Billet invité.
Alain Caillé définit la forme d’organisation sociale dans laquelle nous sommes de plain-pied comme un parcellitarisme, c’est-à-dire :
…le mouvement permanent qui tend à décomposer toute chose, tout sujet collectif, institutions ou organisations, tout individu, tout savoir, tout pouvoir, tout territoire ou tout espace de temps, etc., en parcelles, en postulant que cette désagrégation est bonne par elle-même et sans se soucier a priori de la liaison souhaitable entre les parcelles ainsi libérées.
Voyons du côté des interstices que produit nécessairement toute fragmentation
§
Relativement à l’enjeu de démocratie, nous appréhendons usuellement la politique par les formes d’organisation sociale que nous caractérisons comme « démocratique », « totalitaire » et « réactionnaire » ; A. Caillé y adjoint le type « parcellitaire ». De plus, il unifie cette typologie en analysant leur ensemble sous l’angle de deux antagonismes fondateurs de l’ordre social. Le premier axe de tension oppose l’unité de la communauté et son pluralisme, le second confronte la nécessité d’organiser le « pouvoir d’agir » de la communauté en tant que créateur de son propre milieu, sans que l’illimitation de ce pouvoir n’en vienne à détruire le milieu qui conditionne son développement. Ainsi, pour le « parcellitarisme », les curseurs sont aux extrêmes : tandis que l’illimitation du pouvoir de création du marché ravage la planète, l’unité réalisée par l’universalité du marché détruit tout pluralisme ; chacun étant réduit à la forme identique d’agent économique abstrait. En ces temps difficiles, nous avons sans doute intérêt à explorer la dynamique du modèle proposé par Caillé en l’appliquant à l’interprétation des faits que la Grande Crise rend désormais plus visibles. Un premier bénéfice serait de nous faire penser judicieusement l’équilibrage des curseurs. Par exemple : une forme de consolidation réactionnaire avalisant la primauté hiérarchique des méga firmes dans l’ordre social, rééquilibrerait les propriétés en s’emparant de la maison du voisin mais pour ensuite regarder pousser le gazon après avoir négocié l’approvisionnement du quartier en fioul avec une filiale de sociétés « offshore ». Le deuxième motif d’intérêt serait de nous aider à comprendre de quoi nous procédons ; quand bien même, il nous serait désagréable de constater, mutatis mutandis, que nous participons tous avec ferveur à un Congrès de Nuremberg qui durerait depuis trente ans… en attendant la suite.
Participer en toute inconscience à un totalitarisme inversé n’augure rien de bon quand un second retournement se prépare, comprendre la mise en place du « parcellitarisme » est toutefois simple. Les fascismes, nazismes et communismes dominaient, jusqu’à l’extermination physique de toute altérité, en affirmant frontalement détenir la seule vérité possible au-delà de laquelle il n’y a aucun extérieur. À l’inverse, le pouvoir « parcellitaire » adopte pour stratégie de laisser vivre chacun selon sa vérité, selon son choix. Le totalitarisme veut le pouvoir sans aucun écart à lui-même, tandis que le « parcellitarisme » ne prend pas le pouvoir : il le contrôle « offshore ». Au fractionnement en cellules correspond la création d’autant d’interstices, il est aujourd’hui aisé de voir que ce fut le moteur de toute l’opération. En effet, en deçà des idéologies qui en justifient les différentes formes, les totalitarismes naissent de la part obscure de la société civile lorsqu’une bande de gangsters prend le pouvoir et pille au nom de l’État. Aujourd’hui, une clique de malfrats, les neurones en position de pilote automatique, est partout suffisamment installée pour nous dépouiller sans état d’âme. La part obscure de la société civile, que nous portons tous à des degrés divers, a agi à partir des failles de l’État. Ainsi, comme le soulignait le Président Obama, dans une de ses récentes causeries du lundi, « l’argent » a transformé le personnel politique en pourvoyeur de facilités juridiques, constituant autant d’interstices « légaux » à partir lesquels ceux qui en profitent (et nous sommes nombreux) prolifèrent. Plus profondément encore, la Grande Crise met en en évidence la succession de création d’espace illégaux, pendant trente ans, comme seule possibilité laissée au système de corriger pour un temps les déséquilibres engendrés par les interstices juridiques illégaux précédemment créés (Jean de Maillard). Le détournement de la démocratie par le « parcellitarisme » adoptait la stratégie du « pour vivre heureux vivons cachés », cette phase se termine et si, le parcellitarisme ne pouvait avoir de pensée stratégique, il est à craindre que les plus grosses blattes ne soient contraintes d’improviser l’organisation d’une mutation, il est peu probable cependant que nous y voyons clair, le « parcellitarisme » dissolvait en nous tous, toute forme de raison capable de percer le jeu de le jeu de ceux qui en profitent à plein, et Caillé de conclure :
C’est bien sûr dans la sphère économique que ce mouvement est le plus palpable,… Ce même mouvement s’observe, de proche en proche, dans tous les domaines de l’existence sociale. Dans le champ du savoir, toute connaissance est réduite en formules élémentaires, instrumentales, en principe mathématisables. … Sur un plan plus général, le seul savoir admis est celui de l’expertise spécialisée aux dépens de tout savoir généraliste. Un savoir de l’instant et du lieu particulier, évidemment incapable de prévoir les effets des interdépendances et les résultantes puisqu’il ne s’en préoccupe pas et pose que ce n’est pas de son ressort.
