Ce texte est un « article presslib’ » (*)
L’événement le plus significatif – sinon le plus important – des jours derniers, c’est cet appel à la création d’un « contre-lobby » financier émanant de l’euro-député Vert, Pascal Canfin, initiative justifiée par la puissance démesurée des intérêts particuliers dans les décisions que prend le Parlement européen et, comme il est dit dans l’appel, par « un contexte de forte proximité des élites politiques et financières ».
Le même message grave peut être entendu à Washington, communiqué non pas par un parlementaire, comme dans le cas de l’appel de Bruxelles, mais par le Président américain lui-même, affirmant dans son allocution télévisée hebdomadaire du 1er mai, que le pouvoir qui lui est institutionnellement garanti n’est pas de taille vis-à-vis de celui dont disposent les lobbys financiers, soulignant en outre qu’une décision récente de la Cour Suprême américaine a rendu ce pouvoir illimité en déplafonnant les sommes que les entreprises peuvent injecter dans les campagnes électorales.
On ne s’étonnera de la montée du « populisme » que si un éventail de partis démocratiques permet à chaque électeur de voir sa volonté représentée dans le gouvernement réel de son pays. Mais si la « forte proximité des élites politiques et financières » implique que tout vote s’assimile désormais à une voix de plus venant conforter des élites financières détentrices du pouvoir effectif, alors la démocratie n’est pas en danger mais elle est déjà morte.
L’optimiste pense que le courant peut encore être inversé, et il n’est pas impossible que le fossé entre le peuple et ses « élites politiques et financières », aujourd’hui perçues comme intimement liées, puisse encore être comblé. Les jours sont en tout cas comptés. Surtout, dans le climat actuel de nerfs à vif, tout importe ! Aux États-Unis, le président Obama a désigné la Cour Suprême comme « ennemie du peuple », il serait gravissime que celle-ci prenne cette accusation à la légère, il faut au moins qu’elle y réponde. En Europe aussi, l’opinion est en alerte : son regard est immanquablement attiré par la moindre apparence de « proximité excessive des élites politiques et financières ». Dans le contexte actuel, les hommes et femmes politiques vers qui le regard se tourne, à tort ou à raison, auraient grand tort d’écarter la rumeur d’un simple revers de main.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
238 réponses à “La démocratie aujourd’hui”
Je fais partie de ceux qui pensent que la démocratie, au sens où le pouvoir appartient au citoyen, n’existe plus et ce depuis longtemps.
Pour donner une date je dirai depuis le jour où les soi disants représentants du peuple sont des professionnels qui tirent revenu et prestige social de leurs fonctions.
Que les élus modernes en Occident soient des élus cooptés par la puissance financière est une évidence.
Cette dérive touche les élus au plus haut niveau comme vous le faites remarquer.
Que certains d’entre eux se rendent compte maintenant que, attendant un miracle, ils voient arriver le chaos et que la catastrophe annoncée est là depuis un moment, les incite à remuer.
Tant mieux pour eux si la conscience leur vient, même tardivement.
Il leur reste à franchir une étape : ne plus participer à des simulacres.
Tant qu’on ne reconnaîtra pas le vote blanc comme un vote significatif (genre, si plus de 50% de votes blanc, l’élection est annulée et de nouveaux candidats doivent se présenter), il n’y aura pas de démocratie. Je ne veux pas choisir entre de la viande rance et du poisson avarié, je veux pouvoir dire « non, je veux autre chose » en espérant qu’à un moment on me présentera de la nourriture de qualité.
Si l’on n’apporte pas le poisson ou la viande que l’on désire nous même, il ne se passera rien et l’on nous fera avaler la nourriture avariée sans ce soucier de notre consentement ; ce qui d’ailleurs est déjà le cas.
Pour amplifier vos propos sur la démocratie, M. Daniel Mermet, en 1996, avait été à la rencontre de M. Cornélius Castoriadis (DCD en 1997), et voici la rediffusion de cet entretien, à l’occasion du 10e anniversaire.
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=833
Tout y est dit en une trentaine de minutes.
Une personne avait déjà signalé ce lien, je récidive.
La démocratie ce n’est pas gouverner selon ce que souhaitent les groupes de pression, quel que soit leur pouvoir de persuasion (argent etc.) ou de nuisance (manifestations, barrages etc.).
L’un des défauts du système de décision politique reposant sur ce que dictent les groupes de pression (grands groupes industriels, syndicats, etc..) ce n’est pas seulement que ce système ne respecte pas la démocratie mais c’est aussi que ces groupes sont focalisés sur leurs intérêts propres, au point que certains de ces lobbies (syndicats représentant les travailleurs ou les catégories professionnelles etc.) oublient que l’intérêt commun à long terme est aussi le leur.
La démocratie ce n’est pas simplement le gouvernement par les lois, car l’essentiel en démocratie est de garantir que chaque loi répond aux souhaits de la majorité des citoyens qui se sentent concerné par cette loi.
Faut-il rappeler que la démocratie véritable est assurée par deux conditions indissociables :
*La liberté d’opinion doit être garantie : cela signifie que les citoyens sont libres d’exprimer et de propager toutes les opinions quelles qu’elles soient.
*Chaque décision politique doit être conforme aux désirs de la majorité des citoyens qui désirent prendre part à la décision.
Il est certain qu’aucune des deux conditions n’est respectée en France ou dans l’Union européenne.
Dans le système politique actuel les politiques sont élus, ensuite ils prennent des décisions, écrivent des lois, signent les traités internationaux, engagent des dépenses que des générations futures devront rembourser etc., sans vérifier si la majorité de la population est d’accord avec chacun de leurs actes, et même souvent en sachant que la majorité de la population n’est certainement pas d’accord avec certains de leurs actes.
L’article « Où est la démocratie ? » apporte toutes les précisions sur ce qu’est la démocratie véritable.
à Daniel:
Jamais on ne te «présentera de la nourriture de qualité.» car celle-ci ne sera jamais pré-qualifiée par les véritables détenteur du pouvoir.
Bien !
Voici qui dans l’immédiat va faire plaisir à Eric Woerth…lui qui s’occupe de nous pour l’avenir.
A d’autres aussi d’ailleurs puisque tout n’est qu’affaire de Gros Sous(vre).
Parfaitement d’accord avec vous, cher Paul : Le grand Marché, un totalitarisme planétaire sans précédent
Cela fait tout à fait penser aux « dons » généreux des Gates et Buffet…
Et pour qu’ils en arrivent à de telles extrémités, c’est peut-être face à un éventuel danger, non?
(je reste prudent 😉 )
J’entends déjà ceux qui vont vous opposer les libertés individuelles dont on dispose contrairement aux régimes totalitaires.
Comme s’il fallait se contenter du « moins pire » et stagner dans le médiocre.
L’immobilisme arrange bien des personnes…
Il me semble que ce n’est pas la démocratie qui est en danger, mais le simulacre de ce que l’on a cru être la démocratie. Car, est-ce d’aujourd’hui seulement que la réalité du pouvoir appartient à qui détient l’argent ?
Simulacre, nous sommes d’accord.
http://www.maitre-eolas.fr/post/2010/06/23/Et-si-pendant-la-coupe-du-monde%2C-on-l%C3%A9galisait-le-financement-occulte-des-partis-politiques
Le fossé se creuse.
Bonjour Monsieur Jorion
Ainsi l’élitisme contre le populisme entrerait dans le cadre de l’antagonisme bourgeois citoyen!
Et il semblerait que l’on s’achemine vers une Métropolis!
Il faut tout de même se souvenir que le modèle mythique de référence, la république athénienne, était un système aristocratique, au sens premier du terme,sinon élitiste ou bourgeois! Et que ce régime n’a pas fonctionné très longtemps. On pourrait aussi se demander si la proportion d’aristocrates et d’îlotes était différente de ce qu’elle est qu’aujoud’hui!
La république n’a plus de bleus: elle a des hématomes! Car à la confusion ont succédé les contusions.
Cordialement
@Steve
Vous vous trompez : pour les Grecs anciens, l’élection était un principe aristocratique ; or, seuls les experts étaient élus, parce que, dans leur domaine respectifs de compétence (stratégie, architecture …) ils étaient considérés commes les meilleurs (aristoi). En dehors de ce cas, la véritable démocratie, pour eux, était la démocratie directe.
Je ne suis pas contre le talent, ni contre le courage.
Je suis contre la prévarication et le mensonge.
