IHEST, Arc-et-Senans, le 7 septembre 2009 : Une constitution pour l’économie
IHEST, Paris, le 25 novembre 2009 : Séismes et bulles financières, débat avec Didier Sornette
Billet : Le citoyen et le bourgeois
Billet : Peut-il y avoir trop de propriété ?
La résistance à la domination : Pierre Clastres (1934 – 1977)
299 réponses à “Le temps qu’il fait, le 18 juin 2010”
Bravo,
Vous touchez juste (sans jeu de mots 😉 ) ; la bifurcation est exactement à cette époque précise.
Les questions qui y ont été posées, n’ont trouvé de solution que dans la guerre civile, pourrons-nous aujourd’hui trouver les solutions ailleurs ou bien est-ce que ces solutions n’existent tout simplement pas en raison du fait que les poser posent en même temps l’évidence des contradictions inhérentes à notre société judéo-chrétienne ?
Je n’ai aucune réponse à cela, mais j’ai bien peur que nous n’en soyons précisément à cet instant de contemplation civilisationnelle (je sais que le mot n’est pas beau, mais il est juste (pas Saint Just).
Merci encore, vous suivez le même chemin que moi mais vous le faites mieux (vous y passez plus de temps) en mettant des mots précis sur les problématiques.
Bien amicalement,
Entre 1794 et 2010, qu’est ce qui peut avoir changé, qui fasse que l’éternel combat, au sein de chacun de nous, entre le bourgeois craintif et donc accumulateur et le citoyen responsable et donc solidaire ait une autre issue ?
A part l’accumulation des savoirs (merci à vous Paul de les mettre en relation, tous ces savoirs), est-ce que le meilleur espoir ne réside pas dans la capacité productive augmentée qui permet d’avoir moins de craintes (justifiées) quant à la survie économique future de chacun ?
Dans ce cas, il faudrait insister sur deux points:
– aller vite car la rareté risque de revenir avec l’impasse environnementale;
– et se débarrasser des peurs que construit le système pour nous maintenir dans la soumission craintive caractéristique de la petite bourgeoisie.
La crainte, je suis d’accord avec vous, lorsque je discute finance société travail et ceci quelque soit le niveau de responsabilité de mon interlocuteur, il arrive un moment ou l’interlocuteur se dérobe par crainte de la perte de « valeurs » du système. Que je résumerai ainsi:
La République est sans valeur quand elle n’a plus les (moyens ou force) d’imposer ses PRINCIPES.
Les Principes sont sa force, les Valeurs sa perte.
Le PRINCIPE est au bénéfice du plus grand nombre, « valeur » est obligatoirement limitatif, d’un clan, d’une caste, d’un dogme (la liste est infinie).
La République doit refuser tout dogmatisme et en particulier ceux-ci:
Les dogmes argent, finance, premier meilleur, individuel, sont la mort de la République, qu’on se le dise. Meilleures pensèes à tous.
La victoire de la bourgeoisie est en même temps sa perte tout comme le cancer meurt quand il a épuisé son hôte.
« A part l’accumulation des savoirs … »
Ce que j’aime chez les femmes, c’est précisément leur incarnation de l’Etre, à savoir que dans leur beauté, ou plutôt leur beauté fait référence à l’immédiat et arrête l’èrement, de celui qui déambule en réfléchissant. Eurékà, disait il, mais il n’a pas trouvé.
D’où je pense, la misogynie des religions. La religion et tous ses mythes remplacent ce qu’elle dénigre, les femmes, et il n’y a qu’à regarder une femme, la regarder vivre et bouger pour s’apercevoir qu’elle est exactement ce qu’à perdu la religion, elle incarne dans le réel ce que la religion déplace dans l’immatériel et l’au delà, ce dont la religion n’a que la nostalgie, elle le réalise.
Hic et nunc, arrêtez de penser au futur et agissez, vivez maintenant. Les plans, c’est fini. Lorsqu’on a trouvé cet être, inutile de chercher dans l’au delà. c’est bête ce que j’écris et Tartuff l’a persiflé, mais Molière n’a pas bien articulé la chose… la femme comme le plus beau portrait où Lui-même s’est peint ; mais ce n’est pas ça, et le monde regorge de fausses vérités de la sorte.
Ce n’est pas non plus le remplacement de l’immatériel par l’athéisme, la doctrine hédoniste… Il y a simplement cet étonnement, mince, elle réalise un monde, elle est pour l’ici et maintenant, et ce n’est nulle part ailleurs ! Ce que freud n’avait pas compris, « ce qu’elles veulent ? ». Vivre heureuses ici et maintenant sans doute…
Tout ceci pour rappeler aussi le rôle essentiel des femmes pendant la révolution et que c’est elles qui ont poussé leurs mari le matin à se rassembler et aller au Tuileries. J’ai du lire ça chez F Furet. Les femmes justement en dirigeant l’attention sur l’ici et maintenant poussent à l’action, il n’y a pas d’atermoiement qui vaille. La religion délaye, mais quand elles sont là, ça ne peut plus attendre.
Ne cherche plus disent-elle, tout est là, le « tout » peut être compris comme on veut, mais c’est effectivement tout. L’éternité si possible sur place, le bonheur ici, la fin des questions.
La révolution bourgeoise, qui a commencé bien avant et bien ailleurs qu’en France, oppose fondamentalement l’ordre féodal et l’ordre capitaliste, celui du marché et des marchands. Comme toujours, des philosophes puis politiques mettent le citoyen, autrement dit chaque être humain aussi, au dessus de tout ordre, ou plutôt au centre de l’organisation économique et sociale.
Mais ce « communisme » (Baboeuf et autres) ne pouvait pas s’imposer face au capitalisme. Le marché capitaliste, autrement dit la libre concurrence et la propriété privée des moyens de production était la condition de tout progrès. Il aura fallu des siècles pour l’imposer face à l’ordre féodal, dans des affrontements, guerres civiles et guerres tout court. La bourgeoise, lors de multiples crises du système féodal, a eu beaucoup de mal et a versé beaucoup de sang pour imposer l’ordre capitaliste.
Nous sommes maintenant dans la période d’affrontement entre l’ordre capitaliste et l’ordre « citoyen » dirait Paul, « socialiste » dirait la tradition héritée du mouvement ouvrier. Il s’agit bien toujours d’affirmer les droits du citoyen, de mettre l’être humain au coeur du système, donc d’étendre la démocratie que le capitalisme a banni de la sphère du suppport même de la vie, la production et la distribution.
Le citoyen devenu majoritaire en tant que travailleur salarié a fait beaucoup de tentatives manquées (défaites, dictatures, récupérations). La crise actuelle, qui marque les limites de la régulation par le marché, tant sur le plan économique que écologique, est une occasion d’une avancée vers un ordre citoyen, débarassé du capitalisme. Ou d’un saut sans doute vers la barbarie, peut-être la fin de l’espèce humaine.
Dans tout citoyen il y a un bourgeois qui sommeille et « chassez le naturel, il revient au galop »
Je dénoncerais plutôt la reproductivité in fini des bourgeois (fils de, né avec une cuillère en argent, vie en communautés, microcosmes, copinages, …..) et aussi le système des valeurs individuelles (cupidité ou altruisme) et je militerais pour l’abolition des inégalités stériles et pour une saine redistribution des fruits du travail, le travail intellectuel au même titre que le travail physique et recto-verso.
L’engagement, l’innovation, le collectif boosté par les individuels …. sont à promouvoir mais pas à dévoyer à travers des profits mais plutôt la reconnaissance des ses tiers. Serais je naïf ?
à Lisztfr
« hic, nunc et ad hoc », se traduit par « ici, maintenant et -judicieusement- en vue de là
à Charles A.
Aux, XIIIe, XIVe siècle, la « landsgemeinde » Suisse, une forme de démocratie ou de « parlementarisme communal »
http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F9918.php
« Aux XIIIe-XIVe s. apparut en Suisse primitive, avec la landsgemeinde, le landamman, le Conseil et le tribunal, une forme de démocratie ou de « parlementarisme communal » (selon une formule récemment proposée). Des institutions analogues à la landsgemeinde n’étaient pas rares dans les communes rurales. Mais celles de la Suisse primitive se distinguent par leur caractère durable et par des compétences non seulement judiciaires, mais législatives, qui leur ont valu le titre de « souverain » sous l’Ancien Régime. Sous l’influence des cantons primitifs, surtout de Schwytz, la démocratie à landsgemeinde prit pied à Zoug dès 1376, à Glaris après 1386 et en Appenzell en 1403. D’un point de vue formel, les cantons campagnards avaient des constitutions similaires à celles des villes; ils possédaient des équivalents de l’assemblée des bourgeois, du bourgmestre ou de l’avoyer, des Grand et Petit Conseils. Mais leurs habitants (ceux de plein droit et de sexe masculin) exercèrent plus tôt que les bourgeois des villes des compétences politiques; leurs landsgemeinde continuèrent de se réunir chaque année et de remplir un rôle de souverain, tandis que les assemblées de bourgeois, irrégulièrement convoquées, perdaient à l’époque moderne leurs pouvoirs originels. Les dirigeants des cantons campagnards étaient généralement, aux XIIIe-XIVe s., des nobles ou des ministériaux, mais il existait aussi, particulièrement à Schwytz, une élite paysanne. Au cours du XIVe s. et au début du XVe, nobles et ministériaux perdirent le pouvoir, paysans et paroissiens s’affranchirent des servitudes féodales foncières et ecclésiastiques. Une nouvelle classe dirigeante apparut, formée surtout de gros paysans; il en émergea quelques familles de magistrats qui, renforçant leur domination, à l’époque moderne, grâce au service étranger, à la propriété de terres et de capitaux, voire grâce à l’industrie et au commerce (Appenzell Rhodes-Extérieures, Glaris), étaient en mesure de se réserver les principales charges publiques. Le régime politique des cantons campagnards se rapprocha ainsi de celui des villes et perdit de son caractère démocratique; il ne faut pas oublier non plus que ces cantons avaient aussi des habitants sans droits et des pays sujets. Néanmoins, la mobilité sociale et la possibilité d’accéder aux charges importantes y étaient plus grandes que dans les villes, même sous l’Ancien Régime, et l’oligarchisation moins poussée.
@Cécile :
J’essaye simplement de sortir chacun d’une certaine torpeur, de lutter contre une anesthésie générale qui nous guette. Macte animo, generose puer ! C’est Chateaubrillant, puisque vous aimez le latin.
Quant à hic et nunc, cela fait référence à Obladia (pour moi) parole de Rosalie : Hic et nunc Yvan… moi aussi j’ai soif de etc; … et de boeuf gros sel.
– Yvan, pourquoi vis tu toujours dans l’abstraction ?
Désolé, François-Auguste-René, vicomte de Chateaubriand
Bonne question, Lisztfr.
Ab, préfixe privatif… Le latin est éminemment cartésien.
Chose étonnante, je n’ai besoin de rien. Sauf de Démocratie. Et j’ai beaucoup trop vu de retours de balanciers à tous les niveaux pour avoir un dégout complet de tout extrémisme.
Ce qui est aussi en soi un extrémisme, d’ailleurs.
Bonjour,
Je sens que les ventes des œuvres de Saint-Just vont s’envoler.
Nous sommes en route pour la prochaine guerre civile et sociale, européenne cette fois. Car est maintenant fermée la « fenêtre de tir » des politiques pour ramener les financiers dans ce qui devrait être leur seul domaine d’activité limité.
Arf !
Zgur
Il n’y aura pas de guerre civile en Europe, il manquerait la famine. Le développement d’une guerre civile muette, souterraine est déjà réalité en France. Par contre si vous confisqueriez aux gens leur télé, dans ce cas il y aurait très probablement une révolte :-).
Vous avez raison Germanicus, rien qu’à voir les débats qu’il y a sur la calamiteuse équipe de France et des probables tensions ethniques à l’intérieur du groupe, il y a bien des tensions et comme vous pouvez le remarquer, pour créer ce climat, il ne faut pas forcément être très nombreux…il suffit de prendre les 1 % les plus radicaux de chaque groupe pour créer cette atmosphère…
Suis un peu déçu de votre conclusion sur la révolution, juste ramener celle-ci à la lutte des classes me désole énormément.
Vous ignorez les agriculteurs ont gagné une position qu’ils n’avaient pas auparavant, ils furent les grands gagnants de cette révolution, ceci expliquant leur statut particulier dans notre pays pendant 2 siècles et explique en partie le désintérêt de notre pays pour l’industrie.
Vous taisez le fait que la noblesse fut décimée, Napoléon remis la monarchie à l’honneur et recréa une noblesse différente, curieusement aujourd’hui, ce me semble la noblesse est réinstallée, le bling bling de notre nouveau Louis XIV et sa cour, curieusement l’avènement de cette nouvelle noblesse correspond à la perte du respect qu’avait obtenu les agriculteurs à la révolution…aujourd’hui l’agriculteur est redevenu un esclave, du marché peut-être mais un esclave quand même et abandonné de la société …
Bref pour ma part, ramener la crise à une lutte Bourgeois-Citoyen correspond à ce que je ressens du mal de la société française, cette lutte des classes qui nous anesthésie et nous rend bête, le problème principal actuel est la cupidité de l’homme et sa déraison, je ne sais si l’on peut dire que le bourgeois est plus cupide et déraisonnable, sans doute est-il plus à l’aise que le citoyen lambda et donc son niveau de cupidité est peut-être plus important …
Il nous manque avant tout une génération de dirigeants intègres qui ne mettent pas leur intérêt en priorité devant l’intérêt général et cela c’est la marque de la noblesse, la révolution de 1789 n’est pas allée à son terme du fait de l’arrivée de Napoléon, l’ancienne noblesse fut décapitée, Napoléon créa une nouvelle noblesse qui se substitua à l’ancienne et annula l’effet révolutionnaire.
