Billet invité.
L’esprit du capitalisme d’après le roman l’œuvre de Max Weber
« L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme »
En cherchant « Dieu Goldman Sachs » sur le net, vous ne pourrez manquer cet article du site néolibéral Objectif Liberté qui débute ainsi : « Lloyd Blankfein, dirigeant de la banque Goldman Sachs, que la modestie n’étouffe pas, a affirmé dans une interview qu’il accomplissait le travail de Dieu. Je ne suis pas spécialement théologien, mais il me semble que Dieu n’aurait pas confié ses bonnes œuvres à un …euh, enfin, un… ah, oui, un présumé innocent de la trempe de M. Blankfein. » En pleine crise financière et économique mondiale, l’on ne s’étonnera pas qu’une telle déclaration soit tournée en dérision, mais l’on aurait grand tort de ne pas la prendre au sérieux. Non pas que Goldman Sachs serait vraiment la main de Dieu sur Terre, mais elle est hautement représentative de « l’esprit du capitalisme » tel que Max Weber le décrit, et, aussi surprenant que cela puisse paraître, Dieu est vraiment derrière tout ça ! Mais que l’on se rassure, il n’y est pas venu tout seul : des hommes l’y ont mis, probablement « à l’insu de son plein gré », et, depuis lors, personne ne l’a délogé.
Tout commence au XVIème siècle lorsqu’un certain Martin Luther, moine et théologien de son état, fort inquiet pour son salut, entreprend une révision déchirante des doctrines religieuses. Pour l’Église et ses fidèles, qui croient en l’existence réelle du paradis et de l’enfer, – et de cette espèce de « check point » interminable qu’est le purgatoire -, la question du salut est fondamentale. L’Église y répond par le sacrement de confession qui permet la rémission des péchés, et les « indulgences » que les fidèles peuvent acquérir par des actes de piété ou en les achetant. Mais aucun de ces procédés ne trouve grâce aux yeux de Luther, et surtout pas le trafic des indulgences qui substituent l’argent à la piété. Aussi, en 1517, il condamne celle qu’émet Léon X pour la construction de la basilique Saint-Pierre, et publie ses « 95 thèses » qui vont connaître, grâce à l’imprimerie, un succès foudroyant.
Du luthéranisme, Weber retient surtout l’élément qui jouera un rôle-clef dans l’histoire du capitalisme : la conception de la besogne profane qui n’avait jamais pris de valeur particulière, sinon négative. Pour les catholiques, elle résulte de la condamnation divine pour le péché originel, « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front », et constitue une cause de souffrance dépourvue de valeur morale ou religieuse. On ne peut s’en défaire qu’à condition de se rapprocher de Dieu, en particulier dans la vie monastique, mais Luther récuse ce moyen, au même titre que tous les autres, car, selon ses principes, il n’y a pas d’œuvre par laquelle on puisse mériter le salut. Clef de voûte de tout le protestantisme : la foi seule suffit, à tout le moins au regard de Dieu 1, car le principe de réalité exige qu’un chrétien puisse se justifier visiblement d’une vie de chrétien, c’est-à-dire qu’il se distingue concrètement du mécréant. Luther fut donc amené à voir dans la situation de chacun, en particulier sa profession, une place assignée par la Providence, un don de Dieu. Ainsi, sans moyen spécifique, en considérant la seule situation matérielle dans laquelle chacun se trouve, un bon chrétien peut plaire à Dieu en mettant toute son ardeur et sa persévérance dans l’accomplissement des besognes qui lui échoient 2. Ce dont Weber parle en ces termes : « L’unique moyen de vivre d’une manière agréable à Dieu n’est pas de dépasser la morale de la vie séculière par l’ascèse monastique, mais exclusivement d’accomplir dans le monde les devoirs correspondant à la place que l’existence assigne à l’individu dans la société [Lebensstellung], devoirs qui deviennent ainsi sa « vocation » [Beruf]. » Non seulement l’ascèse, la mortification, la contemplation, tous ces moyens jugés hautement spirituels n’ont plus aucune valeur, (et soustraient l’homme aux devoirs de ce monde), mais la pire des trivialités de l’époque, la besogne profane, punition collective depuis Adam et Ève, se voit dotée d’une valeur religieuse, et le chrétien sommé d’en faire sa « vocation » ! Notons que le travail lui-même et son résultat trouvent naturellement leur place dans le « dessein de Dieu » à condition d’être licites, donc qu’ils plaisent « automatiquement » au Créateur. Luther prêche ainsi pour un universalisme social, – intolérable dans une société de castes -, mais aussi pour un universalisme des tâches qui n’établit pas de distinguo entre tradition et innovation.
Cette conception du statut et du devoir a disparu sans disparaître : elle s’est si profondément incrustée dans les esprits, y compris catholiques, que nous ne la voyons plus, sauf accident notoire comme celui évoqué en préambule de ce texte. Le cordon ombilical a été coupé, mais les valeurs morales qu’il convient, selon Luther, de consacrer à la besogne, se retrouvent à l’identique dans celles qu’on exige aujourd’hui des salariés : persévérance, effort, abnégation… Les différences sont dans le contexte : un, le souci du salut a fait place au mérite, gage le plus sûr de gagner de l’argent sans indulgence aucune ; deux, la transcendance divine a cédé devant un « réalisme » qui ne rencontre aucune résistance ; trois, le gardien du temple n’est plus le clergé mais les médias « main stream ». Enfin, quatre, les hérétiques ne sont plus désignés comme tels mais persécutés comme tels.
Cependant, l’esprit du capitalisme ne doit rien à cette éthique du labeur, affirme Weber, car Luther est resté traditionaliste sur le plan économique, à cause de sa : « croyance toujours plus intense en la divine Providence, cette croyance qui identifie l’obéissance inconditionnée à Dieu et la soumission inconditionnée à la situation donnée ». Comprendre : les conceptions luthériennes n’impliquent aucune idée économique, rien qui puisse faire déchoir l’Esprit dans les comptes d’apothicaire, ou justifier des changements dans l’organisation du travail et l’état du monde en général. Luther sacralise la besogne et en fait le lieu, au sein de la condition humaine, où le chrétien peut et doit exprimer son obéissance, voire son union avec Dieu, le tout dans une perspective mystique. Et Weber de conclure : « Luther a radicalement échoué dans l’établissement d’un lien nouveau ou, pour le moins, d’un lien reposant sur des principes fondamentaux, entre occupations professionnelles et principes religieux. » Pas de principe nouveau, certes, mais un lien pour le moins inattendu entre l’Éternel et l’éternelle besogne ! « Identifier l’obéissance inconditionnée à Dieu et la soumission inconditionnée à la situation donnée » revient à sanctifier l’ordre socio-économique, ce qui place le protestant aux antipodes du catholique dont le credo commence ainsi : « Je crois à l’Église, une, sainte, catholique et apostolique. » Sachant qu’en principe on obéit d’abord à Dieu puis à ses saints, je vous laisse apprécier le grand écart…
Dans le catholicisme, le sacré est encore nettement séparé du profane : il y a des personnes, (les prêtres), des lieux, (les églises), des choses, (les objets du culte), et des moments, (les cérémonies), qui lui sont voués 3. Cette partition antédiluvienne aux frontières codifiées empêche que le sacré, extrêmement contagieux, envahisse la vie profane. Elle empêche aussi que la réalité-même du sacré ne s’évapore, c’est pourquoi il doit rester localisé et reconnaissable. Dans le protestantisme, la religion se superpose à la vie profane, l’immémoriale partition vole en éclats, et chaque fidèle est « prophète, prêtre et roi » selon le principe du sacerdoce universel qui renoue avec la tradition des premiers chrétiens.
En contestant avec succès les traditions religieuses, Luther a frayé le chemin à la contestation de toutes les autres, en particulier celles des modes de vie et leur dimension économique. C’est pourquoi le capitalisme moderne lui doit une fière chandelle : il lui a fourni les premières pierres, le Beruf, l’insoumission et la liberté de conscience ; des instruments cruciaux pour mettre en pratique l’innovation économique. Et lorsque Calvin et les puritains feront exploser le cadre étroit du Beruf pour l’appliquer à tous les aspects de la vie, publique et privée, ce sera du pain béni pour les ancêtres du capitaliste moderne. Leurs idées préexistaient peut-être aux nouvelles théologies, mais ils n’auraient jamais pu les appliquer sans Luther et Calvin, ces « anges du Progrès terrassant les démons de la Tradition ».
L’antithèse, qui prétend que « Weber inverse complètement l’histoire », est absurde pour au moins deux raisons. La première est que l’on voit mal des théologiens s’inspirer de l’économie. A l’inverse, que des interprétations doctrinales soient marquées de présupposés exogènes et antérieurs, certes, on ne s’en étonnera pas, mais il faut bien pour cela que la doctrine soit admise avant ses interprétations. Seconde raison : il ne suffisait pas d’avoir un « esprit capitaliste » novateur pour pouvoir le mettre en pratique, il fallait d’abord vaincre les résistances de la tradition avec des moyens appropriés. Or, quand on sait que cette tradition faisait du labeur une fatalité comme la croix du Christ, et que l’ordre social se justifiait de valeurs spirituelles, on peut sérieusement douter que de nouvelles idées économiques eussent constitué un moyen approprié. Non, il fallait d’abord saper les bases de la tradition, donc la contester au niveau religieux, mais aussi, et surtout, la diaboliser, (à l’instar des premiers chrétiens envers les traditions juives et païennes), ce que n’aurait jamais pu faire une théorie capitaliste, faute de pouvoir attribuer une existence au démon. L’antériorité de l’esprit capitaliste est fort probable, car elle expliquerait le bon accueil réservé au protestantisme dans certaines régions, mais il n’aurait jamais pu sortir seul de ses limbes. Le protestantisme lui a offert un cadre conceptuel et moral strictement nécessaire : des théologies qui, aussi mal interprétées qu’elles aient pu l’être, (et tout dépend aux yeux de qui !), n’en avait pas moins été concoctées dans les trois marmites du futur capitalisme : l’utilitarisme, le rationalisme et l’individualisme.
