Je trouve ce matin un courrier dans ma boite à mails :
Bonjour,
Je ne m’y connais pas en économie et plusieurs concepts évoqués sur votre blog me sont plutôt abscons, car ma formation est en science physique. Par contre, je sens bien que les choses ne semblent pas vouloir aller pour le mieux…
J’essaie d’avoir une vision globale de l’humanité et de sa planète et, malgré quelques espoirs, en regardant « les chiffres objectifs », comme un Jean-Marc Jancovici, je ne peux m’empêcher de voir venir la Multi-crise. Une crise financière et économique évidemment, mais multipliée par une crise de l’énergie, une crise des ressources, une crise environnementale, une crise climatique, une crise alimentaire, une crise sociale, une crise démographique, une crise migratoire, une crise guerrière, etc. Il semble qu’en ce 21ème siècle nous soyons confrontés à la finitude des choses.
Assurément, une crise climatique est un peu plus lointaine qu’une crise du pétrole, mais rien ne dit que nous aurons réglé l’une lorsque l’autre se pointera. Nos pauvres dirigeants, et nous-mêmes, ne sommes pas prêts à lutter contre tout ça en même temps…
Pendant ce temps, mes concitoyens et « mes » politiciens n’ont pas conscience des dangers qu’il y a à faire « business as usual ». On dirait que « tout va très bien, madame la marquise »…
Bien entendu, il y a des yeux qui s’ouvrent et quelques actions qui s’entreprennent, mais sera-ce trop peu, trop tard ?
Alors, j’avoue que j’ai peur.
Voici donc une question pratique : qu’est-ce qu’un père de famille peut bien faire pour protéger ses petits avoirs ? Espoir et prière ? Banque ou caisse populaire ? Immobilier ou or ? Ou rien du tout ?
Rassurez-moi. Je ne dois pas être le seul à avoir peur…
Bonne journée malgré tout !
[signature]
Ma réponse :
Je lis votre lettre et sa conclusion me surprend : vous semblez conscient de la dimension cataclysmique du tourbillon dans lequel nous sommes emportés et alors que ma lecture de votre message progresse, la question que vous allez me poser se précise petit à petit pour moi : « Quel rôle puis-je jouer ? Que puis-je faire pour renverser le cours des événements ? » « Qu’est-ce qu’un père de famille peut bien faire pour protéger ses petits enfants ? » Mais au lieu des « petits enfants » dont se préoccuperait ce père de famille, on voit apparaître à leur place des… « petits avoirs », parfaitement incongrus.
La seule chose que je puisse vous dire, c’est ceci : « Il y a un saut entre votre raisonnement et la question sur laquelle il débouche. Ce saut est en même temps un pas de côté, il y a à la fois un saut d’échelle et un tournant à 45 degrés entre votre analyse et sa conclusion. Aristote l’a rappelé il y a bien longtemps : un père de famille se préoccupe de sa femme et de ses enfants. Il ne se préoccupe pas de son or, ni de l’or de sa femme ni de celui de ses enfants. Il laisse l’or au marchand, dont c’est le métier ».
Je ne vous cacherai pas que ce saut qui a lieu entre votre analyse et votre conclusion – qui ne s’opère certainement pas chez vous uniquement – me fait craindre de manière générale pour l’avenir de notre espèce.
Vous êtes bien entendu libre de revoir votre copie. Si vous le faites – et j’espère que vous le ferez – pour le bien de vos petits enfants et des enfants du monde en général, je reprendrai espoir.
258 réponses à “L’or et les petits enfants”
or?
Vous êtes un peu dur avec cette personne.
Dans un monde où tout est régi par l’argent, la meilleure façon pour lui de protéger sa famille, pense t il, c’est de protéger ses petits avoirs.
Je crois qu’il pense donc avant tout à protéger sa famille en préservant ses petits avoirs.
Je partage le point de vue de Paul Jorion. Néanmoins, je pense qu’il est possible d’apporter une réponse aux deux questions. C’est à dire trouver des solutions pour vous, pour votre famille, pour vos proches, mais aussi des solutions qui soient en concordance et en accord avec les questions plus larges qui concernent vos contemporains, notre espèce, la planète et toutes les autres espèces vivantes qui l’habitent. En somme tous les Terriens (animaux, végétaux et humains), mais aussi les autres univers comme le minéral.
Il faut agir à son niveau sans se laisser paralyser par l’ampleur de la tâche. Faîtes ce que vous pouvez faire. C’est tout ce qu’il vous revient. C’est tout ce qu’il vous est demandé. A chacun sa part à son niveau. Mais en prenant tout en compte et pas sa seule dimension. Si l’on cherche à avoir un résultat sur quelque chose que l’on ne peut appréhender, la peur, l’angoisse, vous empêcheront d’avancer et d’agir.
Je vous soumets quelques suggestions sans prétendre que là se trouve la réponse à tout. Faîtes dans ce que je vais dire la part des choses, avec ce qui peut correspondre à ce que vous êtes et à votre situation.
Je vais faire un parallèle avec la survie, la vraie. Exemple quand vous êtes le seul survivant d’un crash aérien au milieu d’une jungle tropicale. Il y a trois niveaux à ce qui peut alors vous permettre de vous en sortir.
1- La volonté
2- Le savoir et le savoir faire
3- Le matériel
Je vous livre ces trois éléments par ordre d’importance. Ils sont comme une pyramide. Le matériel sera toujours le moins important.
