Billet invité
COUP DOUBLE !
Véritable passoire, une loi de régulation financière est en passe d’être adoptée aux Etats-Unis, tandis que les pays réunis aux G8 et G20, avec au menu le retour de la bienfaisante croissance, étalent leurs divergences et contradictions d’intérêts. Est-il nécessaire d’attendre le texte du communiqué final du G20, dont une version circule déjà, pour constater ce double aveu d’impuissance ?
La taxe bancaire enterrée, les dirigeants du monde entier vont en effet ne laisser comme seule trace de leurs travaux, en dépit de l’utilisation de termes allusifs et choisis pour masquer leurs contradictions, qu’un seul résultat : les pays exportateurs ont été priés, sans succès, de se replier sur leurs marchés intérieurs, afin que les autres puissent rechercher sur le marché international un peu de cette croissance introuvable en interne.
Il n’y a pas de quoi crier victoire, même si chacun va rentrer chez soi en prétendant que son point de vue l’a emporté, condamné à faire non pas ce qui relève du domaine du souhaitable mais tout simplement ce qui relève du possible.
Les commentateurs diplomatiques vont quant à eux trouver de quoi exercer leurs talents en discourant à nouveau sur la gouvernance mondiale et les avantages et inconvénients comparés des formats G8 et G20, alors que ces deux instances viennent de démontrer qu’elles étaient avant tout des chambres d’enregistrement des désaccords.
En raison de cet échec prévisible, on cherche sans attendre un réconfort dans la future réglementation du système bancaire par les instances du Comité de Bâle, émanation de la Banque des règlements internationaux (BRI). Le prochain G20 de Séoul devrait y être consacré. A défaut de reprise économique, se dit-on, il faudrait éviter une nouvelle crise financière aiguë. Sauf que les deux objectifs se télescopent et qu’il est probable que les nouvelles règles promises seront elles aussi arrondies, au prétexte de ne pas compromettre le semblant de reprise occidentale actuel.
En tout état de cause, les espoirs qui sont reportés dans cette future réglementation illustrent bien le fait que la régulation made in USA – qui va inévitablement faire jurisprudence – n’offre quant à elle aucune garantie de stabilité financière. Les méandres de la loi en gestation vont être suivis et chacun de ses mots soupesé ; car c’est en jouant sur ceux-ci que vont être mis à profit les trous béants qui y ont été ménagés, aux détours des innombrables amendements intégrés au texte initial. C’est ainsi que les lobbies ont procédé, avec comme objectif – accompli – d’obtenir un texte de loi suffisamment lâche pour permettre de la bafouer. Cela va être au tour des juristes d’intervenir.
L’essentiel s’est joué à propos des deux dossiers chauds qui avaient été gardés pour la fin des discussions entre les sénateurs et les représentants, au sein de la Conférence chargée d’unifier leurs points de vue. D’une part, l’interdiction faite aux banques ayant accès aux guichets de la Fed (c’est à dire à son aide financière) de poursuivre leurs opérations de proprietary trading sur fonds propres ; d’autre part l’impossibilité de contrôler des filiales hedge funds, assortie de l’obligation d’externaliser et isoler leurs opérations sur les produits dérivés.
La Conférence a considérablement adouci ces règles, contre lesquelles les mégabanques se sont battues avec la dernière énergie (et le maximum de moyens). Mais, à y réfléchir, le ver n’était-il pas de toute façon dans le fruit ? Le shadow banking n’était-il pas assuré, même si ces complaisances de dernière minute n’avaient pas été accordées, d’avoir de beaux jours devant lui, la panoplie des produits elle-même restant intacte ?
Voyons cela de plus près. Deux grands dispositifs sont désormais censés garantir la solidité du système financier.
En premier lieu, la mise sur pied de chambres de compensation, où devront être enregistrés les produits dérivés standards, cette classification étant finalement laissée à l’appréciation du régulateur, ce qui laissera quelque latitude pour échapper à cet enregistrement. Au sortir des débats du Congrès, qui plus est, les mégabanques pourront finalement garder le contrôle capitalistique de ces chambres de compensation, les limitations initialement mises à leur participation à leur capital ayant opportunément sauté. On y sera donc chez soi.
Pire, ces futures chambres concentreront plus que jamais les risques systémiques, puisqu’elles assureront seules le risque de contrepartie d’une masse de produits dérivés dont on a eu l’occasion de constater qu’il était impossible d’en évaluer l’ampleur. Faut-il rappeler le cas d’AIG, nationalisée dans l’urgence dès le début de la crise afin de ne pas s’écrouler sous ce poids inopiné ?
Afin de leur donner une assise financière, il est certes prévu que les chambres de compensation auront si nécessaire accès aux guichets de la Fed, comme des banques de dépôt. La seule option disponible restant en effet de faire appel au prêteur en dernier ressort. Ce montage n’empêchera pas le système financier d’être assis sur un baril de poudre, la Fed chargée d’éteindre à temps sa mèche en l’inondant de liquidités.
Le deuxième dispositif prévu s’appuie sur l’augmentation des fonds propres des banques, en application de la réglementation dite de Bâle III, lorsqu’elle sera décidée et appliquée (selon un calendrier qui s’éternise). Mais que vaudront les nouvelles règles, quelles qu’elles soient, si les normes comptables en vigueur continuent de donner une vision faussée des engagements et des bilans des établissements financiers, qui plus est différente des deux côtés de l’Atlantique, aboutissant à ce que les ratios des établissements financiers soient calculés selon des données arrangeantes de valorisation des actifs ?
Il y a donc encore beaucoup de grain à moudre pour que ce dispositif soit effectivement opérationnel… En effet, la FASB (américaine) et l’IASB (le reste du monde) – les deux organismes chargés d’élaborer ces règles comptables – ne sont toujours pas parvenues à se mettre d’accord sur une homogénéisation de leurs règles d’évaluation des actifs. En l’absence d’une méthode unique, la pagaille actuelle continuera de régner et la vérité comptable restera une notion relative et trompeuse. En réalité, toute méthode qui prétend ne pas prendre en compte le prix du marché introduit une distorsion qui fausse l’appréciation de la solidité d’une banque donnée. Des normes comptables rigoureuses, mais pour l’instant introuvables, sont donc la clé de voûte de tout un édifice de régulation qui, sans elles, ne tient pas debout.
En attendant que ce brouillard se dissipe, si cela doit être le cas, un tour de passe passe a été opéré par la Conférence. Il a permis aux mégabanques de continuer à trader en compte propre les swaps de change et de taux d’intérêt. Or ces produits représentent, selon les estimations, de 85 à 90% de leur business avec les produits dérivés. L’obligation de filialiser l’activité relative aux autres produits dérivés, les isolant ainsi des comptes de la maison mère, est donc un moindre mal. Il aurait fallu procéder par interdiction, on en est très loin.
Le shadow banking a de beaux jours devant lui. La régulation systémique du système financier est quant à elle une illusion. En premier lieu parce que l’opacité des produits financiers demeure. En second parce que les structures qui les abritent restent sans surveillance et hors contrôle. Les véhicules spéciaux abritant le hors bilan ne sont pas concernés par les mesures réglementaires encore à l’étude, pas plus que les centres non coopératifs. C’est à dire les paradis fiscaux, suivant la terminologie de l’OCDE qui a adopté sur cette question l’attitude des trois petits singes : ils ne voient rien, n’entendent rien et ne disent rien. Les règles prudentielles finalement décidées ne s’appliqueront qu’à la face visible des établissements bancaires.
Dans ces conditions, comment s’étonner que les crises soient considérées comme inévitables ? Certains les assimilant même, tels des Diafoirus, à de bienfaisantes saignées ? Aujourd’hui, le risque grandit qu’une nouvelle crise intervienne alors que l’actuelle reste sans solution.
Vous avez dit implosion ?
113 réponses à “L’actualité de la crise: coup double ! par François Leclerc”
Toujours aussi pessimiste(réaliste?).
