Billet invité
UN MAGISTRAL CONTRESENS
C’est en direct que nous assistons à ce que les historiens qualifieront plus tard de l’un des plus magistraux contre-sens de toute l’histoire contemporaine. Les uns après les autres, pressés par la BCE, le FMI, l’OCDE et la Commission de Bruxelles, les gouvernements européens s’enfoncent dans la crise en mettant progressivement en oeuvre de rigoureux plans de réductions budgétaires, qui ne peuvent en réalité, pour toute garantie et résultat, qu’ouvrir la voie à une dépression économique de longue durée, ainsi qu’à une éventuelle remise en cause de la zone euro.
Ils tentent ainsi de se présenter comme les meilleurs pourfendeurs des déficits publics, présentés comme étant la cause de tous les périls, tout en continuant de se refuser à prendre à bras le corps l’état du système bancaire européen, qui donne pourtant tous les signes d’un nouvel accès de faiblesse, appelé à être le vecteur du rebondissement systémique de la crise quand elle se manifestera brutalement.
Enfermés dans leurs contradictions et leurs choix de départ, ne voulant pas affronter la nécessité d’une restructuration en profondeur du système bancaire, à laquelle ils ont préféré substituer un soutien financier de la BCE devenu permanent, les gouvernements européens sont en train de créer les conditions du rebondissement de la crise actuelle, face auquel ils vont se retrouver fort démunis.
Symboliquement, ils viennent à la fois de décider au G20 de desserrer les contraintes de renforcement des fonds propres des banques du Comité de Bâle, et de resserrer en Europe celles qui vont peser sur l’économie, assignant aux pays les plus fragiles des objectifs irréalistes qui mènent tout droit à la restructuration de leur dette. Et, par voie de conséquence, à une déstabilisation du système bancaire européen qu’ils cherchent à protéger par ailleurs. Une belle réussite en perspective, ainsi qu’une illustration de la clairvoyance et de la maîtrise dont ils font preuve. Ou plutôt des contradictions dont ils sont l’expression.
Les banques sont en effet à nouveau atteintes, ou vont l’être. En raison de leur important portefeuille d’obligations souveraines des pays sur la sellette, qui dans l’immédiat sont dévalorisées sur le marché secondaire à cause de la hausse de leur rendement, et pour lesquelles le risque grandit de devoir demain consentir d’importantes décotes (on parle de 50%), conséquence de la restructuration inévitable à venir de la dette de leurs débiteurs. Elles sont également fragilisées dès maintenant, finançant à terme de plus en plus court leurs opérations à long terme de prêt, au risque d’être pris dans un effet ciseaux.
Qu’expriment les tensions qui ne cessent de grandir sur le marché interbancaire, mesurées par le taux de l’Euribor qui grimpe inexorablement, ainsi que le succès de la dernière opération de dépôts des banques auprès de la BCE – qui a atteint dimanche soir dernier le montant record de 350,9 milliards d’euros – si ce n’est à nouveau le refus des banques de prendre des risques en se prêtant mutuellement, car elles sont dans l’incapacité, en raison de l’opacité régnante, de les mesurer ?
L’exposition réelle au risque des banques fait en effet l’objet de toutes les supputations, comme la politique d’acquisition des obligations d’Etat de la BCE, dont on ne connaît après coup, semaine après semaine, que le montant global. Le monde financier est pris au piège de sa propre absence de transparence. Les analystes ne s’interrogent d’ailleurs plus sur les raisons de cette défiance qui s’installe pour la seconde fois, considérant que les autorités européennes ne sont pas parvenues à enrayer la crise actuelle et s’attendant à la voir rebondir.
Les gouvernements allemand et britannique viennent de promettre des larmes et du sang, après la décision du G20 finance de ne plus attendre la reprise de la croissance pour engager le désendettement, la consolidation fiscale dit-on plus élégamment. Ne pouvant en raison de sa coalition avec le FPD augmenter les impôts, la chancelière Angela Merkel a annoncé vouloir s’en prendre à ce qu’elle appelle « la dépense », proposant notamment des coupes dans les budgets sociaux et des licenciements dans la fonction publique.
Olli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, donne le la dans le journal économique français la Tribune en résumant la pensée stratégique profonde qui sévit à Bruxelles : « Sans assainissement budgétaire, de nouvelles turbulences financières ne peuvent être évitées, et une croissance durable est peu probable ». Il poursuit : « Sans réforme, l’Europe risque de s’enfoncer dans un lent déclin », proposant de modifier la fiscalité et le système de sécurité sociale des pays européens afin de les rendre « plus favorables à la croissance de l’emploi » et de « simplifier le cadre réglementaire pour permettre aux entreprises de grandir ». Enfin, il réaffirme la nécessité d’une « gouvernance économique en Europe » passant par un renforcement de « la surveillance budgétaire a priori ».
La réunion des 17 et 18 juin prochain des chefs d’Etat européens, en prélude au G20 des 26 et 27 juin de Toronto, va s’efforcer de mettre l’Europe dans cet ordre de marche et de bataille, afin d’y faire bonne figure. Non sans de très forts tiraillements et divergences entre les partenaires, notamment le binôme du moteur franco-allemand, présenté comme toujours fringuant alors qu’il est à bout de course.
Si nous avions encore besoin d’être convaincus que toute l’agitation de ceux d’en haut n’est qu’une dérisoire pantomime, la rafale de réunions européennes et internationales qui a débuté aujourd’hui à Bruxelles va nous en donner l’occasion. Les gouvernements vont s’engager dans la voie étroite et pentue de la réduction des déficits budgétaires, maniant le bâton et laissant de côté les carottes. Utilisant comme paratonnerre des règles budgétaires communes assorties de présentations préalables des budgets nationaux, d’alertes et de punitions en cas de manquement pour les pays « laxistes »- une fois qu’ils seront parvenus à les adopter – pour se réfugier ensuite, navrés, derrière la nécessité de les appliquer.
Ils vont également tenter d’achever la construction d’une énième structure chargée de la gouvernance européenne, écartant la Commission au profit de la réunion des chefs d’Etat et d’un hypothétique secrétariat de ceux-ci, concentrant leurs discussions sur la délimitation d’un sinueux tracé de frontières entre la souveraineté de chacun et la collégialité de tous. Tout en esquivant soigneusement la seule question qui vaille: un gouvernement économique, certes, mais pour suivre quelle politique ?
Ils sont également parvenus à se mettre d’accord sur le mode de fonctionnement du « véhicule spécial » chargé de gérer financièrement le plan de stabilisation européen, résultat de savants compromis avec les Allemands, dont il semble ressortir qu’en contrepartie de l’abandon de procédures de décision qui créaient une course d’obstacles permanente, les Etats ne garantiraient les prêts qu’au pro-rata de leur participation à ceux-ci, éloignant le spectre des euro-obligations impliquant une forme de mutualisation des dettes.
Le FMI a de son côté donné aux gouvernements européens un cadre, afin de les inciter à prendre sans tarder des décisions, dont il a résumé les principes dans un document remis aux ministres des finances de la zone euro. « Les gouvernants doivent prendre des mesures déterminées pour parachever le projet d’union monétaire. La crise actuelle de la zone euro résulte de politiques budgétaires non viables dans certains pays, de retards dans la réparation du système financier, de progrès insuffisants pour établir la discipline et la souplesse nécessaires à un fonctionnement sans anicroches de l’union monétaire, et d’une gouvernance déficiente de la zone », a-t-il tranché.
Il a aussi appelé, afin de faire repartir la croissance, à l’adoption de réformes comme l’assouplissement des règles du marché du travail, la libéralisation des services, et la suppression des entraves à la concurrence entre sociétés européennes. « Le problème de longue date de la croissance anémique de la zone euro doit maintenant être résolu », a-t-il conclu en donnant ses dernières directives.
Le retour à la croissance pourrait, si ses désirs devaient être exaucés, être le prétexte à la réalisation de ce qui n’avait pu encore être accompli, dans le domaine de la santé avec le lancement de plans de santé privés par exemple, ou dans celui des pensions avec les retraites par capitalisation. Pour le moins un paradoxe, vu la crise financière, mais toutes les occasions sont bonnes à saisir. Une conception de la relance clairement destinée à ne satisfaire que ceux qui auront les moyens de s’asseoir autour de la table.
Pour les plus démunis, les ministres des affaires sociales de l’Union européenne, qui viennent de se réunir à Luxembourg, ne sont pas en reste d’idées et viennent de mettre au point un plan d’action avec pour objectif de sortir 20 millions de concitoyens de la pauvreté ou de l’exclusion, en dix ans. Des indicateurs ont été définis, afin de déterminer la population menacée de pauvreté ou d’exclusion. Suivant celui qui est retenu – niveau de revenus ou autres approches qualitatives et quantitatives – entre 80 et 120 millions d’Européens (des 27 pays de l’Union) seraient aujourd’hui dans ce cas de figure. 80 millions de personnes, dont 19 millions d’enfants, représentent 16 % de la population de l’Union européenne. Le plan adopté a pour « ambitieux objectif » de sortir de cette situation entre un quart et un sixième des personnes en détresse d’ici à 2020, ce qui n’a pas été considéré comme réaliste par tous les participants à la réunion. Mais d’ici cette échéance, combien de nouveaux pauvres auront rejoint ceux qui ont été dénombrés à l’heure actuelle ?
Un train peut en cacher un autre : derrière la dépression économique qui vient à nous, en application d’une politique toute tendue vers un objectif qui ne sera pas atteint, une autre promesse se dessine, toute aussi biaisée. Celle de la réalisation de courageuses réformes de structure, conditions nécessaire à un retour d’une croissance présentée comme une fin en soi, indéfinie dans ses contours comme dans son moteur. Celle également d’un accroissement des inégalités sociales, qui en découlera.
Mais l’implosion n’a pas encore produit tous ses effets…
331 réponses à “L’actualité de la crise: un magistral contresens, par François Leclerc”
Mon royaume pour un AAA.
Le maintien de la notation « AAA » par les agences Fitch, Mood’s et Standard & Poor’s semble être désormais le seul objectif des Etats Européens. Un triple A permet en effet d’obtenir les meilleurs taux sur le marché des obligations souveraines et de se financer ainsi à moindre coût.
Comme l’a annoncé le ministre du budget francais, les mesures d’austerité que prend le gouvernement sont précisement censées répondre aux critères du AAA. La réforme de la retraite, la réduction des effectifs dans la fonction publique, les coupes dans les budgets de l’éducation et de la santé, etc.
