Billet invité.
JOURNEE FASTE POUR LES BANQUES
En toile de fond du G20, la nouvelle phase de la crise américaine se précise, les Etats-Unis s’apprêtant à rejoindre l’Europe.
L’estimation de croissance de l’année est en baisse, passant de 3% à 2,7%. Une croissance du PIB bien trop insuffisante pour faire baisser le chômage. Le département du commerce a enregistré « une révision à la hausse des importations et une révision à la baisse des dépenses de consommation », des éléments négatifs qui ne sont que partiellement compensés par « une révision à la hausse des exportations et des variations de stocks des entreprises ». Qu’en sera-t-il dans les mois à venir ?
Alors que s’est révélé en Europe le mélange détonnant que représente la combinaison de la crise de la dette publique et de la fragilité du système bancaire privé, il se confirme qu’il n’y a plus de recours possible, les finances publiques ne pouvant plus être mises à contribution comme elles l’ont été. La balle est donc renvoyée aux marchés, qui ne savent pas quoi en faire si ce n’est encore accentuer les déséquilibres.
Barack Obama n’a pas tiré d’autre constatation, en ouverture des G8 et G20 : « Ce week-end à Toronto, j’espère que nous pourrons nous appuyer sur ces progrès en coordonnant nos efforts pour favoriser la croissance économique, continuer les réformes financières et renforcer l’économie mondiale. Nous devons agir de concert pour une raison simple : cette crise a prouvé – et les éléments continuent de le démontrer – que nos économies nationales sont inextricablement liées. Et la tourmente économique peut facilement se propager. »
Dans un tel contexte, que reste-t-il d’autre à faire qu’à chercher à gagner du temps et à masquer autant que faire se peut les divisions ? Tandis qu’au sein du FMI ou des banques centrales, ou de la Banque des règlements internationaux qui les chapeautent, des experts planchent sur des montages – que certains qualifieront d’échappatoires – encore à l’état d’ébauches.
On réfléchit ici à une restructuration mondiale de la dette publique, là à l’achat par le FMI de cette dette grâce à l’émission d’une nouvelle monnaie, ou bien encore ailleurs au rôle que pourraient jouer les banques centrales afin de relancer la titrisation et par conséquent l’endettement. Il faudra que la crise s’approfondisse davantage et connaisse à nouveau une phase aiguë pour que ces constructions sur le papier puissent mûrir et soient ouvertement envisagés.
Les dirigeants occidentaux sont à la recherche de remèdes miracles introuvables. Les Américains tentent sans succès de préserver des marges de croissance en obtenant la valorisation du yuan, tout en discutant avec les Européens dans l’espoir qu’ils ne s’enfonceront pas dans la dépression. Car ils savent que leur marché intérieur est structurellement sinistré et qu’il ne pourra plus jouer le rôle moteur qui était le sien auparavant.
Les Européens étalent de leur côté leurs divisions, chaque pays essayant avec les moyens du bord de tirer son épingle du jeu, les marchés les attendant au tournant. Enfin, les Japonais tentent de s’arrimer à la croissance asiatique mais doivent se préparer à rencontrer des difficultés inédites afin de financer leur dette. Selon le ministre des affaires intérieures japonais, les prix à la consommation (hors produits périssables) ont baissé en mai dernier de 1,2% sur un an, enregistrant un quinzième mois de recul d’affilée : pas de sortie en vue de la déflation.
Les crises financière et économique ne font plus qu’une, s’alimentant mutuellement. L’implosion du système financier se poursuit tandis que la crise économique s’approfondit et se généralise. Plus personne ne parle de sortie de crise, les issues étant bouchées. Vers où que l’on se tourne, les contradictions que l’on rencontre font obstacle à toute solution des problèmes soulevés.
Le pari qui a été tenté a échoué. Il était attendu du système financier qu’il se rétablisse et régénère, les banques centrales finançant la poursuite de leurs activités spéculatives sur des marchés laissés totalement dérégulés (à l’exception de quelques interdictions de vente à découvert), afin qu’il relance ensuite la machine économique. Cela n’est pas intervenu.
Nous sommes arrivés à l’heure du bilan : le système financier n’est pas réparé et reste d’une grande fragilité, l’économie occidentale est toute entière aux portes de la récession généralisée, les Etats n’ont plus les moyens de suppléer à l’initiative privée pour – sinon relancer – au moins tenir à bout de bras une économie dont le moteur principal, l’endettement, est en panne. Alors que se profile sur le marché des capitaux un très sérieux embouteillage, tellement il va être sollicité. Il n’y a pas de plan B.
Parallèlement, une sinistre comédie nous est jouée. Non pas celle du G20, à tout prendre plutôt un spectacle de Guignol, mais celle de la régulation financière. A l’arraché, des derniers compromis ont été passés au petit matin entre les 43 membres du Sénat et de la Chambre des représentants réunis en conférence, en vue de permettre à Barack Obama de promulguer la nouvelle loi pour le 4 juillet prochain (jour de l’Indépendance).
Au terme de marchandages peu glorieux et au finish, l’essentiel des contraintes précédemment apportées au cours des débats par les sénateurs ont été desserrées, une taxe bancaire plus importante que prévue étant en contre partie décidée (considérée comme la part du feu par les banques), afin de permettre aux élus de se présenter devant leurs électeurs avec quelque chose dans les mains.
Si on cherche confirmation de cette analyse, il ne faut pas s’en tenir au communiqué de l’Association des banques américaines, qui a exprimé l’inquiétude de banques régionales en profonde crise en s’opposant « fortement » au projet de loi finalisé, mais plutôt à la hausse immédiate des principales valeurs financières à Wall Street.
Comme a l’accoutumée, à défaut d’avoir toujours raison, les marchés savent discerner ce qui est dans leur intérêt. Il ne faut pas davantage se fier à la déclaration de Barack Obama, selon qui « nous sommes sur le point d’adopter la réforme financière la plus forte depuis celles que nous avons adoptées après la Grande dépression ». La question de savoir s’il a fait ce qu’il a pu ou voulu étant finalement secondaire en regard de la faiblesse du résultat.
Sans entrer dans tous les détails des mesures finalement adoptées (le projet de loi fait 1.600 pages), les reculs enregistrés sur les deux plus chauds dossiers, qui avaient été gardés pour la fin des négociations, donnent une idée de l’ensemble.
Les mégabanques, menacées de devoir totalement stopper leurs activités spéculatives sur fonds propres, ont obtenu de pouvoir y consacrer une partie de ceux-ci (pouvant à nouveau contrôler en propre des hedge funds), ce qui va leur éviter d’enregistrer l’importante baisse de leurs résultats qu’elles redoutaient.
L’interdiction d’intervenir sur le marché des produits dérivés – qui les a encore plus mobilisées – a par ailleurs été largement levée, leur laissant la possibilité de continuer à pratiquer les swaps de change et d’intérêt, deux marchés sur lesquels le principal de leur activité OTC (over the counter, de gré à gré) était concentrée.
A noter que l’argument utilisé dans ce dernier cas ne manque pas de sel : il valait mieux – a-t-il été doctement expliqué – laisser aux grandes banques (les petites n’y ayant pas de toute manière accès) la possibilité de trader sur ces marchés, car cette spéculation irait sinon renforcer le shadow banking, la finance de l’ombre. Un royaume où il est donc strictement impossible d’intervenir, si l’on en croit les plus hautes autorités financières et gouvernementales américaines.
Au final, le coeur du système spéculatif a été préservé, c’est ce qui sera ultérieurement retenu de cette loi, à propos de laquelle beaucoup de désinformation va être effectuée.