Visiblement c’est très mal parti en Grèce…
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2010/06/inspection-francoallemande-en-gr%C3%A8ce.html
Néanmoins, côté français, on s’inquiète de la profondeur de la récession : « dans que état seront-ils à la rentrée alors que le chiffre d’affaires a diminué de 30 à 70 % dans les boutiques et restaurants ? » Et de noter que la baisse des prix n’est absolument enclenchée, alors que les salaires ont diminué, ce qui compromet le retour à une meilleure compétitivité, clef du retour de la croissance. Pis : les prix ont même augmenté, ce qui ne peut qu’approfondir la récession (-2,5 % du PIB), avec des risques d’explosion sociale accrus.
La Grèce préfigure la Tiers-Mondialisation de l’Europe
par Bernard Conte: http://www.cadtm.org/La-Grece-prefigure-la-Tiers
Les boutiquiers et les restaurateurs sont confrontés au même problème insoluble que les états : la baisse des recettes.
Les recettes ne couvrent plus les dépenses de fonctionnement (les loyers en particulier) auxquelles s’ajoutent les coûts de la dette qui, dès que la dette doit être renégociée s’envolent, alors que le chiffre d’affaire baisse sans cesse et d’autant plus que les prix augmentent.
Le principe devient alors le crédit révolver pour les entreprises petites et moyennes.
En France, la baisse de la TVA a donné de l’oxygène aux restaurateurs indépendants confrontés à une augmentation des couts, et une diminution couplée des clients et du ticket moyen.
Au contraire, j’ai le sentiment que les chaines et groupes de ce secteur ont touchés (pour combien de temps?) un petit jackpot.
Libé de ce matin rapporte des propos de Baroin qui considère les 3 Mds€ par an que coute la baisse de la TVA sur la restauration comme une niche fiscale que lui remettrait en cause. Ça se fissure ?
@ François
Que pèse le « shadow banking » par rapport à l’activité bancaire officielle ? La moitié ? Dix fois plus ? Réclamer la fermeture des paradis fiscaux, comme celle des maisons closes, est-ce bien réaliste ? Comment imposer à la Chine de fermer Hong-Kong ou Shangaï ?
Bonjour,
Les paradis fiscaux n’ont pas toujours existé, ils sont même assez récents, bien que très très utilisés depuis 40 ou 50 ans…
Leur disparition ne pourra se faire, comme je l’ai déjà indiqué ailleurs, qu’à la faveur de la disparition de la privatisation des États et d’un retour aux valeurs de « biens publics », « biens communs », valeurs qui ont sombré corps et âmes avec l’avènement de la toute puissante égalité : Etat = commerce, importée des USA.
Cordialement,
Et si, malgré cela, le mal ne se dissipe pas ? « Clystérium donare, postea saignare, ensuita purgare. Ensuita, resaignare et repurgare ».
Le malade imaginaire.
Ces crises (financières et économiques mais pas que) ne sont que les symptômes d’un monde malade.
Que se passera-t-il si le système financier mondial s’écroule, totalement auto-détruit. J’imagine que l’ordre mondial ne peut pas se maintenir sans système financier. non ?
la nature a horreur du vide .
le troc ou autre moyen reparaitras ,
quand a savoir dans quelle conditions ( ex , marché noir )
Ca n’arrivera jamais car au dernier moment afin de sauver leur tête…il y aura une remise générale (mondiale)de dette mais chuuut c’est un secret ….le tout est de savoir de quel niveau sera cette ‘remise’
@ Dissy :
Il n’y aura pas de remise.
Jamais.
‘Ils’ ont préféré Hitler plutôt que le Front Populaire.
N’y croyez pas un instant.
C’est de la ‘propagande’.
Cordialement.
Problèmes = solutions
Intéressez vous au courant eugéniste et aux hommes qui l’ont servi et le serve encore.
Nous en connaissons beaucoup, que nous n’envisageons jamais sous cet angle, cars ils se gardent bien de nous y amener. Ils sont au-delà des « vérités » de comptoir de bar, ils écrivent et prononce des discours.
Ce démon qui sommeil, ce con-méchant au creux des ventres est en ces temps une « Bête » en coure.
Mais non il y aura un truc genre « swap » des économies des petits pour renflouer le capital des entreprises financières et autres. En plus « high-tec » que ce que j’indique…
Le vrai pouvoir comme en Argentine c’est de dire NON ..et la croyez moi ils seront tout content de récupérer une partie de leurs créances plutôt que rien du tout…de toute façon en Grèce cela sera vite la seule issue à moins de découvrir miraculeusement demain du pétrole à Mykonos et en grande quantité encore bien
@zébu : « ‘Ils’ ont préféré Hitler plutôt que le Front Populaire. » : il y a longtemps que je « les » soupçonne d’être prêts à recommencer. On ne sait pas à quel point un banquier c’est froid et calculateur, et à quel point il a horreur des foules. L’essence du bourgeois est de « s’extraire » de la masse, d’imiter les aristocrates bien nés, alors qu’il n’y a pas plus vulgaire, plus bas, plus mesquin, plus borné, plus aveugle, plus égoïste qu’un bourgeois.
« shadow banking »
vous y faites allusion entre guillemets (également dans vos précédent articles). Cela signifie-t-il que vous n’adhérez pas a ce concept ? D’ailleurs, que signifie cette expression ? Quel type de transaction s’effectue dans l’ombre et non a la lumière ?
Ne serait ce pas plutot un nouvel épouvantail vide de sens que nous agites sous le nez les instituts financiers; « si vous imposez une régulation, il y aura beaucoup de SHADOW BANKING » ? … en quoi le « shadow banking » est il différent du « legal banking » ?
Merci a ceux ou celles qui pouraient nous éclairer de leurs lumières.
Le « shadow banking » peut-être entendu au sens large: du camouflage interne (demander séminaire de formation à la SG) aux services financiers informels en passant par les paradis fiscaux et les hors bilans…
Ce que le fait désigne clairement, c’est que tant que la démocratie ne deviendra pas réelle, cad étendue aux unités de production, par la socialisation de tous les moyens de production, l’accumulaton privée, dont le capital financier s’infiltrera partout, achetant, vendant, exploitant et corrompant plus loin ce qu’il ne peut faire ici ou là.
Les transactions de gré a gré. Se sont des transactions qui peuvent ne pas passer pas une chambres de compensation. Dans des temps plus ancien ont aura dis « au porteur », ni vue ni connu, c’est tout cash. 🙂
merci pour ces eclairages
Passer votre WE à vous pencher sur les pignolades ce ces 20 guignols! Vous êtes un Saint M Leclerc! Ça vous fait rien de les voir s’interrompre dans leur divine mission régularisatrice pour satisfaire à leurs obligations télé-footballistiques pendant que vous suez sang et eau pour nous rapporter leurs exploits?
Je suis allé voir ce qu’en disait hier le très mal léché et très mal vu Michael HUDSON, l’économiste US « so unbecoming », sur son site, et c’est pas piqué des hannetons!
J’en ai commencé la traduction, mais ça me gave un peu! En voila le début. Sinon allez voir sur son site http://michael-hudson.com/2010/06/europe-sacrifices-labour-for-finance/ et continuez la trad si ça vous chante!
L’EUROPE SACRIFIE LE TRAVAIL A LA FINANCE
26 juin 2010. Michael HUDSON
La voie de la « Nouvelle Austérité »
L’Europe est en train de commettre un suicide fiscal – et aura un peu de mal à se trouver des alliés au G20 de Toronto. Malgré la grande Récession qui s’aggrave et menace de virer en pure et simple dépression, la BCE, par son président J C Trichet, comme les premiers ministres ou présidents, de David Cameron à George Papandreou (président de l’internationale Socialiste) et l’hôte canadien, le conservateur Stephen Harper, appellent à des coupes sombres dans la dépense publique.