1- Pour ce qui est de la volonté et de vos motivations de vivre ou de vous en sortir, cela vous regarde en propre. En ce qui me concerne, je crois que nous devons trouver d’autres motivations que celles qui nous ont été inculquées. Exemples : plus de coopération et moins de compétition; plus de collectif et moins d’individualisme; plus d’altruisme et moins d’égoïsme. Etc. La plus forte de toutes les motivations : l’amour. L’amour de la vie qui nous a été offerte, l’amour ce cette belle planète, l’amour de vos enfants…
2- Il sera utile d’acquérir le plus de savoir et de savoir faire vraiment utiles. Si vous êtes un crack de la playstation, faîtes vous du souci. Savoir se sortir des situations les plus impossibles sur une console de jeux vidéos, vous saura parfaitement inutile dans la vie réelle. De nos jours, la liste des compétences inutiles est sans fin. L’une des choses les plus utiles qui puissent être est de savoir faire un potager. Savoir s’assurer par soi même un peu de subsistance. Ce dont nous avons, pour nos corps, fondamentalement besoin, est un abri et de se remplir l’estomac. C’est tout. En dehors de respirer, cela va de soi. Il faudrait réapprendre les gestes des anciens, qu’une ou deux générations, inconsidérées, se sont évertuées à perdre. Dans cet ordre d’idée, la menuiserie, la vannerie, peuvent être aussi très utiles. Je n’ai pas la place (et le temps) pour faire une liste exhaustive. En résumé, gagner en autonomie. Intéressez-vous à la simplicité volontaire et à l’autarcie. A cette dernière pas en tant qu’elle même mais en ce qu’elle peut vous permettre de gagner en autonomie et en intelligence ou connaissance. Intéressez-vous aussi à la connaissance de la nature. Comment pourriez-vous vivre dans et avec la nature si nombre des artifices et des facilités de la société de consommation n’étaient plus à votre disposition? Connaissez les plantes sauvages comestibles et les ressources gratuitement offertes par la nature. Intéressez-vous aussi par exemple à l’agroécologie, à l’auto-construction. En tout cherchez la simplicité, revenez à l’essentiel et fuyez l’accessoire. Ne vous inquiétez pas, d’autres sont passés par là, se sont posés les mêmes questions que vous. Les réseaux existent. Les solutions aussi. Des gens seront prêts pour le moment venu. Prêt de chez vous, il y a certainement une ou plusieurs personnes, structures ou associations qui pourront vous aider à avancer dans vos réflexions. Ne restez pas seules. Comptez sur les solidarités naturelles.
3- Les biens matériels. Uniquement ceux qui peuvent vous aider à accomplir le point 2.
J’ajoute un 4.
4- L’or ou quoi que ce soit d’autre. L’or ne se mange pas. Si tout s’effondre, vous comptez tartiner votre lingot sur une tranche de pain?
« Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été pêché, alors on saura que l’argent ne se mange pas… » Géronimo.
Enfin, très personnellement, j’ajouterais ceci. Nous ne sommes pas que des corps physiques. Il n’y a pas que nos corps à sauver. Une fois ceux-ci morts, nous n’emporterons rien de matériel de l’autre côté. La seule chose que nous garderons, ce sera notre âme. Quel que soit le côté ridicule que vous pourriez éventuellement trouver dans ces dernières assertions, considérez le fait qu’un peu plus de spiritualité pourrait aussi nous aider à nous sauver individuellement et collectivement.
Bien à vous.
Si vous souhaitez quelques pistes plus précises (livres, associations,…) vous pouvez me contacter par mail depuis mon blog.
Oui, prier…
Au moins, ça occupe l’esprit.
En effet, vous avez bien compris.
Un peu moins de matérialisme et un peu plus de spiritualité.
Moins de boulimie, de consommation de toutes sortes, et un peu plus d’esprit.
En même temps ça ne peut pas concerner tout le monde.
Bonjour,
c’est à mon avis la meilleure réponse qu’il soit.
Mais la catastrophe tant évoquée s’installe trés trés lentement et insidieusement par exemple je trouve que dans certains département les routes sont proches à devenir impraticables … attendons un hiver à pierre fendre et les nids de poules vont exploser sur nos routes…, et l’etat qui réclamera toujours plus de sous et l’electricité et le gaz au plafond … tout trés trés lentement comme cela fût pour le déperissement écologique de nos campagnes.
Cordialement
Je vais attendre mon prochain crash d’avion en forête équatoriale .
Où j’ai travaillé , mais heureusement aucun lowcost ( ça n’existait d’ailleurs pas à l’époque ) ne nous est tombé sur la cafetière .
@juan
Dommage. La vie est moche avec vous, elle ne vous fait pas de cadeau…
@ moi même
Heureusement que je ne viens pas plus souvent sur ce blog et que j’y contribue encore moins souvent (2 contributions en tout et pour tout). Mon idée était simplement d’essayer de répondre décemment à l’auteur du mail destiné à M. Jorion et donc à l’origine indirecte de ce billet. Autrement, il est vrai, que je ne viens jamais ici en espérant trouver des solutions. C’est plutôt pour prendre la température d’un des paramètres du (des) problème(s). Solutions que je trouve ailleurs.
Après avoir (vraisemblablement) exterminé son cousin néanderthalien – son dernier concurrent simiesque – homo sapiens s’est « installé en civilisation » il y a 5000 ans, autant dire hier. Depuis, il godille entre son incroyable capacité d’innovation et son génie criminel.
5000 ans pour ravager une planète et s’autodétruire. Pas mal…
Descendre en marche ? Néanderthal aurait bien aimé.