1 Lu sur le net : « L’être humain est sauvé gratuitement par la foi personnelle en Jésus-Christ. La Bible déclare : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi; cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres. » (Épître aux Éphésiens 2.8-9). Donc le salut est gratuit. Il ne s’obtient ni par des bonnes œuvres, ni par de l’argent, ni par des messes, ni par des prières pour les morts. » Note : la partie de la théologie qui s’occupe du salut est la « justification ».
2 Citation biblique utilisée par Luther : « Sois attaché à ta besogne et mets-y ta joie et vieillis dans ton travail. », s’oppose au travail a minima, selon les nécessités du moment.
3 Cf. Les Formes élémentaires de la vie religieuse dont je recommande la lecture, aussi agréable au palais que Proust.
248 réponses à “L’esprit du capitalisme d’après l’œuvre de Max Weber, par Crapaud Rouge”
cette question de l’usure (l’usure est encore un délit en France en 1910, -soit sous une république laïque …- après 1910, je ne sais pas …, mais aujourd’hui je ne vois pas qu’elle le soit encore …) …
me semble très très, très, importante….
« La première est que l’on voit mal des théologiens s’inspirer de l’économie. A l’inverse, que des interprétations doctrinales soient marquées de présupposés exogènes et antérieurs, certes, on ne s’en étonnera pas, mais il faut bien pour cela que la doctrine soit admise avant ses interprétations. Seconde raison : il ne suffisait pas d’avoir un « esprit capitaliste » novateur pour pouvoir le mettre en pratique, il fallait d’abord vaincre les résistances de la tradition avec des moyens appropriés. »
C’est un article que j’ai lu avec plaisir Crapaud, mais je ne suis pas convaincu par ces arguments.
1. Les théologiens ne se sont pas inspirés de l’économie, mais ils ont été sélectionnés sur base de leur utilité pour l’économie. Au final, cela revient au même: le protestantisme est un accident, pas les intérêts qui l’ont soutenu.
2. Ma réponse à votre deuxième argument est identique: les capitalistes devaient vaincre la tradition, qui était gênante. Ils ont alors cherché une théorie qui pourrait servir leurs intérêts. Ce n’aurait pas été Luther, cela aurait été un autre et le résultat aurait été à peu près identique, seule la théorie justificative aurait changé.
Weber inverse l’histoire, la cause (le politique, le pouvoir des capitalistes) et l’effet (l’idéologie, le protestantisme et l’esprit du capitalisme). C’est pourquoi il ne peut expliquer que le capitalisme soit apparu en plein milieu du monde catholique (en Italie du Nord). En réalité, le capitalisme existait avant le protestantisme et il n’a pu pleinement se développer que là où les capitalistes se sont imposés politiquement. Pour ce faire, ils se sont servis du protestantisme. En Italie du Nord, les capitalistes n’ont pas réussit à s’imposer, sauf très localement, car ils étaient sous tutelle de grandes puissances aristocratiques (et donc catholiques) telles que la France et l’Espagne. D’où le fait aussi que le catholicisme soit resté dominant.
A noter qu’en Allemagne et en Angleterre, capitalistes et aristocrates ont fusionné très tôt, ce qui a donné un capitalisme à l’idéologie mixte, à la fois catholique et protestante (anglicanisme et luthéranisme). Seuls les pays où les capitalistes ont seuls pris le pouvoir, Hollande, Suisse et USA, ont développé un véritable esprit du capitalisme (le calvinisme).
Pas certain que les théologiens ne s’intéressent pas à l’économie. Les théologiens savent être en concurrence directe avec les marchands pour ce qui est de vendre l’opium du peuple. Le pape actuel le sait très bien. Les néo-conservateurs aussi qui souhaitaient diffuser leur « théologie de la prospérité » versus les méchants rouges qui rêvaient encore de « théologie de la libération ».
Dans notre monde si prétendument « rationnel » il est courant de dire que l’assassin fait l’assassiné et que la suite découle du commencement.
Mais il est possible de penser que la proposition s’inverse et que l’assassiné fait l’assassin tout comme le résultat imprévu d’une action ne découle pas de l’action mais a commandé l’action.
Ce que je pense vrai est que l’assassin fait l’assassiné ET que l’assassiné fait l’assassin.
Marlowe:
« Y’a assassin et assassin, y’en a des moches, y’en a des biens »
Mais la réforme, c’est la révolution !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Oliver_Cromwell#Carri.C3.A8re_militaire_et_politique_.C3.A0_son_apog.C3.A9e
@Moi
1) Quand vous dites, – et vous n’êtes pas le premier -, que « Weber inverse l’histoire« , de quelle histoire parlez-vous ? Qu’est-ce que l’histoire sinon une chronologie entre des évènements choisis par un narrateur ? Selon celle retenue par Weber, et que je reprends à mon compte, le protestantisme précède le capitalisme moderne, pas le « capitalisme tout court » qui existait sous différentes formes et de longue date, y compris en régimes catholiques. La thèse est donc que ce capitalisme moderne a des caractéristiques « piochées » dans le protestantisme.
2) Quand vous dites que « le capitalisme (…) n’a pu pleinement se développer que là où les capitalistes se sont imposés politiquement« , on ne peut répondre que oui, évidemment, car une prise de pouvoir politique n’est jamais que le couronnement d’un « développement », au départ minoritaire ou marginal. Mais cela est vrai de n’importe quel groupe social qui prend le pouvoir. Aucun rapport, donc, avec le lien protestantisme / capitalisme que l’on cherche à élucider.
3) « Pour ce faire, ils se sont servis du protestantisme. » : c’est bien la thèse de Weber, car ces capitalistes n’auraient jamais pu « se servir du protestantisme » si celui-ci n’avait eu les qualités dont ils avaient besoin…
@Crapaud:
1. le protestantisme précède le capitalisme moderne, pas le « capitalisme tout court » qui existait sous différentes formes et de longue date –> Déjà, j’ai du mal avec ces concepts fourre-tout tel que capitalisme et que chacun comprend à sa manière. Pour moi, le capitalisme c’est lorsque les capitalistes ont le pouvoir politique. Et les capitalistes sont les personnes qui détiennent et emploient les capitaux en vue de les accroitre. Que ces capitalistes soient chinois ou italiens, confucéens ou catholiques, joviaux ou pète-sec ne change rien à leur essence. Donc c’est quoi pour vous « le « capitalisme moderne »? Quelle est la différence d’avec le capitalisme d’auparavant? Ne me répondez pas: « le protestantisme ». 🙂
2. aucun rapport, donc, avec le lien protestantisme / capitalisme que l’on cherche à élucider. –> Au contraire. Si vous cherchez à démontrer un rapport de causalité ou un lien essentiel entre protestantisme et capitalisme, il vous faut expliquer pourquoi l’on trouve au cours de l’histoire du capitalisme sans protestantisme et du protestantisme sans capitalisme. Par contre, lorsque je dis que le capitalisme s’impose là où les capitalistes ont le pouvoir, ce n’est pas une tautologie ou une évidence, c’est montrer que le capitalisme n’est jamais que le système mis en place dans l’intérêt des gens au pouvoir, que ceux-ci sont des capitalistes et que la religion dominante n’importe pas. Autrement dit, que les capitalistes ne sont pas arrivés au pouvoir grâce au protestantisme, bien souvent c’est même au contraire le protestantisme qui s’est implanté grâce à l’assentiment des capitalistes au pouvoir (parce qu’il était utile à la conservation du système mis en place).
3. c’est bien la thèse de Weber, car ces capitalistes n’auraient jamais pu « se servir du protestantisme » si celui-ci n’avait eu les qualités dont ils avaient besoin… –> désolé si j’ai mal compris Weber, mais je croyais qu’il disait qu’il y avait un lien essentiel entre capitalisme et protestantisme. En ce qui me concerne, je pense que le protestantisme est un système de croyances utile au capitalisme, qui permet de le justifier, mais qu’il est loin d’être le seul et que par conséquent les capitalistes auraient pu s’en passer et se servir d’une autre idéologie (comme ils l’ont d’ailleurs fait). D’autre part, tout dans le protestantisme n’a pas des affinités avec le capitalisme (tout comme tout dans le catholicisme n’est pas utilisable par l’aristocratie) et ces côtés gênants sont relégués aux oubliettes par les capitalistes. Autrement dit, les capitalistes ne sont pas protestants, ils sont juste capitalistes et uniquement protestants de façade, lorsque cela les arrange (c’est valable pour les rapports entre capitalisme et libéralisme). Ce point est parfaitement visible historiquement, lorsque Luther obtient l’appui des princes allemands qui ensuite l’obligent à condamner théologiquement la guerre des paysans (qui étaient pourtant véritablement protestants et l’avaient pris au mot lorsqu’il avait écrit auparavant « Un chrétien est le maître de toutes choses et le sujet de personne »).
Prince Rouge puis-je me permettre de vous signaler, que votre passionnant billet ne m’éclaire aucunement sur la naissance du capitalisme asiatique …… ou…… Je vous laisse le choix.
Quant au siécle de guerre à travers l’Europe (20 millions de morts) que dura la purge, elle n’entre pas comme élément déterminant selon vous dans l’évolution du concept économique et moral. Vu que vous n’abordez pas le sujet. Pardonnez, je suis Rochelais. De même que les révolution techniques, scientifiques, et géo-stratégiques du « nouveau monde »qui se cherche.
