on s’appelle « proverbes tibétains » la moindre des choses est de citer exactement les proverbes chinois, surtout l’un de mes préférés: « Si ton problème a une solution, pourquoi tu t’inquiètes? Et s’il n’a pas de solution, pourquoi tu t’inquiètes? »
« quand on a rien dire , on dit un proverbe chinois ! »
Comment-voulez-vous que je vous réponde ? Mais non on trouve toujours des choses à dire, quand bien même vous n’auriez rien à dire, ne vous sentez pas toujours obliger de ressortir ce même proverbe chinois à d’autres.
C’est d’ailleurs fort dommage que la plupart des ouvriers chinois préfèrent plus longtemps être conduit de la sorte à tout bout de champ et aux circonstances et autres faits sociaux pas toujours faciles à exprimer et partager aux autres dans la parole, pauvres gens ils auraient certainement des choses à nous dire aussi généreusement, vous ne croyez pas ?
« Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions »
(de mémoire, je dirais de Marcel Duchamps)
« Le système est parvenu à un tel point de désintégration qu’un grand groupe comme Siemens a déposé une demande de licence bancaire afin de pouvoir placer ses liquidités auprès de la BCE plutôt que des banques traditionnelles »
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/06/29/siemens-cree-sa-banque-afin-de-s-affranchir-des-etablissements-traditionnels_1380459_3234.html
Désolé si le sujet a déjà été évoqué…
la confiance règne.
Bonjour M Jorion 🙂
Ça fait un moment que ca me trotte dans la tête mais n’ayant pas votre adresse email, je m’exprimerais ici.
Vous évoquez souvent la fin d’une civilisation et le besoin de se préparer des maintenant a la nouvelle, en proposant des idées, le risque étant que si l’on s’y prend trop tard, les vieux démons de notre histoire ne reprennent le dessus.
Hors, je me pose une question depuis longtemps, c’est « qu’est-ce que la responsabilité individuelle ? », et corollairement, « que signifie : être adulte ? ». Et ceci d’un point de vue aussi bien philosophique qu’anthropologique. Il me semble qu’il a existé divers rites initiatiques au cours des ages – même si ceux-ci étaient essentiellement réservés aux hommes – des preuves de force, de courage qu’il fallait apporter au groupe pour être reconnu comme adulte : qu’en est-il ? peut-être ne s’agit-il que de légendes urbaines ? pour notre époque, en France, c’était probablement le service militaire (je m’empresse de préciser que je ne me prononce pas pour son retour), aux états-unis, dans une certaine mesure, le passage du permis de conduire et la possession d’une voiture. Il semble qu’aujourd’hui, le symbole du passage à l’age adulte soit la possession d’une rolex, ce qui n’est pas anodin : cela implique en effet que les seuls individus en capacité de décider de leur destin, sont ceux qui disposent d’un capital important, les autres étant des « enfants » incapables de savoir ce qu’ils veulent (en votant « mal » par exemple).
Or les individus responsables selon ce principe se comportent précisément en enfants irresponsables. Notre président symbolise a merveille l’infantilisation de la société, c’est a dire sa fuite de toute responsabilité (qu’il s’agisse de l’injustice qu’elle exerce sur les plus faibles aux ravages qu’elle provoque sur le monde). « C’est pas ma faute ! », « c’est pas mon problème » sont des réflexes bien ancrés. Hors, pour moi, être adulte, c’est précisément se sentir responsable, et œuvrer au mieux dans l’intérêt du groupe (définir le groupe en question relève d’un autre questionnement pas forcement inutile), sans rechercher une perfection toujours illusoire, savoir reconnaitre ses torts et chercher à s’améliorer. Mais ca ne suffit pas. Être adulte, me semble-t’il, c’est aussi ne pas attendre de solutions toutes faites qui viennent d’en haut, mais apprendre à résoudre des problèmes qui n’ont pas nécessairement été résolus par d’autres, c’est ne pas s’en remettre aux experts de la pensée en abdiquant la sienne. Pour autant, la sagesse me faisant défaut, j’aimerais beaucoup lire un article de vous sur ces sujets.
Merci pour votre blog et vos articles.
Pour l’anecdote cette histoire de Rolex, outre l’aspect « bling-bling » souvent évoqué parait à rapprocher de l’acharnée quête de précision et d’exactitude dans la mesure du temps qui caractérise ce début de siècle (horloge atomique, universelle etc..), le temps deviendrait-il aussi compté ? Être majeur selon vous serait alors avoir si peu de temps ? C’est surement vrai, mais inutile de le mesurer, autant tenter de bien l’employer et ça, c’est la vraie maturité !