« L’événement le plus significatif »… faut pas pousser. Au niveau européen, peut-être. Mais au niveau européen, il ne peut rien se passer, sauf à ce qu’un pays comme la France renoue avec la politique de la chaise vide. Récemment, la gauche réelle vient de commencer à rédiger son « programme partagé », et c’est tout de même infiniment plus sérieux que les plaisanteries des bobos-bio.
Le bidule vert est d’autant moins sérieux qu’il est loin de s’inscrire dans l’urgence que les problèmes imposent.
Le bidule vert est un mélange d’autres bidules… je penses que l’urgence des problèmes s’imposera rapidement, et que malheureusement la réponse appropriée sera beaucoup plus radicale (d’un point de vue écologique) que si nous l’avions mis en place par nous même via un mouvement citoyen et politique (économique/sociale/écologique).
un seul mot: pragmatisme.
Betov, allez donc demander aux riverains du golfe du Mexique si les « bidules verts » ne sont pas une urgence ? ou du côté de Port Harcourt ?
A propos d’écologie, donc de la catastrophe BP ignorée par les écolos du système, un beau texte de Naomi Klein:
http://www.dedefensa.org/article-la_terre_blessee_vue_par_naomi_klein_22_06_2010.html
« gauche réelle » ?
T’as raison, Marlowe. On ne sait plus comment dire. On a la gauche de droite (PS), la gauche fasciste (NPA, PC), la presque gauche (Front de gauche), et le vraie gauche: Celle qui n’existe pas. Là j’ai m… . Je voulais dire la presque gauche de gouvernement.
C’est franchement pénible vos tiroirs pour ranger la gauche messieurs ! un peu de souplesse ne fearit pas de mal
Je vous l’avais dit, Monsieur le Modo… : on va se radicaliser.
Et c’est normal. Dans alternance il y a alternatif. Soit sinusoïdal, soit moyenne à zéro.
Que le signal soit carré, en bruit blanc, bruit rose, crénelé… pareil…
Soit captation du politique par la puissance de l’argent.
Tout simple.
Que n’a-t-on entendu lorsque Viviane Forrester a sorti son livre « L’horreur économique ».
Elle écrivait : « …pour la première fois dans l’Histoire, l’ensemble des êtres humains est de moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l’économie et détient le pouvoir. Nous découvrons qu’au-delà de l’exploitation des hommes, il y avait pire, et que, devant le fait de n’être plus même exploitable, la foule des hommes tenus pour superflus peut trembler, et chaque homme dans cette foule. De l’exploitation à l’exclusion, de l’exclusion à l’élimination… ? »
Viviane Forrester oublie seulement de signaler que ses idées ne viennent pas de son entourage, mais d’un tout autre endroit.
Les idées seraient-elles bonnes ou mauvaises selon l’endroit où elles germent ?
@ Marlowe
pourriez vous préciser ce que vous entendez par là ?
Ca donne aussi ça
annulation du moratoire des forages profonds par un juge de louisiane NY times
La conclusion du jugement
Les « plaintiffs » = le lobby pétrolier.
Où l’on apprend que l’effroi moral à l’origine du moratoire est au fond « arbitrary and capricious ».
Certes, seuls quelques avions se crashent, les vols sont autorisés.
Mais dans la série « court-terme » (ne pas tuer l’économie de la Louisiane cette année, au fond), ça tient la corde.
Ceci dit le pouvoir fédéral interjette appel, ce qui suspend l’annulation et maintient le moratoire
Aujourd’hui sur Commondreams.org:
« Yesterday, a Louisiana-based judge Martin Feldman ruled that Barack Obama’s six-month drilling moratorium in the Gulf was unjustified because it assumed that all deepwater drilling was as dangerous as BP’s.
The White House promised an immediate appeal.
Meanwhile environmental groups have said Feldman’s ruling may have to be rescinded because of the possible conflict of interests.
Feldman’s most recent financial disclosure forms show that he was paid dividends from his shares in Transocean, the firm that owned the Deepwater oil rig that exploded in April killing 11 oil workers, prompting America’s worst environmental disaster.
The forms, which relate to the calendar year 2008, also show that he sold shares in Halliburton, which was also involved in the disaster.
Feldman’s other interests included Ocean Energy, Quicksilver Resources, Prospect Energy, Peabody Energy, Pengrowth Energy Trust, Atlas Energy Resources, and Parker Drilling. »
http://www.commondreams.org/headline/2010/06/23-3
Comme quoi ça collude de partout….It’s a wonderfull world!
Il est clair que nous sommes rentré dans une spirale dégénérative.
Entreprises sans usine, commerce sans magasin, société sans lien social, footballeurs sans maillot, communication sans idée, hommes politiques sans morale ?
République sans liberté.
Démocratie sans participation du peuple (malgré ou surtout à cause de la fameuse démocratie participative qui n’en est pas une).
M Jorion, votre billet vient à pic quant à un échange de mails que j’ai eu hier et aujourd’hui avec Julien Alexandre.
Je crois en effet qu’Obama montre enfin la voie.
Et je crois, qu’à votre niveau, et compte tenu de l’audience que vous avez agrégée autour de vous et de l’autorité voire du charisme dont vous avait su faire preuve, il est plus que temps, si vous en sentez le désir et la ressource de nécessaire témérité, de donner un angle plus franchement politique et de combat à votre blog.
Vous avez eu l’insigne mérite de nous avertir ici, et bien au delà, des enjeux et des implications de ce Tsunami financier, économique, politique et civilisationnel qui menaçait ce monde.
Vous avez très justement comparé nos décideurs avec ces exégètes qui ratiocinaient sur le sexe des anges quand les barbares menaçaient Constantinople. Aujourd’hui, Constantinople est tombée sa bibliothèque est en cendres. Il n’est plus temps de prophétiser et d’alerter, mais d’agir, et cela est vrai pour tous, chacun à son niveau.
Et pour vous, je crois que l’enjeu se pose en ces termes maintenant: ou vous continuez sur votre ligne de vigie et de sirène hurlant aux fous, rôle qui nous à tous touchés intimement (je peux le dire en tout cas pour ce qui me concerne depuis deux ans) et votre Blog est obsolète dans trois ou six mois. Ou vous cessez de croire à l’utilité de ce Blog dans sa fonction actuelle et vous lui donnez une identité politique claire.
Une troisième option est aussi envisageable si aucune des précédentes ne conviennent: sacrifier votre Blog de façon spectaculaire en annonçant bruyamment que son objet est désormais caduc! Qu’après le moment des experts et des économistes venait celui des politiques avant celui des soldats.
Je regrette amèrement que nous en soyons là, mais tel est mon sentiment en guise de dernier commentaire sur ce Blog, sous sa forme actuelle qui m’a pourtant si intensément captivé depuis deux ans.
Encore pardon pour le ton presque comminatoire de ce post, je voulais juste partager mon intime conviction. Encore merci.
Cher Vigneron,
Tout d’abord bravo pour le pseudo, sauf si vous ne buvez pas.
J’avais, quand j’ai choisi mon pseudonyme, envisagé : »j’ai bu et j’ai encore soif » mais les restes d’une bonne éducation et un goût prononcé pour l’authentique littérature noire (« hard boiled ») m’y ont fait renoncer.
J’ai, ce matin même, affirmé que derrière les journalistes, ceux qui font la chronique, on pouvait trouver un bon critique, et un bon buveur…
Je crois que si le blog est un carrefour qui favorise les rencontres, il manque à certains d’entre nous, en fonction des affinités, d’autres lieux de rencontre ou seulement déjà la possibilité d’échanger des courriers directs.
Qu’en pensez vous ?
J’ajoute, tant il faut craindre d’être mal compris, que la nature de ce blog, ou du moins le STYLE qui lui a été donné par son (ou ses) fondateur (s), ne doit pas être remis en cause.
Conviction partagée.
Il n’est pas exclu que ce blog, en dépit de ses qualités, connaisse un jour le sort d’autres entités de débat sans prises sur l’objet de leur réflexion. Contenues au final dans les limites de leur fonctionnement propre. Et qui, au lieu qu’elles fassent naître les conditions de leur exercice, se voient subordonnées à celles qui leur sont créées.
Une liberté à vide, en quelque sorte. Dont le système en place, sa faculté d’appropriation sans borne, et celle de dévitalisation qui en est la conséquence, s’est fait le promoteur zélé.