Le gouvernement espagnol a adopté un plan d’austerité sans précédent dans l’histoire, lui aussi dans l’espoir de faire baisser les taux d’intérêt de sa dette qui n’en finissent pas de grimper. Manque de chance! La semaine dernière, Fitch a degradé de la note AAA à AA+ avec une perspective négative.
David Cameron ne prend plus de gants et prévient que ses concitoyens devront « souffrir » pendant sans doute plusieurs années, voire dizaines d’années.
L’Allemagne s’apprête à réduire les aides du programme Hartz-IV, les allocations familiales (alors que les allemands semblent ne plus avoir envie de faire d’enfants) et le soutien aux PME.
Entre-temps on peut rappeler que la Grèce, malgré le plan de sauvetage et les milliards qui ont déjà été deversé, a toujours une note considerée comme « pourrie ». Elles ont un certain sens de l’humour ces pernicieuses agences!
Le futur gouvernement économique de l’UE, dicté par les allemands qui prévoit une meilleure surveillance budgétaire et la coordination des politiques économiques – entendez par-là, un régime sec coordonné – rentre naturellement dans cette même logique. La principale crainte des gouvernements est d’ailleurs la future note du fameux SVP (Special Vehicule Purpose). Cette entité juridique luxembourgeoise, gerée par la Commission Européenne, va accueillir 500 milliards de prêts de nationaux afin de sauver les pays du sud de la banqueroute. On imagine déjà les agences simplement refuser le AAA et se rouler par terre en affirmant que le montant n’est de toute façon pas suffisant.
Ces agences ont demandé aux Etats de démanteler leur modèle social, jugé complétement « perimé ». Quand la dégradation des notes a continué de plus belle, elles ont alors affirmé de concert avec les investisseurs que ces cures imposées pourraient bien achever le malade et nous faire repartir dans la récession. Et ils ont raison! Mais quelle audace, on ne peut être qu’admiratif. Nous nous retrouvons sur la scène du théâtre de l’absurde jouant une pièce style Ionesco et dont ce n’est que le premier acte.
Hé oui, le AAA c’est aujourd’hui la seule stratégie court-termiste de nos bienveillantes élites alors que le chômage poursuit son ascension. Dire qu’avant 2008, les subprimes, ces prêts qui ne valent absolument rien et qui ont provoqué un crash financier planétaire, étaient notés AAA…
N’y a-t-il personne pour noter ces agences à leur tour? ou ne sont-elles que du vent finalement.
Monsieur Leclerc,
Selon votre billet, les banquiers ont le pouvoir. Donc il est impossible de leur demander le moindre effort. Alors on va un peu plus loin dans les efforts demandés au reste de la population. C’est l’application de ce principe « Le système est bon. S’il ne marche pas, c’est qu’on ne l’a pas appliqué assez fort » L’étape suivante serait l’invention d’ennemis, présentés comme la raison pour laquelle le système ne marche pas.
Qui seront les Juifs cette fois -ci ?
Dans ce système, je nous vois en 1933. Ces gens suivent leur logique. La remettre en question leur coûterait trop cher. En plus, ils ne voient aucune alternative à leur logique. Je pose une très méchante colle à la cantonade : « Quelles alternatives voyez vous ? »
Je n’ai vu passer que deux idées. « Donner. Recevoir. Rendre » et la « Décroissance ». En avez vous vu d’autres ? Comment appliquer ces deux là à des centaines de millions de personnes ?
DidierF,
Je nous vois plutôt vers 1938.
Les politiques gèrent le court terme dans une logique de fuite en avant, complices de la finance ou lâches, sachant très bien ce qui va réellement arriver.
L’ennemi intérieur est déjà désigné, c’est l’ »assisté » au sens large : du fonctionnaire fainéant au rmiste parasite en passant par l’immigré délinquant, bouffeur d’allocations, complice de l’ennemi extérieur musulman. Tout est d’ailleurs en place pour manipuler et mettre au pas la population : la propagande tourne à plein régime, tout est fait pour flatter l’individualisme et diviser, les outils physiques de flicage des individus sont installés ou en cours d’installation.
Quelle alternative ? Mais à court terme il n’y en a plus !
Aujourd’hui, les volontés de rassemblement (comme celle véhémente de Laurence ici) sont magnifiques, mais pour faire quoi en pratique ? une pétition, une manifestation, de l’entrisme dans un parti ? Et le cas échéant, pour proposer quoi dans l’immédiat ? Toute remise en cause fondamentale du système ne peut se faire qu’à l’échelle mondiale, éventuellement européenne, et passe par la reprise du contrôle des banques. Or c’est déjà du domaine de l’utopie à l’échelle de la France (rappelez vous du désastre de 81)…
Aujourd’hui ça me semble cuit. La machine infernale a été lancée il y a 30 ans, elle roule maintenant à pleine vitesse, la sortie de route est proche. Explosion ? agonie lente ? C’est dans les décombres qu’il faudra lutter contre un nouvel asservissement et trouver des solutions de reconstruction (je suis partant pour du partage et de la non croissance !), en fonction de la nature des dégâts.
Mais si quelqu’un a des propositions pour l’immédiat, ce serait merveilleux…
Jean François,
Vous avez raison. J’en suis fort triste. C’est à cause de l’assisté que le Système ne fonctionne pas. Pour savoir comment, je vous renvoie à la très belle fable de La Fontaine « Les Animaux Malades de la Peste ».
Qu’il n’y ait maintenant aucune alternative, c’est possible. Je pense à la lettre du Monsieur demandant à Monsieur Jorion comment protéger ses « petits avoirs ». Une réminiscence d’explications pourquoi des gens ont perdu leur place pour un vol de quelques centimes allait dans le même sens. C’est désespérant et effrayant.
Mais je pense que des alternatives doivent être construites. Qu’elles marchent ou pas, qu’elles soient utopistes ou non me semble moins important que leur existence. Nous sommes dans un train lancé à fond, qui va sortir des rails. Dans les décombres ou même avant (je refuse d’abandonner avant le déraillement), l’existence d’alternatives connues sera plus qu’utile. Je les vois vitales. Nous pourrons réguler ou reconstruire. Je préfèrerai réguler.
Mais comment se débarrasser de l’idéologie voire de la religion de l’argent, de la force et des jugements de tribunaux régnante ? Que mettre à sa place ?
Il y a un peu plus de deux siecles, nos ancetres ont trouve une reponse que personne ne remet en cause aujourd’hui malgre les quelques centaines de milliers de mort.
lorsque le pouvoir ne veut plus rien voir, comme a l’epoque, n’est ce pas la seule alternative?
De nombreuses propositions disant, il doit etre fait ceci, ils devraient faire cela, apparaissent. Malheureusement les pouvoirs en place ne suivent que leurs propres interets qui sont lies a celui des banquiers et des patrons des grandes entreprises. Ils ne feront donc jamais rien qui ira contre ces interets. La seule facon, a mon humble avis, de changer est de prendre le pouvoir.
Par les urnes, les deux seuls parties pour lequel nous avons le « droit » de voter pratiquant la meme politique (majorite de francais contre le traite de Lisbonne, minorite a l’assemble; elle est bien representative du peuple, comme il y a deux siecles!!!) a quelques variantes pres, c’est impossible. Ne reste donc que la solution de nos ancetres. Il leur a fallu mille ans pour y arriver. Combien de temps nous ou nos enfants attendrons nous?
Combien de temps encore suporterons-nous cette dictature du pouvoir de l’argent et de leur representant
@ Jean-François (14h18)
vous savez mon ‘idée’ est très modeste en réalité : entrer en contact les uns avec les autres.
Je réalise que le mot ‘solidarité’ était peut-être un peu inadapté (ou trop ‘précoce’? :))
juste créer un contact, un vrai, tout simple…
Qu’avons-nous à gagner à rester chacun dans notre coin dans la défiance des autres?? C’est bien sur cet individualisme que le ‘Système’ tant décrié fonctionne en bonne partie, non?
Et je ne souhaite pas lui faciliter la tâche.
Créer du lien est de toute façon une immense richesse et d’ailleurs merci à tous,
vous lire, tant les billets que les commentaires, n’en finit pas d’enrichir ma réflexion et mon existence tout entière.
Merci à ceux qui m’ont contactées, cela m’incite à croire que nous avons tout à gagner à nous connaître…
DidierF,
des alternatives peuvent être imaginées oui, et certaines le sont ici, mais cela me semble aujourd’hui vain. Nous sommes d’accord sur le constat de la machine folle qui va dérailler. Mais cela semble devoir arriver à une échéance infiniment plus proche que la possible mise en place, à très grande échelle, d’un nouveau système politico-économique. Celui-ci ne pourra émerger que par une prise de conscience par les populations des vrais enjeux ; vaste programme vu la propagande mondiale. Tant que le système tient, les esprits bougeront, mais pas suffisamment (cf effectivement ces obsédés de leurs placements financiers).
Au risque de me répéter, je crois que c’est la nature du « déraillement » et ses conséquences qui détermineront les possibilités de changement. Cataclysme financier, pouvant déboucher sur beaucoup de violence, ou dépression s’installant progressivement, lentement ? Que va-t-il se passer aux USA, où tout le monde est armé, en cas de BankRun ? Supporteront-ils une nouvelle dépression ? Que va-t-il se passer en Europe si l’UE éclate ? Comment vont basculer les rapports de force nord/sud, quand les américains devront se désengager militairement ?
L’urgent n’est-il pas en fin de compte de préparer le désastre en luttant pour « sauver » le plus de monde possible, pour sauvegarder ce qui reste de social ? Les systèmes alternatifs, que j’appelle de tous mes vœux, viendront plus tard.
Dina,
La révolution, pourquoi pas, mais pour en faire quoi ? Il y a 200 ans, la noblesse s’est enfuie, mais pour revenir avec une armée contre-révolutionnaire européenne coalisée. Rappelez vous en 81, la fuite des capitaux ! en quelques mois, le beau programme commun de la gauche n’était plus qu’un souvenir…
Vous imaginez aujourd’hui, en pleine mondialisation financière triomphante ?
Dans le sang et les larmes pour la décroissance.