» Être adulte, me semble-t’il, c’est aussi ne pas attendre de solutions toutes faites qui viennent d’en haut, mais apprendre à résoudre des problèmes qui n’ont pas nécessairement été résolus par d’autres, c’est ne pas s’en remettre aux experts de la pensée en abdiquant la sienne. Pour autant, la sagesse me faisant défaut, j’aimerais beaucoup lire un article de vous sur ces sujets. »
Il me semble déjà y lire un commencement de sagesse et de réponse dans votre commentaire, ne laissez pas trop vos attentes vous empêchez de voir cela, bien à vous cordialement.
Gattopardo des neiges,
Je me demande parfois si Paul n’a pas tort de parler de « fin de civilisation ». Ce qu’il nous propose est, me semble-t-il, dans le droit fil de la civilisation occidentale: progrès (collectif et non matériel mais progrès quand même), valeurs humaines filles athées de la prédication d’un Palestinien d’il y a 2.000 ans, confiance en la science (si elle ne devient pas scientisme c’est-à-dire foi dogmatique)…
Peut-être, en fin de compte, Paul nous propose-t-il seulement de refermer la parenthèse de 2 siècles de dérives suscitées par le capitalisme et le matérialisme…
Mhh je crois que la rolex sert surtout à affirmer un certain statut social. Il s’agit vraiment d’un bijou pour hommes, et comme un homme – contrairement a une femme – ne saurait posséder d’objets « inutiles » (sans compter le message proprement pornographique de la grosse montre, la grosse chaine etc…), ce sera une montre, et si possible avec de la technologie dedans (science dure, donc masculine).
Ceci dit, je n’ai pas dit que je considérais personnellement qu’avoir une Rolex impliquait d’être adulte ! En outre, je n’ai pas utilisé le terme « majeur », parce qu’il se rapporte le plus souvent à un age déterminé par la loi. Or il ne me semble pas qu’on devienne adulte subitement au cours de la nuit de l’anniversaire de ses 18 ans.
Constat impeccable, bien sûr.
Seulement, il reste que tous les revenus sont des revenus du travail!
Quand on évoque les revenus du capital, de l’argent « qui travaille », cela est toujours le travail d’autrui qui est rémunéré au seul capital.
Pour changer cela, il faudrait que la monnaie cesse d’être capital, comme je le propose depuis un certain temps déjà!
Vous le savez, Paul et François, autant qu’il est possible de le savoir, vous le savez aussi bien que moi et que les héritiers de la pensée de Silvio Gesell!
Certains grands banquiers le savent également très bien.
Or, je ne comprends pas pourquoi les esprits des universitaires sont à ce point obtus!
Il est probablement dans la nature des universitaires d’être obtus.
Ce serait leur caractère, comme le scorpion ne peut s’empécher de piquer la grenouille.
Et ici aussi l’exception peut confirmer la règle.
@johannes finckh
eh bien mais expliquez vous, si vous ne l’avez pas déjà fait, c’est intéressant.
tout angle d’approche d’une remise en question de certaines bases conceptuels est intéressant.
@Johannes Finckh
Pourquoi les universitaires sont si obtus? J’ai mis un lien dans un précédent billet sur Thomas Kuhn et sa théorie des révolutions scientifiques. En gros, Kuhn dit qu’il ne suffit pas qu’une idée, thèse, paradigme, soit démentie pour la voir disparaitre. Les tenants du paradigme dominant s’y accrocheront jusqu’au bout car c’est leur fond de commerce. C’est ce qu’il s’est passé par exemple dans mon domaine de prédilection : la géographie. La géographie classique française, école Vidal de la Blache, a tenu le haut du pavé jusque dans les années 70 alors que son approche scientifique était remise en cause de toute part. Il a fallu attendre un affaiblissement en nombre des tenants de l’ancien paradigme et l’émergence d’une nouvelle école géographique (basée sur l’espace et la territorialité, concepts totalement exclus de l’ancien paradigme) pour que l’évolution des idées soit effective. Et je pense que l’on en arrive au même point actuellement au niveau de la science économique et des idées politiques. Le paradigme dominant, mondialisation néo libérale financiarisée, est à bout de souffle. Les preuves de son non fonctionnement s’accumule pourtant les tenants de ce paradigme, bien placé dans la société (journaux, universités, politiques), continuent de le défendre becs et ongles. Mais en parallèle, on voit que de nouvelles idées arrivent et imprègnent la société ou sont débattues. Comme par exemple sur ce blog mais on peut aussi citer le mouvement des décroissants ou les écologistes.