Nous français pensons avoir réinventé le monde en 1789, non cette révolution marque juste le changement de ceux qui contrôlent la société et la nouvelle cour du roi, un peu comme la révolution russe dont le principal effet fut un changement des dirigeants, le bagne et la mort pour les tsaristes, la richesse et les honneurs pour les soviets…
Oui, je me doute que vous serez nombreux à vouloir que je me rallie à l’une ou l’autre des interprétations classiques de la Révolution française. Le risque (ou la chance) que vous y parveniez me semble cependant extrêmement mince.
Nous communiquons M. Jorion, nous communiquons, chacun donne son avis, ce me semble l’un des buts de votre blog est de connaitre les pensées de vos concitoyens et aussi de faire passer votre message.
Ce me semble il est bon qu’il n’y ait pas de pensée unique, pour la crise actuelle il y a non pas une explication mais une combinaison d’explications, c’est une crise de société et non uniquement financière, penser que la cause unique est la finance est une courte vue de l’esprit et explique le manque de créativité de nos décideurs et le fait que nous nous dirigions dans le décor.
Sans doute est-ce un des effets notables de notre société, nous nous croyons dieu alors que nous ne le devrions pas, nous avons perdu le sens de l’écoute et restons en général rigides et plantés droits dans nos galoches.
Ce me semble, pour la révolution française, je pense qu’il y a non pas une explication mais plusieurs, comme vous j’aime l’histoire et nous avons sans doute beaucoup à apprendre d’elle, juste dire que ceux qui s’expriment dans les révoltes et les mouvements sociaux ne sont pas forcément ceux qui ont le plus à apporter, en d’autres termes la révolution française fut une association d’un moment et de gens présents à ce moment là, des générations spontanées en somme, nous en avons un bon aperçu actuellement avec l’équipe de France de foot, ce n’est pas la France qui est une grande nation de foot, nous avons eu une génération spontanée et complémentaire en 1998.
Vous semblez penser qu’une révolution puisse se produire et s’intéresser à 1789 est une bonne idée se faisant, pour ma part je ne suis pas certain que le français soit le révolutionnaire que l’on pense, il a l’esprit de la critique c’est un fait mais est-il pour autant un bon critique !
L’esprit humain est ainsi fait, nous ne sommes pas encore tous des moutons de panurge avec une seule manière de penser, c’est ce qui fait la richesse de l’homme et donne de l’espoir.
@Bourdon :
Que les bourdons ne soient pas des moutons , on s’en doutait .
Que la révolution française soit une génération spontanée , ça par contre je ne l’avais jamais lu !
Comme , sur le sujet , je suis plutôt en accord avec la vision historique de Tolstoï , je ne vous suivrai pas dans votre cerveau « ainsi fait » .
Pour vous suivre , laissez aux français leur choix de l’espoir .
Pour moi , il est toujours le mieux porté par la liberté de Delacroix ( redite , mais pas la dernière ) .
@Bourdon
Il ne me semble peu judicieux de traduire les propos de M. Jorion comme une lutte des classes qui opposerait Bourgeois et Citoyens. Lors de la Révolution Française la dichotomie était, plutôt, Noblesse plus Clergé face aux autres (on pourrait aussi dire ceux qui ont le pouvoir et ceux qui n’en ont pas).
L’opposition qu’il y eu les années 1790 en France me fait penser à l’opposition Jefferson/Hamilton aux Etats-Unis ; c’est-à-dire une dissension entre des personnalités qui sont toutes élitistes, mais en profond désaccord sur la manière de mener la nouvelle politique (je simplifie à outrance).Ce que je veux dire par là, la même « classe » se bat pour savoir à qui reviendra le pouvoir politique ; sera-t-il aux mains du peuple ou d’une oligarchie.
J’agrée entièrement à définir la Terreur comme guerre civile ; c’est la guerre entre une Cité (ou communauté politique) et une Confédération (ou association politique)
juste comme ça, ou par exemple :
Le système métrique décimal, une invention révolutionnaire (18 germinal an III)
« Le 26 mars 1791 naissait le mètre, dont la longueur était établie comme égale à la dix millionième partie du quart du méridien terrestre. Le mètre concrétisait l’idée d’une » unité qui dans sa détermination, ne renfermait rien ni d’arbitraire ni de particulier à la situation d’aucun peuple sur le globe « .
…..
Le système métrique décimal, une invention révolutionnaire
L’unité de mesure de base étant déterminée, il » suffisait » désormais d’établir toutes les autres unités de mesure qui en découlaient : le mètre carré et le mètre cube, le litre, le gramme…
Le système métrique décimal est alors institué le 18 germinal an III (7 avril 1795) par la loi » relative aux poids et mesures « . Il s’agit d’un bouleversement majeur des pratiques humaines. La décimalisation introduisait une véritable révolution dans le calcul des surfaces et des volumes. Tout passage d’une surface multiple à un sous-multiple, et vice versa, s’opère par simple glissement de la virgule décimale de deux rangs, de trois rangs s’il s’agit de volume.
Pour déterminer l’unité de masse, la commission préféra l’eau à tout autre corps tel que le mercure ou l’or, en égard à » la facilité de se procurer de l’eau et de la distiller… « . Il fut établi que le kilogramme serait égal à la masse d’un décimètre cube d’eau à une température donnée.
Pour l’usage courant, les premiers étalons du mètre et du kilogramme furent fabriqués en 1799 et déposés aux Archives de la République, dédiés « à tous les hommes et à tous les temps ».
http://www.metrologie-francaise.fr/fr/histoire/histoire-mesure.asp#decimal
Bonjour Paul !
Curieux comme tes préoccupations rejoignent les miennes…
Je me suis replongé aussi dans la Révolution Française ,essayant de comprendre « les zones d’ombre » qui m’ont été imposées par l’histoire officielle ou que j’ai laissées de façon inconsciente…
J’ai été sur Wiki , sur la période dont tu parles où l’on trouve des indications intéressantes, ouvert d’autres livres d’histoire , me maudissant de ne pas avoir accès à l’encyclopédie universalis ,etc
Effectivement , le problème est de comprendre comment nous sommes passés d’une « monarchie absolue » à une » bourgeoise absolue « …
Je savais qu’effectivement cela se jouait au moment de la terreur , des conflits entre Robespierre ,Saint Just, Georges Danton , Marat , Hébert i etc
Je me suis ainsi procuré un double DVD sur la révolution française de Mr. Mnouchkine…
Intéressant car il donne une ossature correcte des évènement et par le flou justement de la période » Comité de Salut Public » , tribunal révolutionnaire et rapport avec la convention…On y trouve un Danton « humain » , assisté d’un Camille Desmoulins visiblement dépassé, et surtout une caricature d’un Robespierre , orateur froid , hautain , introverti au maximum ,idéologue , inhumain et ridicule avec parfois une voix de fausset , sa perruque poudrée et son habillement tiré à quatre épingles , qui finit par se dévoiler et devenir lâche, odieux , au moment de sa chute…
Mais il faut reconnaître qu’à ce moment, il a commis l’erreur irréparable de suggérer une nouvelle purge ,sans dire qui était concerné…D’où une réaction immédiate et le refus de l’écouter davantage , de lui laisser tribune et une condamnation sans jury populaire , comme pour Danton d’ailleurs .
Et un Saint Just , toujours dans ce film qui est le roquet suiviste et stupide de Robespierre…
Donc je continue comme toi mes recherches et ton livre sur Saint Just que je ne connaissais pas m’intéresse .
Il faut reconnaître que la terreur est lié comme tu l’expliques à la guerre civile , entre nostalgiques de l’ordre ancien , appuyé très fortement par l’église , mais aussi à la patrie en danger et les armées prussiennes, autrichiennes , espagnoles, etc qui menacent notre pays d’invasion , et effectivement les factions qui se disputent le sens de la révolution…
Mais avec une fuite tout de même dans l’incompréhensible , ces charrettes de condamnés , ces massacres à l’aveugle ,de suspects, de femmes apparemment à rôle secondaire, ces assassinats incompréhensibles comme celui de Carnot et bien d’autres ,et cette fuite vers le culte de l’être suprême….
J’y reviendrai , certainement, comme toi !
Rebonjour Paul ! J’ai exploré pour les oeuvres complètes de Saint Just..;Mais il en existe plusieurs de…
dont un Folio comme un Robespierre…
Quelle édition as tu ? et qu’en pense -tu ? Quelle date ?
Merci et amicalement….
PS : je me suis offert un Robespierre « la terreur et la vertu » en DVD de Jean Negroni en 2 parties (émission de Stello Lorenzi ) que je n’ai pas eu la possibilité encore de regarder , car j’attends un peu de « disponibilité « …
je dirais que « l’être suprême » a quelque chose à voir avec Kant …. (soit avant Robespierre ….
sinon, sur le sujet de Robespierre
titre
Oeuvres de Maximilien Robespierre, Volume 9 Par Maximilien Robespierre,Société des études robespierristes,École pratique des hautes études (France
la table des matières c’est page 635 (et suivantes..)
lien
http://books.google.fr/books?id=6wPSAAAAMAAJ&pg=PA222&lpg=PA222&dq=moniteur+robespierre&source=bl&ots=0sTbbcG3po&sig=7ih8t43mjTwytouikfp5K3UFNe0&hl=fr&ei=B3bcS7uwLJXkmgPrktjjBw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CAYQ6AEwAA#v=onepage&q=moniteur%20robespierre&f=false
A Boson,
« la terreur et la vertu » , un des meilleurs travail vidéo sur le sujet selon moi… Vous y trouverez effectivement un autre Robespierre.
Je vous conseils fortement ce débat de 20 min sur le sujet, Alain Décaux semble s’être déjà posé les bonnes questions…
http://www.dailymotion.com/video/x7rt4o_la-revolution-francaise-ep2-part-34_news
Extraits du discours prononcé devant la Convention le 8 Thermidor an II, une synthèse selon moi des préoccupations de Robespierre.
« On veut détruire le gouvernement révolutionnaire, pour immoler la patrie aux scélérats qui la déchirent, et on marche à ce but odieux par deux routes différentes. Ici on calomnie ouvertement les institutions révolutionnaires, là on cherche à les rendre odieuses par des excès ; on tourmente les hommes nuls ou paisibles ; on plonge chaque jour les patriotes dans les cachots, et on favorise l’aristocratie de tout son pouvoir ; c’est là ce qu’on appelle indulgence, humanité. »
« Sans le gouvernement révolutionnaire, la République ne peut s’affermir, et les factions l’étoufferont dans son berceau ; mais s’il tombe en des mains perfides, il devient lui-même l’instrument de la contre-révolution.
Or, on cherche à le dénaturer pour le détruire. Ceux qui le calomnient et ceux qui le compromettent par des actes d’oppression sont les mêmes hommes. »
« La contre-révolution est dans l’administration des finances.
Elle porte toute sur un système d’innovation contre-révolutionnaire, déguisée sous le dehors du patriotisme. Elle a pour but de fomenter l’agiotage, d’ébranler le crédit public en déshonorant la loyauté française, de favoriser les riches créanciers, de ruiner et de désespérer les pauvres, de multiplier les mécontents, de dépouiller le peuple des biens nationaux, et d’amener insensiblement la ruine de la fortune publique. »
Quant à Hébert, un simple populiste qui agite le peuple?
» Le procès des Hébertistes ou Exagérés (Wikipédia)
Malgré les efforts de Barère et de Collot d’Herbois – lui-même intimement lié avec François Desfieux –, quelques membres du mouvement exagéré furent donnés en pâture à l’opinion publique et guillotinés le 24 mars 1794. Parmi eux, se trouvaient des gens de finances comme le banquier Jean-Conrad de Koch et le Belge Pierre Jean Berthold de Proli, qui avait participé à toutes les grandes spéculations de la fin de l’Ancien régime. D’autres comme André Maria de Guzman furent exécutés avec Danton, puis vinrent le tour du banquier anglo-hollandais Jean-Jacques Debeaune qui était à l’origine de l’emprunt dit des Trois fils du roi d’Angleterre, et de divers administrateurs de police que l’on accusa d’avoir protégé les bailleurs de fonds du mouvement – notamment Soulès, Froidure, Dangé ou Michonnis –, exécutés discrètement dans les mois qui suivirent. Mais la plupart des protagonistes du mouvement « Exagéré », ses inspirateurs et ses financiers passèrent le cap de Thermidor et réapparurent par la suite. Certains furent listés en 1800 par le premier consul Bonaparte pour être envoyés au bagne de Cayenne. »
…
Merci de revenir aus fondamentaux.
Il faut dire que l’histoire « visible » retient essentiellement ce qui s’est passé entre Paris et Versailles.
Dans les provinces et hors des cénacles politiques la terreur c’est aussi la folie.
Des hystéries collectives dont le lien avec le politique est rompu.
L’odeur du sang peut-être?
Espérons que…
Or BARROSO donne l’impression d’avoir perdu pied.
Il évoque maintenant un FASCISME européen:
Dans le Daily Mail
Il s’adressait à des responsables syndicaux, et les coups d’état militaires qu’il évoque tiennent, me semble-t-il, plus d’un gros chantage que d’une réelle menace. En gros : acceptez nos plans d’austérité, ou bien sous serez complices que ce qui pourra arriver en cas de défauts de paiement…
Barroso effectivement a osé brandir la menace du fascisme devant un parterre de syndicalistes.
La CES prévoit une journée d’action européenne le 29 septembre contre les politiques de régression sociale de chaque bourgeoisie. Barroso a peur que les peuples européens demandent des comptes et les soldent avec les banquiers et autres accapareurs de richesse.