Est-ce l’occasion qui crée le larron, ou le larron qui crée l’occasion?
Dommage qu’il n’y ai que trois poissons rouges dans votre aquarium. Mettez-y des poissons jaune, et pourquoi pas des poissons noir …… (Par les temps qui court, c’est moins salissant.) Parait-il qu’avec le poisson ange vous ne serez pas déchu!
Et tout ça pour peut-être finir sur l’étale de « lémarchés » aux poisons.
Etait-ce bien raisonnable?
Le capitalisme se développe véritablement quand, de marchand, il devient industriel dans certains pays d’Europe.
J’avais oublié de préciser que chez Silvio Gesell, la monnaie telle qu’est (et peu importe sa forme, sa couleur ou sa matière) est l’instrument par lequel la capitalisme prend naissance.
@Pierre : « Quant au siécle de guerre à travers l’Europe (20 millions de morts) que dura la purge, elle n’entre pas comme élément déterminant selon vous dans l’évolution du concept économique et moral. » : de quelle « purge » parlez-vous ? Weber se contente de dire que l’éthique protestante est à l’origine de « l’esprit du capitalisme » moderne, par opposition aux différentes formes de capitalisme qui existaient auparavant. Il ne peut pas tout dire et tout expliquer en un seul livre !
@Crapaud rouge
Par purge, j’entends ce que l’on nomme de façon non exhaustive « Guerre de religions »et donc « l’économie de guerre » qui en résulte.
L’Europe est à feu et à sang. Ca crée des liens…..
Vous dites : « L’antériorité de l’esprit capitaliste est fort probable, car elle expliquerait le bon accueil réservé au protestantisme dans certaines régions, »
Et voilà : ni responsables ni coupables ! On en a trouvé d’autres ! On demeure des victimes !
Qu’y a-t-il donc de nouveau là-dedans ? Sinon, remarquable analyse ! Bravo !
Ce remarquable article ne fait que confirmer ce que je pensais et que je ne suis pas le seul à penser puisque vous dites que « l’antériorité de l’esprit capitaliste existait déjà chez certains et dans certaines régions »! Il suffit maintenant de développer ce dernier thème !
Ce que je voudrais souligner dans l’intervention de Lloyd Blankfein, c’est qu’il a l’air de suggérer que la société a encore des progrès à faire pour en revenir aux règles données à Moïse sur le Mont Sinaï ! Après « l’imposture du faux messie », Jésus, et la remise à de meilleures normes par Luther et Calvin, il y a encore du chemin à faire ! N’est-ce pas ainsi qu’il faut voir et entendre cette remarque pleine de suffisance de « Monsieur » Lloyd Blankfein ? Quand je parlais de pharisianisme, je ne voulais rien dire d’autre.
On mesure l’étendue de la perversion protestante en prenant deux siècles de recul avec Suso, Eckart, Tauler et, surtout, Merswin, au départ banquier qui, ayant connu l’extase mystique, renonça aux affaires, au milieu du XIVeme siècle.
Resterait à expliquer à nos contemporains ce qu’est une « expérience mystique » et en quoi elle est totalement incompatible avec quelque religion que ce soit, fusse celle de l’argent ou du football, mais ça…
« Ce dont Weber parle en ces termes : « L’unique moyen de vivre d’une manière agréable à Dieu n’est pas de dépasser la morale de la vie séculière par l’ascèse monastique, mais exclusivement d’accomplir dans le monde les devoirs correspondant à la place que l’existence assigne à l’individu dans la société [Lebensstellung], devoirs qui deviennent ainsi sa « vocation » [Beruf]. » Non seulement l’ascèse, la mortification, la contemplation, tous ces moyens jugés hautement spirituels n’ont plus aucune valeur, (et soustraient l’homme aux devoirs de ce monde), mais la pire des trivialités de l’époque, la besogne profane, punition collective depuis Adam et Ève, se voit dotée d’une valeur religieuse, et le chrétien sommé d’en faire sa « vocation » ! »
c’est effrayant de lire une telle chose. effrayant de totalitarisme!
en asie l’on sait depuis longtemps que toutes les âmes ne sont pas aux mêmes niveaux spirituels, que l’échelle du paradis est à escalader marche après marche.
bien sûr tout peut constituer une expérience mystique sur la durée et la répétition. même le travail peut constituer une expérience mystique au rabais. mais il ne saurait suffire et encore moins élever l’esprit bien haut.
ce luther fantasmait une modernité dont nous savons tout comme un aveugle fantasme sur le monde, on ne peut lui en vouloir. mais c’est amusant pour quelqu’un qui dit en substances à ces contemporains ‘soyez heureux à votre place’.
ce qui semble clair c’est que le capitalisme qui lui a survécu après s’être dissimulé derrière son idéologie religieuse, et à présent libéré de toute parure morale, a lui aussi échoué lamentablement. les guerres de religions comme annonçant les guerres mondiales et nos crises de civilisations.
je penche pour un capitalisme préexistant cherchant sa justification dans les idées luthérienne, à une époque ou le pouvoir spirituel avait encore beaucoup d’influence. en effet le mysticisme chrétien est très très loin.
« superposé vie sacrée et vie profane »
pratique pour ouvrir de nouveaux marchés!
quand on voit la production de plantes avec gènes suicide on saisit l’ampleur de la perversion dont vous parlez betov. à chaque fois en terre protestante que ce soit en allemagne ou aux états-unis! non content d’avoir tuer Dieu il leur a fallu piétiner l’héritage moral, garant d’humanité!
bientôt il nous faudra un nouveau luther pour rendre éthique la production de clones humains et le prélèvement d’organe dessus.
et en attendant nous aurions tort de ne pas les prélever dans les pays en guerre ou de les acheter à des pauvres du tiers-monde, hein, après tout.
à force c’est répugnant… d’autant que tout doit pouvoir être tracé de nos jours…
@Betov et methode : en concevant le Beruf un peu comme le travail monacal, et en refusant les moyens que proposait le catholicisme, Luther invente une nouvelle religion mais qui n’est pas du tout perverse : lui et Calvin sont des religieux sincères. Leur religion « tient la route » mais à une condition : que le lien entre théologie et pratiques ne soit pas rompu. Malheureusement il l’a été, car l’on peut douter que le « dessein de Dieu » inclue tout ce que l’on constate aujourd’hui, en particulier la disparition des métiers, pierre angulaire du protestantisme. Il en irait tout autrement dans un monde où l’industrie serait restée artisanale.
Mais Crapaud, l’artisanat et les métiers, justement, c’est la Tradition ! Comment une pensée révolutionnaire (qui coupe tout lien avec la hiérarchie et sème la graine de la haine de toute hiérarchie) peut-elle maintenir une organisation sociale par corporations ? Le dialogue direct avec Dieu ne peut fonctionner que dans un cadre social idoine et, par voie de conséquence, organisé de façon à reproduire une organisation hiérarchique, la réforme tourne le dos à ce principe, elle affirme son caractère schismatique.
Effectivement, on considère souvent que le capitalisme et l’intérêt sont les pendants de la religion protestante. Qu’en est-il précisément ?
« La piété, la religion, sont devenues un amas d’absurdes mystères » écrivait Spinoza. Montrons donc que le capitalisme est lié au protestantisme ; pire : qu’il confond sacré et profane ! Quel meilleur moyen de le discréditer ?
La thèse de Weber est cependant bien fragile :
– Pourquoi n’observe-t-on aucun lien entre protestantisme et revenu moyen dans les cantons prussiens à la fin du XIXème ? S’il y avait un lien entre protestantisme, éthique, et comportement capitaliste, on devrait pouvoir l’observer.
– Que fait-on des cités italiennes du XIIème siècle, qui ont commercé avec l’Orient, le Nord de l’Europe, frappé le ducat, le florin, etc. ? Elles n’étaient pas protestantes, et pourtant elles ont été les pionnières du capitalisme.
http://www.ecopublix.eu/2007/11/max-weber-revisited.html
http://gigapedia.com/items/370808/
Par ailleurs, l’utilitarisme de Bentham (et de bien d’autres) est détestable, je suis d’accord avec vous sur ce point. C’est une doctrine matérialiste, qui ne laisse aucune place aux valeurs individuelles autres que la production et la croissance. Mais le capitalisme ne se confond pas avec l’utilitarisme. On pourrait même dire que le socialisme en est, historiquement, plus proche. De Marx à Keynes, on promet une gestion rationnelle et scientifique de la production, l’abondance matérielle…
Gu Si Fang
Non Keynes et Marx ne sont pas plus proches de l’utilitarisme. On ne comprend rien au capitalisme si l’on fait de l’utilitarisme un élément exogène du développement du capitalisme.
Comme l’indique à la fin de son billet Craupaud Rouge, le capitalisme outre l’influence de l’éthique du protestantisme est le fruit du rationalisme, de l’individualisme et de l’utilitarisme, ces trois derniers aspects se retrouvant d’ailleurs en germe ou dynamisés par le protestantisme.
Le protestantisme affermit l’individu en l’affranchissant de la tutelle de l’institution religieuse. Le rationalisme a préexisté au protestantisme, mais ce dernier, précisément parce qu’il faisait lit de l’individualisme, a favorisé l’émergence de la société marchande, à distinguer du capitalisme embryonnaire des cités du nord de l’Italie où le capitalisme était surtout financier, et plus spécifiquement relatif aux activités des banquiers, lesquels établirent les premiers réseaux transnationaux.