Chers blogueurs,
» Les financiers ne font bien leurs affaires que lorsque l’Etat les fait mal. »
TAYLLERAND
» La ligne de crête sur laquelle le système économique se tient est de plus en plus étroite : elle va s’amincissant, séparant deux précipices… L’impasse est totale dans un contexte où les populations se partagent en deux composantes… Le seul espoir de briser cet engrenage infernal est de repenser la manière dont se redistribuent les revenus… Le défi n’est pas mince : il s’agit d’un changement de civilisation… » P.JORION
Inéluctablement, la sente menant au front semble se raccourcir chaque jour ; le visage de mes concitoyens en majorité se ferme et leur comportement est détaché… détaché de toutes directions. Quelquefois, j’assiste en classe ou dans l’espace public ; toujours l’esprit étreint par le tourment ; à de violentes scènes emplissent de diatribes. Mais finalement, c’est l’apathie pour conclusion qui s’avance. Point de réponses, point de solutions concrètes s’affirment.
On me parle d’engagements, de combats, de sacrifices… mais aujourd’hui, qui à la volonté de se battre ? On moque l’affrontement et sa pulsion, puis on l’exclut… vous ne l’ignorez point – comme tous dirigeants actuels…
Moi, fils de l’histoire nationale et européenne, je ne compte plus les morts de ma famille dans toutes les guerres qui font la nation présentement. Or, vous Monsieur JORION, vous dîtes « changement de civilisation », êtes-vous entièrement conscient de vos écrits ?
Car si ce n’était nullement le cas, vous devez comprendre qu’en Occident l’esprit est véritablement désagrégé de la masse. La sphère économique n’est qu’un simple voile.
Et, je ne puis, comme une minorité de jeunes, m’engageai dans un tel avenir.
Qui de nous deux, de mes frères, de mes cousins ou d’un lointain voisin commencera… car c’est l’esprit qu’il faut changer.
Signé d’un jeune lycéen.
@DEATH/MAGNETIC
Je pars du principe que vous êtes vraiment un jeune lycéen et je pense qu’il faut répondre à votre désarroi. Je ne suis pas très indiqué pour le faire mais je peux essayer de tracer quelques pistes et d’autres peuvent vous aider ici sans-doute et mieux que moi.
Nous vivons des temps très obscurs ça vous l’avez compris. Notre époque c’est un peu la mort de l’esprit et le triomphe du matériel. La TV, les jeux à gratter et les portables (par exemple) sont autant d’instruments pour nous endormir et nous rendre dépendants. Nous endormir pour éteindre les vélléités de révolte (d’où l’apathie que vous dénoncez). Nous rendre dépendants pour nous enlever le recul nécessaire, nous ôter toute faculté critique et nous dissuader d’agir pour changer le système.
Alors je comprends votre incrédulité face à une notion de changement de civilisation. Je pense pourtant qu’il va se produire parce qu’on arrive au bout du capitalisme, que la pollution et le réchauffement augmentent très vite, que les ressources naturelles et l’énergie se raréfient…
Vous allez me dire qu’on est mal préparés pour faire face à ça et c’est bien vrai! Mais la force de la réalité c’est qu’elle est, justement. Et qu’on s’approche du moment où on ne pourra plus la nier et où il faudra en tenir compte ou bien disparaître. J’essaie à mon niveau d’oeuvrer pour éviter un futur à la Mad Max. Parce que la violence du monde me fait peur pour mes enfants et aussi un peu pour les enfants des autres. J’essaie de tenir mon rang d’adulte responsable. Ce n’est pas toujours facile mais je m’améliore!
La société a besoin de jeunes qui se posent des questions et qui secouent aussi ce système de contrôle discret et manipulateur qui nous tire vers le bas et nous enseigne la résignation et remplace la joie d’exister par le bonheur de consommer.
C’est l’esprit qu’il faut changer vous avez raison. Et vous avez courageusement posé une pierre pour ça en venant ici. J’espère que ma réponse peut vous aider quelque peu même si elle est maladroite…
Il y a 4 années, lorsque je me suis séparé, j’avais écrit une lettre à mes enfants leur indiquant que le monde de demain serait différent de celui d’aujourd’hui, que partir du principe qu’une bonne soirée était forcément l’accumulation du plus grand nombre d’activités n’était pas forcément un gage de bonheur suprême, que parfois faire un simple et unique pique nique pendant le WE comme nous le faisions dans le passé pouvait avoir un meilleur résultat.
Qu’en fin de compte la vie telle que peut-être ils pensaient qu’elle se vivait ne les menait pas forcément vers le bonheur.
Bien évidemment que restait-il ?
