Dans mon billet, « Rogue Traders » et krachs, du 28 mars 2008, j’écrivais ceci :
Je reviens brièvement sur l’affaire Kerviel à la Société Générale, non pas que l’enquête connaisse de nouveaux développements mais du fait que le manuscrit de La crise des subprimes en 2007 (1) ayant été envoyé hier à l’éditeur, j’ai avidement repris la lecture de The Great Crash – 1929 (1954) par John Kenneth Galbraith et que parmi les rapprochements curieux entre 1929 et 2008, j’ai découvert sous sa plume un passage très intéressant sur les détournements de fonds.
La crise de 1929 nous dit Galbraith provoqua en réalité bien peu de suicides mais elle mit à jour un très grand nombre de malversations. Il parle de « détournements de fonds » mais je prendrai la liberté d’inclure également dans la catégorie, les « trades non-autorisés ».
Galbraith commence par souligner que dans les périodes fastes où tout le monde fait de l’argent, bizarrement, certains veulent en faire encore davantage et les opérations non-autorisées fleurissent. Pendant ce temps-là, euphorie aidant, le niveau de contrôle lui, baisse. Voici un passage de The Great Crash :
Lors d’une dépression, tout cela s’inverse. Les transferts sont maintenant surveillés d’un œil alerte et inquisiteur. L’agent en charge des fonds est supposé malhonnête jusqu’à preuve du contraire. Les audits se font désormais méticuleusement et en profondeur. La rigueur morale dans les opérations commerciales devient admirable. Les détournements battent en retraite.
Au moment où le krach se produit, observe Galbraith, le changement de climat est très remarquable :
De la même manière que la bulle accélérait le taux de croissance, le krach dope le taux de révélation. En quelques jours la confiance universelle devient méfiance universelle. Des audits sont ordonnés. Les corps tendus, les regards préoccupés sont notés. Plus important encore, l’effondrement des valeurs boursières rend irréparables les positions de l’employé qui détournait des fonds pour jouer les marchés. Il ne lui reste plus qu’à avouer.
Pourquoi je termine de lire d’urgence The Great Crash – 1929 ? Parce que j’ai hâte de reprendre la lecture de Every Man a Speculator. A History of Wall Street in American Life (2005) de Steve Fraser.
Pourquoi je vous rappelle ce billet ancien ? Parce que je viens de lire ce que La Tribune rapporte de la fin de l’audience ce matin au procès Kerviel.
Maître Metzner (avocat de Kerviel) : « … On vous a cité beaucoup d’auteurs dans ce procès. Je n’en citerai qu’un, John Galbraith, peut-être le meilleur des économistes.
Il évoque la crise de 29, dont on sait qu’elle a été originée par une loi de 1927 qui avait autorisé à investir sur le marché en n’avançant que 10 % des sommes investies, le reste étant payé à l’échéance.
Tant que le marché montait, tout était parfait, quand il a baissé, c’était le krach.
Galbraith, en 1954, écrivait : « Quand tout le monde gagne, personne ne voit. Quand tout le monde perd, il faut un coupable, un seul ».
Le président remercie Me Metzner, puis appelle Jérôme Kerviel à la barre pour lui demander s’il a quelque chose à de plus à déclarer.
Jérôme Kerviel s’avance vers le micro et dit : « non… »
Le jugement est mis en délibéré jusqu’au 5 octobre, à 10h.
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(1) Sera publié sous le titre L’implosion (Fayard 2008).
47 réponses à “Mon billet du 28 mars 2008”
C’est tout à fait exact, on peut le constater tous les jours quand l’argent coule la vigilance baisse, regardez nos politiques à mille lieux des préoccupations du peuple dans leurs châteaux ou appartements de la république.
Croyez vous qu’ils travaillent beaucoup les sujets, qu’ils font attention à leurs dépenses de manières à ce qu’elles soient utiles, NON
C’est comme pour faire encore plus simple faire les courses avec des espèces ou faire les courses avec une CB à débit différé : avec la CB vous aurez tendance à acheter un peu tout et n’importe quoi à moins regarder que si vous avez des espèces comptées dans la main.