Le rationalisme est inhérent au capitalisme. Pour assurer les bonnes affaires il faut d’abord prévoir, et donc calculer. Si le capitalisme nait avec l’activité de banque ce n’est donc pas fortuit, mais c’est une condition nécessaire et préliminaire de son développement. Et du rationalisme à l’utilitarisme il n’y a qu’un pas car le capitalisme ne peut se satisfaire de la stagnation. L’expansion est ainsi inscrite dans son principe même :
les entrepreneurs capitalistes doivent produire et vendre au meilleur coût pour faire face à la concurrence et bien entendu s’enrichir, d’où la nécessité de conquérir les marchés, en extension géographique ou en les créant de toutes pièces en substituant aux services autrefois gratuits des services dûment rémunérés. Or l’utilitarisme dans le capitalisme c’est exactement cela, ce mouvement par lequel peu à peu la société toute entière se voit asservie à la conquête de l’utile parce que les structures traditionnelles religieuses et autres qui donnaient une place au don laissent la place au tout économique. Non, sur ce plan, Marx et Keynes n’ont rien inventé. Ils ont même plutôt, avec leurs moyens insuffisants, et avec des succès divers, tenté de brider l’utilitarisme inhérent au capitalisme.
@ Pierre-Yves D
Marx parle de rapports de production, de forces productives matérielles. Il y a aussi le débat des années 20 et suivantes sur le « calcul socialiste », où les socialistes pensaient pouvoir utiliser l’économie walrasienne naissante pour gérer scientifiquement l’économie. Keynes pensait devoir stabiliser l’économie, intrinsèquement instable. Jusqu’au début des années 80 on pouvait lire dans les manuels de Samuelson que le taux de croissance de l’URSS démontrait qu’une économie dynamique était possible sous un régime de planification centralisée. Le point commun entre tous ces auteurs est qu’ils défendent leur doctrine avec des arguments utilitaristes : plus de richesses, avec plus de régularité, plus d’argent pour les pauvres, etc. C’est pour augmenter la production, stabiliser l’économie, ou changer la distribution des richesses, que l’économie doit être collectivisée ou planifiée. Une fois ces richesses produites en abondance, l’homme pourra s’adonner à des tâches moins aliénantes.
C’est d’ailleurs une méthode très largement partagée, et je le regrette (« travailler plus pour gagner plus »…). Beaucoup d’autres auteurs défendent l’économie de marché pour sa productivité, sa capacité à créer plus de richesses, etc. y compris chez les libéraux. Mais il faut lire ceux qui se basent sur des arguments éthiques. Les scolastiques cherchant à définir le « juste prix », les auteurs de l’école française comme Frédéric Bastiat, les économistes autrichiens Menger et al sont les exemples qui me viennent à l’esprit. Ils ont en commun d’avoir reconnu le caractère subjectif de la valeur : de gustibus non est disputandum. Ils reconnaissent la diversité des aspirations humaines, qui peuvent être matérielles, bien sûr, mais aussi sociales, esthétiques, spirituelles. Il est donc ironique de leur voir reprocher leur utilitarisme et leur matérialisme. Pour eux, la croissance économique n’est qu’une conséquence heureuse du libéralisme, pas sa justification.
@Gu Si Fang
« Pourquoi n’observe-t-on aucun lien entre protestantisme et revenu moyen dans les cantons prussiens à la fin du XIXème ? : je ne comprends pas : d’après l’article que vous citez, ce lien apparaît clairement, mais il est attribué à l’alphabétisation qui progresse a mesure que la Bible est diffusée.
« Quel meilleur moyen de le discréditer ? » : aucune intention de discréditer le protestantisme. L’article dit clairement ce qui revient à Luther, en particulier le Beruf dont l’intention est purement religieuse.
Notons à ce sujet qu’un(e) internaute a cité ici comment un amendement de la Constitution américaine, conçu au départ pour la défense des esclaves fraîchement libérés, avait été exploité par des capitalistes pour faire évoluer le droit des entreprises vers moins de responsabilités.
De manière générale, n’importe quelle idée (ou système d’idées) peut être détourné(e) des intentions de son créateur. C’est pourquoi le sage ne sort pas de sa grotte…
Bonjour Crapaud Rouge,
L’article tente de trouver un lien causal là où l’on dispose seulement d’une corrélation. C’est toujours un exercice délicat, et il faut être prudent. Voilà ce que j’ai compris :
On analyse statistiquement plusieurs facteurs possibles et leur corrélation avec le revenu. On trouve alors que l’alphabétisation est nettement corrélée, et lorsqu’on corrige cet effet alphabétisation le revenu résiduel ne dépend pas tellement de la religion. Autrement dit : les régions où l’on sait lire on un niveau de vie plus élevé, qu’elles soient Réformées ou non. Il se trouve que les luthériens font beaucoup d’efforts pour enseigner la lecture, afin que tout le monde puisse lire les évangiles.
Les auteurs font donc l’hypothèse que les lien de cause à effet sont les suivants :
luthérien –> sait lire
sait lire –> niveau de vie plus élevé (…sous-entendu : « plus capitaliste »)
Cela ne corrobore pas l’histoire de Weber.
Hé non, monsieur Gu Si Fang ! Votre démonstration se fonde sur l’idée que l’alphabétisation est neutre sur les options philosophiques admises par les alphabétisés. Je doute que ce soit vrai car, en même temps qu’on apprenait la Bible, on apprenait sûrement les idées de Luther ou de Calvin. Tous les systèmes éducatifs font ça. A l’heure actuelle, dans ces écoles coraniques qui, en certaines régions, sont le seul moyen d’accéder à la culture, croyez-vous qu’on n’apprenne que le Coran ? Non, en même temps on découvre l’Occident « tel qu’il est », c’est-à-dire dûment diabolisé par le corps enseignant.
Weber explique aussi que les catholiques poussaient leurs enfants vers des études humanistes, même dans les régions où ils étaient minoritaires, et ce contrairement aux minorités qui ont tendance à se rattraper, (à se rendre utiles ou visibles), en optant pour les activités d’ordre économique. En revanche, il soutient que le protestantisme pousse à prendre des postes à responsabilités, surtout avec le calvinisme qui, par amour du prochain, veut améliorer son sort. Pas sous forme de charité catholique, mais sous une forme « rationnelle », efficace, et impersonnelle. (C’est-à-dire « de manière générale », indépendamment des relations personnelles.)
@ CR
Vous doutez du lien « Sait lire –> niveau de vie plus élevé », c’est ça ? Mais je ne parle pas d’options philosophiques ! L’écriture peut influencer le développement économique de plusieurs manières. Les « options philosophiques » ne sont pas celle qui me vient spontanément à l’esprit. Ca pourrait être, par exemple, l’apprentissage facilité des techniques et leur diffusion géographique qui sont plus rapides.
Mais ça reste une hypothèse. Je crois avoir été assez prudent : il est parfois difficile prouver un lien de causalité à partir d’une statistique. Supposons donc que les auteurs se trompent, est-ce que cela invaliderait leur critique de Weber ? Non, je ne crois pas. D’après Weber, on devrait s’attendre à ce que l’économie « capitaliste » se développe plus dans les cantons protestants que dans les cantons catholiques – toutes choses égales par ailleurs. Ce que disent les auteurs, c’est qu’une telle différence n’apparaît pas entre les cantons catholiques et protestantes qui ont le même niveau d’alphabétisation. Le niveau économique varierait donc avec l’alphabétisation, pas avec la religion. Cela ne suffit pas à prouver l’existence d’un lien de causalité « Sait lire –> capitaliste », mais cela suffit à réfuter le lien supposé « Protestant –> capitaliste ».
Voici l’extrait correspondant du papier :
« The evidence reveals that there is indeed a significant positive association between Protestantism and economic success. We then show that there is also a significant positive association between Protestantism and literacy. Intriguingly, after controlling for the positive effect of literacy on economic success, there remains no significant difference in economic success between Protestant and Catholic counties. »
Cela ouvre un sujet vaste, et aussi controversé que passionnant, sur l’épistémologie en sciences sociales !
« position de l’éthique protestante sur l’usure » : jocker…
« la religion se superpose à la vie profane » c’est comme l’islam ? » : pas du tout ! Les musulmans font des prières plusieurs fois par jour et où qu’ils se trouvent, (même en voyage), mais se sont des « parenthèses » religieuses qui rythment les jours : la séparation sacré/profane est respectée, comme elle le serait pour le catholique qui irait à la messe tous les matins. Il y a « superposition » dans le protestantisme parce qu’il donne un sens religieux à la vie profane.
De la critique de la religion comme préalable à toute critique à l’injonction « NE TRAVAILLEZ JAMAIS », voici le chemin à suivre pour le pélerin qui veut refonder le monde, et donc l’économie dans le même mouvement.
Le protestantisme religion fabriquee a la demande des bourgeois pour leur donner le droit divin de mettre en esclavage la nature et les hommes. Fausse religion de l’ideal de puissance au service d’une minorite possedante dont nul ne doit remettre en cause le droit divin et de naissance (comme les rois) de tout posseder (choses et hommes). Le catholicisme est lui la religion de l’ideal de perfection demandant a chacun de meriter le salut. On doit au protestantisme la destruction en cours de la planete et des cultures (la fin de l’histoire, c’est la fin de la culture donc de l’humain). La non limitation du droit de propriete est du pur protestantisme. L’eglise catholique (malgre ses tares) est un des derniers remparts face a la devastation du monde car elle met tjrs en avant la singularite de chaque personne. Et je ne suis pas catho. En se faisant interlocuteur direct de Dieu le protestant montre son ammoralite. Il n’a de compte a rendre qu’a Dieu c’est a dire a PERSONNE.