Je n’ai pas de réponse, sauf que, dans la société telle qu’elle est actuellement, chacun est désormais un suiveur, un mouton, nous sommes tous encadrés, notre liberté est relative et se referme de plus en plus devant l’informatisation de tous nos gestes, bref vivre aujourd’hui est d’une certaine manière suivre des schémas imposés.
La crise actuelle est la conséquence de décisions anciennes, voir très très anciennes, je prendrai un exemple qui vous surprendra peut-être
Le travail est une contrainte sans doute mais avant tout la rétribution de tout être humain à la collectivité de la société, la société a envers nous un devoir de vie, nous nous devons d’entretenir la société et notre devoir est de l’aider à vivre et à progresser.
Le travail a été attribué à l’entreprise, comme la finance à la banque, la démocratie gérant quant à elle le rapport entre les hommes et le respect de l’entreprise et de la banque envers la société.
La démocratie a bien tenté de reprendre les rôles des banques et des entreprises, on a vu le résultat en URSS.
Le salaire est donc la contre partie de la contribution de chacun à la vie de la société, ce n’est donc pas un droit simple mais un droit qui ressort du devoir de travail qui a été réalisé.
J’ai donc dit à mes enfants, vous êtes actuellement dans une société moutonneuse, encore confortable certes mais de plus en plus encadrée et à la liberté entravée, vous allez devoir réinventer le monde, voilà votre vie sera de trouver un nouvel équilibre de l’homme et de la société, le capitalisme est la suite logique de cette répartition des rôles dans la société actuelle, ce n’est pas le capitalisme en tant que tel, c’est ou le contrôle de la démocratie sur l’entreprise et la banque qui a fauté et alors comment faire pour assurer pleinement ce contrôle, comment donc doit évoluer la démocratie, ou alors c’est la délégation du travail fait à l’entreprise qui crée problème et alors comme le contrôle de celui-ci par la société elle-même a fauté, communisme ou entreprise étatique, par quoi remplacer l’entité banque et entreprise.
Cela bien évidemment dans le cadre d’une planète incapable d’assumer la vie sur les bases US actuelles de 9 milliards d’habitants.
Bref cette évolution, révolution, je ne sais qu’elle forme elle prendra, c’est la jeunesse qui la prendra grandement en charge, cela prendra des générations, voilà si je peux dire votre feuille de route, la question essentielle étant accepterez vous cette feuille de route.
Voilà le sourire que je fais à l’avenir, il va falloir repenser les relations de l’homme et de la société, est-ce un changement de civilisation maintenant, tout va dépendre des hommes qui vont prendre en charge cette action dans un monde si complexe et aux intérêts tellement divergents des peuples qui le compose !!!
@ DEATH MAGNETIC :
Après avoir lu ton commentaire, et ceux qui t’ont répondu, je m’interroge :
– quel est ton degré d’incompréhension? Plus encore, quel est ton degré d’insatisfaction?
– As tu décrit tes propres doutes, tes angoisses ? Non ??? —-> prends ce temps, prends cette feuille, et fais le !!! Tu approcheras de leurs racines, et y trouvera des réponses !
PS : selon toi, en ton coeur, les propos de ces personnes montrant du doigt les enfants et petits enfants, sur le changement qu’il ya eu, qu’il y a, qu’il y aura, pour sauvegarder tel ou tel système, telle principe , loi, te font t’elles battre la chamade???
Je te propose un test :
– contacte ton meilleur ami, et dis lui que tu fais une pose ( durée : 1 semaine).
– isole toi de tes outils audiovisuels ( durée un semaine).
– REVIENS à tous cela, la semaine passée …. tu verras !!!
PS: cette semaine te marquera …. assurément !!!
@Bourdon
Je suis plus jeune que vous je pense (j’ai 46 ans) et mes enfants sont plus jeunes aussi mais il me semble qu’on ne peut pas laisser reposer la responsabilité de nettoyer les restes de l’orgie de consommation aveugle de ces 50 dernières années uniquement par les générations montantes. Nous avons été grugés certes mais ça ne nous dédouane pas de notre responsabilité. Nous devons participer. Je le fais avec mes moyens à moi. Pour que mes petits gars soient prêts et qu’ils voient que leurs parents ne se sont pas mis la tête dans le sable. Ils vont nous détester si on leur laisse tout le sale boulot! Et comment leur en vouloir alors?
Sur le reste de votre analyse je suis OK avec vous.
@tomate,
Premièrement, je suis Français, et, par conséquent c’est la raison qui m’anime ;
Deuxièmement, je pense la Nation en impérative et en primauté ;
Troisièmement, je vous souhaite, si changement il y a, de ne point être perdant.
Et continuez, comme beaucoup, de feindre l’attention envers la jeunesse.