Le politique, moment synthétique par excellence, devient lui aussi gestion formelle, procédurale, de liaisons entre des collectifs de plus en plus parcellisés. Il fonctionne à la négation du pouvoir et se dissout dans la rentabilisation et l’expertise in(dé)finie. …129
Caillé souligne que l’idéologie « parcellitaire » nous a tous pénétrés jusqu’à nous transformer en autant particules élémentaires porteuse de sa dissémination :
… Du coup, on est très loin de l’individu de l’individualisme bourgeois qui visait à sa propre cohérence. La seule cohérence exigible désormais est celle de l’« employabilité », i.e. de la capacité à être (ré)inséré le plus vite possible dans d’autres combinatoires contingentes. Les collectifs qui subsistent sont eux-mêmes des collectifs en principe recréés par des parcelles libérées, libérables. C’est ici que l’on voit que le parcellitarisme est aussi et immédiatement un globalitarisme. S’il décompose tous les collectifs humains hérités en particules élémentaires, c’est pour être mieux à même de recomposer d’autres collectifs n’importe où dans le monde, n’importe quand, sous n’importe quelle forme.
Nous n’en « sortirons pas » plus aisément que n’y est parvenu l’Homo Sovieticus de Zinoviev, chacun de nous porte la peste. Nous ne sommes pas plus indemnes de la séduction du « parcellitarisme » que toute l’Europe ne le fut en son temps du « nazisme », sommes-nous réellement plus vifs que du temps de la France passivement rassurée par Pétain. Voici plus de dix ans, Marcel Paquet dénonçait et nous n’avons pas voulu entendre, qu’au cœur de l’Europe s’était installé depuis trente ans un « fascisme d’un genre totalement nouveau » et pratiquement invisible – le Fascisme blanc, Mésaventure de la Belgique – et dont la seule idée de possibilité l’idée pourtant nous choque encore. Pour qui en garderait le souvenir, en Belgique (un pays remarquablement fragmenté en autant de Communautés de Régions, Provinces , … piliers ), l’incroyable accumulation d’affaires « de détournement d’argent public laisse pantois (avec comme symptôme les fiascos policiers, Brabant wallon, Cools, Dutroux. La triste impuissance actuelle du président du PS à accomplir son vœu de débarrasser le parti « des parvenus » fait moins rire que les clowns sortant pourtant vainqueurs des urnes. Le citoyen sait bien qu’une partie de la police et de la justice travaille avec les malfrats, et lui-même, quelque soit le niveau de la niche qu’il occupe sait de longue expérience utiliser à son profit la part obscure de la société civile. Un cycle se termine, comme dit Godard, « aujourd’hui, les salauds sont sincères ».
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(1) Alain Caillé, Démocratie, totalitarisme et parcellitarisme, 2005
(2) Marcel Paquet, Le fascisme blanc, Editions de la différence, 1998
124 réponses à “Le « parcellitarisme » peut-il servir d’anti-modèle pour un recentrement démocratique ?, par Jean-Luce Morlie”
Je rejoins tout à fait ce texte,
Les maux à combattres sont en chacun de nous, et comme une maladie, ont mis longtemps à s’installer et ne partirons pas sous prétexte que nous aurons compris ceci ou cela . c’est plus profond.
Aujourd’hui ce n’est plus ce que nous faisons qui pose problème, mais ce que nous sommes devenus.
M’étonnerais pas qu’on ai besoin (entre autres) d’un anthropologue…..
Bavardage inutile….la petite Europe…
J’ai fait le même constat au sujet des problèmes stratégiques et politiques propres à l’Europe que celui exposé dans la vidéo… Seulement, d’après moi, c’est une perte de temps. Inutile de continuer avec cette Europe qui s’est construite sur de mauvaises bases (principalement l’Euro et l’agriculture), sans l’aval des populations. J’espère que l’aggravation de la crise financière et économique, réputée inévitable par beaucoup d’intellectuels, aboutira à la fin de l »Euroland’ actuel et sera une occasion de construire lentement mais sûrement, EN PAIX (et en respectant les pays anglophones), la grande Europe (avec la Russie) politique, sociale et stratégique dont tant de gens ont rèvé et pour laquelle beaucoup de personnes sont mortes dans des guerres inutiles… Certains diront que c’est du ‘wishfull thinking’… mais pour moi, c’est possible !
Cela me fait penser au mythe d’Osiris,dont le corps fut morcelé et éparpillé ,après qu’il se soit fait assassiné par Seth.
Enfin c’est le petit d’ »Homme » qu’il faut reconstruire, rétablir dans sa totalité et son intégrité.N’est ce pas ce qui constitue notre identité première,le socle de toutes les autres,dans laquelle nous avons besoin d’être reconnu et respecté?
Salutations à tous.
D’où « osirisme » en lieu et place de cet horrible « parcellitarisme » qui m’oblige du reste à faire des copiés/collés. Merci Saule ! J’espère que JLM va rebaptiser la théorie.