Ammoral signifiant qu’il n’a aucun etat d’ame, ne souffre pas du mal qu’il fait, n’a pas de conscience. Et qd il semble avoir des etats d’ame alors il simule, ce qui le designe comme pervers.
La normalite exterieure visible du protestantisme (le realisme dont on nous abreuve) est monstrueusement normale, mouton dans un troupeau ou meute de loup (Hobbes) c’est tjrs d’inhumanite qu’il s’agit en ne remettant pas en cause l’ordre SOCIAL mis en place. Et cela mene au fascisme et au totalitarisme. Les gens de BP sont a-mmoraux, les USA aussi. Et tout le management moderne est du totalitarisme.
Un auteur comme Guglielmo Ferrero explique tres bien la difference catho/protestant. Il expliquait en 1917 deja la presente devastation du monde par les protestant.
Tout cela peut paraitre bien dur pour les protestants et pourtant les faits sont la. Encore une fois entre groupes humains il s’agit et s’agira tjrs de guerre de religion. Pas etonnant que l’islam gagne du terrain.
Et je comprendrais tres bien que ce commentaire soit rejete.
« Le protestantisme religion fabriquee a la demande des bourgeois pour leur donner le droit divin de mettre en esclavage la nature et les hommes. » : Luther n’était pas un bourgeois mais un moine théologien dont l’intention première était de se libérer du carcan de l’Église catholique ! Il va falloir que je fasse un second billet, car personne ne semble convaincu que les intentions des premiers protestants étaient strictement religieuses. Au demeurant, le calvinisme a donné naissance au puritanisme : on connaissait mieux, en matière de mœurs bourgeoises ! Et Weber insiste pour dire que l’usage de l’argent, à titre personnel, était fortement prohibé, bien plus encore que chez les catholiques puisqu’il s’agissait de le mettre au service du dessein de Dieu.
Vive la Saint Barthélémy!
Vive le repos le dimanche!
Bien que le cordon ombilical soit coupé,que les repères s’effacent (déchristianisation),il est probable que nous ,occidentaux ,soyons encore vaguement influencés par le christianisme .Nous pouvons encore disserter ,des obscures intrications des frères ennemis (catho et et protestants) avec le capitalisme ou plus prosaïquement avec l’argent.Qu’en est il des nouveaux émergents non chrétiens (chinois et indiens)?
La réforme est en effet révolutionnaire et renverse la Tradition. Les organisations humaines qui en découlent suivent ce principe. Les spiritualités indiennes ou chinoises sont également traditionnelles et ont donc des principes et symboles d’origine analogues au Christianisme. Seules des visions révolutionnaires de la société font évoluer ces principes d’origine vers des appréhensions du monde telles que nous les connaissons (suprématie de la quantité sur la qualité, de l’inconscient sur l’éveil du conscient, de l’espace etc, etc ..). Le temps, qui reste le vecteur premier (tel que figuré dans l’Ouroboros), image les successions de renversements qui marquent la fin du cycle (cf les couleurs du ventre et du dos), puisque le ventre n’apparait plus lorsque le dragon s’est dévoré.
Oui, mais il se pourrait bien que Max Weber, en effet, ait écrit un roman ! La méthodologie reste criticable. L’esprit du capitalisme selon Weber est un exemple de ce qu’il appelle type idéal. Il se contente au début d’en donner un « signalement » [Veranschaulichung] provisoire (le fameux extrait de Benjamin Franklin : « Souviens-toi que le temps c’est de l’argent… »). « C’est seulement, dit encore Weber, au cours de la discussion que se révèlera le résultat essentiel de celle-ci, à savoir la meilleure façon de formuler ce que nous entendons par « esprit » du capitalisme ; la meilleure, c’est-à-dire la façon la plus appropriée selon les points de vue qui nous intéressent ici ». Il en ressort que le lien de causalité entre éthique protestante et esprit du capitalisme (Max Weber insiste plus particulièrement sur le lien entre doctrine calviniste de la prédestination -> travail sans relâche dans un métier -> « esprit du capitalisme ») est très problématique. Si causalité il y a, de quel type de causalité peut-il s’agir ici ? Weber est lui-même très prudent : il parle seulement d’« affinités électives » entre croyance religieuse et éthique professionnelle.
Par ailleurs, il s’agit bien, chez les puritains dont parle Weber, d’une éthique (Weber parle de l’ascétisme puritain). Or il y a loin de cet ascétisme puritain à la casuistique jouisseuse de nos modernes magnats de la finance.
Et si le protestantisme n’était que le socle de la finance moderne ?
« La méthodologie reste criticable. L’esprit du capitalisme selon Weber est un exemple de ce qu’il appelle type idéal. » : oui, c’est tout le problème, et le seul vrai problème que pose sa thèse. En effet, que peut-on ou que faut-il entendre par « esprit du capitalisme » ? Si l’on ne le sait pas à l’avance, il est impossible d’en découvrir une antériorité, et si l’on s’en donne une définition à l’avance, on tombe dans l’arbitraire. Weber s’en tire en mettant l’accent sur le fait que sa thèse ne vise que le capitalisme moderne, et que celui-ci est caractérisé par un soucis de méthode, d’organisation sur la durée, et de réinvestissement des profits, ce qui implique de dépenser le moins possible et de vivre dans l’ascétisme. (Ces caractéristiques l’oppose aux formes antérieures de capitalisme.) Pour faire court, disons que ce capitalisme moderne récuse les méthodes traditionnelles, l’improvisation, l’occasionnel, et les dépenses jugées superflues. Il devient organisateur, aussi bien au sein d’une entreprise qu’entre les entreprises et les autres acteurs. Dans la mesure où le but premier est de servir Dieu, il s’agit d’œuvrer de façon permanente, constante, sans jamais relâcher ses efforts.
Weber dixit :
@Crapaud: « récuse les méthodes traditionnelles, l’improvisation, l’occasionnel, et les dépenses jugées superflues »
Cela ne signifie rien « récuse les dépenses jugées superflues ». Tout le monde récuse les dépenses jugées superflues. Par exemple, un milliardaire qui dépense des sommes mirobolantes en fêtes peut juger que cela n’est pas superflu.
Dans l’ensemble, Weber n’est sans doute jamais allé dans cette superbe ville qu’est Amsterdam (ou Bruges, un peu plus au Sud). Sans quoi, il n’aurait pas pu raconter ces bêtises sur l’ascétisme des capitalistes hollandais. Certes, ils avaient un mode de vie bourgeois (par définition), ce qui en réalité signifie qu’ils jugeaient superflues certaines dépenses à caractère social obligatoires pour l’aristocratie mais cela ne signifie pas qu’ils ne dépensaient pas en superflu (et que eux jugeaient nécessaire): grosses et jolies maisons bourgeoises, tableaux de maîtres, meubles, etc.
D’un point de vue historique, par maints aspects l’Espagne catholique de Philippe II est infiniment plus austère que les Pays-Bas protestants de la même époque. S’attacher à ce genre de clichés superficiels n’est de toutes façons pas très scientifique.
@Moi: « Tout le monde récuse les dépenses jugées superflues. Par exemple, un milliardaire qui dépense des sommes mirobolantes en fêtes peut juger que cela n’est pas superflu. » : non, non, non et non !!! Les puritains TRAQUENT la moindre dépense, le moindre denier. Benjamin Franklin, illustre savant et fondateur des US, écrit : « Celui qui assassine une pièce de cinq shillings, détruit tout ce qu’elle aurait pu produire : des monceaux de livres sterling.« .
C’est ça, l’esprit du capitalisme, à tout le moins l’une de ses facettes. Si vous ne voulez pas l’admettre, si vous pensez que la politique dicte les sentiments moraux que les gens doivent avoir à l’égard des pièces de cinq shillings, alors oui, la thèse de Weber ne tient pas la route. Mais, avant d’avoir le pouvoir, les gens qui pensaient comme Franklin ne l’avaient pas, il a bien fallu qu’ils le prennent, personne n’est venu leur servir sur un plateau. Et pour le prendre, il leur fallait des convictions. Et pour avoir ces convictions, il leur fallait une religion. Fin de la démonstration.
@Crapaud: « Les puritains TRAQUENT la moindre dépense, le moindre denier. Benjamin Franklin, illustre savant et fondateur des US, écrit : « Celui qui assassine une pièce de cinq shillings, détruit tout ce qu’elle aurait pu produire : des monceaux de livres sterling.« . »
La morale proclamée est une chose, les faits en sont une autre. Vous vous acharnez à avoir une vision idéaliste de la réalité: d’une part, vous inversez la causalité, de l’autre vous ne prenez en compte que la théorie et non les faits.
Je ne peux pas parler de Franklin, je ne connais pas sa vie, mais ce n’est de toutes façons qu’un seul individu. Je peux par contre parler des Hollandais du XVI-XVIIè puisque je connais un peu le sujet et je peux vous assurer que les bourgeois de l’époque faisaient des dépenses ostentatoires (même si peut-être à un moindre niveau que les aristocrates de France). Il suffit de se promener à Amsterdam et d’y fréquenter quelques musées pour s’en convaincre.
Je vais vous citer wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8cle_d%27or_n%C3%A9erlandais):
« Les Pays-Bas connaissent au Siècle d’Or un épanouissement culturel intense qui les différencie nettement des pays voisins et qui est considéré comme un point fort de la civilisation hollandaise. Tandis que dans les autres pays, les mécènes et protecteurs des arts étaient de riches aristocrates, aux Pays-Bas c’étaient des négociants aisés et les familles patriciennes qui jouaient ce rôle. Une classe moyenne entreprenante, inhabituellement nombreuse, créait avec les paysans enrichis un potentiel décisif pour le développement économique, social et culturel du pays.