Sa menace pourrait devenire le signe d’un tournant politique dans la crise.
Il faut se méfier: ce sont des propos attribués à José Manuel Durao Barroso par John Monks, secrétaire général de la European Trade Union Confederation (ETUC), ce dernier cité par le Daily Mail.
Bonjour,
J’ajoute que si l’éducation nationale et ses programmes officiels n’avait pas anéantie l’histoire humaine et celle des sciences comme elle l’a fait, nous n’en serions pas à découvrir ce que furent ces événements du passé.
Il faut être vraiment éveillé (c’est un euphémisme) pour mesurer l’incommensurabilité de la bêtise, du dogme, de la malhonnêteté intellectuelle qui courent dans les programmes de l’éducation nationale, auxquels personne ne peut pourtant échapper, même en faisant l’école à la maison ; dans les institutions les pires de l’histoire il y a (la liste n’est pas exhaustive) : l’inquisition, la notion de soviet suprême, la loi des « suspects », les comités de salut public, la délation politiquement organisée et favorisée, et « l’éducation nationale » dont l’objectif d’abrutissement généralisée de la population est atteint au delà de toute espérance.
La personne qui a une vision juste de l’histoire ne trouvera jamais sa place dans le système actuel d’éducation où seule l’interprétation de celui qui prépare les sujets prévaut, sachant que lui-même est un pur produit du dogme en vigueur. Vous comprenez pourquoi 40% des enfants surdoués ne passent pas le bac : ils sont à la fois dégoûtés d’une éducation qui est devenu tout sauf de l’instruction, et rejetés par ce système qu’ils menacent par leur seule indépendance d’esprit et curiosité intellectuelle.
Il faut que tout cela soit dit, et que chacun en prenne conscience une bonne fois pour toutes.
Cordialement,
« Un bonne fois pout toutes ….. » ?….Houlala !!!
Les quarante pour cent de surdoués qui n’ont pas passé le Bac cette année , ont bien tort . Les sujets de philo étaient presque tous passionnants .
Quant à l’éducation nationale , elle n’a mérité ni un quelconque excès d’honneur , ni cette indignité . Elle porte la contradiction entre citoyens et bourgeois . C’est peut être pour ça qu’à l’image du reste , elle a un peu du mal à répondre à la demande .
Mais maintenant que la demande semble se préciser …
Entendu des choses très justes et fortes dans la bouche de Bayrou , il y a peu , sur la 2 .
@ juan nessy,
Je vous en prie, accordez moi le crédit de savoir de quoi je parle, peut-être mieux que vous (qui sait ?).
Sortir ce que vous prétendez être « des bons sujets de philo » ne préjuge aucunement de ce que l’examinateur attend qu’il en sorte, et si, par hasard, un élève à l’idée de penser autrement que lui sur la question, alors là… gare à la note. Sortir un bon sujet de philo pour le bac, ne préjuge pas non plus de la qualité des cours que les élèves auront suivi toute l’année.
« Quant à l’éducation nationale , elle n’a mérité ni un quelconque excès d’honneur , ni cette indignité . Elle porte la contradiction entre citoyens et bourgeois . C’est peut être pour ça qu’à l’image du reste , elle a un peu du mal à répondre à la demande. »
=>
Les programmes, la structure des enseignements et tout le fatras idéologique qui préside à la soit disant formation des prof, sans compter les dérives personnelles de la plupart d’entre eux…
Seuls les prof. prenant à cœur leur métier et ayant une honnêteté intellectuelle certaine sont mal traités par ce système à la dérive, comme la société en général, je vous l’accorde.
Après l’enseignement primaire, où l’on trouve encore des instit. remarquables, la loi du « je m’en foutisme, après moi le déluge » a largement gagné, à la faveur de cours décousus de 50 mn plus ou moins récurrents ; sans compter le nombre de prof « sachants » à défaut de pouvoir un jour être « savants », ceux tout à fait ignares et/ou incompétents, ceux qui détestent les enfants, ceux qui ne pensent qu’à asseoir leur pouvoir par l’humiliation etc.
Qu’a à dire Monsieur Bayrou sur la question ? J’aimerai, par simple curiosité, le savoir, ignorant que ce monsieur avait encore des choses intelligibles à dire depuis qu’il a plongé tout droit dans une piscine vide.
Je regrette ma virulence, mais il est plus que temps d’ouvrir les yeux sur tout ça…
Cordialement,
Bigre ! l’éducation nationale au même niveau que l’inquisition ou le soviet suprême, ayant pour objectif « l’abrutissement généralisé de la population ».
« La personne qui a une vision juste de l’histoire ne trouvera jamais sa place dans le système actuel d’éducation » :
Comment définissez vous une personne qui a une vision juste de l’histoire ? D’où sort-elle, comment a-t-elle acquit ses connaissances, comment la reconnaitre ?
« Seule l’interprétation de celui qui prépare les « sujets » prévaut » :
Qu’entendez vous par « sujets » ? les programmes ou les contenus des cours. Les programmes sont établis à haut niveau et sont totalement contestables, mais les enseignants restent libres de faire leur cours selon leur interprétation personnelle de l’histoire, à laquelle ils ont pu réfléchir durant leurs études. Et pourquoi ces personnes, y compris ceux en charge des programmes seraient plus de purs produits du « dogme » en vigueur que d’autres ?
Enfin, il me semble avoir entendu que les élèves surdoués détectés (ce n’est pas toujours facile) suivaient des filières spécialisées, car effectivement l’enseignement dispensé par l’éducation nationale s’adresse aux enfants normaux.
Avec autant de certitudes, que proposez vous en pratique, pour enseigner l’histoire aux enfants ?
@ juan nessy,
J’oubliais la plus grande catégorie des prof : les « dépressifs » devant l’éternel, qui imposent leur maladie à leurs élèves à longueur de journée.
@VB :
Pour ce qui est de Bayrou ( dont je ne suis pas un affidé , je suis républicain tendance Confédération Paysanne ) , je ne vous ferai pas l’exégèse de ses propos pour ne pas tomber dans le travers de ces professeurs préformatés dans leurs corrigés . Je vous renvoie donc à l’émission récente ( début de semaine) sur la 2 de Calvi ( qui avait été suivie aussi d’un plateau passionnant sur la Chine , mais je l’ai déjà évoqué dans un autre billet ) .
Sur les turpitudes et grandeurs des pédagos , je confirme simplement que le » après moi le déluge » de certains est le résultat de l’abandon où les citoyens les ont laissés dans la protection qui leur est due à l’intérieur de l’école , et dans la qualité de leurs exigences en dehors des lieux de l’école . Certains se suicident . D’autres continuent la peur au ventre et à coup de comprimés . Quelques uns jouent effectivement » après moi le déluge » .
Le plus grand nombre attendent que la société ne fasse pas aussitôt des » bourgeois » des « citoyens » qu’ils essaient de continuer à former .
Dis moi la place que tu fais à l’éducation et je te dirais qui tu es .
Ps : je précise que certains parmi mes connaissances pédagos qui viendraient à me lire , vont en tomber sur le c… à défaut de me tomber dans les bras , car je ne suis pas toujours tendre avec eux .
@VB
Une petite pique « facile »:
Si l’E. N. est ce que vous en dites, comment êtes-vous parvenue – ainsi que d’autres – à passer entre les gouttes pour vous sortir de cette médiocrité?
Au passage, 40% d’une infime minorité, ça ne fait pas grand chose…
Une fois ceci dit, je ne suis pas le dernier à me montrer critique envers l’E.N. (même si j’ai passé et obtenu mon bac – mention passable), aussi ne vous formalisez pas trop de ce commentaire – je ne suis pas loin de penser comme vous. Le baccalauréat, ainsi que tout ce qui vient à sa suite, n’est qu’une magistrale fumisterie (cf. mes nombreux commentaires passés sur la relativité des quotas: Quand on sélectionne les meilleurs n% d’un groupe d’individus, selon la composition dudit groupe, on peut encore se retrouver avec n% d’idiots notoires).
Je mentionne encore une fois l’une de mes vieilles marottes: La culture ne saurait se substituer à l’intelligence, en aucun cas. L’E. N. avec toute la bonne volonté du monde, ne saura jamais produire rien d’autre que la première, conséquence d’une frontière indépassable entre l’inné et l’acquis.
@Dissonnance :
Et si l’inné était bourgeois et l’acquis citoyen ?
@ Jean-François,
1) « La personne qui a une vision juste de l’histoire ne trouvera jamais sa place dans le système actuel d’éducation » :
Comment définissez vous une personne qui a une vision juste de l’histoire ? D’où sort-elle, comment a-t-elle acquit ses connaissances, comment la reconnaitre ? »
=>
Celle qui pose et qui se pose des questions, mais, pas le temps d’en parler, on a un programme à suivre…
2) « Seule l’interprétation de celui qui prépare les « sujets » prévaut » :
Qu’entendez vous par « sujets » ? les programmes ou les contenus des cours. »
=> sujet d’examen ou de concours (de ce point de vue c’est blanc bonnet et bonnet blanc).
3) « mais les enseignants restent libres de faire leur cours selon leur interprétation personnelle de l’histoire, à laquelle ils ont pu réfléchir durant leurs études. »
=>
justement, ça fait partie du problème aussi : tout le monde n’est pas sur un pied d’égalité par rapport à ceux qui pondent les sujets (toujours les mêmes sujets, voir plus haut la définition).
4) « Et pourquoi ces personnes, y compris ceux en charge des programmes seraient plus de purs produits du « dogme » en vigueur que d’autres ? »
=>
là vous marquez un point, car il y en a en effet qui privilégient leur marotte personnelle.
5) « Enfin, il me semble avoir entendu que les élèves surdoués détectés (ce n’est pas toujours facile) suivaient des filières spécialisées, car effectivement l’enseignement dispensé par l’éducation nationale s’adresse aux enfants normaux. »
=>
Qu’est-ce qu’un élève normal selon vous ? Quant aux surdoués, ils s’adaptent très bien lorsqu’ils ont affaire à des gens tolérants, intelligents et qui prennent le temps d’expliquer le pourquoi du comment (ce qui est extrêmement rare), pas tant besoin que ça de filières spécifiques…, qui ne font que les marginaliser un peu plus.
6) « Avec autant de certitudes, que proposez vous en pratique, pour enseigner l’histoire aux enfants ? »
=>
Voilà une question intelligente, pouvons nous en parler tous ensemble ?
J’ai idée que dans l’éducation nationale comme ailleurs, la quantité nuit définitivement à la qualité.
Au plaisir d’approfondir cette question intéressante entre toutes
@ Dissonance,
2) « Si l’E. N. est ce que vous en dites, comment êtes-vous parvenue – ainsi que d’autres – à passer entre les gouttes pour vous sortir de cette médiocrité? »
=>
Par un strict hasard dont je suis moi-même la première surprise (et j’ai obtenu mon bac dans les mêmes conditions que vous, aucune gloriole mais beaucoup d’étonnement n’ayant jamais travaillé de ma vie avant mon entrée à la fac ; où je me suis d’ailleurs trouvée un peu dépourvue face aux montagnes de connaissances à avaler par cœur, mais on s’y fait, c’est pas si terrible). En revanche, il est certain que j’aurai très fortement rejeté le rythme « prépa » si j’avais eu à y faire face, ce qui, fort heureusement ne s’est pas produit. Rythme « prépa » = rythme « traders » : il en faut du courage, de l’abnégation et la faculté de ne pas pouvoir penser par soi-même : vous voyez où je veux en venir ? Du bourrage de crâne à l’état pur.
3) « Le baccalauréat, ainsi que tout ce qui vient à sa suite, n’est qu’une magistrale fumisterie (cf. mes nombreux commentaires passés sur la relativité des quotas: Quand on sélectionne les meilleurs n% d’un groupe d’individus, selon la composition dudit groupe, on peut encore se retrouver avec n% d’idiots notoires). »
=> surtout que l’on prend soin de sélectionner une classe homogène et identique quelle que soit la matière : soit, les plus résistants au stress, avec une petite précision : il est mis un soin particulier à supprimer, à tous les stades de développement, les plus créatifs.
4) « La culture ne saurait se substituer à l’intelligence, en aucun cas. L’E. N. avec toute la bonne volonté du monde, ne saura jamais produire rien d’autre que la première, conséquence d’une frontière indépassable entre l’inné et l’acquis. »
=>
Bravo, mais comment expliquez vous que nos zélites proviennent tous de ce moule à tarte ; on ne peut en déduire une seule chose : les zélites sont sélectionnés pour leurs aptitudes à avaler des dogmes (voir pour un exemple parfait Thierry Breton) et/ou pour leur appétit d’argent et de pouvoir, pendant que les élites ont été soigneusement éloignés de ce panier de crabes.
CQFD
@ tous,
Petite idée, révolutionnaire l’air de rien :
Chaque individu devrait simplement pouvoir, au cours de sa vie professionnelle, être enseignant ou exercer un autre métier quand il en a envie et quand il s’en sent la responsabilité.
Plus de prof professionnels et plus de « manuels scolaires » débilitants (il faut voir le niveau de la plupart des manuels scolaires : proprement ahurissants, un ramassis de charabias, de non sens et de bêtise à l’état pur : et imposés s’il vous plait).
Remettons les gens à leur bonne place : que ceux qui savent réfléchir repensent lesdits programmes scolaires, comme Georges Charpak l’a fait en physique pour les petits, et que l’on arrête tout le charabia verbiage creux et nauséabonds qui prédomine encore (« outils scripteurs » et autres logorrhée).
Et remettons les matières à leur bonne place : retour aux sciences humaines qui permettent d’acquérir les rudiments de la pensée autonome.