Néandertal a probablement davantage été assimilé (je vais ptêt un peu vite en besogne là) qu’exterminé :
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2010/05/ladn-de-n%C3%A9andertal-r%C3%A9v%C3%A8le-ses-liens-avec-sapiens.html
Quand est on passé de « Sapiens » à « Deconnans » , that is the question….
depuis qu’on a inventé des signes et qu’on leur associé des valeurs (6000-12000 ans), les « avoirs » et les « enfants » se sont entremêlés.
Les égyptiens maintenaient les paysons endettés de père en fils, il y a 3400 ans déjà environ.
Les « abiru » étaient des renegats/fuyards à ce système, qui se sont réfugiés dans une vie agro pastorale dans les monts de palestine , lors des reflux de l’empire d’Egypte. On dit qu’ils sont ancêtres des hébreux (M. Liverani dit …);
La rémission des dettes est le « jubilée » (la grande rémission, la petite tous les 7 ans, la grande tous les 49/50 ans).
Inscrit dans la Bible. La « reductio ad fricum » , la réduction dune personne à ses avoirs est donc un vieux biais, c’est un biais qu’Aristote a commencé à voir et juger, après que les sophistes soient déjà passé mettre « le boxon » dans la pensée grecque des Platon et autres. Le jugement d’Aristote est sans doute sain, il cantonne le mal, et appelle à des formes modestes de transcendance sur le reste (les enfants, le soin).
Sur le soin, ce fut un concept central, auquel sont rattaché divers mots latins et grec : « cura », « skholé », etc.
LE seul bon côté de l’esprit humain est sa relative imprévisibilité individuelle. Même si les élit(r)es sse reproduisent collectivement, par les temps qui court, il est toujours donné à chacun d’exercer sa singularité, d’ex-ister, et non de juste sub-sister, au moins dans un monde dont les armes symboliques ne sont pas pipés, dans lequel la misère symbolique (que nous font les industries culturelles) n’est pas la règle.
Disons que s’il faut un « petit avoir » pour les « petits enfants », c’est avoir la possibilité de filtrer la bêtise systémique qui nous entoure. Et cette possibilté est un don direct de chaque génération, « en nature et en mots ». Fort peu en euros, (logique).
@ Thomas
Après homo sapiens, Homo « Deconnans »: que c’est drôle!!
je vais le savourer et le répéter, oui oui oui
En faire un message sur mon gilet fluo de vélo? Merci Thomas
Dalio
L’humain heureux n’aime pas l’argent ; il aime ses proches.
Bonjour à tou-te-s et Merci,
« Dédicace au père de famille »
Je suis aussi père de famille
Et ingénieur de formation
J’ai horreur des gens qui nous pillent
Le génie de la création !
Nous descendons de Mère Nature ;
Pour vivre et nous alimenter
Allons chercher dans nos cultures
La façon de moins déjanter !
C’est en respectant Mère Nature
Que nous vivons dans nos foyers
Sans déverser dans les pâtures
Les choses qui nous ont dévoyés !
Nous lui devons notre sagesse
C’est à nous de l’entretenir
Car c’est notre plus grande richesse
Qu’aucun ne peut anéantir !
Signature : luami CREER
« Un médiateur d’ l’innovation
Qui allie raison et passion
Pour mieux vivre le temps restant
Et en partager les instants ! »
inspiré par la famille CREER qui a 115 ans
(Christine Régis Emma Etienne Robin)
« médiateur de l’innovation » de Toulouse à La Ciotat
http://luami.viabloga.com
à « mère nature » , notion » mythe fondateur » que l’on retrouve dans toutes les » civilisations » avec bonheur , je ne dois pas la sagesse , je dois la vie .
Et à ce qu’on dit , encore plus vraisemblement , à un peu de poussière d’étoile vieille de 15 millards d’années lumière , et un peu d’eau et de furie .
A rapprocher de la conclusion d’Emmanuel Tood dans ce debat:
http://www.dailymotion.com/video/xdiigu_emmanuel-todd-retrouve-le-sens-comm_news
Auparavant on était dans un cadre « Marxiste » ou des salauds s’en foutait plein les poches , mais maintenant on est passé dans un cadre « Psychiatrique » …
Excellent. Pose la question de savoir si l’on peut être philosophe et de droite, concernant Luc Ferry, de même qu’on avait déclaré impossible le fait d’être écrivain encarté au PC.
Luc Ferry EST défaitiste, dans tous ses propos, mais ne le reconnait pas. Pourtant il déclare à chaque phrase que c’est la « réalité » qui est dure, qu’on ne peut rien contre la Chine et l’Inde, etc. Normal, pour un penseur de droite, il faut accepter l’ordre des choses, c’est le conservatisme. C’est l’amputation de la pensée dans ce qu’elle a de progressiste.
Luc Ferry me semble odieux, en tant que penseur. Voilà. Le type même de propagandiste à la solde du courant libéral. Pour lui il n’y a qu’à accepter les plans d’austérité.
On peut être philosophe et catholique, catholique et freudien, encore que, mais philosophe libéral…
Paul Ricoeur, exemple de philosophe catholique et freudien. Comme quoi le catholicisme est un carcan moral moins étroit que le libéralisme.
Todd dit quelque chose de sensé à savoir qu’on pourrait revenir au stade d’avant la mondialisation, puisqu’elle pose problème. Quoi de plus logique ?
Salut Lisztfr.