@Mort-Magnétique
Je ne sais pas ce que c’est un jeune lycéen. Je ne connais que des personnes.
Je ne sais pas ce que c’est un Français. Je ne sais pas ce que c’est la « Raison qui n’anime ». Je ne c’est pas ce que c’est la Patrie. Je ne sais pas ce que c’est l’Occident, l’Esprit, la Masse….
Vous en savez bien plus que moi. Ou trop et pas assez.
Il n’y a pas de mauvaises révoltes ou de combat impossible à mener. Il y a par contre de bien mauvaises causes à défendre. Continuez à penser, observer, lire, écrire, écouter, parler. C’est déjà se battre.
merci
» Le seul espoir de briser cet engrenage infernal est de repenser la manière dont se redistribuent les revenus entre un capital à haut rendement et un travail faiblement rémunéré. Le défi n’est pas mince : il s’agit d’un changement de civilisation. Rien moins. »
Remarquable lucidité et continuelle volonté de votre part de vouloir les prévenir en vous servant de l’omniprésent vocabulaire du monde de la finance et de l’économie dans les esprits, mais vous connaissez l’homme Paul il faut toujours que cela vienne de lui sinon il ne suit personne, moi même je suis un peu comme ça.
Ce n’est pas le seul espoir Paul, il y en a d’autres ficelles, d’autres approches, d’autres ponts, d’autres clés, d’autres mains, d’autres visages, d’autres attitudes, d’autres façons, d’autres formules de langage, d’autres manières d’être et de repenser les choses et les problèmes, mais
les idées trop simples ne venant pas toujours de nous en premier ne sont pas toujours mieux entendus et prises en considération pour mieux préparer psychologiquement ou spirutellement les êtres à ce changement de civilisation.
Tiens vous connaissez celle-là ?
AU SUJET DES DIRIGEANTS DE LA TERRE ET MAMON
Un jour les Marchands de Sable quittèrent un autre sage de l’histoire afin de mieux faire d’autres
affaires et s’en allèrent chacun dans un paradis fiscal pour mieux prier le marché avec leur nouveau joujour dernier cri. Ils mangèrent et buvèrent pendant 6 jours, 6 nuits, 6 heures afin
d’être mieux remplis de l’esprit de toutes ces choses principalement.
MAMON, l’ennemi de la Sobriété chercha donc à les élever davantage: « Si vous êtes vraiment les
meilleurs de la terre, prouvez le encore, transformez donc ce nouveau produit toxique en un nouveau de produit de richesse bon à boire et à manger pour tous ! » leur dit-ils.
Les Marchands de Sable répondirent : « Nous avons tout le temps besoin de ces choses pour avancer, pour tenir debout, mieux vivre, penser, raisonner, l’homme vivra seulement de pain ! Mais la Parole du Marché est surtout la plus essentielle, la plus vitale en matière de nourriture solide du matin jusqu’au soir. »
MAMON leur montra alors toutes les nouvelles valeurs du marché et leur dit: « Si vous m’adorez,
marquez encore l’univers pour moi, le monde vous appartiendra toujours, je vous en donnerai même plus la gloire, la puissance et la richesse, la liberté et les moyens d’y arriver; car la terre m’a été donnée éternellement, et je la donne tout le temps à qui je veux ! »
Si vous donc vous les premiers de la terre, recherchez tout le temps dans vos plans à m’adorer
alors la terre, le monde, la masse informe, l’univers entier vous appartiendra toujours.
Les Marchands de Sable répondirent tous en choeur : « Nous devons seulement adorer et défendre le tout Marché sur terre, le bien c’est la richesse, jamais du sable, de l’argile de la poussière ! »
Du haut du Temple, MAMON les conduisit et les plaça alors un à un au-dessus de la grande Ville :
» Si vous êtes vraiment des voleurs de première, jettez-vous maintenant tout en bas ; car il est
écrit : Le ciel donnera toujours des ordres à ses anges pour les élever au succès, de peur que
leurs actions ne puissent pas toujours les fragiliser, comme ça ils pourrons se sentir toujours plus assurer sans tourner de l’oeil ! »
Les Marchands de Sable dirent: « Qu’il est bon de pouvoir toujours se jouer des lois de la gravité ! »
MAMON répondit: Il est dit dans les écritures : Les Marchands de Sable auront toujours le dessus
sur les choses, vous serez donc mieux vus comme les premiers bienfaiteurs de l’humanité.
Pleinement satisfait, MAMON continua en se frottant les mains c’est bon pour les affaires. Puis
les Dirigeants prirent de nouveau leur portable pour moins écouter d’autres avertissements.