A remarquer également, pour la suite, que s’il est prévu que les produits dérivés standards (dont la définition laisse des blancs dans lesquels il sera toujours possible de se faufiler) devront utiliser les services de chambres de compensation – imposant de les enregistrer – ces chambres pourront avoir accès au guichet de financement de la Fed, en cas de besoin. Puisqu’elles concentreront le risque de contrepartie d’une manière inégalée… Une incontestable grande avancée dans le domaine de la régulation, comme on le pressent.
On apprenait également, dans le Financial Times, que d’autres accommodements importants, en faveur des banques, venaient d’être plus discrètement acceptés par le Comité de Bâle. Celui-ci est chargé de mettre en place la clé de voûte de l’édifice de la régulation : la réglementation visant à accroître la résistance de chacun de ses éléments. Dans la journée, il publiait un démenti. Dont acte, mais peut-on être pour autant convaincu ?
En discussion depuis décembre dernier, le projet du Comité prévoyait notamment la création de deux indicateurs de liquidité contraignants, l’un à court terme, l’autre à long terme. Depuis, les banques bataillaient ferme, afin d’obtenir un assouplissement de ces règles, au prétexte qu’elles aboutiraient à accroître leurs coûts et restreindre leurs capacités de prêt à l’économie (la rentabilité du capital étant préservée en priorité). En application des nouvelles règles proposées, elles présentaient une faramineuse addition – à régler par leurs soins – de 5.000 milliards d’euros, tandis que des analystes considéraient fort à propos que leur taux de rentabilité du capital, nouvelles règles et taxe gouvernementale confondues, chuterait de 20 à 5%.
Selon le journal britannique, le ratio à long terme – le plus pénalisant pour les banques – aurait donc été supprimé par le Comité de Bâle, qui n’aurait conservé que celui à court terme. Faudra-t-il attendre les 14 et 15 juillet prochains pour connaître le fin mot de l’histoire, à l’occasion de la présentation des conclusions lors de la prochaine réunion du Comité, ou bien encore le prochain G20 de Séoul, les 11 et 12 septembre prochains ?
On sait, en tout cas, qu’un projet de texte sera présenté sans attendre au G20 de cette semaine (ce qui explique la fuite dont le Financial Times a bénéficié), mais il ne sera certainement pas rendu public. Quoi qu’il en soit, les valeurs financières britanniques étaient à la hausse à Londres, suite aux informations publiées dans la presse. Tout comme celles des banques américaines à Wall street, la journée étant faste en bonnes nouvelles.
La situation des banques britanniques mérite d’être relevée, afin de mieux estimer celle du système bancaire européen, au-delà de ses particularités nationales. Dans son dernier rapport, la Banque d’Angleterre a souligné la nécessité pour les banques de renforcer leurs fonds propres et leurs réserves de liquidité. Non seulement en raison des risques de contagion provenant des banques de la zone euro, elles-mêmes fragilisées, mais aussi parce qu’elles « doivent maintenir leur capacité de résistance au sein d’un environnement difficile, tout en refinançant d’importantes sommes ; elles ont un intérêt collectif à prêter suffisamment pour soutenir la reprise économique ; et elles devront augmenter progressivement leurs coussins de capitaux et de liquidités, pour se mettre en conformité avec des futures règles plus sévères ». C’est pourtant le contraire qu’elles cherchent à toute force de faire.
Sur l’un et l’autre de ces terrains, les lobbies bancaires ont donné au maximum de leur puissance, afin que l’essentiel – selon eux – soit préservé. Un second bilan peut donc aujourd’hui être dressé : les mégabanques ont globalement eu gain de cause et sont parvenues à imposer des assouplissements au sort déjà modéré qui leur était promis. Les gouvernements, législateurs et autres régulateurs ont purement et simplement plié, et dénaturé leurs propres projets. Le reste n’est que mauvaise littérature.
241 réponses à “L’actualité de la crise: journée faste pour les banques, par François Leclerc”
http://theotherpages.org/poems/books/tennyson/tennyson01.html
Our little systems have their day;
They have their day and cease to be:
They are but broken lights of thee,
And thou, O Lord, art more than they.
(Je revisionne Hell Boy II !)
@ François Leclerc
« Comme a l’accoutumée, à défaut d’avoir toujours raison, les marchés savent discerner ce qui est dans leur intérêt. Il ne faut pas davantage se fier à la déclaration de Barack Obama, selon qui « nous sommes sur le point d’adopter la réforme financière la plus forte depuis celles que nous avons adoptées après la Grande dépression ». La question de savoir s’il a fait ce qu’il a pu ou voulu étant finalement secondaire en regard de la faiblesse du résultat. »
A mon humble avis Obama a fait ce qu’il a pu : il ne faut pas oublier que les USA reste un pays où le capitalisme représente une valeur quasi-fédératrice, pas forcément pour le peuple – quoique, beaucoup d’américains sont également actionnaires – mais surtout pour les élus des chambres parlementaires.
Tout ça pour dire que les lobbys ont évidemment joué un rôle dans les « assouplissements » des réformes, mais je reste également convaincu que beaucoup d’élus us ne souhaitent pas ces réformes, et pas même pour protéger leurs intérêts et ceux de leurs amis, ou parce qu’ils auraient reçu quelques pots de vin, mais simplement parce qu’ils sont convaincus que ces réformes ne sont pas souhaitables pour l’économie du pays.
Bref, rien de nouveau sous le soleil, je garde mes trackers …! 😉
Les élus aux States comme ailleurs sont avant tout des politiciens, qui ne représentent guère que leur profession.
Car l’opionion des états-uniens, c’est plus compliqué.
Selon la société Rasmussen Report ( 9 avril 2009), 53% des Américains pensent que le capitalisme est le meilleur système économique, mais 20% pensent que c’est le socialisme…
Plus intéressant encore 36% des moins de 30 ans préfèrent le capitalisme, 33% le socialisme, 31% ne sont pas décidés. Certains médias s’en sont étonnés ou indignés… “Stunning Results”, selon Huffington Post (10 avril 2009).
Précisons pour relativiser que socialiste aux Etats-Unis, cela commence avec le moindre vernis démagogique de gauche. Autrement dit, le PS en ferait partie…
Ce qui serait plus intéressant, ce sont des questions concrètes, du type:
« Pensez-vous qu’il faut nationaliser les banques ? » Si quelqu’un a vu enquête de ce type…
François Leclerc,
Ne serait il pas utile de compiler vos chroniques sous la forme d’un livre dont un titre sympathique: « Agonie du Capitalisme: Chroniques 2008-2010 »?
Par prudence ,attendons le constat de décès !
Effectivement, attendons le suite des événements et ne tombons pas dans un défaitisme typiquement « franchouillard », et que nous prenons plaisir à entretenir sur ce blog.
Ce ne serait pas défaitiste, mais au contraire trop optimiste.
Un titre plus adéquat, pour 2010, serait
« Danger: capitalisme blessé ».
Une classe ne disparait jamais sans se défendre.
Aucun destin ne la condamne.
ca y est, me voilà franchouillardisé et défaitiste qui plus est!
Mais quand on est on fond du trou, préfèrer l’échelle à la pelle! (Piotr je ne sais pas d’ou me vient ce proverbe).
Cette proposition, probablement mal pensée , est pour accentuer le travail pédagogique nécessaire en diffusant le diagnostic, dans la société civile et les médias mainstream. C’est indispensable pour accoucher d’une solution, car les propositions existent (ex proposition sur interdiction des CDS, relèvemment des salaires, Bancor) mais les freins sont inébranlables (ce que constate sans relâche François Leclerc dans ses chroniques).