Les USA jouent un rôle ambigu. L’Administration Obama est toute entière pour une réduction drastique de la Sécurité Sociale et des pensions, sous l’euphémique « ‘équilibrage du budget ». Wall Street demande une réduction « réaliste » des pensions d’État et locales, conforme à une « capacité à payer » (en fait, « à payer » sans taxer l’immobilier, la finance ou les plus hautes tranches d’imposition). Ces pensions locales sont restées sous financées de façon à ce que les collectivités locales baissent les taxes sur l’immobilier, rendant ainsi possible l’absorption des valeurs locatives par les banques, au travers de l’intérêt.
Aucun modèle mathématique, d’aucune manière, ne peut fournir un moyen de les payer. Pour cela – pour permettre aux travailleurs de vivre « librement » après leur vie de travail – il faudrait ou bien (1) que les actionnaires ne soit pas payés (« impensable ») ou (2) que les taxes sur la propriété soient augmentées, entrainant toujours plus de maisons vers une valeur résiduelle négative et menant vers encore plus de « walkaways » et de pertes bancaires sur les mortgages pourris. Étant donné qu’aujourd’hui, ce sont les banques qui conduisent la politique économique nationale, peu d’espoir pour ceux qui croient encore à l’avènement prochain d’une société de loisirs…
Le problème pour les officiels US, c’est que la soudaine passion européenne pour les coupes drastiques sur les retraites ou la dépense sociale en général contracte ses économies nationales, réduisant la croissance des exportations US. Les officiels US pressent l’Europe de ne pas mener si tôt cette guerre fiscale contre le travail.
Pourtant, samedi et dimanche marqueront le point culminant de 6 mois d’une guerre soigneusement orchestrée de la finance contre l’économie réelle.
Le début du chantier commença ici, aux États-Unis. Le 18 février, le Président Obama empila sa White House Deficit Commission (antérieurement la National Commission on Fiscal Responsibility and Reform) avec la même équipe d’idéologues néolibéraux qui composaient la bien connue Commission Greenspan sur la Social Security “reform”, en 1982.
Les spécialistes de la restructuration, pro-finance, anti-travail et anti-gouvernement ont donné un bien mauvais sens au mot « reforme » depuis 1980. La commission est dirigée par le sénateur du Wyoming Alan Simpson (qui expliquait cyniquement que la sécurité sociale était pour les « gens moindres ») et le néolibéral, proche de Clinton, Erskine Bowles, qui mena le combat pour le Balanced Budget Act de 1997. Egalement dans ce comité, le « chien bleu » démocrate Max Baucus du Montana (le président du comité pro-Wall-Street finance).
Le plaidoyer bipartisan d’Obama pour des budgets équilibrés signifie en fait cesser de laisser courir les déficits – déficits que Keynes estimait nécessaires pour alimenter la reprise en offrant de la liquidité et du pouvoir d’achat. Un budget équilibré dans une économie en déroute signifie une rétraction du secteur privé. Arrivant alors que les économies occidentales succombent à la déflation de la dette, cette politique signifie des marchés rétrécis pour les biens et services – tout cela pour soutenir les revendications des banques sur l’économie « réelle ».
En avril, l’exercice de manipulation de l’opinion publique – pour la convaincre que tout cela était bel et bon – est monté d’un cran avec le « cousu main » de la dette grecque. Les grands médias d’information découvrirent haletants que la Grèce ne taxait pas les classes fortunées. Ils se joignirent en chœur pour demander que les travailleurs soient plus taxés, afin de compenser cette richesse défiscalisée. C’était la version européenne du plan Obama (en fait les bonnes vieilles méthodes Rubinomics – d’après Robert E. Rubin, ancien Secrétaire des États-Unis du trésor de Clinton -NDT).
La politique européenne de restriction planifiée contredit le principe premier de tous les manuels politiques et économiques : que les électeurs agissent dans leur propre intérêt, et que les économies choisissent de croitre, et non pas de s’auto-détruire. Aujourd’hui, les démocraties européennes – y compris les partis sociaux-démocrates, socialistes et travaillistes – se présentent aux élections sur un plateforme de politique financière et fiscale en opposition avec les intérêts de la plupart des électeurs, et même de l’industrie.
L’explication, bien sûr, est que la gouvernance économique d’aujourd’hui n’est plus le fait des représentants élus. L’autorité de planification a été abandonnée aux mains de banques centrales « indépendantes », qui en retour agissent comme des lobbyistes pour des banques commerciales vendant leur produit- de la dette. Du point de vue des banques centrales, le « problème économique » est comment garder les banques commerciales et les autres institutions financières solvables dans une économie d’après-bulle.
Comment peuvent-elles être payées pour des dettes bien au-delà de la capacité de remboursement de tant de gens, et cela dans un environnement de défaillances se multipliant ?
La réponse est que les créanciers ne peuvent être payés qu’au détriment de l’économie.
C’est tout le problème du point de vue financier. Il est court-termiste – et prédateur. Donnez leur le choix entre administrer les banques pour promouvoir l’économie et manager l’économie au profit des banques, les banquiers choisiront toujours la seconde option. Et de même choisiront les politiciens qu’ils ont soutenus. La théorie économique avariée résultant de tout cela nous est présentée comme étant la légitimité académique par les économistes « aveugleurs » de l’École de Chicago, placés à la Banque Mondiale, au FMI, et dans les autres institutions du consensus de Washington.
Le 3 juin, la Banque Mondiale réitéra sa doctrine de la Nouvelle Austérité, comme si elle était une nouvelle découverte. « Les pays riches peuvent aider au retour d’une croissance plus rapide de leurs économies développées en coupant rapidement dans leurs dépenses gouvernementales ou en augmentant les taxes ». Le Nouveau Conservatisme Fiscal prétend « mettre à l’enclos » le troupeau de tous les pays pour réduire la dépense sociale en vue de « stabiliser » l’économie par un budget équilibré. Cette œuvre devra être achevée par l’appauvrissement du travail, le sabrage des salaires, la réduction de la dépense sociale et la remise à l’heure de la pendule au temps de la bonne vieille lutte des classes, telle qu’elle fleurissait avant l’Ère du progrès.
La rationalité est la théorie discréditée de « l’effet d’éviction ». Les déficits budgétaires signifient plus d’emprunteurs, ce qui fait monter les taux. Des taux d’intérêt plus faibles sont supposés aider les pays – ou devraient, l’emprunt était destiné à la formation de capital productif. Mais étant donnée la manière de fonctionner des marchés financiers dans le monde d’aujourd’hui, la réalité est simplement que, pour les raiders ou spéculateurs, des taux plus faibles rendent moins chère et plus facile la capitalisation d’un flux donné de gains à un multiple plus élevé, en surchargeant l’économie de toujours plus de dettes…/…
Merci ! Le vigneron tout comme François viennent de nous servir un vin franc et clair.
Pendant le WE, car rien n’est plus important dans ces jours clés que de communiquer l’urgence de déchiffrer, démasquer et agir.
merci pour la traduction
Merci Vigneron.
Tenez d’ailleurs, concernant les réglementations, je pense que vous êtes évidemment ‘au jus’ :
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article14028
Sans compter le rejet d’une norme européenne bio, par ‘absence de compromis suffisant’.
Pas beau, ça ?
Quant au sujet, cela me rappelle les ‘reaganomics’.
La contre-réforme conservatrice n’en finit pas de s’adapter.
Nous sommes pris au piège des cycles de réincarnation négatifs …
Ce n’est pas un suicide fiscal, c’est seulement un changement de flux et de taux de l’impôt révolutionnaire.
Je vous recommande un enregistrement de Hudson. C’est un entretien diffusé le 16 juin sur une radio publique à Berkeley. Pour ceux qui peuvent faire avec l’anglais, ça vaut le coup.