Ah zut ! J’en oublie. Ce mythe d’Osiris est donc un mythe de la mort. Je le vois emprunt d’une profonde sagesse car toute mort me semble synonyme de dislocation, au contraire de la vie qui naît toujours d’une union. En effet, la naissance d’une chose ou d’un être qui, par définition, n’existe pas avant d’exister, ne peut être que la conséquence de l’union d’au moins deux choses ou deux êtres qui lui pré-existaient. A l’inverse, la mort d’une chose ou un être qui, par définition, forme un tout avant de mourir, ne peut être que le fruit d’une scission de ce tout : il faut que « quelque chose » s’en sépare pour que mort s’ensuive.
N’est-ce pas une jolie preuve que les mythes, loin de n’être que des histoires de « bonnes femmes », sont en fait les « coffres forts » des principes fondamentaux de la connaissance ?
Si l’élégance du terme compte, alors il conviendrait de demander à Alain Caillé (revue du MAUSS) de retoucher l’étiquette du costume.
A mon avis, ça compte, et ce ne sera pas la première fois qu’un nom scientifique sera puisé dans la mythologie. La grande question est de savoir si monsieur Caillé sera d’accord, car ce changement implique d’identifier le « parcellitarisme » à un processus mortifère.
Je me suis dit que, logiquement, à ce mythe de la mort d’Osiris, devrait correspondre un mythe symétrique de la naissance. Et bien ça n’a pas loupé ! Je viens d’avoir la curiosité de consulter Osiris sur Wikipedia, et que lis-je ? Ceci :
Je voudrais pas dire, mais entre Marie qui met Jésus au monde sans avoir été fécondée, et Osiris qui féconde Isis sans avoir de phallus, il y a quelque chose, non ? Quoiqu’il en soit, conformément à mon pronostic, la naissance de Horus est précédée d’une (ré)union.
@Jean-Luce : le texte d’Alain Caillé se termine sur un « 130 ( À suivre) » : faut-il attendre cette suite où est-ce que je n’ai pas su la dénicher ?
Mon sentiment d’ensemble, après avoir lui ce premier texte, est très pessimiste. Parce qu’il est facile de casser ce qui existe, infiniment plus difficile de recoller les morceaux. (Même le mythe semble en convenir puisqu’il faut l’intervention de 3 personnages pour redonner vie à Osiris.) Le premier pas serait bien sûr de remettre la finance dans sa cage, le second de parvenir à l’émergence de réels contre-pouvoirs, surtout contre les puissantes multinationales. Mais comment ? Mystère et bec de gaz.
Le projet de Caillé est bien défini, au § 36 :
Plausible avec le « pessimisme de l’intelligence » et l’ »optimisme de la volonté » dans lesquels j’ai reconnu les deux piliers de ce blog. Je pense que les totalitarismes d’hier se seraient épuisés d’eux-mêmes, l’ardeur collective qui les animait ne pouvant être éternelle. (C’est peut-être pour ça, du reste, qu’ils étaient si enclins à faire la guerre : il leur fallait mourir avant que l’inanité de leur ardeur ne s’impose d’elle-même.) En revanche, le « parcellitarisme » n’a besoin d’aucune ardeur, d’aucune idéologie, d’aucune institution : donc aucun point faible par où l’attaquer. Il fonce tout seul droit devant, n’obéissant qu’à la nécessité du moment, comme l’eau dévale une pente.
@ Batracien et Saule,
« Le premier pas serait bien sûr de remettre la finance dans sa cage, le second de parvenir à l’émergence de réels contre-pouvoirs, surtout contre les puissantes multinationales. Mais comment ? Mystère et bec de gaz. »
=>
Il y a toujours des solutions juridiques (par exemple rénover la notion juridique d’entreprise), la question est de savoir si ces solutions seront viables non seulement à court mais aussi et surtout à moyen et, pourquoi pas, également à long terme.
Où j’en reviens au débat que nous avons eu plus haut et qui est : comment moraliser le droit ? Le positivisme n’a pas la capacité intrinsèque à rendre la morale de la règle applicable à celui qui la fait, il faut donc revenir à une certaine spiritualité qui serait un substrat au corpus juridique. Et ce constat va très loin, il ne s’agit pas seulement des institutions de droit privé mais aussi, et surtout, des institutions de droit public.
Il s’agit de rien moins que remettre la spiritualité au dessus des lois. Vaste sujet, qui n’est pas technique (il est facile de trouver des règles techniques qui résolvent tel et tel problèmes, mais beaucoup moins facile de rendre ces règles pérennes et efficientes) mais bel et bien philosophique.
Sachant que la notion de contrepouvoirs ne sera pas épuisée par le substrat spirituel et qu’il faudra toujours penser, en même temps que l’on crée une institutions, à en contrebalancer les excès par des contrepouvoirs, ces derniers ne devant toutefois pas être aussi puissant que le principal à peine d’immobilisme de l’institution en cause.
La problématique est de taille, relevons le défit et préparons un avenir supportable aux générations qui nous suivent…
Cordialement,
D’accord VB, « Il s’agit de rien moins que remettre la spiritualité au dessus des lois. » Cela me fait penser, (mais ce n’est qu’une parenthèse), à la tragédie d’Antigone, car la spiritualité est d’abord une affaire personnelle alors que les lois concernent le public.