Les peuples sont indignés, ils sentent le parasitisme financier mais si le « bruit » les persuade que les solutions n’existent pas ou qu’elles ont déjà été mises en application (ex « régulation US passoire ») on n’avancera pas.
Dans le même ordre d’idée d’un hypothétique bouquin, les articles wikipédia sur le bancor ne sont pas assez pédagogiques et clair.
Bon dimanche et merci encore pour ce blog.
J’y pensais tôt ce matin, Arnaud.
Faire une chronologie très lapidaire sur les principaux événements de cette joyeuse sauterie.
J’y pensais parce que parfois, un commentateur débarque ici en faisant du quasi-négationnisme de la situation. Et ça, je déteste.
@ Arnaud
Je commence à y réfléchir, à force de me l’entendre conseillé !
Arnaud a tout à fait raison.
J’ai un livre datant de 1976 écrit par Fernand Gigon, auquel je me réfère souvent pour comparer la crise actuelle à celle de 1929.
Son titre : « JEUDI NOIR » Le jour du grand krach de 1929.
A noter que sur la couverture est écrit : »la crise actuelle ressemble t-elle à celle de 1929″ ?
Comme quoi que l’on soit en 1976 ou en 2010, les mêmes questions se posent.
Bien sûr monsieur Leclerc, que nous serions heureux de voir un livre sortir qui pourrait servir de référence, votre écriture m’aide beaucoup à comprendre ce qui est particulièrement ardu.
Encouragements 🙂
@ Senec
« Entreprendre, voilà ce qui est la voie normale au lieu de défiler dans les rues en braillant des niaiseries ! »
Pourriez-vous expliquer cette phrase, s’il vous plaît ? Même avec bac+6, je n’ai vraisemblablement pas les capacités intellectuelles de la comprendre. C’est de bonne guerre, je crois : n’étant pas entrepreneur moi-même, je voudrais comprendre pourquoi j’ai choisi la voie « anormale ». Au fait, je manifeste rarement dans les rues (voire jamais). Merci d’avance.
Senec est un garçon très entreprenant,pas de temps à perdre,encore qu’on puisse draguer dans les manifs…
Senec s’est trompé de site dans ses favoris…il voulait aller sur MEDEF.FR
@ Senec
Pour obtenir l’argent de départ afin d’entreprendre, il fallait avoir, dans son entourage, quelqu’un de sympa pour se porter caution et d’assez riche pour inspirer confiance à un banquier. Quand on était né dans une famille pauvre, c’était impossible d’obtenir un prêt, ce qui condamnait inexorablement les plus travailleurs à s’user la santé pour des clopinettes dans des entreprises appartenant à d’autres, nés du bon côté du manche, et qui refusaient de partager équitablement les bénéfices avec ceux qui s’échinaient à les leur faire obtenir , attitude parfaitement injuste. D’où la nécessité de perdre le temps de son patron pour faire pression et de brailler dans des manifs pour protester contre cette injustice. Nul doute que pour le patronat, c’est brailler des niaiseries !
Ce jour là il y avait foule, et tout le monde était beau,
les filles, les femmes, les garçons et les hommes ; et
les vieilles et les vieux y étaient beaux.
Je ne suis pas une agence de placement. Entreprendre veut dire s’engager concrètement dans des domaines où il y a des possibilités évidentes et qui sont incontestables vu la demande criante. Si vous avez une formation longue qui n’est pas en adéquation avec ce qui est utile à ce moment, ce n’est pas ma faute. Et on ne parle pas spécialement pour ceux qui sont ici. Personnellement, quand j’ai choisi ma formation, j’en ai tenu compte. Et cela m’a fort étonné quand on a commencé à dire : choisissez ce que vous aimez, c’est ce que vous ferez le mieux ! Comme quoi un raisonnement, qui a l’air correct, peut cacher autre chose ! Quand la volonté de travailler n’est plus prioritaire par rapport à d’autres considérations, l’inactivité est presque inévitable, sauf trouver un boulot de planqué, mais il n’y en a pas pour tout le monde. Et cette solution, comme je l’ai déjà dit, a déjà été essayée sans succès. Pourtant, certains disent que plus on est formé et mieux on peut s’adapter ! S’adapter, se remettre en question et agir selon les possibilités. Elles existent. Il faut les regarder en face au lieu de faire l’inverse.
@ Senec
Merci d’avoir pris le temps de répondre. Je suis d’accord avec vous, la formation, quand elle est acquise à un moment donné, ne suffit évidemment pas : l’expertise et l’adaptation des connaissances sont les clefs qui permettront au travailleur, salarié ou indépendant, de pouvoir revendiquer sa place dans la société des « actifs ». Toutefois, je décèle dans votre discours la question, intéressante s’il en est, de la « professionnalisation » des études universitaires. C’est un choix de société douloureux ! Faut-il fermer et remplacer les filières « créatrices de chômeurs » ? (philo, histoire,…) ? faut-il que l’université se profile comme pourvoyeuse de travailleurs pour le secteur privé et pour le secteur public ? En tout cas, nous sommes d’accord sur un point : on peut entreprendre sa vie professionnelle de différente façon, nous en sommes seuls maitres ! Pour ma part, heureusement, après ces longues études de jadis, j’ai pu (et je continue de) m’adapter. Je me suis même spécialisé, c’est tout dire… Cela me permet de me sentir utile ! Optimisme démesuré ? Je n’en sais rien… Mais je me sens très bien comme çà ! 🙂
Piotr… tu es terrible 🙂
Senec, je vous prends (pour une fois) en défaut d’expression. D’habitude, je remporte la palme haut la main…
Vous auriez dû écrire : avoir des projets.
Entreprendre une vie salariée est aussi un projet de vie…
Souci, avec des entrepreneurs qui ont acquis la réputation d’avoir un droit de vie ou de mort sur les salariés, ça devient l’apothéose d’un mouvement dont je discutais il y a une 10 d’année avec une belle-soeur chef d’entreprise.
Ce mouvement : la montée de l’opposition entre employeurs et salariés AUGMENTé de la montée en noblesse du travail de l’argent… descendant de façon logique la cote de la valeur travail d’humain.
Ce mouvement semble avoir commencé dans les années 80. Avec les cadres qui sont devenus des pions comme les autres. (voire mieux : des fusibles)
Toujours pas d’explication sur la phrase de Senec, qui résume sa « pensée » medéfisée:
« Entreprendre, voilà ce qui est la voie normale au lieu de défiler dans les rues en braillant des niaiseries ! »
La palme sur ce blog !
Gagner du temps, c’est pisser contre le vent !…
Proverbe corse,breton ?
Tout cela a assez duré, le temps est venu.
J’ai déjà entendu dire cela dans la Loire
???
C’est une adaptation libre, il me semble qu’en 68 il y avait un « voter, c’est pisser contre le vent ! »
Un milliard (coût du g8/g20)pour en arriver à une telle conclusion …pathétique
http://www.lesoir.be/actualite/economie/2010-06-26/la-reprise-economique-mondiale-encore-fragile-778508.php
Si ces gens-là nous font dépenser un milliard à nous les contribuables pour ce résultat lamentable, il faut les retirer de leurs beaux hôtels pour les abriter à l’asile pour clochards de la Salvation Army, celui où l’on dort assis, la tête sur nos bras croisés prenant appui sur une corde collective tendue à l’horizontale ( avec une bonne âme qui vient détacher la corde le matin pour réveiller tout le monde à la fois), les faire déjeuner d’un sandwich aux sardines ( une boîte de sardines pour deux, puisqu’ils sont pour la rigueur budgétaire) et leur faire tondre les pelouses municipales pour rembourser leurs frais de voyage et de séjour .