Merci pour votre écoute attentive sinon bienveillante
@ juan nessy,
Complément :
Il n’y a pas que les prof qui se suicident, mais aussi les élèves, et surtout en prépas. Pour la suite, une fois cette épreuve brillamment passée, il est toujours temps de se reposer à l’école, qui leur répète à longueur de journée qu’ils sont les zélites de la France.
Croyez-moi, je sais parfaitement de quoi je parle.
@VB :
90 % des surdoués sont en classe prépa .
Pourtant je crois bien qu’il faut le bac pour intégrer une classe prépa .
Je me demande comment ont fait les 40 % des 90 % qui n’avaient pas le bac pour y entrer .
J’ai surtout compris que vous pensiez faire partie des 10 % de surdoués qui n’ont pas fait une prépa et qui se réclament de l’élite non-zélite .
Quant à assimiler , comme vous et Dissonnance semblez le faire , surdon et intelligence , qui seraient l’inné , en regard de la culture qui serait l’acquis , c’est un vieux débat que Castoriadis traitait par exemple ainsi :
» La valeur ( même économique) l’égalité , la justice ne sont pas des concepts que l’on pourrait fonder , construire ( ou même détruire comme veut parfois le faire Marx pour la justice ) dans et par la théorie . Ce sont des idées – significations politiques concernant l’institution de la société telle qu’elle pourrait être et telle que nous voudrions qu’elle soit – institution qui n’est pas ancrée dans un ordre naturel , logique ou transcendant . Les hommes ne naissent ni libres , ni non-libres , ni égaux , ni non égaux . Nous les vouloons ( nous nous voulons) libres et égaux dans une société juste et autonome . Sachant que le sens de ces termes ne pourra jamais être défini , et que le secours que la théorie pourrait apporter à cette tâche est toujours radicalement limité et essentiellement négatif . »
Nous pouvons être manipulés et aliénés aussi bien par des systèmes qui mettent l’accent sur l’acquis que par ceux qui mettent l’accent sur l’inné ( voire le génétique cf nouvelle droite .)
» Dépend -t-il de nous d’être heureux ? » : C’était l’un des sujets du bac philo cette année .
A propos d’éducation nationale ( pourquoi votre E.N ? ) , Albert Jacquerd parlait plus volontiers d’école de l’humanité et Bertrand Russell de citoyens du monde .
La solidarité , c’est l’inné et l’acquis .
Jouer contre , c’est jouer perdant à coup sur pour tous .
Jouer pour , pour la rencontre c’est courir des risques dont celui de gagner .
Un pari pascalien à l’aune de notre société .
@ VB :
On ne va pas aligner nos suicidés pour nous départager . Dautant que s’agissant de la pression sur les prépas et le rôle des « grandes écoles » , Albert Jacquard que j’ai cité a donné un avis critique que je partage .
Je me doute bien que vous savez de quoi vous parlez . Pour ma part j’essaie de ne parler que de ce que je sais sinon j’écoute et je réagis .
Mais parfois il m’arrive de ne pas savoir tout de l’objet de mon savoir . N’en parlons plus .
@ juan nessy,
Non monsieur, vous vous trompez : ce que je suis ou ne suis pas importe peu au regard du message qu’il faut faire passer : l’éducation nationale n’a plus rien à voir avec l’instruction, elle est en ruine ; pas d’inné, ni d’acquis, juste un constat, à l’image de celui que l’on peut faire sur notre société en général :
– il n’y a pas d’esprit critique,
– il n’y a pas d’honnêteté intellectuelle,
– il n’y a plus de volonté politique d’améliorer les choses car plus personne n’est à sa bonne place : seule l’avide ambition à droit de cité et elle est gouvernée par la finance.
Rien de plus.
Cordialement,
@ juan nessy : suite et fin,
Je ne parle d’EN pour désigner l’éducation nationale que pour reprendre le sigle utilisé par Dissonance. Je n’ai pas initié l’utilisation du sigle. Je pense, mais c’est une interprétation, qu’il utilise ce sigle pour aller plus vite, sans arrière pensée (dont vous semblez affliger tout le monde).
Je n’aime pas parler de distinction entre inné et acquis, il y a trop d’incertitude, trop de dérives possible, trop de relents nauséabonds et dangereux derrière ce type de distinguo.
« L’école de l’humanité » : je vous met au défi de la trouver. Il n’y a justement plus d’humanité ni d’humanités dans l’école d’aujourd’hui, je ne sais pas s’il y en avait hier (pour l’humanité car il y avait certainement des humanités).
Cordialement,
@ VB :
Votre cordialité réchauffe mon coeur de surdoué victime de la nullité de l’Education Nationale .
VB,
Bravo !
L’éducation nationale est un organe de l’État : elle le sert. L’État joue le jeu capitaliste : il est normal que l’EN s’applique à préparer les individus à jouer ce jeu, et elle sait s’ajuster en fonction des besoins de la société (l’exemple du Japon est peut-être plus visible, car extérieur). Notamment et bien évidemment en sélectionnant ses employés au sein du moule qui les a formés : c’est la plus sure manière de ne pas s’exposer à la dissidence (cette logique s’établit « naturellement » : c’est un mécanisme d’auto-entretien du système, sans que l’on puisse affirmer que certaines personnes prennent consciemment des décisions dans ce sens). L’idée que vous proposez est en ce sens révolutionnaire, mais attention, vous citiez G. Ripert dans votre dernier billet : « On ne supprimera pas (le capitalisme) si rien n’a été préparé de ce qui pourrait le remplacer. Ce n’est pas en substituant un capitalisme d’Etat au capitalisme privé que l’on détruira l’esprit qui anime notre société toute entière… c’est bien un problème politique qui se pose… Le régime capitaliste est lié à un ordre civil. Qui veut le détruire, doit imaginer un autre ordre, c’est-à-dire d’autres règles, d’autres institutions ». Ces autres règles, ces autres institutions : il faut les imaginer ! L’EN telle que vous semblez la rêver n’est absolument pas compatible avec le capitalisme : qui pourrait encore, une fois éveillé, accepter ce jeu barbare qui n’a même pas besoin d’imposer la servitude puisque celle-ci est volontaire ! Imaginer une autre EN, une autre économie, un autre droit, etc., sans imaginer un autre homme, une autre société : c’est risqué ou vain. Les révolutions ont jusque lors donné l’illusion du changement, mais les bases de notre civilisation n’ont pas changé.
Bon courage.
@VB et Juan Nessy
Dans la série histoire personnelle: J’ai été élève de classe prépa « intégrée » (c’est à dire directement au sein d’une école d’ingénieur) et l’impression qui m’en est restée après coup est d’avoir évolué au sein d’une communauté sectaire. Heureusement – dans une certaine mesure – j’ai abandonné ce cursus.
Je suis également tout à fait admiratif de la pensée de Jacquard sur bien des sujets. Ceci dit son discours sur l’éducation est quelque peu paradoxal: Il semblerait que même un polytechnicien puisse cracher dans la soupe…
Enfin, pour la désignation E. N., cf. l’explication proposée par VB, c’est exactement ça.
Sans aller aussi loin que VB, j’ai bien envie d’abonder dans son sens. Non que ce débat m’intéresse, mais l’occasion fait le larron : un article signalé par rezo.net : Le baccalauréat ou l’égalité des chances malmenée. Où l’on peut lire ceci à propos du sujet du bac littéraire de l’an dernier :
Le sujet en question était :
Ben, j’suis désolé, mais pour moi ce sujet est carrément débile, car il faut l’être pour ne pas voir qu’il sort de la littérature. L’auteur de l’article parle de relation triangulaire entre auteur, acteur et personnage. Mais il oublie le metteur en scène, c’est lui qui décide de la « gueule » que doit prendre tel personnage.
Le personnage à proprement parler littéraire est créé par l’auteur et personne d’autre, ça ne se discute pas. Metteur en scène et acteur ne font que des interprétations. Parler de « création », c’est de la littérature de salonard, de ronds-de-cuir parigos. Infecte.
je n’arriverai peut-être pas à vous mettre d’accord mais bon ..
Mes deux parents venaient de réussir le concours de l’école normale, lorsque les allemands ..
(déjà pour l’oral, ce fut un problème d’hébergement.. les locaux étaient réquisitionnés …
ce fut encore un problème pour les résultats.. ils ne devaient pas être promulgués, contre vents et marées, cependant malgré Pétain, ils l’ont été …)
bref, Pétain a supprimé les Ecoles Normales …
après je ne sais pas ce qui a été rétabli, ce qui n’a pas été rétabli ..
mais je me rappelle très bien
-qu’ il y avait un concours de l’école normal pour les élèves de troisième lorsque j’étais au lycée, .. et qu’ il se tenait aussi en même temps un autre concours d’entrée à l’école normale, après le bac
Puis – je ne sais pas très bien quand mais vers fin 80, en tout cas avant 2000- ,
les écoles normales, sont devenues des IUFMs, avec un concours d’entrée niveau licence…
Aujourd’hui une réforme est en cours,
cette réforme est un sabordage de l’enseignement primaire …
(car l’enseignement est un marché…. donc il en est de l’enseignement comme des autoroutes, la sécu, les retraites … vu que c’est la grande braderie ..)
il est donc bien évident que tout est dit (et même fait…) pour décrédibiler les enseignants (sous entendu de l’enseignement des écoles laïques publiques …)
Entre la mésaventure de mes parents, la réforme de Pétain
(mes deux parents ont été instits, -ma mère dans un village de montagne perdu, l’hiver isolé de la neige .. – mon père, lui, s’est fait viré en moins de deux …)
et la réforme à l’heure, aujourd’hui
je ne voudrais pas dire qu’elles aillent exactement dans le même sens …
-il faudrait déjà admettre ce « le choix de la défaite »
(perso mes parents, étaient résistants, et ils laissent clairement entendre que oui, oui, oui… « les 200 familles » avaient avait investi, -ne serait-ce que la presse , mais pas seulement ….
et il y a aussi la guerre d’Espagne, -mon père ne décolère encore pas de la position qui a été celle de la France ..,comme par hasard , là aussi, il semble qu’il y est eu une histoire d’or, confiée pour une bonne part à la banque de France … )
mais aujourd’hui, je le dis (car je m’y intéresse …..)
pour ce que j’en comprends la réforme en vue est un véritable sabordage de l’enseignement – en tout cas primaire … (la fac, c’est déjà dans les tuyaux, (le grand patronat -qui parce en tant que partenaire/sponsor, aura enfin sa voix dans l’administration des facultés, pouurra enfin et bientôt et de plein droit s’offusquer que l’on enseigne encore la philosophie, et pourquoi l’histoire, … )
Après, s’il faut demander pire, je confirme :
c’est le moment, allez y faites vos jeux, l’éducation est en grande braderie,…
allez-y dénigrer, c’est dans l’air du temps, le marché est avec vous
(et s’il n’est pas avec votre esprit …. prenez le temps de réfléchir avant de l’ouvrir .. -car, s’il me semble,de ce que j’entrevois, -donc entre autre de la capacité de récupération, … – tout sera retenu contre vous
@Cécile : « allez-y dénigrer, c’est dans l’air du temps, le marché est avec vous » : désolé, je n’avais pas du tout envie de dénigrer l’Education Nationale, car je sais que les profs sont animés des meilleures intentions du monde. Mais ce sujet de bac, juste là-dessus, ce ne sont pas les profs, justement, mais l’Education Nationale elle-même, et ce n’est pas ma faute si elle a choisi ce jour-là un sujet débile, je persiste et signe, car ça me fout en rage que la littérature soit traitée de la sorte. Il est probable, comme le dit l’auteur de l’article, que ça fasse partie de la grande braderie. Balancer n’importe quoi aux élèves, Dieu reconnaîtra ses bourgeois !
Crapaud Rouge,
« …désolé, je n’avais pas du tout envie de dénigrer l’Education Nationale, car je sais que les profs sont animés des meilleures intentions du monde. »
Que les profs soient animés des meilleures intentions du monde n’empêche pas le lourd système qu’est l’EN de canaliser ces motivations et leur champ d’application. Il n’y a là rien d’anormal et pas non plus d’attaque « personnelle » contre le personnel : c’est la vie d’un organe…qui répond à la demande du corps, et dont l’adaptation, l’amélioration est longue et marquée de multiples tentatives.
C’est cette lourdeur organique qui peut être critiquée, sur laquelle on peut porter un oeil critique. Les profs sont les mieux placés pour voir, par exemple, que nombre d’enfants « sortent » du primaire avec des lacunes (…) !
La critique du milieu universitaire, pour son corporatisme notamment, « passe mieux » en général. Etonnant quand on se rappelle d’où viennent ces universitaires.
Non, le sujet ne doit pas être éludé sous le prétexte d’attaques « personnelles » : le métier est beau, mais il est gangréné par la lourde administration qui l’encadre. Et les profs le savent bien : combien sont arrivés avec de la motivation à revendre, pardon à partager, avec des idées plein la tête, et ont été rapidement mis face à la réalité de l’administration ?
La question est de savoir pourquoi.
Bon ! et bien tout cela montre que si l’éducation nationale était dans les quatre ou cinq grands thèmes des prochaines élections , on ne perdrait pas notre temps à savoir si le bonheur c’est de travailler sans fin pour quelques instants de consommations mortifères .
J’ai remarqué , à son passif, que Crapaud Rouge est allé chercher ( en insistant ) l’année passée ce qui n’était pas là cette année . Une « fixette » ?
Il doit y avoir dans les inspecteurs d’académie la même proportion de déséquilibrés mentaux que dans les rédacteurs de billets ( et leurs commentateurs ) du blog de Paul Jorion . L’échantillon étant plus large ils sont par contre statistiquement assez nombreux .
J’ai fait , et mon fils aussi , prépa et on a adoré ça .
Ma fille aussi et elle n’a pas aimé ( mais aujourd’hui elle s’en fout et ça n’est pas un évènement important pour elle ) .