Réflexion faite, j’aurais bien une petite idée de solution, mais à long terme bien sûr, personne ne saurait freiner le « parcellitarisme » dans son élan endiablé. L’expérience montre que certains romans, tels Da Vinci code, Harry Potter, Le Seigneur des anneaux, etc. sont traduits en dizaines de langues et édités à des millions d’exemplaires. Il existe donc un moyen technique de toucher les foules, un vecteur susceptible d’être exploité pour inoculer dans les esprits n’importe quelle philosophie ou représentation du monde. Il suffit de procéder en deux étapes : 1) concevoir le modèle que l’on souhaite diffuser ; 2) écrire le roman vecteur.
@ Batracien,
Le vecteur étant trouvé, reste à conceptualiser le modèle = une idée monsieur Géo Trouvetout ?
L’essentiel est là : trouver un modèle de spiritualité qui pourrait s’appliquer indifféremment à tous les peuples européens (au sens géographique) et qui permettrait, dans un second temps, de repenser des institutions soumises à ce modèle, en évitant les textes insipides et dépourvus de « sens » (retour à une juste codification assortie d’une hiérarchie juridique digne de ce nom).
Ces institutions devront s’articuler autour du concept de contrepouvoirs et prendre en compte la nouvelle donne écologique (si l’on ne veut pas finir comme les habitants de l’île de Pâques ou ceux du radeau de la méduse) sans idéaliser trop les aptitudes humaines : le mot d’ordre serait évidemment : « du réalisme ».
L’avenir pourrait, en quelques mots, se résumer à : « le réalisme technique » dans « l’idéal spirituel ».
Enfin, le plus dur reste à faire…
Toutes les bonnes âmes sont les bienvenues pour ce projet, pour le moins, d’envergure :-).
Bonne soirée
@crapaud
@tous
Comment gérer cette discussion, sur quel outil ? – je veux juste dire que c’est pénible de retrouver le fil d’un débat particulier dans le fil général d’un billet.
Soit nous invitons Caillé, ici, soit nous signalons ici que la discussion se poursuit, avec éventuellement Caillé sur un groupe de n’importe quel support gratuit.
A défaut, J’essaierai de revenir à ce point précis du fil du blog, c’est à dire: sur le fil de la réponse de Saul.
Remarques: je me suis permis de jouer » à la carambole » avec le texte de Caillé, car je trouve qu’il est un bon outil pour contrer le retour des « rêves de pouvoir de l’extrême gauche fossile » , pour laquelle, à la façon de l’Ira ou de l’Etea, n’importe quel moyen leur est bon pour se survivre- que savent-ils encore faire d’autre que de vivre dans la marge? Certes; l’extrême gauche ne pratique pas l’extorsion ni l’explosif… par contre je vois bien la « gauche bobonne » utiliser toutes les ficelles pour se reconvertir… dont la prise de distance responsable avec l’extrême gauche caricaturale. Fonçon donc droit dans l’aliénation par les pôles emploi « citoyens ».
Avez-vous une autre technique ?
PS.
Il y a un deuxième texte de Caillé sur le sujet « individualisme et parcellitarisme » : demander à « google ».
» parcellittarisme, j’ai du m’entrainer pendant cinq minutes pour apprendre à prononcer ce machin, mais ça fait trois jours qu’à la maison en famille, nous cherchons, en vain, une alternative… pas facile.
Dans le style « physicaliste » et « métaphorique », je dirais que relativement au « chaos » y des rapport sociaux qui sont comme des fils d’acier super trempés, genre « théorie des cordes »; mais au total, au « roman de la matière » je crois le style de Balzac plus efficace et plus clair.
@jean-luce morlie :
Proposez tout simplement à M. Caillé de jeter un œil sur cette discussion, et qu’il signale son passage si elle l’intéresse.
Après avoir lu le 2nd texte déniché sur Google, et le résumé Un totalitarisme démocratique ? Non, le parcellitarisme :
Je comprends mieux le concept comme « arme » contre la gauche.
J’ai fortement apprécié les 4 niveaux de l’individualisme : individu, personne, citoyen/croyant, et Homme, ainsi que l’éclairage apporté par l’individualisme chez les Yanomamis. Mais dans ce que je viens de lire, je n’ai trouvé nulle part l’opposition, à mes yeux très importante, entre les deux dimensions, économique et sociale, qui déterminent le collectif. La première impose ses normes de production/consommation assorties de conventions symboliques pour situer chacun dans la hiérarchie socio-économique. La seconde impose un « code symbolique » dont le respect par chaque individu, quelque soit son rang, est censé garantir la cohésion sociale, donner corps à la société, voire garantir sa survie en tant que telle. Mais cela ne va pas sans coercition : il y faut des interdits, comme celui de l’avortement, ou des obligations, par exemple l’excision. Ces vieux moyens coercitifs étant désormais perçus comme aliénants, (ce qu’ils étaient effectivement devenus, sans compter qu’ils s’exerçaient principalement sur le dos des femmes), nos sociétés modernes se retrouvent privées d’ossature symbolique. D’où la nécessité, si l’on veut combattre le
parcellitarisme, l’osirisme, d’imaginer de nouvelles contraintes et de les faire accepter. Je n’y crois pas trop, évidemment, pessimisme intellectuel oblige…Sauf à compliquer les choses en utilisant un néologisme imprononçable, désolé de dire que ce texte n’apporte pas grand chose !