La mondialisation devrait tomber d’elle-même. Même sans avoir besoin d’un écroulement de l’argent.
Il suffit de regarder la position que prennent tous les gouvernements pour sauver leurs « propres » petites fesses.. (pardon de l’expression, mais ce qui se passe au niveau individuel et similaire au niveau des états)
Chacun va essayer de « sauver » sa monnaie des spéculateurs qui agissent pour les « investisseurs » que nous sommes et cela va précipiter la création de nouvelles règles européennes qui viendront tout droit des Anglosaxons.
C’est ça ou la cessation de paiements…
Donc, non pas protectionnisme, ou « démondialisation », mais recentrage et autosuffisance.
Cet appel désespéré est pathétique et votre réponse me semble un peu sévère. Voilà quelqu’un qui a tout compris sauf… l’essentiel. C’est finalement plutôt drôle.
Les choses s’accélèrent. François Leclerc, vous-même et beaucoup d’autres essayez de lire en temps réel, avec une intelligence qui force l’admiration, ce maelström dans lequel nous sommes engagés. Mais, à la lecture de votre conclusion affichée dans ce billet, êtes vous sûr que l’espoir réside dans cette prise de conscience par chacun de ce qui importe vraiment ?
Si cette personne avait posé comme question, « comment protéger les miens », ou plus généralement « comment agir pour sauver notre monde », que lui auriez vous répondu ?
Je pensais il y a encore peu de temps que c’était la somme des actions individuelles qui fournirait la matière à un sauvetage de notre civilisation. Mais c’est trop tard, beaucoup trop tard. Le processus a été lancé il y a longtemps, il apparait maintenant visible à tous. Énormément de monde, ici comme sur d’autres blogs, dans certains partis, dans le monde associatif, a la volonté d’agir en conséquence. Mais en pratique il se passe quoi ?
Nous sommes sur le Titanic, l’orchestre joue, les privilégiés se sont déjà octroyé les canots, la troisième classe dans les cales cherche de quoi manger, et les gens lucides pleins de bonne volonté se demandent comment s’organiser pour s’en sortir.
Bonjour
Un peu étonné par la dureté de la réponse de M. Jorion, comme par celle des premiers commentaires… Même s’il semble incongru de demander que faire de ses avoirs plutôt que de se poser la question de l’avenir de ses enfants, il ne faut pas oublier que dans cette société, sans argent nous ne sommes rien. Et si ce monsieur se retrouve un jour sans avoirs, l’avenir de ses enfants ne sera-t-il pas hypothéqué ? Bien sûr que si. Alors vouloir mettre en sécurité ses « petits avoirs » peut paraître égoïste (et ça l’est), mais qu’on me dise ce que l’on peut faire d’autre ! A part voter (et pour qui ?), adhérer à un parti (ou un syndicat ?), ou donner à ses amis l’adresse du blog de M. Jorion… On peut aussi s’interroger sur le sens de l’argent, de la vie, de l’avenir, etc., mais si ça change quoi que ce soit à la situation immédiate du pays comme de la planète, qu’on me le dise…
Et si…. nous avions été pris en otage par l’argent…???
Mais précisément, Paul Jorion souligne que ce genre de réflexe individualiste nous précipite vers la catastrophe. S’interroger sur la préservation des services publics par exemple, serait une attitude bien plus à même de protéger la famille de ce monsieur…
« S’interroger sur la préservation des services publics » : ça signifie quoi, exactement ? Personnellement, je sais très bien qu’ils sont indispensables. Et la grande majorité pense la même chose. Seulement, ça n’a pas empêché 53% à voter pour Sarkozy en 2007, grand fossoyeur des services publics, si ne m’abuse. Conclusion : les gens votent contre leurs intérêts. On change quand ? Quand le citoyen aura repris le pas sur le consommateur ? Bon courage à tous…
@Frédéric
J’ai bien peur en effet qu’il faille une prise de conscience. Nous sommes tous ici pour essayer de l’accélérer. Mais il faudra peut-être que beaucoup souffrent bien plus qu’en ce moment pour qu’elle advienne. Je ne le souhaite pas mais je le crains fortement…En tout cas, je ne vois aucun autre moyen d’action qui ne soit suicidaire, pour le moment. Je me tiens prêt, voilà tout…
@ tous,
je suis désolée mais j’ai été heurtée par la sécheresse de la réponse de Monsieur Jorion…
Bien sur, la chute de la missive de ce correspondant était ‘particulière’…
mais terriblement réaliste aussi.
Avoir peur ce n’est peut-être pas de bon ton, mais si nous ne choisissons pas d’Agir, d’une manière ou d’une autre, que nous reste t’il comme possibilité ??
La fuite (impossible et lâche), l’immobilisme (totalement anxiogène),…
ou le combat.
Vous vous trompez. Ce n’est pas la peur qui est incongrue dans le courrier initial, mais ce à quoi elle s’applique. En l’occurrence, c’est la futilité de la peur pour des biens matériels , alors que ce sont des existences humaines qui sont en jeu, qui pose question.
Le combat individualiste ne fait qu’accélérer la déliquescence du modèle néolibéral. Ce ne serait pas un mal si la chute non contrôlée de ce modèle ne risquait pas de nous entrainer dans une explosion de violence…
La réponse de Paul Jorion est donc très adaptée. J’avoue avoir été estomaqué à la conclusion de ce monsieur. L’analyse est relativement lucide, mais son issue complètement déraisonnable…
Dissonance : ne faites-vous pas une erreur d’interprétation ? Ce Monsieur ne dit pas avoir peur pour ses biens matériels, il dit avoir peur pour sa progéniture et que ses biens matériels sont censés protéger – cf. l’analyse de DidierF plus haut
Il n’a pas dû se relire et je suis certain que ses enfants , sa famille devait être sa préoccupation première, mais comment penser autrement dans un tel système, où l’argent est tellement lié à nos modes de vie.