« Europe’s Financial Class War Against Labor, Industry and Government »
http://www.kpfa.org/archive/id/61891
Bravo et merci, une traduction indispensable qui, ajoutée à la conférence de Bernard Friot que j’ai écouté hier, nous décoiffe ou plutôt nous recoiffe. Il y a de quoi se faire une opinion et en tous cas ne pas céder aux sirènes.
Le lien vers le site de Bernard Friot :
http://pagesperso-orange.fr/epinore/
Merci Papimam pour le site de FRIOT
Un vent frais loin des médéfisés
Extrait d’une interview
« L’arithmétique de Madame Parisot est à la fois ridicule et scandaleuse. Ridicule : en
disant que nous ne pourrons pas assumer un retraité pour un actif en 2050 alors que nous en
assumons un pour deux actifs aujourd’hui, c’est comme si elle avait dit en 1900 : les paysans
vont passer de 30% à 3% de la population, la famine en 2000 est arithmétique.
Le PIB augmente, en moyenne séculaire, de 1,6 par an, c’est-à-dire qu’il double en monnaie constante
tous les 40 ans. Les pensions représentent aujourd’hui 13% d’un PIB de 2000 milliards
d’euros, reste donc 1740 milliards. Si elles représentent 20% d’un PIB de 4000 milliards
d’euros en 2050, restera 3200 milliards, soit près du double d’aujourd’hui, parce qu’un actif
en 2050 produira au moins autant que deux actifs aujourd’hui. Il n’y a aucun problème
démographique, la nullité de ce pseudo argument doit être dénoncée sans relâche. Il suffit
d’affecter le quart des gains de productivité du travail à une hausse annuelle du taux de
cotisation patronale pour que la place croissante des retraités dans la vie du pays soit reconnue
sans aucun problème.
Mais l’arithmétique du Medef, qui est celle aussi du gouvernement, ajoute au ridicule le scandale : elle repose sur le fait que tous les gains de productivité du travail doivent aller au profit, et qu’il faut travailler plus si nous voulons gagner plus. C’est effectivement ce qui se passe depuis les trois dernières décennies, où la modération salariale (en réalité un pillage salarial) a été imposée prétendument pour sauver l’emploi.
Le financement des retraites ne peut reposer que sur une hausse régulière du taux de cotisation
patronale afin d’éviter que les gains de productivité du travail aillent au profit pour alimenter
la bulle spéculative. La difficulté est que la « modération salariale » a été mise en place dans
les années 1980 par des gouvernements socialistes, que les leaders socialistes continuent à la
promouvoir et que des syndicats comme la CFDT l’admettent. Ce consensus Medef-UMPsocialistes-
CFDT pèse très lourd depuis plus de vingt ans que des mesures régressives en
matière de pensions ont été engagées. Tant que les opposants à la réforme ne mettront pas la
hausse constante du taux de cotisation patronale au coeur de leur revendication, le ridicule de
l’argument démographique ne parviendra pas à le tuer. »
Vigneron,
merci !
Le CADTM a organisé récemment un week-end de formation sur le thème « Du Nord au Sud de la planète : Des clés pour comprendre la dette publique »
Son site en rend compte et offre en PDF des présentations extrêmement pointues.
Accessible ici : http://www.cadtm.org/Du-Nord-au-Sud-de-la-planete-Des
J’ai converti en texte, puisque ce blog ne prend pas les tableaux, certaines infos d’un tableau, qui donne la mesure du démarrage du plan d’ajustement concocté contre les peuples d’Europe.
Les peuples concernés, qui ne sont pas niais, ont commencé à protester et manifester. Il faudra des initiatives manifestement européennes contre la régression sociale.
Espagne
• Baisse des salaires des fonctionnaires de 5%,
• gel des rémunérations en 2011
• Gel des retraites en 2011
• 9 départs à la retraite sur 10 non remplacés, (107 000 suppressions d’emplois)
Portugal
• Gel des salaires des salaires de la fonction publique jusqu’en 2013
• 5 départs à la retraite sur 10 non remplacés (73 000 suppressions d’emplois)
Grèce
• Moins 20% des primes et suppression des 13ème et 14ème mois des fonctionnaires
• Suppression des 13ème et 14ème mois de retraite
• 8 départs à la retraite non remplacés (40 000 suppressions d’emplois)
Irlande
• Entre moins 5 et moins 15% en 2009, moins 5% prévus en 2010,
• suppression des primes
• Gel des embauches, aucun départ à la retraite ne sera remplacé
Hongrie
• Suppression d’un mois de salaire
• Suppression du 13ème mois de retraite
Roumanie
• Baisse de 25% des salaires des fonctionnaires
• Baisse de 15% des retraites
• Licenciement de 140 000 fonctionnaires
Lettonie
• Baisse de 20% des salaires
• Baisse de 10% des retraites
Les points communs des politiques d’ajustement, véritable stratégie du choc (expression que j’emprunte à N. Klein) qui commence à s’appliquer en Europe sont :
• Baisse des salaires ;
• Casse de la protection sociale et des retraites;
• Libéralisation des marchés;
• Privatisations des entreprises publiques;
• Réductions des emplois, pression sur les salaires et sur les garanties sociales;
• Accroissement de l’injustice fiscale (TVA);
• La fonction publique prise comme cible pour tenter de diviser le monde du travail
Il y a un des points de votre liste dont on parle assez peu mais dont l’influence est énorme : c’est la hausse de la TVA.
En France, la TVA est le premier ‘impôt’ (ce que la majorité des français ne savent pas) :
http://www.performance-publique.gouv.fr/fileadmin/medias/documents/ressources/PLF2010/depliant_budget2010.pdf
Soit la moitié des recettes net en 2010, 3 fois l’IR et 4 fois l’IS (9 fois la TIPP) …
Il est très ‘intéressant’ d’avoir un tableau, sur … 25 ans disons, de comparatif des différents pays composants l’UE, sur les évolutions des taux de TVA et le ‘nivellement’, par le haut de cette taxe : on finirait par y voir clair, dans l’opiniâtreté qu’à le secteur financier de transférer les impôts sur les ‘revenus’ (IR, IS) vers la TVA.
En les chiffrant, on y verrait encore plus clair (en milliards d’euros) !!
Je voudrais pas parier, mais quelque chose comme plusieurs centaines de milliards d’euros ‘réaffectés’ en quelques années.
Inversement, il serait intéressant de retracer la ‘perte’ d’importance de l’IS et on devrait ‘retrouver’ une bonne partie de ces centaines de milliards …
J’ai trouvé ça :
http://ec.europa.eu/taxation_customs/resources/documents/taxation/vat/how_vat_works/rates/vat_rates_fr.pdf
Il faut aller en toute fin du document … où on trouve justement cette évolution, pays par pays, y compris avec les (futures) évolutions, non intégrées dans la page de présentation (pp24-28) !! Sont cachotiers …
Pays (TVA normal) +
Belgique (1983 : 19% – 2010 : 21%) +2%
Bulgarie (1994 : 18% – 2010 : 20%) +2%
Rep. Tchèque (1993 : 23% – 2010 : 20%). -3% !! (heureux Tchèques …)
Danemark (1980 : 22% – 2010 : 25%) +3%
Allemagne (1983 : 14% – 2010 : 19%) +5%
Estonie (1991 : 10% – 2010 : 20%) +10% !!
Grèce (1987 : 18% – 15/03/2010 : 21%) +3%
Espagne (1986 : 6% – 01/07/2010 : 18%) +14% !!!
France (1982 : 18,6% – 2010 : 19,6%) +1%
Irlande (1985 : 23% – 01/01/210 : 21%) -2% ! (heureux irlandais ?)
Italie (1984 : 18% – 2010 : 20%) +2%
Chypre (1992 : 5% – 2010 : 15%) +10% !!