Laurence,
« Créer du lien », je trouve que c’est l’idée la plus révolutionnaire du moment. Elle l’est tellement que j’en ai le vertige. Si une solution à la situation actuelle existe, elle passera par ce chemin. J’en suis totalement convaincu. Un Monsieur Thullier dans un livre avait imaginé un monde de poètes. C’est, à mon avis et seulement à mon avis, une très bonne idée. Un poète sait regarder par dessus la réalité physique. Il peut créer du lien. Un autre élément important à mon avis est le mot de Saint Paul « Aimez votre prochain comme vous même ». Je le prends comme une description de la réalité humaine pas un ordre. Une autre idée est celle de Matin Buber dans son livre « Je et Tu ». Il affirme entre autres que lorsqu’un Tu est prononcé toute la réalité est illuminée par ce soleil. Des gens, que je considère remarquables, défendent cette idée de créer du lien.
Votre idée est en totale opposition avec ce que je comprends du libéralisme qui pose l’individualisme comme base de la liberté et que tout ce qui sort de l’individu isolé peut ou doit se décrire avec des lois analogues à celles de la physique du XVIIe siècle. C’est une mécanique qui exclut tout lien humain.
Jean François,
Nous sommes d’accord pour le déraillement. Des alternatives sont imaginées. Vous notez avec justesse (je le regrette) la vanité des idées d’alternatives. J’attribue cette vanité de la contradiction au système actuel à une vision du monde faisant de l’individu sans liens avec ses frères humains. Cette philosophie accepte, intègre et soutient totalement le système financier qui est décrié dans ce blog. Je pense que ce soutient est partagé par toute personne défendant la liberté au sens du droit de faire tout ce qu’elle veut tant qu’elle ne blesse personne d’autre qu’elle. Je pense que des lecteurs partageant cette idée du monde seront pour le moins surpris par cette opinion. Pour la voir plus en détails et de la façon dont je l’ai reçue je vous conseille de lire entre autres « L’Empire du moindre mal » de Michea. Je partage son opinion.
Tant que cette idée du monde règnera, la finance pourra continuer tranquillement son activité. Elle ne risque rien de gens comme nous. Je pense donc qu’il est absolument nécessaire de créer, inventer ou redécouvrir une autre vision du monde actuel. Sans alternative à la vision actuelle de la liberté, ce système qui nous détruit pourra toujours regarder ses critiques depuis un point de vue plus élevé que le notre. Ils pourront toujours d’un point de vue rationnel nous faire la leçon et nous serons désarmés comme aujourd’hui.
Pour affronter ce système, il nous faut une philosophie intégrant la connaissance de la nature, tout ce qui concerne les relations humaines et qui permette de construire une société où ses membres pourront se comprendre mutuellement. Les seules idées qui me trottent dans la tête sont du genre à regarder au-delà de la vision matérielle du monde pour me permettre de comprendre mon interlocuteur au delà des mots ou du genre à me motiver à croire sans illusions que mon interlocuteur est bon ou encore qu’un geste ou une parole disant Tu à une personne transforme le monde qui nous entoure et nous mêmes. Je suis conscient de la faiblesse de mes idées et pense quand même qu’elles vont là où le bat blesse aujourd’hui. Elles seront corrigées ou le système implosera.
Si ce système implose, je crains de nous retrouver sans vision alternative du monde ou avec des milliers. L’effondrement ne sera pas qu’économique dans le premier cas. Ce sera la guerre de tous contre tous dans le second. Cette alternative me répugne. Dans ce cas, il faut en construire une autre. Elle commence avec la philosophie à inventer dont je parle plus haut.
Je peux comprendre votre idée de vouloir reconstruire sur un territoire dévasté par une catastrophe. Elle est tentante. Je la rejette car elle correspond à la stratégie de choc décrite par Naomi Klein. Je la rejette car elle exige des souffrances épouvantables pour pouvoir être appliquée. Je la rejette car nous n’avons pas de plan de reconstruction (les acteurs du livre de Madame Kliein en ont un). Je le rejette car je suis catholique romain et que votre idée est contraire à l’Espérance que ma religion enseigne.
Ce n’est pas une question d’espoir. C’est juste être ce que je nomme humain. Votre idée passe par trop de souffrances pour trop de monde pour que je l’accepte sans essayer autre chose.
DidierF,
Je ne comprend pas bien votre lien entre le libertarisme (liberté de faire ce que l’on veut tant que l’on ne blesse personne) et le soutien au monde financier : le monde financier blesse l’immense majorité des individus, et de ce fait ne peut être soutenu par un libertarien quelque peu sensé. Plus généralement, la liberté doit s’arrêter quand l’intérêt collectif est menacé.
Personnellement, j’irai plus loin en estimant que favoriser individuellement l’intérêt d’autrui est collectivement la façon la plus rationnelle d’atteindre une vrai liberté individuelle. Bon, un peu utopique…
Je note « L’empire du moindre mal ».
Autre point que je ne comprend pas, complément du précédent, vous dites :
« Sans alternative à la vision actuelle de la liberté, ce système qui nous détruit pourra toujours regarder ses critiques depuis un point de vue plus élevé que le notre. Ils pourront toujours d’un point de vue rationnel nous faire la leçon et nous serons désarmés comme aujourd’hui. »
Mais nous ne sommes pas désarmés en termes de leçons ! bien au contraire, nous sommes sur le terrain de l’éthique, de l’homme, de valeurs fondamentales là où ils ne sont que matérialistes. Je n’ai jamais eu l’occasion de discuter avec des gens haut placés, mais je vous garantis qu’amener une discussion sur l’humain, comme vous le faites si bien, avec un défenseur du monde « libéral » est souvent jubilatoire.
Enfin, je crains de m’être mal exprimé concernant l’action post désastre. En aucun cas je ne « veut » reconstruire sur des ruines. Ce qu’il me semble inéluctable, c’est que nous n’aurons pas le choix. Comme vous le dites vous-même, nous risquons ensuite de nous retrouver avec des quantités d’alternatives. C’est à ce moment là que des actions et des choix devront être faits.
Ce que j’espère au plus haut point, c’est que le « déraillement » ne soit pas trop violent ou trop long, et qu’il n’y ait pas ruines à proprement parler. A chacun d’œuvrer pour atténuer le choc.
Dans tous les cas, merci pour votre humanisme plein d’espérance. Pour ma part je ne suis pas croyant, tout en étant fasciné par le message chrétien, mais crois malgré tout en l’homme.
Euh… pour être tout-à-fait franc, un peu moins ces temps-ci.
Jean-Fronçois,
Je veux tenter de réponde à vos questions.
Vous ne voyez pas le lien que je fais entre le libertarisme et le monde financier.
Je comprends que vous nommez libertarisme le droit de faire tout ce que l’on veut tant que l’on ne blesse personne. Personnellement, je réunis sous cette idée tout ce qui va du libéralisme au libertarisme en passant par l’ordo-libéralisme, le libéralisme anarchique et beaucoup d’autres groupes. Ces gens sont si divisés entre eux qu’il m’est impossible de m’y retrouver et ne suis pas du tout intéressé par des querelles idéologiques ou des déclarations du style « Nous représentons le vrai libéralisme. Machin est un faux libéral ». Par contre, je n’ai pas trouvé de libéral contredisant la définition de la liberté que je donne plus haut. Je n’ai vu personne nageant dans ces eaux contredire en actes ou paroles cette vision de la liberté. Par conséquent, je réunis tout ce monde sous le très grand chapiteau de la liberté selon sens donné plus haut.
Je comprends le monde financier par tout ce qui tourne autour des places boursières comme Wall Street, la City, Zürich, Frankfurt, Paris. Encore une fois, je ne veux pas du tout placer une limite entre le monde financier et le reste du monde. Pour moi, le monde financier est un univers virtuel où ses acteurs manipulent de l’argent pour s’en faire encore plus, en un mot, des spéculateurs (Ce dernier terme a complètement disparu de la circulation durant les 30 dernières années) ou ceux qui rendent la spéculation possible par leurs actes, leurs engagements et leur soutien (Des hommes politiques très importants me viennent à l’esprit). Si un banquier accorde un crédit à une entreprise pour qu’elle continue à fonctionner car c’est la saison creuse dans la branche et assure ainsi des emplois et des produits finis, alors ce banquier n’est pas dans le monde financier auquel je pense. À défaut d’avoir une définition exhaustive de ce monde, je me suis donné le moyen de savoir où trouver ce monde.
J’ai donc défini ici un point de départ et un point d’arrivée. Il reste à tracer le chemin entre ces points ou l’essentiel.
Ce chemin commence à l’intérieur de l’individu qui a adopté sincèrement la définition de la liberté comme étant le droit de faire tout ce qu’il veut tant qu’il ne blesse personne d’autre.
Faire ce que je veux a beaucoup de sens très différents. Je peux me comporter comme j’en ai envie. Je peux me détruire. Je peux me faire grandir. J’ai le droit de vie et de mort sur ma personne dans tous les sens possibles du terme. Aucune morale ou religion ne s’applique plus à moi sans ma permission expresse. Si je change d’avis, c’est possible. Tout est subordonné à ma volonté tant que cela ne concerne que moi.
Il se pose la question de savoir qu’est ce que j’accepte ou refuse et surtout pourquoi. Selon le critère de liberté, posé ici comme absolu, ce critère ou ces critères doivent être intérieurs, personnels et assurer ce qui me convient le mieux. Le mot le plus important de la phrase précédente est « me convient ».
Cette convenance ne peut se baser que sur des critères intérieurs, des pulsions informulées ou un instinct particulier. Je peux aussi me soumettre à une drogue quelconque qui m’emportera et me détruira totalement. Ce dernier cas n’est pas acceptable en soi s’il est perçu comme une soumission à une influence extérieure de son être intérieur. Ce genre d’influences est supposé ici marginal car autodestructeur. Le critère final d’action isolée devient quelque chose d’intérieur. Le meilleur motif d’agir est de ressentir un agrandissement, une amélioration de soi par l’acte ou l’expérience faite. Cela rend sa propre personne le but de sa propre vie. Le sens de ma vie devient ma personne dans cette optique. Cela se prononce généralement par « Je suis responsable ».
Cela exige un très grand amour de soi, une vision de l’univers totalement centrée sur sa personne. Sans cela, il est hors de question de satisfaire seulement sa personne. Cet amour de soi, cet égoïsme ou égotisme est nécessaire pour pouvoir vivre selon cette idée de la liberté. Alors il devient possible de se prendre pour but dans la vie
Cela n’exclut à aucun instant la présence des autres. Tout libéral, libertarien ou personne affiliée à ces mouvements acceptera aussi qu’il entre en relations.