Comment voulez vous que des hommes avec des salaires à la Daniel BOUTON ait encore le sens des réalités, quand on a 2000 euros de retraite par jour et qu’on avait bien plus PDG de la SG plus tous frais payés réceptions comme déplacements et j’en passe des avantages en attente d’un retour, comment voulez vous que ce dieu vivant devant son petit personnel ait pu songer un jour qu’un simple Kerviel allait le détrôner.
Il avait oublié La Fontaine, Monsieur Daniel Bouton…
Très intéressante cette corrélation inverse entre croissance et méfiance, surtout pour résumer le procès Kerviel. Quelque soient les manquements de l’accusé, il est évident que la SG ne s’est pas montré à la hauteur de son devoir de contrôle. Facile de dire ensuite que Kerviel aurait « abusé de sa confiance » ! Dans l’industrie, où les contrôles sont draconiens, personne n’aurait l’idée saugrenue de faire confiance à quelques mails vite noyés dans le flot.
Les économistes parlent le plus souvent de confiance, quasiment jamais de la méfiance. C’est bien dommage car, si la méfiance est inhibitrice de l’action, (on ne signe pas un contrat quand on se méfie), elle est motivante au niveau de l’information : elle justifie d’en chercher davantage au lieu de se contenter de « croire sans voir ».
Je vous trouve très optimiste sur l’industrie Crapaud Rouge. La multiplication des Départements Assurance Qualité et autres programmes Quality Focus ne semblent pas aller dans votre sens.
C’est pile-poil.
La Société Générale aurait-elle poursuivit Jérôme Kerviel en justice si ses supposées malversations (le jugement n’est pas encore prononcé), avaient abouti, non pas à une perte mais à un bénéfice dans ses livres??????
Nous voyons déjà le verdict à l’égard d’un bon nombre d’affaires passés présentes et futur.
Que dix coupables échappent à la justice, plutôt que souffre un seul innocent. [W. Blackstone]
De nos jours la justice c’est surtout le droit des plus forts et des plus habiles en société.
Les meilleurs avocats au monde ne défendent-ils pas en beauté les gens du système.
La justice n’est que l’intérêt du plus grand nombre. [Roger Lemelin]
Il n’y a pas de justice sur cette terre pour le pauvre. [Ahmadou Kourouma]
Là ou c’est d’abord le règne de l’argent roi à quoi ressemble surtout la justice ?
De nos jours il ne faut plus alors s’étonner de voir davantage d’iniquités partout.
Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier.
[Martin Luther King]
Le pire de tout c’est l’habitude. L’homme perd son humanité et l’énormité de la douleur d’autrui
ne compte plus pour lui. [Otto René Castillo]
Certains hommes, législateurs, juges, philosophes, honnêtes gens, disent : nous marchons
dans la justice. / – Oui, comme les voleurs dans le grand chemin. [Victor Hugo]
J’attends toujours qu’on me rende justice mais non on préfère me dire que cela ne vaut plus le coup alors bien évidemment les marchands de sommeil s’en donnent toujours à coeur joie.
Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice. [Montesquieu]
Si la justice se présentait toujours sous l’apparence du courage, il y aurait plus de justice. [Alain]
La justice coûte cher. C’est pour ça qu’on l’économise davantage de nos jours. [Marcel Achard]
Ce qu’il y a de plus horrible au monde, c’est la justice séparée de la charité. [François Mauriac]
Gouverner, c’est maintenir les balances de la justice égales pour tous.[Franklin Delano Roosevelt]
Lorsqu’il y a trop de courtisants et de lacheté il n’y a plus guère alors de droiture ni de justice.
Faites d’abord justice aux autres, afin qu’on vous la fasse à vous-mêmes. [Proverbe oriental]
Il n’est pas bon de faire tort au juste, ni de bafouer davantage la justice. [La Bible]
La justice élève les nations, et le péché rend les peuples misérables. [La Bible]
La meilleur charité est la justice pour tous. [Proverbe anglais]
On écrit pour rendre justice à la vérité. [Susan Sontag]
Avec l’argent tout s’achète, tout se corrompt.