Cher Vigneron, moi je remercie Paul d’oser affirmer en son nom propre – et noir sur blanc- que nous ne vivons plus dans une démocratie. Quant à votre demande de politiser le blog, rien ne vous empêche d’y exprimer vos opinions politiques. A mon sens, si vous étiez plus attentif aux articles et aux vidéos de Paul, il vous serait facile de deviner la sensibilité politique de Paul, que vous êtes par ailleurs libre de critiquer. Personnellement, j’ai fait le même constat que Paul depuis longtemps, et c’est la raison principale de mes réactions sur ce blog et d’autres forums où j’essaie d’exprimer le fond de ma pensée (souvent d’une façon pas très diplomatique, je l’avoue…). En effet, écrire et partager nos impressions est une manière non violente d’essayer de changer la situation actuelle de notre société. D’ailleurs, je remercie beaucoup ceux qui mettent à notre disposition les moyens de le faire, surtout des personnes comme Paul qui font le même constat sur la réalité que nous mais qui ne proposent pas nécessairement les mêmes solutions aux problèmes. En tout cas, il est temps pour tout le monde de réagir puisque nous devrons répondre de nos actes aux générations futures….
Les idées exprimées, réunies, fédérées ici par Paul Jorion sont un levain… A ce titre, son blog est, dans son sens originel, superbement « politique »… Il fait son travail, et il continue d’être plus que jamais d’actualité, surtout si les professionnels de la politique (puisqu’il en est ainsi) font défaut (!)…
L’acte politique, c’est d’abord la pensée elle-même (à laquelle vous avez été si sensible). Que les appareils politiques intéressés fassent aussi leur boulot et s’inspirent d’idées exprimées sur ce blog. C’est le destin des idées est que l’on les prenne à bras le corps…Voulez vous-même les transformer en action ?
Les intervenants de ce blog auront alors suffisamment de travail à débattre et à débusquer des inévitables incompréhensions, dévoiements, instrumentalisations, trahisons ou même, enrichissements…
L’indépendance et la liberté d’une pensée (ou de l’acte créateur) ne se négocient pas. Elles obligent donc à garder la distance… Ainsi s’opère le rayonnement.
Qui, lui, se partage, ainsi que l’action…
Vigneron,
venez créer quelque chose de neuf avec ceux qui le souhaitent…
Vous rappelez-vous votre belle tirade sur « ce qu’on découvre de si précieux en le perdant » et sur « l’importance de les (re)concquérir »….?
On vous attend, il y a du boulot!
Monsieur Jorion…???
Ouh ouh !
Ouh ouh quoi ? Je suis mon petit bonhomme de chemin.
Et expliciter le chemin ne vous semble donc pas nécessaire…???
Les peuples suivent la trace de vos pas, et non la direction de votre index.
@Charles A
Le 24 juin . Fête de la saint Jean, celui qui prêchait dans le désert mais dont les cris à l’adresse de ses contemporains résonnent encore dans nos oreilles . Non ?
@Laurence
Demain est un autre jour .
@Vigneron
A demain , j’espère .
Va falloir qu’on discute, là.
Vous vous rendez compte de la réponse que vous venez de me faire…???
@yvan
Si, si Yvan! La réponse de Paul, malgré son caractère lapidaire et son apparence sybilline, est claire et cohérente avec qui il est et ses conviction:
Option une.
Apollinaire aurait répondu « Passons, passons, puisque tout passe. » ou même paradigme, » mourons, mourons, puisque tout meurt. »
et vous yvan, quelles sont vos ‘options’ en dehors de vos bons mots?
discutons mais finalement donnons raison à axa? un long voyage asiatique?
‘On n’emporte pas sa patrie sous la semelle de ses souliers’ Danton
je ne fréquente pas ce blog depuis longtemps mais j’ai déjà compris ce qui fait peur à certains ici c’est la liberté d’expression et la diversité des opinions exprimées comme des intervenants. le liberté supposent des responsabilités, finit de jouer, voilà l’origine de la radicalité politique américaine messieurs.
ne vous inquiétez pas ce blog n’est pas si influent au point d’amener le ‘grand soir’ à lui tout seul, si grand soir il y a, ce sera bien par l’icompétence des élites avec un niveau mental d’enfant de 5 ans. 5ans car l’inconséquence de la vassalité les a fait régresser à ce point.
j’apprécie vous lire, surtout vigneron que je crois un honnête homme, mais si ce blog doit mourir, qu’il meurt. ce sera tout de même moins grave que la mort de kennedy n’est-il pas?
‘Que m’importe ! L’opinion publique est une putain, la postérité une sottise !’ Danton
continuez vôtre bonhomme de chemin monsieur jorion, chacun son rôle, le vôtre est présentement celui-ci, je ne vous crois pas un leader mais plutôt un conseiller de valeur, ne cédez pas aux injonctions et chantages des petits talleyrands de pacotilles.
quand à moi, cela fait bien longtemps que je connais ce que beaucoup découvrent, ou font semblant de découvrir, c’est l’avantage de vivre sans filet (non assuré). à ce propos je remercie monsieur mitterand car ce sont des pauvres cultivés qui engendreront la société de demain.
‘Après le pain, l’éducation est le premier besoin du peuple’ Danton
J’écris de plus en plus de commentaires pour ce blog, mais je les efface au lieu de les poster. Je ne suis pas à la hauteur.
A la « hauteur »…???
Parce qu’il faudrait avoir une « hauteur » pour donner son point de vue et argumenter..??
Allooons, Lisztfr.
Que devrais-je dire, alors.
Nous avons tous ici une et des compétences qui viennent enrichir le débat, même si nos compétences sont éloignées de la finance ou l’économie.
Et, manque de bol, cette légère crise nous touche tous dans le sens où il faut de l’argent pour manger…
Alors, remballez le pessisme et/ou les complexes, chacun apporte sa pierre car il y a encore du boulot.
Rassurez vous Lisztfr, vous n’êtes pas le seul mais en réalité je me demande si c’est vraiment une question de niveau ? L’antériorité de certains commentateurs créé une certaine complicité entre eux qui rend parfois leurs écrits opaques aux non initiés – je le dis très gentiment 😉
Voltaire aurait-il attendu que les sans-culottes fussent à la hauteur ?
Si vous écoutez trop de musique (le Dies Irae en ce moment ?) , lisez Richard Sennett (qui failli être musicien professionnel), et vous comprendrez pourquoi votre main agira.
Ne vous inquiétez pas Lisztfr, moi aussi (une soixantaine au moins),
mais ce qui compte le plus souvent à mon sens, c’est tout le chemin
intellectuel que vous faites en écrivant. Du coup, je pense que même
si vous publiez des commentaires dont vous regrettez le manque d’ »expertise »,
vous avancez quand même dans un cheminement, et ce d’autant plus si
ce que vous exprimez fait dialogue avec les autres écrits, en réponse ou pas.
Après je comprends ce sentiment peut-être de ne pas apporter grand chose
à la réflexion des autres. Mais bon, mon principe majeur dans la vie: nous sommes peu de chose
et nous faisons comme nous pouvons, certains jours plus que d’autres, certaines personnes plus que d’autres, le tout faisant peut-être avancer le schmilblic?
Pour le reste, la modération est là pour donner un cadre intellectuel « acceptable » et nécessairement imparfait, je pense.
Bien à vous
Il ne s’agit pas d’être « à la hauteur », mais sensible et sincère.
Certains d’entre nous, et même les meilleurs, meilleurs non pour ce qu’ils disent, mais par leur manière, ou leur style, tournent 7 fois au moins leur souris je ne sais où…
Ok mais comment dire, il faudrait des paroles à la hauteur d’un Hugo, en fait je rêve d’un nouvel Hugo, Bakounine, Blanqui, et par rapport à leurs force d’idée et de paroles, nous demandons peu de choses ! Les héros sont derrière nous, ils ont emporté leur idéaux et leur force avec eux.
D’autre part l’on pourrait se féliciter de ne pas avoir une personnalité tyrannique à se coltiner. Il y a toujours eu des personnes pour incarner un idéal, un grand homme peut-être que c’est le complexe du grand homme qui revient, mais aujourd’hui c’est quasiment à nous de le remplacer, par un collectif et non pas un « tyran » aussi charismatique soit-il (Gandhi…). La grande âme.
Oui le grand homme parlait fort, on pouvait se reposer sur lui, sa parole agissait, vertu performative et conative de la parole, elle déplaçait des montagnes. Il y a toujours plein de héros, même en littérature… Hemingway, Orwell… mais ils ne sont pas là ! et alors comment allons nous déplacer cette montagne !
Tous les « héros » sont morts ! il n’y en a pas un de vivant…
« Le bonheur m’ennuie » (Rousseau ?)