Par relation, je prends ici le fait de se retrouver devant une autre personne et échanger avec elle quelques paroles. Je prends ici le sens d’éprouver des sentiments pour cet autre et les exprimer. Je prends aussi travailler avec cet autre. Je prends aussi l’idée de recevoir de cet autre quelque chose ou de lui donner quelque chose. Pour faire court, je pense à une personne devant moi avec qui j’échange quelque chose quand je pense à une relation. Ce « quelque chose » a le sens le plus large possible. Dès que ce truc passe d’une personne à l’autre et est échangée pour quelque équivalant, il y a relation dans mon esprit.
L’adepte de la liberté au sens libertarien accepte les relations dans l’affirmation « ne pas blesser l’autre ». Là, je reste dubitatif. Comment est ce que je sais si je blesse cet autre ou non ? La question est d’une difficulté extrême.
La position de départ exclut toute religion ou éthique par son amoralité intrinsèque. Toute philosophie me semble également périlleuse dès qu’elle exige de son adepte une éthique. Pourtant, cela marche plus ou moins bien.
J’y vois trois raisons. La première est qu’il est possible d’éviter toute interférence avec cet autre sur les points de vue de l’éthique ou de la morale. Cela évite d’interférer ou de subir une interférence avec ses choix personnels. La mode, la télévision, le sport, la drogue, les conquêtes féminines ou masculines sont quelques moyens d’évitement de ces sujets qui fâchent gravement. Cela induit aussi une comparaison entre personnes qui ne touchent pas à ces mêmes sujets. Une sorte de concours de beauté ou de force devient la règle de vie.
La seconde consiste à recourir à la raison la plus pure. C’est le meilleur discours rationnel qui l’emporte. Ce sont les arguments les mieux présentés qui s’imposent. Cela peut n’avoir qu’un rapport lointain avec la réalité. C’est la qualité de la présentation qui compte. Recourir au principe de réalité est ici une faute. Il mettrait en danger ce principe de primauté de soi. Une bonne présentation force l’interlocuteur à accepter l’argument. Elle est bonne si l’argument passe sans être contredit.
Une troisième voie est donnée par l’argent. Un service est souhaité par une personne, quelqu’un d’autre le fournit contre rétribution et sans interférence de la morale. Les choix individuels, personnels ne sont pas pris en considération dans l’opération. Un produit est fourni à un client et c’est tout. La drogue, les armes et le sexe sont trois catégories de produits me posant problème. Du point de vue purement financier, ces marchés sont comme les autres.
Il en devient très souvent possible d’avoir des contacts avec d’autres humains tout en protégeant ses choix personnels et intimes.
Je pense même qu’il est possible d’aller plus loin dans cette voie avec l’argent. Ce dernier est moralement neutre. Il peut servir à acheter des médicaments ou une soirée avec une dame qui était dite « de petite vertu ». Sa neutralité le rend capable de rendre possible tout choix éthique personnel. Un souvenir d’émission me montre un personnage construisant des appareils pour pratiquer le SM. Ce dernier impliquait très clairement que ses clients étaient fort aisés financièrement et très puissants. Un autre souvenir est ce couple qui admit en tribunal être parti en chasse d’enfants pour pédophiles. Le prix d’un enfant sur ce marché était de 100 000 frs selon l’article de journal. Être riche et puissant permet de satisfaire bien des désirs intimes. Je n’ai donné que deux exemples ci-dessus.
L’argent permet de se procurer le matériel nécessaire pour satisfaire ou développer ses choix intimes. Dans l’optique de la liberté au sens de ce texte, l’argent devient une chose essentielle à acquérir. C’est un moyen de se réaliser au plus intime de soi.
Je peux en dire autant sur le pouvoir. Un pouvoir discret et fort est aussi un moyen de se « faire de l’argent » et de se garantir la tranquillité pour réaliser des choix intimes. Mais ce n’est pas le but de ce texte. Si ce pouvoir permet de modifier les lois en votre faveur, vous allez beaucoup vous amuser dans ce monde.
Il y a continuité entre la notion de liberté au sens de faire tout ce que l’on veut sans blesser autrui et l’avidité pour l’argent. Ce dernier a l’avantage énorme d’être reconnu partout et que c’est une condition de vie ou de mort d’en avoir. Alors si vous en offrez beaucoup, il est possible de recevoir beaucoup de choses bizarres. L’argent vous ouvre la réalisation de vos fantasmes. Alors il faut en gagner beaucoup.
Le monde financier est un lieu privilégié pour cela. Il brasse beaucoup d’argent. Vous pouvez gagner très vite de très grosses sommes. Les gains y sont faits sur la base de votre intelligence, de vos compétences, de la qualité de vos choix. Vous vous retrouvez avec les deux extrémités du chemin parcouru dans ce texte. Quand vous gagnez, vous avez la preuve que vous êtes supérieur au reste de l’humanité. Cela démontre la valeur de vos choix. Quand vous gagnez, vous acquérez les moyens de satisfaire vos fantasmes. Quand vous gagnez, la liberté libérale ou libertarienne vous fournit la vie et un sens à votre vie.
Un autre aspect de ce monde me semble important. Vous êtes en position d’influencer toutes les transactions financières. Vous êtes en position de modifier un nombre démesuré de vies par vos actes. C’est une position de pouvoir extrêmement important.
Spéculer devient ici un zénith du sens de la vie décrit plus haut. Vous êtes au centre d’un grand nombre de vies. Vous gagnez beaucoup d’argent. Vous êtes même déclaré très positif car vous « créez de la valeur ». Vos clients voient leur fortune monter quand vous gagnez. Ils vous adulent pour cela. Vous leur donnez la vie. Vous leur permettez de se réaliser selon leurs voeux intimes. Vous étendez votre valeur intime à des gens en dehors de vous et vous êtes au coeur de leurs intimités. Vous êtes d’une importance énorme. Vous ne pouvez pas être trop payé.
Allez expliquer à un type dans cette situation que ses actes sont négatifs. Il se réalise, se fait du bien, fait du bien à ses clients et incite tous les gens qu’il touche à faire comme lui. L’éthique et la morale sont pour lui des problèmes réglés. Les relations humaines sont claires, rationnelles, satisfaisantes.
Tout cela mène dans un mur. Il est fait de gens isolés les uns des autres suivant leur chemin sans boussole ni poteau indicateur. Je trouve logique que dans ces conditions les individus s’égarent et se détruisent plus ou moins vite. Cet isolement empêche d’observer les dégâts que leurs actes infligent à d’autres, situés au delà de leurs champs de vision. Cet isolement les empêche de voir le problème posé par les inégalités, par la pollution, par l’épuisement des ressources de la planète et j’en oublie. Ce mur fera mal. Je serai devant et eux derrière.
Je suis catholique romain croyant et pratiquant. Ce que je viens d’exprimer est une partie de ma vision des conséquences de la liberté au sens libéral du terme. C’est plus à prendre comme un modèle, une maquette de la réalité que la réalité. Je suis en conflit direct et radical avec cette vision du monde car elle exclut la réalité comme présence d’un autre. Elle exclut ce Tu de Martin Buber qui y reconnait un soleil auquel toute la réalité est éclairée. Elle exclut toute vision du monde hors de ses désirs personnels. Elle exclut tout sens de la vie hors de soi. Elle exclut cette valeur infinie à laquelle tout être humain a droit. Elle exclut toute identité positive de son vis-à-vis. Elle exclut tout dépassement du mal. À cause de ma religion, je continue de pratiquer l’espérance, la miséricorde et j’espère, parfois, la charité.
Ce sont pour moi des obligations religieuses. Elles me sont imposées car je crois qu’un Autre est là avec nous. Je crois qu’Il est Amour. Tant qu’Il est là, je dois continuer. Je vous garantis que cela fait très souvent très mal. Mais c’est pour moi une obligation de vivre et de faire vivre.
Je juge cela positif.
PS. Désolé d’avoir été si lent et si long. Je pense aussi avoir répondu à vos autres questions dans mon texte. Merci de m’avoir incité à préciser ma pensée sur ce point de la réalité que j’observe.
En empruntant un racourci, ne peut on pas dire que les gouvernements Américains et Européens appliquent tout bonnement une politique dont l’objectif non dévoilé est la décroissance,
et dont les mesures décidées dans l’urgence et la brutalité, sont désastreuses pour les populations, et les Etats ?
Je ne crois pas au caractère hasardeux des actions gouvernementales, j’y vois plutôt une application du Friedmanisme dans toute sa splendeur (mais je peux me tromper ….)
Edith,
Si vous faites référence à Milton Friedman, je ne suis pas non plus expert. Mais je pense que ce Monsieur a formé toutes nos élites. C’est à travers lui que nos gouvernants, banquiers et autres pensent et voient le monde. Ce Monsieur a transformé l’argent en quelque chose qui règle absolument tout et qui permet de mesurer absolument tout. Cette réduction de l’univers a l’argent me heurte profondément.
Dans les limites précitées, je pense que vous avez raison.
Le canard court encore alors qu’il n’a plus de tête. Il est navrant de constater que l’incapacité de nos dirigeants à penser hors du dogme néo-libéral mène à l’impasse. On établit des plans d’austérité destinés à satisfaire les marchés, qui n’ont même pas la politesse d’y croire, dans le but de ramener une croissance dont on connait l’incapacité à garantir la cohésion social et la durabilité environnementale. Les mêmes pays sont aussi engagés dans une guerre en Afghanistan dont on sait par avance qu’elle sera perdue. L’Occident est-il devenu psychorigide ? Nos élites récitent leurs habituelles imprécations au dieu marché sans être conscientes que ce qu’elle tiennent pour une science n’est qu’une croyance. Elles refusent de voir que l’ordre ancien ne sera jamais rétabli et qu’il est plus que temps d’affronter la réalité, et d’inventer un futur fait d’autre chose que de sang et de larmes.
[…] This post was mentioned on Twitter by letwebb, Edshel Dee. Edshel Dee said: L’actualité de la crise: un magistral contresens, par François Leclerc http://bit.ly/9CzoSh […]
Un peu hors sujet, décidemment ce blog m’empêche de me concentrer…
Demain les Pays-Bas vont aux urnes. Les Néerlandais sont indécis, le choix est très difficile. Mais je vais vous montrer le paradoxe de ce pays, paradoxe qui, je dois dire, me surprend à chaque fois.