Y en a marre de ces monarques des G8 et G20 qui se paient notre tête !
Un G toujours aussi… vain
Mianne,
La colère c’est normal, il en faut. Entre ceux qui dorment et ceux qui ratiocinent.
Que pense donc Senec de l’art, et la manière qu’ont de se comporter nos plus hautes personnalités ?
@Senec
Globalement, le capitalisme finit par ne concerner qu’une minorité. Dans sa détresse, l’idole Travail moribonde se dévore elle-même. Le capital, en quête des dernières miettes de travail, brise les frontières de l’économie nationale et se globalise dans une concurrence nomade qui vise l’élimination du concurrent. Des régions entières du monde sont coupées des flux globaux de marchandises et de capital. Avec une vague sans précédent dans l’histoire de fusions et d’ » O.P.A. hostiles « , les grands groupes industriels se préparent à la lutte finale de l’économie d’entreprise. Désorganisés, les États et les nations implosent ; les populations rendues folles par la concurrence pour la survie s’entre-déchirent dans des guerres de bande ethniques.
On reprochera aux ennemis du travail de n’être que des rêveurs. L’histoire aurait prouvé qu’une société qui ne se fonde pas sur les principes du travail, de la contrainte à la performance, de la concurrence libérale et de l’égoïsme individuel ne peut pas fonctionner. Voulez-vous donc prétendre, vous qui faites l’apologie de l’état de choses existant, que la production marchande capitaliste a vraiment donné à la majorité des hommes une vie à peu près acceptable ? Appelez-vous cela » fonctionner « , quand c’est justement la croissance vertigineuse des forces productives qui rejette des milliards d’hommes en dehors de l’humanité et que ceux-ci doivent s’estimer heureux de survivre sur des décharges publiques ? Quand des milliards d’autres hommes ne peuvent supporter la vie harassante sous le diktat du travail qu’en s’isolant des autres, qu’en se mortifiant l’esprit et qu’en tombant malades physiquement et mentalement ? Quand le monde est transformé en désert simplement pour que l’argent engendre davantage d’argent ? Soit ! C’est effectivement la façon dont » fonctionne » votre grandiose système du travail. Eh bien, nous ne voulons pas accomplir de tels exploits !
MANIFESTE CONTRE LE TRAVAIL – Groupe Krisis –
Quelques dizaines d’années avant le groupe Krisis, un individu dont le nom ne doit pas être cité a dit : NE TRAVAILLEZ JAMAIS
facile à dire.
Un grand classique a (re) lire
http://classiques.uqac.ca/classiques/lafargue_paul/droit_paresse/droit_paresse.html
@ Marlowe
Et bien avant encore, le beau-fils d’un autre économiste barbu célèbre a écrit:
« Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite les misères individuelles et sociales qui, depuis deux siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l’amour du travail, la passion furibonde du travail, poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture. Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes, ont sacro-sanctifié le travail. Hommes aveugles et bornés, ils ont voulu être plus sages que leur Dieu; hommes faibles et méprisables, ils ont voulu réhabiliter ce que leur Dieu avait maudit. »
Tout dépend du bout de la lorgnette où l’on place son oeil et de son niveau d’altruisme peut être aussi.
Sous un titre optimiste, le Monde du 24 juin, nous rappelle à des réalités essentielles et qui relativisent nos soucis d’occidentaux émergés « Selon l’ONU, l’extrême pauvreté recule dans le monde »
http://lemonde.fr/international/article/2010/06/23/selon-l-onu-l-extreme-pauvrete-recule-dans-le-monde_1377660_3210.html
Article plus détaillé (assorti de schémas clairs) mais accessible aux seuls abonnés et au titre franchement optimiste :
« L’extrême pauvreté a fortement reculé dans le monde »
Extrait :
« Selon l’ONU, c’est le seul des Objectifs du millénaire pour le développement qui devrait être atteint en 2015. A cinq ans de la date butoir fixée pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), le tableau dressé dans le rapport 2010 des Nations unies est peu encourageant. Pire encore, l’avenir, assombri à la fois par les crises, financière, économique et alimentaire, et par les menaces nouvelles liées au réchauffement climatique, semble hypothéqué. Le bilan est « mitigé », a reconnu Fabrice Ferrier, coordinateur pour la France de la Campagne du millénaire des Nations unies, à l’occasion de la présentation du rapport à Paris, mardi 22 juin »
7 des 8 objectifs fixés en 2000 n’ont aucune chance d’être atteint d’ici à 2015
Les perdants :
Exclus : Afrique subsaharienne, des régions d’Europe de l’Est et d’Asie de l’Ouest.
Le grand perdant : l’Afrique noire, surtout pour des besoins majeurs : éducation primaire, disparité entre sexes, taux de mortalité des enfants de – 5 ans, taux de mortalité maternelle, enrayer la propagation du sida, intégrer les principes du développement durable.
Financement « innovants : seuls 5 donateurs ont tenu leurs engagements (pays scandinaves + Luxembourg).
Ne soyons pas EXTREMISTES, néanmoins.
Le travail peut aussi être une réalisation de soi et une mise en commun puissante.
Encore une valeur que la captation d’argent à outrance a complètement détruit.
Et comme elle détruit tout ce qu’elle touche, on ne va plus être surpris.
je proposerais qu’il soit réfléchi de sujet comme « le travail, et la fuite de BP », « les créateurs de richesses et la fuite de BP », ….
(il est aussi possible de réfléchir de ces même problématiques à partir de la catastrophe de Bhopal, les conséquences de l’agent Orange aux Vietnam et ailleurs, … ou d’autres investissements particulièrement délétères, qui n’en n’ont pas moins vallu d’honorer la valeur du travail, le risque pris des actionnaires, la félicité dévouée à l’entrepreneur ou de l’entreprise, cela de quelques nationalités qu’ils soient ….)
Bien sur, le travail non contraint est enrichissant. Celui que font très peu de personnes, mais tous les retraités.
Pas de changement de civilisation sans supprimer le marché du travail, ce qu’argumente fort bien B. Friot:
http://www.lepartidegauche.fr/component/search/friot?ordering=&searchphrase=all
» Chacun doit pouvoir vivre de son travail, tel est le principe. « Pouvoir vivre” est ainsi conditionné par le travail et il n’est de droit que lorsque cette condition a été remplie. » Johann Gottlieb Fichte, Fondement du droit naturel selon les principes de la doctrine de la science, 1797
Le compte n’y est pas pour la génération 1000€
Sur la crise immobilière américaine et la manipulation de l’opinion publique (et après ils s’étonnent que les gens n’achètent plus des journaux):
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/immobilier-us-voici-comment-on-77540
Et après le saumon?
le puçage de quelques milliards d’êtres humains ne serait pas écologique, mais s’il est supposé d’un excellent rendement …..
J’ai perdu mon puçage!
C’est interdit!
@ Mianne
Merci beaucoup de l’honnêteté de votre réponse.
Non, nous ne sommes pas tous égaux devant la possibilité d’entreprendre, et surtout pas devant le droit de prendre des risques. Il faut un sacré coussin financier pour prendre des risques avec les moyens dont dépendent femmes et enfants …
Le « tout-(honneur)-à-l’entrepreneur » est une des pires expressions de l’idéologie actuelle !