J’avais invité J. Bidet à participer à ce blog, mais finalement, la gauche de la gauche participe assez peu n’est-ce pas ? Nous avons peu d’adeptes des partis politiques de gauche ici. A quoi pense la gauche de la gauche… ? on ne le saura jamais.
Après la 2nd guerre mondiale, nous sommes repartis du bon pied, comme si l’on était requinqué après cet épisode tragique… toute société est elle fondé par le crime, sur le crime ? Abel et Cain, Rome, 1789… Absalon
Ni guerre ni grand homme, ni idées extravagantes, ni faim. Qu’allons nous devenir ?
Allez mon cher Franz, encore une danse.
Il y a peut-être effectivement de quoi désespérer de l’Humanité… MAIS ce n’est pas une raison pour se dire qu’il faut un « sauveur » .
Comprenons-nous : les sauveurs sont bons pour les films américains. Rien d’autre.
Qu’un peuple reprenne réellement les rênes d’un pouvoir qu’on lui a volé, là, ça me convient mieux.
Certes, les démocrates (réels) ne courent pas les rues en ce moment…
Mais… contrairement aux idées des libéraux de penser que le pouvoir ne s’attend mais se conquiert, il doit bien rester sur terre des personnes qui savent que faire le bien pour les autres est se faire le bien à soi.
En rêgle générale, ces personnes refusent tout pouvoir. Et c’est le signe principal de reconnaissance.
Ca va le faire, Lisztfr.
@yvan
« En rêgle générale, ces personnes refusent tout pouvoir. »
J’avais envie de prolonger la phrase par: … pour elles-mêmes, refusent tout pouvoir pour elles-mêmes, leur seule personne, leurs seuls intérêts particuliers. Et le revendiquent pour tous dans le cadre de la recherche du bien commun.
@Lisztfr : ah zut ! Voilà bien dix posts que j’efface en essayant de répondre au vôtre. Bon allez, celui-ci je le garde, tant pis ! « A Dieu vat ! » comme dit le capitaine Haddock dans le Temple du Soleil. Et comme je ne sais pas d’où sort ce « vat » et sa curieuse orthographe, j’ouvre mon éternel Petit Robert qui me dit : « Commandement de virement de bord vent devant (manœuvre dangereuse qui justifiait cette formule solennelle), aujourd’hui remplacé par « Envoyez! ». » Vrai que c’est dangereux de poster sur le blog de monsieur Jorion ! 🙂
Bien vu, Gueule d’Atmosphère.
D’où ma difficulté à me faire comprendre… Matheux un jour…
Combien de fois me suis-je fait sabrer pour avoir passé des calculs intermédiaires…
Ca entraîne un problème d’expression à vie, ce défaut. Et s’il n’y avait que celui-là, je serais proche du bonheur parfait 😉
@ Litsztfr,
chacun avec ce qu’il est, sa singularité, apporte quelque chose d’irremplaçable et vous le savez.
La différence entre l’après seconde guerre mondiale et aujourd’hui, c’est la Connaissance.
La connaissance de tous les mécanismes à l’oeuvre (merci Monsieur Jorion) et ca fait toute la différence.
A l’ouvrage! Merci.
En entendant « Le Grain à Moudre » (FR C) ce soir, je me dis qu’ils ne sont là que pour penser à notre place, pour verser dans notre oreille quelques grains, quelque pauvre pensée à ruminer, de même que mon prof Nebenzahl avait coutume de nous donner la « becquée », mais d’une autre qualité croyez-moi.
Le rôle de ces réunions vespérales ? Les vêpres radiophoniques. Toujours surpris à quel point le temps radiophonique s’accorde au temps biologique…
France culture pense, réfléchit. Ils sont très forts, ils parlent bien, ils ont le pouvoir symbolique, qui pèse lourd, d’un autre côté rien ne viendra de ce conformisme. Tout ceci nous anéanti chaque jours (ou presque) ! C’est ça qu’il faut voir, il font semblant de penser, ils tiennent la pensée captive, en fait ils représentent la pensé, ce qu’on pense. Ils ont la fonction sociale de « penser », une sorte de surmoi social qui veille… La pensée leur appartient. Même si ce n’est que du charabia à s’arracher les cheveux.
Dans Becket il y a déjà cette pensée vide dans en attendant Godot. « Pense » dit l’un, l’autre se met à penser comme une machine, débiter des abstractions, un concassage de concepts.
Repris dans Obaldia, Rosalie « pense »… les concepts de Minkovsky, qui la mine et la détermine.
Fr Culture, qui ne sait rien, sonne les vèpres chaque soir, vers 18h. Culture oui, pensée non. Culture, le minimum vital. Juste pour donner le change. Culture prostituée surtout. Culture, comme un bouquet de fleurs coupées….
Mais ils nous délégitiment. Comme disait Deleuze à propos de l’utilité de la philosophie, il disait : sans la philosophie, les gens ne se tiendraient pas. Et sans ceux qui assument une fonction sociale de « penser » à notre place car nous ne sommes pas conviés à débattre dans ces médias traditionnels, nous serions beaucoup moins tranquilles.
bon…
modérateur, si vous pouviez insérer la vidéo, je crois qu’elle est d’actualité…
http://www.dailymotion.com/video/x3lkbs_noir-desir-a-l-envers-a-l-endroit-v_music
Tout à l’envers, Lisztfr, pour l’inanité de ce que vous entendez sur Fr Culture :
Si l’on avait non pas un « grain à moudre », mais douze, et qu’on puisse échapper à son Finkielkraut le samedi, la messe le dimanche et Laurent Goumar tous les jours, l’offre intellectuelle serait plus vaste.
On aurait des dossiers du niveau (bon niveau! ) de Books tlj fois /jour.
Du Mermet non cantonné.
Mais, ce qui se passe à mon avis, c’est qu’il faut face au pouvoir une hiérarchie de penseurs qu’on puisse qualifier d’originaux (un peu , moyen, beaucoup) , mais dont l’audience n’aura pas de pouvoir en terme de prise de conscience. Finkielkraut se tient juste au bord du bien pensant généralisé, à deux ou trois doigts du Figaro et du Monde (de ce qu’il est devenu) . Puis, plus loin, bien plus loin, on voit moins souvent les Robert-Dufour, les Gauchet, Sennett etc. le tout n’étant pas « linéaire » (vous reprendrez bien du Badiou ?) .
En somme les idées de pas mal de ces gens ont une valeur au mercato de Fr Culture ou de S G des prés en fonction du degré d’altérité identifiable qu’ils sont censés représenter. Pas en fonction de la véracité de leur analyse, puisqu’on est de toute façon largement dans le terrain de l’infalsifiable.
(Et ici ? héhé, on est dans le terrain révolutionnaire, Saint-Just n’est pas loin, et nous sommes les sans-culottes de l’émancipation économique du PNF (le P euple Non Financier))
Il faut enfin sortir de l’analyse les têtes de série médiatiques qui sont par principe multicarte au mercato (BHL, Onfray, je vous laisse classer Roudinesco, Cyrulnik etc.)
Bref, ce mercato n’est pas très « liquide », on ne change pas la valeur des gens même s’ils botulisent copieusement. C’est pourquoi ce que Clarini/Couturier peut faire de mieux, c’est de choisir la frange la plus acceptable en terme d’audience, d’actualité et de « débat court et sans lendemain » (quel débatteur oserait inviter impromptu son invité le lendemain pour qu’il raffine un questionnement ?). Débat court aussi car il faut « faire la liste des questions », comme un programme scolaire, et ne pas laisser la parole vagabonde et le temps pour l’association d’idée. Un peu du Neg-otium …
Mais si la « forte proximité des élites politiques et financières » implique que tout vote s’assimile désormais à une voix de plus venant conforter des élites financières détentrices du pouvoir effectif, alors la démocratie n’est pas en danger mais elle est déjà morte.
Mais qu’est ce d’autre que cela ?
La différence avec les décennies passées, c’est que les électeurs en ont désormais pris conscience.
Je ne crois pas que les électeurs en aient pris conscience. C’est une banalité de dire qu’ils sont passés du stade « électeur » au stade « consommateur » – et consommateur de Démocratie – sans rien dire et probablement assez contents. Ils n’en ont pas vu les conséquences (merci TF1).
Si, les électeurs en ont pris conscience, ça expliquerait l’abstention. Car si « tout vote s’assimile désormais à une voix de plus venant conforter des élites financières détentrices du pouvoir effectif« , il est probable que, pour bon nombre de gens, ça ne sert à rien d’aller voter.