Ils sont tous deux un peu artistes à leurs heures . Ils sont aussi différents qu’on peut l’être . On a toujours un grand plaisir à se retrouver tous et à rigoler ensemble .
Je me demande parfois si je ne suis pas déséquilibré mental .
Si je le suis , j’ai peu de chance de le savoir .
Si je ne le suis pas , est ce que le fait que je me pause des questions n’est pas l’amorce de ce déséquilibre ?
@ juan nessy,
Bien le bonjour monsieur et bravo pour votre petite famille.
Je peux vous porter un témoignage légèrement différent : il s’agit des meilleures classes prépa de France (d’une génération donnée) : les seuls qui s’en sont sortis contents d’eux-mêmes et des prépas sont ceux qui ont fini dans la finance ou le conseil (voilà un métier intéressant : conseilleur) ; quant aux autres, ils ont, pour la plupart, juré de ne jamais imposer cet enfer à leurs enfants.
D’autres ont survécu tout simplement.
Vous seriez étonné (ou non ?) d’apprendre le pourcentage d’enfants de prof qui fréquentent les classes prépa ; plus généralement, il semblerait que le fait d’avoir des parents fonctionnaires soit un atout dans ce type de cursus : pourriez-vous nous en donner une explication satisfaisante ? Les enfants de profs ou de fonctionnaires sont « plus intelligents » que les autres ?
Par ailleurs, concernant votre question : « Si je ne le suis pas , est ce que le fait que je me pause des questions n’est pas l’amorce de ce déséquilibre ? »
=> au contraire, le fait de se poser des questions est plutôt un signe d’équilibre mental ; ne pas s’en poser semble être, au contraire, un signe avancé de rigidité mentale.
Cordialement,
@juan: « Il doit y avoir dans les inspecteurs d’académie la même proportion de déséquilibrés mentaux que dans les rédacteurs de billets » : :-p !
@juan, suite : ah zut ! Le smiley « tirer la langue » n’a pas l’air de fonctionner. Mais bon, puisque vous avez fait prépa, vous avez forcément compris.
@ VB « Vous comprenez pourquoi 40% des enfants surdoués ne passent pas le bac »
SVP expliquez moi ce qu’est un enfant que vous appelez surdoué ? Merci
@ pvin,
« SVP expliquez moi ce qu’est un enfant que vous appelez surdoué ? » :
L’enfant surdoué dont je parle a un Qi supérieur ou égal à 130 et se sent très mal à l’école où il s’ennuie ferme et où personne ne répond à ses questions, sauf dans les classes où les prof se montrent à la hauteur (ce qui existe mais un peu trop rarement).
Je vous précise que j’ai pris l’exemple des enfants surdoués (ou dits tels) pour marquer les esprits ; je connais beaucoup d’enfants qui sont concernés mais je ne crois, personnellement, pas à toutes ces mesures de QI. Je crois à la variété de l’intelligence, personne ne pouvant être bon sur tout, et je crois à la tolérance, à la vertu de l’explication et à l’importance de donner des réponses, ou des débuts de réponses, aux questions que peuvent se poser les enfants, qui sont, ne l’oublions pas, les adultes de demain.
Cordialement,
@VB
Aïe ! L’inventeur du QI a dit : « l’intelligence, c’est ce que mesure mon test ». Entre ceux qui prennent ça au sérieux, et ceux qui lisent une boutade, peu importe, les effets sont là. Vous dites ne pas croire au QI mais vous en usez pour en déduire l’inadéquation de l’E.N. à sa mission. Bah, une société qui se permet plus de 10 % de chômeurs, peut s’offrir le luxe de 10 % d’handicapés : à la MDPH de faire le tri. Quand une expertise de l’Inserm en 2007 de 800 pages arrive à écrire : « on en arrive à considérer que 50 à 60 % des performances en lecture et orthographe seraient expliquées par les facteurs génétique » l’avenir des surdoués et sousdoués est tracé.
@ pvin,
Vous vous méprenez monsieur sur mes intentions. Le cas des enfants dits surdoués est révélateur, à lui tout seul (mais on n’en parle jamais, préférant aborder le problème par d’autres bouts), des problèmes de l’éducation nationale.
Je réaffirme que je ne crois pas aux mesures de QI mais que je crois en la variété des intelligences ; je crois même que la seule richesse sur terre réside justement dans la variété, actuellement mise à mal à tout point de vue.
Il y a un tabou que je trouve un peu morbide à toujours évoquer les problèmes des enfants qui apportent leur difficulté à l’école (en difficultés sociales, culturelles, ou autres) et jamais celui des enfants qui sont mis en difficulté par le système lui-même.
Voilà, c’est tout, je suis, comme vous le voyez, très pragmatique et n’ai aucune des arrières pensées que l’on veut me prêter : supposer des arrières pensées chez les autres est un moyen facile pour se dispenser de réfléchir soi-même et par soi-même.
Bonne journée
Si je pouvais avoir la moindre petite influence sur le vocabulaire de Paul, je rêverais de l’entendre remplacer le mot « domination » par celui de « dominance ».
Non, il ne s’agit pas de domination. La domination, c’est l’action de dominer, celle-ci ne dépend que des circonstances immédiates. Il s’agit bien de DOMINANCE, au sens où on l’entend en éthologie. Un statut. Au départ naturelle chez l’animal, elle est basée sur des compétences objectives d’agressivité, de puissance, de connaissances, etc… Chez l’homme, la dominance devient sociale et aboutit à des situations de hautes noblesses où la dominance ne se justifie plus que par elle-même. Le stade où les têtes peuvent tomber à tout moment quand les dominés se rendent compte que le roi est nu.
La crise réelle du monde moderne n’est en rien une crise financière. C’est une crise de dominance, due au fait que, de plus en plus abstraite, injustifiable, folle, la dominance sociale atteint une stade à partir duquel « on » pourra la museler quand « on » le voudra.
Il ne s’agit pas de réduire une domination cruelle ou injuste, mais de remettre la dominance à sa place. Celle qui fait que l’excès de richesse relative est un crime.
Oui, « dominance » comme « gouvernance » pour ne pas dire « domination » ou « gouvernement »…
Je ne suis pas d’accord avec vous :
la dominance est le fait de dominer et la domination l’action de dominer, idem pour gouvernance et gouvernement, citoyen pris comme adjectif en lieu et place de civique, etc.
Les mots nouveaux qui sont inventés, ou les mots anciens dont on change le sens; tout cela n’est pas le fait du hasard mais résulte d’actions délibérées de la domination.
Dominus vobiscum .
« Il s’agit bien de DOMINANCE, au sens où on l’entend en éthologie. » : l’éthologie pour rendre compte du capitalisme mondialisé qui touche 7 milliards d’individus, croyez-vous que ce soit bien raisonnable ? Si la DOMINANCE, je veux bien le croire, colle tout à fait à quelques groupes de babouins ou de lionnes harcelées par de vieux mâles, transposée dans notre système elle ne sera jamais qu’un euphémisme de plus.
@ Batracien écarlate :
😀
Très drôle
la gouvernance est impersonnelle, la dominance est impersonnelle, …
(je m’interroge, gouvernité, dominité, … gouvernitude, dominitude…. ..)
Cette lutte interindividuelle et intraindividuelle entre Bourgeois et Citoyen ne prend elle pas naissance dans notre cerveau sociale ?
voir Jonathan Haidt sur les racines morales des libéraux et des conservateurs
http://www.ted.com/talks/lang/eng/jonathan_haidt_on_the_moral_mind.html
Or nous savons aujourd’hui que le cerveau est constitué de centres décisionnels qui peuvent être antagonistes et sont sources de conflits internes et externes :
http://www.dailymotion.com/video/xaustz_l-approche-neurocognitive-et-compor_tech
http://www.neurocognitivism.fr/asp/l1.asp?doc_id=29
De mon point de vue un minium de psycho-pédagogie changerait pas mal le monde !!
« …changerait pas mal le monde », mais dans quel sens ?
à Marlowe
tant que ce n’est pas un didactiquo-psychologue …
[…] Sisyphe Just another Edublogs.org weblog journée des trois sorcières reflexions historiques […]
1788 ou 1791 ? 1788 Assemblée des Notables qui amène parmi d’autres événements 1789 ou 1791 fuite du Roi qui amène 1792 puis la Terreur ? Il va falloir choisir tant les deux époques n’ont rien de commun. Votre rapprochement de notre actualité avec l’une ou l’autre de ces deux époques mériterait d’être mieux expliqué.
lire les interventions de Robespierre page 121 et suivantes
http://books.google.fr/books?id=6wPSAAAAMAAJ&pg=PA222&lpg=PA222&dq=moniteur+robespierre&source=bl&ots=0sTbbcG3po&sig=7ih8t43mjTwytouikfp5K3UFNe0&hl=fr&ei=B3bcS7uwLJXkmgPrktjjBw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CAYQ6AEwAA#v=onepage&q=moniteur%20robespierre&f=false
Paul Jorion a raison : le tournant de la lutte des classes au cours de la Révolution a été 1793, celui de la rédaction de la nouvelle constitution (celle de 1793 justement) qui n’a pas été appliquée, alors qu’elle est la plus avancée des productions de la période.
Cet échec a été le fait des bourgeois qui ont lancé la guerre civile pour empêcher que Robespierre ne parvienne à mettre en œuvre cette constitution…
Je me permets de remarquer que la « bifurcation » est une invention des philosophes, historiquement intéressante, mais qui ne vaut pas grande chose, car ce phénomène est en réalité vieux comme l’humanité. A mon sens, il faudrait raisonner en terme de qualité – rétribution. Chaque individu est différent de l’autre, il est doté de qualités qui le différencie de l’autre. L’égalité n’existe pas, c’est une notion arbitraire et dogmatique. Le problème est que la société ne rétribue pas de manière égale les qualités, et la manière de rétribuer peut changer selon les circonstances et évolutions. Et le mode de rétribution peut décider à son tour si l’individu pourra participer activement à ce que l’on appele « la société ». Je vous donne un exemple prosaique: un individu a fait des études longues, doctorat inclus, supposons qu’il a fait des études de philosophie, puis se trouve au chômge de longue durée, entame une carrière de RMIste, se trouve un jour avec une tente en plastique sur un boulevard parisien. On dirait que cet individu a prouvé quelque chose, il a démontré des qualités, mais est-il un citoyen comme les autres, comme ceux qui habitent dans un quartier bourgeois? En comparaison avec 1965 par exemple, le système actuel rétribue les individus autrement et par des moyens différents, la valorisation des qualités/attributs d’un individu a fondamentalement changé (et changera encore). N’importe qui ou presque peut être « bourgeois » aujourd’hui (ou le souhaiter) et sdf demain, vous restez un pauvre diable et cela malgré vos diplômes et qualités personnelles si vous n’êtes pas utile à la mécanique du système actuel et aux besoins immédaits de ce système. C’est dans le mode de qualité-rétribution qu’il faudrait, à mon avis, chercher les failles de notre époque
Pour réussir dans ce monde, il faut être méritant ! (ironie)
Vous résumez notre existence et le monde à « Qualités – Rétribution » ?
Il est sans doute temps de lire quelques philosophes ou d’avoir un entretien avec votre compagne .
Il est comment le smiley pour (ironie) ?
Réponse à juan nessy:
Etre philosophe aujourd’hui veut dire être anachronique. La philo devrait fusionner avec d’autres disciplines, telles que la socio, l’économie, par exemple. A quoi servent les philosophes dans le monde d’aujourd’hui? Je ne suis le seul qui se pose cette question. Et ce refléxe est ancien. « Se moquer de la philosophie c’est vraiment philosopher » – Blaise Pascal.
@Germanicus :
Si vous citez Pascal , tout n’est pas perdu .
Encore que la phrase que vous citez n’est pas sa plus claire ( au sens de Boileau ) ,et que de brillants esprits ont pu raisonnablement l’interprèter dans deux acceptions opposées !
@ juan nessy
Peut-être voulait-il dire: P e n s e r, et non philosopher (dans le sens classique du terme). Cela m’irait.
à Germanicus
ne bifurqueriez-vous carrément point …
« Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées. »
« On ne peut régner innocemment. »
Gentil garçon ce Saint Just?
Hors sujet manifeste!
pour les femmes desquelles je suis, la République a écrit cette loi … (et elle me sert …)
« loi du 6 fructivor an II
Portant qu’aucun citoyen ne pourra porter de nom, ni de prénom autres que ceux exprimés dans son acte de naissance »
Je ne sais pas les autres femmes mais pour moi, c’est clair, il m’a été donné un nom je le garde, ..
et je n’ai que cette loi, une des plus vieille de la République pour m’en faire entendre raison …
La tradition religieuse,
(celle dont s’argumente cet anachronisme: le nom d’usage maritale, soit d’appeler une femme mariée sous le nom de son mari, … cela cependant que seuls les criminels, les voleurs, les escrocs.. cherchent à voiler leur identité..)
veut que la femme mariée prenne le nom de l’homme qui la possède
comme s’il en était d’elle à se devoir à être tamponée de l’identité de son époux, être marquée de son nom en signe d’être sa propriété,
(comme il en pourrait en être de sa maison, son troupeau, sa voiture, son frigo, ses bagages)
Je suis née avec un nom, je ne veux pas changer de nom, je n’ai jamais demandé à changer de nom, mon époux a donc son nom et moi le mien, j’ai mes papiers à mon nom, mon époux au sien, c’est la Loi, quelqu’en soit de la tradition religieuse, dès temps jadis
(qui veut que la femme mariée soit tatouée du nom de l’homme de l’homme qui la possède, histoire que chacun sache bien qu’elle est sa propriété, que la place est prise, ce pourquoi il l’a marquée de son nom….)
l’usage n’a pas force de Loi,
et il n’appartient donc à personne de nier dans mon identité, de se prétendre de m’appeler d’un autre nom que le mien, mon nom de naissance,
(cela d’autant que je ne dispose d’aucun papier, et je n’ai jamais eu aucun papier, je n’aurai jamais aucun papier qu’en mon nom propre, celui que mon donné mes parent)
et bien je me bas avec les banques qui veulent m’appeler du nom de mon mari
(jamais une seul fois mon mari est supposé arbitrairement se devoir être nommé de mon nom, ..
les banques sont gravement inculquées à se comporter pour la tradition religieuse des temps jadis qui veut que l’identité de la femme mariée soit voilée d’une burka, d’un niqab, et même plus, … car carrémént niée pour être recouverte de celle de son époux….)