Islande : manifestation contre de nouvelles conditions de crédit
Des centaines de personnes se sont rassemblées ce lundi devant le siège de la Banque centrale d’Islande pour protester contre le taux d’intérêt proposé par la Banque et par l’Autorité de supervision financière (FSA) sur les prêts en devises étrangères. La police n’a pas pu fournir une estimation de la foule mais les médias estiment qu’il y avait près de cinq cents manifestants, certains battant du tambour ou frappant sur des pots ou des casseroles tandis que d’autres soufflaient dans des clairons. Le sergent Gunnar Helgi Stefansson de la police de Reykjavik a annoncé qu’un manifestant avait été arrêté. « C’est parce qu’il n’a pas obéi aux consignes de la police », a-t-il précisé.
source bron lesoir.be belga
Le volcan tonne en son cratère ?
http://economicedge.blogspot.com/
Il s’agit d’une manipulation directe des marchés, expliquée et visible dans la vidéo…
In the following video, Karl Denninger points out large contract bids on the /ES that appear only momentarily and are pulled very quickly prior to execution. This pulls the price towards the large number of bids (or asks) and is indeed a blatant example of market manipulation.
This is the end, Folks!
« In 1988, Joseph Tainter wrote a chilling book called The Collapse of Complex Societies.
Tainter looked at several societies that gradually arrived at a level of remarkable sophistication then suddenly collapsed: the Romans, the Lowlands Maya, the inhabitants of Chaco canyon. Every one of those groups had rich traditions, complex social structures, advanced technology, but despite their sophistication, they collapsed, impoverishing and scattering their citizens and leaving little but future archeological sites as evidence of previous greatness.
Tainter asked himself whether there was some explanation common to these sudden dissolutions »in http://www.shirky.com/weblog/2010/04/the-collapse-of-complex-business-models/ Clay Shirky.
C’est la FIN de ce système financier….est-ce la fin de tous nos espoirs Paul ?
This is the end
Beautiful friend
This is the end
My only friend, the end
Of our elaborate plans, the end
Of everything that stands, the end
No safety or surprise, the end
I’ll never look into your eyes…again
Can you picture what will be
So limitless and free
Desperately in need…of some…stranger’s hand
In a…desperate land ?
Lost in a roman…wilderness of pain
And all the children are insane
All the children are insane
Waiting for the summer rain, yeah
There’s danger on the edge of town
Ride the King’s highway, baby
Weird scenes inside the gold mine
Ride the highway west, baby
Ride the snake, ride the snake
To the lake, the ancient lake, baby
The snake is long, seven miles
Ride the snake…he’s old, and his skin is cold
The west is the best
The west is the best
Get here, and we’ll do the rest
The blue bus is callin’ us
The blue bus is callin’ us
Driver, where you taken’ us ?
The killer awoke before dawn, he put his boots on
He took a face from the ancient gallery
And he walked on down the hall
He went into the room where his sister lived, and…then he
Paid a visit to his brother, and then he
He walked on down the hall, and
And he came to a door…and he looked inside
« Father ? », « yes son », « I want to kill you »
« Mother?…I want to…FUCK YOU »
C’mon baby, take a chance with us X3
And meet me at the back of the blue bus
Doin’ a blue rock, On a blue bus
Doin’ a blue rock, C’mon, yeah
Kill, kill, kill, kill, kill, kill
This is the end, Beautiful friend
This is the end, My only friend, the end
It hurts to set you free
But you’ll never follow me
The end of laughter and soft lies
The end of nights we tried to die
This is the end
Voici la fin
Mon bel ami
Voici la fin
Mon seul ami, la fin
De nos plans élaborés, la fin
De tout ce qui a un sens, la fin
Ni salut ni surprise, la fin
Je ne te regarderai plus dans les yeux… jamais
Peux-tu imaginer ce que nous deviendrons
Sans limites et sans entraves
Désespérément avides… de quelque… … main étrangère
Dans une… . contrée désespérée
Perdus dans un désert Romain… . de douleurs égarés
Et tous les enfants sont (devenus) fous
Tous les enfants sont fous
Dans l’attente de la pluie d’été
Les abords de la ville sont dangereux
Chevauche la grand route du roi (lézard)
Scènes étranges au fond de la mine d’or
Chevauche la grand route vers l’ ouest, bébé
Chevauche le serpent, chevauche le serpent
Jusqu’au lac, le lac antique
Le serpent est long, sept miles
Chevauche le serpent… il est vieux, et sa peau est froide
L’ouest est ce qu’il y a de mieux(x2)
Viens ici, et nous ferons le reste
L’autobus bleu nous appelle(x2)
Chauffeur, où nous emmènes tu ?