Les électeurs agissent comme des consommateurs : si l’offre leur plait ils votent, si elle ne plait pas, ils s’abstiennent. Il n’y a pas de prise de conscience.
oui, Crapaud Rouge, c’est exactement cela.
@Crapaud Rouge
« Si, les électeurs en ont pris conscience, ça expliquerait l’abstention. »
> D’accord, mais qu’ils s’en « foutent » l’expliquerait tout aussi bien (c’était probablement la raison principale, le détachement du citoyen au Politique a été longuement étudié).
« il est probable que, pour bon nombre de gens, ça ne sert à rien d’aller voter. »
> découragement, manque d’intérêt… Un autre justification (plus cohérente, à mes yeux) est la volonté de ne pas donner de légitimité à un système dans lequel on se sent impuissant ; implicitement on accepte qu’un autre que celui pour qui on a voté passe au pouvoir, c’est le jeu démocratique… mais si on juge la « démocratie » biaisée plus aucuns devoirs ne nous concernent et les droits qu’elle nous octroie semblent insignifiants puisque notre système de valeur n’est pas celui qui est présenté.
@Eliot : « Un autre justification (plus cohérente, à mes yeux) est la volonté de ne pas donner de légitimité à un système dans lequel on se sent impuissant » : ne pas voter « parce que ça ne sert à rien » et « pour ne pas légitimer le système » c’est kif-kif, car le « ne sert à rien » signifie : « à rien d’autre qu’à légitimer le système » que l’on ne veut pas légitimer…
La démocratie aujourd’hui?
Un leurre.
Si le peuple dort, les élus ronflent la bouche ouverte. Les seuls actifs sont financiers.
Il faut donc s’organiser en conséquence.
Dans cette émission il est suggéré qu’un fond d’investissement par répartition (et non par capitalisation ), ne serait-pas fatalement une idée folle …
(je n’ai pas trop réfléchis, ..
la question que je me poserais moi serait :
comment pourrions-nous court-circuiter cette finance … )
« L’enjeu central des retraites est l’émancipation du travail de la valeur travail. » B. Friot
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1965
Quel symbole de voir un président des USA mordre les mains qui l’ont aidé à être élu!!!
Est-ce une manoeuvre ou la preuve qu’il a de source sure de quoi être inquiet sur son avenir physique?
Autrement dit il changerait de camp devant les grondements du Peuple?
Il doit avoir l’appui plus ou moins discret de quelques sénateurs républicains…
Fera-t-il passer une loi d’exception?
« elle est déjà morte » …
Quelques faits.
Concernant la ‘proximité excessive’, cf. l’excellent dossier (as usual) du Monde Diplomatique sur la question, ‘Le triomphe de l’oligarchie’ :
http://www.monde-diplomatique.fr/2010/06/A/19241
Au niveau européen, l’article de François Ruffin, sur les lobbyistes auprès des institutions européennes et leur ‘proximité excessive’ quant à la définition même des politiques européennes, voir des institutions (traités européens), ‘A Bruxelles, les lobbyistes sont « les garants de la démocratie »’ :
http://www.monde-diplomatique.fr/2010/06/RUFFIN/19200
Où on apprend notamment la réaction (hallucinante) de Martine Aubry quant à la ‘proximité excessive’ de son père, Jacques Delors, dans les années 80 de ces mêmes lobbyistes (en particulier l’ERT, European Round Table of Industrialists), sur la définition des orientations européennes : ‘mais il n’avait pas le choix !’
Cf. aussi son article sur les autoroutes, ‘Ainsi naissent les autoroutes’ :
http://www.monde-diplomatique.fr/2010/06/RUFFIN/19201
Il est donc très ‘étonnant’, voir pathétique, que ces quelques députés européens en viennent à découvrir l’existence de cette ‘consanguinité’ aussi tardivement, alors même qu’elle est consubstantielle à la construction européenne de ces 30 dernières années …
En France, il n’y a qu’à observer les développements de deux ‘affaires’ en cours :
– celle de M. et Mme Woerth quant à ‘l’affaire Bettancourt’ et ses cassettes audio ‘pirates’,
– celle de M. Pérol, qui lui, est visé très concrètement par une enquête d’un juge d’instruction sur une ‘prise illégale d’intérêt’ : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20100622.OBS5933/perol-vise-par-une-enquete-pour-prise-illegale-d-interet.html
On pourrait multiplier les exemples …
Il serait aussi bon de savoir que l’activité de lobbyiste est devenu reconnue et légale auprès du bureau de l’Assemblée Nationale ‘ces derniers temps’ (2 juillet 2009), grâce à un intense travail … de lobbying des dits cabinets de lobbying :
http://www.assemblee-nationale.fr/representants-interets/index.asp#article26
Selon le Réseau ETAL, ce ‘code de bonne conduite’ n’augure rien de bon ou d’effectif :
« Quelle définition du lobbyiste ? Quels contrôles et quelles sanctions en cas de manquement grave à l’éthique ?
Il est surprenant qu’aucun critère officiel ne définisse précisément qui sont les représentants d’intérêt et encore plus surprenant que le texte mette sur le même plan des représentants d’intérêt publics ou privés. »
http://sciencescitoyennes.org/spip.php?article1816
Mais il est vrai qu’au plus haut niveau de l’Assemblée Nationale, on est ‘attentif’ à cette question, puisque, non comptant d’être portée depuis 2006 par deux députés (UMP), le Président de l’Assemblée Nationale (UMP), M. Accoyer, y est très ‘sensible’ :
« Une délégation spéciale du bureau chargée de la question des groupes d’intérêt, présidée par Marc Le Fur, a vu le jour en décembre 2007, grâce à la détermination affichée du nouveau président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer. Notre collègue Jean-Paul Charié a rendu public un rapport sur le lobbying, au nom de la commission des affaires économiques. »
http://www.adequations.org/spip.php?article1053
D’autres, avant, y étaient aussi ‘sensibles’ : M. Christian Poncelet, ancien Président du Sénat, dès novembre 2006, en organisant un colloque au Sénat sur « l’utilité et les exigences du lobbying »
http://www.afcl.net/bibliotheque/Communique_de_presse/Colloque_AFCL_Senat_29novembre.pdf
L’AFCL (Association Française des Conseils en Lobbying) et l’ARPP (Association Professionnelle des Responsables des Relations avec les Pouvoirs Publics) ont donc bien travaillé.
Tout ceci est au grand jour, pour l’Europe depuis donc 30 ans pratiquement et en France depuis 2006.
Si la démocratie est morte, elle l’est depuis longtemps au niveau européen (si tant est qu’elle est existé) et depuis quelques années en France.
Mais apparemment, les faires parts de décès arrivent (très) lentement aux élus …
A lire ce que dit PJ sur la cour suprême des US concernant les lobbies, au point de contre balancer le Président élu (c’est dire la corruption) à voir ce que l’on fait en Europe, je suis scandalisé depuis longtemps. Les élus se font des cagnottes outrancières en marge de leurs rémunérations avec ces lois. Pour savoir quoi faire, ils n’en ont surtout pas besoin. Ils ont toute latitude de constituer des commissions d’études réunissant scientifiques publiques et privé, financier et entreprises pour se faire un idée sérieuse et consistante. Qu’est-ce que c’est que ces lobbies sinon de la corruption ?
Ne pas confondre avec des actions commerciales, d’influences, qui se pratiquent naturellement entre individus et qui se pondèrent selon l’expérience et les compétences des partis en présence. Il n’est pas nécessaire de rémunérer pour cela.
Mais arrêtons de parler de lobbies, appelons un chat un chat, pots de vins en tout genre, c’est tout de suite plus clair.
Bravo !
En effet la démocratie, la vraie, n’a même jamais existé. Mais bon, même la version édulcorée était en grand danger depuis au moins 10 ans. Il est un peu tard pour se réveiller alors que les attaques sont quotidiennes depuis si longtemps. Mieux vaut tard que jamais comme on dit, mais tout de même …
De toute manière le bon peuple se laissera tondre jusqu’a ce qu’il n’ai plus d’autre choix pour sa survie que la lutte (finale).
Y a qu’a voir l’intérêt porté aux footeux pour s’en convaincre, comme s’il n’y avait pas plus important en ce moment …
M. SOROS s’inquiète lui aussi quant à l’avenir de la démocratie…
Il s’inquiète surtout de ses intérêts personnels, n’en doutez pas.