Jean de la Fontaine. « Selon que vous soyez riche ou pauvre, les jugements de cour vous rendront blancs ou noirs »
Ce qui m’énerve dans cette histoire ,c’est qu’on s’est efforcé de rassurer le citoyen lambda que je suis en disant que nous avions tiré les leçons de 1929 et que nous ne reproduirions pas les mêmes fatales erreurs.On a procédé différemment certes,mais pour aboutir si j’en crois Paul et François à un résultat aussi calamiteux.Au mieux s’installera un marasme prolongé avec quelques inaccessibles ilots de prospérité,au pire une déglingue à la Mad Max.
Je ne demande pas le prix de l’humour pour ce commentaire.
Piotr..
Je croyais que tu avais compris… Mais .. les mêmes causes produisant les mêmes effets. 🙁
Si je peux éventuellement t’assurer quelque chose, est que nous n’aurons pas une situation à la Mad Max avant d’autres hors zone Euro.
D’autres zones vont être beaucoup plus bousculées avant nous. Faible consolation mais beaucoup plus importante que nous ne pouvons l’imaginer.
Surtout que le scandale de 1929 était de bruler le café dans les locomotives et que nos voitures ne roulent plus au café depuis longtemps. On remettra des gazogènes sur les toits, on a pas perdu la recette.
Par contre, il est important de ne pas perdre une certaine partie d’humour dans tout ça. Le rire est le propre de l’homme.
Evitons de retourner comme les financiers, au stade bestial… 😉
Quand est-ce mon Dieu, rendras-tu d’abord justice aux opprimés et aux affligés ?
Les gens du système se sentent tellement bien enocre protégés et intouchables de nos jours.
Si les bouddhistes ont raison et que la réincarnation est une loi naturelle de la vie alors les financiers et les spéculateurs d’aujourd’hui se préparent des vies futures misérables, les pauvres !
D’autant plus que ce ne doit pas être leur premier tour !! Ils n’ont pas fini de pérégriner !
Tourner de réincarnation en réincarnation, ça s’appelle le samsarra
A l’inverse du nirvana que l’on est censé atteindre une fois qu’on a bien tout appris, à force d’expériences dans nos successives incarnations.
Pour les boudhistes, le séjour sur terre est occasion d’apprentissage.
@ Jeremy, la justice n’a pas grande place dans ce cadre, c’est bien dommage.
Si les bouddhistes ont raison et que la réincarnation est une loi naturelle de la vie alors les financiers et les spéculateurs d’aujourd’hui sont des bébés qui ont encore tout à apprendre.
En gros, j’espère qu’ils vont se prendre une bonne grosse baffe à la fin de leur vie 🙂
La « réincarnation » n’a rien à voir avec une certaine idée de justice sociale ou morale, se consoler de la situation présente en pensant que les méchants d’aujourd’hui seront les souffrants de demain est du pur enfantillage.
Le concept de « nirvana » ou de « sortie du samsara » ou du cycle des réincarnations est une illusion du même tonneau tout juste bon à favoriser la vente de drogues diverses et à consoler les adolescents attardés. Il n’y a pas d’échappatoire à la « réincarnation » car il n’y a pas de réincarnation individuelle, juste un recyclage d’une entité singulière dans la globalité originelle. Quel est l’impact aujourd’hui sur la globalité d’une entité singulière, plus communément appelée truc machin le temps d’une vie, telle est la bonne question. Comment se trouvera la globalité après sa mort ? Mieux ? Moins bien ? Plus « ordonnée », harmonieuse, ou plus chaotique, violente, injuste ? Que faisons nous de notre cadre de vie aujourd’hui, qui sera forcément le nôtre demain ?