Avec trois enfants à faire vivre, une dette infernale à rembourser et un seul revenu pour la famille , je suis dans une situation telle que je commence à comprendre ceux qui prennent le fusil et tire dans le tas.. pétage de boulons.. déconnexion , court-circuit.. et par là même je comprend l’auteur de ce billet qui se débat dans la confusion.. le système.. sa famille. que faut t’ il croire.. faire..
Moi aussi laurence je suis choqué par la réponse de Paul.
Nous avons le droit d’avoir peur et de l’exprimer chacun a sa manière et de plus il est légitime de se préoccuper de « son or » en fonction de l’avenir des siens au sens large ( famille communauté village..)
Enfin cette préocupation n’est pas antinomique du fait d’essayer ensemble de peser sur le cours des choses.
@didier
J’ai en fait le défaut de vouloir éviter au maximum l’exégèse des textes, pour savoir combien une interprétation (qu’elle soit bienveillante ou malveillante) peut amener à des conclusions complètement erronées. Les mots sont là et ont un sens. La progéniture de ce monsieur, même si elle apparaît en creux dans le terme de « père », n’est explicitement mentionnée nul part et c’est précisément ce qui a suscité ce billet, me semble-t-il.
Si vous voulez de l’analyse de texte, je peux par exemple dire que « père de famille » est une expression redondante, un amalgame maladroit entre « père » et « chef de famille »… Peut-être pour bien cibler qui est le patron de cette maisonnée (oups, une allusion à l’oikos que j’évoquais précédemment) mais du coup, l’absence de référence explicite à la femme ou aux enfants se fait d’autant plus cruellement ressentir: Le chef de famille ne serait pas désigné comme tel s’il n’avait personne sous son « commandement »…
En fait il faudrait REFUSER D’ETRE PAYE !
Tiens, cela me fait penser que je pratique le bénévolat depuis l’âge de 10 ans…
Ca doit expliquer une grosse part de ma personnalité.
OUI
Donc, ne pas travailler pour un salaire.
Qui le veut bien le constate tous les jours : face à la crise, la majorité des gens se persuadent qu’ils pourront s’en sortir seuls, dans leur coin. Ils adoptent en conséquence les attitudes adaptées, ce qui ne fait que contribuer davantage à la survenue du point paroxystique de la crise. L’espoir est mince de renverser cette tendance avant que cette même majorité n’ait trop souffert pour en prendre conscience, dans la douleur. Il faut pourtant le cultiver, tant que le basculement vers la catastrophe n’est pas encore inéluctable. Mais il faut également se préparer au pire sans cesser d’imaginer une nouvelle forme de société, qui émergera, tôt ou tard…
Essayons d’éviter que cela soit sur des ruines, bien que la probabilité en soit sans doute la plus grande…
@tous
combien de prénoms de voisins pouvez vous citer ?
faite l’exercice je vous prie !
vous aller voir… c’est très instructif !
Très bien vu.
Ce sont les prénoms des enfants que je suis infoutu de retenir. Mais bon, il y en a tellement et puis.. je ne les cotoies pas tous.
(Argg.. vous me faites penser que je dois un apéro aux plus proches. Mais.. on espace un peu pour ne pas devenir alcooliques 🙂 )
Le premier à 1 kilomètre, José
Le deuxième, 2,5 kilomètres, Gilbert
Puis Jean Pierre et Guillaume à 3 Kilomètres
Je connais la suite aussi.
@ Thomas,
Pour votre « suite », je vous apprends que nous sommes voisins de 700 km
et je vous donnerai mon prénom,
lorsque j’aurai le plaisir de vous rendre visite cet été pour faire connaissance.
quelle etrange crise…elle fait beaucoup de bruit mais je ne la vois pas
dés que je n’ai plus les yeux sur mon ecran (internet ou TV ) le monde redevient normal…
les gens sortent ,roulent ,mangent et se distraient comme si de rien n’etait
serait elle comme la grippe H1N1 ? un evènnement que tout le monde préparre , et qui ne se produit pas …
C’est comme l’eau pure dans l’atmosphère, elle peut sous certaines conditions rester liquide jusqu’à -40°C: on dit qu’elle est en surfusion. Par contre il suffit de la moindre impureté pour qu’à un moment
donné cette eau se solidifie d’un coup. Par analogie notre système est dans un état de ce type dit
métastable, à tout moment il peut donc se produire un changement d’état. La seule chose que l’on
ne peut dire avec certitude c’est la date de l’événement qui provoquera le basculement du système
dans ce nouvel état. En attendant nous avons l’impression que tout est normal, et que les Cassandres, nous inquiètent pour rien.
A M. Jorion,
La réponse est un peu facile. Que vous le vouliez ou non, vous êtes une référence pour bien des gens, dont ce monsieur. Bien sûr, la chute de sa lettre est assez inattendue, mais il n’empêche qu’il pose une vraie question : que faire ? Et il n’est pas forcément facile de s’en remettre à un tiers comme il le fait, même avec l’anonymat que permet internet. Je pense que cette lettre aurait méritée une réponse plus complète, quitte à en changer la nature.