Je dirais même qu’il introduit cette espèce de concept comme une évidence qui est très contestable : ce « parcellitarisme » est conçu sous un angle économique, je veux dire il s’explique par des raisonnements liés au processus économique. Outre que la chose est restrictive, cette notion nouvelle (enfin nouvelle, le mot est nouveau pas le concept) s’applique t-elle dans d’autres domaines tout aussi importants que l’économie comme la Culture par exemple ?
Billet intéressant, qui explicite une dimension essentielle de la globalisation et repose la question de l’universel.
Je préciserais seulement que le parcellitarisme n’est pas un mouvement récent. C’est le mouvement même du capitalisme depuis ses origines.
Le mouvement s’est simplement amplifié et accéléré à un tel point qu’il menace désormais notre existence.
C’est au principe même du capitalisme que de tout décomposer en parcelles, car la logique du profit s’exerce d’autant mieux que son cadre symbolique, politique et institutionnel permet de prévoir et contrôler au mieux les comportements des individus-consommateurs, et pour cela rien de mieux que de les intégrer dans un système où la société politique devient le gouvernement sur les particules élémentaires auxquelles sont réduits les humains et dont il s’agit de canaliser les passions au profit d’une logique supérieure, celle de l’intérêt souverain, représenté par l’Etat, lequel est vite devenu l’intérêt tout court, ceux de ceux qui possèdent. Le Léviathan de Hobbes en est comme le prototype.
Ce qui a changé depuis Hobbes, c’est que le capitalisme a colonisé la terre entière et pratiquement tous les espaces de nos vies, si bien que toute justification de la souveraineté du peuple via un pouvoir fort avec pour contrepartie l »abandon de certaines prérogatives individuelles dans le but de pacifier les peuples tandis qu’on les protégeait des autres peuples potentiellement agressifs, souvent résumée par l’expression « le doux commerce », a été vidée de sa substance. Autrement dit le Léviathan est plus présent que jamais à la différence notable près qu’il s’est mué en monstre de la gouvernance mondiale au profit des intérêts privés, ce qui relève d’ailleurs du pléonasme. Pouvoir politique et pouvoir de l’argent, dans les faits, se confondent presque totalement.
Le « doux commerce » pacificateur des peuples qui était une solution est devenue la cause de nos soucis. La gouvernance mondiale est par définition une émanation de l’économie privative, c’est à dire l’économie laissée à elle-même. Au titre des domaines où les individus ont abdiqué certaines de leurs prérogatives il y a donc bien entendu le pouvoir de décision quant à ce que doit être ou ne pas être l’économie, ce type de décision se voyant rendue impossible du fait de la protection illimitée dont jouit la propriété dans la démocratie dite libérale, qui d’emblée instaure un rapport de forces favorable aux investisseurs.
Le parcellitarisme est également un globalitarisme, ce qui ne signifie pas pour autant qu’à sa place, un autre type d’ universalisme ne soit souhaitable et même indispensable. C’est ici que la réflexion sur la nécessité d’une constitution pour l’économie prend toute sa pertinence. Une telle constitution, dans ce qu’elle implique de nouvelle volonté populaire, viserait cette fois le bien commun, non plus comme autrefois et encore aujourd’hui en exploitant, conditionnant les passions individuelles au profit de l’esprit d’entreprise conquérant ou de la pulsion consommatrice, mais à l’inverse en limitant le pouvoir de ces passions qui se déchaînent dans la sphère de l’économie pour permettre enfin aux humains de s’individuer sans nuire à autrui. C’est à dire de rendre possible l’expression de leur singularités, de leur pouvoir créateur. Voilà peut-être une esquisse de ce que serait un nouvel humanisme. L’universel serait alors porté par un nouveau principe, lequel à la différence de l’universel d’une globalisation qui est l’ennemie des vies singulières et des éco-systèmes, ferait oeuvre de vie.
« Le parcellitarisme est également un globalitarisme, ce qui ne signifie pas pour autant qu’à sa place, un autre type d’universalisme ne soit souhaitable et même indispensable. » : bravo pour cette idée bien qu’elle mérite d’être nuancée. Par les droits de l’homme, bien sûr, car ils contiennent une part non négligeable de vérité universelle.
@ Crapaud Rouge,
je crains que je ne me sois pas exprimé assez clairement, sans doute parce que j’ai éludé le « pas » après le « ne ». 😉 Si vous relisez attentivement, la phrase comporte une double négation, ce qui fait une affirmation.
Ceci dit, je souscris à votre remarque concernant les droit de l’homme.
L’idée est qu’en lieu et place de l’idéologie globalitaire qui est un mauvais universalisme, un autre peut prendre sa place, et même a déjà pris sa place.
L’écueil souvent avec ce concept d’universalisme c’est qu’on l’associe à une négation des particularismes culturels, ce qui en ferait un concept ethnocentrique.
Or s’il est un acquis de la mondialisation, voire de la globalisation, malgré tout, c’est que toutes les sociétés humaines qui composent l’humanité dans son ensemble ont pris conscience que leur sort est désormais lié au « destin » collectif, si bien que pratiquement chaque décision importante pris par tel ou tel pays a une portée universelle, au sens où cette décision engage l’humanité, dans telle ou telle direction. Toutes les sociétés sont ainsi désormais placés d’emblée dans un cadre universaliste. Les idéologies nationalistes, racistes, individualistes n’ont pas disparues pour autant, mais objectivement — et la crise le démontre tous les jours — le cadre universaliste est devenu notre horizon indépassable du moins tant que nous n’aurons pas d’autre planète que la notre.