Merci à ce blog de pouvoir de temps en temps se payer un petit délire « religieux »
Dans toute industrie, quand on gère un grand compte (1 million d’Euros c’est un grand compte), se pose la question de la redondance. celà suppose l’exitence d’un collaborateur, d’un alter-ego, d’une équipe. qui supplée la personne en cas de défaillance. Kerviel pouvait tomber malade, s’accidenter, partir en Vacances, …
Dans le Nucléaire, les capteurs de mesure sont au nombre de 2, voire 3, pour garantir la qualité de la mesure: c’est encore de la redondance.
Ou sont passés les alter-ego de Kerviel ?
Est-ce que ces gens-là travaillent vraiment sans filet:
« je positionne 15 milliards, … et je reviens dans 15 minutes »
ou
« je positionne 15 milliards, et je reviens dans 15 jours »
Elle est passée où, la Redondance ?
les banques ont peut-être des traders automatiques, comme les pilotes des pilotes automatiques et les agents verbalisateurs des agents verbalisateurs automatiques, et …..
(dans un monde géré par des fous tout est possible…)
Je me suis posé la même question, non sans me rappeler que lors de l’incident de la centrale de Three miles island, j’avais entendu lors d’une émission de FC qu’il arrivait que les types qui scrutaient à longueur de journée les écrans de contrôle avaient parfois de brèves visions, hallucinations, qui provoquaient de courtes angoisses…
Pour provoquer un peu ! On nous dit « la SG ne pouvait pas ne pas savoir et à laisser faire ». Bon, d’accord, Kerviel est monté jusqu’à 50 milliards d’exposition, ce n’est pas rien. Mais qui peut affirmer sans la moindre hésitation que dans les grandes entreprises du type de la SG, personne ne transgresse régulièrement les règles internes ? Tel ingénieur de projet qui dépasse son plafond d’achat et qui « s’arrange » avec le Service Achat pour faire passer le truc, tel commercial qui accepte dans un contrat telle ou telle disposition contraire aux règles de sa société … je suis sûr que chacun à un exemple. Alors pourquoi veut-on que la SG échappe à la règle ?
Been.. oui, Didier.
Combien de fois ai-je vu des plafonds de dépenses truandés par un simple morcellement de projet en différentes commandes…
Le Français est tout de même l’inventeur du système D, non?
Ne renions pas notre débrouillardise. 😉
Bon, sinon, dans lequel de vos 5 chateaux nous faisons-nous un barbecue festif..??
@ Yvan : je me tâte ! Probablement dans l’Ouest pour que nous ayons le plaisir d’y accueillir le maître de ces lieux 🙂
je veux bien faire la cuisine !
Elles sont si hautes les tours de La Défense, que reste-t-il dans les cœurs ?
Une question comme ça, pourquoi le jugement est mis en délibéré ? Dans tous les procès auxquels j’ai assistés, le jugement était rendu le soir même. Il suffit de 2-3 heures de délibéré… nos détenus si vous voulez, n’avaient pas cette chance que l’on étudie leur cas pendant 3 mois n’est ce pas. C’était le soir même.
Sur la justice, il y aurait beaucoup à dire.
Désolé, @ Paul, mais il y a une chose que je ne comprends pas. A l’alinéa 3 de votre billet, vous écrivez : « Pendant ce temps-là, euphorie aidant, le niveau de contrôle lui, baisse. Voici un passage de The Great Crash : (…) « .
Ce passage ne me parait pas rendre compte ni d’une baisse du niveau de contôle ( » Les transferts sont maintenant surveillés d’un œil alerte et inquisiteur (…) Les audits se font désormais méticuleusement et en profondeur.(…) »), ni de périodes fastes (« lors d’une dépression »).
J’interprète certainement mal : une petit éclaircissement serait donc le bienvenu!
Ce sont deux périodes qui se suivent : celle où les choses vont bien, suivie de celle où les choses vont mal.
Ce sont en effet deux périodes qui se suivent :
– une avec le fric virtuel qui coule à flot,
– une avec, mince, le fric virtuel n’était que… virtuel. (la limite de confiance en la dette, si vous voulez)
Et là, ceux qui agissaient sur les pompes à fric doivent devenir « éthique » (autre terme halakon).
Sinon, ils deviennent de magnifiques sorcières à chasser.