Le tueur s’éveilla avant l’aube, il mit ses bottes
Il prit un visage dans la galerie antique
Et il s’avança le long du couloir
Il rentra dans la chambre où vivait sa soeur, Et… puis il
Rendit visite à son frère, puis il
Continua le long du couloir, et
Il arriva à une porte… et il regarda à l’intérieur
Mon père, oui mon fils, je veux te tuer
Ma mère… je veux… . te baiser
Viens bébé, tente ta chance avec nous(x3)
Et retrouve-moi à l’arrière de l’autobus bleu
Danser un rock bleu
Sur un bus bleu
Danser un rock bleu
Viens, ouais
Tue, tue, tue, tue, tue, tue
Voici la fin
Mon bel ami
Voici la fin
Mon seul ami, la fin
Cela me peine de te laisser partir
Mais tu ne me suivras jamais
La fin du rire et des doux mensonges
La fin des nuits où nous avons voulu mourir
Voici la fin
http://www.lacoccinelle.net/traduction-chanson-1500-.html
tout être humain devrait ouvrir les portes de tant à autre, c’est comme une bonne défragmentation de l’esprit.
http://www.youtube.com/watch?v=n-rWnQphPdQ
Une solution : baisse des prix des produits et des biens.
c’est la déflation ça!!!!!
« Quand auront été épuisées, en Chine, les vertus d’une combinaison pragmatique du meilleur du capitalisme d’État et du capitalisme de marché, le théorème aura été démontré ».
Ce que vous dites là est important et même essentiel car les discours sur ‘la Chine nous sauvera’ commencent (et ont commencé) à fleurir.
Il est donc à mon sens essentiel de démontrer que là aussi, jusqu’à l’ultime limite de ce type de raisonnement, il n’y a pas d’échappatoire.
Dans un certain sens, vous faîtes de l’aïkido, cher maître : retourner la force de l’agresseur contre lui-même.
‘TINA’ : There Is No Alternative, il n’y a (aura) pas d’autres alternatives, que d’être saisi par la crise, entièrement et sans rémission.
Fin du ‘discours’ capitaliste, fortement teinté actuellement de christianisme messianique (si ce n’est les US, c’est la Chine qui nous sauvera).
Ceci dit, en bon libéral-marxiste (à tendance groucho), je serais néanmoins tenté d’y adjoindre une fenêtre, fenêtre, qui, le temps passant, tant à devenir une … meurtrière.
Car il me semble qu’il reste une opportunité, qui ne sera pas saisie car induirait, là aussi, un changement civilisationnel, qui faillit advenir avec Franklin Delano Roosevelt et le New Deal en 33 : la mise en faillite régulée des banques, auquel il faudrait ajouter celle des états, qui vont de paire.
Or, ce qu’a pu faire FDR en 33 dans un monde non globalisé comme l’est le nôtre me semble évidemment plus compliqué à réaliser actuellement, nonobstant l’absence patente de volonté civilisationnelle de nos édiles. Reste qu’internet et la pléthore de techniciens informatiques peuvent aussi y remédier …
Bref, non pas une dernière opportunité de ‘sauver’ le capitalisme (ce que d’aucuns avaient d’ailleurs reproché à FDR) mais bien le dernier tournant avant la chûte, tournant qui induira lui aussi un changement de paradigme civilisationnel, nolens volens.
Et non pas un retour en arrière.
Cette ‘opportunité’, si tant est qu’elle existe encore, ‘doit’-elle être saisie ?
la chine et puis l’épuisement final d’une psychologie à bout d’argument:
lu sur dedefensa dans une anlyse du 5/07/2010
Leur “extraordinaire fatigue de la psychologie”, voilà par où ils s’effondreront. C’est par cette voie que la raison humaine s’est laissée prendre au piège de sa vanité et a cédé à une force historique, matérialiste et subversive, d’une puissance inouïe, qui s’est manifestée au tournant du XVIIIème siècle et s’est développée jusqu’au paroxysme de sa crise ultime. C’est par cette voie, celle de l’“extraordinaire fatigue de la psychologie”, que les serviteurs du système seront balayés par les excès finaux du système, ahuris, sans y rien comprendre ni n’y rien entendre, et même découvrant au fond d’eux-mêmes, ignorée jusqu’alors, une partie de leur âme qui abrite une âme de résistant au système. Nous comptons les coups, et l’Afghanistan est un bon champ d’exercice pour la chose.
http://www.dedefensa.org/article-le_roi_est_extremement_nu__05_07_2010.html
… se rassure.
Le matelot en était resté –aussi loin que le 25 mai dernier– à la foi dans le raisonnement de son grand-père : il n’y a que deux classes, celle qui a de l’argent et celle qui n’en a pas.