Contrairement à vous, je pense que oui, il y avait des femmes …. quelque part dans cette révolution … qui n’ont pas été entendue sur tout … je suis d’accord, je le concède ….
(mais peut-être ces femmes-là auraient quelques leçons, à donner aux féministes de notre époque pour ne point se faire récupérer
-évidemment, cela va de soi, mais je le dis et j’insiste, certainement pas ni toutes, ni sur sur tout … – …)
Donc voilà, je n’en suis que là et je dis les banques sont anachroniquement machos
@ Cécile
Merci, Cécile… Moi aussi, même combat, garder MON nom (qui est celui de mon père puisque notre règle est la patrilinéarité). Mais comme je suis lâche (:-)), je ne me suis jamais mariée… Ce qui ne m’as pas empêchée d’avoir un enfant… qui porte le nom de son père !
Et mon combat, je l’ai découvert au fil des ans, c’est qu’on ne m’affuble pas du nom de mon fils ! (Mais ça, ça ne touche pas la banque, seulement les instits et les profs…)
A Cécile
Pour éviter des tracas de ce genre: mieux vaut de ne pas se marier, c’est un carcan soutenu par des lois anachroniques, c’est une institution parfaitement inutile. Et partager le même appartement/maison peut être nocif pour la relation: la routine est un poison dont il est difficile d’échapper. « Les chaînes du marriage sont trop lourdes pour être portées à deux » (Sacha Guitry).
Pour l’humeur , l’article , bicentenaire sans doute , des baux de location m’a toujours sidéré . « Vous vous obligez à jouir des lieux loués en « bon père de famille » et à les habiter bourgeoisement »
Mais la vie sous un toit donc « forcément bourgeois » commence par cette allégeance .
je vérifierai, mais je ne crois pas avoir signé de bail avec ce « bourgeoisement », le « bon père de famille » oui, cet cela m’a géné (car pourquoi le père et pas la mère, et non pas les deux, mais on m’a répondu : c’est une expression … )
A Paul Jorion et aux autres,
Bonne analyse.
J’ai compris depuis lontemps que la bourgeoisie et ses complices avait provisoirement gagné.
Mais je doute que cette victoire soit éternelle; les contradictions s’aggravent, les consciences ne sont pas toutes définitivement endormies.
A propos de cette époque je conseille aussi la lecture des Ecrits révolutionnaires (1790-1794) d’Anacharsis Cloots « l’Orateur du genre humain ».
Je possède l’édition de 1979 par les éditions Champ Libre.
Je ne sais pas si les éditions Ivréa qui ont succédé à Champ Libre ont conservé le titre.
la révolution essaye d’expliquer aux bourgeois que sans redistribution ils courent fatalement à la ruine (et même ils citent en exemple et les romains, … et les grecs ….)
même après la révolution, cela reste un thème,
cela revient à minima dans les campagnes « électorales » (il y a des caricatures …)
Perso, je suis sûre que sans redistribution, l’économie court à sa perte, (il faut intégrer le temps, hors nous ne prédisons pas l’avenir, la redistribution est la solution la moins stupide et la plus logique qui soit pour tempérer la valeur du temps de l’activité humaine…)
après je ne pense pas que la redistribution suffit (des temps où nous vivons, il y a à interdire, déjà les paris sur la fluctuation des prix, mais sans doute bien plus …)
La révolution désigne un mouvement qui se termine à l’endroit où il a commencé… Ça fait un moment que je le dis, non?
L’éternel retour .
Comme quoi , même Dissonnance fait la révolution .
Les mots travaillent, avec le temps, et souvent pour le compte de la domination et de ceux qui s’y opposent.
Ainsi, d’après le dictionnaire, Le Grand Robert : « révolution » a eu plusieurs sens au cours de l’histoire et a conservé plusieurs sens : celui auquel vous faites allusion de « mouvement en courbe fermée », puis « d’écoulement » (du temps par exemple) et à partir du XVIe siècle celui qui est le plus courant de nos jours de « changement soudain dans la société. »
Sélectionner un seul sens d’un mot aussi important est significatif d’un état d’esprit dont je m’abstiens de dire ce que j’en pense.
@Marlowe
Je serais tout à fait intéressé de connaître votre point de vue sur mon état d’esprit…
J’ai déjà explicité mon point de vue, mais je peux le refaire: L’opposition entre citoyen et bourgeois me paraît être de même ordre que celle entre Tiers-État et Aristocratie/Clergé.
Par ailleurs le résultat des révolutions – au sens social du terme – correspond à ce que l’acception mathématique prévoit: Un retour aux conditions initiales.
En l’occurrence, les révolutions sociales qui prétendent « abolir les privilèges » ne s’occupent en fait que de les redistribuer. La problématique à l’origine de la révolution est ainsi déplacée d’une classe sociale à l’autre, mais pas résolue pour autant.
@Dissonance
C’est toute la problématique du pouvoir théorisé par Michel Foucault. L’abolition de la dominance de certains pour d’autres ne saurait suffire, encore s’agit-il d’établir les conditions d’un autre type de rapport. Toutefois, vous ne pouvez reprochez à la lucidité d’être un préambule ni à la dénonciation une étape.
@Martine Mounier:
Je ne pense pas avoir fait aucun reproche d’aucune sorte pour le moment. J’essaie tout au plus de mettre à jour un mécanisme et de lui donner un nom. N’ayant pas connaissance d’une révolution qui ait apporté le changement social préalablement annoncé, j’en suis réduis à conclure que de manière générale, les révolutions ne sont pas vouées à en apporter.
Je vois la révolution comme une partie de belote. On redistribue les cartes à chaque tour. Le changement, ce serait si les participants se levaient de table pour dire: « On ne veut plus jouer ». Je ne sais pas si l’image paraîtra explicite…
@ Dissonnance :
On comprend ce que vous voulez dire .
ça revoie à :
– à nouveau VS de nouveau ,
– émergence , résurgence , création …
– rejet , greffe , rameau …
Je ne vous suis pas sur » quitter la table » , car en fait la table c’est notre petite boule bleue . c’est la seule chose qu’on ne puisse pas quitter ( même en fin de partie !) .
On ne peut que changer les joueurs et/ou les cartes et /ou les règles et/ou le jeu .
ça laisse suffisamment de chances à l’imagination et à la création pour que l’on puisse encore faire une place à la révolution dans son sens le plus fou !
@juan nessy
A propos de l’image de la partie de belote: Elle désigne en fait la quête de pouvoir chez l’humain. Quitter la table revient alors à renoncer à cette quête pour donner corps, entre autres, à la notion d’égalité, puisqu’on ne peut pas à la fois rechercher une emprise quelconque sur l’existence d’autrui et dans le même temps prétendre reconnaître en cet autre son égal. Par exemple lorsqu’on introduit dans l’organisation sociale des relations de subordination entre individus ou groupes d’individus, on crée de fait des inégalités de droits.
Le vocabulaire « philo-morale » à la base du mouvement constitutionaliste du 18e (propriété, liberté, bonheur etc.) reflète la dynamique d’affect attachées aux positions sociales que ces mots servaient à défendre et encore aujourd’hui. Les reprendre tels quels, sans les avoir préalablement décortiqués, ne nous ferait-il pas retomber dans la séparation entre l’idéal politique citoyen et la sauvagerie économique du bourgeois cherchant à se cacher son inquiétude par des « gamineries de zizi » ?
Une constitution pour l’économie peut s’attacher à actualiser les notions de propriété (en deçà des concepts juridiques), pour en dégager la biologie des comportements sur lesquels leur construction s’est historiquement appuyée. Il ne s’agit en rien d’un réductionnisme biologique, puisque le circuit de la récompense est ouvert à tout type de satisfaction, dont justement l’évitement de la douleur par l’établissement de dominance sur un territoire donné, mais aussi à tout autre plaisir de vivre dont nous pourrions nous inspirer des Guayanis, des Murias ou d’ailleurs et les actualiser dans nos climats. Nous avons sans doute à redéfinir les limites de nos plaisirs raisonnables (ce qui n’est pas je crois une limitation à l’imagination).
De plus, nous constatons que les constructions économiques tendent le plus souvent à renforcer les modes de contentements les plus primaires ; il nous serait donc loisible de légiférer et d’inscrire le développement humain comme objectifs de l’économie autrement que par l’exacerbation de la propriété ou de la consommation ostentatoire.
À titre d’exemple concret, je reprends d’une précédente réponse, ce qu’il conviendrait d’éviter comme dispositif économique si nous ne voulons renforcer l’héritage de notre « primitivisme construit » et accomplir l’idée de Saint-Just : – l’idée neuve du bonheur en Europe.
– « À court terme, nous pouvons observer comment naissent des structures économiques reconduisant les processus de domination et poser des questions. Exemple : pourquoi ces guichets d’humiliation que sont les pôles emplois, pourquoi cette bureaucratie tatillonne, cette idéologie du « coach » avec trois-quatre heures de déplacement non défrayé et çà pour remporter une demi-journée de travail que l’on ne peut refuser ? À quoi rime cette culpabilisation de l’individu responsable de ne pas trouver de travail. Quelle est la fonction de cette mise en scène de terreur, à quoi servent les pôles-emploi sinon comme expérience de Milgram, non pas comme dispositif d’insertion, mais pour conforter l’esprit de soumission à l’autorité, car ce ne sont pas tant les déclassés qu’il s’agit d’asservir, mais bien les consciences de ceux qui distribuent l’aumône au guichet. » –
Au sujet du sommet d’hier:
Premièrement, les conclusions du sommet utilisent le terme anglo-saxon « gouvernance » économique qui ne signifie pas grand chose. Le terme « gouvernement » aurait effrayé les allemands, l’entendant comme le contrôle politique de la Banque Centrale Européenne. Ensuite, la seule mesure concrète dont se dote L’Union est un mécanisme de surveillance budgétaire à priori par la Commission Européenne. C’est-à-dire un système d’alerte qui permettra de vérifier tous les printemps à partir de 2011 si les budgets des Etats Membres ne sont pas trop fantaisistes et respectent les critères du Pacte de Stabilité. Sachant que seuls trois Etats sur 27 respectent actuellement les fameux critères (L’Estonie, la Suède et le Luxembourg), la procédure promet d’être sportive! Et ils ne s’entendent pas encore sur la nature d’éventuelles sanctions.
Quant à la stratégie européenne 2020, nommée pour l’emploi et la croissance? Elle est quasi-inexistante, reprenant dans ses grandes lignes la Stratégie de Lisbonne avec une pincée de « croissance verte » et « d’innovation digitale ». Le document comprend l’objectif de la lutte contre la pauvreté, mais la recommandation reste vague et sans contrainte.
Une phrase relevée dans les conclusions du Sommet résume bien le désarroi des élites européennes:
« Il convient d’accorder la priorité aux stratégies d’assainissement budgétaire favorisant la croissance et principalement centrées sur la limitation des dépenses. »
La contradiction entre l’objectif de croissance et celui de la réduction des dépenses est si criante qu’elle ressemble à une réplique de La Cantatrice Chauve de Ionesco.
C’est en tout cas une élégante manière d’enterrer définitivement l’image du projet européen auprès de l’opinion publique. « Bruxelles » sera à nouveau le coupable de service qui demande aux peuples en souffrance des efforts supplémentaires. Une petite musique que l’on entendait souvent quand les gouvernements nationaux privatisaient les grandes entreprises publiques et démantelaient le droit social.
Car, il s’agit une fois de plus d’une intégration que l’on peut surnommer de négative, celle qui restreint et supprime au lieu d’être positive, celle qui propose, innove et soutient des projets. En 1992, le traité de Maastricht constituait une avancée considérable, réalisant le marché unique, mettant sur les rails la future zone euro, mais comportant déjà un défaut originel. Les derniers obstacles à la libre circulation des marchandises, des personnes et des capitaux tombaient, tandis que le rapprochement économique, fiscal et social n’avait pas lieu. Le budget européen, censé assurer la cohésion de l’Union, stagne depuis 1982. Seuls le Pacte de Stabilité et la méthode de coordination ouverte que personne ne prend au sérieux devaient combler ce vide intersidéral.
Comme je viens de l’écrire la gouvernance est le FAIT de gouverner et le gouvernement l’ ACTION de gouverner.
Avec la gouvernance, un pas important est franchi : les gouvernés se retrouvent devant un fait qui ne peut pas être contesté au même titre que l’existence des dieux à certaines époques (ou de la « main invisible » du marché) et non devant une action qui peut être contestée.
L’emploi délibéré du vocable gouvernance en dit long sur les intentions réelles de ceux qui l’emploient.
A ce moment là, la démocratie n’est même plus présente en tant qu’illusion.
Et surtout « gouvernance » est, comme « système » ou « société civile » un concept anti-démocratique. On parle de gouvernance pour la gestion des organisations uniquement (entreprise, armée…).