Je lis ce matin dans les titres des journaux que Job Cohen, nouveau chef de file du parti de gauche (PvdA) et candidat aux élections, envisagerait la présence du père de la princesse Maxima au couronnement… Une étrange sensation… d’un côté, on demande aux Néerlandais de se prononcer démocratiquement, d’un autre, on nous parle de couronnement royal… et tout ça, pour nous faire part de ce fait tout à fait essentiel: la présence ou non du père de la princesse à un (prochain?) couronnement. Essaie-t-on de disperser ainsi les esprits?… En parlant de confusion et de manipulation…Encore une fois, je crois rêver…
Hhmm.. cela se passe comme ça dans tous les pays, Anne.
Il y a par contre une nette montée d’extrème-droite dans le pays de mes ancètres qui m’inquiète…
Auriez-vous d’autres infos sur les élections..??
Notez, on va attendre les résultats, ce sera plus simple.
Anne,
Ici en Suisse, un journal fait son affiche avec la menace des matchs truqués aux dépends de l’équipe suisse pendant le Mondial 2010.
C’est dans le meilleur des cas distrayant.
« Cette entité juridique luxembourgeoise, gerée par la Commission Européenne, va accueillir 500 milliards de prêts de nationaux afin de sauver les pays du sud de la banqueroute. On imagine déjà les agences simplement refuser le AAA et se rouler par terre en affirmant que le montant n’est de toute façon pas suffisant. »
L’entité juridique luxembourgeoise (paradis fiscal), c’est Heine ? Avec retro-commissions ????
Les Suisses ont fait la même chose avec l’UBS. Un rapport critique a été rendu. La réaction d’un éditorialiste très libéral est que ce rapport n’est pas objectif mais politique.
Une dernière remarque… »annoncer » des tas de plans de rigueur c’est bien les appliquer en tout ou partie cela reste à voir..effets d’annonces quand tu nous tiens..rdv dans 2 ans …je vous parie que pas le 1/4 du 1/5ème de ce qui a été annoncé comme rigueur aura été mis en place et avec très peu de ‘succès’….
Combien vaut encore la parole d’un politicien de nos jours?
Se souvenir des analyses des super ‘experts’ économiques des années 2007 et début 2008(pour 2008/2009)…je vous propose leur lecture via une recherche sur google,c’est à mourir de rire..taux de réussite dans la prévision, proche du zéro absolu…..et ces gens qui n’ont jamais rien prévu ou voulu voir,deviendraient soudainement fiables pour nous prédire notre futur économique?Sans blague?
Quand je lis chaque jour telle ou telle prévision type OCDE/FMI/INSEE etc …je trouve cela pathétique car tout le monde sait que les prévisions de madame soleil auraient plus de crédibilité finalement c’est tout dire….
La droite a encore le culot effectivement de déclamer ses insanités économiques sur toutes les ondes… surtout sur radio france. Science Po est invité à chaque émission ou presque, ces gens détestables qui ne comprennent rien … je ne cite pas de nom pas charité. Ah oui aussi le directeur d’alternatives économique qui est invité partout, qui se prononce sur les retraites notamment, en tant que privé.
Le libéralisme est un piranha économique, une économie de prédation, qui ne fonctionne que sur le dos d’autre chose, parce qu’il ne peut survivre sans exporter. On néglige le fait qu’il faut un importateur général. C’est ça l’hémiplégie du libéralisme, sa cécité par rapport à la question de la demande. C’est une théorie qui n’a vraiment aucun aspect scientifique puisqu’elle néglige la moitié du problème ! Elle n’est valable que localement et non pas globalement.
Lisztfr. Restons calme. Enfin.. malgré tout.
Qui peut mieux que des gens de droite parler d’argent…???
C’est leur spécialité, non..???
Erreur, la réussite du FMI ou de l’OCDE est quasi-totale.
Ils n’ont jamais été aussi proches d’une victoire définitive.
Leurs buts n’est pas proclamés; ils sont néanmoins
immuables depuis plus de 25 ans. En matière de constance,
dans la destruction sociale, qui dit mieux ?
La pub pour Naomi Klein est amplement justifiée.
Il y a un an environ, ici, j’avais « supplié » M.r Leclerc de lire
« désastre et choc »; un livre indipensable.
Mais dans le même genre, il faut crier haut et fort
que « LE GRAND BOND EN ARRIERE » de Serge Halimi
n’ a pas pris une ride. Sérieux, documenté, exhaustif
c ‘est le compagnon, et précurseur, de Naomi Klein.
Bien entendu, les plans de rigueur ne sont pas viables.
Objectifs affichés impossibles à atteindre.
François et d’autres le démontrent assez.
Mais le but réel n’est pas là.
Dissy et Listzt,
Ces gens vivent dans un univers où les relations humaines sont régies par des rapports d’argent. Ces rapports d’argent sont, selon eux, soumis à des lois physiques dont la vérité est du niveau de celles décrivant la gravitation (Minc aime beaucoup cet exemple selon Marianne2). Hors crise, leurs déclarations tiennent la route. Les règles du jeu sont définies et collent à peu près avec la réalité.
En temps de crise, les règles du jeu changent. Nous sommes des êtres humains et pouvons changer d’avis. À ce moment, ces gens décollent complètement de la réalité. Je suis d’accord avec vous. Je pense même qu’ils ne voient plus rien. Imaginez vous subitement dans un monde où la réalité macroscopique suit les lois de la mécanique quantique. Si vous n’y connaissez rien, vous voyez ce que je veux dire. Ces gens se retrouvent dans votre situation. Ce qu’ils disent est effectivement ridicule. Ils n’ont aucun outil intellectuel pour saisir la réalité.
Les haïr pour cela me semble déplacé. Dans mon monde, leur existence suffit à me faire penser qu’il faudra faire avec eux. Je ne suis pas du tout à l’abri d’un mouvement d’humeur pouvant me faire tuer ces gens. J’admets que leur faire passer l’information selon laquelle la réalité humaine n’est pas la réalité physique est momentanément impossible.
Nous sommes séparés, divisés par deux définitions de la réalité absolument contradictoires. En supposant, comme ma religion me l’ordonne, qu’ils ne sont pas des êtres maléfiques à la base, je me demande quelle vision du monde nous permettra de nous retrouver. Ce sont des humains comme moi. Il est possible de se rencontrer et de partager sur la réalité. J’admets que cette idée est basée sur ma religion.
US recovery…tu parles
http://endoftheamericandream.com/archives/50-statistics-about-the-u-s-economy-that-are-almost-too-crazy-to-believe
De fait, il n’y a plus d’esprit « européen » depuis longtemps. Depuis la disparition des grands politiques charismatiques. A présent, les clans sont encore un peu plus marqués. Anglais, Allemands et Latins. Le constat est donc simple. Si l’Europe est en panne, c’est bien par manque de réels chefs. Le reste n’est que conséquence de cette faiblesse, non?
Eole
Démographiquement, l’Allemagne se suicide, c’est vrai ! Je pense que la 2ème guerre mondiale et les réparations imposées ne leur ont pas fait du bien. Ils ne sont pas assez insouciants pour cela. Par contre, ils s’en tirent toujours mieux que les autres quand on regarde les résultats économiques. Ils sont disciplinés et travailleurs. Le même plan dans un autre pays ne donnera pas nécessairement le même résultat. Tout le monde le sait instinctivement, même si ce n’est affirmé par aucun économiste !
Libre-penseur
La finance doit être un moyen et non un but : je ne connais pas bcp de responsables, ni à gauche, ni à droite, qui tiennent compte de cette maxime ! D’où je reviens avec insistance sur le caractère humain réel des problèmes posés, ce que la théorie ne prend jamais en compte ! Les financiers vampirisent. C’est leur nature, apparemment ! A qui la faute ? Certains vampirisent-ils moins ou pas ? Il serait opportun de la souligner ! On ne peut se contenter de leur propre satisfecit !
Les problèmes financiers et leurs solutions sont très compliqués à comprendre. Voilà qui ne peut qu’arranger ceux qui manipulent les leviers de commande en promettant aux politiciens que c’est, à chaque fois, une bonne solution pour eux ! Incompétents ou pris par le temps, qui va les mettre, de manière désintéressée, sur le bon chemin avec les bonnes instructions pour les bonnes solutions. Il faut aussi que l’électeur suive, ce qui n’est pas la moindre contrainte. Et là, j’en reviens au fait qu’il y a beaucoup d’élections et beaucoup trop souvent ! Tout est fait pour perturber une action à long terme, même si elle est bonne. La concurrence politique préfère le chaos qu’un succès acquis par le concurrent politique !
Pour que la prospérité soit au rendez-vous, il faut vraiment des excédents tels que les prédateurs soient repus, sinon ils passent d’abord. C’est la loi de la nature. A moins de trouver un système pour changer les choses.
Quel système va être changé par quelles gens ? La plupart des gens se désintéressent des questions fondamentales ou du moins de ce qui influence les questions fondamentales. Ils préfèrent penser que ce sont les autres qui ne font pas ce qu’il faut ! Attitude encore une fois encouragée par le politicien qui résume tout en montrant sa photo et qui dit : je vous ai compris, votez pour moi !
Alors, conclusion : le goût du pouvoir s’accorde avec le goût de l’argent. Le citoyen est grugé puisque les deux pouvoirs s’arrangent pour que personne n’y comprenne rien ! Le troisième pouvoir : la presse et les érudits (les professeurs) commentent avec délectation !
Sénec. J’approuve complètement votre commentaire. A un détail près.
Il y a juste une ou deux générations, la majorité des gens se contentaient de gagner suffisament d’argent pour vivre correctement, sans plus.
Maintenant, la mise en coucurrence personnelle ainsi que le dernier gadget technologique font que…
Autre détail.. Pardon.
Le Grand Charles, étiqueté à droite, a tout de même créé l’intéressement et la participation..
(ça vaut un DSK étiquetté à gauche 😉 )
Sans dire qu’il était parfait non plus, bien sûr. Mais c’est un des rares gars qui ont de temps en temps pensé à leur pays avant eux-mêmes…
(peut-être un peu pour la gloriole, néanmoins.)