Au fait, Pierre-Yves, vous rappelez souvent dans vos interventions la nécessité d’une constitution pour l’économie. Mais y pensez-vous vous-mêmes ? Avez-vous par exemple une idée du premier article ?
Le parcellitarisme devrait s’opposer au terme globalisation/centralisme.
Nous formons UN groupe de 60 millions d’individus.
La parcellisation serait de former un million de groupes de 60 personnes.
C’est le « groupe archaique restreint » qui nous a formaté et optimisé pendant des millions d’années.
Opposer ces deux modes de gestion d’une population est LA question essentielle.
Tous les systèmes naturels utilisent comme outil de gestion , une structure fractale parcellisée.
Seule l’arrogance humaine tente l’hypertrophie des groupes . Obligé de changer d’outil de gestion puisque ne maitrisant pas la complexité et n’ayant pas coimpris de l’exemple naturel ,l’ IMPOSSIBILITE d’une gestion complexe (Th. du Chaos) d’un nombre trop grand d’individus , il simplifie tte equa diff en equa linéaire dt les solutions divergent au moindre pet.L’interet math de ce modèle est l’hyper stabilité (attracteurs) des systèmes auto-organisés .
Une approche de cette thèse serait l’approche socio ,qui veut que formaté pendant 99,99% de son existance l’etre humain ne peut avoir de realations affect qu’avec 50/70 individus dont une douzaine intimement. C’est de cette façon qu’il peut optimiser sa personalité .
Une autre approche de l’interet structurel de la « morcellisation » : les caractères « pervers » de l’humain (avidité , cruauté , agressivité etc ..) ne le sont que ds un système hypertrophié . Ds un système archaique morcellisé , ces caractères sont limités , contraints par les interractions affectives . On peut meme soutenir la thèse que cette agressivité (l’agressivité intra-spécifique de K. LORENZ) est constituante du groupe et structurante en terme de hierarchisation . Les relationnels inhibent cette agressivités (instincive) par des rites (culturels).
L’erreur est , me semble t ill , de croire que l’unité de base est l’individu , alors que depuis longtemps , en aliénant sa liberté a la protection du groupe, la cellule de base est l’individu ET son groupe ; cette cellule devrait elle aussi etre indivisible pour conserver l’optimisation de l’individu , si tel est le but recherché.
Pour des raisons de gain de productivité et de specialisations , l’hypertrophie et la centralisation , en arrive a DIVIDER l’ individu .
Il me parait évident que tout gain de productivité s’obtient par une perte d’humanité.
Kercoz, vous me manquiez, et vu le sujet, j’ai pensé si fort à vos thèses que vous êtes arrivé pour les défendre beaucoup mieux que je ne l’aurai fait. Merci pour vos évidences.
Caillé utilise le néologisme « parcellitarisme », parce qu’il en en construit le sens au travers du système de concepts politiques – démocratique- reactionnaire – totalitaire. Voir l’article de Caillé. je crois que s’il est nécessaire de changer quelque chose… faut partir de l’article de Caillé.
A+
La standardisation est une division, l’individu devrait s’appeler le « dividu » ; ce que l’on représente à la télévision ne peut être analysé ou compris à l’aide des anciens concepts de la théorie esthétique : la qualité esthétique n’est jamais en jeu, ni son revers : la conscience du fictif ; la télévision produit exclusivement ce qui n’est plus ni réel ni apparence, mais l’ambiguë confusion qui balaye ces distinctions …Gunther Anders
Avec ce Gunther Anders l »Obsolescence de l’homme » et Boorstin « l’Image » Debord peut aller se rhabiller. Il n’a fait que rajouter de la confusion à ce qui était parfaitement clair et cela à donné Baudrillard
@Pierre : Merci du compliment. Mes « thèses » sont empruntées a Prigogine , ekeland et ‘autres pour la partie complexité t Th du chaos et a K. Lorenz , L Strauss et surtout Goffman pour la partie socio.
@J.L.Morlie. Je n’ai pas tout saisi ou voulait en venir l’auteur. C’est e terme « parcellisation » qui m’a attiré ds ses toiles . Je pense qu’il s’égare et nous égare.
Tous les systèmes naturels sur terre utilisent un modèle structural morcellisé . L’augmentation de population en fonction de sa zone de survie /ecosystème se fait par scissiparité . Il y a là des raisons impératives mathématiques : Les interactions sont exponentielles en rapport du nb d’intrants .
Le passage a l’animal social a pour raison le premier « gain de productivité ». Le groupe permet de modifier les processus d’acquisition des besoins essentiel et une protection accrue de l’individu . Pour acquérir cet etat , nous avons abdiqué notre liberté (aliénation) et inhibé l’agressivité intra-spécifique ,reportée en dehors du groupe , et réutilisée a l’interieur du groupe par les rites relationnels structurants et hierarchisants .
La cellule de base c’est ce groupe et ce n’est plus l’individu. Les groupes de groupes forment un système de type fractal . Ce mode de gestion est employé ds tout le monde vivant . Il est stable de par ce morcellement (attracteurs des systèmes chaotiques) .
Pour des raisons de rendement , l’etre humain a cherché par l’agriculture et surtout les empires a crerer des structures de groupes hypertrophiés et centralisés . Pour les gerer il a du inventer un outil simplifié « linéaire » qui élague les equa differentielles qu’il ne sait manier.