(mais pas ceux qui tirent réellement les ficelles, bien sûr)
Le halakon est un fruit de l’arbre des possibles du diagramme hochikawa sur les murs.
Plante grimpante, il a conquis le mur des réalités et celui des lamentations qui étaient pourtant face à face avec une humanité noyée au milieu du centre.
Ainsi, on peut considérer qu’un oiseau est soviétique car, nid, vaut do.
Do, c’est ut,
Et ut est russe.
J’ai encore gourancé à la périphérie mais le milieu du centre reste indemne, ce qui nous évite les débris de morceaux.
Il s’agit HIchikawa. Les puristes voudront bien me pardonner, ce qui, bien évidemment, m’importe peu.
@Yvan, rendons à feu Kaoru Ishikawa ce qui lui appartient.
« Maître Metzner (avocat de Kerviel) : « … On vous a cité beaucoup d’auteurs dans ce procès. Je n’en citerai qu’un, John Galbraith, peut-être le meilleur des économistes. »
Cet avocat a très bon goût.
Bon goût Metzner ? Bof. Un avocat qui se laisse prendre en photo dans la rue devant son client (Kerviel) qui l’applaudit, je n’appelle pas cela un homme de gout – Photo parue dans Libé
Un peu hors sujet….
J’ai une pensée pour tous les parents dont les enfants n’ont pas réussi les examens….je fais partie du lot….d’un autre côté, avoir un fils brillant comme Kerviel qui termine sa carrière comme on sait, c’est sans doute loin d’être une réussite….
Si, pour vous, Kiervel était « brillant » voire bling-bling, là, je me pose aussi des questions.
Tout à fait entre nous, j’ai aussi joué les fusibles dans des organisations mafieuses. Et, sans le faire exprès, j’ai copié un ancien collègue qui refusait de travailler dans l’industrie de l’armement.
Ceci dit, ma fille devrait faire comme son père, soit réaliser un jour que reprendre des études n’est qu’une réaction face à des employeurs qui n’ont qu’une compétence : pouvoir vous virer.
Le stade suivant est de passer dans le camps de ceux qui licencient.
Le Marin @
Vous êtes formaté au standard de masse ! Comme père on vous comprend. Mais……
Le seul examen important dans la vie est d’être heureux et en bonne santé. Ces états là ne sont pas étudiés dans les études. C’est en prenant exemple sur ses « vieux » qu’un jeune quelque soit son sexe et son âge prend la bonne ou médiocre direction du bonheur et de la santé.
On n’apprend pas à être heureux, on en fait l’apprentissage et cela n’est jamais acquis tant le destin se plaît à chambouler la donne, tant « l’invisible » bat les cartes de la destinée. Mais l’éthique familiale, le sens sociétal, le tissus des relations donnent des appuis plus solides qu’un diplôme pour réussir sa vie. Par exemple M. Thatcher faisait référence à sa famille, C. de Gaulle à son père. Et tant d’autres exemples sont parlant.
Et tout compte fait :
J’aurais été « formé au standard de la masse » ?!
Eh bien, Albin, figurez-vous que c’est tout à fait le contraire… Mon éducation et le milieu dont je proviens auraient dû me pousser à vouloir faire partie de l’« élite », à me comporter, à parler et écrire comme un digne membre du club de cette classe « supérieure » et à dénigrer, à éviter la « basse classe », la « populace »…. Non ! Je me suis rebellé et j’ai refusé de participer à ce « jeu » aussi bien dans mes choix professionnels que dans celui de mes amis ou dans l’éducation de mes enfants… D’ailleurs, si vous lisez bien mes commentaires, vous constaterez que je critique et dénonce en permanence cette « élite », toutes tendances confondues, que je tiens comme unique responsable et qui excelle dans l’hypocrisie, la cupidité, le mensonge et la mauvaise foi. Il va sans dire qu’en défendant la population, je me suis souvent fait traiter de « populiste » … Bien que je considère que pour mes enfants, le plus important, c’est leur bonheur , je veux aussi leur transmettre des valeurs telles que l’éthique, l’honnêteté, la franchise…. Comme beaucoup de parents, je souhaite également qu’ils soient cultivés, qu’ils réussissent leurs études, qu’ils aient les outils intellectuels pour se défendre et comprendre les manipulations politiques, économiques et sociales de la classe dominante.