La différence cruciale entre une entreprise et un peuple c’est:
1- qu’on peut quitter son entreprise (plus facilement que d’émigrer)
2- que les citoyens sont membres d’une communauté politique et morale (il n’y a pas de « primus inter parem), citoyen étant un concept « normatif », « moral », impliquant de facto tout un ensemble de devoirs (ce n’est pas une simple « description »).
3- qu’il y a une supériorité hiérarchique immédiate du citoyen en tant que citoyen sur le travailleur/ chef d’entreprise/ financier (quel que soit son rôle dans l’activité productive), au sens ou tout ce que font ces derniers est contraint par des règles issues de l’activité des gouvernants (via loi/decrets), règles témoignant à chaque fois d’une certaine interprétation de ce que se doivent mutuellement des citoyens liés par les liens de l’amitié civique (« fraternité »), c’est à dire d’une certaine interprétation de l’idée de citoyenneté.
Notez que ca implique qu’il n’y ait de citoyens que dans une démocratie et dans aucun autre type de régime (c’était le point de vue de Rousseau et de Rawls contre Hobbes et contre nos juristes qui confondent « membre de la communauté politique chinoise » et « citoyen chinois »).
Quand le point 3 n’est pas valable, et j estime que ce n’est plus le cas depuis très longtemps, ou bien on a changé de « type » de régime, ou bien les institutions ont été corrompues/ dévoyées. Ca peut être un « rien » (le citoyen qui se décide dans le secret de l’isoloir à partir de croyances personnelles dont il sait qu’elles ne pourraient pas faire l’objet d’un « consensus par recoupement »… cf. taper « consensus par recoupement dans wikipedia j’ai la flemme) ou ca peut être un truc « énorme » (l’institution de la corruption qu’on appelle le lobbying).
Donc parler de « gouvernance » c’est non seulement faux, mais également une véritable INSULTE.
du coup, avec ces beaux livres, vous n’avez plus remarqué Jane au fond du wagon ; c’est pas Just !
Je ne sais pas si Dieu pour régner n’ a pas besoin d’exister, mais l’illusion, pour règner, a bien besoin d’exister.
Et elle existe.
Lors de la révolution, il y a aussi la destruction des corps intermédiaires (corporations en particulier) dont la loi Lechapellier est un des points d’orgue (le citoyen seul face à l’état). Cette loi permet d’éliminer tout groupement qui s’opposerait au bourgeois et participe à sa construction. (Pensez qu’en France, on ne peut toujours pas faire une action de groupe face au pouvoir marchand.)
Ce n’est que bien plus tard que le droit d’association a réussi à se faire reconnaître et c’est peut-être ce pouvoir faible par les moyens mais qui peut devenir puissant par le nombre qui peut être en mesure de contrebalancer la domination bourgeoise. L’économie sociale et solidaire se cherche et je fais partie de ceux qui formulent des propositions. Le courant de « société de soin mutuel » qui a bien des difficultés à seulement se faire comprendre porte en lui, me semble t’il, une révolution conceptuelle douce et une partie de la solution au problème réputé insoluble de Hegel.
L’autre partie est liée aux problèmes internationaux de la finance auxquels vous vous êtes attelé dans la ligne de pensée de Keynes.
Avis au Lecteur
« Du choc des opinions naît la vérité. Suis-je dans l’erreur ? Réfutez-moi. Ai-je raison ? Appuyez moi. Et en tout cas, reconnaissez un homme qui s’intéresse vivement au bonheur des hommes. »
Anacharsis Cloots. Lettre aux Auteurs de la Chronique de Paris. 18 mars 1790.
Pour les coordonnées du livre dont ce texte est extrait, voir mon commentaire paru ce jour à 12 h 48.
Le citoyen et le bourgeois en une même personne …
Cœur à gauche,portefeuille à droite…
Est ce de cela dont nous dissertons ?
Quatre combinaisons possibles …
gauche ,gauche
gauche ,droite, cité plus haut
droite ,gauche, assez rare
droite,droite, droit dans ses bottes.
Sans compter les fauchés de droite et de gauche.
j’espère que je n’ai oublié personne.
Bien que certains s’en défendent ils sont toujours les bourgeois de quelqu’un.
Bienheureux ceux qui sont nés quelque part (Le Forestier).
D’autre part qu’on le veuille ou non au XXI° siècle on nait obligatoirement citoyen d’un état si ce n’est d’une Nation.
Enfin je crois.
@ tartar
+ les apatrides.
@VB et Marlowe:
Tous les mots en « ance » ne viennent pas de la novlangue. « Dominance » est un concept traitant des relations sociales entre animaux de la même espèce.
La chose est d’importance pour moi, car c’est justement pour avoir ignoré ce principe de base que le mouvement bio, qui aurait normalement dû en être porteur, s’est décridibilisé au point de donner la parole à un Cohn Bendit, et au point qu’il ne viendrait maintenant plus à l’idée de personne de sensé, de voter écolo. Restent certains décroissants qui proposent sérieusement de résoudre les problèmes, sans toutefois faire clairement appel au concept de dominance sociale, ce me qui fait douter de leurs chances de se développer, puisque ce n’est pas en ignorant le concept, qu’on a des chances lui trouver une solution correcte.
Je rappelle qu’on a entendu de la bouche de Paul Ariès qu’on devait, pour pouvoir augmenter les bas salaires, limiter les hauts revenus. Curieuse inversion d’une proposition de traitement de la dominance sociale qui devrait dire qu’il suffit de limiter les hauts revenus pour voir les bas salaires augmenter. Inversion qui me fait craindre le pire.
» …concept traitant de la relation sociale entre animaux de la même espèce … »
J’attends le commentaire de Jean Luce Morlie , fan de Laborit .
Je ne suis pas un animal de la même espèce que vous.
Au sujet de Paul Ariès :
Je crains que vous soyez capable de condamner
une proposition parce qu’elle ne serait pas entièrement
conforme à votre idéal, bien que,au pire,elle ne serait
que bénigne.
Il faut évidemment rejeter les pièges et tromperies.
Mais,que diable, un peu de pragmatisme et moins d’absolu!
N ‘oubliez pas ceux qui ne peuvent se payer le luxe
de réfléchir aux conditions (vie et revenus) qui leur sont faites.
N’importe quoi qui va dans le bon sens, même par un chemin
tortueux, est recevable.
Si j’appelle au pragmatisme, c’est dans les voies et moyens.
Le but, »exit la dominance », reste entier.
Se nommer Saint just et naître à Decize vous prédispose -t-il au martyre?
Louis Antoine Léon de Saint-Just ,« l’archange de la Terreur », né à Decize (Nièvre) le 25 août 1767 et mort à Paris le 28 juillet 1794 (10 thermidor an II), à 26 ans.
A défaut d’être membre du peuple élu, il fut élu du peuple.
Député en 1791 à l’Assemblée législative, on lui refusa le droit de siéger en raison de son âge……
* « Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que creuser leur tombeau. »
* « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. »
* « Le bonheur est une idée neuve en Europe », rapport au nom du Comité de salut public sur le mode d’exécution du décret contre les ennemis de la Révolution, présenté à la Convention nationale le 13 ventôse an II (3 mars 1794).
* « Les malheureux sont les puissances de la Terre. Ils ont le droit de parler en maîtres aux gouvernements qui les négligent. »
* « La tragédie, aujourd’hui, c’est la politique… »
* « Ce qui constitue une République, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé. »
* « Je méprise la poussière qui me compose et qui vous parle. On pourra persécuter et faire mourir cette poussière ! Mais je défie qu’on m’arrache cette vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles et dans les cieux. » (Fragments)
* « Nul ne peut régner innocemment. »
* « La force n’a ni droit ni raison, mais il peut être impossible de s’en passer pour faire respecter le droit et la raison. »
* « Un peuple n’a qu’un ennemi dangereux, c’est son gouvernement. »
* « Il n’y a que ceux qui sont dans les batailles qui gagnent. »
* « L’ordre d’aujour’hui est le désordre de demain. »
* « au moins, on aura fait quelquechose »dit-il en pointant les droits de l’homme et du citoyen peu avant de mourir.
* « la révolution est glacée, tous les principes sont affaiblis, il ne reste que des bonnets rouges portés par l’intrigue. l’exercice de la terreur a blasé le crime comme les liqueurs fortes blasent le palais »
* « Je ne suis d’aucune faction, je les combattrai toutes. »
Robespierre, Danton, et maintenant Saint Just, Paul nous couve quelque chose!
Comme aurait dit ma grand mère catholique et vendéenne: « y’ sais pas si j’aurions fait partie de sa bande à ton Saint just………. »
(…) « l’exercice de la terreur a blasé le crime comme les liqueurs fortes blasent le palais » A t-il avalé tant de couleuvres… sa digestion non sans aigreur, son romantisme aux formules austères me laissent rêveur; Saint-Just dansant sur « Lotus Flowers » – NEW Thom Yorke at the Radiohead for Haiti Benefit (The Fonda Theater):
http://www.youtube.com/watch?v=uJdQRk3CukM&feature=player_embedded#!
Lotus flower/Moon upon a stick
I will shrink and I will disappear/ I will slip into a groove and cut me off/and cut me off/ I will slip myself into your pocket/invisible/ Do what you want/do what you want/
There’s a empty space inside my heart/ Once held you/now I set you free/ I set you free/ There’s an empty space inside my heart/ Where weeds take root/But now I set you free/I set you free/
Cause all I want is the moon upon a stick/Just to see what it is/Just to see what it is/ Birds enter and fly into my room/ And slowly we unfold as lotus flowers/ and oh there is a moon on a stick/ Listen to your heart/
We will shrink and be quiet as mice/ While the cat is away and do what we want/do what we want/
There’s an empty space inside my heart/ Where the weeds take root/To now I set you free/I set you free/ And slowly we unfold as lotus flowers/ and oh there is a moon on a stick/just to see what it is/just to see what it is/ Birds enter into my room/
Slowly we unfold as lotus flowers/All there is the moon upon a stake/ Darkness sinks beneath Dance around a pit/ I can’t kick the habit/just to feed your fast-ballooning head/ Listen to your heart
Essai de traduction :
Fleur de Lotus/Décrocher la lune
Je vais rapetisser jusqu’à disparaître/ Je vais me glisser dans un trou et rester tout seul/ Je vais me glisser dans ta poche/Invisible/Fais ce que tu veux/Fais ce que tu veux
Il y a un espace vide dans mon cœur/Qui avant te contenait/Maintenant je te libère/Je te libère/ Il y a un espace vide dans mon cœur/Où les mauvaises herbes prennent racine/Mais maintenant je te libère/Je te libère/
Parce que tout ce que je veux c’est décrocher la lune/Pour voir comment c’est/pour voir ce que c’est/Les oiseaux volent dans ma chambre/ Et lentement nous nous défaisons comme des fleurs de lotus/Et la lune est au-dessus (nous décrochons la lune)/ Ecoute ton coeur
Nous allons nous faire tout petits et silencieux comme des souris/ Pendant que le chat est parti et nous ferons tout ce que nous voudrons/tout ce que nous voudrons/
(Refrain)
Lentement nous nous déplions comme des fleurs de lotus/ Et la lune est au-dessus (et on a décroché la lune)/ L’obscurité est là, dessous/ Danser au bord du volcan/ Je ne peux pas m’empêcher de nourrir ton imagination vite prête à s’envoler/ Ecoute ton coeur
Merci Roma
Lentement nous nous déplions comme des fleurs de lotus/ Et la lune est au-dessus.
Je penserai dorénavant à toi en consultant mes petits papiers….
@ Pierre,
« Comme aurait dit ma grand mère catholique et vendéenne: « y’ sais pas si j’aurions fait partie de sa bande à ton Saint just » :
=>
Dans ce cas (catholique et vendéen) il y a des chances que vous ne fassiez pas partie de la bande à Saint Just mais plutôt à celle de François-Athanase de Charette de la Contrie ;-).
@ pierre : erratum : 2ème § : « mais plutôt DE celle de… » au lieu et place de « à celle de… »
Devinette : Ce n’est pas du Saint Just, c’est de qui?
« Nous proposons de renverser le principe ordinaire qui est : tout ce qui n’est pas expressément interdit est permis ». En matière de finances ce serait, avec nous : « tout ce qui n’est pas expressément permis est interdit ». Donc toute nouvelle trouvaille à mettre sur le marché serait soumise à autorisation préalable. Et qui posséderait des titres non autorisés après s’en être procuré ailleurs serait puni. »
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2010/06/jour-de-cendres/#more-3474
Puisque vous lisez Saint Just peut-être trouverez vous cette proposition qu’il a faite et que je cite de mémoire :
« A 5 ans l’enfant quitte sa famille pour être élevé par la Nation ».
Il aurait émis cette idée terrible car il avait bien vu que l’héritage au sens large – les biens et la culture- donnaient aux enfants des familles aisées un avantage absolu.
Il entendait ainsi rétablir une vraie égalité des chances et, peut-être, abolir la pauvreté.
Quand à Necker, j’en ai retenu qu’il était un jongleur : face à une crise de solvabilité de l’État il la traitait comme une crise de liquidité en trouvant toujours de nouveaux emprunts. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ?
A signaler, dans le même ordre d’idée, qu’un sociologue et économiste danois, Gøsta Esping-Andersen, dont les recherches s’intéressent de façon large aux inégalités sociales, et aux comparaisons internationales des systèmes de protection sociale et de politiques publiques en matière notamment d’emploi, s’est plus particulièrement intéressé aux différents types d’État providence, comme aux pratiques nouvelles à mettre en œuvre.
Ces dernières études l’ont amené à préconiser, le plus jeune possible, la prise en charge des enfants issus des milieux ou quartiers difficiles par des crèches de même niveau qualitatif que les meilleures institutions des beaux quartier des grandes mêtropoles occidentales.