Un risque est à prendre, et c’est celui de tomber sous une autre
et sans cesse nouvelle, et toujours aussi vieille domestication.
Cette idéologie vient du passé, c’est à dire avant que le capitalisme devienne essentiellement financier.
This is why I say that Europe is dying. If its trajectory is not changed, the EU must succumb to a financial coup d’êtat rolling back the past three centuries of Enlightenment social philosophy. The question is whether a break-up is now the only way to recover its social democratic ideals from the banks that have taken over its central planning organs.
http://www.zerohedge.com/article/new-austerity-threatening-global-recovery
Ce coup d’état sera-t-il un coup de grâce ?
à methode,
Facile à dire, difficile à faire, au moment où cet individu était jeune.
Difficile à dire, mais dramatiquement facile à faire de nos jours.
@marlowe,
pensez vous que tout est plus facile aujourd’hui? telle affirmation n’engagerait que vous.
‘ne pas travailler’ est une expression assez dramatiquement générique, il faut faire des différences entre faire travailler son argent, se faire entretenir par son époux, rentrer dans les cases de la c.a.f, et finir à la rue. tout dépend de ‘là où l’on part’, pour exemples (entre autres):
– posséder un toit et ne pas travailler condamne à la relégation.
– ne rien posséder du tout et ne pas travailler à l’exclusion.
– être maghrébin est circonstance aggravante.
– dans ce domaine l’égalité entre les sexes n’est assurément pas envisageable…
la société de l’individualisme devrait à mon sens dire merci à la solidarité familiale, quand elle est encore possible, avec tout ce que cela comporte de lénifiant…
NB: le délit de vagabondage ne fut supprimé que dans les années 90.
Bon, où en est la discussion ce soir, au Sommet du blog de Paul Jorion, Sommet permanent et indissoluble ?
Mes sablés polonais tombent en ruine,
Comme le reste…
Pourquoi tant de haine dans un monde déjà si cruel n’est-ce pas ? L’économie, un problème dont ou pourrait parfaitement se passer, mais non la vie n’est pas assez courte sans doute pour ne pas avoir besoin de rajouter des problèmes et plomber l’Avenir.
Le vent balayait déjà les confettis du mariage de ce soir… pas de suite dans les idées, mes mariés. Nous n’avons pas de temps déjà, c’est ça le problème. L’économie vient 3 années lumières après cela.
Oui, mais Liszt n’est pas seulement ce musicien « folklorique », pour le dire rapidement. Si j’ai choisi ce pseudo, c’est à cause de la Vallée d’Oberman…
St François de Paule marchant sur les flots :
Comme ça fait du bien de marcher sur les eaux. A jouer avec un sentiment de religiosité disait A Queffelec. Beaucoup à dire… le rapporte de l’eau et du Saint, du bien et du mal, les eaux qui entrent en remous au milieux, la lecteur évidente qu’en a fait Ravel aussi, et la fin, le triomphe de la légende.
Ma petite playlist de Liszt :
1) La Vallée d’Oberman, un morceau qui mêle les montagnes abruptes quelque part avec l’unicité de l’instant, le passage, et la volonté de vivre malgré tout, la nuit aussi.
2) Les jeux d’eau à la Villa d’Este, Après une lecture de Dante, les cloches de Genêves, Méphisto Valse, et la Rhapsodie espagnole, le début, que j’ai mis ici :
Les plus belles variations sur ce thème de Arcangello Correlli (cf Rachma)
3) La Fameuse sonate en Si, avec son thème si féminin, caché plus loin… de réconciliation.
MAGIQUE !!!
Le point de vue d’ATTAC sur le G-Vain
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article17853
Du 25 au 27 juin le Canada accueille le G8 et le G20 à Toronto. Une semaine avant, les mouvements sociaux ont rappelé leurs exigences lors d’un Sommet des Peuples. Au regard des promesses passées non tenues, ils ont peu d’espoir qu’elles soient reprises par les puissants de ce monde. Raison pour laquelle ils ont appellé à une forte mobilisation et une manifestation importante samedi 26 juin dans les rues de Toronto:
http://www.npa2009.org/npa-tv/1074/all/20572
Si le G-20, il restera encore de nous amuser avec les heurts et dégats provoqués entre l’arrière-garde sécuritaire du G-vain et l’avant-garde contestataire du G-v(o)eux ….
Le mal est beaucoup plus profond que l’on pense voici ce que je viens de trouver dans la plaquette d’un salon de gerontologie :
« L’augmentation de l’espérance de vie est un des facteur explicatif important. Alors que le vieillissement des baby-boomers va augmenter le flux d’entrée, l’allongement de la durée de vie devrait ralentir le flux de sortie de ce stock. »
source : http://www.geroscopie-salon.fr/images/stories/salon/pdf/smga_2010_dossier_presse.pdf
Il est clair que temps que « certains salopards » parleront de stock en parlant des personnes agées il ne faut pas s’attendre a ce que les choses bougent .
Comme pour les DRH, il me semble qu’a une époque c’était pour Directeur des Relations Humaines et c’est devenu Directeur des Ressources Humaines. ou les deux existent / cohabitent ? 🙂
« La retraite c’est révolutionnaire ! » par Bernard Friot
http://www.dailymotion.com/video/xdrm57_la-retraite-c-est-revolutionnaire_news
« ça décoince les neurones et décrasse la pensée » pour reprendre un commentaire à propos de cette video.
Juste retour des choses, les inconscients trentenaires qui traitent « le vieux » comme une variable ou comme une « ressource couteuse », seront gériatrisés à leur tour et probablement dans des abaques moins favorables qu’en 2010.
Hi hi?
Non hé hé hélàs.
Leur durée de vie est compromise dès maintenant du fait des faillites probables des systèmes de santé.
Moche.
à Tartar
L’espérance de vie étant proportionnelle au niveau de vie ….
Quand on parle d’entreprendre, il faut comprendre quelque chose de réalisable. Envisager une entreprise impossible est bien entendu une justification à ne pas entreprendre.
Ne voyez-vous personne dans votre vie qui gagne de l’or en barre avec un petit diplôme ?
Trop de jeunes ont fait des études jusqu’à atteindre leur niveau d’incompétence. Il vaut mieux être fort dans de petites études et dans un petit métier que d’être à son niveau d’incompétence après des études longues, difficiles et improductives.
On pourrait, alors, se demander si « l’instruction obligatoire » actuelle est une usine à chômeurs. Ce qui est dommage, c’est que beaucoup de nouveaux métiers ne produisent effectivement que de la pensée marchande et publicitaire. Du vent et des idées fausses !
Sanec dit On pourrait, alors, se demander si « l’instruction obligatoire » actuelle est une usine à chômeurs
On pourrait surtout se demander si l’enseignement obligatoire (et non l’école) est une usine à faire de bons petits employés aliénés. Le mot d’ordre serait d’avoir un enseignement «rentable» (de même pour tout autre service public). Il faudrait suivre une filiaire «avec débouchés»… Autant de mots poisons qui montrent combien la société est inféodée au monde du travail.
»du vent et des idées fausses »
si vous considérez que production travail salaire sont indossociables, que la valeur de l’un fait la valeur des deux autres, alors effectivement vous colportez des idées fausses conservatrices.
Pour leur niveau d’incompétence, je ne me prononcerai pas pour les jeunes, pour vous au vu de ce seul commentaire je n’ai aucun doute.
Malgré tout, il faut un peu de toutes opinions, mais point de trop dans certain dogme. Bon dimanche à tous, vous compris Senec.