Le resultat est le desastre que l’on connait .
La seule chose qui interesse l’individu , une fois satisfait ses besoins primaires , c’est d’etre reconnu , de valoriser sa » face « , apres il retourne a son hamac. Mais pour etre reconnu , il faut etre connu , et nos groupes sont trop grands . On a beau exhiber un 4×4 rutilant ou une blonde au glandes mammaires hypertrophiées , on ne démontre pas qu’on a pas une petite bite .
Nous courons apres le regard de l’autre sans s’y reconnaitre .
C’est B. de Jouvenel Qui le demontre bien (Le pouvoir , histoire de sa croissance). Il dit avec raison que qq soit le système , a chaque fois qu’on bouge , on accroit l’emprise du système sur l’individu . C’est inéluctable et cette dynamique n’a pas de marche arriere hormis l’effondrement.
Notre problème n’est pas idéologique mais structurel , nous partons d’un système idéal-naturel parcellisé, auto-organisé (prigogine) et évoluons vers un centralisme phagocitaire qui , en terme relationnel ne peut qu »etre réducteur. Nous perdons l’unité de lieu et notre système actuel tente une redécoupe categorielle sans unité d’espace . Nous sommes infoutu de gerer un truc pareil qui ne peut qu’accroitre l’entropie du système.
Je me suis permis d’améliorer une phrase d’E.MORIN sur cette idée de complexité , qui montre bien l’avantage des systèmes morcelés -fractal sur les systèmes centralisateurs :
« » » » »Dans les systèmes naturels, les « bruits » sont constituants du signal….Dans les systèmes humains , technologiques ou économiques , les bruits perturbent et détruisent le signal » » »
Jean-Luce, merci pour votre dernier post, qui m’a fait chercher l’original. Je viens d’en commencer la lecture.
La chasse au bruit, en autre vous est moi, vient d’être ouverte.
Nous étions tous en ligne, nous allons finir tous en rang derrière un chef d’orchestre sourd.
Mais, méfiance, la symphonie du temps n’est pas linéaire cars les hommes ont bouffé du serpent…..
@Kercoz : je ne sais pas à qui vous emprunter vos thèses, mais une chose est sûre : vous n’avez toujours pas quitté la planète extra-galactique des théories absconses. Vous serait-il possible, un jour, de dire quelque chose sans la béquille des mots abstraits qui aboutissent à des choses quand même bizarres : « optimiser sa personalité« , ou « optimisation de l’individu » ?
Et alors ? … Encore une analyse sociologique après d’autres, et d’autres encore. La sociologie est la consolation des impuissants. On ne peut rien faire, mais on sait pourquoi. Définissons plutôt un projet politique fort et faisons-en le projet d’un nombre significatif de citoyens. L’humanité a progressé ainsi et pas autrement. Si ce n’est pas possible qu’importe les analyses les unes plus subtiles que les autres. Nous savons tous que nous devons mourir un jour. On y peut rien. Pourquoi s’en préoccuper ? La réponse ne se trouve ni dans les consolations religieuses, ni dans un fatalisme du vivre au jour le jour. La réponse c’est : primo, de vivre – de vivre dans le plein sens du terme – ; deusio, de développer la recherche médicale pour vivre plus longtemps et mieux ; tertio, de se battre politiquement pour que tous – progressivement mais de façon continue – puissent profiter de cette avancée.
Jérôme Grynpas
Grympas, salut
je dois vous avoir croisé, une ou deux fois, il y a plus de quarante-cinq ans ans, toujours le même punch, votre intérêt pour la médecine de pointe était , il me semble, moins marqué ! C’est une « vanne », sans plus.
« Une théorie de plus » ? Croyez-vous qu’il soit possible de passer outre de la compréhension de la mécanique sociale pour la changer et construire un projet politique mené par la raison et non les sentiments accumulés ? expliquez-vous ! Caillé ne propose pas « une solution », mais deux curseurs – nous verrons peut-être ce qu’il en pense – quand il sera revenu de vacances-. Comment déciderons-nous de manipuler les curseurs; si vous avez déjà la solution: annoncer là ! Comptez-vous sur le déchainements des passions pour improviser en cours de route un projet politique, je ne suis pas certains que les passions y réussissent – mais naturellement il faut de la passion – , Non mais, c’est une vraie question, voyez-déjà parfois la « patouille » ici, dans le blog de Paul.
La question que « je » me pose est : comment ne pas capitaliser les colères. Pour une action politique, la colère n’est-elle pas est mauvaise conseillère, quelques tribuns et d’autres « habiles » vous la retourne et tirent le bénéfice. Je pense que nous sommes dans cette contradiction effroyable d’être condamnés à « faire avancer le bateau tel qu’il est » . Il y a , je crois, un équilibre à rechercher entre réglementer l’économie à moyen terme et la constitutionnaliser, au sens fort et de façon à ce que la réglementation ne devienne pas une forme renouvelée de domination . Qu’en pensez-vous ? Alors qu’est-ce qu’on fait, dans le temps qui reste ?
JLM
A+
PS à mon commentaire. Dans la dernière phrase : « se battre politiquement pour que tous – progressivement mais de façon continue – puissent profiter de cette avancée », englobe tous les problèmes de la crise actuelle.