Lettonie (1995 : 18% – 2010 : 21%) +3%
Lituanie (1994 : 18% – 2010 : 21%) +3%
Luxembourg (1983 : 12% – 2010 : 15%) +3%
Hongrie (1988 : 25% – 2010 : 25%) 0% (mais augmentation de 5 points le 01/07/2009, de 20% à 25%)
Malte (1995 : 15% – 2010 : 18%) 3%
Pays-Bas (1984 : 19% – 2010 : 19%) 0%
Autriche (1984 : 19% – 2010 : 19%) 0%
Pologne (1993 : 23% – 2010 : 23%) 0%
Portugal (1986 : 16% – 2010 : 20%) 4%
Roumanie (1993 : 18% – 2010 : 19%) 1% (mais la Roumanie souhaite augmenter la TVA de 5 points à … 24% cette année, pour ‘satisfaire le FMI’ !!)
Slovénie (1999 : 19% – 2010 : 20%) 1%
Rep. slovaque (1993 : 23% – 2010 : 19%) -4% !! (heureux slovaques …)
Finlande (1994 : 22% – 2010 : 23%) 1%
Suède (1983 : 23,5% – 2010 : 25%) 1,5%
Royaume-Uni (1991 : 17,5% – 2010 : 17,5%) 0% (mais augmentation de 2,5 points le 01/01/2010 de 15% à 17,5%)
Une vrai géographie fiscale de l’UE …
Car si en règle générale on observe 2 à 3 points d’augmentation, avec un taux ‘moyen’ de 20%, les écarts de taux se sont resserrés en 25 ans : 19 points (6%/25%) à … 10 points (15%/25%).
Sauf que les pays qui ont (encore) des taux de TVA < à 19% ne sont plus que … 5 : Espagne (18%) et RU (17,5%) mais pour combien de temps encore, et surtout Malte, Chypre et Luxembourg, ces deux derniers, pouvant compter comme 'paradis fiscaux', à 15%.
Et à ceux-ci, personne n'a rien demandé en termes de 'nivellement' de la TVA.
Etonnant, non ?
PS : le chiffrage serait un truc de fou, année après année, pays par pays. Mais au total, des sommes astronomiques, en 25 ans.
Merci Papimam pour les recherches.
En fait, nous assistons depuis 20 ans à ce que j’appelle (abusivement bien sûr…) une contre-révolution fiscale.
La mondialisation revient à mettre en concurrence tous les territoires, et les gouvernements à adapter chaque pays, à en faire un « pays hôte » des investissements directs étrangers (IDE dans le jargon) internationaux. Une des dimensions de « l’attractivité du territoire », c’est la baisse des impôts sur les sociétés et le capital en général. Les chiffres de Papimam sur Europe comme celles du monde entier vont dans le même sens. C’est la conséquence de la mise en pratique, en Europe et à l’échelle mondiale, du principe de la « concurrence libre et non faussée »
Et ces chiffres ne disent que la moitié de cette contre-révolution, au bénéfice du capital, contre le travail. En fait, le peloton est emmené par les zones franches, ou la variante « zone économique spéciale », territoires à imposition fiscale minimum ou nulle. Elles sont vendues aux investisseurs comme « zero tax » ou « paradis de l’entrepreneur ». Les deux tiers des pays en disposent déjà. Leur place dans le commerce international est croissante et déjà essentielle. La majeure partie des biens manufacturés de consommation y sont déjà produits.
Les gouvernements, en organisant le moins disant salarial ou le moins disant fiscal, font la preuve de la nature de l’Etat: un instrument au service de l’accumulation du capital.
Euhhh …
Moi, c’est zébu mais c’est pas grave.
OK pour rendre à César ce qui lui appartient et chapeau pour tout ces chiffres.
Bonsoir François,
Vous écrivez :
»Pire, ces futures chambres concentreront plus que jamais les risques systémiques, puisqu’elles assureront seules le risque de contrepartie d’une masse de produits dérivés dont on a eu l’occasion de constater qu’il était impossible d’en évaluer l’ampleur. » ….
»C’est à dire les paradis fiscaux, suivant la terminologie de l’OCDE qui a adopté sur cette question l’attitude des trois petits singes : ils ne voient rien, n’entendent rien et ne disent rien. »
Franchement, François, vous êtes usant. Combien de fois faudra t’il vous le répéter ?
Aujourd’hui tout est sous contrôle, la transparence règne sur les marchés et la masse des produits dérivés est connue et maîtrisée.
Au besoin, lorsque l’enquête fiscale portant sur la plus grosse fortune de France sera terminée, notre ministre du budget pourra vous rassurer sans oublier Madame le Ministre de l’Economie.
Quant aux Paradis Fiscaux, combien de fois faudra t’il vous expliquer que c’est terminé ?
Les Paradis Fiscaux appartiennent au passé grâce notamment à l’action décisive de notre Président de la République qui a oeuvré en ce sens.
Est-ce nécessaire de vous rappeler le discours de Toulon ?
Alors, SVP, merci de supprimer ces termes de votre vocabulaire …
J’ai l’impression que vous faîtes une »fixette » sur ces sujets qui n’ont plus lieu d’être.
Il y a plus important.
Tenez, la rencontre entre Thierry Henry et Nicolas Sarkosy, pouvez vous nous faire part des propos tenus ? Que nenni !!
J’ai confiance, moi, au G20, au sommet de Toronto.
Encore un peu, vous allez nous dire qu’ils ont dépensé 1 milliard de dollars canadiens pour rien.
Qui peut croire que rien n’est sorti de ce sommet … de dépenses ?
Sincèrement Sarkozy pense t’il qu’il a encore une seule chance d’être réélu en 2012?
Sauf si un avion avec à son bord(Aubry,Royal,Dsk)se crashe en rase campagne…
(je ne le souhaite pas bien entendu)…car pour Sarkozy je ne vois pas comment il
irait chercher au moins 50.1 pct des voix avec la crise qui va forcément s’aggraver en 2011?
Mais j’oubliais Me Lagarde nous promet c’est juré craché +2.5 pct de croissance en 2011
et 2012….on a jamais vu une élection présidentielle être gagnée sans d’énormes promesses
(cadeaux)jamais tenues ou rarement….la droite aura juste réussi à détruire la France un peu plus
sous couvert de ‘crise financière’…social compris cette fois…
effectivement, la situation semble bloquée… c’est que chacun joue gros en ce moment : les puissants d’hier doutent de leur pouvoir, tandis que les puissants de demain prennent conscience du leur.
http://calebirri.unblog.fr/2010/06/27/le-retournement-du-capitalisme/
je ne crois pas du tout à l’éventualité d’une guerre mondiale dans une configuration classique cad pays contre pays (ou coalition de pays contre coalition de pays), l’arsenal nucléaire existant et les dégâts complètement incontrôlables qu’il est capable de provoquer nous mettent à l’abri de ça… par contre ce qui est tout à fait possible en cas de l’implosion du capitalisme c’est l’éclatement de guerres civiles et la dislocation des grands ensembles hétérogènes comme la chine ou l’inde… ce qui finalement peut constituer le but recherché, parce qu’effectivement il me parait inconcevable qu’ils ne l’aient pas vu venir…
Pour ceux qui doutent, revoir le « reportage » sur le G20 au JT de la RTBF (télévision belge francophone) ce dimanche soir:
1/3 à propos des méchants manifestants en chemises noires et cagoules qui cassent tout (rien à propos des autres manifestants pacifiques),
1/3 d’enrobage sur la non-décision,
1/3 sur le fait que les « grands » anglais et allemands ont regardé le match de la coupe du monde allemagne-angleterre
Et ceci résume donc le rendez-vous des grands de ce monde en charge de la direction et de la gestion de la crise financière globale actuelle … on deviendrait pessimiste pour moins que ça.
Si je résume:
1md divisé par G20 égal 50 millions
X 2 égal 100 millions.
Donc on sait déjà que le Canada a dépensé cette somme pour inviter une allemande et un anglais à regarder un match de football à la télévision. (Sait-on quelque chose sur la taille de l’écran?)
L’ultra-libéralisme est un totalitarisme.