Et si ce monsieur avait vraiment écrit « petits enfants » ? Si même il n’avait rien écrit, s’il avait simplement voulu savoir ce que lui pouvait faire pour que « ça » aille mieux, que lui auriez-vous répondu ? Certes, la question aurait été naïve, mais elle se pose pour beaucoup de gens, qui attendent de vous une réponse.
Au final, je ne comprend pas très bien pourquoi vous avez décidé de mettre cette lettre et sa réponse sur le blog. La lettre est maladroite, le raisonnement est faux et traduit des valeurs qui ne sont pas les vôtres, et vous répondez de façon assez cinglante à ce monsieur en l’écrasant du poids d’Aristote, voilà toute l’histoire.
Je rejoins donc Paul-Emile pour reformuler de nous-même la lettre qui vous a été adressée, selmon vos voeux. Quelle est alors votre réponse ? Que faire ?
Déjà, je vais m’abstenir de répondre car il veut réduire les excès alors que je veux un écroulement franc et massif pour repartir sur de bonnes bases…
Et, manque de chance, 1929 me donne raison.
Donc, retenez bien que je ne répondrais pas.
Que faire? Qui le sait?
Pas Paul Jorion, lui il dit ce qu’il ne faut pas faire quand on gouverne un pays ou que l’on dirige une banque et ce qu’il ne faut pas ignorer pour chercher une solution, mais je lui suis reconnaissante de ne pas dire comment il faut faire pour nos sous ou pour notre réflexion.
J’ai bricolé un début de solution à mon niveau que j’ai déjà dévoilé ici: je me déplace sans voiture sauf impossibilité, j’ai jeté ma télé et je continue à sortir de ma bulle familiale et personnelle en militant pour le vélo et j’essaye de rattraper mon retard en philosophie.
Ceux qui ont vécu juin 40 et combattu ensuite ne sont pas devenus résistants tout de suite, excepté Charles et quelques potes à lui. Il a foutu le camp et il a aggloméré ceux qui refusaient mais, même lui, il ne savait pas sur quel programme au départ. Le CNR c’est grâce à lui, mais personne ne l’aurait imaginé en juin 40.
Idem en 1789, c’est le Roi qui a convoqué ceux qui allaient le condamner à mort. Quelle chute! Sa destinée est vraiment tragique: ça inspire la prudence.
Que faire? ou plutôt que faut-il arrêter de faire ? A quoi dire non? Des réponses sont déjà possibles.
« Notre » heure est ainsi déjà arrivée, les solutions dominantes vont échouer à nous protéger (ce n’était pas leur but nous le savons).
Ma voisine s’appelle Christelle, avec Sébastien, Catherine avec Paul, Anne, Olivier, Pierre, mais plein aussi avec qui parler est déjà difficile. A vous lire,
Dalio
Proposition :
pourquoi ne pas fonder une vaste communauté de solidarité comprenant tous les intervenants et lecteurs de ce blog et tous ceux, bien sur, qui voudraient venir s’y ajouter ?!
Les adresses mails sont les bienvenues.
La mienne : appartement37@hotmail.com
Il faudra bien commencer quelque chose quelque part.
SINON CE MONSIEUR A RAISON.
N’est-ce pas vous, Monsieur Jorion, qui avez écrit un livre sur l’argent intitulé « L’argent, mode d’emploi » ?
N’est-ce pas la préoccupation essentielle de ce site ?
N’est-ce pas pas la gestion de son bon argent qui motive principalement la fréquentation du présent site ?
Cessons d’être hypocrites !
Je comprends très bien ce père de famille. Il a bien les pieds sur terre et juste assez la tête dans le monde des théories et des idéologies. Il cherche à mener sa barque entre les récifs et assumer du mieux possible ses grandes responsabilités de père de famille, un des plus belles tâches au monde, qui fait grandir un enfant jusqu’à ce quil devienne lui-même responsable de sa propre vie. Il est un tuteur de vie, un passeur de vie. Respectons-le.
Vite, vite, Chantal, allez chez Loïc Abadie, vous y trouverez plein d’autres « passeurs de vie » !
Chantal,
Vous devriez écrire moins fort, vous allez réveiller « ghost dog ».
Si vous acceptez un conseil amical de ma part, vous devriez lire « l’argent, mode d’emploi ».
Bisous.
Non, l’argent n’est pas « la préoccupation essentielle de ce site ». Tout a un prix désormais, c’est sûr, mais cela ne signifie pas que tout se vaut.
Ceux qui viennent sur ce site et qui ont pour objectif premier d’amasser de l’argent se fourvoient.
Ceux qui y viennent pour apprendre à se débarrasser de l’argent ne l’apprendront pas ici.
Ceux qui y viennent pour goûter la dégradation quotidienne d’une civilisation où l’argent a pris la place des dieux vont approfondir leur critique de la religion. Je trouve que c’est un bon début.
Sans dire que l’argent est l’intérêt principal de ce site,
Disons qu’un sentiment de peur de perdre ce que nous avons est très présent. C’est humain.
Alors il y a ceux qui viennent chercher des tuyaux pour boursicoter, et ceux qui se posent des questions sur l’avenir.
Et parmi ces derniers, certains s’expriment sans prendre garde à l’indécence de cette situation :
Nous sommes les plus nantis de la Terre et nous avons peur.
Oui, même à 800 euros par mois, nous avons beaucoup plus, que trois bons milliards d’autres hommes sur Terre.
Cela nécessite quelques précautions pour en parler sans être justement, indécent.