@ Senec :
Tout compte fait, nous avons un point de plus en plus commun avec les Allemands : la soumission aveugle à la loi, quelle qu’elle soit ; actuellement, il s’agit de la loi dominée par la puissante finance.
Jusqu’à un temps récent, la force de la France résidait justement dans son insoumission chronique, ce qui la distinguait de nos amis Germains …
A bon entendeur, Salut
« Finance ministers nail down details of eurozone safety net »
A quoi peut faire penser ce « nail down » utilisé ici dans cette récente dépêche de l’AFP ?
A une crucifixion ou aux clous enfoncés dans le cercueil -the nail in the coffin-
Assister à une réunion de croque-morts, aussi festive et débridée soit-elle, n’évoque pas spontanément des images de lendemains qui chantent.
N’est-ce pas simple, en fait ?
Votre billet, lucide et pessimiste, souligne que l’eurozone est tombée dans le piège de la double
contrainte, du ‘double bind’. Maintenant il faudrait faire la part des choses des externalités, a) savoir
que les marchés réclament la rigueur ( un article du FT attribuait ce matin le ‘run’ sur les marchés obligataires européens à la BCE, dont les achats d’obligations se sont réduits à 5,5 mds la semaine dernière et que les ‘spécialistes’jugent trop concentrés sur les obligations grecques, portugaises et espagnoles ), la BCE, pointée pour son indécision, soulignant que ce programme est un programme de moyen terme b) les deux ‘bailleurs de fonds’,l’Allemagne ( qui a gagné la main sur la mise en oeuvre du SPV ) et le FMI ( soumis à des pressions de la part des Etats-Unis,son principal contributeur )
L’EU paie ses errements,jugés avec une très grande sévérité par les observateurs et internationaux, et le premier effet est sur la crédibilité de sa monnaie, l’effet le plus difficile à mesurer est le prix de la confiance perdue.
La seule nouvelle positive, peu diffusée, est l’annonce par Sieur Trichet de la mise en place de
‘stress tests’ des banques européennes, les interrogations sur la solvabilité du système bancaire européen s’étant multipliées ces derniers temps, c’est une grande partie du problème,espérons qu’elle puisse faire partie des solutions
Jean-Claude Trichet les a annoncé au sortir du dernier G20 comme devant être effectués par le Committee of European Banking Supervisors (CEBS), qui regroupe les régulateurs des 27 membres de l’UE.
Mario Draghi, qui préside le Financial Stability Board (FSB), a demandé que les résultats soient rendus publics, à la différence des précédents dont seul des données générales avaient été publiées.
Même dans ce cas, reste à savoir ce qu’ils vont effectivement mesurer, selon quelle méthodologie et quels critères… L’exemple américain n’est pas fait pour nous rassurer à ce propos.
@F.Leclerc: nous avons lu apparemment curieusement la seule depeche d’agence, dont je donne
mention ECB’s Trichet says bank stress tests nearly complete La BCE étant un peu ‘between a rock and a hard place’, puisqu én cas de restructuration de dette de plusieurs pays européens, selon l’opinion de Simon Johnson et de nombreux analystes, il faudra la ‘recapitaliser’, hypothèse déjà évoquée par les commentateur allemads, on peut penser que la décision de les faire réaliser par le Comité qui réunit les régulateurs des 27 pays est plus crédible.Par ailleurs, selon le Financial Times,la BCE a réduit
ses achats d’obligations à 5,5 mds la semaine dernière, il lui reste une ‘armée’de 2000 personnes, démobilisées sans inflation, pour les examiner…
Opacité renouvelée. Le gouvernement italien autorise ses banques à ne plus valoriser à leur valeur marchande les emprunts d’état italiens qu’elles détiennent, de sorte à ne pas subir de pertes comptables ! On camoufle comme on peut quand on ne trouve plus d’autres issues.
L’abandon américain de la règle du mark-to-market fait des émules 🙂
Virtuel un jour, virtuel…
Et voyez, tous, que cet abandon de règle est une NEGATION COMPLETE du libéralisme proné par ceux qui le vendent.
Marché roi, tu parles…
Mais bon, le double language est bien la base de l’hypocrisie, non?
Exercice pour tout le monde : faites-moi la contraposée de ce principe en m’expliquant pourquoi les états font fuir les banques du jugement des marchés.
Copies à rendre dans … tic tac.. 8 heures.
Yvan
Le renard libre dans le poulailler libre a été élu par les poules.
Certaines poules n’aiment pas la démocratie parcequ’elles la confondent avec le libéralisme.
Ce sont les coqs multicolores qui piquent les oeufs!
Ils se battent entre oeufs et en cassent.
Or ils doivent les cèder au fermier.
Le fermier préfère fermer les yoeufs..il a besoin de coqs en forme.
Parabole non garantie.
Chapeau, Tartar. Chapeau ré éte mieux, d’ailleurs. Mais non.
Rejoue 😉
Yuan, parce que si on applique le market to market elles sont toutes en faillite.
Jean-Pierre,
Joliment vu. Les banquiers ont de plus en plus de marge de manoeuvre. Ils sont de plus en plus libres au sens actuel du terme.
Je pense que cette zone d’opacité est prise pour une zone de liberté. Plus elle est grande chez quelqu’un plus cette personne est libre. Conquérir cette liberté est un puissant moteur d’action. Nous la payons car notre mise en concurrence avec les banquiers a mis en évidence notre faiblesse. Par conséquent, ils considèrent leurs actes légitimes.
La politesse m’interdit d’exprimer mes sentiments sur cette vision du monde.
Comme disait E.. Todd lors d’une émission de télévision récente sur la crise. Les décisions
de ceux qui dirigent relève plus de la psychiatrie, que d’autre chose. Mais on pourrait rajouter : quand les fous dirigent l’asile, les sains d’esprit ont du soucis à se faire.
Té, peuchère…
Cela me rappelle des médecins, ou psy à peu près équilibrés qui se sont faits enfermés volontairement dans des asiles… Véridique.
Au plus ils disaient qu’ils n’étaient pas fous, au moins on les croyait… 🙂
Néanmons sinon. Une remarque.
Si vous vous remettez complètement en question, soit douter de toutes les « vérités » dont vous êtes sûrs depuis votre naissance…
.. le cerveau est mis dans une situation où vous devenez réellement fou.
Une femme que j’ai connu se reconnaîtra peut-être si elle vient ici : « il faut se faire des îlots de tranquilité »…
Bien à toi, miss Pieds sur Terre. 😉
Yvan
Combien de temps êtes-vous resté interné?
cf: Fujisan 11h37
« Aujourd’hui, je suis au stade colère ».
et de citer:
http://jcbonsai.free.fr/cc/six-etapes-conscience.html
Je serais peut-être interné un jour, effectivement, Tartar…
Dans un zoo comme un animal qui détecte de très loin l’odeur de l’argent. Et la fuit.
Cette femme que je cite est une directrice du personnel d’une grosse boite qui a des parents agriculteurs.
Soit, sait que les humains sont comme les animaux ou les plantes. Pour grandir, il faut avoir des repères et un peu de calme parfois.
@ Yvan et Tartar,
allez, on vous internera tous les deux -mais séparément!- et on viendra tous vous dire bonjour, voire se joindre à vous!!
L’idée des stades de ce Mortenson est excellente. Elle explique aussi pourquoi les alternatives au système actuel ont tant de peine à passer. Toutes ces étapes doivent être franchies avant de pouvoir considérer des alternatives, avant de pouvoir passer à autre chose. Je vois ici, des déprimés, des colériques, des gens dans le déni, des marchands dans un sens nouveau (DSK), des effrayés dont je pense faire partie et quelques trop rares personnes ayant accepté (je manque peut-être d’informations).
Quand je lis les billets et les interventions de ce blog, je constate que personne ne remonte suffisamment dans la chaîne des causalités pour isoler l’origine réelle de la crise.
Pourquoi une telle demande de financement ? Pourquoi les rendements des entreprises doivent-ils sans cesse croître ? Qui a besoin d’argent ? A qui appartiennent les entreprises ?
Les entreprises appartiennent au fonds de pension et dérivés (assurances vie …).
Les entreprises doivent augmenter leur rendement pour dégager des dividendes à reverser au fonds de pension. Remarquons que les systèmes par répartition obligent aussi les entreprises à augmenter leurs rendements !
Les entreprises augmentent leur rendement en compressant la masse salariale.
Les entreprises ont alors plus de mal à écouler leur production.
Pour que la production des entreprises puisse continuer à être écouler, il est massivement fait appel à l’endettement.Remarquons que le non payement des fonds de pension empècherait également l’écoulement de la production.
Et on arrive à la crise de l’endettement.
Qui cache une crise de civilisation.
J’ai l’impression qu’on élude le fait que la financiarisation répond à un besoin. Trouvez le besoin et vous aurez l’origine de la crise.
Vous décrivez une boucle de contreréaction déjà citée.
C’est inguérissable sans rupture, choc ou crise.
Si il est trop tard pour une solution passant par « réforme » il faudra passer par la phase « révolution » qui est aussi comme son nom l’indique une sorte de boucle, plus grosse,plus grave.
Un déluge, et nous après?
Il me semble que la vrai question à se poser est :
« A la fin de quelle prériode sommes nous ? »
Celle qui a commencé en 1990, en 1945, en 1850, en 1770, en 1492, en 1453 ?
Et sachant que plus les variations sont fortes, plus les spéculateurs engrangent et plus les peuples sont destabilisés et manipulables et que les spéculateurs vont augmenter les variations et qu’il devient impossible de construire un quelconque avenir à peu près stable et que tout finit généralement par une guerre.
Moi, je dis : vive nous. Ou en tout cas, ce qu’il en restera. Gloire aux survivants.
Suivant les interlocuteurs, on peut remonter où l’on veut! Pour le combattant de Gaïa, on va jusqu’à -3 milliards d’années. Pour le combattant de gaza, on va juste à 1967!
Peu importent les périodes, leur début, leur milieu et leur fin. Elle disparaissent de toute façon avec celui qui en parle!
Par contre, quel pied la vie quand ça bouge fort autour de nous. A condition bien sur que ça bouge un petit peu à l’intérieur aussi!
Je sais pas pour vous, mais moi, j’ai l’impression que ma période, elle a commencé en septembre 2008!
Franchement c’est pas plus beau devant nous que derrière?