Cette classe moyenne formait un important marché pour les biens industriels et artistiques. Par leur prestige social croissant, les artisans, les commerçants, les employés et les officiers éprouvaient le besoin de faire valoir leur statut, et de rivaliser entre eux comme le faisaient couramment les nobles et les clercs. Par l’intérêt croissant pour la représentation du monde matériel, le désir de posséder des objets d’art devint insatiable, et la demande pour les peintures profanes explosa comme cela n’était jamais arrivé ni avant ni ailleurs. Ainsi les portraits par exemple étaient censés refléter le rang social du sujet, voire l’exagérer un peu. La possession de mobilier qui sort des besoins ordinaires : coffres de chêne, tables octogonales et sommiers de luxe pour les paysans ; pendules de luxe, miroirs, couverts de porcelaine ou argenterie chez les citadins était considérée comme un signe de prestige social. La richesse croissante des Néerlandais assurait ainsi les revenus des artistes au XVIIe siècle (même si seule une minorité pouvait se contenter de leur art pour vivre) et cela eut pour conséquence que la population était davantage portée vers les intérêts artistiques que n’importe où ailleurs en Europe. »
Je crois inutile aussi de rappeler que les bourgeois américains du XIXè étaient connus en Europe pour leurs dépenses de nouveau riche. Cela ne les empêchait évidemment pas de s’inventer des cv légendaires mettant en exergue leur goût de l’ascétisme. Encore aujourd’hui, cela est habituel (des riches héritiers se présentent souvent comme des self-made-man, etc).
@Moi : dans le protestantisme, églises, doctrines, (théologiques ET pastorales), sectes, « confessions de foi », etc. sont aussi diversifiées que les sources du Nil. Facile d’exhiber un contre-exemple. Weber lui-même dit dans une note que l’on savait fort bien se saouler dans une cours luthérienne.
De toute façon, vous n’êtes pas acquis à cette thèse, et je ne cherche à convaincre personne. Je vois que vous ne discutez pas les points cruciaux que j’avance, à savoir que certaines caractéristiques du capitalisme moderne se retrouvent dans la religion protestante. Il y a donc de fortes chances pour que le capitalisme en ait hérité. C’est cela l’enjeu. Mais vous l’esquivez pour mettre en avant vos « théories » à vous, d’ordre politique. Mais vous n’expliquez pas le politique.
@Crapaud : « dans le protestantisme, églises, doctrines, (théologiques ET pastorales), sectes, « confessions de foi », etc. sont aussi diversifiées que les sources du Nil. Facile d’exhiber un contre-exemple. »
Tout aussi facile que d’exhiber un exemple. Non? C’est cela que je voulais vous démontrer, cet idéal-type ne rime à rien (sauf à des fins de propagande).
« Je vois que vous ne discutez pas les points cruciaux que j’avance, à savoir que certaines caractéristiques du capitalisme moderne se retrouvent dans la religion protestante. »
Je ne discute effectivement pas ce point. J’ai même dit que c’était le cas. Il fallait des affinités, au moins sur quelques points clés, entre l’esprit du capitalisme et le protestantisme, sans quoi il n’aurait pu servir de justification idéologique. On peut même dire que Luther a travaillé à ce que le protestantisme puisse servir ces fins, il ne voulait pas gêner ses riches protecteurs.
« Il y a donc de fortes chances pour que le capitalisme en ait hérité. C’est cela l’enjeu. »
Puisque je vous dis que c’est l’inverse qui a eu lieu. L’esprit du capitalisme existait avant le protestantisme. Le désir d’accumulation de capitaux préexistait de longtemps à Luther. La classe montante des bourgeois a généré des valeurs qui ont été systématisées par Luther (et d’autres, y compris avant lui). Normal que l’on y retrouve ces valeurs dans le protestantisme. Mais pas seulement car Luther a travaillé dans le cadre plus général du christianisme et que d’autre part il fallait rallier aussi les couches populaires.
« Mais vous n’expliquez pas le politique. »
Mais c’est le reproche que je vous fais. Où est le politique dans votre explication?
Vous vous perdez avec Weber dans l’archéologie de l’idéologie et dans la superficialité de l’idéal, faute de regarder les faits, les rapports de force, les intérêts de classe et les comportements réels des personnes, autrement dit vous escamotez le politique. C’était bien le but poursuivi par Weber, contre l’analyse marxiste qui était très politique. D’autres bien plus importants que moi l’ont déjà démontré auparavant.
@Moi : vous me citez : « « Il y a donc de fortes chances pour que le capitalisme en ait hérité. C’est cela l’enjeu. » », puis vous dites : « Puisque je vous dis que c’est l’inverse qui a eu lieu. L’esprit du capitalisme existait avant le protestantisme. Le désir d’accumulation de capitaux préexistait de longtemps à Luther. »
Fort bien, voilà qui a le mérite d’être clair. Selon vous, le protestantisme aurait été moulé par le capitalisme pour satisfaire, bien entendu, des « intérêts de classe ». Je veux bien vous donner raison, mais seulement pour ce qui est du capital proprement dit, c’est-à-dire l’argent et la valeur morale qu’on peut ou non lui reconnaître. Comme Weber lui-même, j’appelle ça le capitalisme traditionnel, un capitalisme qui ne s’occupe pas encore des modes de production. Voir à ce sujet l’un de mes derniers posts.
« Tu gagneras ta rente à la non-sueur de ton front sur les marchés » C’est ça l’usure !
« Frappez, mais on ouvrira que si vous possédez une bonne bourse » C’est ça l’hospitalité !
« Tu gagneras ta fortune politique à la sueur de tes nombreux discours » C’est ça faire le bien !
« Ce que vous recevez gratuitement du ciel ne le redonnez plus gratuitement » C’est ça l’intérêt !
« Donner et précher en attendant toujours plus des gens pauvres » C’est ça la savante religion !
« Demandez et l’on vous jugera, frappera et on questionnera davantage » C’est ça donner !
« Les choses Saintes d’abord aux gens riches et plus la fourche pour les gens pauvres »
« Tout ce qui vient du pauvre n’est jamais intéressant c’est beaucoup trop gratuit »
Oui si ça se trouve Luther comme les discours les plus pontifiants en matière de religion n’ont guère mieux fait poussés des ailes aux êtres, le monde est si peu aérien de nos jours.
C’est hélas le grand pharisaïsme religieux de l’Amérique, le grand désir de l’homme riche de paraître plus juste et utile aux yeux des autres alors que l’intérieur n’est peut-être pas mieux
à voir, nous sommes tellement plus riches et droits que les autres devant le ciel.
Intéressant votre article, vous vous rendez compte à quoi ça rime aussi toutes ces méga-church en Amérique se faire le premier en matière de religion.
Bien vu Jérémie ! Il suffit de renverser les paroles pour avoir une image de l’actualité !
Jérémie a des fulgurances.
Dies irae/Deus irae
@ Jérémie,
De jolies méta phrases pour décrire l’adoration du veau d’or, on ne peut plus actuel.
Cordialement,
Juste un détail, Crapaud Rouge : le Credo catholique remonte à quelques détails finaux près à la fin de l’antiquité, bien avant qu’on ne parle de catholiques, d’orthodoxes et de réformés, et il commence par « Je crois en Dieu, etc… » et non pas par « Je crois en l’église etc… », phrase qui fait justement partie des détails finalement ajoutés il y a 4 siècles.
Pour le reste la thèse de Max Weber, bien que très intéressante, très tentante et certainement capable d’expliquer partiellement le développement préférentiel du capitalisme moderne dans les régions calvinistes, est un peu une tarte à la crème universitaire périodiquement agitée ici et là depuis des dizaines d’années … On n’en finit pas de recenser les contre-exemples qui en font douter un peu, ainsi que certains l’ont fait ici.
Erreur de ma part, je suis allé un peu vite en vérifiant sur le net. La phrase citée, « Je crois en l’Eglise,… » arrive plutôt à la fin. La suite est : « Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen. » et le tout date du concile de Nicée en 325, sur convocation du 1er empereur chrétien. Cf. « le symbole de Nicée« . Puisque les protestants y adhèrent, je me demande ce qu’ils (com)prennent dans la sainteté de l’Eglise catholique. Ca se complique, je crois que je vais rendre mon missel…
Ah mais je suis bête ! Un ajout « de dernière minute » explique tout. Wikipedia ne donne pas de détail, sans doute pour n’embarrasser personne, mais, du coup, j’ai retrouvé la querelle dite du filioque qui a provoqué le schisme avec les orthodoxes. Pour eux, le saint esprit ne procède que du père, pour les catholiques du père et du fils. Mine de rien, sous ses nuances, se cachent des façons fort différentes de voir le monde…
Il y a une autre similarité qui me frappe.
Je vois un lien très fort entre la conquête religieuse par la croissance démographique (le nombre d’âmes), la conquête géographique par la croissance démographique (la colonisation) et enfin la conquête économique par croissance démographique (la taille des marchés).
‘Croissez et multipliez-vous’ serait le moyen de conquête par excellence or il n’y a plus rien à conquérir … si ce n’est la mesure (la discipline), la conscience (la sagesse), l’amour (la compassion) …
Vous tapez juste, monsieur Peak.Oil.2008 ! La citation « exacte » serait : « Dieu a dit à Adam et à Eve : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-là ; ayez autorité sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, sur tout ce qui est vivant et qui remue sur la terre (Genèse 1,28) ». » Alors que la Genèse voulait seulement expliquer, (j’imagine), le fait que les humains sont ce qu’ils sont, (nombreux et plus sophistiqués que les autres espèces), les religieux en ont fait un mot d’ordre dans lequel je vois l’origine de l’impérialisme occidental, et la cause première et fort lointaine de tous les malheurs du monde. Dans les religions plus anciennes, il ne s’agit pas d’avoir autorité sur les autres espèces, mais de vivre en ayant conscience que sans elles la vie humaine n’est plus possible.