C’était une antiphrase ; de doutes je n’ai point…
A partir du momment ou se qui a été construit par le peuple et pour le peuple (electricité, gaz, nucléaire, poste, santé et j’en passe) se voie être revendu une bouché de pain a des interets privé et cela par les personnes en charge des interets du peuple et élu par le peuple. On ne peut vraissemblablement plus parler de démocratie, tout aux plus de buiznessocratie.
Mais si ont doit revenir a la bisfurcation politique de 1793-1794. Ont peut facilement observer que cette bifurcation qui a commencer par la confiscation des richesses nobles et de l’église par le peuple et pour le peuple. Se soit terminé par l’accumulation de ces mêmes richesses par le politique et le commerçant.
Lorsque l’argent et le politique couche enssemble, il y a fort a parier que se sera le peuple qui sera cocu. Mais est’il bien raisonable de cocufier le peuple sachant que la jalousie reste plus difficilement gérable que l’envie. Tant que le peuple est envieux c’est gérable, il suffit de lui faire croire que lui aussi pourra satisfaire ses envies. Par contre si il commence a devenir jalou parce qu’il a été cocufier par ces représentants cela risque d’être un peut plus difficille a gérer.
M’enfin, il semblerait que l’argent soit l’opposé de l’amour et des notions qui s’en rapproche. Lorsque que le politique se mais a aimer l’argent il ne peut que se détourner des notions d’amour.
Le problème avec les histoires d’amour c’est que cela peut trés mal finir 🙂
autre exemple de démocratie, la Société Générale a rapatrié toutes ses pertes en France et délocaliser ses bénéfices ailleurs :
http://www.renovezmaintenant67.eu/index.php?post/2010/04/17/La-Soci%C3%A9t%C3%A9-G%C3%A9n%C3%A9rale-rapatrie-en-France-TOUTES-ses-pertes-et-les-vend-au-fisc-et-au-Tr%C3%A9sor-Public
Je fais tous les jours la même chose, pas vous ?
Oui, bien sûr, mais tout cela était écrit…
Je vous renvoie à mon commentaire publié il y a quelque jours à propos de la démocratie.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=13059#comment-88214
Et je rajouterais ce qu’aurait dit de Isaac Asimov (car il y a polémique sur l’authenticité du message même si le message n’en reste pas moins pertinent, en tous cas de mon point de vue):
« Democracy cannot survive overpopulation. Human dignity cannot survive it. Convenience and decency cannot survive it. As you put more and more people into the world, the value of life not only declines, it disappears. It doesn’t matter if someone dies. The more people there are the less one individual matters. »
« I will use what I call my bathroom metaphor. Two people live in an apartment and there are two bathrooms, then both have the freedom of the bathroom. You can go to the bathroom anytime you want, and stay as long as you want, for whatever you need. Everyone believes in the freedom of the bathroom. It should be right there in the Constitution. But if you have 20 people in the apartment and two bathrooms, no matter how much every person believes in the freedom of the bathroom, there is no such thing. You have to set up times for each person, you have to bang at the door, « Aren’t you through yet? » and so on. »
Et puis il y a les peurs d’Albert Einstein:
« There are three bombs. The first one is the atomic bomb, which disintegrates reality, the second one is the digital or computer bomb, which destroys the principle of reality itself – not the actual object – and rebuilds it, and finally the third bomb is the demographic one »
Je peux le traduire ultérieurement à la demande de qui que ce soit.
Einstein considérait donc que l’atome, comme les ordinateurs, allaient être détournés d’une utilisation bénéfique à une utilisation destructrice.
Dans les deux cas, ce sont les deux faces d’une même médaille.
Concernant la surpopulation, là, je ne me fais pas trop d’illusions : en plus de la spéculation sur la nourriture, l’eau va très vite manquer. Sans avoir besoin de spéculation (mince 😉 )
Car, sans glacier et avec des nappes phréatiques sur-exploitées, ça va commencer à devenir critique.
[…]
Car les grandes villes, Seigneur, sont maudites;
la panique des incendies couve dans leur sein
et elles n’ont pas de pardon à attendre
et leur temps leur est compté.
Là, des hommes insatisfaits peinent à vivre
et meurent sans savoir pourquoi ils on souffert;
et aucun d’eux n’a vu la pauvre grimace
qui s’est substituée au fond de nuits sans nom
au sourire heureux d’un peuple plein de foi.
Ils vont au hasard, avilis par l’effort
de servir sans ardeur des choses dénuées de sens,
et leurs vêtements s’usent peu à peu
et leurs belles mains veillissent trop tôt.
[…]
Ils sont livrés à une multitude de bourreaux
et le coup de chaque heure leur fait mal;
ils rôdent, solitaires, autour des hôpitaux
en attendant leur admission avec angoisse.
[…]
RAINER MARIA RILKE, Le Livre de la Pauvreté et de la Mort.
Dans une de ses dernières lettres, Saint Exupéry écrivait un peu dans la même veine :
La termittière future m’épouvante (…) je hais leur vertus de robots, moi, j’étais fait pour être jardinier.
Au risque de jouer les Cassandre à l’envers j’ai plutôt l’impression qu’il y a un peu d’air dans le sombre tableau et que ses sources vont se multipliant là ou on ne les attend pas forcement, avec un tempo inédit et capricieux.
Il n’est peut-être plus trop nécessaire de se morfondre sur les anciens vecteurs d’expression de la démocratie devenus propriété privé, Voyons ceux qui émergent (pour utiliser un mot à la mode).
Finalement votre question (Mr Jorion) a été posé lors du proces kerviel :
« 15h06
Le témoin suivant est Bertrand Jacquillat, professeur à Sciences-Po Paris (économie financière).
………………;
Me Veil interroge ensuite le témoin sur « un sujet qui n’a pas beaucoup été traité pendant l’audience » :
« Les activités de marché ont-elles une utilité sociale ?
http://www.latribune.fr/entreprises/banques-finance/banque/20100608trib000517576/jerome-kerviel-contre-la-societe-generale-suivez-le-proces-minute-par-minute-15.html
L’implication de l’épouse d’un ministre de la République, dans la gestion de la plus grande fortune de France, ministre qui par ailleurs impose une solution agréée par « les marchés »au problème des retraites, en dit long sur le mode de fonctionnement de nos « démocraties ».
Sans donner trop de couleur politique à ce blog, il serait bien de poursuivre cette oeuvre d’alerte en continuant de démonter les mécanismes afin d’en dévoiler publiquement tous les rouages, par exemple, qui sont ces « marchés », quelle est l’origine des fonds dont ils disposent pour spéculer contre telle ou telle monnaie, ou spéculer sur l’avenir économique de tel ou tel pays, etc…
Il y aura ensuite à espérer que l’un ou l’autre parti politique sérieux se saisira de ces données afin d’élaborer un programme d’actions……..?
Il faut également trouver le moyen d’appuyer sur le bouton « shut down » du portevoix actuel de ce système, c’est à dire les médias pleins de thuriféraires de cet ordre de choses, à l’image de ce journaliste vous reprochant un sourire ironique……..!
Je crois que le problème fondamental vient de la croyance érronée en l’existence passée d’une démocratie qui aurai dégénéré et ne marcherai plus.
Je ne suis pas d’accord.
La démocratie n’a jamais existé et elle reste à inventer.
Les Romains pré-impériaux se croyaient en république. ça nous fait sourire aujourd’hui.
Les premières républiques et leur suffrage censitaire se croyaient démocratiquement exemplaires.
Les républiques qui excluaient les femmes du corps citoyen aussi.
Et ainsi de suite.
La démocratie a toujours été soumise à des castes d’intérêts.
Elle reste à inventer.
La démocratie, qui implique l’égalité de tous, est un rêve.
Vous devriez aller voir chez les Grecs.
Inventeurs de l’Agora et du Sénat, chaque paysan qui venait voter recevait une somme d’argent destinée à le dédomager de la journée de travail perdue au champs alors qu’il participait aux débats et VOTAIT les lois.
Chaque citoyen un peu trop extrèmiste ou désireux d’acquérir trop de pouvoir était banni.
Malheureusement, le système ne survécu pas à son créateur…
Les idées issues de 1789 voulaient aussi redonner le pouvoir au peuple. L’argent a détruit ce pouvoir.
ON S’ORGANISE COMMENT?? ON SE REUNIT OU ET QUAND ??
Si MAINTENANT nous ne faisons RIEN , nous ACCEPTONS de fait la destruction qu’on nous destine.
CESSEZ de tout faire reposer sur Monsieur Jorion.
Prenez VOTRE pouvoir et levez-le à la face de ceux qui vous détruisent.
Sinon rentrez-donc dans votre petite bulle de lamentations et assumez-en les conséquences!