Ne vaut-il pas mieux la peur, les tensions et les effondrements que la fausse paix et la stérilisation générale d’où nous sortons peut-être?
VIVE LA PEUR et VIVE LA VIE!
SJA,
Mon idée est que la liberté est la valeur suprême de ces gens. Elle augmente avec la masse d’argent disponible. Tout ce qui est hors de la liberté personnelle est considéré comme obéissant à des lois physiques, donc totalement indépendant de toute éthique ou morale limitative. Il faut juste savoir profiter de ces lois et tant pis pour ceux qui ne savent pas le faire.
J’ai là un moteur pour l’avidité, un sens de la vie (plus la taille de la liberté est grande plus la personne se sent moralement valable) et une catastrophe assurée.
« Les gouvernements européens s’enfoncent dans la crise en mettant progressivement en oeuvre de rigoureux plans de réductions budgétaires, qui ne peuvent en réalité, pour toute garantie et résultat, qu’ouvrir la voie à une dépression économique de longue durée, ainsi qu’à une éventuelle remise en cause de la zone euro. »
Beaucoup trop de certitudes à mon humble avis !
Certes sur le long terme les plans d’austérité peuvent entraîner une baisse de la consommation – qui est le moteur de la croissance euopéenne ou américaine soit dit en passant, dans les deux cas on a affaire à une classe moyenne plutôt consommatrice car bien dressée par la publicité, telle est notre société -, mais cette classe moyenne dépensera-t-elle moins à cause des plans d’austérité ? Je n’en suis pas aussi sûr : les gens aiment consommer, c’est un fait, même s’ils doivent s’endetter pour cela.
Secundo, de même que la chute du dollar a contribué au retour – certes atone – de la croissance américaine, la chute de l’euro peut contribuer à un retour – atone évidemment – de la croissance. Pas de grands feux de joie en perspective, mais peut-être pas de catastrophe non plus.
Votre raisonnement suppose que les banques se remettent à financer comme avant le crédit, qu’il soit à la consommation ou immobilier, ce qui nécessite que la titrisation retrouve son dynamisme.
Rien d’autre qu’une certitude de plus, pour vous rejoindre sur votre terrain !
@ François Leclerc
Ah ! je ne suis pas d’accord : la titrisation n’était rien d’autre qu’une arnaque : les initiés savaient que l’immo us allait s’écrouler, ils ont donc vendu leurs crédits subprime et acheté des CDS liés aux banques « pigeons » qui ont acheté les crédits (citigroup, bak,…). Je parle de Golman Sachs évidemment (et peut-être aussi JP Morgan qui se porte plutôt bien).
C’est la raison pour laquelle les banques centrales ouvrent à fond les robinets de la liquidité, pour que les banques se risquent tout de même à prêter aux ménages (avec de l’argent acheté pas cher et revendu à 5 ou 10%).
Aux usa, les crédits à la conso ont beaucoup chuté en peu de temps mais ils restent à un niveau assez haut.
En revanche, il est tout à fait vrai qu’en Europe la vie à crédit est moins répandue qu’aux USA (Mais à mon humble avis ça n’est pas forcément un problème de financement, plutôt le fait qu’un européen moyen consomme moins qu’un américain moyen, je reste convaincu que si les européens décidaient en masse de consommer comme si leur vie en dépendait, eh bien l’argent arriverait.)
@ Vince
Je n’ai jamais prétendu que la relance de la titrisation était nécessaire, mais au contraire qu’une distribution égalitaire de la richesse était la solution.
@ François Leclerc
« Je n’ai jamais prétendu que la relance de la titrisation était nécessaire, mais au contraire qu’une distribution égalitaire de la richesse était la solution. »
Autant pour moi ! Là dessus je suis tout à fait d’accord avec vous ! 🙂
Tiens..
Quelqu’uns se battent sur les détails…
@ yvan
et toi, tu fais quoi ?
Vince, sur le blog, je constate et j’essaie d’apporter une contribution.
Et dans la vie réelle, je fais pareil.
Ce qui me démarque est que je n’ai rien à perdre, ni rien à gagner. A titre personnel. Par contre, lorsque l’humanité continue à merdoyer comme depuis 5000 ans, là, je juge que c’est mauvais pour mes enfants et ceux des autres, et là, j’ai des envies de meurtres.
Si ça vous dérange, vous devenez un ennemi aussi.
C est bien beau tout ces posts eminement responsables et politiquement corrects , on est entre gens biens , ca fait chaud au coeur !
Maintenant expliquez moi comment vous allez convaincre les 2/3 de l humanité qui ont toujours vecu dans la misere qu il faut serieusement songer a décroitre ??????
Bankster d’Amour, veuillez me retrouver le blog de cet ingénieur russe qui expliquait que c’était les plus pauvres qui allaient le mieux s’adapter…
Il a fait une comparaison stricte, neutre et explicite entre le Russe et les Américains et Européens qui vaut son pesant d’or.
Vous pourrez en déduire facilement que passer de la richesse à la pauvreté est « un peu » délicat.
Bien (non matériel) à vous.
C’est tout l’inconfort de notre situation. D’autant plus que grace aux moyens de communication moderne, les plus affamés de la terre sont pleinement conscient en 2010 de la situation générale.
Comme ces tribus qui pêchent depuis mille ans une baleine par année, auxquelles GreenPeace va expliquer que c’est mal. Alors que plusieurs villes d’Europe ont été éclairées à l’huile de baleine pendant des décennies.
Après un grand festin, nous refusons que le personnel lèche les plats en cuisine…..
On parle de « décroitre » pour nos sociétés industrialisés ou on crève sous l’abondance…..
Pas pour les 2/3 restant de l’humanité qui eux veulent gagner un peu de « confort » ce qui semble normal…..
Bon sang! Vous trouvez normal qu’en moyenne (dans nos sociétés) on trouve 2-3 télés par famille dans chaque foyer…
A ce rythme de croissance il faudra en avoir en avoir 10 à la fin du siècle….
Vous allez les mettre où… Dans vos chiottes?
(le raisonnement est le même pour les téléphones, les voitures, les ordinateurs etc… )
Nous, nous devons décroitre.
On se doit de leur montrer qu’on est allé exagérement dans le mauvais sens…. Et que de toute manière on a plus le choix….
Comment la croissance pourra-t-elle reprendre sans créer un goulet d’étranglement au niveau de la production d’énergie.
Quant nous étions 5OO millions d’américains, 350 millions d’Européens et quelques centaines de millions d’autres, les capacités de production de pétrole étaient au taquet….
Maintenant il y a nous + 1,5milliards de chinois + 1 milliards d’Indiens + les brésiliens quiveulent croitre aussi.
Alors on fait comment ? (si nous on ne doit pas décroitre)
Si la croissance repart pour tout le monde, le prix du baril va monter en flêche à 150 dollars
(que ce soit à ause de spéculateur ou non…) et crac…. de nouveau la croissance sera plombée.
Que vous le vouliez ou non
Nous devons décroitre pour permettre à d’autres de croitre….
Tout comme les séniors doivent laisser un peu de place pour que les plus jeunes puissent s’envoler.
désolé
@ yvan
ingénieur?
russe?
Dmitry Orlov?
http://www.orbite.info/traductions/dmitry_orlov/les_cinq_stades_de_l_effondrement.html
Bien vu, La Menuise. Merci.
La Menuise.
Vous m’interrogez… Je dois vous connaître.
à Coco
c’est vrai que je ne connais pas trop grand monde, mais des 2 à 3 TV par foyer, je n’en connais pas encore
plusieurs voitures, même 2, 3 , lorsque les enfants sont grands, qu’ils habitent encore au domicile parental, travaillent , pas si près, le bus ne convient pas
par contre, là oui , je connais
Je suis tout de même étonnée de voir que tout le monde pense que la consommation baisse uniquement parce que la société est endettée… Mais avez-vous aussi réfléchi au fait que les gens ont aussi choisi de ne plus consommer ?…. Et ils ont de plus en plus nombreux à rejeter cette société de consommation aliénante… Donc crise ou pas crise la consommation baissera tout de même… et c’est tant mieux !
Tiens, cela me rappelle une anecdote.
Au début de la décennie 90 du siècle passé, le Japon sombre dans une récession dont il n’est toujours pas sorti. Le déclin économique s’accélérant, un économiste américain, dont je ne me souviens plus du nom, préconisait au pays du Soleil Levant de consommer plus. Que les Japonais s’offrent une seconde télévision, par exemple, proposait-il. Sur quoi un confrère japonais lui répliqua : ils ne peuvent pas, ils n’ont pas assez de place pour la caser ! 🙂
Je suis de votre point de vue,mais je pense que très très peu de gens ont modifié leurs comportements ou alors par défaut (perte d’emploi, crainte pour l’avenir etc)
Et n’oublions pas le vieillissement de la population et le déclin démographique qui me paraîssent être dans toute cette histoire fondamentaux (en tout cas en Europe).
Oui tout à fait d’accord, nous vivons dans un système ou à coup de crédits et de dettes à 25~30ans on devrait avoir dépensé l’intégralité de l’argent que nous sommes supposés gagner durant toute notre vie active… pieds et poings liés aux organismes de crédit. Au point ou nous en sommes, sous la contrainte ou par choix, réduire sa consommation, c’est accroitre sa marge de manœuvre, son degré de liberté.
Je viens d’entendre J Attali sur Fr Inter (2000 ans d’Histoire), et suis profondément déçu, voire révolté ! Recettes préconisées ? Un effort « juste », car nous ne voulons pas disparaitre comme Venise, Bruge, etc. Un peuple qui ne veut pas disparaitre doit faire un « effort » ! travailler plus, inventer, créer, etc; Voilà ! il y a de quoi pleurer. Des phrases comme cela, un perroquet peut les dire; je n’appelle pas ça une réflexion !
Non seulement Mr Attali nous menace de disparition rien que ça, mais encore il se révèle un suppôt des politiques d’austérité, même s’il est aussi pour un stimulus…
Mr attali est un grand intellectuel.
Je suis désolé d’être de mauvaise humeur.
Monsieur attali est surtout un ultra liberal , comme DSK ,vous esperiez quoi ??
Attali est surtout un formidable opportuniste, qui en général sait prendre le vent quand il souffle (libéral quand la côte de Sarko est en haut, à gauche de temps en temps selon les publics), il utilise pour ça, non pas son intelligence au sens large, il utilise plutôt une forme particulière d’intelligence qui consiste à compiler et à pondérer des infos de toutes sources (je reconnais que c’est un esprit curieux) et à affirmer du haut de son orgueil « Sa Vérité » du moment. Sauf que dans la tempête , le vent souffle dans toutes les directions et notre Attali est un peu perdu.