Pas temps l’incompétence que l’inadéquation du cursus…
L’inaptitude à passer du monde virtuel au monde réel…
Le découragement face à la précarisation des emplois…
Le climat délétère provoqué par les écarts exorbitants de rémunération…
La crise dans ses effets directs sur l’embauche,sur la pérennité des entreprises créées …
Oh diantre, gloups !!!
Je n’ai pas été entrepreneur mais toutes les entreprises qui m’ont généreusement accueilli et nourri profitent peut être encore à ce jour des plus values offertes par mon modeste labeur en échange du minimum syndical parfois ou d’une juste rémunération : donnant/donnant, gagnant/gagnant et parfois aussi gagnant/perdant.
Une devise rapide : efforts individuels et travail collectif au service d’un objectif utile à l’humanité.
« On pourrait, alors, se demander si « l’instruction obligatoire » actuelle est une usine à chômeurs »
Issu d’un milieu modeste comme la majorité de mes concitoyens, j’ai eu la chance de pouvoir suivre des études secondaires grâce à l’intervention de mon instit du primaire, merci.
A l’époque les études secondaires étaient la règle pour tout enfant des CSP du haut et l’exception pour les autres.
Je pense qu’il est indispensable que chaque jeune dispose du minimum vital de connaissances GENERALES pour analyser, éclairer, décider, …., bref, être un homme et un citoyen responsable.
Après, tout est fonction d’aptitudes, de goûts. Perdre son temps à astiquer les bancs des amphy n’est pas nécessaire.
Je prône une éducation généraliste minimum pour tous (secondaire) et ensuite un mixte entre théorie et pratique selon un équilibre variable par métier. Puis, au cours du parcours professionnel, il est indispensable de continuer ce mixte au détriment du principe du « presse-citron » et si nécessaire se reformer pour changer de métier.
Il faut apprendre chaque jour, garder sa curiosité et ses capacités d’innovation en constant éveil, ne jamais s’endormir sur des lauriers ou un matelas de pépettes.
Ce ne sont là que quelques idées générales d’un modeste travailleur (non enseignant, bien que) désormais oisif.
Concernant les moyens, les méthodes il y aurait beaucoup à dire, rien que d’avoir entendu Michel Serres ce matin dans une nouvelle série originale « Quel écolier étiez vous ? » sur France Inter on trouve des réponses.
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/chro/ete/quel-ecolier/index.php?id=93041
Pas tant et non pas temps…
Piotr pas bien réveillé ,c’est patent…
Épatant non ?
Senec est réaliste.
Nous avons fait trop de sociologues parait-il?
Difficile de construire une entreprise avec ce bagage.
Quoi que?
Avec un Ipad-Iphone, fesse bouc et une autoentreprise on doive pouvoir monter plusieurs arnaques légales sur ces bases.
Il faut sortir les écoles de commerce du Star système, car même la plus prestigieuse comme HEC ne fait de vous que tout au plus un excellent manager, elle ne fera jamais de vous ni un Henry Ford ni un Thomas Edison ni un Steve Jobs, elle ne fera jamais de vous un entrepreneur.
Et c’est de ça entre autre que nos sociétés se meurent, laissées à la merci de la cooptation à laquelle l’opinion se réfère, comme si avoir fait une école de commerce faisait de vous un être d’exception :
l’école de commerce n’a jamais donné ni la créativité ni le talent à celui qui n’en a pas et qui est simplement capable d’absorber de l’instruction comme on fait avaler à un ordinateur des tas de programmes qu’on remplit ensuite de mémoires.
Il faut stopper ces faux cultes qui ne sont que de l’asservissement au pouvoir en place qui se nourrit de lui même et qui considère l’imagination comme la créativité comme son plus grand ennemi, formant non plus des hommes mais des machines qui ne savent plus penser, c’est à dire remettre en cause ce qu’on leur a enseigné.
Il faut en finir avec ces veaux d’or que sont les écoles de commerce.
Il faut en finir avec ces managers qui se prennent pour des dieux vivants à l’image de Daniel BOUTON et viennent ensuite pleurer au tribunal comme des enfants niant toute responsabilité.
Il nous faut des hommes et des femmes des vraies, pas des illusions de « je sais » des gens qui doutent qui créaient qui animent, pas ces morts vivants qui ne savent qu’être en définitive que les fossoyeurs de ce que la nature humaine offre de meilleur.
Entreprendre de changer le monde, pour le rendre meilleur, est surement une entreprise impossible et économiquement non rentable par essence.
Et pourtant nous sommes encore quelques uns à avoir ce genre de rêve.
Et si tout le monde entrait dans cette volonté de dénigrement de l’école publique vouée à la privatisation comme tout bon service public…???
Effectivement, ça rapporte un max à ceux qui détiennent le capital.
Senec
Il y a aussi trop de jeunes qui sortent du système scolaire sans aucune qualification. Ceux-là n’ont et n’auront aucun travail, ne nous leurrons pas ! Dans les années 70 ces jeunes sortis de 3ème avaient un boulot tout de suite. Aujourd’hui non. Dans les lycées, depuis quelques années, les jeunes ne sont plus du tout pareil. Je peux vous annoncer que cette jeunesse, surtout celle des banlieues, qui arrivent dans la société active risque bien de nous échapper complètement et nous réserve bien des surprises. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour faire évoluer les mentalités, car c’est surtout cela que l’on traite finalement pour ouvrir la porte de l’apprentissage. Enseignants, formateurs, nous sommes les premiers confrontés à un phénomène inédit et nous pouvons juste prévenir des risques de dégâts futurs. Il serait opportun de réfléchir ensemble sur le moyen d’améliorer « l’éducation de masse ».
Aujourd’hui nous sommes confrontés auprès des jeunes à un retour aux tabous, à l’absence parfois totale de repère, de règles. A la non maîtrise de la langue et donc à une difficulté à penser, tout simplement. Je vous garantis que les débats sont détonants au sein des classes, vous n’en reviendriez pas des paroles que l’on entend. Heureusement qu’il y a des diplômés aussi. Il faut arrêter par tous les moyens l’école à deux vitesses.
Simorg, bien résumé.
En effet, on aurait dû mettre des barbelés beaucoup plus puissants autour des jeunes. Car la CONsole semble ne plus faire rêver : il faut tout de même de l’argent pour acheter les jeux.
Bien MATERIELLEMENT votre. 🙁
à Sénce
ne vous inquiétez pas,
avec la réforme en cours, la faculté sera sponsorisée pour répondre aux désidératas de la grande entreprise, …
et cette réforme de l’éducation nous concerne jusque dans l’enseignement primaire où tout est réfléchi en sorte de pouvoir jeter des vacataires, pour enseigner dans les classes élémentaires …
tous vos voeux seront exaucés, vous allez enfin pouvoir être satisfait …
De nos jours ce qui s’enseigne le plus et le mieux c’est l’ignorance !
Un copier coller… mais venant du Point.. cet article ! Je le trouve très incisif..
http://www.lepoint.fr/business/quatre-francais-pour-rien-26-06-2010-470729_51.php
SOMMET DU G20
Quatre Français pour rien
Par Romain Gubert
Quatre Français pour rien
Au G8 et au G20 de Toronto, autour de la table Barak Obama est le seul Américain. Angela Merkel, la seule Allemande. Le premier ministre chinois est lui aussi seul pour représenter son pays. Tout comme l’Indien. Ou encore le Brésilien Lula. Mais les Français, eux, sont en force. Outre Nicolas Sarkozy, trois autres Français ont fait le voyage en cette fin de semaine au Canada et ont droit à la parole. Jean-Claude Trichet, le patron de la Banque centrale européenne. Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI. Et Pascal Lamy qui pilote, lui, l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce. La France a donc toutes les cartes en main pour imposer ses vues… Et c’est pourtant exactement le contraire qui va se produire : jamais la voix de la France n’a été aussi peu audible.