« l’histoire du capitalisme » Wikipedia:
http://bit.ly/dxrVKx
Critique de « La dynamique du capitalisme » de Fernand Braudel, Alain Bihr:
http://bit.ly/ay1qIJ
les fariboles capitalistes sont comme les fariboles religieuses ,elles ne tiennent qu’un temps parceque l’humanité a un besoin irrepréssible de croire .
mais à chaque giclée de croyance ,le plaisir engendré s’amenuise -comme dans toute addiction aux drogues .
le controle de l’assuétude est clairement l’avenir de la neuropsychologie .
Dans l’un des paragraphes d’ouverture de son dernier – Tous ruinés dans dix ans -, J.Attali tente de resacraliser la dette par un double mouvement rhétorique en attribuant d’une part la dette de la vie à quelque chose « d’au-dessus » pour renvoyer ensuite toute tentative de libération de la dette au « meurtre du père ». Quelle est l’utilité de ce prologue en forme de Space Opera ? Et Attali de conclure « Prêter c’est exister par l’autre », « s’endetter … c’est avoir le courage du futur », pourquoi ce pathos ?
Assurément, l’humanité ne se construit que par l’échange entre ce qui est « donné », « reçu » et « retourné », mais cette nécessité doit-elle faire appel à des principes supérieurs, une bonne discussion avec pour but l’équilibrage des comptes entre deux colonnes ne convient-elle pas ?
L’argumentaire d’Attali vise à faire atterrir la dette par la relance de la machine (de la croissance) et par le choix entre la bonne et la mauvaise dette, mais toujours sur le principe de la dette, laquelle serait gérée une Banque Centrale Planétaire garante des dettes souveraines et de leur gestion sur un modèle de Bancor. Le plan est judicieux, mais pourquoi taire le fait que l’opération a pour but de gérer l’effondrement du vent : cette gigantesque plaisanterie moderne construite par la chaîne des « promesses de remboursement de dette » non tenues.
L’Hypostase de la dette et de la croissance sert, il me semble, admirablement le capital de ceux qui le détiennent. Il devrait bien être possible sortir du marasme par le développement (Perroux) et des modalités de comptabilisation des échanges faisant l’économie d’une croissance n’ayant pour but relançant la dette perpétuelle « au seul profit » de l’emploi de banquiers locaux, fussent-ils probes et candides.
Plutôt que de poser un principe de dette, abstrait, mais affectivement agrégateur ; ne pourrions- nous entreprendre l’historique des comptes et, dans le but de rétablir l’équilibre observer ce qui au terme de la grande crise aura changé de mains ?
Je pense depuis longtemps que le sieur Attali est un des grands prêtres modernes, parmi les plus pertinents et donc dangereux de mon point de vue.
C’est en pensant cela que je l’écoute parler ou que j’aborde ses livres et articles.
Vous êtes un bon détective Marlowe..
Très bon travail de synthèse et historique, c’est d’ailleurs la cause et l’origine des guerre de religion : il s’agissait bien de conflits sociaux et non d’intolérance religieuse, les plus grands massacres ont eu lieu dans les villes où résidait la majorité des ouvriers et artisans.
Envisagé sous cet angle, on comprend mieux la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV : il convenait d’obtenir la paix social.
Une remarque : je crois que quand un article se singularise par sa qualité, les commentaires sont de meilleure qualité.
En voici un exemple, à l’inverse de certains que je nommerai pas.
Il faut probablement de tout pour faire un blog.
Elkabbach n’aurait pas mieux dit .
Le protestantisme souligne,plus que le catholicisme,le notion de Gratuité.
Cela nous améne,dans notre aujourd’hui,à considérer la reconnaissance de la pénibilité du travail,puisqu’aussi bien il est écrit :
« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front »…/
Que disenr les « décideurs » du jour = reconnaissance par l’usure constatée par un médecin de la sécurité sociale.
Il convient de savoir que cette notion de pénibilité se chiffre :
elle est égale ou supérieure à 20%. (Il s’agit de 20 % « administrartif » )
Or pour y parvenir,il faut être plus qu’usé : Démoli !!!
Ainsi les TMS (Troubles musculo squelettiques) ,pathologie la plus fréquente,n’atteint généralement pas ce seuil fatidique.
« Prions donc que ce jour ne survienne comme un voleur… »
Car ,à cette heure,nul ne sait ni où nous sommes ni où nous allons…
Bien sûr que le capitalisme se prend pour dieu.
Il se prend pour l’usage de dieu dieu qui est bien différent de ce que vous décrivez et qui malheureusement, je suis d’accord, va conduire à notre perte.
Car comme toute création de l’homme sert un but et ce but est repris actuellement dans les sphères du pouvoir.
A l’image de paul qui ne crois pas à la démonstration de shumpeter sur la monnaie comme reconnaissance de dette, ce dieu est instrumentalisé, segmenté et intervient à tous le niveaux de la pensée économique.
La monnaie est reconnaissance de dette de la société ou de certains de ses représentants pour l’importance accordée à chacun.
Elle est reconnaissance de dette car elle échappe à chacun d’entre nous et au contraire du troc qui permets de rester plus libre des contraintes sociétales elle permet la disqualification aux profits d’autres plus attractif.
Et c’est en cela que la monnaie est un reconnaissance de dette, votre valeur au regard de la société et au regard de ce que l’on nomme dieu est fondamentale.
Elle n’est plus fixée par l’usage, elle est fixée par ce qui est le nouveau dieu : l’économie des échanges.
Même les échanges intellectuels que nous avons participent de ce mécanisme.
On valorise plus telle recherche ou telle autre au regard non pas de la difficulté et du bien commun mais au regard de ce qui est le nouvel instrument d’assevissement de l’homme : l’espoir d’avoir moins peur en connaissant un sujet.
Merci pour ce billet clair. « L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme », il faut vivre en Hollande pour se rendre compte de ce que cela veut dire: « Werk, werk, en nog eens werk », « travailler, travailler et encore travailler », pour gagner plus, pour gagner (beaucoup) d’argent et devenir au final très matérialistes. Un but, travailler, gagner de l’argent, une peur sans doute… Quel dommage qu’il ait fallu cette crise financière pour réaliser où cela nous a menés. Depuis que je vis ici, et sans oublier une partie de mes racines, je regrette que l’on ait pu donner autant d’importance aux valeurs de travail et de l’argent. Cela vaut bien sûr pour tout le monde anglo-saxon, mais il n’y a pas qu’eux, pour les asiatiques, j’imagine leur rapport à l’argent un peu différent, mais je ne le connais pas vraiment. Je suis désolée de voir comment cette fixation collective, entretenue par le monde de la finance, a révélé au final une voie sans issue. Plus de 400 ans après, le protestantisme peut se remettre en question ainsi que le monde qu’il a généré.
Il y a un dicton populaire qui dit que le mort n’emporte pas son or dans le cercueil.
Les croques morts le disent, »ils n’ont jamais vu un coffre fort suivre le corbillard » même vide!!!!!!!
@ Batracien écarlate 🙂
Votre démonstration me semble très convaincante, mais je n’ai pas lu l’œuvre de Weber.
Cordialement,
Il faut rappeler quand même que ce livre est écrit contre Marx, pour qui les processus de productions déterminent l’évolution des rapports de production, l’idéologie dépend des condition matérielles de production si j’ai bien compris. Ou des rapports de production. L’idéologie est une émanation des rapports de production pour Marx, qui dépendent des processus de production.
Or Weber veut réfuter cela. L’idéologie est première, les rapports de production seconds. Voilà la thèse de l’esprit du capitalisme. Il faut quand même le rappeler dans un billet comme celui-ci, où le nom de Marx n’apparait presque pas.
On peut contester la thèse de Weber sur au moins 2 points :
La capitalisme nait dans les villes plutôt que les campagnes, à savoir que le protestantisme est un phénomène davantage urbain, et donc ceci introduit un autre facteur dans la différence protestants/catholiques, un facteur en tout les cas pas entièrement idéologique.
Des gens comme Denis Buican, dont je suivis le cours aussi, à Nanterre, font valoir des différences génétiques, entre les populations de flandre et des pays bas, et les autres…
Un troisième facteur pourrait être la contre révolution catholique, qui aurait nuit au développement capitaliste des régions catholiques, je ne me souviens plus exactement pourquoi.
Quoiqu’il en soit, Marx a le dernier mot; Aujourd’hui, l’infrastructure force bel et bien l’adaptation de l’idéologie a des processus de production nouveaux, issus de l’informatisation.
« Il faut rappeler quand même que ce livre est écrit contre Marx » : oui, Weber traite la thèse marxiste de… « simpliste » ! Si l’on cherche un « moteur » à l’Histoire, alors il est dans les idées : elles ne provoquent pas directement les changements, mais les rendent possibles. La bombe atomique n’aurait jamais existé sans le fameux e=mc2, la Révolution française non plus sans la diffusion d’une philosophie innovante. Et l’on n’aurait jamais découvert l’effet tunnel sans l’équation de Shrodinguer.
« Marx a [en effet]le dernier mot » car, ce qui vient après l’instauration des rapports de production, et donc en découle, c’est leur justification. A ce stade, les idées novatrices, celles qui ont fait que des changements ont été rendus possibles, sont oubliées en tant que cause première. Pour moi, il est certain que le Beruf de Luther a joué le rôle, historique et théorique, du E=mc2 d’Einstein.