@ hema
Alors qu’à mon sens,
Paul Jorion est un élégant funambule qui ne perd jamais de vue son fil rouge.
Lisztfr,
J’ai raté ce discours. Je me méfie d’Attali. Le compte rendu que vous faites de son discours justifie pleinement votre colère.
@la menuise
ça se discute, mais c’est quoi « son fil rouge » à lui, selon vous?
Cordialement
@ François Leclerc
Merci pour cette chronique très utile que je fais circuler…Cependant, je ne suis pas sûr de bien comprendre le fonctionnement du « véhicule spécial » décrit comme suit » les Etats ne garantiraient les prêts qu’au pro-rata de leur participation à ceux-ci, éloignant le spectre des euro-obligations impliquant une forme de mutualisation des dettes. » Cela veut-il dire que la France ne garantirait que les bons grecs par exemple détenus par les banques françaises ?
C’est effectivement un peu téléscopé !
Il a été décidé qu’un prêt ne sera pas garanti solidairement par les prêteurs, mais par chacun au prorata de sa participation à celui-ci.
les obligations détenues des banques françaises seraient-elles donc à être assimilées à la participations de l’état français ?
(-soit je n’ai pas compris, -soit mais de qui on se moque ? )
Merci François, mais je me pose toujours la même question que Cecile…
Par ailleurs, je ne vois pas en quoi les ministres ont avancé, puisque d’après Atali dans son chat du Monde ce jour, il faudrait accord de tous pour accorder un prêt.
PS. Attali se défausse dans ce chat quand les questions posées sont importantes…
« Dans une note de ce mardi, Fitch qualifie de redoutable la tâche à laquelle est aujourd’hui confrontée le nouveau gouvernement de coalition britannique, qui prévoit un déficit budgétaire de plus de 11% du PIB. »
[…]
Même en tenant compte de perspectives de croissance un peu meilleures que pour les économies périphériques de la zone euro, le Royaume Uni figure, selon l’agence de notation, parmi les quatre pays nécéssitant les plus forts ajustements après l’Irlande, l’Espagne et la Grèce. »
http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=69f6d3197d526250ff64c4820a2ad873
Ca se précise.
Quel sadique !! 😉
Ha non non. Pas sadique. Sauf si vous essayez de me rouler.
Je juge sur pièce. C’est tout.
Si la justice n’avait pas inventé la question « à qui profite le crime », je l’aurais fait. Et ça, les financiers n’aiment franchement pas.
C’est pour ça qu’ils l’achètent.
Enfin une agence de notation qui parle de la dette Anglaise ..(sur appel de sarkozy?)
Comme c’est une agence Française malgré le nom.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/06/08/l-agence-de-notation-fitch-s-interesse-au-deficit-du-royaume-uni_1369628_3234.html
Bras d’honneur des Anglais à merkel et à l’europe non démocratique
PAS DE CONTRÔLE DE BRUXELLES
Le Royaume-Uni a actuellement le plus important déficit des vingt-sept pays de l’Union européenne, avec 156,1 milliards de livres (189,3 milliards d’euros) sur l’année budgétaire achevée fin mars, soit 11,1 % de son PIB. David Cameron a d’ores et déjà prévenu qu’il y aurait des mesures « inévitablement douloureuses » dans le budget d’urgence du 22 juin.
Le gouvernement britannique a par ailleurs rejeté l’idée de soumettre à l’avenir ses projets de budgets à l’examen de l’Union européenne avant qu’ils ne passent par son Parlement national. « Le budget sera d’abord présenté au Parlement, affirme le secrétaire d’Etat aux finances britannique, Mark Hoban. Il n’est pas question que quiconque en dehors des députés britanniques le voie en premier. Une fois que le ministre des finances l’aura présenté au Parlement, il sera naturellement dans le domaine public » et disponible, a-t-il ajouté.
dissy,
Est ce que cette idée de contrôle des budgets par Bruxelles ne serait pas une tentative d’instaurer un gouvernement économique qui manque furieusement à l’Europe ?
Vu le contrôleur et la confiance que j’ai dans ce dernier, je crois que la situation empirerait plus vite.
« un gouvernement économique, certes, mais pour suivre quelle politique ? »
M Leclerc, vous avez parfaitement résumé la situation.
Ben.. essayer de sauver ses fesses.
C’est pas ce que tout le monde cherche actuellement..???
L’or dépasse 1250$ l’once pour la première fois
http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/energie-et-ressources/201006/08/01-4287822-lor-depasse-1250-lonce-pour-la-premiere-fois.php
sur fond d’inquiétude persistante
Oui, la première fois, ça fait toujours drôle.
Mais on s’habituera, tout simplement.
Allez-y Yvan!
Charmante invitation et c’est près de la célèbre cité balnéustre de Quend-Plage.
Pourquoi pas, Simplesanstête.
Vous avez une réflexion structurée qui convient bien à canaliser les scories qui tombent au hasard des pentes volcaniques de ma colère face à la situation.
Mais… Il faut que j’en parle à Madame 😉
Je constate le retour d’un peu de bon sens dans les interventions. Évidemment, on a besoin de gens qualifiés et spécialisés, à la réserve que cette qualification ne peut pas seulement servir à tromper les gens, comme on l’a fait avec les épargnants. Je trouve qu’on oublie un peu l’arnaque à laquelle on a assisté. Je comprends qu’il soit convenable d’exclure le complot, mais j’ai dit qu’il n’était pas nécessaire d’inclure la notion exacte de complot. Apparemment, dès qu’il y a des coupables, le vocabulaire des avocats ressort des tiroirs pour disqualifier certains intervenants. Je disais donc prédateurs, opportunistes, ignorants (politiciens) et égoïstes. Pas besoin de complot.
Je viens d’entendre dire que les Allemands peuvent s’infliger une cure d’amaigrissement parce qu’ils ont un pouvoir d’exportation alors que la France ne vit que sur la consommation ! N’est-ce pas vite dit ? On pourrait inclure tout le monde dans le désir de maintenir son pouvoir de consommation ! Non ?
La financiarisation a répondu à un besoin, sûrement ! C’est comme si vous disiez : les assuétudes (dépendances à la drogue ou à n’importe quoi) répondent à un besoin ! C’est repousser le problème trop loin. On peut dire, alors, que le vol et le crime répondent aussi à un besoin !
Exclure toute éthique et toute morale du débat ne fait que mettre en évidence d’où vient le mal. En somme : une démonstration par l’absurde. Je n’en demandais pas plus !
L’or explose à la hausse et des infos sur nos ‘chères’ banques
http://www.zerohedge.com/article/gold-hits-new-all-time-high-price
http://www.zerohedge.com/article/ecb-deposit-facility-usage-hits-fresh-record-%E2%82%AC362-billion-liquidity-europe-worse-ever
Ayant perdu 20.000 euros dans la faillite fortis ( j ai hérité de mon pere 2 jours avant la chutte ) j ai placé tout ce qui me restait en OR PHYSIQUE , résultat j ai récupéré une bonne part de mes pertes et je suis passé de clochard céleste a spéculateur a la petite semaine et je m amuse comme un fou !!
L’Or reste toujours un refuge mais les politiciens détestent voir l’or monter car cela montre la hauteur de leur incapacité à régler les problèmes de l’économie..donc prudence ils sont prêts à toutes les manips pour faire baisser les cours….mais depuis quelques mois c’est peine perdue semble t’il….
François Leclerc dit :
« Inflation ou déflation ? Les mots ont un sens, mais en ont-ils vraiment lorsque les calculs qui permettent de les utiliser n’en ont pas ? »
Vous avez raison de souligner Monsieur Leclerc.
Je me permets d’insister encore ici qu’il ne faut pas sous estimé l’effet de la déflation. La déflation a joué un rôle important sur le résultat électoral en Allemagne et la situation de l’Europe avant la 2eme guerre mondial.
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_de_Weimar
« L’économie allemande plonge dans la récession (baisse de la production et des prix dans l’industrie et dans l’agriculture) et l’État voit donc ses recettes diminuer (baisse de l’activité, donc baisse des prélèvements fiscaux). Face à ces difficultés, le gouvernement opte pour une politique de déflation et de restauration de l’équilibre budgétaire. En mars 1930, le gouvernement de Brüning (« Zentrum ») augmente les impôts sur les entreprises, ce qui déplaît au patronat puis, en septembre 1931, il baisse des salaires, des prix et des loyers (baisse des salaires dans la fonction publique, réduction des allocations chômage et des prestations sociales…). Le gouvernement décide également de limiter les importations afin de limiter l’endettement extérieur.
Cette politique échoue (le chômage atteint six millions de personnes en 1932) et mécontente tous les citoyens. Lors des élections anticipées du 11 septembre 1930, le KPD et surtout le parti nazi réalisent de bons résultats du fait de leur programme qui promettent le plein-emploi. Le parti nazi comprend alors 375 000 membres »
E t Merci à François Le Sombre qui dit « « En parallèle, en France, la même politique déflationniste était menée par ….Pierre Laval. Ce fut une catastrophe économique, puis Laval fut battu par le front populaire, il ne prendra sa revanche qu’un peu plus tard. Curieusement, personne ne veut se rappeler ce précédent historique. »…
Il faut rappeler que la déflation pourrait nous ramener dans les situations dangereuses
Je vais pliager les Inconnus dans leur squètche sur l’éducation. Le prof d’éducation physique qui donne des cours de philo…
« Et inflation, déflation,
et deux flations, déflation,
et trois…
Quelque soit la tendance, elle tue le peuple et l’amène à vouloir tout simplement vivre.
Ce qui parraît relativement logique.
Bonjour chez vous.
cela me semble-t-il se recouperait plutôt pas mal
18.05.2010 – Le Bien commun
LE DROIT NAZI 60 minutes
Avec deux spécialistes de l’histoire et du droit allemand : – Johann Chapoutot, historien, maître de conférence à l’Université de Grenoble II, auteur de Le Meurtre de Weimar, paru aux PUF en 2010. – Olivier Jouanjan, professeur de droit public à l’Université de Strasbourg.
http://www.franceculture.com/emission-le-bien-commun.html