[…]
Quatre Français autour d’une table… Et un message inaudible. C’est en réalité la rançon d’un orgueil fou. Cette arrogance française qui pousse l’hexagone à imposer partout des présidents, des directeurs, des secrétaires généraux « made in France » à la tête de toutes les institutions internationales. Pour la seule raison que cela ferait partie de la « grandeur » et du rayonnement du pays. Ces dernières années, et le G20 de Toronto en est la suprême illustration, l’obsession des places, la course au siège est devenu l’axe majeur de la politique française. Au détriment de l’influence… la vraie. Celle qui consiste à convaincre les autres par des arguments forts. Quel dommage !
Le temps des trois mousquetaires est terminé…
Et si je vous proposais une autre version :
Les Français, tout comme les autres, ne pensent plus vraiment à leur pays (a-t’il un jour était le leur, d’ailleurs..???) mais pensent à un poste…???
J’ai vaguement l’impression que cette joyeuse petite crise fait BIEN ressortir les valeurs de chacun…
Ne sarait-ce pas qu’en donnant des places en « première » aux français et ayant satisfait leur ego « on sa
…ayant satisfait leur ego, ils sont neutralisés et se contentent de grands moulinets de bouches et de bras.
C’est quand tout s’écroule que les fondations de la maison apparaissent au grand jour aux yeux de tous.
Allons, positivons! Pour construire du neuf le maçon commence souvent par être un démolisseur….
D’accord Innocent, mais puisqu’on vous dit que c’est le G vain ! Faut pas s’énerver 😉
Et quand la fin vint ce fut temps du G vin.
« Nicolas Sarkozy s’est engagé à dépenser dix fois moins que les Canadiens lors des prochains sommets du G8 et du G20 qui se tiendront en France en 2011. «Le coût sera dix fois inférieur», a-t-il expliqué. »
Il faudra apporter son manger!
10 fois moins à Nice Piotr?
Cà fait encore beaucoup sauf si la crainte de troubles sociaux n’incite à entourer le palais des congrès et la place Masséna de barbelés et de tanks.
Quant aux communiqués de fin ils sont déjà rédigés non?
Quand on voit combien a coûté le sommet de Nice, on peut en douter.
Un G20 mondial en direct sur le net traduit en toutes les langues serait bien plus économique et bien plus parlant mais montrer leur incapacité et surtout leur non volonté à réformer quoi que ce soit en dehors du retour au 19ème ça ils ne veulent pas !!!
En 2011 à Nice le G truc ? J’ai lu quelque part que ce serait à Evian!
Ca me rappelle un ministre des finances, sous un roi de France, qui avait un château pas loin de Vaux le Vicomte…
Les fêtes, payées par l’état étaient nombreuses et tellement fastueuses que le roy en pris ombrage.
« Certes, Majesté, mais ce faste est nécessaire pour que les prêteurs étrangers, dont nos caisses ont grand besoin, voient en notre pays un allié économique de poids… »
Il a fini en taule, le fêtard ministre…
Sauf que maintenant, un ministre ne va plus en taule… sauf en Corée du Nord…
A Didier.
Pour raconter des salades ,il vaut mieux Nice…
@Piotr
Ce n’est pas une fin anchois, mais d’ici là les poivrons se battront peu-être à coup d’olives nucléaires……
Pardon, lapsus révélateur : « peut-être »……
Je riz de vos salades…
Et le thon monte quand les taux matent la mêlée.
@ Yvan : la pauvre Fouquet’s !
à Charles A, fujisan et Yvan,
Bien entendu Paul Lafargue a fait la critique du Capital et du travail aliéné avant Debord.
Il me semble que Debord et ses complices ont un peu modernisé la critique du XIXe siècle.
Ce qui est en cause depuis le début de la critique radicale du travail c’est le point principal autour duquel tourne toute la critique révolutionnaire moderne : la prise du pouvoir mondial par la valeur d’échange :
» La valeur d’échange n’a pu se former qu’en tant qu’agent de la valeur d’usage, mais sa victoire par ses propres armes a créé les conditions de sa domination autonome. Mobilisant tout usage humai et sasisissant le monopole de sa satisfaction, elle a fini par DIRIGER L’USAGE. Le processus de l’échange s’est identifié à tout usage possible, et l’a réduit à sa merci. La valeur d’échange est le condottiere de la valeur d’usage, qui finit par mener la guerre pour son propre compte. »
Guy Debord. La Société du Spectacle.
Je comprends « Ne travaillez jamais » comme une injonction à ne pas produire de valeur d’échange et à redonner à l’activité humaine, c’est à dire à l’économie, une production pour l’usage social.
Une réflexion commune pour une nouvelle constitution de l’économie doit prendre appui sur cette critique fondamentale.
C’est pour un moi un extrémisme incontournable.
Personnellement, et ça n’engage que Moi, Je pense que répondre à un extrémisme par un autre extrémisme ne vaut pas mieux.
Mais bon. Ce ne sera que Justice si la classe puissante a tué son contre-pouvoir de classe opposée.
Et, comme en gros, on a 1000 milliardaires et un millions de millionnaires, la perte ne sera pas vraiment grosse.
@ Marlowe
Tout à fait d’accord.
Par ailleurs, je comprends bien que l’ expression « extremisme » est une réplique d’humeur.
Mais en fait, interdire le marché du travail, condition de toute émancipation, n’est pour moi qu’une mesure devenue de bon sens.
Que pensez-vous du trust anglo-saxon ? Un peu plus « légal » que le simple secret bancaire européen !
Né en Angleterre pendant les Croisades.
Plus avantageux ? Une lacune fiscale dans le droit anglo-saxon ?
http://en.wikipedia.org/wiki/Trust_law
Les Suisses ont parlé de guerre économique au lieu de « justice fiscale ».
Arrêtez, Senec.
Avez-vous vu ce qu’est devenue la loi « anti-trust »…???
Comme tout le reste qui était d’ailleurs censé contrebalancer un trop grand pouvoir…
Pipeau complet.
Et la merise sur le gâteux : les règles d’ « éthique » dans les affaires qui sont arrivées des US dans le début des années 90…
Un domaine de l’art a jusqu’à présent été peu exploré : la propagande. Car là, c’est pas de la science, mais du grand art…
Je me demande si, à force de vivre dans un univers de mensonge et de faux-semblants, la pensée même n’est pas devenue dérisoire pour certains, le fait de tenir le fil d’une pensée, les tenants et les aboutissants, un fil discursif, une idée qui tenterait de viser le vrai et non le discours commercial et partisan. Le discours actuellement ne sert que la propagande, il est entièrement voué au mensonge, au faux. La vérité est moquée, tenue pour dérisoire, pour inexistante, on ne s’y réfère même plus.
Tenir un discours au service de la simple information, selon la fonction référentielle du discours selon Jackobson, devient un exercice de foi, démodé. Tiens, vous tenez encore à la vérité vous ? Après toute la corrosion qu’on a fait subir à cette « marque », vieux dégoutant vous croyez encore à la vérité vous ? Eh bien… Ca c’est le discours publicitaire, qui pense qu’il fabrique la vérité, il la fait, et se moque du reste.