Et la propriété c’est le vol
à JT Gio
sur ce sujet, je vous conseile
car il est à voir ou à revoir, ce film
« les yes men refont le monde » (durée : une heure et demi)
http://www.blueman.name/Des_Videos_Remarquables.php?NumVideo=1608#NAVIGATION
Le monde est à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tot !
De toute façon, les banques savent très bien que les états ne pourront pas les sauver une deuxième fois et cette épée de Damoclès ne vaut-elle pas toutes les régulations ? Les banques se tiendront à carreau car sinon la faillite arrivera pour de bon. Par contre, un autre danger menace les banques qui, à mon sens, est bien plus grand que l’absence de régulation : c’est l’état de délabrement de l’économie réelle, en particulier en Europe mais aussi aux Etats-Unis, qui ne manquera pas de rejaillir sur les bilans des banques.
Vu que Bettencourt Peugeot and co ont l’air de vraiment payer très très peu d’impôts
pourquoi ne pas demander la publication (la preuve)des montants payés par les 1000
plus grosses fortunes de France?Car je commence à avoir un gros doute…
Je pense que l’on aurait d’immenses surprises…..il serait alors difficile ou impossible de demander
au peuple de payer, de faire ‘x’ sacrifices pour la crise alors que même les plus ‘riches de chez riches’ ne payent quasi rien et ce crise ou pas crise..et en plus on leurs donne la légion d’honneur en bonus !!
Cela ne changera rien si le plus riches paient. Cet argent sera vite digéré par les dettes du pays. On se retrouvera encore plus pauvre quand il n’y aura plus de riches ! Comme pendant la Révolution, ce qui a provoqué des aventures de conquête. Avoir dévalisé la « Belgique » après 1792 et avoir brûlé les Abbayes « belges » n’a pas beaucoup enrichi la république ! Ce qu’il faut c’est de l’emploi et des industries, du revenu !
ce n’est pas une raison pour ne pas les faire payer, l’excuse de l’emploi ne tint plus du tout leur fric est à l étranger …1789 quand on veut !!
@Senec : ce sont des dizaines de milliards chaque année que les riches ne paient pas, et qui, du coup, ne sont pas recyclés dans l’économie réelle. Il y a donc un effet cumulatif qu’il faudrait prendre en compte pour bien mesurer ce qu’ils coûtent à la collectivité.
Dans le genre hit parade :
les 1.000 premières premières contributions aux partis politiques sans distinction d’age et de sexe, juste pour voir quel est le parti le plus populaire. Hi hi hi.
Bien vu : petit rappel : entre les PIB entrants et sortants de l’ensemble des pays : 10% « disparaissent »..(à monnaie constante, soit en tenant compte de l’inflation)
Alors qu’en principe, on envoit rarement des billets dans l’espace …
Cette « part des anges » peut s’expliquer facilement dans la région de Cognac, mais là, il s’agit à la fois de l’argent du crime AINSI que l’évasion fiscale.
En gros, Mafia et finance sont liées par un intérêt conjoint. Pour ne pas dire basés sur les mêmes principes, d’ailleurs.
Mais vous connaissez ma très haute estime pour ces « catégories »…
Et donc, lorsque nous « plaçons » de l’argent, nous aidons ce système à survivre. Chouette, non?
La soumission a la peau dure: maintenir les privilèges de caste en 1789 et aujourd’hui maintenir les privilèges du capital.
Plutôt d’accord avec toi Dissy, l’examen sérieux des 1000 plus grosses fortune de France ou mieux celles des 5000 en Europe, devrait être passionnant. Et ces cabinets d’optimisation fiscale ne sont que des sociétés pour « tricher ». Mais sans une politique fiscal européenne, il n’existe pas de bonnes solutions.
@dissy
Je m’étais mis sous le coude le N° de décembre de Capital qui publiait une enquête pértinente pour âmes vaillantes et pas sensibles au sujet des revenus et des patrimoines des petits français.
http://www.capital.fr/le-magazine/extras-online/extra-on-line-magazine-capital-decembre-2009/exclusif-la-nouvelle-france-des-riches-453584
2 tableaux pratiques excel avec filtre et tout ce qu’il faut sont fournis en lien sur le site.
J’avais effectué en son temps quelques calculs et extraspoliations, instructif.
Je pense que ce type d’info doit se trouver dans un « Alternatives éco. » ou sur le site de l’observatoire des inégalités :
http://www.inegalites.fr/index.php
La Grande Régression. 2e phrase :
« En une génération, la quasi-certitude d’un progrès
s’est peu à peu effacée devant l’évidence d’une régression sociale, écologique,
morale et politique, la « Grande Régression » qu’il est temps de
nommer et de se représenter pour pouvoir la combattre. »
La Grande Régression. 3e&4e phrases:
Car la première force des malades et des prédateurs
qui orchestrent cette tragédie est leur capacité à présenter celle-ci comme le
nouveau visage du progrès. Et leur première alliée, c’est la perméabilité des
esprits stressés, trop heureux de s’accrocher à n’importe quelle fable qui
…fasse baisser d’un cran la pression et l’angoisse.
Jacques généreux sur son blog
Un blogueur demandait récemment infos sur expériences historiques de non paiement de la dette publique. Voici l’expérience Argentine décoriquée dans une déclaration d’économistes de gauche qui appellent à commission d’enquête et répudiation de la dette vis à vis du secteur financier:
http://www.cadtm.org/Les-banquiers-se-rejouissent-Le
juste une phrase de ce texte de la CADTM sur la dette de l’Argentine
« Il faut rappeler qu’entre 1994 et 2001, 80% de l’augmentation de la dette et 75% du déficit budgétaire sont le résultat de la privatisation des cotisations de retraite. »
C’est pour ses raisons là aussi que l’Argentine doit gagner ! /;-)
Merci Francois pour cet article qui confirme encore une fois que le mur se rapproche…
Comme je l’ai déjà indiqué auparavant, réagir (grève,manif…) ne sert à plus rien : il faut plutôt encourager les dirigeants dans leurs démarches d’austérité et de rigueur, car le ‘système’ évoluera d’autant plus vite vers sa fin (comme avec les subprimes)…
Question « shadow bancking », j’aimerais juste savoir pour quel parrain, à la tête de quelle mafia, je suis actuellement obligé de payer la « protection » par l’impôt révolutionnaire, et éventuellement sur ordre à servir de portes-flingue?
Vous avez des renseignements à me donner? Vous savez pour qui vous « travaillez »?
Je pense que lorsqu’on connait la tête de son patron, on a plus de cœur à l’ouvrage.
Mais c’est vrai que moins on en sait, mieux on se porte….
Alors, entre nous, de quoi on se mêle? Pourquoi tant d’énergies à faire semblant de vouloir changer les règles de ce qui demeurera à notre échelle que la chronique d »un vulgaire jeux de Monopolis pour occuper les enfants qui s’ennuient le dimanche.?
Tu aimes la Sicile ou la Corse, ou tu la quittes.
Moi, je ne sais plus où j’habite, et dans quel clan je suis prédisposé.
Quelqu »un peut-il m’éclairer dans la favella?
Mon dieu, qu’il fait noir dans mon cinéma.
Et aucun son en 24 heures.
Pour qui travaillons nous, n’est-ce pas plus important qu’un impersonnel pourquoi?
« Aujourd’hui, le risque grandit qu’une nouvelle crise intervienne (…) ».
Effectivement, si on attendait que le G20 passe pour obtenir une confirmation (du moins, ceux qui l’attendait), on l’a :
1/ impuissance du politique, à quelque niveau que ce soit, que le niveau en question soit ‘cogestionnaire’ de la crise avec la finance ou qu’il soit en opposition à celle-ci (absence de pouvoir réel ou de volonté nécessaire)
2/ dégagement médiatique, en catastrophe, des dits politiques (football, UE, Grèce, etc.), afin de continuer à faire croire qu’ils possèdent encore le pouvoir et permettre au temps de s’écouler, jusqu’aux prochaines élections (que les politiques soient ou non au pouvoir)
3/ les rares ‘actions’ légales, réglementaires ou juridiques n’ont pour but, sur ces terrains-là, que de reproduire le point 2/ ou n’ont aucun impact (et ce qu’elles soient initiées en conscience ou non)
4/ la finance a tout pouvoir, pour décider de l’agenda, des objectifs, des moyens utilisés.