Vous avez raison, il faut aussi que nous puissions communiquer DIRECTEMENT et nous RENCONTRER si « affinités » comme disent d’autres sites.
Laurence…
La population ne souffre pas encore assez. Avant l’heure, c’est pas l’heure.
Vous n’êtes pas la seule à ronger votre frein. Patience et longueur de temps…
Oui, vous avez raison bougeons-nous, je viens de passer 3 heures avec un attaché parlementaire centriste, à lui décrire la situation et à proposer les solutions de Paul Jorion, pour en finir avec la politique de défiscalisation totale en jeu depuis 1978. Il n’ont plus aucun argument sauf celui du comme le monde est pourri il faut etre pourri pour jouer dans la meme cour. J’ai montré que tous les textes de loi vont dans le meme sens ;destruction des garde-fou de la démocratie en matiere économique et fiscale. Les dernières en date les plus honteuses pour les parlementaires sont les lois sur la fiducie instaurant les trusts à la française ou comment faire de l’évasion de capital légalement avec la bénédiction de la démocratie.
Le premier pas, c’est demain tous aux manifs, organisées aux quatre coins de nos territoires.
C’est le marché qui va avoir raison de nos retraites ou les marcheurs qui auront raison du marché.
Allez courage les va nu pieds, on accepte tout le monde, même les chaussés. A demain, je serai présent sur Caen.
A-t-on les troupes, les moyens, la volonté d’engager la lutte de manière telle qu’elle soit au niveau de la guerre d’ores et déjà engagée par les possédants contre les populations ? Les populations sont-elles majoritairement et suffisamment conscientes de ce qu’une guerre contre eux est en cours depuis de très nombreuses années et que cette guerre, en raison de la dislocation même du système, aggrave sa pression de jour en jour afin de tenter de sauvegarder (du moins en ont-ils l’illusion) la domination des possédants (la domination absolue de la propriété, avant même celle des possédants, semblant être le point sur lequel ils préfèreront que nous périssions tous plutôt que de lâcher) ? Le sentiment majoritaire n’est-il pas, au delà d’une insuffisante conscience des raisons de la profondeur et de la gravité de la situation (qu’ici soient remerciés les médias pour leur remarquable travail d’aveuglement) de sauver chacun pour soit une parcelle de l’illusion générale, persuader d’avoir plus à perdre qu’à gagner alors que déjà beaucoup, pour ne pas dire tout, est perdu ? Que peuvent les mots face à un ennemi qui possède en toute légalité toutes les ressources de la violence (de laplus plus symbolique à la plus effective) et qui n’hésite pas à en faire usage, chaque fois bien sûr dans la stricte mesure qui convient afin que la population quoi qu’étranglée, respire encore assez pour pouvoir continuer à verser son tribut?
@ tous,
Pour ceux et celles qui déplorent le manque de communication directe entre intervenants et souhaitent, au moins que leur existence et leur vigilance soient connues et reconnues et si on veut se réunir : un début …
Mon Mail : appartement37@hotmail.com
@galou
J’avais beaucoup apprécié votre post du 13 mars incitant au « harcèlement » de nos députés, http://www.pauljorion.com/blog/?p=9070#comment-64411 ,et je vous ai suivi. Avec mon député (PS), la réponse a été en gros:
-oui je suis en phase avec le diagnostic et les solutions , (les mesures préconisées sur le blog)
-je vous remercie, je serai maintenant un lecteur attentif du blog de M Jorion,
-mais (la chute est un peu rude), c’est au niveau européen que ça se décide et c’est complexe…
Ca ne me décourage en rien, et je continue, mais il faudra probablement d’autres voies d’actions que quelques bonnes volontés individuelles si on ne veut pas pourrir sur pied.
En fait, je vois trois pistes
-soit on peut trouver une solution nationale en espérant que d’autres pays suivent, et en France, le mieux placé me semble être actuellement JL MELENCHON, qui fera fera ensuite pression sur qui il faut (avec nous aussi)
-soit la solution est multilatérale et Pascal CANFIN (Europe Ecologie) a probablement raison en voulant lancer une ONG « Financière » qui ferait du « loobiyng ». (Si la prochaine constitution Europénne se met place comme l’actuelle,…..)
-soit il n’y pas grand chose a attendre de quelque parti que ce soit et il vaut mieux cultiver notre jardin en consacrant un peu (ou beaucoup) (à chacun selon ses moyens) de notre temps à l’évangélisation de tous.
De toute façon, il faut cultiver son jardin (pour notre équilibre mental), pour le reste, j’ai quand même l’impression que ça va s’accélérer assez vite.
Cordialement.
@yvan
vous avez tout à fait raison, il n’est pas ENCORE l’heure de se lever!
Y’en a qui sont debout depuis longtemps, mais ils font pas de bruit!
J’ai du bois de chauffage pour qui veut, à couper sur place.
Coeur
D’accord avec vous.
Savoir faire et faire savoir, sont difficilement compatibles.
Une modification radicale du fonctionnement de la démocratie est l’idée de « conférence citoyenne » ou « jury citoyen ». (voir par exemple, http://fr.wikipedia.org/wiki/Jury_citoyen, même si de mon point de vue, il faudrait des périodes de délibération de plusieurs semaines/mois plutôt que plusieurs jours).
En gros, pour chaque question, on tire au sort une douzaine (?) de personnes dans la population, on leur alloue un budget et une série de questions pour lesquelles ils doivent donner une réponse, on leur alloue une administration à leur service qui déblaie le travail, on indemnise leurs employeurs, on les paie, et on leur donne une date à laquelle remettre leurs conclusions, qui doivent être suivies (au niveau exécutif ou législatif).
Ca peut sembler un peu puéril et simpliste, mais à la réflexion, cela me semble un assez bon système. C’est équitable. Je ne pense pas que le politicien moyen a une connaissance plus élevée que le citoyen moyen sur un sujet tiré au hasard. Il n’y a donc pas de perte de « compétence ». Et on élimine par construction le pouvoir financier des lobbies, parce que ces derniers ont besoin de temps pour construire et approfondir un réseau d’influence/corruption.
Et cela me semble raisonnablement à mettre en oeuvre d’un point de vue pratique. Qui soutiendrait ceci?
PS: Un autre approche est de tirer au sort les élus dans la population (peut être en retirant ceux qui ne sont pas candidats).
Je soutiens, sur le principe des jurés Populaires, ne veulent-ils pas les supprimés, ils leur font de l’ombre, leur indépendance de jugement leur pose problème (aux politiques).
@ Mathieu
Excellente suggestion que le tirage au sort, qui permettrait d’échapper à cette éternelle cooptation des élus, à condition toutefois, afin de ne pas retomber dans les mêmes ornières, de définir des garde-fous qui empêcheraient ces personnes tirées au sort de prendre des décisions ayant pour but principal de préserver leurs intérêts ou ceux de leur clan au détriment de ceux du plus grand nombre .
Bon. A props de la Justice, le mouvement actuel est en effet de la privatiser. En un sens.
Car lui supprimer toute indépendance ainsi que les jurys populaires, ce n’est pas autre chose.
Et, je vous rappelle qu’aux US, la justice appartient aux plus riches, mouvement contrebalancé par les « class action ». On peut donc envoyer en prison un nombre restreint de pauvres.
Et le numérus clausus à propos des avocats va aussi dans le même sens.
Maintenant, concernant des politiques tirés au sort pour éviter le lobbying…
On en revient à traiter des effets et non des causes.
Je n’ai jamais accepté quoique soit d’un commercial si ce n’est des invitations au resto APRES avoir conclu des affaires importantes. Et encore.
J’ai le souvenir de deux sociétés qui savaient que je n’allais plus traiter avec elles et qui m’ont invité. Dont un directeur d’agence qui m’a avoué m’avoir maudit tous les jours.
Un gars bien, quoi.
Je ne veux pas dire que je suis une référence. Mais lorsqu’on commence à faire CARRIERE en politique, cela veut tout dire. Rien à ajouter…
Toutes les propositions pour rompre avec la pratique de la politique professionnelle sont bonnes.
La proposition de Mathieu va dans le bon sens. J’ai pris moi-même le temps de m’intéresser à cette proposition il y a une trentaine d’années, alors défendue dans le monde anglo-saxon sous différentes variantes sous le nom de « Statistical Domocracy ». Je me souviens d’un travail de John Burheim paru dans Radical Philosophy en 1981. J’ai conservé un article du même auteur, mais ait un pdf, pas de source web à transmettre. Cette proposition est défendue encore par des courants libertaires.