Voilà ce que se disait le matelot, en son for intérieur.
Le matelot se sent moins de scrupules à penser ainsi, maintenant que de façon fort extérieure le partage se fait :
Quant au fond, quoi d’autre ?
le « haut rendement » du capital, c’est ce que j’interprête comme étant de » l’usure », en 1910, en france « l’usure » est un délit, elle peut donc retournée de l’être,
cela d’autant plus qu’il me semble à moi, qui ne suis pas économiste, que cela doit pouvoir se démontrer,
(je ne connais pas l’exposition des motifs de cette législation qui a été et fait de l’usure un délit )
dans ma logique à moi:
des dividendes versées de 20, 30 % ne peuvent que ruiner l’économie humaine, la création de richesse ne peut pas être au rendez-vous, parce que notre connaissance ne peut pas suivre, elle n’évolue pas à un tel galop, de vouloir s’imaginer cela est pour moi franchement absurde …
(dans tout cela, il y a l’interdiction des CDS-nu-s .. et j’en passe ..)
mais il y a d’autres mesures à légiférer, qui sont de la redistribution,
(je ne sais pas l’expliquer)
mais s’il est pensable d’imaginer que les fruits de la connaissance, sont de la même consistance que n’importe quels fruits,…
que donc s’ils ne sont pas redistribués, que ne s’en échange que les fruits dégradés, pourris, et qu’ ils empoisonnent la société …
là aussi l’économie ne s’en retrouver que malade
(cette question n’est pas nouvelle,
à la révolution française, Robespierre et sans doute d’autres personnalité, explique aux plus riches, que lorsque elle veut redistribuer de leur richesse elle les sauvent de la ruine, …
pour l’expliquer, elle illustre son discours d’exemples vecus de l’histoire romaine …
ils ne seront pas entendus, il faudra du temps, et il faut encore du temps pour qu’il soit convaincu de cela, le principe n’en est pas de l’argent à tout prix, ni celui de gagner de l’argent à tout prix, il est que l’argent n’est qu’un moyen, …
et que ce n’est que de ce qu’on en fait qui compte …)
« Le seul espoir de briser cet engrenage infernal est de repenser la manière dont se redistribuent les revenus entre un capital à haut rendement et un travail faiblement rémunéré. Le défi n’est pas mince : il s’agit d’un changement de civilisation. Rien de moins. »
Yep… sauf que les possesseurs du capital à haut rendement n’ont que peu d’intérêt à souhaiter un tel changement – autant espérer d’un serpent qu’il devienne un agneau – or c’est cette même oligarchie qui finance les campagnes électorales, organise des lobbys, dispose de nombreux mass médias afin d’orienter l’opinion publique à sa convenance (tout à gagner et rien à perdre à ce petit jeu), etc etc, les leviers à la disposition de ces gens sont nombreux, nous avons pu le voir récemment aux usa où Obama n’a pas pu faire grand chose (et libre à chacun de croire qu’il puisse être l’allié de cette oligarchie, si c’est le cas il mérite un oscar…). Bon en Europe ça avance pas plus vite non plus…
L’oligarchie, comme vous dites, voir les affaires en cours, commet aussi des erreurs grossières parce qu’elle est dans l’illusion de sa sécurité que lui procure le pouvoir de l’argent, faute de comprendre que l’argent est d’abord un moyen d’échange et non pas d’accumulation et d’influence, voire de corruption.
Le point faible de l’oligarchie c’est qu’elle fait corps un système désormais fêlé de toutes parts. Elle sait compter mais elle raisonne mal si bien qu’elle est en train d’étouffer la poule aux oeufs d’or qui la nourrit.
C’est même presque une question de culture : pour ses membres la normalité est la condition inégalitaire.
L’argent de la minorité possédante ne lui est plus d’une grande aide quand c’est le système d’où vient cet argent qui pose problème.
@ Pierre Yves
Je suis d’accord avec vous, l’oligarchie est certes influente mais loin d’être infaillible, c’est certain… Bon, on est tous d’accord : y’a du boulot !
Enfin…Heureusement qu’il y a le g20 pour s’occuper de tout ça ! 🙂
L’oligarchie, (les manifestants grecs disent « ploutocratie », qui n’est pas mal non-plus; dans toutes leurs doléance en langue grec, c’est un des seuls mots que je comprends), si j’en écoute mon père, qui n’a toujours pas digéré de ce qu’il a pu voir, comprendre du temps perdu de sa jeunesse pendant la guerre de 40, mise parfois son intérêt à être investi non plus de la grande braderie, mais carrément celle du jeu de petits soldats, (avec de vrais hommes, tout en chair et en os)