Yvan, en effet, la structure et les pratiques de beaucoup d’institutions officielles ressemblent à celles de la mafia : je suis content pour vous que vous ayez pu partir et avoir ainsi la conscience un peu plus tranquille…
http://www.zerohedge.com/article/ft-reveals-orszag-resigns-over-inability-persuade-summers-and-obama-keynesianism-leads-suffe
FT Reveals Orszag Resigns Over Inability To Persuade Summers And Obama Keynesianism Leads To Suffering
Les rats quittent le navire enfin le Titanic….
Bonjour à tous
Pour ma part, je ferais un parallèle avec le procès Messier qui vient de se dérouler et d’où il ressort, qu’on s’achemine vers une relaxe pure et simple. ( souvenons-nous du jugement surréaliste de l’affaire Vivendi aux États-Unis aboutissant au verdict que l’on peu résumer ainsi : » La société Vivendi est coupable, mais ses dirigeants sont innocents !!! »
D’un coté, un salarié Kerviel qui risque quatre ans de prison et à qui la SG réclame 4.5 milliards d’euros, soit la totalité de le perte subie !!!
De l’autre un dirigeant Messier, qui a manqué de couler Vivendi-Universal, qui a spolié ses actionnaires et ses salariés et qui non seulement ressort totalement blanchi, mais se permet même, aujourd’hui de nous donnez des leçons de déontologie financière.
Un auteur de SF n’aurait osé écrire un tel scénario. Pendant ce temps Daniel Boutton coule une retraite heureuse à l’abri de sa retraite chapeau…..
C’est court une vie d’homme, ceux qui souffrent trouvent le temps long et ceux qui jouissent de privilèges extravagants ne peuvent probablement pas éluder complètement la question de la fin !
@Paul-Emile
C’est quand même une petite consolation de se dire qu’un linceul n’a pas de poches et que tous ces cyniques, qui ont passé leur vie à accumuler du fric en condamnant des millions de familles à la misère, se rapprochent de leur fin, eux aussi, comme nous tous, à chacun de leurs anniversaires célébrés somptueusement dans une inconscience totale de la ligne d’arrivée . Gageons qu’ils souffriront encore plus que les autres : ils sont si peu habitués à ce que quelque chose résiste à leur autorité.
Ils se diront sans doute : « La décrépitude et la mort ? Pourquoi moi ? C’est trop injuste ! »
Et leurs héritiers, qui tiendront tout cet argent reçu dès leur naissance pour un dû sans aucune responsabilité ennuyeuse à assumer, se dépêcheront de croquer l’héritage en fiestas bling bling, en bimbos ou gigolos les délestant d’une grande partie de leur fortune, comme ce qui est arrivé à une octogénaire héritière d’une grande marque de cosmétiques .
C’est comme nos « responsables mais pas coupables » du scandale du sang contaminé !
vous dîtes : (1) Sera publié sous le titre L’implosion (Fayard 2008).
et bien Crapaud me souffle qu’il aurait préféré : « Le capital décapité ! »
enfin, vous connaissez Crapaud : un bolchevique !
» le capital décapité », ça sonne bien !
« Le K piteux » aurait aussi fait l’affaire.
A ce propos, pour ceux qui ne connaissant pas encore, un film docu d’avant la crise (2007)avec des fulgurances, sur le fond et la forme et bp de vérités:
http://www.delaservitudemoderne.org/video.html
Tous mes amis se sont passé le lien de cette vidéo depuis quelques semaines : c’est tellement limpide .
il faut montrer ce film à Crapaud !!!
J’ai regardé le film, impressionnant en effet.
http://www.slate.fr/story/23797/restaurant-generosite-gratuit-panera
la philosophie d’EcoHumanismeRadical à l’oeuvre,comme quoi,c’est possible