L’expression « gerer en bon pere de famille » ne vous dit rien ? Vous conseillez a ce monsieur de se preoccuper de ses proches et non de son patrimoine, mais l’un ne va pas sans l’autre. Pourquoi ne pas lui dire de se reconvertir en moine franciscain, pour arriver plus vite au paradis, pendant que vous y etes ?
Ca me fait penser aux mouvements millénaristes : avènement d’une ère d’abondance, libérant les hommes des contraintes matérielles, et laissant place à la contemplation esthétique et sensuelle. On retrouve ça chez Marx et Keynes, en passant par Fourier, et on peut même remonter aux sectes médiévales comme les anabaptistes.
« Revoyez votre copie ! »…
P.S. desole pour l’absence d’accents : clavier US…
Il est à noter que les anabaptistes ont développé des courants de pensé similaires aux cénobites.
Malheureusement, l’appellation du mouvement était moins commerciale.
La question qui nous taraude maintenant est : comment garder -ou trouver- des moyens de subsistance?
la profondeur de l’aliénation est mesurée par la lenteur de la prise de conscience.
« Nous devons notre confort aux miettes qui s’échappent des bouches voraces qui dévorent le monde. Le monde, la nature, les gens, les peuples.»
La décrédibilisation de la parole de l’élite atteint les classes moyennes.
Je suis très étonnée de ne trouver ici aucune réponse d’ordre réellement politique ; au sens restreint : partis politiques, ou au sens large : organisation collective.
Un effet de la modération ?
Il faut revenir à la bifurcation où s’est produit le défaut de pensée qui nous enferme dans la spirale de destruction qui avance inexorablement.
Analyser, déconstruire – encore et encore.
Lire la matière toxique dont nous -utilisateurs d’internet en particulier, mais occidentaux « bien nourris » en général- sommes pétris.
L’impuissance et la peur viennent du délitement délibéré de la notion de collectif.
Je suggère de regarder plus loin comment d’autres luttent.
Il ne peut y avoir de réponse individuelle efficace.
Nous sommes des peuples mais nous ne le savons pas.
Abandonnons l’idée d’un sauvetage de nos petits avoir et nous aurons une chance de trouver comment subsister ensemble.
Il me semble que nous en sommes encore très loin.
Question à l’anthropologue M Jorion et aux autres observateurs humains :
« Qu’est-ce qui nourrit l’intelligence du collectif ? »
@ Agata,
message magnifique. Merci.
Tant mieux si la politique devait disparaître.
On juge un arbre à ses fruits, non?
« Quand on se sent vide, on s’accroche à la joie des autres……. d’une part.
D’autre part, il y a toujours un autre à aimer, à aider, à chérir, à consoler….. ça donne du travail et un peu de répis devant le vertige qui étreint devant sa propre vacuité. »
Je tiens à préciser que ces phrases ne sont pas de moi, mais écrites par une amie.
Je trouve ça juste et beau.
Bel exemple de non réponse…
Vous aussi… vous « craignez »..??
Comme nous assistons à la privatisation des profits et à la mutualisation des pertes, seuls les plus riches ont la possibilité de mettre de côté leurs avoirs et surtout la liberté d’imposer à tous la légitimité de leur comportement . En toute logique les plus modestes doivent au contraire penser à la communauté , émettre des pensées élevées et altruistes qui seules peuvent changer le monde …
Martine Aubry développe le concept du « care » : à ne pas rejeter a priori ! Sur le plan social, bien sûr.
Les concept car bien souvent finissent dans les musées…
http://www.slate.fr/story/22603/dette-banques-desintoxiquer-systeme-pervers-attali
La pire saloperie que l’on puisse faire à ses enfants est de les faire naître au monde en pensant que leur » capital » est un gage de réussite .
Le seul capital qui puisse leur donner une chance d’échapper autant que possible à leurs peurs , de satisfaire leurs talents , de nouer des liens , d’aimer , de créer , d’avoir en partie prise sur le réel , de donner un sens au moins renouvelé à l’existence , c’est cette petite boule bleue dans un état pas trop proche de l’épuisement et de la désertification .
Le poème de Khalil Gibran reste aussi une référence .
Les temps à venir seront durs , voire violents ? Et alors !
Abriter les femmes et les enfants est une heureuse et saine réaction ( j’avais prêché par anticipationdans ce sens lors d’un billet d’Attali en 2008 ) .
Mais on ne peut pas s’abriter derrière ses enfants pour chercher des solutions à des problèmes que l’on a soit même contribué à laisser naître .
Il ne faut pas se tromper d’ennemi ou renoncer lâchement à les déboulonner , en cherchant des issues de secours ou des retraites agricoles ( reflèxe bien heureusement français mais inexportable mondialement ).
On vit d’ailleurs très bien en mangeant peu .
On se passe plus difficilement de boire.
La situation n’est sans doute pas encore assez violente pour voter intelligent ; ça viendra .
Les enfants n’ont besoin que de parents ( s,s,s,s…) bien dans leur peau , d’un toit ( le locatif n’est pas si mal ) ,de nourriture ( pas trop , pas OGM ,pas pesticidée , variée , pas chère) , d’éducation et de formation , d’apprentissage de l’autre et de faire ensemble , d’instants seul à bord , de quelques repères ( aussi affirmés que provisoires ) , d’humour et de jeux , de liberté de déplacement ( seul ou collectif ) qui existe dès lors qu’ils savent marcher, de maîtrise de son corps …
Si pour tout ça il peut être besoin d’argent , point trop n’est nécessaire et souvent pas du tout ( en particulier pour la sérénité des parents ).