Mais elle n’a de sens qu’à deux conditions:
1) la plus grande liberté d’association et d’expression, car c’est auprès de telles sources que les décideurs d’un moment trouveront des données et analyses indépendantes, donc contradictoires qui puissent informer leur jugement. L’existence de partis défendant des programmes d’ensemble cohérents est notamment aussi importante que celle d’association sur des questions spécifiques.
2) la suppression de l’accaparement et accumulation privée du capital. Le capital est comme l’eau. A petites gouttes, il s’infiltre et corrompt tous les matériaux. Concentré, ce qui est la tendance, il dévale et rompt tous les barrages.
Ces deux conditions sont d’ailleurs défendues par la gauche révolutionnaire en France et ailleurs qui prône non pas la « démocratie des jurys » mais la rotation des fonctions, la rémunération limitée à la moyenne des revenus, la possibilité de révocation, la limite des mandats, le non-cumul, etc…
Ne pas contester la démocratie réellement existante, et se donner comme objectif non pas la révolution pour changer de civilisation, mais la « révolution par les urnes » c’est désormais se tirer dans pied.
Charles…
Vous rendez-vous compte de la contradiction..??? Relisez-vous.
Yvan, carrière c’est extraire, extraire c’est soustraire et traire en bon normand: le beurre, l’argent du beurre et en prime la crémière par dessus le marché. Bon vent à tous.
@ Yvan,
Le problème avec la « class action » est que vous financiarisez tous les problèmes (dans des proportions hors de proportions), ce qui donne du travail aux assurances et garanti l’emploi à vie des spéculateurs.
Il faut toujours se méfier des bonnes intentions qui pavent l’enfer…
La « class action » n’a de sens qu’intégré à un système politique d’organisation des pouvoirs et ne se conçoit que dans une société où l’argent prévaut, un système de valeurs à lui tout seul.
La « class action » c’est un peu comme nous proposer de faire du contre-lobbying pour lutter contre le lobbying.
@ Ivan
Aucune contradiction. Toutes les formes d’exercice de la démocratie valent la peine d’être étudiées, mais aucune ne peut s’appliquer désormais sans l’expropriation du capital. C’est ma conclusion sur base des faits historiques, mais pas de problème pour en discuter…
Jeannot14, écouter devrait vous faire sentir le moment où le beurre commence à roussir…
Pauvre Normand imbu de lui-même.
SI, Maintenant, vous voulez vous opposer aux Cauchois que je connais, libre à vous au niveau risques et périls.
Ne croyez surtout pas que j’ose parler de ce que je ne connais pas. Cela ne me ressemble pas du tout.
@ Mathieu
1) Refonte totale du mode de scrutin et de la carte électorale.
2) Contrôle citoyen absolu du financement des partis politiques.
3) Interdiction du cumul des mandats comme de se succéder à soi-même.
La République 5.1 est à ce prix! Une république futuriste dont le nom résonnera au travers des siècles!
Les résultats ne devraient pas se faire attendre.
Je souhaite un régime parlementaire viable, avec des chambres renouvelées chaque années et l’utilisation fréquente de l’outil référendaire au niveau régional ou national en cas d’indécision.
ces chambres devront désigner pour l’année des commissions de 9 experts reconnus dans leurs domaines qui remplaceront avantageusement chaque ministère.
La démocratie c’est au minimum trimestriel.
Je souhaite la déchéance de la fonction présidentielle au profit d’un conseil des sages de 9 sages élus pour 5 ans mais dont un membre est remplacé tous les 6 mois.
Voilà pour mes Rêves.
Amicalement
Oui, la démocratie n’est qu’un mot pour le moment et les lobbies imposent leur marque leur pouvoir pourri.
Mais ça risque bien de chauffer assez prochainement si j’en juge par les derniers faits financiero-politiques qui ont été révélés en France du côté de Woerth, Boutin, ou autre… ça gronde.
Il est tout de même à noter que la garden-party du 14 juillet serait annulée. Elle rappelait de trop mauvais souvenirs…
Oui, bien sûr, à la fin, on se résout, sous la pression des masses et de la foule qui commence à montrer ses crocs, mais sinon… ils font n’importe quoi, à droite, pourvu que ça leur rapporte.
Ma position qui est de toujours imposer un rapport de force, même s’il reste « correct », est donc la bonne… malheureusement d’ailleurs car je préfèrerais de loin la paix et l’harmonie, mais il faut bien se rendre à l’évidence. Pour obtenir, il faut se battre! Je ne suis pas « angélique », bien qu’assez utopiste. Et demain, je manifeste contre cette réforme inique des retraites. Que le partage commence par le haut…. après on verra si on fait donner aux petits… et que ceux qui ne sont pas contents se barrent, on saura les remplacer.
Le capitalisme ne sait pas se réguler tout seul, c’est un gamin avide… vous savez, le fameux « pervers polymorphe » de Freud, et ses serviteurs sont de la même nature que leur système, ce sont eux qui l’ont inventé…
Si vous voulez, pour moi, c’est comme l’idée de Dieu, c’est l’homme qui l’a fabriqué, selon l’image idéalisée qu’il a de lui-même, tout simplement… ne cherchons pas plus loin ce qui relève de l’infantilisme…et occupons nous plutôt des êtres (en tant qu’ »existants ») sur terre, humains, animaux ou végétaux, voire minéraux… selon des lois qui ne les martyrisent pas, tout simplement et nous aurons progressé d’un millénaire d’un coup.
Imaginez que ce soient les femmes par exemple qui dirigent le monde… Dieu serait forcément une femme, donc rompons-là sur le terrain de la bêtise, de la mauvaise foi et parlons d’art, de poésie, de musique, de tout ce qui élève l’esprit humain sans le besoin de « marionnettes » qu’on lui agite périodiquement devant les yeux pour lui faire peur. Et mettons en place la vraie démocratie où les femmes par exemple, (je parle de toutes les femmes du monde pas seulement de la France bien sûr) soient associées largement )à la vie des cités en dehors du ménage à faire…
Bon, j’étais en forme, j’ai poursuivi ma réflexion…
La démocratie est encore à construire pour moi. Je ne trouve absolument pas mon compte dans cette société et ses principes réactionnaires: filles élevées comme des pintades bien souvent pour des raisons totalement idéologiques… faut être discrète… se taire, pas trop la ramener… c’est pourquoi je fais l’inverse.
Je suis têtue sur ce terrain parce que je sais que la libération de la femme est la condition de la désaliénation des hommes. Leur « avenir » pas sûr, c’est même idiot, mais la condition de leur liberté assurément.
Bonjour à tous
Première intervention sur ce blog que je suis avec passion depuis plusieurs mois.
Il me semble que les discours récents d’Obama marque un vrai tournant pour un poste traditionnellement favorable aux grands lobby financiers ou bien je ne comprends plus rien. A voir (ou plutôt à ne pas voir d’ailleurs) le peu d’écho qui lui est fait dans les « grands médias » (à comparer avec l’impact des discours de Bush2 lorsqu’il a lancer ses croisades) je suis assez pessimistes sur ces chances de succès.
La réflexion citoyenne demande du temps, l’information pertinente n’est pas si simple à trouver et la plupart des gens en sont au « on verra bien »…
Avant que l’on puisse écrire « la réflexion citoyenne » on pouvait entendre : « citoyen, tu as la parole ».
Ce n’est pas du même tonneau (clin d’oeil à vigneron)
La réflexion citoyenne est surtout dans le style chat échaudé…
Ce n’est plus la première déclaration fracassante que fait ce gentil président, si vous avez suivi depuis le début.
De même que le projet de « régulation » qu’il pousse est un projet non seulement à minima, mais qui pourrait encore être amputé. Vous dire…
Mais bon. Nous savions tous que les banques avaient depuis longtemps menacé de voler sous d’autres cieux. (dans tous les sens du terme)
Bienvenue à Kaiel!
Les propos d’Obama relèvent non pas d’un tournant en faveur du bien public contre le capital, mais d’une négociation permanente. Il doit faire tenir l’édifice debout. Et il est clair, dans la situation présente, économique, comme écologique (marée noire, mais aussi climat et autres) que toutes les fractions du capital ne sont pas d’accord.
Il a été choisi par la classe possédante, contre McCain, car jugé meilleur au box office, mais aussi meilleur négociateur et meilleur acteur.
La déclaration du commandant des troupes en Afga est emblèmatique. Les civils tremblent devant les militaires, sans doute plus encore devant le complexe dit militaro-industriel.