Jérôme Grynpas
Kercoz à dit:
« Tous les systèmes naturels utilisent comme outil de gestion , une structure fractale parcellisée.
Seule l’arrogance humaine tente l’hypertrophie des groupes . Obligé de changer d’outil de gestion puisque ne maitrisant pas la complexité et n’ayant pas coimpris de l’exemple naturel ,l’ IMPOSSIBILITE d’une gestion complexe (Th. du Chaos) d’un nombre trop grand d’individus , il simplifie tte equa diff en equa linéaire dt les solutions divergent au moindre pet.L’interet math de ce modèle est l’hyper stabilité (attracteurs) des systèmes auto-organisés . »
Ce passage me plait particulièrement,il pose la question centrale,de la recherche de l’ordre social et politique ,du bonheur sans encombres,au travers de la mise en place de systèmes politique,inspiré par la religion,une idéologie,un système mathématique pour la finance……….
Ce qui a conduit à construire des petits d’ »Hommes » par l’extérieur,comme une matière informe que l’on fait couler dans un moule de forme humanoïde.
Mais il en va de l’homme,comme de la création toute entière,le formatage,l’uniformité ,brise le processus de création,basé sur le mouvement,qui seul permet le renouvellement,l’adaptation,la transformation,la perpétuation des choses.Curieusement empêcher la diversité,brise l’unité,le fil conducteur des mutations et ajustements ,et conduit à la sclérose.
La vie passe de matrice en matrice,mais ne se cantonne pas dans l’une d’elle.Sinon c’est la fin du jeux,de tous les jeux.
On parle beaucoup de remettre l’homme au centre du système,mais avant cela c’est l’ »Homme » qu’il faut placer à l’intérieur de l’individu.Un petit d’homme à besoin de savoir qui il est:
Cela il le construit dans le regard de ces parents,des proches,il a une famille,il habite dans un quartier,une ville,une région,un pays,un continent.Il a une culture,une vie sociale……………….etc.
Mais qui il est, fluctue,au grès des humeurs,de son parcours,de ses rencontres……………………Ce qui ne fluctue pas c’est « ce qu’il est ».Il peut se perdre dans sa vision du monde,de qui il croit être,de qui il voudrait être,dans sa compréhension de lui même et des autres.Chacun voyant midi à sa porte.
Ce qui le tient et l’empêche de se perdre trop loin,de se retrouver dans le chaos,c’est de savoir ce qu’il est.C’est ce qui rend libre,en posant les limites de la singularité,la ou commence l’égalité véritable des individus,notre humanité,faite d’ombre et de lumière.Notre dignité humaine,véritable lieu sacré,si il en est.Le sacré étant à l’intérieur du profane.La vie respire de l’un à l’autre.Une certaine idée de l’ »Homme »,qui en trace les contours,le dessine,le construit de l’intérieur et le relie aux autres à tous les « autres ».
Si « Dieu » à fait l’homme à son image,l’homme façonne le monde en fonction de l’image qu’il a de lui même et la transmet à ses enfants.
Je pense que le livre du y king,instruit fort bien sur le fonctionnement complexe et néanmoins harmonieux de l’univers.L’Harmonie intègre le chaos,comme la sagesse ne gomme pas la discorde ,comme en musique on peut intégrer la dissonance qui contribue au mouvement de la phrase musicale.
Je pense qu’avec l’aide des sciences,dans ce qu’elles nous apportent dans la lecture du monde,dans notre préhension du monde,l’Histoire et les histoires chargées des expériences de l’humanité,nous pouvons avoir une relecture des « religions » et des anciennes sagesses.Car leur but n’était pas à mon sens,d’établir des cultes et des religions,mais de transmettre un fil rouge au « petit d’homme »,un fil conducteur et quelques cléfs pour accéder à sa propre connaissance de lui même et des choses.Lui permettant de prendre part dans le grand jeu « divin » de la création.
L’esprit rationnel, s’enracine dans les sciences comme un arbre dans la terre,mais élève et épanouit sa ramure par les contes et les légendes dans l’espace infini de l’imagination.
Tout n’est-il pas Science Art et Vie?
Je dis cela en toute humilité,car en vous lisant tous,bien que ne possédant ni votre érudition,ni votre tonicité et souplesse intellectuelle dans le domaine des mathématiques et des sciences,je me régale.Je trouve ici de quoi mettre du charbon au fourneau.Et suis ravie de vous soumettre ma lecture de notre société et de cette période de tous les dangers ainsi que d’un nouveau possible.
Effrayant et passionnant à la fois.
Ce n’est ni a « Dieu »,ni au « Diable » qu’il nous faut nous en remettre,mais à Nous.
Je crois dans le « petit d’Homme ».Je crois en nous.
Mes amitiés à tous,merci pour ce blog,et milles excuses pour les fautes d’orthographe, et d’accords qui parsèment mes petites bafouilles.
@Saule, le Y king, quel beau livre de sagesse!
Je viens de le présenter à une étudiante chinoise qui n’en avait jamais entendu parler!
Ni du « petit livre rouge » d’ailleurs.
Pénétrer ce cercle lui a donné des yeux tout rond, et dés le lendemain, elle en a acheté un exemplaire de chaque chez le bouquiniste pour ramener au pays…..
La révolution culturelle est toujours en marche, et les voies du seigneur toujours aussi impénétrables!