Dès lors, que reste-t-il ?
a/ attendre la ‘fin’ car il n’y a rien d’autre à ‘envisager’ à moyen terme, en dehors de la violence et dans le cadre démocratique actuel. C’est une option, de plus en plus ‘répandue’ parmi les populations.
b/ ‘tout péter’, le moment venu (car il viendra bien un moment où un nombre conséquent et suffisant de personnes partageant la même analyse rendra possible cette option), nonobstant la possibilité ‘d’éruptions’ sociales localisées et délimitées dans le temps, possiblement récurrentes (de manière croissante) en suivant le cours de l’aggravation de la crise.
c/ la grève générale, illimitée, maintenant, avec ou sans occupation des lieux de travail, avec ou sans blocage des stocks d’approvisionnement en énergie. En quelques jours, un pays est facilement paralysé : train, avion, rungis, dépôts de carburants, piquets devant les banques, etc.
Les forces de l’ordre ne peuvent être partout, en même temps, surtout si la grève est générale et pacifique.
Il n’y a rien à attendre des syndicats actuellement. On le voit avec les retraites en France : la ‘cogestion’, pour diverses raisons (pouvoir, impuissance, absence de volonté, appréhension de se faire ‘dépasser par la base’, …), a de beaux jours devant elle.
En 36, les grèves se sont déclenchées et ont été suivies par la base, contre les centrales syndicales, qui ont été obligées de suivre’.
Les résultats ont été ‘déterminants’. Sans le Front Populaire et ce mois de Juin 36, il n’est pas certain qu’à la libération ont aurait eu le programme du CNR appliqué aussi facilement.
Il est vrai que les accords de Matignon ont été signés par Blum et le Front Populaire et qu’actuellement, il n’y a pas (il n’y aura pas, du moins à moyen terme) ce type de ‘partenaire’ politique pour ce faire.
Raison de plus pour que la troisième option commence dès maintenant.
Plus tard, ce sera plus dur encore …
Le reste, on peut l’écrire, longuement ou avec des raccourcis. Mais ‘on reviendra toujours à Rome’.
Zébu a raison: pour arrêter la barbarie, le plus raisonnable, c’est la troisième alternative (GG illimitée).
Mais cela va prendre le temps que les salariés s’habituent à agir et s’organiser indépendamment et quelquefois en dépit des directions syndicales payèes par le systèyme, comme les politiciens professionnels, pour justement empêcher que se manifeste la force du nombre.
Les vitrines cassées, les pétitions ou les manifs saute-moutons, c’est parfait pour eux. Mais la GG illimitée c’est leur bête noire.
Patience…Le bon sens avance au rythme de la crise. Il s’imposera quelque part en Europe et fera démonstration!
Il s’impose déjà en Europe : voyez la Hollande.
Et vu la montée des tea party aux US, on va repartir comme en 40.
Je parais pessimiste, mais, ce n’est plus un boulevard qui est ouvert aux populistes, mais une autoroute deux fois 6 voies.
Les élections de fin d’année aux US devraient régler la situation de façon.. expéditive. Il n’y a plus longtemps à attendre.
@ Yvan :
Et les autoroutes, ça connaît l’UE …
Oui, les élections de mid terms devraient ‘abréger’ ce cirque, si d’ici là d’autres évènements de l’abrège pas.
Yvan est en fait plus réaliste que pessimiste.
Si le camp du travail ne se mobilise pas dans l’unité et pour une révolution de civilisation, c’est la droite xénophobe, nationaliste, voire fasciste qui s’imposera dans le vide idéologique laissé par les désastres économiques et environnementaux du capitalisme. La politique a horreur du vide.
[…] “L’actualité de la crise: coup double !”. Blog de P. Jorion. if (GetCookie('wordpressuser') == 'blogajef') { document.write('28 juin 2010 Publié Vie […]
http://dailymotion.virgilio.it/video/xdtcu8_frederic-lordon-et-le-g20-de-toront_news
En résumé, F Lordon dit trois mots sur le G20
Réincarnation négative?
Un systéme désincarné servit de père en fils par des hommes bien vivant peut-il se réincarner positivement?
Comme dirait l’autre, ça dépend du point de vue où l’on se place……
@Zébu
Erreur de post, c’était pour toi plus haut.
Et façon de parler 😉
Euro et maso, ce sont des mots qui vont très bien ensemble. Mortifions
nous mes soeurs et mes frères car nous sommes, ou avons été de très
grands pécheurs, et ensuite si cela ne suffit pas jetons nous à la mer comme
les lemmings.
Dans cet article de grande qualité, Etienne Balibar (rappel: co-auteur avec Althusser de « Lire Le Capital ») propose une sortie vers le haut de la crise qui menace la destruction de la construction européenne:
http://www.contretemps.eu/interventions/europe-crise-fin
Ce genre de proposition est tout à fait dans la lignée des intellectuels de gauche de cette époque.
Il s’agit de sauver un système en le réformant et donc de le conserver.
Mais le système implose littéralement; l’économie de marché est arrivée à la fin de son histoire.
Il est trop tard.
Pour les hommes de bonne volonté, il faut songer à reconstruire le monde sur une autre base : « socialiste » pour employer un terme qui a été remplacé par « la gauche ».
L’utilisation du terme socialiste par mes soins veut simplement dire que les humains doivent être des socialistes (ou citoyens, ou camarades etc.) tandis que les différents partis européens qui utilisent l’adjectif ne le font que pour tromper leur clientèle électorale.
Il est de notoriété publique que le parti dit socialiste français voulait changer d’appelation. Il semble qu’il a été doublé sur sa gauche par plus moderne que lui.
Merci Marlowe pour la remarque. C’est vrai que Balibar analyse et propose peu d’alternative cohérente. Il reste le cul entre deux chaises, entre réforme et révolution, genre Front de Gauche. Mais il tente une alternative avec ce paragraphe:
« Est-ce à dire que, pour renverser le cours de l’histoire, secouer les habitudes d’une construction à bout de souffle, il faille maintenant quelque chose comme un populisme européen, un mouvement convergent des masses ou une insurrection pacifique, où s’exprime à la fois la colère des victimes de la crise contre ceux qui en profitent (voire l’entretiennent), et l’exigence d’un contrôle « par en bas » des tractations entre finance, marchés, et politique des Etats ? Oui sans doute, car il n’y a pas d’autre nom pour la politisation du peuple, mais à la condition – si l’on veut conjurer d’autres catastrophes – que de sérieux contrôles constitutionnels soient institués, et que des forces politiques renaissent à l’échelon européen, qui fassent prévaloir au sein de ce populisme « post-national » une culture, un imaginaire et des idéaux démocratiques intransigeants. Il y a un risque, mais il est moindre que celui du libre cours laissé aux divers nationalismes.
Les cocus de la crise vont être les pays exportateurs, à commencer par l’Allemagne et la Chine.
Ces pays ont accumulé des devises qui se déprécient et qui ne vaudront plus rien bientôt. La bulle immobilière est en train d’éclater partout et les salariés de ces pays ne peuvent consommer, leur salaire ayant été raboté. La consommation intérieure ne pourra prendre le relais des exportations.
Ou les pays endettés font défauts et les pays excédentaires sont mal.
Ou le dollar et l’euro s’effondre, ce qui revient au même. La BCE a commencé à imprimer de la monnaie (de singe) , malgré l’opposition de l’Allemagne.
Si l’austérité s’installe partout, alors qui achètera les marchandises de l’Allemagne et de la Chine?