La vérité abolie, nous l’avons abolie, une marque liquidée, comme le bébé cadum, Oh bien sûr 2 + 2 = 4, mais qui s’en soucie ?
La vérité…
Dans ce même fil de discussion,vous noterez les interventions de kohaagen et Henry 38 sur le Japon,tous deux sincères j’imagine et émettant des avis contradictoires.
Cela me fait penser au film De Sofia Coppola « Lost in translation » un américain perdu à Tokyo .
Que peuvent être ces 2 et 2 pour que vous puissiez les additionner ?
Je me fais la même réflexion quand je discute avec des profs d’université… Plus politiquement correct, plat et transparent, ils seraient devenus politiciens ! Et la nouvelle génération d’étudiants: les plus brillants et ambitieux ont compris qu’il faut rester coi, muets comme des carpes, quoiqu’il advienne.
à Liszt
La vérité est … loser ! Qu’ils croient, les pauvres naifs !
» Après des mois de ténèbres intérieures j’ai eu soudain et pour toujours la certitude que n’importe quel être humain, même si ses facultés naturelles sont presque nulles, pénètre dans ce royaume de la vérité réservée au génie, si seulement il désire la vérité et fait perpétuellement un effort d’attention pour l’atteindre. »
Simone Weil philosophe (1909-1943)
http://www.zerohedge.com/article/13-million-americans-are-about-lose-their-jobless-benefits-week-unemployment-rate-will-surge
As 1.3 Million Americans Are About To Lose Their Jobless Benefits This Week, The Unemployment Rate Will Surge To 10.5%
Official, Dissy… official.
Lisztfr,
de quel fil parlez-vous ? Le fil de la vérité ou le fil de la discussion.
Il est vrai qu’il y a, parfois et même souvent, un fil de discussion entre quelques intervenants.
On ne peut pas toujours les suivre sur leur fil. Alors, j’espère qu’on peut émettre une idée ou une réflexion un peu à côté du fil.
Comme je l’ai déjà dit, tout le monde n’est pas censé est un technicien de la finance et je pense comme je l’aie dit plus haut que tout est dans tout.
Alors,
si je vois que l’OCDE se pose une question sur la réalité de l’évasion fiscale due à la tradition du Trust Law,
– qui est bien une particularité légale du droit anglo-saxon en ce sens qu’il s’agit d’abord de protéger son argent contre un usage abusif,
– qui est, ensuite, une sorte d’ingénierie fiscale encore légale, mais aussi une disposition également utilisée à des fins d’évasion fiscale,
et si je vois que les trois pays, qui ont le plus de comptes secrets au monde,
sont précisément ceux qui appliquent ce système
et que ceux-là, précisément, ont attaqué les banques suisses et européennes sur leur secret comme s’il s’agissait d’une infamie,
je pense que je ne suis pas en dehors du sujet.
Complètement dedans, Senec.
Le problème : nous tous aussi…
Heyyypsss !!!
Lorsque j’écris nous tous aussi, et sachant que l’évasion fiscale représente 10% des productions officielles de richesses sur terre…
Je parle alors de ceux qui en profitent AINSI que ceux qui en sont privés, bien sûr…
L’équilibre n’est pas le ying et le yang, yang s’étant déjà fait acheter.
Je me rappelle d’une discussion sur une radio suisse où il était question d’une retard des financiers suisses sur certaines pratiques ou techniques plus modernes pour accueillir des capitaux voulant échapper au fisc.
Désormais ces techniques commencent à être enseignées en Suisse voisine et nul doute que le retard sera comblé prochainement.
Je regrette de n’avoir pas noté certains termes précis qualifiant ces procédés, peut être « paradis réglementaires », mais j’ai un doute. ?
http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2009/10/05/paradis-fiscaux-le-g20-s%E2%80%99attaque-enfin-a-leur-role-financier-destabilisant/
correction :
… comme je l’ai déjà dit plus haut …
@Charles A
Le droit à la paresse
Dans les années 80, l’augmentation du nombre des chômeurs et la fin de la période du plein emploi exposaient la France à ne plus être considérée comme un pays respectueux des droits de l’Homme, le droit au travail se trouvant inscrit en bonne place des droits fondamentaux .
Devant attendre dans le hall d’un établissement scolaire, je passais le temps à lire la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen affichée au mur et quelle ne fut pas ma surprise de lire que ce droit fondamental avait été modifié . Le « tout citoyen a droit au travail » était devenu » tout citoyen a le droit de travailler », ce qui n’est pas du tout la même chose : auparavant un Français qui demandait un emploi à l’ANPE et auquel on ne proposait rien de payé au moins au SMIG , le salaire minimum GARANTI, pouvait attaquer l’administration en justice car il avait droit au travail et il existait un salaire minimum garanti au-dessous duquel le patron ne pouvait descendre .
Aujourd’hui, ce même Français n’a plus droit au travail . Il a simplement le droit de travailler ( travailler ne lui est pas interdit mais la France n’est pas tenue de lui fournir un emploi) . Personne ne s’est aperçu de la nuance . En jouant sur la prononciation quasi-identique, on a aussi transformé le SMIG , avec un G comme « GARANTI » , au-dessous duquel il était interdit de descendre, en SMIC, salaire minimum pas du tout garanti, un salaire minimum de CROISSANCE, qui permet au patron de payer quelqu’un 20% du SMIC, 40% du SMIC, en toute légalité …
C’est toujours la même intention de tromper le peuple en l’empêchant de s’apercevoir du recul social énorme occasionné par ces changements en apparence presque imperceptibles de ses droits . Savoir que des énarques placent leur savoir et leur intelligence, non pas au service du mieux-vivre de tous les humains mais dans ces petites duperies d’escrocs de bas niveau est plus qu’affligeant .
Quand le travail , présenté en 2007 comme « travailler plus pour gagner plus ( plus de quoi, au fait ?) » est devenu une énorme duperie, travailler pour ne rien gagner, et dans des conditions de mépris, de pressions multiples et de harcèlements mortifères, la seule réponse du citoyen salarié doit être de revendiquer ce que le patron définira comme LE DROIT A LA PARESSE , mais qui est en fait pour le salarié son droit à définir lui-même son activité de survie sans engraisser de riches parasites .
NE TRAVAILLEZ JAMAIS est le meilleur slogan pour les prochaines manifastations et le meilleur objectif que nous pouvons nous fixer.
Les dirigeants syndicaux ne seront pas d’accord.
Abolir le travail salarié c’est anéantir la représentation syndicale.
J’ai aussi bien aimé la phrase d’ELIOT :
« Ce que je veux dire, c’est que je ne considère pas l’économie comme un domaine si particulier de la vie qu’il mérite sa propre souveraineté. Ces mots sonnent peut-être creux face à la réalité, mais bon, j’espère de tout cœur que cette réalité sera bientôt désuète… Voilà tout ! »
Merci, Eliot !
J’ai lu quelque part ceci :
« Pourquoi renflouons-nous encore les banques de Wall Street et de Londres que l’on qualifie de « trop grosses pour couler » ainsi que les escrocs qui dirigent AIG, alors que des millions d’américains souffrent, perdent leur maison, leur boulot, leur avenir ? Pourquoi avons-nous donné 24 000 milliards de dollars à ces bandits et rien aux propriétaires de logements et aux chômeurs acculés ?
Qu’en pensez-vous ?
Qu’ils ont bien le pouvoir.
Que les armées, comme les mafias, ne sont jamais en « faillite » avant d’être …..vaincues.
« Shadow banking » = « Shadow fighting »