Oui, bien dit Crapeau Rouge…
En fait mes souvenirs remontent à 1993, date à laquelle j’ai étudié le livre de Weber, mais la conclusion officielle de l’enseignement était qu’on mêle désormais les 2 approches, marxiste et webérienne, sans privilégier l’une où l’autre.
Derrière cette querelle sociologique se profile cette vieille opposition idéalisme matérialisme. Les idéalistes en effet reprochent aux matérialistes de ne pouvoir expliquer l’apparition de la première table, et kant serait plutôt idéaliste puisque le raisonnement à priori est cosa mentale. Et l’on pourrait évoquer Hume, puis Condorcet il me semble. Les anglo-saxons pragmatiques, tels que Hume pour qui les idées viennent de l’observation, encore qu’il semblait lui même ne pas pouvoir expliquer ainsi les rapports de cause a effet, et leur liaison logique. Kant disait que Hume ne pouvait rien trouver parce qu’il cherchait au mauvais endroit…
Laissons la cette vielle querelle matérialisme/idéalisme.
Le jeu de mot entre Beruf, appel et métier ne doit pas être excessivement chargé de sens non plus !
Quoiqu’il en soit, je vous ai dit que l’on pouvait noter une prépondérance de l’urbanisation pour le protestantisme et donc la religion n’était pas seule en cause… Il faut se méfier des explications trop belles. La naissance du capitalisme est certainement multicausale.
Il ne faut pas oublier non plus que dès 1530 les lords anglais se lancent dans l’industrie de la laine, je ne sais pas s’ils était calvinistes mais il me semble que non. Lire l’utopie de Thomas More.
Et puis la contre révolution catholique a peut-etre encore accentué le trait, c’est une thèse que j’ai également trouvée. J’avais noté : les hypothèses se multiplient comme les pages d’une bible borgétienne. J’étais aussi frustré de voir la belle explication de Weber contestée.
Je pense aussi que l’idéalisme est « aveugle » : Calvin n’avait pas d’intention capitaliste, et les informaticiens n’ont pas d’intention de modifier la société. La belle idée novatrice est aveugle aux conséquences qu’elle engendre.
P.S
Au sujet des « 20 p. cent » que je cite :
je rapporte un propos (buzz en langage d’jeune) entendu sur une radio.
Point de « 20 % » dans la grille d’estimation de l’invalidité (rien à voir certes avec l’ »usure ») de la sécurité sociale.
J’ai obtenu un diplôme de médecine du travail et exercé en médecine d’assurance maladie :
Quels devins devront être ceux qui auront à « estimer » l’ »usure » revendiquée .?
C’est carrément grotesque.
Les plus « chanceux » seront les « Grandes G… » qui sauront en imposer au médecin mesureur d’usure (Usurier ???) !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Bravo. Beau texte.
Mais cela tendrait à dire que nous ne pourrons pas fonder de nouvelle économie sans nouvelle « religion » ou du moins spiritualité.
Nous aurions le « new-age », mais a franchement parler, ca ne va nulle part. Et en dehors de ça, je ne vois pas de nouveau paradigme émerger.
« utilitarisme, le rationalisme et l’individualisme »
Ca résume bien.
Il faudrait remplacer par pragmatisme, équilibrisme, et coopératisme ! lol
Nous pouvons nous passer de religion, il s’agit seulement de bon sens et de reconnaissance de l’intérêt commun, intérêt devant être entendu à son sens de « qui importe » et non à son sens purement économique.
Pour refonder une manière de vivre en société, il faudra aussi laver certains mots pour les débarrasser de leurs saletés et retrouver le sens.
« Mais cela tendrait à dire que nous ne pourrons pas fonder de nouvelle économie sans nouvelle « religion » ou du moins spiritualité. » : c’est la conclusion à laquelle j’en suis venu moi-même. Mais comme l’on voit mal une nouvelle religion s’établir, (d’autant plus qu’il y pléthore sur « le marché », cf. Les évangéliques), je pense qu’il conviendrait de bien connaître les religions en tant que systèmes globaux qui relient théorie et pratique, individu et monde. En effet, des initiatives anti-capitalistes surgissent un peu partout, et certaines sur l’initiative d’individus passionnés, mais elles sont loin de « faire système », et plus loin encore de pouvoir s’opposer au système dominant…
A Crapaud Rouge:
Si votre réflexion mérite en effet attention, je pense néanmoins que la plus grande prudence s’impose quand aux différents « courants » que nous amène l’actualité.
Le fameux « Hors de l’Église point de salut » mérite une autre réflexion et une autre interprétation que les imprécations qu’on nous sert à chaque fois à son sujet.
« « Mais cela tendrait à dire que nous ne pourrons pas fonder de nouvelle économie sans nouvelle « religion » ou du moins spiritualité. » : c’est la conclusion à laquelle j’en suis venu moi-même. »
@ybabel,@Crapaud: c’est bien une réflexion d’intellectuel ça, mettre la réalité tête en bas et penser que les idées font le monde. La nouvelle économie existe déjà, son seul problème c’est que ceux qui la portent n’arrivent pas à s’imposer politiquement. Une nouvelle religion pourrait sans doute aider grandement mais elle n’est pas indispensable pour la victoire (elle l’est pour l’après-victoire) et viendra de toutes façons d’elle-même car toute force politique produit ses valeurs.
Au lieu de parler de nouvelle économie, de capitalisme, et autres concepts nébuleux, fixez votre regard sur les réalités, c’est-à-dire les capitalistes, les marginaux du système, les pratiques des uns et des autres. Les religions ne sont là que pour enjoliver et justifier ces réalités.
Ah ! Monsieur Moi ! Je vois que vous revenez à la charge ! Welcome ! « Les religions ne sont là que pour enjoliver et justifier ces réalités.« , dites-vous, donc elles n’arrivent qu’après coup. Il me semble pourtant que Luther, moine théologien anonyme avant la diffusion de ses « 95 thèses », est là pour prouver le contraire. Le protestantisme aurait pu naître d’une autre plume que la sienne, certes, mais le fait est qu’il fut pondu à la pointe d’une plume, (et le catholicisme avant lui), donc avant que de nouvelles pratiques ne se développent, et donc avant qu’il ne puisse y avoir prise de pouvoir politique.
Mais voici un extrait de maître Weber, dans une note de bas de page:
Je dirais qu’une religion, ayant besoin de se justifier et surtout de justifier ses pratiques, est influencée par le contexte économique, comme le catholicisme d’aujourd’hui doit faire face à la procréation artificielle sans excommunier les femmes qui y ont recourt. Elle doit adapter et nuancer son discours. Mais c’est plutôt le système politique qui cherche à se justifier de la religion, comme la procréation artificielle se justifie de l’égalité républicaine d’où l’on a fait surgir un « droit d’enfanter » valable pour tout le monde. La preuve en est que, parfois, la religion sert de creuset pour contester le système politique, on l’a vu récemment en Pologne.
« Le protestantisme aurait pu naître d’une autre plume que la sienne, certes, mais le fait est qu’il fut pondu à la pointe d’une plume, (et le catholicisme avant lui), donc avant que de nouvelles pratiques ne se développent, et donc avant qu’il ne puisse y avoir prise de pouvoir politique. »
Crapaud, Luther n’est pas apparu par génération spontanée. Les nouvelles pratiques existaient déjà et s’étaient déjà imposées politiquement dans certaines régions d’Europe. Luther n’a fait que mettre par écrit et théoriser tout cela.
Les princes allemands, en particulier celui de Saxe, luttaient depuis bien longtemps contre le pouvoir spirituel de Rome (et sa forme politique, l’Empereur). Il tombait pour ainsi dire à pic avec son humanisme radical (Erasme par exemple n’avait pas voulu se détacher de l’Eglise mais il était à maints égards un précurseur du protestantisme et déjà hautement apprécié par les bourgeois, sans oublier Wyclif en Angleterre ou Jean Hus en Bohème, dès le Moyen-Age). Luther n’a d’ailleurs pas eu à lutter ou à traverser le désert, il a immédiatement rencontré des appuis politiques et des émules un peu partout en Suisse, en Europe centrale, en Hollande, etc. Autrement dit, certains pouvoirs (la bourgeoisie et l’aristocratie bourgeoise) cherchaient une théorie justificative et l’ont trouvée avec Luther et d’autres. Mais leur prise de pouvoir était déjà accomplie depuis la fin du Moyen-Age dans les régions où le protestantisme s’est propagé.
Chacun de nous doit progresser vers plus de connaissance, mais aussi plus de liberté. Souvent l’on néglige ce second aspect. La connaissance n’est pas la seule et unique forme de progrès, l’autre est la liberté. La liberté est le but de la cure analytique aussi. Mais au niveau social, nous voyons avec cette crise que nos sociétés n’ont aucune marge de liberté ! Impossible de même renégocier la dette.
Nos sociétés sont donc au regard de la liberté, dans la pratique et malgré la forme démocratique, foncièrement non libres, et ceci ne peut qu’être considéré comme pathologique….
Le libéralisme rime parfois avec libéralisme des moeurs, et on a fait rimer liberté et libéralisme, mais actuellement nous voyons bien que les degrés de libertés qu’il nous restent effectivement, concernant nos choix de société sont très faibles. Ceci mériterait un autre fil
Il faudrait une vaste discussion sur la notion de liberté, j’espère que le sujet sera discuté ici…
Un élément pour la discussion : le livre de J.C. Michéa, La double Pensée, édité par Flammarion, collection Champs.
la connaissance est une étape vers la liberté.
la connaissance au sens d’apprendre des choses mais aussi la connaissance de soi et des autres.
apprendre à accepter et à s’accepter.
ce forum participe en ceci à plus de liberté et il est le contraire de la prison que vous décriviez sous le coup de l’émotion.