Et les expériences menés ont démontré que les écarts scolaires ultérieurs- quels que soient les handicaps sociaux initiaux du milieu d’origine- avec les enfants issus des milieux les plus favorisés se trouvaient effacés.
Le bénéfice social d’une telle mesure serait évidemment sans comparaison avec le coût de cette mesure pour la collectivité…
Mais avant que le petit Mouloud bénéficie des mêmes crèches que le petit Gonzague,… et payées par nos impôts…
C’est pas ce qui se faisait dans les premières années de la naissance de l’Etat d’Israël ? Depuis ils ont évolué.
@ Vigneron :
Parce que mon investissement personnel de retraité ( même pas de l’EN !) est centré sur cette tranche d’âge , je confirme la rage qui est parfois la mienne de sentir combien cette pâte levante est trahie quand elle ne reçoit pas ces armes et dont je pense que c’est un droit constitiutionnel .
Faut il rappeler qu’il a fallu rendre l’école obligatoire , contre les forces économiques , contre la religion , contre les hommes , pour donner à cette jeune vie ce qui lui revient . Quelle rage aussi quand je note des vélléités de ne pas institutionnaliser ce droit , cette condition de la liberté qu’est l’accès au savoir .
Quelle joie ,au delà du dicible, par contre quand je lis dans le regard de celle ou celui que l’on destinait à suivre le destin de sa « condition » , la curiosité et le début de communication vraie qui ouvre la porte de l’intelligence , au delà du don ou de l’acquis !
@Ça se fera, c’est sur!
Il n’y a pas d’alternative!
Tout le monde sait et va chantant que tout, absolument tout est LA! Et rien n’avance, tout recule.
Mais ça se fera! C’est sur!
Alain M-B, je recopie la phrase de Saint Just, Oeuvres complètes, édition Folio Gallimard, page 1228 :
« Les enfants appartiennent à leur mère jusqu’à cinq ans si elle les a nourris, et à la république ensuite jusqu’à la mort. »
Un enfant n’appartient à personne et on n’a toujours pas mieux écrit sur le sujet que Khalil Gibran .
Il … appartient aux parents et à la République de leur donner la chance de devenir adultes .
http://market-ticker.denninger.net/archives/2421-Proof-Economists-Claim-2-+-2-8134.html
Saint-Just!! Ce fut mon premier héros politique quand j’étais enfant…et peut-être bien le dernier.
J’avais vu alors à la télé, un film ou une « dramatique », comme on disait alors, qui avait fait jaillir devant mes yeux juvéniles l’éclat solaire et sauvage de ce jeune tribun qui mettait sa vie comme sa mort dans chacune de ses diatribes définitives.
Quand j’appris qu’il y laissa bel et bien sa vie, pensez donc, je succombai! Il m’en reste bien sur quelque nostalgie…
Annonce ce jour de la mort d’un autre grand citoyen, le romancier et communiste portuguais Saramago…
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9_Saramago
Il se disait « communiste libertaire »…
Il était aussi serrurier, et journaliste, magnifique styliste et alter-mondialiste, pourfendeur de l’Europe libérale et prix Nobel de littérature,…..,…..,….. et PORTUGAIS!
Un admirateur de Saint-Just? Malgré la propagande bourgeoise de deux siècles qui a tout fait pour le salir (car ne pouvant l’effacer de l’Histoire)? Vigneron, vous me faites plaisir.
Ce communiste portugais et » libertaire » mazette…un stalinien libertaire… a tout de même accepté un prix Nobel (très bourgeois et inventeur de la dynamite) une décoration d’un vieil ordre militaire portugais et membre d’un tribunal Russell acceptant les résolutions de l’ONU…mon dieu…sur la Palestine.
Je me sens donc autorisé a signaler qu’un ancien résistant français et une des principales horreurs de la gauche française vient tout juste de mourir. Je viens de nommer le général BIGEARD qui par son franc parler scandalisa tout ceux qui n’acceptent pas que ceux qu’ils délèguent pour effectuer des basses besognes brisent le silence .
En effet le Général BIgeard n’eut jamais honte de dire ce qu’il fit sous de nombreux gouvernements de la Gauche. D’abord résistant il n’accepta pas comme beaucoup de résistants de gauche que les indochinois veuillent à a leur tour accèder à l’Indépendance , il en fut de même pour la question algérienne ou sous les ordres de gouvernement de gauche il tortura des résistants algériens dont le nationalisme n’était pas le même que le sien.
Dans tous les cas il n’eut comme seul crime que le fait de ne pas avoir honte de ce qu’il avait fait sous les ordres ou la responsabilité d’un Mitterrand ou d’un Guy Mollet .
Ce qui nous le rend pas complètement antipathique, malgré ses crimes, c’est la bassesse de ses détracteurs degauches qui régnèrent dans un la triste époque contre -révolutionnaire qui succèda à Mai 68. Je suis donc fier de rendre hommage au sens de l’honneur qu’il sut garder et qui fit défaut à la presque totalité de ceux qui se déclarèrent indignés qu’il rendit public des crimes qu’ils lui commandèrent.
@Charles: lire le monde : José Saramago : « Nous ne vivons pas en démocratie »
http://www.lemonde.fr/livres/article/2006/11/23/jose-saramago-nous-ne-vivons-pas-en-democratie_837678_3260.html.
extrait de « Le Dieu manchot » (1987) :
« L’abondance est telle, famine enfin transmuée en satiété avant de redevenir famine, que, les magasins étant pleins ainsi que les entrepôts privés, l’on s’est mis à louer des réserves pour des sommes inouïes et apposer des écriteaux aux portes de la ville pour que les personnes qui en auraient à donner location fussent au courant, avec pour conséquence que, cette fois, ceux qui ont fait venir le blé vont s’arracher les cheveux de devoir à cause de sa profusion en baisser le prix, d’autant plus qu’on parle de l’arrivée prochaine d’une flottille de Hollande chargée de la même denrée, mais on apprendra que celle-ci fut attaquée par une escadre française presque à l’entrée du port et ainsi le prix qui allait baisser ne baisse pas, si besoin est l’on boutera le feu à un grenier ou deux et l’on fera aussitôt proclamer l’état de disette que le blé brûlé suscite déjà, alors que l’on croyait qu’il y en avait en suffisance et même en abondance.
Ce sont là les mystères mercantiles qu’enseignent ceux du dehors et que découvrent ceux du dedans, encore qu’ordinairement ces derniers soient si stupides, nous parlons des marchands, que jamais ils ne font venir de leur propres chef des marchandises en provenance d’autres nations et qu’ils se contentent de les acheter sur place aux étrangers qui se garnissent les poches de notre naïveté et en garnissent leurs coffres, achetant des prix que nous ne connaissons pas et revendant à d’autres que nous ne connaissons que trop bien, car nous les payons de notre vie et de notre peine. »
Merci à Roma pour l’interview de Saramago en 2006 dans le Monde. Sa conclusion est encore plus d’actualité:
« Jusqu’alors nous avons parlé, nous nous sommes exprimés sur de multiples sujets sans nous faire véritablement entendre. C’est pourquoi, il faut à présent hausser le ton. Oui, je crois que le temps du hurlement est venu. »
Mêler le beauf Bigeard (on pense Bigard…) à l’hommage à Saramago est incongru. Comme les serviteurs qui se gardent de hurler, il a fait hurler sous la torture…
@kaboul
Vous nous aviez habitué à mieux dans l’art du raccourci.
Mais bon, la coïncidence était trop tentante sans doute pour ne pas rebondir.
Peut être auriez vous pu, pour le moins, poser vos sabots avant de vous élancer?
VB me fait rire : d’abord son argumentaire sur les surdoués ou les parents de surdoués me fait rire : la plupart du temps ceux qui se revendiquent ainsi ne font que masquer leur inaptitude à s’inscrire dans le parcours scolaire et leurs prétentions : il s’ennuie, il ne fiche rien, il a de mauvais résultats ,il fiche le bordel ,tous les profs sont des cons : c’est un surdoué !
D’autre part sa diatribe contre les enseignants utilise les grosses ficelles : pas besoin d’études, pas besoin de diplômes, pas besoin de passer des concours : laissons les autodidactes enseigner !
Un petit nombre refuse d’envoyer sa progéniture à l’école :ça fait de bons témoins de Jehovah, de l’église de scientologie , d’intégristes de toutes sortes , de sectaires truthers ,d’adeptes de X files , de militants libertariens , bref de gens totalement désinsérés ou dangereux .
Toit cela au nom de cet excellent Mr Sherpak et de « la main à la pâte « qui n’a fait que reprendre les leçons de choses d’antan …
Bref, tous incapables , sauf moi .
V.B semble ignorer que « la liberté d’enseignement » ne se fait que dans le cadre de programmes et que l’enseignant est tenu de s’y tenir sous peine de sanctions .
Et c’est heureux , car on trouverait de tout à l’école :les tenants du créationnisme , du paranormal , les antivaccins , le scientisme , les soucoupistes ,etc, etc…
V.B serait donc enseignant « autodidacte » , mais je ne lui confierais pas mes enfants , certes non…Sauf s’il passe les concours naturellement , ce que bon nombre d’agrégés ont fait.
Il y a des choses à revoir , certes , de curieuses lacunes , écolier le programme s’arrêtait à la guerre de 39/45 ! Donc le dernier conflit , donc l’Etat Français était absent : comme c’est curieux !Nous apprenions le colonialisme et ses bienfaits, oui…
Mais ,je pense au conflit israélo palestinien : que de beaux pugilats ratés !…
L’école est censée apporter les bases de connaissances , les outils de la réflexion et une certaine socialisation : ensuite nous avons toute la vie pour approfondir des matières comme l’histoire , l’économie, la linguistique, la sociologie, etc…
Il s’agit d’un consensus , bien sûr, mais comme le problème de laïcité , je ne pense pas qu’il soit bon d’y revenir …
Bonjour,
Reprenons si vous le voulez bien. Et j’apprécierai que l’on arrête de me faire des procès d’intention.
Il n’y a pas d’argumentaire dans ce que j’ai dit, juste la relation de faits, sinistres mais réels. Quant à ma prétendue inaptitude au parcours scolaire, vous m’amusez (chacun son tour) : je ne m’en suis pas mal sorti pour quelqu’un d’inapte ; si tous les inaptes étaient comme moi, on ne parlerai pas d’inaptitude. Je n’ai jamais eu de mauvais résultats, j’ai en effet souvent essuyé l’ennui mortel et, je n’ai réellement pas travaillé beaucoup jusqu’au bac tout simplement parce qu’on ne me le demandait pas.
Ma diatribe contre les enseignants n’utilise aucune ficelle :
1) je les ai beaucoup fréquenté, même dans le privé, et croyez moi, ce n’est pas toujours joli, joli.
2) il y a des quantité de gens qui ont des dons pour l’enseignement mais dont le sérail s’est débarrassé ; ils ont donc fait un autre métier mais conserveront toujours un petit regret, celui de n’avoir pas pu faire partager leur passion de la transmission à plus de personnes qu’à leurs propres enfants. De l’autre côté, on trouve quantité d’enseignants qui n’ont aucune envie, aucun talent et aucune ressources personnelles pour enseigner, exercer leur métier les rend donc aigris, grincheux, désagréable, voir même odieux.
Par ailleurs, il peut arriver, que l’on se lasse d’exercer un métier que l’on aime. Il y a trop de rigidité à imposer un métier à quelqu’un pour toujours, je veux dire pour toute sa vie.
3) on peut enseigner sans être ni enseignant professionnel, ni, comme vous dites, autodidactes.
4) il y a des gens qui refusent d’envoyer leurs enfants à l’école tout simplement parce que lesdits enfants se sentent mal dans une école hostile. Mais, vous avez raison, il y a aussi les marginaux qui refusent d’envoyer leurs enfants à l’école pour des raison peu amènes. L’école est devenu à peine plus civilisé que la jungle. Le seul avantage qui lui reste c’est de pouvoir mettre en relation des enfants d’un même âge, sauf bien sûr, lorsque l’on tombe sur un prof vraiment intéressant (il y en a quelques uns quand même).
5) je vous prie de respecter monsieur Charpak, quand on voit comment les sciences sont enseignées à l’école, heureusement qu’il reste des gens comme lui. Et s’il n’a fait que reprendre les leçons d’antan, comme vous dites (je n’en sais rien) : et bien, comment se fait-il que ces fameuses leçons aient, entre temps, été oublié ?
6) je vous laisse la paternité du « bref, tous incapables, sauf moi. » : ne projetez pas sur les autres vos propres propensions.
7) La liberté d’enseignement dans le cadre des programmes : justement, ces programmes sont du n’importe quoi.
Un exemple => le programme d’histoire du CM2 = de l’antiquité à la 2ème Guerre Mondiale. Est-ce bien sérieux ? Une vaste fumisterie, comment voulez vous faire un travail censé intéresser le prof et les élèves ? Alors, c’est du grand n’importe quoi, et le prof est puni, comme vous dites, s’il ne fait pas !
8) je ne suis pas « enseignant autodidacte » et ne revendique absolument pas l’envie d’éduquer vos enfants.
9) « L’école est censée apporter les bases de connaissances , les outils de la réflexion et une certaine socialisation »
Justement, l’école n’apporte aucune base d’aucune sorte, tout juste un petit vernis superficiel. Et on y met du temps pour l’apprendre ce vernis.
10) « Il s’agit d’un consensus , bien sûr, mais comme le problème de laïcité , je ne pense pas qu’il soit bon d’y revenir … »
=> le problème voyez-vous c’est que « les faits sont têtus », qu’il soit bon ou non d’y revenir, à force de bêtise, l’institution s’écroulera, comme la société financiarisée.
@ simplesanstete,
Merci, c’est tout à fait ça.