Leur lèguer une soif de répondre au pourquoi autant que des talents pour répondre au comment .
Et la force interne de ne pas redouter la mort autant que d’aimer la vie .
C’est un athée non capitaliste qui le dit !
J’ai dit à mes enfants que lorsque ma femme et moi auront fdisparu , ils n’hériteront de nous que le capital qu’ils se seront fait eux mêmes entre leur envol du nid et notre mise en terre .
Ils sont heureux de ça .
Je souhaite qu’ils fassent de même avec leurs propres enfants ( déjà cinq au compteur ).
J’aurai alors réussi ma vie d’homme selon mes critères .
Et d’ici là, qu’est-ce qui vous permet de vivre vous et votre famille ?
J’ai vécu ( assuré la matérielle si c’est ce que vous voulez dire ) , au delà de ce que je sais produire et construire sans » moyens » autres que mes bras et ma tête , en vendant ma force de travail et de conviction à l’employeur Etat qui m’a rendu en plaisir de travail et de foi partagés ce qu’il ne m’a pas donné en argent ( selon les critères en cours ). Je me suis toujours trouvé assez payé de ce point de vue .
L’argent ( le pouvoir d’acquérir et user de biens de rang supérieur aux besoins basiques ) n’est donc pas hors du champ de mes outils , pas plus que de celui de mes enfants ( auxquels j’ai tenté d’apprendre comme pas mal de parents le sens de cet outil .
Mais apprendre à user de l’argent , c’est surtout apprendre à se connaître ( tiens encore Socrate ) et apprendre le sens de la mesure dans toute l’acception du terme ( ne serait-ce qu’apprendre à limiter ses ambitions à la capacité de « richesse » que l’on est apte à fournir ou …rembourser / ou à apprendre à ne pas vendre son âme pour une ambition « hors sol » que l’on ne sait ni financer , ni même souvent alimenter de ses talents ).
« Se connaître et jamais trop » : Socrate toujours mais pas mal d’autres avant lui et après lui .
Jusqu’à présent , cette ….philosophie m’a permis d’avoir des enfants capables de s’adapter à bien des situations , entre évènements terribles et joies pures , entre Associations-coopératives et grande multi-nationale labourant les terrains chinois ou moyen orientaux .
Vous avez eu raison de me relancer .
Finalement je pense que c’est ça la meilleure transmission que je pouvais leur faire .
La faculté d’adaptation ainsi que le pouvoir d’être à l’aise et de pouvoir contribuer à « apporter quelque chose », tant dans un bidonville africain que dans une réception en Chine pour signer des contrats.
Et de payer de sa personne tout en recherchant la force et la richesse du » collectif » .
Bref , je concourre pour le trophée de superpapa-papy .
Que penser de ce projet assez compliqué et un brin utopique non?
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/06/07/rapatrier-la-dette-des-etats-un-moyen-de-calmer-le-jeu-pierre-alain-schieb-et-rodolphe-a-muller_1368037_3232.html
Pas moyen d’en sortir autrement : il faut continuer de manger les pauvres,
ils coûtent trop cher à la gouvernance économique.
« Un père de famille se préoccupe de sa femme et de ses enfants. Il ne se préoccupe pas des armes, ni de l’or de sa femme ni de celui de ses enfants. Il laisse l’or, sa femme et ses enfants aux guerriers, dont c’est le métier ».
Son pouvoir citoyen sur le marché se résume à cette conjugaison:
Je boycotte, tu boycottes, il boycotte, nous boycottons, vous boycottez, ils boycottent.
Ou il s’en va marcher au pas…..
@ Tous,
La peur n’évite jamais le danger ; peur, si peur il y a, doit être exclusivement de nous-même.
En effet, la clef du problème réside dans la volonté humaine, volonté de barrer le chemin aux accapareurs sans pour autant s’en prendre à son voisin de palier. Le contraire de la peur, ici, se résume au courage : courage de n’avoir pas peur de son ombre.
« Si l’argent ne fait pas le bonheur, il aide à supporter la misère » me disait souvent ma défunte mère ; certes, mais l’excès d’argent comme l’excès de tout, nuit à la santé (mentale et physique) et n’évite pas la phase ultime : notre fin.
– La volonté d’accaparement est-elle en mesure de lutter efficacement contre notre nature de mortel ? Il est permis de répondre NON. Et j’ajouterai : fort heureusement car la vie se transformerait vite en enfer pour nous et pour tous.
– Emportons-nous, au delà de notre vie, la puissance que l’accaparement nous procurait de notre vivant ?
Il est encore permis de répondre NON.
En un mot, comme en cent : n’ayons pas peur mais ayons en revanche du courage : le courage de reconstruire nos valeur et de construire un avenir aux générations d’après (pour ceux que ça intéresse bien sûr).
Réflexivement votre,
Dans une pub ,un type qui c’est pris un piano sur la tete , arrive au paradis
St pierre lui propose une « magouille »pour le renvoyer sur la terre
Je me demande comment c’est en enfer….
Khalil Gibran, Le Prophète, Le Don
@ Monsieur Jorion,
J’ai un immense respect pour vous et tout votre travail mais, dans ce cas précis, je ne vous comprends pas du tout et surtout : puisque vous imposez les questions ( hyper-pertinentes, on peut le dire!),
sachez que nous attendons maintenant vos réponses.
Merci infiniment…