Conclusion: tel est pris qui croyait prendre. La conquête du pouvoir par l’Allemagne a encore râté!
La Grand Cocufiage a commencé…
« Les Européens ont tout faux »
En se focalisant sur la réduction des déficits budgétaires, les Européens ont « tout faux », estime la présidente argentine Cristina Fernandez en s’appuyant sur l’expérience de son propre pays. Dans une interview accordée samedi à l’agence Reuters en marge du sommet du G20, elle explique que la cure d’austérité imposée aux Argentins a contribué à la crise financière de 2001, quand le peso, la devise nationale, avait plongé et que son pays avait dû se déclarer en défaut de paiement. A l’adresse des Européens, elle rappelle que l’Argentine aussi avait réduit les salaires de ses fonctionnaires pour remettre de l’ordre dans ses comptes publics : « Tout cela avait fini par une implosion et un défaut de paiement. »
Source: site Le Monde 27 Juin
à Charles A.
Permettez moi de vous dire que « insurrection pacifique » est un oxymore.
Un débat déprimant sur France Culture qui va dans le sens de ce billet, un débat impossible entre Pascal Lamy et Aurélie Trouvé(ATTAC), un discours rodé à la rhétorique parfaite et son antithèse idéaliste. Où l’ on comprend mieux pourquoi la situation ne peut évoluer d’ elle même.
http://www.franceculture.com/emission-les-controverses-du-progres-pour-sortir-de-la-crise-faut-il-plus-ou-mieux-reguler-2010-06-2
Les illustrations du dialogue de sourd sont nombreuses.. Un exemple frappant dont un des intervenants n’est autre que Monsieur Jorion est le débat organisé par Jean-Pierre Elkabbach… Je félicite à l’occasion M. Jorion pour le sang froid dont il fait preuve.
Il est vrai que quand on a vu le débat Mélenchon/Attali sur @si, le débat sur FC est pénible à écouter.
La valetaille des banques françaises est l’invitée de France-Culture ce matin, au travers d’Élie « Cosette » Cohen, qui explique que le G20 a débouché sur un message « équilibré et juste »!
« Il n’aurait pas été juste d’imposer à nos grandes banques françaises, surtout aux mutualistes, qui ont si peu couté au gouvernement par rapport aux banques anglo-saxonnes, les mêmes règles de capitalisation qu’à ces dernières »!
Dès potron-jacquet, le caquetage de la poulaille économiste demi-mondaine met en joie le prolo à découvert qui part finir son mois! Il se dit qu’avec tout ça le petit banquier qui paye la Cosette, il va surement attendre un jour ou deux pour lui demander de régulariser son compte!
Comment M. Elie Cohen peut-il à 5 minutes d’intervalle et dans la même émission commencer par prôner une institution qui dénoncerait les risques systémiques des différentes politiques gouvernementales pour les réformer (cas espagnol dans l’interview) puis défendre les politiques de la Chine, des Etats-Unis et de la Grande Bretagne dans leurs particularismes en arguant que de toute manière ils ne peuvent faire autrement. Quel beau caméléon !
Eole, je ne suis pas l’avocat d’Élie Cohen mais il faudrait que vous nous expliquiez le lien entre « une institution qui dénoncerait les risques systémiques des différentes politiques gouvernementales » et « défendre les politiques de la Chine, des Etats-Unis et de la Grande Bretagne …. ».
Je comprends sans comprendre. Nous avons en France, dans un autre domaine, une institution qui dénonce des risques (le Conseil d’État) mais nous avons des politiques qui s’assoient (excusez le terme) sur ces avis (cf. la burka). Je ne vois pas où est l’opportunisme d’Élie Cohen en la matière ? Je ne demande qu’à comprendre 😉
FC : Ne plus écouter cette radio.
France inter démarre ses émissions d’été, mieux qu’en temps normal : invité ce matin, Alain Corbin, pour Le Village des « cannibales », Flammarion.
Ces radios deviennent écoutables en été seulement, et la nuit où l’on a accès véritablement au trésors du patrimoine radiophonique.
Encore une fois, malgré toutes les déclarations trompeuses, la réunion du G20 n’a servi à rien. Le sommet réuni au Canada était supposé traiter de deux sujets majeurs : la réglementation du système financier et la réduction de l’endettement public.
Et en fait, sur ces sujets, aucune décision n’a été prise. D’abord, sur les banques, aucun accord n’a été trouvé sur aucun sujet : ni sur la réglementation bancaire, ni sur la taxe bancaire, ni sur les réserves bancaires, ni même sur leurs comptabilités.
Ensuite, sur la réduction des déficits, on n’a réussi qu’à répéter un engagement déjà pris séparément par chacun des Etats, (réduire de moitié le déficit budgétaire) ce qui est très loin d’être suffisant et ne sera de toute façon pas suivi d’effet.
On ne pouvait pas attendre mieux : le G20 n’a aucun pouvoir ; il ne peut imposer aucune règle planétaire ; il n’est même pas d’accord sur la façon de définir des concepts ou de prendre des décisions Et comme dans toute réunion n’obéissant pas à des règles, ce sont les plus forts qui y règnent. Et ici, les plus forts sont les Américains et les Chinois, qui se sont entendus pour ne pas se voir imposer quoi que ce soit.
Les Américains ont obtenu de continuer à faire du dollar la monnaie principale de référence, à emprunter au monde entier sans avoir jamais l’intention de rembourser à personne, et à ce que personne ne s’occupe de leurs paradis fiscaux.
Les Chinois ont obtenu qu’on ne critique ni leur taux de change, ni leur politique exportatrice, ni la faiblesse de leur consommation intérieure. Et qu’on n’impose aucun contrôle à leurs places financières et à leurs paradis fiscaux.
Les Européens, eux, divisés et sans stratégie, se sont laissés donner des leçons de bonne gestion, se sont laissés dire que l’euro était bien malade et se sont laissés imposer des règles comptables pour leurs banques beaucoup plus exigeantes que celles que les Américains n’appliqueront même pas aux leurs.
Les banques américaines sont donc les grands vainqueurs de ce fiasco dont elles sont pourtant largement responsables : elles ne seront pas taxées et garderont le contrôle capitalistique des chambres de compensation, où devront être enregistrés les produits dérivés et qui en assureront seules le risque de contrepartie. Elles n’auront même pas à appliquer, dans le reste du monde, la nouvelle législation en débat au Congrès américain, elle-même si pleine d’exemptions qu’elle va permettre aux banques de continuer de spéculer sur compte propre sur les produits dérivés , sur les swaps de change et de taux d’intérêt et de contrôler des hedge funds.
Tout se passe donc comme si les gouvernements avaient décidé de renoncer à maitriser leurs systèmes financiers et se résignaient à passer la main aux Banques centrales, tenues de fournir toutes les liquidités nécessaires.
Rien n’a donc changé depuis le premier G20. Jour après jour, la démocratie recule devant le marché. Jour après jour, se prépare une nouvelle crise financière, qui viendrait ruiner tous les efforts de réduction des déficits budgétaires.
Et après ? Que fera-t-on ? Mais rien, bien entendu, sinon faire payer les contribuables. On a vu des révolutions se déclencher pour moins que ca.
http://blogs.lexpress.fr/attali/2010/06/g-vain-persiste-et-signe.php
Grande contestation sur le blog de Georges ugeux (Le Monde) http://finance.blog.lemonde.fr/
Lire les derniers commentaires, réponse de JOJO Ugeux à un internaute qui cite un passage de cet article de François…C’est pas triste et nécessiterait une réponse circonstanciée à ce mini-banquier de Wall Street !
Bof !
Ne faut-il pas laisser à ceux qui y trouvent réconfort et apaisement leurs certitudes ? Comme le dit Paul, les choses finiront bien par s’arranger d’elles-mêmes…
De quel côté se trouve le réalisme ? La suite de l’histoire tranchera.